Un "Conservatoire de la biodiversité en ville"​ pour régénérer nos centres-urbains
Le Conservatoire de la biodiversité en ville mettra en paysage la nature en ville, en prenant exemple sur la protection du littoral français

Un "Conservatoire de la biodiversité en ville" pour régénérer nos centres-urbains

La nature est belle, elle nous ramène à des souvenirs d'enfance où chaque pas dans la biodiversité était une aventure… La nature est protectrice, elle absorbe le carbone et les pollutions et apporte des îlots de fraîcheur dans les centres-urbains où les températures s'élèvent. Enfin, la nature est nourricière, tout ce que nous consommons provient du vivant, et la qualité de notre alimentation exige un engagement fort pour une meilleure santé environnementale.

Pour toutes ces raisons, il convient de retisser les liens qui nous unissent à la nature. Il est nécessaire d'en assurer son épanouissement et sa protection, notamment en centre urbain où elle est de plus en plus fragilisée, alors que le nombre d'habitants s'y accroît. Il est en effet primordial que la moitié des habitants de la planète, qui sont aujourd'hui urbains, puissent maintenir un contact avec une nature saine et vigoureuse.

En France, depuis 1975, le « Conservatoire du littoral » a permis de protéger et de développer la faune et la flore de nos côtes maritimes. En plus d'avoir assuré cette protection des espaces naturels, le Conservatoire du littoral a produit une mise en scène des paysages, notamment par un traitement qualitatif des aménagements publics.

Aucun texte alternatif pour cette image

Fort de cette réussite, un nouveau défi environnemental (et d'usage) doit être relevé par les pouvoirs publics afin de conserver et de régénérer la nature sur les territoires où elle est la plus fragilisée : les centres urbains. En se portant acquéreur et gestionnaire des espaces de biodiversité en ville, existants et surtout à créer, un « Conservatoire de la biodiversité en ville » pourra en garantir la pérennité. Une mise en paysage devra y être réalisée (gestion différenciée des hauteurs de coupes, variété des espèces, mobiliers urbains ...), afin de créer une véritable Vue sur vert qui, tout comme la vue sur mer, apporte une valorisation économique aux espaces urbanisés limitrophes. Sur la base de ce constat, une réflexion pourra être conduite sur l'instauration d'une éco-modularité fiscale (*).

Le Conservatoire de la biodiversité en ville n'a toutefois pas vocation à gérer systématiquement les nouveaux espaces de biodiversité dont il propriétaire. Il peut en déléguer la gestion afin de permettre à de multiples acteurs de s'y investir, selon des objectifs qui peuvent être multiples. Peuvent-être sollicités : les associations et régies de quartier, des coopératives (maraîchage, bergers urbains, ...), prestataires privés spécialisés (paysagistes, écologues, ...), les associations environnementales, les laboratoires de recherche, des associations de l'Economie Sociale et Solidaire, des pépinières de start-up…

Aucun texte alternatif pour cette image

A l'image du Conservatoire du littoral qui prévoit qu' « une fois un site acquis, un projet de gestion est établi en concertation avec les acteurs du territoire », les engagements pris par le Conservatoire de la biodiversité en ville seront ensuite définis avec les habitants du quartier au sein du « Cahier des usages et des services rendus par la nature ». Ce cahier viendra préciser les usages qui peuvent être pratiqués sur le nouvel espace créé, il présentera les services écosystémiques rendus par la nature, et il précisera les modalités de gestion à opérer pour préserver et enrichir la biodiversité.

Afin de mettre en œuvre les acquisitions foncières, ainsi que les actions de régénération à réaliser, le Conservatoire de la biodiversité en ville pourra diversifier ses sources de financements : Financement des collectivités et/ou de leur Établissement Public Foncier Local, partenariat avec la « CDC Biodiversité », levée citoyenne de fonds rémunérés, Banque européenne d'investissements pour la biodiversité, mécénats, ...

Aucun texte alternatif pour cette image

Avec un Conservatoire de la biodiversité en ville les métropoles auront enfin leur outil de maîtrise foncière et de gestion permettant de préserver et valoriser la nature en milieu urbain.

(*) développé dans mon mémoire de qualification en urbanisme OPQU, février 2019, intitulé « Plan de résilience écosystémique urbain, ou comment la nature inspire l'urbanisme »

Crédit photo : Frederik Froument ; Montreal "Le champs des possibles" ; autres libres de droit

Fabrice MIRC

IT Operations Specialist

5 ans

Dans le cadre du nouveau PLU, j'ai proposé de faire une zone biodiversité. Pour l'instant, aucun retour. Pourquoi ?

Alexandre Martin-Cocher 🐬

Maître Composteur Montpellier Métropole

6 ans

Replacer la nature en ville, tout simplement. Impliquer la population, via les outils d'intelligence collective. Agir. En phase avec cette démarche. Bravo !

Youssef BASLI

Chargé de développement démocratie participative

6 ans

Selelino Tafono Baptiste Bressand 

Mathilde Thulliez 🌿

Experte en aménagement du territoire, urbanisme durable et développement local

6 ans

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets