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PGI, ERP : MASTER CCA




                                 COURS PGI, ERP
                                        (MASTER CCA)

Les nouvelles technologies de l’information permettent l’intégration des processus et de
toutes les fonctions de l’entreprise.
Ces évolutions technologiques sont maintenant à la portée des moyennes et petites
entreprises.
Ce mouvement a un impact majeur sur la fonction comptable et financière de
l’entreprise.
L’objectif est d’amener l’étudiant à la compréhension des relations intégrées entre les
processus de l’entreprise et les domaines comptable et financier nécessitant une
approche transversale de domaines de compétences : comptabilité, finance, métiers de
l’entreprise et nouvelles technologies.




                1ère Partie : DEFINITION D’UN PGI, ERP


1) Définition et rôle d'un PGI, ERP

       1.1) Historique de l’informatique d’entreprise
       1.2) Définition d'un ERP
       1.3) Le rôle d’un ERP
       1.4) Les bénéfices d’un ERP
       1.5) Les risques d’un ERP
       1.6) L’ERP et la performance de l’entreprise



                       2ème Partie : Choisir un E R P

       2.1) Le Marché des E R P
       2.2) L’Offre E R P
       2.3) Les critères de choix
       2.4) Méthodologie de choix




Philippe Norigeon                                                               page 1
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                    3ème Partie : Budgéter un E R P


       3.1) Les coûts réels
       3.2) Les coûts cachés
       3.3) Le Coût total de possession



             4ème Partie : Le fonctionnement d’un E R P

       4.1) Les domaines fonctionnels de l’ E R P


                    –    Données de base
                    –    Planification
                    –    Achats
                    –    Approvisionnement
                    –    Gestion de production
                    –    Gestion commerciale


       4.2) Les fonctions transversales intégrées


                    –    Finance
                    –    Comptabilité
                    –    Gestion des ressources humaines
                    –    Intégration Organisationnelle



       4.3) La communication




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                    5ème Partie : Gestion de projet E R P



5.1) Analyse Stratégique de l’Entreprise

       5.1.1 ) Analyse Risques / Opportunités
       5.1.2 ) Analyse Forces / Faiblesses
       5.1.3) Objectifs stratégiques et besoins de l’entreprise




5.2) Organisation du projet

       5.2.1) Objectifs Projet
       5.2.2) Périmètre du projet
       5.2.3) Stratégie projet
       5.2.4) Organisation et management
       5.2.5) Les Acteurs: Entreprise, Editeur, Intégrateur, Consultants
       5.2.6) Planning projet
       5.2.7) Suivi budget projet



5.3) Développement de la solution


       5.3.1) Analyse des Processus de l’entreprise
       5.3.2) Structure de la société
       5.3.3) Données globales: Modèles (produits, partenaires …)
       5.3.4) Processus clés, Domaines fonctionnels




5.4) Test de la solution

       5.4.1)       Fonctionnels
       5.4.2) d’Intégration
       5.4.3) des Rapports
       5.4.4) des Interfaces



Philippe Norigeon                                                       page 3
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5.5) Mise en Production de la solution

       5.5.1) Conduite du changement
       5.5.2) La Communication
       5.5.3) Formation utilisateurs
       5.5.4) Transfert des données
       5.5.5) Test du système intégré
       5.5.6) Organisation de l’exploitation




     6ème Partie : Evaluation des systèmes d’information

6.1) Normalisation


       6.1.1) CNCC (Compagnie Nationale des Commissaires aux comptes)
       6.1.2) Enseignement des professionnels de la comptabilité aux NTI:
                    (normes IES, IEG)


6.2) Audit


       6.2.1) Normes d’AUDIT (ISA)
       6.2.2) Les organismes
       6.2.3) Les Référentiels
       6.2.4) Les Outils




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                 1ère Partie : DEFINITION D’UN PGI, ERP



1) Définition et rôle d'un PGI, ERP



1.1 ) Historique de l’informatique d’entreprise

Durant     ces    trente   dernières   années,   l’informatique    de   gestion     a   subi    des
bouleversements       considérables.    Les   avancées    technologiques      du   traitement      de
l’information ont eu des conséquences capitales sur le rôle de l’outil informatique.

Si les premières applications ont permis d’automatiser les activités opérationnelles des
organisations (gestion de production, gestion commerciale et financière, ressources
humaines), aujourd’hui les systèmes d’information prennent en charge des niveaux de
gestion de plus en plus stratégiques.

Les innovations technologiques ont fait évoluer les architectures informatiques…

   •     les années 60-70 et le mainframe (informatique d’entreprise) : il ne s’agit à
         cette époque que de gérer des volumes gigantesques de données ; les
         applications de gestion automatisent les processus opérationnels et répétitifs ; le
         marché     des    systèmes    informatiques     est   dominé   par    quelques    grands
         constructeurs ; les gros systèmes sont propriétaires et centralisent la puissance
         de traitement.


   •     les années 80 et les mini systèmes (informatique de département) : le marché
         de l’informatique s’ouvre aux PME ; l’ère des minis permet également à un grand
         nombre d’utilisateurs d’accéder aux données aux travers d’applications couvrant
         des besoins plus spécifiques ; l’utilisateur dispose d’une interface texte pour
         l’interaction avec le système (terminaux passifs).


   •     les années 90 et le client serveur (informatique individuelle): c’est le plein
         essor des ordinateurs personnels, de la bureautique, et l’explosion des réseaux et
         des télécommunications; le partage de l’information devient le défi majeur ; les
         applications bureautiques disponibles (traitement de texte et tableur) répondent à
         des besoins de traitement de l’information jusqu’à présent non pris en compte ;
         les terminaux passifs sont peu à peu remplacés par des micro-ordinateurs
         capables de les émuler; au-delà du réseau local, les applications client-serveur
         donnent l’occasion de répartir les traitements entre les machines les plus
         adaptées : les applications bureautiques sur les postes de travail et les
         applications critiques (ainsi que les bases de données) sur les serveurs ; la
         connexion entre le réseau local et le site central s’effectue par des liaisons




Philippe Norigeon                                                                         page 5
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       téléinformatiques proposées par l’opérateur institutionnel ; le micro-ordinateur
       devient nomade grâce aux portables, capable ainsi de se connecter au réseau
       local ou à distance au système informatique de l’entreprise.


   •   les années 2000 et le boum de l’Internet : aujourd’hui le poste de travail,
       nomade ou fixe, est connecté au réseau local de l’organisation mais il est aussi
       ouvert sur l’extérieur grâce à l’Internet ; la communication entre les ordinateurs
       s’effectue   grâce   à   un   ensemble   de   protocoles   normalisés   (TCP/IP) ;   les
       technologies de l’Internet deviennent des normes pour la mise en place tant des
       systèmes informatiques d’entreprise (intranet) que des systèmes informatiques
       interconnectés avec les partenaires (extranet) ; les applications métier obéissent
       au standard du web (HTTP, HTML) ; le poste de travail, équipé seulement d’un
       navigateur, peut accéder par le réseau à l’ensemble des applications « client »; le
       système d’information de l’entreprise est accessible depuis un poste de travail
       banalisé mais également depuis de nouveaux équipements comme le téléphone
       mobile.




1.2 ) Définition d'un ERP



L'ERP vient de l’anglais « Enterprise Ressource Planning ».

On utilise parfois dans le monde francophone la dénomination PGI (Progiciel de gestion
intégré) mais la terminologie anglo-saxonne prime.

Un Enterprise Ressource Planning (ERP ou Progiciel de Gestion intégré) est un logiciel qui
permet de gérer l'ensemble des processus d'une entreprise, en intégrant l'ensemble des
fonctions comme la gestion des ressources humaines, la gestion comptable et financière,
la relation client, les achats, la gestion des stocks, la distribution, l'approvisionnement, le
commerce électronique. Un progiciel ERP induit généralement une réponse rapide (time
to market) aux besoins des entreprises.
L’ERP est basé sur la construction des applications informatiques de l’entreprise
(comptabilité, gestion de stocks,etc.) sous forme de modules indépendants. Ces
modules partagent une base de données commune, permettant la communication de
données entre les applications.




Philippe Norigeon                                                                    page 6
PGI, ERP : MASTER CCA




   •   Principes de base d'un ERP

A l’inverse d’une architecture d’applications usuelles (applications dédiées), les données
sont ici standardisées et partagées, ce qui élimine les saisies multiples et évite
l'ambiguïté liée à l’existence de données multiples de même nature assurant ainsi une
cohérence de l’information.


Un ERP se caractérise également par l'usage systématique d’un moteur de workflow
(système permettant d’automatiser un flux d’information au sein d’une organisation) pas
toujours visible par l’utilisateur, il permet, lorsqu'une donnée est entrée dans le système
d'information, de la propager dans tous les modules du système qui en ont besoin, selon
une programmation prédéfinie.




Philippe Norigeon                                                                 page 7
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   •    Définition "formelle"

On parle d'ERP lorsqu'on est en présence d'un système d’information composé de
       plusieurs applications partageant une même base de données, par le biais d'un
       système automatisé prédéfini, éventuellement paramétrable (un moteur de
       workflow).


Le traitement de l’information dans l’entreprise est en pleine mutation. Aujourd’hui,
toutes les entreprises, aussi bien nationales et internationales que les PME et les PMI
sont confrontées aux besoins changeant du marché tels que : acquisitions, fusions,
solutions     collaboratives,   monnaie   unique    européenne,      extension   européenne,
concurrence…
Ces enjeux sont tels qu’ils nécessitent une remise en question complète des systèmes
existants. Lors de cette migration, bon nombre d’entreprises choisissent d’abandonner
leurs solutions applicatives "sur mesure" pour se tourner vers le monde des ERP "prêts à
implanter".




   •    Caractéristiques d'un ERP

        •   Il est issu d’un concepteur unique.
        •   Une modification sur un module provoque une mise à jour en temps réel des
            autres modules liés.
        •   Un ERP garantit l’unicité des informations, grâce à la centralisation des
            données dans une base unique, accessible à tous les modules applicatifs.
        •   Un ERP facilite l’audit en cas de dysfonctionnement, permettant d’identifier
            facilement le ou les modules concernés; il est facile de retrouver et d’analyser
            l’origine de chaque information.
        •   Un ERP peut suffire à couvrir la totalité des besoins de l’entreprise en termes
            de système d’information (la nature modulaire de l’ERP permet également de
            l’implémenter progressivement, module par module, selon les besoins).

Il garantit l’unicité, la cohérence des informations qu’il contient puisqu’il n’a qu’une seule
base de données au sens logique.


Le concept d’ERP (Enterprise Resource Planning) a été introduit il y a maintenant environ
une quinzaine d’années.
Il répondait notamment aux attentes des responsables financiers et logistiques des
grandes entreprises qui se trouvaient confrontés d’une part à des besoins de réactivité
exprimés par leurs Directions et/ou leurs Clients et d’autre part à des systèmes
d’information composés de nombreuses applications ne communiquant pas toujours
entre elles et parfois installées sur des plateformes hétérogènes.




Philippe Norigeon                                                                    page 8
PGI, ERP : MASTER CCA


Les ERP ou PGI (Progiciels de Gestion Intégrés), ont connu leur essor en profitant de
l’évolution nécessaire des systèmes d’information pour le passage de l’an 2000 puis pour
la mise en place de l’euro. En effet, il était séduisant de remplacer tous les logiciels de
gestion de l’entreprise par un intégré offrant « l’état de l’art » plutôt que d’engager des
corrections des programmes existants plus ou moins anciens.

Présenté aux Informaticiens et futurs utilisateurs comme le système unique qu’ils
attendaient, l’ERP fut pour tous une bonne nouvelle, car il allait enfin leur permettre de
disposer et de partager des informations fiables, mises à jour en temps réel et ainsi
d’être plus efficace dans leur travail. Mais les premiers projets d’implémentation, poussés
par la peur du bogue de l’an 2000, leur fit découvrir que si l’ERP était un progiciel
intégré, sa mise en œuvre sous-entendait que toutes les fonctions impliquées dans
un processus devaient travailler ensemble, communiquer franchement et faire
tomber les cloisons bâties entre les services.

Les ERP sont des applications dont le but est de coordonner l’ensemble des activités
d’une entreprise (activités dites verticales telles que la production, l’approvisionnement
ou bien horizontales comme le marketing, les forces de vente, la gestion des ressources
humaines, etc.) autour d’un même système d’information. Ils offrent à l’entreprise, une
solution globale et transversale.
Plus qu’un simple logiciel, un ERP est un véritable projet demandant une intégration
totale d’un outil logiciel au sein d’une organisation et d’une structure spécifique et donc
des coûts importants d’ingénierie. D’autre part, sa mise en place dans l’entreprise
entraîne des modifications importantes des habitudes de travail d’une grande partie des
employés. Ainsi on considère que le coût de l’outil logiciel représente moins de 30% du
coût total de mise en place d’un tel système.
Le principe fondamental d’un ERP est de construire des applications informatiques (paie,
comptabilité, gestion de stocks, des achats, des ventes…) de manière modulaire
(modules applicatifs indépendants entre eux généralement signés par le même éditeur)
tout en partageant une base de données unique et commune (Données de base).
Adopter un ERP implique plus qu’un contrat : c’est un mariage avec l’éditeur; ce mariage
comporte des obligations et il sera plus difficile d’en sortir que d’y entrer.
Dans la classification des logiciels, l’ERP est un package destiné, a priori, à tous les
secteurs, à toutes les fonctions des entreprises industrielles comme de services; les
adaptations nécessaires se faisant par paramétrage.

Les ERP disposent de forts arguments commerciaux pour séduire les dirigeants (ils
proposent de mettre un terme au désordre du système d’information et de régler des
problèmes d’organisation sans effort politique). Cette offre séduisante par sa qualité et sa
cohérence se révèle à l’usage plus risquée que l’on avait pu l’imaginer : elle ne peut être
efficace que si l’on accepte les contraintes qu’elle impose. Sa mise en œuvre comporte
des difficultés et des pièges.




Philippe Norigeon                                                                     page 9
PGI, ERP : MASTER CCA


La difficulté à travailler ensemble, à avoir une vision globale commune ainsi qu’à
remettre en cause ses processus pour appliquer les bonnes pratiques proposées par les
ERP furent à l’origine de bien des retards et même des échecs de mise en œuvre,
largement colportées par les médias spécialisés, d’autant que les premiers ERP étaient
des ERP « Généralistes » au paramétrage compliqué et long. L’intégration financière des
PGI se limitait auparavant au transfert automatisé des écritures comptables du journal
des   ventes.    Quelques   progiciels   plus   « sophistiqués »,   mais   en   nombre   limité,
proposaient néanmoins une intégration forte du journal d’achat entre les fonctions
nécessaires au contrôle de factures (enregistrement préalable à l’arrivée de la facture,
rapprochement des réceptions, « bon à payer », traitement des écarts...).
L’apparition des ERP a apporté dans ce domaine une richesse de fonctionnalités nouvelles
qui correspondait mieux aux attentes des entreprises. Outre l’automatisation du journal
d’achats qui éliminait la traditionnelle opération de traitement des « Bons de réception
valorisés » (consistant à imputer manuellement le détail des réceptions pour saisie
ultérieure par la comptabilité), les grandes entreprises, rompues à la tenue d’une
comptabilité analytique des stocks, demandaient plus et notamment l’intégration
automatique de tous les flux.
Les ERP d’aujourd’hui tirent parti du Web. Les utilisateurs peuvent accéder à ces
systèmes au moyen d’un navigateur. Ces progiciels sont de plus en plus orientés vers
l’extérieur et sont capables de communiquer avec les clients, les fournisseurs et d’autres
organisations.
Longtemps les PME n’ont pas exprimé un tel besoin, étant peu familiarisées avec une
telle comptabilité. Aujourd’hui encore si les services comptables n’ont pas déjà eu
l’occasion de la pratiquer, ils sont souvent hésitants à mettre en œuvre cette intégration
automatique (les schémas comptables analytiques étant nouveaux pour eux), ou
délèguent volontiers, ne maîtrisant pas ce paramétrage. Alors que d’autres pays
européens sont rompus à ces techniques depuis longtemps, comme de valoriser
automatiquement les stocks et les encours dans la comptabilité générale.




Le rôle d’un ERP

 Les progiciels de gestion intégrés (ou les ERP) sont aujourd’hui l’épine dorsale du
 système d’information de toute grande entreprise et d’un nombre croissant de PME.
 C’est un sujet "en vogue" dans ces entreprises. C’est un symbole de "modernisation"
 et de progrès.
 Mais notre expérience nous montre qu’en effet, c’est un sujet mal maîtrisé en termes
 de "business" et de "management". Peu de gens ont compris ce qu’est un progiciel de
 gestion et à quoi il sert. Pour ne pas dire que beaucoup ne se posent même pas de
 questions telles que :


       "A quel besoin de gestion et de management répond un PGI ?"


        "Quel avantage compétitif peut apporter un PGI pour mon Business ?"




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PGI, ERP : MASTER CCA


  La première question à laquelle le décideur doit répondre c’est :


     •    Ai-je besoin d’un ERP, PGI ?


Cette question ne se posait pas lorsque les ERP n’étaient accessibles qu’aux grandes
entreprises.
Mais aujourd’hui les PME / PMI doivent se la poser compte tenu du caractère stratégique
de ce choix.
On ne peut donc éviter, pour répondre à cette question et préparer les questions
suivantes,     une   analyse   stratégiques:   ( Environnement    /   Entreprise : Risques     /
Opportunités ; Forces / Faiblesses):


     •    Quels sont les axes stratégiques, les objectifs de l’entreprise, les
          processus clé, les KPI (indicateurs clés)… ?


Cette analyse doit permettre de répondre aux questions suivantes :


     •    De quel niveau d’intégration ai-je besoin, ( vente / finance ; logistique
          finance, inter sites …) ?


     •    Quelle solution, quel progiciel me permettra d’atteindre mes objectifs ?


La mise en œuvre d’un ERP est un projet d’entreprise dont la finalité est l’atteinte des
objectifs stratégiques retenus et non la réussite du projet SI.
Le but est de construire ou renforcer son avantage concurrentiel grâce à la démarche de
mise en œuvre du SI intégré.

De nombreuses directions d’entreprises et de nombreux informaticiens considèrent les
PGI comme un système d’information "préfabriqué" qui, en évitant les développements
spécifiques et en réduisant l’hétérogénéité des environnements, peut réduire les coûts
informatiques. Ils souhaitent donc les mettre en œuvre vite et pas cher. Quelle erreur !

La mise en œuvre d’un PGI coûte généralement cher. Un prix élevé qui trouve toute sa
justification si la mise en œuvre d’un PGI est accompagnée d’une démarche stratégique
et un travail sur l’organisation visant à mieux satisfaire les clients.

Un PGI n’est pas seulement une solution pour réduire les coûts, mais une
solution pour survivre et améliorer sa performance globale (qualité, délais,
coûts).

Ce sont les gains de qualité et de délais, essentiels pour survivre en affaires
aujourd’hui, qui sont la vraie valeur ajoutée apportée par un PGI.




Philippe Norigeon                                                                    page 11
PGI, ERP : MASTER CCA


Pourquoi les entreprises sont-elles passées d’un système d’information constitué de
différents logiciels distincts, à des solutions de type MRP, DRP, comptabilité, ressources
humaines puis vers le tout intégré ? Pourquoi sont apparus les PGI ?

Parce que de l’organisation verticale par fonctions (commercial, production, recherche -
développement, comptabilité - finances, ressources humaines) nous sommes passés à
l’organisation horizontale par processus (chaîne logistique et flux transversaux en
parcourant plusieurs fonctions) orientée Client. Ce nouveau modèle suppose
l’intégration de principaux processus de l’entreprise pour mieux servir le Client.

Intégration des processus de l’entreprise réalisée avec un Progiciel de Gestion Intégré
et Intranet / Extranet.

Le modèle d’organisation a changé car l’environnement a changé; il s’est complexifié,
internationalisé, mondialisé ; les changements s’accélèrent ; les économies deviennent
inter dépendantes, les marchés instables et les clients exigeants, la concurrence
s’exacerbe...

Il y a 10-15 ans les choses étaient encore relativement simples. La demande était
croissante selon des lois prévisibles et la problématique principale était de faire des
économies d’échelle pour augmenter les marges contributives. Il fallait donc assurer un
meilleur rendement pour chaque fonction de l’entreprise. Un système d’information
existait pour chaque fonction et il répondait à des objectifs de rendement : des logiciels
de MRP pour la production, des logiciels de DRP pour la distribution, des logiciels de
comptabilité, des logiciels de ressources humaines,... La chaîne de la valeur était
orientée vers l’amélioration des produits et l’optimisation des directions fonctionnelles.

Le Client est aujourd’hui au cœur du modèle économique.
Il est maintenant très exigent et ces exigences sont en changement continu. Il ne veut
pas seulement un prix bas, mais des délais plus courts et une meilleure qualité
(ensemble de caractéristiques du produit qui le satisfassent). Et de plus, il faut innover
fréquemment pour apporter au Client une qualité et la différence qu’il ne trouve pas
ailleurs.

Pour répondre à ce défi, il faut véhiculer une information homogène et enrichie sur les
clients sur chaque maillon de la chaîne informationnelle de la prise de la commande, à
l’approvisionnement et à la production, il faut avoir un référentiel de données commun.
Il faut maîtriser la valeur ajoutée, apportée au Client. Cette valeur ajoutée est la
somme       de   la   valeur   ajoutée   crée   dans   les   différents   processus   (productifs,
commerciaux ou administratifs). Et dans ce contexte, le progiciel de gestion intégré est
la solution, le support matériel, pour relier le réseau des processus. C’est par
l’intermédiaire du PGI qu’on assure le pilotage et la cohérence du réseau de processus.

C’est un outil de création de valeur par excellence.
C’est pour ces raisons, et non pas pour la réduction des coûts informatiques, que le
système d’information d’entreprise évolue d’une multitude de systèmes informatiques
indépendants (MRP, DRP, gestion, etc.) au progiciel de gestion intégré.




Philippe Norigeon                                                                         page 12
PGI, ERP : MASTER CCA




1.4) Les bénéfices d’un ERP


Avant de mettre en place un ERP, chaque service avait son propre système d’information.
pour faire le lien entre ces différents systèmes, les situations suivantes se produisaient :

   •   Double       voire   triple   saisie   des   mêmes   informations   dans   des   systèmes
       d’information distincts.
   •   Au mieux, l’entreprise faisait développer des interfaces informatiques entre ses
       différents SI.


    Conséquences néfastes :

En cas de double saisie, on constatait un nombre élevé d’erreurs et d’incohérences entre
les différents systèmes d’Information. En cas d’interface entre différents SI, la mise à
jour ne se faisait pas en temps réel. Des déperditions de données survenaient parfois, du
fait d’un « plantage » informatique au moment du transfert de données. Des erreurs
humaines survenaient aussi régulièrement (transfert du mauvais fichier, doublons dus à
deux transferts successifs malencontreux …) Dans certaines grandes entreprises, des
contrôleurs de gestion étaient spécifiquement embauchés pour l’analyse et la correction
des incohérences entre ces systèmes d’information.

Par exemple, chez un grand constructeur de matériel informatique, un analyste des
stocks devait réconcilier les écarts entre le système enregistrant les entrées et les sorties
physiques de stock d’un côté et les écritures comptables correspondantes de l’autre.
Des écarts de plusieurs dizaines de milliers d’euros étaient régulièrement constatés et
devaient être expliqués puis corrigés. Ce mode de fonctionnement inacceptable, coûtait
très cher à l’entreprise.


Pour mettre fin à cette situation, les entreprises ont décidé d’implémenter un ERP.


    Les bénéfices d’un ERP pour l’entreprise sont les suivants :

   •   Eviter la redondance d’informations entre différents SI de l’entreprise.
   •   Cohérence et homogénéité des informations
   •   Disposer d’un outil multilingue et multidevises (très adapté aux multinationales
       comme aux PME PMI qui veulent exporter)
   •   Eviter des restitutions d’informations divergentes entre différents services et donc
       apaiser les conflits qui en résultaient
   •   Une meilleure coordination des services et un meilleur suivi du processus de
       commande qui inclut la prise de commande, l’enregistrement d’une sortie de
       stock, l’expédition de la commande et l’émission d’une facture
   •   Une meilleure maîtrise des stocks




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      •    Une normalisation de la gestion des Ressources Humaines, en particulier pour les
           entreprises   qui   gèrent   de   nombreuses    entités,   parfois   géographiquement
           dispersées.
      •    Création d’un environnement de travail standardisé, identique pour tous.
      •    Optimisation des processus de gestion
      •    Intégrité et unicité du Système d’information
      •    Communication interne et externe facilitée par le partage du même système
           d’information
      •    Minimisation des coûts (formation et maintenance)
      •    Mise à disposition d’indicateurs, de tableaux de bord plus fiables que lorsqu’ils
           étaient extraits de plusieurs systèmes différents.
      •    Meilleure coordination des services et clarification des processus (par exemple du
           processus de commande de la prise de commande à l’émission d’une facture en
           passant par l’enregistrement d’une sortie de stock et l’expédition de la
           commande) ;
      •    Harmonisation de la gestion des ressources humaines, notamment                  pour les
           entreprises "multi entités", parfois géographiquement dispersées.

Globalement, meilleur fonctionnement des processus de l’entreprise donc meilleure
réponse aux attentes clients en terme de qualité, de service voire de coût des produits.
Cette situation nouvelle produit, bien entendu, de meilleurs résultats économiques pour
l’entreprise.

Les       ERP sont des systèmes de gestion intégrés de plus en plus courants dans les
organisations qui visent à optimiser à la fois leurs standards d'efficacité, de performance
et de service à la clientèle.

Les ERP peuvent être extrêmement utiles et même s'avérer indispensables, car ils
peuvent réduire les erreurs, les délais coûteux et augmenter l'efficacité opérationnelle.
Un ERP performant et bien intégré, qui automatise des processus efficaces, peut
contribuer considérablement à comprimer tout le cycle des produits, allant de la
conception à la vente ainsi qu'à la production, à la logistique et au service après-vente.


Une entreprise qui se dote d'un tel avantage concurrentiel est donc plus agile, rapide,
efficace, et performante qu'elle ne l'était auparavant. Elle se démarque donc de ses
concurrents.

Pour une entreprise qui veut être parmi la meilleure dans son secteur et qui veut contrer
efficacement la concurrence à l'échelle locale ou internationale, un bon ERP n'est donc
plus une option, mais une nécessité.

Globalement, l'ERP confère deux types d'avantages : une vision d'ensemble de
l'activité de l'entreprise (un dirigeant peut avoir accès à des statistiques et analyses




Philippe Norigeon                                                                          page 14
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lui permettant d'être aidé dans ses prises de décisions) et la standardisation du
fonctionnement interne.



Comprendre les enjeux et le fonctionnement d'un ERP


Aujourd'hui, l'intégration de toutes les données de l'entreprise est indispensable pour
garantir le service au client.

A) Le système intégré de gestion ERP : enjeux et stratégie

   •   Accroître l'agilité de l'entreprise.
   •   Mettre en évidence des gisements de progrès.
   •   Améliorer le taux de satisfaction du client par une planification globale et une
       exécution en temps réel.
   •   Répondre rapidement et efficacement aux changements.
   •   Mettre le client au centre de la Supply Chain.
   •   Suivre en temps réel les performances de l’entreprise

B) Le MRP (Management des Ressources de Production) : arête dorsale du
    système de gestion de la production

   o   Les différents horizons du MRP II :


   •   la programmation (long terme) : prévoir les ressources adaptées à la demande ;
   •   l'ordonnancement (moyen terme) : assurer l'adéquation de la charge à la capacité
       par période ;
   •   le lancement et suivi (court terme) : planifier les moyens pour réaliser la
       demande du client.

C) Les données à fiabiliser

   o   Les données dynamiques :


   •   les prévisions de ventes pour bâtir le Plan Industriel et Commercial et le
       Programme Directeur de Production ;
   •   les stocks (matières premières, encours et produits finis).
   •   Les données statiques : éléments clés du fichier article, nomenclatures, les
       gammes.

D) Identifier les outils du MRP II à maîtriser

       •   Réaliser le calcul de besoin net pour passer de la demande du client (PDP) aux
           articles à acheter ou à fabriquer.




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       •   Les règles de l'équilibrage charge/capacité en fonction de l'horizon de
           planification.
       •   Les règles de planification fine : enclenchement et jalonnement (PERT et
           GANTT).

E) Contribuer à fiabiliser et intégrer le système de gestion dans l'entreprise

       •   Identifier les informations à fournir et à utiliser.
       •   Participer à l'amélioration continue du système.

Les ERP permettent l’intégration des données et des processus, condition
nécessaire mais non suffisante pour aboutir à une organisation réactive.




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1.5) Les risques liés à la mise en œuvre d’un E R P

               Dépendance éditeur

               Nécessité de travailler ensemble

               Difficulté d’une vision globale

               Remise en cause des processus existants

               retards, échecs

               Les coûts

               Blocage de l’entreprise

               …



Le premier élément qu’il faut toujours avoir à l’esprit :


               Lorsque l’ERP s’arrête l’entreprise s’arrête aussi !

Le risque majeur paraît alors évident.
Par contre quand le fonctionnement de l’ERP est optimal le potentiel de l’entreprise l’est
aussi.



         •   L’ERP et ses clients

L’ERP incorpore une expertise professionnelle et permet à l’entreprise de s’assurer qu’elle
a introduit dans ses processus des méthodes conformes à l’état de l’art. Toutefois les
fournisseurs de l’ERP ne peuvent pas accumuler une compétence universelle dans leur
produit; dans les domaines où l’entreprise est particulièrement « pointue » elle dispose
donc d’une expertise meilleure que celle que l’ERP peut incorporer. Il sera ainsi
nécessaire d’analyser l’adéquation : ERP / Processus cœur de métier de l’entreprise.

Par ailleurs adopter un ERP implique plus qu’un contrat : c’est un « mariage » avec
l’éditeur; ce mariage comporte des obligations et il sera plus difficile d'en sortir que d'y
entrer. Si l’éditeur a créé un club d’utilisateurs, l’entreprise aura intérêt à y faire
participer ses propres experts et cela leur prendra du temps.




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       •     Les limites de l’ERP

Tout ERP a des frontières ; il est inévitable qu’elles ne coïncident pas avec ce que
l’entreprise aurait souhaité. Il manque des choses à l’ERP par rapport à vos besoins, et
par ailleurs il fait des choses dont vous n’avez pas besoin.
Les choses que l’ERP fait en trop sont éventuellement gérées dans votre entreprise par
d'autres espaces fonctionnels; il faudra traiter les redondances et chevauchements qui en
résultent.
Ce qui manque, mais qui vous est nécessaire, devra être fait ailleurs tout en étant
cohérent avec l’ERP : cela occasionnera un travail supplémentaire d'architecture
fonctionnelle.

Enfin le progiciel est fourni avec ses propres solutions en ce qui concerne le référentiel
(catalogue des produits, référentiel des clients et fournisseurs, inventaire des stocks
etc.); si vous aviez mis en place des solutions différentes, il vous faudra y renoncer car le
référentiel est au cœur du système d’information, est il est moins coûteux de s’adapter à
l’ERP que d’adapter celui-ci à l’entreprise.

Il se peut enfin que l'éditeur de l’ERP n’ait pas fait les mêmes choix que l'entreprise en ce
qui concerne les logiciels système (système d'exploitation, SGBD etc.) L’adoption de
l’ERP peut vous contraindre soit à gérer en parallèle plusieurs versions de ces produits,
soit à vous plier entièrement aux choix faits pour l’ERP.




       •     Les versions successives

L’adoption d’un progiciel ne représente pas un seul projet. Le fournisseur publiera des
versions successives, différentes les unes des autres, et le passage d’une version à la
suivante est un véritable projet.

Lors de la sortie d’une nouvelle version, il faut en effet :


   •       Faire l’inventaire de ce qui est proposé, évaluer ce qui est intéressant, choisir .
   •       Evaluer le coût des travaux de reconception : la « compatibilité ascendante »
           relève plus du discours commercial que de la réalité et il faudra refaire la plupart
           des paramétrages.
   •       Evaluer l’effet du changement de version sur tout ce qui se trouve à la périphérie
           du progiciel, et qu’il impacte comme dans les processus internes à l’entreprise.




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PGI, ERP : MASTER CCA




           •    Négociation du contrat


Avant de conclure le « mariage », il faut prendre des précautions ; la négociation du
contrat est délicate. Il convient de réaliser d’abord une étude de faisabilité approfondie,
et il faudra lutter pour obtenir de l’éditeur des informations avant la signature du contrat.
Il faut vérifier la capacité de l’éditeur à accompagner l’entreprise dans la durée et à
partager avec elle son expertise sur le métier.
Il faut savoir que certains des enjeux de l’entreprise ne pourront être atteints. Il faut
donc que la maîtrise d’ouvrage du SI soit encore plus forte que lorsque l’on
conçoit un logiciel spécifique, car de nombreuses demandes d’adaptation de l’ERP
vont s’exprimer et il va falloir leur résister.
Le dialogue avec les responsables des métiers devra être approfondi. Si par exemple il
s’avère que l’ERP ne permet pas de mettre en œuvre les règles souhaitées par le
marketing en matière de facturation, il faut pouvoir s’assurer de l’accord de la direction
marketing.
Enfin, le mariage étant de longue durée, il faut que l’entreprise acquière une
compétence sur l’ERP. Lorsqu’une entreprise achète un ERP, elle n’a pas à payer
seulement les licences : elle doit aussi s’associer un cabinet de consulting et c’est de loin
la dépense la plus importante (ex : les licences avait coûté 6 MF, mais le coût total du
projet a été de 120 MF)
L’entreprise fera appel à un intégrateur lors du premier projet mais elle doit se former
pour pouvoir être aussi autonome que possible lors des projets qu’elle devra conduire
ultérieurement à l’occasion des changements de version.



     • Conditions de succès et causes d’échec


L’utilisation de l’ERP réussit souvent mieux dans les PME que dans les grandes
entreprises, car les PME ont un budget plus restreint et savent aller droit à l’essentiel.
Dans les grandes entreprises, la première cause d’échec est le caractère versatile de la
maîtrise d’ouvrage, qui modifie trop souvent son expression de besoins et ses priorités ;
la deuxième cause d’échec est le conflit de pouvoir entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise
d’œuvre informatique de manière générale la technologie est rarement à l’origine de
l’échec; l’organisation et la maîtrise sociale de la technologie sont les causes beaucoup
plus sournoises et puissantes de l’échec de la mise en œuvre de l’ERP.


Un    constat       inéluctable :   « pourquoi    telle   solution   ERP   fonctionne      très
efficacement dans telle entreprise et échoue totalement dans telle autre ?




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PGI, ERP : MASTER CCA




Les ERP ne sont pas exempts d’inconvénients. Ils sont difficiles et longs à mettre en
œuvre car ils demandent la participation de nombreux acteurs ; ils sont relativement
rigides et délicats à modifier.


   •   Le projet ERP initié n’atteint pas son objectif initialement prévu (exemple :
       promesse d’avantage compétitif ou réduction des coûts annoncés quoique le ROI
       recherché avec la solution ERP n'est pas toujours financier, mais davantage lié à
       un meilleur pilotage, une meilleure visibilité des activités, une clarification des
       modes opératoires et une amélioration de la productivité).


   •   Les coûts et délais de mise en œuvre sont souvent dépassés.


   •   Les fonctions prévues sont inopérantes ou manquantes dans le produit final.


   •   L’état de dépendance induit par les solutions ERP clés en main, pour lesquelles
       l’entreprise ne peut plus faire marche arrière, au risque de devoir revoir une fois
       de plus la totalité de ses structures et méthodes de travail.


   •   Le coût élevé (cependant, il existe des ERP/PGI qui sont des logiciels libres, les
       seuls coûts étant alors la formation des utilisateurs et le service éventuellement
       assuré par le fournisseur du logiciel)


   •   Le progiciel est parfois sous-utilisé
   •   La lourdeur et rigidité de mise en œuvre
   •   Les difficultés d’appropriation par le personnel de l’entreprise
   •   La nécessité d’une bonne connaissance des processus de l’entreprise
   •   La nécessité d’une maintenance continue
   •   La captivité vis à vis de l’éditeur
   •   etc




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1.6) L’ERP et la performance de l’entreprise


Pour   avoir   une idée    précise   des   avantages   que   l’entreprise   peut attendre     de
l'implémentation d’une solution ERP de gestion d'entreprise, il faut tout d'abord
comprendre l'impact des problèmes actuels sur les résultats de l’organisation, ainsi que
les objectifs pour l'implémentation de l’ERP. Par exemple, il est possible que la société
veuille réduire les erreurs de facturation et accélérer l'acquisition de comptes clients ou
simplifier le processus des ventes pour accroître le revenu par client. En quantifiant ces
avantages, nous obtenons une idée plus claire du retour sur investissement.




Voici quelques-uns des avantages types :


        •      Productivité – la simplification des processus métiers peut permettre à
        vos employés d'être plus efficaces et plus rapides.
        •      Coût de main-d'œuvre – l'automatisation de certaines applications peut
        réduire le nombre de personnes nécessaires pour supporter votre entreprise.
        •      Performance financière – une création de rapports plus précise peut
        accélérer l'acquisition de comptes clients ou vous donner un aperçu plus précis de
        votre bilan à court terme et à long terme.
        •      Gestion des stocks – une surveillance plus étroite des stocks peut
        accélérer leur rotation et réduire le budget que vous devez consacrer aux produits
        difficiles à vendre.
        •      Tarification – une génération de rapports financiers en temps réel peut
        vous fournir un aperçu plus précis de vos coûts globaux et vous aider à améliorer
        les marges sur vos produits ou services.
        •      Revenu par client – en utilisant la gestion de la relation client pour
        identifier les besoins des clients, vous pouvez accroître le revenu par client ou
        réduire le taux de renouvellement des clients.
        •      Maintenance et support technologiques – vous aurez peut-être la
        possibilité de consacrer moins d'argent à la maintenance de systèmes hérités
        obsolètes, améliorant ainsi vos résultats.
        •      Amélioration des processus – vous aurez peut-être la possibilité
        d'éliminer certains coûts par le biais de l'automatisation. Par exemple, la
        facturation électronique peut réduire le volume de factures sur papier, les coûts
        de publipostage et même certains frais de dépôt bancaires.




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L’analyse des avantages va dépendre des besoins spécifiques de l’entreprise.


Voici quelques scénarios types par secteur :


Grande distribution : une efficacité accrue pour des marges plus importantes :


Une société qui distribue des livres et des périodiques aux chaînes de supermarchés
connaît une croissance organique mais n'a pas envisagé ses systèmes opérationnels de
manière stratégique. En conséquence, elle est incapable d'analyser clairement les liens
existant entre les commandes client et les livraisons, ce qui entraîne une perte de marge
et des investissements en stocks qui pourraient être évités. Elle a besoin d’un ERP pour
obtenir un aperçu de son activité, en particulier les tendances en termes d'offre et de
demande du client, pour l'aider à améliorer la rotation des stocks et les marges et
accroître le revenu global lié aux clients. Voici quelques-uns des avantages qui peuvent
être analysés :


        •      Visibilité des marges – obtenir un aperçu plus précis des coûts de
        gestion des stocks comparés aux prix de vente peut entraîner un accroissement
        de marge.
        •      Revenu par client accru – des rapports plus précis de gestion d'entrepôts
        peuvent vous aider à identifier les stocks déplacés et d'autres problèmes
        susceptibles de causer une réduction du revenu.
        •      Coûts de main-d'œuvre réduits – une gestion plus précise des livraisons
        favorise une réduction du nombre de retours, ce qui permet à la société
        d'employer un effectif réduit pour traiter les retours.
        •      Stocks réduits – grâce aux améliorations apportées aux stocks, il est
        possible d'accélérer les rotations ou de permettre à la société de transporter un
        plus grand nombre de chaînes.


Distribution : aligner les stocks sur les besoins des clients :


Un petit distributeur de mobilier de maison gère trois magasins et un site Web. Il n'a
aucune visibilité d'ensemble de son entreprise et veut installer une application de gestion
intégrée afin de pouvoir faire correspondre le stock de ses points de vente avec celui de
son site Web. Il doit également identifier les articles obsolètes plus rapidement, pour ne
pas avoir à appliquer des remises trop lourdes sur la marchandise la moins récente.
Finalement, il veut obtenir un aperçu plus clair des habitudes d'achat des clients afin de
pouvoir choisir un stock plus rentable qui correspondra mieux aux besoins des clients et
accroîtra sa clientèle. Voici quelques-uns des avantages qu'il pourra constater :




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        •      Augmentation      du    nombre      de   clients    –   combien      de     clients
        supplémentaires    acquerra-t-il    ou   conservera-t-il   chaque    mois    grâce         à
        l'amélioration de ses services ?
        •      Coûts de gestion informatique – établir une liaison entre le site Web et
        le stock magasin permet de réduire les coûts de mise à jour fréquente de son site
        Web.
        •      Stock réduit – une meilleure gestion des achats peut réduire le volume de
        marchandises « obsolètes » qui sont vendues au rabais.
        •      Revenu par client accru – faire correspondre les besoins des clients avec
        les stocks disponibles peut aider à améliorer les marges globales.
        •      Economies administratives – la saisie de données, la télécopie et le
        temps d'interruption en entrepôt seront moins coûteux.


Services professionnels : accélérer les encaissements grâce à une facturation
        plus efficace :


Une société de conseil a besoin d'améliorer la gestion de ses heures facturables,
d'améliorer ses comptes clients et de générer davantage de revenu par client.


Elle a choisit une solution ERP pour mieux gérer ses contrats, accroître l'exactitude de
ses factures et améliorer la fidélisation globale des clients par une amélioration de la
qualité du service. Voici quelques-uns des avantages potentiels de l'implémentation :


        •      Un revenu par conseiller accru – jusqu'à 5 % de revenu potentiel peut
        être perdu parce que les conseillers ne facturent pas l'intégralité de leur travail.
        Grâce à l'automatisation de ce processus, le montant correspondant peut être
        réduit de 0,25 % ou plus.
        •      Meilleure fidélisation des clients – l'amélioration de la tenue des
        dossiers et de la gestion des contrats passés avec les clients entraînera une
        amélioration des services rendus.
        •      Encaissements plus efficaces – un suivi adéquat des projets et des
        factures plus précises peuvent réduire le nombre de litiges liés à la facturation et
        accélérer l'acquisition des comptes clients.
    •   Coûts de main-d'œuvre réduits – l'amélioration des processus peut permettre
        de réduire le temps support.




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Fabrication : remplacement des systèmes hérités pour intégrer la chaîne
           d'approvisionnement


Un fabricant de petites unités de réfrigération industrielle exploite plusieurs systèmes
personnalisés.


Il réalise que la croissance de l'entreprise est impossible sans un système intégré. Il veut
utiliser       une   solution   de   gestion   d'entreprise   intégrée   afin   d'améliorer    le   flux
d'informations entre les différents aspects commerciaux. Il espère réduire les stocks,
accroître la productivité des employés et s'assurer qu'il tire avantage de toutes les
opportunités de revenu liées à sa clientèle, notamment les revenus de services
manquants à cause de son incapacité à identifier les clients dont l'équipement n'est plus
sous garantie. Voici quelques-uns des avantages qu'il pourrait constater :




           •         Coûts de main-d'œuvre – il est possible qu'une efficacité accrue lui
           permette de réduire le nombre d'employés nécessaire au niveau de la production.
           •         Stock réduit – une génération plus précise des rapports permet de réduire
           les stocks.
           •         Meilleure gestion des approvisionnements – la capacité à afficher les
           achats antérieurs et à surveiller la performance des fournisseurs permettra de
           réduire les coûts liés aux achats.
           •         Revenu par client accru – en vendant des contrats de services
           supplémentaires, ce fabricant accroît son revenu global.
           •         Réduction des coûts d'impression – une meilleure communication entre
           les systèmes élimine le besoin d'imprimer et de livrer les bons d'exécution.




Enjeux relatifs au choix d'un ERP :

L'implantation d'un ERP entraîne des changements du fonctionnement interne de
l'entreprise. Plus        l'entreprise est grande, plus elle souhaite élargir le domaine
d'application de son ERP et plus elle va devoir changer sa manière de fonctionner. Au
delà de l'aspect technique et matériel, le changement concerne les ressources humaines,
d'une part, et la manière de fonctionner de l'entreprise dans sa globalité, d'autre part.
C'est pourquoi l'implémentation d'un ERP peut être complexe et prendre beaucoup de
temps.




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La mise en oeuvre, dans une entreprise, d'une solution ERP entraîne des changements de
méthode considérables pour les utilisateurs finaux. Cette conduite du changement doit
être particulièrement préparée et suivie, pour s'assurer de la collaboration de l'ensemble
des utilisateurs et donc de la réussite du projet. Pour favoriser la réussite du projet ERP,
plusieurs recommandations générales peuvent être données :

   •   Les projets ERP ne doivent pas être des projets " informatiques " et être gérés
       uniquement pas la direction des systèmes d'information. Ils doivent notamment
       être lancés, suivis et soutenus par la direction générale et toutes les directions.
   •   Le client doit tout particulièrement définir la nature et le périmètre du projet
       notamment aux niveaux stratégique, technique et géographique, définir ses
       objectifs en termes opérationnels, financiers et de délais.
   •   Les utilisateurs doivent être impliqués dans le processus d'implémentation.
       Plusieurs projets d'ERP ont ainsi échoué car les utilisateurs n'ont découvert le
       produit qu'au moment de la réception finale. C'est la raison pour laquelle des
       projets ERP doivent s'accompagner d'une communication interne (voire externe)
       permanente.
   •   La phase préparatoire de pré implantation (création de la vision de l'entreprise, de
       la liste des fonctionnalités recherchées, de la liste de candidats potentiels, du
       cahier des charges,... analyse des soumissions reçues, sélection du système ERP,
       négociation du contrat et planification de l'implantation) est essentielle dans les
       projets ERP.
   •   L'organisation (comités de pilotage et de suivi, plan d'assurance qualité, etc.) et
       les procédures d'avancement du projet (réceptions et validation de chaque étape)
       doivent également être précisément définies puis appliquées.




Philippe Norigeon                                                                   page 25
PGI, ERP : MASTER CCA




                    2ème Partie : Choisir un ERP


2.1) Le Marché des E R P



   •   Segmentation du marché des ERP, PGI :

Les logiciels de gestion d'entreprise sont sans conteste la brique applicative la plus
déployée au sein des systèmes d'information des entreprises. Centré autour de quatre
fonctions de gestion majeures - Comptabilité/Finance, Ressources humaines, Gestion
commerciale et GPAO - le marché des ERP et des logiciels de gestion d'entreprise a
généré près de 2,3 milliards d'euros de revenus licences et maintenance en 2006, ce qui
correspond à plus de la moitié du marché des applications et près du quart du marché
total des logiciels en France. C'est ce qu'indique une étude publiée récemment par IDC.

En 2006, le marché de l'ERP a représenté 40% du marché des logiciels de gestion
d'entreprise en France. Si l'on considère les revenus licences et maintenance générés par
les éditeurs, le marché français de l'ERP continue sa croissance en 2006 avec une
dynamique à 9,2% pour s'établir à 913 millions d'euros. Cette hausse continue le
prolongement de la reprise du marché de l'ERP qui a commencé en 2004.




Philippe Norigeon                                                                page 26
PGI, ERP : MASTER CCA




       2.1.1) Les E R P en fonction de la taille de l’Entreprise :

   •   Un marché segmenté en trois niveaux :

Aujourd'hui, le marché des ERP est considéré comme mature. La question de la sélection
ne se fait donc pas sur des critères de performance des logiciels mais plutôt selon les
besoins spécifiques à l'entreprise. Le marché des ERP compte des centaines de produits
différents à l'échelle mondiale, ce qui en fait un marché très complexe, dans lequel seuls
les experts naviguent aisément. Pour simplifier les choses, on peut segmenter le marché
en trois volets:


Au niveau un, où l'on trouve les systèmes les plus puissants mais aussi les plus
coûteux, s'affrontent une poignée de produits très complets, qui sont offerts à l'échelle
mondiale par quelques géants spécialisés. Ces systèmes sont surtout pour la grande
entreprise, mais on les implante maintenant avec succès dans de nombreuses
organisations de moyenne taille. Il faut prévoir un investissement d'au moins 600 000 $,
et souvent beaucoup plus, selon le nombre de modules et d'utilisateurs ainsi que la
complexité des processus à automatiser.


Au niveau deux, l'on trouve des ERP un peu moins puissants et nettement moins
coûteux, qui sont offerts par de nombreux éditeurs à l'échelle mondiale, la plupart du
temps avec l'aide de partenaires locaux qui se chargent de la vente, de la mise en place
ainsi que de l'assistance à la clientèle. Ces logiciels s'adressent surtout aux entreprises
de moyenne taille ou aux filiales des grandes sociétés. De nombreuses organisations plus
petites les adoptent maintenant aussi, ce qui permet à celles-ci de concurrencer les plus
grandes entreprises et de soutenir leur croissance. Au niveau deux, il faut prévoir un
investissement de 100 000 $ à 600 000 $ environ.


Au niveau trois, l'on trouve un grand nombre de petits logiciels, qui méritent ou non
l'appellation ERP mais qui offrent néanmoins aux petites entreprises des fonctions utiles,
à des coûts raisonnables. Le prix de ces logiciels varie énormément; à ce niveau, un
système complet peut coûter entre 5 000 $ et 100 000 $, selon le logiciel et l'envergure
du système.


Cette segmentation en trois niveaux est parfois quelque peu imprécise, car les
producteurs de logiciels souhaitent bien sûr étendre leur marché vers le haut et le bas,
dans   cette   hiérarchie.   Les   coûts   approximatifs   mentionnés   ci-dessus   incluent
normalement les infrastructures informatiques, les licences d'utilisation des logiciels, le
coût du personnel impliqué, ainsi que l'assistance externe qui est généralement
indispensable pour réussir une mise en place du ERP.




Philippe Norigeon                                                                   page 27
PGI, ERP : MASTER CCA




Pour trouver la solution la plus compatible avec l'entreprise, il faut analyser les
différentes solutions, mais analyser aussi l'entreprise et bien connaître ses besoins, ses
caractéristiques, son type de production. Avec ces deux types de données, il sera alors
possible de déterminer quel type de logiciel choisir.


Le segment des grands comptes (entreprises de plus de 2000 salariés) a enregistré en
2006 la plus forte croissance des investissement ERP (14,0% à 280 millions d'euros de
revenus licences et maintenance), ce marché pèse désormais 32% des ventes de licences
et maintenance en 2007.
En 2007, le marché de l'ERP a connu une croissance modérée au sein des PME : 6,6% de
croissance de ventes de licences et maintenance sur la frange basse (entreprises de 100
à 500 salariés) avec un montant de 183 millions d'euros ; 8% de croissance de ventes de
licences et maintenance sur la frange haute (entreprises de 500 à 2000 salariés) avec un
montant de 310 millions d'euros. Ces deux segments pèsent désormais respectivement
20% et 35% du marché licences et maintenance du marché de l'ERP, ce qui donne un
poids de 55% au marché des PME pour un montant de 493 millions d'euros en 2006.
Au sein des TPE (entreprises de moins de 100 salariés), en 2006, on a assisté à un
marché de l'ERP qui se redresse doucement avec une croissance de 6% à 150 millions
d'euros de ventes de licences et maintenance, ce marché pèse désormais 16% du
marché licences et maintenance ERP.




Philippe Norigeon                                                                page 28
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Aujourd’hui, tous les éditeurs de progiciels intégrés proposent un ERP, sous prétexte
qu’ils intègrent la GPAO et la Finance. Mais à y regarder de plus près ils ne proposent pas
tous les mêmes fonctionnalités.
L’offre des progiciels s’étale de façon plus ou moins continue dans l’échelle des
fonctionnalités et il n’y a pas de classification absolue. Nous allons essayer tout de même
de fixer des tendances, en commençant notamment par se poser la question du critère
majeur permettant de les classifier. Est-ce en termes de fonctionnalités, de lignes de
codes, de nombre de licences installées, de chiffre d’affaire...
Nous pensons plutôt que, indépendamment des critères de choix fonctionnels propres à
chaque secteur d’activité, s’il y a un classement à faire il doit être le reflet de ce que
demandent les clients et le critère majeur, représentatif du marché, intègre la taille et
la structure de l’entreprise.
Ainsi un grand groupe avec de multiples établissements partageant en permanence
leurs   informations    (mêmes     Articles,   Clients,   Fournisseurs      ...)   et   regroupés
stratégiquement en entités juridiques, n’aura pas les mêmes besoins qu’une PME/PMI
ou même qu’un groupe constitué de petites structures indépendantes d’un point de vue
logistique et souvent financier.
Par ailleurs, l’informatisation des grands groupes a profité de budgets d’investissement
importants que seules ces entreprises pouvaient engager. Les PME/PMI sont bien souvent
contraintes à laisser de côté les fonctions et processus périphériques pour se cantonner
dans leur budget.
En revanche les grands groupes ont investi ces dernières années dans des solutions
pérennes, capables de supporter l’évolution de leur système d’information, tant dans les
domaines du e-business, du CRM, du SRM, que du PLM.


En conclusion, il faudrait distinguer trois types de solutions éditeurs :


   •    ERP Grand groupe : ERP doté en plus de modules périphériques offrant, par ses
        possibilités de paramétrage des processus et des règles de gestion, l’opportunité
        pour l’entreprise d’une réorganisation importante, mais nécessitant des ressources
        d’assistance à Maîtrise d’ouvrage en conséquence.


