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                                     LA

              SAGESSE ANGÉLIQUE
                                    SUR


     Ll~     DIVINE P"ROVIDENCE
                                     PAR
l'

             EMMANUEL SWEDENBORG
                            TRADUIT DU· LATIN

           PAR J .-F .-E.         LE BOYS DES GUAYS                     ,

                  Sur l'édition princeps (Amsterdam,   17B~)
                                                                        t
                                                                        1

                             ,
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                        Deuxiàme édition
                                                                        1




                                  PARIS
             LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE EGLISE

                        12, Rue Thouio, (Phothéoo)

                                 LONDRES
      SWEDF.NBORG SOCIETY,          36 BLOOMSBURY              STREET

                            NEW-YORK
             NEW-CHURCH BOOK-ROOM,20 COOPER               UNION


                                    1897
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             SAGESSE ANGÉLIQUE
                                 SUR


     Ll~     DIVINE P"ROVI_DENCE
                                 PAR



             EMMANUEL SWEDENBORG
                        TRiDUIT DU LATIN


           PAR J.-F.-E.      LE BOYS DES GUAYS

               Sur l'édition princlps (Amsterdam, 176)

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                     Deuxi~me           ëdition




                              PARIS
             LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE EGLISE
                   12, Rue l'houill, (Pantbéon)
                           LONDRES
      SWEDf<:~BORG SOCIETY,   36 DLOOMSBURY                STREET

                         NEW-YORK
                               20 COOPER
            NEW-CHURCH BOOK-ROOM,                    UNION


                                 18D7




 1                                                                  j
LA SAGESSE ANGÉLIQUE

                                SUR


           LA DIVINE PROVIDENCE

   La Divine Providence est le Gouvernement du Divin A mozer
              et de la Divine Sagesse du Seigneur.

    1. Po:.Ir que l'on comprenne cc que c'est que la Divine Provi­
dence, et qu'elle est le Gouvernèment.Q1l Divin Amour et de la
Divine Sagesse du Seigneur, il est important qu'on sache co qui a
déjà étci dit et montré sur le Divin Amour et sur la Divine Sa·
gesse dans le Traité sur ce sujet; ce sont les propositions suivan­
tes: Dans le Seignenr le Divin Amour appartient à la Divine Sa­
gesse, et la Divine Sagesse appartient au Divin Amour, N°S 34 ,
;.9. Le Divin Amour ct la Divine Sagesse ne peuvent qu'ètre et
exister dans d'autres, créés par eux, N°S 47 à 51. Toutes les choses
de l'Univers ont été créées par le Divin Amour et par la Divine
Sngesse, N°' 52, 53, 151 à 156. Toutes les choses de l'Univers sont
des ~écipients du Divin Amour et Je la Divine Sagesse, N°' 55 à 60.
Le Seigneur devant les Anges apparaît comme Soleil; la Chaleur
qui en procède est l'Amour, et la Lumiêro qui en procède est la
SlIg'essc, N°' 83 à 88; 89 à 92 ; 93 à 98; 296 à 301. Le Divin Amour
et la Divine Sagesstl, qui procèùent du Seigneur, font un, NU' 99 à
]02. Le Seigneur de toute 6ternité, qui est Jéhovah, a créé de Lui­
Mème, et non du néant, l'Univers et toutes les choses de l'Uni·
vcr~, N°' 282 à 284 ; 290 à 295. C~s propositions sont démontrées
dans 10 Traité intitulé La Sagesse Angélique SUR J,E DIVIN AllfOUR
E'l' SURLA DIVINE SAGESSE.
    2. D'après ces propositions conférées avec ce qui a été expliqué
sur la Création dans ce même T,raité, on peut voir, il E',st vrai, que
c'est 10 Gouvernement du Divin Amour et de la Divine Sagesse du
Seigneur, qui est appelé la Divine Providence; mais comme là il
2                      LA SA.GESSE: ANGÉLtQUE                                                 SOR LA DIVINE PROVIDENCE                         3
s'agissait de la Création, et non de la Conservation de l'état des        l'amour la Sagesse ne peut non plus rien faire: car l'amour sans
choses après la création, et que cette conservation est le gouver­        la sagesse, ou la volonté sans l'entendement, ne peut rien penser,
nement du Seigneul" c'est pour cela que ce sujet va être mainte­           et même ne peut rien voir ni sentir, ni rien prononcer, c'estpour­
nant traité ici; mais, dans cet Article, il s'agira de la conservation     quoi aussi l'amour sans la sagesse, ou la volonté sans l'entende­
de l'union du Divin Amour et de la Divine Sagesse, ou du Divin             ment ne peut rien faire; pareillement la sagesse sans l'amour, ou
Bien et du Divin Vrai, dans les choses qui ont été créées; il en          l'entendement sans la volonté, ne peut rien penser, et ne peut rien
sera parlé dans cet ordre: I. L'Uni vers, a'!ec toutes ct chacune          voir ni sentir, ni même rien prononcer, c'est pourquoi la sagesse
des choses qu'il contient, a été créé du Divin Amour par la Divine        sans l'amour, ou l'entendement sans la volonté, ne peut rien faire 1
Sagesse. Il. Le Divin Amour et Ja Divine Sagesse procèdent comme          en eilet, si l'amour est e:llevé, il n'y a plus aucun vouloir, ni par
un du Seigneur. III. Cet un est en une sorte d'image dans tou te          conséquent aucun faire. Puisque cela existe chez l'homme lorsqu'il
chose créée. IV, Il est de la Divine Providence que toute chose           fait quelque chose, à plus forle raison cela a existé chez Dieu, qui
créée soit, dans le commun et dans la partie, un leI un ; et, si elle     est l'Amour Même et la Sn gesse Même, lorsqu'il a créé et fait l'u.
ne l'est pas, qu'elle le ùevienne. V. Le bien de l'amour n'est pas        nivers et toutes l'es choses de l'univers. Quel'Univers, avec toutes
plus le bien qu'autant qu'il est uni au vrai de la sagesse, et le vrai    et chacune des choses qu'il contient, ait été créé du Divin ArnoUl'
de la sagesse n'est pas plus le vrai qu'autant qu'il est uniau bien de    par la Divine Sagesse, cela peut être confirmé par tout ce qui se
l'amour. VI. Le bien de l'amour non uni au vrai de la sagesse n'est       présente à la vue dans le monde: Prends seulement quelque ob..
pas le bien en soi, mais c'est un bien apparent; et le vrai de la sa­     jet en particulier, et examine-le avec quelque sagesse, et tu seras
gesse non uni au bien del'<tmourn'est pas le vrai en soi, mais c'est      confirmé; prends un arbre, ou sa semence, ou son fruit, ou sa
un vrai apparent. VII. LeSeigneur ne souffre pas que quelque chose        fleur, ou sa feuille; et, recueillant ce qu'il y a de sagesse chez toi,
soit divisé, c'est pourquoi toute rhose doit être ou dans le bien et     regarde cef objet avec un bon microscope, et tu verras des mer­
en même temps dans le vrai, ou dans le mal et en même temps              veilles; et les intérieurs, que tu ne vois pas, sont encore plus ad­
dans le faux. VIII. Ce qui est dans le bien èt en même temps dans        mirables : considère l'ordre dans sa succession, comment l'arbre
le vrai est quelque chose, et ce qui est dans le mal et en même          croit depuis la semence jusqu'à une nouvelle semence; et exa..
temps dans le faux n'est pas quelque chose. IX. La Divine Provi·          mine si dans toute succession il n'y a pas un continuel effort pour
dence du Seigneur fait que le mal et en même temps le taux ser­          se propager plus avant, car le dernier où il tend, est la semence,
vent pour l'équilibre, pour la relation et pour la purification, et      dans laquelle son pro]ifiq~~e est de nouveau: si même alors tu
ainsi pour la conjonction du bien et du vrai chez d'autres,              veux penser spirituellement, -tu le peux si tu Je veux, ~ n'y ver.
   3. 1. L'Univers, arec tontes et chacune des choses" qu'il con·        ras·tu pas la sagesse ~ et enco!'e, si tu veux penser spirituellement
tient, a été créé du Divin Amour par la Divine Sagesse. Que le           jusque là, tu verras que ce prolifique ne vient pas de la semence,
Seigneur de toute éternité, qui e&t Jéhovah, soit quant à l'Essence      ni du Soleil du monde, qui est pur feu, mais qu'il est dans la se­
le Divin Amour et la Divine Sagesse, et que de Soi il ait L1:li·         mence par Dieu Créateur, à qui appartient la Sagesse infinie, et
Même créé l'Univers et tO'J.tes les choses de l'univer3, c'est ce qui    que non·seulement il y élait alors qu'elle a éte créée, mais qu'il y
a été démontré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE             est continuellement depuis; car la sustentation est une perpé­
SAGESSE; de là résulte cette proposition, que l'Univers, avec toutes     ~~~ll~ création, de même que la subsistance est une perpétuelle
et chacune des choses qu'il contient, a été créé du Divin Amour          existence: il en est de cela comme quand de l'acte lu ôtes la vo.
par la Divine Sagesse. Dans le Traité susnommé, il a aussi été dé­       ionté, l~uvre cesse; ou quand de la parole tu ôtes la pensée, la
montr.é que sans la .sagesse l'Amour rie peut rien faire, et que sans    parole cesse; ou quand du mouvement tu ôtes l'effort, le mouve,
4                      LA SAGESSIl: ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROV'IDENCE                          .5
ment cesse; eu un mot, quand de l'effet tu ôtes la cause, l'effet         entrent dans la forme sont distinctement di:ffèrentes, et c.epend~nt
périt; èt ainsi du reste. Dans tout ce qui a été créé il a été mis, il    unies. 1° Un un n'existe pas sans une (orme, mais la {orme elle­
est vrai, une force; mais la force ne fait rien d'elle-même, elle         meme (ait cet un: Quiconque pense avec une tension du mental
agit d'après celui qui a mis la force. Regarde encore quelque autre       peut veil' clai.rement qu'un un n'e.xiste pas sans une forme, et que
sujet sur la terre, par exemple, un ver à soie, une abeille, ou un        s'ile~'tiste il y a une forme; en effet, tout ce q,ui existe tient de la
autre animalcule, et examine·le d'abord naturellement, ensuite            forme ce q 11i est appeM quaJilé, et a.ussi ce qui e,st appelé attri!:>ut;
rationnellement, et enfin spirituellement; et alors, si tu peux pen·      puis, ce qui est appelé changement d'état, comme aussi ce qui est
sel' pro'fondement, tu seras saisi d'admiration pour tout ce qui le       appelé relation, et autres choses semblables; c'est pourquoi ce qui
compose; et si tu laisses parler en toi la sagesse, tu diras d,ms         n'est pas dans une forme n'appartient à aucune a1Tection, et ce qui
ton admiration: « Qui est-ce qui nfl voit pas là du Divin? 'l'out y       n'appartient à aucune affection n'appartient à aucune chose; la
appartient à la Divine Sagesse. » Tu seras encore plus émerveillé,       forme elle-même donne tout cela: et comme toutes les choses qui
si tu considéres les usages de toutes le5 choses qui ont été créées;      sont dans une forme, si la forme est parfaite, se regardent mutuel­
comment, dans leur ordre, ils vont successi'1ement jusqu'à                lement, comme dans une chaîne un chaînon regarde un chaînon,
l'homme, et de l'homme au Créateur et quo (de qui ils provien­           il s'ensuit que la forme elle-même fait un un, et ainsi un sulet,
nent) ; et que de la conjonction du Créateur avec l'homme dôpend          auquel on peut attribuer qualité, élat, aiIeclion, par conséquent
l'enchaînement de toutes choses, ct, si tu veux le reconnaître, la        quelque chose, selon la perfection de la forme. Est un tel un tout
conservation de toutes choses. Que le Divin Amour ait cré6 toutes        cc qu'on voit des yeux dans le monde, et est aussi un tel un tout
choses, mais n'ait rien créé sans la Divine Sagf'sse, on le verra        ce qu'on ne voit pas des yeux, soit dans la nature intérieure, soit
dans ce qui suit.                                                         dans le monde spirituel; est un tel un l'homme, et est un tel un
   4. II. Le Divin Amour et la Divine Sagesse procèdent C011t'llle       la société humaine; et est un tel un l'Église, et aussi tout le Giel
un du Seigneur, Cela est encore évident d'après ce qui a cLé dé­         Angélique devant le Seigneur; en un mot, est un tel un l'univers
montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR El' DE LA DIVINB SAGESSg,           crèè, non-seulement dans le commun, mais aussi dans tout parti­
surtout d'après ce~ Articles: L'Être et l'Exister dans le Seigneur       culier. Af1n que toutes choses, en général et en particulier, soient
sont distinctement un, Nos 14 à 17. Dans le Seigneur les inf1nis         des formes, il est indispensable que Celui qui a cr6é toutes les
sont ùistinctement un, N°s 17 à 22. Le Divin Amour appartient il.        choses so:t la Forme elle·même, et que de cette Forme même
la DivineSagesse, etla Divine Sagesse appartient au Divin Amour,         viennent toutes les choses qui ont été créées dans des formes:
N0' 34 à 09. L'Amour sans un mariage avec la Sagesse ne peut             c'est là par conséquent ce qui a ete démontre dans le Traité !JU
faire aucune chose, Nos 401 à 403. L'Amour ne fait rien qu'en con·       DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGSSSE, par exemple, dans ces
jonction avec la Sagesse, Nos 409, 410. La Chaleur spirituelle et la     Articles: Le Divin Amour et la Divine Sagesse sont une substance
I:.umière spirituelle en procédant du Seigneur comme Soleil font un,     et une forme, Nos 40 à 43. Le Divin Amour et la Divine Sagesse
comme le Divin Amour et la Divine Sagesse dans le Seigneur sont          sont la substance en soi et la forme en soi, ains.ï le soi-même et
un, nOS 99 à 102; d'après ce qui a été démontre dans ces Articles,       l'unique, N"' 4'. à 46. Le Divin Amour et la Di vine Sagesse dans le
on voit clairement la vérité de cette proposition. Mais comme on         Seigneur sont un, N"s 14 à 17; 18 à 22. Ils procèdent du Seigneur
ne sait pas comment deux choses distinctes entre elles peuventagir       comme un, N°S 99 à 102; et ailleurs. 2° La {orme fait un un d'au­
comme un, je v~is montrer ici qu'un un (unum) n'existe pas sans          tant plus pa1'faitement, que les choses q~â entl'ent dans la forme
une fon'ne, mais que la forme elle-même fait cet un ; et aussi que       80nt distinctement différentes, et cependant unies: Ceci tombe
la forme fait .un un d'autant plus parfaitement, que les choses qui      difficilement dans l'entendement, si l'entendement n'a pas été élevé
6                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                         7

car l'apparence est, que la forme ne peut faire un un que par des       nité, a produit de Soi-Même le soleil du Monde Spirituel, et par
ressemblances d'égalité des choses qui constituent la forme: je me      ce Soleil toutes les choses de l'Univers: que par conséquent ce
suis très souvent entretenu de ce sujet avec les Anges; ils m'ont       Soleil, qui a été produit du Seigneur et dans lequel est le Sei­
dit que c'est là un arcane que leurs sages perçoivent clairement,       gneur, est non·seulement la première, mais aussi l'unique sub·
et que ceux qui sont moins sagp.s perçoivent obscurément; mais          stance dont toutes choses proviennent; et comme c'est l'unique
que la vérité est, que la forme est d'autant plus parfaite que les      substance, il s'ensuit que cette substance est dans toute chose
choses qui la font sont distinctement différentes, et néanmoins         créée, mais avec une infinie variété selon les usages. Maintenant,
unies d'une manière singulière: ils confirmaient cda par les so­        puisque il Y a dans le Seigneur le Divin Amour et la Divine Sa­
ciétés dans les cieux, lesquelles prises ensemble constituent la        gesse, et dans le Soleil procédant du Seigneur le Divin feu et la
forme du ciel; et par les Anges de chaque société, en ce que plus       Divine splendeur, et par le Soleil la chaleur spirituellu et la lu·
chaqlJe ange est distinctement soi, ainsi libre, et aime par consé­     mière spirituelle, et que ces deux font un, il en résulte que cet un
quent les consociés comme de soi-même et d'après son affection,         est en une sorte d'image dans toute chose cré~e. C'est de là que
plus la forme de la société est parfaite; ils illustraient aussi cela   toutes les choses qui sont dans l'univers se réfèrent au Bien et au
par le mariage du bien et du vrai, en ce que plus le bien et le vrai    Vrai, et même à la conjonction du bien et du vrai, ou, ce qui re­
sont distinctement deux, plus ils peuvent faire parfaitement un;        vient uu même, que toutes choses dans l'univers se réfèrent à l'A­
pareillement l'amour et la sogesse; et en ce que le non-distinct        mour et à laSagesse, et il la conjonction de l'amour et de la sagesse,
est le confus, d'où résulte toute imperfection de la forme. Mais        car le bien appartient à l'amour, et le vrai appartient il. la sagesse;
comment des choses parfaitement distinctes sont unies, et ainsi         en effet, l'amour appelle bien tout ce qui est à lui. et la sagesse
font un, ils le confirmaient aussi par plusieurs exemples, princi­      appelle vrai tout ce qui est à elle: que leur conjonction soit dans
palement par ce qui est dans l'homme, où des choses innombrables        toute chose créée, on le verra dans ce qui suit.
sont ainsi distinctes et néanmoins unies, distinctes par des               6. Il est reconnu par plusieurs qu'il y a une substance unique,
enveloppes, et unies par des ligaments: il en est de mème de            qui est aussi la première, de laquelle proviennent toutes choses;
l'amour et de toutes les choses dt) l'amour, et de la sagesse et de     mais quelle est cette substance, on ne le sait pas; on croit qu'elle
tontes les choses de la sagesse, qui ne sont perçus que comrrie un.     est tellement simple, qu'il n'y a rien de plus simple, et qu'elle
 Voir de plus grands détails sur ce sujet dans le Traité DU DIVIN       peut être assimilée au point, qui n'a' aucune dimension, et que
AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°' 14 à 22; et dans l'Ou vrage DU       c'est d'un nombre infini de ces points qu'ont existé les formes de
CIEL ET DE L'ENFER, 1''" 5G et 489, Ceci a été rapporté, parce que     dimension.: lDuis cela est une illusion qui tire son origine de l'idée
c'est de la Sogesse Angélique.                                          de l'espace; car c'est d'apres cette idée qu'un tel point très
   5. nI. Cet un. est en. une sorte d'image dans tOllte chose crdéP.    petit se présente: mais néanmoins la vérité est que, plus quelque
Que le Divin Amour et la Divine Sagesse, qui dans le Seigneur           chose est simple et pur, plus cela est complet et plein; ce qui fait
sont un et procèdent ùe Lui comme un, soient en une sorte               que, plus on regarde intérieurement un objet, plus on y découvre
d'image dans toute chose créée, on peut le voir d'après ce qui a été    des choses admirables, parfaites et belles; et qu'ainsi dans la sub­
démontré çà et là dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE         stance premiàre il y a les choses les plus admirables, les plus par­
SAGESSE, et surtout d'après ce qu'on y lit, N°' 47 à 51; 54 à           faites et les plus belles. Qu'il en soit ainsi, c'est parce que la pre­
60; 282 à 284; ~90 à 2g5; 316 à 318; 319 il 326; 349 à 357; dans        mière substance vient du Soleil spirituel, qui, comme il a été dit,
ces passages il a été démontré que le Divin est dans toute chose        procède du Seigneur et dans lequel est le SeigneUl', ainsi l'unique
créée, parce que Dieu Créateur, qui est le Seigneur de toute éter.      substance est ce Soleil lui-même, qui n'étant pas dans l'espace est
~'
s                     'LA. SAGESSE A.NGÉLIQUE
                                                                             )
                                                                                                       SUR LA DIVINE PROVIDENCE                         9

tout dans toutes choses, et dans les très-grands et l~s très 'petits               lu'il a été dit.. le Divin Amour et la Divine Sagesse en Lui sont
d-e J'Ullivers créé. Puisque ce Soleil est la substance pr.emière et              lUl.  lI. Il vient du Se~gneur, car dans tout oe qui procède du Sei-
unique, de laquelle proviennent toutes choses, il 's'ensuit qu'en                 gneur'il y a l'amour et la sagesse entièrement unis; ces deux prQ-
elle il y a des choses infiniment plus nombreuses q~1C celles qu·i           t    cèdent d'u Seigneur eomme Soleil, le Divin Amoure:omme Cha-
peuve.nt être vues dans les substa'nces qui en proviennent, les-                  lel1r, :et la Divi,ne S-agesse comme Lumiére. nI. Ils sont reçus par
 quelles sont appelées des substanciés et enfin matières: si celles·              les Anges, il est vrai,oomme deux, mais ils SORt unis chez eux
là ne peuvent pas être vues dans celles-ci, c'est parce qu'elles                  par le Seigneur: il 'c.n est de même chez les hommes de l'Eglise.
 descendent de ce Soleil par des degrés d'un double genre, s~lon                  IV. C'est de l'influx de l'amour et de la sagesse procédant comme
lesquels tQutes les perfections décroissent: c'est de là que, comme               un du Seigneur chez les anges du Ciel et chez les hommes de l'Eglise,
H a déjà été dit, plus on regarde intérieurement un objet, plus on                ot de la réception de cet amour et de cette sagesse par les
y découvre des choses admirables, parfaites et belles. Ceci a été                 anges et par les hommes, que le Seigneur dans la Parole ost ap-
 dit ponr c0nfirmer que le Divin est en une sorte d'image dans                    pelé Fiancé et Mari, et que le Ciel et l'Église sont appelés Fiancee
 te:u1e chose créée, mais qu'il 'est vude moins en moins en des-                  et Epouse. V. Autant donc le Ciel et l'Égliso dans le commun, et
 cendant par les degrés, et encore moins quand le degré inférieur                 l'ange du Ciel ot l'homme de l'Eglise dans le particulier, sont dans
séparé du degré supérieur par occlusion est obstl'ué par des ma·                  cette union, ou dans le mariage du bien etdu vrai, autant Ussont
 tières terrestres. Mais ceci ne peut que paraître obscur, à moins                 l'image et la ressemblance du Seigneur, puisque ces deux dans le
 qu.'on n'ait lu et compris ce qui a été démontré, dans le Traité                  Seigneur sont un, et m~me sont le Seigneur. VI. L'amour et la
DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGI~SSE, snr le Soleil spirituel,                 sagesse dans le Ciel et dans l'~glise dans le commun, et dans
 N°s 83 à 172; sur les Degrés, N°' 173 à 281; et sur la Création de                l'Ange du Ciel et dans l'homme de l'i~glise dans le particulier, sont
 l'Univers, Nos 282 à 357.                                                         un, quand la Volonté et l'Entendement, ainsi quand le bien et le
    7. IV. Il est de la Divinè Providence que toute chose crdée                    vrai font un; ou, ce qui est la même chose, quand la charité et la
soit, dans le commun et dans la partie, un tel un; et, si elle                    ·toifont un; ou, cc qui est encore la même chose, quand la doc-
ne test pas, qu'elle le devienne, c'est-à-dire, que dans toute                    trine d'après la Parole et la éie selon cette doctrine font un. VII.
 chose créée il y ait quelque chose du Divin ArnOUl' et en même                   Mais comment ces deux font un dans l'homme et daos toutes les
temps de la Divine Sagesse, ou, ce qui revient au même, que dans                  choses de l'homme, cela a été montré dans le Traité ))u DIVIN
toute chose créée il y ait le bien et le vrai, ou la conjonction ùu               AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, Cinquième Partie, olt il a eté
bien et du vrai: comme le bien appartient à l'amour,. et que le                   question de la Création de l'homme, et principalement de la Cor·
vrai appartient à la sagesse, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, N° 5,
                                                                         •        respondance de la volonté et de l'entendement avec le cœur et le
c'est pour cela que ùans la suite, au lieu de l'amour et de la sa-                pOtlmon, N"s 385 à 4~2.
gesse il sera souvent dit le bien et le vrai, et au lieu de l'union de                9. Mais comment ils font un dalls les choses qui sont au-des-
ramour et de la sagesse, le mariage du bien et du vrai.                           sous ou hors de l'homme, tant dans celles qui sont dans le Règne
    S. D'après l'Article qui précède, il est évident que le Divin                 animal, que dans celles qui sont dans le Règne végétal, cela sera
'&IDour et la Divine Sagesse qui dans le Seigneur sont un, et ,qui                dit çà. et là. dans la suite; il faut que ces trois points soient au pa·
pr€lcèdent du Seigneur comme un., sont en une sorte d'image dans                  ravant exposés : PREMIÈREMENT; que dans l'univers, et dans toutes
toute ,chose créée par Lui; maintenant, il sera dit aussi quelque                 et chacune des choses de l'univers, qui ont ét8 créées par le Sei·
chose de cet un, ou de l'union qui est appelée mariage du bien ct                 gneur, il Ya eu le mariage du bien et du vrai. SECONDEMENt; que
du vrai. 1,:Ce mariage est dans Je Seigneur Lui-Même; car, ainsi                  ce mariage après la création Il été désuni chez l'homme. TROISIÈ-
10                     LA   SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PRovIDENCE                        11
MEMENT; qu'il est de la Divine Providence, que ce qui:a été désuni         chose d'après cet Être, comme il a été montré dans le Traité DU DI­
devienne un, et qu'ainsi le mariage du bien et du vrai soit                 VIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°S 14 à 16 ; c'est pourquoi, de
restauré. Ces trois points ont été confirmés de plusieurs manières         'blême que l'Être sans l'Exister n'est pas quelque chose, ni l'Exister
dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE; c'est               sans l'Être, de même le bien sans le Hai n'est pas qnelque chose, ni
pourquoi il est inutile de les confirmer davantage: chacun aussi,           le vrai sans le bien, Pareillement, qu'est-ce que le bien sans une
d'après la raison, peut voir que le mariage du bien et du vrai ayant        relatior:. à quelque chose? est-ce qu'il peut être appelé bien? car il
été pal' la création dans toute chose créée, et ce mariage ayant            n'appartient à aucune affection ni à aucune perception; cela qui,
ensuite été désuni, le Seigneur opère continuellement pour qu'il            conjointement avec le bien, affecte et se fait percevoir et sentir,
soit restauré; que par conséquent sa restauration, et par suite             se réfère au vrai parce qUf' cela se rèfère à ce qui est dans l'enlen­
la conjonction de l'univers créé avec le Seigneur au moyen de               dement; dis il. quelqu'un nùment « le bien» et non pas« ceci ou
l'homme, so"t l'œuvre de la Divine Providence.                              cela est un bien, » le bien est-il quelque chose? mais d'après ceci
   la, V. Le bien de l'amoU1' n'est pas plus le bien qu'autant qu'il         ou cela, qui est perçu comme étant un avec le bien, il est quelque
est uni au vrai de la sagesse, et le vrai de la sagesse n'est pas            chose; cette union au bien ne se fait pas ailleurs que dans l'en­
plus le vl'ai qu'autant qu'il est uni au bien de l'amour. Le bien et         tendement, et le tout de l'entendement se réfère au vrai. Il en est
le vrai tirent cela de lenr orig'ine; le bien dans son origine est dans      de même du vouloir; le vouloir s:ms le savoir, sans le percevoir
le Seigneur, pareillement le vrai; parce que le Seigneur est le Bien         et sans le penser de ce que veut l'homme, n'est pas quelque chose,
même et le Vrai même, et que ces deux en Lui sont un; de là                  mais avec ces trois il devient quelque chose; le tout du vouloir
vient que le bien chez les Anges du ciel et chez les hommes de la            appal'tient à l'amour et se réîère au bien, et le tout du savoir, du
terre n'est le bien en soi, qu'autant qu'H.a été uni au vrai, et que         percevoir et du penser apparlient à l'entendement et se l'Mère au
le vrai n'est le vrai en soi, qu'autant qu'il a été uni au bien. Quo         vrai; de là il est évident que vouloir n'est pas quelque chose, mais
tout bien et tout vrai vienne du Seigneur, cela est connu; ainsi,            que vouloir ceci ou cela est quelque chose. Il en est de m~me de
comme le bien fait un avec le vrai, ct le vrai avec le bien, il s'en­        tout usage, parce que l'usage est le bien; l'usage, s'il n'a pas été
suit que, pour que le bien soit le bien en soi, et qlle le vrai soit le      determiné vers une chose avec laquelle il soit un, n'est pas un
vrai en soi, il faut qu'ils fassent un dans le récipient, qui est l'ange     usage, ainsi n'est pas quelque chose; l'usage tire de l'entendement
du ciel et l'homme de la tene.                                               son quelque chose, et ce qui par suite est conjoint ou adjoint à
   11. On sait, il est vrai, que toutes choses dans l'univers se ré­         l'usagt.ùe réfère au vrai, ·d'où l'usage tire sa qualité. D'après ces
fèrent au bien et au vrai, parce que par le bien il est entendu cc           quelques explications, on peut voir que le bien sans le vrai n'est
qui universellement embrasse et enveloppe toutes les choses de                pas quelque chose, qu'ainsi le vrai sans le bien n'est pas non plus
l'amour, et que par le vrai il est entendu ce qui universellement            quelque chose. Il est dit que le bien avec le vrai et le vrai avec le
embrasse et enveloppe toutes les choses de la sagesse; mais on nè             bien sont quelque chose, d'où il suit que le mal avec le faux et le
sait pas encore que le bien n'est pas quelque chose s'il n'est pas            faux avec le mal ne sont pas quelque chose, car ceux-ci sont op­
uni au vrai, et que le vrai n'est pas quelque chose s'il n'est pas            posés à ceux-là, et l'opposé détruit, ici il détruit le quelque chose ;
uni au (.ien : à la vérité, il semble que le bien soit quelque chose          mais il sera parlé de cc sujet dans la suite.
sans le vrai, et que le vl'ai soit quelque chose sans le bien,.mais              12. Mais il existe un mariage du bien et du vrai dans la cause,
néanmoins cela n'est pas: en eITet, l'amour, dont toutes les pro­             ct ii existe un mariage du bien et du vrai d'après la cause dans
ductions sont appelées biens, est l'Être de la chose, et la Sagesse,          l'effet; le mariage du bien et du vrai dans la cause est le mariage
dont toutes les pl'oductions sont appelées vrais, est l'Exister de la         de la volonté et de l'entendement, ou de l'amour et de la sagesse;
12                       LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA Dtvnm PROVIDENCE                         13
 dans tout ce que l'homme veut et pense, et quo par suite il con·           'use non uni au bien de l'amour n'est pas le t'rai en soi, mais c'est
 clut et se propose, il y a ce mariage; ce mariage entre dans l'effet              vrai apparent. La vérité est, qu'il n'y li. aucun b:en qui soit le
 et il le produit; mais, en effectuant, ces deux apparaissent dis­          blen en soi s'il n'est pas uni à son vrai, ni aucun vrai qui soit le
  tincts, parce que le simultané alors fait le successif: par exemple,         rai en soi s'il n'est pas uni à son bien; cependant il y a un bien
 quand l'homme a la volonté et lapensee de se nourrir, de se vêtir,         .éparé du vrai, et un vrai séparé d~ bien; c'est chez les hypocrites
 de se loger, de faire un commerce ou un ouvrage. de converser,             et les flatteurs, chez les méchants quels qu'ils soient, et chez ceux
 alors en même temps d'abord il veut et pense, ou il conclut et sc             ni sont dans le bien naturel sans :être dans aucun bien spirituel;
 propose; quand il a déterminé ces choses dans des effets, alors            tes uns et les autres peuvent taire le bien envers l'Église, la Pa­
 l'un succède à l'autre, mais néanmoins ils font un continuellement             'ie, une Société, le Concitoyen, les Indigents, les Paunes, les
dans la volonté et dans la pensée: les usages dans ces effets ap­               cuves et les Orphelins, et Hs peuvent aussi comprendre les vrais,
partiennent à l'amour ou au bien, les moyens pour les usages ap·            7 penser d'après l'entendement, en parler et les enseigI1Cr d'après
pa.rtiennent il l'entendement ou au vrai. Chacun peut cont1rmor                   pensee; mais cependant ces biens et ces vrais ne sont pas inté­
ces exemples généraux par des exemples spéciaux, pourvu qu'il               ,rioorement, ni par conséquent en soi, des biens et des vrais chel.
perçoive distinctement ce qui se réfère au bien de l'amour et ce            ,tUX, mais ils sont extérieurement des biens et des vrais, ainsi
qui se réfère au vrai de la sagesse, et distinctement comment cela           .eulement des biens et des Vl'üis en apparence, car ils sont seule­
se réf~re dans la cause, et comment cela se réfère dans l'erret.             ment pOUl' eux et pour le monde, et non pour le bien même et
    13. Il a cté dit quelquefois, que l'amour fait la vie de l'homme,       ,pour le vrai même, par conséquent non d'après le bien et le vrai,
mais il n'est pas entendu l'amour séparé de la sugesse, ou le bien             ussi appartiennent-ils seulement à la bouche pt au corps, et non
séparé du vrai dans la cause, parce que l'amour séparé, ou le bien             u cœur; et ils peuvent être compares à de l'or et à de l'argent
séparé, n'est pas quelque chose; c'est pourquoi l'amour qui fait               ouverts de scories, ou à du bois pourri, ou à du fumier; et les
la vie intime de l'homme, laquelle vient du Seigneur, est l'amour           nais énoncés peuvent être compal'és au soutfie de la respiration
et la sagesse ensèmble, même l'amour qui fait la vie de l'homme,            qui est dissipé, ou à un feu follet qui s'évanouit; néanmoins à l'ex­
en tant qu'il est recipient ; et il n'y a pas amour séparé dans la           . rieur ils apparaissent comme réels : ils apparaissent tels chez
cause, mais dan'> l'effet; car l'amour ne peul p~s être entendu             eux, mais toutefois ils peuvent apparùitre autrement chez ceux
sans sa qualité, et sa qualité est la sagesse; la qualité ou la sa­            ui écoutent et reçoivent sans savoir qu'il sont tels, car l'externe
gesse ne pent exister que d'après son [~tre, qui est l'amour; de là             trecte chacun selon l'interne de chaclln ; en effet, le vrai entre
vient qu'ils sont un ; il en est de même du bien et du vrai. Main·              ans l'ouïe d'autrui, quelle que soit la bouche qui le prononce,
tenant, comme le vrai vient du bien, de même que la sagesse                   ét il est reçu par le mental selon l'état et la qualité du mental.
vient de l'amour, voilà. pourquoi les deux pris ensemble sont ap­             Chez ceux qui sont dans le b:en naturel d'après l'héréditairo, et
pelés amour ou bien, cal' l'amour dans sa forme est la sagesse, ct              ui ne sont dans aucun bien spirituel, la chose est presque sem­
le hien dans sa forme efit le vrai; toute qualité vient de la iOl'mo         blable; car l'interne de tout bien et de touL vrai est spirituel, et
et non d'ailleurs. D'après ces explications, on p'lut maintenant               :e spirituel dissipe les faux et les maux; mais le naturel seul les
voir que le bien n'est pas plus le bien qu'autant qu'il a été uni                ,vorise ; or, favoriser les maux et les faux, et faire le bien, cela
à son vrai, et que le "l'ai n'est pas plus le vrai qu'autant qu'il a        ]le concorde pas.
été uni à son bien.                                                               15, Si le bien peut être séparé du vrai, et le vrai être séparé du
   14. VI. Le bien de l'amoul' non uni au vrai de la sagesse n'est          blen, et si après la séparation ils peuvent se présenter comme
pas le bien en !toi, mai!t c'est un bien apparent,. et le vrai de la !ta·    bien et comme vrai, c'est parce que l'homme a la faculté d'agir.
14                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                         15
    qui est appelée Liberté, ct la faculté de comprendre, qui est ap-         et son amour, et aussi son vrai et sa sagesse; en effet, par là
    pelée Rationalité; c'est par l'abus de ces facultés que l'homme           l'homme est homme, car alors il est l'image du Seigneur: mais
    peut se montrer dans les externes tout autre qu'il n'est dans les         comme l'homme, tant qu'il vit dans le monde, peut être dans le
    internes; que par conséquent le méchant peut faire le bien et dire        bien eten même te:nps dans le faux, ct aussi être dans le mal et
    le vrai, ou que le diable peut contrefaire l'ange de lumière. Mais,       en même temps dans le vrai, et mê'me être dans le mal et en même
    sur ce sujet, voir dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE          temps dans le bien, par conséquent comme double, et que cette
    SAGESSE les Articles suivants: L'origine du mal vient de l'abus           ~ivision détruit cette image et ainsi l'homme, en conséquence la
    des facultes qui sont propres à l'homme, et sont appelées Ratio-          Divine Providence du Seigneur tend, dans toutes et dans chacune
1
    nalité et Liberté, N°' 264 à 270. Ces deux facultés sont aussi bien        de ses opérations, à ce que cette division n'ait pas lieu: et comme
    chez les méchant" que chez les bons, N° 425. L'amour sans le              il vaut mieux pour l'homme être dans le mal ct en même temps
    mariage avec la sagesse, ou le bien sans le mariage avec le vrai,          dans le faux, que d'être dans le bien et en même temps dans le
    ne peut rien faire, N° ~Ol. L'amour ne fait rien qu'en conjonction        mal, c'est pour cela que le Seigneur permet qu'il soit dans cet
    avec la sagesse ou l'eutendement, N° 409. L'amour se conjoint à            état-là, non comme le voulant, mais comme ne pouvant s'y oppo-
    la sagesse ou à l'entendement, et fait que la sagesse ou l'entende-       ser à cause de la fin, qui est la salvation. Que l'homme puisse être
    ment est réciproquement conjoint, No' 410, 411,412. La sagesse             dans le mal et en même temps dans le vrai, et que le Seigneur ne
    ou l'entendement, d'après la puissance que lui donne l'amour,              puisse s'y opposer à cause de la fin qui est la salvation, c'est parce
    peut être élevée, et percevoir les choses qui appartiennent à la           que l'cnte ndement de l'homme peut être élevé dans la lumière de
    lumière procédant du ciel, et les recevoir, N° 413. L'amour peut           la sagesse, et voir les vrais, ou les reconnaître lorsqu'il les entend,
    pareillement être élevé, et recevoir les choses qui appartiennent          son amour restant en bas; cal' ainsi l'homme peut être par l'en-
    il la chaleur procédant du ciel, s"il aime la sagesse, son épouse,        1endement dans le ciel, mais par l'amour dans l'enfer; et il ne peut
    dans ce degré, N°' !~14, 415. Autrement l'amour retire de son élé-           trc retus~ à l'homme d'être tel, parce qu'il ne peut pas être privé
    vation la sagesse ou l'entendement, pour qu'il agisse comme un             des Jeux facultés par lesquelles il est homme ct distingué des
    avec lui, N°' 416 à Lil8. L'amour est purifié dans l'entendement,          bêtes, et par lesquelles seules il peut être régénéré et par consé-
    s'ils sont élevés ensemble; et il est souillé dans l'entendement et        quent sauvé, à savoir, la Rationalité ct la Liberté; car par elles
    par l'entendement, s'ils. ne sont pas élp.vés ensemble, N°S 419 il.        l'homme peut agir selon la slgesse, et aussi agir selon un amour
    421. L'amour, purifié par la sagesse dans l'entendement, devient           qui n'appartient pas à la sagesse, ct il peut d'après la sagesse en
    spirituel et céleste; mais l'amour souillé dans l'entendement, de-         haut voir l'amour en bas, ct ainsi les pensées, les intentions, les
    vient sensuel" et corporel, NoS 422 à 421. Il en est de la charité et      .ffections, par conséquent les maux et les faux, et aussi les biens
    de la foi, et de leur conjonction, comme de l'amour et de la sa-           et les vrais de sa 'lie et de sa doctrine, sans la connaissance et sans
    gesse et de leur conjonction, N°S 427 à 430. Ce que c'est que la           la reconnaissance desquels en soi il ne peut être réformé. Il a
    charité dans les cieux, N° 431.                                            déjà été parlé de cesdeux facultés, et il en sera parlé davantage dans
        16. VII. Le Seignew' ne souffre pas que quelque chose soit             la suite. Telle est la cause pour laquelle l'homme peut être dans le
    divisé, c'est pourquoi toute chose doit être ou dans le bien et            bien et en même temps dans le vrai, et être dans le mal et en même
    en meme temps dans le vrai, ou dans le mal et en même temps                 temps dans le faux, et aussi être dans le bien et en même temps
    dans le faux. La Divine Providence du Seigneur a principalement             dans le faux, et être dans le mal et en même temps dans le vrai.
    pour fin, que l'homme soit dans le bien et en même temps dans                  17. L'homme dans le monde peut difficilement venir dans l'une
    ~.e vrai, et elle agi t dans cette fin ; car ainsi l'homme est son bien     eu l'autre conjonction ou unioll,c'est·à-.dire, dans celle du bien
~.

