L' université après la Covid

Il est établi qu’il y aura un avant et un après la crise sanitaire du COVID 19 dans l’organisation des entreprises notamment dans les activités de services. Le télé travail, autrement dit le travail à distance, aidé par des techniques de visio conférence va certainement concerner de plus en plus de salariés.

Cette évolution devrait, selon moi, toucher également l’enseignement supérieur. Il est en effet particulièrement bien adapté aux changements attendus.

J’imagine une université en ligne. Je n’y vois que des avantages.

1)     Des économies très significatives seraient réalisées. Il y a en effet deux sources de dépenses à l’université : l’immobilier et la rémunération des intervenants. Ce qui serait économisé sur la première pourra être affectée sur la seconde : la recherche disposerait de moyens plus importants, l’ouverture à l’étranger serait facilitée, par exemple).

Pensons à ce que serait l’université Dauphine sans salle de cours ? Cet établissement, à l’étroit dans un lieu qui a été conçu pour abriter l’OTAN au début des années soixante, et qui en conséquence n’a pas été pensé pour abriter des cours, est contraint de louer des salles supplémentaires au Pôle Universitaire Léonard de Vinci à La Défense. Par ailleurs, des travaux sont cesse engagés pour accroître la surface disponible.

On économiserait ainsi, les frais de maintenance, de nettoyage, de chauffage, de sécurité, les primes d’assurances, (liste non exhaustive) qui sont, j’imagine, affreusement budgétivores.

2)     Les étudiants, pour ceux qui ne vivent plus chez leurs parents, sont confrontés à la rareté et au coût du logement. Et tous, comme leurs ainés, perdent du temps dans les transports. Ces difficultés leur seraient épargnées.

3)     Certains pourraient être inscrits à Dauphine et suivre les programmes de province ou de l’étranger. Dauphine rayonnerait partout, spécialement dans le monde francophone ! La distance n’étant plus un obstacle, la concurrence entre les établissements serait renforcée au bénéfice des auditeurs.

La mise en ligne des cours résoudrait les problèmes évoqués. Transformons Dauphine en immeuble d’habitation. Ce bâtiment source de coûts deviendrait source de profits. Non seulement les frais seraient considérablement réduits mais on engrangerait des revenus qui seraient affectés à la pédagogie.

J’ai assuré mes cours à distance depuis la rentrée et je n’ai pas trouvé cela désagréable. Je ne suis pas sûr que les étudiants regrettent de ne pas m’avoir physiquement devant eux.

Il nous appartient de nous adapter à un nouveau mode de communication, qui n’est finalement pas révolutionnaire.

Pour celles et ceux qui n’ont connu que le présentiel, l’exercice demandera peut-être un effort. Pour ceux qui entrent aujourd’hui dans l’enseignement supérieur, cela se fera naturellement.

On peut aller plus loin : des cours enregistrés qui peuvent être adressés à plusieurs groupes d’apprenants pendant plusieurs années. Ils existent déjà mais ils sont insuffisamment répandus. Il appartiendra seulement au responsable pédagogique d’actualiser les supports, pédagogiques lorsqu’ils devront l’être et de coller à l’actualité pour un investissement marginal limité. En raison du caractère prévisible et répétitif des séances, leur mise en place est facile. Le travail à distance est en l’occurrence plus facile que pour une activité de services traditionnelle.

Les objections sont toujours les mêmes : les jeunes ont besoin de contacts avec leur professeur et avec leurs camarades. D’une part, rien n’interdit la relation avec le « prof » par visio et d’autre part l’université n’est pas un centre aéré. Sa finalité n’est pas d’organiser des rencontres sportives et/ou des soirées d’intégration mais de dispenser du savoir.

Enfin, la vie sociale s’organisera différemment. Ces jeunes adultes la réinventeront.

Il y a plusieurs solutions intermédiaires. La première est d’imiter les sociétés commerciales qui vont proposer à leurs collaborateurs d’être physiquement présents 1 jour et à distance le reste de la semaine. A l’université, la journée en présentiel pourrait être consacrée à la correction d’exercices et aux rencontres de questions/réponses.

Mais ce mode de fonctionnement, qui peut paraître séduisant car il maintiendrait le lien social, n’ouvrirait pas les portes de Dauphine à celles et à ceux qui ne peuvent pas vivre à Paris.

La seconde est de proposer l’université en ligne aux Masters 1 et 2 uniquement. Les étudiants de bachelor (ou licence) auront alors acquis la maturité nécessaire pour suivre une formation en ligne et le passage du lycée à l’enseignement supérieur serait moins brutal.

Cette proposition ne fera certainement pas l’unanimité mais l’enseignement supérieur en France est très perfectible, en raison principalement de moyens financiers insuffisants. Il est essentiel qu’il évolue.#Covid #enseignementsupérieur #université

Catherine Torchy

Passionnée de Marketing et de Networking - Formatrice & Conférencière - Déléguée Clubs d'affaires Protéine Paris - Je booste vos réseaux physiques et digitaux pour propulser votre visibilité 🚀

4 ans

Je partage ta vision disruptive de l'éducation. 😊

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