   •    ERP : Progiciel de Gestion Intégré disposant           d’une intégration financière
        automatique de tous les flux, mais ne disposant pas forcément de tous les
        modules périphériques du marché, dont les processus et les règles de gestion sont
        le plus souvent « câblées » dans le produit pour une mise en œuvre allégée. C’est
        notamment le cas des ERP Grand groupe « pré paramétrés » et documentés pour
        un secteur d’activité.


   •    ERP PME/PMI : Progiciel de Gestion Intégré (PGI) doté d’une GPAO et d’une
        comptabilité intégrées disposant au moins du journal des ventes automatique,
        pouvant être mis en œuvre par l’éditeur et ne nécessitant pas de ressources
        spécialisées au niveau des changements dans l’organisation.




Philippe Norigeon                                                                        page 29
PGI, ERP : MASTER CCA




Il est important de remarquer que l’offre ERP pme/pmi s’enrichit régulièrement proposant
à l’entreprise des solutions de gestion de plus en plus complète permettant des progrès
opérationnels décisifs dans tous les domaines (achats, production, commercial, gestion,
…)


Nous notons par expérience une grande différence dans les organisations de projets
d’intégration selon le type de progiciel.
Concernant les ERP Grand groupe, La grande flexibilité apparente apportée par la
richesse d’un paramétrage (SAP par exemple) qui couvre les règles de gestion, et par
conséquent les bonnes pratiques métiers, exige des équipes de consultants maîtrisant les
métiers (processus et règles de gestion) pour spécifier les besoins à des consultants
purement « produit ».
Alors que dans les ERP l’intégrateur peut cumuler une double compétence produit/métier
car il est en quelque sorte « guidé » par les bonnes pratiques du progiciel, dont les règles
de gestion sont déjà intégrées dans la plupart d’entre eux.


Enfin, les ERP PME/PMI proposent un paramétrage souvent moins sophistiqué, qui
réduit d’autant la flexibilité et les possibilités d’adaptation intrinsèques au métier de
l’entreprise. Ces solutions se diversifient par secteur d’activité, jusqu’à se spécialiser
complètement, devenant alors des solutions verticales. On retrouve cette caractéristique
dans les progiciels classés GPAO.
Cependant certaines offres d’ERP pme/pmi       s’enrichissent en proposant de nombreux
modules fonctionnels indépendants faciles à connecter à l’ERP. (gestion relation client,
fournisseur, plateforme e-commerce, logiciel de caisse, de gestion de stock…)
Sur le plan de la modularité, nous parlerons d’abord des applications financières qui
peuvent facilement être mises en œuvre indépendamment d’un noyau (par exemple de
GPAO) d’un autre éditeur. Il est en effet facile d’interfacer les modules logistiques d’un
progiciel avec une comptabilité, dans la mesure où ce progiciel génère déjà en standard
des écritures comptables ou des transactions d’intégration financière pour tous les flux
logistiques.
Concernant la GPAO (achats, stocks, commercial, planification, fabrication...) la plupart
des progiciels intègre une modularité que nous qualifierons de technique car elle n’a pas
de réalité fonctionnelle dans une entreprise de production ; tout au plus cette modularité
est utilisée dans des entreprises de distribution qui n’ont donc pas l’utilité de modules de
fabrication. En effet la complexité d’une mise en œuvre modulaire, par les interfaces
jetables qu’elle génère, suggère toujours un déploiement de la GPAO de type « Big
Bang ».
En revanche, au-delà de ces 2 noyaux, que l’on retrouve dans tous les progiciels, que
constitue la GPAO ou la Finance, il faut signaler des différences dans la conception et
l’utilisation de la modularité des modules périphériques.




Philippe Norigeon                                                                  page 30
PGI, ERP : MASTER CCA


Les ERP Grand groupe font preuve d’une grande modularité concernant leurs modules
périphériques. En effet, la richesse de leurs fonctionnalités, en rapport avec la taille des
projets envisagés par leurs clients, leur permet bien souvent d’être installés dans des
entreprises qui ne sont pas équipées du noyau de GPAO ou des modules financiers du
même éditeur. C’est le cas notamment des PLM, CRM et SRM...


Pour les ERP ainsi que pour les ERP PME/PMI, la modularité, si elle est bien présente
dans leur offre, favorise un étalement de la mise en œuvre. En revanche leurs modules
périphériques sont rarement installés sur un noyau de base d’un autre éditeur. Car les
coûts d’interfaçage sont généralement en dehors des budgets de ce type d’entreprise.
Les entreprises sont d’ailleurs souvent confrontées, par exemple, au choix entre un super
module de CRM dans l’offre SAP, qu’il faut interfacer avec le PGI, et une offre moins
riche fonctionnellement mais qui est déjà intégrée avec le noyau de l’ERP.




       ERP Grand groupe                        ERP                           ERP PME PMI
 ·    Présence de modules           ·    Noyau commun : PDP,       ·        Noyau commun : PDP,
     périphériques autour du            MRP, Gestion d'atelier,            MRP, Gestion d'atelier,
     noyau commun : CRM, SRM,           Vente,                             Vente,
     PDM, PLM, APS, e-business,         Approvisionnement,                 Approvisionnement,
     Transport, Projets                 Stocks, Comptabilités              Stocks, Comptabilités
                                        générale-tiers-                    générale-tiers-
                                     analytique, EDI                analytique, EDI
 ·    Intégration financière        · Intégration financière       · Intégration financière
     automatique de tous les flux       automatique de tous les            souvent limitée aux
     logistiques : mouvements           flux logistiques :                 journaux d'achat et de
     de stocks, d'en-cours,             mouvements de stocks,              vente
     heures absorbées, marge ...        d'en-cours, heures
                                        absorbées, marge ...
 ·    Fonctionnalités multi-sites   ·    Fonctionnalités multi-    ·        Pas de fonctionnalités
     étendues : niveaux groupe -        sites limitées : niveaux           multi-sites. Duplication
     société juridique -                groupe - société                   de bases de données.
     établissement - Business           juridique, partage des
     unit, partage des données          données limité
     de base
 ·    Fonctionnalités multi         ·    Fonctionnalités multi         ·     Interface utilisateurs
     langues : interface                langues: interface                      Mono langage
     utilisateurs disponible en         utilisateurs disponible
     plusieurs langues                  en plusieurs langues
 ·     Paramétrage étendu des       ·    Paramétrage limité        ·        Processus et
     processus et procédures            des processus et                   procédures figés
     (Workflow)                         procédures
 ·    Découpage fin en activités    ·     Activités globalisées    ·        Activités globalisées
     capables de répondre à la          pour répondre à une                pour répondre à une




Philippe Norigeon                                                                             page 31
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     répartition extrême du                   structure PME/PMI - ou                 structure PME/PMI
     travail dans un grand                    Regroupement possible
     groupe                                   d'activités détaillées
                                              par un enchaînement
                                              transactionnel
                                              paramétrable
 ·    Paramétrage des règles de           ·    Règles de gestion                 ·    Règles de gestion
     gestion rendu nécessaire                 figées d'après les                     figées
     par la grande flexibilité du             meilleures pratiques
     produit
 ·       Nécessité        d'assistance    ·      Mise en œuvre par               ·      Mise en œuvre par
     MOA,        en       plus      de        l'éditeur          ou        un        l'éditeur        ou       un
     l'intégrateur, pour apporter             intégrateur             agissant       distributeur       assurant
     une compétence métier et                 seul en tant que Maître                l'ensemble                des
     retrouver      les    meilleures         d'œuvre       et        pilotant       prestations
     pratiques                                plusieurs      corps         de
                                              métier.
 ·      Nécessité     d'une      équipe   ·        Nécessité            d'une    ·        Pas       besoin      de
     pour l'administration des                ressource      ou         d'une        ressource pour
  plateformes                                 prestation de type ASP                 l'administration
                                              pour l'administration
 ·    Multi SGBD                          ·    Multi SGBD                        ·     Mono SGBD ou SGBD
                                                                                  propriétaire
 ·     Multi plateformes (UNIX,           ·        Multi     plateformes         · Mono plateforme
     autres)                                  UNIX




Philippe Norigeon                                                                                          page 32
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                                                           ERP                  ERP
                                                          Grand                 PME
      Modules fonctionnels                                groupe   ERP          PMI
      MRP - Material Requirement Planning                   X       X             X

      CRP - Capacity Requirement Planning                   X       X             X

      SFC - Shop Floor Control                              X       X             X

      Gestion des approvisionnements                        X       X             X

      Gestion des achats                                    X       X             X

      Gestion des ventes                                    X       X             X

      Gestion des stocks                                    X       X             X

      Prix de Revient industriel                            X       X             X

      Comptabilité générale Tiers Analytique                X       X             X

      Gestion des immobilisations                           X       X             X

      EDI - Echange de Données Informatisé                  X       X

      WMS - Warehouse Management System                     X       X

      Gestion de Projets                                    X       X

      SAV - Service Après Vente                             X       X
      Costing - Intégration financière de tous les flux
      logistiques                                           X       X

      PDP - Plan Directeur de Production                    X       X

      Gestion de la Trésorerie                              X       X

      SCM Demand Planning                                   X       X

      SCM Planning                                          X       X

      SCM Scheduling                                        X       X

      SCM Strategic Planning                                X

      TMS - Transport Management System                     X

      PDM - Product Data Management                         X

      PIC - Plan Industriel & Commercial                    X

      Gestion du transport                                  X

      CRM - Customer Relationship Management                X

      e-sales : Vente sur le Web                            X

      SRM - Supplier Relationship Management                X

      e-procurement : Achats via le Web                     X

      BI - Décisionnel                                      X

      Workflow                                              X

      ABC Costing                                           X




Philippe Norigeon                                                                     page 33
PGI, ERP : MASTER CCA


Les PME, locomotives du marché des ERP/PGI :

   •   Les PME françaises, leader d’un marché toujours en croissance : investissement
       cumulé de 227 M€ en 2006 pour un marché global de 393,6M€ (uniquement pour
       les ventes de licences)
   •   Le marché des ERP/PGI atteint 3,8Md€ (vente de licences + maintenance +
       services associés)
   •   Accroissement prévu de 6,4 à 6,9% par an jusqu’en 2009 (source : cabinet
       GARTNER)
   •   Accroissement de 14% pour le conseil et l’intégration
   •   Les ERP représentent 18% des investissements des PME
   •   Au moins une PME-PMI sur deux n’a pas, doit, ou va investir dans un ERP




Philippe Norigeon                                                                page 34
PGI, ERP : MASTER CCA




2.2) L’Offre E R P


   2.2.1) E R P standard ou E R P spécifique ?

L’ERP est à la base un outil de gestion générique. Cependant, il tend vers la spécialisation
pour répondre à des besoins fonctionnels de plus en plus pointus. Le choix de l’entreprise
pour une solution ou une autre dépend alors de ses besoins et objectifs :

Les ERP Génériques ont des fonctions standards qui s’adaptent aux principales règles de
gestion des entreprises (achats, ventes, logistique, finance…). Cependant, chaque
entreprise est unique et les ERP génériques ne peuvent pas s’adapter en standard à tous
les cas particuliers d’entreprises.

Deux solutions sont alors envisageables pour adapter le standard:

   •   Réaliser des développements spécifiques, souvent coûteux et techniquement
       risqués car ils peuvent impacter tous les modules de l’ERP.
       Ils pèsent sur la maintenance du progiciel et alourdissent considérablement les
       projets d’évolution de l’ERP.
       Il est important de noter que l’éditeur se dégage de toute responsabilité de
       dysfonctionnements liés à ces développements spécifiques.
       Cette solution est donc à n’utiliser que pour les besoins « vitaux » de l’entreprise
       (processus clé défaillant, avantage concurrentiel perdu…) et non à des fins de
       confort des utilisateurs ni même de gains potentiels espérés.


   •   Revoir les règles de gestion spécifiques pour les adapter au progiciel. Cette
       démarche implique une analyse préalable des processus et une réflexion à mener
       par la maîtrise d’ouvrage puis une bonne conduite du changement lors de la mise
       en place du progiciel. En effet, les employés doivent être préparés à voir la nature
       de leur travail évoluer, à adopter de nouvelles règles de gestion et à abandonner
       les anciens logiciels qu’ils utilisaient.



                    ERP standard                             ERP spécifique

         Permet de formaliser et                   Permet d’innover au niveau des
         standardiser les processus                processus
         Nécessité de s’adapter aux                Permet de personnaliser et adapter
         processus définis dans l’ERP              les interfaces de l’ERP

         Proposé par de grands éditeurs            Développé par de petits éditeurs


         Marché concurrentiel                      Marché de niche




Philippe Norigeon                                                                       page 35
PGI, ERP : MASTER CCA




   2.2.2) E R P propriétaire ou E R P open source ?

           •   ERP propriétaires édités par des sociétés, achat de licences
           •   ERP Open-source: « gratuits » !!!




On distingue deux sortes d'ERP : les ERP propriétaires édités par des sociétés qui
impliquent l'achat d'une licence et les ERP Open-source qui sont « gratuits ».
De nombreux ERP propriétaires existent sur le marché.




Philippe Norigeon                                                                  page 36
PGI, ERP : MASTER CCA




                                  ERP propriétaire :


                        Avantages                    Inconvénients

                Fiabilité                    Dépendance éditeur

                Pérennité                    Flexibilité, adaptabilité

                Assistance, support          Coûts

                Fonctionnalités              Mise en oeuvre

                Puissance

                Standardisation
                                                 (Source lesjeudis.com juin2008)


      •   SAP et l’ERP


SAP a été créé en 1972 à Walldorf (Bavière) par cinq anciens programmeurs d’IBM
Allemagne. Comme toutes les petites entreprises de logiciel, elle a commencé par
produire du logiciel sur mesures. Son premier contrat portait sur un système comptable
et financier en temps réel pour l’usine d’Imperial Chemical Industries (entreprise
britannique) à Ostragen. A l’époque, peu de développeurs étaient capable de réaliser un
système en temps réel et la petite équipe de SAP s’est ainsi placée à un haut niveau
d’expertise.
Conformément à la stratégie qui vise à réutiliser l’expertise accumulée sur un premier
contrat, SAP a construit à partir de cette solution un produit interne, le « System R », qui
fut amélioré et enrichi lors des contrats suivants de façon à devenir de plus en plus
universel tout en restant intégré et cohérent.
L’idée est d’organiser le système d’information autour d’une base de données unique,
alimentée et utilisée par les diverses applications. La cohérence du système est garantie
par l’unicité de la base de données : il est exclu qu’une même information soit
représentée par plusieurs données différentes.
En 1980 SAP est la 17ème SSII allemande. Elle a pour clients la moitié des cent plus
grandes entreprises allemandes. Elle est protégée de la concurrence américaine d’une
part parce que les entreprises de logiciel américaines ne s’intéressent pas alors au
marché européen (elles ont trop à faire sur le marché américain !), d’autre part parce
que le produit de SAP est d’une qualité très supérieure à celle des logiciels américains. En
1981, SAP propose R/2, un package pour mainframe. La mise au point a été longue (six
ans) et soigneuse, réalisée par une équipe de haut niveau rigoureuse et disciplinée : le
développement « à l’allemande » se distingue du « good enough » empirique à
l’américaine.




Philippe Norigeon                                                                  page 37
PGI, ERP : MASTER CCA




En 1982, SAP a 250 clients allemands dont plusieurs filiales allemandes de groupes
internationaux.     Ces   filiales   seront   pour   SAP   des   « chevaux    de   Troie »   vers
l’internationalisation : lorsque les groupes internationaux découvriront la qualité du
logiciel dont s’est équipée leur filiale allemande, ils voudront le généraliser dans
l’ensemble du groupe.
SAP crée un bureau international à Genève en 1984 et internationalise R/2 dont le
paramétrage devient capable de prendre en compte la diversité des monnaies,
législations fiscales etc. Le produit devient ainsi adaptable à tous les pays au prix de
l’ajustement de milliers de paramètres.
L’adaptation du progiciel de SAP à une entreprise devient un métier spécifique, un métier
pour des consultants ; la qualification en SAP sera bientôt très recherchée par les SSII.


SAP crée en 1987 un Centre international de formation pour les consultants.
Le premier bureau américain est ouvert à Philadelphie près des premiers clients
américains de SAP en 1988. SAP définit pour les Etats-Unis une politique commerciale
spécifique, les vendeurs percevant un intéressement qui rendra jaloux les commerciaux
allemands. Des groupes d’utilisateurs sont créés, des partenariats avec les SSII sont
montés.


En 1990, SAP est au quatrième rang mondial des producteurs de logiciels. Le système
R/3 commercialisé en 1992 est adapté au monde du client/serveur.


En 1993, le livre de Hammer et Champy lance la mode du re-engineering qui répond
d’ailleurs à une nécessité : les entreprises s’étaient équipées d’applications non
cohérentes et le besoin d’une réorganisation du système d’information se faisait sentir.
Beaucoup d’entre elles estimeront alors que la meilleure solution consiste à mettre au
rebut leurs applications et à tout reconstruire autour de R/3. SAP a mis au point une
nouvelle formule tarifaire : le prix de la licence R/3 dépend du nombre de postes de
travail équipés (2 700 à 4 000 $/station). Cela lui permet d’atteindre des niveaux de prix
jusqu’alors jamais vus dans le marché du logiciel.
Cependant le coût de la licence ne représente qu’une faible partie de la dépense que
l’entreprise doit supporter pour implanter un ERP. Le travail de paramétrage, réalisé par
des consultants, ainsi que la « conduite du changement » (il est souvent préférable de
redéfinir les procédures de l’entreprise plutôt que d’adapter l’ERP) font que l’installation
coûte au total 5 à 20 fois le prix de la licence.


En 1998, on dénombre 20 000 installations de R/3 et 1,5 millions de salariés l’utilisent
quotidiennement. Campbell-Kelly estime que SAP joue un rôle crucial dans l’économie
mondiale, bien plus important à ses yeux que celui de Microsoft.
SAP, qui employait 9 personnes en 1972 et faisait 300 000 € de chiffre d’affaires,
emploie 24 178 personnes en 2000 et fait 6,3 milliards d’€ de chiffre d’affaires.
La maturation de SAP a duré près de vingt ans : c’est à partir de son installation aux
Etats-Unis en 1988 que la croissance devient rapide.




Philippe Norigeon                                                                       page 38
PGI, ERP : MASTER CCA


SAP est une application client-serveur. Ses modules couvrent l'ensemble des fonctions de
gestion de l'entreprise et chaque module couvre des besoins complets de gestion.
Certains entreprises implémentent tous les modules fonctionnels de SAP, ou seulement
quelques-uns. SAP R/3 est entièrement paramétrable. Par ailleurs, grâce à son
environnement de développement, SAP R/3 peut être adapté à des besoins spécifiques
(développements en ABAP/4).
Il est doté de plusieurs sortes de modules : des modules orientés logistique (MM, PP, SD,
QM, PM), Finance (FI, CO, TR, IM) et ressources humaines (RH).

SAP est le leader mondial du monde des ERP. Ce progiciel a remporté rapidement un
succès important auprès des grandes entreprises en proposant un progiciel multilingue et
multidevises. SAP s’intéresse aussi au marché des PME, en pleine croissance en
proposant sa suite BusinessOne, pour les entreprises de 2 à 250 salariés.




       •   SAP présente une ''appliance'' All-In-One pour les PME (11/03/2008)


L'éditeur allemand a mis en boîte son ERP destiné aux PME pour réduire son coût
d'acquisition et de déploiement. Préconfigurée, l'appliance revient entre 3 000 et 8 000
euros par utilisateur la première année.
SAP a profité de sa présence au CeBIT d'Hanovre pour présenter le prototype d'une
nouvelle offre préconfigurée "tout en un"       (matériel + logiciel) destinée aux PME qui
comptent équiper un maximum de 20 à 60 postes. Il s'agit d'une machine équipée d'un
processeur Xeon Quadcore d'Intel et du système d'exploitation SuSE Linux Enterprise de
Novell. La machine embarque Business All-in-One ainsi que la base de données open
source MaxDB de SAP. NEC et Maxdata ont déjà fait part de leur volonté de proposer
cette appliance à leurs offres.
Côté prix, SAP n'a pas dévoilé le coût de son équipement prêt à l'emploi. En revanche,
l'éditeur vient de publier un configurateur en ligne qui permet d'évaluer le coût de All-In-
One. Selon les options et le nombre d'utilisateurs, comptez entre 3 000 et 8 000 euros
tout compris : logiciels, matériel et service. Selon SAP, grâce à ce bundle, ses clients
vont "économiser jusqu'à 45 % en coûts d'acquisition et jusqu'à 25 % en coûts
opérationnels".     Ces   économies   s'expliquent   surtout   par   la   réduction   des   coûts
d'intégration et de paramétrage à leur plus simple expression. Les premiers serveurs
seront disponibles en Europe courant 2008.



              •     Concurrence sur le marché des ERP

SAP n’a pas pu conserver le monopole des ERP : d’autres entreprises se sont lancées
dans les années 90 sur ce marché prometteur.
Baan, entreprise néerlandaise dont les origines et l’histoire ressemblent un peu à celles
de SAP, se lance aux Pays-Bas en 1978 et aux Etats-Unis en 1993.




Philippe Norigeon                                                                      page 39
PGI, ERP : MASTER CCA


Oracle, fournisseur du SGBD (Gestion base de données) utilisé par la plupart des clients
de SAP, a mis au point son propre ERP « Oracle Applications » autour de sa base de
données et s’est lancé sur le marché en 1995.
JD Edwards, Peoplesoft, System Software Associates (SSA), entreprises déjà présentes
sur le marché du produit logiciel, systématisent leur offre pour offrir des ERP.


  Oracle-Peoplesoft :


PeopleSoft a acheté JDEdwards en 2003. En 2003, Oracle s’est emparé de Peoplesoft
lançant une OPA hostile. Cependant, Oracle a décidé de maintenir opérationnelles les
lignes de produits de Peoplesoft au moins jusqu’en 2013, afin de rassurer les anciens
clients Peoplesoft.
Peoplesoft est consultable via une interface de type Web.
Voici la liste de la suite logicielle Peoplesoft, juste avant le rachat par Oracle mais dont le
support technique sera encore assuré par Oracle jusqu’en 2013 :


   •    PeopleSoft Enterprise Supply Chain Management : gestion de la chaîne logistique
   •    PeopleSoft Enterprise General Ledger : comptabilité générale
   •    PeopleSoft EnterpriseOne Financial Management : gestion financière
   •    PeopleSoft Enterprise Order Capture (saisie de commandes)
   •    PeopleSoft EnterpriseOne Inventory et Order Management (gestion des stocks et
        gestion des commandes)
   •    PeopleSoft Enterprise Strategic Sourcing (approvisionnement stratégique)
   •    PeopleSoft EnterpriseOne Procurement (gestion des achats)
   •    PeopleSoft Enterprise Human Resource Management (gestion des ressources
        humaines)


ERP SAGE :


SAGE    vise   en   particulier   le   marché   des   PME   où   l'éditeur   est   bien   implanté.
Les logiciels de SAGE visent en particulier les entreprises de moins de 500 salariés.
Cependant, en Novembre 2005, Sage rachète l'éditeur Adonix pour s'ouvrir le marché
des PME/PMI de 500 à 2 000 salariés. Les modules de SAGE sont les suivants :


    •   La logistique qui inclut la gestion des nomenclatures, des plans de production,
        l’analyse des coûts de fabrication et la gestion des stocks.
    •   La comptabilité qui inclut la comptabilité générale et analytique, la gestion de
        trésorerie, la communication bancaire.
    •   Les ressources humaines : gestion de la paie, des carrières, des compétences et
        de la formation.
    •   Le marketing/CRM/ventes : campagnes de ventes/marketing, gestion des forces
        de vente, module de e-commerce, configurateur de catalogues, gestion des
        paiements sécurisés




Philippe Norigeon                                                                         page 40
PGI, ERP : MASTER CCA


SSA Global :
SSA Global mène une politique de croissance par rachats successifs. Cet éditeur a
notamment racheté BAAN.
Sa large gamme de produits se compose notamment de SSA Planning, un ensemble
d’outils de planification et de SSA Manufacturing, un outil parfaitement adapté aux
entreprises industrielles, permet d’optimiser le SCM (Supply Chain Management).
Cependant, SSA global a été racheté en Mai 2006 par la société éditrice de logiciels Infor.



ERP GEAC :


L'offre de Geac se décompose selon deux pôles : ERP généralistes et ERP verticaux
pour répondre à des problématiques métier spécifiques.
Le pôle des progiciels de gestion intégrés d'entreprise, pour les grandes et moyennes
entreprises comprend les gammes de produits suivantes :
Les gammes Expert et Millennium pour les environnements grands systèmes IBM
MVS*CICS VSAM et DB2.


La gamme Expert comprend :

       •    Le module GL (General Ledger) pour la comptabilité générale, analytique et
            budgétaire,
       •    Le module AP (Accounts Payable) pour la gestion des fournisseurs,
       •    AR (Accounts receivable) pour la gestion des clients,
       •    PO/PS (Purchase System) pour la gestion des achats,
       •    FA (Fixed Assets) pour la gestion des immobilisations,
       •    IC/IN pour la gestion des stocks et BC/EC pour la gestion des engagements.


La gamme SmartStream pour les architectures client/serveur.
Multilingue et multidevise, il se conforme aux standards de l'industrie et prend en compte
les fonctionnalités et les spécificités internationales.
Les composantes fonctionnelles de SmartStream sont construites autour de workflow
paramétrable, directement intégré au coeur de l'application afin de mettre en oeuvre
des processus de gestion des entreprises.
SmartStream supporte les systèmes d'exploitation Unix et Windows NT et fonctionne sur
les bases de données relationnelles Sybase Adoptive Server Enterprise 11.5.1 et
Microsoft SQL.
C'est un ensemble d'applications intégrées et modulaires permettant de gérer les
processus de gestion comptable, budgétaire et analytique, le reporting et la gestion
opérationnelle de l'entreprise : comptabilités générale, analytique et budgétaire, gestion
des achats, des fournisseurs et des règlements, gestion des clients et du risque client,
gestion des engagements, gestion des immobilisations, gestion des stocks, gestion de
projets, réalisation et construction budgétaire, système de reporting et d'aide à la
décision.




Philippe Norigeon                                                                  page 41
PGI, ERP : MASTER CCA




GEAC propose aussi un pôle de progiciels verticaux pour la gestion :


    •   des espèces et des titres : SmartStream Reconciliations,
    •   des bibliothèques : Vubis, Advance, GeacPlus,
    •   des hôtels : Geac UX, Geac SCO, Geac /GH
    •   des restaurants : Geac CTC, Geac Remanco,
    •   des achats et des coûts : Geac CCS
    •   des golfs : Geac Pebble Beach.



Quelques clients des gammes Expert et Millenium :


Secteur bancaire/assurances/finance :
Banques Populaires, Caisse des Dépôts et Consignations, CCF, CIC, Crédit Agricole,
Caisses d'Epargne, GAN, GMF, SOCAPI, LA POSTE.


Secteur industriel
Thomson, Beghin Say, PSA, SITA, Elf Exploration/¨Production, Sollac,. Allied Signal,
Bosch Systèmes de freinage, etc.


Services et Administrations
Vivendi, Disneyland Paris, France Télécom, Hachette Distribution, La Poste, VediorBis,
etc.




Philippe Norigeon                                                               page 42
PGI, ERP : MASTER CCA




                                  ERP Open Source :

Ils sont relayés par des partenaires (SSII, cabinets de Conseil) pour le support.
L’implémentation d’un progiciel Open Source revient moins cher, puisqu’il n’y a pas de
coût de licence.
En revanche, il faut inclure dans le calcul du coût d'acquisition total les frais de
maintenance, de l'assistance technique et de la formation.



Voici la liste des principaux progiciels Open Source :


    •   Aria
    •   Compiere
    •   ERP5
    •   Fisterra
    •   OFBiz (Open for Business)
    •   PGI Suite
    •   Value Enterprise
    •   Tiny ERP




                          Avantages               Inconvénients

                    Agilité, flexibilité      Assistance, support

                    Spécificité               Puissance

                                              Pérennité (de
                    Coûts
                                              certains)

                    Indépendance

                    Mise en oeuvre




Philippe Norigeon                                                              page 43
PGI, ERP : MASTER CCA


L’offre E R P Open Source (profil par caractéristiques générales)


                          notoriété dynamique techno périmètre souplesse ressources

         TinyERP             4            5       4        5           5              4
         OpenBravo           4            5       3        4           3              4
         Neogia              3            3       4        4           3              3
         ERP 5               4            2       4        4           4              1
         Adempiere           4            4       3        4           3              4
         Compiere            5            3       3        4           3              4
         GPL
                                                                   (source Smile 2008 )




L’offre E R P Open Source (profil par domaine fonctionnel)


                    achat vente compta crm srm gpao pos RH paie projet web BI
   TinyERP            4       4       4       4   4    4       4   4       1      4       4     4
   Open
                      4       4       3       2   5    4       5   0       0      3       5     4
   Bravo
   Neogia             4       4       4       3   5    3       4   1       0      3       3     3
   ERP 5              4       4       5       4   4    4       1   4       4      ?       4     ?
   Adempiere          4       4       4       3   5    3       4   0       0      3       1     3
   Compiere
                      4       4       5       3   5    3       4   0       0      3       1     3
   GPL
                                                                               (source Smile 2008 )




L’offre E R P Open Source (profil par secteur et taille)




Philippe Norigeon                                                                             page 44
PGI, ERP : MASTER CCA




                                      Taille de l’Entreprise       CA
                        Secteur
                                           (effectif)
                     Distrib Serv Ind <5     10       >250 <5M
                                         5à     50 à            5à
                                              à
                                         10      250           500M
                                             50
         TinyERP       4     5    5   3   4   5    5     4     4        5
         Open
                       5     4    5   1   2   5    5     5     5        4
         Bravo
         Neogia        5     4    4   0   2   3    3     4     4        3
         ERP 5         4     4    4   3   4   5    4     ?     4        4
         Adempiere     5     3    3   1   2   5    5     3     4        3
         Compiere
                       5     4    3   2   2   5    5     5     5        3
         GPL
                                                        (source Smile 2008 )




Philippe Norigeon                                                              page 45
PGI, ERP : MASTER CCA




2.2.3) E R P résident ou E R P hébergé ?



           •   L’ E R P résident :


                         Avantages              Inconvénients
                                             Compétences
                    Maîtrise
                                             nécessaires

                    Indépendance             Gestion des évolutions

                                             Maintenance

                                             Gestion opérationnelle

                                             Rigidité (ex:montée en
                                             puissance)




   •   L’ E R P hébergé :


                         Avantages              Inconvénients
                                             Intégration avec les
                    Gestion des évolutions systèmes
                                             d’information locaux
                                             Contrat solide
                    Maintenance
                                             nécessaire
                    Maîtrise des coûts

                    Disponibilité continue

                    Gestion opérationnelle

                    Ouverture




Philippe Norigeon                                                              page 46
PGI, ERP : MASTER CCA


Les solutions hébergées: une tendance lourde

Progiciels de gestion intégrés en mode ASP : le marché mûrit, l'offre s'étoffe :
(Application Service Provider)



   •   La décision de louer en ligne un PGI est d'autant plus difficile à prendre qu'il s'agit
       d'externaliser presque toute l'informatique. Mais la maturité de l'offre, qui couvre
       désormais plusieurs progiciels ciblant les PME, n'est plus un frein.
       Le mode ASP (ou Application Service Provider), qui consiste à louer un service
       applicatif accessible via l'Internet, s'est taillé un joli succès dans le monde de la
       gestion de la relation client; un peu moins dans celui des PGI. "Contrairement au
       déploiement d'un outil de CRM, celui d'un PGI a un impact sur la plupart des
       services et des employés. Il s'agit donc d'un projet d'externalisation globale dans
       lequel les entreprises hésitent à se lancer. Lorsqu'elles le font, c'est bien souvent
       parce qu'elles possèdent des sites distants éloignés sur lesquels il est difficile de
       déployer des applications", constate Eric Petit , responsable marketing d'Aspaway.


   •   Pour sa part, Olivier Pochard, PDG de Boost, a identifié trois types de clients : "les
       premiers n'ont ni ressources informatiques ni savoir-faire, les deuxièmes sont des
       sociétés à forte croissance et souhaitant avoir une visibilité sur leurs coûts, les
       troisièmes comparent approche classique et mode ASP afin de réduire leurs
       coûts".


   •   "Si l'on en croit notre réseau d'experts comptables et d'intégrateurs, qui sont les
       véritables prescripteurs, ce mode de commercialisation devrait croître rapidement
       dans    les   années   qui   viennent",   affirme   Valéry   Tarondeau,   directeur   du
       développement du marché des experts-comptables chez Cegid.


Les entreprises sont d'autant plus prêtes à franchir le pas que le marché est désormais
bien éduqué et que les connexions ADSL sont largement disponibles. Quelques échecs
incitent toutefois à la prudence. Par exemple, le progiciel Générix a été disponible en
mode ASP chez Virtual Computer, qui a jeté l'éponge. De même, l'éditeur Qualiac
propose depuis 2002 son PGI en mode ASP mais n'a encore séduit aucun client.




Philippe Norigeon                                                                    page 47
PGI, ERP : MASTER CCA


               •    Des avantages désormais centrés sur la disponibilité


Généralement compris entre 50 et 100 euros par utilisateur et par mois, le coût lui-
même n'est plus un critère de choix du mode ASP. C'est plutôt la maîtrise de ces coûts
qui séduit car ce mode de commercialisation offre une visibilité sur plusieurs années.
"Mais au-delà de cette problématique budgétaire, c'est davantage la notion de
disponibilité continue qui motive les entreprises, ainsi que les mises à jour transparentes
et régulières", explique Didier Taormina, directeur du marketing produits chez Sage.
Autre avantage : le déploiement est grandement simplifié. Pour les entreprises de petite
taille mais comptant de nombreux petits sites, le mode ASP s'impose.



               •    Des approches commerciales spécifiques


Les traditionnels contrats de licences sont mal adaptés au mode ASP. Pourtant, nombre
d'éditeurs n'ont pas laissé d'alternative aux prestataires ASP tiers, contraints d'acquérir
préalablement des licences. Depuis peu, ces éditeurs proposent des modes de tarification
vraiment adaptés. Parallèlement, ils tendent à monter leurs propres offres de services,
quittes à en déléguer la commercialisation. C'est le cas de Divalto qui vient de déployer
une plate-forme technique en partenariat avec IBM. Elle sera exploitée, en marque
blanche, par des prestataires tiers dont le premier se nomme Prodware.

SAP, Sage ou Cegid préfèrent pour leur part commercialiser eux-mêmes leurs offres
hébergées. "La maîtrise de toutes les composantes techniques nous permet de proposer
un service global avec des engagements qui nous différencient de la concurrence",
argumente Christophe Raymond, directeur technique de Cegid. A l'opposé, Générix
Group laisse ce soin à un spécialiste de l'ASP - Aspaway - qui d'ailleurs fait lui-même
appel à un hébergeur (IBM).



               •     Une architecture transparente pour l'entreprise


Techniquement, tout se passe sensiblement comme si le progiciel était déployé en
interne ou hébergé en infogérance. Par rapport à un déploiement interne, il est consulté
à distance via un navigateur Web. Par rapport à l'infogérance, les serveurs applicatifs
sont mutualisés au lieu d'être dédiés à chaque client.


Au plan de la personnalisation du progiciel, le mode ASP ne présente aucune spécificité.
Elle est en effet réalisée traditionnellement dans le cadre d'une approche projet. Le
prestataire qui accompagne alors le client est presque toujours un intégrateur tiers, seul
Aspaway pouvant éventuellement assumer ce rôle tout en travaillant également avec des
partenaires.




Philippe Norigeon                                                                 page 48
PGI, ERP : MASTER CCA


              •     Prévoir la sortie du mode ASP


Les entreprises envisageant de louer une application en ligne doivent prévoir une
éventuelle   "ré-internalisation".   Les   progiciels   mis   en   oeuvre   étant   parfaitement
standards, cela ne pose a priori guère de difficultés. Mais il faut être attentif sur la durée
de l'engagement prévu par le contrat, ainsi que sur la préservation des efforts de
personnalisation. "Chez nous, le client doit seulement donner un préavis de trois mois et
reste propriétaire de la partie spécifique", rassure pour sa part Olivier Pochard, le PDG de
Boost.


              •     Progiciels de gestion en mode hébergé : les stratégies


Longtemps timides par rapport à la location d'applications en mode hébergé, les
éditeurs mettent en avant la disponibilité, la facilité de déploiement et les coûts.
La location d'application en mode hébergé n'est pas l'eldorado promis par certains au
début des années 2000. Si elle a fait son chemin dans certains domaines comme la
gestion de la relation client (GRC), elle peine encore à investir celui des progiciels de
gestion. Pourtant, certains éditeurs ciblant les PME, comme Cegid, Divalto ou Générix
Group, adoptent depuis peu une attitude plus volontariste. Ce regain d'intérêt
s'accompagne d'un changement de vocabulaire. Passé de mode, le sigle ASP (application
software provider) et son équivalent français FAH (fournisseur d'application en mode
hébergé) laissent la place à celui de SAAS (software as a service).



Offres d'ERP en mode SaaS : l'heure de la maturité


Désormais riche et structurée, l’offre des progiciels proposés comme services s’appuie
sur des logiciels existants, qui ont évolué. Certains acteurs vont au-delà du simple
hébergement mutualisé pour prendre en charge le réseau et la personnalisation.
L'émergence récente d'une vaste offre SaaS (Software as a service) dans le domaine des
ERP (progiciels stratégiques par excellence) traduit l'arrivée à maturité de ce mode de
commercialisation. L'entrée en lice du leader SAP a conforté le marché, de même celle de
GFI Informatique, première grande SSII à franchir le pas.
L'offre reste généralement basée sur des progiciels traditionnels tels que ceux de Cegid,
Generix, Sage, Divalto ou SAP. Mais ces produits ont beaucoup évolué. Tous fonctionnent
désormais nativement en mode Web voire Web 2.0. Et la plupart reposent sur une plate-
forme technique qui peut être mutualisée entre plusieurs entreprises.




              •     Interlocuteur unique : une notion variable




Philippe Norigeon                                                                      page 49
PGI, ERP : MASTER CCA




Trois types d'acteurs répondent à l'appel - les éditeurs, les ASP historiques (Application
Services Providers) et les « pure players ». Les premiers, comme Cegid ou SAP, qui
cumulent des offres en modes licence et Saas, se posent d'autant mieux en
interlocuteurs      uniques   qu'ils   vont   jusqu'à   prendre    en    charge    le    projet   de
personnalisation.
Les prestataires spécialisés comme Prodware ou Aspaway s'appuient pour leur part sur
les progiciels d'éditeurs tiers tels que Generix, Sage ou Divalto (qui ne sont eux-mêmes
pas présents sur ce marché) et parfois sur des intégrateurs tiers.
Enfin, les pure players développent leurs propres plates-formes et se consacrent
essentiellement au mode SaaS. En France, ce n'est guère le cas que d'Ines. Pure player
par   excellence,    l'américain   NetSuite   n'a   pour   sa   part    pas   franchi   l'Atlantique.




              •       Infrastructure : une offre qui va jusqu'au réseau


Le volet infrastructure représente la différence majeure avec le mode licence. C'est en
effet le prestataire qui héberge l'ensemble des systèmes, les administre, procède aux
sauvegardes et met en oeuvre un plan de continuité d'activité. Traditionnellement, le
volet réseau faisait seulement l'objet de Conseil - typiquement une connexion DSL de
qualité professionnelle, mais certains prestataires le prennent en charge. C'est le cas de
Prodware ou d'Aspaway, qui se targuent ainsi de délivrer un service de bout en bout.




              •       Personnalisation : vers l'autonomie de l'entreprise


Lorsque l'on parlait seulement d'ASP, le paramétrage relevait d'un projet traditionnel.
Mais avec l'avènement du concept SaaS, cette phase se veut plus simple, plus courte et
mieux formalisée. Ines, Apsylis ou GFI livrent ainsi des versions prêtes à l'emploi du
progiciel et estiment que c'est le plus souvent à l'entreprise elle-même de l'adapter.
«Plutôt que de proposer de réaliser nous-mêmes le paramétrage, nous nous limiterons
souvent à la formation », explique ainsi Laurent Berthomier, directeur de l'offre Sage
chez GFI Informatique.

Chez SAP, la configuration initiale est réalisée avec un consultant qui s'appuie sur un
questionnaire standard. Le client peut ensuite commander en ligne des prestations de
paramétrage en précisant ses besoins dans un formulaire.

En retour, SAP spécifie délais et coûts. Mais même en mode SaaS, un ERP n'est pas
immédiatement opérationnel. « Il s'agit d'un projet de 60 à 90 jours, contre un minimum
de six mois pour un ERP en mode licence », estime Jacques Libeyre, directeur du
business développement solutions chez SAP.


       •     Tarification : plus complexe qu'il n'y paraît




Philippe Norigeon                                                                          page 50
PGI, ERP : MASTER CCA




La tarification tend vers un coût par utilisateur et par mois. Mais parfois, elle se
complique un peu. Par exemple, Apsylis facture un forfait mensuel auquel s'ajoute le coût
par utilisateur. Chez GFI Informatique, on cumule 15 € par utilisateur et 85 € par
utilisateur simultané. Chez la plupart des acteurs, le coût dépend en outre des modules
activés qui peuvent être différents pour chaque utilisateur.
D'autre part, l'abonnement mensuel inclut rarement la personnalisation, cette phase
étant le plus souvent facturée en journées de prestation. Mais les nouveaux arrivants,
comme SAP et GFI Informatique, parlent directement de gratuité pour la configuration
initiale. Le paramétrage ultérieur est payant, avec là encore un souci de formalisation -
SAP base ainsi ses tarifs sur un catalogue.




Philippe Norigeon                                                               page 51
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ERP ciblant les moyennes et grosses PME :




                                                                           Tarification (par
    Offre           Prestataire                   Fonctions                   mois et par
                                                                              utilisateur)

                                      Comptabilité et finances, gestion
 Generix en
                                   commerciale, CRM, gestion logistique,      Environ 250 €
 mode Saas
                                             gestion des achats.

Sage Intégrale       Aspaway
                                   Selon offre : gestion financière et
    et X3
                                   comptable, gestion de production,          Environ 250 €
Enterprise en
                                   gestion commerciale.
 mode Saas

                                   Offre dédiée aux sociétés de service.
                                   CRM avec fonctions de gestion autour
                                                                           31 € (en plus d'un
   ASA on                                 des affaires (financière,
                      Apsylis                                              forfait de 750 € par
  Demand                               opérationnelle, temps, achats,
                                                                                  mois)
                                    facturation, production). Interfaces
                                      vers progiciels de comptabilité.

Cegid Business                         Comptabilité, finances, gestion
                       Cegid                                                   100 à 300 €
 on Demand                              commerciale, CRM et paye.

                                                                           15 € par utilisateur
                                      Gestion financière et comptable,
   X3 SaaS              GFI                                                 nommé plus 85 €
                                      gestion de production, RH, paie,
   Edition          Informatique                                              par utilisateur
                                         gestion commerciale, GED.
                                                                                simultané

                                   Comptabilité, paye, RH, gestion des
  Divalto on                       achats et des stocks, gestion de la
                     Prodware                                                 Environ 100 €
   Demand                          production, relations tiers,
                                   décisionnel.

                                    Comptabilité et finances, paye, RH,
SAP Business
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                                      projet, gestion de la conformité.




Philippe Norigeon                                                                     page 52
PGI, ERP : MASTER CCA




Progiciels de gestion ciblant les petites PME :


                                                                           Tarification (par
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                            production, des stocks, gestion logistique,
Tiny Saas       Axelor                                                         50 à 150 €
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                                      commandes, RH, CRM.

                                                                             9 à 20 € selon
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  ITool             EBP                                                    module et nombre
                                          documentaire.
                                                                               d'écritures

                             CRM, administration des ventes, gestion
                              des achats, gestion budgétaire et de la
Ines Suite       Ines                                                             99 €
                             trésorerie. Interfaces vers progiciels de
                                       comptabilité tierce.


( Thierry Lévy-Abégnoli, 14 janvier 2008 )



          •   Des projets pilotés avant tout par les directions fonctionnelles


Les directions fonctionnelles pilotent de plus en plus souvent ces projets (34 %), devant
la direction générale (25 %) et la direction informatique (17 %). Dans 25 % des cas, le
projet est piloté par un collège regroupant direction générale, direction fonctionnelle et
informatique. Quelle que soit la taille de l'entreprise, les raisons qui la poussent à utiliser
ces outils sont toujours les mêmes : optimisation du système d'information (49 %),
recherche d'économies (47 %), mutualisation des coûts (31%), recherche de plus de
flexibilité (44 %), simplification de la gestion de plusieurs sites (42 %) et des utilisateurs
nomades (24 %). En recourant à ces outils, les entreprises comptent faciliter l'accès aux
utilisateurs (62 %), éviter un déploiement long et coûteux (30 %) - il se situe entre
quelques semaines et trois mois pour 64 % des entreprises utilisatrices interrogées -,
étaler le coût sur la durée d'utilisation (29 %) tout en réduisant le TCO (24 %), et en
tenant compte de ressources informatiques limitées (21 %).
          •   Un tableau pas toujours idyllique




Philippe Norigeon                                                                    page 53
PGI, ERP : MASTER CCA


Evidemment, dans le monde des applications hébergées à distance tout n'est pas
toujours aussi idyllique. Les entreprises qui utilisent ces outils regrettent surtout la
difficulté d'intégration des logiciels distants avec leur système d'information (76 %). Elles
craignent ensuite les pertes de données (69 %) et sont parfois déçues par un loyer trop
élevé (61 %). Néanmoins, 83 % des entreprises s'engagent, avec leur prestataire, sur
une durée de un à trois ans. Et, signe qui ne trompe pas, 69 % d'entre elles vont
maintenir ou augmenter le nombre de logiciels qu'elles louent en 2007. "La croissance
est forte surtout pour les grands comptes et les PME de moins de 500 salariés", confirme
Emmanuelle Olivié-Paul.
Côté offre, les entreprises se tournent surtout vers les spécialistes du domaine, c'est-à-
dire les éditeurs (43 %) et les "pure players" ASP / FAH (42 %). Les acteurs les mieux
identifiés sur ce créneau sont ADP-GSI, Salesforce.com, Atos Origin et Cegid. Mais il en
existe des dizaines d'autres, souvent positionnés sur des niches comme Verticalwine, par
exemple. "Face à ce foisonnement d'acteurs, le marché va connaître des
consolidations importantes dans les années à venir", prédit Emmanuelle Olivié-
Paul.




        •   Business By Design : l'ERP à la demande selon SAP

Le premier progiciel de gestion à la demande annoncé par SAP vise les PME de 100 à 500
personnes. Basé sur une architecture orientée services, il permet aux entreprises
d'ajouter leurs propres fonctionnalités métier pour le personnaliser.
Le numéro 1 mondial des progiciels de gestion intégrés (PGI) vient de dévoiler son
nouveau produit "à la demande" : SAP Business ByDesign. Destiné aux PME de 100 à
500 personnes, ce logiciel sera commercialisé aux environ de 133 euros par utilisateur et
par mois. Basé sur la plate-forme Netweaver, SAP Business ByDesign (SAP BBD) repose
sur une architecture modulaire, orientée services (SOA). Concrètement, les différentes
fonctions du PGI prennent la forme de services web agrégés autour de processus métier.
Cette approche permet aux entreprises d'enrichir le progiciel de gestion en y intégrant
leurs propres services web. Une architecture qui n'est pas sans rappeler celle de
force.com récemment annoncée par Salesforce.com. PDG l'éditeur, Léo Apotheker estime
que SAP BBD "ouvre une nouvelle ère pour SAP". Il confirme ainsi implicitement la
stratégie de Salesforce.com qui pourrait se révéler être son principal concurrent à court
terme. Pour l'instant, seul SAP héberge son PGI en ligne, sur une plate-forme basée sur
Linux et la base de données open source MaxDB mise au point par SAP et supportée par
MySQL AB. Mais l'éditeur prévoit à terme d'ouvrir l'hébergement à des partenaires.
L'infrastructure actuelle de SAP repose sur des serveurs virtuels fournis par VMware.


Afin de séduire les PME, SAP a annoncé qu'elles pourront tester gratuitement le logiciel
en ligne en y injectant leurs propres données pour évaluer l'offre "grandeur nature". Une
vingtaine d'entreprise testent déjà le logiciel aux Etats-Unis et en Allemagne. En France,
SAP compte réaliser 15 à 20 % de son chiffre d'affaires sur le marché des PME grâce à
SAP BBD. Quelques clients français devraient pouvoir tester l'offre "on demand" de




Philippe Norigeon                                                                   page 54
PGI, ERP : MASTER CCA


l'éditeur à partir du mois d'octobre avant sa commercialisation à grande échelle à partir
du deuxième semestre 2008.




Philippe Norigeon                                                               page 55
PGI, ERP : MASTER CCA




2.3) Les critères de choix



A pondérer en fonction des objectifs stratégiques !


   •      L’Editeur (Expérience, Stabilité, surface financière, parc installé, dynamisme,
                        mouvement de concentration…)


   •      L’Intégrateur (méthodologie, qualité de gestion de projet, compréhension du
                          métier…)


   •      Le Progiciel (se concentrer sur 10 critères fonctionnels discriminants, faire
                         participer les utilisateurs au choix)


   •      L’Offre solution E R P (propriétaire, hébergée, SaaS, Open Source)




                2.3.1) L’éditeur, l’intégrateur, la solution


Le choix d’un progiciel est avant tout le choix d’un éditeur, et dans ce domaine il faut
rappeler les mouvements actuels de concentration que l’on observe chez les éditeurs qui
ont une tendance à se regrouper; comme on a pu l’observer pour ORACLE qui a absorbé
PeopleSoft, qui lui-même avait absorbé auparavant JD Edwards, qui lui-même avait
absorbé l’éditeur de l’APS Numétrix.
Ces mouvements ne sont pas terminés et une réflexion stratégique doit être menée par
les entreprises. En effet, à partir du moment où la fusion est annoncée, il est important
de connaître la stratégie d’un nouvel éditeur qui aura tendance à faire converger ses
produits en une seule offre stratégique, délaissant ainsi les investissements sur les
produits non stratégiques.
Avant le choix du progiciel lui-même, il peut être bon de rappeler que tous les progiciels
de la classe ERP ou supérieure sont dotés des fonctionnalités standard du marché. Ainsi
le choix d’un ERP ne se fait plus, comme c’était le cas auparavant, exclusivement sur des
critères fonctionnels. On privilégiera plutôt les qualités de l’éditeur: sa stabilité, sa
surface    financière    et   son   parc   installé ;   et   l’intégrateur :   sa   méthodologie,     sa
compréhension du métier et sa capacité à mener à bien le projet d’intégration dans le
respect des délais et des budgets.




Philippe Norigeon                                                                              page 56
PGI, ERP : MASTER CCA




Enfin, pour le choix du progiciel, car il faut bien qu’il y en ait un, il faut tout de même
s’assurer de l’adéquation de l’ERP avec les besoins de l’entreprise en respectant deux
principes majeurs :
          se concentrer sur 10 critères fonctionnels discriminants maximum
          faire participer au choix les représentants des futurs utilisateurs

Le choix doit également tenir compte de l’évolution des offres liée aux nouvelles
     technologie : ERP propriétaires ou solution ERP hébergée… ?


Après une étude stricte de l'expression des besoins, plusieurs étapes sont nécessaires
pour choisir le progiciel de gestion le plus adapté à son organisation. On s'attachera
notamment à des maquettes de démonstration et à une étude de témoignages de
déploiement.
Lorsqu'on cherche à acquérir un ERP, comment faire le bon choix ? L'un des premiers
éléments consiste à étudier les maquettes que présentent en démonstration les éditeurs
ou intégrateurs. Mais elles ne sont cependant pas garantes de réussite.
La maquette ne représente forcément pas l'outil au final. Cette étape doit permettre de
jauger la capacité de l'éditeur ou l'intégrateur à répondre à un besoin précis et de voir si
une relation de partage peut s'installer.
Les éditeurs, de leur côté, expliquent leur façon de faire. « Nous préparons une
démonstration personnalisée souvent sur une journée. Elle permet aux utilisateurs-clés
de l'équipe projet de se projeter dans la solution ; nous utilisons leur langage métier ».
« Notre démarche consiste à relier entre elles les informations de l'ERP et du SI de
l'entreprise : le progiciel de gestion communique et peut s'inscrire dans le SI existant ».
Et montrer qu'on peut faire beaucoup de choses avec l'ERP, de façon structurante pour
les processus de gestion de l'entreprise.
Oui aux retours d'expérience, mais sous conditions.
La prise de risque est importante quand on sait que les budgets d'implémentation d'un
progiciel de gestion sont énormes. Le marché 2007 de l'ERP en France est estimé, par
une étude d'IDC publiée en 2007, à 455 millions d'euros pour les licences, 543 millions
d'euros pour la maintenance et 3377 millions d'euros en termes de services, dont 80 %
au bénéfice des SSII et 20 % au profit des éditeurs.
Ces chiffres, même estimatifs, relativisent le « un pour un » - un euro de licence pour un
euro d'intégration - annoncé par certains éditeurs pour leurs solutions packagées et pré-
paramétrées.
A ce stade, la décision est difficile. Les témoignages d'entreprises qui ont installé un ERP
ne   valent    que    si   elles   peuvent   parler   librement   des   problèmes   rencontrés
éventuellement.