16                   tA S.GESSE ANGÉLIQUE                                                    SÜR      LA DiviNE   PROVIDENCE                  17
et du vrai, ou dans celle du mal et du faux, car tant qu'il vit dans     le bien et en même temps dans le vrai soit qUelque chose, on le
le monde, il est tenu dans l'état de réformation ou de régénéra.           oit ci-dessus, N° Il,d'où il suit que le mal et en même temps
tion ; mais tout homme après la mort vient dans l'une ou dans            le faux ne sont pas quelque chose. Par ne pas être quèlque chose,
l'autre cJnjonction, parce qu'alors il ne peut plus être réformé et      il est entendu n'avoir rien de la puissance, ni rien de la vie spirI­
régénéré; alors il reste tel qu'a été pour lui la vie dans le monde,      tuelle : ceux qui sont dans le mal et en même temps dans le faux,
c'est·:). dire, tel qu'a été pour lui l'amour régnant; si donc la vie     lesquels sont tous dans l'enfer, ont, il est vrai, de la puissance
de l'amour du mal a été en lui, alors lui est ôté tout vrai qu'il            ntre eux, car le méchant peut faire du mal, et il en fait aussi de
s'était acquis dans le monde d'après un maître, d'après la préd-ica­      mille manières, cependant d'après le mal il ne peut faire du mal
tion ou d'après la Parole, et le vrai étant ôté il se remplit du faux         u'aux méchants, mais il ne peut faire aucun mal aux 10ns, et s'il
qui concorde avec son mal, comme une éponge s'imbibe d'eau;                'lit du mal aux bons, ce qui arrive quelquefois, c'est par conjonc­
et, au contraire, si la vie de l'amour du bien a été en lui, alors est       ion avec leur mal; de là viennent les tentations, qui sont des in­
éloigné de lui tout faux qu'il avait pl'is dans le monde en écoutant        ~stations par les méchant':! chez l'homme, et par conséquent des
et en lisant, et qu'il n'avait pas confirmé en lui, et à la place du         ombats par lesquels les bons peuvent être délivrés de leurs maux.
faux est ùonné un vrai qui concorde avec son bien. Cela est en­            Comme il n'y a rien de la puissance chez les méchants, il en ré­
tendu pal' ces paroles du Seigneur: l( Otez-lui le talent, et don·           ulte que devant le Seigneur tout l'en fer est non·seulement comme
nez-·le à celui qui a les dix talents,. cm- à quiconque a, il sera           'en, mais n'est absolument rien quant à la puissance: que cela
donné, afin qu'il ait abondamment; mais à celui qui n'a pas,              BOit ainsi, c'est ce que j'ai vu confirmé par un grand nombre d'ex­
même ce qu'U a lui sem 6té. » - Mattl1. XXV. 28, ~9. XIlI.12.                 èriences. Mais une chose surprenante, c'est que tous les mé­
Marc, IV. 25. Luc, VIII. 18. XIX. 24 à 26.                                chants se croient puissants, et que tous les bons se croient sans
   18. Si chacun après la mort doit être ou dans 19 bien et en           l)uissance; cela vient de ce que les méchants attribuent tout à la
même temps dans le vrai, ou dans le mal'et en même temps dans            :propre prudence, et ainsi à l'astuce et à la malice, et n'attribuent
le faux, c'est parce que le bien et le mal ne peu vent être conjoints,    rien au Seigneur; et que les bons n'attribuent rien à la propre
ni le bien et en même temps le faux du mal, ni le mal et on même          prudence, mais attribuent tout au Seigneur, qui est Tout.Puis­
temps le vrai du bien, car ils sont opposés, et les opposés com­         ,.'Sant. Que le mal et le faux ne soien t pns q uelque chose, c'est aussi
battent entre eLlX, jusqu'à ce que l'un détruise l'autre. Ceux qui       ~p:l.rce qu'en eux il n'y a rien de la vie spirituelle; c'est pour cetle
sont dans le mal el en même temps dans le bien sont entendus                'IDllon que la vie des infernaux: est appelée non pas vie, mais mort;
par ces paroles du Seigneur à l'Eglise des Laodicéens, dans l'Apo­        puis donc que tout ce qui est quelque chose appartient à la vie,
calypse: l( Je connais tes œuvres, que ni froid tu n'es, ni chaud:           tre quelque chose ne peut pas appartenir à la mort.
mieux vctudrait que froid tu fusses, ou chaud; mais parce que                   20. Ceux qui sont dans le mal et en même temps dans les vrais
tiMe 'tu es, et ni (roid ni chaud, il a?'rive?'a que fe te vomirai           ,euvent être comparés à des aigles qui volent haut, et qui tombent
de ma bouche, Il - rn. 15, 16: - et aussi par ces paroles du             :lorsque les ailes leur ont été ôtées: en effet, pareillement agissent
Seigneur: « Nul ne peut deux ?naît/'es sel'Vil', car ou l'un il             ,près la mort, lorsqu'ils soni devenus esprits, les hommes qui ont
haïra et l'autre il aimera, ou cl l'un il s'attachera et l'autre il      :eompris les vrais, en ont parté, et les ont enseignés, et cependant
négz.igera. Il - Matth. VI. 24.                                              'ont nullement porté leurs regards vers Dieu dans leur vie; ceux­
   19. VIII. Ce qui est dans le bien et en même temps dans le                   par leurs intellectuels s'élèvent en haut, et parfois entrent dans
vl'ai est quelque chose, et ce qui est dans le mal et en même                 :& cieux et contrefont les anges de lumière; mai':! quand les vrais
ternps dans le faux n'est pas quelque chose. Que ce qui est dans               ur sont ôtés et qu'ils sont mis dehors, ils tombent dans l'enfer.
                                                                                                                                           i
18                        LA SAQESSE    ANGÉLIQUE                                                        sun. LA DIVINE PROVIDENCE                         19
Les aigles aussi signifi ent les homme s de rapine qui ont la
                                                                          vne         23, Il est pourvu par le Seigne ur à la conjon ction du bien et du
intellec tuelle, et les ailes signifie nt les vrais spiritu els. Il a été          vrai chez d'autre s par l'ÉQUILIBRE entre le Ciel et l'Enfer ; car
                                                                           dit                                                                            de
que tels sont ceux' qui n'ont pas portd leurs regard s vers Diou                   l'Enfer est continu elleme nt exhalé le mal et en même temps le faux,
dans leur vie; par porter les regard s vers Dieu dans la vie, il n'est             et du Cil;l est continu elleme nt exhalé le bien et en même temps
pas entend u autre chose que penser que tel ou tel mal est un                                                                                              le
                                                                           pé·     vrai; tout homme , tant qu'il vit dans le monde , est tenu dans
ché contre Dieu, et pour cela même ne le point faire.                                                                                                    cet
                                                                                   Équilib re, et par là dans la liberté dp. penser , de vouloir , de parleI'
    21. IX. La Divi'ne Provid ence du Seigne ur tait que le mal et
                                                                                   et de faire, liberté dans laquell e il peut être réform é. Sur cet
en même temps le (aUéG sel'vent pow' l'équilibre, pOttl· la ,'ela·
                                                                                   Équilib re spiritu el d'après lequel le Libre est chez l homme , voz,'
tion et pOUl' la pUl'ification, et ct'insi pour la conjon ction
                                                                            du     dans le Traité DU ClEL ET DE L'.l!.:NFER, N°' 589 à 596, et N°< 597
bien et du vl'ai che% d'aut1'es. D'aprè s tout ce qui a été dit pré­                                                                                       à
                                                                                   603.
cédemm ent, on peut voir que la Divine Provid ence du Seigne
                                                                            ur        2~. Il est POUl'VU par le Seigne ur il la conjon ction
opère continu elleme nt, pour qne chez l'homm e le vrai soit uni                                                                               du bien et du
                                                                            au     vrai pal' la RELAT ION: en effet, le bien n'est connu tel qu'il est
bien, et le bien au vrai; et cela, parce que cette uninn est l'1~glis                                                                                     que
                                                                           e et    par relatio n avec qn bien qui est moindr e, et pal' opposit ion avec
 est le Ciel; car cette union est dans le Seigne ur, et est dans toutes
                                                                                   le m(ll ; tout percept if et toutsen sitifvie nnent de là, parce que leur
 les choses qui procèd ent du Seigne ur: c'est d'après cette union
                                                                                   qualité eu vient: car ainsi tout plaisir est perçu et senti d'après
 que le Ciel est appelé mariag e et l'1~glise pareill ement, aUEsi                                                                                         un
                                                                             le    plaisil' moin Jre, et au moyen du déplais ir; toute beau té, d'après
Royau me de Dieu dans la Parole est·il compa ré au mariag e: c'est
                                                                                   une beaulé moindr e, ct au moyen de la laideu r; pareill ement tout
 d'après cette union que le sabbat h dans l'~gIise Israélit e a été                bien appart enant à l'amou r est perçu et senli d'après un bien
                                                                             la                                                                           qui
 chose la plus sainte du culte, car il signifia it cette union: c'est
                                                                            de     èst moindr e, ct au moyen du mal; et tout vrai appart enani il. la
 là aussi que dans la Parole et dans toutes et chacun e des choses                                                                                        sa·
                                                                                  gesse est perçu et senti d'après un vrai qui est moindr e, et au moyen
 de la Parole il yale mariag e du bien et du vrai; sur cc mariag                   du faux: il faut qu'il y ait variété dans toute chose d.}puis son maxi­
                                                                             e,
 voir la DOCTRI NE DE LA NOU'E LLE JËRUSA LEM SUR L'l~CRITUHE                    mum jusqu'à son minimu m, et quand il y a aussi variété dans
.SAINTE, N°S 80 il. 90 ;.le mariag e du ùien et du vrai vient du                                                                                         son
                                                                          ma­     opposé depuis son minimu m jusqu'à son maxim um, et que l'équi­
 riage du Seigne ur avec l'Église , et le mariag e du Seigne ur avec               libre intervi ent, alors selon les degrés de part et d'autre il se
 l'Église vient du mariag e de l'Amou r et de la Sagess e dans le Sei­                                                                                   fait
                                                                                  lIn relatif, et la percep tion et la sensati on de la chose ou augme
gneur, car le bien appart ient il l'amou r, et le vrai appart ient il.                                                                                     n­
                                                                             la      nt ou diminu ent. Mais il faut qu'on sache que l'oppos é ôte,
.sagess c.D'apr ès cela, on peut voir que l'objet perpétu cl de la                                                                                         et
                                                                           Di­    aussi exalte les percep tions et les sensati ons; il les ôte quand il
 vine Provide p.ce est d'unir chez l'homm e le bien au vrai et le vrai                                                                                     se
                                                                                  mélang e, et il les exalte quand il ne se mélang e pas, c'est pour cela
 au hien, car ainsi l'homm e est uni au Seigne ur.                                  ue leSeign eur sépare a "CC soin le bien et le mal afin qu'ils ne soient
    22, Mais comme plusieu rs ont rompu et rompe nt ce mariag e,                  pas môlang és chez l'homm e, de même qu'il sépare le Ciel et l'Enfer
 surtou t par la sépara tion de la foi d'avec la charité , ­ car la                                                                                         .
                                                                            foi      25. Il est pourvu par le Soigne ur à la conjon ction du bien et du
 appart ient au vrai et le vrai appart ient il. la foi, et la charité             vrai chez d'antre s par la PURIFIC ATION, qui se fait de deux manièr
                                                                           ap­                                                                           es,
 partien t au bien et le bien appart ient à la charité , - et que pal'            "'une manièr e par des Tentat ions, et de l'autre pal' des Fermen
                                                                             h                                                                          ta~
 ils conjoig nent chez eux le mal et le faux, et ainsi sont devenu                ~ions. Les Tentati ons spil'ituelles ne sont autre chose
                                                                           s et                                                                     que des
 devien nent opposé s, il est pourvu par le Seigne ur à ce qu'ils ser­            COmbats contre les maux et les faux qui sont exhalé s de l'enfer,
 vent néanm oins pour la conjon ction d~ bien et du vrai chez d'au­                                                                                        et
                                                                                  qui affecte nt; par elles l'homm e est purifi':3 des maux et des faux,
 tres 'par l'équili bre, par la relatio n et par la purific ation.                et chez lui 10 bien est conjoin t au vrai, et le vrai au bien, Les
SUR LA. DIVINE PROVIDENCE                      21
     ~o                     LA. SAGESSE ANGELIQUE
     Fermentations spirituelles se font de plusieurs manières, tant              la fin de la Divine Providence du Seigneur. Le Seigneur a créé
     dans les cieux que sur terre; mais dans le monde on ignore ce               l'univers non pas pour Lui, mais pour ceux avec qui il doit être
     qu'elles sont, ct comment elles se font: en effet, ce sont des maux         dans le Ciel; car l'amour spirituel est tel, qu'il veut donner ce qui
     et en même temps des hux, qui, lancés dans les sociélés, font la            est sien à autrui, et autant il le peut, autant il est dans son Être,
     même ch03e que les ferments mis dans les farines et dans les                dans sa Paix èt dans sa Béatitude; l'amour spirituel tire cela du
     moûts, par lesquels les hélérogènes sont séparés et les homogènes           Di vin Amour du Seigneur, qui est tel à un degré infini: il sui~ de
     sont conjoints, et alors il y a pureté et clarté: ce sont ces fermenta­     là que le Divin Amour, et par suite la Divine Providence, a pour
     tions qui sont entendues par ces paroles du Seigneur: « Semblable           fin un Ciel, qui se compose d'hommes devenus anges, et qui de­
     est le Royaume des cieux à du levain qu'une femme, après l'avoir            viennent anges, auxquels le Seigneur puisse donner toutes les
     pris, a 1'entermé dans tl'Ois mesm'es de {m'ine, jusqu'à ce                 béatitudes et toutes les félicités qui appartiennent: l'amour et à
     que le tout fût fermenté. » - Matth, XIII, 33. Luc, XIII. 21.               la sag9sse, et les leur donner d'après Lui-Même en clux; et il ne
        26, Il est pourvu par le Seigneur à ces usages au moyen de la            peut pas faire autrement, parce que son image et sa ressemblance
     conjonction du mal ct du faux, laquelle est chez ceux qui sont              sont en eux par la création: son image en eux est la sagesse, et sa
     dans l'enfer; car le Royaume du Seigneur, qui est non-seulement             ressemblance en eux est l'amour, et le Seigneur en eux est l'amour
     sur le ciel, mai~ aussi sur l'enfer, est le Royaume des usages; et          uni à la sagesse et la sagesse unie à l'amour; ou, ce qui est
     la Providence du Seigneur est, que là il n'y ait ni une personne            la même chose, le bien uni au vrai et le vrai uni au bien: il a été
     ni une chose, par qui ct par quoi il ne soit fait un usage,                 parlé de cette union dans l'Article précédent. Toutefois, comme
                                                                                 on ignore ce que c'est que le ciel dans le commun ou chez plu­
     La Divine P1'ovidence du Seigneur a pour fin un Ciel provenant              sieurs, et c~ que c'est que le ciel dans le particulier ou chez quel.
                           du Genl'e Humain.                                     qu'un, et aussi ce que c'est que le ciel dans le monde spirituel, et
                                                                                 ce que c'est que le ciel dans le monde naturel, et que cependant
        27. Que le Ciel ne soit pas formé de quelques Anges créés dès            il est important qu'on le sache, puisque le ciel est la fin de la Di·
     le commencement, et que l'Enfer ne vienne pas de quelque diable             vine Providence, je vais mettre cela en une sorte de lumière dans
     qui créé ange de lumière ait été précipité du ciel, mais que le Ciel        cet Ol'dre : 1. Le Ciel est laconjonction avec le Seigneur. II. L'homme
     et l'Enfer proviennent du Genre Humain, - le Ciel de ceux qui               par la création est tel, qu'il peut être conjoint de plus près en
     sont dans l'amour du bien et par suite dans l'entendement du vrai,          plus près au Se: gneur. III. Plus l'homme est conjoint de près au
     et l'Enfer de ceux qui sont dans l'amour du mal et par suite dams           Seigneur, plus il devient saga. IV. Plus l'homme est conjoint de
     l'entendement du faux, - c'est ce dont j'ai eu la connaissance et la        près au Seigneur, plus il devient heureux. V. Plus l'homme est
      preuve par un commerce de longue durée avec les anges et le~               conjoint de près au Seigneur, plus il lui semble distinctement
     esprits; sur ce sujet, voir aussi ce qui a été montré dans le Traité        qu'il s'appartient, et plus il rem~rque clairement qu'il appartient
      DU CIEL ET DE L'ENFER, N°S 311 à 316; pui~, ce qui a élé dit dans          au Seigneur.
il   l'Opuscule sur LE JUGEMENT DERNIER, No' 14 à '27; et, dans LA
      CONTINUAT~ON SUR LE JUGEMENT DERNIER ET SUR LE MONDE SPI­
                                                                                    28. I. Le Ciel est la conjonction avec le Seigneur, Le Ciel est
                                                                                 le Ciel non d'après les anges, mais d'après le Seigneur, car l'amour
     RITUEL, depuis le commencement jusllu'à la fin. Or, puisque le Ciel         et la sagesse dans l~squels sont les anges, et qui font le Ciel,
      provient du Genre Humain, et est la cohabitation avec le Seigneur          viennent non pas d'eux, mais du Seigneur, et même sont le Sei·
      pour l'éternité, il s'ensuit que le Ciel a été pour le Seigneur            gneur en eux: et comme l'amour et la sagesse appartiennent au
      la fin de la création i ct puisqu'il a été la fin de la création, il est   Seigneur, et sont le Seig-neur dans le Ciel, et que l'amour et la sa­
22                       LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                      SUR 1 A DIVINE PROVIDENCE                       23
   gesse font la vie des anges, il est évident aussi que leur vie appar­       gneur, c'est pour cela qu'il y a cette apparence, que les anges se
   tient au Seigneur, et même est le Seigneur; que les Anges vivent            conjoignent récipl'oquement au Seigneur. quoique le Seigneur les
   du Seigneur, eux-mêmes l'avouent; de là on peut voir que le Ciel            conjoigne à Lui, car l'affection elle-même produit ces perceptions
   est la conjonction avec le Seigneur. Mais comme la conjonction              et ces pensées, puisque l'affection qui appartient à l'amour en est
  avec le Seigneur existe diversement, et que par suite le Ciel dans           l'âme; en effet, on ne peut rien percevoir ni rien pAnser sans af·
   l'un n'est pas semblable au Ciel dans l'autre, il s'ensuit aussi que le     fection, et chacun perçoit et penc:;e selon l'afffction ; d'après ces
  Ciel est selon la conjonction avec le SeigneuI'; qu'il y ait une con.        explications il est évident que la conjonction réciproque des anges
  Jonction de plus proche en plus proche, et aussi une conjonction de          avec le Seigneur est opérée non pas par eux, mais comme par eux.
   plus éloignée en plus éloignée, on le verra dans l'Article suivant.         Telle est aussi la conjonction du Seigneur avec l'Église, et de l'É­
  Ici il sera dit quelque chose sur cette conjonction, comment elle            glise avec le Seigneur, laquelle est appelée le Mariage céleste et
  se fait, et quelle elle est: Il y a conjonction du Seigneur avec les         spirituel.
  anges, et des anges avec le Seigneur, ainsi conjonction réciproque;             29. Toute conjonc lion dans le Monde spirituel se fait par ins­
  l'e Seigneur inf1ue dans l'amour de la vie des anges, el les anges           pection ; là, quand quelqu'un pense à un autre d:après l'affeclion
  reçoivent le Seigneur dans la sagesse, et par elle ils se conjoignent        dl' lui parler, aussitôt l'autre devient présent, et ils se voient l'un
  réciproquement au Seigneur. Toutefois, il faut qu'on sache bien,             l'autre face à face; il en est de mème quand quelqu'un pense à un,
  qu'il apparaît aux anges comme si eux-mêmes se conjoignaient                 autl'e d'après l'affection de l'amour; P:l.l' cellp affection ci il y a
  au Seigneur parla sagesse, mais que néanmoins c'est le Seigneur              conjonction, mais par l'autre il ya seUlement présence; cela est
  qui "les conjoint à Lui par la sagesse, car leur s3gesse vient aussi         llarticulier au Monde spirituel; la raison de cela, c'est que là tous
  d"n Seigneur ~ il on est de même si l'on dit que le Seigneur se con­         sont spirituels, tout autrement que dans le Monde naturel, ot'l
 JOintauiangcs par le bien, et que les anges se conjoignent réci­              tous sont matériels; dans le Monde naturel une semblable chose
  proquement au Seigneur pal' le vrai, car tont bien appartient à              so fait chez les hommes dans les affections ct dans les pensées de
  l;amour, et tout vrai appartient à la sagesse. Mais comme cette con­         10llr esprit; mais comme dans le Monde naturel il y a des espaces,
 jonétion r6ciproque est un arcane que peu de personnes peu ven t                t qne dans le Monde spirituel les espaces sont seulement des ap­
  eomprendro,· s'il n'cst pas expliqué, je vais, autant que cela peut          parences, c'est pour cela que dans le Monde spirituel ce qui esl
  être fait, le développer par des explications susceptibles d'être s3i­       dans la pensee de chaque esprit est fait en actualilé. Ceci a été dit,
  sios:;" D:lOS le ·Traité DU DIVlN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGES~E,             afin qu'on sache comment se fait la conjonction du Seigneur avec
 N°S 404, 405, il a été montré comment l'amour se conjoint à la sa­            les anges, et l'apparente c)njonction réciproqne des anges avec le
  gesse, c'est-::·dire, que 'c'est par l'afl'ection de savoir, d'où resulle   Seigne1l' ; car tous les Anges tournent la face vers le Seigneur, et
 J~a.fIection du vrai; par l'affection de comprendre, d'où r~slllt() la        le Seigneur les regarde au l'l'ont, mais les anges regardent le Sei­
 perception du vrai; et par l'afIection de voir ce qu'on sait et ce            gneur aux yeux; et cela, parce que le front correspond à l'amour
 que l'on comprend, d'où résulte la. pensée; le Seigneur influe                ct aux affections de l'amour, et que les yeux correspondent à la
 dans toutes c'es afIections, car elles sont des dérivations de l'amour        sagesse et aux perceplit)lls de la sagesse: néanmoins les anges
·de la :vie de chacun, et les anges reçoivent cel influx dans la               ne tournent pas d'eux-mèmes la face vers le Seigneur, 'mais le
 pereep'tion dn' vrai et dans la pensée, car c'est dans celles-ci que          So:gneur les tourne vers Lui, et il les tourne par l'influx dans l'a­
 l!inthix semanitesteà eux, et non dans les affections: or, comme              moU!' de leur vie, et plI' cet infi1lx il entr,e dans les perceptions et
les perceptions et les pensées apparaissent aux anges comme étant              dans les pensées, et to'ul'lle ainsi les anges. Dans toutes les choses
-il, eux! quoiqu'elles viennent des affections qui procèdent du Sei-           du mental humain, il y a. un tel cercle de l'amour vers les pensées.
"

24                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        25
et d'après les pensées vers l'amour par l'amour; ce cel'cle peut être   d'après ce qui a été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ETDE LA
appelé le cercle de la vie. Sur ce sujet, voirdani le Traité DU DIVIN   DIVINE SAGESSE, Troisième Partie, sur les Degrés, et spécialement
AMOUR ET D,E LA DIVINE SAGESSE quelques Articles, par exemple,          dans ces Articles: Il y a chez l'homme par création trois degrés
ceux-ci: Les Anges tournent continuellement leur face ver~ le Sei­      discrets ou de hauteur, N°S 230 à 235. Ces trois degrés sont dans
gneur comme Soleil, N°s 129 à 134. Tous les intérieurs tant du          chaque homme dès la naissance, et selon qu'ils sont ouverts
mental que du corpe; des anges ont été pareillement tournés vers        l'homme est cians le Seigneur, et le Seigneur est dans l'homme,
le Seigneur comme Soleil, Nos 135 à 139. Chaque Esprit, quel qu'il       N°S 236 à 241. Toutes les perfections croissent et montent avec les
soit, se tourne pareillement vers son amour dominant, N°' 140 à         degrés et selon les degrés, N°' 199 à 20!~. Par là il est évident que
145. L'amour se conjoint à la sagesse et fait que la sagesse est ré­    par création l'homme est tel, qu'il peut par les degrés être con.
ciproquement conjointe, N°' 410 à 412. Les Anges sont dans le Sei.      joint de plus près on plus près au Seigneur. Mais il faut abso­
gneur, eLle Seigneur est dans eux; et comme les Anges sont des          lument savoir ce que sont les degrés, et qu'il yen a de deux
récipients, le Sèigneur seul est le Ciel, W' 113 à 118,                 genres, les degrés discrets ou de ,hauteur, et les degrés continus
   30. Le Ciel du Seigneur, dans le Monde naturel, est appelé           ou de largeur, et quelle est leur différence; et aussi, que dans
Êglise, et l'ange de ce Ciel est l'homme de l'Église, qui a été con.    chaque homme par création et par suite dès la naissance ,il y a
joint au Seigneur; et même cet homme, après sa sortie du Monde,         irois degrés discrets ou de hauteur; que l'homme, lorsqu'il naît,
devient ange du Ciel spirituel: par là il est évident que ce qui a      vient dans le premier degré qui est appelé naturel, et qu'il peut
été dit du Ciel angélique doit être entendu pareillement du Ciel        chez lui augmenter ce degré par continuité jusqu'à ce qu'il de­
humain, qui est appelé l'Église, Cette conjonction réciproque avec      vienne rationnel; qu'il vient dans le second degré, qui est appelé
le Seigneur, laquelle fait le Ciel chez l'homme, a été révélée par le   spirituel, s'il vit selon les lois spirituelles de l'ordre, qui sont les
Seigneur en ces termes dans Jean : « Demettre?: en Moi, et Moi          Divins vrais;' et qu'il peut même venir dans le troisième degré,
en vous; eelui ql/i demeul'e en. Mot, et Moi en lui, eelui-là p%~~te    qui est appelé céleste, s'il vit selon les lois célestes de l'ordre, qui
du fruit beaucoup,. car sans lIloi vous ne pouvez taù-e rien. Il        sont les Divins biens, Ces degrés sont ouverts en actualité par le
-    XV. 4,5,7,                                                         Seigneul' chez l'homme selon sa vie dans le Monde, mais ils ne
   31. D'après ces explications, il est évident que le Seigneur est     Bont ouverts perceptiblement et sensiblement qu'après sa sortie
le Ciol, non-seulement dans le commun ~hez tous dans le Ciel,            du monde; et selon qu'ils sont ouverts et ensuite perfectionnés,
mais aussi là dans le particulier chez chacun; car chaque ange est      l'homme est conjoint de plus près en plus près au Seigneur. Cette
un ciel d'ns la forme la plus petite; d'autant de cio'JX qu'il y a     conjonclion par l'approche peut être augmentée éternellement, et
d'anges se compose le Ciel dans le commun; qu'il en soit ainsi, on       aussi chez les anges elle est augmentée éternellement; mais néan­
le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, W' 51 à 58. Puis­         moins l'ange ne peut pas parvenir au premier degré de l'Amour
que cela est ainsi, que personne n'embrasse donc cotte erreul',          et de la Sagesse clu Seigneur, ou atteindre ce degré, parce que le
qui chez un grand nombre tombe dans la première pensée, à sa­           Seigneur est Infini et que l'ange est fini, et qu'il n'y a point de
voir, que le Seigneur est dans le Ciel parmi les anges, ou qu'il est     rapport entre l'Infini et le fini. Comme personne ne peut com­
chez eux comme un Roi dans son Royaume; il est quant à l'as.               rendre l'état de l'homme) ni l'état de son élévation et de son ap­
pect au-des3lls d'eux dans le Soleil spirituel, mais quant à la vie      'proche vers le Seigneu!', à moins de connaître ces degrés, il en a
de leur amour et de leur sagesse il est en eux.                          été pour cela même spécialement parlé dans le Traite DU DIVIN
   32. II. L'homme par la cl'éation est tel, qu'il peut être con­        AMOUR ET DE LA DIVINE SAGBSSE, voir N°' 173 à 281.
Joint de plus près en plus près au Seigneur. On peut le voir                33. Il sera dit en peu de mots comment l'homme PElutêtre
~I'
fn



