Les IA font-elles vraiment gagner du temps ?

C’est une question qui revient souvent en formation : « Les IA font-elles vraiment gagner du temps ? »

Je me limiterai aux usages dans le cadre de la communication événementielle, qui sont l’objet de cette newsletter.

La réponse tient en trois points :

• Oui pour nombre de tâches.

• Non pour quelques-unes.

• L’apport des IA ne se résume évidemment pas à la productivité.

Entrons dans le détail.

⏱️Les tâches que l’IA accélère

Les IA permettent des gains de temps considérables :

• Dans la recherche documentaire.

• Pour la production de comptes-rendus et de task lists.

• Pour la génération d’idées (scénographie, teambuildings, animations diverses, formats d’ateliers, formats vidéo, teasers, goodies, recherche de destinations…)

• Pour générer et modifier facilement des déroulés horaires.

• Pour résoudre des problématiques de répartition de groupes.

• Pour résumer, organiser, réécrire, traduire, raccourcir, illustrer un propos par des exemples, des anecdotes, des citations…

• Pour effectuer des tâches rédactionnelles « simples » (rédiger une invitation, un programme d’événement…) reposant sur des informations factuelles ou pour transposer un texte d’intervenant sous forme d’interview.

• Pour rédiger des scénarios, des voix off, des dialogues, sous réserve de ne pas rechercher une très grande originalité, ou alors en nourrissant l’IA d’exemples dont elle puisse « s’inspirer… »

• Pour concevoir des teasers, créer des QCM, des playlists, des enquêtes de satisfaction.

• Pour gérer en masse des requêtes lors du processus d’inscription.

• Pour le dérushage vidéo.

• Pour la conception de plans B en cas d’aléas.

• Pour l’analyse et l’extraction de textes ou de données qualitatives (exemple : verbatims d’enquêtes de satisfaction).

Après… Vous connaissez la blague ?

Un recruteur interroge un candidat pour un poste dans une entreprise :

- Quelle est votre principale qualité ?

- Je suis très rapide en calcul mental.

- 18 x 534 ?

- 37 !

- Mais c'est faux !

- Oui, mais c'est rapide. 🤣

👉 Cette plaisanterie illustre par analogie un danger des IA, qu’il faut apprendre à maîtriser : les IA commettent des erreurs (qu’il faut donc corriger), et sont parfois très rapides au détriment de la performance ou de l’exactitude.

C’est tellement vrai qu’OpenAI a lancé il y a quelques semaines ChatGPT o1-preview (dit aussi « Strawberry ») une version expérimentale de ChatGPT dont vous avez très certainement entendu parler et dont les performances en logique, en réflexion et en code surpassent généralement celles de son propre modèle « star » ChatGPT 4o… mais au prix de la rapidité. ChatGPT 4-o1 se signale en effet par sa grande lenteur au regard des standard du marché.

Et le fait est qu’en matière d’IA, l’obsession pour le gain de temps conduit fréquemment à des résultats très décevants.

Sauf si on utilise une IA correctement « programmée » pour une tâche bien précise (qu’on a d’ailleurs pu configurer soi-même selon ses besoins), comme un GPT d’OpenAI ou un chatbot de même nature si on utilise un service concurrent, qui a justement été optimisée pour faire gagner du temps, la qualité des productions IA – en particulier des LLM, c’est-à-dire des chatbots IA – dépend en grande partie des informations que vous allez lui fournir pour la faire travailler ou retravailler, de la façon dont vous allez les formuler, du moment où vous allez les fournir à l’IA au cours du processus d’itérations et enfin des pistes que vous allez lui demander (ou non) d’explorer pour stimuler sa « créativité » artificielle.

Deux utilisateurs qui confient à une IA une même tâche vont obtenir des résultats très différents (du moyen, voire vraiment mauvais, à l’excellent) en fonction de ces différents facteurs.

Et c’est souvent l’utilisateur qui, ayant une meilleure connaissance du fonctionnement des IA et de la manière de les interroger, aura passé le plus de temps à construire, formuler et affiner ses requêtes successives, qui obtiendra – de loin – les meilleurs résultats.

🐢Les tâches que l’IA n’accélère pas, sinon au prix d’une perte qualitative potentiellement préjudiciable

• Trouver un fil rouge d’événement qui ne soit pas « bateau » (sauf si vous fournissez un angle original pour le faire décliner par l’IA).

• Ecrire une recommandation d’événement complète (sauf une reco très classique, donc potentiellement médiocre).

• La mettre en forme : c’est possible aujourd’hui, mais au prix de beaucoup de supervision… Plus le document sera long et complexe à mettre en forme, plus les sources de ratés seront nombreuses, et donc le travail de vérification et/ou de « fine tuning » fastidieux et chronophage.

🧠 Tout ce que les IA font et qui ne relève pas de la productivité

C’est à mes yeux le plus important pour une « industrie » (la communication événementielle) dont la « performance », pour parler comme un économiste, se mesure bien moins à l’aune de la productivité qu’à celle de la créativité et d’autres livrables ayant peu à voir avec la productivité, tels que la satisfaction et l’engagement des publics visés, la clarté et la mémorabilité des messages délivrés, les émotions ressenties par les participants ou encore l’influence : les IA, singulièrement les IA génératives mais pas exclusivement, permettent surtout de faire des choses complètement nouvelles, ou de faire différemment des choses que l’on faisait déjà, et donc d’ouvrir des possibles, indépendamment de toute considération de gain de temps.

Elles permettent, par exemple :

• La création d’animations custom (teambuildings, escape games, ateliers thématiques, reveals collaboratifs, photocalls IA et autres animations recourant à l’IA…)

• L’invention et/ou la représentation d’objets non-existants (trophées, goodies…)

• L’analyse de documents pour identifier des erreurs, formuler des objections, y répondre et proposer des améliorations.

• L’accès à une expertise plus ou moins pointue dans de multiples domaines.

• La recherche de speakers hors scope des conférenciers de métier et/ou hors France (le gain ne s’évalue pas tant en termes de temps passé qu’en termes de pertinence, en réponse à la question « Où chercher ? »).

• La recherche de prestataires spécialisés et l’identification de technologies.

• La création d’images, de séquences vidéo, de musiques et de chansons (le gain de temps est potentiellement considérable mais ce n’est pas le bénéfice principal au regard des méthodes « traditionnelles » – comprendre « sans IA »).

• Les deepfakes audio et vidéo.

• La traduction audio et le doublage.

• La réalisation de vidéos personnalisées pour chaque destinataire.

• La conciergerie automatisée d’événement.

• Et demain, la création automatisée de plans de vols, l’ultra-personnalisation de l’expérience participant, etc.

En résumé, dans le domaine qui nous intéresse de la communication événementielle, les gains de temps attribuables aux IA ne sont que la partie émergée d’un iceberg bien plus riche de promesses en tout genre, et qui mérite d’être exploré de fond en comble.

A mercredi prochain pour un nouveau tip #IA4events.

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Si vous êtes intéresse(é) pour vous-même et/ou pour vos équipes, n’hésitez pas à me contacter pour discuter des modalités de la formation et de sa prise en charge par votre OPCO.

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