Les mots à éviter face à une famille en souffrance.
Lorsqu’on accompagne une famille endeuillée, chaque mot compte. Dans ces instants où la douleur est à vif, la parole peut devenir un baume… ou une blessure supplémentaire. En tant que célébrant funéraire, j’ai appris qu’il ne suffit pas de vouloir consoler : il faut savoir comment le faire. Le silence, parfois, vaut mieux qu’une phrase maladroite.
Beaucoup de proches, animés de bonnes intentions, disent : « Je sais ce que tu ressens ». Mais la vérité, c’est que personne ne peut connaître pleinement la profondeur d’un chagrin, car chaque deuil est unique. Une phrase comme celle-là peut donner l’impression qu’on minimise la douleur de l’autre ou qu’on la compare à la nôtre. Il vaut mieux reconnaître humblement : « Je ne peux pas imaginer ce que tu traverses, mais je suis là ».
Autre maladresse fréquente : « Il est mieux là où il est ». Si cette phrase peut avoir un sens spirituel pour certains, elle peut aussi heurter une personne qui n’est pas prête à entendre ce genre de consolation. La perte est encore trop récente, trop vive. Parfois, on doit laisser du temps avant d’évoquer une perspective d’espérance.
Évitons aussi les « au moins » : « Au moins, il a eu une belle vie », « Au moins, il n’a pas souffert ». Même si ces propos partent d’un bon sentiment, ils ferment la porte à l’expression de la peine. Le deuil n’a pas besoin d’être relativisé ; il a besoin d’être accueilli.
En tant que célébrant, mon rôle n’est pas de remplir l’espace de mots, mais de créer un espace où la parole des autres peut exister. Une phrase simple comme : « Je suis là pour vous », « Je pense à vous » ou même un geste silencieux peut parfois apporter plus de réconfort qu’un discours.
Rappelons-nous : notre mission est d’accompagner, pas de corriger la douleur ou de la faire disparaître par une formule magique. Le cœur humain a besoin d’être entendu avant d’être consolé. Les mots justes ne sont pas toujours spectaculaires ; ils sont souvent sobres, sincères, et surtout adaptés à la personne qui les reçoit.
Au fond, ce que j’ai appris au fil des années, c’est que le plus beau cadeau qu’un célébrant puisse offrir à une famille en souffrance, ce n’est pas une phrase bien tournée, mais une présence vraie. Et cette présence, elle commence par savoir se taire au bon moment.
Assistant funéraire, Maître de cérémonie chez LA SOCIETE DU CREMATORIUM DE CINEY
2 sem.Tout à fait ! C’est vraiment un métier dans lequel la sensibilité et l’empathie sont les priorités ! Pas le droit à l’erreur… Il faut faire preuve de finesse et d’un tact bien aiguisé ! Bref, un vrai travail au quotidien pas donné à tout le monde !
Célébrante de cérémonies laïques Éducatrice sociale, Bachelor Comédienne
2 sem.C’est absolument exact! Merci pour votre partage d’expérience si précieux.
Une alliance dans le secteur Social et le Commerce m’offre un mariage non négligeable aux opportunités professionnelles.
3 sem.Merci pour ce partage plein de bons sens et surtout de bienveillance 🙏