      26                     LA SAGESSE ANGÉLiQUE                                                      SUR LA DIVIN Il   PROVIDENCE                      2"1
      conjoint do plus près en plus près au Seigneur, ct ensuitû com·              uit les maux comme diaboliques, et comme s'opposant à l'entrée
      ment cotte conjonction apparaît de plus procho en plus proche.                  u Seigneur, autant il est conjoint de plus près en p~us près au
      1° Comment l'homme est conjoint de plus près en plus P'I'~S au                    igneur, et que de très près est conjoint celui qui les a en abo­
      Scignc1.t,r : Cela se fait non par la science seule, ni par l'intelli·      iDination comme autant de diables noirs et ignés, car le mal et le
      gence seule, ni même par la sagesse seule, mais par la vie qui leur         ~iable sont un, et le faux du mal et satan sont un ; puisque, de
      est conjointe; la vie de l'homme est son amour, et l'amour est de                ème qu'il y a ioflux du Seigneur dans l'amour du bien et dans
      plusieurs sortes; en général, il y a l'amour du mal et l'amour du           ses affections, et par elles dans les perceptions et les pensées, qui
      bien; l'amour du mal est l'amour de commettre ad.ultère, de se              toutes tiennent du bien, dans lequel est l'homme, ce par quoi elles
      venger, de tromper, de blasphémer, de priver les autres de leurs            ~ont des vrais, de même il y a influx du diable, c'est-à-dire, de
      biens; l'amour du· mal sent de l'agrément et du plaisir en pen­                ,'enfer, dans l'amou!' du mal et dans ses affections, qui sont des
      sant à ces actions et en les faisant; les dérivations, qui sont les         convoitoises, ct par elles dans les perceptions et les pensées, qui
      af1'ections de cet amour, sont en auss; grand nombre qu'il y a de           toutes tiennent du mal, dans lequel est l'homme, ce par quoi elles
      maux pour lesquels cet amour s'est déterminé -; et les perceptions          sont des faux. 2° Comment cette conjonction alJparaît de plus pro­
      et les pensées de cet amour sont en aussi grand nombre qu'il y a                  C cn plus proche: Plus les maux ont été éloignés daus l'homme
      de faux qui favorisent et confirment ces maux: ces faux font un              Daturpl par cela qu'ils ont été mis en fuite et pl'Ïs en aversion,
      avec les maux, de même que l'entendement fait un avec la vo­                  plus l'homme est conjoint de près au Seigneur: et comme l'amoll'
      lonté ; ils ne sont pas séparés l'un de l'autre, parce l'un appat'­           et la sagesse, qui sont le Seigneur Lui-Même, ne sont pas
      tientù l'aulre_ Mainlenant, comme le Seigneur influe dans l'amout'               ans l'espace, car l'aŒection qui appartient à l'amoLll', et la pensée
      de la vie de chacun, et par les affections dans les percepLions et               ui appartient à la sages3e, n'ont rien de commun avec l'espace,
      da ns les pensées, et non vice velOS;';, ainsi qu'il a été dit ci-dessus,    'en conséquence le Seigneur apparaît plus proche selon la conjonc­
      il s'ensuit qu'il ne peul pas se conjoindre plus près que selon que           tion pa!' l'amour et par la sagesse, èt au contraire plus éloigné
      l'amour du mal avec ses a[ections, qui sont les convo:tises, a été           selon le rejet de l'amour ct de la sagesse: dans le monde spirituel
      éloigné; et comme ces convoitises résident dans l'homme naturel,            l'espace n'existe pas, mais Jà les distances et les presences sont
      et que l'homme sent comme s'il agissait par lu:-mème dans tout                    s appare!lces selon les ressemblances et les dissemblances des
      cc qu'il fait d'après l'homme naturel, l'homme par conséquent                atlertions; car, ainsi qu'il a été dit, les affections qui appartiennent
      doit éloigner comme par !Lü même les maux de cet. amour, ct alors            '.6, l'amour, et les pensées [lui appartiennent à la sagesse, ct qu i· r,n
      aU tant il les éloigne, au tant le Seigneur approche de plus près et             Iles-mêmes sont spirituelles, ne sont point dans l'espace; sur ce
      sc eonjoint à lui: ch:tcun, d'après la raison, peut voir que l,~s con­      ~jct, voi./' ce qui a été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET
      voitises avec leurs plaisirs bouchent et fOl'ment les portes au Se~­             fl LA DIVINE SAGESSE, N"' 7 à 10 ; 69 à 72, et ailleurs, La conjonc­
      gneur, et qu'elles ne peuvE'nt être chassées par le Seigneut', tant          tion du Seigneur avec l'homme, chez qui les maux ont été éloignés,
       que l'homme lui-même tient les portes fermées, et que pal' dehors            est entendue pal' ces paroles du Seigneut' : « Les pw's de cœur ver­
i"    il presse .et pousse pour qu'elles ne soient pas ouvertes: que ce             ront Dieu_ » - Matth. V, 8 ; - et par celles-ci: « Celui qui a mes
      soit l'homme lui même qui doit ouvrir, cela est évident pal' les                   éceptes et les tait, chez lui demelll'e je ferai. » - Jean, XIV.
1
      paroles du Seigneu!', dans l'Apocalypse: « Voici, je me tiens à la               i,23; - avoir les préceptes, c'est savoit' ; et fait'c les préceptes,
      porte et je heurte ; si quelqu'un entend ma voix et' oum-e la                 o'ost aimer; car il est dit aussi dans ce passage: « Celui qui tait
III
Il    portc, J'entrel'ai chez lui, et je souperai avec hei, et lui avec                 cs p,'éceptes, c'est celui-là qui J....t'aime.»
       Moi. Il - III- 20. - Il est donc -évident que, autant quelqu'un                   34, III.. Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus
III
1
1
~8	                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DIVINE PRàvIDENCE	                        29
   il devient sage. Puisque chez l'homme par création et par suite            c1ées de la pensée des anges d'après leur sagesse ne peuvent pré,
   dès la naissance il ya trois degrcs de vie, comme il vi.ent d'être            nter qu'une seule idée de la pensée des hommes d'apl'ès leur sa·
   dit, N° 32, il Y a principalement chez lui trois degrés de la sa·         gesse; ces neuf cent quatre-vingt· dix-neuf autres idées de la pensée
   gesse; ce sont ces degrés qui sont ouverls chez l'homme selon la          d('s anges ne peuvent entrer, car elles sont surnaturelles: quecela
   conjonction; ils sont ouverts selon l'amour, car l'amour est la           ~oit ainsi, c'est ce qu'il m'a èlè donIlé plusieurs fois de savoir par
   conjonclion même: toutefois, l'élévation de l'amour selon les de­         'Vive expérience. Mais, ainsi qu'il a été dit précédemment, per·
   grés n'est perçue qu'obscurément par l'homme, mais l'élévation de         ~onno ne peut venir dans cette sagesse ineffable des anges que par
   la sagesse est perçue clairement chez ceux qui savent et voient                conjonction avec le Seigneur, et selon cette conjonction; car le
   ce que c'est que la sagesse. La raison pour laquelle les degrés do        Seigneur seul ouvre le degré spirituel et le degré céleste, mais
   la sage,;se sont perçus, c'est parce que l'amour entre par les affec­     seulement chez ceux qui sont sages d'après Lui; et sont sages d'a·
   tions dans les perceptions et dans les pensées, et que celles-ci se       près le Seigneur ceux qui rejettent hors d'eux le diable, c'est-à·
   présentent à la vue interne du mental, laquelle correspond à la           dire, le mal.
   vue externe du corps; de là vient que la sagesse apparaît, et non              35. Mais qu'on ne croie pas que quelqu'un ait la sagesse, par
   de même l'affection de l'amour qui la produit: il en est de cela           cela qu'il sait beaucoup de choses, et qu'il les perçoit avec une
   comme de toutes les choses qui sont faites en actualité par                certaine lumière et peut en parler avec intelligence, à moins que
   l'homme; on remarque comment elles sont opérées par le corps,              la sagesse ne soit conjointe à l'amour; car l'amour par ses affec­
   mais non comment elles le sont par l'âme; de même aussi on pero            tions la produit; si elle n'a pas ètè conjointe à l'amour, elle est
   çoit comment l'homme médite, perçoit et pense, mais non com·               comme dans l'air un météore qui s'évar..ouit, et comme une étoile
   ment l'âme de ces mèdilations, perceptions et pensées, qui est             tombante; mais la sagesse conjointe à l'amour est comme la lu­
   l'affection du bien et du vrai, les pro:iuit. Toutefois, il ya trois       mière permanente du Soleil et comme une étoile fixe: l'homme a
   degl'és de la sagesse, le naturel, le spirituel et le céleste; dans le     l'amour de la sagessE' en tant qu'il a en aversion la tourbe diabo·
   degré naturel de la sagesse est l'homme pendant qu'il vit dans le          lique, c'est-à-dire, les convoitises du mal et du faux.
   monde, ce degré chez lui peut alors êtl'e perfectionné au plus                 36. La sagesse, qui vient à la perception, est la perception du
   haut point, et néanmoins il ne peut pas entrer dans le degré spi­          vrai d'après l'affection du vrai, principalement la perception du
   rituel, parce que ce degré ne tient pas au degré naturel par con­           vrai spirituel; car il yale vrai civil, le vrai moral eUe vrai spiri­
    tinuité, mais lui est conjoint par les correspondances: dans le de·       tuel; ceux qui sont dans la perception du vrai spirituel d'après
   gré spirituel de la sagesse est l'homme après la mort, ~t ce degré          l'affection de ce vrai sont aussi dans la perception du vrai moral
    aussi t'st tel, qu'il peut êtl'e perfectionné au plus haut point, mais     et dans la perception du vrai civil, car l'affection du vre.i spiri tuel
    néanmoins il ne peut pas entrer dans le degré céleste de la sa­            est l'âme de ces perceptions. J'ai parfois parlé de la sagesse avec
   gesse, parce que ce degré ne tient pas non plus au degré spirituel          des Anges, qui m'ont dit que la sagesse est la conjonction avec le
    par continuité, mais lui est conjoint par les correspondances: d'a·        Seigneur, parce que le Seigneur est la Sagesse même, et que dans
~	 près ces explications, on peut voir que la sagesse peut être élevée         cette conjonction vient celui qui rejette loin de soi l'enfer, et qu'il
    en raison triple, et que dans chaque degré elle peut être perfec­          y vient dans la même proportion qu'il le rejette: ils m'ont dit
    tionnée en raison simple jusqu'à son plus haut point. Celui qui            qu'ils se représentent la Sagesse comme un Palais magnifique et
    saisit les élévations et les perfections de ces degrés peut en quel­       très-bien orné, dans lequel on monte par douze degrés; que per­
    que sqrt~ percevoir ce qui est dit de la Sagesse Angélique, qu'elle        Sonne ne vient au premier degré que d'après le Seigneur par la
    est ineffable; cette sagesse aussi est tellement ineffable, que mille      conjonction avec Lui; que chacun monte selon la conjonction, et
30	                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR tA DiVINE PROVIDENCE                         31
'Ini                                                                            .en tourments affreux. Ceci a été dit, afin que l'on puisse com­
         qu'à mesure qu'il monte, il perçoit que personne n'est sage par
I~I	    soi-même, mais q1!.'on est sage par le Seigneur; puis aussi, que         prendre en quoi consiste et quelle est la félicité du ciel, de la­
        les choses qu'il sait sont relativement à celles qu'il ne sait pas,      quelle il va maintenant être parlé; car chaque chose est connue
        comme sont quelques gouttes d'eau relativement à un grand lac.           par son opposé.
        Par les douze degrés au Palais de la sagesse sont signifiés les biens       39. Les béatitudes, les agréments, les plaisirs et les charmes,
        conjoints aux vrais et les vrais conjoints aux biens.                    en un mot, les félicités du ciel, ne peuvent pas être décrits pal'
           37. IV. Plus l'homme est conjoint de pt'ès au Seigneur, plus           des paroles, mais ils peuvent dans le Ciel être perçus par le sens;
        il est hew·etlx. Ce qui a été dit ci-dessus, N°S 32 et 34, des de­       en effet, ce qui est perçu par le sens seul ne peut pas être décrit,
        grés de la vic et de la s~gesse scIon la conjonction avec le Sei­        parce que cela ne tombe pas dans les idées de la pensée, et par
        gneur, peut aussi être dit des degrés de la félicité; en effet, les      suite ne tombe pas non plus dans des mots; car l'entendement
        félicités, ou les béatitudes et les ~Igréments, montent selon que les    :voit seulement, et il voit les choses qui appartiennent à la sagesse
        degrés supérieurs du mental, qui sont appelés degrc spirituel et         ou au vrai, et non celles qui appartiennent à l'amour ou au bien;
        degré céleste, sont ouverts chez l'homme, et ces degrcs après sa         c'est pourquoi ces fclicités sont inexprimables, mais néanmoins
        v ie dans le monde croissent èternellemen t.                             elles montent dans le même degré que la sagesse; leurs variétés
           38. Tout homme qui est dans les plaisirs des convoitises du           sont infinies, et chacune est inefrable; je l'ai entendu dire, et je
        mal, ne peut rien savoir des pl::tisirs des affections du bien dans      l'ai perçu. Mais ces félicités entrent ft mesure que l'homme éloigne
       lesquels est le Ciel angélique, car ces deux geDl'es de plaisi rs sont    les convoitises de l'amour du mal et du faux comme par lui-même,
       absolument opposés l'un à l'autre dans les internes, et par suite         et néanmoins par le Seigneur, car ces félicités sont les félicités
       intél'ieul'oment dans les externes, mais il la surface même ils dif­      des affections du hien et du v l'ai, et ces affections sont opposées
        fèrent peu: en effet, tout amour a ses plaisirg, même l'amour du         aux convoitises de l'amour du mal et du faux: les félicités des af­
       mal cheL: ceux qui sont dans les convoitises, comme l'amour de            fections de l'amoul' du bien et du vrai ont leur commencement
       commettre adultère, de SI) vonger, de tromper, de voler, de se li­        dans le Seigneur, ainsi dans l'intime, et de là elles se répandent
       vrerà la cruauté, et même chez les pIns méchants, de bloasph6mer          dans les inférieurs jusqu'aux derniers, et ainsi elles remplissent
       les choses saintes de l'Eglise, et de répandre leur venin contre          J'ange, et font que tout entier il est pour ainsi dil'e un délice. De
       Dieu; la source de ces plaisirs est l'amour de dominer d'après l'a­       telles félicités, avec des variétés infinies, sont dans chaque a11'ec­
       mour de soi: ces plaisirs viennent des convoitises qui obsèdent           tion du bien et du vrai, surtout dans l'affection de la sagesse.
       les intérieurs du mental, ils en dccoulent dans le corps, et y ex­           ~O. Les plaisirs des convoitises du mal et les plaisirs des a(fec­
       c:tent des choses impures qui chatouillent les fibres; par conse ­        ti,ons du bien lie peuvent être comparés, parce qu'intérieurement
       quent du plaisil' du mf'ntal selon les convoitises naît le plaisir du     dans les plaisirs des convoitises du mal il yale diable, et qu'in­
       corps; en quoi consistent et quelles sont les choses impures qui           térieurement dans les plaisirs des affections du bien il yale Sei­
       chatouillent les fihres de leur corps, chacun après la mort peut le       gneur, Si l'on veut des comparaisons, les plaisirs des convoitises
       savoir dans le Monde spirituel; ce sont, en général, des choses           !lu mal ne peuvent être comparés qu'aux plaisirs lascifs des gre ­
       cadavéreuses, excrémentitielles, stercoreuses, nidoreuses et uri ­         nouilles dans les étangs, et à ceux des serpents dans les lieux in­
       neuses, car leurs enfers abondent en de pareilles impuretés, qui          fects ; et les plaisirs :les affections du bien peuvent être comparés
       sont des correspondances, comme on le ,"oit dans le Traité DU              aux délices des mentaIs (animi) dans les jardins et dans les par­
       DIVIN A~IOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°' 4'2.2 à 424: mais après         .terres émaillés de fieu:,s; en effet, des choses pareilles à celles qui
       qu'ils sont entrés dans l'enfer, ces plaisirs honteux sont changés         aflectent les grenouilles et les serpents, affectent aussi dans les
SUR   LA   DiVINE   PROViDENCE                   33
       32                    LA. SAGESSE ANGÉLIQUE
                                                                               de son amour; c'cst pourquoi ceux qui sont dans l'amour du mal
       enfers ceux qui sont dans les convoitises du mal; et des choses         JlC peuvent que percevoir que le libre infernal est le libre même,
       pareilles à celles qui affectent les mentaIs dans les jardins et dans   mais ceux qui sont dans l'amour du bien perçoivent que le libre
       les parterres, affectent aussi dans les Cieux ceux qui sont dans les    céleste est le libre même, par conséquent les uns et les autres
       affections du bien; cal', ainsi qu'il a été dit ci-dessus, les choses   perçoivent que l'opposé est servile: mais toujours est-il que per­
       impures affectent par correspondance les méchants, et les chose~        sonne ne peut nier que l'un ou l'autre ne soit le libre, car deux
       pures affectent par correspondance les bons.                            Jibres OHosés ent1'e eux ne peuvent pas, chacun en soi, être des
          41. D'après cela, on peut voir que plus quelqu'un est conjoint       libres; de plus, on ne peut pas nier qu'ètre conduit par le bien ne
       de près au Seigneur, plus il devient heureux: mais cette félicité            it le libre, et qu'être conduit pas le mal ne soit le servile; car
       se manifeste rarement dans le monde, parce que l'homme est alors           tre conduit par le bien, c'est être conduit par le Seigneur, et être
       dans un état naturel, et que le naturel communique avec le spiri­        oonduit par le mal, c'est être conduit par le diable: maintenant,
       tuel non par continuité mais par correspondance; et cette com­           puisque tout ce que l'homme fait d'après le libre lui semble être
       munication n'est sentie que par une sorte de repos et de paix du           ien, car cela appartient il. son amour, et que, ainsi qu'il a déjà été
       mental (animus), ce qui arrive surtout après les combats contre          cUt, agir d'après son amour, c'est agir d'après le libre, il s'ensuit
       les maux: mais quand l'homme dépouille l'état naturel et entre           que la conjonction avec le Seigneur fait qu'il apparaît à l'homme
       dans l'état spirituel, ce qui a lieu après sa sortie du monde, la fé·    qu'il est libre, et que par suite il s'appartient; et plus proche est
       licité ci-dessus décrite se manifeste successivement.                      a conjonction avec le Seigneur, plus il est libl'e et par suite s'ap­
          4'2. V. Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus           partient davantage. S'il lui semble plus distinctement qu'il s'ap­
~I     il lui semble distinctement qu'i,l s'appartient, et plus il remar­
       que claù-ement qu'il applt1,tient au Seignew'. D'aprés l'appa·
                                                                                partient, c'est parce que le Divin Amour est tel, qu'il veut que ce
                                                                                qui est sien soit il autrui, ainsi à l'homme et à. l'ange; tel est tout
       rence, plus quelqu'un a été conjoint au Seigneur, moins il s'ap­         amour spirituel, principalement le Divin Amour: et, en outre, le
       partient; une telle apparence est chez tous les méchants, et aussi       E1eigneur ne contraint jamais qui que ce soit, car tout ce à quoi
       chez ceux qui, d'après leur religion, croient qu'ils ne sont pas sous    quelqu'un est contL'aint ne lui semble pas être sien, et ce qui ne
       le joug de la loi, et que personne ne peut faire 1I~ bien par soi·       '.ui semble pas être sien ne peut devenir chose de son amour, ni
       même; car les uns et les autres ne peuvent voir autrement, sinon            al' conséquent lui être approprié comme sien: c'est pourquoi
       que ne pouvoir ni penser ni vouloir le mal, mais seulement le              'homme est continuellement conduit par le Seigneur dans le libre,
Il     bien, c'~st ne pas s'appartenir; et de ce que ceux qui ont été con­
       joints au Seigneur ne veulent et ne peuvent ni penser ni vouloir
                                                                                   t est aussi réformé et régénéré dans le libre. Mais il en sera dit
                                                                                 davantage sur ce sujet dans ce qui suit; voir ce qui en a aussi été
       le mal, ils en conclu~nt c'n eux-mêmes d'après l'apparence, que           dit ci-dessus, N°4.
       cela, c'est ne pas s'appartenir; et cependant c'est absolument le             ~4. Si, quant il. l'homme, plus il lui ~emble distinctement qu'il
       contraire.                                                                .'appartient, plus il remarque clairement qu'il appartient au Sei­
          43. Il Y a un libre infernal et il y a un libre céleste; il est du     gneur, c'est parce que plus il est conjoint de près au Seigneur,
       libre internaI de penser et de vouloir le mal, et, autant que les            lus il devient sage, comme il a été montré ci-dessus, No' 34 à 36 ;
       lois civiles et morales n'en empêchent pas, de le prononcer et de         .et la sagesse enseigne cela, et aussi le fait remarquer: les Anges
       le faire; au contraire, il est du libre céleste de penser et de vou­      'du troisième Ciel, parce qu'ils sont les plus sages des Anges,
111    loir le bien, ct, autant qu'on le p~u t, de le prononcer et de le             rçoivent aussi cela, et ils l'appellent le libre même; mais être
        faire: tont ce que l'homme pense, veut, prononce et fait d'après             ,nduit par lioi-même, c'est ce qu'ils nomment le servile : ils en
        le libre, il le perçoit comme sien, car tout libre pour chacun vient                                                                     Il
34                        LA SAGESSE ANGÉLlQtJÉ                                                 SUR LA   DIVINE   PROVIDENCE                     35
donnent même la raison, c'est que le Seigneur influe immédiate­             lesquelles on peut voir que les choses sont, quoiqu'on ne voie pas
ment non pas dans les choses qui appartiennent à leur perception            quelles e1l8s sont i il existe de ces idées snr l'Infini, par exemple,
et à leur pensee d'après la sagesse, mais dans les affections de l'a­       que Dieu, parce qu'il est Infini, ou que le Divin, parce qu'il est
mour du bien, et par celles-ci dans celles-là, et qu'ils perçoivent         Infini, est l'Être même; qu'il est l'Essence même et la Substance
l'influx dans l'affection d'après laquelle ils ont la sagesse, et qu'en"    même; qn'il est l'Amour même et la Sagesse même, ou qu'il est
suite tout ce qu'ils pensent d'après la sagesse se présente comme           Je Bien même et le Vrai même; qu'ainsi il est le Soi-Même (Ip­
venant d'eux-mêmes, ainsi comme étant à eux; et que par là se               ,um), ou plutôt, qu'il est l'Homme Même; puis aussi, si l'on dit
fait la conjonction réciproque.                                             que l'Infini est Tout, par exemple, que l'Infinie Sagesse est la
   45. Comm~ la Divina Providence du Seigneur a pour fin un ciel            ~route-Science. et que l'Infinie Puissance est la Toute-Puissance.
provenant du genre humain, il s'ensuit qu'elle a pour fin la con­          'Mais toujours est-il que cela tombe dans l'obscur de la pensée, et
jonction du genre humain avec le Seigneur, N°' 28 à 3t: puis                peut de l'incompréhensible tomber dans le négatif, si de l'idée on
aussi, qu'elle a pour fin que l'homme soit conjoint à Lui de plus           n'abstrait pas les choses que la pensée tire de la nature, principa­
près en plus près, N°s 32, 33, car ainsi l'homme a un ciel plus             lement celles qu'elle tire des deux propres de la nature, qui sont
 intérieur : puis encore, qu'elle à pour fin que l'homme par cette          l'espace et le temps, car ces choses ne peuvent que borner les
conjonction devienne plus sage, N°S 3i à 36 i et qu'il devienne             idées, et faire que les idées abstraites soient comme n'étant pas
 plus heureux, N°' 37 à 41, parce que l'homme a le ciel d'après et          quelque chose: mais s'il peut être fait abstraction dé ces choses
selon la sagesse, et par elle aussi la félicité: et enfin, qu'elle a        chez l'homme, comme cela est fait chez l'ange, l'Infini peut alors
 pour fin qu'il semble ù l'homme plus distinctement qu'il s'appar­          être compris,au moyen des choses qui viennent d'~tre nommées;
 tient, et qu'il remarque plus clairement qu'il appartient au Sei­            t par suite on peut aussi comprendre que l'homme est quelque
 gneur, W' 42 à 44. Toutes ces choses appartiennent à la Divine             phase, parce qu'il a été créé par Dieu Infini qui est Tout i que
 Providence du Seigneur, parce que toutes ces choses sont le Ciel,          l'homme est une substance finie, parce qu'il a été crée p'ar Dieu
 qu'elle a pour fin. .                                                      Infini qui est la Substance même; que l'homme est sagesse, parce
                                                                            qu'il a été créé par Dieu Infini qui est la Sag-esse même; et ainsi
     La 1Jivine Prom'dence dH Seigneu?' dans tout ce qu'elle tait           du reste; l.:ar si Dieu Infini n'était pas Tout, n'était pas la Sub­
                      1'egardc l'infini et l'éte1'nel.                      stance même, n'était pas la Sag~sse même, l'homme ne serait pas
                                                                              uelque chose, ainsi ou il ne serait rien, ou il serait seulement une
   46. Dans le Monde Chrétien on sait que Dieu est Infini et Éter­           ,dée qu'il est, suivant les visionnaires appelés idéalistes. D'après ce
 nel, car dans la Doctrine de la Trinité, qui tire son nom d'Atha­            ui a été montré dans le Traité DU DiVIN AMOUR ET DE LA DIVINE
nase, il est dit que Dieu le Père est Infini, Éternel et Tout-Puis.         SA.GE"SE, il est évident que la Divine Essence est l'Amour et la
sant i pareillement Dieu le Fils et Dieu l'Esprit Saint, et que ce­         Sagesse, N°S 28 il,39 ; que le Divin Amour et la Divine Sagesse
pendant ils sont non pas trois Inrinis, trois Éternels, trois Tout,         sont la Substance même et la Forme même, ainsi le Soi-Même et
Puissants, mais Un Seul: il suit de là que, puisque Dieu est Infini         l'Unique N"' 40 â. 46 ; et que Dieu a créé de Lui-Même, et non du
et Éternel, on ne peut attribuer à Dieu que l'Infini et l'Éternel.          néant, l'univers et toutes les choses de l'univers, No' 282 à 284 :
Mais qu'est-ce que l'Infini et l'Éternel? cela ne peut êlre compris         U suit de là, que tout ce qui a été créé, et principalement l'homme,
par le fini, et cela aussi peut être compris; cela ne peut être com­        et en lui l'amour et la sagesse, sont quelque chose, et non pas
pris, parce que le fini n'est pas susceptible de concevoir l'infini,        .8eulement une idée qu'ils sont i car si Dieu n'était pas Infini, il
,et cela p~ut être compris, parce qu'il y a des idées abstraites par        A'y aurait pas le fini; si l'Infini n'était pas Tout, il n'y aurait pas
36                     LA SAGESSE ANGÉLÎQUF:                                                      SUR LA DIVINE PROVIDENCE                          37
!"
     quelque chose; et si Dieu n'avait pas créé de Lui-~ême toutes                   it comme si l'on disait l'Être par soi, ce qui est contradictoire,
     choses, il n'y aurait aucune chose ou rien: en un mot, Nous                 .ear l'Infini pa r soi serait l'Infini par l'Infini, et l'Être par soi serait
     SOMMES PARCE QUE DIEU Es'r.                                                  'Être par l'Être, et cet Infini et cet Être, ou serait la même
         47. Maintenant, comme il s'agit de la Divine Providence, ùt                  ose que l'Infini, ou serait fini. D'après ces choses et d'auLres
     ici, que dans tout ce qu'elle fait elle regarde l'infini et l'éternel, et     emblablcs, qui peuvent être vues intérieurement dans le ration­
     comme ce sujet ne peut être distinctement traité que dans un cer­             el, il est évident qu'il ya l'Infini en soi et l'Éternel en soi, et que
     tain ordre, voici quel sera cet ordre: 1. L'Infini en soi et l'Éternel        un et l'autre est le Divin, de qui toutes choses procèdent.
     en soi est la même chose que le Divin. II. L'Infini et l'Éternel en              49. Je sais que plusienrs diront en eux-mêmes: Comment peut·
     soi ne peut que regarder l'infini et l'éternel d'après soi dans les           n saisir intérieurement dans son rationnel quelque chose sans
     finis. III. La Divine Providence dans tout ce qu'elle fait regarde           espace et sans temps, et comprendre que cela non·seulement est,
     l'infini et l'éternel d'après soi, surtout en sauvant 11'1 Genre Hu­            ais encore que c'est le tout, et que c'est le Soi-Même d'où toutes
     main. IV. L'image de l'Infini et de l'Éternel existe dans le Ciel                 oses procèdent f Mais pelise intérieurement si l'amour ou aucune
     Angélique provenant du genre humain sauve. V. Regarder l'infini               .8 ses affections, si la sagesse ou aucune de ses perceptions, et
      et l'éternel en formant le Ciel Angélique, pour qu'il soit devant le        même si la pensée sont dans l'espace et dans le temps, et tu sai.
      Seigneur comme un seul Homme, qui est l'image du Seigneur, est               ,iras qu'elles n'y sont pas; et comme Je Divin est l'Amour même
      l'intime de la Divine Providence.                                            t la Sagesse même, il s'ensuit que le Divin ne peut pas être conçu
         48. I. L'Infini en soi el l'Éternel en soi est la même chose                  ns l'espace et dans le temps, par conséquent l'Infini non plus:
      que le Divin. On peut le voir d'après ce qui a cté montré en plu­             our que cela soit perçu plus cla:rement, examine si la pensée est
      sieurs endroits dans le Traité du DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE                    nE. le temps et dans l'esp:lce : Suppose chez elle une progression
      SAGESSE. Qne l'Infini en soi et l'Éternel en soi, ce soit le Divin,               dix ou douze heures; cet espace de Lemps ne peut-il pas te
      cela est tiré de l'idée Angélique; les Anges ne comprennent pas par             mbler être d'une heure ou deux, et ne peut-il pas aussi te sem.
      l'Infini autre chose que le Divin Être, ni par l'Éternel autre chose          ,1er être d'un jour ou deux f il se présente selon l'état de l'aifec­
       que le Divin Exister. Toutefois, les hommes peuvent et voir et ne           ,ion d'où provient la pensée; si c'est une affection de joie dans
       pas voir que l'Infini en soi et l'Éternel en soi est le Divin; peu vent        ,quelle on ne pense pas au temps, la pensée de dix ou douze
       le voir ceux qui ne pensent pas : l'Infini d'après l'espace, ni à l'É­      .cures est à peine d'une heure ou deux; mais le contraire arrive
       ternel d'après le temps; mais ne peuvent pas le voir ceux qui pen­           • c'est une affection de douleul' dans laquelle on fait attention au
       sent à l'Infini et à l'Éternel d'après l'espace et le temps; ainsi              mps; de là il est évident que le temps est seulement une app:l­
       peuvent le voir ceux qui pensent d'une manière plus élevée, c'est­              nce selon l'état de l'affection d'où provient la pensée; il en est
       à-dire, intérieurement dans le rationnel; mais ne peuvent pas le              .8 même de la distance de l'espace dans la pensée, soit que tu te
       voil' ceux qui pensent d'une manière plus basse, c'est-à-dire, ex­            'romènes, soit que tu voyages.
       térieurement. Ceux qui peuvent le voir pense'lt qu'il ne peut pas               50. puisque les Anges et les Esprits sont des affections qui
       y avoir un infini de l'espace, ni par conséquent un infini du temps            ppartiennent à l'amour, et des pensées provenant de ces affec­
        qui est l'éternel à quo, parce que l'infini est sans fin première ni        ,tons, ils ne sont par cela même ni dans l'espace ni dans le
        dernière, ou sans termes; ils pensent aussi qu'il ne peut pas non              mps, mais ils sont dans l'apparence de l'espace et du temps;
        plus y avoir un Infini par soi, parce que par soi suppose un terme            ·apparence de l'espace et du temps est pour eux selon les états
        et un commencement, o~ un antérieur à quo; que par conséquent                     atlections et des pensées provenant de ces affections; c'est
        ilest frivole de dire l'Infini et l'Éternel par soi, parce que ce se-          ourquoi, quand quelqu'un d'eux pense d'après l'affectiou à un
38                      LA. SA.GESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        39
 autre, avec intention de le voir, ou de s'entretenir avec lui, aussi.     nel, et qu'alors l'Infini et l'Éternel est la même chose que le Di­
 tôt l'autre est présent. De là vient qu'il y a présents chez chaque       vin: ainsi pensent les anges et les esprits: d'après la pensée avec
 homme des esprits qui sont avec lui dans une affection semblable,         abstraction du temps et de l'espace, on comprend la Divine Toute­
 de mauvais esprits avec celui qui est dans l'affection d'un mal sem­      Présence et la Divine Toute-Puissance, et aussi le Divin de toute;
 blable, et de bons esprits avec celui qui est dans l'affection d'un       éternité, et nullement d'après la pensée à laquelle est attachéef
 bien semblable; et ils sont tellement présents, que l'homme est           l'idée pl'Ovenant de l'espace et du temps. Il est donc évident qu'on'
 au milieu d'eux comme quelqu'un aIl milieu d'une société: l'es­           peut penser à Dieu do toute éternité, mais jamais à la nature de'
 pace et le temps ne font rien pour la présence; et cela, parce que        toute éternité; que par conséquent on peut penser à la Création
 l'affection et la pensée qui en provient ne sont ni dans l'espace ni      de l'Univers par Dieu, et nullement à la Création par la nature,
 dans le temps, et que les esprits et les anges sont des affections et     car les propros de la nature sont l'espace et le temps, tandis que
 des pensées provenant de ces affections. Que cela soit ainsi, c'est       le Divin ost sans espace et sans temps. Que le Divin soit sans es­
 ce qu'il m'a été donné de savoir par une vive expérience de plu­          pace et sans temps, on le voit dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET
 sieurs années; et aussi, en ce que j'ai conversé avec plusieurs           DE LA DIVINE SAGESSE, N°S 7 à 10; 69 à 72 ; 73 à 76 ; et ailleurs.
 après leur mort. tant avec ceux qui appartenaient à l'Europe et à            52. II. L'infini et l'Éternel en soi ne peut que regarder l'in­
 sos divers royaumes, qu'avec ceux qui appartenaient à l'Asie et à         flni et l'éternel d'apïès soi dans les finis. Par l'Infini et l'Éternel
 l'Afl'ique et à leurs divers royaumes, .et ils étaient tous près de       en soi il est entendu le Divin Même, comme il vient d'être montré
 moi; si donc il y avait eu pour eux espace et temps, il y aurait eu       dans l'Article précédent; par les finis il est entendu toutes les
 voyage et temps pour ce voyage. Bien plus, tout homme sait cela           choses créées par le Divin, et principalement les hommes, les es­
 d'après un insite en lui ou dans son mental; c'est ce dont j'ai eu        prits et les anges; et regarder l'infini et l'éternel d'après soi dans
 la preuve, en ce que personne n'a pensé à aucune distance d'es.           les finis, c'est Se regarder soi-même dans eux, commo l'homme
 pace, quand j'ai raconté que j'avais conversé avec tel ou tel, qui        regarde son image dans un miroir: que cela soit ainsi, c'est ce
 était mort en Asie, en Afrique ou en Europ~; par exemple, avec            qui a été montré en plusieurs endroits dans le Traité DU DIVIN
 Calvin, Luther, Mélanchton, ou avec quelque Roi, quelque Gou­             AMOUR ET DE LA DIVINE S.-.OESSE, principalement lorsqu'il a été
 verneur, quelque Prêtre d'une région lointaine; et même il n'est          démontré, que dans l'univers créé il r a l'image de l'homme, et
 tombé dans la pensée de personne, de dire: (( Comment a-t-il pu           qu'il y a l'image de l'infini et de l'éternel, No' 317, 318, ainsi l'i­
 converser avec ceux qui ont vécu dans ces lieux? et comment eux           mage do Dieu Créateur, c'est-à-dire, du Seigneur de toute cter·
 ont· ils pu venir vers lui et être presents, quand cependant il y avait   uilé. Toutefùis, il faut qu'on sache que le Divin en soi est dans le
 entre eux des terres et des mers? " Par là aussi il est devenu évi­        Seigneur, mais que le Divin d'après soi est le Divin procédant du
 dent pour moi, que nul ne pense d'après l'espace et le temps,              Seigneur dans les créés.
 quand il pense à ceux qui sont dans le Monde spirituel. Que ce­               53. :Mais pOUl' que ceci soit plus pleinement compris, il faut l'il·
pendant il y ait pour ceux-là apparence d'espace et de temps, on            lustrer: Le Divin ne peut regarder autre chose que le Divin, et ne
le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, No' 162 'i 169; 191           pout le regarder ailleurs que dans les créés par soi; qu'il en soit
à 199.                                                                      ainsi, cela est évident en cc que personne ne peut regarder un
   51. Maintenant, d'après ces explications, on peut voir qu'il faut        autre que d'après le sien en soi; celui qui aime un autre le re­
penser à l'Infini et à l'Éternel, par conséquent au Seignellr, sans         garde d'après son amour on soi, celui qui est sage regarde un au­
l'espace et sans le temps, et qu'on peut y penser; que c'est même           tre d'après sa sagesse en soi; il peut, il est vrai, voir que l'autre
ainsi que pensent ceux qui pensent intérieurement dans le ration.            ou l'aime ou ne l'aime pas, qu'il est sage Ou qu'il n'est pas sage,
40                     J,A SAGESSE ANGÉLIQUE
                                                                                                 SUR LA. DIVINE PROVrDENCE                        n
                                                                            ~     fi·nien soi, mais le fini comme en soi, d'après l'Infini par soi
mais il voit cela d'après son amour et sa sagesse en soi, c'est pour­
quoi il se conjoint à lui autant que l'autre l'aime comme lui·même          dans le fini. Mais dans la suite il en sera dit davantage sur ce sujet.
l'aime, ou autant que l'autre est sage comme lui, car ainsi ils font             55. III. La Divine Providence dans tout ce qu'elle fait re­
un. Il en est de même du Divin en soi, car le Divin en soi ne peut          garde l'infini et l'éternel d'après soi, surtout en sàuvant le
pas Se regarder d'après un autre, par exemple, d'après un homme,            .Genre Humain. L'Infini et l'Eternlû en sol est le Divin même ou
un esprit et un aJ::lge, puisqu'en eux il n'y a rien du Divin en soi         le Seigneur en Soi; l'Infini et l'Éternel d'après soi estIe Divin pro­
                                                                            ~édant ou le Seigneur dans d'autres, créés par Lui, ainsi dans les
à quo (de qui tout procède) ; et regarder le Divin d'après un autre
en qui il n'y a rien du Divin, ce serait regarder le Divin d'après          pommes et dans les anges, et ce Divin est le même que la Divine
rien de Divin, ce qui n'est pas possible: c'est de là que le Sei­            Providence; car le SeigneUl' par le Divin d'après soi pourvoit àce
gneur a été conjoint à l'homme, à l'esprit et à l'ange, de telle sorte          .ue toutes choses soient contenues dans l'ordre, dans lequel et
que tout ce qui se réfère au Divin ne .ient pas d'eux, mais vient           :pour lequel elles ont été créées: et comme le Divin pl'ocMant et­
du Seigneur: en effet, l'on sait que tout bien et tout vrai, qui est         fectue cela, il s'ensuit que tout cela est la Divine Providence.
dans quelqu'un, vient non pas de lui mais du Seigneur, et que                     56. Que la Divine Provide nce, dans tout ce qu'elle fait, regarde
bien plus il n'y a même personne qui puis~e nommer le Seigneur,                 infini et l'éternel d'après soi, on peut le voir en ce que tout ce qui
Ou prononcer ses noms de Jésus et de Christ, si ce n'est d'après             a été créO s'avance du Premier, qui est Infini et Eternel, vers les
le Seigneur. Il suit donc de là, que l'Infini et l'E:ernel, qui est le        derniers, et des derniers vers le Premier à quo (dont tout procède),
 même que le Divin, regarde toutes choses d'une manière infinie              ·ainsi qu'il a été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA
dans les finis, et qu'il se conjoint à eux selon le degré de récep­           PIVINE SAGESSL';, dans la Partie où il s'agit de la Création de l'Uni·
tion de la sagesse et de l'amour chez eux. En un mot, le Seigneur             l'ers; et comme dans toute progression il y a intimement le Premier
ne peut avoir ùe demeure et ha biter chez l'homme et chez l'ange             4 quo, il s'ensuit que le Divin Procédant ou la Divine Providence
que dans ce qui est à Lui, et non dans leur propre, car leur propre           dans tout ce qu'elle fait regarde quelque image de l'infini et de
est le mal, et lors même qu'il serait le bien, c'est toujours un fini,        l'éternel; elle regarde cela dans toutes ch'oses; mais dans quel­
qui en soi et d'après soi n'est pas susceptible de contenir l'Infini.         'ques-unes d'une manière évidemment perceptible,' et dans d'au·
D'après ces explications il est évident qu'il n'est jal'nais possible que     tres non; elle présente cette image d'une manière évidemment
le fini regarde l'Infini, mais qu'il est possible que l'Infini regarde        perceptible dans la variété de to utes choses, et dans la fructifi·
 l'infini d'après soi dans les finis.                                         cation et la multiplication de toutes choses. L'image de l'infini
    54. Il semble que l'Infini ne puisse pas être conjoint au fini,            et de l'éte1'nel dans la variété de toutes choses est manifeste en
 parce qu'il n'y a pas de rapport eotre l'infini et le fini, et parce         CO qu'il n'y a pas une chose qui soit la même qu'une autre, et
que le fini n'est pas susceptible de contenir l'infini; mais néan­            ,qu'il ne peut pas non plus y en avoir durant l'éternité: cela est
moins il y a conjonction, iant parce que l'Infini a créé de soi·même          .bien visible par les faces des hommes depuis la première création,
toutes choses, s('lon ce qui a été démontré dans le Traité DU DI­             par conséquent aussi par leurs mentaIs (animi) dont les faces
YIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°' 281 à 284, que parce                    BOnt les 1ypes, et encore par les affections, les perceptions et les
que l'Infini dans les finis ne peut regardel' autre chose que l'infini            ansées, car ce sont elles qui composent ces mentaIs. De là vient
 d'après soi, et que cet infini peut apparaître chez les finis comme           ,g,de dans le ciel entier il n'y a t'as deux anges ou deux esprits qui
 étant dans eux; de cette manière il y a un rapport entre le fini             !Soient les mêmes, et qu'il ne peut pas non. plus y en avoir durant
et l'infini, non par le fini, mais par l'Infini dans le fini; et aussi           'éternité: il en est de même de tout objet de la vue dans l'un el
 ~e cette manière le fini est susceptible de contenir l'infini, non pas         l'autre Monde, tant le naturel que le spirituel: d'après cela, on peut
42                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DlVlNE PROViDENCE                     4:l
      voir que la Variété est infinie et eternelle. L'image de l'infini et        58. Si la Divine Providence regarde l'infini et l'éternel d'après
      de l'éternel dans la fructification et dans la multiplication de         soi, surtout en sauvant le Genre humain, c'est parce que la fin de
      toutes choses, est évidente par la faculté clonnée aux semences          la Divine Providence est le Ciel provenant du genre humain,
      dans le Règne végétal, et à la proliflcation dans le Règne animal,       ainsi qu'il a été montré ci-dessus, Nos 37 il 45; et comme c'est là
      surtout chez les poissons, en ce que s'il y avait fructification et      la fin, il s'ensuit que c'est la rëformation et la régénération de
      multiplication selon la faculté, les espaces du globe entier et          l'homme, ainsi sa salvation, que la Divine Providence regarde
      même de l'univers seraient remplis en un siêcle; ce qui montre           surtout, car le Ciel se compose de ceux qui sont sauvés ou qui ont
      clairement que dans cette faculté est caché un effort de 'se pro­        ~té régénérés. Puisque régénérer l'homme, c'est unir chez lui le
      pager à l'infini: et comme les fructifications et les multiplications    bien et le vrai, ou l'amour et la sagesse, de même qu'ils ont été
III   n'ont pas manqué depuis le commencement de la création, et ne            unis dans le Divin qui procède du Seigneur, voilà pourquoi la Di­
      manqueront pas durant l'éternité, il s'ensuit que dans cette fa­         vine Providence regarde cela surtout en sauvant le genre humain;
1
      culté est aussi un effort de se propager durant l'éternité.              l'image de l'infini et de l'éternel n'est pas chez l'homme ailleurs
         57. Il en est de même dans les hommes quant à leurs affec­            que dans le mariagtl du bien et du vrai. Que le Divin procédant
      tions qui appartiennent à l'amour, et à leurs perceptions qui ap­        tasse cela dans le genre humain, c'est ce qui est notoire d'après
      partiennent à la sagesse; la variété des unes et des autres est in­      ceux qui, remplis du Divin procédant, qu'on nomme Esprit Saint,
      finie et éternelle; pareillement leurs fructifications et leurs mul­      ont prophétisé, et dont il est parlé dans la Parole; et d'après ceux
      tiplications, qui sont spirituelles: aucun homme ne jouit d'une           qui illustrés voient les Divins vrais dans la lumière du ciel; prin­
      affection et d'une perception tellement semblables à une allection        cipalement dans les anges, qui perçoivent par le sens la présence,
      et à une perception d'un autre, qu'elles soient les mêmes, et cela        l'influx et la conjonction; mais ceux-ci remarquent même, que
      ne peut pas avoir lieu durant l'éternité: et de même les affections       la conjonction n'est pas autre que celle qui peut être nommée
      peu"ent être fructifiées et les perceptions être multipliées sans fin;    adjonction.
      que les sciences ne puissent jamais être épuisées, on le sait. Cette         59. On ne sait pas encore que 1'J. Divine Providence, dans toute
      tacullé de fructification et de multiplication sans fin, ou à l'infini    progression chez l'homme, regarde son état éternel; en effet, elle
      et éternellement, est dans les naturels chez les hommes, dans les         ne peut pas regarder autre chose, par~e que le Divin est Infini et
      spirituels chez les anges spirituels, et dans les célestes chez les       Éternel, et que l'Infini et l'Éternel, ou le Divin, n'est point dans
      anges célestes. 'l'elles son t non-seulement les affections, les per­     le temps, et qu'ainsi toutes les choses futures Lui sont présentes;
      ceptions et les sciences dans le commun, mais aussi chacune, et           el comme le Diviu est tel, il s'ensuit que dans toutes et dans cha­
      mème la moindre chose qui en dépend, dans le particulier. Elles           cune des choses qu'il tait il y a l'éternel. Mais ceux qui pensent
      sont telles, parce qu'elles tiennent leur existence de l'Infini et de     d'après le temps et l'espace perçoivent difficilement cela, non­
      l'Éternel en soi par l'infini et l'éternel d'après soi. Mais comme le     seulement parce qu'ils aiment les temporels, mais aussi parce
      fini n'a rien du Divin en soi, c'est pour cela qu'il n'y a rien de ce     qu'ils pensent d'après le présent dans le monde, et non d'après le
      Divin, pas même la plus petite chose, dans l'homme ou dans l'ange         présent dans le ciel; le préHent dans le ciel est pour eux aussi ab­
      comme lui appartenant, car l'homme et l'ange sont finis, et sont          sent que le bout de la terre: ceux, au contraire, qui sont dans le
      seulement des réceptacles, qui en eux-mêmes sont morts; ce qui            Divin, par cela qu'ils pensent d'après le Seigneur, pensent aussi
      est vivant en eux vient du Divin procédant qui leur est conjoint           d'après l'éternel, quand ils pensent d'après le présent, se disant
      par contiguité, et qui leur apparaît comme étant à eux. Qu'il en           en eux-mêmes: « Ce qui n'est pas éternel, qu'est-ce que c'est ~ le
      soit ainsi, on le verra dans la suite.                                     temporel n'est-il pas respectivement comme rien? .et même ne
                                                                                                                                       .              '
44                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      45
 devient-il pas rien lorsqu'il est fini? il en est autrement de l'éter­   et une affection bonne, s'il a eu l'amour du bien; et chacun a l'af·
nel, cela seul Est, parce que son être n'est pas fini, » penser ainsi,    fection bonne en proportion qu'il a. fui les œaux comme péchés, ou
 c'est penser en même temps d'après l'éternel lorsqu'on pense             l'affeclion mauvaise en proportion qu'il n'~ pas fui ainsi les maux.
d'après le présent; et quand l'homme pense ainsi et vit en même           Maintenant, puisque tous les esprits et tous les anges sont des af­
temps ainsi, le Divin procédant chez lui, ou la Divine Providence,        fections, il est évident que le Ciel angélique tout entier n'est que
 dans toute progression, regarde l'état de sa vie éternelle dans le       l'amour de toutes les affections du bien, et par suHe la sagesse de
 Ciel, et le conduit vers cet état. Que le Divin dans tout homme,         toutes les perceptions du vrai; et puisque tout bien et tout vrai
soit méchant, soit bou, regarde l'éternel, on le verra dans la suHe.      vient du Seigneur, et que le Seigneur est l'Amour Même et la Sa­
   60. IV. L'Image de l'Infini et de l'Êtemel existe dans le Ciel         gesse Même, il s'ensuit que le Ciel angélique est l'image du Sei­
angélique. Parmi les choses nécessaires à connaître il y a aussi le       gneur ; et comme le Divin Amour et la Divine Sagesse dans sa
Ciel angélique, car quiconque a de la religion pense au Ciel et veut      Forme est Homme, il s'ensuit aussi que le Ciel angélique ne peut
y venir; mais le Ciel n'est donné qu'à coux qui en savent le chemin       être que dans la forme humaine: mais il en sera dit davantage sûr
et qui le suivent; on peut même savoir quelque peu ce chemin,             ce sujet dans l'Article suivant.
quand on connaît quels sont ceux qui constituent le Ciel, et que              62. Si le Ciel angélique est l'image de l'Infini et de l'Éternel,
personne ne devient ange, ou ne vient dans le Ciel, à moins que           c'est parce qu'il est l'image du Seigneur, et que le Seigneur est In·
du monde il ne porte avec lui l'angélique; et d:lns l'angélique il y      fini et Éternei. L'image de l'Infini et de l'Éternel du Seigneur se
a la connaissance du chemin d'après l'action d'y marcher, et l'ac­        manifeste en cela, qu'il y a des myriades de myriades d'anges dont
tion d'y marcher par la connaissance du chemin. Dans le Monde             le Ciel est composé; qu'ils constituent autant de s 'ciétés qu'il ya
spirituel il y a aûssi en actualité des chemins, qui conduisent à         d'affections communes de l'Amour céleste; que dans chaque so­
chaque société du ciel, et à chaq ue société de l'enfer; et chacun         ciété, chaque ang~ est distirctement son affection; que de tant
voit comme de soi·même son chemin; s'HIe voit, c'est parce que            d'affections dans le commun et dans le particulier résulte la FOl'me
là il Y a des chemins pour chaque amour, et que l'amour ouvre le          du Ciel, qui est comme un devant le Seigneur, non autrement que
chemin, et conduit chacun ver.:; ses consociés; personne ne voit           comme l'homme est un; et qUE) cette Forme est éternellement pero
d'autres chemins que celui de son amour: de là il.est évident que         fectionnée selon la pluralité, car plus il y en a qui entrent dans la
les anges ne sont que des amours célestes, car autrement ils n'au­          'orme de l'Amour Divin, qui est la Forme des formes, plus l'union
raient pas vu les chemins conduisant au Ciel. Mais cela peut de­          devient parfaite. Par ces explications il est évident que l'image
venir plus évident par une description du Ciel.                            de l'Infini et de l'Éternel existe dans le Ciel angélique.
   61. L'esprit de tout homme est affection et par suite pensée,              63. D'après la connaissance du Ciel, donnée par celte courte
et comme toute affection appartient à l'amour, et toute pensée à           description, il est évident que l'affection qui appartient à l'amour
l'entendement, tout esprit est son amour et par suite son enten­           du bien fait le ciel chez l'homme: mais qui est·ce qui sait cela
dement; c'est ce qui fait que, quand l'homme pense seulement               aujourd'hui; et même qui est-ce qui qui sait ce que c'est que l'affec­
d'après son esprit, ce qui arrive quand, à la maison, il médite en         tion de l'amour du bien, et que les affections de l'amour du bien
lui-même, il pense d'après l'affection qui appartient à son amour;         IOnt innombrables, et même infinies? car, ainsi qu'il a été dit,
de là on peut voir que quand l'homme devient esprit, ce qui ar­            chaque ange est distinctement son affection, et la Forme du Ciel
rive après la mort, il est l'affection de son amour, et non une autre      est la forme de toutes les affections du Divin Amour, qui sont dans
pensée que celle qui appartient à son affection; il est une affec­         le Ciel. Unir toutes les affections dans cette lorme, nul autre ne le
tion mauvaise, c'est-à-dire, une cupiùité, s'il a eu l'amour du mal,        peut que Celui qui est l'Amour Même et la Sagesse Même, et en
46                      LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        47
       même temps Infini et Éternel; car l'infini et l'éternel sont dans le       ment quel est le Ciel. Or, puisque le Seignenr est l'Homme Même,
       tout de la forme, l'infini dans la conjonction, et l'éternel dans la       et que le Ciel est son image, c'est pour cela qn'il est dit qu'être
       perpé~uité ; si l'infini et l'éternel lui étaient ôtés, à l'instant même   dans le Ciel, c'est être dans le Seigneur; que le Seigneur soit
       elle se dissiperait: quel autre peut unir les affections dana la           l'Homme Même, 011 le voit dans le Traité DU DlVIN AMOUR ET DE
       forme, et mème quel autre peut unir le un de cette forme? car              :LA DlVINE SAGESSE, N°' 11 à 13 ; 285 à 289.
       son 'Un ne peut être uni que d'après l'idée universelle de tous, et            66. D'après ces explications, on peut en quelque sorte voir cet
       l'universel de tous que d'après l'idée singulière de chacun: il y a        arcane, qui peut être appelé angélique; il. savoir, que chaque affec·
       des myriades de myriades d'anges qui composent cette forme, et             ,tion du bien et en mème temps du vrai est homme dans sa forme;
       il y en a des myriades qui entrent en elle chaque année, ct qui y          car tout ce qui procède du Seigneur tient de son Divin Amour
       entreront durant l'éternité; tous les enfants y entrent, ct autant         -d'être affeetion du biE'l1, ct de sa Divine Sagesse d'être affection
       d'adultes qu'il ya d'affections de l'amour du bien. Par ces expli­          du vrai. L'affection du vrai, qui procède du Seigneur, se présente