Philippe Norigeon                                                                     page 57
PGI, ERP : MASTER CCA




               2.3.2) La taille de l’entreprise


La taille de l’entreprise est un critère important, non pas lors de l’étude de la possibilité
de mettre en œuvre, ou pas, un ERP (les offres ERP concernant aujourd’hui les pme
/pmi, les moyennes comme les grandes entreprises) mais plutôt lors des choix des
stratégies de mise en œuvre de l’ERP, des périmètres et budgets du projet en fonction
des objectifs de l’entreprise.
Les spécificités des pme/pmi nécessitent une approche différente du projet ERP.
Leur budget, plus modeste que les grandes entreprises, impose l’efficacité dans l’atteinte
d’objectifs clairement définis.
D’un autre coté leur agilité leur confère une capacité d’adaptation supérieure.
Les coûts importants d’analyse et d’étude, de formation, de mise en œuvre de l’ERP
imposent aux pme/pmi l’autonomie et l’efficacité comme moyens de maîtrise et de
réduction des budgets.




               2.3.3) Le coût de l’ERP



Il existe une règle d'or pour cerner l'investissement raisonnable pour une PME. Il s'agit
de la règle du 1-3 % du chiffre d'affaires.
Ce pourcentage inclus le coût d'achat du logiciel et de l'infrastructure nécessaire.
Il inclus de plus d'autres dépenses afférentes dont voici les principales :


   •   La formation : ce coût est la plupart de temps sous estimé, n'oublions pas que
       plus profonde est l'implémentation, plus grand sera le nombre d'employés qui
       devra apprendre une nouvelle manière de travailler.


   •   L'intégration et les tests : le progiciel doit pouvoir prendre en charge les
       différents systèmes qu'il relie et ces liens doivent être testés pour vérifier leur bon
       fonctionnement.


   •   La conversion des données : transformer de vieilles données pour les mettre à
       disposition du progiciel n'est pas toujours évident, il faut parfois les "nettoyer"
       pour ôter des informations inutiles et les doublons.




Philippe Norigeon                                                                      page 58
PGI, ERP : MASTER CCA




De plus, d'autres coûts sont à considérer :

   •   Les cabinets d'études : avant de passer à l'acte, ou si des problèmes surgissent
       pendant ce passage, certains dirigeants font appel à des cabinets pour les aider à
       prendre des décisions cruciales à ce moment critique de la vie de l'entreprise
       qu'est la réorganisation.


   •   Le recrutement : l'implémentation peut exiger des compétences techniques
       considérables, que l'entreprise ne possède pas forcément ; il ne s'agit pas d'une
       dépense ponctuelle, le besoin de compétences ne s'arrête pas à la fin de
       l'implémentation, bien au contraire.


   •   Le manque de résultats : la période qui suit immédiatement la mise en place de
       l'ERP enregistrera probablement une baisse de la productivité générale de
       l'entreprise (concept de « vallée du désespoir »); il ne faut pas oublier qu'un
       grand nombre d'employés va devoir trouver ses marques dans son nouvel
       environnement de travail.




L'implémentation d'un ERP est donc un projet logiciel hors normes, à la fois à cause du
nombre de secteurs qu'il touche, mais aussi parce que le retour sur investissement peut-
être très long. Malgré tout, il ne faut pas perdre de vue que le changement de mode de
fonctionnement de l'entreprise doit la mener vers une plus grande intégration de ses
processus, et donc un fonctionnement plus efficace à long terme.


Le "coût total de possession" comprend les coûts liés à la mise en application (le
matériel, les logiciels, les outils de base de données, les frais de consultation, les coûts
relatifs au personnel et à la formation) et les coûts d’exploitation (maintenance,
supports).
Ces solutions entraînent non seulement des changements techniques profonds, mais
aussi des modifications fondamentales dans le mode de fonctionnement de l’entreprise.
Les employés devront adopter de nouvelles tâches et responsabilités. Ils devront
apprendre à maîtriser de nouveaux processus et comprendre comment l’information
qu’ils produisent dans le système peut impacter directement d’autres secteurs de
l’entreprise.

L’apprentissage et la formation conditionnent fortement la réussite d’un projet ERP.




Philippe Norigeon                                                                  page 59
PGI, ERP : MASTER CCA


           2.3.4) Les fonctionnalités de l’ERP en fonction du métier de l’entreprise et
                  de sa stratégie.


Les ERP répondent aujourd’hui à tous les besoins métier des entreprises et s’adaptent
aux règles de gestion de l’entreprise au travers du paramétrage.
Les choix fonctionnels dépendent des objectifs à atteindre, définis en cohérence avec la
stratégie de l’entreprise :


       •   Stratégie d’excellence opérationnelle => intégration / logistique


       •   de différenciation par les coûts => intégration logistique / finance


       •   d’orientation client, qualité produits, du service => intégration logistique
           / relation client


       •   de croissance externe, croissance du marché, acquisitions =>
            intégration organisation / finance


       •   Externalisation => intégration données produits / logistique


       •   Internationalisation (ex :PME PMI) => intégration logistique / conformité
            règles / finance


       •   etc



La mise en œuvre d’un ERP doit donc être précédée d’une analyse des risques /
opportunités du marché et des forces / faiblesses de l’entreprise.


Cette analyse stratégique nécessaire permet de fixer les objectifs et de définir la ligne de
conduite dans l’amélioration des performances de l’entreprise avec comme finalité
l’acquisition ou le renforcement de l’avantage concurrentiel de la société.
Elle est la garantie de la cohérence entre la stratégie, les objectifs de l’entreprise et les
décisions dans le domaine du Système d’Information.
Il est bon de rappeler que l’ERP est le moyen d’être plus performant et non une fin en
soi.




Philippe Norigeon                                                                         page 60
PGI, ERP : MASTER CCA




2.4) Méthodologie de choix



       1ère étape : Créer la vision de l'entreprise

L'entreprise doit tenir compte de son contexte actuel, bien définir sa vision sur 3 à 5 ans.

Identifier le contexte

   •   identifier la vision de la direction
   •   définir les rôles et les responsabilités de chacun des acteurs
   •   définir les priorités du projet et effectuer un planning des étapes à réaliser
   •   définir les objectifs du projet
   •   analyser le budget alloué




       2ème étape : Créer la liste des fonctionnalités recherchées

L'entreprise doit bien savoir ce qu'elle veut faire pour sélectionner le système ERP qui
répondra à ses besoins. L'entreprise doit commencer par analyser et schématiser les
processus existants, définir ensuite les nouveaux processus puis les fonctionnalités
critiques (distinctives pour le choix ERP). Ensuite, elle peut procéder à une analyse
sommaire de la capacité financière de l'entreprise et des coûts des solutions potentielles.



       3ème étape : Fonctionnalités critiques versus fonctionnalités standards

Pour augmenter au maximum les chances de succès et diminuer les coûts, l'entreprise
doit bien préparer son implémentation en se posant les bonnes questions. Il est
important de dégager les processus les plus importants de l'entreprise. Ce sont eux qui
vont dicter le type de solution ERP devant être implanté.
Lors de l'évaluation des solutions potentielles, l'emphase doit être mise sur les processus
non standards et critiques pour l’entreprise. Les processus standards sont en général
assez bien supportés par la grande majorité des solutions.

Etudier les exigences

   •   analyser les forces et faiblesses du système existant
   •   analyser les modes de fonctionnement de l’entreprise
   •   analyser le processus business (organisation, flux de données)
   •   définir précisément les besoins
   •   traduire les besoins en fonctionnalités et performance
   •   appréhender les risques en cas de compromis




Philippe Norigeon                                                                   page 61
PGI, ERP : MASTER CCA




   4ème étape : Créer une liste de candidats potentiels

   •   Visite du site Web de l'entreprise
   •   Identification du type de système (discret ou continu, fabrication par lot ou
       fabrication à la commande ou développé à la commande; manufacturier ou
       logistique; inventaires ou services Built to stock VS buit to order VS engineer to
       order, manufacturier VS logistique/inventaire VS services);
   •   Valider s'il existe un intégrateur ;
   •   Identifier les fonctionnalités et la base technologique du système
   •   Valider la base d'installation (nombre d'implantations réalisées);
   •   Valider si le système est multi langues, multi devises…;
   •   Identifier les clients et visiter les sites des clients pour identifier : nombre
       d'employés, secteur d'activités, type de manufacturier.

Le but est d'identifier la nature des systèmes, de valider leur coût par la taille des
entreprises et le meilleur le type de système.




       5ème étape : Réduire la liste à 4 ou 6 candidats sérieux et intéressants


Établir une liste de questions précises à parcourir pour chaque candidat potentiel,
qualifier les fournisseurs.

Explorer le marché

   •   comparer et évaluer les divers ERP envisageables

Effectuer une présélection sur la base de critères correspondant aux besoins jugés
prioritaires (fonctionnels, techniques, budgétaires)




       6ème étape : Créer le cahier des charges; envoyer l'appel d'offres


Réaliser des appels d’offres
   •   rédiger un cahier des charges
   •   rédiger une grille d’analyse des offres



       7ème étape : Analyser les soumissions reçues




Philippe Norigeon                                                                  page 62
PGI, ERP : MASTER CCA


       8ème étape : Sélectionner 3 finalistes

Sélectionner
   •   analyser les offres
   •   établir un scénario d’essai
   •   évaluer le logiciel en utilisant des critères comparatifs
   •   négocier le contrat (offre, accompagnement, formation,etc.)

       9ème étape : Démonstration des solutions par les finalistes


       10ème étape : Sélectionner le système ERP


       11ème étape : Négocier le contrat et planifier l'implantation

Même si le système répond bien aux besoins de l'entreprise, il ne sera pas
nécessairement facile à implanter. À cette étape, il est essentiel de travailler avec des
ressources compétentes, telles que des consultants lorsque le projet devient plus
complexe. En effet, il faut s'assurer de l'excellence du système de gestion de projet et du
système d'évaluation, mais aussi de la gestion des ressources humaines. L'intervention
d'experts externes est donc importante.


La sélection et l’évaluation de solutions ERP est un processus complexe à cause, entre
autres, de :

   •   la difficulté à définir les besoins précis de l’entreprise et à les traduire en termes
       de fonctionnalités et de performances.
   •   la difficulté à évaluer l’adéquation d’un ERP et des services associés avec les
       attentes réelles de l’entreprise; cela requiert l’analyse approfondie de centaines ou
       même de milliers de critères fonctionnels et techniques.
   •   la difficulté à comparer les avantages des différentes solutions PGI envisageables.
   •   la difficulté à appréhender les risques pris en cas de compromis (car finalement
       aucune des solutions n’est réellement idéale).


Ce processus de choix d’un ERP induit dans tous les cas la nécessité:


   •   de définir clairement les objectifs stratégiques et opérationnels du projet
   •   d’exprimer précisément et objectivement les vrais besoins fonctionnels
   •   d’évaluer méthodiquement toutes les solutions possibles
   •   de se doter des moyens adéquats de conduite de la démarche
   •   de s’assurer du soutien fort des niveaux appropriés de management
   •   de rester indépendant et objectif quelle que soit l’étape du processus
   •   d’appréhender les enjeux politiques et de gérer les conflits d’intérêts.




Philippe Norigeon                                                                      page 63
PGI, ERP : MASTER CCA


   Une grande entreprise peut compter jusqu’à 5 ans pour effectuer tous les
   changements organisationnels et techniques qu’exige un ERP.




Philippe Norigeon                                                              page 64
PGI, ERP : MASTER CCA




                      3ème Partie : Budgéter un E R P



3.1) Les coûts réels

Le   budget     nécessaire   à   l’implémentation   d’un   ERP   dépend   du   nombre     futur
d’utilisateurs du progiciel et du nombre de modules que vous souhaitez implémenter.




Vous devez alors lister les différents postes de coûts sans en oublier :

     •   Le coût des infrastructures et du matériel (serveurs dans le cas du choix d’une
         architecture client/serveur, salle réfrigérée pour les serveurs, hébergement…)


     •   Le coût des licences du progiciel : bien identifier le nombre d’utilisateurs finaux.


     •   Le coût des ressources humaines            extérieures (consulting)   : combien de
         consultants ERP avez vous besoin et pendant combien de temps ? Combien de
         consultants fonctionnels et techniques (qui ne sont pas tout à fait au même tarif
         journalier). Faites un Appel d’Offre et étudiez les différentes propositions des
         cabinets de conseil/SSII.


     •   Le coût des ressources humaines internes : des employés en interne devront se
         consacrer au projet à temps partiel ou à temps plein selon l’organisation projet, ce
         qui représente un coût.




3.2) Les coûts cachés

Ne pas oublier les « coûts cachés » qui sont inversement proportionnels à la
qualité de la préparation, du déroulement du projet et de la conduite du
changement organisationnel. (retards, dysfonctionnements, inertie et stratégies des
acteurs, amplitude de la « vallée du désespoir »…)
Les coûts cachés peuvent être considérables voire même engager l’avenir de
l’entreprise.




Philippe Norigeon                                                                     page 65
PGI, ERP : MASTER CCA




3.3) Le Coût total de possession

Comment découper le projet ERP pour budgéter chaque phase ?

Vous pouvez aussi établir votre budget détaillé en découpant préalablement le projet ERP
en phases et en budgétant chaque phase du projet (voir la partie : « gestion de
projet ERP):



1ère phase :Etudes préalables et/ou détaillées (formalisation des règles de gestion et
               description du besoin fonctionnel sous forme de cahier des charges,
               description des interfaces)


2ème Phase : développements/paramétrages


3ème phase : Préparation et réalisation des tests


4ème phase : Formation des utilisateurs finaux (« end users »)


5ème phase : Bascule de l’ancien au nouveau système, contrôle de la reprise correcte des
                 données.


Pour chaque phase, demandez-vous :


   •    Combien de jours et de personnes seront nécessaires pour cette phase ?


   •    De quelles ressources vais-je avoir besoin au cours de cette phase : ressources
        internes, externes, ressources matérielles, infrastructures …


Après la mise en production de l’ERP et la formation des utilisateurs finaux, il faut prévoir
les coûts de maintenance du progiciel et des montées de version mais également les
coûts   liés    à   l’exploitation   de   la   solution   ERP   (sécurité,   amélioration,    support
utilisateurs…).




A noter : on estime en général que les coûts logiciels ne représentent que 25 à 30 %
d’un projet ERP bien mené.
En effet, un tel projet introduit de grands changements dans les habitudes de travail des
employés, ce qui nécessite des formations, un accompagnement, une documentation et
une communication permanente tout au long du projet, y compris après la mise en place
du produit.




Philippe Norigeon                                                                            page 66
PGI, ERP : MASTER CCA


                 4ème Partie : Le fonctionnement d’un E R P

La meilleure façon de comprendre le fonctionnement d’un ERP est de l’utiliser sans a
priori, sans crainte; se placer dans l’état d’esprit d’un enfant qui découvre un nouveau
jeu vidéo.
Il faut « dédramatiser » la relation de l’utilisateur avec son ERP car nous sommes tous,
un jour ou l’autre, amené à travailler avec ce type de progiciel intégré.
L’approche de cet outil doit être instinctive plus que raisonnée; pratique plus que
théorique.
L’apprentissage dans l’action est la meilleure méthode pour s’approprier l’ERP.




4.1) Les domaines fonctionnels de l’ E R P


             •    Contenu et fonctionnalités d’un PGI


L'intérêt des progiciels intégrés réside autant dans la palette des fonctions offertes, qui
couvre la plupart des besoins de l'entreprise, que dans leur capacité d'intégration. Il en
résulte une amélioration de la productivité et de la qualité du service au client.


"Les principales fonctions couvertes par les ERP (Enterprise Resource Planning) sont :


   •   la gestion comptable et financière
   •   la gestion commerciale
   •   la gestion des achats
   •   la gestion de production
   •   la gestion des ressources humaines


"D'autres modules indépendants, viennent se greffer, tels que la gestion de la chaîne
logistique, la gestion de projets, les modules de gestion e-business...


En fait, certaines fonctions en comprennent plusieurs :
   •   la gestion commerciale inclut ainsi celles des ventes et du service après-vente.
   •   la gestion de production intègre celles de la qualité et de la maintenance des sites
       industriels.
   •   la gestion des ressources humaines englobe pour sa part la paye, l'administration
       du personnel ou le suivi de la formation.
   •   la gestion de la chaîne logistique recouvre celles des approvisionnements, des
       stocks, des achats et des entrepôts.




Philippe Norigeon                                                                    page 67
PGI, ERP : MASTER CCA




A cela s'ajoutent parfois des modules horizontaux, comme les systèmes de messagerie,
de workflow ou d'aide à la décision.
Quand ce n'est pas le cas, les progiciels intégrés disposent d'interfaces qui leur
permettent de s'ouvrir à ces produits de travail de groupe, y compris aux applications
bureautiques.

                                           B
Les progiciels de gestions intégrés se distinguent surtout par l'intégration des fonctions
grâce au partage d'une base de données centrale ou à une communication
permanente entre modules.
                                           a
Cela n'est pas sans conséquences sur l'organisation de l'entreprise et le métier de ses
employés.                                  s
En particulier, les employés auront la possibilité de consulter ou de modifier toutes les
                                           e
informations qui leur sont nécessaires, même si elles concernent "a priori" d'autres
services.



                                           d
                                           e             FI
                               SD                     Gestion
                              Ventes                 Financière
                         MM            SAP
                                        D                      CO
                     Achats                                 Contrôle
                     Stocks
                    PP                o                   AM gestion
                                                       Immobili
                                      R/3
            Production
                                      n                 sations

              QM                      n
                                    Base de              PS
             Gestion                                  Gestion
             Qualité PM               é
                                   Données
                                     unique
                                                        projets
                Maintenanc                         WF
                      e
                          PA
                                      e         Workflow
                                             IS
                      Administration
                        personnel
                                      s Solutions
                                            métiers



                                           u
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Philippe Norigeon                                                                 page 68
PGI, ERP : MASTER CCA


   •   Quel périmètre de gestion couvre un ERP ?

La vocation d’un ERP est d'homogénéiser le Système d'Information de l'entreprise
avec un outil unique qui est capable de couvrir un large périmètre de gestion, c'est-
à-dire :

   •   La gestion des achats

   •   La gestion des ventes

   •   La gestion comptable : comptabilité client, fournisseur, immobilisations,
       personnel

   •   Le contrôle de gestion

   •   La gestion de production (planification, ...)

   •   La gestion des stocks (logistique)




Un ERP est sub-divisé en modules qui répondent chacun à un des domaines de
gestion listés ci-dessus. On dit aussi que l’ERP est constitué de modules fonctionnels,
chacun couvrant un périmètre de gestion de l’entreprise. Concrètement, par
exemple, la saisie d'une vente génère automatiquement une écriture comptable en
partie double dans le journal des ventes avec calcul automatique de la TVA collectée.
Le grand livre et le compte de résultat sont automatiquement impactés.




Philippe Norigeon                                                              page 69
PGI, ERP : MASTER CCA


   •   Les données de base d’un ERP :

Les données de Base sont les informations, communes à toutes les fonctions de
l’entreprise, caractérisant l’entreprise elle-même, les différents partenaires (clients,
fournisseurs…), les produits vendus, les marchandises mais aussi les moyens de
production de l’entreprise.

Cette base de données commune évite les doubles saisies ou modifications des données
garantissant le même niveau d’information à jour pour tous les acteurs de l’entreprise et
le partage, en temps réel, de toutes ces informations.

Toute l’organisation de l’entreprise, ses processus, ses flux, ses acteurs comme ses
marchandises existent virtuellement dans le Système d’Information ERP ce qui permet de
suivre en temps réel les informations produites par les activités de l’entreprise (achats,
approvisionnement,     production,   ventes,   suivi   de   la   rentabilité,    les   mouvements
comptables et financiers….)


             •   Les Partenaires (Clients, Fournisseurs…)




Le partenaire est connu au travers de nombreuses informations : nom, adresse,
coordonnées diverses, données financières, comptables, commerciales,
organisationnelles, bancaires ; des éléments de prix, de stockage, de livraison… lui sont
rattachés.
Tous ces éléments sont saisis une seule fois et sont disponibles pour toutes les fonctions
de l’entreprise.




Philippe Norigeon                                                                          page 70
PGI, ERP : MASTER CCA


           •   Le Produit, l’Article




Les produits sont de différents types (matière première, produit fini…), de nombreuses
informations les caractérisent: données financières, comptables, commerciales, de prix,
de calcul de coût, de production, de stockage, de qualité, de livraison...
Le produit est-il acheté et vendu en l’état ou est-il le résultat d’une transformation.
Il peut être matériel, immatériel ou un service.
Tous ces éléments sont saisis une seule fois et sont disponibles pour toutes les fonctions
de l’entreprise (chaîne logistique, comptabilité, finance, gestion de projet…).




Philippe Norigeon                                                                   page 71
PGI, ERP : MASTER CCA


           •   La Nomenclature




La nomenclature indique tous les composants qui constituent le produit ou le service,
commercialisé (références, quantités, prix, données de gestion…).
Ces éléments sont à la base de la gestion des coûts.

           •   La Gamme de Fabrication




Philippe Norigeon                                                                page 72
PGI, ERP : MASTER CCA




La gamme de fabrication décrit les moyens et l’organisation à mettre en œuvre pour
réalisé le produit ou le service vendu; quels composants utiliser, sur quel poste de
travail réaliser l’opération, quels sont les temps des opérations...
Ces éléments sont à la base de la gestion des coûts.
La gamme est une description du processus complet de réalisation du produit ou du
service vendu.




           •      Le Poste de Travail




Le poste de travail contient toutes les informations de temps et de coût des opérations
qu’il effectue.
Ces éléments sont à la base de la gestion des coûts.




Philippe Norigeon                                                                 page 73
PGI, ERP : MASTER CCA




   •   La Planification


La planification permet à l’entreprise d’évaluer les ressources (machines, matières,
personnel) nécessaires à la réalisation de prévisions commerciales.
Cette analyse conduira à un plan d’action qui réduira fortement les risques de stocks trop
importants ou trop faibles entraînant des problèmes de livraison client; analyse qui
permettra également d’anticiper dans sa gestion du personnel, de ses moyens de
production comme de ses budgets.




Philippe Norigeon                                                                page 74
PGI, ERP : MASTER CCA




      •    Les achats, approvisionnement




La gestion des achats est totalement intégrée dans l’ERP.
Le système d’information exprime des propositions d’achat de marchandises en fonction
des commandes clients ou des besoins de reconstitution des stocks.


Après validation par le gestionnaire, les ordres d’achats, le suivi des factures
fournisseurs, les écritures dans les journaux et comptes d’achats, les suivis de paiement
comme les mouvements bancaires sont automatisés dans l’ERP.
Tous les mouvements (marchandises, produits, comptables, financiers), ainsi que tous
les       documents   (devis,   ordres,   commandes,   factures,   journaux…)   sont   générés
automatiquement.
Le processus de gestion des achats, de l’approvisionnement, débute à l’expression des
besoins et se termine lors de la mise à disposition des marchandises dans les magasins
de l’entreprise.




Philippe Norigeon                                                                      page 75
PGI, ERP : MASTER CCA




   •   La gestion de la production




L’ordre de fabrication est généré par l’ERP automatiquement après la validation de la
commande client et l’analyse, par le système, des ressources de l’entreprise (stocks).
La réalisation de la production ne pourra débuter que lorsque l’ERP aura contrôlé la
disponibilité et réservé les matières nécessaires.
A la fin de la fabrication les matières utilisées pour la réalisation sont automatiquement
consommées, par l’ERP, dans les stocks.
Une fois la production terminée les produits finis sont transférés en stock et mis à
disposition pour la livraison client.
Livraison dont tous les paramètres (transporteur, adresse livraison, adresse facturation,
données logistiques…) sont contenus dans l’ERP et utilisés automatiquement lors des
mouvements produits comme de l’édition des documents logistiques, commerciaux,
comptables, financiers)




Philippe Norigeon                                                                page 76
PGI, ERP : MASTER CCA




   •   La gestion commerciale


La commande client passe par plusieurs stades dans l’ERP (opportunité d’affaire dans le
module CRM puis devis, commande, facture).
Elle peut être saisie par le commercial ou directement par le client (plate forme e-
commerce…).
Comme pour les autres fonctions de l’entreprise, toutes ces étapes sont gérées
automatiquement dans l’ERP (consommation en stock des produits livrés, facturation,
paiement, écritures comptables, financières, bancaires).




Philippe Norigeon                                                              page 77
PGI, ERP : MASTER CCA




       4.2) Les fonctions transversales intégrées


           •    Finance
           •    Comptabilité
           •    Gestion des ressources humaines



   •   La gestion Financière

La gestion financière intègre automatiquement, comme nous l’avons vu, toutes les
opérations liées aux processus des ventes, de la production, des achats.
Elle produit de plus tous les états comptables et financiers réglementaires (journaux,
bilan, compte de résultat, comptes divers, déclaration de TVA…).
La comptabilité analytique permet de suivre en permanence les coûts, la rentabilité des
différentes activités, des produits, des offres de l’entreprise.
Certains modules intégrés dans l’ERP permettent de gérer les investissements, les
immobilisations     voire des projets    de manière autonome (planning,      gestion des
ressources, des coûts…).




Comme nous l’avons vu précédemment, tous les processus et fonctions de l’entreprise
sont intégrés à la fonction finance.




Philippe Norigeon                                                                page 78
PGI, ERP : MASTER CCA


La profitabilité comme la solvabilité sont sous contrôle.
Tous les éléments de coûts sont pris en compte (matières, temps, marges…)
Les états réglementaires, les documents d’analyse sont produits automatiquement.




   •   La gestion des ressources humaines

Le niveau de gestion des ressources humaines dans l’ERP est à définir par l’entreprise.
Gestion administrative du personnel (présence, absence, masse salariale, paie…)
Gestion opérationnelle (rendement, performance, capacité…)
Gestion des ressources humaines (formation, évaluation, compétences, gestion de
carrière…)




Philippe Norigeon                                                                 page 79
PGI, ERP : MASTER CCA


   •   L’ERP pour une organisation intégrée

L’entreprise est une organisation hiérarchiquement définie dans l’ERP qui garantit la
cohérence entre les informations à tous les niveaux de l’entreprise.
Les informations de plus haut niveau (direction) sont issues de l’agrégation automatique
des informations produites par les niveaux inférieurs de l’organisation (mouvements de
stock, consommations marchandises, déclarations de production, factures…)
Cette structure permet à la direction de consulter toutes les informations de l’entreprise
en temps réel.




Philippe Norigeon                                                                 page 80
PGI, ERP : MASTER CCA


4.3) La communication

L’évolution récente des technologies ouvre les ERP à la communication internet offrant
des possibilités opérationnelles inédites.
Outre   les   communications    inter   organisations   (entre   magasins,   usines,    centres
d’affaires…) inter entreprises (entre partenaires) l’ERP est au cœur de l’activité
e-commerce.




Philippe Norigeon                                                                      page 81
PGI, ERP : MASTER CCA




           5ème Partie : La Gestion de Projet E R P


Un projet d’implémentation E R P est un projet d’entreprise et non
un simple projet informatique !


Un    constat :     62,5%     des   entreprises       considèrent    leurs     projets    de
renouvellement ou d’acquisition d’ERP comme plutôt insatisfaisants !
(Etude Syntec informatique)


Les principales raisons de cette importante insatisfaction sont les suivantes (elles
peuvent se cumuler) :


           •   Des besoins, des attentes ou des objectifs mal définis (18%)


           •   Le déficit d’implication du management adéquat (11%)


           •   Des projets mal préparés ou mal conduits (8%)


           •   Des fonctionnalités inadaptées, sur ou sous dimensionnées (16%)


           •   Des utilisateurs insuffisamment associés au projet (9%)


           •   Des engagements mal définis, partiellement ou pas du tout respectés par
               les fournisseurs (fonctionnalités absentes…) (13%)


           •   Des ressources humaines et/ou budgétaires qualitativement et/ou
               quantitativement insuffisantes (12%)


           •   Des technologies manquant de fiabilité ou difficiles à maîtriser (10%)


           •   La dimension stratégique du projet insuffisamment qualifiée et perçue
               (4%)


           •   …




Philippe Norigeon                                                                   page 82
PGI, ERP : MASTER CCA




   •    Gérer un projet E R P c’est :


           •    Analyser l’existant, exprimer les besoins, définir les objectifs


           •    Définir et piloter les phases projet


           •    Maîtriser la mise en oeuvre


           •    Organiser l’exploitation




Les     phases      d'un    projet       d'implémentation   d'un     ERP       et    la
       méthodologie :


Un projet d’implémentation ERP est découpé en phases et chacune de ces phases fait
appel à des compétences spécifiques :



   1ère Phase : Analyse Stratégique :


   2ème Phase : Organisation du projet


   3ème Phase : Développement de la solution


   4ème Phase : Test de la solution


   5ème Phase : Mise en production




Philippe Norigeon                                                             page 83
PGI, ERP : MASTER CCA




       •   La démarche de conseil : (3 approches)

L’assistance organisationnelle et opérationnelle métier (MOA) s’effectue tout au
      long du projet, du choix du progiciel jusqu’à sa mise en œuvre et son
      amélioration continue :

     • En Amont d'un projet d'implémentation ERP: conseil sur les processus.
     • Projet d’Accompagnement en parallèle de l'implémentation d'un ERP:
       organisation, décisions opérationnelles, qualification des formations.
     • En Aval de l'implémentation d'un ERP: audits organisationnels pour une utilisation
       optimale de l'outil mis en place, accompagnement en amélioration continue de
       productivité.



     Les critères de réussite de l'audit (voir la partie audit):


       •   Comprendre le contexte,
       •   Comprendre le mode opératoire utilisé,
       •   Être force de proposition,
       •   Respecter les spécificités de l'entreprise.




Philippe Norigeon                                                                 page 84
PGI, ERP : MASTER CCA




A) Approche en AMONT orientant le choix d’un Progiciel

L’objectif de cette approche est, au travers d’un audit opérationnel et organisationnel, de
permettre une analyse de l’existant tout en effectuant une mise en adéquation avec les
processus d’un PGI.




Elle se décompose de la manière suivante :


• Choix des processus cibles :


         •    Prise en compte des écarts existants
         •    Identification et accord sur la “meilleure pratique”
         •    Mise en évidence des particularités résiduelles incontournables
         •    Schéma détaillé des processus retenus et des variantes conservées




• En parallèle et pour chaque processus cible :

         •    Etude “budgétaire” : chiffrer le coût de mise en œuvre du processus
         •    Phasage : identifier les priorités et les possibilités de lotissement (étaler la
              charge, les coûts)
         •    Assistance à Conduite du Changement : identifier les impacts prévisibles liés
              aux processus cibles
         •    KPI : accompagner chaque processus de ses facteurs caractéristiques de
              mesure de performance et les gains attendus



• Optimiser les coûts projet/production :

            Fournir aux intégrateurs la liste des processus cibles pour révision des offres
             d’intégration
            Identifier les possibilités de “lotissement” : décaler les éléments non critiques
             afin de réduire la première enveloppe du projet




Philippe Norigeon                                                                    page 85
PGI, ERP : MASTER CCA




 En conclusion,


 La définition des processus cibles doit répondre aux objectifs du client:


     •       Optimiser les délais.
     •       Harmoniser les processus cibles
     •       Présenter une opportunité de révision des budgets d’intégration



Ignorer les bonnes pratiques d’un PGI alourdit la démarche de choix :


              •   Les processus sont susceptibles d’être révisés en fonction des possibilités
              de l’outil (déstabiliser les décisions) et des contraintes d’intégration.
              •   Une nouvelle phase d’analyse des processus sera requise pour adéquation
              à l’outil.



L’avantage d’une approche “intégrateur” dans la définition de vos processus
         cibles est multiple :


         •    Expérience des projets PGI (intégration des processus et définition des bonnes
              pratiques)
         •    Capacité à cibler la couverture “outil” applicable aux processus métier
         •    L’approche peut être basée sur des solutions métiers existantes.




Philippe Norigeon                                                                         page 86
PGI, ERP : MASTER CCA




B ) Approche en ASSISTANCE à Maîtrise d’Ouvrage (AMOA)

L’objectif de cette approche est de permettre à un client qui implémente un PGI de
mettre en adéquation ses objectifs stratégiques et organisationnels avec ses processus
cibles validés dans l’outil, permettant ainsi une convergence entre les fonctions de
l’entreprise et les processus de l’outil.




Assister la MOA du client (interne ou externe) avec pour
       principales activités :


• La communication :


   •   Participation à la construction du plan de communication.
   •   Participation à la préparation des communications de fin de phase.


• L’organisation :


   •   Participation à la validation des processus cibles en adéquation avec la solution
       dans le respect des bonnes pratiques.
   •   Identification des impacts organisationnels tout au long du projet et leur remontée
       au comité de conduite du changement.
   •   Proposition des solutions nécessaires pour adapter l'organisation existante au
       mode de fonctionnement induit par la solution proposée.
   •   Participation à la formalisation des fiches fonction cibles.




• La formation métier et utilisateurs finaux :

   •   Elaboration du plan de formation métier si nécessaire en fonction d’une
        réorganisation ou d’une nouvelle fonction.
   •   Assistance à la mise en place des formations utilisateurs finaux.


• La gestion du projet :

   •   Validation de la stratégie projet avec les directeurs de projets internes et
       externes.


• Mise à disposition d’outils de suivi performants et simples.




Philippe Norigeon                                                                 page 87
PGI, ERP : MASTER CCA




C ) Approche en AVAL

L’objectif de cette approche est, au travers d’un audit organisationnel, de permettre une
utilisation optimale de l’outil mis en place et un accompagnement en amélioration
continue de productivité (qualifier les évolutions les plus stratégiques).

         • Utilisation optimale de l’ERP.


         • Procédures utilisateurs et réorganisations (des postes/ services/
           départements), modélisation de nouveaux processus.


         • Gestion des évolutions : nouvelles fonctionnalités, nouveaux flux métier.


         • Reporting amélioré pour simplifier la gestion courante.


         • Communication (inter-services) pour alléger les flux documentaires ou les
            Ressaisies.


         • Redéfinition de certains rôles en terme de tâches affectées et réorganisation si
           Nécessaire.




Philippe Norigeon                                                                   page 88
PGI, ERP : MASTER CCA


5.1) Analyse Stratégique de l’Entreprise



La démarche :




       « La solution accompagne la stratégie et non l'inverse ».




Philippe Norigeon                                                page 89
PGI, ERP : MASTER CCA


Analyse stratégique:

            •             Risques / Opportunités

            •             Forces / Faiblesses

            •             Comprendre l’impact des problèmes actuels sur les
            résultats

            •             Fixer les objectifs d’amélioration des performances par
            rapport à
                la mise en œuvre de l’ E R P


5.1.1 ) ANALYSE RISQUES / OPPORTUNITES :

C’est une analyse de l’environnement de l’entreprise afin d’une part, de tenter de déceler
les risques potentiels qui pourraient conduire à une baisse des performances, des
résultats, à une croissance de la concurrence et, d’autre part, de capter les opportunités
de développement, les évolutions technologiques qui permettraient à l’entreprise de
construire ou renforcer son avantage concurrentiel.



5.1.2 ) ANALYSE FORCES / FAIBLESSES :

Cette analyse interne doit conduire à identifier les forces et les faiblesses de
l’organisation, définir les actions à mener afin d’éviter les risques et saisir les
opportunités identifiés dans l’analyse externe précédente.
L’ERP doit être vu alors comme le levier essentiel de l’amélioration des performances
décidée dans l’analyse stratégique.
La cohérence entre les objectifs stratégiques de l’entreprise et le choix ERP est non
seulement une garantie de réussite du projet de mise en œuvre du système
d’information mais également la manifestation du sens qui relie la stratégie et le projet
ERP.
Ce sens est un élément essentiel de la communication entre la direction, l’équipe projet
et tous les acteurs de l’entreprise sur les raisons du projet ERP.
Il est une source de motivation indispensable dans le management de projet d’entreprise
complexe.


Cette analyse permet de définir les orientations stratégiques de l’entreprise:


   •    Domination par les coûts
   •    Spécialisation
   •    Différentiation




Philippe Norigeon                                                                  page 90
PGI, ERP : MASTER CCA


    •      Internationalisation
    •      Croissance (interne, externe…)
    •      …
5.1.3) Objectifs stratégiques


Les objectifs stratégiques de l’entreprise résultent du plan d’actions défini à partir des
risques à éviter, des opportunités à saisir, des forces à développer et des faiblesses à
réduire.
Ils opérationnalisent la stratégie en précisant les domaines d’activité où l’ERP apportera
une valeur ajoutée, une amélioration des performances.



Productivité – la simplification des processus métiers peut permettre aux employés
d'être plus efficaces et plus rapides.


 Coût de main-d'œuvre – l'automatisation de certaines applications peut réduire le
nombre de personnes nécessaires pour supporter l’entreprise.


 Performance financière – une création de rapports plus précis peut accélérer
l'acquisition de comptes clients ou donner un aperçu plus précis du bilan à court terme et
à long terme.


 Gestion des stocks – une surveillance plus étroite des stocks peut accélérer leur
rotation et réduire le budget consacré aux produits difficiles à vendre.


 Tarification – une génération de rapports financiers en temps réel peut fournir un
aperçu plus précis des coûts globaux et aider à améliorer les marges sur les produits ou
services.


Revenu par client – la gestion de la relation client pour identifier les besoins des
clients, permet d’accroître le revenu par client ou réduire le taux de renouvellement des
clients.


Maintenance et support technologiques – possibilité de consacrer moins d'argent à
la maintenance de systèmes hérités obsolètes, améliorant ainsi les résultats.


 Amélioration des processus – possibilité d'éliminer certains coûts par le biais de
l'automatisation. Par exemple, la facturation électronique peut réduire le volume de
factures sur papier, les coûts de publipostage et même certains frais de dépôt bancaires.




Philippe Norigeon                                                                     page 91
PGI, ERP : MASTER CCA


Agilité de l’entreprise => L’ E R P apporte un avantage concurrentiel
décisif




Philippe Norigeon                                                page 92
PGI, ERP : MASTER CCA


5.2) Organisation du projet


       5.2.1) Objectifs Projet

   Les objectifs du projet résultent de la démarche stratégique et sont la
   traduction des objectifs stratégiques de l’entreprise en termes de système
   d’information; ils doivent répondre aux besoins des utilisateurs.
   Ils doivent être clairs et compris de tous, cohérents et ne pas générer des
   antagonismes entre les fonctions de l’entreprise.
   L’adhésion authentique des acteurs de l’organisation à ces objectifs est un facteur clé
   du succès du projet.
   La motivation qui en résulte est une garantie contre les comportements d’inertie, les
   stratégies individuelles qui pourraient s’opposer à la dynamique de changement de
   l’entreprise.

   •   Réduction des stocks, des ruptures, des écarts
   •   Réduction des temps cycle de production
   •   Pas de saisies multiples (clients, fournisseurs, produits…)
   •   Unicité et cohérence de l’information, des indicateurs (base de données unique)
   •   Information en temps réel, homogène et cohérente
   •   Meilleure réponse au client, revenu par client
   •   Suivi des affaires, meilleur revenu par collaborateur
   •   Flexibilité de l’organisation (intra et inter sociétés)
   •   Communication entre les fonctions, les entités, les partenaires, de l’entreprise
   •   Environnement de travail identique pour tous
   •   Multi langues, multi devises
   •   Visibilité des marges
   •   Economie administrative
   •   Encaissements plus efficaces
   •   …



       5.2.2) Périmètre du projet

       Le périmètre du projet doit préciser quelles fonctions de l’entreprise sont
       concernées par la mise en œuvre de l’ERP; quel niveau et quels départements de
       l’entreprise seront impactés par la solution.
       La définition du périmètre va permettre de construire l’équipe projet, de cadrer les
       besoins      des   utilisateurs,   de   préciser   le   budget   prévisionnel,   choisir   les
       fonctionnalités à implémenter, circonscrire les solutions à mettre en œuvre...
       Le périmètre sert de référence au moment des choix tactiques, opérationnels et
       des arbitrages à effectuer durant le projet.
       Un périmètre précis réduit les dangers de la versatilité des besoins exprimés par
       la maîtrise d’ouvrage.




Philippe Norigeon                                                                         page 93
PGI, ERP : MASTER CCA


       5.2.3) Stratégie projet


La stratégie projet doit permettre d’atteindre les objectifs fixés répondant aux besoins
des utilisateurs dans le périmètre défini.
Elle doit définir les axes de pilotage et de management du projet en tenant compte de
quelques règles importantes.


             •   Rôles et missions (Entreprise, éditeur, consultants)

             •   Sécurité

             •   Indépendance

             •   Un domaine fonctionnel à la fois, plusieurs domaines, solution complète


             •   Stratégie d’implémentation (bing bang, incrémentale…) et de « post
                 implémentation ».

             •   Budget…



 * Connaître son organisation
Comme nous l’avons vu, la solution accompagne la stratégie et non l'inverse. Une
phase de définition des objectifs en fonction de la stratégie de l'entreprise est le premier
pas. En exemples nous avons cité, le besoin de flexibilité de l'entreprise dans un contexte
de concurrence accrue, ou son développement à l'international….
Le soutien de la direction générale est nécessaire à la bonne conduite du projet; il
est recommandé qu'une équipe de pilotage constituée de plusieurs dirigeants le
supervise.
Des responsables opérationnels motivés et disponibles doivent aussi participer à
l'équipe ou aux équipes du projet. Ils seront aptes à faire le lien avec les utilisateurs
finaux et leur restituer les informations relatives au projet de façon claire.
Les attentes de ceux-ci devront d'ailleurs être au coeur du choix de l'outil, afin
qu'ils puissent par la suite s'approprier la solution.




  * Peaufiner son cahier des charges

La description des processus de gestion qui ont cours et leur analyse détaillée, est
une étape indispensable. Elle conduit à un schéma de l'ensemble des flux, à partir duquel
seront mis en exergue les processus les plus importants, dont la transformation est
nécessaire. Rappelons que l'ERP, malgré son enrichissement par les éditeurs, n'est pas
appelé à couvrir tous les métiers de l'entreprise.




Philippe Norigeon                                                                    page 94
PGI, ERP : MASTER CCA


L'étape suivante consiste à rédiger un cahier des charges suffisamment détaillé.
De plus en plus d'entreprises, même petites ou moyennes, n'hésitent pas à recourir à un
consultant extérieur. Il faut arbitrer dans le budget entre le coût du conseil et celui de
l'intégration. Même si le budget global du projet est souvent revu (à la hausse...) à
l'issue de la consultation, il faut bien évaluer le coût total de possession (Total Cost of
Ownership, TCO) intégrant coûts directs et indirects, y compris la maintenance de la
solution.



   •   Se donner le temps et les moyens

Les critères de sélection du progiciel de gestion sont variables selon les entreprises,
pondérés par les objectifs stratégiques : périmètre fonctionnel, durée de l'intégration, du
déploiement, facilité de l'intégration de l'ERP aux outils de l'entreprise mais aussi de son
environnement (communication avec les clients et fournisseurs)...

Un projet réussi demande du temps et des moyens, tant financiers qu'humains, à ne pas
sous-estimer.
Ne pas oublier le constat de l’étude du Syntec informatique qui avait démontré que
62,5 %      des   entreprises   ou   des   établissements        considèrent    leurs    projets    de
renouvellement ou d’acquisition d’ERP comme plutôt insatisfaisants.




  Les utilisateurs de PGI enfermés dans un cycle continuel de
         dépenses

Une étude effectuée auprès de 870 managers commerciaux et informatiques met en
       évidence     les   frustrations   engendrées   par   le    manque       de   flexibilité   post-
       implémentation des solutions ERP.


Un sondage réalisé auprès de 870 managers commerciaux et informatiques dans 83 pays
conclut que 70% des personnes interrogées se sentent enfermées dans un cercle infernal
de dépenses pour leur ERP. Ce sondage commandé par Agresso et entrepris par TEC
(Technology Evaluation Centers, Inc.), montre que la vaste majorité des entreprises
utilisatrices d'ERP engage des dépenses sans fin pour mettre à jour ses applications et
s'adapter à des besoins changeants.
L'étude révèle une insatisfaction générale avec les ERP partout dans le monde : 33 %
des managers interrogés affirment que leur fournisseur de PGI ne leur fournit pas les
outils nécessaires pour mener à bien leurs missions. Ce chiffre est en corrélation avec les
72,5% d'interrogés qui indiquent que leur entreprise a investi continuellement dans des
améliorations, des mises à jour et des applications complémentaires pour garantir la
bonne performance de leur système d'ERP.




Philippe Norigeon                                                                            page 95
PGI, ERP : MASTER CCA


Ces chiffres indiquent clairement la tendance des fournisseurs d'ERP à se concentrer
avant tout sur une flexibilité pré-implémentation, laissant aux entreprises le soin
d'engager des dépenses supplémentaires croissantes pour faire évoluer leur système
d'ERP et compenser le manque d'agilité post-implémentation.
Parmi les résultats du sondage, 31,1% des personnes interrogées sont déçues de
l'incapacité de leur système à s'adapter aux besoins changeants de l'entreprise. Ce sont
les utilisateurs qui s'adaptent à leur solution plutôt que leur solution qui s'adapte à eux.
29,9% ont répondu que la difficulté perçue pour mettre en oeuvre des changements au
sein de la solution a empêché ou retardé la mise en oeuvre de stratégies qui auraient eu
un impact positif sur l'entreprise.
“La frustration grandissante des managers liée aux ERP indique que les systèmes
traditionnels d'ERP ne sont pas adaptés aux entreprises qui vivent dans le changement
(Business Living In Change. “Les organismes opérants dans un environnement
relativement stable peuvent s'accommoder de systèmes ERP traditionnels. En revanche,
les entreprises dont la croissance est rapide, et qui doivent s'adapter à de nouvelles
législations et de nouveaux “business models” ont besoin d'une application ERP conçue
pour faciliter des changements après implémentation”.


La stratégie projet doit donc intégrer cet impératif de flexibilité post-implémentation
notamment dans l’organisation de l’exploitation de la solution ERP et dans les processus
de contrôle et d’amélioration continue du couple organisation / Système d’Information.




Philippe Norigeon                                                                  page 96
PGI, ERP : MASTER CCA


5.2.4) Organisation et management projet




   •   Le Sponsor :

Il témoigne de l’importance du projet ERP et du niveau d’engagement de l’entreprise.
Au delà de la responsabilité de l’investissement, il est le leader de l’action collective.


   •   Le Comité de pilotage :

Le comité de pilotage est l’instance représentative des propriétaires du système et de
l’organisation, la « maîtrise d’ouvrage »


           •   Il   prend   les   décisions   stratégiques,   organisationnelles,    financières,
               budgétaires, fonctionnelles liées au Système d’Information.


           •   Il fixe les objectifs et le périmètre du projet.


           •   Il valide l’organisation projet et contrôle les résultats.


           •   Il est responsable des relations entre le projet et l’entreprise en termes de
               communication,      formation,    changements,      donc     des     performances
               conjointes de l’ERP et de l’organisation.




Philippe Norigeon                                                                       page 97
PGI, ERP : MASTER CCA


           •   Il décide du « Quoi faire ? »
       •   L’Equipe projet :


L’équipe Projet est la « maîtrise d’œuvre »
Elle décide du « Comment faire ? »


           •   Propose une équipe projet au comité de pilotage


           •   Choix des outils, des méthodes, de l’organisation du travail


Elle fait le choix des membres par domaine fonctionnel, spécialistes et des utilisateurs
clés (en fonction des processus, des modules à mettre en œuvre dans l’entreprise)


           •   Partenaires
           •    Finance / Comptabilité
           •    Ressources humaines
           •    Produits
           •    Tableaux de bord
           •    CRM & SRM
           •    Contrôle d’inventaire
           •    Gestion des achats
           •    Gestion de production
           •    Gestion des ventes
           •    Administration




5.2.5) Les Acteurs: Entreprise, Editeur, Intégrateur, Consultants

   •   L’entreprise


L’entreprise, en tant que Maître d’ouvrage, a un rôle fondamental dans l’expression des
besoins, la définition de la stratégie, des objectifs, dans le choix du progiciel, la
préparation et le pilotage du projet et surtout dans la conduite du changement nécessaire
à la construction d’une organisation intégrée performante.




   •   L’Editeur de l’ E R P

Après la décision d’implémenter un PGI, le choix de l’éditeur (fournisseur de la solution
progiciel) est crucial pour l’avenir de l’entreprise.
Nous l’avons déjà indiqué, le destin de l’entreprise se lie à celui de son fournisseur d’où
l’importance d’une analyse stratégique de la personnalité de cet acteur majeur.




Philippe Norigeon                                                                   page 98
PGI, ERP : MASTER CCA


Il peut accompagner l’entreprise cliente dans la connaissance de l’outil mais aussi dans
les phases d’évolution ou de maintenance du progiciel.


     •      L’Intégrateur


Le rôle de l'intégrateur est d'assurer la mise en œuvre globale du projet. Maître d'œuvre,
il a pour mission de définir le périmètre global et les objectifs du projet ; d'en établir les
composantes (sous-projets) et leur articulation (projet de changement, projet ERP, projet
d'infrastructure, projets complémentaires); de proposer des méthodologies de mise en
place (étapes, planning, budget, équipes, assurance-qualité); de détailler le champ de
ses prestations techniques (paramétrage, personnalisation, réalisation de spécifique,
formation des utilisateurs...



 Le Consultant ERP

Le consultant conseille les clients dans le choix d’un ERP au cours d’une phase d’analyse
et d’audit des processus de gestion de l’entreprise puis d’aider le client lors de :


              •      Adaptation des processus à l’ERP retenu (on parle de refonte des processus
                     ou réingeniering).
              •      Rédaction des cahiers des charges fonctionnels préalables au paramétrage
                     de l’ERP.
              •      Rédaction d’un dossier de paramétrage et réalisation du paramétrage de
                     l’ERP.
              •      Préparation des recettes applicatives (= phases de tests pour valider les
                     paramétrages).
              •      Réalisation et validation des recettes…



Dans le cadre d’une démarche qualité, le consultant ERP réalisant le paramétrage n’est
pas le même que celui qui réalise les recettes (tests informatiques). Cela permet de
limiter les risques d’erreur.
On       distingue     alors     les   consultants   fonctionnels   et   les   consultants   techniques.
En théorie, les consultants techniques s’occupent des développements spécifiques et
des paramétrages, ils rédigent un dossier de paramétrage pour documenter leur travail.
Dans le cas de SAP, les consultants techniques maîtrisent le langage de programmation
propriétaire         de   SAP,         l’ABAP   (Advanced   Business      Application   Programming).
On parle aussi parfois de consultant technique applicatif (Abappeur) et consultant
technique «système de base » qui installe, qui gère le paysage de transport, les
optimisations et l'application des notes, des patches SAP.




Philippe Norigeon                                                                              page 99
PGI, ERP : MASTER CCA


      5.2.6) Planning projet


Entreprises
                                 82 %
      300
                                     286
                                     286
      250

                           231
                           231                 224
      200                                      224


      150


      100
                    94
                    94                                    91
                                                          91
                                                                    6
                                                                    6
        50                                                          9
                                                                    9                Durée Projet
                                                                            2
                                                                            2
         0                                                                  3
                                                                            3
                  1-3      4-6       7-9      10-12      13-15     16-18   > 24        mois




      La majorité des projets d’implémentation d’un ERP durent entre 4 et 12 mois.
      L’objectif majeur, pour une PME / PMI est de réduire cette durée entre 1 et 3 mois
      compte tenu du coût important des journées de conseil, de formation et de projet.
      Cette réduction de la durée doit être le résultat d’une préparation et d’une gestion de
      projet efficace et ne doit pas se réaliser au détriment de la qualité du projet ou par de
      fausses économies réalisées en éliminant des étapes de la mise en œuvre de l’ERP.


      La réduction de la durée projet ne doit pas aboutir à une augmentation de la durée de
      mise au point de l’exploitation de l’ERP (après la mise en service) car les coûts de non
      qualité et les risques pour l’entreprise, sont très nettement supérieurs à ce stade des
      opérations.
      Partons du principe simple : un investissement lors de la préparation de la mise en
      œuvre de l’ERP, en conseil, formation, test, évite une         dépense curative 10 fois
      supérieure après la mise route de l’ERP dans l’entreprise.




      Philippe Norigeon                                                                page 100
PGI, ERP : MASTER CCA


5.2.7) Suivi budget projet



L’économie du système d’information

Comme le SI concerne tous les métiers de l’entreprise, il est normal que celle-ci lui
consacre un certain niveau de ressources. Mais des progrès restent à faire pour maîtriser
les dépenses. Ce n’est pas facile : le coût des unités d’œuvre baisse, les architectures
évoluent, la pérennité des solutions et fournisseurs est problématique, les directions
générales sont bousculées par des phénomènes de mode au détriment des maturations
nécessaires (après avoir longtemps freiné l’utilisation de l’Internet, elles se sont au début
2000 ruées vers l’e-business.)

Il faut compléter la notion de coût dans le domaine des systèmes d’information.
Le coût du SI comporte non seulement les dépenses informatiques mais aussi celles de la
maîtrise d’ouvrage qui sont moins bien connues: temps interne et assistance consacrés
aux recueils d’expertise, spécifications, validations, recettes ; au déploiement, à
l’organisation, la formation des utilisateurs, l’animation, l’administration des processus
etc. Si l’attention se focalise sur les projets, épisodes héroïques, on examine de moins
près les coûts de maintenance et d’exploitation qu’ils induiront.

