Le tip de la semaine : programmer facilement ChatGPT pour accélérer le role-prompting

‘’Role-prompting’’ ?

Mais qu’est-ce que c’est que cette horreur ??? 😱 😱 😱

Et surtout, à quoi ça sert ?

👉Je vous explique.

Si vous vous intéressez un peu sérieusement à l’IA ou si vous vous y êtes formé(e), vous connaissez certainement l’intérêt d’attribuer un rôle et un niveau d’expertise à l’IA pour augmenter la pertinence, la qualité et le niveau de détail des réponses et propositions des assistants IA de type ChatGPT, Claude ou Gemini.

Par exemple, indépendamment de la richesse et de la précision des éléments de contexte et des éventuels exemples que vous allez lui fournir (qui impactent également fortement la qualité des réponses), une IA répondra généralement de manière bien plus intéressante et professionnelle à la requête « Propose un fil rouge éditorial pour une plénière sur [tel sujet) » si vous lui indiquez également d'agir en tant que patron ou patronne d'une agence de communication événementielle renommée avec 20 ans d'expérience, que si vous ne le faites pas.

A fortiori, si vous détaillez pour l'IA ce qui fait, selon vous et dans le cadre de notre exemple, un « bon » patron ou une « bonne » patronne d'agence.

Ainsi, vous pouvez indiquer à l'IA que, dans le cadre de son métier, elle cherche à surprendre et séduire ses clients par la pertinence de ses recommandations qu'elle est capable de justifier parfaitement au regard des enjeux business ou autres du client. Ou encore, qu'elle cherche toujours à faire preuve de beaucoup de créativité et d'originalité en osant faire des propositions inattendues ou contre-intuitives, de nature à captiver le public des séminaires et conventions qu'elle organise.

Pourquoi la plupart des utilisateurs d'assistants IA négligent-ils le role-prompting ?

(Je vais devoir assumer de vous décevoir : il m'arrive fréquemment de passer outre, alors même que je suis convaincu de son importance et que je sais que ma négligence entraîne une moindre performance des assistants IA que j'utilise dans mon travail comme pour mes usages personnels.)

La réponse tient en quatre mots :

Ça prend du temps.

En partie par pure flemme, et en partie à cause du matraquage que nous avons subi et que nous continuons de subir de toutes parts (médias, entreprises d’IA forcément juge et partie, « experts » et formateurs en IA plus ou moins compétents, plus ou moins honnêtes, dont certains n'hésitent pas à surpromettre pour vendre leur soupe…), selon lequel les IA auraient pour fonction principale de nous faire gagner du temps 🙄 : une vision extrêmement réductrice que je me suis efforcé de décortiquer il y a quelques semaines dans cette édition de la newsletter.

Ledit matraquage nous rend idiots (et je m'inclus dans ce « nous », comme vous l'avez compris).

Notre cerveau, qui souvent fait sa life indépendamment de notre raison ou de notre volonté, nous empêche fréquemment de passer un peu plus de temps à prompter pour obtenir de meilleurs résultats d'une IA, parce qu'une petite voix, mauvaise conseillère, nous dit : « Sérieux, tu ne vas pas te prendre la tête à réfléchir 10 minutes au rôle exact que tu veux donner à l'IA alors qu'à la base tu l'utilisais pour gagner du temps ? »

Le role-prompting est-il inéluctable ?

Si vous demandez constamment à une IA de réaliser des tâches relevant de différents domaines de compétence (ce qui est clairement mon cas avec cette newsletter, dans laquelle j'explore tour à tour les usages pour un concepteur-rédacteur, un directeur logistique, un chef de projet, un scénographe, un scénariste de film ou encore un organisateur de teambuildings...), franchement, oui, c'est assez inéluctable.

Si vous voulez obtenir le meilleur de votre assistant IA, vous n'y couperez pas : il faudra chaque fois définir son rôle de manière précise.

Et si vous ne vous y astreignez pas, vous résigner à obtenir des réponses de moindre qualité à vos requêtes (un peu comme lorsque vous briefez mal un collègue humain, c'est marrant… 🫣)

Et si vous demandez souvent à vos assistants IA de jouer le ou le(s) même(s) rôle(s) ?

Dans cette hypothèse, plusieurs solutions s'offrent à vous.

La première et la plus simple (mais pas la plus optimale en termes de gain de temps) consiste tout simplement à disposer d'un fichier texte – Word, Google Docs ou autre – dans lequel vous avez progressivement listé tous les rôles que vous êtes susceptible de faire jouer à l'IA de manière récurrente.

Par exemple, pour la communication événementielle, cela pourrait être celui d'un scénographe, d'un rédacteur en chef, d'un chef de projet, etc.

Vous avez développé les attendus et caractéristiques détaillées de chacun de ces rôles. Il ne vous reste plus qu'à les copier-coller dans votre assistant IA chaque fois que vous souhaitez lui faire jouer tel ou tel rôle.