i~
       cations on peut voir de nouveau l'image de l'Infini ct de l'Éternel         comme perception ct par suite comme pensée du vrai dans l'ange
       dans le Ciel angélique.                                                     et dans l'homme, et cela, parce qu'on fait attention à la percep"
          6~. V. Regarder l'Infini et l' fi: ternel en (ormant le Ciel an­          tion ct à la pensée, et peu à l'affection d'où elles proviennent, et
       gélique, pour qu'il soit devant le Seigneu1' comme Un seul                  ee.Pendant elles procèdent du Seigneur avec l'affection du vrai
III    Romme, qui est l'Image du Seigneur, est l'intime de la .Divine               comme un.
       Providence. Que le Ciel entier soit comme un seul Homme devant                  67. Mainttmant, puisque l'homme par création est le ciel dans
       le Seigneur, ct pareillement toute Société du ciel, et qu'il résulte        la forme la plus petite, et par suite l'image du Seigneur; et puis­
       de là que chaque ange est homme dans une forme parfaite, ct                 que le Ciel conl>iste en autant d'affections qu'il y a d'anges, et que
       qu'il en soit ainsi parce que Dieu Créateur, qui est le Seigneur de         chaque affection dans sa forme est homme, il s'ensuit que le con­
       toute éternité, est Homme, on le voit dans le Traité DU CIEL ET            tinuel de la Divine Providence est que l'homme devienne ciel dans
       DE L'ENFER, N°' 59 il. 86; et que ce soit de là qu'il y a correspon­        la forme et par suite image du Seigneur, et que, comme cela se
       dance de toutes les choses du Ciel avec toutes celles de l'homme,           fait par l'affec tian du bien et du vrai, ii devienne cette affection:
       N°S 87 il. 102. Que le Ciel entier soit comme un seul Homme, je ne          c'est donc là le continuel de la Divine Providence; mais son in­
       l'ai pas vu moi·même, parce que le Ciel entier ne peut être vu que            ime est qu'il soit à telle ou telle place dans le Ciel, ou à telle ou
       par le Seigneur seul, mais qu'une Société entière du ciel, grande          'telle place dans l'Homme Divin céleste, car ainsi il est dans le Sei­
      ou petite, ait apparu comme un seul homme, c'est ce que j'ai                    neur. Mais ceci a lieu pour ceux que le Seigneur peut conduire
      souvent vu, et alors il m'a été dit que la Société la plus grande,           -au Ciel; et comme le Seigneur prévoit cela, il pourvoit aussi con..
      qui est le Ciel dans tout le complexe, apparaît pareillement, mais           tinuellement à ce que l'homme devienne tel; car ainsi quiconque
      devant le Seigneur; et que c'est pour cela que clJaque ange est              8e laisse conduire vers le Ciel est préparé pour sa place dans le
      homme en toute forme.                                                        Ciel.
          65. Puisque le Ciel entier en prés;ence du Seigneur ost comme                68. Le Ciel, comme il vient d'être dit, est distingué en autant
      un seul Homme, c'est pour cela que le Ciel a été distingué en autant         de sociétés qu'il y a d'organes, de viscères et de membres dans
      de Sociétés communes qu'il y a d'organes, de viscères et de mem.             l'homme, et une partie no peut pas y être dans une autre place
      bres chez l'homme; et chaque Société commune, en autant de sa.               que dans la sienne: puis donc que les anges sont de telles parties
      ciétés moins communes ou particulières, qu'il y a de grandes par­             dans l'Homme Divin céleste, et qu'il n'y a que ceux qui ont été
      fies. dans chaque viscère ou organe: d'après cela, on voit claire-            hommes dans le monde qui deviennent anges, il s'ensuit- que
48                      LA SAGESSE ANGÊLIQUE                                                 SUR LA DIVINE    PROVIDE~CE                       49

l'homme qui se laisse conduire vers le Ciel est continuellement         ét6 fermé par la religion; et, par suite, dans ces choses il est devenu
préparé par le Seigneur pour sa place, ce qui se tait par l'affection   .Ii obtus et si résistant, que l'homme n'a pas pu parce qu'il n'a pas
du bien et du vrai qui y correspond : pour cette place est aussi         voulu, ou n'a pas voulu parce qu'il n'a pas pu, à l'égard de la Di­
inscrit chaque homme-ange après sa sortie du monde. C'est là             vine Providence, comprendre autre chose, sinon qu'elle existe, ni
l'intime de la DiYine Providence il. l'égard du Ciel.                    examiner par le raisonnement si elle existe ou si elle n'existe pas,
   69. Mais l'homme qui ne se laisse ni conduire vers le ciel ni         si elle est seulement universelle ou si aussi elle est particulière;
inscrire pour le ciel, est préparé pour sa place dans l'enfer : car      l'entendement fermé par la religion n'a pas pu aller plus loin dans
 par lui·même l'homme tend continuellement vers l'enfer le plus          les choses Divines. Mais comme il a été reconnu dans l'Eglise que
profonJ, mais il en est continuellement détourné par le Seigneur:        l'homme ne peut pas p:J.r lui-même faire le bien qui en soi est le
et celui qui ne peut pas être détourné est préparé pour une place        bien, ni par lui-même penser le vrai qui en soi est le vrai, et comme
dans l'enfer, pour laquelle il est aussi insCrit aussitôt après sa       cela est un avec la Divine Providence, la croyance à l'un de ces
 sortie du monde; et celle place y est opposée à une place dans le       points dépend pal' conséquent de la croyance à l'autre; afin donc
 ciel, car l'Enter est en opposition contre le Ciel j c'est pourquoi,    que l'un :r:e soit pas affirmé et l'autre nié, et qu'ainsi l'un et l'au­
 de même que l'homme-ange selon l'Slffection du bien et du vrai a        tre ne tombe, il faut absolument qu'il soit révélé ce que c'est que
 sa place asslgnée dans le ciel, de même l'homme·diable selon l'af­       la Divine Providence: mais cela ne peut pas être révélé, si les lois
 feclion du mal et du fa:Ix a sa place assignée dans l'enter: en ef·      pal' lesquelles le Seigneur pourvoit aux volontaires et aux intellec­
 fet, deux opposés mis en ordre dans une situation semblable en           tuels de l'homme et· les gouverne ne sont pas découvertes j carces
 opposition l'un à l'autre sont contenus dans l'enchaînement. C'est       lois font connaître quelle est la Divine Providence, et celui·là seul
     .
 là l'intime de la Divine Providence à l'égard de l'Enfer.                qui connaît quelle elle est, peut la reconnaître, car alors illa voit:
                                                                          voilà pourquoi les Lois de la Divine Providence, jusqu'à présent
Il Y a des Lois de la Divine Providence, lasquelles sont inconnues        cachées dans la sagesse chez les anges, sont maintenant révélées.
                           auœ hommes.
                                                                                           de la Divine Providence que l'homme agisse
  70. Qu'il yait une Divine Providence, on le sait; mais quelle                             d'apres le lib'I'e selon la 1'Ctison.
est cette Divine Providence, on ne le sait pas. Si l'on ne sait pas
quelle est la Divine Providence, c'est parce que ses Lois sont se­          71. Qu'il y ait pour l'homme le libre de penser et de vouloir
crètes, et ont été jusqu'à présent cachées dans la sagesse chez les      comme il lui plaît, mais non le libre de dire tout ce qu'il pense,
anges, mais maintenant elles vont être révélées, afin qu'on attri­       ,ni le libre de faire tout ce qu'il veut, cela est connu: c'est pour­
bue a~ Seigneur ce qui lui appartient, et qu'on n'attribue à aucun       quoi le Libre, qui est ici entendu, est le libre spirituel, et non le
homme ce qui ne lui appartient pas: en effet, dans le monde, la          libre naturel, sinon quand ils font un; car penser et vouloir est
plupart attribuent tout à eux-mêmes et à. leur prudence, et ce           apirituel, mais dire et faire est Mturel : cela est même distingué
qu'ils ne pe1lvent pas attribuer ainsi, ils le nomment hasard et          manifestement chez l'homme j car l'homme peut penser ce qu'il
contingent, ne sachant pas que la prudence humaine n'est rlen,           ·l1e dit pas, et vouloir ce qu'il ne fait pas; de là il est évident que
et que le hasard et le contingent sont de vains mots. Il est dit que      le spirituel et le naturel chez l'homme ont été séparés, c'est pour­
les lois dela Divine Providence sont secrètes, et ont été jusqu'à.        quoi l'homme ne peut passer de l'un dans l'autre que par une dé­
présent cachées dans la sagesse chez les anges; la cause, c'est que       Wrmination ; cettè détermination peut être comparée à une porte
dans le Monde Chrétien l'entendement dans les choses Divines a            qui auparavant doit être fermée et doit être ouverte; mais celte
                                                                                                                                           i
50                     LA SAGESSE AlGÉLIQUE                                                     sun LA DIV1NE PROVIDENCE                       51
porte se tient comme ouverte chez ceUle qui d'apres la raison               la Liberté " et ces deux facultés sont pa1' le Seignew chez
pensent et veulent selon les lois civiles du royaume et selon les           l'homme, Que l'homme ait la facuIté de comprendl'e, qui est la
lois morales de la société, car ceux-ci disent ce qu'ils pensent, et         Rationalité, et la facuIté de penser, de vouloir, de dire et de faire
fon t de même qu'ils veulent; au contraire, cette porle se tient             ce qu'il comprend, qui est la Liberté; et que ces deux facultés
comme fermée chez ceux qui pensent et veulent ce qui est contre              soient par le Seigneur chez l'homme, cela 11 été montré dans le
ces lois: celui qui fait attention à ses volontés, et par saite à ses        Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIViNE SAGESSE, Nes 264 à 270,
actions, remarquera qu'une telle détermination survient, et sou­             425; et aussi ci-dessus, N°s 43, 44. Mais comme il peut s'élever
vent plusieurs fois, ùans une seule con versation, et dans uneseule          plusieurs doutes sur ces deux facultés, quand on porte ses pen­
action. Ceci est mis en préliminaire, atin qu'on sache que par agir          sées sur elles, je veux, dès ce commencement, dire seulement
d'après le libre selon la raison, il est entendu penser et vouloir           quelques mots sur le Libre d'agir selon la raison chez l'homme.
librement, et par suite dire et faire librement ce qui est selon la         Mais d'abord il faut qu'on sache que tout Libre appartient à l'a.
raison.                                                                     mour, au point que l'amour et le libre sont un ; et comme l'amour
   72. Mais comme peu d'hommes savent que cetle Loi peut être               est la vie de l'homme, le Libre aussi appartient à la vie de l'homo
uee Loi de la Divine Providence, surlout parce qu'ainsi l'homme             me; en effet, tout plaisir que l'homme a vient de son amour; il
a aussi le libre de penser le mal et le faux, et que cependant la           n'existe aucun plaisir d'autre part, et agir d'après le plaisir de l'a­
Divine Providence conduit continuellement l'homme ft penser et              mour, c'est agir d'après le libre, car le plaisir conduit l'homme
 à vouloir le bien et le vl'ai, il faut par conséquent, pour que cela       comme un fteuve conduit ce qui est porté sur ses eaux selon son
 soit perçu, l'expliquer distinctement; ce sera dans cet ordre:             cours. Maintenant, comme il y a plusieurs amours, les uns co il­
1. L'homme a la Raison etleLibre, ou la Rationalité et laLiberté;           cordants, les autres discordants, il s'ensuit qu'il ya pareillement
 et ces deux facultés sont par le Seigneur chez l'homme. II. Tout           plusieurs Libres; mais en général il y a trois Libres: le Naturel,
 ce que l'homme fait d'après le libre, soit que cela soit conforme ou       le Hationnel, et le Spirituel. LE LIBRE NATUREL est chez chaque
non conforme à la raison, pourvu que cs soit selon sa raison, lui           homme par héritage; par lui l'homme n'aime que lui-même et le
apparaît comme étant à lui. IlL Tout ce que l'homme fait d'après            monde; la première v ie de l'homme n'est pas autre chose; et
le libre selon sa pensée lui est appl'oprié comme é1ant il. lui, et        comme tous l('s maux. existent par ces cleux genres d'amour, et
reste. IV. Par ces deux fac'lItés l'homme est réformé et régénéré          que par suite les maux deviennent même des choses de l'amour,
par le Seigneur, et sans elles il ne peut être ni réformé ni régé­         il s'ensuit que penser et vouloir les maux, c'est le Libre naturél
néré. V. Par le moyen de ces dellx facultés l'homme peut être au­          de l'homme, et que, quand il les a confirmés chez lui par les rai~
tant réformé et régénéré, qu'il peut être amené par elles à recon­         sonnements, il agit d'après le libre selon sa raison: faire ainsi les
naître que tout bien et tou t vrai qu'il pense et fai t viennent du Sei·   maux, c'est agir d'apr~s la faculté qui est appelée Libel'té,et les
gneur, et non de lui·même. VI. La conjonction du Seigneur avec             confirmer, c'est agir d'après la facuIté qui est afoPelée Rationa.
l'homme, et la conjonction réciproque de l'homme avec le Sei­              lité. Par exemple, c'est d'après l'amour, dans lequel il naît, que
gneur, se font par ces deux facultés. VIL Le Seigneur, dans toute          l'homme veut commettre adultère, tl'Omper, blasphémer, se ven­
progression de sa Divine Providence, garde intaetAS et comme               gel'; et quand il confirme ces maux chez lui, et que par là il les
saintes ces deux facultés chez l'homme. VIII. C'est pour cela qu'il          'egarde comme licites, alors d'après le plaisir de leur amour il les
est de la Divine Providence que l'homme agisse d'après le libre               ense et les veut librement comme si c'était selon la raison, et en
selon la raison.                                                           tant que les lois civiles ne le retiennent pas, il les dit et les fait:
   73. 1. L'homme a la Raison et le Libre, ou la Rationalitê et            il est de la Divine Providence, qu'il soit permis à l'homme d'agir
52                  LA SAGESSE ANGÉLIQUE
                                                                                                SUR LA DIVINE PROVIDENCE                         53

 ainsi, parce qu'il y a chez lui le libre ou la Libel'lé. L'homme est       Th Libre rationnel et le purifie. Chacun peut venir dans ce Libre,
  dans ce libre par nature, parce qu'il y est par héritage; et dans ce      pourvu qu'il veuille penser qu'il y a une Vie éternelle, et que le
  libre sont ceux qui par des raisonnements l'ont confirmé chez eux         pl:;.isil.' et la béatitude de la vie dans le temps pour un temps n'est
 d'après le plaisir de l'amour de soi et du monde. LE LIIlRB RA,            que comme une ombre qui passe, relativement au plaisir et à la
  TIONNEL "lent de l'amour de la réputation pour l'honneur ou pour
                                                                            béatitude de la vie dans l'éternité pou l' l'éternité; et l'homme peut
  le lucre; le plaisÎl' de cet amour est de se présenter dans la forme      penser cela, s'il veut, parce qu'il a la Rationalité et la Liberté, et
  externe comme homme moral; et parce que l'homme aime cette                parce que le Seigneur, de qui procèdent ces deux facultés, lui
_réputation, il ne trompe pas, il ne commet pas adultère, il ne se          donne continuellement de le pouvoir,
  venge pas, il ne blasphème pas; et comme cette conduite résulte               7'-±. II. Tout ce que l'homme fait d'a.pl'ès le libre, soit que cela
  de sa raison, il agit aussi d'après le libr~ selon sa raison avec sin­    ,oit con(or.me vu non conforme à la 1'aison, pourvu que ce soit
  cérité, justice, chasteté, amitié; et même il peut d'après la raison      selon sa raison, lui apparaît comme étant à lui. Ce que c'est
  en bien parler: mais si son ra tionnel est seu lcment naturel, et non      que la Hationalité et ce que c'est que la Liberté, qui sont propres
  en même temps ~pirituel, ce Libre est seulement un libre externe           à l'homme, on ne p;:ut pas le savoir plus clairement que par la
  et non un libre interne, car néanmoins intérieurement il n'aime            comparaison des hommes avec les bêtes; car celles-ci n'ont au­
  pas ces biens, m&.is il ne les aime qu'extérieurement pour la ré­          cnne rationalité ou faculté de comprendre, ni aucune liberté ou
  putation, ainsi qu'il a été dit; c'est pourquoi les biens qu'il fait ne    faculté de vouloir librement, et par suite elles n'ont ni entende·
  sont pas en eux-mêmes des biens: il peut même di~e qu'ils doi·             ment ni volonlé ; mais au lieu de l'entendement elles ont une
o vent être faits pour le bien public, mais il ne dit pas cela d'après       science, et au lieu de la volonté une affection, l'une et l'autre na­
  l'amour du bien pubnc, il le dit d'après l'amour de son honneur            turelle : et comme elles n'ont pas ces deux facultés, elles n'ont
  ou de son lucre; son libre ne tire donc rien de l'amour du bien            pas non plus la pensée, mais au lieu de la pensée elles on tune
  public, ni sa raison non plus, parce qu'elle donne son assentiment         vue interne qui fait un avec leur vue externe par correspondance.
  à l'amour: c'est pourquoi ce Libre rationnel est intérieurement            Chaque affection a sa compagne comme épouse, l'affection Je l'a­
  un Libre naturel. Ce Libre aussi est laissé à chacun par la Divine         mour naturel ala science, l'affection de l'amour spirituel 1 intel­
  Providence. LE LIBRE SPIRITUEL vient de l'amour de la vie éter·            ligence, et l'affection de l'amour céleste la sagesse; car l'affection
· nelle; dans cet amour, et dans le plaisir de cet amour, ne vient           sans sa compagne comme épouse n'est pas quelque chose, pal'ce
  nul autre que celui qui pense que les maux sont des péchés, et             qu'elle est comme l'être sans l'exister, et comme la substance sans
· pou r cela même ne les veu t pas, et qui en même temps porte ses           la forme, desquels on ne peut se former aucune idée; de là vient
  regards vers le Seigneur: dès que l'homme fait cela, il est dans           que dans tO:lt ce qui a été créé il y a quelque chose qui peut se
  ce libre; car l'homme ne peut pas ne pas vouloir les maux parce            rapporter au mariage du bien et du vrai, comme il a déjà été mon­
  qu'ils sont des péchés, et pour cela même ne pas les faire, à moins        tré plusieurs tois ; dans les Bêtes il yale mariage de l'affection et
  que ce ne soit à'après le Libra intérieur ou supérieur, qui procède        de la science, l'affection y appartient au bien naturel, et lascience
· de son amour intérieur ou supérieur. Ce Libre n'apparaît pas dans          au vrai naturel. Maintenn.nt, comme l'affection et la science chez
  le commencement comme libre, quoique cependant il le soit; mais            elles font absolument un, et que leur affection ne peut être élevée
  plus tard il apparaît comme tel, et alors l'homme agit d'après le          au-dessus de leur science, ni leur science an-dessus de leur affec­
.libre même selon la raison même, en pensant, en voulant, en di·             tion, et que si elles sont élevées, elles le sont l'une et l'autre en
  sant et en faisant le bien et le vrai. Ce Libre s'accroît à mesure que     même temps, et comme elles n'ont aucnn mental spirittael, dans
,le libre naturèl décroît et devient le servile, et il se conjoint avec      lequel ou dans la lumière et la chaleur duquel elles puissent être
SUR LA DIVlNE PROVIDENCE                        55
M                      LA SA.GESSE ANGÉLIQUE
                                                                           berté en ce que d'après l'<JJt'ection il veut penser ainsi, car s'il
élevées, voilà pourquoi il n'y a en elles ni la faculté de compren­        p'avai.t pas la liberté de penser ainsi, il n'aurait pas la volonté, ni
dre ou la rationalité, ni la faculté de vouloir libremen t ou la li­       par conséquent la pensée. C'est pourquoi, ceux qui ne veulent
berté, mais il 'y a une pu re affection naturelle avec sa science;         comprendre qne ce qui appartient au monde et il la nature du
l'affection naturelle qu'ellel'; ont est l'affection de se nomrir, de se   monde, fit non ce que c'est que le bien et le vrai moral et spiL'i­
loger, de se propager, de fuir et de détester ce qui leur est nui~i·       tuel, ne peuvent pas être élevés de la science dans l'intelligence,
ble, avec toute science que cette affection rèquiert ; comme tel est       ni à plus forte raison dans la sagesse; Clr ils ont obstrué ces fa­
l'élat de leur vie, elles ne peuvent pas penser en elles-mêmes:            cultés, aussi ne sont-ils hommes qu'en ce que, d'après la Ratio­
Il Je veux, ou je ne veux pas cela, » ni « je sais, ou je ne sais pas
                                                                           nalité ct la Liberté insitées en eux, ils peuvent comprendre s'ils
cela,» ni à plus for le raison, « je comprends cela, et j'aime cela; l)    v.eulent, et aussi en ce qu'ils peuvent vouloir. C'est d'après ces
mais elles sont poussées d'après leur ·affection par la science sa ns      deux facultés que l'homme peut penser, et d'après la pensée pal'~
rationalité et sans liberté. Qu'elles soient ainsi poussées, cela vient    1er; dans tont le reste, les hommes ne sont point des hommes, ils
non du monde naturel, mais du monde spirituel, car il n'y a pas            sont des Mtes, et quelques-uns pal' l'abus de ces facultés sont
une seule chose dans le monde naturel qui soit sans connexion               pires que les bêtes.
 avec le monde spirituel; toute cause produisant un effet vient de           . 76. Chacun, d'après la rationalité non voilée, peut voir ou sai­
là; voir aussi sur ce sujet quelques détails, ci-dessous, N° 96.           sir que l'homme ne peut être dans aucune affection de savoir, ni
    75. Il en est autrement de l'homme; il a non·seulementl'af­            dans aucnne affection de comprendre, sans l'apparence que cela
fection del'amournatureL maisaussi l'affection de l'amour sp:ri­           est à lui; car tout plnisir et tout agrément, ainsi tout ce qui estde
tuel et l'affection de l'amour céleste; car le Mental humain est (le       la volonté, vient de l'affection qui appartient à l'amour; qui est·
 trois degrés, comme il a été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUlt         ce qui peut vouloir savoir et vouloir comprendre quelque chose,
 ET DE LA DIVINE SAGESSE, Troisième Partie: c'est pourquoi l'hom­
                                                                            s'il n'y trollve p3S quelqne agrément de l'affection ~ et qui e'lt-ce
 me peut être élevé de la science naturella dans l'intelligence spi­        qui peut avoil' cet agrément de l'affection, si ce dont il est affecté
 rituelle, et de là dans la sagesse céleste, et d'après ces deux-ci, ­     ne se présente pas comme étant il lui? s'il n'y avait rien à lui,
 l'intelligence et la sagesse, - porler ses regard s ver5 le Seigneur,      mais que le tout fùt il un autre, c'est·à-dire, si quelqu'un d'après
 et ainsi Lui être conjoint, cc qui fait qu'il vit étel'Uellement; mais     B~S affections infusait quelque chose dans le mental d'un autre
 cette élévation quant à l'affection n'aurait pas lieu, s'il n'avait        qui n'aurait aucune atIection lle savoir et de comprendre comme
 pas h faculté d'élever l'entendement d'après la rationalité, et de         do lui-même, est-ce que celui-ci recevrait? et même est-ce qu'il
 vouloir cela d'apré, la liberté. L'homme par ces deux facultés peut        pourrait recevoir? ne serait-il pas comme ce qui est appelé brute
 penser en dedans de lui S'H les choses que par les sens de 80n             et souche? De là on peut voir clairement que, quoiqu'il y ait
 corps il perçoit hor5 de lui, et il peut aussi penser d'nne maniére        influx de toutes les choses que l'homme perçoit et par suite
 supérieure sur les choses q n'il pense d'une manière inférieure;             ense et sait, et que selon la perception il veut et fait, néanmoins
 car chacun peut dire:« J'ai pensé ceLl et je pense cela;» puis,            il est de la Divine Providence du Seigneur que cela apparaisse
 « j'ai voulu cela et je veux. cela; » puis aussi, « je comprends qne
                                                                            comme étant il. l'homme; car, ainsi qu'il a été dit, l'hom me au·
 cela est ainsi, j'aime cela pa<'ce que c'est de telle manière;» et          :l'ement ne recevrait rien, ainsi ne pourrait être gratifié d'aucune
 ainsi du. resle ; de là il est évident que l'homme pense aussi au­           ntelligence ni d'aucune sagesse. On sait que t'Jut bien et tout vrai
 dessus de la pensée, et qu'il la. voit comme au-dessous de lui i'            ppartiennent non pas à l'homme, mais au Seigneur, et que ce­
 l'homme tient cela de la Rationalité et de la Liberté, de la ratio­        pendant ils apparaissent il. l'homme comme étant à lui; et comme
 nalité en ce qu'il peut penser d'une manière supérieure, de la li-
56	                     I.A. SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        57
        tout bien et tout vrai apparaissent ainsi, toutes les choses de l'É·          d'après la raison, parce que c'est pour son éternelle félicité, vou­
        glise et du Ciel, par conséquent toutes celles de l'amour et de la            loir fuir les maux. comme péchés, et le faire après avoir imploré
        sagesse, et aussi de la charité et de la. foi, apparaissent de même, et       la Divine puissance du Seigneur.
        cepp.ndant rien n'en appartient à l'homme; personne ne les peut                  78. HI. Tout ce qu~ l' homm'J fait d'après le libre selon sa
        recevoir du Seigneur, il. moins qu'il ne lui semble les percevoir             pensée lui est approprié comme élant ci lui, et reste. Ceh' ré ­
        comme de lui-même, D'après cela on peut voir la vérité de cette               sulte de ce que le propre de l'homme ct son libre font un ; le pro­
        proposition, que tout ce que l'homme fait d'après le libre, soit              pre de l'homme appartient à sa vie, et ce que l'homme fait d'après
        que cela soit conforme ou non conforme à la raison, pouvu que ce              la vie, il le fait d'après le libre; et aussi le propre de l'homme est
        soit selon sa raison, lui apparaît comme étant à lui.                         ce qui appartient à son amour, car l'amour est la vie de chacun,
           77. Qui est-ce qui, d'après sa facuIte, appelée rationalité, ne            et ce que l'homme fait d'après l'amour de sa vie, il le fait d'après
        peut comprendre que tel oa tel bien est utile au commun, et                   le libre. Que l'homme agisse d'apt'ès le libre selon la pensée, c'est
        que tel ou tel mal est nuisible au commun; par exemple, que la                parce que ce qui appartient à la vie ou à l'amour de quelqu'un est
        justice, la sincérité et la chasteté du mariage sont utiles au com ­           pensé aussi, et est confirmé p:1r la pensée; et que. quand cela a
        mun, et que l'injustice, la non sincérité et la scortation avec les            été confirmé, il le fait d'après le libre selon la pensée; car tout ce
        épouses des autres, sont nuisibles au commun; que paI' consé ­                 que l'homme fait, il le fait d'après la volonté par l'entendement;
!III	   quent ces maux en eux-mêmes sont cles préjudices, et que ces                   et le libre appartient à la volonté, et la pensée à l'entendement.
        biens en eux-mêmes sont des avantages? Qui donc ne peut faire                  L'homme peut même ngir d'après le libre contrelaraison:; et aussi,
        cela l'objet de sa raison, pourvu qu'il·veuiPe? il a la rationalité,          d'après le non-libre selon la raison; mais ces actions ne sont pas
        et il a la liberté; et autant il fuit ~es maux chez lui parce qu'ils          appropriées à l'homme, elles appartiennent seulement à sa bouche
        sont nuisibles au commun, autant sa rationalité et sa liberté se               et à son corps, et non à son esprit ou à son cœur; mais celles qui
        doveloppent, se manifestent, le dirigent et lui donnent de perce­             appartiennent il son esprit et à son cœur, lorsqu'elles deviennent
        voir et de pO'lvoir ;et autant il fait cela, autant il regardeces biens        aussi choses de la bouche et du corps, sont app:'opriées à l'hom­
        comme un ami ses amis. De·là ensuite, d'après sa faculté qui est               me: que cela soit ainsi, on peut l'illustrer par plusieurs exemples,
        appelée rationalité, l'homme peutconclure relativement aux biens               mais ce n'est pas ici le lieu. Par être applopriéà l'homme, il est en·
        qui sont utiles au commun dans le monde spirituel, et relative·                tendu entrer dans sa vie, et devenir chose de sa vie, par consé ­
        ment aux maux qui y sont nuisibles, si seulement au lieu des maux              quent devenir son propre. Q!le l'homme nél/lmoins n'ait aucune
        !l perçoit les péchés, et au lieu des biens les œuvres de la cha.              chose qui lui soit propre, mais qu'il lui apparaisse comme s'il en
        rilé; cela aussi, l'homme peut en faire l'objet de sa raison, POUfl'U          avait, on le verra dans la suite: ici, il est montré seulement, que
        qu'il veuille, puisqu'il a la rationalité et la liberté; et autant ilflli t    tout bien que l'homme fait d'apr~s le libre selon la raison lui est
        ces maux comme péchés, autant sa rationalité et sa liberté se dé.              approprié comme sien, parce qu'en pensant, voulant, disant et
        veloppent, se manifestent, le dirigent et lui donnent de percevoir             faisant, il lui apparaît comme sien; cependant le bien appartient
        et de pouvoir, et autant il fait cela, autant il regarde les biens de          non pas à l'homme, muis au Seigneur chez l'homme; voir ci-des ­
        la charité comme le prochain regarde le prochain d'aprês un                    sus, N° 76. Mais comment le mal est approprié à l'homme, on le
        amour de part et d'autre. Maintenant, puisque le Seigneur, à cause             verra dans un Article spécial.
        de la réception et de la conjonction, veut quetout ce que l'homme                 79. Il est dit que ce que l'homme fait d'après le libre selon sa
        fait librement selon la raison lui apparaisse com me étan t à lui, et          pensée, cela aussi reste; en effet, rien de ce que l'homme s'est ap­
        que cela est selon la raison même, il s'ensuit que l'homme peut,               proprié ne peut être déraciné, car cela est devenu chose de son
58                      LA SAGESSE ANGb;L1QUE                                                      SUR   LA DiVINE PROVIDENCE                        5.9

a,mour et en même temps de sa raison ,ou de sa volonté et en même            et combien est forte l'a;:parence dans laquelle le Seigneur veut
temps deson entendement, et -par suite chos') d·] Sl. vie: ceh, il est       que l'homme soit; et le Seigneur veut cela pour la salvation de
y'rai, peut être éloigné, mais néanmoin .. ne peutêtrerejeté; et quand       l'homme, car sans cette apparence personne ne peut être sauvé.
 cela est éloigné, cela est transpcHté comme du cenlreaux périphé­           Sur ce sujet, voir aussi ce qui a été montré ci-dessus, N°' 42 il 45.
 ries, et. y demeure: c'est CB qui est entendu par « cela reste.» Par            80. Rien de ce que l'homme pense seulement, ni même de ce
 exemple, si" un hom~nc dans sem enfance et clans son adolescence            qu'il pense vO'lloir ne lui est npproprié, à moins qu'en même te:r.ps
 s;est approprié quelque mal, en le faisant d'après le plaisir de son        11 ne veuille tellement la chose, qu'il la fasseaus'>i, lorsqu'il en a le
 amour; ainsi. s'il a trompé, blasphémé, s'est livré fi. la vengeance,       pouvoir; la raison de cela, c'est que, quand par suite l'homme la
 à la scortation; alors, parce qu'il a fait ces maux d'apl'ès le libre       fait, c'est d'après la volonté par l'entendement, on d'après l'affec·
'selon sa pensée, il se les est aussi apPl'Opriés ; mais si ensuite il       tion de la volonté pÇl.r la pensée de l'entendemen t qu'il la fai t: mais,
 fait pénitence, s'il les fuit fJt les regarde comme des péchés qu'il        tant que la chose appartient il la pensée seule, elle ne peut ètre
 faut avoir en aversion, et qu'ainsi il s'en abstienne d'après le libre      appropriée, parce que l'entendement ne se conjoint pas avec la vo­
 selon la raison, alors les biens auxquels ces maux sont opposés lui         lonté, ou parce quela pensée de l'entendement ne se conjoint pas
 sont appropriés; ces biens sont alors le centre, et éloignent les            avec l'affection de la volonté; mais c'est la volonté et son affection
 u).aux vers les périphéries, de plus en plus loin, selon qu'il s'en          qui se conjoignent avec l'entendement et sa pensée, comme il a été
 abstient ct qu'il les a en aversion; mais néanmoins ils ne peuvent           montré en plusieurs endroits dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE
 pas être rejetés desorte qu'on puisse dire qu'ils ont été extirpés;          LA DIVINE SAGESSE, Cinquième Partie. C'est là ce qui est entendu
 t'outefois cependant ils peuvent, lorsqu'ils ont été ainsi éloignés,         par ces paroles du Seigneu l': « Ce qui entre dans la bouche ne
                                                                               '61V1 pas impur l'homme, mazs ce qui du Cœttl' sort par la bou­
 paraître comme extirpés; cela a lieu pJrce que l'homme est de·
 tourné des maux par le Seigneur, et est tenu dans les biens: il en           che "end imptw l'homme. )) - Matth. XV. 11, 17,18, 19; - par
  arrire ainsi pour tout mal héréditaire, et pareillement pour tout                                                                  1;
                                                                              la bouche, dans le sens spirituel, il est entendu pensée, parce
  mal actuel de l'homme. C'est aussi ce que J'ai vu prouvé pal' ex­           que la pensée parle par la bouche; et par le cœur dans ce sene; il
  périence dans le Ciel chez quelques-uns qui, parce qu'ils étaient           est entendu l'afiection qui apparlient à l'amonr; si l'homme pense
 tenus dans le bien par le Seigneur, se croyaient sans mnux ; mais            et parle d'après cette affection, il se rend impul' : par le cœur il est
  pour qu'ils ne crussent pas que le bien, dans lequel ils étaient, {ùt       aussi signifié l'afiection qu.i appartient à l'amour ou il la volonté,
  l~ur propre, ils furent envoyés hors du Ciel, et remis dans leurs
                                                                              et pal' la bouclie la pensée qui apparlient il l'entendement, dans
  maux, jusqu'à ce qu'ils reconnusent qu'ils étaient dans les maux             '.uc, VI. 45.
  par eux-mêmes, mais dans les biens par le Seigneur; après cette                81. Les maux que l'homme croit licites, quoiqu'il ne les fasse
- reconnaissance ils furent ramené:; dans le Cif21. Qu'on sache donc            oint, lui sont aussi appropriés; en effet, ce qui est licite dans la
  que ces biens ne sont appropriés à l'homme que parce qu'ils ap­               ansée est licite d'après la volonté, car il y a accord; c'est pour­
  partiennent constamment au Saigneur chez l'homme; et, qu'autant               noi, quand l'homme croit licite un mal, il rompt le lien intErne à
  lhomme reconnaît cela, autant le Seig-ncur accorde que le bien              'égard de ce mal, et il n'est détourné de le faire que pal' les liens
  àpparaisse à l'homme comme étant il lui, c'est-à-dire, accorde                xternes, (lui sont les craintes; et parce que l'esprit de l'homme
  qu'il app:traisse à l'I10I11me qn'il aime le prochain ou qu'il a la            t favorable à ce mal, dès que les liens externes ont étc éloignés,
  charité comme plI' lui-mèmq, qu'il croit ou qu'il a la foi comme                le fait parce qu'il le croit licite; et, en attendant, il le fait con­
  rial' lui·même, qn'il fait Je bien et compl'e~1d le vrai, et ainsi est        Inuellement dans son esprit: mais, sur ce sujet, 'Voir LA Doc­
  ~a-ge comme p;ar lui~même .; illustra par lit il peut l'oir quel il est,
                                                                              'lUNE DE VlE PO:';R LA NOUVELLE JÉRuSALlm, N°S lOS à 113.


                ,
60                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                         61
    82. IV. Par ces deux facultés l'homme est l'é/ormé et l'égé­         que lui seul, et s'il regarde un autre par amour, c'est comme un
-néré par le Seigneur, et sans elles il ne peut être ni réformé          diable regarde un diable, et un voleur un voleur, quand ils agis­
ni l·égénéd. Le Seigneur enseigne que si quelqu'un n'est engen­          sent comme un. Ceux qui chez eux d'après leur plaisir confirment
dré de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu, - Jean, III.         ces amours, et les maux qui en découlent, restent naturels et de­
3, 5, 7; - mais ce que c'est qu'être engendré de nouveau ou être         viennent sensuels-corporels; et dans la propre pensée, qui ap­
régénéré, peu de personnes le savent: cela vient de ce qu'on n'a         partient à leur esprit, ils sont en démence; mais néanmoins ils
pas su ce que c'est que l'amour et la charité, ni par consüquent ce      peuvent, lorsqu'ils sont dans le monde, parler et agir rationnelle­
que c'est que la foi; car celui qui ne sait pas ce que c'est que l'a·    ment et sagement, car ils sont hommes, et ont par const3quent la
 mOur et la charité, ne peut pas savoir ceque c'est que la (oi, puis­    rationalité ct la liberté, mais ils font aussi cela d'après l'amour de
 que la charité et la foi font un, comme le bien et le vrai, et comme    loi et du monde. Ceux-ci après la mort, quand ils deviennent es­
 l'affection qui apparticnt à la volonté ct la pensée qui appartient     prits, ne peuvent avoir d'autre plaisir que celui qu'ils ont ell dans
à l'entendement; sur cette union, voir dans le Traité DU DIVIN            leur esprit lorsqu'ils étaient dans le monde; et ce plaisir est le
AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°S 427 il. 431 ; et aussi, dans la       .plaisir de l'amout' infernal, qui est changé en déplaisir, en dou­
DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N°s 13 à 24; et ci·dessus,             leur et en souffeance horrible, ce qui est entendu dans la Parole
N"' 3 à 20.                                                               par tourment et feu infernal. D'après ces explications, il est évi·
    83. Si personne ne peut ven:r dans le Royaume de Dieu, à moins        dent que le premier état de l'homme est l'état do damnation; et
d'être engendre de nouveau, c'est parce q lie l'homme, d'a près           que dans cet état sont ceux qui ne se laissent point régénérer. Le
l'héréditaire qu'il tient de ses parents, naît dans des maux de tout      fecond état de l'homme, qui est l'état de réformation, c'est
gelll'~, avec la facullé da pouvoir en éloignant ces maux devenir         quand l'homme commence à penser au Ciel d'après lajoie du ciel,
spirituel, et que s'il ne devient pas spirituel, il ne peut venir dans    et ainsi à Dieu de qui lui vient la joie du ciel; mais il y pense d'a­
le Ciel; de naturel devenir spirituel, C'<:lst rellaître ou être régé­    bord d'après le plaisir de son amour, la joie du ciel est pour lui
néré. Mais pour qu'on sache comment l'homme est régénéré, ces             ce plaisir; mais tant que le plaisir de cet amour règne avec les
trois choses doivent être examinées: Quel est son premier état,             Ilnisirs des maux qui en découlent, il ne peut comprendre autre
qui est l'état de damnation; quel est son second état, qui est l'état    :chose, sinon que venir au ciel c'est faire des prières, écouter des
de réformation; et quel HSt son troisième état, qui est l'état de         prédications, participer à la sainte Cène, donner aux pauvres, se·
régénération. Le pl'emier état de l'homme, qui est l'état de              Courir les indigents, contribuer aux dépenses pour les temples,
damnation, est chez chaque homme d'après l'héréditaire qu'il              taire des dons aux hôpitaux, et autres choses semblables: l'homme
tient de ses parents, car l'homme naît par là dans l'amour de             'dans cet état ne sait pas non plus autre chose, sinon que ce qui
soi et dans l'amour du monde, et d'après ces amours, comme                iauve, c'est seulement de penser ce que la religion enseigne, soit
sources, dans des maux de tout genre; c'est d'après les plaisirs de       que cela soit ce qui est appelé foi, ou ce qui est appelé foi et cha­
 ces amours qu'il est conduit, et les plaisirs font qu'il ne sait pas     ,rUé: s'il ne comprend pas autre chose, sinon que penser cela est
qu'il est dans les maux; car tout plaisir de l'amour n'est senti           ce qUi sauve, c'est parce qu'il ne pense nullement aux maux dans
que comme un bien; c'est pourquoi, si l'homme n'est pas régé­             les plaisirs desquels il est, et tant que les plaisirs de ces maux
néré, il ne sait autre chose sinon que s'aimer et aimer le monde          'testent, les maux restent aussi; leurs plaisirs viennent de leur
 par dessus toutes choses est le bien même, et que dominer sur             Con'oitise, qui inspire continuellement les maux, et même les
tous les autres et posséder les richesses de tous est le bien su·           lroduit, quand quelque crainte ne retient pas. Tant que les maux
 prême: de là aussi tout mal, car il ne regarde par amour nul au tre      l'estent dans les convoitises et par suite dans les plaisirs do leur
SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        ô3
 6'2                      LA   SAGESSE ANGÉLIQUE
                                                                                     à lui, l'homme n'est ni réformé ni régénéré: et pour la première
  amour, il n'y a aucune foi, aucune charité, aucune pitie, aucun

                                                                                     fois il agit d'après le plaisir de l'amour du bien et du vrai, alors
  culte, si cà n'est s:,ulement dans les externes; il semble d2vant le

                                                                                 •   que le plaisir de l'amour du mal et du faux a été éloigné; car deux
  monde qu'il y en ait, mais néanmoins il n'yen a pas: on peut les

                                                                                     plaisirs de l'amour, opposés entre eux, ne peuvent exister en
  comparer à des eaux qui coulent d'une source impure, et qui ne

                                                                                     même temps; agir d'après le plaisir de l'amour, c'est agir d'après
  peuvent pas être bues. Tant que l'homme est tel, qu'il pense au

                                                                                     le libre; et quand la raison est favorable à l'amour, c'est aussiagir
  Ciel et à Dieu d'après la religion, d ne pense nullement aux maux

                                                                                     selon la raison.
  comme péchés, il est encore dans le premier état; mais il vient

                                                                                         86. Puisque l'homme, tan t le iné chant que le bon, a la rationa ­
  dans le second ou dans l'état de réformation, quand il commence

                                                                                      lité et la liberté, le mé~hant comme le bon peut comprendre le
  à penser qu'il ya péché, et plus encore quand il pense que telle

                                                                                      vrai et faire le bien; mais le méchant ne le peut pas d'après Je
. ou telle chose est un péché, et qu'il l'examine quelque peu chez
                                                                                      libre seloll la raison, tandis que le bon le peut, parce que le mé­
  lui et ne la veut point. Le troisième état de l'homme, qui est
                                                                                      chant est dans le plaisir de l'amour du mal, et que le bon est dans
  l'état de régénération, succède à l'état précédent et en est la
                                                                                      le plaisir de l'amour du bien; c'est pourquoi le vrai que l'homme
  continuation; il commence quand l'homa~e s'abstient des maux
                                                                                      méchant comprend, et le bien qu'il fait, no lui sont point appro­
  parce qu'ils sont des péchés; il avance à mesure qu'il les fuit; il
                                                                                      priés, mais ils sont appropriés à l'homme bon; et sans U'le appro­
  est perfectionné à mesure qu'il combat contre eux; et alors, à
                                                                                      priation comme étant à l'homme, il n'y a ni réformation ni règé­
  mesur( que d'après le Seigneur il est victorieux, il est r6généré.
                                                                                      nération. En effet, chez les méchants los maux avec les faux sont
  Chez celui qui est régénéré l'ordre de la vie est changé, de Datu­
                                                                                      comme au centre, et le3 biens ayel) les vr1Îs comme aux périphé ­
  rel il devient spirituel, car le naturel séparé du spirituel est con­
                                                                                      ries; mais chez les bons les biens avec les vrais sont au centre, et
  tre l'ordre, et le spirituel est selon l'ordre; c'est pourq uoi l'homme
                                                                                      les maux avec les taux aux périphéries; et de part et d'autre les
  régénéré agit d'après la charité, et il tait chose de sa foi ce qui ap­
                                                                                      c~oses qui appartiennent au centre se répandent jusqu'aux pé­
  partient à sa charité. Mais néanmoins il ne devient spirituel qu'en
                                                                                      riphéries, de même que d'un feu qui est au centre se répand la
  tant qu'il est dans les vrais, car tout ho mme est régénéré par les
                                                                                       chaleur, et d'une glace qui est au centre le froid; ainsi les biens
  vrais et par la vic selon les vrais; en effet, par les vrais il sait la
                                                                                       dans les périphéries chez les méchants sont souillés par les maux·
  vic, et par la vic il fait les vrais ; ainsi il conjoint le bien et le vrai,
                                                                                       du ceutre, et les maux dans les périphéries chez les bons sont1
  ce qui est le mariage spirituel, dans lequel est le Ciel.
                                                                                       adoucis par les biens du centre: c'est pour cette raison que les
     85. Que par ces deux facultés, qui sont appelées rationalité et

                                                                                       maux ne damnent point le rég~néré, etque les biens ne saurent
  liberté, l'homme soit rét'ormé et régénéré, et que sans elles il ne

                                                                                       point le non-régénéré.
  puisse être ni réformé ni régénéré, c'est parce que par la Ratio­ 

                                                                                          87. V. Far le moyen de ces deu(jJ facultés l'homme peut êtl-e
  nalité il peut comprendre et sa~oir ce que c'est que le mal et ce

                                                                                       autant 1'é(ormé et 1'rJgénéré, qu'il peut être amené pal' elles à re­
  que c'est que le bien, et par suite ce que c'est que le faux et ce

                                                                                       connaître que tout bien et tout vrai qu'il pense et tait viennent
  que c'est que le vrai; et que par la Liberté il peut vouloir ce qu'il

                                                                                       du Seigneur, et non de lui-même. Il vient d'ètre dit ce que c'est
  comprend et sait: mais tant que le plaisir de l'amour du mal rè­ 

                                                                                       que la réfol'mation et ce que c'est que la rég8néralion; et aussi,
  gne, il ne peut pas librement vouloir le bien et le vrai, ni en faire

                                                                                       que l'homme est réformé et régénéré par ces deux facullcs, qui
  des choses de sa raison, c'est pourq uoi il ne peut pas se les ap­

                                                                                       sont la Rationalité et la Liberté: et comme cela est fait par elles,
  proprier; car, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, les choses que

. l'homme fait d'après le libl'e selon la raison lui sont appropriées
                                                                                       il en sera dit encore quelque chose. De la Rationalit8 l'homme
                                                                                       tient qu'il peut comprendre, et de la Liberté, qu'il peut vouloÜ',
  comme 6t2.nt il lui, et si elles ne sont pas appropriées comme étant
64                     LA SAGESSE ANGtLIQUE
                                                                                              sun.   LA DIVINE PROVIDENCE                        65
l'un et l'autre comme par lui-même; mais pouvoir d'après le libre              89. Maintenant, comme chaque vouloir vient de l'amour, et que
vouloir le bien, et par suite selon la raison le faire, ii n'y a que le    chaque compren1re vient de la sagesse, il s'ensuit que pouvoir
régénéré qui le puisse; le méchant pent seulement d'après le libre        vouloir vient du Divin Am)ur, et que POUVOil' comprendre vient
vouloir le mal, et le faire selon sa pensée, qu'il rend par des con­       de la Divine Sagesse, ainsi l'un et l'autre, du Seigneur qui est le
firmations comme conforme à la raison; car le mal peut être con­           Divin Amour Même et la Divine Sagesse Même. De là résulte qu'a·
firmé de même que le bien, mais il l'est par des illusions et des         gir d'après le libre selon la raison ne vient pas d'autre part. Cha.
apparences qui, lorsqu'elles sont contirmées, deviennent des faux;         cun agit selon la raison, parce que le libre, de même que l'amour,
                                                                          .De peut être séparé du vouloir; mais chez l'homme il y a un vou­
et quand 10 mal a été confirmé, il se montre comme conforme à la
raison.                                                                   loir interieur et un vouloir ext~rieur, et il peut agir selon l'ex té­
    88. Tout homme, qui a quelque pensèe provenant de l'enten­            riéur et non en mème temps selon l'interieur; ainsi agissent l'hy­
dement intérieu r, peut voir que pouvoir vouloir et pouvoir com­          pocrite et le flatteur; et néanmoins le vouloir extérieur vient du
 prendre vient, non pas de l'homme, mais de Celui à qui pouvoir           libre, parce qu'il vient de l'amour de se montrer autrement que
 même, c'est-à-dire, Pouvoir dans son essence, appartient: pense          l'on est, ou de l'amour de quelque mal qu'on se propose d'après
 seulement en toi-même: (( D'où vient pouvoir ?» N'est-ce pas de Ce­      l'amour de lJ. volonté intérieure; mais, ainsi qu'il a été dit ci-des·
lui à qui cela est en sa puissance même, c'est-à-dire, à qui cela est       us, le mechant ne peut, d'après le libre selon sa raison, faire que
 en Lui, et ainsi de Qui cela vient? c'est pourq uoi pouvoir en soi est   le mal, car il ne peut pas d'après le libre se~on la raison faire le
 Divin. Pour chaque pouvoir il faut qu'il y ait une permission, qui        bien; il peut le faire, il est vrai, mais non d'après le libre inté·
doit être donnée, et par suite une détermination venant d'un in·            'leur, qui est son propre libre, dont le libre extél'ieur tient de
 hideur ou supérieur à soi; l'œil ne peut pas vo:r par lui-même,             'être pas bon.
 ni l'oreille entendre par elle-même, ni la bouche parler par elle­           90. Il est dit que l'homme peut être autant réformé et régé·
 même, ni la main agir par elle-même, la permission et par suite             61'6, qu'il peut ètre amené par ces deux facultés à reconnaître
 la détermination doivent venir du mental; le mental ne peut non             ne tout b:en et tout vrai qu'il pense et fait viennent du Seigneur,
 pl us ni penser ni vouloir telle ou telle chose par lui·même, à moins    et non de lui-même: que l'homme ne puisse reconnaître cela que
 qu'il n'y ait quelque intérieur ou supérieur qui détermine le men­            r ces deux facultés, c'est parce que ces deux facultés viennent
                                                                             U Seigneur, et appartiennent au Seigneur chez l'homme, comme
 tal à cela; il en est de même de pouvoir comprendre et de pouvoir
 vouloir, ils ne peuvent venir d'un autre que de Celui qui en soi         ccla.(:st évident d'après ce qui a été dit ci·dessus ; il s'ensuit donc
 peut vouloir et pent comprendre. D'après ces explications il est            ne l'homme 1:e peut faire cela par lui-même, mais qu'il le fait d'a­
 évident que ces deux facultés, qui sont appelées Rationalité et Li­        ,rès le Seigneur; toutefois, cependant, il le peut taire comme par
 berté, viennent du Seigneur, et non de l'homme; et parce qu'elles          Ui-mème, le Seigneur donne cela à chacun: que l'on croIe que c'est
 viennent du Seigneur, il s'ensuit que l'homme par lui-même ne               ar soi-même, soit; cependant si l'on est sage, on reconnaîtl'a que
 veut rien et ne comprend rien, mais que seulement il veut et com­              n'est pas p:J.r soi-même, autrement le vrai qu'on pense, etle bien
  prend comme par lui·même. Qu'il en soit ainsi, c'est ce qu~ peut             'on fait, ne sont ni le vrai ni le bien en eux-même'l, car l'homme
 confirmer chez soi quiconque sait et croit que la volonté de tout            t en eux, et le Seigneur n'y est point; et le bien dans lequel est
  bien et l'entendement de tout vrai viennent du Seigneur, et non              omme, s'il est tait pour le salut, est un blen méritoire, rrtais le
 de l'homme. Que l'homme ne puisse 1'ien prendre par lui-même;               .en dans lequel est le Seigneur n'est point méritoire.
.ni rien (aire par liti-même, c'est ce qu'enseigne la Parole, dans            QI. Mais que la reconnaissance du Seigneur, et la reconnais~
 Jean, - III. 27. XV. 5.                                                      nee que tout bien et tout vrai viennent de Lui, fassent que
                                                                                                                                             ô
66                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                     svp,   LA DIVllŒ l;.P.OVJDENCC                       67
l'homme' est réformé et régénéré, c'est ce que peu d'hommes peu­                  92. VI. La conJonction du Seignew" avec l'homme, et la con'­
vent voir par l'entendemen t; car on peut penser en soi· même :              'onction réciproque de l'homme avec le Seigneur, se (ont pal"
«Quest-ce que fait cette reconnaissance, puisque le Se:gneur est            èCS deux (acultés. La Conjonction avec le Seigneur et la Régéné­
Tout.Puiss:lllt et veut le salut de tous, et que par suit.:: il peut et       'ation sont un, car autant quelqu'un a été conjoint au Seigneur,
 veut, pourvu qu'il soit porté à lu miséricorde? »mais penser ainsi,        autant il a été régénéré: c'est pourquoi, tout ce qui a été dit ci·
 ce n'est pas penser d'après le Seigneur, ni par conséquent d'après         dessus de la régénération peut ètre dit de la conjonction, et ce
 la vue intérieure de l'entendement, c'est à·dire, d'après quelque          qui est dit ici (1e la conjonction peut être dit de la régènération.
 illustration; c'est pourquoi, il sera dit ici en peu de mots ce que        Qu'lI y ait une conjonction du Seigneur avec l'honLTle. et une con­
 la reconnaissance opère. Daps le monde spirituel, où les espaces             onction réciproque de l'homme avec le Seigneur, c'est ce que le
 sont seulement des apparences, la ~agesse fait la présence, et l'a­           eigneuI' enseigne Lui-Même, dans Jean: « Demeurez en .Moi, e.t
 mour fait. la conjonction; et, vice versa, Il y a une reconnaissance             "ai en vous; celui qui demeure en l1foi, et Moi en lui, celui-là
 du Seigneur d'après la sagesEe, et il ya une reconnaiEsance du Sei­           01"te du fntit beaucoup, )) - XV. 4, 5, - « En ce joul'.làvoûs
 gneur d'après l'amour; la reconnaissance du Seigneur (l'après la            connaîtl'ez que VOltS êtes en Moi, et Moi en vous. » - XIV. 20.­
  sagesse, reconnaissance qui considéree en elle-même est seule­                 'après la raison seule chacun peut voir qu'il n'y a aucunp. con~
  ment une connaissancE', existe par la doctrine; et la reconnais·            onction des mentaIs (animi) fi moins qu'elle ne soit réciproque,
  sance du Seigneur d'après l'amour existe par la vie selon la doc­            t que le réciproque conjoint; si quelqu'un aime un autre et n'en
  trine; cette reconnaissance-ci donne la conjonction, et l'autre            est pas réciproquement aimé, alors à mesure que l'un s'approche
  donne la présence: c'est pourquoi, ceux qui rejettent la doctrine          rlllltre se retil'e; mais s'ils s'aiment réciproquement, alors à me·
  concernant le Seigneur s'éloignent de Lui; et, comme eux au,~si re·        8L:ro que l'un s'approche l'autre s'approche aussi, et la conjon~<
  jettent la vie, ils se séparent de Lui; toutefois ceux qui ne rejettent      ion sc tait; l'amour aussi veut être aimé, cela est Ïllsit6 en lui, et
  pas la doctrine, mais la vic, sont présents, maiH néanmoins sépa­          autant il est réciproquement simé, autant il est dans soi et dans
   rés: ils sont comme des amis qui conversent entre eux, mais ne            son plaisir. D'après ces explications il est évident que si le Sei·
  s'aiment pas mutuellement; et comme deux hommes, dont l'un                 gneur seulement aimait l'homme, et qu'il ne fût pas r6ciproque­
   parle à l'autre comme un ami, mais le hait comme un ennemi. Que           ment aimé par l'homme, le Seigneur s'approchera:t et l'hommo
   cela soit ainsi, on le sait d'après cette idée commune, que celui         s'éloignerait; ainsi, le Seigneur voudrait continuellement venir
   qui enseigne bien et vit bien est sauvé, mais non celui qui ensei­        près de l'homme et entrûr en lui, et l'homme se tournerait en ar~
   gne bien et vit mal; et que celui qui ne reconnait pas Dieu ne            ,rière et s'en irait; avec ceux qui sont dans l'enfer il en est àinsi ;
   peut être sauYé. Par ces explications, on yoit clairement quelle          mais aveè ceux qui sout duns le ciel, il y a conjonction mutuello.
   sorte de religion on a, quand on pense au Seigneur d'après la foi,           omme le Seigneur veut ,la conjonction avec l'homme pour la
   ainsi qu'on nomme sa croyance, et qn'on ne fait rien d'après la          'à'alvation de l'homme, il a aussi pourvu à ce que chez l'homme
   charité; c'est pourquoi le Seigneur dit: « Pourquoi M'appelez<             Ily ait le réciproque; le réciproque chez l'homme, c'est que le
   vous: Seignem', Seignew", et ne faites-vous pas ce que Je dis ?              'ien qu'il veut et fait d'après le libre, et le vrai qu'il pense ot dit
    Quicqnque vient et Moi, et écoute mes lJaroles et les (ait, est              'après ce vouloir selon la raison, apparaissent comme venant de
    semblable et un homme qui bâtit une maison, et a posé le fon­            lui; et que ce bien dans sa. volonte, et ce vrai (bns son entende·
   dement SU1' le roc; mais celui qui écoute, et ne fait pas, est                 ent, apparaissent .comme étant àlui; et même ce bien et ce vrai
    semblable et un homme qui bâtit une maiso1~ sur l'humus sans             apparaissent à l'homme comme yenant de lui et comme rtant à
    fondement. » - Luc, VI. 46 à ~9.                                         lui, absolument de même que s'ils lui appartenaient, il n'y a au ..
68                       LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                         69
  cu ne différence; examine si quelqu'un, par un sens quelconque,           loint le prochain comme eux-mêmes? Ceux,. au contraire, qui ne
  perçoit autrement; sur cette apparence comme par soi-même,                    t pas de telles choses, parce qu'elles sont des maux contre le
  voz'r ci-dessus N°S 74 à 77; et sur l'appropriation comme étant à              chain et en même temps des péchés contre le Seigneur, agis-.
 soi, N°s 78 à 81: la seule différence, c'est que l'homme doit recon­            t avec sincérité, justice, amitié et fidélité envers le prochain,
  naitre que ce n'est pas de lui-même qu'il tait le bien et pense le           comme le Seigneur agit pareillement, la conjonction réciproque
 vrai, mais que c'est d'après le Seigneur, et que par conséquent le         ~pèrfl; et quand il y a conjonction réciproque, tout ce que
 bien qu'il fait et le vrai qu'il pense ne lui appartiennent point:            omme fait au prochain il le fait d'après le Seigneur, et tout ce
-penser ainsi d'après 'luelque amour de la volonté, parce que c'est            e l'homme fait d'après le Seigneur est le bien; et alors le pro­
 la vérité, cela fait la conjonction, car de cette manière l'homme               in n'est pas pour lui une personne, mais il est le bien dans la
 regarde le Seigneur et le Seigneur regarde l'homme.                         ,rsonne. Aimer le Seigneur par dessus toutes choses, n'est autre
    93. Quelle est la différence enlre ceux qui croient que tout               ose que ne point faire de mal ù la Parole, parce que dans la Pa­
 bien vient du Seigneur, et ceux qui croient que le bien vient               le' est le SeigneuI', ni aux choses saintes de l'Église, parce que
 d'eux-mêmes, il m'a été donné et de l'entendre et de le voir dans             ns les choses saintes de l'Église est le Seigneur, ni à l'âme de qui
 le Monde spirituel: Ceux qui eroient que le bien vient du Seigneur           e ce soit, parce que l'âme de chacun est dans la main du Sei­
 tournent la face vers le Seigneur, et reçoiven t le plaisil' et la béa­      .cur; ceux qui fuient ces maux comme péchés énormes aiment
 titude du bien; mais ceux qui croient que le bien vient d'eux­                Seigneur par dessus toutes choses; mais cela ne peut être fait
 mêmes se regardent eux-mêmes, et pensent chez eux qu'ils ont                 .6 par ceux qui aiment le prochain comme eux-mêmes, car ces
 mérité; et comme ils sè rtlgardent eux-mêmes, ils ne peuvent que          :eux amours sont conjoints.
.percevoir le plaisir de leur bien, qui est non pas le plaisir du bien,      95. Comm~ il y a une conjonction du Seigneur avec l'homme,
 mais le plaisir du mal; car le propre de l'homme est le mal, et                de l'homme avec le Seigneur, c'est pour cela qu'il y a deux
 le plaisir du mal perçu comme bien est l'enfer. Ceux qui ont fait            .bles de la loi, l'une pour le Seigneur, et l'autre pour l'homme:
·le bien et ont cru l'avoir fait par eux-mêmes, s'ils ne reçoivent.           tant l'homme fait comme par lui-même les lois de sa Table,
 pas après la mort ce vrai que tout bien vient du Seigneur, se mê­         ,litant le Seigneur lui docne de faire les lois de la sienne: mais
 lent avec les génies infernaux, et enfin font un ayec eux: ceux,              omme qui ne fait pas les lois de sa table, qui toutes se réfèrent
 au contraire, qui reçoivent ce vrai sont r~formés; mais nul autre           l'amour du prochain, ne peut f<:JirE les lois de la table du Sei­
 ne le reçoit que ceux qui ont porté leurs regarJs vers Dieu dans             CUl', qui toutes se réfèrent à l'amour du Seigneur: comment un
 leur vie: porter ses regards vers Dieu dans sa vie, n'est autre             eurlrier, un voleur, un ndultêl'e, un faux. témoin peut-il aimel'
 chose que fuir les maux comme péchés.                                         Seigneur? la raison ne dit-elle pas qu'être tel et aimer Dieu
    94. La conjonction dh Seigneur avec l'homme, et la conjonc­                plique contradiction? le diable n'est-il pas tel, et peut-il ne
 tion réciproque de l'homme avec le Seigneur, se font par r.imer le           s haïr Dieu? Mais quand l'homme a en aversion comme in·
 prochain com.me soi-même et aimer le Seigneur par .lessus toutes                 aux les meurtres, les adultères, les vols et les faux témoi­
choses: aimer le prochain comme soi-même n'est autre chose                    ages, alors il peut aimer Diru, car alors il détourne sa face du
qu'agir avec lui sans dissimulation et sans injustice, ne pointavoir            ble pour la tourner vers le Seigneur; et quand il tourne sa face
de haine et ne point exercer de vengeance conlre lui, ne le point               s le Seigneur, il lui est donne l'amour et la sagesse, qui en-­
outrager et ne le point diffamer, ne point commettre adultère avec             int dans l'homme par sa face et non par le derrière de sa tête.
son épouse, et ne point faire contre lui d'autres choses sembla­               Mme la conjonction avec le Seigneur se fait ainsi et non autre­
bles: qui ne peut voir que ceux qui font de telles choses n'aiment           ent, c'est pour cela que ces deux Tables ont été appelées l'al­
                                                                               nee; or l'alliance existe entre deux.
70                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                 SUR LA.   DIVINE PROVIDENCG                       71
        96. VII. Le Seignew', dans toute progression de sa Divine              ne veulent pas, ct ceux qui ne veulent pas disent qu'il~ ne peuvent
      Providence, garde intactes et comme saintes ces deux facultés            pas: mais dans l'Article suivant il sera dit qui sont ceux qui ne'
      chez l'homme. Les raisons de cela sont que l'homme, sans ces deux        peuvent pas, et qui sont ceux qui peuvent difficilement. Sans qu'il
      facultés, n'aurait ni entendement ni volonté, et ainsi ne serait         soit besoin de confirmation, il est évident que si l'homme n'avait
      point homme; puis aussi, qu'il ne pourrait pas, sans ces deux            pas une Volonté d'après la faculté qui est appelée Liberté, et un
      facultlls, être conjoint au Seigneur, ni par conséquent être réfor­      Entendement d'après la faculté qui est appelée ,Ralionalité, il ne
      mé et régénéré; puis encore, que l'homme, sans ces deux facultés,        serait point hommo, Les bêtes n'ont point ces facultés; il semble
III   n'aurait ni l'immortalité, ni la vie éternelle. D'après la connais­      que les bêles atlssi puissent vouloir, et qu'elles puissent com­
      sance, donnée dans ce qui précède, de ce que c'est que la Liberté et     prendre, mais elles ne le peuvent point; c'est une affection natu­
      la Rationalité, qui sont ces deux facultés, on peut voir, il est vrai,   relle, laquelle en elle-même est un désir, avec une science sa com­
      qu'il en est ainsi, mais on ne le voit pas clairement, à moins qne       pagne, qui uniquement les condUit et les porle à faire ce qu'elles
      ces raisons ne soient présentées à la vue comme conclusions; il          tont : il y a, il est vrai, dans leur science le ci vil et le moral, mais
      faut donc que chacune soit iIlustree. L'homme, sans ces deux fa­         elles ne sont pas au-dessus de cette science, parce qu'elles n'ont'
      cultés, n'aurait ni entendement ni volonté, et ainsi ne sel'ait          pas le spiri tu el qui donne de percevoir le moral, et par consé'·
      point homme: En effet, l'homme n'a la volonté que parce qu'il            quent de le penser analytiquement: elles peuvent, à la vérité, être
      P!:lut vouloir librement comme par lui-même; et vouloir librement        instruites à faire quelque chose; mais cela est seulement un na­
      comme par soi-même vient de cette faculté, - continuellement              turel qui s'ojoute à leu l' sl'Îence et en même temps à leur affec·
      donnée il l'homme par le Seigneur, - qui est appelée Liber:ë; ct         tion, et se reproduit ou par la vue ou pur l'ouïe, mais ne devient
      l'homme n'a l'entendement que parce qu'il peut comme par lui­            Jamais chez elle une chose de la pensée, encore moins une chose
      même comprendre si telle chose est conforme ou non à la raison;          de là raison: sur ce sujet, VOÙ' ci-dessus, N° 74. L'homme ne
      et comprendre si une ehosc est conforme ou non à la raison vif?nt        pou1'l'ait pas, sans ces deux (acultés, étj'e conjoint au Seignew',
      de cette autre faculté, - continuellement donnée à l'homme par           ni lJat' consequent étj'e ré/'cmné et I"égéné7-é, c'est ce qui a été
      le Seigneur, - qui est appelée Rationalité. Ces facultés se conjoi­      montré ci-dessus; en effet, le Seigneur réside dans ces deux fa­
      gnent chez l'homme comme la Volonté et l'Entendement; à savoir,          cultés chcz les hommes tant méchants que bons, et par elles il se
      que, parce qlle l'homme peut vouloir, il peut aussi comprendre, car      conjoint à chaque homme: de là vient que le méchant peut com­
      vouloir n'existe plS sans comprendre, comprenùre est son com­            prendre aussi bien que le bon, et qu'en lui il ya en puissanca la
      pagnon ou son associé, sans lequel il ne peut être; c'est pourquoi,      volonté du bien et l'entendement du vrai; s'ils n'y sont pas en
      avec la faculté q 111 est appelée Id)erté, il est donné la Iaculté qui   acte, c'est pal' l'abus de ces facultés. Qlle le Seigneur réside dans··
      est appelée rationalité; si même de comprendre tu ôtes vouloir,          ces facullés chez chaque homme, c'est d'aprè'Jl'intlux de la volonté
      tu ne comprends rien; et a'itan l, tu veux, autant tu peux com·          du Seigneur, en ce qu'il veut être reçu par l'homme, faire sa de­
      prendre, pourvu que les moyens, qui sont appelés connaissances,          meure chez lui, et lui donner lES félicités de la vie éternelle; ces
      soient présents ou soient en même temps ouverts, car les connais­        choses appartiennent à la volonté du Seigneur, parce qu'elles ap­
      sances sont comme des instruments dans la main d'un (Iuvrier :           partiennent à son Divin Amour C'est cette Volonlé duSeigneur,
      il est dit: Autant que tu veux tu peux cJmprendre, c'est-à-dire,         qui fait que ce que l'homme pense, dit, veut et lait, apparaît en
      autant que tu aimes comprendre, car la volonté et l'amoul' font          lui comme étant à lui. Que l'influx dela volonté du Seigneur opère
      nn; cela, il est vrai, se présente comme un paradoxe, mais se            cela, c'est cc qui peut être confirmé par plusieurs particularités
      présente air:si à ceux qui n',aiment pas comprendre, et par suite        du Monde spirituel; car parfois le Seigneur remplit un Ange de
72                      LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      73
      son Dîvin, au point que l'Ange ne sait autre chose, sinon qll'il          son libre n'est pas en soi le libre ou le libre même, mais c'est un
      est le Seigneur; ainsi ont été remplis les Anges qu'Abraham, Ha­          libre infernal, qui en soi est le servile, et sa raison n'est pas en
      gar, Guidéon, ont vus, lesquels par suite se sont appelés Jéhovah,        soi la raison, mais c'est une raison ou batarde, ou fausse, ou ap­
      et dont il est parlé dans la Parole: de même aussi un esprit peutêtre     parente par des confirmations: toujours est-il cependant que l'un
      rempli par un autre, au point de ne savoir autre chose, sinon             et l'autre est de la Divine Providence; car si le libre de vouloir le
      qu'il est cet autre; c'est ce que j'ai vu très"souvent : on sait aussi    mal, et de faire par des confirmations qu'il soit comme conforme
      dans le Ciel que le Seigneur opêre toutes choses par le Vouloir, et       à la raison, étail ôté à l'homme naturel, la liberté ct la rationalité
      que ce qu'il veut est fait. D'après ces explications, il est évident      périraient, ct en même temps la volonté et l'entendement j et
      que c'est par ces deux facultés que le Seigneur se conjoint à             l'homme ne pourrait pas être détourne ùcs maux, ni être reformé,
      l'homme, et qu'il fait que l'homme esL réciproquement conjoint.           ni par consequent être conjoint au Seigneur et vivre pour l'étel'­
      Mais comment l'homme, pa l' ces facultés, est réciproquement con­         nité: c'est pourquoi II') Seigneu:- garde le Libre chez l'homme,
      joint, et par conséquent comment par elles ilest réformé et régé­         comme l'homme garde la prunelle le son œil. Mais néanmoins le
      néré, cela a été dit ci-dessus, et il en sera parlé plus amplement        Seigneur par le libre détourne continuellement l'homme des maux,
III   dans la suite. L'homme, sans ces deux facultés, n'aurait ni               et autant il peut par le libre le detourner, autant par le libre i:
      l'immm'talité ni la vie éternelle, c'est une suite de cc qui vient        implante les biens; ainsi successivement au lieu du libre infernal
      d'être dit, que par elles il y a conjonction avec le Seigneur, puis       il introduit le Libre céleste.
      réformation et régénération; par la conjonction l'homme a l'im­              98. Il a été dit ci-dessus que tout homme a la facuIté cIe vou­
      mortalité, et par la réformation et la régénération il a la vie éter­     loit', quiest appolée Libert~, et la faculté de comp:-endre, qui est
      nelle : et comme par ces facultés il y a conjonction du Seign.eur         appelée Rationalité; mais il faut qu'on sache bien que ces deux
      a"vac tout homme, tant méchant que bon, ainsi qu'il a êta dit,            facult~s ont éte comme incitées en l'homme, cal' l'humain même
      c'est pour cela que tout homme a l'immortalité ; mais la vic              est en elles: mais, comme il vient d'être dit, autre chose est d'agir
      cternelle, c'est-à-dire, la vic du ciel, est pour l'homme chez qui        d'après le libre selon la raison, ct autre chose d'agir d'aprè~
      il y a la conjonction réciproque depuis les intimes jusqu'aux der­        le libre même selon la raison même: ceux-là seuls qui sc sont
      niers. D'après ces explications, on peut voir les raisons pour les­       laissés régénérer par le Seigneur agissent d'après le libre même
       quelles le Seigneur, dans toute progression d;) sa Divine Provi­         selon la raison mêmè j tous les au tres agi~sel1t d'après le libre
       dence, garde intactes et comme saintes ces deux facultés chez            selon une pensée qu'ils font comme conforme à la rai:5on. Néan­
      l'homme.                                                                  moins tout homme, à moins qu'il ne soit né idiot ou extrême­
          97. VIII. C'est pOUl' cela qu'il est de lct Divine pj'ovidence qtlC   ment stupide, peut parvenir à la raison même, et par elle au libre
       l'homme agisse d'apl'ès le libre, selon la mison, Agir d'après           même; mais s'il n'y parvient pas, c'est par plusieurs causes, qui
      lé libre selon la raison, et agir d'après la Liberté et la Rationalité,   seront dévoilée'> dans la suite: ici, il sera seulement dit qui sont
       c'est la mème chose; puis aussi, agir d'après la volonté ct l'en­        ceux chez qui le Libre même ou la Liberte même, et en même temps
       tendement estlamême chose; mais autre chose est d'agir d'après           la Raison même ou la Rationalité même, ne peuvent exister, ct
      le libre selon la raison, ou d'aprés la liber lé et la rationalite, et    ceux chez qui its peuvent difficilement existm'. La Liberté même
      autre chose d'agir d'après le libre mêmfl selon la raison même, ou        ct la Rationalité même ne péuyent exister chez les idiots de nais­
       d'après la liberté même et la rationalité même; en efIct, l'homme        'ance, ni chez ceux qui plus tard sont devenus idiots, tant qu'ils
       qui fait le mal d'après l'amour du mal, et qui le confirme chezlui,      $ont idiots. La Liberte même et la Rationalité même ne peuvent
       agit, il est vrai, d'après le libre selon la raison, mais néanmoins      pas non plus exister chez les stupides ct les imbéqJIes de nais.
III
1




      74.                    LA SAGESSE ANGÉLIQUl~                                                   SUR   LA   DiVINE PROVIDEN CE                 75
      sance, ni chez quelques·uns qui le sont devenus par l'engour­              pal'ce qu'ils ne l'avaient pas voulu; mais il leur fut montre qu'ils
      dissement du loisir, ou par un chagrin qui a perverti ou enlière­          pou rraient même le vouloir, si l'amour et par suite le plaisil' du
      ment bouché les intérieurs du mental, ou par l'amour d'une                 mal ne les en détournait; quand ils entendirent cela, ils compri­
      vie bestiale. La Liberté même et la Rationalité même ne peuvent            rent aussi, et même ils affirmèrent qurils pouvaient, mais qu'ils
      pas non plus exister, dans le "Monde chrétien, chez ceux qui               ne voulaient pas pouvoir, parce qu'ainsi ils ne pourraient pas vou­
      nient absolument le Divin du Seigneur et la sainteté de la Pa­             loir ce qu'ils veulent, c'est-à-dire, le mal d'après le plaisir de sa
      role, et qui ont retenu cette négation confirmée chez eux jus­             convoitise: j'ai souvent, dans le Monde spirituel, entendu de sem­
      qu'à la fin de la vie; car c'est là ce qui est entendu par le pé­          blables choses surprenantes: par ces choses j'ai été pleinement
      ché contre l'Esprit Saint, qui n'est remis ni dans ce siècle, ni dans      confirmé que chaque homme u la liberté et la rationalité, et que
      celui qui est à venir, - Matth. XII. 3t, 32. - La Liberté m~me             chacun peut parvenir à la Liberté même et à la Rationalité même,
      et la Rationalité même ne pe~vcnt pas non plus exister chez ceux           s'il fuit les maux comme péchés. Maisl'adulte qui, dans leMonde,
      qui altribuent tout à la nature et rien au Divin, et qui par des rai­      ne parvient pas à la Liberté même et à la Rationalité même, ne
      sonnements d'après les choses visihles ont fait cela l'objet de leur       peut jamais y parvenir après la mOlt, car alors l'état de sa vie
      foi; car ceux-ci sont des athées. La Liberté même et la Rationalité        reste éternellement tel qu'il a oté dans le monde.
       même peuvent difficilement exister chez ceux qui se sont beau­
       coup confirmés dan~ les faux de religion, parce que celui qui con·        C'est une Loi de la Divine Providence que l'homme comme
       firme le faux nie le vrai; mais chez ceux qai ne se sont pas                de lui-même éloigne dans l'homme externe les maux comme
       confirmés, de quelque religion qu'ils soient, elles peuvent exister;        péchés ; et le Seigneur peut ainsi, et non autrement, éloi­
       voir ce qui ':i été rapporté sur ce sujet dans la DOCTRINE DE LA            gner les ..meH(x dans l'homme inte"/'?w, ct alQj's en même temps
       NOUVELLI': JÉRUSALEJoM SUR L'ECRITURE SA1NTE, ~O. 91 ù 97. Les              dans l'homme externe.
       petits enfants et les enfants ne peuvent pas panenir à la Liberté
       même ni à la Rationalité même, avant d'avoir atteint l'clge de l'ado·        100. Chacun, d'après la raison seule, peut voil' que le Seigneur,
       lescence, parce que les in~érieurs du mental chez l'homme sont            qui est le Bien même et le Vrai même, ne peut pas entrer chez
       successivement ouverts; ce sont, en altendant, comme des se­              l'homme, f" 111Oins'que chez lui les maux et les faux n'aient été
        mences dans un fruit non en maturité, lesquelles ne pcuvent ger­         éloignés, car le mal (st oPllosé au bien, et le faux est opposé au
        mer dans l'humus.                                                        vrai; or, deux opposés ne peuvent jamais être mêlés, mais quand
           !)9. Il a été ùit que la Libcrté même et la Rationalité même ne       l'un approche ycrs l'autre, il se fait un combat qui dure jusqu'à
        peuvent exister chez ceux qui ont nié le Divin du Sdgneur ct la          ce que l'un ait cede la place à l'autre, et celui qui cède se retire,
        sainteté de la Parole, ni chez ceux Clui se sont confirmés pour la na    et l'autre s'empare de la place. Dans une semblable opposition se
        tur(;l contre le Divin, et qu'elles peuvent difficilement exister chez   trouvent le Ciel et l'Enfer, ou le Seigneur el le diable: quelqu'un
        ceux qui se sont beaucoup confirmés dans des faux de religion:           peut-il, d'a près la raison, penser qce le Seigneur puisse entrel' là
        mais néanmoins tous ceux-où n'ont pas perdu ces facultés elles­          où règne le diable, ou que le ciel puisse être là Ol! est l'enter ?
        mêmes: j'ai entenùu dire par des athées, qui étaient devenus des         Qui est-ce qui, d'après la rationalité donnée à tout homme sense,
        diables et des satans, quïls avaient compris les arcanes ile la sa­      ne yoit pas que, pour que le Seigneur entre, il faut que le diable
        gesse aussi bien que les anges, mais sculement quand ils les avaient     soit chassé; ou que, pour que le ciel entre, il faut que l'er!fer soit
        entendu exposel' par d'autres; mais que, lorsqu'ils étaient reve­        éloigné? Cette opposition est entendue par ces paroles adressées
         nus dans leurs pensées, ils ne les avaient point c:ompris; c'était      du ciel par Abraham au riche dans l'enfer: «Ent1'e nous et vous
~

          76                       LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                               Sun LA DIVINE PROVlDENCE                        77

          un gouff1"e im'mense " été établi, de S01"te que ceux qui ?)eulent      Dieu, et quand il croit que, s'il apparaît, il est pardonné, car de
          t1'aVel"Ser d'iâ vers vous ne le peuvent, non IJlus que ceux de         cette manière il pense qu'il est sans ltl mal: si ceux·là s'abstien­
          là vers nous (ne peuvent) passer. » - Lec XVI, 26. - Le mal lui·        nent de faire les maux, ils s'en abstiennent non pas parce que ce
          même est l'enfer, et le bien lui-même est le ciel; ou, ce qui est       sont dcs péches contre Dieu, mais parce qu'ils craignent les lois
l,
          la même chose, le mal lui-même est le diable, et le bien lui­           et la pérte de la réputation; mais toujours est-il qu'ils les font
          même eslle Seigneur; et l'homme en qui règne le mal est un en-­         dans leur esprit, car c'est l'esprit de l'homme qui pense et veut;
          fer dans la plus petite forme, et l'homme en qui règne le bien est      c'est pourquoi, ce que l'homme dans le monde pense dans son es­
          un ciel dans la plus petite forme. Celaétant ainsi, comment le          prit, il le fait après sa sortie du monde quand il devient esprit.
          ciel peut-il entrer dans l'enfer, puisqu'entre eux il a été établi un   Dans le Monde spiri tuel, où chaque homme vien t après la mort,
          gouffre si immense qu'on ne peut pDS passer de l'un dans l'autre?       on ne demande pas à quelqu'un: « Quelle a été ta foi ~» ni: « Quelle
           Il suit de là, que l'enfer {loit être entièrement éloigné, pour que    a ét~ ta doctrine? » mais: Cl Quelle a été ta vie? » par conséquent,
          le Seigneur a"ec le ciel puisse entrer.               .                s'il est tel ou tel; car on sait que telle est la vie de quelqu'un,
              101. Mais un très-grand nombre d'hommes, principalement             telle est sa foi, et même telle est sa doctrine; car la vie se fait une
          ceux qui se sont confirmés dans la foi séparée d'avec la charité,       doctrine et se fait une foi.
          ne savent pas qu'ils sont dans l'enfer, quand ils sont dans les            10.? D'après ce qui vient d'être dit, on peut voir que c'est une
          maux; ct ils ne savent pas même ce que c'est que les maux, par          Loi de la Divine Providence que les maux s)ient éloignes de
          cette raison qu'ils ne pensent nullement aux maux, disant qu'ils        l'homme; car s'ils ne sont plS éloignés, le Seigneur ne peut pas
          ne sont point sous le joug de lu loi, et qu'ainsi la loi ne les con­    être conjoint iL l'homme, et l'amener par Soi dans le Ciel. Mais
           damne point; que, puisqu'ils ne peuvent en rien cOll~ribuer au         comme on a ignoré que l'homme doit c:)mme de lui-même éloi­
          salut, ils ne peuvent éloigner d'eux aucun mal; et qu'en outre ils      gner les maux dans l'homme externe, et que si l'homme ne fait
           ne peuvent faire par eux-mêmes aucun bien: ce sont ceux-ci qui         pas cela comme par lui·même, le Seicineur ns peut pas éloigner
Il        omettent de penser au mal, et parce qu'ils omettent cl'y penser,
          ils sont continuellement dans le mal. Que ce soient eux qui ont
                                                                                  les ma:.lX chez lui dans l'homme interne, ce sujet va être par con­
                                                                                  séquent pl'ésenté devant la raison et à sa lumière, dans cet ordre:
          été entendus par le Seigneur sous la désignation de boucs, dans         1. Chaque homme a un Externe et un Interne de la pensée. Il. L'~x·
           Matthieu,- XXV. 41 à46, -onle voitdanslaDocTIUNI) DELA Nou­            terne de la pens6e de l'homme est en soi tel qu'est son Interne.
           VELLE JÉRUSALEM SUR LA FOI, N°' 61 à 63 ; il est dit d'eux au Vers.    111. L'Inteme ne peut être purilié des convoitises du mal, tant que
          41: (( Allez loin de Moi, matldils, dans le feu éternel prépal'é        les maux dans l'homme Externe n'ont pas été éloignés, parce
           POW" le diable ct pour ses anges. » _Cal' ceux qui ne ponsen t nul·    qu'ils obstruent. IV. Les ~aux dans l'homme Externe na peuvent
           lement aux maux chez eux, c'cst-à-dire, qui nes'examinent point,       êlra éloignés par leSeigneurqu'au moyen de l'homme. V. L'homme
           et ensuite n'y renoncent point, ne peuvent qu'ignorer ce que c'est     doit donc comme par lui·même éloigner de l'homme Externe les
           que le mal, et alors aimer le mal d'après le plaisir qu'il leur pro­   maux. VI. Alors le Seigneur purifie l'homme des convoitises du
           cure; en effet, celui qui ignore ce que c'est que le mal, aime le      mal dans l'homme Interne, et des mlUX eux-mêmes dans l'homme
           mal, et celui qui omet de,penser au mal est continuellement dans       Externe. VII. L'action continue de la Divine Providence du Sei­
           le mal, il est comme un avcugle qui ne voit point; car la pensée       sneur consiste à conjoindre l'homme à Soi, et Soi à l'homme,
           voit le bien tt le mal, comme l'œil voit le beau et le laid; et        afin de pouvoir lui donner les félicités de la vie éternelle, ce qui ne
           l'homme est dans le mal, non-seulement quand. il pense et veut          peut être fait, qu'autant que les maux avec leurs convoitises ont
           le mal, mais aussi quand il croit que le mal n'apparaît pas devant     èté éloignés,
III


      78                    tA SAGESSE ANGÉI.1QUE                                                  suu LA   DIVINE Fr:WVIDENCE                     79
          lOS. I. Chaque homme a un Externe et un Interne de la                Ils penseiit èn parlant? Faut-il les croire ou non? Quelles sont
      pensée. Par l'externe et l'interne de la penc;ée il est entendu ici      leurs intentions? »Que chez les flatteurs et les hypocr:tes il y ait
      la même chose que par l'homme l<lxterne et l'homme Interne, par          une double pensée, cela est notoire; en effet, ils peuvent se con·
      lesquels il n'est pas entendu autre chose que l'externe et l'interne     tenir et veiller à. ce que la pensée intérieure ne se découvre pas;
      de la volonté et de l'entendement, car la volonté et l'entendement       et quelques-uns peuvent la cacher de plus en plus inlérieurement,
      font l'homme; et comme ces deux se manifestent dans les pen~             et pour ainsi dire boucher les portes afin qu'elle ne se montre
       sées, il est dit l'externe et l'interne de la pensée. Maintenant,       point. Que l'homme ait une pens.!:e extérieure et une pensée inté­
       puisque c'est non pas le corps de l'homme, mais son esprit, qui         rieure, c'eslce qui est bi.::n évident, en ce que par sa pensée in­
il,   veut et comprend, et par suite pense, il s'ensuit que cet externe        térieure il peut voir sa pensée extérieure, et aussi réOéchir sur
  1
       et cet interne sont l'fxterne et l'interne de l'esprit de l'homme.      elle, juger si elle est mauvaise ou non. Si tel est le men~al de
      Ce qua le corps exécute, soit par paroles, soit par actes, n'est qu'un   l'homme, cela vient de ce qu'il a reçu deux facultés, qa'il tient
       effet provenant de l'interne et de l'externe de son esprit, car le      du Seigneur, nommées Liberté et Rationalité; s'il n'avait pas un
      corps est seulement une obéissance.                                      externe et un interne de la pensée, il ne pourrait par ces facultés
          ]04. Que chaque homme en âge adulte ait u~ externe et un in­          ni rercevoir, ni voir aucun mal chez lui, ni êtl'e réformé; et même
      terne de la pensée, pal' conséquent un externe et un interne de la        il ne pC'urrait pas parler, mais seulement il proférerait des sons
      volonté et de l'entendement, ou un externQ et un interne de l'es­         comme la bête.
       prit, ce qui est la même chose que l'homme externe et l'homme               105. L'interne de la pensee vient de l'amour de la vie et de ses
       interne, cela est évident pour quiconque fait attention aux pensées      affections, et des perceptions qui en proviennent: l'externe de la
       et aux intentions d'un autre d'après ses paroles ou ses actions, et      pensée vient des choses qui sont dans la mémoire, et qui servent
       aussi aux !>iennes quaLd il est en compagnie et quand il n'y est         à l'amour de la vie comme confirmations et comme moyens pour
      pas: car un homme peut parler amicalement avec un autre d'a­              la fin. L'homme, depuis l'enfance jusqu'à la jeunesse, est dans
       près la pensée externe, et cependant être son ennemi dans la pen­        l'externe de la pensée parl'afl:'eclion de savoir, qui alors fait son
      sée interne; un homme peut parler de l'amour à l'égard du pro­            interne ; il transpire aussi quelque chose de la convoitise et
      chain' et de l'amour envers Die:: d'après la pensée externe et en         par conséquent de l'inclination provenant de l'amour de la vie né
      rr:ême temps d'après l'affection de cette pensée, lorsque cependant       avec lui d'après ses parents : mais dans la suite, selon la ma­
      dans sa pensée interne il ne fait aucun cas du prochain, et ne craint     nière dont il vit, se forme l'amour de sa vie, dont les affections et
      point Dieu. Un homme peut aussi parler de la justice des lois ci­         par suite les perceptions font l'interne de sa pensée; et de l'a­
      vilGs, des vertus de la vie morale, et des choses qui appartiennent        monr de sa vie se forme l'amour des moyens, dont les plaisirs et
      il la doctrine et à la vie spirituelle, d'après la pensée externeeten     par suite les sciences rappelées de ln. mémoire font l'externe de sa
      même temps d'après l'affection externe, et cependant, quand il            pensie.
      est seul avec lui·même, parler d'après la pensée et l'affection in­          106. II L'Exte1"1W' de lü pensée de l'homme est en soi tel
      ternes contre les lois civiles, contre les vertus morales, et contre      qle'est son Inteme. Que. l'homme, depuis la tète jusqu'aux pieds,
      les choses qui appartiennent à la doctrine et < la vie spirituelle;      soit tel qu'est l'amour de sa vie, c'est ce qUi a été montré ci-des­
      ainsi font ceux qui sont dans les convoitises du mal, et qui néan­        sus: ici donc il sera d'abord dit quelque chose sur l'amotlr de ln.
      moins devant le monde veulent faire voir qu'ils n'y sont point. La        vie de l'homme, parce qu'il ne peut rien être dit auparavant sur
       plupart au~si, quand ils entendent parler les autres, disent en          les affections qui font avec les perceptions l'interne de l'homme,
      eux,-mêmes: « Ceux-ci pensent·ils intérieurement en eux, comme            ni' sur les plaisirs des affections qui font avec les pensées l'externe
80	                   LA SAGESSE ANGÊLI~UE                                                    SUR LA Dl VINÉ PROYIDÈNCE	                     81
           de l'homme. Les amO;lrs sont en grand nombre, mais il y en a              Avec leurs perceptions, et les fruits sont les plaisirs des affections
           deux qui en sont comme seigneurs et rois, c'est l'Amour céleste           lIovec leurs pensées. Mais l'Amour infernal avec ses affections du
           et l'Amour infernal; l'Amour céleste est l'amour envers le Sei­            mal et du faux, qui sont les c<?nvoitises, et en même temps avec
           gneur et à l'égard du prochain, et l'Amour infernal est l'amour de        les plaisirs de ces convoitises et les pensées qui en résultent, peut
           soi et du mon.de. Ces amours sont opposés l'un à l'autre comme              tre comparé à une araignée et au tissu de sa toile; l'amour lui­
           le ciel et l'enfer, car celui qui est dans l'amour de soi et du monde    ,.même est l'araignée; les convoitises du mal et du faux avec les
           ne veut du bien qu'à lui-même, tandis que ceIri qui est dans l'a ­        astuces intérieures de ces convoitises sont les fils en forme de rets
           mour envers 19 Seigneur et à l'égard du prochain veut du bien à            es plus près du siège de l'araignée; elles plaisirs de ces convoitises
Il·        tous. Ces deux Amours sont les amours de la vie de l'homme,               :8vec les machinations artificieuses sont les fils les plus éloignés,
           maisa,ec bien des variétés; l'Amour céleste est l'amour de la vie           ù les mouches qui volent sont prises, en veloppées et dévorées.
           de ceux que le Seigneur conduit, et l'Amour infernal est l'amour              108. Par ces comparaisons on peut voir, il est vrai, la conjonc­
           de la vie de ceux que le diable conduit. Mais l'Amour de la "ie de        tion de toutes les choses de la volonté et de l'entendement ou du .
 :
 1         chacun ne peut ex ister sans des dérivations, qui sont appelées al­       mental de l'homme avec l'amour de sa vie, mais non toutefois ta ­
           feclions; les dérivations de l'amour infernal sont les affections du        ionnellement. CeLte con~onction peut être vue rationnellement de
  II       mal et du faux, particulièrement les convoitises; et les dériva­            ette manière: Partout il y a troi3 choses ensemble qui font un ;
           tions de l'amour céleste sont les affections du bien et du vrai,            lIes sont appelées fin, cause et effet; l'amour de la vie y est la

~l
           particulièrement les dilections. Les affections de l'amour infernal,         n, les affections avec leurs perceptions sont la cause, et les plai­
           qui sont particulièrement les convoitises, ~ont en aussi grand              irs des affections avec leurs pensées sont l'effet; car de même
           nombre qu'il y a de maux; et les affecti.ons de l'amour céleste,             ue la fin par la cause vient dans l'effet, de même aussi l'amour
      1	   qui sont particulièrement les dilections, sont en aussi grand nom·        par ses affeclions vient vers ses plaisirs, et par ses perceptions
           bre qu'il y a de biens. L'amour habite dans ses affections comme          vers ses pensées: les effels eux-mêmes sont dans les plaisirs du
           un maître dans son clomaine, ou comme un roi dans son royaume:            :IIlental ct dans les pensées de ces plaisirs, quand les plaisirs ap·
           le domaine ou le royaume de ces amours est établi sur les choses          partiennent à la volonté et les pensées à l'entendement, ainsi
           qui apparliennent au mental, c'est·à-dire, à la volonté et à l'en ­          uand il y a plein consentement; ce sont alors les effets de son
           tendement de l'homme, et par suite au corps. L'Amour de la vie              sprit, et s'ils ne viennent pas dans un acte du corps, ils sont
           de l'homme par ses affections et les perceptions qui en provien ­         .néanmoins comme dans un acte, qlland il y a consentement:' ils
           nent, et par ses plaisirs et les pensées qui en résultent, gouverne           nt aussi alors en même temps dans le corps, et ils y habitent
           l'homme tout entier, l'Interne de son mental par les affections et          ~ec l'amour de sa vie, et aspirent à l'acte, qui se fait dès que fien
           par les perceptions, et l'Externe de son mental par les plaisirs des         e s'y oppose: telles sont les convoitises du mal, et les maux.
           affect:ons et par les pensées qui en résultent.                               x-mêmes, chez ceux qui, dans leur esprit, considèrent les maux
              107. La forme de ce gouvernement peut en quelque sorte être                mme licites. ~aintenant, de même que la fin se conjoint avec
           vue par des co,nparaisons : L'Amour céleste avec les affections du             cause, et par la cause avec l'effet, de même l'amour de la vie
           bien et du vrai et lef perceptions qui en proviennent, et en même              conjoint avec l'interne de la pensée, et par l'interne avec l'ex ­
           temps avec les plaisirs de ces affections et les pensées qui en ré­           rne ; ùe là il est évident que l'externe de la pensée de l'homme
           sultent, peut être comparé à un Arbre remarquable par ses bran·             It .en soi tel qu'est son interne l car la fin met son tout dans la
           ches, ses feuilles et ses fruits; l'amour de la vie est cet arbre, les    cause, et par la cause dans l'effet; puisqu'il n'y a rien d'essentiel
           branches ave(: les feuilles sont les affections du bi~n et du vrai            .ns l'effet 'lue ce qui est dans la cause, et par la cause dans la
                                                                                                                                                    6
1      8"2                      tA. SAGESSE ANGÉLIQUE .                                                     SUR LA DtVINg PItoVIDENCE
                                                                                                                                                              83
       :ftp ;etparc~ qu,'ainsi la fin est l'essen tiel même qui entre dans la           .. 110. Mais chez ceux qui sont dans l'Amour céléstp., l'Intern e et
        cause etdans l'effet, c'est pour cela que la cause et l'effet sont ap-          i'Exter ne de la pensée, ou l'homm e Interne et l'homm e Extern e;
Il''    'pelées fin moyen ne et fin dernièr e.                           . .            font un quand ils parlent , et ils ne connai ssent point de diffé·
          . 109. Il semble parfois que l'Exter ne de la pensée de l'homm e              rence; l'amou r de leur vie, avec ses affections du bien et .leurs
         n'est point en: soi tel qu'est l'Intern e; mais cela arrive, parce que         percep tions du vrai, est comme l'âme dans les choses qu'ils pen:­
       tamou r' de la vie avec ses interne s qlli l'entou rent place au·des­           .ent et que par suHe ils disent et font; s'ils sont prêtres , il prê·
         sous de lui un Lieute nant, qui est appelé l'Amou r des Moyens, et            chent d'après l'amou r à l'égard du procha in et d'après l'amou r
       ·lui ewoint d'être sur ses gardes et de veiller à ce que rien de ses            envers le Seigne ur; s'ils sont juges, ils jugent d'après la justice
       'convoitises ne se montre . Ce Lieute nant donc, d'après l'astuc e de           même; s'ils sont négociants, ils agissen t d'après la sincéri té même;
        son Prince , qui est l'amou r de la vie, parle et agit selon les insti­        l'ils sont mariés, ils aiment leur .épouse d'après la chaste té même;
        tutions civiles du Royaum e, selon les princip es moràUX de la rai­            et ainsi du reste. L'Amo ur de leur vie a aussi pour Lieute nant un
       sop., et selon les choses spiritu elles de l'Eglis e; et chez quelques­        Amour des moyens, qu'il instrui t et dirige afin qu'il agisse d'après
        uns avec tant d'astuc e et d'adresse, que peri>onne ne voit qu'ils             la prudenc::e, et il le revêt d'habit s de zèle pour les vrais de la doc:,
        ne sont pas tels qu'ils parlen t et agissen t, et qu'enfi n par suite de         rine et en même temps pour les biens de la vie.
        ce déguise ment ils savent à peine eux-mê mes qu'ils sont autres :                 111. III. L'Inter ne ne peut être purifié des convoitises du
                                                                                                                                                              ..!


        tels sont tous leo; hypocr ites, et tels sont les prêtres qui de cœu l'           al, tant que les maux dans l'homme Extern e n'ont pas été
        ne font nul cas du procha in et ne craign ent point Dieu, et qui ce­               ignés, petree qu'ils obstruent. De ce qui a été dit ci-dessus il
        pendan t prêche nt sur l'a!llour du procha in et sur l'amou r de Dieu:        résulte que l'exter ne de la pensée de l'homm e est en soi tel qu'est
        tels sont les juges qui jugent selon les presen ts et les amitiés ,           l'intern e de sa pensée, et qu'ils sont cohére nts comme deux choses
        tandis qu'ils feignen t du zèle pour la justice et parlen t du juge­          dont l'une non-se ulemen t e~ t intérie uremen t dans l'autre , mais
        ment d'après la raison: tels sont les négoci ants qui de cœ:lr sont              lent de l'autro ; c'est pourqu oi l'un ne peut être séparé sans que
       sans sincéri té et fraudu leux, quan1 ils agissen t avec sincéri té en          'autre ne le soit en même temps; il en est ainsi de tout extern e
        vue du gain: et tels sont les adultèr es, qu:md, d'après la rationa ­         qui. vient d'un int~rne, de tout postéri eur qui vient d'un anté,:,
       lité dont chaque homme jouit, ils parlen t de la chaste té du ma­             f.Jieur, et de tout effet qui vient d'une cause. Mainte nant, comme le~
       riage; et ainsi du re<;te, Mais si ces mêmes hommes dépoui llent               convoitises, de compagnie avec les astuces , font l'intern e de la
       l'Amour des moyens, - ce Lieute nant de l'amou r de leur vie,                  pensée chez les méchan ts, et que les plaisirs des convoi tises, d~
       des vêteme nts de pourpr e et de fin lin dont ils l'ont enveloppé, et         - mpagnie avec les machin ations, font l'extern e de la pensée chez
       le revêten t de s.)n habille ment domestique, aloI';; c'est absolu ment        eux, et que ceux-ci avec celles·lil. ont été conjoin ts en un, il s'en­
       le contt'a ire qu'ils p~ns3nt, et q'1e parfoi3 d'après la pensée ils di­      luit que l'intern e ne peut pas être purifié des convoitises, tant que
       sent avec leurs amis intime s qui sont dans un sembla ble amour de              es maux dans l'homm e extern e n'ont point été éloigné s. Il faut
       la vie. On pourra it croire que, quand d'après l'amo:l r des moyens              u'on sache que c'est la volonté interne de l'homm e qui est dans
       ils ont parlé avec tant de justice , de sincér~té et de piété, la qua­        les convoitises, et son entend ement interne qui est dans les as':'
       lité de l'intern e de la pensée n'était pas dans l'extern e de leur             Ilces, et que c'est sa volonté extern e qui est dans les plaisirs des
       pensée ; mais néanm oins elle y était, c'est en eux l'hypoc risie, c'est           nvoitis es, et son enteni ement extern e qui est dans les machi'7
       en eux l'amou r de soi et du monde, dont l'astuc e est de se faire            nation s proven ant de~ astuces : chacun peut voir que les convoi~
       une réputat ion en vue de l'honne ur ou du gain, ju~que dans la               tl,ses et leurs plaisirs font un, et aussi que les astuces et les ma­
       d~rnièrc appare nce: _cette qualit-é ·de l'In tern.e est dçlllS .l'Exte rne        ination s font un, et que ce,s quatre choses sont dans.. une seule
       de leur pensée , quand ils parlen t et agissen t ainsi.
84                     tA   SAGESSE ANGÉLIOUE                                                    SUR LA DIVI~E PROVlDEN.cE                          85
série, et font ensemble comme un seul faisceau; d'après cela, il           maux ne sont pas éloignés, les. con v:oitises avec leurs .plaisirs crois­
 est encore évidant que l'interne, qui consiste en convoitises, ne         ,eut et surabondent : P.lus un voleur vole, plus il colivoitede         VQ­
 peut être rejeté que par l'éloigrrementde l'externe qui consiste en        1er, aU point qu'enfin il ne p~t plus, s'en abstenir: il en est de
 maux. Le!! convoitise's par leurs plaisirs produisent les maux, mais       m.ême d'un fraud~ur à mesure qu'il f~aude.: il en eS,t de roême
 qu'and les maux sont crus licites, ce qui arrive par le consente­          pour la haine et la vengeance, pour la luxure et nnlempérance,
 ment de -la volonté et de l'entendement, les plaisirs et les maux          pour la scortation, -le blasphème. Que l'amour de dominer d'après.
 font un; que -le consentement soit le fait même, cela est notoire;         l'amour de soi croisse à mesure que les freins Illi sont lâchés, cela
 c'est aussi ce que le Seigneur dit: « Si quelqu'un regarde la              est connu; il en est de même de l'amour de posséder dos biens
 femme d'un autre au poin't de la convoiter, il a dlJà commis               d'après l'amour du monde; il semble que pour ces amours .U n'y
'adumte avec elle dans son cœur.» ~ Matth. V. 28 - Il en est               ait point de borne ou de fin. D'après cela, il est évident que, autant
de même de tous les autres maux.                                           les maux dans l'homme externe ne son.t pas éloignés. autant leurs
   112. D'après cela on peut donc voir que, pour que l'homme               ço.nvoitises surabondent; et que les convoitises croissent dans ~a
soit purifié des convoitises du mal, il faut que le,s maux soient en­      J,nême proportion que les freins sont lâchés aux maux.
 ti~rement éloignés de l'homme 'externe, car auparavant il n'y a               113. L'homme ne peut pas percevo:r les convoitises de son mal;
 pas d'issue pC'ur les convoitises, et s'il n'y a pas d'issue, les con­    il perçoit, il est vrai, leurs plaisirs, m·ais il réfléchit même peu sur
 voitises restent en dedans, et e'i'halent d'elles-mêmes les plaisirs,     eux, car les plaisirs réjouissent lèS pensées et ôtent les I.'é.t;lexions ;.
'et 'ains! forcent l"homme au consentement, par conséquent au fait:        .i donc il ne savait pas d'autre part que ce sont des maux, il les.
 les convoitises enirent dans le corps par l'externe de la pûnséc;         appellerait des biens, et le:) commettrait d'après le libœ selon
lors doncqu'i'l y a consentement dans l'externe de la pensée, elies        la raison de sa pensée; quand il agit ainsi, il se le.s ap.proprie :
'sOnt amsitôt dans le corps; le plaisir, qui est senti, est là: que          utant il les confirme comme licites, autant il agrandit la cour de
1el qu'e'st le mental}, 'tel soit le corps, ainsi l'homme tout entier,     l'amour régnant, qui est l'amour de. sa vie; les convoitises compo­
 on le voit dans le Tra'ilé DU DIVIN AMOUR ET DE LA. DIVINE SA­            sent la cour de cet amour, car elles sont comme ses ministres et ses
 GESSE, N°S :162 à 370. 'Ceci peut être illustré par des comparaisons,    satellites, pal'lesq uels il gou verne les extérieurs qui constitu.ent son
 et aussi par des exemples: Par des Comparaisons: Les convoi­             l'oyaume : mais tel est le roi, tels sont les ministres et les sate,llites,
tises avec leursplaisiTspeuvent être comparées au feu; plus le feu        et tel est le royaume: si le roi est diable, ses ministres et.ses satel­
est entretenu, plus il s'embrase; et plus son essor est libre, plus il    lites sont des folies, et les sujets de son royaume sont des faux de
's'étend au large, jusqu'au point de consumer dans une ville ,les         tout gelll'e, que les ministres, qu'on appelIt> sages quoiqu'ils soient
maisons, et dans une forêt les arbres; les convoitises du mal sont        insensés, font apparaître comme des vrais, et reconnaître pO.ur
 aussi,dans la Parole, 'comparées au feu, et les maux des convoi­         des vrais, par des raisonnements tirés d'illusions et par des ,phan.
tises à un incendie; les convoitises du mal avec leurs plaisirs ap­       tll.isies. Est ce qu'un tel état de l'homme peut être changé, à moins.
'paraissent aussi, dans le monde spiritael, comme des feux; 1e feu        que le<; maux dans l'homme externe ne soient éloignés ~ c'est même
infernal n'est pas autre chose. EUes peuvent aussi être compa­            ainsi que sont éloignées les convoitises qui sont cohérentes au.x
rées à des déluges et à des inond~ations, quand les digues et 'les        maux; autrement il n'y a puint d'issue pOUL' les çonvoitises, car
chaussées 'ont été renversées. Elles peuvent encore êtTe comparées        elles sont renfermées comme une ville assiégée, et comme un ul.
à la "gangrène et aux abcès, qui donnent la "mort ·au corps, à me­        cère qui est bouché.
sure 'qu'ils s"étendent, ou qu'on néglige de les guérir. Par des              114. IV. Les maux dans l'homme l!JxtertJ,.e ne peuvent dtre
P1(X]emp'Zes: Il 'est bien ·év'·i<ient que si dans Phomme ex!erae les     tloig'l'J,é~ par le Seigne~~r qu'au Inoyen de ~'homlne. Pans toutes
86                      LA SAGESSE AN'GÉLIQUÉ                                                    sun LA DIVINE    PROVIDE~CE                     8:1
 les Églises chrétiennes il a été reçu comme point de doctrine, qlle         sinsi, et la confiance; sur l'imputation du mérite du 'Seigneur,sQntl
l'homme, avant d'approcher de la sainte Communion, doit s'exa­               sans péchés, et paraIssent. devant Dieu comme ce,ux',dont·l,a. face,
miner lui-même, voir et reconnaître ses· péchés, et faire péni­               bien lavée est brillante. D'après cela, il est b~en éV,ident que la', '
tence en y renonçant et en les rejetant, parce qu'ils viennent du            commune religion de toutes les Églises dans le monde c1rétien,
 diable; et qu'autrement les péchés ne lui sont point remis.. et qu'il       est que l'homme doit s'examiner, voir et reconnflitre se~ péché~,
 est damné: les Anglais, quoiqLl'ils soient dans la doctrine dela foi        et ensuite s'en abstenir, et qu'autrement il n'y a pas salvation,;
seule, enseignent néanmoins ouvertement, dans la Prière pOlIr la             nIais damnation. Que ce s.oit là aussi la divine vé~ité rpême, on ~e.
sainte Communion, l'examen, la reconnaissance et la confession               voit clairement dans la Parole par les passages où il e,st co~ma~dé:
des péchés, la pénitence et le renouvellement eLe la vie, et ils me·         â l'homme de faire pénitence, par exemple, par ceux-ci: « Jésus
nacent ceux qui ne les font pas, en di~ant que, dans ce cas, le              dit: Fc.ites des fruits dig,nes de la PÉNITENCE; d6à la cognée
diable entrera en eux corinne en Judas, qu'il les remplira de toute           à la racine des arbres (!st placée; tout (/1'bre qui ne fait pas de,
iniquité, et qu'il détruira et le corps et l'âme. Les Allemands, les         !/;1tit bon sera coupé, et au f'cu Sr?1'a Jeté. » - Luc, III. 8, ~. ­
Suédois et les Danois, qui sont aussi dans la doctrine de la foi              « Si vous ne faites point PÉNITENCE, tous vous périrez. ) - Luc,
seule, enseignent des choses semblables dans la Prièl'e pour la              XIII. 3, 5. - « Jésus prêcha l'if,'vangile du royaume de Dùm;·
sainte Communion, en menaçant même que, si l'on agit autre·                   faites PÉNITENCE, et croyez ct l'Évan,qile. » -. Marc, I. 14,· ·15.
ment, on se rendra passible des peines infernales et de la damna­            _ « Jésus envoya ses disciples; et, étant pm·tis, ils pl'échè,'ef/-t
tion éternelle, pour avoir mêlé le saint et le profane. Ces menaces             u'on fît PI~NI'fIo/NCE. » - Marc, VI. 12. - « Jésus dit aux Apôtre~
sont· prononcées à haute voix par le prêtre devant ceux qui doi­                u'il fallait qu'on préclldt LA PÉNITENCE ET LA RÉMISSION DES
vent se présenter à:!a sainte cène, et sont entendues par eux avec            rÉCHEs, PARMITOUTES LES NATIONS. » - Luc, XXIV. 47. - « Jea1~
une pleine reconnaissance que cela est ainsi. Cependant les mêmes             'Prêcha un baptême de PÉNITE!'CE EN RÉMISSION DE PÉCHÉS, ) ­
personnes, quand elles entendent le même jour prêcher sur la                  Marc, 1. 4. Luc, III. 3. - Pense aussi à cela d'après quelqu'en~
foi seule, et dire que la Loi ne les condamne point, parce que je              tendement, el si tu as de la religion, tu verras que la pénitence
Seigneur l'a accomplie pour elles, et que par elles-mêmes elles               des péchés est le chemin qui conduit au ciel, et que la foi séparée
ne peuvent faire aucun bien sans qu'il soit méritoire, et qu'ainsi:            de la pénitence n'est pas la foi, et que ceux qui ne sont pas dans
les œuvres n'ont en el1es·œêmes rjen du salut, mais que c'est b foi            la foi, parce qu'ils ne font pas pénitence, sont dans le cheminquf
seule qui sauve, reviennent dans leur maison en onbliant complè­               conduit à l'enfer.
tement la confession précédente, et en la ,ejetan t, en tant qu'elles            115, Cellx qui sont dans la foi séparée de la charité, et qui se
pensent d'après le sermon sur la foi seule. Maintenant, de ces ùeux            sont confirmés p1lr cette sentence de Paul aux Romains, que par
doctrines, quelle est la vraie? Celle-ci, ou celle· là ? Deux choses op­       la {ui l'homme est justifié sans œUV)'es de loi,- ,Ill. 28, - ceux~
posées l'une à l'autre ne peuvent être vraies; ou bien, sans examen,           là adorent cette sentence c~mme ceux qui adorent lé soleil, et ils
ni connaissance, ni reconnaissance, ni confession, ni rejet des pé­            deviennent comme ce'JX qui fixent avec effort leurs yeux sur le
chés, par conséquent sans pénitence, il n'y a point de rémission des           soleil, cequi fait que leur vue, étant éblouie, n'aperçoit rien au
péchés, ni par conséquent de salvation, mais une damnation éter­               milieu de la lumière; en effet, ils ne voient pas quelle chose est
nelle ; ou bien, de tels actes ne fan t rien pou r le sai ut, parce que le      enLendue dans ce passage par œuvres de loi, à savoir, que ce sont
Seigneur par la passion de la croix: a pleinement satisfait pour tous          les cérémonies décrites par ~Ioïse dans ses Li vres, lesq uelles y sont
les péchés des hommes en faveur de ceux qui sont dans la foi, et               pal'tout nommées Loi, et que ce ne sont point le.s préceptes dû
que ceux qui sont dans hi: foi seule avec l'assurance que cela est             Déçalogue; aussi , de peur qu'il ne soit entendu les préceptes du
88                     LA SAGESSE ANGELIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                          89
 Décalogue, explique-t-il ce passage en disant: Il Abrogeons-nous        g-nent les lois civiles, et aussi la perte dp, la réputation, et ainsi ils
 donc la Loi pm' la fo(? tant s'en faut! au contmire, nous éta­          contractent la coutqme et l'habitude de fuir les maux comme nui­
 blfssons la loi. » - Vers. 31 du même Chapitre. - Ceuoc qui, d'a­       sibles à leur honneur et à leurs intérêts; mais s'ils ne fuient pas
 prè's cette 8entence, se sont confirmés dans la foi séparée, ceux­      les maux par principe de religion parce qu'ils sont des péchés et
 là en fixant leurs regards sur ce passage comme sur le soleil, ne       contre Dieu, alors les convoitises du mal avec leurs plaisirs res­
 voient pas non plus, quand Paul énumère les Lois de la foi, que ce      tent chez eux comme des eaux impures renfermées ou stagnantes;
 sont les œuvres mêmes d~ la charité; qu'est-ce donc que la foi          qu'ils oxaminent leurs pensées et lwrs intentions, et ils les trou­
 sans ses lois? Ils ne voient pas non plus les passages où il énu­       veront telles, pourvu qu'ils sachent ce quo c'est quele péché. Tels
 mère les mauvaises œuvres, en disant que ceux qui les font ne           sont en grand nombre ceux qui se sont confirmés dans la foi sé­
 peuvent entrer dans le ciel. Par là, on voit quel avcuglementaété       parée de la charité, lesquels, parce qu'ils croient que la Loi ne
 introduit par ce seul pas8age mal entendu.                              condamne point, ne font pas même attention aux péchés, et quel­
    116. Que'les maux dans l'homme Externe ne puissent être éloi.        ques-uns doutent qu'il y en ait, et pensent que s'il y en a, ce ne
 gnés qu'au moyen de l'homme, c'est parce qu'il est de la Divine         sont pas des péchés devant Dieu, parce qu'ils ont été pardonnés.
 Providence du Seigneur que tout ce que lhomme entend, voit,             Tels sont aussi les moralistes naturels qui croient que la vie ci­
 pense, veut, prononce et fait, apparaisse absolument comme étant        vile et morale avec sa prudence produit tout; et que la Divine
 de lui; -que sans cette apparence il n'y aurait pour l'homme au­        Providence ne produit rien. Tels sont encore ceux qui recherchent
 cune réception du Divin Vrai, aucune détermination à faire le           avec beaucoup de soin une réputation et un renom d'honnêteté ct
 bien, aucune appropriation de l'amour et de la sagesse, ni de la         de sincérité pour l'honneur ou pour le profit. Mais ceux qui sont
 charité et de la foi, ni par suite aucune conjonction avec le Sei­       tels, et qui ont en même temps méprisé la l;eHgion, deviennent
  gneur, par conséquent aucune réformation, aucune régénération,         des esprits do convoitises après la mort; ils apparaissent à eux­
 et ainsi aucune salvatioD, c'est ce qui a été montré ci·dessus,          mêmes comme s'ils étaient des hommes, mais aux autres de loin
 N°' 71 à 95, et suiv.: il est évident que sans cette apparence il ne    comme des priapes ; et ils vo:ont dans les ténèbres, et non dans la
 peut y avoir ni pénitence des péchés, ni même foi; puis aussI, q ne     l'umière, comme les hiboux.
 l'homme sans cette apparence n'est point homme, mais que, privé            118. De ce qui précède résulte maintenant la confirmation de
 de la vie rationnelle, il est semblable à la bête. Consulte, si tu le   l'Article V, à savoir: L'homme doit donc comme par lui.-même
veux, ta raison; est-ce qu'il apparaît autrement, sinon que              éloigner de l'homme Externe les maux. C'est aussi ce qui a été
l'homme pense d'après lui·même sur le bien 3t sur le vrai, tant           expliqué dans trois Articles de la DOCTRINE DE VIE POUR LA Nou­
spirituel que moral et civil f et alors reçois ce doctrinal que tout      VELLE JÉRUSlLEM ; à savoir, dans le premier, que personne ne
bien et tout vrai viennent du Seigneur, et qu'aucun bien ni aucun         p~ut fuir les maux comme péchés, jusqu'an point de les avoir in­
vrai ne viennent de l'homme, ne reconnaîtras-tu pas pour consé.          térieurement en aversion, si ce n'est par des combats contre eux,
quence que l'homme doit faire le bien et penser le vrai comme             N°s 92 à 100 ; dans le second, que l'homme doit fuir les maux
d'après lui-même, mais néanmoins reconnaître que c'est d'après            comme péchés, et combattre contre eux comme par lui-même,
le Seigneur; que par conséquent aussi l'homme doit éloigner les          N°S] 01 à 107; dans le troisième, que si quelqu'un fuit les maux
maux comme par lui-même, mais néanmoins reconnaître qu'il le              par tout autre motif que parco qu'ils sont des péchés, il ne lesfuit
fait d'après le Seigneur f                                                pas, mais il fait seulement qu'ils no se montrent pas devant le
    117. Il Y en a plusieurs qui ne savent pas qu'ils sont dans les       monde, Nos 108 à 113.
maux, parce qu'ils ne les font pas clans les externes, car ils crai-         119. VI. A lors le Seigneur purifie l'homme des convoitises
1

,1
 !:
             90,                      LA ,SAGf:;SSE ANGÉLIQUE                                             SUIt LA DIVINE PROVIDENCE                     ~l

              du mal dans l'homme interne, et des mal{X eux·mêmes' dans               âme opère tout à la fois et en particulier dans toutes les chose5 de
              l'homme Externe. Si le Seigneur purifie l'homme des convoitises         son corps, de même aussi l'homme ne sait pas comment le Sei­
              du mal, alors que l'homme éloigne les maux comme par lui-même,          gneur opère dans toutes les choses de son mental ou de son âme"
              c'est parce que le Seigneur ne peut pas le purifier auparavant;         c'est-à-dire,' dans toutes les choses de son esprit; l'opération est
              car les maux sont dans l'homme externe, et les convoitises du mal       continue; l'homme n'y a aucune part; mais néanmoins le Sei.
              sont dans l'homme bterne, et sont cohérentes avec le mal comme          gneur ne peut purifier l'homme d'aucune com'oitise du mal dans
              les racines avec le tronc; si donc les ma.ux ne sont point éloignés,
IJ!           il n'y à point d'ouverture; car les maux obstruent, et ils ferment
                                                                                      son esprit ou dans son homme interne, tant que l'homme tient
                                                                                      l'externe fermé; ce par quoi l'homme tient son externe fermé, ce
              la porte, qui ne peut être ouverte par le Seigneur qu'au moyen de       sont des maux, dont chacun lui apparaît comme un, quoique dans,
              l'homme, ainsi qu'il vient d'êt!'e montré. Quand ainsi l'homme          chacun il y en ait une infinité; quand l'homme éloigne un de ces
              ouvre la porte comme par lui-même, le Seigneur extirpe en même          maux comme étant un, le Seigneur éloigne les maux infinis qui
              temps les convoitises. C'est aussi parce que le Seigneur agit dans      sont dans ce mal. C'est là ce qui est entendu par« alors le Sei­
              !:intime de l'homme, et par l'intime dans cc qui suit jusqu'aux         gneur purifie l'homme des convoitises du mal dans l'homme in­
            , derniers, et que l'homme'est en même temps dans les derniers;           terne, et des maux ellx-mêmes dans l'homme externe. »
              c'est pourquoi, tant que les derniers so~t tenus fermés par                121. Un grand nombre d'hommes s'imaginent que ce qui pu­
              l'homme lui-même, aucune purification ne peut être faite par le         rifie l'homme des maux, c'est seulement de croire ce que l'Église
Il.''         Seigneur; mais il est seulement fait par le Seigneur une opéra­         enseigne; et quelques-uns s'imaginent que c'est de faire le bien;
              tiondansles intél'ieurs, telle qu'est cdledu Seigneur dans l'Enfer,     d'autres, que c'est de savoir, de dire et d'enseigner les choses qui
              dont l'homme qui est dans les convoitises et en même temps dans         sont de l'Église; d'autres, de lire la Parole et des livres de piété;
              les maux est la forme, opération qui e5t seulement une disposi­         d'autres, de frécluenter les temples, d'enten-1re les prédications, et
              tion afin que l'un ne dëtruise pas l'autre, et afin que le bien et le   surtout de se présenter à la sainte Cène; d'autres, de renoncer
      1
      ,,1
              vrai ne soient pas violés. Que le Seigneur presse et insiste conti­     au monde, et de s'adonner à la piété; d'autres, de s'avouer cou­
              nuellement pour que l'homme lui ouvre la porte, on le voit clai­        pable de tous les péchés; et ainsi du reste. Mais néanmoins tou tes
Ilili         rement par les paroles du Seigneur dans l'Apocalypse: « Voici,          ces choses ne purifient pas l'homme, à moins qu'il ne s'examine,
              je me tiens à la pOl'te et je heurte, si ql/,elqn'un entend ma voix     ne voie ses péchés, ne les reconnaisse, ne se condamne à cause
              etouvJ'e la porte, j'eittl'el'ai chez lui, et je souperai avec llti,    d'eux, et ne fasse pénitence en y renonçant; et toutes ces choses
              et lui ClVec Moi, JI III. 20.                                           il doit les faire comme par lui même, mais toutefois en recon­
                 120. L'homme ne eait rien de l'état intérieur de SOli Mental o~      naissant de cœur que c'est par le S~igneur. Avant que cela soit
              de son hom!l1e Interne; cependant il y a là une infinité de ch03E's,    fait, toutes les choses dont il vient d'être parlé ne servent de rien,
              dont pas une seule ne vient à sa connaissance; car l'Interne de la      C:lr elles sont-ou méritoires ou hypocrites; et ceux-là apparaissent
              pensée de l'homme, ou son hJm~lle J'ntome, est son ,esprit lui·         dans le ciel devant les anges ou comme de belles prostituées dont
              même, et dans cet esprit il y a des choses à l'infini, ou aussi in­     la corruption répand une odeur infecte; ou comme ces femmes
              nombrables que dans le corps de l'homme, et même encore plus            laides qui s'embellissent avec du fard; ou comme des comédiens
              innombrables, car l'esprit de l'homme est dans sa forme un              et des mimes sur les tbéàtres ; ou comme des singes avec des ha­
              homme, et toutes les choses de l'esprit cOl'respondent à ;toutes        bits d'hommes. Mais quand les maux ont été éloignés, les choses
              celles de l'homme dJ.ns son corps. Mainceu~nt, de même que              ci-dessus mentionnées deviennent des choses de l'amour, et ceux
              j'homme ne sait par auêuue,sensation comment son esprit ou son           qui les font apparaissent dans le ciel devant les anges comme de
92                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR   LA DIVINE   PROVIDENCE                  93
     beaux hommes,et comme leurs cornpag'lons et leurs consooiés.            penser, et tu verras cette vérité dans sa lumière; mais auparavant
         122. MaSs il taut qu'on sache bien que l'homme, pour faire          admets qu'il y a un Dieu, qu'il y a un ciel, et qu'il y a une vie
     pénitence, doit porter ses regards vers le Seigneur seul; s?il les      éternelle. Maintenant, puisqu'il y a un seul Dieu, et que l'homme
     porte vers Dieu. le Père seul, il ne peut être purifié; il ne le peut   par la création a été fait image et ressemblance de Dieu, et puis­
     non plus si c'est vers le Père à cause du Fils, n,i si c'est vers. le   que par l'amour infernal, par les convoitises de cet amour, et par
     Fils C0mme Homme seulement; en effet, il n'y a qu'un seul Dieu,         les plaisirs de ces convoitises, l'homme est venu dans l'amour de
     et le Seigneur est ce Dieu, car son Divin et son humain sont une        tous les maux, et a par suite détruit chez lui l'image et la ressem ­
     seule Personne, comme il a elé montré dans la DOCTRINE Dl,'; LA         blance de Dieu, il s'ensuit que l'action continue de la Diyine Pro­
    .NOUVELLE	 JÉRUSALEM SUR LE SEIGNEUR. Pour que tout homme                vidence du Seigneur consiste à conjoindre l'homme à Soi, et Soi
     qui doit.faire pénitence porte ses regards vers le Seigneur seul, le    à l'homme, et ainsi à faire qu'il soit son image: que ce soit afin
     Seigneur a institué la Sainte Cène, qui confirme la rémission des       que le Seigneur puisse donner à l'homme les félicités de la vie
     péchés chez C3UX qui font pénitence; elle confirme, parce que           éternelle, c'est encore ce qui s'ensuit, car tel est If} Divin Amour:
     dans cette Cène ou Communion chacun est tenu de porter ses re­          mais qu'il ne puisse les lui donner, ni le faire son image, à
     gards vers le Seigneur seul.                                            moins que l'homme n'éloigne l'.omme par lui-même les péchés
        123. VII. L'action continue de la Divine Providence du Sei­          dans l'homme externe, c'est parce que le Seigneur est non-seule ­
1    gnew' consiste à conjoindre l'homme à Soi, et Soi J l'homme,            ment le Divin Amour, mais aussi la Divine Sagesse, et que le Di­
     afin de pouvoir lui donner les félicités de la vie éternelle,            vin Amour ne fait rien que d'après et selon la Divine Sagesse:
     ce qui ne peut être tait, qu'autant que les lnaux avec leurs             que l'homme ne puisse être conjoint au Seigneur, et ainsi être ré­
     conooitises ont été éloignés. QLle l'action continue de la Divine        form,), régénéré et sauvé, à moins qu'il ne lui soit permis d'agir
     Providence du Seigneur consiste il conjoindre l'homme il S:>i et         d'après le libre selon la raison, car par là l'homme esL homme,
     Soi à. l'homme, et que ce soit cette conjonction qui est appelée         cela est selon la Divine Sagesse du Seigneur, et tout ce qui est
     réformation et régénération, et que par suite il y ait salvation         selon la Divine Sagesse du Seigneur, ce~a aussi appartient à sa Di­
     pour l'homme, c'est ce qui a éLe montré ci-dessus, :Nos 27 à. 45.        vine Providence.
     Qui est-ce qui ne voit pas que la conjonction avec Dieu est la              124. A ce qui vient d'être dit, j'ajouterai deux Arcanes de la
     vie éternelle et la salvation?' C'est ce que voit quiconque croit        Sagesse Angélique, par lesquels on peut voir quelle est la Divine
     que les hommes, par c:'éati 'n, sont les images et les ressem­           Providence; le premier, c'est que le Seigneur n'agit jamais chez
     blances de Dieu, - Gen. I. 26, '27, - et sait ce que c'est que l'i­      l'homme dans aucune chose particulière séparément, sans agir en
     mage et la ressemblance de Dieu. Qui est l'homme dont la raison           même temps dans toutes les choses de l'homme; le second, c'est
     est saine, qui, lorsqu'il pense d'après sa rationalité et veut penser    que le Seigneur agit par les intimes et par les derniers en même
     d'après sa liberté, puisse croire qu'il a trois Dieux, égaux en          temps .1° Le Seigneur n'agit Jamais chez l'homme dans aucune
     essence, et que le Divin Être ou la Divine Essence peut être divi­       'Chose particulière séparément, sans agir en m§me temps dans
     sée? Qu'il y ait le Trine dans un seul Dieu, cela peut être pensé         foutes les choses de l'homme: c'est parce que toutes les choses
     et compris, comme on comprend que dans l'ange et dans l'homme             de l'homme sont dans un tel enchaînement, et par l'enchaînement
     il y a l'âme et Je cor'ps, et le procédant de la vie par l'âme et par     dans une telle forme, qu'elles agissent non pas comme plusieurs
     le corps; et puisque ce Trine dans un lie peut être que d,:aos le         mais comme une seule: que l'homme quant au corps soit dans un
     Seigneur, il s'ensuit que la conjonction doit être avec le Seigneur.      tel enchat.nement,et par l'enchaînement dans une telle fonne,
     Fais .us.age d~ ta rationalité et en même temps de la liberté de          cela est oOlilinu; le Mental ihumain est aussi dans une semblable
94                      LA S.dESsE   ANGÉLIQUI~                                                SÙR LA DIVINE PHOVIDENC8                        95
   forme d'après la connexion de toutes les choses qui le composent,         'dans le dernier il yale simultané de tous à partir du premier.
  car le Mental humain est l'homme spirituel, et est même en ac­              C'est même d'après cela que le Seigneur de toute éternité, ou Jé'­
  tualité homme: de là vient que l'esprit de l'homme, qui est son            bovah, est venll dans le monde, et y a revêtu et pris l'Humain
  mental' dans le corps, est homme dans toute SJ. forme; aussi                dans les derniers, afin que des premiers il pût être aussi dans les
  l'homme après la mort est-il également homme comme dans le                  derj1iers en même temps, et ainsi des premiers par les derniers
  monde, avec ln. seule différence qu'il a rejeté les dépouilles qui cons­    gouverner le monde pntier, et par conséquent sauver les hommes,
  tituaient son corps da~s le monde. Maintenant, puisque la forme             qu'il peut sauver selon les Lois de sa Divine Providence, qui sont
  hum~ine est telle, que toutes les parties font le commun, qui agit          aussi les Lois de sa Di ine Sages'>e. C'est donc là ce qui a été connu
  comme une seule chose, il s'ensuit qu'une partie ne peut être re·           dans le Monde Chrétien, à sa'oir, que nul mortel n'aurait pu être
  muée de place, ni changée quant à l'état, si ce n'est du cOilsente~         sauvé, si le Seigneur ne fût venu dans le monde; voir sur ce sujet
  ment de toutes les autres; car si l'une était remuée de place, et           la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LA FOI, N° 35. De là
  changée quant à l'état, la forme qui doit agir comme un ,souffri·           vient que le Seigneur est appelé le Premier et le Dernier.
  rait. D'après cela, il est évident que le Seigneur n'agit jamais dans          125, Ces Arcanes angéliques ont été donnés comme prélimi­
  aucune chose particulière sans agir en même temps dans toutes:              naires, afin qu'on puisse comprendre comment la Divine Provi­
  ainsi agit le Seigneur dans le ciel angélique tout entier, puisque le       de:lce du Seigneur opère pour conjoindre l'homme à Soi et Soi
  ciel angélique tout entier est en aspect du Seigneur comme un seul          à l'homme; celte opération ne se fait séparément dans aucune
  Homme; de même aussi agit le Seigneur dans chaque ange, parce                chose particulière de l'homme, Slns se faire en même temps
  que chaque ange est le ciel dans la plus petile forme; de même               dans toutes; et elle se fait par l'intime de l'homme et par ses
  encore il agit dans chaque homme, de très près dans toute3 les               derniers en rr.ême temps: l'intime de l'homme est l'amour de
  choses de son mental, et par elles dans toutes les choses de son            sa vie; les derniers sont les choses qui sont dans l'externe de la
  corps; car le mental de l'homme est son esprit, et selon la con­             pensée; les interméd~aires sont les choses qui sont dans l'interne
  jonction avec le Seigneur il est un ange, et le corps est une obéis­         de sa penséè ; quelles sont ces choses chez l'homme méchant,
  sance. Mais il faut bien observer que le Seigneur agit singuliè­             cela a été montré dans ce qui précède. De là, il est de nouveau
  rement et même très singulièrement dans tout particulier de                 .évident que le Seigneur ne peut agir par les intimes et par les
  l'homme, mais en même temps par toutes les choses de sa forme,               derniers en même temps, sans que ce soit avec l'homme, car
  et que néanmoins il ne change l'état d'aucune partie, ou d'aucune            l'homme est avec le Seigneur dans les derniers; de même donc que
  chose en particulier, si ce n'est d'une manière convenable pour             l'homme agit dans les derniers qui dépendent de son arbitre, pareo
  toute,la forme: mais il en sera dit davantage sur ce sujet dans la           qu'ils sont dans son libre, de même le Seigneur agit par les inti­
  suite, lorsqu'il sera démontré que la Divine Providence du Sei­              mes de l'homme, et dans les successifs jusqu'aux derniers. Les
  gneur est universelle parce qu'elle est dans les singuliers, et              choses qui sont dans les in limes de l'homme, et dans les Sl,lcces­
1 qu'elle est singulière parce qu'elle est universelle. 2° Le Seigneur        sirs depuis les intimes jusqu'aux derniers, sont absolument incon­
'agit pm' les intimes et par les derniers en même temps: c'est                 nues à l'homme, et c'est pour cela que l'homme ignore absolu­
  parce qu'ainsi, et non autrement, toutes et chacune des choses               ment de quelle manière le Seigneur y opère, et ce qu'il y opère;
  sont contenues en enchaînement; car les intermédiaires dépen·                mais comme ces choses sont cohérentes comme un avec les der­
  dent des intimes successivement jusqu'aux derniers, et dans les              niers, il en résulte qu'il n'est pas nécessaire que l'homme sache
  derniers ils sont ensemble; en effet, dans le Traité DU DIVIN AMOUR          ~utre chose, sinon qu'il doit fuir les maux comme péchéS, et tour"
  ET DELA DIVINE SAGESSE, Troisième Partie, il a été montré 'que               ner' ses' regards "ers le Seigneur. Ainsi, et non autrement, l'am-oul'
96                    tA SAGÊ8SE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      97
de sa viè, qui par naissance est infernal, peut être éloigne par le       iour-là: Seigneur, Seigneur, par ton Nom n'avons-nous pas
Seigneur, et à sa place peut ètre implanté l'amour de la vie céleste.     propMtisé? Et en ton Nom beaucoup d'actes de puissance n'a­
   126. Quand l'amour de la vie céleste a été implanté par le Sei­         vons·nous pas fait? jj{ais alors Je leur dirai ouvertement: Je
gneur à la place de l'amour de la vie infernale, les affections du        ne vuus ai jamais connus, retil'ez-vous de Moi, vous qui taites
bien et du vrai sont implantées à la place des convoitises du mal         L'INIQUITÉ. Il - Matth. VIf. 22, 23. - «Quiconque entend ces
et du faux; les plaisirs des affections du bien sont implantés à la        miennes paroles, et LES FAIT, je le comparerai ce un homme
place des plaisirs des affections du mal et du faux, et les biens de      prudent qui a bâti sa maiso~ sur le roc; mais quiconque en­
l'amour céleste sont implantés à la place des maux de l'amoui'             tend ces miennes paroles, et NE LES FAIT POINT, sera comparé
infernal: alors la prudence est. implantée à la place de l'astuce, et     à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. » - Matth.
les pensées de la sagesse sont implantées à la place des pensées          VII. 24, 26. Luc, VI. 46 à 49. -« Le Fils de l'homme viendra
de la mali~e : ainsi l'homme est engendré une seconde fois, et de­        dans la gloü'e de son Père, et alors IL RENDRA A CHACUN SELO:-r
vient nouveau. Quels sont les biens qui remplacent les maux, on          •SES ŒUVRES. Il - Matth. XVI. 27. - Il Le Royaume de Dieu vous
le voit dans la DOCTRINE DE vjE POUR LA NOUVELLE JÉRUSALEM,                sera ôté, et l:ERA DONNÉ A UNE NATiON QUI EN FER.. LES FRUITS. »
N°S 67 à 73; 74 à. 79; 80 à 86; 87 à 91. On y voit aussi que, autant      - Matth. XXI. 43. -« Jésus dit: Ma mère et mes trè"es, ce
l'homme fuit et a en aversion les maux comme péchés, autant il            sont ceux qui entendent la parole de Dieu et qui LA FONT. li _
aime les vrais de la sagesse, N°S 32 à 41 ; puis aussi, autant il a la    Luc, VIII. 21. - « Alors vous commencerez ce vous tenir en de­
foi et est spirituel, N°S 42 à 52.                                        hors et à heurter à la porte, en disant: Seigneur, oum'e-nous;
   127. Que la religion commune dans toute la Chrétienté soit que         mais, répondant, ilvolt8 dil'a: Retù'ez-vous de Moi, vous TOUS
l'homme s'examine, voie s~s péchés, les reconnaisse, les confesse         OUVRIEHS D'iNIQUITÉ. » - Luc, XIII. 25 à 27. - « Ceux qUt' au­
devant Dieu et y renonce, et que ce soit là la pénitence, la rémis­       ront fait de bonnes choses sOl'tiront pour une résur,'ection de
sion des péchés, et par suite la salvation, c'est ce qui a é,té mon­      t'ie, et ceux qui en AURONT FAIT DE MAUVAISES, pour une résu,·.
 tré ci-dessus par les prières que l'on fait avant la Sainte Commu­       t'ection de Juger>wnt. Il - Jean, V. 29. - «Nous savons que LES
nion dans toutes les Eglises chrétiennes;. On peut encore le voir         PÉCHEURS, Dieu ne les écoute point)· mais si quelqu'un honO/'e
d'après la Foi nommée Athanasienne, qui a été reçue aussi dans            Dieu, et que SA VOLONTÉ IL FASSE, il l'écoute. » - Jean, IX. 31.
toute la Chrétienté, oll sont à la fin ces paroles: « Le Seigneur         - « Si ces choses vous savez, heureux vous êtes, pourvu que
viendrcl pour Juger les vivants et les mOl·ts; à son avènement            Vous les FASSIEZ. li - Jean, XIII. 17. - «Qui a mes pl'éceptes,
cetex qui ont tait de bonnes œuv"es entreront dans la vie éter­           et LES FAIT, c'est celui-là qui l'['aime; et Moi je l'aimerai, et
nelle, et ceux qui en ont fait de '1uluvaises entre,:ont dans le feu      'lIers lui Je viendrai, et demeure chez lui je ferai. li - Jean,
éternel.                                                                  XIV. 15, 21 à 24. -« vous, mes amis vous êtes, si VOUS }<'ALTES
   123. Qui ne sait, d'après la Parole, que chacun après la mort          tout ce que Je vous commande. Moi, je vous ai chois'is pUUI' que
a pour partage Q.ne vie selon ses actions? OQvre la Parole, lis·là,       DU FRUIT vouS PORTiEZ, et que votre FRUiT demeu'·e. Il - Jean,
et tu verras clairement; mais éloigne alors les pensées concernant        XV. 14, 16, - «Le Seigneur dit ft Jean: A l'Ange de l'Eglise
la foi et la justification pal' elle seule. Le Seigneur enseigne cela     tlÊphèse éc"is: JE CONNAIS TES ŒUVRES. J'ai contre toi que ta
de tout côté dans sa Parole; soit pour témoignage ce petit nombre         CHARITJo~ p"emière tu as abandonné; FAIS PÉNITENCE, et FAIS
de passages: « Tout arbre qui NE FAIT PAS DU FRUIT BON se,'a              TES PREMIÈRES ŒUVP..ES; sinon, j'ôte,.cà ton chandelier de sa
coupé et Jeté au teu ; donc par leurs FRUITS vous les connaî­             l'lace. Il - Apoc. II. 1) 2, 4, 5. - « A l'Ange de l'Église des
trez. 1) - Malth. VII. 19, 20. - « Plusieurs Me diront en ce               Smyrnéens écris: JE CONNAIS TES ŒUVRES. » - Apoc. II. 8, ,9. ­
                                                                                                                                      '1
98                        LA SAGESSE ANGÉL!QUE                                                  SUR. LA   DlVINE   PROVfDENCE                  99
« A l'Ange de l'Église dans flergame écr~s : J.E CONNAIS TESŒU-
VRES; FAIS PÉNITENCE. »- Apqc. II,. 12, 13, 16. -« A l'Anqp                C'est une Loi de la Divine P1'ovirJence, que l'homme ne soit
de 'l'Église dans ThY,atire écris: JE CONNAIS ~ES ŒUVRES, et ta              point contraint pat· des. moyens externes à penser et à vou-
CHARiT~, et TES ŒUVRES demirJ1-es pl1{s nomb~euses que les pre-              lozr, ainsi et croire et et aimer les choses qui appartiennent
mi~res. » - A,p,?c.  n.  18, 19. - «A l'Ange de l'ÉgUse dans                 à la religion j mais que l'homme se p01·te lui.même à cela,
                                                                             et parfois s'y contraigne.
Sardes écris: JE COl'lNAIS TES ŒUVRES, qUé t.u as nom d'être vi..
vant, et tu es mort; JE N'Al POIN'!' TROUVÉ n;s ŒUVRES PAR,
FAITES DEVANT l?IEU ; FAIS PÉNITE~CE. » - Apoc. III. 1,2, 3. -                129. Cette Loi de la Divine Providence est une conséquence
« A l'Ange de l'Eglise) Ciüi est dans Philadelphie, écris: JE. CON-        des deux lois précédentes, qui sont, que l'homme agisse d~après
NAIS TES ŒUVRES. »-- ipoc,. III. 7, 8. - «A l'A nge ~e l'Rglise           le Libre selon la raison, N°S 71 à 99 : et qu'il agisse ptlr. lui-même,
des Laodicéens écris: JE CONNAIS TES ŒUVRES; FAIS PÉ;NITENCE. ~            bien que ce soit par le Seigneur, ainsi comme par lui,.même, N°S 100
- Apoc. III. 14, 15, 19. - «' J'entendis une voix du ciel, qui             à 128. Of, comme être contraint, c'est agir non pas d'après le libr:e
disait: Ecris: Heureux les morts qui dans le Seigneur meu-                 selon la raison, ni par soi-même, mais d'après le non-libre, et
rent désormais; LEORS ŒUVRI'S LES SUIVENT. » - Apoc. XIV.                  d'après un autre, c'est pour cela que cette Loi de la Divine Prov.i-
13. -« Un livre tut ouvert, qui est le livre de la vie; et turent          dence vient èn ordre après les deux précédentes. Chacun, sait aussi
jugé~ les 'lfl.orts, TOQS SELON LEQRS ŒUVRES.» - Apoç. XX. 12,             que personne ne peut être contraint à penser ce qu'il ne veut p.as
13. ~ « Voici, Je viens bientôt, et ma récompense avec Moi,
                      ,                     ,
                                                                           penser, ni à vouloir ce qu'il pense ne pas vouloir, ni par oonsé-
AFIN QUE JE DONNE A CHACUN SELO~ SON ŒUVRE. » -- Apoc. XXII.               quent à croire ce qu'il ne croit pas, moins encore : croire ce qu'il
H. - Ces passages sont dans le Nouveau Testament; il yen a en-             ne veut pas croire, ni à aimer ce qu'il n'aime pas, moins.. encore à
~ore davaMagedaQs l'AI)cien; Testament, je ne ~apporterai que             aimer ce qu'il Ile veut pas aimer; car l'esprit de l'homme ou son
celui-ci: « Tiens· toi à la pol·te de la Maison de Jéhovah; et là,
 ,     .                                    ,                              mental, est dans une pleine liberté de penser, de vouloir, deuoir.e
proclame cette pal'ole: Ainsi a dit Jéhovah Sébaoth, le Dieu               et d'aimer: il est dans cette liberté par l'influx du n.onde spiri~
d'Israë'l: Rendçz bormes vos voies et vos œltvreS; ne vous con-           tuel, quine contraint point, - car c'est dans ce monde qu'est l'es..
fie% point aux pm'oles de mensonge, en disant: Le Temple de               prit ou le mental de l'homme, - mais jl n'est pas dans cette li-
Ifhovah., le Temple de ,Téhova"', le Temple de Jéhovah, ici;              berté par l'influx du monde naturel, qui n'est point.reçu, à moins
est-ce en volant, en tuant, en c01nmettant adultére, et en JW'ant         qu'ils n'agissent comme un. L'homme peut· être amené à dire qu'il
faus.çement. que vous viendre% ensuite, et que vous vous tiendre%         pense et veut certaines choses, et qu'il les croit et les aime, mais
devant Moi dan$ cette Maison, sur laq,ztelle est n,om'lfl.é 1rW!t Nom,    si elles ne sont point ou ne deviennent pointconlormes à son af-
et qUf! vous direz: No1p$ avon~ été déli7?7'és, tandis que vous taitt.s   f~ction et par suite à sa raison, il neJes pense pas,nelesveutp,:lS~
ces abominations? Est-ce que c~Ve1'ne de voleurs est devenue cette        ne les croit pas et ne les aime pas, L'homme peut aussi être con.
Maison? au,ssi Moi, voici, J'ai vu,. parole de Jéltovah. » - Jérém.       traint à parler en faveur de la religion, et à agir selon la religion;
VII. 2, 3, 4, 9, 1~,11.        '                                          mais il ne peut pas être contraint à penser en. sa faveur d'après
                                                                          quelque foi, ni à vouloir les choses de religion d'après quelque
                                                                          Clillour. Chacun aussi, dans les royaumes oùJa justice et le juge-
                                                                          ment sOnt gardés, est contraint à ne p,oint parler contre la religion,
                                                                          et à ne point agir contre elle; mais néanmoins personne ne p,eut
                                                                          être. coAtraint à pens~r età vouloir en sa faveur; car 11 est dans la.
,100                     tA. SAGES~E ANGÉLIQUE                                                   STJR LA DiViNE PROVIDENCE                   101
 liberté de chacun de penser et de vouloir en faveur de llenfer,            terne de sa pensée comme dans une sorte de miroir; C:lr, ainsi
 puis aussi de penser et 'de vouloir en faveur du ciel; mais la rai­        qu'il a été dit ci·dessus, l'homme peut voir sa' pensée, ce qui ne'
'son enseigne quel e~t l'un et quel est l'autre, et quel sort attend        peut avoir lieu que par la pensée intérieure; et quand il voit la'
 l'un et quel sbrt attend l'autre, et c'est à la v010nté d'après la rai­    chose comme dans nn miroir, il peut aussi la tourner en tous sens,
'son qu'appartient l'option et le choix. D'après cela, on peut voir         et la former, jusqu'à ce qu'elle lui apparaisse belle:, cette chose,
 que l'Externe ne peut pas contraindre l'Interne; c'est cependant           si c'est une vérité, peut être comparée à une jeune fille ou à un
 œ qui arrive quelquefoic; ; mais que cela soit dangereux, c'est ce         jeune homme, tous de"Jx beaux et vivants; [nais si l'homme ne
'qui sera démontré dans l'ordre suivant: I. PerSonne n'est réformé          peut pas tourner cette chose en tous sens ni la former, et qu'il la
'par les miracles ni par les signes, parce qu'ils contraignent. II.         croie seulement d'après la persuasion introduite par le miracle, si
 Personne n'est réformé par les visions ni par les conversations            alors c'e,st une vérité, elle peut être comparée à une jeune fille ou'
 avec les défunts, parce qu'elles contraignent. III. Personne n'est         a un jeune homme sculptés en pierre ou en bois, dans lesquels il
 'réformé par les menaces ni par les châtiments, parce qu'ils con­          n'y a rien de Yivant : elle peut aussi ètre comparée à un objet, qui
 traignent. IV. Personne n'est réform<l dans les états de non·ratio­        est continuellement devant les yeux., qui seul est vu, et qui cache
 nalité et de non-liberté. V. Se contraindre soi-mème n'est ni contre       tous les objets placés de chaque côté et derrière lui : elle peut en~
 la rationalité, ni contre la liberté. ,VI. L'homme Externe doit ètre       core être comparée à un son continu dans l'oreille, lequel ôte la:
 réformé par l'homme Interne, et non vice versd.                            perception de l'harmonie produite par plusieurs sons: les miracles
     130. I. Personne ne 'f-eut être réformé par les mi1'acles ni           introduisent une semblable cécité et une semblable surdité dans
 par les s'ignes, parce qu'ils contraignent. Il a été montré ci­            le mental humain. Il en est de même de toute chose confirmée,
 dessus qu'il y a dans l'homme un interne et un externe de la pen­          qui n'est pas examinée d'après quelque rationalité avant qu'elle
  sée, et que par l'interne de la pensée le Seigneur influe dans son        soit confirmée.
  externe chez l'homme, et ainsi l'enseigne et le conduit; puis                 131. D'après cela, on peut voir que la foi introduite par les mi­
"aussi, qu'il est de la Divine Providence àu Seigneur que l'homme            racles est non pas une foi, mais une persuasion, car il n'y a 'aucun
 'a~issc d'a.prè~ le libre selon la raison; or, l'ull et l'autre chez        rationnel en elle, ni à plus forte rRison aucun spirituel; c'est seu­
  l'hommè deviendrait nul. s'il se faisait des miracles, et l'homme          lement un externe sans interne: il en. est de même de tout ce que
  par eux serait forcé de croire. Qu'il en soit ainsi, on peut le voir       l'homme fait d'après cette foi persuasive, soit qu'il reconnaisse
  rationnellement de cette manière: On ne peut pas nier que les mi·          Dieu, soit qu'il lui rende un culte dans sa maison ou dans des
  !:,cles' ne' donnent la croyance et ne persuadent fortement que ce         temples, soit qn'il fasse du bien. Quand le miracle seul porte
  que dit et enseigne celui qui fait des miracles est vrai; et que cela,     l'homme à la reconnaissance, au culte et à la piété, l'homme agit
  dans le éommencement, n'occupe tellement l'externe de la pensée            d'a:près l'ho:nme naturel et non d'après l'hommespiriluel ; car le
  de l'homme, que cet externe se trouve pour ainsi dire lié et fasci·        miracle infuse la foi p3.r le chemin externe, et non par le chemin
  né: or, l'homme par là est privé de ces déux facultés, qui sontap­         interne, ainsi d'après le monde et non d'après le ciel, et le Sei­
  pelées rationalité et liberté, au point qu'il rie peut pas agir d'après    gneur n'entre pas chez l'homme par un autre chemin que par le
  le libre selon la raison, et alors le Seigneur ne peut pas influer         chemin interne, qui est par la Parole, par la doctrine, et par les
  par l'interne dans l'externe de sa pensée, mais seulement illûisse         prédications d'après la Parole; et comme les miracles ferment ce
  l'homme confirmer par sa rationalité cette chose qui, par le mi­           chemin, c'est pour cela qu'aujourd'hui il ne se fait aucun miracle.
  racle, est devenue un objet de sa foi. L'état de la pensée de l'hom­          132. Que tels soient les miracles, on peut le voir clairement
  meest tel, que par l'interne de la pensée il voit la ch'osedans l'ex­       par les miracles faits devant le peupkjuif et israélite; quoique
1Q2                     U ~4GESS~ A:N<JÉLIQUE                                                  SUR   LA   DIVJNE PROVIDENCE                    103
      cell~-ci eu.8se~t v·~ -tant de miracles dans la terre d'Ègypte, 'puis       ont été renfermés les 'maux, dont les convoitises et par suite les
      ~ la ~er Ge ~u.pb.., et <t'autnes dans le désert, etprincrpalcment          plaisirs agissent continuellement dans l'externe de leur culte et
      sur la ~of.!.tagne de Sinaï quand fut ptl'omulguée la Loi, .cepen­          de leur piété; et pour qu'ils sortent de leur prison et qu'ils s'é­
      <;la:nt" un mois après, Moï-se étant resté sur cette montagne, ils sa       lancent au dehors, ils portent leurs pensées sur Je miracle, et ilS
      fir~nt un ;V:ea~ d'or, et le reco.nnurent p.0ur Jéhovah qui les av~it       flnissent par l'appeler illusion ou artifice, ou œuvre de la nature,
      tirésd~ la terr.e d'Égypte, -Exode, XXXII. 4, 5, 6. - Puis aussi            et ainsi ils reviennent dans leurs maux; or, celui qui revient dans
      par les mi~acles taits plus tard dans la terre de Cana.an; eteepem­         ses matli après le culte; profane les vrais et les oiens du cùlte, et
      dant, à. c~que fOÏ$, ils se reliraient du culte commandé. PareiUe­          le sort des profanateurs après la mort est le pir{j de tous: ce sont
      w-cp.,t pa~ les Il)~racles qlle leSeigneur fit devant eux, quand il était   eux qui sont entendus par les paroles du Seigneur dans Matthieu,
      4~ns Je mOlilde, et cependant ils Le Cfllcitlèrent. S'il a été fait des     - XII. 43, 41, 45; - leur dernier état devient pire que le pre­
      rniraclel$ chez les Juifs et les Israélites, c'est parce qu'ils étaient     iIiièr. Eh outre, s'il se faisait des miracles chez ceux qui ne croient
Il!   4-es h~)Jnmes entièrement externes; ils ne furent introduits dans           point d'après les miracles rapportes dans la Pârole, il faudrait
      la wrre 46 Gan~an, qu'afin de représenter l'Église et ses internes          qu'il s'en fit conlinuellemeht, et devant la vue de tous ceUx qui
      pl,lr les e~ternes4u culte; et l'homme méchant peut représenter             sont tels. D'après cela on peut voir pourquoi il ne se fait pas de
       de même que le bon, car le~ e1.ternes du culte sont des cérémo­            niiI'acles aujourd'hui.
      nies q~i toutes chez eux signifiaient les spirituels et les célestes;          134. II. Personne n'est réformé par les t"Ïsions ni par' les
      pien plu!!, Aharon, quoiqu'il eût fait le veau d'or et en eût ordonué       conversations avec les défunts, parce qu'elles contraignent. Les
       le culte,..,.- Exode, XXXII. 2, 3, 4, 5,35, - a pu néanmoins re­           visions sont de deux genres, Divines et diaboliques: tes Visions
       préllenter le Seigneur et son œuvre de la salvation : or, comme ils        Divines se font par des représentatifs dans le Ciel; et les Visions
       ne pouvaient pas être amenés par les internes du culte à repré­            diaboliques se font par des opërations magiques dans l'enfer: il y
       spnter celi spirituels et ces célestes, ils y étaient amenés et même       a aussi les Visions phantastiques, qui sont des illusions d'un men­
       forcés et contraints par les miracles. S'!ls ne pouvaient pas y être       tàl abstrait. Les Visions Divines, qui se font, comme il a été dit,
       amenés pa,r le~ internes du culte, c'est parce qu'ils ne reconnais­        par des représentatifs dans le Ciel, sont semblables à celles qu'ont
       ~alent pas leSeigneur. quoique toute la Parole, qui était chez eux,        eues les prophètes, qui, lorsqu'elles avaient lieu, étaient non dans
       Ile traite que du Seigneur seul; et celui qui ne reconnaît pas le          le corps, mais en esprit; car les visions ne peuvent apparaitre à
       ~e~gIe~r ne peut recevoir aucun interne du culte: mais depuis             aucun homme pendant la veille de son corps; c'est pourquoi,
       que le Seigneur s'est manifesté, et qu'il a été reçu et reconnu            quand elles apparurent aux prophètes, il est dit aussi qu'alors ils
       pour Dieu éternel dans les Églises, les miracles ont cessé.                étaient en esprit, comme on le voit par les passages suivants: Èzé­
           133. L'eHet des miracles est tout autre ohez les bons que chez         chiel dit: « L'esprit m'enleva, et il me rctmana en Chaldée vers
       les méchants: Les bons ne veulent point de miracles, mais ils              la captivité, clans la VISlO~ D~: Dmu, en ESPRIT DE DIEu; ainsi
       (}X{)jent les miracles qui sont dans la Parole; et s'ils entendent         monta sur moi la Vision que Je vis. » - XI. 1, 24. - Ii dit aussi
       parler· d'u,n miracle, ils. n'y font autrement attention que comme         que l'Esprit l'enleva entre là. terre etle ciel, et l'amena à Jérusalem
       à un faible argu.ment qui confirme leur foi, car ils pensent d'après       dans les VISIONS DE Dmu, - VIII. 3 et suiv. - Il était pareille­
       la Pa.role, ain.si d'après le Seigneur, et non d'après le mir:tcle.        ment dans une vision de Dieu ou cn esprit. qUànd il vit les quatre
"1                                                                                animaux qui étaien't des Chérubins, Chap. 1 et X; - et aussi
       Mai$il en,estau.tI:ement des méchants; irIs peuvent, à la vérité,
        par les miracl'es être forcés et co~traints à la foi, et même au cuIte    quand il vit le nouveau Temple et la nouvelle Terre, et l'Ange qui
        et à la p~été, mais. seuleme.nt pour peu de temps; car en. dedans         los mesurait; - Chap. XL à XVLIlI. - Qu'il ait été alors dans les
104                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                SUIt LA DIVINE PROVIDENCE                     105
     Visions de Dieu, il le dit, - Ch:lp. XL. 2; - et en Esprit, - Chap.       dussent cesser, quand le Seigneur serait venu dans le monde, cela
     XLIII. 5. - Dans un semblable état était Zacharie quand il vit un         est même prédit par Daniel, - Chap. IX. 24. - Quant aux Vi­
     homme à cheval parmi les myrtes, - Chap. 1. 8 et suiv, - Quand            sions diaboliques, il y en a eu quelquefois; elles étaient intro­
     il vit quatre cornes, et un homme ayant à la main uu cordeau de           duites par des esprits enthousiastes et visionnaires qui, d'après
     mesure, - Chap. II. 1, 3 et suiv. - Quand il vit un chandelier et         le délire dans lequel ils sont, s'appelaient l'Esprit Saint. Mais
     deux oliviers, - Chap. IV. 1 et suiv. - Quand il vit un rouleau           maintenant ces esprits ont été rassemblés par le Seigneur, et jetés
     qui volait, et l'éphah, - Chap. V. l, 6. - Quand il vit quatre            dans un enfer séparé des enfers des ail tres. D'après cela, il est
     chars sortir d'entre quatre montagnes, et les chevaux, - Chap.             vident que personne ne peut être réformé par des visions autres
     VI. 1 et suiv. - Dans un selnblable état était Daniel, quand il vit       que celles qui sont dans la Parole. Il ya aussi les Visions phan­
     quatre bêtes montant de la mer, - Chap. VI. 1 et suiv.; - et              tastiques, mais celles·ci sont de pures illusions d'un mental ab­
 1    quand il vit les comLats du bélier et du bouc, - Chap. VIII. 1 et        strait.
l'   suiv. - Qu'il ait vu ces choses dans la vision de son Esprit, il le          134- (bis). Que personne non plus ne soit réformé par des con­
      dit, - Chap. VII. 1, 2, 7,13. VIII. 2. X. 1,7,8; - il dit aussi          versations avec les défunts, on le voit par les paroles du Seigneur
      qu'il a vu l'Ange Gabriel en vision, - Chap. IX. 21. - Dans la vision    au sujet du Riche dans l'enfer et de Lazare dans le sein d'Abra­
      de l'esprit était aussi Jean, quand il vit les choses qu'il a décrites   ham ; en effet, « le Riche dit: Je te prie, père Abraham, que tu
      dans l'Apocalypse; ainsi, quand il vitsept chandeliers etau milieu       'nvoies Lazare dans la maison de mon père, - car j'ai cinq
      le Fils de l'homme, - Chap. 1. 12 à 16. - Quand il vit un Trône          frères, - afin qu'il leur atteste cela, de peUl' qu'eux CLussi ne
      dans 10 ciel, et Quelqu'un assis sur le trône, et les quatre Ani·        viennent dans ce lieu de tourment. Abraham lui dit : Ils ont
      maux, qui étaient des Chérubins, autour du trône, _. Chap. IV.           Moïse et les Prophètes, qu'as les écoutent. 01', celui·ci dit:
      - Quand il vit le Livre de vie, que l'Agneau prit, - Chap. V. ­          Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts vient vel's
      Quand il vit les chevaux qui sortaient du Livre, - Chap. VI. ­           eux, ils teront pénitence. il lui "épondit : Si Moise et les Pro­
      Quand il vit sept anges avec des trompettes, - Chap. VIII. - Quand       ~hètes ils n'écoutent point, lors môme que quelqu'un des morts
      il vit le puits de l'abîme ouvert, et des sauterelles en sortir, ­       ressuscite'rait, ils ne seront point non plus pel·suadés. J) - Luc,
      Chap. IX. - Quand il vit le dragon et son combat contre Michel,          XVI. 27 à 31.- La conversation avec les mor:s produirait le
      - Chap. XII. - Quand il vit deux bêtes montant, l'une de la mer,         même effet que les miracle", dont il vient d'être parlé, à savoir,
      l'autre de la terre, - Chap. XlII. - Quand il vit une femme assise       que l'homme serait persuadé et serait contraint au culte pendant
      sur une bête couleur écarlate, - Chap. XVII; - et Babylone dé­           un peu de temps; mais comme cela prive l'homme de la rationa­
       truite, - Chapt XVIII. - Quand il vit un Ciel nouveau et une            lité, et renferme en même temps les maux, ainsi qu'il a été dit ci­
       'l'erre nouvelle, et la Sainte Jérusalem descendant du Ciel, - Chap.    dessus, cette fascim.tion ou lien interne se rompt, et les maux
       XXI; - et quand il vit un fleuve d'eau de la vie, - Chap. XXII. ­       1enfermés font irruption avec le blasphème et la profanation:
       Qu'il ait vu ces choses dans la vision de l'esprit, cela est dit, ­      mais cela arrive seulement quand les esprits introduisent quelque
       Chap. 1. 10. IV. 2. V. 1. VII. 1 XXI. 10. - 'l'elles on t été les vi·   point dogmatique de religion; ce qui n'est jamais fait par aucun
       sions qui ont apparu du Ciel devant la vue de leur esprit, et non       bon esprit, ni à plus forte raison par aucun ange du ciel.
       devant la vue de leur corps. Il n'y a pas de semblables visions au­        135. Néanmoins il est donné de parler avec les esprits, mais
       jourd'hui, crur s'il y en a"ait, elles ne seraient pas comprises,        rarement avec les anges du ciel, et cela a été donné il plusieurs
        parce qu'elles se font par des représentatifs, dont chacun signifie     dans les siècles passés; quand cela esl donné, les esprits parlent
        des internes de l'Èglise et des arcanes du Ciel. Que ces visions        aveo l'homme dans sa langue naturelle, mais seulement en peu
106                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR ·LA DIVIÏ'Œ PROVIDENCE                    107
de mots: tout'efois, ceux qui parlent par permission du Seigneur          parle.r mal contré 1es lois d:u rOY'aume, les bonnes mœurs et les
ne disent et n'enseignent jamais den qui enlève le libre de la rai­            .oses saintes de l'Église; l'interne peut y être contraint par des
son; car le Seigneur seul enseigne l'homme, mais médiatement                   enaces et par des peines, et même il y est contràint et doit y
par l~ Parole dans l'illustration, dont il sera parlé dans la suité :        tre contraint; mah cet interne n'est pas l'iliterrie proprement
que cela soit ainsi, c'est ce qu'il m'a été donné de savoir par ma        Àumain, c'est l'in lerne que l'homme a de COffimlll'1 avec les bêtes,
propre expérience; car, depuis plusieurs années jusqu'à présent,          qUi, elles aussi, peuve'l'lt 'être contrainles; l'interne humain ré­
j'ai parlé avec des esprits et avec des Anges, et aucun esprit n'a        .tde au-dessus de cet iht'el'M animal: ici il est entendu l'interne
osé, ni aucun ange n'a voulu me rien dire, ni à plus l'orle raison            l1'maiil, qui ne pelit pas être contraint. SECO:-lDEMENT: L'intèrne
m'instruire sur aucune chose de la Parole, ou sur aucun doc­                'efuse la contrai1l/te de la part de ['externe à un tel point qu'il
trinal d'après la Parole, mais le Seigneur seul, - qui s'est révéié       16 détourne. Cela vient de ce que l'interne veut être dans iè li·
à moi, et a ensuite continuellement apparu et apparaît devant mes         bre, et aime lé libre; car le libre appartient à l'amour ou à la vie
yeux comme Soleil, dans lequel il est Lui-Même, ainsi qu'il appa­         4e l'hOmme, comme il a été mO':ltré ci·dessus; lors donc que 10
raît aux anges, - m'a instruit et m'a illustré.                           libre se sent contraint, il se retire poUt f iosi dite en liii-m~me et
    136. III. Pet'sonne n'est "é{ormé pm' les menaces, ni par les               détourne, et il regarde la contrainte comme soil ennemie; cilr
chdtiments, pm'ce qu'ils contraignent. On sait que l'externe ne           J"amour, qui fait la vie de l;homme, s'irrite, et fait que l'homme
peu! pas contraindre l'interne, mais que l'interne peut contraindre          'ense que de cette manière il Ile s'appartient point, qu'ainsi il ne
 l'externe; puis, l'on sait que l'interne refuse la contrainte de la      'Vit point pour lui. Si l'interne de l'homme est tel, c'est d'après
 part de l'extern~ à un tel point qu'il se détourne: et l'on sait aussi   une loi de là Divine Providence du Seigneur, afin qlie l'homme
 que les plaisirs externes attirent l'internt:: au consentement et à         gisse d'après le libre selon la raison. D'après cela, il èst évident
 l'amour: on peut même savoir qu'il y a un interne contraint et           qu'il est dangereux de contraindre le's hommes au culte Divin par
 un interne libre. Mais toutes ces choses, quoiqu'elles soient con·       des menaées et par des châtiments. Mais il y en a qui se laissent
 nues, doivent cependant être illustrées ;·car il y a un grand nom­       oontraindre à la religion, et il y en a qui ne se laissent p:1S cQn­
 bre de choses qui, dès qu'on les entend, sont aussitôt perçues             l'll.indre; ceLix qui se laissent contraindre à la religion sont, en
 co~me vraies, parce qu'elles le sont, et sont par suite affirmées;       grand nombre, des catholiq'les-romàins; mais cela à lieu choz
 mais si elles ne sont pas en même temps confirmées par des rai­          ceux. chei qui il n'y a rien d'interne dans le culte, mais où tout
 sons, elles peuvent être infirmées par des argumentations prove­         est. externe: ceux qui ne se laissent pas contraindre sont, en
 nant d'illusions, et enfin être niées; les choses donc qui viennent      grand nombre, de la nation anglaise, d'où il arrive que l'interne
 d'être présentées comme connues, vont être reprises et confirmées        est dans leur culte, et que ce qui est dans l'externe vient de l'in­
  rationnellement. PREMIÈREMENT: L'externe ne peut pas con­                 èrne: les intérieurs de ceux·ci, quant à la religion, apparais,
 traindl'e l'intel'ne, mais ['interne peut cont"aindl'e l'externe.        sent dans la Iumièr'e spirituelle comme des nuées blanches; mais
  Qui est-ce qui peut être [':ontraint il. croire et à aimer? Un homme    les intérieurs des précédents. quant i la religion, apparaissent
  ne peut pas plus être contraint à croire, qu'il ne peut être con­       flal1s la lumière du ciel comme des nuées sombres: dans le
  traint à penser qu'une chose est ainsi, quand il pense qu'elle n'est    monde spi'rituel l'un et l'autre phénomène peut être vu, et qui le
  pas ainsi; et un homme ne peul pUS plus être cor.Ltraint à aimer,       ·Teut peut le voir, dès qu'il vient dans ce monde après la mort:
  qu'il ne peut être contraint ci vouloir ce qu'il ne veut pas; la foi    en outre, le culte contraint renferme les maux, qui alors sont ca:·
  aussi appartient à la pensée, et rtimour appartient à la volonté:       chés comme le feu dans du bois sous la cendre, feu qui s'entre­
  toutefois, l'interne peuf être contraint par l'externe à ne point          ient et s'étend continuellement jusqu'à ce qu'il éclate en inC€n­
108	                  LA. SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE	                         i09
          die; au contraire, le culte non contraint mais spontané ne renferme        des externes de sa pensée, et alors ou il se conjoint avec elles, ou il
          point les maux, c'est pourquoi les maux sont comme des feux qui            s'en sépare; il se conjoint avec elles si ce f ontdrs plaisirs, et il s'en
          aussitôt s'enflamment et se dissipent. D'après cela, il est 6vident       ,sépare si ce ne sont pas des plaisirs. Toutefois, il faut qu'on sa.che
          que l'interne refuse la contrainte à un tel point qu'il se détourne.       bien que l'interne de l'entendement ne se conjoint pas avec l'in­
          Que l'interne puisse contraindre l'externe, c'est parce cLue l'in ­        terne de la volon lé, mais que l'interne de la volonté se conjoint
          terne est comme un maître, et que l'externe est comme un servi­            avec l'interne de l'entendement, et fait qu'il .Y a une conjonction
          teur. TROISIÈMEMENT. Les plaish's extel'nes attil'ent l'inte1'ne au        réciproque, laquelle, cependant, est formée par l'interne de la vo­
          consentement, et aussi ct l'amour, Il y a des plaisirs de deux            'Jonte, et nullement par l'interne de l'entendement. De là vient que
          genres, les plaisirs de l'entendement et les plaisirs de la volonté;       l'homme ne peut pas ètre réforme par la foi seule, mais qu'il peut
[1        les plaisirs de l'entendement sont aussi les plaisirs de la sages~e,
          et les plaisirs de la volonté sont aussi les plaisirs de l'amour, car
                                                                                    J'être par l'amou l' de la volonté, lequel forme pour lui la foi. QUA­
                                                                                     TRiÈMEMENT. il Y a un intel'ne cont1'aint et un interne libl'e. Il y
tin	      la sagesse appartient à l'entendement, et l'amour appartient à la         a interne contl'aint chez ceux qui sont dans le seul culte externe,
          volonté: maintenant, puisque les plaisirs du corps et de ses sens,        sansqu'il y ait aucun culte interne ; carIeur interne consiste àpen.
    III   qui sont les plaisirs externes. font un avec les plaisirs internes        sel' et à vouloir ce à quoi l'externe est contraint; ceux-ci sont ceux
          qui appartiennent à l'entendement et il. la volonté, il s'ensuit que,     qui sont dans le cuIte des hommes vi vnnts et des hommes morts, et
          de même que l'interne refuse i::t contrainte de la part de l'externe,    ·par suite dans le culte des idoles, et dans la foi des miracles; chez
          à un leI point qu'il se détourne, de même il regarde avec grati·          eux il n'y a d'autre interne que ce .qui est en même temps ex.