L’entreprise doit connaître la fonction de coût de son SI pour décider en connaissance de
cause. A partir de cette connaissance lucide, elle pourra appliquer des règles simples :
réaliser par palier, sous une stricte contrainte de budget et de délai, cela aide à obtenir
un SI sobre. Il faut aussi savoir tirer parti des nouvelles technologies : on aurait tort de
dépenser des millions d’Euros pour faire sur « grande informatique » des choses qui
coûtent quelques dizaines de milliers d’Euros avec l’Intranet.

Enfin, s’il est difficile d’évaluer la rentabilité du SI, c’est parce qu’il est devenu impossible
d’imaginer une entreprise sans SI : elle disparaîtrait !
Toutefois cette rentabilité ne peut se manifester que si l’entreprise sait éviter les
gaspillages. Elle doit connaître ses coûts afin d'obtenir le maximum d’efficacité pour
l’effort consenti. Puis elle doit choisir le niveau raisonnable de son informatisation qui se
mesure en évaluant le coût annuel complet du SI par salarié.




Philippe Norigeon                                                                      page 101
PGI, ERP : MASTER CCA


5.3) Développement de la solution, Paramétrage



       5.3.1) Analyse des Processus de l’entreprise

Identifier les processus clés de l’entreprise:


           •    Finance, comptabilité
           •    Flux matière, stocks
           •    Achats
           •    Production
           •    Ventes



Identifier les informations (entrantes et sortantes); les conditions d’une action et les
différentes actions du processus.




Philippe Norigeon                                                                   page 102
PGI, ERP : MASTER CCA


   5.3.2) Structure de la société



   La société représente l’organisation de l’entreprise dans le système d’information.
   Sa configuration permettra de définir les domaines d’activité (achat, vente…), les
   périmètres analytiques, la portée des données de base et du paramétrage (exemple
   définir des prix au niveau de l’entreprise ou d’un département), de construire et gérer
   les autorisations d’accès des utilisateurs en fonction de leur place dans l’organisation,
   de fixer les règles des processus comptables et financiers…




Philippe Norigeon                                                                  page 103
PGI, ERP : MASTER CCA


   5.3.3) Données globales: Modèles (produits, partenaires …)

   Les données globales ou données de base définissent, dans le système d’information,
   tous   les   éléments   nécessaires   à   l’activité   de   l’entreprise   (produits,    clients,
   fournisseurs, le personnel, les postes de travail…).
   Elles dématérialisent ces éléments physiques de l’organisation.
   Ces données sont uniques et communes à toutes les fonctions et processus de
   l’entreprise.




Philippe Norigeon                                                                          page 104
PGI, ERP : MASTER CCA


   5.3.4) Processus clés, Domaines Fonctionnels

       Dans l’ERP, l’entreprise est organisée en processus clés et domaines fonctionnels.
       Cette organisation orientée processus (BPM : Business Process Management)
       donne de la cohérence et permet de construire le système d’information sur des
       modèles correspondants au déroulement réel des activités de l’entreprise.
       Cette approche processus nécessite souvent une réorganisation de l’entreprise
       classique lors de l’implémentation d’un ERP.



       5.3.4.1) Les Données de Base:


               •      Les partenaires (clients, fournisseurs…)
               •      Les produits (produits, matières, marchandises)
               •      Les nomenclatures
               •      Les gammes
               •      Les ressources (machines, personnel)




       5.3.4.2) Les prévisions et le calcul de besoins


           •   Le plan industriel et commercial.
           •   Le plan directeur de production.
           •   La planification des besoins en matières et en composants.
           •   La planification des charges.
           •   La planification des ressources.




       5.3.4.3) Les achats et les approvisionnements


           •   Les fournisseurs
           •   Les marchés
           •   Le couple article / fournisseurs
           •   Les commandes
           •   Les réceptions
           •   La sous-traitance
           •   La facturation
           •   …




Philippe Norigeon                                                                  page 105
PGI, ERP : MASTER CCA


       5.3.4.4) La gestion des stocks et les flux matière


           •   La définition des magasins et des flux.
               •    Magasins îlots et leur flux.
               •    La sous traitance et son flux.
               •    Les encours et flux inter-îlots.


           •   La gestion des transactions de stocks.
           •   La méthode d'inventaire.
           •   La gestion des emplacements.
           •   L'inspection d'entrée.




       5.3.4.5) La gestion de production


           •   Lancement, avancement.
           •   Les déclarations de production.
           •   La collecte des données d'atelier.
               •    quantitatives.
               •    qualitatives.


           •   La gestion court terme des charges.
           •   La valorisation des encours.
           •   La gestion des stocks produits finis et de la demande client.
           •   La gestion des produits retour.
           •   La gestion de la sous-traitance.




         5.3.4.6) Les ventes et la distribution


           •   Gestion des commandes clients.
               •    Les produits.
               •    Les services.


           •   Gestion du magasin produits finis.
           •   Les expéditions et les transports.
           •   La facturation clients.
           •   les statistiques des ventes.
           •   le suivi des retours clients.




Philippe Norigeon                                                                  page 106
PGI, ERP : MASTER CCA




       5.3.4.7) Les coûts


           •   Valorisation des stocks
           •   Valorisation des en cours atelier
           •   Coûts standards
           •   Coûts réels
           •   Identification des collecteurs de coûts
           •   Reporting usine.




       5.3.4.8) Finances


           •   Comptabilité fournisseurs.
           •   Comptabilité générale.
           •   Gestion des investissements.
           •   Ecritures comptables.
           •   Les immobilisations.
           •   Le suivi économique des projets.
           •   La trésorerie




Philippe Norigeon                                                   page 107
PGI, ERP : MASTER CCA


5.4) Test de la solution


Phase de tests « Recette informatique »
Une fois le(s) cahier(s) des charges fonctionnel(s) terminé(s) et validé(s), on entre dans
une phase de préparation des recettes informatiques. Une matrice des fonctions est alors
préparée.
Il s’agit de présenter dans un tableau les grands processus impactés par le progiciel.
Pour chaque fonction, des cas de tests sont préparés.
Pour chaque cas de test, des jeux d’essai ou jeux de données sont conçus.
Il s’agit de tester le fonctionnement correct de tous les processus de gestion de
l’entreprise. Pour ne pas en oublier, une méthode possible consiste à utiliser une matrice
des fonctions qui liste toutes les grandes fonctions du progiciel liées à des processus de
gestion. A chaque fonction, il faut faire correspondre des cas de tests et à chaque cas de
tests des jeux de données.

Il s’agit par exemple de tester dans le cas d'un contexte comptable (mais cette liste n'a
pas pour vocation d'être exhaustive et dépend bien entendu du secteur d’activité et de
l’entreprise …)

   •     plusieurs cas de factures, des factures avec remise et sans remise
   •     plusieurs cas de saisie manuelle d’écritures comptables, des OD (Opérations
         Diverses), des régularisations d’inventaire, des avoirs.
   •     des processus ponctuels (clôture comptable)


Des logiciels existent pour gérer les cas de tests et assurer un suivi et un pilotage de la
phase de recette. (exemple, Bugzilla)




Cette étape permet une configuration itérative du                   système grâce aux
corrections et améliorations continues liées aux résultats des tests:



         5.4.1) Fonctionnels

Les tests fonctionnels doivent couvrir toutes les fonctions des processus configurés dans
l’ERP.
Ils sont réalisés, sous la responsabilité des responsables fonctionnels, par les utilisateurs
clés choisis lors de l’organisation du projet.
Ces utilisateurs valident la conformité du fonctionnement de l’ERP par rapport aux
spécifications définies au début du projet.
Ils contrôlent la qualité du paramétrage.




Philippe Norigeon                                                                   page 108
PGI, ERP : MASTER CCA


  Domaines fonctionnels :


       Finance / Comptabilité

                    •   Facturation
                    •   Saisie écritures journaux
                    •   Mouvements journaux
                    •   Mouvements comptes
                    •   Mouvements bancaires
                    •   Réconciliation



       Produits

                    •   Politique prix




       Gestion inventaire (Stocks)

                    •   Livraison marchandises
                    •   Réception produits
                    •   Mouvements internes
                    •   Ordre de livraison



       Gestion des achats

                    •   Ordre d'achat
                    •   Facture fournisseur



       Gestion de production

                    •   Ordre de fabrication
                    •   Ordre d'approvisionnement



       Gestion des ventes

                    •   Commande client
                    •   Facture client
               •    Livraison marchandises




Philippe Norigeon                                              page 109
PGI, ERP : MASTER CCA




        5.4.2) d’Intégration

Dans un contexte où l’ERP s’intègre dans un paysage contenant d’autres applications; il
est important de tester la capacité de communication de l’ERP avec ces applications tiers.
Ces tests valident la qualité des données échangées mais également la performance du
système global.



        5.4.3) des Rapports

Les rapports demandés par les utilisateurs doivent être testés et validés par eux.
De manière générale, les tests doivent couvrir tous les domaines fonctionnels
implémentés dans l’ERP.
Pour cela toutes les fonctions et tous les processus doivent être couverts par les jeux de
test.
Lors du test d’intégration, contrôler les mouvements et les documents générés par
l’exécution complet du processus : commande client, ordre de production, commande
d’achat et mouvements comptables et financiers associés donne déjà un taux de
couverture proche de 80% de test des fonctionnalités de l’ERP.




        5.4.4) Les Interfaces

Décrire les interfaces consiste à expliquer la correspondance entre les données du
Système d'Information existant et celles du SI cible (l’ERP à implémenter). Par exemple,
la champs nommé « N° de commande » du SI existant sur 8 caractères numériques
devient le champs « PO number » dans l’ERP cible sur 9 caractères alpha-numériques.
La description des interfaces est incluse dans le dossier de conception détaillé.
Lors de la bascule d’un logiciel maison vers un ERP ou d’un ERP vers un autre ERP, des
correspondances entre champs ( zones de données)
doivent être trouvées. On parle aussi parfois de « mapping des données » ou bien encore
de « transcodification » des données.
La définition   des interfaces va     permettre   aux développeurs/paramétreurs       d’être
opérationnels rapidement. Ils sauront exactement le type de données et le format des
données à traiter ainsi que leur correspondance entre l’ancien et le nouveau système.


Afin de donner tous les éléments aux développeurs/paramétreurs, le dossier des
interfaces devra donner un maximum de détails sur les données existantes et cible, leur
format (numérique, nombre de caractères), le nom des champs (zones de données) et
les résultats attendus.




Philippe Norigeon                                                                   page 110
PGI, ERP : MASTER CCA


Si l’entreprise a décidé de mettre en place un seul module dans un premier temps, les
interfaces provisoires entre les SI existants et cibles doivent être décrites précisément et
le planning de bascule clairement établi.
5.5) Mise en production de la solution


   5.5.1) Conduite du changement

L’expérience nous a montré que la majorité des problèmes rencontrés dans les projets
d’implémentation d’un ERP étaient organisationnels et non techniques.
Rappelons le constat suivant : une même solution ERP peut être une pleine réussite dans
une entreprise et un échec total dans une autre.
Les facteurs clés de réussite sont les compétences des utilisateurs donc la formation mais
également leur capacité à s’adapter au changement, leur motivation à s’approprier le
nouveau système d’information.
Un projet ERP est très politique prenant en considération des éléments souvent plus
d’ordre psychosociologique que technologique.
La qualité de la formation et de la communication conditionne donc la réussite du projet.



   5.5.2) La Communication

La communication doit véhiculer du « sens » tout au long du projet.
Elle est à double sens entre la direction, l’équipe projet et les utilisateurs.
Elle doit apporter une vision claire de l’entreprise, de ses objectifs et répondre à des
interrogations, des peurs, des doutes :



   5.5.3) Formation utilisateurs

Il est important d’assurer la capitalisation et le transfert des connaissances.
La formation aura, bien entendu, était préparée et expliquée par les actions de
communication qui auront ponctuées toutes les phases du projet de mise en œuvre de
l’ERP.


La formation des utilisateurs couvre souvent trois domaines :


               •    Le domaine technique :


Formation à l’utilisation des outils informatiques.


               •    La formation métier :




Philippe Norigeon                                                                     page 111
PGI, ERP : MASTER CCA


Le but est de former les utilisateurs aux évolutions de leur métier liées à la mise en
œuvre du nouveau système d’information.


               •    La formation ERP


   Il est nécessaire de former les utilisateurs à la connaissance de l’ERP ( rôle,
   caractéristique, impact sur l’organisation et le métier…) mais également à l’utilisation
   de cet outil dans le cadre de son travail.
   La formation peut être réalisée par les « utilisateurs clés » qui sont les relais
   privilégiés entre l’équipe projet et les utilisateurs finaux et seront des supports
   incontournables après le démarrage de l’ERP dans l’environnement de production.




   5.5.4) Transfert des données

   Le transfert des données réelles entre l’ancien système et le nouveau doit assurer la
   qualité de l’information dans l’ERP cible afin de garantir la performance future du
   système d’information donc de l’entreprise.
   C’est durant cette étape que l’on « nettoie » les données.



   5.5.5) Test du système intégré

   C’est la phase à l’issue de laquelle l’on va décider si le système est prêt à « basculer »
   en production.
   Les tests se font en vraie grandeur sur les données réelles de l’entreprise dans le
   système complet, image exacte de celui qui va piloter les activités de l’entreprise.
   C’est la validation ultime avant le démarrage de l’activité de l’entreprise dans son
   nouveau système d’information.


       « La bascule »

   C'est la phase ultime de mise en production de l'ERP.
   Un site pilote est souvent désigné pour servir de "cobaye". On ne fait basculer en
   effet   qu'une    entité   géographique,   qu'un   service   avec   un    nombre    restreint
   d'utilisateurs (d’utilisateurs clés, "end users"), avant de généraliser la bascule à
   l'ensemble de l'entreprise ou à l'ensemble de la fonction concernée.
   Dans le cas des grosses sociétés avec de nombreuses filiales, le site pilote retenu est
   souvent une filiale de petite taille.
   Si la recette a été bien étudiée et que tous les bugs ont bien été détectés et
   correctement corrigés, alors la bascule se passe généralement sans encombre. Mais
   c’est toujours un moment de stress intense pour les équipes du projet impliquées.
   Des vérifications sont opérées aussi bien côté MOE que MOA, leurs moyens de
   contrôle étant différents. La MOA peut alerter la MOE sur des chiffres anormaux, non




Philippe Norigeon                                                                      page 112
PGI, ERP : MASTER CCA


   conformes à leurs indicateurs habituels. La MOE peut détecter un traitement
   informatique qui a échoué (alimentation de données ayant « planté », fichier
   manquant dans un répertoire, traitement informatique en échec …).
   Dans le pire des cas, un Plan de secours correspondant le plus souvent à un retour
   vers l’ancien système est prévu.



   5.5.6) Organisation de l’exploitation

   La décision de relancer l’activité de l’entreprise ne sera prise qu’après avoir organisé
   l’exploitation du système d’information.
   Cette mission est confiée à une équipe chargée de la surveillance, la maintenance, la
   sauvegarde, l’évolution de l’ERP, dans une optique d’amélioration continue des
   performances du système d’information donc de l’entreprise.
   Ce « centre de compétences » devra également parfaire la formation des utilisateurs,
   les aider à devenir autonome dans l’utilisation de cette nouvelle technologie.
   La mission de cette équipe est transformer un projet système d’information réussi en
   réussite opérationnelle.


   La vie du système d’information est contrôlée en permanence soit au travers
   d’indicateurs soit grâce à des actions d’audit.
   L’organisation, l’exploitation et la surveillance du système d’information doivent obéir
   à des règles définies internationalement afin de garantir, au travers de la maîtrise du
   système d’information, la qualité de l’information et en particulier de l’information
   financière.




Philippe Norigeon                                                                   page 113
PGI, ERP : MASTER CCA


       6ème Partie : Evaluation des systèmes d’information



6.1) Normalisation


6.1.1) CNCC : Compagnie Nationale des Commissaires aux comptes.


Missions :
Le commissaire aux comptes a une fonction qui se décline en missions. Celles-ci reposent
sur une obligation légale, celle de garantir la fiabilité de l'information financière
et comptable produite par les entreprises.
Ce faisant, il concourt à la sécurité des relations commerciales, financières et boursières.

Transparence et sécurisation

Les missions qu'il exerce dans les entreprises, petites ou grandes et dans le secteur non-
marchand reposent sur une obligation légale :

   •    l'expression d'une opinion sur la régularité et la sincérité des comptes annuels et
        consolidés.
   •    la vérification de la sincérité et de la concordance avec les comptes annuels des
        informations financières.
   •    la prévention des difficultés de l'entreprise dans le cas de la procédure d'alerte.
   •    la révélation au Procureur de la République des faits délictueux dont il a eu
        connaissance.
   •    l'émission d'attestations.




Une obligation de moyens

Pour former son opinion sur les comptes, le commissaire aux comptes procède à un audit
en appliquant les normes d'exercice professionnel homologuées par le Garde des Sceaux,
après avis du Haut Conseil du Commissariat aux Comptes et sur proposition de la CNCC.
Celles-ci sont en harmonie avec les normes internationales.

Ses contrôles sont faits par sondages, en fonction de son évaluation des systèmes
comptables de l'entreprise. Le commissaire aux comptes a une obligation de moyens,
non de résultat. Il n'a donc pas à vérifier toutes les opérations ni à rechercher
systématiquement toutes les erreurs et irrégularités que les comptes pourraient contenir.
Son objectif est d'obtenir l'assurance raisonnable qu'aucune anomalie significative ne
figure dans les comptes.




Philippe Norigeon                                                                    page 114
PGI, ERP : MASTER CCA


Une mission permanente


La mission dite, générale, s'exerce tout au long de l'exercice et repose sur une démarche
prévoyant des contrôles précis et la faculté de pouvoir intervenir à tous moments dans le
cadre de sa mission permanente. Ainsi il peut se faire communiquer sur place toutes les
pièces qu'il estime utiles, notamment livres, documents comptables et registres des
procès verbaux.



D'autre types de missions

La plupart des entités font appel à un commissaire aux comptes pour une mission
générale de certification. Mais d'autres le font également pour attester des comptes
intermédiaires avant une demande d'emprunt, pour avoir une opinion sur des comptes
prévisionnels ou encore des certifications pour l'obtention de subventions ou avoir un
audit d'acquisition avant une éventuelle procédure de rachat. Plus de 200 000 mandats
sont exercés chaque année en France.
Le développement de l'Union européenne et la globalisation de l'économie impliquent de
plus en plus l'utilisation de règles et de références communes. Cette nécessité ainsi que
le besoin de disposer d'une information financière fiable a présidé à la création de la Loi
de Sécurité Financière de 2003. Depuis, de nouvelles réglementations comptables et
financières sont entrées en application. Les lois et les normes dans ce domaine évoluent
régulièrement.



La Loi de Sécurité Financière (LSF)

Votée en 2003, elle a modernisé le contrôle légal des comptes et pris de nouvelles
dispositions sur la transparence financière (dont l'organisation de la régulation). Par
ailleurs elle s'est intéressée au domaine de la gouvernance. Dans ce nouveau contexte,
les obligations du dirigeant d'entreprise et celles qui incombent au commissaire aux
comptes ont évolué de manière importante. La LSF précise notamment que les dirigeants
de sociétés doivent rédiger un rapport sur le contrôle interne, celui-ci faisant l'objet d'un
examen du commissaire aux comptes.




Philippe Norigeon                                                                   page 115
PGI, ERP : MASTER CCA




Objectifs des nouvelles réglementations

  La Loi de Sécurité Financière a pris de nouvelles dispositions pour :


           • augmenter la transparence de la gestion et la qualité de l'information
             financière.


           • mieux équilibrer les pouvoirs des différents organes de la société : actionnaires,
            administrateurs, dirigeants.


           • protéger les intérêts des différents acteurs : salariés, clients, fournisseurs,
             actionnaires, Etat, investisseurs.


           • anticiper les difficultés des entreprises pour mieux les gérer dans le temps
             limiter les risques de fraude.


           • utiliser une même base de règles et de référents pour mieux
             communiquer.


           • tendre vers une harmonisation européenne et internationale.




L'élaboration des normes d'audit


Les       normes   d'exercice   professionnel     constituent   l'ensemble   des   règles    que   le
commissaire aux comptes doit suivre dans l'exercice de ses missions. La LSF en a confié
l'élaboration à la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes qui les transmet
au Garde des Sceaux pour homologation après avis du H3C. Si longtemps ces normes
n'ont constitué que de simples règles privées, depuis la LSF, elles accèdent au statut
d'arrêté ministériel. Ce caractère public les rend opposables aux tiers et institutionnalise
le rôle normalisateur de la Compagnie.



Aux Etats-Unis, la loi Sarbanes-Oxley

Suite aux dérapages financiers du début des années 2000, le législateur américain a
réagi au besoin de transparence financière en adoptant en juillet 2001 la loi Sarbanes
Oxley (SOX). Celle-ci est guidée par 3 grands principes :


      •    l'exactitude et l'accessibilité de l'information
      •    la responsabilité des gestionnaires
      •    l'indépendance des organes vérificateurs




Philippe Norigeon                                                                           page 116
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La loi Sarbanes Oxley s'applique depuis 2004 aux entreprises cotées aux Etats-Unis.
En Europe, la directive européenne sur le contrôle des comptes annuels et des
      comptes consolidés
Après avoir adopté en 2002 les recommandations de bonne gouvernance publiées par la
Commission européenne, le Parlement Européen a approuvé en 2005 la révision de la 8e
Directive datant de 1984. La version révisée traite des comités d'audit dans les entités
d'intérêt public, en laissant libre cours aux états membres d'en déterminer les contours.
Actuellement une proposition vise à élargir le champ de la directive, notamment dans le
système de contrôle des activités d'audit externe, des dispositions spéciales concernant
le contrôle légal des entités d'intérêt public et la prise en compte des dimensions
européenne et internationale.



Les normes comptables françaises

En France, la normalisation comptable est du ressort du Conseil National de la
Comptabilité (CNC), dont le Président de la CNCC est Vice-Président. La Compagnie
participe donc aux groupes de travail du CNC. Les principes comptables français,
applicables à toutes les entreprises, s'inspirent de plus en plus de l'esprit des normes
internationales IFRS.

Les normes : pour les sociétés cotées

Adoptées en 2005 par les entreprises cotées ou faisant appel public à l'épargne, ces
normes imposent de publier davantage d'informations impliquant, bien au-delà
des    directions    financières    et   générale,    les     directions     des    systèmes
d'information, des ressources humaines, de la communication…. Anciennement
baptisées IAS (International Accounting Standards), les IFRS sont un corps de normes
fondées sur des principes plus que sur des règles détaillées. Un véritable changement
culturel et stratégique pour les professionnels du secteur.



6.1.2) FIDEF (Fédération Internationale des Experts-Comptables
              Francophones)

Normes élaborées par les comités ou Boards de l’IFAC et concernant le contrôle qualité
dans les cabinets, les missions d’audit et d’examen d’informations financières ou non
financières, l’Ethique, l’Enseignement, la Comptabilité Publique, les obligations des
membres de l’IFAC.




Philippe Norigeon                                                                     page 117
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NORMES ENSEIGNEMENT :


IES 2 normes Enseignement élaborées par l’IAESB (International Accounting Education
        Standards Board)
CONTENU DES PROGRAMMES DE FORMATION COMPTABLE PROFESSIONNELLE


20.    Les technologies de l'information ont transformé les missions et les responsabilités
du professionnel comptable. Celui-ci non seulement utilise les systèmes d'information et
exerce des compétences de contrôle des technologies de l'information mais il joue
également un rôle important comme membre d'une équipe chargée de l'évaluation, de la
conception et de la gestion de ces systèmes.


28. Le module : technologies de l'information doit inclure les domaines de
      disciplines et les compétences suivantes :
          a)   connaissances générales des technologies de l'information ;
          b)   connaissances de contrôle des technologies de l'information ;
          c)   compétences de contrôle des technologies de l'information ;
          d)   compétences des utilisateurs des technologies de l'information ;
          e)   l'une des compétences ou une combinaison des compétences, des fonctions
          de gestionnaire, évaluateur ou concepteur des systèmes d'information.


29.    Les recommandations relatives aux connaissances et aux compétences des
       technologies de l'information pour les professionnels comptables sont exposées
       dans IEG 11, Technologies de l'information pour les professionnels
       comptables.




Philippe Norigeon                                                                 page 118
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6.2) Audit

6.2.1) Normes d’AUDIT (ISA)

Normes internationales d’audit s’appliquant aux missions d’assurance d’informations
financières


ISA 315 : Connaissance de l’entité et de son environnement et évaluation du
risque d’anomalies significatives


Connaissances par l’auditeur de l’entité et de son environnement :


L'auditeur doit rassembler des informations et acquérir des connaissances de différentes
natures concernant le secteur d’activité de l’entité, son environnement réglementaire et
le référentiel comptable qui lui est applicable, et différents autres facteurs internes ou
externes à l’entité tels que :
   •   Le choix et l'application des méthodes comptables retenues par l'entité de façon à
       apprécier si ces méthodes sont appropriées au regard de son activité et sont
       conformes au référentiel comptable applicable et aux méthodes comptables
       généralement pratiquées dans le secteur d'activité concerné.
   •   Les objectifs et les stratégies de l'entité, ainsi que les risques liés à l’activité qui
       peuvent engendrer des anomalies significatives dans les états financiers.
   •   Les outils de mesure et d'analyse de la performance financière de l'entité.
   •   Les systèmes de contrôle interne pouvant avoir une incidence sur la mission
       d’audit des états financiers.
   •   l'environnement et la culture de contrôle existant dans l’entité.
   •   Le processus suivi par l'entité pour identifier les risques liés à l’activité en rapport
       avec les objectifs de l’information financière ainsi que les résultats de ce
       processus.
   •   Le système d'information et les processus opérationnels qui ont un
       rapport avec l'élaboration de l’information financière, en particulier en ce
       qui concerne:
           o les flux d’opérations ayant un caractère significatif au niveau des états
               financiers.
           o les procédures du système informatique et des systèmes manuels, par
               lesquelles ces opérations sont initiées, enregistrées, traitées et présentées
               dans les états financiers.
           o   les enregistrements comptables concernant ces opérations ;
           o la façon dont le système d'information saisit des événements, autres que
               des flux d’opérations, ayant un caractère significatif pour les états
               financiers.




Philippe Norigeon                                                                     page 119
PGI, ERP : MASTER CCA


           o   le    processus    d’élaboration     de   l’information    financière    utilisé     pour
               l'établissement des états financiers de l'entité : estimations comptables
               significatives, choix des informations fournies.
           o   L’organisation et les procédures qui ont abouti à la définition des rôles et
               des responsabilités en matière d'élaboration de l'information financière.
           o   Les opérations de contrôle effectuées pour évaluer le risque d’anomalies
               significatives     et    pour   concevoir   des    procédures     internes         d'audit
               complémentaires répondant aux risques identifiés.
           o   Les mesures mises en œuvre par l'entité pour répondre aux risques
               inhérents au système informatique.
           o   Les moyens que l'entité utilise pour assurer le suivi du contrôle interne
               relatif à l’élaboration de l’information financière, y compris ceux relatifs
               aux    activités    de    contrôle   pertinentes    pour    l'audit,    ainsi      qu’une
               compréhension de la manière dont l'entité entreprend des actions
               correctrices suite à ces contrôles.


Procédures d'évaluation des risques :


L'auditeur doit effectuer les démarches suivantes afin d’évaluer les risques d’audit :
demandes d’informations auprès de la direction et d’autres personnes au sein de l'entité ;
examens analytiques de la situation de l’entité et de son évolution et observations
physiques et examens divers.


Lorsque l'auditeur décide d'utiliser les informations recueillies au cours des exercices
précédents sur l'entité et son environnement, il doit vérifier si des changements sont
survenus depuis l'exercice précédent et si ceux-ci peuvent avoir un impact sur la
pertinence des informations utilisées pour l'audit de la période en cours.




6.2.2) Les organismes :

A) Présentation générale de l’AFAI

L’Association Française de l’Audit et du Conseil Informatique a été fondée en 1982 dans
le but de regrouper tous les professionnels concernés par la maîtrise des systèmes
d’information et de favoriser le développement des méthodes et des techniques d’audit et
de contrôle de l’informatique.

L’AFAI a pour objectif de promouvoir l’emploi de méthodes et techniques contribuant à
une meilleure maîtrise des systèmes d’information et à améliorer les compétences de
tous les intervenants dans le domaine de l’audit et du conseil informatiques.

Elle rassemble les professions de l’Audit, de l’informatique et du conseil autour de 3
pôles: la Gouvernance des SI, l'Audit et la Sécurité.




Philippe Norigeon                                                                              page 120
PGI, ERP : MASTER CCA




Les missions de l'AFAI :

Elles sont définies par les statuts de l'Association, depuis sa création en 1982, et
rappelées dans la présentation de l'association.

Toutefois, les évolutions économiques récentes ont conduit l'AFAI à articuler sa stratégie
autour de trois axes majeurs :

   •   La gouvernance des systèmes d'information, via le développement de méthodes
       pratiques,
   •   Le contrôle interne des systèmes informatisés, au travers de l'exercice au
       quotidien des missions d'audit, et la certification des praticiens (CISA),
   •   La sécurité des systèmes d'information, via la diffusion des meilleures pratiques et
       la promotion des certifications reconnues (CISM).



B) L’ISACA :

Le site de l’ISACA est l’équivalent américain du site de l’AFAI. Il est la référence des sites
Internet consacrés à l’Audit et au Conseil en Informatique.

ISACA® a vu le jour en 1967 alors qu'un petit groupe de personnes occupant des postes
semblables (contrôles d'audit qui devenaient de plus en plus critiques aux opérations de
leurs employeurs) s'est réuni pour discuter de la nécessité d'une source d'information
centralisée et de direction dans leur domaine. En 1969, le groupe s'est officialisé en se
constituant sous la dénomination d'EDP Auditors Association. Puis, en 1976, l'association
a mis sur pied une fondation pour l'éducation qui allait entreprendre de vastes efforts de
recherche visant à étendre les connaissances en matière de maîtrise et de contrôle de la
TI, et à en augmenter la valeur.

Aujourd'hui, ISACA compte plus de 65 000 membres à travers le monde se caractérisant
par leur diversité. Ceux-ci vivent et travaillent en effet dans plus de 140 pays et occupent
toute une gamme de postes liés à la TI, notamment auditeurs informatiques,
consultants, formateurs, professionnels de la sécurité, chargés de réglementation, chefs
de l'information et vérificateurs internes. Certains n'en sont qu'à leurs débuts, alors que
d'autres sont cadres moyens et d'autres encore travaillent dans la haute direction, et ce,
dans pratiquement tous les secteurs de l'industrie, y compris les affaires financières,
bancaires, comptables, gouvernementales et manufacturières, ainsi que le secteur et les
services publiques. Cette diversité permet aux membres l'apprentissage réciproque et
l'échange de points de vue largement divergents sur un grand nombre de sujets
professionnels, ce qui constitue l'une des forces de l'association.




Philippe Norigeon                                                                   page 121
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Une autre de ses forces est le réseau, au sein de ses quelque 60 sections régionales, ou
succursales, dans le monde entier, qui procurent aux membres formation, partage de
ressources, défense des intérêts, rencontres entre professionnels et toute une gamme
d'autres avantages au niveau local. On peut toujours trouver une succursale à proximité.

Au cours de ses 30 années d'existence, ISACA est devenue une organisation dirigeante
pour les professionnels de la maîtrise, du contrôle, de la sécurité et de l'audit : ses
normes en matière d'audit et de contrôle des SI sont en effet suivies par les praticiens du
monde entier; ses recherches portent sur des questions professionnelles qui posent des
défis particuliers à ses membres; sa certification CISA (Certified Information Systems
Auditor, ou auditeur informatique agréé) est reconnue mondialement et a été décernée à
plus de 50 000 professionnels; sa toute nouvelle certification CISM (Certified Information
Security Manager, ou directeur de sécurité informatique agréé) offre l'avantage unique
de cibler les gestionnaires de la sécurité; son journal technique, le Information Systems
Control Journal, compte parmi les meilleurs du secteur du contrôle informatique; ses
multiples congrès internationaux, enfin, portent sur des sujets à la fois techniques et
directoriaux, pertinents aux professions de l'assurance des SI, du contrôle, de la sécurité
et de la maîtrise de la TI. Ensemble, ISACA et l'IT Governance Instutute (institut affilié)
sont chefs de file de la communauté du contrôle de la TI et sont au service de leurs
membres en leur fournissant les éléments dont ils ont besoin dans un environnement
mondial en constante évolution.




6.2.3) Les Référentiels :

Cobit

La gouvernance des Systèmes d’Information (SI) – Information Technology (IT)
Governance, en anglais – s’est introduite au sein des entreprises dans un contexte où
d’une part, l’automatisation des fonctions de l’entreprise est devenue une composante
essentielle au sein de l’entreprise et d’autre part, où les dirigeants ne voient pas
comment les SI peuvent apporter de la valeur et de la performance dans l’organisation.
Ainsi, on peut parler de gouvernance des SI et donc de normes, certifications permettant
cette dernière. C’est également dans un souci de transparence des informations que les
SI se sont développés et que leur contrôle est devenu incontournable.

Le référentiel principal de gouvernance et d’audit des SI est le CobiT (Control Objectives
for Business and Related Techonology – Contrôle de l’Information et des Technologies
Associées). En résumé le CobiT est un cadre de référence pour maitriser la gouvernance
des SI dans le temps. Il est fondé sur ensemble de bonnes pratiques collectées auprès
d’experts du SI.
Le CobiT a été développé en 1994 (et publié en 1996) par l’ISACA (Information Systems
Audit and Control Association). C'est un cadre de contrôle qui vise à aider le




Philippe Norigeon                                                                  page 122
PGI, ERP : MASTER CCA


management à gérer les risques (sécurité, fiabilité, conformité) et les investissements.
CobiT a évolué, la version 4 est apparue en France en 2007.
CobiT est une approche orientée processus. CobiT décompose tout système
informatique en 34 processus regroupés en 4 domaines. Les processus établis se divisent
en 215 activités.
Ainsi, CobiT est un outil fédérateur qui permet d'instaurer un langage commun pour
parler de la gouvernance des SI tout en intégrant d'autres référentiels tels que ISO 9000,
ISO2000 ou ITIL.

CobiT Quickstart

Cette version simplifiée de CobiT s’adresse principalement aux PME car les TI ne
représentent pas un enjeu stratégique mais un point de départ dans leur évolution.

Cette version repose sur les hypothèses suivantes :

   •   L’infrastructure informatique n’est pas complexe
   •   Du fait de la taille de l’entreprise, les TI et l’activité sont bien alignées
   •   Les tâches les plus complexes sont externalisées
   •   La tolérance aux risques est relativement élevée
   •   L’éventail des contrôles est peu étendu
   •   La structure de commandement est simple

Il conserve de CobiT 30 processus sur les 34, et 62 objectifs de contrôle sur les 215.

La mise en œuvre Quickstart comprend 6 étapes :

   •   Evaluer le bien fondé c’est-à-dire déterminer si cette version est adaptée à
       l’entreprise ;
   •   Evaluer la situation actuelle à partir de collectes d’informations auprès des
       personnes clé et de rapports d’audit ;
   •   Déterminer la cible avec la définition de l’activité, des contraintes légales, et de la
       dépendance de l’entreprise vis-à-vis de la technologie ;
   •   Analyser les écarts par l’examen des pratiques de contrôle et des facteurs clés de
       succès ;
   •   Définir les projets d’amélioration des processus
   •   Elaborer un programme intégré de mise en place de la gouvernance en tenant
       compte des besoins immédiats de l’entreprise, des interdépendances entre les
       projets et des ressources disponibles.

CobiT s’inscrit dans une démarche de management par le contrôle et l’audit au travers
d’un cadre de référence, des objectifs et des indicateurs. C’est un outil de management
pour aligner les ressources informatiques mais il ne fournit pas d’indications ou de
recommandations à caractère technique (choix technologiques, consolidation, gestion de
crises…).




Philippe Norigeon                                                                      page 123
PGI, ERP : MASTER CCA


Enfin CobiT s’inscrit au sein de nombreuses normes d’audit (ISO, COSO…). Il se distingue
donc par son utilité dans la gestion des TI, des utilisateurs et des auditeurs.




La loi Sarbanes-Oxley

Aux États-Unis d’Amérique, la loi de 2002 sur la réforme de la comptabilité des sociétés
cotées et la protection des investisseurs est une loi fédérale imposant de nouvelles règles
sur la comptabilité et la transparence financière. Elle fait suite aux différents scandales
financiers révélés dans le pays aux débuts des années 2000, tels ceux d'Enron et de
Worldcom. Le texte est couramment appelée loi Sarbanes-Oxley, du nom de ses
promoteurs les sénateurs Paul Sarbanes et Mike Oxley. Ce nom peut être abrégé en
SOX, Sarbox, ou SOA.

Nouvelles obligations]

La loi du 31 juillet 2002 (Pub. L. No. 107-204, 116 Stat. 745) dite Sarbanes-Oxley Act a
introduit :

   •   l'obligation   pour   les   présidents   et   les   directeurs   financiers   de    certifier
       personnellement les comptes ;
   •   l'obligation de nommer des administrateurs indépendants au comité d’audit du
       conseil d’administration ;
   •   l'encadrement des avantages particuliers des dirigeants (perte de l’intéressement
       en cas de diffusion d’informations inexactes, interdiction des emprunts auprès de
       l’entreprise, possibilité donnée à la SEC - Securities and Exchange Commission,
       l'autorité de régulation des marchés boursiers américains - d’interdire tout
       mandat social pour les dirigeants soupçonnés de fraude).

Cette loi oblige aussi à mettre en œuvre un contrôle interne s'appuyant sur un
cadre conceptuel. En pratique le COSO est le référentiel le plus utilisé.

Le COSO est un référentiel de contrôle interne défini par le Committee Of Sponsoring
Organizations of the Treadway Commission. Il est utilisé notamment dans le cadre de la
mise en place des dispositions relevant des lois Sarbannes-Oxley ou LSF pour les
entreprises assujetties respectivement aux lois américaines ou françaises. Le référentiel
initial appelé COSO 1 a évolué depuis 2002 vers un second corpus dénommé COSO 2.

La loi de sécurité financière (LSF), aussi appelée Loi Mer du nom du Ministre des
Finances en poste Francis Mer, a été adoptée par le Parlement français le 17 juillet 2003
afin de renforcer les dispositions légales en matière de gouvernance d'entreprise. La LSF
est parue au JO no 177 du 2 août 2003 (no 2003-706 du 1er août 2003).




Philippe Norigeon                                                                         page 124
PGI, ERP : MASTER CCA


Cette nouvelle loi s'applique à toutes les sociétés anonymes ainsi qu'aux sociétés faisant
appel à l'épargne publique ; ces dispositions sont applicables pour les exercices
comptables ouverts à partir du 1er janvier 2003.

Comme     la   loi   américaine   Sarbanes-Oxley,   la   loi   de   sécurité   financière   repose
principalement sur:

   •   Une responsabilité accrue des dirigeants
   •   Un renforcement du contrôle interne
   •   Une réduction des sources de conflits d'intérêt




6.2.4) Les Outils :




Philippe Norigeon                                                                         page 125
PGI, ERP : MASTER CCA




Philippe Norigeon              page 126
PGI, ERP : MASTER CCA




                                                       ANNEXES



                  La Maîtrise d'ouvrage du système d'information et ses utilisateurs

Exposé au club des maîtres d’ouvrage des systèmes d’information

Lorsque l’on parle des " utilisateurs " du système d’information, il faut distinguer deux catégories de personnes :

- les utilisateurs " de terrain ", ceux qui en pratique feront fonctionner le système et s’en serviront pour leur travail
quotidien ;

- les " concepteurs ", généralement affectés à la direction générale et chargés de concevoir les nouvelles applications
en fonction des orientations stratégiques des métiers de l’entreprise.

Les concepteurs ne sont pas des utilisateurs finals, mais ils sont chargés de transcrire les besoins de l’entreprise en
termes de fonctionnalités à fournir par l’application.

Les relations entre maîtrise d’ouvrage et utilisateurs comportent des étapes que l'on peut énumérer dans l’ordre
chronologique :

    •   l’expression des besoins,
    •   la recette fonctionnelle, qui permet aux utilisateurs de vérifier si l’application correspond bien à leur demande,
    •   la formation des utilisateurs " de terrain ",
    •   le déploiement,
    •   la conduite du changement,
    •   l’aide aux utilisateurs,
    •   l’exploitation technique de proximité.

Nous considérerons dans cette fiche uniquement la première de ces étapes, l’expression de besoins.

Étapes de l’expression des besoins

L’expression de besoins se fait en plusieurs étapes :

- une première expression, dite " informelle " (mais qui doit néanmoins être rigoureuse) permet de comprendre de quoi
il s’agit. Exprimée en langage courant, elle est compréhensible à la lecture par tout le monde y compris les dirigeants.
Ils doivent la valider de telle sorte que l’on soit sûr qu’elle correspond aux priorités et à la stratégie de l’entreprise. Sans
cette validation, on courrait le risque d’un désaveu après des mois de travail dans une direction erronée.

- on établit ensuite une expression dite " formalisée " en utilisant un langage que nous allons décrire ci-dessous. La
formalisation peut faire apparaître certaines lacunes de l’expression informelle : il faut itérer jusqu’à ce que l’on dispose
d’une expression informelle et d’une expression formelle cohérentes.

- jusqu’ici le travail a été fait par la maîtrise d’ouvrage, responsable de l’expression des besoins. Une fois établie,
l’expression de besoins est communiquée à la maîtrise d’œuvre ; il faut alors s’assurer que celle-ci la comprend bien.
Un échange de questions et réponses conduit à l’expression des besoins définitive, dûment comprise et validée par la
maîtrise d’œuvre.




         Philippe Norigeon                                                                                  page 127
PGI, ERP : MASTER CCA




Nous allons reprendre l’une après l’autre ces diverses étapes.

Première expression des besoins

Pour rédiger l’expression de besoins, il est utile de consulter des personnes du terrain et les concepteurs. Les
informations qu’apportent ces deux catégories d’utilisateurs ne sont pas les mêmes : les personnes du terrain indiquent
dans le détail comment les choses se passent, ce qui permet d’éviter des erreurs de conception pratique. Les
concepteurs indiquent comment les choses devraient se passer, ou comment elles devront évoluer, ce qui permet
d’éviter des erreurs stratégiques (c’est-à-dire des erreurs concernant le positionnement et les orientations de
l’entreprise).

La consultation des experts, les entretiens, les séances de validation, la rédaction et la vérification des comptes rendus
représentent une tâche matérielle considérable. La logistique des recueils d’expertise, consultations et validations, est
le talon d’Achille de la maîtrise d’ouvrage : l’expression des besoins peut échouer, en qualité ou en délai, si cette
logistique n’est pas bien organisée. On pense trop souvent que cela va marcher tout seul, c’est une grave erreur. Il ne
faut pas sous estimer les effort nécessaires pour obtenir que des personnes compétentes se rendent disponibles, pour
s’assurer de leur ponctualité et de leur assiduité aux réunions ; les comptes rendus, portant sur des questions précises
et parfois délicates, sont difficiles à rédiger de façon claire et synthétique.

On mobilise parfois des " clubs d’utilisateurs " pour l’expression des besoins. L’expérience incite à se méfier de cette
formule, même si elle a une allure sympathique et démocratique. En rassemblant des utilisateurs, on les pousse en
effet à exprimer une demande inflationniste, chacun demandant ce que d’autres n’ont pas encore pensé à demander. Il
peut arriver aussi que certains informaticiens manipulent les clubs d’utilisateurs pour faire passer leurs propres
préférences : les utilisateurs demandant " tout et le reste ", l’informaticien peut choisir ce qu’il a envie de faire. Pour
amener un club d’utilisateur à travailler raisonnablement, la règle d’or est de lui demander ses priorités, d’indiquer ce
qui lui paraît indispensable. On ne retiendra, pour faire la " version 1 ", que cet indispensable… et bien souvent il ne
sera pas nécessaire d’aller plus loin.

Validation du besoin par les responsables

Nous appelons " dirigeant responsable " (ou " dirigeant " pour faire court) la ou les personnes qui dirigent le métier
utilisateur de l’application, et que l’on appelle aussi " maîtrise d’ouvrage stratégique " (à ne pas confondre avec la
" maîtrise d’ouvrage transverse ", qui coordonne les maîtrises d’ouvrage des divers métiers de l’entreprise. La
" maîtrise d’ouvrage stratégique ", c’est la ou les personnes qui, au sein d’un métier, portent la responsabilité des
orientations stratégiques de celui-ci.)

Il n’est pas facile d’obtenir des dirigeants responsables une validation authentique, c’est-à-dire faite en connaissance
de cause. Si on leur donne un épais classeur rempli de documents techniques, ils ne feront que le survoler sans aller
au fond des choses ; ils valideront de confiance, quitte à découvrir par la suite que les décisions prises ne
correspondaient pas aux priorités stratégiques.

Il importe donc de présenter aux dirigeants des documents sur lesquels ils puissent exercer leur jugement de telle
sorte que leur validation ne soit pas remise en cause plus tard. Chacun doit ici pouvoir faire son travail clairement et
pleinement : au politique de fixer les orientations, au métier de dire comment il s’y prendra, au technique de déterminer
les moyens. Pour que la validation " politique " soit bonne, il faut que les techniciens (métier et informatique) fassent un
effort de clarté, de simplicité et de pédagogie. Ils doivent mettre en évidence les implications politiques des choix
techniques, proposer des choix alternatifs.

Les textes présentés aux dirigeants doivent être rédigés en français et illustrés par des graphiques simples ; les
compléments techniques éventuels sont à mettre dans des annexes qu’ils consulteront s’ils éprouvent le besoin d’aller
au détail, mais sur lesquelles il ne leur est pas demandé d’apposer leur signature.

Formalisation du besoin




         Philippe Norigeon                                                                               page 128
PGI, ERP : MASTER CCA




Une fois l’expression de besoin en langage naturel rédigée et validée, il faut la modéliser de façon formelle. On dispose
maintenant avec UML (Unified modeling language) d’un langage de modélisation bien adapté. Il permet de préciser les
besoins en supprimant toute ambiguïté pour le maître d’œuvre chargé de la réalisation. Ce langage utilise les concepts
propres à l’orienté objet (classes, composants, attributs, liens etc.) ; proche de l’utilisateur, dont il formalise la
demande, il fournit à la réalisation la base conceptuelle qui sera réutilisée et précisée lors des étapes ultérieures, ce
qui permet un gain en temps et en efficacité.

La maîtrise du langage de modélisation UML (ou de tout autre langage futur analogue ; pour le moment, c’est UML qui
s’impose) sera une étape importante de la professionnalisation des maîtrises d’ouvrage. Auparavant les expressions
de besoins étaient souvent imprécises et versatiles. Le maître d’œuvre va désormais disposer de descriptions
complètes établies selon une procédure qui garantit leur pérennité. Le modèle devient le langage dans lequel le métier
structure et décrit ses fondations conceptuelles.

Il sert aussi (ou plutôt il servira, car nous sommes ici en avance par rapport à la pratique des entreprises) à mettre en
forme les choix stratégiques et à les expliciter. Dès lors le modèle est la transcription de la stratégie de l’entreprise,
dont il donne une description précise propre à guider la réalisation technique qui lui fait suite.

Modèle UML

Un modèle UML se compose de plusieurs documents en langage courant et d’un document formalisé : il ne se limite
en aucun cas au seul document formalisé car celui-ci est pratiquement incompréhensible si on le présente seul - sauf
peut-être pour un expert en UML, mais ces experts sont rares.




Le premier document est la présentation stratégique, expliquant pourquoi l’entreprise a voulu se doter de l’outil
considéré, les buts qu’elle cherche à atteindre, le calendrier de réalisation qu’elle a prévu, etc.

Le second document est une présentation des processus de travail par lesquels la stratégie entend se réaliser. Pour
permettre au lecteur de voir comment l’application va fonctionner en pratique, il doit être illustré par une présentation
des écrans qui seront affichés devant les utilisateurs de terrain.

Le troisième document est une explication des choix et des méthodes utilisées pour la modélisation formelle : il s’agit
de synthétiser, sous les yeux du lecteur, les discussions qui ont présidé à ces choix.

Le quatrième document est le modèle formel lui-même. Il comporte essentiellement des diagrammes équipés de liens
hypertextes permettant l’ouverture de contenus textuels. On doit présenter en premier le " diagramme d’activité " qui
montre l’enchaînement des " use cases " au sein du processus, car cet enchaînement est immédiatement
compréhensible ; puis le " diagramme de séquence ", qui montre l’enchaînement des opérations à l’intérieur d’un " use
case ". Enfin, le diagramme de classes, qui est le plus précis conceptuellement mais aussi le plus difficile à lire : il
montre les relations entre composants et classes, et les relations d’héritage et d’association qui relient celles-ci.

Convergence du modèle




         Philippe Norigeon                                                                               page 129
PGI, ERP : MASTER CCA




En fait l’élaboration du modèle, avec ses parties formelles et ses parties en langage naturel, se fait de façon itérative.
On rédige d’abord une première expression de besoins en langage naturel ; la modélisation formelle fait apparaître les
ambiguïtés et incohérences inévitables dans toute première rédaction : on les corrige, ce qui conduit à construire une
deuxième version du modèle formel, etc.




A la fin du processus, la maîtrise d’ouvrage dispose d’un modèle livrable à la maîtrise d’œuvre, et ses deux parties
(formelle et en langage naturel) sont dûment cohérentes. Avant la livraison du modèle à la maîtrise d’œuvre, les
documents en langage naturel doivent être validés par les dirigeants.

Cette élaboration demande une gestion documentaire attentive : il importe que les diverses versions des textes soient
numérotées, leur cohérence garantie, de sorte que le destinataire n’ait pas à vérifier la cohérence de ce qui lui est livré.

Le livrable fourni par la maîtrise d’ouvrage à la maîtrise d’œuvre s’appelle " modèle métier ", " modèle fonctionnel " ou
encore " spécifications générales " ; ces divers termes sont synonymes, et nous utiliserons ici l’expression " modèle
métier ".

Lorsque le modèle métier est fourni au maître d’œuvre, celui-ci doit se l’approprier et s’assurer qu’il l’a bien compris. Il
peut ainsi relever des points obscurs. On entre donc dans un cycle de remarques du maître d’œuvre adressées au
maître d’ouvrage, auxquelles celui-ci répond en précisant et adaptant le modèle.




         Philippe Norigeon                                                                                page 130
PGI, ERP : MASTER CCA




A la fin de ce cycle, on dispose d’un modèle métier stabilisé, bien compris par les deux parties, et qui servira de
fondement à la réalisation.

Suite de l’histoire

Il est important de voir la chaîne des démarches qui conduisent ensuite à la réalisation. Le vocabulaire comporte des
synonymes, mais la démarche est claire :

- le " modèle métier " (ou " spécifications générales ") est celui qui est livré par la maîtrise d’ouvrage à la maîtrise
d’œuvre. C’est le " modèle métier stabilisé " décrit ci-dessus. L’expression de besoins, objet de la présente fiche, se
termine lorsqu’il est établi.

- le " modèle d’analyse " (ou " spécifications détaillées ") est ensuite rédigé par le maître d’œuvre, puis validé par le
maître d’ouvrage. Il a pour but d’apporter au modèle métier des précisions techniques (cardinalité des liens, définition
des classes etc.) en vue d’une réalisation efficace. Il doit être validé par la maîtrise d’ouvrage et devient ensuite le
modèle sur lequel fournisseur et client se seront mis d’accord, et qui servira de charte à la réalisation.

- le " modèle technique " (ou " spécifications techniques ") est le document qui sera fourni aux développeurs pour la
réalisation. Il précise les choix techniques. Il est interne à la réalisation et n’a pas en principe à être validé par le maître
d’ouvrage.

Pour comprendre cette succession, prenons une métaphore inspirée de la vie courante. Supposons que vous fassiez
construire une maison. Vous avez le plan sous les yeux, et vous dites : " dans cette chambre, il faudra quatre prises de
courant, un interrupteur commandant une prise, et une applique commandée par un interrupteur ". Ce sont vos
spécifications générales.

L’électricien vous demande de dire où il faut installer les prises, les interrupteurs et l’applique. Marquer sur le plan ces
emplacements précis, c’est établir les spécifications détaillées.

Puis l’électricien fera le plan de câblage : il déterminera le parcours des goulottes et saignées. Ce sont les
spécifications techniques, qui n’intéressent pas le client (mais l’électricien vous demandera toutefois peut-être de
donner votre accord avec l’emplacement de l’armoire de raccordement où se trouveront les disjoncteurs).

Toute réalisation doit parcourir ces trois étapes, et être conduite de sorte que l’on n'ait jamais à mettre en cause les




         Philippe Norigeon                                                                                   page 131
PGI, ERP : MASTER CCA




choix opérés lors des étapes précédentes.




La maîtrise d’ouvrage est responsable à la fois de la production et de la validation du modèle métier ; pour le modèle
d’analyse, la responsabilité est partagée : production par la maîtrise d’œuvre, validation par la maîtrise d’ouvrage.
Enfin, la maîtrise d’œuvre est responsable à la fois de la production et de la validation du modèle technique.