Existe-t-il un moyen d'aller encore plus vite, sans copier-coller ?

Oui !

En fait, il y en a même trois, dont un que je ne vous recommande pas, comme on va le voir immédiatement.

1. Utiliser la fonction ‘’Memory’’ de ChatGPT

Au moment où je publie cette newsletter, la fonction Memory, en cours de déploiement par OpenAI, n’est pas disponible pour tous les utilisateurs, et réservée en premier lieu aux utilisateurs payants et/ou extra-européens (restriction aisément contournable via un VPN).

Mais peu importe, je conseille personnellement de désactiver cette fonction – à laquelle j’ai pourtant accès –, sauf si vos usages de ChatGPT sont toujours les mêmes ou presque.

Pourquoi ?

Parce que la fonction Memory a pour objectif de personnaliser les réponses de ChatGPT à vos requêtes en fonction de ce que le chatbot a retenu (avec votre consentement) de vos précédents échanges avec lui.

Or, même si vous pouvez toujours demander à l’IA d’effacer ou de modifier certaines informations qu’elle aurait retenues vous concernant ou concernant vos préférences, cette personnalisation automatique des réponses (dont vous n’aurez très vraisemblablement pas conscience la plupart du temps) peut introduire des biais par rapport à vos demandes – en alimentant l’IA avec des informations non souhaitées sur ce que vous êtes censé… souhaiter – et, plus grave, n’est pertinente que si vous ne recourez jamais au role-prompting (ce qui est un tort, comme on l’a vu), ou si vous demandez TOUJOURS à l’IA de jouer le même rôle.

Imaginez que l’IA ait retenu que vous êtes un chef de projet dans l’événementiel et qu’elle ait stocké des informations sur les attentes d’un chef de projet événementiel qu’elle suppose correspondre toujours à vos attentes.

Que se passera-t-il quand vous lui demanderez de se mettre dans le rôle d’un directeur technique ou d’un scénariste de vidéos corporate (et encore, on reste là dans le domaine de l’événementiel, mais vous lui demanderez peut-être ponctuellement de jouer aussi le rôle d’un prof de maths pour vos enfants ou d’un cuisinier pour vous aider à réaliser une recette…) ?

Il y aura conflit d’instructions.

L’IA cherchera à la fois à répondre aux attentes d’un chef de projet qu’elle « sait » que vous êtes et à celles d’un scénariste de vidéos corporate, pour prendre l’un de nos exemples, alors que ces attentes peuvent diverger et le plus souvent, divergent.

Bref, vous aurez ruiné votre role-prompting.

2. Programmer des profils de rôles dans les instructions personnalisées de ChatGPT ou de Perplexity (ne fonctionne pas avec Claude, Gemini et Mistral)

C’est la méthode que j’utilise personnellement pour accélérer mon role-prompting avec ChatGPT, et qui m’a été inspirée par Captain IA 🚀 Stéphane Peeters , dont je vous recommande de suivre la page et de lire les posts souvent très intéressants sur l’IA (plutôt pour utilisateurs avancés).

Avec ChatGPT, il s’agit de stocker dans la section « Quel type de réponse souhaitez-vous de la part de ChatGPT ? » des instructions personnalisées de Chat GPT, accessibles via le menu « Personnaliser ChatGPT » en haut à droite de l’interface, une ou plusieurs commandes que vous pourrez ensuite rappeler très simplement sous forme de raccourcis clavier que vous aurez ainsi programmés.

Pour procéder, je vais intégrer aux instructions personnalisées un prompt à exécuter (« Conduis-toi comme [tel rôle], etc. ») chaque fois que j’écris un code particulier dans mes interactions, introduit par un slash (le caractère / ), sachant qu’il est peu probable que j’écrive la suite de caractères « / + code » de manière non-intentionnelle dans une conversation courante.

Dans mon cas, j’ai choisi le code CR (pour « concepteur-rédacteur ») et cela donne ceci :

« Exécute ce prompt lorsque j'introduis la commande /CR :

"Agis comme un patron d'agence de communication événementielle avec 20 ans d'expérience.

Tu organises des séminaires, des conventions d'entreprise, des conférences de presse, des soirées et des événements grand public de tous types pour des marques et entreprises.

Ton objectif est de toujours surprendre ton client par l'originalité et la pertinence de tes propositions. L'avenir de ton entreprise en dépend.

Dis-moi si tu as compris ces instructions." »

(C’est un détail, mais je ne donne jamais à l’IA le rôle d’un concepteur-rédacteur événementiel, car l’écrasante majorité de la « littérature » consacrée à la conception-rédaction sur le web – et donc dans les données d’entraînement des assistants IA – concerne la conception-rédaction publicitaire, que je pratique également mais qui a très peu à voir avec la conception-rédaction d’événements. De sorte qu’en lui demandant d’agir comme un concepteur-rédacteur, même en précisant les missions d’un CR dans l’événementiel, je prendrais le risque de mal orienter mon IA. La leçon à en retenir : donnez toujours à l’IA un rôle qu’elle peut comprendre très facilement, et sans ambiguïté.)

Une fois ces instructions enregistrées dans les « instructions personnalisées » de mon compte, je n’aurai qu’à taper /CR dans la conversation chaque fois que je voudrai mettre ChatGPT dans le rôle d’un concepteur-rédacteur d’événements tel que je l’ai défini (et seulement quand je le voudrai), sans avoir à taper tout le texte que vous avez lu ci-dessus.

Vous conviendrez que cette solution est infiniment plus rapide que de copier-coller chaque fois les rôles à partir d’un document texte, tout particulièrement quand vous utilisez votre assistant IA sur mobile.

Et naturellement, je peux définir plusieurs commandes pour lui assigner plusieurs rôles.

Avec une limite cependant : le nombre de caractères disponibles dans les instructions personnalisées, hélas limité à 1500, ce qui est très peu.

Si vous avez plus de 2 ou 3 rôles récurrents à faire jouer à votre IA, il faudra en revenir, pour les rôles que vous utilisez le moins, au bon vieux copier-coller depuis un fichier texte Word ou Google Docs.

Ou encore recourir à la 3e méthode d’accélération…

3. Utiliser un assistant IA dédié

Les assistants IA custom comme les GPTs proposés par OpenAI et associés à ChatGPT, mais aussi les Projects de Claude, les Collections de Perplexity ou les Gems de Gemini permettent, lorsqu’ils sont bien conçus, de réaliser des tâches précises et spécifiques mieux que ne le ferait « spontanément » (c’est-à-dire sans effort particulier de prompting) l’IA généraliste dont ils sont issus.

Bien sûr, qui dit tâches spécifiques dit rôles spécifiques, et l’immense majorité de ces assistants intègrent donc dans leurs instructions permanentes la définition de leur rôle et de leurs missions courantes, en plus de règles d’ordre comportemental relatives à la façon dont ils doivent interagir avec l’utilisateur, aux sources qu’ils doivent utiliser ou encore à la méthodologie qu’ils doivent mettre en œuvre.

C’est évidemment le cas de tous les GPTs que j’ai conçus pour l’événementiel : ScénoStarter se comporte comme un scénographe, Team Builder comme un concepteur et organisateur de teambuildings, le Comparateur de devis comme un directeur de production, et ainsi de suite.

Mais ces assistants ne sont pas uniquement conçus pour se comporter comme tel ou tel expert de son domaine, et a contrario, ne sont pas forcément capables de réaliser correctement toutes les tâches créatives, rédactionnelles ou organisationnelles qu'on est en droit d'attendre d'un expert de tel ou tel domaine. Car en effet, ils ont été optimisés pour réaliser UN type de tâche principale, et non toutes les tâches qu'on voudrait leur confier…

Aussi, la meilleure solution serait certainement de créer un GPT, une Collection ou un Project par rôle à faire jouer à votre assistant IA de prédilection (qui aurait pour seules instructions de se comporter comme vous le lui avez indiqué), ou bien un assistant à rôles multiples que vous pourrez appeler à l'aide de commandes, comme vous l'auriez fait en recourant à la méthode des instructions personnalisées de ChatGPT mais en disposant, dans le cas d’un GPT, de 8000 caractères – extensibles en y ajoutant une base de connaissances – pour vous exprimer, au lieu de 1500.

Dans ce cas, et tout particulièrement si vous souhaitez lui faire jouer un grand nombre de rôles, je recommande de configurer un bouton de commande (une « amorce de conversation » dans le jargon des GPTs) qui appellera un sommaire des différents rôles que peut incarner l'assistant en le sélectionnant directement dans une liste, sans avoir à mémoriser un quelconque intitulé de commande.

Cela pourrait donner ceci :

Cliquer sur le bouton amènerait cette réponse du GPT :

Un mot pour conclure

Cela ne vous aura pas échappé : cette méthodologie de role-prompting rapide ne vaut pas seulement pour les pros de l’événementiel, mais pour tout utilisateur/trice de ChatGPT.

Or, comme nombre des lecteurs de cette newsletter – je les en remercie – ne sont pas dans le secteur événementiel et s’y intéressent tout de même… les voici récompensés avec un cas d’usage utile à tous.

A mercredi prochain pour un nouveau tip #IA4events.

✅ Je propose aux agences de communication événementielle une formation à l’intelligence artificielle dédiée à l’événementiel.

Si vous êtes intéresse(é) pour vous-même et/ou pour vos équipes, n’hésitez pas à me contacter pour discuter des modalités de la formation et de sa prise en charge par votre OPCO.

Vous pouvez également en télécharger le programme.

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