Et si nous remplacions le cuir par de l'ananas ? Ou comment réduire l'impact environnemental des revêtements intérieurs de nos voitures.
Saviez-vous qu'il y a plus de 25m² (soit l’équivalent de la surface d'une place de parking) de matériaux de surface dans une voiture ? Ils habillent vos sièges, portes, consoles centrales, tableaux de bord... Ils constituent également certains des matériaux les plus impactant sur l'empreinte carbone de l'intérieur de votre véhicule, avec les plastiques et les métaux. Alors que nous aspirons à un avenir plus durable, il est crucial d'explorer toutes les voies possibles pour améliorer l'empreinte carbone de ces matières et d’élargir le spectre de nos habitudes, en adoptant de nouveaux types de matériaux qui permettent, de surcroît, des possibilités de design renouvelées ou des expériences tactiles et visuelles innovantes.
Des matériaux à empreinte carbone élevée …
Du cuir au faux cuir, en passant par les textiles, tous les types de revêtements de surface utilisés dans une voiture entraînent d'importantes émissions de carbone. Le cuir, par exemple, a un impact beaucoup plus important que ce que l'on pense généralement. En prenant en compte toute la chaîne de production, de l'élevage du bétail à la transformation des peaux en cuir fini, l'empreinte carbone du cuir bovin peut atteindre 40 kg CO2e/m²[1]. En comparaison, les "cuirs" artificiels nécessitent l'utilisation de combustibles fossiles pour créer du PVC (chlorure de polyvinyle) ou du PU (polyuréthane). De plus, la complexité de ces matériaux complique leur fin de vie et leur recyclage. Par exemple, pour les matériaux thermoformés utilisés à l'intérieur des portes ou sur les tableaux de bord, les différentes couches de mousse, de vernis et de plastiques qui constituent le matériau final sont fusionnées dans le processus de fabrication.
…vers des alternatives durables
Les voies de transformation sont nombreuses... et complexes car les futurs matériaux doivent répondre aux mêmes exigences techniques mais également, pour ces matériaux visibles et en contact avec les utilisateurs, procurer une sensation et un design qui les satisfassent pleinement. Chez MATERI'ACT, nous travaillons à intégrer des plastiques recyclés dans nos produits thermoformés pour atteindre un seuil minimum de 20% de contenu recyclé et de recyclabilité. De plus, nous développons un produit comprenant 40% de fibres végétales issues de résidus de l'industrie fruitière avec notre partenaire ANANAS ANAM UK LIMITED. Aujourd'hui, notre intérêt se concentre notamment sur la recyclabilité de ces futurs matériaux : en effet, dans leur conception, plusieurs couches de différents matériaux sont ajustées ensemble, et leur désassemblage pose un obstacle à leur recyclage. De quoi nourrir la réflexion pour le secteur et les éco-concepteurs afin de transformer les modes d'utilisation !
Éco-conception : Repenser l'esthétique et les sensations
Un autre aspect passionnant de ces nouveaux matériaux réside dans les possibilités de design qu'ils offrent : en intégrant de la biomasse, des matériaux recyclés, nous ouvrons un nouveau champ d'expérimentation visuel et tactile. Par exemple, les amateurs de revêtements haut de gamme comme le cuir mettent souvent en avant l'importance de son toucher, de son odeur particulière : avec nos nouveaux matériaux, nous devons faire mieux pour la planète et offrir des émotions aussi belles à nos clients qu'avec les matériaux originaux.
Adopter des alternatives durables pour les matériaux intérieurs automobiles réduit non seulement l’empreinte carbone du véhicule, mais ouvre également un monde de possibilités de design innovantes. Et si nous remplacions le cuir par de l'ananas ? Il est temps de réimaginer l'avenir des intérieurs de voiture pour une expérience plus verte et plus captivante.