Ce découpage des rôles doit être très clair dans l’esprit de chacun. Précisons toutefois qu’il ne signifie pas qu’il existe
une cloison étanche entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre : au contraire, les flux d’information et les
consultations doivent être réguliers tout au long de la démarche.

A la fin du processus ci-dessus, quand le modèle technique est élaboré, on entre dans la phase de réalisation
(développement), qui sera suivie du déploiement, de la formation des utilisateurs, etc. Ceci est une autre histoire ; elle
est importante mais sort des limites de cette fiche.

Quelques pièges

Signalons les pièges dans lesquels on tombe parfois :

- on sous-estime souvent la difficulté de la logistique de consultation et de validation auprès des experts du métier : les
rendez-vous sont difficiles à obtenir, les personnes ne sont pas assidues, ou bien elles ne se sentent pas autorisées à
donner un avis parce que leur mandat n’est pas clair, ou bien elles sont désavouées après l’avoir donné, etc. Les
délais peuvent s’allonger démesurément, la qualité de l’expression des besoins peut être douteuse.

- on présente aux dirigeants des documents d’une lourde technicité qui ne correspondent ni à leur langage, ni à leurs
préoccupations. Dès lors la validation prend beaucoup de temps, ou bien au contraire elle est trop rapide et
superficielle et sera remise en cause par la suite : un dirigeant ne pourra en effet jamais tolérer que l’application ne soit
pas conforme à la stratégie de l’entreprise.

- on prend en compte les contraintes techniques de façon trop précoce. Nous avons vu la succession modèle métier -
modèle d’analyse - modèle technique. Lorsque l’on fait le modèle métier, l’objectif est de donner une bonne expression
de besoin, non d’optimiser les solutions techniques qui doivent être examinées ensuite. Il peut arriver que sous
prétexte de " sérieux ", de " rigueur " ou encore de " méthodologie ", l’informatique veuille imposer au métier des règles
de modélisation anticipant sur les choix à réaliser dans le modèle d’analyse ou le modèle technique. Des choix
techniques précoces devront alors être révisés par le maître d’œuvre, d’où travail en double et perte de temps.

- cloison étanche entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre : même si la maîtrise d’œuvre n’est pas responsable du
modèle métier, il est utile que le maître d’ouvrage la consulte pour s’assurer de la faisabilité de ce qu’il envisage ; par
ailleurs, même si le modèle technique ne concerne pas le maître d’ouvrage, il est utile qu’il soit informé de choix qui ont
pour lui des conséquences directes (en termes de performances, fiabilité etc.). La spécialisation des rôles ne doit pas




         Philippe Norigeon                                                                                page 132
PGI, ERP : MASTER CCA




exclure la collaboration.

                             © Michel VOLLE, 1999




         Philippe Norigeon                                     page 133
PGI, ERP : MASTER CCA




                                BIBLIOGRAPHIE



Études sur les Progiciels de gestion intégrés (PGI/ERP) les plus
       populaires

   •    What is ERP?


   •    How do I prevent my ERP project from failing?


   •    How can I justify my ERP Investment (ex. cost of replacing system, benefits,
        etc.)?


   •    What are the Pros and Cons of Lean, Discrete, and Process Manufacturing?


   •    My ERP System is Up and Running-Now What?



   •    ERP Research Article Archive




  Livres blancs d'éditeurs de Progiciels de gestion intégrés
       (PGI/ERP) (à l'adresse
       whitepapers.technologyevaluation.com)

  Integrated Attribute Management:            La era del ERP plataformizado
  Process Manufacturing                       Grupo Calipso
  CDC Software
  Any Color Including Black: A New Guide to   Cascade Engineering
  Demand-driven Manufacturing                 QAD
  Oracle
  Cephalon, Inc                               Establishing Standards for Automotive
  QAD                                         Inventory Visibility and Interoperability
                                              QAD
  Global Materials Management Operations      Medical Case Study: Stryker Corporation
  Guideline/Logistics Evaluation              QAD
  (MMOG/LE)
  QAD
  Replenish on Time, In Sequence with QAD     Streamlining for Success: The Lean Supply
  JIT Sequencing Solution                     Chain
  QAD                                         QAD

                            Voir tous les livres blancs...




Philippe Norigeon                                                                page 134
PGI, ERP : MASTER CCA




 Bibliographie………


   •   Campbell-Kelly, dans Une histoire de l'industrie du logiciel, Vuibert 2003


   •   "Tout sur les systèmes d’information" de Jean-François Pillou, éditions DUNOD


   •   "ERP et PGI, comment réussir le changement" de Jean-Louis Tomas, éditions
       DUNOD


   •   "Management des systèmes d’information" de Kenneth et Jane Laudon, éditions
       Pearson Education


   •   "Le guide de la gestion 2007" (de la comptabilité au progiciel de gestion intégré)
       de la revue Décision informatique




Liens utiles ………

   •   http://www.commentcamarche.net : pour quelques discussions pertinentes sur le
       forum.
   •   http://www.guidescomparatifs.com : pour consulter l’atelier "Solutions ERP/PGI"
       et éventuellement télécharger le guide comparatif.
   •   http://h20229.www2.hp.com/solutions/asset/ : pour un exemple (votre gestion
       d’équipements informatiques avec les ERP).
   •   http://fr.wikipedia.org : pour l’article intitulé "Progiciel de Gestion Intégré".
   •   http://www.01net.com : pour les articles sur le sujet.
   •   http://www.strategie-aims.com : pour les actes de la dernière conférence de
       l’AIMS à Annecy (Association Internationale de Management Stratégique) et tout
       particulièrement celui d’Amel CHAABOUNI, "Implantation d’un ERP : antécédents
       et conséquences" et celui de Pierre-Charles PUPION, "Diffusion des ERP et
       comportements mimétiques".




   •   Martin Campbell-Kelly, Une histoire de l’industrie du logiciel, Vuibert 2003, p. 209.
   •   [2] Michael Hammer et James Champy, Re-engineering the Corporation, Harper Business
       1993.




Philippe Norigeon                                                                     page 135
PGI, ERP : MASTER CCA


   •   [3] Guillaume Benci, « Ingénierie du SI à base de progiciel », conférence au Séminaire du club
       des maîtres d’ouvrage des systèmes d’information, 25 mai 2000.




Lire aussi :


Applications en ligne : 70 % des entreprises en redemandent


Bureautique en mode hébergé : pour les entreprises ?


Développements spécifiques contre progiciel : Avanade relance le débat


Logiciels en ligne : 25 % en 2011 selon le Gartner Group
Applications critiques : 36 % des entreprises en ASP d'ici 2008
Bohin a franchi le pas du tout ASP
Du recrutement à la paye : les outils RH s'externalisent




Pour en savoir plus :
Nos panoramas d'outils en mode hébergé : moteur de recherche pour son site web,
détection de vulnérabilités, progiciels (PGI, GRC, etc.), paie, recrutement, CRM / GRC, et
même des services de géolocalisation, et des boutiques en ligne.




Philippe Norigeon                                                                          page 136

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Etude Apec - Référentiel des métiers des systèmes d'information

Cours erp pgi_2010

  • 1. PGI, ERP : MASTER CCA COURS PGI, ERP (MASTER CCA) Les nouvelles technologies de l’information permettent l’intégration des processus et de toutes les fonctions de l’entreprise. Ces évolutions technologiques sont maintenant à la portée des moyennes et petites entreprises. Ce mouvement a un impact majeur sur la fonction comptable et financière de l’entreprise. L’objectif est d’amener l’étudiant à la compréhension des relations intégrées entre les processus de l’entreprise et les domaines comptable et financier nécessitant une approche transversale de domaines de compétences : comptabilité, finance, métiers de l’entreprise et nouvelles technologies. 1ère Partie : DEFINITION D’UN PGI, ERP 1) Définition et rôle d'un PGI, ERP 1.1) Historique de l’informatique d’entreprise 1.2) Définition d'un ERP 1.3) Le rôle d’un ERP 1.4) Les bénéfices d’un ERP 1.5) Les risques d’un ERP 1.6) L’ERP et la performance de l’entreprise 2ème Partie : Choisir un E R P 2.1) Le Marché des E R P 2.2) L’Offre E R P 2.3) Les critères de choix 2.4) Méthodologie de choix Philippe Norigeon page 1
  • 2. PGI, ERP : MASTER CCA 3ème Partie : Budgéter un E R P 3.1) Les coûts réels 3.2) Les coûts cachés 3.3) Le Coût total de possession 4ème Partie : Le fonctionnement d’un E R P 4.1) Les domaines fonctionnels de l’ E R P – Données de base – Planification – Achats – Approvisionnement – Gestion de production – Gestion commerciale 4.2) Les fonctions transversales intégrées – Finance – Comptabilité – Gestion des ressources humaines – Intégration Organisationnelle 4.3) La communication Philippe Norigeon page 2
  • 3. PGI, ERP : MASTER CCA 5ème Partie : Gestion de projet E R P 5.1) Analyse Stratégique de l’Entreprise 5.1.1 ) Analyse Risques / Opportunités 5.1.2 ) Analyse Forces / Faiblesses 5.1.3) Objectifs stratégiques et besoins de l’entreprise 5.2) Organisation du projet 5.2.1) Objectifs Projet 5.2.2) Périmètre du projet 5.2.3) Stratégie projet 5.2.4) Organisation et management 5.2.5) Les Acteurs: Entreprise, Editeur, Intégrateur, Consultants 5.2.6) Planning projet 5.2.7) Suivi budget projet 5.3) Développement de la solution 5.3.1) Analyse des Processus de l’entreprise 5.3.2) Structure de la société 5.3.3) Données globales: Modèles (produits, partenaires …) 5.3.4) Processus clés, Domaines fonctionnels 5.4) Test de la solution 5.4.1) Fonctionnels 5.4.2) d’Intégration 5.4.3) des Rapports 5.4.4) des Interfaces Philippe Norigeon page 3
  • 4. PGI, ERP : MASTER CCA 5.5) Mise en Production de la solution 5.5.1) Conduite du changement 5.5.2) La Communication 5.5.3) Formation utilisateurs 5.5.4) Transfert des données 5.5.5) Test du système intégré 5.5.6) Organisation de l’exploitation 6ème Partie : Evaluation des systèmes d’information 6.1) Normalisation 6.1.1) CNCC (Compagnie Nationale des Commissaires aux comptes) 6.1.2) Enseignement des professionnels de la comptabilité aux NTI: (normes IES, IEG) 6.2) Audit 6.2.1) Normes d’AUDIT (ISA) 6.2.2) Les organismes 6.2.3) Les Référentiels 6.2.4) Les Outils Philippe Norigeon page 4
  • 5. PGI, ERP : MASTER CCA 1ère Partie : DEFINITION D’UN PGI, ERP 1) Définition et rôle d'un PGI, ERP 1.1 ) Historique de l’informatique d’entreprise Durant ces trente dernières années, l’informatique de gestion a subi des bouleversements considérables. Les avancées technologiques du traitement de l’information ont eu des conséquences capitales sur le rôle de l’outil informatique. Si les premières applications ont permis d’automatiser les activités opérationnelles des organisations (gestion de production, gestion commerciale et financière, ressources humaines), aujourd’hui les systèmes d’information prennent en charge des niveaux de gestion de plus en plus stratégiques. Les innovations technologiques ont fait évoluer les architectures informatiques… • les années 60-70 et le mainframe (informatique d’entreprise) : il ne s’agit à cette époque que de gérer des volumes gigantesques de données ; les applications de gestion automatisent les processus opérationnels et répétitifs ; le marché des systèmes informatiques est dominé par quelques grands constructeurs ; les gros systèmes sont propriétaires et centralisent la puissance de traitement. • les années 80 et les mini systèmes (informatique de département) : le marché de l’informatique s’ouvre aux PME ; l’ère des minis permet également à un grand nombre d’utilisateurs d’accéder aux données aux travers d’applications couvrant des besoins plus spécifiques ; l’utilisateur dispose d’une interface texte pour l’interaction avec le système (terminaux passifs). • les années 90 et le client serveur (informatique individuelle): c’est le plein essor des ordinateurs personnels, de la bureautique, et l’explosion des réseaux et des télécommunications; le partage de l’information devient le défi majeur ; les applications bureautiques disponibles (traitement de texte et tableur) répondent à des besoins de traitement de l’information jusqu’à présent non pris en compte ; les terminaux passifs sont peu à peu remplacés par des micro-ordinateurs capables de les émuler; au-delà du réseau local, les applications client-serveur donnent l’occasion de répartir les traitements entre les machines les plus adaptées : les applications bureautiques sur les postes de travail et les applications critiques (ainsi que les bases de données) sur les serveurs ; la connexion entre le réseau local et le site central s’effectue par des liaisons Philippe Norigeon page 5
  • 6. PGI, ERP : MASTER CCA téléinformatiques proposées par l’opérateur institutionnel ; le micro-ordinateur devient nomade grâce aux portables, capable ainsi de se connecter au réseau local ou à distance au système informatique de l’entreprise. • les années 2000 et le boum de l’Internet : aujourd’hui le poste de travail, nomade ou fixe, est connecté au réseau local de l’organisation mais il est aussi ouvert sur l’extérieur grâce à l’Internet ; la communication entre les ordinateurs s’effectue grâce à un ensemble de protocoles normalisés (TCP/IP) ; les technologies de l’Internet deviennent des normes pour la mise en place tant des systèmes informatiques d’entreprise (intranet) que des systèmes informatiques interconnectés avec les partenaires (extranet) ; les applications métier obéissent au standard du web (HTTP, HTML) ; le poste de travail, équipé seulement d’un navigateur, peut accéder par le réseau à l’ensemble des applications « client »; le système d’information de l’entreprise est accessible depuis un poste de travail banalisé mais également depuis de nouveaux équipements comme le téléphone mobile. 1.2 ) Définition d'un ERP L'ERP vient de l’anglais « Enterprise Ressource Planning ». On utilise parfois dans le monde francophone la dénomination PGI (Progiciel de gestion intégré) mais la terminologie anglo-saxonne prime. Un Enterprise Ressource Planning (ERP ou Progiciel de Gestion intégré) est un logiciel qui permet de gérer l'ensemble des processus d'une entreprise, en intégrant l'ensemble des fonctions comme la gestion des ressources humaines, la gestion comptable et financière, la relation client, les achats, la gestion des stocks, la distribution, l'approvisionnement, le commerce électronique. Un progiciel ERP induit généralement une réponse rapide (time to market) aux besoins des entreprises. L’ERP est basé sur la construction des applications informatiques de l’entreprise (comptabilité, gestion de stocks,etc.) sous forme de modules indépendants. Ces modules partagent une base de données commune, permettant la communication de données entre les applications. Philippe Norigeon page 6
  • 7. PGI, ERP : MASTER CCA • Principes de base d'un ERP A l’inverse d’une architecture d’applications usuelles (applications dédiées), les données sont ici standardisées et partagées, ce qui élimine les saisies multiples et évite l'ambiguïté liée à l’existence de données multiples de même nature assurant ainsi une cohérence de l’information. Un ERP se caractérise également par l'usage systématique d’un moteur de workflow (système permettant d’automatiser un flux d’information au sein d’une organisation) pas toujours visible par l’utilisateur, il permet, lorsqu'une donnée est entrée dans le système d'information, de la propager dans tous les modules du système qui en ont besoin, selon une programmation prédéfinie. Philippe Norigeon page 7
  • 8. PGI, ERP : MASTER CCA • Définition "formelle" On parle d'ERP lorsqu'on est en présence d'un système d’information composé de plusieurs applications partageant une même base de données, par le biais d'un système automatisé prédéfini, éventuellement paramétrable (un moteur de workflow). Le traitement de l’information dans l’entreprise est en pleine mutation. Aujourd’hui, toutes les entreprises, aussi bien nationales et internationales que les PME et les PMI sont confrontées aux besoins changeant du marché tels que : acquisitions, fusions, solutions collaboratives, monnaie unique européenne, extension européenne, concurrence… Ces enjeux sont tels qu’ils nécessitent une remise en question complète des systèmes existants. Lors de cette migration, bon nombre d’entreprises choisissent d’abandonner leurs solutions applicatives "sur mesure" pour se tourner vers le monde des ERP "prêts à implanter". • Caractéristiques d'un ERP • Il est issu d’un concepteur unique. • Une modification sur un module provoque une mise à jour en temps réel des autres modules liés. • Un ERP garantit l’unicité des informations, grâce à la centralisation des données dans une base unique, accessible à tous les modules applicatifs. • Un ERP facilite l’audit en cas de dysfonctionnement, permettant d’identifier facilement le ou les modules concernés; il est facile de retrouver et d’analyser l’origine de chaque information. • Un ERP peut suffire à couvrir la totalité des besoins de l’entreprise en termes de système d’information (la nature modulaire de l’ERP permet également de l’implémenter progressivement, module par module, selon les besoins). Il garantit l’unicité, la cohérence des informations qu’il contient puisqu’il n’a qu’une seule base de données au sens logique. Le concept d’ERP (Enterprise Resource Planning) a été introduit il y a maintenant environ une quinzaine d’années. Il répondait notamment aux attentes des responsables financiers et logistiques des grandes entreprises qui se trouvaient confrontés d’une part à des besoins de réactivité exprimés par leurs Directions et/ou leurs Clients et d’autre part à des systèmes d’information composés de nombreuses applications ne communiquant pas toujours entre elles et parfois installées sur des plateformes hétérogènes. Philippe Norigeon page 8
  • 9. PGI, ERP : MASTER CCA Les ERP ou PGI (Progiciels de Gestion Intégrés), ont connu leur essor en profitant de l’évolution nécessaire des systèmes d’information pour le passage de l’an 2000 puis pour la mise en place de l’euro. En effet, il était séduisant de remplacer tous les logiciels de gestion de l’entreprise par un intégré offrant « l’état de l’art » plutôt que d’engager des corrections des programmes existants plus ou moins anciens. Présenté aux Informaticiens et futurs utilisateurs comme le système unique qu’ils attendaient, l’ERP fut pour tous une bonne nouvelle, car il allait enfin leur permettre de disposer et de partager des informations fiables, mises à jour en temps réel et ainsi d’être plus efficace dans leur travail. Mais les premiers projets d’implémentation, poussés par la peur du bogue de l’an 2000, leur fit découvrir que si l’ERP était un progiciel intégré, sa mise en œuvre sous-entendait que toutes les fonctions impliquées dans un processus devaient travailler ensemble, communiquer franchement et faire tomber les cloisons bâties entre les services. Les ERP sont des applications dont le but est de coordonner l’ensemble des activités d’une entreprise (activités dites verticales telles que la production, l’approvisionnement ou bien horizontales comme le marketing, les forces de vente, la gestion des ressources humaines, etc.) autour d’un même système d’information. Ils offrent à l’entreprise, une solution globale et transversale. Plus qu’un simple logiciel, un ERP est un véritable projet demandant une intégration totale d’un outil logiciel au sein d’une organisation et d’une structure spécifique et donc des coûts importants d’ingénierie. D’autre part, sa mise en place dans l’entreprise entraîne des modifications importantes des habitudes de travail d’une grande partie des employés. Ainsi on considère que le coût de l’outil logiciel représente moins de 30% du coût total de mise en place d’un tel système. Le principe fondamental d’un ERP est de construire des applications informatiques (paie, comptabilité, gestion de stocks, des achats, des ventes…) de manière modulaire (modules applicatifs indépendants entre eux généralement signés par le même éditeur) tout en partageant une base de données unique et commune (Données de base). Adopter un ERP implique plus qu’un contrat : c’est un mariage avec l’éditeur; ce mariage comporte des obligations et il sera plus difficile d’en sortir que d’y entrer. Dans la classification des logiciels, l’ERP est un package destiné, a priori, à tous les secteurs, à toutes les fonctions des entreprises industrielles comme de services; les adaptations nécessaires se faisant par paramétrage. Les ERP disposent de forts arguments commerciaux pour séduire les dirigeants (ils proposent de mettre un terme au désordre du système d’information et de régler des problèmes d’organisation sans effort politique). Cette offre séduisante par sa qualité et sa cohérence se révèle à l’usage plus risquée que l’on avait pu l’imaginer : elle ne peut être efficace que si l’on accepte les contraintes qu’elle impose. Sa mise en œuvre comporte des difficultés et des pièges. Philippe Norigeon page 9
  • 10. PGI, ERP : MASTER CCA La difficulté à travailler ensemble, à avoir une vision globale commune ainsi qu’à remettre en cause ses processus pour appliquer les bonnes pratiques proposées par les ERP furent à l’origine de bien des retards et même des échecs de mise en œuvre, largement colportées par les médias spécialisés, d’autant que les premiers ERP étaient des ERP « Généralistes » au paramétrage compliqué et long. L’intégration financière des PGI se limitait auparavant au transfert automatisé des écritures comptables du journal des ventes. Quelques progiciels plus « sophistiqués », mais en nombre limité, proposaient néanmoins une intégration forte du journal d’achat entre les fonctions nécessaires au contrôle de factures (enregistrement préalable à l’arrivée de la facture, rapprochement des réceptions, « bon à payer », traitement des écarts...). L’apparition des ERP a apporté dans ce domaine une richesse de fonctionnalités nouvelles qui correspondait mieux aux attentes des entreprises. Outre l’automatisation du journal d’achats qui éliminait la traditionnelle opération de traitement des « Bons de réception valorisés » (consistant à imputer manuellement le détail des réceptions pour saisie ultérieure par la comptabilité), les grandes entreprises, rompues à la tenue d’une comptabilité analytique des stocks, demandaient plus et notamment l’intégration automatique de tous les flux. Les ERP d’aujourd’hui tirent parti du Web. Les utilisateurs peuvent accéder à ces systèmes au moyen d’un navigateur. Ces progiciels sont de plus en plus orientés vers l’extérieur et sont capables de communiquer avec les clients, les fournisseurs et d’autres organisations. Longtemps les PME n’ont pas exprimé un tel besoin, étant peu familiarisées avec une telle comptabilité. Aujourd’hui encore si les services comptables n’ont pas déjà eu l’occasion de la pratiquer, ils sont souvent hésitants à mettre en œuvre cette intégration automatique (les schémas comptables analytiques étant nouveaux pour eux), ou délèguent volontiers, ne maîtrisant pas ce paramétrage. Alors que d’autres pays européens sont rompus à ces techniques depuis longtemps, comme de valoriser automatiquement les stocks et les encours dans la comptabilité générale. Le rôle d’un ERP Les progiciels de gestion intégrés (ou les ERP) sont aujourd’hui l’épine dorsale du système d’information de toute grande entreprise et d’un nombre croissant de PME. C’est un sujet "en vogue" dans ces entreprises. C’est un symbole de "modernisation" et de progrès. Mais notre expérience nous montre qu’en effet, c’est un sujet mal maîtrisé en termes de "business" et de "management". Peu de gens ont compris ce qu’est un progiciel de gestion et à quoi il sert. Pour ne pas dire que beaucoup ne se posent même pas de questions telles que : "A quel besoin de gestion et de management répond un PGI ?" "Quel avantage compétitif peut apporter un PGI pour mon Business ?" Philippe Norigeon page 10
  • 11. PGI, ERP : MASTER CCA La première question à laquelle le décideur doit répondre c’est : • Ai-je besoin d’un ERP, PGI ? Cette question ne se posait pas lorsque les ERP n’étaient accessibles qu’aux grandes entreprises. Mais aujourd’hui les PME / PMI doivent se la poser compte tenu du caractère stratégique de ce choix. On ne peut donc éviter, pour répondre à cette question et préparer les questions suivantes, une analyse stratégiques: ( Environnement / Entreprise : Risques / Opportunités ; Forces / Faiblesses): • Quels sont les axes stratégiques, les objectifs de l’entreprise, les processus clé, les KPI (indicateurs clés)… ? Cette analyse doit permettre de répondre aux questions suivantes : • De quel niveau d’intégration ai-je besoin, ( vente / finance ; logistique finance, inter sites …) ? • Quelle solution, quel progiciel me permettra d’atteindre mes objectifs ? La mise en œuvre d’un ERP est un projet d’entreprise dont la finalité est l’atteinte des objectifs stratégiques retenus et non la réussite du projet SI. Le but est de construire ou renforcer son avantage concurrentiel grâce à la démarche de mise en œuvre du SI intégré. De nombreuses directions d’entreprises et de nombreux informaticiens considèrent les PGI comme un système d’information "préfabriqué" qui, en évitant les développements spécifiques et en réduisant l’hétérogénéité des environnements, peut réduire les coûts informatiques. Ils souhaitent donc les mettre en œuvre vite et pas cher. Quelle erreur ! La mise en œuvre d’un PGI coûte généralement cher. Un prix élevé qui trouve toute sa justification si la mise en œuvre d’un PGI est accompagnée d’une démarche stratégique et un travail sur l’organisation visant à mieux satisfaire les clients. Un PGI n’est pas seulement une solution pour réduire les coûts, mais une solution pour survivre et améliorer sa performance globale (qualité, délais, coûts). Ce sont les gains de qualité et de délais, essentiels pour survivre en affaires aujourd’hui, qui sont la vraie valeur ajoutée apportée par un PGI. Philippe Norigeon page 11
  • 12. PGI, ERP : MASTER CCA Pourquoi les entreprises sont-elles passées d’un système d’information constitué de différents logiciels distincts, à des solutions de type MRP, DRP, comptabilité, ressources humaines puis vers le tout intégré ? Pourquoi sont apparus les PGI ? Parce que de l’organisation verticale par fonctions (commercial, production, recherche - développement, comptabilité - finances, ressources humaines) nous sommes passés à l’organisation horizontale par processus (chaîne logistique et flux transversaux en parcourant plusieurs fonctions) orientée Client. Ce nouveau modèle suppose l’intégration de principaux processus de l’entreprise pour mieux servir le Client. Intégration des processus de l’entreprise réalisée avec un Progiciel de Gestion Intégré et Intranet / Extranet. Le modèle d’organisation a changé car l’environnement a changé; il s’est complexifié, internationalisé, mondialisé ; les changements s’accélèrent ; les économies deviennent inter dépendantes, les marchés instables et les clients exigeants, la concurrence s’exacerbe... Il y a 10-15 ans les choses étaient encore relativement simples. La demande était croissante selon des lois prévisibles et la problématique principale était de faire des économies d’échelle pour augmenter les marges contributives. Il fallait donc assurer un meilleur rendement pour chaque fonction de l’entreprise. Un système d’information existait pour chaque fonction et il répondait à des objectifs de rendement : des logiciels de MRP pour la production, des logiciels de DRP pour la distribution, des logiciels de comptabilité, des logiciels de ressources humaines,... La chaîne de la valeur était orientée vers l’amélioration des produits et l’optimisation des directions fonctionnelles. Le Client est aujourd’hui au cœur du modèle économique. Il est maintenant très exigent et ces exigences sont en changement continu. Il ne veut pas seulement un prix bas, mais des délais plus courts et une meilleure qualité (ensemble de caractéristiques du produit qui le satisfassent). Et de plus, il faut innover fréquemment pour apporter au Client une qualité et la différence qu’il ne trouve pas ailleurs. Pour répondre à ce défi, il faut véhiculer une information homogène et enrichie sur les clients sur chaque maillon de la chaîne informationnelle de la prise de la commande, à l’approvisionnement et à la production, il faut avoir un référentiel de données commun. Il faut maîtriser la valeur ajoutée, apportée au Client. Cette valeur ajoutée est la somme de la valeur ajoutée crée dans les différents processus (productifs, commerciaux ou administratifs). Et dans ce contexte, le progiciel de gestion intégré est la solution, le support matériel, pour relier le réseau des processus. C’est par l’intermédiaire du PGI qu’on assure le pilotage et la cohérence du réseau de processus. C’est un outil de création de valeur par excellence. C’est pour ces raisons, et non pas pour la réduction des coûts informatiques, que le système d’information d’entreprise évolue d’une multitude de systèmes informatiques indépendants (MRP, DRP, gestion, etc.) au progiciel de gestion intégré. Philippe Norigeon page 12
  • 13. PGI, ERP : MASTER CCA 1.4) Les bénéfices d’un ERP Avant de mettre en place un ERP, chaque service avait son propre système d’information. pour faire le lien entre ces différents systèmes, les situations suivantes se produisaient : • Double voire triple saisie des mêmes informations dans des systèmes d’information distincts. • Au mieux, l’entreprise faisait développer des interfaces informatiques entre ses différents SI.  Conséquences néfastes : En cas de double saisie, on constatait un nombre élevé d’erreurs et d’incohérences entre les différents systèmes d’Information. En cas d’interface entre différents SI, la mise à jour ne se faisait pas en temps réel. Des déperditions de données survenaient parfois, du fait d’un « plantage » informatique au moment du transfert de données. Des erreurs humaines survenaient aussi régulièrement (transfert du mauvais fichier, doublons dus à deux transferts successifs malencontreux …) Dans certaines grandes entreprises, des contrôleurs de gestion étaient spécifiquement embauchés pour l’analyse et la correction des incohérences entre ces systèmes d’information. Par exemple, chez un grand constructeur de matériel informatique, un analyste des stocks devait réconcilier les écarts entre le système enregistrant les entrées et les sorties physiques de stock d’un côté et les écritures comptables correspondantes de l’autre. Des écarts de plusieurs dizaines de milliers d’euros étaient régulièrement constatés et devaient être expliqués puis corrigés. Ce mode de fonctionnement inacceptable, coûtait très cher à l’entreprise. Pour mettre fin à cette situation, les entreprises ont décidé d’implémenter un ERP.  Les bénéfices d’un ERP pour l’entreprise sont les suivants : • Eviter la redondance d’informations entre différents SI de l’entreprise. • Cohérence et homogénéité des informations • Disposer d’un outil multilingue et multidevises (très adapté aux multinationales comme aux PME PMI qui veulent exporter) • Eviter des restitutions d’informations divergentes entre différents services et donc apaiser les conflits qui en résultaient • Une meilleure coordination des services et un meilleur suivi du processus de commande qui inclut la prise de commande, l’enregistrement d’une sortie de stock, l’expédition de la commande et l’émission d’une facture • Une meilleure maîtrise des stocks Philippe Norigeon page 13
  • 14. PGI, ERP : MASTER CCA • Une normalisation de la gestion des Ressources Humaines, en particulier pour les entreprises qui gèrent de nombreuses entités, parfois géographiquement dispersées. • Création d’un environnement de travail standardisé, identique pour tous. • Optimisation des processus de gestion • Intégrité et unicité du Système d’information • Communication interne et externe facilitée par le partage du même système d’information • Minimisation des coûts (formation et maintenance) • Mise à disposition d’indicateurs, de tableaux de bord plus fiables que lorsqu’ils étaient extraits de plusieurs systèmes différents. • Meilleure coordination des services et clarification des processus (par exemple du processus de commande de la prise de commande à l’émission d’une facture en passant par l’enregistrement d’une sortie de stock et l’expédition de la commande) ; • Harmonisation de la gestion des ressources humaines, notamment pour les entreprises "multi entités", parfois géographiquement dispersées. Globalement, meilleur fonctionnement des processus de l’entreprise donc meilleure réponse aux attentes clients en terme de qualité, de service voire de coût des produits. Cette situation nouvelle produit, bien entendu, de meilleurs résultats économiques pour l’entreprise. Les ERP sont des systèmes de gestion intégrés de plus en plus courants dans les organisations qui visent à optimiser à la fois leurs standards d'efficacité, de performance et de service à la clientèle. Les ERP peuvent être extrêmement utiles et même s'avérer indispensables, car ils peuvent réduire les erreurs, les délais coûteux et augmenter l'efficacité opérationnelle. Un ERP performant et bien intégré, qui automatise des processus efficaces, peut contribuer considérablement à comprimer tout le cycle des produits, allant de la conception à la vente ainsi qu'à la production, à la logistique et au service après-vente. Une entreprise qui se dote d'un tel avantage concurrentiel est donc plus agile, rapide, efficace, et performante qu'elle ne l'était auparavant. Elle se démarque donc de ses concurrents. Pour une entreprise qui veut être parmi la meilleure dans son secteur et qui veut contrer efficacement la concurrence à l'échelle locale ou internationale, un bon ERP n'est donc plus une option, mais une nécessité. Globalement, l'ERP confère deux types d'avantages : une vision d'ensemble de l'activité de l'entreprise (un dirigeant peut avoir accès à des statistiques et analyses Philippe Norigeon page 14
  • 15. PGI, ERP : MASTER CCA lui permettant d'être aidé dans ses prises de décisions) et la standardisation du fonctionnement interne. Comprendre les enjeux et le fonctionnement d'un ERP Aujourd'hui, l'intégration de toutes les données de l'entreprise est indispensable pour garantir le service au client. A) Le système intégré de gestion ERP : enjeux et stratégie • Accroître l'agilité de l'entreprise. • Mettre en évidence des gisements de progrès. • Améliorer le taux de satisfaction du client par une planification globale et une exécution en temps réel. • Répondre rapidement et efficacement aux changements. • Mettre le client au centre de la Supply Chain. • Suivre en temps réel les performances de l’entreprise B) Le MRP (Management des Ressources de Production) : arête dorsale du système de gestion de la production o Les différents horizons du MRP II : • la programmation (long terme) : prévoir les ressources adaptées à la demande ; • l'ordonnancement (moyen terme) : assurer l'adéquation de la charge à la capacité par période ; • le lancement et suivi (court terme) : planifier les moyens pour réaliser la demande du client. C) Les données à fiabiliser o Les données dynamiques : • les prévisions de ventes pour bâtir le Plan Industriel et Commercial et le Programme Directeur de Production ; • les stocks (matières premières, encours et produits finis). • Les données statiques : éléments clés du fichier article, nomenclatures, les gammes. D) Identifier les outils du MRP II à maîtriser • Réaliser le calcul de besoin net pour passer de la demande du client (PDP) aux articles à acheter ou à fabriquer. Philippe Norigeon page 15
  • 16. PGI, ERP : MASTER CCA • Les règles de l'équilibrage charge/capacité en fonction de l'horizon de planification. • Les règles de planification fine : enclenchement et jalonnement (PERT et GANTT). E) Contribuer à fiabiliser et intégrer le système de gestion dans l'entreprise • Identifier les informations à fournir et à utiliser. • Participer à l'amélioration continue du système. Les ERP permettent l’intégration des données et des processus, condition nécessaire mais non suffisante pour aboutir à une organisation réactive. Philippe Norigeon page 16
  • 17. PGI, ERP : MASTER CCA 1.5) Les risques liés à la mise en œuvre d’un E R P  Dépendance éditeur  Nécessité de travailler ensemble  Difficulté d’une vision globale  Remise en cause des processus existants  retards, échecs  Les coûts  Blocage de l’entreprise  … Le premier élément qu’il faut toujours avoir à l’esprit : Lorsque l’ERP s’arrête l’entreprise s’arrête aussi ! Le risque majeur paraît alors évident. Par contre quand le fonctionnement de l’ERP est optimal le potentiel de l’entreprise l’est aussi. • L’ERP et ses clients L’ERP incorpore une expertise professionnelle et permet à l’entreprise de s’assurer qu’elle a introduit dans ses processus des méthodes conformes à l’état de l’art. Toutefois les fournisseurs de l’ERP ne peuvent pas accumuler une compétence universelle dans leur produit; dans les domaines où l’entreprise est particulièrement « pointue » elle dispose donc d’une expertise meilleure que celle que l’ERP peut incorporer. Il sera ainsi nécessaire d’analyser l’adéquation : ERP / Processus cœur de métier de l’entreprise. Par ailleurs adopter un ERP implique plus qu’un contrat : c’est un « mariage » avec l’éditeur; ce mariage comporte des obligations et il sera plus difficile d'en sortir que d'y entrer. Si l’éditeur a créé un club d’utilisateurs, l’entreprise aura intérêt à y faire participer ses propres experts et cela leur prendra du temps. Philippe Norigeon page 17
  • 18. PGI, ERP : MASTER CCA • Les limites de l’ERP Tout ERP a des frontières ; il est inévitable qu’elles ne coïncident pas avec ce que l’entreprise aurait souhaité. Il manque des choses à l’ERP par rapport à vos besoins, et par ailleurs il fait des choses dont vous n’avez pas besoin. Les choses que l’ERP fait en trop sont éventuellement gérées dans votre entreprise par d'autres espaces fonctionnels; il faudra traiter les redondances et chevauchements qui en résultent. Ce qui manque, mais qui vous est nécessaire, devra être fait ailleurs tout en étant cohérent avec l’ERP : cela occasionnera un travail supplémentaire d'architecture fonctionnelle. Enfin le progiciel est fourni avec ses propres solutions en ce qui concerne le référentiel (catalogue des produits, référentiel des clients et fournisseurs, inventaire des stocks etc.); si vous aviez mis en place des solutions différentes, il vous faudra y renoncer car le référentiel est au cœur du système d’information, est il est moins coûteux de s’adapter à l’ERP que d’adapter celui-ci à l’entreprise. Il se peut enfin que l'éditeur de l’ERP n’ait pas fait les mêmes choix que l'entreprise en ce qui concerne les logiciels système (système d'exploitation, SGBD etc.) L’adoption de l’ERP peut vous contraindre soit à gérer en parallèle plusieurs versions de ces produits, soit à vous plier entièrement aux choix faits pour l’ERP. • Les versions successives L’adoption d’un progiciel ne représente pas un seul projet. Le fournisseur publiera des versions successives, différentes les unes des autres, et le passage d’une version à la suivante est un véritable projet. Lors de la sortie d’une nouvelle version, il faut en effet : • Faire l’inventaire de ce qui est proposé, évaluer ce qui est intéressant, choisir . • Evaluer le coût des travaux de reconception : la « compatibilité ascendante » relève plus du discours commercial que de la réalité et il faudra refaire la plupart des paramétrages. • Evaluer l’effet du changement de version sur tout ce qui se trouve à la périphérie du progiciel, et qu’il impacte comme dans les processus internes à l’entreprise. Philippe Norigeon page 18
  • 19. PGI, ERP : MASTER CCA • Négociation du contrat Avant de conclure le « mariage », il faut prendre des précautions ; la négociation du contrat est délicate. Il convient de réaliser d’abord une étude de faisabilité approfondie, et il faudra lutter pour obtenir de l’éditeur des informations avant la signature du contrat. Il faut vérifier la capacité de l’éditeur à accompagner l’entreprise dans la durée et à partager avec elle son expertise sur le métier. Il faut savoir que certains des enjeux de l’entreprise ne pourront être atteints. Il faut donc que la maîtrise d’ouvrage du SI soit encore plus forte que lorsque l’on conçoit un logiciel spécifique, car de nombreuses demandes d’adaptation de l’ERP vont s’exprimer et il va falloir leur résister. Le dialogue avec les responsables des métiers devra être approfondi. Si par exemple il s’avère que l’ERP ne permet pas de mettre en œuvre les règles souhaitées par le marketing en matière de facturation, il faut pouvoir s’assurer de l’accord de la direction marketing. Enfin, le mariage étant de longue durée, il faut que l’entreprise acquière une compétence sur l’ERP. Lorsqu’une entreprise achète un ERP, elle n’a pas à payer seulement les licences : elle doit aussi s’associer un cabinet de consulting et c’est de loin la dépense la plus importante (ex : les licences avait coûté 6 MF, mais le coût total du projet a été de 120 MF) L’entreprise fera appel à un intégrateur lors du premier projet mais elle doit se former pour pouvoir être aussi autonome que possible lors des projets qu’elle devra conduire ultérieurement à l’occasion des changements de version. • Conditions de succès et causes d’échec L’utilisation de l’ERP réussit souvent mieux dans les PME que dans les grandes entreprises, car les PME ont un budget plus restreint et savent aller droit à l’essentiel. Dans les grandes entreprises, la première cause d’échec est le caractère versatile de la maîtrise d’ouvrage, qui modifie trop souvent son expression de besoins et ses priorités ; la deuxième cause d’échec est le conflit de pouvoir entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre informatique de manière générale la technologie est rarement à l’origine de l’échec; l’organisation et la maîtrise sociale de la technologie sont les causes beaucoup plus sournoises et puissantes de l’échec de la mise en œuvre de l’ERP. Un constat inéluctable : « pourquoi telle solution ERP fonctionne très efficacement dans telle entreprise et échoue totalement dans telle autre ? Philippe Norigeon page 19
  • 20. PGI, ERP : MASTER CCA Les ERP ne sont pas exempts d’inconvénients. Ils sont difficiles et longs à mettre en œuvre car ils demandent la participation de nombreux acteurs ; ils sont relativement rigides et délicats à modifier. • Le projet ERP initié n’atteint pas son objectif initialement prévu (exemple : promesse d’avantage compétitif ou réduction des coûts annoncés quoique le ROI recherché avec la solution ERP n'est pas toujours financier, mais davantage lié à un meilleur pilotage, une meilleure visibilité des activités, une clarification des modes opératoires et une amélioration de la productivité). • Les coûts et délais de mise en œuvre sont souvent dépassés. • Les fonctions prévues sont inopérantes ou manquantes dans le produit final. • L’état de dépendance induit par les solutions ERP clés en main, pour lesquelles l’entreprise ne peut plus faire marche arrière, au risque de devoir revoir une fois de plus la totalité de ses structures et méthodes de travail. • Le coût élevé (cependant, il existe des ERP/PGI qui sont des logiciels libres, les seuls coûts étant alors la formation des utilisateurs et le service éventuellement assuré par le fournisseur du logiciel) • Le progiciel est parfois sous-utilisé • La lourdeur et rigidité de mise en œuvre • Les difficultés d’appropriation par le personnel de l’entreprise • La nécessité d’une bonne connaissance des processus de l’entreprise • La nécessité d’une maintenance continue • La captivité vis à vis de l’éditeur • etc Philippe Norigeon page 20
  • 21. PGI, ERP : MASTER CCA 1.6) L’ERP et la performance de l’entreprise Pour avoir une idée précise des avantages que l’entreprise peut attendre de l'implémentation d’une solution ERP de gestion d'entreprise, il faut tout d'abord comprendre l'impact des problèmes actuels sur les résultats de l’organisation, ainsi que les objectifs pour l'implémentation de l’ERP. Par exemple, il est possible que la société veuille réduire les erreurs de facturation et accélérer l'acquisition de comptes clients ou simplifier le processus des ventes pour accroître le revenu par client. En quantifiant ces avantages, nous obtenons une idée plus claire du retour sur investissement. Voici quelques-uns des avantages types : • Productivité – la simplification des processus métiers peut permettre à vos employés d'être plus efficaces et plus rapides. • Coût de main-d'œuvre – l'automatisation de certaines applications peut réduire le nombre de personnes nécessaires pour supporter votre entreprise. • Performance financière – une création de rapports plus précise peut accélérer l'acquisition de comptes clients ou vous donner un aperçu plus précis de votre bilan à court terme et à long terme. • Gestion des stocks – une surveillance plus étroite des stocks peut accélérer leur rotation et réduire le budget que vous devez consacrer aux produits difficiles à vendre. • Tarification – une génération de rapports financiers en temps réel peut vous fournir un aperçu plus précis de vos coûts globaux et vous aider à améliorer les marges sur vos produits ou services. • Revenu par client – en utilisant la gestion de la relation client pour identifier les besoins des clients, vous pouvez accroître le revenu par client ou réduire le taux de renouvellement des clients. • Maintenance et support technologiques – vous aurez peut-être la possibilité de consacrer moins d'argent à la maintenance de systèmes hérités obsolètes, améliorant ainsi vos résultats. • Amélioration des processus – vous aurez peut-être la possibilité d'éliminer certains coûts par le biais de l'automatisation. Par exemple, la facturation électronique peut réduire le volume de factures sur papier, les coûts de publipostage et même certains frais de dépôt bancaires. Philippe Norigeon page 21
  • 22. PGI, ERP : MASTER CCA L’analyse des avantages va dépendre des besoins spécifiques de l’entreprise. Voici quelques scénarios types par secteur : Grande distribution : une efficacité accrue pour des marges plus importantes : Une société qui distribue des livres et des périodiques aux chaînes de supermarchés connaît une croissance organique mais n'a pas envisagé ses systèmes opérationnels de manière stratégique. En conséquence, elle est incapable d'analyser clairement les liens existant entre les commandes client et les livraisons, ce qui entraîne une perte de marge et des investissements en stocks qui pourraient être évités. Elle a besoin d’un ERP pour obtenir un aperçu de son activité, en particulier les tendances en termes d'offre et de demande du client, pour l'aider à améliorer la rotation des stocks et les marges et accroître le revenu global lié aux clients. Voici quelques-uns des avantages qui peuvent être analysés : • Visibilité des marges – obtenir un aperçu plus précis des coûts de gestion des stocks comparés aux prix de vente peut entraîner un accroissement de marge. • Revenu par client accru – des rapports plus précis de gestion d'entrepôts peuvent vous aider à identifier les stocks déplacés et d'autres problèmes susceptibles de causer une réduction du revenu. • Coûts de main-d'œuvre réduits – une gestion plus précise des livraisons favorise une réduction du nombre de retours, ce qui permet à la société d'employer un effectif réduit pour traiter les retours. • Stocks réduits – grâce aux améliorations apportées aux stocks, il est possible d'accélérer les rotations ou de permettre à la société de transporter un plus grand nombre de chaînes. Distribution : aligner les stocks sur les besoins des clients : Un petit distributeur de mobilier de maison gère trois magasins et un site Web. Il n'a aucune visibilité d'ensemble de son entreprise et veut installer une application de gestion intégrée afin de pouvoir faire correspondre le stock de ses points de vente avec celui de son site Web. Il doit également identifier les articles obsolètes plus rapidement, pour ne pas avoir à appliquer des remises trop lourdes sur la marchandise la moins récente. Finalement, il veut obtenir un aperçu plus clair des habitudes d'achat des clients afin de pouvoir choisir un stock plus rentable qui correspondra mieux aux besoins des clients et accroîtra sa clientèle. Voici quelques-uns des avantages qu'il pourra constater : Philippe Norigeon page 22
  • 23. PGI, ERP : MASTER CCA • Augmentation du nombre de clients – combien de clients supplémentaires acquerra-t-il ou conservera-t-il chaque mois grâce à l'amélioration de ses services ? • Coûts de gestion informatique – établir une liaison entre le site Web et le stock magasin permet de réduire les coûts de mise à jour fréquente de son site Web. • Stock réduit – une meilleure gestion des achats peut réduire le volume de marchandises « obsolètes » qui sont vendues au rabais. • Revenu par client accru – faire correspondre les besoins des clients avec les stocks disponibles peut aider à améliorer les marges globales. • Economies administratives – la saisie de données, la télécopie et le temps d'interruption en entrepôt seront moins coûteux. Services professionnels : accélérer les encaissements grâce à une facturation plus efficace : Une société de conseil a besoin d'améliorer la gestion de ses heures facturables, d'améliorer ses comptes clients et de générer davantage de revenu par client. Elle a choisit une solution ERP pour mieux gérer ses contrats, accroître l'exactitude de ses factures et améliorer la fidélisation globale des clients par une amélioration de la qualité du service. Voici quelques-uns des avantages potentiels de l'implémentation : • Un revenu par conseiller accru – jusqu'à 5 % de revenu potentiel peut être perdu parce que les conseillers ne facturent pas l'intégralité de leur travail. Grâce à l'automatisation de ce processus, le montant correspondant peut être réduit de 0,25 % ou plus. • Meilleure fidélisation des clients – l'amélioration de la tenue des dossiers et de la gestion des contrats passés avec les clients entraînera une amélioration des services rendus. • Encaissements plus efficaces – un suivi adéquat des projets et des factures plus précises peuvent réduire le nombre de litiges liés à la facturation et accélérer l'acquisition des comptes clients. • Coûts de main-d'œuvre réduits – l'amélioration des processus peut permettre de réduire le temps support. Philippe Norigeon page 23
  • 24. PGI, ERP : MASTER CCA Fabrication : remplacement des systèmes hérités pour intégrer la chaîne d'approvisionnement Un fabricant de petites unités de réfrigération industrielle exploite plusieurs systèmes personnalisés. Il réalise que la croissance de l'entreprise est impossible sans un système intégré. Il veut utiliser une solution de gestion d'entreprise intégrée afin d'améliorer le flux d'informations entre les différents aspects commerciaux. Il espère réduire les stocks, accroître la productivité des employés et s'assurer qu'il tire avantage de toutes les opportunités de revenu liées à sa clientèle, notamment les revenus de services manquants à cause de son incapacité à identifier les clients dont l'équipement n'est plus sous garantie. Voici quelques-uns des avantages qu'il pourrait constater : • Coûts de main-d'œuvre – il est possible qu'une efficacité accrue lui permette de réduire le nombre d'employés nécessaire au niveau de la production. • Stock réduit – une génération plus précise des rapports permet de réduire les stocks. • Meilleure gestion des approvisionnements – la capacité à afficher les achats antérieurs et à surveiller la performance des fournisseurs permettra de réduire les coûts liés aux achats. • Revenu par client accru – en vendant des contrats de services supplémentaires, ce fabricant accroît son revenu global. • Réduction des coûts d'impression – une meilleure communication entre les systèmes élimine le besoin d'imprimer et de livrer les bons d'exécution. Enjeux relatifs au choix d'un ERP : L'implantation d'un ERP entraîne des changements du fonctionnement interne de l'entreprise. Plus l'entreprise est grande, plus elle souhaite élargir le domaine d'application de son ERP et plus elle va devoir changer sa manière de fonctionner. Au delà de l'aspect technique et matériel, le changement concerne les ressources humaines, d'une part, et la manière de fonctionner de l'entreprise dans sa globalité, d'autre part. C'est pourquoi l'implémentation d'un ERP peut être complexe et prendre beaucoup de temps. Philippe Norigeon page 24
  • 25. PGI, ERP : MASTER CCA La mise en oeuvre, dans une entreprise, d'une solution ERP entraîne des changements de méthode considérables pour les utilisateurs finaux. Cette conduite du changement doit être particulièrement préparée et suivie, pour s'assurer de la collaboration de l'ensemble des utilisateurs et donc de la réussite du projet. Pour favoriser la réussite du projet ERP, plusieurs recommandations générales peuvent être données : • Les projets ERP ne doivent pas être des projets " informatiques " et être gérés uniquement pas la direction des systèmes d'information. Ils doivent notamment être lancés, suivis et soutenus par la direction générale et toutes les directions. • Le client doit tout particulièrement définir la nature et le périmètre du projet notamment aux niveaux stratégique, technique et géographique, définir ses objectifs en termes opérationnels, financiers et de délais. • Les utilisateurs doivent être impliqués dans le processus d'implémentation. Plusieurs projets d'ERP ont ainsi échoué car les utilisateurs n'ont découvert le produit qu'au moment de la réception finale. C'est la raison pour laquelle des projets ERP doivent s'accompagner d'une communication interne (voire externe) permanente. • La phase préparatoire de pré implantation (création de la vision de l'entreprise, de la liste des fonctionnalités recherchées, de la liste de candidats potentiels, du cahier des charges,... analyse des soumissions reçues, sélection du système ERP, négociation du contrat et planification de l'implantation) est essentielle dans les projets ERP. • L'organisation (comités de pilotage et de suivi, plan d'assurance qualité, etc.) et les procédures d'avancement du projet (réceptions et validation de chaque étape) doivent également être précisément définies puis appliquées. Philippe Norigeon page 25
  • 26. PGI, ERP : MASTER CCA 2ème Partie : Choisir un ERP 2.1) Le Marché des E R P • Segmentation du marché des ERP, PGI : Les logiciels de gestion d'entreprise sont sans conteste la brique applicative la plus déployée au sein des systèmes d'information des entreprises. Centré autour de quatre fonctions de gestion majeures - Comptabilité/Finance, Ressources humaines, Gestion commerciale et GPAO - le marché des ERP et des logiciels de gestion d'entreprise a généré près de 2,3 milliards d'euros de revenus licences et maintenance en 2006, ce qui correspond à plus de la moitié du marché des applications et près du quart du marché total des logiciels en France. C'est ce qu'indique une étude publiée récemment par IDC. En 2006, le marché de l'ERP a représenté 40% du marché des logiciels de gestion d'entreprise en France. Si l'on considère les revenus licences et maintenance générés par les éditeurs, le marché français de l'ERP continue sa croissance en 2006 avec une dynamique à 9,2% pour s'établir à 913 millions d'euros. Cette hausse continue le prolongement de la reprise du marché de l'ERP qui a commencé en 2004. Philippe Norigeon page 26
  • 27. PGI, ERP : MASTER CCA 2.1.1) Les E R P en fonction de la taille de l’Entreprise : • Un marché segmenté en trois niveaux : Aujourd'hui, le marché des ERP est considéré comme mature. La question de la sélection ne se fait donc pas sur des critères de performance des logiciels mais plutôt selon les besoins spécifiques à l'entreprise. Le marché des ERP compte des centaines de produits différents à l'échelle mondiale, ce qui en fait un marché très complexe, dans lequel seuls les experts naviguent aisément. Pour simplifier les choses, on peut segmenter le marché en trois volets: Au niveau un, où l'on trouve les systèmes les plus puissants mais aussi les plus coûteux, s'affrontent une poignée de produits très complets, qui sont offerts à l'échelle mondiale par quelques géants spécialisés. Ces systèmes sont surtout pour la grande entreprise, mais on les implante maintenant avec succès dans de nombreuses organisations de moyenne taille. Il faut prévoir un investissement d'au moins 600 000 $, et souvent beaucoup plus, selon le nombre de modules et d'utilisateurs ainsi que la complexité des processus à automatiser. Au niveau deux, l'on trouve des ERP un peu moins puissants et nettement moins coûteux, qui sont offerts par de nombreux éditeurs à l'échelle mondiale, la plupart du temps avec l'aide de partenaires locaux qui se chargent de la vente, de la mise en place ainsi que de l'assistance à la clientèle. Ces logiciels s'adressent surtout aux entreprises de moyenne taille ou aux filiales des grandes sociétés. De nombreuses organisations plus petites les adoptent maintenant aussi, ce qui permet à celles-ci de concurrencer les plus grandes entreprises et de soutenir leur croissance. Au niveau deux, il faut prévoir un investissement de 100 000 $ à 600 000 $ environ. Au niveau trois, l'on trouve un grand nombre de petits logiciels, qui méritent ou non l'appellation ERP mais qui offrent néanmoins aux petites entreprises des fonctions utiles, à des coûts raisonnables. Le prix de ces logiciels varie énormément; à ce niveau, un système complet peut coûter entre 5 000 $ et 100 000 $, selon le logiciel et l'envergure du système. Cette segmentation en trois niveaux est parfois quelque peu imprécise, car les producteurs de logiciels souhaitent bien sûr étendre leur marché vers le haut et le bas, dans cette hiérarchie. Les coûts approximatifs mentionnés ci-dessus incluent normalement les infrastructures informatiques, les licences d'utilisation des logiciels, le coût du personnel impliqué, ainsi que l'assistance externe qui est généralement indispensable pour réussir une mise en place du ERP. Philippe Norigeon page 27
  • 28. PGI, ERP : MASTER CCA Pour trouver la solution la plus compatible avec l'entreprise, il faut analyser les différentes solutions, mais analyser aussi l'entreprise et bien connaître ses besoins, ses caractéristiques, son type de production. Avec ces deux types de données, il sera alors possible de déterminer quel type de logiciel choisir. Le segment des grands comptes (entreprises de plus de 2000 salariés) a enregistré en 2006 la plus forte croissance des investissement ERP (14,0% à 280 millions d'euros de revenus licences et maintenance), ce marché pèse désormais 32% des ventes de licences et maintenance en 2007. En 2007, le marché de l'ERP a connu une croissance modérée au sein des PME : 6,6% de croissance de ventes de licences et maintenance sur la frange basse (entreprises de 100 à 500 salariés) avec un montant de 183 millions d'euros ; 8% de croissance de ventes de licences et maintenance sur la frange haute (entreprises de 500 à 2000 salariés) avec un montant de 310 millions d'euros. Ces deux segments pèsent désormais respectivement 20% et 35% du marché licences et maintenance du marché de l'ERP, ce qui donne un poids de 55% au marché des PME pour un montant de 493 millions d'euros en 2006. Au sein des TPE (entreprises de moins de 100 salariés), en 2006, on a assisté à un marché de l'ERP qui se redresse doucement avec une croissance de 6% à 150 millions d'euros de ventes de licences et maintenance, ce marché pèse désormais 16% du marché licences et maintenance ERP. Philippe Norigeon page 28
  • 29. PGI, ERP : MASTER CCA Aujourd’hui, tous les éditeurs de progiciels intégrés proposent un ERP, sous prétexte qu’ils intègrent la GPAO et la Finance. Mais à y regarder de plus près ils ne proposent pas tous les mêmes fonctionnalités. L’offre des progiciels s’étale de façon plus ou moins continue dans l’échelle des fonctionnalités et il n’y a pas de classification absolue. Nous allons essayer tout de même de fixer des tendances, en commençant notamment par se poser la question du critère majeur permettant de les classifier. Est-ce en termes de fonctionnalités, de lignes de codes, de nombre de licences installées, de chiffre d’affaire... Nous pensons plutôt que, indépendamment des critères de choix fonctionnels propres à chaque secteur d’activité, s’il y a un classement à faire il doit être le reflet de ce que demandent les clients et le critère majeur, représentatif du marché, intègre la taille et la structure de l’entreprise. Ainsi un grand groupe avec de multiples établissements partageant en permanence leurs informations (mêmes Articles, Clients, Fournisseurs ...) et regroupés stratégiquement en entités juridiques, n’aura pas les mêmes besoins qu’une PME/PMI ou même qu’un groupe constitué de petites structures indépendantes d’un point de vue logistique et souvent financier. Par ailleurs, l’informatisation des grands groupes a profité de budgets d’investissement importants que seules ces entreprises pouvaient engager. Les PME/PMI sont bien souvent contraintes à laisser de côté les fonctions et processus périphériques pour se cantonner dans leur budget. En revanche les grands groupes ont investi ces dernières années dans des solutions pérennes, capables de supporter l’évolution de leur système d’information, tant dans les domaines du e-business, du CRM, du SRM, que du PLM. En conclusion, il faudrait distinguer trois types de solutions éditeurs : • ERP Grand groupe : ERP doté en plus de modules périphériques offrant, par ses possibilités de paramétrage des processus et des règles de gestion, l’opportunité pour l’entreprise d’une réorganisation importante, mais nécessitant des ressources d’assistance à Maîtrise d’ouvrage en conséquence. • ERP : Progiciel de Gestion Intégré disposant d’une intégration financière automatique de tous les flux, mais ne disposant pas forcément de tous les modules périphériques du marché, dont les processus et les règles de gestion sont le plus souvent « câblées » dans le produit pour une mise en œuvre allégée. C’est notamment le cas des ERP Grand groupe « pré paramétrés » et documentés pour un secteur d’activité. • ERP PME/PMI : Progiciel de Gestion Intégré (PGI) doté d’une GPAO et d’une comptabilité intégrées disposant au moins du journal des ventes automatique, pouvant être mis en œuvre par l’éditeur et ne nécessitant pas de ressources spécialisées au niveau des changements dans l’organisation. Philippe Norigeon page 29
  • 30. PGI, ERP : MASTER CCA Il est important de remarquer que l’offre ERP pme/pmi s’enrichit régulièrement proposant à l’entreprise des solutions de gestion de plus en plus complète permettant des progrès opérationnels décisifs dans tous les domaines (achats, production, commercial, gestion, …) Nous notons par expérience une grande différence dans les organisations de projets d’intégration selon le type de progiciel. Concernant les ERP Grand groupe, La grande flexibilité apparente apportée par la richesse d’un paramétrage (SAP par exemple) qui couvre les règles de gestion, et par conséquent les bonnes pratiques métiers, exige des équipes de consultants maîtrisant les métiers (processus et règles de gestion) pour spécifier les besoins à des consultants purement « produit ». Alors que dans les ERP l’intégrateur peut cumuler une double compétence produit/métier car il est en quelque sorte « guidé » par les bonnes pratiques du progiciel, dont les règles de gestion sont déjà intégrées dans la plupart d’entre eux. Enfin, les ERP PME/PMI proposent un paramétrage souvent moins sophistiqué, qui réduit d’autant la flexibilité et les possibilités d’adaptation intrinsèques au métier de l’entreprise. Ces solutions se diversifient par secteur d’activité, jusqu’à se spécialiser complètement, devenant alors des solutions verticales. On retrouve cette caractéristique dans les progiciels classés GPAO. Cependant certaines offres d’ERP pme/pmi s’enrichissent en proposant de nombreux modules fonctionnels indépendants faciles à connecter à l’ERP. (gestion relation client, fournisseur, plateforme e-commerce, logiciel de caisse, de gestion de stock…) Sur le plan de la modularité, nous parlerons d’abord des applications financières qui peuvent facilement être mises en œuvre indépendamment d’un noyau (par exemple de GPAO) d’un autre éditeur. Il est en effet facile d’interfacer les modules logistiques d’un progiciel avec une comptabilité, dans la mesure où ce progiciel génère déjà en standard des écritures comptables ou des transactions d’intégration financière pour tous les flux logistiques. Concernant la GPAO (achats, stocks, commercial, planification, fabrication...) la plupart des progiciels intègre une modularité que nous qualifierons de technique car elle n’a pas de réalité fonctionnelle dans une entreprise de production ; tout au plus cette modularité est utilisée dans des entreprises de distribution qui n’ont donc pas l’utilité de modules de fabrication. En effet la complexité d’une mise en œuvre modulaire, par les interfaces jetables qu’elle génère, suggère toujours un déploiement de la GPAO de type « Big Bang ». En revanche, au-delà de ces 2 noyaux, que l’on retrouve dans tous les progiciels, que constitue la GPAO ou la Finance, il faut signaler des différences dans la conception et l’utilisation de la modularité des modules périphériques. Philippe Norigeon page 30
  • 31. PGI, ERP : MASTER CCA Les ERP Grand groupe font preuve d’une grande modularité concernant leurs modules périphériques. En effet, la richesse de leurs fonctionnalités, en rapport avec la taille des projets envisagés par leurs clients, leur permet bien souvent d’être installés dans des entreprises qui ne sont pas équipées du noyau de GPAO ou des modules financiers du même éditeur. C’est le cas notamment des PLM, CRM et SRM... Pour les ERP ainsi que pour les ERP PME/PMI, la modularité, si elle est bien présente dans leur offre, favorise un étalement de la mise en œuvre. En revanche leurs modules périphériques sont rarement installés sur un noyau de base d’un autre éditeur. Car les coûts d’interfaçage sont généralement en dehors des budgets de ce type d’entreprise. Les entreprises sont d’ailleurs souvent confrontées, par exemple, au choix entre un super module de CRM dans l’offre SAP, qu’il faut interfacer avec le PGI, et une offre moins riche fonctionnellement mais qui est déjà intégrée avec le noyau de l’ERP. ERP Grand groupe ERP ERP PME PMI · Présence de modules · Noyau commun : PDP, · Noyau commun : PDP, périphériques autour du MRP, Gestion d'atelier, MRP, Gestion d'atelier, noyau commun : CRM, SRM, Vente, Vente, PDM, PLM, APS, e-business, Approvisionnement, Approvisionnement, Transport, Projets Stocks, Comptabilités Stocks, Comptabilités générale-tiers- générale-tiers- analytique, EDI analytique, EDI · Intégration financière · Intégration financière · Intégration financière automatique de tous les flux automatique de tous les souvent limitée aux logistiques : mouvements flux logistiques : journaux d'achat et de de stocks, d'en-cours, mouvements de stocks, vente heures absorbées, marge ... d'en-cours, heures absorbées, marge ... · Fonctionnalités multi-sites · Fonctionnalités multi- · Pas de fonctionnalités étendues : niveaux groupe - sites limitées : niveaux multi-sites. Duplication société juridique - groupe - société de bases de données. établissement - Business juridique, partage des unit, partage des données données limité de base · Fonctionnalités multi · Fonctionnalités multi · Interface utilisateurs langues : interface langues: interface Mono langage utilisateurs disponible en utilisateurs disponible plusieurs langues en plusieurs langues · Paramétrage étendu des · Paramétrage limité · Processus et processus et procédures des processus et procédures figés (Workflow) procédures · Découpage fin en activités · Activités globalisées · Activités globalisées capables de répondre à la pour répondre à une pour répondre à une Philippe Norigeon page 31
  • 32. PGI, ERP : MASTER CCA répartition extrême du structure PME/PMI - ou structure PME/PMI travail dans un grand Regroupement possible groupe d'activités détaillées par un enchaînement transactionnel paramétrable · Paramétrage des règles de · Règles de gestion · Règles de gestion gestion rendu nécessaire figées d'après les figées par la grande flexibilité du meilleures pratiques produit · Nécessité d'assistance · Mise en œuvre par · Mise en œuvre par MOA, en plus de l'éditeur ou un l'éditeur ou un l'intégrateur, pour apporter intégrateur agissant distributeur assurant une compétence métier et seul en tant que Maître l'ensemble des retrouver les meilleures d'œuvre et pilotant prestations pratiques plusieurs corps de métier. · Nécessité d'une équipe · Nécessité d'une · Pas besoin de pour l'administration des ressource ou d'une ressource pour plateformes prestation de type ASP l'administration pour l'administration · Multi SGBD · Multi SGBD · Mono SGBD ou SGBD propriétaire · Multi plateformes (UNIX, · Multi plateformes · Mono plateforme autres) UNIX Philippe Norigeon page 32
  • 33. PGI, ERP : MASTER CCA ERP ERP Grand PME Modules fonctionnels groupe ERP PMI MRP - Material Requirement Planning X X X CRP - Capacity Requirement Planning X X X SFC - Shop Floor Control X X X Gestion des approvisionnements X X X Gestion des achats X X X Gestion des ventes X X X Gestion des stocks X X X Prix de Revient industriel X X X Comptabilité générale Tiers Analytique X X X Gestion des immobilisations X X X EDI - Echange de Données Informatisé X X WMS - Warehouse Management System X X Gestion de Projets X X SAV - Service Après Vente X X Costing - Intégration financière de tous les flux logistiques X X PDP - Plan Directeur de Production X X Gestion de la Trésorerie X X SCM Demand Planning X X SCM Planning X X SCM Scheduling X X SCM Strategic Planning X TMS - Transport Management System X PDM - Product Data Management X PIC - Plan Industriel & Commercial X Gestion du transport X CRM - Customer Relationship Management X e-sales : Vente sur le Web X SRM - Supplier Relationship Management X e-procurement : Achats via le Web X BI - Décisionnel X Workflow X ABC Costing X Philippe Norigeon page 33
  • 34. PGI, ERP : MASTER CCA Les PME, locomotives du marché des ERP/PGI : • Les PME françaises, leader d’un marché toujours en croissance : investissement cumulé de 227 M€ en 2006 pour un marché global de 393,6M€ (uniquement pour les ventes de licences) • Le marché des ERP/PGI atteint 3,8Md€ (vente de licences + maintenance + services associés) • Accroissement prévu de 6,4 à 6,9% par an jusqu’en 2009 (source : cabinet GARTNER) • Accroissement de 14% pour le conseil et l’intégration • Les ERP représentent 18% des investissements des PME • Au moins une PME-PMI sur deux n’a pas, doit, ou va investir dans un ERP Philippe Norigeon page 34
  • 35. PGI, ERP : MASTER CCA 2.2) L’Offre E R P 2.2.1) E R P standard ou E R P spécifique ? L’ERP est à la base un outil de gestion générique. Cependant, il tend vers la spécialisation pour répondre à des besoins fonctionnels de plus en plus pointus. Le choix de l’entreprise pour une solution ou une autre dépend alors de ses besoins et objectifs : Les ERP Génériques ont des fonctions standards qui s’adaptent aux principales règles de gestion des entreprises (achats, ventes, logistique, finance…). Cependant, chaque entreprise est unique et les ERP génériques ne peuvent pas s’adapter en standard à tous les cas particuliers d’entreprises. Deux solutions sont alors envisageables pour adapter le standard: • Réaliser des développements spécifiques, souvent coûteux et techniquement risqués car ils peuvent impacter tous les modules de l’ERP. Ils pèsent sur la maintenance du progiciel et alourdissent considérablement les projets d’évolution de l’ERP. Il est important de noter que l’éditeur se dégage de toute responsabilité de dysfonctionnements liés à ces développements spécifiques. Cette solution est donc à n’utiliser que pour les besoins « vitaux » de l’entreprise (processus clé défaillant, avantage concurrentiel perdu…) et non à des fins de confort des utilisateurs ni même de gains potentiels espérés. • Revoir les règles de gestion spécifiques pour les adapter au progiciel. Cette démarche implique une analyse préalable des processus et une réflexion à mener par la maîtrise d’ouvrage puis une bonne conduite du changement lors de la mise en place du progiciel. En effet, les employés doivent être préparés à voir la nature de leur travail évoluer, à adopter de nouvelles règles de gestion et à abandonner les anciens logiciels qu’ils utilisaient. ERP standard ERP spécifique Permet de formaliser et Permet d’innover au niveau des standardiser les processus processus Nécessité de s’adapter aux Permet de personnaliser et adapter processus définis dans l’ERP les interfaces de l’ERP Proposé par de grands éditeurs Développé par de petits éditeurs Marché concurrentiel Marché de niche Philippe Norigeon page 35
  • 36. PGI, ERP : MASTER CCA 2.2.2) E R P propriétaire ou E R P open source ? • ERP propriétaires édités par des sociétés, achat de licences • ERP Open-source: « gratuits » !!! On distingue deux sortes d'ERP : les ERP propriétaires édités par des sociétés qui impliquent l'achat d'une licence et les ERP Open-source qui sont « gratuits ». De nombreux ERP propriétaires existent sur le marché. Philippe Norigeon page 36
  • 37. PGI, ERP : MASTER CCA ERP propriétaire : Avantages Inconvénients Fiabilité Dépendance éditeur Pérennité Flexibilité, adaptabilité Assistance, support Coûts Fonctionnalités Mise en oeuvre Puissance Standardisation (Source lesjeudis.com juin2008) • SAP et l’ERP SAP a été créé en 1972 à Walldorf (Bavière) par cinq anciens programmeurs d’IBM Allemagne. Comme toutes les petites entreprises de logiciel, elle a commencé par produire du logiciel sur mesures. Son premier contrat portait sur un système comptable et financier en temps réel pour l’usine d’Imperial Chemical Industries (entreprise britannique) à Ostragen. A l’époque, peu de développeurs étaient capable de réaliser un système en temps réel et la petite équipe de SAP s’est ainsi placée à un haut niveau d’expertise. Conformément à la stratégie qui vise à réutiliser l’expertise accumulée sur un premier contrat, SAP a construit à partir de cette solution un produit interne, le « System R », qui fut amélioré et enrichi lors des contrats suivants de façon à devenir de plus en plus universel tout en restant intégré et cohérent. L’idée est d’organiser le système d’information autour d’une base de données unique, alimentée et utilisée par les diverses applications. La cohérence du système est garantie par l’unicité de la base de données : il est exclu qu’une même information soit représentée par plusieurs données différentes. En 1980 SAP est la 17ème SSII allemande. Elle a pour clients la moitié des cent plus grandes entreprises allemandes. Elle est protégée de la concurrence américaine d’une part parce que les entreprises de logiciel américaines ne s’intéressent pas alors au marché européen (elles ont trop à faire sur le marché américain !), d’autre part parce que le produit de SAP est d’une qualité très supérieure à celle des logiciels américains. En 1981, SAP propose R/2, un package pour mainframe. La mise au point a été longue (six ans) et soigneuse, réalisée par une équipe de haut niveau rigoureuse et disciplinée : le développement « à l’allemande » se distingue du « good enough » empirique à l’américaine. Philippe Norigeon page 37
  • 38. PGI, ERP : MASTER CCA En 1982, SAP a 250 clients allemands dont plusieurs filiales allemandes de groupes internationaux. Ces filiales seront pour SAP des « chevaux de Troie » vers l’internationalisation : lorsque les groupes internationaux découvriront la qualité du logiciel dont s’est équipée leur filiale allemande, ils voudront le généraliser dans l’ensemble du groupe. SAP crée un bureau international à Genève en 1984 et internationalise R/2 dont le paramétrage devient capable de prendre en compte la diversité des monnaies, législations fiscales etc. Le produit devient ainsi adaptable à tous les pays au prix de l’ajustement de milliers de paramètres. L’adaptation du progiciel de SAP à une entreprise devient un métier spécifique, un métier pour des consultants ; la qualification en SAP sera bientôt très recherchée par les SSII. SAP crée en 1987 un Centre international de formation pour les consultants. Le premier bureau américain est ouvert à Philadelphie près des premiers clients américains de SAP en 1988. SAP définit pour les Etats-Unis une politique commerciale spécifique, les vendeurs percevant un intéressement qui rendra jaloux les commerciaux allemands. Des groupes d’utilisateurs sont créés, des partenariats avec les SSII sont montés. En 1990, SAP est au quatrième rang mondial des producteurs de logiciels. Le système R/3 commercialisé en 1992 est adapté au monde du client/serveur. En 1993, le livre de Hammer et Champy lance la mode du re-engineering qui répond d’ailleurs à une nécessité : les entreprises s’étaient équipées d’applications non cohérentes et le besoin d’une réorganisation du système d’information se faisait sentir. Beaucoup d’entre elles estimeront alors que la meilleure solution consiste à mettre au rebut leurs applications et à tout reconstruire autour de R/3. SAP a mis au point une nouvelle formule tarifaire : le prix de la licence R/3 dépend du nombre de postes de travail équipés (2 700 à 4 000 $/station). Cela lui permet d’atteindre des niveaux de prix jusqu’alors jamais vus dans le marché du logiciel. Cependant le coût de la licence ne représente qu’une faible partie de la dépense que l’entreprise doit supporter pour implanter un ERP. Le travail de paramétrage, réalisé par des consultants, ainsi que la « conduite du changement » (il est souvent préférable de redéfinir les procédures de l’entreprise plutôt que d’adapter l’ERP) font que l’installation coûte au total 5 à 20 fois le prix de la licence. En 1998, on dénombre 20 000 installations de R/3 et 1,5 millions de salariés l’utilisent quotidiennement. Campbell-Kelly estime que SAP joue un rôle crucial dans l’économie mondiale, bien plus important à ses yeux que celui de Microsoft. SAP, qui employait 9 personnes en 1972 et faisait 300 000 € de chiffre d’affaires, emploie 24 178 personnes en 2000 et fait 6,3 milliards d’€ de chiffre d’affaires. La maturation de SAP a duré près de vingt ans : c’est à partir de son installation aux Etats-Unis en 1988 que la croissance devient rapide. Philippe Norigeon page 38
  • 39. PGI, ERP : MASTER CCA SAP est une application client-serveur. Ses modules couvrent l'ensemble des fonctions de gestion de l'entreprise et chaque module couvre des besoins complets de gestion. Certains entreprises implémentent tous les modules fonctionnels de SAP, ou seulement quelques-uns. SAP R/3 est entièrement paramétrable. Par ailleurs, grâce à son environnement de développement, SAP R/3 peut être adapté à des besoins spécifiques (développements en ABAP/4). Il est doté de plusieurs sortes de modules : des modules orientés logistique (MM, PP, SD, QM, PM), Finance (FI, CO, TR, IM) et ressources humaines (RH). SAP est le leader mondial du monde des ERP. Ce progiciel a remporté rapidement un succès important auprès des grandes entreprises en proposant un progiciel multilingue et multidevises. SAP s’intéresse aussi au marché des PME, en pleine croissance en proposant sa suite BusinessOne, pour les entreprises de 2 à 250 salariés. • SAP présente une ''appliance'' All-In-One pour les PME (11/03/2008) L'éditeur allemand a mis en boîte son ERP destiné aux PME pour réduire son coût d'acquisition et de déploiement. Préconfigurée, l'appliance revient entre 3 000 et 8 000 euros par utilisateur la première année. SAP a profité de sa présence au CeBIT d'Hanovre pour présenter le prototype d'une nouvelle offre préconfigurée "tout en un" (matériel + logiciel) destinée aux PME qui comptent équiper un maximum de 20 à 60 postes. Il s'agit d'une machine équipée d'un processeur Xeon Quadcore d'Intel et du système d'exploitation SuSE Linux Enterprise de Novell. La machine embarque Business All-in-One ainsi que la base de données open source MaxDB de SAP. NEC et Maxdata ont déjà fait part de leur volonté de proposer cette appliance à leurs offres. Côté prix, SAP n'a pas dévoilé le coût de son équipement prêt à l'emploi. En revanche, l'éditeur vient de publier un configurateur en ligne qui permet d'évaluer le coût de All-In- One. Selon les options et le nombre d'utilisateurs, comptez entre 3 000 et 8 000 euros tout compris : logiciels, matériel et service. Selon SAP, grâce à ce bundle, ses clients vont "économiser jusqu'à 45 % en coûts d'acquisition et jusqu'à 25 % en coûts opérationnels". Ces économies s'expliquent surtout par la réduction des coûts d'intégration et de paramétrage à leur plus simple expression. Les premiers serveurs seront disponibles en Europe courant 2008. • Concurrence sur le marché des ERP SAP n’a pas pu conserver le monopole des ERP : d’autres entreprises se sont lancées dans les années 90 sur ce marché prometteur. Baan, entreprise néerlandaise dont les origines et l’histoire ressemblent un peu à celles de SAP, se lance aux Pays-Bas en 1978 et aux Etats-Unis en 1993. Philippe Norigeon page 39
  • 40. PGI, ERP : MASTER CCA Oracle, fournisseur du SGBD (Gestion base de données) utilisé par la plupart des clients de SAP, a mis au point son propre ERP « Oracle Applications » autour de sa base de données et s’est lancé sur le marché en 1995. JD Edwards, Peoplesoft, System Software Associates (SSA), entreprises déjà présentes sur le marché du produit logiciel, systématisent leur offre pour offrir des ERP. Oracle-Peoplesoft : PeopleSoft a acheté JDEdwards en 2003. En 2003, Oracle s’est emparé de Peoplesoft lançant une OPA hostile. Cependant, Oracle a décidé de maintenir opérationnelles les lignes de produits de Peoplesoft au moins jusqu’en 2013, afin de rassurer les anciens clients Peoplesoft. Peoplesoft est consultable via une interface de type Web. Voici la liste de la suite logicielle Peoplesoft, juste avant le rachat par Oracle mais dont le support technique sera encore assuré par Oracle jusqu’en 2013 : • PeopleSoft Enterprise Supply Chain Management : gestion de la chaîne logistique • PeopleSoft Enterprise General Ledger : comptabilité générale • PeopleSoft EnterpriseOne Financial Management : gestion financière • PeopleSoft Enterprise Order Capture (saisie de commandes) • PeopleSoft EnterpriseOne Inventory et Order Management (gestion des stocks et gestion des commandes) • PeopleSoft Enterprise Strategic Sourcing (approvisionnement stratégique) • PeopleSoft EnterpriseOne Procurement (gestion des achats) • PeopleSoft Enterprise Human Resource Management (gestion des ressources humaines) ERP SAGE : SAGE vise en particulier le marché des PME où l'éditeur est bien implanté. Les logiciels de SAGE visent en particulier les entreprises de moins de 500 salariés. Cependant, en Novembre 2005, Sage rachète l'éditeur Adonix pour s'ouvrir le marché des PME/PMI de 500 à 2 000 salariés. Les modules de SAGE sont les suivants : • La logistique qui inclut la gestion des nomenclatures, des plans de production, l’analyse des coûts de fabrication et la gestion des stocks. • La comptabilité qui inclut la comptabilité générale et analytique, la gestion de trésorerie, la communication bancaire. • Les ressources humaines : gestion de la paie, des carrières, des compétences et de la formation. • Le marketing/CRM/ventes : campagnes de ventes/marketing, gestion des forces de vente, module de e-commerce, configurateur de catalogues, gestion des paiements sécurisés Philippe Norigeon page 40
  • 41. PGI, ERP : MASTER CCA SSA Global : SSA Global mène une politique de croissance par rachats successifs. Cet éditeur a notamment racheté BAAN. Sa large gamme de produits se compose notamment de SSA Planning, un ensemble d’outils de planification et de SSA Manufacturing, un outil parfaitement adapté aux entreprises industrielles, permet d’optimiser le SCM (Supply Chain Management). Cependant, SSA global a été racheté en Mai 2006 par la société éditrice de logiciels Infor. ERP GEAC : L'offre de Geac se décompose selon deux pôles : ERP généralistes et ERP verticaux pour répondre à des problématiques métier spécifiques. Le pôle des progiciels de gestion intégrés d'entreprise, pour les grandes et moyennes entreprises comprend les gammes de produits suivantes : Les gammes Expert et Millennium pour les environnements grands systèmes IBM MVS*CICS VSAM et DB2. La gamme Expert comprend : • Le module GL (General Ledger) pour la comptabilité générale, analytique et budgétaire, • Le module AP (Accounts Payable) pour la gestion des fournisseurs, • AR (Accounts receivable) pour la gestion des clients, • PO/PS (Purchase System) pour la gestion des achats, • FA (Fixed Assets) pour la gestion des immobilisations, • IC/IN pour la gestion des stocks et BC/EC pour la gestion des engagements. La gamme SmartStream pour les architectures client/serveur. Multilingue et multidevise, il se conforme aux standards de l'industrie et prend en compte les fonctionnalités et les spécificités internationales. Les composantes fonctionnelles de SmartStream sont construites autour de workflow paramétrable, directement intégré au coeur de l'application afin de mettre en oeuvre des processus de gestion des entreprises. SmartStream supporte les systèmes d'exploitation Unix et Windows NT et fonctionne sur les bases de données relationnelles Sybase Adoptive Server Enterprise 11.5.1 et Microsoft SQL. C'est un ensemble d'applications intégrées et modulaires permettant de gérer les processus de gestion comptable, budgétaire et analytique, le reporting et la gestion opérationnelle de l'entreprise : comptabilités générale, analytique et budgétaire, gestion des achats, des fournisseurs et des règlements, gestion des clients et du risque client, gestion des engagements, gestion des immobilisations, gestion des stocks, gestion de projets, réalisation et construction budgétaire, système de reporting et d'aide à la décision. Philippe Norigeon page 41
  • 42. PGI, ERP : MASTER CCA GEAC propose aussi un pôle de progiciels verticaux pour la gestion : • des espèces et des titres : SmartStream Reconciliations, • des bibliothèques : Vubis, Advance, GeacPlus, • des hôtels : Geac UX, Geac SCO, Geac /GH • des restaurants : Geac CTC, Geac Remanco, • des achats et des coûts : Geac CCS • des golfs : Geac Pebble Beach. Quelques clients des gammes Expert et Millenium : Secteur bancaire/assurances/finance : Banques Populaires, Caisse des Dépôts et Consignations, CCF, CIC, Crédit Agricole, Caisses d'Epargne, GAN, GMF, SOCAPI, LA POSTE. Secteur industriel Thomson, Beghin Say, PSA, SITA, Elf Exploration/¨Production, Sollac,. Allied Signal, Bosch Systèmes de freinage, etc. Services et Administrations Vivendi, Disneyland Paris, France Télécom, Hachette Distribution, La Poste, VediorBis, etc. Philippe Norigeon page 42
  • 43. PGI, ERP : MASTER CCA ERP Open Source : Ils sont relayés par des partenaires (SSII, cabinets de Conseil) pour le support. L’implémentation d’un progiciel Open Source revient moins cher, puisqu’il n’y a pas de coût de licence. En revanche, il faut inclure dans le calcul du coût d'acquisition total les frais de maintenance, de l'assistance technique et de la formation. Voici la liste des principaux progiciels Open Source : • Aria • Compiere • ERP5 • Fisterra • OFBiz (Open for Business) • PGI Suite • Value Enterprise • Tiny ERP Avantages Inconvénients Agilité, flexibilité Assistance, support Spécificité Puissance Pérennité (de Coûts certains) Indépendance Mise en oeuvre Philippe Norigeon page 43
  • 44. PGI, ERP : MASTER CCA L’offre E R P Open Source (profil par caractéristiques générales) notoriété dynamique techno périmètre souplesse ressources TinyERP 4 5 4 5 5 4 OpenBravo 4 5 3 4 3 4 Neogia 3 3 4 4 3 3 ERP 5 4 2 4 4 4 1 Adempiere 4 4 3 4 3 4 Compiere 5 3 3 4 3 4 GPL (source Smile 2008 ) L’offre E R P Open Source (profil par domaine fonctionnel) achat vente compta crm srm gpao pos RH paie projet web BI TinyERP 4 4 4 4 4 4 4 4 1 4 4 4 Open 4 4 3 2 5 4 5 0 0 3 5 4 Bravo Neogia 4 4 4 3 5 3 4 1 0 3 3 3 ERP 5 4 4 5 4 4 4 1 4 4 ? 4 ? Adempiere 4 4 4 3 5 3 4 0 0 3 1 3 Compiere 4 4 5 3 5 3 4 0 0 3 1 3 GPL (source Smile 2008 ) L’offre E R P Open Source (profil par secteur et taille) Philippe Norigeon page 44
  • 45. PGI, ERP : MASTER CCA Taille de l’Entreprise CA Secteur (effectif) Distrib Serv Ind <5 10 >250 <5M 5à 50 à 5à à 10 250 500M 50 TinyERP 4 5 5 3 4 5 5 4 4 5 Open 5 4 5 1 2 5 5 5 5 4 Bravo Neogia 5 4 4 0 2 3 3 4 4 3 ERP 5 4 4 4 3 4 5 4 ? 4 4 Adempiere 5 3 3 1 2 5 5 3 4 3 Compiere 5 4 3 2 2 5 5 5 5 3 GPL (source Smile 2008 ) Philippe Norigeon page 45
  • 46. PGI, ERP : MASTER CCA 2.2.3) E R P résident ou E R P hébergé ? • L’ E R P résident : Avantages Inconvénients Compétences Maîtrise nécessaires Indépendance Gestion des évolutions Maintenance Gestion opérationnelle Rigidité (ex:montée en puissance) • L’ E R P hébergé : Avantages Inconvénients Intégration avec les Gestion des évolutions systèmes d’information locaux Contrat solide Maintenance nécessaire Maîtrise des coûts Disponibilité continue Gestion opérationnelle Ouverture Philippe Norigeon page 46
  • 47. PGI, ERP : MASTER CCA Les solutions hébergées: une tendance lourde Progiciels de gestion intégrés en mode ASP : le marché mûrit, l'offre s'étoffe : (Application Service Provider) • La décision de louer en ligne un PGI est d'autant plus difficile à prendre qu'il s'agit d'externaliser presque toute l'informatique. Mais la maturité de l'offre, qui couvre désormais plusieurs progiciels ciblant les PME, n'est plus un frein. Le mode ASP (ou Application Service Provider), qui consiste à louer un service applicatif accessible via l'Internet, s'est taillé un joli succès dans le monde de la gestion de la relation client; un peu moins dans celui des PGI. "Contrairement au déploiement d'un outil de CRM, celui d'un PGI a un impact sur la plupart des services et des employés. Il s'agit donc d'un projet d'externalisation globale dans lequel les entreprises hésitent à se lancer. Lorsqu'elles le font, c'est bien souvent parce qu'elles possèdent des sites distants éloignés sur lesquels il est difficile de déployer des applications", constate Eric Petit , responsable marketing d'Aspaway. • Pour sa part, Olivier Pochard, PDG de Boost, a identifié trois types de clients : "les premiers n'ont ni ressources informatiques ni savoir-faire, les deuxièmes sont des sociétés à forte croissance et souhaitant avoir une visibilité sur leurs coûts, les troisièmes comparent approche classique et mode ASP afin de réduire leurs coûts". • "Si l'on en croit notre réseau d'experts comptables et d'intégrateurs, qui sont les véritables prescripteurs, ce mode de commercialisation devrait croître rapidement dans les années qui viennent", affirme Valéry Tarondeau, directeur du développement du marché des experts-comptables chez Cegid. Les entreprises sont d'autant plus prêtes à franchir le pas que le marché est désormais bien éduqué et que les connexions ADSL sont largement disponibles. Quelques échecs incitent toutefois à la prudence. Par exemple, le progiciel Générix a été disponible en mode ASP chez Virtual Computer, qui a jeté l'éponge. De même, l'éditeur Qualiac propose depuis 2002 son PGI en mode ASP mais n'a encore séduit aucun client. Philippe Norigeon page 47
  • 48. PGI, ERP : MASTER CCA • Des avantages désormais centrés sur la disponibilité Généralement compris entre 50 et 100 euros par utilisateur et par mois, le coût lui- même n'est plus un critère de choix du mode ASP. C'est plutôt la maîtrise de ces coûts qui séduit car ce mode de commercialisation offre une visibilité sur plusieurs années. "Mais au-delà de cette problématique budgétaire, c'est davantage la notion de disponibilité continue qui motive les entreprises, ainsi que les mises à jour transparentes et régulières", explique Didier Taormina, directeur du marketing produits chez Sage. Autre avantage : le déploiement est grandement simplifié. Pour les entreprises de petite taille mais comptant de nombreux petits sites, le mode ASP s'impose. • Des approches commerciales spécifiques Les traditionnels contrats de licences sont mal adaptés au mode ASP. Pourtant, nombre d'éditeurs n'ont pas laissé d'alternative aux prestataires ASP tiers, contraints d'acquérir préalablement des licences. Depuis peu, ces éditeurs proposent des modes de tarification vraiment adaptés. Parallèlement, ils tendent à monter leurs propres offres de services, quittes à en déléguer la commercialisation. C'est le cas de Divalto qui vient de déployer une plate-forme technique en partenariat avec IBM. Elle sera exploitée, en marque blanche, par des prestataires tiers dont le premier se nomme Prodware. SAP, Sage ou Cegid préfèrent pour leur part commercialiser eux-mêmes leurs offres hébergées. "La maîtrise de toutes les composantes techniques nous permet de proposer un service global avec des engagements qui nous différencient de la concurrence", argumente Christophe Raymond, directeur technique de Cegid. A l'opposé, Générix Group laisse ce soin à un spécialiste de l'ASP - Aspaway - qui d'ailleurs fait lui-même appel à un hébergeur (IBM). • Une architecture transparente pour l'entreprise Techniquement, tout se passe sensiblement comme si le progiciel était déployé en interne ou hébergé en infogérance. Par rapport à un déploiement interne, il est consulté à distance via un navigateur Web. Par rapport à l'infogérance, les serveurs applicatifs sont mutualisés au lieu d'être dédiés à chaque client. Au plan de la personnalisation du progiciel, le mode ASP ne présente aucune spécificité. Elle est en effet réalisée traditionnellement dans le cadre d'une approche projet. Le prestataire qui accompagne alors le client est presque toujours un intégrateur tiers, seul Aspaway pouvant éventuellement assumer ce rôle tout en travaillant également avec des partenaires. Philippe Norigeon page 48
  • 49. PGI, ERP : MASTER CCA • Prévoir la sortie du mode ASP Les entreprises envisageant de louer une application en ligne doivent prévoir une éventuelle "ré-internalisation". Les progiciels mis en oeuvre étant parfaitement standards, cela ne pose a priori guère de difficultés. Mais il faut être attentif sur la durée de l'engagement prévu par le contrat, ainsi que sur la préservation des efforts de personnalisation. "Chez nous, le client doit seulement donner un préavis de trois mois et reste propriétaire de la partie spécifique", rassure pour sa part Olivier Pochard, le PDG de Boost. • Progiciels de gestion en mode hébergé : les stratégies Longtemps timides par rapport à la location d'applications en mode hébergé, les éditeurs mettent en avant la disponibilité, la facilité de déploiement et les coûts. La location d'application en mode hébergé n'est pas l'eldorado promis par certains au début des années 2000. Si elle a fait son chemin dans certains domaines comme la gestion de la relation client (GRC), elle peine encore à investir celui des progiciels de gestion. Pourtant, certains éditeurs ciblant les PME, comme Cegid, Divalto ou Générix Group, adoptent depuis peu une attitude plus volontariste. Ce regain d'intérêt s'accompagne d'un changement de vocabulaire. Passé de mode, le sigle ASP (application software provider) et son équivalent français FAH (fournisseur d'application en mode hébergé) laissent la place à celui de SAAS (software as a service). Offres d'ERP en mode SaaS : l'heure de la maturité Désormais riche et structurée, l’offre des progiciels proposés comme services s’appuie sur des logiciels existants, qui ont évolué. Certains acteurs vont au-delà du simple hébergement mutualisé pour prendre en charge le réseau et la personnalisation. L'émergence récente d'une vaste offre SaaS (Software as a service) dans le domaine des ERP (progiciels stratégiques par excellence) traduit l'arrivée à maturité de ce mode de commercialisation. L'entrée en lice du leader SAP a conforté le marché, de même celle de GFI Informatique, première grande SSII à franchir le pas. L'offre reste généralement basée sur des progiciels traditionnels tels que ceux de Cegid, Generix, Sage, Divalto ou SAP. Mais ces produits ont beaucoup évolué. Tous fonctionnent désormais nativement en mode Web voire Web 2.0. Et la plupart reposent sur une plate- forme technique qui peut être mutualisée entre plusieurs entreprises. • Interlocuteur unique : une notion variable Philippe Norigeon page 49
  • 50. PGI, ERP : MASTER CCA Trois types d'acteurs répondent à l'appel - les éditeurs, les ASP historiques (Application Services Providers) et les « pure players ». Les premiers, comme Cegid ou SAP, qui cumulent des offres en modes licence et Saas, se posent d'autant mieux en interlocuteurs uniques qu'ils vont jusqu'à prendre en charge le projet de personnalisation. Les prestataires spécialisés comme Prodware ou Aspaway s'appuient pour leur part sur les progiciels d'éditeurs tiers tels que Generix, Sage ou Divalto (qui ne sont eux-mêmes pas présents sur ce marché) et parfois sur des intégrateurs tiers. Enfin, les pure players développent leurs propres plates-formes et se consacrent essentiellement au mode SaaS. En France, ce n'est guère le cas que d'Ines. Pure player par excellence, l'américain NetSuite n'a pour sa part pas franchi l'Atlantique. • Infrastructure : une offre qui va jusqu'au réseau Le volet infrastructure représente la différence majeure avec le mode licence. C'est en effet le prestataire qui héberge l'ensemble des systèmes, les administre, procède aux sauvegardes et met en oeuvre un plan de continuité d'activité. Traditionnellement, le volet réseau faisait seulement l'objet de Conseil - typiquement une connexion DSL de qualité professionnelle, mais certains prestataires le prennent en charge. C'est le cas de Prodware ou d'Aspaway, qui se targuent ainsi de délivrer un service de bout en bout. • Personnalisation : vers l'autonomie de l'entreprise Lorsque l'on parlait seulement d'ASP, le paramétrage relevait d'un projet traditionnel. Mais avec l'avènement du concept SaaS, cette phase se veut plus simple, plus courte et mieux formalisée. Ines, Apsylis ou GFI livrent ainsi des versions prêtes à l'emploi du progiciel et estiment que c'est le plus souvent à l'entreprise elle-même de l'adapter. «Plutôt que de proposer de réaliser nous-mêmes le paramétrage, nous nous limiterons souvent à la formation », explique ainsi Laurent Berthomier, directeur de l'offre Sage chez GFI Informatique. Chez SAP, la configuration initiale est réalisée avec un consultant qui s'appuie sur un questionnaire standard. Le client peut ensuite commander en ligne des prestations de paramétrage en précisant ses besoins dans un formulaire. En retour, SAP spécifie délais et coûts. Mais même en mode SaaS, un ERP n'est pas immédiatement opérationnel. « Il s'agit d'un projet de 60 à 90 jours, contre un minimum de six mois pour un ERP en mode licence », estime Jacques Libeyre, directeur du business développement solutions chez SAP. • Tarification : plus complexe qu'il n'y paraît Philippe Norigeon page 50
  • 51. PGI, ERP : MASTER CCA La tarification tend vers un coût par utilisateur et par mois. Mais parfois, elle se complique un peu. Par exemple, Apsylis facture un forfait mensuel auquel s'ajoute le coût par utilisateur. Chez GFI Informatique, on cumule 15 € par utilisateur et 85 € par utilisateur simultané. Chez la plupart des acteurs, le coût dépend en outre des modules activés qui peuvent être différents pour chaque utilisateur. D'autre part, l'abonnement mensuel inclut rarement la personnalisation, cette phase étant le plus souvent facturée en journées de prestation. Mais les nouveaux arrivants, comme SAP et GFI Informatique, parlent directement de gratuité pour la configuration initiale. Le paramétrage ultérieur est payant, avec là encore un souci de formalisation - SAP base ainsi ses tarifs sur un catalogue. Philippe Norigeon page 51
  • 52. PGI, ERP : MASTER CCA ERP ciblant les moyennes et grosses PME : Tarification (par Offre Prestataire Fonctions mois et par utilisateur) Comptabilité et finances, gestion Generix en commerciale, CRM, gestion logistique, Environ 250 € mode Saas gestion des achats. Sage Intégrale Aspaway Selon offre : gestion financière et et X3 comptable, gestion de production, Environ 250 € Enterprise en gestion commerciale. mode Saas Offre dédiée aux sociétés de service. CRM avec fonctions de gestion autour 31 € (en plus d'un ASA on des affaires (financière, Apsylis forfait de 750 € par Demand opérationnelle, temps, achats, mois) facturation, production). Interfaces vers progiciels de comptabilité. Cegid Business Comptabilité, finances, gestion Cegid 100 à 300 € on Demand commerciale, CRM et paye. 15 € par utilisateur Gestion financière et comptable, X3 SaaS GFI nommé plus 85 € gestion de production, RH, paie, Edition Informatique par utilisateur gestion commerciale, GED. simultané Comptabilité, paye, RH, gestion des Divalto on achats et des stocks, gestion de la Prodware Environ 100 € Demand production, relations tiers, décisionnel. Comptabilité et finances, paye, RH, SAP Business SAP CRM, gestion logistique, gestion de A partir de 133 € ByDesign projet, gestion de la conformité. Philippe Norigeon page 52
  • 53. PGI, ERP : MASTER CCA Progiciels de gestion ciblant les petites PME : Tarification (par Offre Prestataire Fonctions mois et par utilisateur) Sage Ligne 30 Comptabilité, gestion commerciale, Aspaway A partir de 80 € et Ligne Immobilisations. 100 Comptabilité, finances, gestion de la production, des stocks, gestion logistique, Tiny Saas Axelor 50 à 150 € gestion des appels d'offres et des commandes, RH, CRM. 9 à 20 € selon Comptabilité, gestion commerciale, gestion ITool EBP module et nombre documentaire. d'écritures CRM, administration des ventes, gestion des achats, gestion budgétaire et de la Ines Suite Ines 99 € trésorerie. Interfaces vers progiciels de comptabilité tierce. ( Thierry Lévy-Abégnoli, 14 janvier 2008 ) • Des projets pilotés avant tout par les directions fonctionnelles Les directions fonctionnelles pilotent de plus en plus souvent ces projets (34 %), devant la direction générale (25 %) et la direction informatique (17 %). Dans 25 % des cas, le projet est piloté par un collège regroupant direction générale, direction fonctionnelle et informatique. Quelle que soit la taille de l'entreprise, les raisons qui la poussent à utiliser ces outils sont toujours les mêmes : optimisation du système d'information (49 %), recherche d'économies (47 %), mutualisation des coûts (31%), recherche de plus de flexibilité (44 %), simplification de la gestion de plusieurs sites (42 %) et des utilisateurs nomades (24 %). En recourant à ces outils, les entreprises comptent faciliter l'accès aux utilisateurs (62 %), éviter un déploiement long et coûteux (30 %) - il se situe entre quelques semaines et trois mois pour 64 % des entreprises utilisatrices interrogées -, étaler le coût sur la durée d'utilisation (29 %) tout en réduisant le TCO (24 %), et en tenant compte de ressources informatiques limitées (21 %). • Un tableau pas toujours idyllique Philippe Norigeon page 53
  • 54. PGI, ERP : MASTER CCA Evidemment, dans le monde des applications hébergées à distance tout n'est pas toujours aussi idyllique. Les entreprises qui utilisent ces outils regrettent surtout la difficulté d'intégration des logiciels distants avec leur système d'information (76 %). Elles craignent ensuite les pertes de données (69 %) et sont parfois déçues par un loyer trop élevé (61 %). Néanmoins, 83 % des entreprises s'engagent, avec leur prestataire, sur une durée de un à trois ans. Et, signe qui ne trompe pas, 69 % d'entre elles vont maintenir ou augmenter le nombre de logiciels qu'elles louent en 2007. "La croissance est forte surtout pour les grands comptes et les PME de moins de 500 salariés", confirme Emmanuelle Olivié-Paul. Côté offre, les entreprises se tournent surtout vers les spécialistes du domaine, c'est-à- dire les éditeurs (43 %) et les "pure players" ASP / FAH (42 %). Les acteurs les mieux identifiés sur ce créneau sont ADP-GSI, Salesforce.com, Atos Origin et Cegid. Mais il en existe des dizaines d'autres, souvent positionnés sur des niches comme Verticalwine, par exemple. "Face à ce foisonnement d'acteurs, le marché va connaître des consolidations importantes dans les années à venir", prédit Emmanuelle Olivié- Paul. • Business By Design : l'ERP à la demande selon SAP Le premier progiciel de gestion à la demande annoncé par SAP vise les PME de 100 à 500 personnes. Basé sur une architecture orientée services, il permet aux entreprises d'ajouter leurs propres fonctionnalités métier pour le personnaliser. Le numéro 1 mondial des progiciels de gestion intégrés (PGI) vient de dévoiler son nouveau produit "à la demande" : SAP Business ByDesign. Destiné aux PME de 100 à 500 personnes, ce logiciel sera commercialisé aux environ de 133 euros par utilisateur et par mois. Basé sur la plate-forme Netweaver, SAP Business ByDesign (SAP BBD) repose sur une architecture modulaire, orientée services (SOA). Concrètement, les différentes fonctions du PGI prennent la forme de services web agrégés autour de processus métier. Cette approche permet aux entreprises d'enrichir le progiciel de gestion en y intégrant leurs propres services web. Une architecture qui n'est pas sans rappeler celle de force.com récemment annoncée par Salesforce.com. PDG l'éditeur, Léo Apotheker estime que SAP BBD "ouvre une nouvelle ère pour SAP". Il confirme ainsi implicitement la stratégie de Salesforce.com qui pourrait se révéler être son principal concurrent à court terme. Pour l'instant, seul SAP héberge son PGI en ligne, sur une plate-forme basée sur Linux et la base de données open source MaxDB mise au point par SAP et supportée par MySQL AB. Mais l'éditeur prévoit à terme d'ouvrir l'hébergement à des partenaires. L'infrastructure actuelle de SAP repose sur des serveurs virtuels fournis par VMware. Afin de séduire les PME, SAP a annoncé qu'elles pourront tester gratuitement le logiciel en ligne en y injectant leurs propres données pour évaluer l'offre "grandeur nature". Une vingtaine d'entreprise testent déjà le logiciel aux Etats-Unis et en Allemagne. En France, SAP compte réaliser 15 à 20 % de son chiffre d'affaires sur le marché des PME grâce à SAP BBD. Quelques clients français devraient pouvoir tester l'offre "on demand" de Philippe Norigeon page 54
  • 55. PGI, ERP : MASTER CCA l'éditeur à partir du mois d'octobre avant sa commercialisation à grande échelle à partir du deuxième semestre 2008. Philippe Norigeon page 55
  • 56. PGI, ERP : MASTER CCA 2.3) Les critères de choix A pondérer en fonction des objectifs stratégiques ! • L’Editeur (Expérience, Stabilité, surface financière, parc installé, dynamisme, mouvement de concentration…) • L’Intégrateur (méthodologie, qualité de gestion de projet, compréhension du métier…) • Le Progiciel (se concentrer sur 10 critères fonctionnels discriminants, faire participer les utilisateurs au choix) • L’Offre solution E R P (propriétaire, hébergée, SaaS, Open Source) 2.3.1) L’éditeur, l’intégrateur, la solution Le choix d’un progiciel est avant tout le choix d’un éditeur, et dans ce domaine il faut rappeler les mouvements actuels de concentration que l’on observe chez les éditeurs qui ont une tendance à se regrouper; comme on a pu l’observer pour ORACLE qui a absorbé PeopleSoft, qui lui-même avait absorbé auparavant JD Edwards, qui lui-même avait absorbé l’éditeur de l’APS Numétrix. Ces mouvements ne sont pas terminés et une réflexion stratégique doit être menée par les entreprises. En effet, à partir du moment où la fusion est annoncée, il est important de connaître la stratégie d’un nouvel éditeur qui aura tendance à faire converger ses produits en une seule offre stratégique, délaissant ainsi les investissements sur les produits non stratégiques. Avant le choix du progiciel lui-même, il peut être bon de rappeler que tous les progiciels de la classe ERP ou supérieure sont dotés des fonctionnalités standard du marché. Ainsi le choix d’un ERP ne se fait plus, comme c’était le cas auparavant, exclusivement sur des critères fonctionnels. On privilégiera plutôt les qualités de l’éditeur: sa stabilité, sa surface financière et son parc installé ; et l’intégrateur : sa méthodologie, sa compréhension du métier et sa capacité à mener à bien le projet d’intégration dans le respect des délais et des budgets. Philippe Norigeon page 56
  • 57. PGI, ERP : MASTER CCA Enfin, pour le choix du progiciel, car il faut bien qu’il y en ait un, il faut tout de même s’assurer de l’adéquation de l’ERP avec les besoins de l’entreprise en respectant deux principes majeurs : se concentrer sur 10 critères fonctionnels discriminants maximum faire participer au choix les représentants des futurs utilisateurs Le choix doit également tenir compte de l’évolution des offres liée aux nouvelles technologie : ERP propriétaires ou solution ERP hébergée… ? Après une étude stricte de l'expression des besoins, plusieurs étapes sont nécessaires pour choisir le progiciel de gestion le plus adapté à son organisation. On s'attachera notamment à des maquettes de démonstration et à une étude de témoignages de déploiement. Lorsqu'on cherche à acquérir un ERP, comment faire le bon choix ? L'un des premiers éléments consiste à étudier les maquettes que présentent en démonstration les éditeurs ou intégrateurs. Mais elles ne sont cependant pas garantes de réussite. La maquette ne représente forcément pas l'outil au final. Cette étape doit permettre de jauger la capacité de l'éditeur ou l'intégrateur à répondre à un besoin précis et de voir si une relation de partage peut s'installer. Les éditeurs, de leur côté, expliquent leur façon de faire. « Nous préparons une démonstration personnalisée souvent sur une journée. Elle permet aux utilisateurs-clés de l'équipe projet de se projeter dans la solution ; nous utilisons leur langage métier ». « Notre démarche consiste à relier entre elles les informations de l'ERP et du SI de l'entreprise : le progiciel de gestion communique et peut s'inscrire dans le SI existant ». Et montrer qu'on peut faire beaucoup de choses avec l'ERP, de façon structurante pour les processus de gestion de l'entreprise. Oui aux retours d'expérience, mais sous conditions. La prise de risque est importante quand on sait que les budgets d'implémentation d'un progiciel de gestion sont énormes. Le marché 2007 de l'ERP en France est estimé, par une étude d'IDC publiée en 2007, à 455 millions d'euros pour les licences, 543 millions d'euros pour la maintenance et 3377 millions d'euros en termes de services, dont 80 % au bénéfice des SSII et 20 % au profit des éditeurs. Ces chiffres, même estimatifs, relativisent le « un pour un » - un euro de licence pour un euro d'intégration - annoncé par certains éditeurs pour leurs solutions packagées et pré- paramétrées. A ce stade, la décision est difficile. Les témoignages d'entreprises qui ont installé un ERP ne valent que si elles peuvent parler librement des problèmes rencontrés éventuellement. Philippe Norigeon page 57
  • 58. PGI, ERP : MASTER CCA 2.3.2) La taille de l’entreprise La taille de l’entreprise est un critère important, non pas lors de l’étude de la possibilité de mettre en œuvre, ou pas, un ERP (les offres ERP concernant aujourd’hui les pme /pmi, les moyennes comme les grandes entreprises) mais plutôt lors des choix des stratégies de mise en œuvre de l’ERP, des périmètres et budgets du projet en fonction des objectifs de l’entreprise. Les spécificités des pme/pmi nécessitent une approche différente du projet ERP. Leur budget, plus modeste que les grandes entreprises, impose l’efficacité dans l’atteinte d’objectifs clairement définis. D’un autre coté leur agilité leur confère une capacité d’adaptation supérieure. Les coûts importants d’analyse et d’étude, de formation, de mise en œuvre de l’ERP imposent aux pme/pmi l’autonomie et l’efficacité comme moyens de maîtrise et de réduction des budgets. 2.3.3) Le coût de l’ERP Il existe une règle d'or pour cerner l'investissement raisonnable pour une PME. Il s'agit de la règle du 1-3 % du chiffre d'affaires. Ce pourcentage inclus le coût d'achat du logiciel et de l'infrastructure nécessaire. Il inclus de plus d'autres dépenses afférentes dont voici les principales : • La formation : ce coût est la plupart de temps sous estimé, n'oublions pas que plus profonde est l'implémentation, plus grand sera le nombre d'employés qui devra apprendre une nouvelle manière de travailler. • L'intégration et les tests : le progiciel doit pouvoir prendre en charge les différents systèmes qu'il relie et ces liens doivent être testés pour vérifier leur bon fonctionnement. • La conversion des données : transformer de vieilles données pour les mettre à disposition du progiciel n'est pas toujours évident, il faut parfois les "nettoyer" pour ôter des informations inutiles et les doublons. Philippe Norigeon page 58
  • 59. PGI, ERP : MASTER CCA De plus, d'autres coûts sont à considérer : • Les cabinets d'études : avant de passer à l'acte, ou si des problèmes surgissent pendant ce passage, certains dirigeants font appel à des cabinets pour les aider à prendre des décisions cruciales à ce moment critique de la vie de l'entreprise qu'est la réorganisation. • Le recrutement : l'implémentation peut exiger des compétences techniques considérables, que l'entreprise ne possède pas forcément ; il ne s'agit pas d'une dépense ponctuelle, le besoin de compétences ne s'arrête pas à la fin de l'implémentation, bien au contraire. • Le manque de résultats : la période qui suit immédiatement la mise en place de l'ERP enregistrera probablement une baisse de la productivité générale de l'entreprise (concept de « vallée du désespoir »); il ne faut pas oublier qu'un grand nombre d'employés va devoir trouver ses marques dans son nouvel environnement de travail. L'implémentation d'un ERP est donc un projet logiciel hors normes, à la fois à cause du nombre de secteurs qu'il touche, mais aussi parce que le retour sur investissement peut- être très long. Malgré tout, il ne faut pas perdre de vue que le changement de mode de fonctionnement de l'entreprise doit la mener vers une plus grande intégration de ses processus, et donc un fonctionnement plus efficace à long terme. Le "coût total de possession" comprend les coûts liés à la mise en application (le matériel, les logiciels, les outils de base de données, les frais de consultation, les coûts relatifs au personnel et à la formation) et les coûts d’exploitation (maintenance, supports). Ces solutions entraînent non seulement des changements techniques profonds, mais aussi des modifications fondamentales dans le mode de fonctionnement de l’entreprise. Les employés devront adopter de nouvelles tâches et responsabilités. Ils devront apprendre à maîtriser de nouveaux processus et comprendre comment l’information qu’ils produisent dans le système peut impacter directement d’autres secteurs de l’entreprise. L’apprentissage et la formation conditionnent fortement la réussite d’un projet ERP. Philippe Norigeon page 59
  • 60. PGI, ERP : MASTER CCA 2.3.4) Les fonctionnalités de l’ERP en fonction du métier de l’entreprise et de sa stratégie. Les ERP répondent aujourd’hui à tous les besoins métier des entreprises et s’adaptent aux règles de gestion de l’entreprise au travers du paramétrage. Les choix fonctionnels dépendent des objectifs à atteindre, définis en cohérence avec la stratégie de l’entreprise : • Stratégie d’excellence opérationnelle => intégration / logistique • de différenciation par les coûts => intégration logistique / finance • d’orientation client, qualité produits, du service => intégration logistique / relation client • de croissance externe, croissance du marché, acquisitions => intégration organisation / finance • Externalisation => intégration données produits / logistique • Internationalisation (ex :PME PMI) => intégration logistique / conformité règles / finance • etc La mise en œuvre d’un ERP doit donc être précédée d’une analyse des risques / opportunités du marché et des forces / faiblesses de l’entreprise. Cette analyse stratégique nécessaire permet de fixer les objectifs et de définir la ligne de conduite dans l’amélioration des performances de l’entreprise avec comme finalité l’acquisition ou le renforcement de l’avantage concurrentiel de la société. Elle est la garantie de la cohérence entre la stratégie, les objectifs de l’entreprise et les décisions dans le domaine du Système d’Information. Il est bon de rappeler que l’ERP est le moyen d’être plus performant et non une fin en soi. Philippe Norigeon page 60
  • 61. PGI, ERP : MASTER CCA 2.4) Méthodologie de choix 1ère étape : Créer la vision de l'entreprise L'entreprise doit tenir compte de son contexte actuel, bien définir sa vision sur 3 à 5 ans. Identifier le contexte • identifier la vision de la direction • définir les rôles et les responsabilités de chacun des acteurs • définir les priorités du projet et effectuer un planning des étapes à réaliser • définir les objectifs du projet • analyser le budget alloué 2ème étape : Créer la liste des fonctionnalités recherchées L'entreprise doit bien savoir ce qu'elle veut faire pour sélectionner le système ERP qui répondra à ses besoins. L'entreprise doit commencer par analyser et schématiser les processus existants, définir ensuite les nouveaux processus puis les fonctionnalités critiques (distinctives pour le choix ERP). Ensuite, elle peut procéder à une analyse sommaire de la capacité financière de l'entreprise et des coûts des solutions potentielles. 3ème étape : Fonctionnalités critiques versus fonctionnalités standards Pour augmenter au maximum les chances de succès et diminuer les coûts, l'entreprise doit bien préparer son implémentation en se posant les bonnes questions. Il est important de dégager les processus les plus importants de l'entreprise. Ce sont eux qui vont dicter le type de solution ERP devant être implanté. Lors de l'évaluation des solutions potentielles, l'emphase doit être mise sur les processus non standards et critiques pour l’entreprise. Les processus standards sont en général assez bien supportés par la grande majorité des solutions. Etudier les exigences • analyser les forces et faiblesses du système existant • analyser les modes de fonctionnement de l’entreprise • analyser le processus business (organisation, flux de données) • définir précisément les besoins • traduire les besoins en fonctionnalités et performance • appréhender les risques en cas de compromis Philippe Norigeon page 61
  • 62. PGI, ERP : MASTER CCA 4ème étape : Créer une liste de candidats potentiels • Visite du site Web de l'entreprise • Identification du type de système (discret ou continu, fabrication par lot ou fabrication à la commande ou développé à la commande; manufacturier ou logistique; inventaires ou services Built to stock VS buit to order VS engineer to order, manufacturier VS logistique/inventaire VS services); • Valider s'il existe un intégrateur ; • Identifier les fonctionnalités et la base technologique du système • Valider la base d'installation (nombre d'implantations réalisées); • Valider si le système est multi langues, multi devises…; • Identifier les clients et visiter les sites des clients pour identifier : nombre d'employés, secteur d'activités, type de manufacturier. Le but est d'identifier la nature des systèmes, de valider leur coût par la taille des entreprises et le meilleur le type de système. 5ème étape : Réduire la liste à 4 ou 6 candidats sérieux et intéressants Établir une liste de questions précises à parcourir pour chaque candidat potentiel, qualifier les fournisseurs. Explorer le marché • comparer et évaluer les divers ERP envisageables Effectuer une présélection sur la base de critères correspondant aux besoins jugés prioritaires (fonctionnels, techniques, budgétaires) 6ème étape : Créer le cahier des charges; envoyer l'appel d'offres Réaliser des appels d’offres • rédiger un cahier des charges • rédiger une grille d’analyse des offres 7ème étape : Analyser les soumissions reçues Philippe Norigeon page 62
  • 63. PGI, ERP : MASTER CCA 8ème étape : Sélectionner 3 finalistes Sélectionner • analyser les offres • établir un scénario d’essai • évaluer le logiciel en utilisant des critères comparatifs • négocier le contrat (offre, accompagnement, formation,etc.) 9ème étape : Démonstration des solutions par les finalistes 10ème étape : Sélectionner le système ERP 11ème étape : Négocier le contrat et planifier l'implantation Même si le système répond bien aux besoins de l'entreprise, il ne sera pas nécessairement facile à implanter. À cette étape, il est essentiel de travailler avec des ressources compétentes, telles que des consultants lorsque le projet devient plus complexe. En effet, il faut s'assurer de l'excellence du système de gestion de projet et du système d'évaluation, mais aussi de la gestion des ressources humaines. L'intervention d'experts externes est donc importante. La sélection et l’évaluation de solutions ERP est un processus complexe à cause, entre autres, de : • la difficulté à définir les besoins précis de l’entreprise et à les traduire en termes de fonctionnalités et de performances. • la difficulté à évaluer l’adéquation d’un ERP et des services associés avec les attentes réelles de l’entreprise; cela requiert l’analyse approfondie de centaines ou même de milliers de critères fonctionnels et techniques. • la difficulté à comparer les avantages des différentes solutions PGI envisageables. • la difficulté à appréhender les risques pris en cas de compromis (car finalement aucune des solutions n’est réellement idéale). Ce processus de choix d’un ERP induit dans tous les cas la nécessité: • de définir clairement les objectifs stratégiques et opérationnels du projet • d’exprimer précisément et objectivement les vrais besoins fonctionnels • d’évaluer méthodiquement toutes les solutions possibles • de se doter des moyens adéquats de conduite de la démarche • de s’assurer du soutien fort des niveaux appropriés de management • de rester indépendant et objectif quelle que soit l’étape du processus • d’appréhender les enjeux politiques et de gérer les conflits d’intérêts. Philippe Norigeon page 63
  • 64. PGI, ERP : MASTER CCA Une grande entreprise peut compter jusqu’à 5 ans pour effectuer tous les changements organisationnels et techniques qu’exige un ERP. Philippe Norigeon page 64
  • 65. PGI, ERP : MASTER CCA 3ème Partie : Budgéter un E R P 3.1) Les coûts réels Le budget nécessaire à l’implémentation d’un ERP dépend du nombre futur d’utilisateurs du progiciel et du nombre de modules que vous souhaitez implémenter. Vous devez alors lister les différents postes de coûts sans en oublier : • Le coût des infrastructures et du matériel (serveurs dans le cas du choix d’une architecture client/serveur, salle réfrigérée pour les serveurs, hébergement…) • Le coût des licences du progiciel : bien identifier le nombre d’utilisateurs finaux. • Le coût des ressources humaines extérieures (consulting) : combien de consultants ERP avez vous besoin et pendant combien de temps ? Combien de consultants fonctionnels et techniques (qui ne sont pas tout à fait au même tarif journalier). Faites un Appel d’Offre et étudiez les différentes propositions des cabinets de conseil/SSII. • Le coût des ressources humaines internes : des employés en interne devront se consacrer au projet à temps partiel ou à temps plein selon l’organisation projet, ce qui représente un coût. 3.2) Les coûts cachés Ne pas oublier les « coûts cachés » qui sont inversement proportionnels à la qualité de la préparation, du déroulement du projet et de la conduite du changement organisationnel. (retards, dysfonctionnements, inertie et stratégies des acteurs, amplitude de la « vallée du désespoir »…) Les coûts cachés peuvent être considérables voire même engager l’avenir de l’entreprise. Philippe Norigeon page 65
  • 66. PGI, ERP : MASTER CCA 3.3) Le Coût total de possession Comment découper le projet ERP pour budgéter chaque phase ? Vous pouvez aussi établir votre budget détaillé en découpant préalablement le projet ERP en phases et en budgétant chaque phase du projet (voir la partie : « gestion de projet ERP): 1ère phase :Etudes préalables et/ou détaillées (formalisation des règles de gestion et description du besoin fonctionnel sous forme de cahier des charges, description des interfaces) 2ème Phase : développements/paramétrages 3ème phase : Préparation et réalisation des tests 4ème phase : Formation des utilisateurs finaux (« end users ») 5ème phase : Bascule de l’ancien au nouveau système, contrôle de la reprise correcte des données. Pour chaque phase, demandez-vous : • Combien de jours et de personnes seront nécessaires pour cette phase ? • De quelles ressources vais-je avoir besoin au cours de cette phase : ressources internes, externes, ressources matérielles, infrastructures … Après la mise en production de l’ERP et la formation des utilisateurs finaux, il faut prévoir les coûts de maintenance du progiciel et des montées de version mais également les coûts liés à l’exploitation de la solution ERP (sécurité, amélioration, support utilisateurs…). A noter : on estime en général que les coûts logiciels ne représentent que 25 à 30 % d’un projet ERP bien mené. En effet, un tel projet introduit de grands changements dans les habitudes de travail des employés, ce qui nécessite des formations, un accompagnement, une documentation et une communication permanente tout au long du projet, y compris après la mise en place du produit. Philippe Norigeon page 66
  • 67. PGI, ERP : MASTER CCA 4ème Partie : Le fonctionnement d’un E R P La meilleure façon de comprendre le fonctionnement d’un ERP est de l’utiliser sans a priori, sans crainte; se placer dans l’état d’esprit d’un enfant qui découvre un nouveau jeu vidéo. Il faut « dédramatiser » la relation de l’utilisateur avec son ERP car nous sommes tous, un jour ou l’autre, amené à travailler avec ce type de progiciel intégré. L’approche de cet outil doit être instinctive plus que raisonnée; pratique plus que théorique. L’apprentissage dans l’action est la meilleure méthode pour s’approprier l’ERP. 4.1) Les domaines fonctionnels de l’ E R P • Contenu et fonctionnalités d’un PGI L'intérêt des progiciels intégrés réside autant dans la palette des fonctions offertes, qui couvre la plupart des besoins de l'entreprise, que dans leur capacité d'intégration. Il en résulte une amélioration de la productivité et de la qualité du service au client. "Les principales fonctions couvertes par les ERP (Enterprise Resource Planning) sont : • la gestion comptable et financière • la gestion commerciale • la gestion des achats • la gestion de production • la gestion des ressources humaines "D'autres modules indépendants, viennent se greffer, tels que la gestion de la chaîne logistique, la gestion de projets, les modules de gestion e-business... En fait, certaines fonctions en comprennent plusieurs : • la gestion commerciale inclut ainsi celles des ventes et du service après-vente. • la gestion de production intègre celles de la qualité et de la maintenance des sites industriels. • la gestion des ressources humaines englobe pour sa part la paye, l'administration du personnel ou le suivi de la formation. • la gestion de la chaîne logistique recouvre celles des approvisionnements, des stocks, des achats et des entrepôts. Philippe Norigeon page 67
  • 68. PGI, ERP : MASTER CCA A cela s'ajoutent parfois des modules horizontaux, comme les systèmes de messagerie, de workflow ou d'aide à la décision. Quand ce n'est pas le cas, les progiciels intégrés disposent d'interfaces qui leur permettent de s'ouvrir à ces produits de travail de groupe, y compris aux applications bureautiques. B Les progiciels de gestions intégrés se distinguent surtout par l'intégration des fonctions grâce au partage d'une base de données centrale ou à une communication permanente entre modules. a Cela n'est pas sans conséquences sur l'organisation de l'entreprise et le métier de ses employés. s En particulier, les employés auront la possibilité de consulter ou de modifier toutes les e informations qui leur sont nécessaires, même si elles concernent "a priori" d'autres services. d e FI SD Gestion Ventes Financière MM SAP D CO Achats Contrôle Stocks PP o AM gestion Immobili R/3 Production n sations QM n Base de PS Gestion Gestion Qualité PM é Données unique projets Maintenanc WF e PA e Workflow IS Administration personnel s Solutions métiers u n i q u e Philippe Norigeon page 68
  • 69. PGI, ERP : MASTER CCA • Quel périmètre de gestion couvre un ERP ? La vocation d’un ERP est d'homogénéiser le Système d'Information de l'entreprise avec un outil unique qui est capable de couvrir un large périmètre de gestion, c'est- à-dire : • La gestion des achats • La gestion des ventes • La gestion comptable : comptabilité client, fournisseur, immobilisations, personnel • Le contrôle de gestion • La gestion de production (planification, ...) • La gestion des stocks (logistique) Un ERP est sub-divisé en modules qui répondent chacun à un des domaines de gestion listés ci-dessus. On dit aussi que l’ERP est constitué de modules fonctionnels, chacun couvrant un périmètre de gestion de l’entreprise. Concrètement, par exemple, la saisie d'une vente génère automatiquement une écriture comptable en partie double dans le journal des ventes avec calcul automatique de la TVA collectée. Le grand livre et le compte de résultat sont automatiquement impactés. Philippe Norigeon page 69
  • 70. PGI, ERP : MASTER CCA • Les données de base d’un ERP : Les données de Base sont les informations, communes à toutes les fonctions de l’entreprise, caractérisant l’entreprise elle-même, les différents partenaires (clients, fournisseurs…), les produits vendus, les marchandises mais aussi les moyens de production de l’entreprise. Cette base de données commune évite les doubles saisies ou modifications des données garantissant le même niveau d’information à jour pour tous les acteurs de l’entreprise et le partage, en temps réel, de toutes ces informations. Toute l’organisation de l’entreprise, ses processus, ses flux, ses acteurs comme ses marchandises existent virtuellement dans le Système d’Information ERP ce qui permet de suivre en temps réel les informations produites par les activités de l’entreprise (achats, approvisionnement, production, ventes, suivi de la rentabilité, les mouvements comptables et financiers….) • Les Partenaires (Clients, Fournisseurs…) Le partenaire est connu au travers de nombreuses informations : nom, adresse, coordonnées diverses, données financières, comptables, commerciales, organisationnelles, bancaires ; des éléments de prix, de stockage, de livraison… lui sont rattachés. Tous ces éléments sont saisis une seule fois et sont disponibles pour toutes les fonctions de l’entreprise. Philippe Norigeon page 70
  • 71. PGI, ERP : MASTER CCA • Le Produit, l’Article Les produits sont de différents types (matière première, produit fini…), de nombreuses informations les caractérisent: données financières, comptables, commerciales, de prix, de calcul de coût, de production, de stockage, de qualité, de livraison... Le produit est-il acheté et vendu en l’état ou est-il le résultat d’une transformation. Il peut être matériel, immatériel ou un service. Tous ces éléments sont saisis une seule fois et sont disponibles pour toutes les fonctions de l’entreprise (chaîne logistique, comptabilité, finance, gestion de projet…). Philippe Norigeon page 71
  • 72. PGI, ERP : MASTER CCA • La Nomenclature La nomenclature indique tous les composants qui constituent le produit ou le service, commercialisé (références, quantités, prix, données de gestion…). Ces éléments sont à la base de la gestion des coûts. • La Gamme de Fabrication Philippe Norigeon page 72
  • 73. PGI, ERP : MASTER CCA La gamme de fabrication décrit les moyens et l’organisation à mettre en œuvre pour réalisé le produit ou le service vendu; quels composants utiliser, sur quel poste de travail réaliser l’opération, quels sont les temps des opérations... Ces éléments sont à la base de la gestion des coûts. La gamme est une description du processus complet de réalisation du produit ou du service vendu. • Le Poste de Travail Le poste de travail contient toutes les informations de temps et de coût des opérations qu’il effectue. Ces éléments sont à la base de la gestion des coûts. Philippe Norigeon page 73
  • 74. PGI, ERP : MASTER CCA • La Planification La planification permet à l’entreprise d’évaluer les ressources (machines, matières, personnel) nécessaires à la réalisation de prévisions commerciales. Cette analyse conduira à un plan d’action qui réduira fortement les risques de stocks trop importants ou trop faibles entraînant des problèmes de livraison client; analyse qui permettra également d’anticiper dans sa gestion du personnel, de ses moyens de production comme de ses budgets. Philippe Norigeon page 74
  • 75. PGI, ERP : MASTER CCA • Les achats, approvisionnement La gestion des achats est totalement intégrée dans l’ERP. Le système d’information exprime des propositions d’achat de marchandises en fonction des commandes clients ou des besoins de reconstitution des stocks. Après validation par le gestionnaire, les ordres d’achats, le suivi des factures fournisseurs, les écritures dans les journaux et comptes d’achats, les suivis de paiement comme les mouvements bancaires sont automatisés dans l’ERP. Tous les mouvements (marchandises, produits, comptables, financiers), ainsi que tous les documents (devis, ordres, commandes, factures, journaux…) sont générés automatiquement. Le processus de gestion des achats, de l’approvisionnement, débute à l’expression des besoins et se termine lors de la mise à disposition des marchandises dans les magasins de l’entreprise. Philippe Norigeon page 75
  • 76. PGI, ERP : MASTER CCA • La gestion de la production L’ordre de fabrication est généré par l’ERP automatiquement après la validation de la commande client et l’analyse, par le système, des ressources de l’entreprise (stocks). La réalisation de la production ne pourra débuter que lorsque l’ERP aura contrôlé la disponibilité et réservé les matières nécessaires. A la fin de la fabrication les matières utilisées pour la réalisation sont automatiquement consommées, par l’ERP, dans les stocks. Une fois la production terminée les produits finis sont transférés en stock et mis à disposition pour la livraison client. Livraison dont tous les paramètres (transporteur, adresse livraison, adresse facturation, données logistiques…) sont contenus dans l’ERP et utilisés automatiquement lors des mouvements produits comme de l’édition des documents logistiques, commerciaux, comptables, financiers) Philippe Norigeon page 76
  • 77. PGI, ERP : MASTER CCA • La gestion commerciale La commande client passe par plusieurs stades dans l’ERP (opportunité d’affaire dans le module CRM puis devis, commande, facture). Elle peut être saisie par le commercial ou directement par le client (plate forme e- commerce…). Comme pour les autres fonctions de l’entreprise, toutes ces étapes sont gérées automatiquement dans l’ERP (consommation en stock des produits livrés, facturation, paiement, écritures comptables, financières, bancaires). Philippe Norigeon page 77
  • 78. PGI, ERP : MASTER CCA 4.2) Les fonctions transversales intégrées • Finance • Comptabilité • Gestion des ressources humaines • La gestion Financière La gestion financière intègre automatiquement, comme nous l’avons vu, toutes les opérations liées aux processus des ventes, de la production, des achats. Elle produit de plus tous les états comptables et financiers réglementaires (journaux, bilan, compte de résultat, comptes divers, déclaration de TVA…). La comptabilité analytique permet de suivre en permanence les coûts, la rentabilité des différentes activités, des produits, des offres de l’entreprise. Certains modules intégrés dans l’ERP permettent de gérer les investissements, les immobilisations voire des projets de manière autonome (planning, gestion des ressources, des coûts…). Comme nous l’avons vu précédemment, tous les processus et fonctions de l’entreprise sont intégrés à la fonction finance. Philippe Norigeon page 78
  • 79. PGI, ERP : MASTER CCA La profitabilité comme la solvabilité sont sous contrôle. Tous les éléments de coûts sont pris en compte (matières, temps, marges…) Les états réglementaires, les documents d’analyse sont produits automatiquement. • La gestion des ressources humaines Le niveau de gestion des ressources humaines dans l’ERP est à définir par l’entreprise. Gestion administrative du personnel (présence, absence, masse salariale, paie…) Gestion opérationnelle (rendement, performance, capacité…) Gestion des ressources humaines (formation, évaluation, compétences, gestion de carrière…) Philippe Norigeon page 79
  • 80. PGI, ERP : MASTER CCA • L’ERP pour une organisation intégrée L’entreprise est une organisation hiérarchiquement définie dans l’ERP qui garantit la cohérence entre les informations à tous les niveaux de l’entreprise. Les informations de plus haut niveau (direction) sont issues de l’agrégation automatique des informations produites par les niveaux inférieurs de l’organisation (mouvements de stock, consommations marchandises, déclarations de production, factures…) Cette structure permet à la direction de consulter toutes les informations de l’entreprise en temps réel. Philippe Norigeon page 80
  • 81. PGI, ERP : MASTER CCA 4.3) La communication L’évolution récente des technologies ouvre les ERP à la communication internet offrant des possibilités opérationnelles inédites. Outre les communications inter organisations (entre magasins, usines, centres d’affaires…) inter entreprises (entre partenaires) l’ERP est au cœur de l’activité e-commerce. Philippe Norigeon page 81
  • 82. PGI, ERP : MASTER CCA 5ème Partie : La Gestion de Projet E R P Un projet d’implémentation E R P est un projet d’entreprise et non un simple projet informatique ! Un constat : 62,5% des entreprises considèrent leurs projets de renouvellement ou d’acquisition d’ERP comme plutôt insatisfaisants ! (Etude Syntec informatique) Les principales raisons de cette importante insatisfaction sont les suivantes (elles peuvent se cumuler) : • Des besoins, des attentes ou des objectifs mal définis (18%) • Le déficit d’implication du management adéquat (11%) • Des projets mal préparés ou mal conduits (8%) • Des fonctionnalités inadaptées, sur ou sous dimensionnées (16%) • Des utilisateurs insuffisamment associés au projet (9%) • Des engagements mal définis, partiellement ou pas du tout respectés par les fournisseurs (fonctionnalités absentes…) (13%) • Des ressources humaines et/ou budgétaires qualitativement et/ou quantitativement insuffisantes (12%) • Des technologies manquant de fiabilité ou difficiles à maîtriser (10%) • La dimension stratégique du projet insuffisamment qualifiée et perçue (4%) • … Philippe Norigeon page 82
  • 83. PGI, ERP : MASTER CCA • Gérer un projet E R P c’est : • Analyser l’existant, exprimer les besoins, définir les objectifs • Définir et piloter les phases projet • Maîtriser la mise en oeuvre • Organiser l’exploitation Les phases d'un projet d'implémentation d'un ERP et la méthodologie : Un projet d’implémentation ERP est découpé en phases et chacune de ces phases fait appel à des compétences spécifiques : 1ère Phase : Analyse Stratégique : 2ème Phase : Organisation du projet 3ème Phase : Développement de la solution 4ème Phase : Test de la solution 5ème Phase : Mise en production Philippe Norigeon page 83
  • 84. PGI, ERP : MASTER CCA • La démarche de conseil : (3 approches) L’assistance organisationnelle et opérationnelle métier (MOA) s’effectue tout au long du projet, du choix du progiciel jusqu’à sa mise en œuvre et son amélioration continue : • En Amont d'un projet d'implémentation ERP: conseil sur les processus. • Projet d’Accompagnement en parallèle de l'implémentation d'un ERP: organisation, décisions opérationnelles, qualification des formations. • En Aval de l'implémentation d'un ERP: audits organisationnels pour une utilisation optimale de l'outil mis en place, accompagnement en amélioration continue de productivité. Les critères de réussite de l'audit (voir la partie audit): • Comprendre le contexte, • Comprendre le mode opératoire utilisé, • Être force de proposition, • Respecter les spécificités de l'entreprise. Philippe Norigeon page 84
  • 85. PGI, ERP : MASTER CCA A) Approche en AMONT orientant le choix d’un Progiciel L’objectif de cette approche est, au travers d’un audit opérationnel et organisationnel, de permettre une analyse de l’existant tout en effectuant une mise en adéquation avec les processus d’un PGI. Elle se décompose de la manière suivante : • Choix des processus cibles : • Prise en compte des écarts existants • Identification et accord sur la “meilleure pratique” • Mise en évidence des particularités résiduelles incontournables • Schéma détaillé des processus retenus et des variantes conservées • En parallèle et pour chaque processus cible : • Etude “budgétaire” : chiffrer le coût de mise en œuvre du processus • Phasage : identifier les priorités et les possibilités de lotissement (étaler la charge, les coûts) • Assistance à Conduite du Changement : identifier les impacts prévisibles liés aux processus cibles • KPI : accompagner chaque processus de ses facteurs caractéristiques de mesure de performance et les gains attendus • Optimiser les coûts projet/production :  Fournir aux intégrateurs la liste des processus cibles pour révision des offres d’intégration  Identifier les possibilités de “lotissement” : décaler les éléments non critiques afin de réduire la première enveloppe du projet Philippe Norigeon page 85
  • 86. PGI, ERP : MASTER CCA En conclusion, La définition des processus cibles doit répondre aux objectifs du client: • Optimiser les délais. • Harmoniser les processus cibles • Présenter une opportunité de révision des budgets d’intégration Ignorer les bonnes pratiques d’un PGI alourdit la démarche de choix : • Les processus sont susceptibles d’être révisés en fonction des possibilités de l’outil (déstabiliser les décisions) et des contraintes d’intégration. • Une nouvelle phase d’analyse des processus sera requise pour adéquation à l’outil. L’avantage d’une approche “intégrateur” dans la définition de vos processus cibles est multiple : • Expérience des projets PGI (intégration des processus et définition des bonnes pratiques) • Capacité à cibler la couverture “outil” applicable aux processus métier • L’approche peut être basée sur des solutions métiers existantes. Philippe Norigeon page 86
  • 87. PGI, ERP : MASTER CCA B ) Approche en ASSISTANCE à Maîtrise d’Ouvrage (AMOA) L’objectif de cette approche est de permettre à un client qui implémente un PGI de mettre en adéquation ses objectifs stratégiques et organisationnels avec ses processus cibles validés dans l’outil, permettant ainsi une convergence entre les fonctions de l’entreprise et les processus de l’outil. Assister la MOA du client (interne ou externe) avec pour principales activités : • La communication : • Participation à la construction du plan de communication. • Participation à la préparation des communications de fin de phase. • L’organisation : • Participation à la validation des processus cibles en adéquation avec la solution dans le respect des bonnes pratiques. • Identification des impacts organisationnels tout au long du projet et leur remontée au comité de conduite du changement. • Proposition des solutions nécessaires pour adapter l'organisation existante au mode de fonctionnement induit par la solution proposée. • Participation à la formalisation des fiches fonction cibles. • La formation métier et utilisateurs finaux : • Elaboration du plan de formation métier si nécessaire en fonction d’une réorganisation ou d’une nouvelle fonction. • Assistance à la mise en place des formations utilisateurs finaux. • La gestion du projet : • Validation de la stratégie projet avec les directeurs de projets internes et externes. • Mise à disposition d’outils de suivi performants et simples. Philippe Norigeon page 87
  • 88. PGI, ERP : MASTER CCA C ) Approche en AVAL L’objectif de cette approche est, au travers d’un audit organisationnel, de permettre une utilisation optimale de l’outil mis en place et un accompagnement en amélioration continue de productivité (qualifier les évolutions les plus stratégiques). • Utilisation optimale de l’ERP. • Procédures utilisateurs et réorganisations (des postes/ services/ départements), modélisation de nouveaux processus. • Gestion des évolutions : nouvelles fonctionnalités, nouveaux flux métier. • Reporting amélioré pour simplifier la gestion courante. • Communication (inter-services) pour alléger les flux documentaires ou les Ressaisies. • Redéfinition de certains rôles en terme de tâches affectées et réorganisation si Nécessaire. Philippe Norigeon page 88
  • 89. PGI, ERP : MASTER CCA 5.1) Analyse Stratégique de l’Entreprise La démarche : « La solution accompagne la stratégie et non l'inverse ». Philippe Norigeon page 89
  • 90. PGI, ERP : MASTER CCA Analyse stratégique: • Risques / Opportunités • Forces / Faiblesses • Comprendre l’impact des problèmes actuels sur les résultats • Fixer les objectifs d’amélioration des performances par rapport à la mise en œuvre de l’ E R P 5.1.1 ) ANALYSE RISQUES / OPPORTUNITES : C’est une analyse de l’environnement de l’entreprise afin d’une part, de tenter de déceler les risques potentiels qui pourraient conduire à une baisse des performances, des résultats, à une croissance de la concurrence et, d’autre part, de capter les opportunités de développement, les évolutions technologiques qui permettraient à l’entreprise de construire ou renforcer son avantage concurrentiel. 5.1.2 ) ANALYSE FORCES / FAIBLESSES : Cette analyse interne doit conduire à identifier les forces et les faiblesses de l’organisation, définir les actions à mener afin d’éviter les risques et saisir les opportunités identifiés dans l’analyse externe précédente. L’ERP doit être vu alors comme le levier essentiel de l’amélioration des performances décidée dans l’analyse stratégique. La cohérence entre les objectifs stratégiques de l’entreprise et le choix ERP est non seulement une garantie de réussite du projet de mise en œuvre du système d’information mais également la manifestation du sens qui relie la stratégie et le projet ERP. Ce sens est un élément essentiel de la communication entre la direction, l’équipe projet et tous les acteurs de l’entreprise sur les raisons du projet ERP. Il est une source de motivation indispensable dans le management de projet d’entreprise complexe. Cette analyse permet de définir les orientations stratégiques de l’entreprise: • Domination par les coûts • Spécialisation • Différentiation Philippe Norigeon page 90
  • 91. PGI, ERP : MASTER CCA • Internationalisation • Croissance (interne, externe…) • … 5.1.3) Objectifs stratégiques Les objectifs stratégiques de l’entreprise résultent du plan d’actions défini à partir des risques à éviter, des opportunités à saisir, des forces à développer et des faiblesses à réduire. Ils opérationnalisent la stratégie en précisant les domaines d’activité où l’ERP apportera une valeur ajoutée, une amélioration des performances. Productivité – la simplification des processus métiers peut permettre aux employés d'être plus efficaces et plus rapides. Coût de main-d'œuvre – l'automatisation de certaines applications peut réduire le nombre de personnes nécessaires pour supporter l’entreprise. Performance financière – une création de rapports plus précis peut accélérer l'acquisition de comptes clients ou donner un aperçu plus précis du bilan à court terme et à long terme. Gestion des stocks – une surveillance plus étroite des stocks peut accélérer leur rotation et réduire le budget consacré aux produits difficiles à vendre. Tarification – une génération de rapports financiers en temps réel peut fournir un aperçu plus précis des coûts globaux et aider à améliorer les marges sur les produits ou services. Revenu par client – la gestion de la relation client pour identifier les besoins des clients, permet d’accroître le revenu par client ou réduire le taux de renouvellement des clients. Maintenance et support technologiques – possibilité de consacrer moins d'argent à la maintenance de systèmes hérités obsolètes, améliorant ainsi les résultats. Amélioration des processus – possibilité d'éliminer certains coûts par le biais de l'automatisation. Par exemple, la facturation électronique peut réduire le volume de factures sur papier, les coûts de publipostage et même certains frais de dépôt bancaires. Philippe Norigeon page 91
  • 92. PGI, ERP : MASTER CCA Agilité de l’entreprise => L’ E R P apporte un avantage concurrentiel décisif Philippe Norigeon page 92
  • 93. PGI, ERP : MASTER CCA 5.2) Organisation du projet 5.2.1) Objectifs Projet Les objectifs du projet résultent de la démarche stratégique et sont la traduction des objectifs stratégiques de l’entreprise en termes de système d’information; ils doivent répondre aux besoins des utilisateurs. Ils doivent être clairs et compris de tous, cohérents et ne pas générer des antagonismes entre les fonctions de l’entreprise. L’adhésion authentique des acteurs de l’organisation à ces objectifs est un facteur clé du succès du projet. La motivation qui en résulte est une garantie contre les comportements d’inertie, les stratégies individuelles qui pourraient s’opposer à la dynamique de changement de l’entreprise. • Réduction des stocks, des ruptures, des écarts • Réduction des temps cycle de production • Pas de saisies multiples (clients, fournisseurs, produits…) • Unicité et cohérence de l’information, des indicateurs (base de données unique) • Information en temps réel, homogène et cohérente • Meilleure réponse au client, revenu par client • Suivi des affaires, meilleur revenu par collaborateur • Flexibilité de l’organisation (intra et inter sociétés) • Communication entre les fonctions, les entités, les partenaires, de l’entreprise • Environnement de travail identique pour tous • Multi langues, multi devises • Visibilité des marges • Economie administrative • Encaissements plus efficaces • … 5.2.2) Périmètre du projet Le périmètre du projet doit préciser quelles fonctions de l’entreprise sont concernées par la mise en œuvre de l’ERP; quel niveau et quels départements de l’entreprise seront impactés par la solution. La définition du périmètre va permettre de construire l’équipe projet, de cadrer les besoins des utilisateurs, de préciser le budget prévisionnel, choisir les fonctionnalités à implémenter, circonscrire les solutions à mettre en œuvre... Le périmètre sert de référence au moment des choix tactiques, opérationnels et des arbitrages à effectuer durant le projet. Un périmètre précis réduit les dangers de la versatilité des besoins exprimés par la maîtrise d’ouvrage. Philippe Norigeon page 93
  • 94. PGI, ERP : MASTER CCA 5.2.3) Stratégie projet La stratégie projet doit permettre d’atteindre les objectifs fixés répondant aux besoins des utilisateurs dans le périmètre défini. Elle doit définir les axes de pilotage et de management du projet en tenant compte de quelques règles importantes. • Rôles et missions (Entreprise, éditeur, consultants) • Sécurité • Indépendance • Un domaine fonctionnel à la fois, plusieurs domaines, solution complète • Stratégie d’implémentation (bing bang, incrémentale…) et de « post implémentation ». • Budget… * Connaître son organisation Comme nous l’avons vu, la solution accompagne la stratégie et non l'inverse. Une phase de définition des objectifs en fonction de la stratégie de l'entreprise est le premier pas. En exemples nous avons cité, le besoin de flexibilité de l'entreprise dans un contexte de concurrence accrue, ou son développement à l'international…. Le soutien de la direction générale est nécessaire à la bonne conduite du projet; il est recommandé qu'une équipe de pilotage constituée de plusieurs dirigeants le supervise. Des responsables opérationnels motivés et disponibles doivent aussi participer à l'équipe ou aux équipes du projet. Ils seront aptes à faire le lien avec les utilisateurs finaux et leur restituer les informations relatives au projet de façon claire. Les attentes de ceux-ci devront d'ailleurs être au coeur du choix de l'outil, afin qu'ils puissent par la suite s'approprier la solution. * Peaufiner son cahier des charges La description des processus de gestion qui ont cours et leur analyse détaillée, est une étape indispensable. Elle conduit à un schéma de l'ensemble des flux, à partir duquel seront mis en exergue les processus les plus importants, dont la transformation est nécessaire. Rappelons que l'ERP, malgré son enrichissement par les éditeurs, n'est pas appelé à couvrir tous les métiers de l'entreprise. Philippe Norigeon page 94
