Post de Jean-Marc Jancovici

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Jean-Marc Jancovici Jean-Marc Jancovici est un Influencer

Associé Carbone 4 - Président The Shift Project

Nous savions depuis longtemps déjà que le réchauffement climatique allait impacter (négativement) les manchots vivant en Antarctique. Ce qui n'était pas encore connu, mais vient d'être mis en évidence par une équipe de chercheurs de l'Université de Helsinki : les manchots ont aussi une influence sur le climat, et la diminution de leur nombre accélèrera le réchauffement climatique : https://lnkd.in/eW43r594. L'équilibre thermique sur terre dépend notamment de la couverture nuageuse : cette dernière réfléchit une partie du rayonnement solaire, et, selon qu'il y a plus ou moins de nuages, il fait plus ou moins chaud à la surface du globe. Les nuages bas (cumulus, stratus...) ont un rôle globalement refroidisseur : contenant de grandes quantités de vapeur d'eau, qui est un gaz à effet de serre, ils participent certes au réchauffement de la surface en interceptant les infrarouges terrestres, mais, en réfléchissant la lumière solaire, ils participent aussi à son refroidissement, et ce dernier effet est le plus fort. Pour qu'un nuage bas se forme dans l'atmosphère, il faut que la vapeur d'eau condense. Cette condensation est facilitée si l'atmosphère contient déjà des petites particules en suspension, que l'on appelle des aérosols. Or, il se trouve que les excréments des manchots contribuent de manière très significative à la formation d'aérosols au-dessus de la zone côtière de l'Antarctique. Les manchots ayant un régime pas végétarien du tout (les vilains !), leurs excréments contiennent de grandes quantités d'azote (que l'on trouve dans les protéines). Cet azote va conduire à la formation d'ammoniac, qui est un gaz. Dans l'air, cet ammoniac va réagir avec une molécule issue du métabolisme du plancton végétal, le diméthylsulfure, pour former de petites particules qui vont ensuite servir de noyaux de condensation pour la formation de nuages. Les chercheurs ont observé que ces derniers se formaient dans les heures qui suivent les émissions d'ammoniac. Ce processus n'est pas anecdotique : il augmente la production d'un facteur 10.000 par rapport à une situation où il n'y aurait pas de manchots ! Moins de nuages bas, c'est plus de lumière solaire absorbée par l'océan, donc plus de réchauffement local, donc moins de banquise, donc encore plus de réchauffement local, et une fonte accélérée de la calotte sur sa frange littorale. Et voici comme le niveau de la mer au Havre dépend à long terme du sort de ces oiseaux, qui ont toute l'année la tenue adaptée pour le Festival de Cannes (sans jets privés). Etonnante nature, qui nous offre là un remarquable exemple de couplage entre climat et biodiversité, et nous rappelle que notre économie dépend crucialement des deux. C'est tout à l'honneur d'un journal économique d'évoquer ce résultat de recherche.

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Et comment tu vas à tes conférences En vélo cargos

Sidney Rostan

Founder & CEO at Bioxegy • Expert Biomimétisme & Biodiversité • On s'inspire de l'ingéniosité de la nature pour façonner l'innovation du futur • TEDx Saclay Speaker

3 mois

Jean-Marc Jancovici oui ! Il y a plein d’autres exemples de couplage biodiversité-climat, dont je parle régulièrement ici sur LinkedIn ! Bravo à Leïla Marchand d’en parler !

Et comment va Thwaites ?

Francois CHARLES

Pdt et chercheur I.R.C.E, NOVIAL CONS & INST. et ALQUEMIA. Senior fellow ESCP. Economiste, géopolitologue, Senior advisor general policy, strategy, management and economy. Expert industry, defence, Europe.

3 mois

Les manchots vivent bien en Antarctique et quid des pingouins en Arctique ?

Olivier Barrier

ENTREPRENEUR DIRIGEANT

3 mois

Un message d'intérêt public 📣

Michaël RINGENBACH

Psychologue clinicien Psychanalyste, Analyse des pratiques professionnelles

2 mois

Très utile, merci Jean-Marc !

Thomas Boksenbaum

Commercial B to B | Développement, suivi de nouveaux clients Vendeur B to C | Vente, fidélisation à la ferme et au marché

3 mois

« Nous savions … » mais nous n’avons rien fait ! « Nous savions » mais nos dirigeants, eux, l’ignorent encore. Sauver l’environnement ou l’économie …

Franck L.

EASA Licensed Aircraft Engineer

3 mois

L avenir n est qu un long passé C est cyclique, la nature s en sortira très bien, par contre pour les humains se sera une autre paire de manches. Dans un bassin les poissons regulent de même leurs nombres en fonction de la disponibilité de la nourriture et de l espace .il est triste je le reconnais ,mais la société va le comprendre. On récolte se que l on sème .

Michel Thizon

Senior Consultant international, Retired

3 mois

on devrait peut être recommencer à faire caca dans la nature ? Comme autrefois !

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