  • 95. PGI, ERP : MASTER CCA L'étape suivante consiste à rédiger un cahier des charges suffisamment détaillé. De plus en plus d'entreprises, même petites ou moyennes, n'hésitent pas à recourir à un consultant extérieur. Il faut arbitrer dans le budget entre le coût du conseil et celui de l'intégration. Même si le budget global du projet est souvent revu (à la hausse...) à l'issue de la consultation, il faut bien évaluer le coût total de possession (Total Cost of Ownership, TCO) intégrant coûts directs et indirects, y compris la maintenance de la solution. • Se donner le temps et les moyens Les critères de sélection du progiciel de gestion sont variables selon les entreprises, pondérés par les objectifs stratégiques : périmètre fonctionnel, durée de l'intégration, du déploiement, facilité de l'intégration de l'ERP aux outils de l'entreprise mais aussi de son environnement (communication avec les clients et fournisseurs)... Un projet réussi demande du temps et des moyens, tant financiers qu'humains, à ne pas sous-estimer. Ne pas oublier le constat de l’étude du Syntec informatique qui avait démontré que 62,5 % des entreprises ou des établissements considèrent leurs projets de renouvellement ou d’acquisition d’ERP comme plutôt insatisfaisants. Les utilisateurs de PGI enfermés dans un cycle continuel de dépenses Une étude effectuée auprès de 870 managers commerciaux et informatiques met en évidence les frustrations engendrées par le manque de flexibilité post- implémentation des solutions ERP. Un sondage réalisé auprès de 870 managers commerciaux et informatiques dans 83 pays conclut que 70% des personnes interrogées se sentent enfermées dans un cercle infernal de dépenses pour leur ERP. Ce sondage commandé par Agresso et entrepris par TEC (Technology Evaluation Centers, Inc.), montre que la vaste majorité des entreprises utilisatrices d'ERP engage des dépenses sans fin pour mettre à jour ses applications et s'adapter à des besoins changeants. L'étude révèle une insatisfaction générale avec les ERP partout dans le monde : 33 % des managers interrogés affirment que leur fournisseur de PGI ne leur fournit pas les outils nécessaires pour mener à bien leurs missions. Ce chiffre est en corrélation avec les 72,5% d'interrogés qui indiquent que leur entreprise a investi continuellement dans des améliorations, des mises à jour et des applications complémentaires pour garantir la bonne performance de leur système d'ERP. Philippe Norigeon page 95
  • 96. PGI, ERP : MASTER CCA Ces chiffres indiquent clairement la tendance des fournisseurs d'ERP à se concentrer avant tout sur une flexibilité pré-implémentation, laissant aux entreprises le soin d'engager des dépenses supplémentaires croissantes pour faire évoluer leur système d'ERP et compenser le manque d'agilité post-implémentation. Parmi les résultats du sondage, 31,1% des personnes interrogées sont déçues de l'incapacité de leur système à s'adapter aux besoins changeants de l'entreprise. Ce sont les utilisateurs qui s'adaptent à leur solution plutôt que leur solution qui s'adapte à eux. 29,9% ont répondu que la difficulté perçue pour mettre en oeuvre des changements au sein de la solution a empêché ou retardé la mise en oeuvre de stratégies qui auraient eu un impact positif sur l'entreprise. “La frustration grandissante des managers liée aux ERP indique que les systèmes traditionnels d'ERP ne sont pas adaptés aux entreprises qui vivent dans le changement (Business Living In Change. “Les organismes opérants dans un environnement relativement stable peuvent s'accommoder de systèmes ERP traditionnels. En revanche, les entreprises dont la croissance est rapide, et qui doivent s'adapter à de nouvelles législations et de nouveaux “business models” ont besoin d'une application ERP conçue pour faciliter des changements après implémentation”. La stratégie projet doit donc intégrer cet impératif de flexibilité post-implémentation notamment dans l’organisation de l’exploitation de la solution ERP et dans les processus de contrôle et d’amélioration continue du couple organisation / Système d’Information. Philippe Norigeon page 96
  • 97. PGI, ERP : MASTER CCA 5.2.4) Organisation et management projet • Le Sponsor : Il témoigne de l’importance du projet ERP et du niveau d’engagement de l’entreprise. Au delà de la responsabilité de l’investissement, il est le leader de l’action collective. • Le Comité de pilotage : Le comité de pilotage est l’instance représentative des propriétaires du système et de l’organisation, la « maîtrise d’ouvrage » • Il prend les décisions stratégiques, organisationnelles, financières, budgétaires, fonctionnelles liées au Système d’Information. • Il fixe les objectifs et le périmètre du projet. • Il valide l’organisation projet et contrôle les résultats. • Il est responsable des relations entre le projet et l’entreprise en termes de communication, formation, changements, donc des performances conjointes de l’ERP et de l’organisation. Philippe Norigeon page 97
  • 98. PGI, ERP : MASTER CCA • Il décide du « Quoi faire ? » • L’Equipe projet : L’équipe Projet est la « maîtrise d’œuvre » Elle décide du « Comment faire ? » • Propose une équipe projet au comité de pilotage • Choix des outils, des méthodes, de l’organisation du travail Elle fait le choix des membres par domaine fonctionnel, spécialistes et des utilisateurs clés (en fonction des processus, des modules à mettre en œuvre dans l’entreprise) • Partenaires • Finance / Comptabilité • Ressources humaines • Produits • Tableaux de bord • CRM & SRM • Contrôle d’inventaire • Gestion des achats • Gestion de production • Gestion des ventes • Administration 5.2.5) Les Acteurs: Entreprise, Editeur, Intégrateur, Consultants • L’entreprise L’entreprise, en tant que Maître d’ouvrage, a un rôle fondamental dans l’expression des besoins, la définition de la stratégie, des objectifs, dans le choix du progiciel, la préparation et le pilotage du projet et surtout dans la conduite du changement nécessaire à la construction d’une organisation intégrée performante. • L’Editeur de l’ E R P Après la décision d’implémenter un PGI, le choix de l’éditeur (fournisseur de la solution progiciel) est crucial pour l’avenir de l’entreprise. Nous l’avons déjà indiqué, le destin de l’entreprise se lie à celui de son fournisseur d’où l’importance d’une analyse stratégique de la personnalité de cet acteur majeur. Philippe Norigeon page 98
  • 99. PGI, ERP : MASTER CCA Il peut accompagner l’entreprise cliente dans la connaissance de l’outil mais aussi dans les phases d’évolution ou de maintenance du progiciel. • L’Intégrateur Le rôle de l'intégrateur est d'assurer la mise en œuvre globale du projet. Maître d'œuvre, il a pour mission de définir le périmètre global et les objectifs du projet ; d'en établir les composantes (sous-projets) et leur articulation (projet de changement, projet ERP, projet d'infrastructure, projets complémentaires); de proposer des méthodologies de mise en place (étapes, planning, budget, équipes, assurance-qualité); de détailler le champ de ses prestations techniques (paramétrage, personnalisation, réalisation de spécifique, formation des utilisateurs... Le Consultant ERP Le consultant conseille les clients dans le choix d’un ERP au cours d’une phase d’analyse et d’audit des processus de gestion de l’entreprise puis d’aider le client lors de : • Adaptation des processus à l’ERP retenu (on parle de refonte des processus ou réingeniering). • Rédaction des cahiers des charges fonctionnels préalables au paramétrage de l’ERP. • Rédaction d’un dossier de paramétrage et réalisation du paramétrage de l’ERP. • Préparation des recettes applicatives (= phases de tests pour valider les paramétrages). • Réalisation et validation des recettes… Dans le cadre d’une démarche qualité, le consultant ERP réalisant le paramétrage n’est pas le même que celui qui réalise les recettes (tests informatiques). Cela permet de limiter les risques d’erreur. On distingue alors les consultants fonctionnels et les consultants techniques. En théorie, les consultants techniques s’occupent des développements spécifiques et des paramétrages, ils rédigent un dossier de paramétrage pour documenter leur travail. Dans le cas de SAP, les consultants techniques maîtrisent le langage de programmation propriétaire de SAP, l’ABAP (Advanced Business Application Programming). On parle aussi parfois de consultant technique applicatif (Abappeur) et consultant technique «système de base » qui installe, qui gère le paysage de transport, les optimisations et l'application des notes, des patches SAP. Philippe Norigeon page 99
  • 100. PGI, ERP : MASTER CCA 5.2.6) Planning projet Entreprises 82 % 300 286 286 250 231 231 224 200 224 150 100 94 94 91 91 6 6 50 9 9 Durée Projet 2 2 0 3 3 1-3 4-6 7-9 10-12 13-15 16-18 > 24 mois La majorité des projets d’implémentation d’un ERP durent entre 4 et 12 mois. L’objectif majeur, pour une PME / PMI est de réduire cette durée entre 1 et 3 mois compte tenu du coût important des journées de conseil, de formation et de projet. Cette réduction de la durée doit être le résultat d’une préparation et d’une gestion de projet efficace et ne doit pas se réaliser au détriment de la qualité du projet ou par de fausses économies réalisées en éliminant des étapes de la mise en œuvre de l’ERP. La réduction de la durée projet ne doit pas aboutir à une augmentation de la durée de mise au point de l’exploitation de l’ERP (après la mise en service) car les coûts de non qualité et les risques pour l’entreprise, sont très nettement supérieurs à ce stade des opérations. Partons du principe simple : un investissement lors de la préparation de la mise en œuvre de l’ERP, en conseil, formation, test, évite une dépense curative 10 fois supérieure après la mise route de l’ERP dans l’entreprise. Philippe Norigeon page 100
  • 101. PGI, ERP : MASTER CCA 5.2.7) Suivi budget projet L’économie du système d’information Comme le SI concerne tous les métiers de l’entreprise, il est normal que celle-ci lui consacre un certain niveau de ressources. Mais des progrès restent à faire pour maîtriser les dépenses. Ce n’est pas facile : le coût des unités d’œuvre baisse, les architectures évoluent, la pérennité des solutions et fournisseurs est problématique, les directions générales sont bousculées par des phénomènes de mode au détriment des maturations nécessaires (après avoir longtemps freiné l’utilisation de l’Internet, elles se sont au début 2000 ruées vers l’e-business.) Il faut compléter la notion de coût dans le domaine des systèmes d’information. Le coût du SI comporte non seulement les dépenses informatiques mais aussi celles de la maîtrise d’ouvrage qui sont moins bien connues: temps interne et assistance consacrés aux recueils d’expertise, spécifications, validations, recettes ; au déploiement, à l’organisation, la formation des utilisateurs, l’animation, l’administration des processus etc. Si l’attention se focalise sur les projets, épisodes héroïques, on examine de moins près les coûts de maintenance et d’exploitation qu’ils induiront. L’entreprise doit connaître la fonction de coût de son SI pour décider en connaissance de cause. A partir de cette connaissance lucide, elle pourra appliquer des règles simples : réaliser par palier, sous une stricte contrainte de budget et de délai, cela aide à obtenir un SI sobre. Il faut aussi savoir tirer parti des nouvelles technologies : on aurait tort de dépenser des millions d’Euros pour faire sur « grande informatique » des choses qui coûtent quelques dizaines de milliers d’Euros avec l’Intranet. Enfin, s’il est difficile d’évaluer la rentabilité du SI, c’est parce qu’il est devenu impossible d’imaginer une entreprise sans SI : elle disparaîtrait ! Toutefois cette rentabilité ne peut se manifester que si l’entreprise sait éviter les gaspillages. Elle doit connaître ses coûts afin d'obtenir le maximum d’efficacité pour l’effort consenti. Puis elle doit choisir le niveau raisonnable de son informatisation qui se mesure en évaluant le coût annuel complet du SI par salarié. Philippe Norigeon page 101
  • 102. PGI, ERP : MASTER CCA 5.3) Développement de la solution, Paramétrage 5.3.1) Analyse des Processus de l’entreprise Identifier les processus clés de l’entreprise: • Finance, comptabilité • Flux matière, stocks • Achats • Production • Ventes Identifier les informations (entrantes et sortantes); les conditions d’une action et les différentes actions du processus. Philippe Norigeon page 102
  • 103. PGI, ERP : MASTER CCA 5.3.2) Structure de la société La société représente l’organisation de l’entreprise dans le système d’information. Sa configuration permettra de définir les domaines d’activité (achat, vente…), les périmètres analytiques, la portée des données de base et du paramétrage (exemple définir des prix au niveau de l’entreprise ou d’un département), de construire et gérer les autorisations d’accès des utilisateurs en fonction de leur place dans l’organisation, de fixer les règles des processus comptables et financiers… Philippe Norigeon page 103
  • 104. PGI, ERP : MASTER CCA 5.3.3) Données globales: Modèles (produits, partenaires …) Les données globales ou données de base définissent, dans le système d’information, tous les éléments nécessaires à l’activité de l’entreprise (produits, clients, fournisseurs, le personnel, les postes de travail…). Elles dématérialisent ces éléments physiques de l’organisation. Ces données sont uniques et communes à toutes les fonctions et processus de l’entreprise. Philippe Norigeon page 104
  • 105. PGI, ERP : MASTER CCA 5.3.4) Processus clés, Domaines Fonctionnels Dans l’ERP, l’entreprise est organisée en processus clés et domaines fonctionnels. Cette organisation orientée processus (BPM : Business Process Management) donne de la cohérence et permet de construire le système d’information sur des modèles correspondants au déroulement réel des activités de l’entreprise. Cette approche processus nécessite souvent une réorganisation de l’entreprise classique lors de l’implémentation d’un ERP. 5.3.4.1) Les Données de Base: • Les partenaires (clients, fournisseurs…) • Les produits (produits, matières, marchandises) • Les nomenclatures • Les gammes • Les ressources (machines, personnel) 5.3.4.2) Les prévisions et le calcul de besoins • Le plan industriel et commercial. • Le plan directeur de production. • La planification des besoins en matières et en composants. • La planification des charges. • La planification des ressources. 5.3.4.3) Les achats et les approvisionnements • Les fournisseurs • Les marchés • Le couple article / fournisseurs • Les commandes • Les réceptions • La sous-traitance • La facturation • … Philippe Norigeon page 105
  • 106. PGI, ERP : MASTER CCA 5.3.4.4) La gestion des stocks et les flux matière • La définition des magasins et des flux. • Magasins îlots et leur flux. • La sous traitance et son flux. • Les encours et flux inter-îlots. • La gestion des transactions de stocks. • La méthode d'inventaire. • La gestion des emplacements. • L'inspection d'entrée. 5.3.4.5) La gestion de production • Lancement, avancement. • Les déclarations de production. • La collecte des données d'atelier. • quantitatives. • qualitatives. • La gestion court terme des charges. • La valorisation des encours. • La gestion des stocks produits finis et de la demande client. • La gestion des produits retour. • La gestion de la sous-traitance. 5.3.4.6) Les ventes et la distribution • Gestion des commandes clients. • Les produits. • Les services. • Gestion du magasin produits finis. • Les expéditions et les transports. • La facturation clients. • les statistiques des ventes. • le suivi des retours clients. Philippe Norigeon page 106
  • 107. PGI, ERP : MASTER CCA 5.3.4.7) Les coûts • Valorisation des stocks • Valorisation des en cours atelier • Coûts standards • Coûts réels • Identification des collecteurs de coûts • Reporting usine. 5.3.4.8) Finances • Comptabilité fournisseurs. • Comptabilité générale. • Gestion des investissements. • Ecritures comptables. • Les immobilisations. • Le suivi économique des projets. • La trésorerie Philippe Norigeon page 107
  • 108. PGI, ERP : MASTER CCA 5.4) Test de la solution Phase de tests « Recette informatique » Une fois le(s) cahier(s) des charges fonctionnel(s) terminé(s) et validé(s), on entre dans une phase de préparation des recettes informatiques. Une matrice des fonctions est alors préparée. Il s’agit de présenter dans un tableau les grands processus impactés par le progiciel. Pour chaque fonction, des cas de tests sont préparés. Pour chaque cas de test, des jeux d’essai ou jeux de données sont conçus. Il s’agit de tester le fonctionnement correct de tous les processus de gestion de l’entreprise. Pour ne pas en oublier, une méthode possible consiste à utiliser une matrice des fonctions qui liste toutes les grandes fonctions du progiciel liées à des processus de gestion. A chaque fonction, il faut faire correspondre des cas de tests et à chaque cas de tests des jeux de données. Il s’agit par exemple de tester dans le cas d'un contexte comptable (mais cette liste n'a pas pour vocation d'être exhaustive et dépend bien entendu du secteur d’activité et de l’entreprise …) • plusieurs cas de factures, des factures avec remise et sans remise • plusieurs cas de saisie manuelle d’écritures comptables, des OD (Opérations Diverses), des régularisations d’inventaire, des avoirs. • des processus ponctuels (clôture comptable) Des logiciels existent pour gérer les cas de tests et assurer un suivi et un pilotage de la phase de recette. (exemple, Bugzilla) Cette étape permet une configuration itérative du système grâce aux corrections et améliorations continues liées aux résultats des tests: 5.4.1) Fonctionnels Les tests fonctionnels doivent couvrir toutes les fonctions des processus configurés dans l’ERP. Ils sont réalisés, sous la responsabilité des responsables fonctionnels, par les utilisateurs clés choisis lors de l’organisation du projet. Ces utilisateurs valident la conformité du fonctionnement de l’ERP par rapport aux spécifications définies au début du projet. Ils contrôlent la qualité du paramétrage. Philippe Norigeon page 108
  • 109. PGI, ERP : MASTER CCA Domaines fonctionnels : Finance / Comptabilité • Facturation • Saisie écritures journaux • Mouvements journaux • Mouvements comptes • Mouvements bancaires • Réconciliation Produits • Politique prix Gestion inventaire (Stocks) • Livraison marchandises • Réception produits • Mouvements internes • Ordre de livraison Gestion des achats • Ordre d'achat • Facture fournisseur Gestion de production • Ordre de fabrication • Ordre d'approvisionnement Gestion des ventes • Commande client • Facture client • Livraison marchandises Philippe Norigeon page 109
  • 110. PGI, ERP : MASTER CCA 5.4.2) d’Intégration Dans un contexte où l’ERP s’intègre dans un paysage contenant d’autres applications; il est important de tester la capacité de communication de l’ERP avec ces applications tiers. Ces tests valident la qualité des données échangées mais également la performance du système global. 5.4.3) des Rapports Les rapports demandés par les utilisateurs doivent être testés et validés par eux. De manière générale, les tests doivent couvrir tous les domaines fonctionnels implémentés dans l’ERP. Pour cela toutes les fonctions et tous les processus doivent être couverts par les jeux de test. Lors du test d’intégration, contrôler les mouvements et les documents générés par l’exécution complet du processus : commande client, ordre de production, commande d’achat et mouvements comptables et financiers associés donne déjà un taux de couverture proche de 80% de test des fonctionnalités de l’ERP. 5.4.4) Les Interfaces Décrire les interfaces consiste à expliquer la correspondance entre les données du Système d'Information existant et celles du SI cible (l’ERP à implémenter). Par exemple, la champs nommé « N° de commande » du SI existant sur 8 caractères numériques devient le champs « PO number » dans l’ERP cible sur 9 caractères alpha-numériques. La description des interfaces est incluse dans le dossier de conception détaillé. Lors de la bascule d’un logiciel maison vers un ERP ou d’un ERP vers un autre ERP, des correspondances entre champs ( zones de données) doivent être trouvées. On parle aussi parfois de « mapping des données » ou bien encore de « transcodification » des données. La définition des interfaces va permettre aux développeurs/paramétreurs d’être opérationnels rapidement. Ils sauront exactement le type de données et le format des données à traiter ainsi que leur correspondance entre l’ancien et le nouveau système. Afin de donner tous les éléments aux développeurs/paramétreurs, le dossier des interfaces devra donner un maximum de détails sur les données existantes et cible, leur format (numérique, nombre de caractères), le nom des champs (zones de données) et les résultats attendus. Philippe Norigeon page 110
  • 111. PGI, ERP : MASTER CCA Si l’entreprise a décidé de mettre en place un seul module dans un premier temps, les interfaces provisoires entre les SI existants et cibles doivent être décrites précisément et le planning de bascule clairement établi. 5.5) Mise en production de la solution 5.5.1) Conduite du changement L’expérience nous a montré que la majorité des problèmes rencontrés dans les projets d’implémentation d’un ERP étaient organisationnels et non techniques. Rappelons le constat suivant : une même solution ERP peut être une pleine réussite dans une entreprise et un échec total dans une autre. Les facteurs clés de réussite sont les compétences des utilisateurs donc la formation mais également leur capacité à s’adapter au changement, leur motivation à s’approprier le nouveau système d’information. Un projet ERP est très politique prenant en considération des éléments souvent plus d’ordre psychosociologique que technologique. La qualité de la formation et de la communication conditionne donc la réussite du projet. 5.5.2) La Communication La communication doit véhiculer du « sens » tout au long du projet. Elle est à double sens entre la direction, l’équipe projet et les utilisateurs. Elle doit apporter une vision claire de l’entreprise, de ses objectifs et répondre à des interrogations, des peurs, des doutes : 5.5.3) Formation utilisateurs Il est important d’assurer la capitalisation et le transfert des connaissances. La formation aura, bien entendu, était préparée et expliquée par les actions de communication qui auront ponctuées toutes les phases du projet de mise en œuvre de l’ERP. La formation des utilisateurs couvre souvent trois domaines : • Le domaine technique : Formation à l’utilisation des outils informatiques. • La formation métier : Philippe Norigeon page 111
  • 112. PGI, ERP : MASTER CCA Le but est de former les utilisateurs aux évolutions de leur métier liées à la mise en œuvre du nouveau système d’information. • La formation ERP Il est nécessaire de former les utilisateurs à la connaissance de l’ERP ( rôle, caractéristique, impact sur l’organisation et le métier…) mais également à l’utilisation de cet outil dans le cadre de son travail. La formation peut être réalisée par les « utilisateurs clés » qui sont les relais privilégiés entre l’équipe projet et les utilisateurs finaux et seront des supports incontournables après le démarrage de l’ERP dans l’environnement de production. 5.5.4) Transfert des données Le transfert des données réelles entre l’ancien système et le nouveau doit assurer la qualité de l’information dans l’ERP cible afin de garantir la performance future du système d’information donc de l’entreprise. C’est durant cette étape que l’on « nettoie » les données. 5.5.5) Test du système intégré C’est la phase à l’issue de laquelle l’on va décider si le système est prêt à « basculer » en production. Les tests se font en vraie grandeur sur les données réelles de l’entreprise dans le système complet, image exacte de celui qui va piloter les activités de l’entreprise. C’est la validation ultime avant le démarrage de l’activité de l’entreprise dans son nouveau système d’information. « La bascule » C'est la phase ultime de mise en production de l'ERP. Un site pilote est souvent désigné pour servir de "cobaye". On ne fait basculer en effet qu'une entité géographique, qu'un service avec un nombre restreint d'utilisateurs (d’utilisateurs clés, "end users"), avant de généraliser la bascule à l'ensemble de l'entreprise ou à l'ensemble de la fonction concernée. Dans le cas des grosses sociétés avec de nombreuses filiales, le site pilote retenu est souvent une filiale de petite taille. Si la recette a été bien étudiée et que tous les bugs ont bien été détectés et correctement corrigés, alors la bascule se passe généralement sans encombre. Mais c’est toujours un moment de stress intense pour les équipes du projet impliquées. Des vérifications sont opérées aussi bien côté MOE que MOA, leurs moyens de contrôle étant différents. La MOA peut alerter la MOE sur des chiffres anormaux, non Philippe Norigeon page 112
  • 113. PGI, ERP : MASTER CCA conformes à leurs indicateurs habituels. La MOE peut détecter un traitement informatique qui a échoué (alimentation de données ayant « planté », fichier manquant dans un répertoire, traitement informatique en échec …). Dans le pire des cas, un Plan de secours correspondant le plus souvent à un retour vers l’ancien système est prévu. 5.5.6) Organisation de l’exploitation La décision de relancer l’activité de l’entreprise ne sera prise qu’après avoir organisé l’exploitation du système d’information. Cette mission est confiée à une équipe chargée de la surveillance, la maintenance, la sauvegarde, l’évolution de l’ERP, dans une optique d’amélioration continue des performances du système d’information donc de l’entreprise. Ce « centre de compétences » devra également parfaire la formation des utilisateurs, les aider à devenir autonome dans l’utilisation de cette nouvelle technologie. La mission de cette équipe est transformer un projet système d’information réussi en réussite opérationnelle. La vie du système d’information est contrôlée en permanence soit au travers d’indicateurs soit grâce à des actions d’audit. L’organisation, l’exploitation et la surveillance du système d’information doivent obéir à des règles définies internationalement afin de garantir, au travers de la maîtrise du système d’information, la qualité de l’information et en particulier de l’information financière. Philippe Norigeon page 113
  • 114. PGI, ERP : MASTER CCA 6ème Partie : Evaluation des systèmes d’information 6.1) Normalisation 6.1.1) CNCC : Compagnie Nationale des Commissaires aux comptes. Missions : Le commissaire aux comptes a une fonction qui se décline en missions. Celles-ci reposent sur une obligation légale, celle de garantir la fiabilité de l'information financière et comptable produite par les entreprises. Ce faisant, il concourt à la sécurité des relations commerciales, financières et boursières. Transparence et sécurisation Les missions qu'il exerce dans les entreprises, petites ou grandes et dans le secteur non- marchand reposent sur une obligation légale : • l'expression d'une opinion sur la régularité et la sincérité des comptes annuels et consolidés. • la vérification de la sincérité et de la concordance avec les comptes annuels des informations financières. • la prévention des difficultés de l'entreprise dans le cas de la procédure d'alerte. • la révélation au Procureur de la République des faits délictueux dont il a eu connaissance. • l'émission d'attestations. Une obligation de moyens Pour former son opinion sur les comptes, le commissaire aux comptes procède à un audit en appliquant les normes d'exercice professionnel homologuées par le Garde des Sceaux, après avis du Haut Conseil du Commissariat aux Comptes et sur proposition de la CNCC. Celles-ci sont en harmonie avec les normes internationales. Ses contrôles sont faits par sondages, en fonction de son évaluation des systèmes comptables de l'entreprise. Le commissaire aux comptes a une obligation de moyens, non de résultat. Il n'a donc pas à vérifier toutes les opérations ni à rechercher systématiquement toutes les erreurs et irrégularités que les comptes pourraient contenir. Son objectif est d'obtenir l'assurance raisonnable qu'aucune anomalie significative ne figure dans les comptes. Philippe Norigeon page 114
  • 115. PGI, ERP : MASTER CCA Une mission permanente La mission dite, générale, s'exerce tout au long de l'exercice et repose sur une démarche prévoyant des contrôles précis et la faculté de pouvoir intervenir à tous moments dans le cadre de sa mission permanente. Ainsi il peut se faire communiquer sur place toutes les pièces qu'il estime utiles, notamment livres, documents comptables et registres des procès verbaux. D'autre types de missions La plupart des entités font appel à un commissaire aux comptes pour une mission générale de certification. Mais d'autres le font également pour attester des comptes intermédiaires avant une demande d'emprunt, pour avoir une opinion sur des comptes prévisionnels ou encore des certifications pour l'obtention de subventions ou avoir un audit d'acquisition avant une éventuelle procédure de rachat. Plus de 200 000 mandats sont exercés chaque année en France. Le développement de l'Union européenne et la globalisation de l'économie impliquent de plus en plus l'utilisation de règles et de références communes. Cette nécessité ainsi que le besoin de disposer d'une information financière fiable a présidé à la création de la Loi de Sécurité Financière de 2003. Depuis, de nouvelles réglementations comptables et financières sont entrées en application. Les lois et les normes dans ce domaine évoluent régulièrement. La Loi de Sécurité Financière (LSF) Votée en 2003, elle a modernisé le contrôle légal des comptes et pris de nouvelles dispositions sur la transparence financière (dont l'organisation de la régulation). Par ailleurs elle s'est intéressée au domaine de la gouvernance. Dans ce nouveau contexte, les obligations du dirigeant d'entreprise et celles qui incombent au commissaire aux comptes ont évolué de manière importante. La LSF précise notamment que les dirigeants de sociétés doivent rédiger un rapport sur le contrôle interne, celui-ci faisant l'objet d'un examen du commissaire aux comptes. Philippe Norigeon page 115
  • 116. PGI, ERP : MASTER CCA Objectifs des nouvelles réglementations La Loi de Sécurité Financière a pris de nouvelles dispositions pour : • augmenter la transparence de la gestion et la qualité de l'information financière. • mieux équilibrer les pouvoirs des différents organes de la société : actionnaires, administrateurs, dirigeants. • protéger les intérêts des différents acteurs : salariés, clients, fournisseurs, actionnaires, Etat, investisseurs. • anticiper les difficultés des entreprises pour mieux les gérer dans le temps limiter les risques de fraude. • utiliser une même base de règles et de référents pour mieux communiquer. • tendre vers une harmonisation européenne et internationale. L'élaboration des normes d'audit Les normes d'exercice professionnel constituent l'ensemble des règles que le commissaire aux comptes doit suivre dans l'exercice de ses missions. La LSF en a confié l'élaboration à la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes qui les transmet au Garde des Sceaux pour homologation après avis du H3C. Si longtemps ces normes n'ont constitué que de simples règles privées, depuis la LSF, elles accèdent au statut d'arrêté ministériel. Ce caractère public les rend opposables aux tiers et institutionnalise le rôle normalisateur de la Compagnie. Aux Etats-Unis, la loi Sarbanes-Oxley Suite aux dérapages financiers du début des années 2000, le législateur américain a réagi au besoin de transparence financière en adoptant en juillet 2001 la loi Sarbanes Oxley (SOX). Celle-ci est guidée par 3 grands principes : • l'exactitude et l'accessibilité de l'information • la responsabilité des gestionnaires • l'indépendance des organes vérificateurs Philippe Norigeon page 116
  • 117. PGI, ERP : MASTER CCA La loi Sarbanes Oxley s'applique depuis 2004 aux entreprises cotées aux Etats-Unis. En Europe, la directive européenne sur le contrôle des comptes annuels et des comptes consolidés Après avoir adopté en 2002 les recommandations de bonne gouvernance publiées par la Commission européenne, le Parlement Européen a approuvé en 2005 la révision de la 8e Directive datant de 1984. La version révisée traite des comités d'audit dans les entités d'intérêt public, en laissant libre cours aux états membres d'en déterminer les contours. Actuellement une proposition vise à élargir le champ de la directive, notamment dans le système de contrôle des activités d'audit externe, des dispositions spéciales concernant le contrôle légal des entités d'intérêt public et la prise en compte des dimensions européenne et internationale. Les normes comptables françaises En France, la normalisation comptable est du ressort du Conseil National de la Comptabilité (CNC), dont le Président de la CNCC est Vice-Président. La Compagnie participe donc aux groupes de travail du CNC. Les principes comptables français, applicables à toutes les entreprises, s'inspirent de plus en plus de l'esprit des normes internationales IFRS. Les normes : pour les sociétés cotées Adoptées en 2005 par les entreprises cotées ou faisant appel public à l'épargne, ces normes imposent de publier davantage d'informations impliquant, bien au-delà des directions financières et générale, les directions des systèmes d'information, des ressources humaines, de la communication…. Anciennement baptisées IAS (International Accounting Standards), les IFRS sont un corps de normes fondées sur des principes plus que sur des règles détaillées. Un véritable changement culturel et stratégique pour les professionnels du secteur. 6.1.2) FIDEF (Fédération Internationale des Experts-Comptables Francophones) Normes élaborées par les comités ou Boards de l’IFAC et concernant le contrôle qualité dans les cabinets, les missions d’audit et d’examen d’informations financières ou non financières, l’Ethique, l’Enseignement, la Comptabilité Publique, les obligations des membres de l’IFAC. Philippe Norigeon page 117
  • 118. PGI, ERP : MASTER CCA NORMES ENSEIGNEMENT : IES 2 normes Enseignement élaborées par l’IAESB (International Accounting Education Standards Board) CONTENU DES PROGRAMMES DE FORMATION COMPTABLE PROFESSIONNELLE 20. Les technologies de l'information ont transformé les missions et les responsabilités du professionnel comptable. Celui-ci non seulement utilise les systèmes d'information et exerce des compétences de contrôle des technologies de l'information mais il joue également un rôle important comme membre d'une équipe chargée de l'évaluation, de la conception et de la gestion de ces systèmes. 28. Le module : technologies de l'information doit inclure les domaines de disciplines et les compétences suivantes : a) connaissances générales des technologies de l'information ; b) connaissances de contrôle des technologies de l'information ; c) compétences de contrôle des technologies de l'information ; d) compétences des utilisateurs des technologies de l'information ; e) l'une des compétences ou une combinaison des compétences, des fonctions de gestionnaire, évaluateur ou concepteur des systèmes d'information. 29. Les recommandations relatives aux connaissances et aux compétences des technologies de l'information pour les professionnels comptables sont exposées dans IEG 11, Technologies de l'information pour les professionnels comptables. Philippe Norigeon page 118
  • 119. PGI, ERP : MASTER CCA 6.2) Audit 6.2.1) Normes d’AUDIT (ISA) Normes internationales d’audit s’appliquant aux missions d’assurance d’informations financières ISA 315 : Connaissance de l’entité et de son environnement et évaluation du risque d’anomalies significatives Connaissances par l’auditeur de l’entité et de son environnement : L'auditeur doit rassembler des informations et acquérir des connaissances de différentes natures concernant le secteur d’activité de l’entité, son environnement réglementaire et le référentiel comptable qui lui est applicable, et différents autres facteurs internes ou externes à l’entité tels que : • Le choix et l'application des méthodes comptables retenues par l'entité de façon à apprécier si ces méthodes sont appropriées au regard de son activité et sont conformes au référentiel comptable applicable et aux méthodes comptables généralement pratiquées dans le secteur d'activité concerné. • Les objectifs et les stratégies de l'entité, ainsi que les risques liés à l’activité qui peuvent engendrer des anomalies significatives dans les états financiers. • Les outils de mesure et d'analyse de la performance financière de l'entité. • Les systèmes de contrôle interne pouvant avoir une incidence sur la mission d’audit des états financiers. • l'environnement et la culture de contrôle existant dans l’entité. • Le processus suivi par l'entité pour identifier les risques liés à l’activité en rapport avec les objectifs de l’information financière ainsi que les résultats de ce processus. • Le système d'information et les processus opérationnels qui ont un rapport avec l'élaboration de l’information financière, en particulier en ce qui concerne: o les flux d’opérations ayant un caractère significatif au niveau des états financiers. o les procédures du système informatique et des systèmes manuels, par lesquelles ces opérations sont initiées, enregistrées, traitées et présentées dans les états financiers. o les enregistrements comptables concernant ces opérations ; o la façon dont le système d'information saisit des événements, autres que des flux d’opérations, ayant un caractère significatif pour les états financiers. Philippe Norigeon page 119
  • 120. PGI, ERP : MASTER CCA o le processus d’élaboration de l’information financière utilisé pour l'établissement des états financiers de l'entité : estimations comptables significatives, choix des informations fournies. o L’organisation et les procédures qui ont abouti à la définition des rôles et des responsabilités en matière d'élaboration de l'information financière. o Les opérations de contrôle effectuées pour évaluer le risque d’anomalies significatives et pour concevoir des procédures internes d'audit complémentaires répondant aux risques identifiés. o Les mesures mises en œuvre par l'entité pour répondre aux risques inhérents au système informatique. o Les moyens que l'entité utilise pour assurer le suivi du contrôle interne relatif à l’élaboration de l’information financière, y compris ceux relatifs aux activités de contrôle pertinentes pour l'audit, ainsi qu’une compréhension de la manière dont l'entité entreprend des actions correctrices suite à ces contrôles. Procédures d'évaluation des risques : L'auditeur doit effectuer les démarches suivantes afin d’évaluer les risques d’audit : demandes d’informations auprès de la direction et d’autres personnes au sein de l'entité ; examens analytiques de la situation de l’entité et de son évolution et observations physiques et examens divers. Lorsque l'auditeur décide d'utiliser les informations recueillies au cours des exercices précédents sur l'entité et son environnement, il doit vérifier si des changements sont survenus depuis l'exercice précédent et si ceux-ci peuvent avoir un impact sur la pertinence des informations utilisées pour l'audit de la période en cours. 6.2.2) Les organismes : A) Présentation générale de l’AFAI L’Association Française de l’Audit et du Conseil Informatique a été fondée en 1982 dans le but de regrouper tous les professionnels concernés par la maîtrise des systèmes d’information et de favoriser le développement des méthodes et des techniques d’audit et de contrôle de l’informatique. L’AFAI a pour objectif de promouvoir l’emploi de méthodes et techniques contribuant à une meilleure maîtrise des systèmes d’information et à améliorer les compétences de tous les intervenants dans le domaine de l’audit et du conseil informatiques. Elle rassemble les professions de l’Audit, de l’informatique et du conseil autour de 3 pôles: la Gouvernance des SI, l'Audit et la Sécurité. Philippe Norigeon page 120
  • 121. PGI, ERP : MASTER CCA Les missions de l'AFAI : Elles sont définies par les statuts de l'Association, depuis sa création en 1982, et rappelées dans la présentation de l'association. Toutefois, les évolutions économiques récentes ont conduit l'AFAI à articuler sa stratégie autour de trois axes majeurs : • La gouvernance des systèmes d'information, via le développement de méthodes pratiques, • Le contrôle interne des systèmes informatisés, au travers de l'exercice au quotidien des missions d'audit, et la certification des praticiens (CISA), • La sécurité des systèmes d'information, via la diffusion des meilleures pratiques et la promotion des certifications reconnues (CISM). B) L’ISACA : Le site de l’ISACA est l’équivalent américain du site de l’AFAI. Il est la référence des sites Internet consacrés à l’Audit et au Conseil en Informatique. ISACA® a vu le jour en 1967 alors qu'un petit groupe de personnes occupant des postes semblables (contrôles d'audit qui devenaient de plus en plus critiques aux opérations de leurs employeurs) s'est réuni pour discuter de la nécessité d'une source d'information centralisée et de direction dans leur domaine. En 1969, le groupe s'est officialisé en se constituant sous la dénomination d'EDP Auditors Association. Puis, en 1976, l'association a mis sur pied une fondation pour l'éducation qui allait entreprendre de vastes efforts de recherche visant à étendre les connaissances en matière de maîtrise et de contrôle de la TI, et à en augmenter la valeur. Aujourd'hui, ISACA compte plus de 65 000 membres à travers le monde se caractérisant par leur diversité. Ceux-ci vivent et travaillent en effet dans plus de 140 pays et occupent toute une gamme de postes liés à la TI, notamment auditeurs informatiques, consultants, formateurs, professionnels de la sécurité, chargés de réglementation, chefs de l'information et vérificateurs internes. Certains n'en sont qu'à leurs débuts, alors que d'autres sont cadres moyens et d'autres encore travaillent dans la haute direction, et ce, dans pratiquement tous les secteurs de l'industrie, y compris les affaires financières, bancaires, comptables, gouvernementales et manufacturières, ainsi que le secteur et les services publiques. Cette diversité permet aux membres l'apprentissage réciproque et l'échange de points de vue largement divergents sur un grand nombre de sujets professionnels, ce qui constitue l'une des forces de l'association. Philippe Norigeon page 121
  • 122. PGI, ERP : MASTER CCA Une autre de ses forces est le réseau, au sein de ses quelque 60 sections régionales, ou succursales, dans le monde entier, qui procurent aux membres formation, partage de ressources, défense des intérêts, rencontres entre professionnels et toute une gamme d'autres avantages au niveau local. On peut toujours trouver une succursale à proximité. Au cours de ses 30 années d'existence, ISACA est devenue une organisation dirigeante pour les professionnels de la maîtrise, du contrôle, de la sécurité et de l'audit : ses normes en matière d'audit et de contrôle des SI sont en effet suivies par les praticiens du monde entier; ses recherches portent sur des questions professionnelles qui posent des défis particuliers à ses membres; sa certification CISA (Certified Information Systems Auditor, ou auditeur informatique agréé) est reconnue mondialement et a été décernée à plus de 50 000 professionnels; sa toute nouvelle certification CISM (Certified Information Security Manager, ou directeur de sécurité informatique agréé) offre l'avantage unique de cibler les gestionnaires de la sécurité; son journal technique, le Information Systems Control Journal, compte parmi les meilleurs du secteur du contrôle informatique; ses multiples congrès internationaux, enfin, portent sur des sujets à la fois techniques et directoriaux, pertinents aux professions de l'assurance des SI, du contrôle, de la sécurité et de la maîtrise de la TI. Ensemble, ISACA et l'IT Governance Instutute (institut affilié) sont chefs de file de la communauté du contrôle de la TI et sont au service de leurs membres en leur fournissant les éléments dont ils ont besoin dans un environnement mondial en constante évolution. 6.2.3) Les Référentiels : Cobit La gouvernance des Systèmes d’Information (SI) – Information Technology (IT) Governance, en anglais – s’est introduite au sein des entreprises dans un contexte où d’une part, l’automatisation des fonctions de l’entreprise est devenue une composante essentielle au sein de l’entreprise et d’autre part, où les dirigeants ne voient pas comment les SI peuvent apporter de la valeur et de la performance dans l’organisation. Ainsi, on peut parler de gouvernance des SI et donc de normes, certifications permettant cette dernière. C’est également dans un souci de transparence des informations que les SI se sont développés et que leur contrôle est devenu incontournable. Le référentiel principal de gouvernance et d’audit des SI est le CobiT (Control Objectives for Business and Related Techonology – Contrôle de l’Information et des Technologies Associées). En résumé le CobiT est un cadre de référence pour maitriser la gouvernance des SI dans le temps. Il est fondé sur ensemble de bonnes pratiques collectées auprès d’experts du SI. Le CobiT a été développé en 1994 (et publié en 1996) par l’ISACA (Information Systems Audit and Control Association). C'est un cadre de contrôle qui vise à aider le Philippe Norigeon page 122
  • 123. PGI, ERP : MASTER CCA management à gérer les risques (sécurité, fiabilité, conformité) et les investissements. CobiT a évolué, la version 4 est apparue en France en 2007. CobiT est une approche orientée processus. CobiT décompose tout système informatique en 34 processus regroupés en 4 domaines. Les processus établis se divisent en 215 activités. Ainsi, CobiT est un outil fédérateur qui permet d'instaurer un langage commun pour parler de la gouvernance des SI tout en intégrant d'autres référentiels tels que ISO 9000, ISO2000 ou ITIL. CobiT Quickstart Cette version simplifiée de CobiT s’adresse principalement aux PME car les TI ne représentent pas un enjeu stratégique mais un point de départ dans leur évolution. Cette version repose sur les hypothèses suivantes : • L’infrastructure informatique n’est pas complexe • Du fait de la taille de l’entreprise, les TI et l’activité sont bien alignées • Les tâches les plus complexes sont externalisées • La tolérance aux risques est relativement élevée • L’éventail des contrôles est peu étendu • La structure de commandement est simple Il conserve de CobiT 30 processus sur les 34, et 62 objectifs de contrôle sur les 215. La mise en œuvre Quickstart comprend 6 étapes : • Evaluer le bien fondé c’est-à-dire déterminer si cette version est adaptée à l’entreprise ; • Evaluer la situation actuelle à partir de collectes d’informations auprès des personnes clé et de rapports d’audit ; • Déterminer la cible avec la définition de l’activité, des contraintes légales, et de la dépendance de l’entreprise vis-à-vis de la technologie ; • Analyser les écarts par l’examen des pratiques de contrôle et des facteurs clés de succès ; • Définir les projets d’amélioration des processus • Elaborer un programme intégré de mise en place de la gouvernance en tenant compte des besoins immédiats de l’entreprise, des interdépendances entre les projets et des ressources disponibles. CobiT s’inscrit dans une démarche de management par le contrôle et l’audit au travers d’un cadre de référence, des objectifs et des indicateurs. C’est un outil de management pour aligner les ressources informatiques mais il ne fournit pas d’indications ou de recommandations à caractère technique (choix technologiques, consolidation, gestion de crises…). Philippe Norigeon page 123
  • 124. PGI, ERP : MASTER CCA Enfin CobiT s’inscrit au sein de nombreuses normes d’audit (ISO, COSO…). Il se distingue donc par son utilité dans la gestion des TI, des utilisateurs et des auditeurs. La loi Sarbanes-Oxley Aux États-Unis d’Amérique, la loi de 2002 sur la réforme de la comptabilité des sociétés cotées et la protection des investisseurs est une loi fédérale imposant de nouvelles règles sur la comptabilité et la transparence financière. Elle fait suite aux différents scandales financiers révélés dans le pays aux débuts des années 2000, tels ceux d'Enron et de Worldcom. Le texte est couramment appelée loi Sarbanes-Oxley, du nom de ses promoteurs les sénateurs Paul Sarbanes et Mike Oxley. Ce nom peut être abrégé en SOX, Sarbox, ou SOA. Nouvelles obligations] La loi du 31 juillet 2002 (Pub. L. No. 107-204, 116 Stat. 745) dite Sarbanes-Oxley Act a introduit : • l'obligation pour les présidents et les directeurs financiers de certifier personnellement les comptes ; • l'obligation de nommer des administrateurs indépendants au comité d’audit du conseil d’administration ; • l'encadrement des avantages particuliers des dirigeants (perte de l’intéressement en cas de diffusion d’informations inexactes, interdiction des emprunts auprès de l’entreprise, possibilité donnée à la SEC - Securities and Exchange Commission, l'autorité de régulation des marchés boursiers américains - d’interdire tout mandat social pour les dirigeants soupçonnés de fraude). Cette loi oblige aussi à mettre en œuvre un contrôle interne s'appuyant sur un cadre conceptuel. En pratique le COSO est le référentiel le plus utilisé. Le COSO est un référentiel de contrôle interne défini par le Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission. Il est utilisé notamment dans le cadre de la mise en place des dispositions relevant des lois Sarbannes-Oxley ou LSF pour les entreprises assujetties respectivement aux lois américaines ou françaises. Le référentiel initial appelé COSO 1 a évolué depuis 2002 vers un second corpus dénommé COSO 2. La loi de sécurité financière (LSF), aussi appelée Loi Mer du nom du Ministre des Finances en poste Francis Mer, a été adoptée par le Parlement français le 17 juillet 2003 afin de renforcer les dispositions légales en matière de gouvernance d'entreprise. La LSF est parue au JO no 177 du 2 août 2003 (no 2003-706 du 1er août 2003). Philippe Norigeon page 124
  • 125. PGI, ERP : MASTER CCA Cette nouvelle loi s'applique à toutes les sociétés anonymes ainsi qu'aux sociétés faisant appel à l'épargne publique ; ces dispositions sont applicables pour les exercices comptables ouverts à partir du 1er janvier 2003. Comme la loi américaine Sarbanes-Oxley, la loi de sécurité financière repose principalement sur: • Une responsabilité accrue des dirigeants • Un renforcement du contrôle interne • Une réduction des sources de conflits d'intérêt 6.2.4) Les Outils : Philippe Norigeon page 125
  • 126. PGI, ERP : MASTER CCA Philippe Norigeon page 126
  • 127. PGI, ERP : MASTER CCA ANNEXES La Maîtrise d'ouvrage du système d'information et ses utilisateurs Exposé au club des maîtres d’ouvrage des systèmes d’information Lorsque l’on parle des " utilisateurs " du système d’information, il faut distinguer deux catégories de personnes : - les utilisateurs " de terrain ", ceux qui en pratique feront fonctionner le système et s’en serviront pour leur travail quotidien ; - les " concepteurs ", généralement affectés à la direction générale et chargés de concevoir les nouvelles applications en fonction des orientations stratégiques des métiers de l’entreprise. Les concepteurs ne sont pas des utilisateurs finals, mais ils sont chargés de transcrire les besoins de l’entreprise en termes de fonctionnalités à fournir par l’application. Les relations entre maîtrise d’ouvrage et utilisateurs comportent des étapes que l'on peut énumérer dans l’ordre chronologique : • l’expression des besoins, • la recette fonctionnelle, qui permet aux utilisateurs de vérifier si l’application correspond bien à leur demande, • la formation des utilisateurs " de terrain ", • le déploiement, • la conduite du changement, • l’aide aux utilisateurs, • l’exploitation technique de proximité. Nous considérerons dans cette fiche uniquement la première de ces étapes, l’expression de besoins. Étapes de l’expression des besoins L’expression de besoins se fait en plusieurs étapes : - une première expression, dite " informelle " (mais qui doit néanmoins être rigoureuse) permet de comprendre de quoi il s’agit. Exprimée en langage courant, elle est compréhensible à la lecture par tout le monde y compris les dirigeants. Ils doivent la valider de telle sorte que l’on soit sûr qu’elle correspond aux priorités et à la stratégie de l’entreprise. Sans cette validation, on courrait le risque d’un désaveu après des mois de travail dans une direction erronée. - on établit ensuite une expression dite " formalisée " en utilisant un langage que nous allons décrire ci-dessous. La formalisation peut faire apparaître certaines lacunes de l’expression informelle : il faut itérer jusqu’à ce que l’on dispose d’une expression informelle et d’une expression formelle cohérentes. - jusqu’ici le travail a été fait par la maîtrise d’ouvrage, responsable de l’expression des besoins. Une fois établie, l’expression de besoins est communiquée à la maîtrise d’œuvre ; il faut alors s’assurer que celle-ci la comprend bien. Un échange de questions et réponses conduit à l’expression des besoins définitive, dûment comprise et validée par la maîtrise d’œuvre. Philippe Norigeon page 127
  • 128. PGI, ERP : MASTER CCA Nous allons reprendre l’une après l’autre ces diverses étapes. Première expression des besoins Pour rédiger l’expression de besoins, il est utile de consulter des personnes du terrain et les concepteurs. Les informations qu’apportent ces deux catégories d’utilisateurs ne sont pas les mêmes : les personnes du terrain indiquent dans le détail comment les choses se passent, ce qui permet d’éviter des erreurs de conception pratique. Les concepteurs indiquent comment les choses devraient se passer, ou comment elles devront évoluer, ce qui permet d’éviter des erreurs stratégiques (c’est-à-dire des erreurs concernant le positionnement et les orientations de l’entreprise). La consultation des experts, les entretiens, les séances de validation, la rédaction et la vérification des comptes rendus représentent une tâche matérielle considérable. La logistique des recueils d’expertise, consultations et validations, est le talon d’Achille de la maîtrise d’ouvrage : l’expression des besoins peut échouer, en qualité ou en délai, si cette logistique n’est pas bien organisée. On pense trop souvent que cela va marcher tout seul, c’est une grave erreur. Il ne faut pas sous estimer les effort nécessaires pour obtenir que des personnes compétentes se rendent disponibles, pour s’assurer de leur ponctualité et de leur assiduité aux réunions ; les comptes rendus, portant sur des questions précises et parfois délicates, sont difficiles à rédiger de façon claire et synthétique. On mobilise parfois des " clubs d’utilisateurs " pour l’expression des besoins. L’expérience incite à se méfier de cette formule, même si elle a une allure sympathique et démocratique. En rassemblant des utilisateurs, on les pousse en effet à exprimer une demande inflationniste, chacun demandant ce que d’autres n’ont pas encore pensé à demander. Il peut arriver aussi que certains informaticiens manipulent les clubs d’utilisateurs pour faire passer leurs propres préférences : les utilisateurs demandant " tout et le reste ", l’informaticien peut choisir ce qu’il a envie de faire. Pour amener un club d’utilisateur à travailler raisonnablement, la règle d’or est de lui demander ses priorités, d’indiquer ce qui lui paraît indispensable. On ne retiendra, pour faire la " version 1 ", que cet indispensable… et bien souvent il ne sera pas nécessaire d’aller plus loin. Validation du besoin par les responsables Nous appelons " dirigeant responsable " (ou " dirigeant " pour faire court) la ou les personnes qui dirigent le métier utilisateur de l’application, et que l’on appelle aussi " maîtrise d’ouvrage stratégique " (à ne pas confondre avec la " maîtrise d’ouvrage transverse ", qui coordonne les maîtrises d’ouvrage des divers métiers de l’entreprise. La " maîtrise d’ouvrage stratégique ", c’est la ou les personnes qui, au sein d’un métier, portent la responsabilité des orientations stratégiques de celui-ci.) Il n’est pas facile d’obtenir des dirigeants responsables une validation authentique, c’est-à-dire faite en connaissance de cause. Si on leur donne un épais classeur rempli de documents techniques, ils ne feront que le survoler sans aller au fond des choses ; ils valideront de confiance, quitte à découvrir par la suite que les décisions prises ne correspondaient pas aux priorités stratégiques. Il importe donc de présenter aux dirigeants des documents sur lesquels ils puissent exercer leur jugement de telle sorte que leur validation ne soit pas remise en cause plus tard. Chacun doit ici pouvoir faire son travail clairement et pleinement : au politique de fixer les orientations, au métier de dire comment il s’y prendra, au technique de déterminer les moyens. Pour que la validation " politique " soit bonne, il faut que les techniciens (métier et informatique) fassent un effort de clarté, de simplicité et de pédagogie. Ils doivent mettre en évidence les implications politiques des choix techniques, proposer des choix alternatifs. Les textes présentés aux dirigeants doivent être rédigés en français et illustrés par des graphiques simples ; les compléments techniques éventuels sont à mettre dans des annexes qu’ils consulteront s’ils éprouvent le besoin d’aller au détail, mais sur lesquelles il ne leur est pas demandé d’apposer leur signature. Formalisation du besoin Philippe Norigeon page 128
  • 129. PGI, ERP : MASTER CCA Une fois l’expression de besoin en langage naturel rédigée et validée, il faut la modéliser de façon formelle. On dispose maintenant avec UML (Unified modeling language) d’un langage de modélisation bien adapté. Il permet de préciser les besoins en supprimant toute ambiguïté pour le maître d’œuvre chargé de la réalisation. Ce langage utilise les concepts propres à l’orienté objet (classes, composants, attributs, liens etc.) ; proche de l’utilisateur, dont il formalise la demande, il fournit à la réalisation la base conceptuelle qui sera réutilisée et précisée lors des étapes ultérieures, ce qui permet un gain en temps et en efficacité. La maîtrise du langage de modélisation UML (ou de tout autre langage futur analogue ; pour le moment, c’est UML qui s’impose) sera une étape importante de la professionnalisation des maîtrises d’ouvrage. Auparavant les expressions de besoins étaient souvent imprécises et versatiles. Le maître d’œuvre va désormais disposer de descriptions complètes établies selon une procédure qui garantit leur pérennité. Le modèle devient le langage dans lequel le métier structure et décrit ses fondations conceptuelles. Il sert aussi (ou plutôt il servira, car nous sommes ici en avance par rapport à la pratique des entreprises) à mettre en forme les choix stratégiques et à les expliciter. Dès lors le modèle est la transcription de la stratégie de l’entreprise, dont il donne une description précise propre à guider la réalisation technique qui lui fait suite. Modèle UML Un modèle UML se compose de plusieurs documents en langage courant et d’un document formalisé : il ne se limite en aucun cas au seul document formalisé car celui-ci est pratiquement incompréhensible si on le présente seul - sauf peut-être pour un expert en UML, mais ces experts sont rares. Le premier document est la présentation stratégique, expliquant pourquoi l’entreprise a voulu se doter de l’outil considéré, les buts qu’elle cherche à atteindre, le calendrier de réalisation qu’elle a prévu, etc. Le second document est une présentation des processus de travail par lesquels la stratégie entend se réaliser. Pour permettre au lecteur de voir comment l’application va fonctionner en pratique, il doit être illustré par une présentation des écrans qui seront affichés devant les utilisateurs de terrain. Le troisième document est une explication des choix et des méthodes utilisées pour la modélisation formelle : il s’agit de synthétiser, sous les yeux du lecteur, les discussions qui ont présidé à ces choix. Le quatrième document est le modèle formel lui-même. Il comporte essentiellement des diagrammes équipés de liens hypertextes permettant l’ouverture de contenus textuels. On doit présenter en premier le " diagramme d’activité " qui montre l’enchaînement des " use cases " au sein du processus, car cet enchaînement est immédiatement compréhensible ; puis le " diagramme de séquence ", qui montre l’enchaînement des opérations à l’intérieur d’un " use case ". Enfin, le diagramme de classes, qui est le plus précis conceptuellement mais aussi le plus difficile à lire : il montre les relations entre composants et classes, et les relations d’héritage et d’association qui relient celles-ci. Convergence du modèle Philippe Norigeon page 129
  • 130. PGI, ERP : MASTER CCA En fait l’élaboration du modèle, avec ses parties formelles et ses parties en langage naturel, se fait de façon itérative. On rédige d’abord une première expression de besoins en langage naturel ; la modélisation formelle fait apparaître les ambiguïtés et incohérences inévitables dans toute première rédaction : on les corrige, ce qui conduit à construire une deuxième version du modèle formel, etc. A la fin du processus, la maîtrise d’ouvrage dispose d’un modèle livrable à la maîtrise d’œuvre, et ses deux parties (formelle et en langage naturel) sont dûment cohérentes. Avant la livraison du modèle à la maîtrise d’œuvre, les documents en langage naturel doivent être validés par les dirigeants. Cette élaboration demande une gestion documentaire attentive : il importe que les diverses versions des textes soient numérotées, leur cohérence garantie, de sorte que le destinataire n’ait pas à vérifier la cohérence de ce qui lui est livré. Le livrable fourni par la maîtrise d’ouvrage à la maîtrise d’œuvre s’appelle " modèle métier ", " modèle fonctionnel " ou encore " spécifications générales " ; ces divers termes sont synonymes, et nous utiliserons ici l’expression " modèle métier ". Lorsque le modèle métier est fourni au maître d’œuvre, celui-ci doit se l’approprier et s’assurer qu’il l’a bien compris. Il peut ainsi relever des points obscurs. On entre donc dans un cycle de remarques du maître d’œuvre adressées au maître d’ouvrage, auxquelles celui-ci répond en précisant et adaptant le modèle. Philippe Norigeon page 130
  • 131. PGI, ERP : MASTER CCA A la fin de ce cycle, on dispose d’un modèle métier stabilisé, bien compris par les deux parties, et qui servira de fondement à la réalisation. Suite de l’histoire Il est important de voir la chaîne des démarches qui conduisent ensuite à la réalisation. Le vocabulaire comporte des synonymes, mais la démarche est claire : - le " modèle métier " (ou " spécifications générales ") est celui qui est livré par la maîtrise d’ouvrage à la maîtrise d’œuvre. C’est le " modèle métier stabilisé " décrit ci-dessus. L’expression de besoins, objet de la présente fiche, se termine lorsqu’il est établi. - le " modèle d’analyse " (ou " spécifications détaillées ") est ensuite rédigé par le maître d’œuvre, puis validé par le maître d’ouvrage. Il a pour but d’apporter au modèle métier des précisions techniques (cardinalité des liens, définition des classes etc.) en vue d’une réalisation efficace. Il doit être validé par la maîtrise d’ouvrage et devient ensuite le modèle sur lequel fournisseur et client se seront mis d’accord, et qui servira de charte à la réalisation. - le " modèle technique " (ou " spécifications techniques ") est le document qui sera fourni aux développeurs pour la réalisation. Il précise les choix techniques. Il est interne à la réalisation et n’a pas en principe à être validé par le maître d’ouvrage. Pour comprendre cette succession, prenons une métaphore inspirée de la vie courante. Supposons que vous fassiez construire une maison. Vous avez le plan sous les yeux, et vous dites : " dans cette chambre, il faudra quatre prises de courant, un interrupteur commandant une prise, et une applique commandée par un interrupteur ". Ce sont vos spécifications générales. L’électricien vous demande de dire où il faut installer les prises, les interrupteurs et l’applique. Marquer sur le plan ces emplacements précis, c’est établir les spécifications détaillées. Puis l’électricien fera le plan de câblage : il déterminera le parcours des goulottes et saignées. Ce sont les spécifications techniques, qui n’intéressent pas le client (mais l’électricien vous demandera toutefois peut-être de donner votre accord avec l’emplacement de l’armoire de raccordement où se trouveront les disjoncteurs). Toute réalisation doit parcourir ces trois étapes, et être conduite de sorte que l’on n'ait jamais à mettre en cause les Philippe Norigeon page 131
  • 132. PGI, ERP : MASTER CCA choix opérés lors des étapes précédentes. La maîtrise d’ouvrage est responsable à la fois de la production et de la validation du modèle métier ; pour le modèle d’analyse, la responsabilité est partagée : production par la maîtrise d’œuvre, validation par la maîtrise d’ouvrage. Enfin, la maîtrise d’œuvre est responsable à la fois de la production et de la validation du modèle technique. Ce découpage des rôles doit être très clair dans l’esprit de chacun. Précisons toutefois qu’il ne signifie pas qu’il existe une cloison étanche entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre : au contraire, les flux d’information et les consultations doivent être réguliers tout au long de la démarche. A la fin du processus ci-dessus, quand le modèle technique est élaboré, on entre dans la phase de réalisation (développement), qui sera suivie du déploiement, de la formation des utilisateurs, etc. Ceci est une autre histoire ; elle est importante mais sort des limites de cette fiche. Quelques pièges Signalons les pièges dans lesquels on tombe parfois : - on sous-estime souvent la difficulté de la logistique de consultation et de validation auprès des experts du métier : les rendez-vous sont difficiles à obtenir, les personnes ne sont pas assidues, ou bien elles ne se sentent pas autorisées à donner un avis parce que leur mandat n’est pas clair, ou bien elles sont désavouées après l’avoir donné, etc. Les délais peuvent s’allonger démesurément, la qualité de l’expression des besoins peut être douteuse. - on présente aux dirigeants des documents d’une lourde technicité qui ne correspondent ni à leur langage, ni à leurs préoccupations. Dès lors la validation prend beaucoup de temps, ou bien au contraire elle est trop rapide et superficielle et sera remise en cause par la suite : un dirigeant ne pourra en effet jamais tolérer que l’application ne soit pas conforme à la stratégie de l’entreprise. - on prend en compte les contraintes techniques de façon trop précoce. Nous avons vu la succession modèle métier - modèle d’analyse - modèle technique. Lorsque l’on fait le modèle métier, l’objectif est de donner une bonne expression de besoin, non d’optimiser les solutions techniques qui doivent être examinées ensuite. Il peut arriver que sous prétexte de " sérieux ", de " rigueur " ou encore de " méthodologie ", l’informatique veuille imposer au métier des règles de modélisation anticipant sur les choix à réaliser dans le modèle d’analyse ou le modèle technique. Des choix techniques précoces devront alors être révisés par le maître d’œuvre, d’où travail en double et perte de temps. - cloison étanche entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre : même si la maîtrise d’œuvre n’est pas responsable du modèle métier, il est utile que le maître d’ouvrage la consulte pour s’assurer de la faisabilité de ce qu’il envisage ; par ailleurs, même si le modèle technique ne concerne pas le maître d’ouvrage, il est utile qu’il soit informé de choix qui ont pour lui des conséquences directes (en termes de performances, fiabilité etc.). La spécialisation des rôles ne doit pas Philippe Norigeon page 132
  • 133. PGI, ERP : MASTER CCA exclure la collaboration. © Michel VOLLE, 1999 Philippe Norigeon page 133
  • 134. PGI, ERP : MASTER CCA BIBLIOGRAPHIE Études sur les Progiciels de gestion intégrés (PGI/ERP) les plus populaires • What is ERP? • How do I prevent my ERP project from failing? • How can I justify my ERP Investment (ex. cost of replacing system, benefits, etc.)? • What are the Pros and Cons of Lean, Discrete, and Process Manufacturing? • My ERP System is Up and Running-Now What? • ERP Research Article Archive Livres blancs d'éditeurs de Progiciels de gestion intégrés (PGI/ERP) (à l'adresse whitepapers.technologyevaluation.com) Integrated Attribute Management: La era del ERP plataformizado Process Manufacturing Grupo Calipso CDC Software Any Color Including Black: A New Guide to Cascade Engineering Demand-driven Manufacturing QAD Oracle Cephalon, Inc Establishing Standards for Automotive QAD Inventory Visibility and Interoperability QAD Global Materials Management Operations Medical Case Study: Stryker Corporation Guideline/Logistics Evaluation QAD (MMOG/LE) QAD Replenish on Time, In Sequence with QAD Streamlining for Success: The Lean Supply JIT Sequencing Solution Chain QAD QAD Voir tous les livres blancs... Philippe Norigeon page 134
  • 135. PGI, ERP : MASTER CCA Bibliographie……… • Campbell-Kelly, dans Une histoire de l'industrie du logiciel, Vuibert 2003 • "Tout sur les systèmes d’information" de Jean-François Pillou, éditions DUNOD • "ERP et PGI, comment réussir le changement" de Jean-Louis Tomas, éditions DUNOD • "Management des systèmes d’information" de Kenneth et Jane Laudon, éditions Pearson Education • "Le guide de la gestion 2007" (de la comptabilité au progiciel de gestion intégré) de la revue Décision informatique Liens utiles ……… • http://www.commentcamarche.net : pour quelques discussions pertinentes sur le forum. • http://www.guidescomparatifs.com : pour consulter l’atelier "Solutions ERP/PGI" et éventuellement télécharger le guide comparatif. • http://h20229.www2.hp.com/solutions/asset/ : pour un exemple (votre gestion d’équipements informatiques avec les ERP). • http://fr.wikipedia.org : pour l’article intitulé "Progiciel de Gestion Intégré". • http://www.01net.com : pour les articles sur le sujet. • http://www.strategie-aims.com : pour les actes de la dernière conférence de l’AIMS à Annecy (Association Internationale de Management Stratégique) et tout particulièrement celui d’Amel CHAABOUNI, "Implantation d’un ERP : antécédents et conséquences" et celui de Pierre-Charles PUPION, "Diffusion des ERP et comportements mimétiques". • Martin Campbell-Kelly, Une histoire de l’industrie du logiciel, Vuibert 2003, p. 209. • [2] Michael Hammer et James Champy, Re-engineering the Corporation, Harper Business 1993. Philippe Norigeon page 135
  • 136. PGI, ERP : MASTER CCA • [3] Guillaume Benci, « Ingénierie du SI à base de progiciel », conférence au Séminaire du club des maîtres d’ouvrage des systèmes d’information, 25 mai 2000. Lire aussi : Applications en ligne : 70 % des entreprises en redemandent Bureautique en mode hébergé : pour les entreprises ? Développements spécifiques contre progiciel : Avanade relance le débat Logiciels en ligne : 25 % en 2011 selon le Gartner Group Applications critiques : 36 % des entreprises en ASP d'ici 2008 Bohin a franchi le pas du tout ASP Du recrutement à la paye : les outils RH s'externalisent Pour en savoir plus : Nos panoramas d'outils en mode hébergé : moteur de recherche pour son site web, détection de vulnérabilités, progiciels (PGI, GRC, etc.), paie, recrutement, CRM / GRC, et même des services de géolocalisation, et des boutiques en ligne. Philippe Norigeon page 136