     ~I   tude le plaisir dans l'externe, au point 'qu'il se tourne vers lui;      ierne. Mais chez ceux qui sont dans l'inter,1e du culte, il y a un
          ainsi il y a consentement de la part de l'entendement, et amour          interne contrnint, soit par la crainte, soit par l'amour; l'interne
     '1   de la part de la volonté. Tous les pelits enfants dans le monde           pontraint par la crainte est chez ceux qui sont dans le culte par
          spirituel sont introduits par le Seigneur dans la sagesse angéliq1lc,    crainte du tourment de l'enfer et de son feu ; mais cet interne
          et par elle dans l'amour céleste par les plaisirs et par les charmes;    n'e::.t point l'interne de la pensée, dont il vient d'être parlé, c'est
          d'abord, par de beaux objets dans les maisons et par des objets          l'externe de la pensée, qui ici est appelé interne parce qu'il appar.
          charmants dans les jardins, puis par les représentatifs de spiri ­       tient à la pensée; l'interne de la pensée,' dont il vientd'être parlé,
           tuels qui affectent de volupté les intérieurs de leur mental, et en­    ne peut être contraint par aucune crainte; mais il peut être con.
          fin par les vrais de la sagesse et de même par les biens de l'amour;     traint par l'amour et par crainte de perdre l'amour; la crainte de
           ainsi, continuellement par les plaisirs dans leur ordre, d'abord par    Dieu, dans le sens rtiel, n'est point autre chose; être contraint par
          les plaisirs de l'amour de l'entendement et de sa sagesse, et enfin      l'amour et par crainte de perdre l'amour, c'est se contraindre soi­
           par les plaisirs de l'amour de la volonté, qui devient l'amour de       même; que se contraindre soi-même ce ne soit ni contre la liberté
          leur vie, sous lequel sont tenues subordonnées toutes les autres         ni contre la rationalité, c'est ce qu'on verra dans la suite.
           choses qui sont entrées par les plaisirs. Cela a lieu, parce que tout       137. D'après cela, on peut voir quel est le culte contraint, et
           ce qui appartient à l'entendement et à la volonté doit être formé          uel estIe.culte non contraint: Le cuIte contraint est un culte
           par l'externe avant d'être formé par l'interne: car tout ce qui ap­     corporel, inanimé, obscur et triste; corporel, parce qu'il appar.
           partient à l'entendement et à la volonté est d'abor1 .formé par les       'entau corps et non au mental; inanimé, parce qu'il n'y a pas
           choses qu.i entrent par les sens du corps, surtout par la vue et par    ,~n lui la vie; obscur, parce qu'il n'y a pas en lui l'entendement;
           l'ouïe; mais quand le premier entendement et la première volonté        et triste, parce qu'il n'y a pas en lui le plaisir du Ciel. Mais le
           ont eté formés, l'interne de la pensée regarde ces choses comme         eulte non contraint, lorsqu'il est réel, est un culte spirituel, vi.
1




Il
uo	                     LA SAG~SS~ ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE	                    111
        vant, lucide et gai; spiritue:, par~e Ciu'en lui il ya par le Sei·        fermé, l'homme ne peut plus agir d'après le libre se10n sa rais::m,
        gneur l'esprit; vivant, parce qu'en lui il r a par le Seigneurlavie;      ni par conséquent être réformé. La crainte, qui s'empare 4e fex­
        lucide, paNe qu'en lui il y a par le :Seignellf la sage$;Se ; et gai,     terne de la pensée et ferme l'interne, est principalement la crainte
        parce qu'en lui il y a par le SeigneJr le ciel.                          ne la perte de l'honneur ou du gain; mais la crainte des peines
           138. IV. Personne n'est réformé dans les éta,ts de non-ra­             civiles et des peines ecclésiastiques externes ne ferine point, parce
        tionalité et de non-liberté. Il a été montré ci·dessus que rien           que ces lois prononcent seulement des peines pour ceux qui par­
        n'est approprié. à l'homme, sinon ce qu'il fait lui-même d'après le       lent et agissent contre les choses civiles du royaume et les choses
       libre selon la raison ';et cela, parce que le libre app~rtient à la v.o­   spirituelles de l'Église, mais non pour ceux qui pensent con Ire ces
       lonté et la raison à l'entendement, et que quand l'homme agit              choses. La crainte des peines infernales s'empare, il est vrai, de
       d'après le libre selon la raison, il agit d'après la volonté au moyen      l'~xterntJ de la pensée, mais seulement pour quelques moments.,
       de son entendement, et que ce qui est fait dans la conjonction d~          q.uelques heures, ou quelques jours, et cet interne est bientôt re,.
       l'un et de l'autre lui est approprié. Maintenant, comme le Sei.            mis dans son libl'e d'après l'interne de la pensée, qui appartient
       gneurveut que l'homme soit réformé et régénéré, afin qu'il ait la          .proprement à son esprit et à l'amour de sa vie, et est appelé pen ­
       vie éternelle ou la vie du Ciel, et que personne nl3 peut être ré·         lée du cœur. Mais la crainte de la perte de l'honneur et du gain
       formé et régénéré si le bien n'est pas approprié à sa volonté pOUl'        l'empare de l'externe de la pensée de l'homme, et quand elle s'en
IJI	   être COmme à lui, et si le vrai n'est pas approprié à son entende·         empare, elle ferme l'interne de la pensée par en haut l l'influx du
        ment pOUl' être aussi comme à lui, et comme rien ne peut être ap·         ciel, et fait que l'homme ne peut être réformé: la raison de cela,
       proprié à quelqu:un que ce qui est fait d'après le libre de la vo­         c'est que l'amour de la vie de chaque homme est par naissance
       lonté selon la raison de l'entendement, il s'ensuit que personne           l'amour de soi et du monde; or, l'amour .le soi fait un avec l'a ­
        n'est réformé dans les états de non.,.liberté et de non-rationalité.      mour de l'honneur, et l'amour du monde fait un avec l'amour du
       Il y a plusieurs états de non·liberté eMe non-rationalité; mais ils        gain; c'est pourquoi, quand l'homme est dans l'honneur ou dans
       peuvent se rapporter en général à.ceux-ci : États de crainte, d'in­        le gain, craignant de les perdre, il :confirme chez lui les moyens
       fort'J.Lne, cfe maladie de i'esp1'it (animus), de maladie du corps,        qui lui servent pour l'honneur et pour le gain, et qui sont tant
III    d'ig·,torance, et d'aveuglement de. l'entendement. Il va être dit          civils qu'ecclésiastiques, appartenant les uns et les autres au Gou­
       quelque chpse sur chacun de ces états en, particulier.                     vernement; c'est ce que fait pareillement celui qui n'est pas en­
          139. Que persoUI1e ne soit réformé dans l'ÉTAT DE CRAI~TE,              core dans l'honneur ou IL} gain, s'il y aspire; mais c'est par la
       c'est parce que la crainte ôte le libre et la raison, OU la liberté et     cr&inte de la perte de la réputation qui procure honneur ou gain.
       la rationalité; en effet, l'am01,lr ouvre les intérieurs du mental,        n est dit que cette crainte s'empare de l'externe de la pensée, et
       maislacrainte les ferme; et quand ils ontëté fermés, l'homme               ferme l'interne par en haut à l'influx, du Ciel; cet interne est dit
       pense peu de c.hQses, et seulement celles qui s'offrent alors à            Cermé quand il fait absolument un avec l'externe, car alors il n'est
       l'esprit (animus) et aux sens: telles sont toutes les craintes qui         pas en soi, mais il est dans l'externe. Mais comme les amours de
       s'emparent de l'animus. Qu'il y ait chez l'homm.e un interne de            aoi et du monde sont des amours infernaux et les sources de tous
       la pensée et un externe de la pensée.. cela a èt~ montré ci-dessus:        les maux, on voit clairement quel est en soi l'interne de la pensée
       la crainte ne peut,jamais s'emparl3r de l'intern~ de lapensée, cet         ql!.ez ceux en qui ces amours sont les amours de la vie, ou en qui
       interne est toujours dans le libre, parce q~'il est d~ns l'amour de        règnent ces amours, à savoir, qu'il est plein des convoitises des
       sa vie i mail;! elle peut s'emparer de l'externe de la pensée, e.t,quand   maux de tout genre. C'est ce que ne savent pas ceux qui, par la
       elle s'en. empare, l'interne de la pen$ée est fermé i lorsqu'il a été      cr&:i~te de lilperte de la dignité et de l'opulenc~, sont dans une
112                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        113
fo:te persuasion sur la religiosité dans laquelle ils vivent, princi­     un vice du corps, lesquelles sont prises quelquefois pOlir des ten­
palement dans la religiosité d'après laquelle ils sont adorés comme       tations, mais n'en sont point, parce que les tentations réelles
des déités, et en même temps comme des plutons dans l'enfer';             ont pour objets des spirituels, et en elles le mental a de la sa­
ceux-ci peuvent être comme embrasés de zèle pour le salut des             gesse, mais celles-ci ont pour objets des naturels, et ell elles le
âmes, et cela cependant par un feu infernal. Comme cette cralnto          mental est insensé.                    1

onlève principalement la Rationalité même et la Liberlé même,                142. Que personne ne soit réformé dans l'ÉTAT DE MALADIE
qui sont célestes par origine, il est É:vident qu'elle s'oppose à ce      DU CORPS, c'est parce qu'alors la raison n'est pas dans l'état libre,
que l'homme puisse être réformé.                                          car l'état du mental dépend de l'état du corps; quand le corps est
   140. Que nul homme ne soit réformé dans l'ÉTAT D'INFORTUNE,            malade, le mental aussi est malade, quand ce ne serait que parce
si alor~ seulement il pense à Dieu et implore du secours, c'est           qu'il est éloigné du monde, car le mental éloigné du monde pense,
parce qu'il y a état contraint ; c'e~t pourquoi, lorsqu'il viont dans     il est vrai, à Dieu, mais ce n'est point d'après Dieu, car il n'est
l'état libre, il rentre dans l'état précédent où il pensait peu à Dieu,   pas dans le libre de la raison; chez l'homme le lihre de la raison
si toutefois il y pensait: il en est autrement de ceux qui aupara­        vient de ce qu'il est dans le milieu entre le ciel et le monde, et
vant, dans l'état libre, avaient craint Dieu. Par craindre Dieu, il        qu'il peut penser d'après le ciel et d'après le monde, et aussi d'a­
est entendu craindre de l'offenser; or, craindre de l'oiIenser, c'ost     près le ciel au monde, et d'après le monde au ciel: quand donc
craindre de pécher; et cela n'ost point de la crainte, mais c'est dA      l'homme est malade, et qu'il pense à la mort, et à l'état de son
l'amour; celui qui aime quelqu'un ne craint·il pas de lui taire du        âme après la mort, il n'est pas dans le monde, et il est abstrait
mal ~ et plus il l'aime, plus il craint cela; sans cette crainte l'a­     par l'esprit; dans cet état seul personne ne peut être réformé;
mour est insipide et 'superficiel, appartenant à la pensée seule et        mais on peut être confirmé, si avant de tomber malade on a été
en aucune manière à la volonté. Par les états d'infortune sont en­         réformé. Il en est de même de ceux qui renoncent au monde et à
tendus los états de désespoir produit par les dangers, par exemple,       toutes les affaires du monde, et ne s'occupent qu'à penser à Dieu,
 dans les combats, les duels, les naufrages, les chutes, les incen­       au ciel et au salut; mais sur ce sujet il en sera dit davantage ail·
 dies, la perte imminente ou inopinée des richesses, de la fonction       leurs. C'est pourquoi, si ces mêmes hommes n'ont pas été réfor­
 et par conséquent de l'honneur, et dans d'autres cas semblables:         més avant la maladie, ils deviennent après elle, s'ils meurent, tels
 penser à Dieu dans ces circonstances seulement, c'est y penser           qu'ils ava~ent été auparavant; c'est donc s'abuser de penser que
 non d'après Dieu, mais d'après soi-même; en eflet, le mental est         quelques hommes peuvent faife pénitence, ou recevoir quelque
alors comme incarcéré dans 10 corps, ainsi il n'est point dans la         toi dans les maladies, car il n'y a rien de l'acte dans cette péni­
 liberté, et par suite il n'est pas non plus dans la rationalité, sans    tence, ni rien de la charité dans cette foi; c'est pourquoi dans
lesquelles il n'y a point de réformation.                                 l'une ct dans l'autre, tout appartient à la bouche et rien au cœur.
    141. Que porsonne ne soit réformé dans l'ÉTAT DE MALADIE DE              14.3. Que personne ne soit réformé dans l'ÉTAT D'IGNORANCE,
I:ESlPRIT (animus), C'f'st parce que la maladie de l'esprit (animus)      c'est parce que toute réformation se fait par les vrais et par la vie
 enlève la rationalité, et par suite le libre d'agir selon la raison;     selon les vrais; ceux donc qui ne connaissent pas les vrais ne peu  a


 cal' le mental est malade et non sain, et le mental sain est ra­         "ent être réformés: mais s'ils désirent les vrais par affection pour
 tionnel, mais non le mental malade. Ces maladies sont les mé­            les vrais, ils sont réformés dans le monde spirituel après la mort.
 lancolies, les consciences bâtardes et fausses, les phantasies de           144. Ceux qui sont dans l'ÉTAT D'AVEUGLEMENT DE L'ENTEN­
 divers genres, les douleurs de l'esprit (animus) produites par les       "DEMENT ne peuvent pas non plus être réformés: eux aussi ne
 infortunes, les anxiétés et les angoisses du mental que cause            connaissent pas les vrais, ni la vie selon les vrais, car l'entende­
                                                                                                                                        s
ii4                        LA SAGESSE ANGÉLIQUE	                                                     SUR LA DIVINE PROVIDENCE               115­

ment doit les enseign er, et la volonté doit les fairl~; et quand
                                                                         la         fond, et l'amou r vraime nt conjug al avec le Ciel intime ; les mem­
volonté fait ce que l'enten demen t enseign e, on vit alors     selon les           bres de la généra tion dans l'un et l'autre sexe corresp ondent aussi'
vrais; mais quand l'enten demen t a été aveugl é, la volont é aussi
                                                                          a         aux sociétés du Ciel intime. Ces détails ont été rappor tés, afin qu'on
été bouché e; et. on ne fait, d'après le libre selon la raison,     que le          sache combie n l'enten demen t a été aveuglé quand la volonté est
mal confirm é dans l'entendemen~, qui est le faux. Outre l'igno
                                                                           ­        dans la cupidit é du mal; et que dans l'état d'aveu glemen t de l'en­
rance, ce qui aveugl e aussi l'enten demen t, c'est la        religio n qui         tendem ent pE:rsonne ne peut être réform é.

enseign e une foi aveugl e; puis c'est la doctrin e du faux; car
                                                                         de            145. V. Se contraindre soi-même n'est ni contre la ratio­
même que les vrais ouvren t l'enten demen t. de même          les faux le           nalité, ni cont"e la libBrté. Il a déjà été montré qu'il y a chez
fermen t; ils le fermen t par le haut, mais ils l'ouvre nt par le bas,              l'homm e un interne de la pensée et un extern e de la pensée ; qu'ils
                                                                                                                                                              le
et l'enten demen t ouvert seulem ent en bas ne peut pas voir les                    sont distinc ts comme l'antér ieur et le postéri eur, ou comme
                                                                                    supérie ur et l'inféri eur; et que, comme ils sont ainsi distinc     ts, ils
vrais, il peut seulem ent confirm er tout ce qu'il veut, princip ale­
 ment le faux. L'enten demen t est aveugl é aussi par les cupidit
                                                                         és         peuven t agir séparé ment et agir conjoi ntemen t; ils agissen t sépa­
 du mal; tant que la volonté est en elles, elle    pousse l'enten demen t           rément quand l'homm e, par l'extern e de sa pensée , parle et fait
                                                                                                                                                                 t
 à les confirm er, et autant sont contirm ées les cupidit és du
                                                                       mal,         autrem ent qu'il ne pense et ne veut intérie ureme nt; et ils agissen
                                                     ns du bien, ni d'a·            conjoin tement quand il parle et fait ce qu'il pense et         veut inté­
 autant la volonté ne peut être dans les affectio                                                                                                             et
 près elles voir les vrais, ni par conséq uent èlre réform ée. Soit                 rieurem ent; cette condui te-ci est commu ne chez les sincère s,
                                                                                    l'autre chez les non-sin cères. Or, puisqu e l'intern     e et l'exter ne
 pour exempl e celui qui est dans la cupidit é de l'adulté re ; sa vo­
 lonté, qui est dans le plaisir de son amour, pousse son entend
                                                                          e­        du mental sont ainsi distinc ts, l'intern e peut aussi comba ttre
                                                                                                                                                              le
 ment à confirm er l'adultè re, en disant:   Il Qu'est- ce que l'adult ére?         contre l'exter ne, et par ce comba t le forcer au consen tement :
                                                                                    comba t a lieu quand l'homm e pense que les maux            sont des pé­
 Quel mal y a-t-il en lui? N'est-c e pas de même qu'entr e un mari                                                                                             ­
 et son épouse ? De l'adultè re ne peut-il pas naître égalem ent des                chés, et qu'en conséq uence il veut y renonc er; car lorsqu' il y re
                                                                             ­      nonce la porte s'ouvre , et dès qu'elle a été ouverte ,   les convoi tises
 enfant s? La femme ne peut-elle pas !':ans domma ge admett re plu                                                                                            le
 sieurs homm es? Qu'est- ce que le        spiritu el a de commu n avec              du mal qui obséda ient l'intern e de la pensée sont chassé es par
                                                                          de        Seigne ur, et à leur place sont implan tées les      affectio ns du bien;
 cela? » Ainsi pense l'enten demen t qui alors est la prostit uée
  la volonté , et est devenu si stupide  par ce comme rce illicite avec             cela a lieu dans l'intern e de la pensée : mais comme les plaisir s des
  la volonté , qu'il ne peut voir que l'amou r conjug al est l'amou
                                                                               r	   convoi tises du mal, qui obsède nt l'exter ne de la pensée , ne peu~
                                                                                                                                                                   t
  spiritu el·céle ste même, qui est l'image de l'amou r du Seigne ur et             vent pas être chassés en même temps, voilà pourqu oi il y a comba
                                                                                    entre l'intern e et l'exter ne de la. pensée ;  l'intern e veut chasse r
  de l'Église, d'où il est même dérivé, ct qu'ains i en soi il est saint,                                                                                        ­
  la chaste té même, la pureté même et l'innoc ence même; qu'il                     ces plaisirs , parce qu'ils sont les plaisirs du mal, et qu'ils ne con
                                                                                    corden t pas avec les affectio ns du bien dans   lesquel les est à présen t
  fait que les homme s sont des amours dans la forme, car les époux
  peuven t s'aime r mutuel lement par les intimes , et ainsi se: former             l'intern e, et à la place des plaisirs du mal il veut mettre les plai­
  en amour ; que l'adultè re détruit cette forme, et avec elle l'image              sirs du bien qui concor dent; ce sont les plaisirs du bien qui sont
                                                                                                                                                              le
  du Seigne ur; et que, ce qui est horribl e, l'adult ére mêle sa vie avec          appelé s biens de la charité . Par cette contra riété comme nce
                                                                                    comba t qui, s'il devien t plus grave,   est appelé tentati on. Mainte ­
  la vie du mari dans l'épous e de celui-ci, car dans la semenc e estla
   vie de l'homm e: et comme cela est profan e, l'enfer par conséq uent             nant, comme l'homm e est homme par l'intern e de sa pensée , car
                                                                                                                                                             se
   est appelé adultèr e, et au contra ire le Ciel est appelé mariag
                                                                             e:     cet interne est l'esprit même de l'homm e, on voit que l'homm e
                           commu nique même avec l'enfer le plus pro-               çontra int lui-mêm e, quand il    contra int l'exter ne de sa pensée au
   l'amou r de l'adult ère
ii6'                    LA   SAGESSE ANGÉLIQUE
                                                                                                SUR LA DIVINE PROVIpENC.E                       1)7
 consentement, ou à recevoir les plaisirs de ses affections, qui sont        Il a déjà été montré qu'il y a chez l'homme un mental nat9rel, un
 les biens de la charité. Que cela ne soit ni contre la rationalité ni       mental spirituel, et un m'mtal céleste; que l'homme est dans le
 contre la liberté, mais que ce soit selon elles, on le voit clairement,     soul mental naturel, tant qu'il est dans les convoitises du mal et
 car la rationalité fait ce combat, et la liberté l'exécute; la liborté    , dans leurs plaisirs, et que pendant tod ce temps le mental spi!'i­
 èlle-même, avec la rationalité, résid(' même dans l'homme in­               tuel a étb fermé; mais aussitôt que l'homme, après examen, re­
 terne, etpar lui daJ;ls l'externe. Quuud donc l'interne est vain­           connaît les maux comme péchés contre Dieu, parce qu'ils sout
 queur, ce qui arrive quand l'interne a réduit l'externe au consen­          contre les lois divines, et veut pal' conséquent y renoncer, le Sei­
 iement et à l'obéissance, la Liberté mêmo et la Rationalité même            gneur ouvre le mental spirituel, et entre dans le mental naturel
 sont données à l'homme pal' le Seigneur; car alors par le Seigneur          par les affections du vrai et du bien, et aussi dans le rationnel, et
 l'homme est reUré du libre infernal, qui en soi est le servilo, et il       d'après ce rationMI il dispose en ordre les choses qui plus bas
 est mis dans le libre céleste, qui en soi ost le libre même, et il y        dans le naturel sont contre l'ordre: c'cst là ce qui apparaît à
 il. pourlui consociation avec les anges. Que ceux qui sont dans les         l'homme comme un combat; et, chez ceux qui se sont beaucoup
 péchés soient esclaves, et que le Seigneur rende libres ceux qui,           abandonnés aux plaisirs d,u mal, comme une tentation; car il y
 par la Parole, reçoivent de Lui la vérité, c'est ce que Lui·Même            a douleur dans l'esprit (animus), quand l'ordre de ses pensées
 en!>eigne dans Jean, - VII!. 31 à 3G.                                       est changé. Maintenant, puisqu'il y a combat contre les choses qui
     146. Soit un exemple pour illustration: Un homme avait perçu            sont dans l'homme même et quo l'homme seut comme siennes,
 le plaisir dans les fraudes et dans les vols clandestins, mais il voit      et qne personne no peut combattre c'Jntre soi-même que d'après
 et reconnaît intérieurement que ce sont des péchés, et en con·              ce qui est inlérieur à soi ot d'après le libre qui est là, il Si'onsuit
 séquence il veu t y renoncer; quand il y renonce, le combat de              que l'homme interne combat alors contre l'homme externe, et
 l'homme interne contre l'hommo externe commence; l'homme                    d'après le libre, et qu'il contraint l'externe à l'obéissanco; c'est
 interne est dans l'affection de la sincérité, mais l'homme externe          donc là se contraindre soi-même: que ce ne: soi t ni contre la li·
 est encore dans le plaisir de la fraude; ce plaisir étant absolument        berté ni contre la ration:llilé, mais que ce soit conformément à ces
 opposé au plaisir de la sincérité ne se retire pas, à moins qu'il no        deux facultl1s, cela est évident..
 soit contraint, et il ne peut être contraint que par un combat; et             148.. Outre cohl, tout homme veut être libre, et éloigner de soi
 alors quand l'homme interne est vainqueur, l'homme externe vient            le non-libre ou le servile; tout eufant qui est sous un maître veut
 dans le plaisir de l'amour du sincère, qui est la chal'ité; plus tard,      être indépendant (sui juris) et par conséquent libre; pareillement
le plaisir de la fraude devient peu à peu un déplaisir pour lui. Il          tout serviteur sous son maître, ettoute servante sous sa maîtres~e;
en est de même de tous les autres péchés, tels quo les adultères             touto jeune fille v.eut sortir de la maison de son père et so mader,
et les scortations, les vengeances et les haines, les blasphèmes et         afin d'agir librement dans sa propre maison; tout jeune homme
les mensonges. Mais le combat 10 plus difficile de tous est le corn·        qui "eut travailler, commercer, ou remplir quelque emploi, -bnt
bat contre l'amour de dominer d'après l'amour de soi; celui qui             qu'il est subordonné à d'autres, veut se soustrai re à leur autorité,
subjugue cet amour subjugue facilement tous les autres amours               afin dese condlireà sa guise: tous ceux qui servent de leur propre
mauvais, parce que cet amour on est la tète.                                 mouvement pClUr arriver à la liberté se contraignen t eux-mêmes;
     147. - Il sera dit aussi, en peu de mots, comment le Seigneur          et quand ils se contraignent eux· mêmes ils agissent d'après le libre
chasse les convoitises du mal qui assiégent l'homme interne dès             selon la raison, mais d'après le libre intérieur, par lequel le libre
la naissance, et met à leur place les affections du bien, quand             extérieur est regardé comme le servile. Ceci a ete rapporté p,Our
l'homme éloigne comme par lui-même les maux comme péchés:                   confirmer que se contraindre soi-même, ce ,If:est ni contre la, ra­
                                                                             tionalité ni contre la liberté.                                    ­
118                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                 SUR l,A DIVINE PROVIDENCE                      119

   149. Sil'homme ne désire pas passer pareillement de la servitude       dans le Traité DU DIVlN AMOl:iR ET DE LA. DIVINE SAGESSE. En effet,
Ilpirituelle dans la liberté spirituelle, il y a pour première raison,    ce que le Seigneur enseigne, il donne aussi à l'homme de le
qu'il ne sait pas ce que c'est que le servile spirituel, ni ce que        percevoir par la raison; et cela, de deux manières; l'une, en ce
c'est que le libre spirituel; il n'a pas les vrais qui en instruisent,    qu'il voit en soi que la chose est ainsi dès qu'il l'entend ; l'autre,
et sans les vrais on croit que le servile spirituel estle libre, et que   en ce qu'il comprend cela par des raisons. Voir en soi, c'est dans
le libre spirituel est le servile. Une seconde raison, c'est que la       son homme interne; et comprendre par d~s raisons, c'est dans
religion du Monde Chrétien a fermé l'entendement, et que la foi           l'homme externe: qui est-ce qui ~e voit pas en soi, en l'enten­
seule l'a scellé, carl'une et l'autre a posé autour de s0i, comme         dant, que l'homme interne doit d'abord être purifié, et par lui
un mur de fer, ce dogme que les choses théologiques sont trans·           l'homme externe? Mais celui qui ne reçoit pas de l'influx du ciel
cendantes, que par conséquent elles ne peuvent être abord~es par          une idée commune sur ce sujet pp-ut être abusé, quand il consulte
aucune rationalité, et qu'elJ:.es sont pour les aveugles et non pour      l'externe de sa pensée; d'après cet externe seul on ne voit autre
ceux qui vOlent; par là ont été cachés les vrais qui enseigneraient       chose, sinon que les œuvres externes, qui appartiennent à la cha­
ce que c'est que la liberté spirituelle. Une troisième raison, c'est      rité et à la piété, sauvent sans les internes; il en est de même pour
que peu d'hommes s'examinent et voient leurs péchés, et celui             les autres choses; par exemple, que la vue et l'ouïe influent dans
qui ne les voit pas et n'y renonce pas, est dans le libre de ses pé­      la pensée, l'odeur et le goût dans la perception, ainsi l'externe
chés, qui est le libre infernal, ensoi le servile; et par ce libre voir   dans l'interne, lorsque cependant c'est le contraire; si les choses
le libre céleste, qui est le libre même, c'est comme dans un brouil·      vues et entendues paraissent influer dans la pensée, c'est une il­
lard voir le jour, et sous une nuée noire ce qui par le soleil est        lusion; car l'entendement voit dans l'œil et entend dans l'oreille,
au-dessus. De là vient qu'on ignore ce que c'est Llue le libre cé­        et non vice versâ : il en est de même pour le reste.
leste, et que la différence Qntre ce libre et le libre infernal est          15!. Mais ici il sera dit, en quelques mots, comment l'homme
comme la différence ~ntre ce qui est vivant et ce qui est mort.·          interne est réformé, et par lui l'homme externe: L'homme in­
   150. VI. L'homme Exte1'ne doit être l'étol'mé pal' Z'homme             terne n'est pas réfo'rmé par seulement sa voir, comprendre et être
Intel'ne, et non vice versâ. Par l'homme interne et par l'homme           sage, ni par conséquent par penser seulement; mais il l'est par
externe il est entendu la même cho')(' que par l'interne et par l'ex­     vouloir ce que la science, l'intelligence etla sagesse enseignent;
terne de la pensée, dont il a étéparlédéjà très souvent. Si l'externe     quand l'homme sait, comprend et a pour sagesse qu'il ya un Ciel
est réformé par l'interne, c'est que l'interne influe dans l'externe,     et un Enfer, que tout mal vient de l'Enfer, et que tout bien vient
et non vice vel'sâ, Qu'il y ait un influx du spirituel dans le naturel,   du etel, si alors il ne veut pas le mal parce qu'il vient de l'Enfer,
et non vice vel'sd, cela est connu dans le monde savant'; et que          et veut le bien parce qu'il vient du Ciel, il est dans le premier de·
l'homme interne doive d'abord être pilrifié et innové, et par lui         gré de la réformation, et au seuil de l'Enfer Vel'S le Ciel: quand
l'homme externe, cela est connu dans l'Église; si cela est connu,         l'homme s'avance davantage, et veut renoncer aux maux, il est
c'est parce que le Seigneur et la raison ledictent ; le Seigneur l'en­    dans le second degré de la réformation, et alors hors de l'Enfer,
seigne par ces paroles: l( 111allteu1' ct vous, hypocrites! parce qlte    mais non encore dans le Ciel, il le voit au-dessus de lui: ce.sera là
vous nettoyez le dehol's de la coupe ct du plat, mais en dedans           l'interne, afin que l'homme soit réformé; mais si l'un et l'autre,
ils sont pleins de rapine et d'intempérance. Phw'is'ien aveugle,          tanll'externe que l'inlerne, n'est pas réformé, l'homme n'a pas
nettoie premièrement Z'intél'ieur de la coupe et du pZat, afin            été rMormé ; l'externe est réformé par l'interne, quand l'externe
qu'aussi l'exté1'iew' devienne net. » Matth. XXIII. 25, ~6 : ­            renonce aux maux que l'interne ne veut pas parce qu'ils sont in­
que la raison le dicte, cela a été montré en beaucoup d'endroits           fernaux, et plus encor() qU,and, en raison de cela, Ules fouit E)t
120                    LA SAGESSE ANG~:LIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                         121
combat contre eux; ainsi, l'interne est le vouloir, et l'externe est      tentions, car les intentions sont les pensées d'après la volonté; là,
le faire, car à moins que quelqu'un ne fasse ce qu'i[ veut, il y a en     les maux sont cians leur origine et dans leur racine, c'est·à-dire,
dedans qu'il ne veut pas, et cela enfin devient le non-vouloir. Par ce    dans leurs con voi tises et dans leurs plaisirs; s'ils ne son t pas vus et
peu d'explications on peut voir comment l'homme externe est ré·           ne sont pas reconnus, l'homme est toujours dans les maux, lors
formé par l'homme interne: c'est là aussi ce qui est entendu par les      même que dans les extern.es il ne les a pas commis: que penser
paroles du Seigneur il Pierre: « Jésus dit: Si ie ne te lave pas, tu      d'après l'intention, ce soit vouloir et faire, cela est évident par ces
n'as pof?lt de part avec Moi. Pierre lui dit : Seigneur, non mes          paroles du Seigneur: Il QuiconqLte l'egarde une femme pour la
'Pieds se1elemen/, mais aussi leI ml%in.r et la Mte, Jésus lui dit:       convoiter a déjà commis adultère avec ell~ clans son cœ'w. J) ­
Celui qui a été lat,é n'a besoin que d'rJtr'e l~vé quaYlt aux pieds,      Matth. V. 28. - C'est par un tel examen de l'homme interne, que
et il est net tout entier. » - Jean, XIII. 8, 9, 10 : - Par l'ablution    l'homme externe est essentil3llement examiné.
 il est entendu l'ablution spirituelle, q 1lÎ est la purification des        153. J'aï' été très souvent étonné que, quoique tout le monde
 maux; par laver la tête et les mains il est entendu purifier l'homme     chrétien connaisse qu'il faut fuir les maux comme péchés, et
interne, et par laver les pieds il est entendu purifier l'homme ex­       qu'autrement ils ne sont pas remis, et que si les péchés ne sont
terne; que l'homme externe doive ètrc purifié après que l'homme           pas remis, il n'y a aucune salvation, il y en a cependant à peine
interne a été purifié, cela est entendu par « celui qui a été lavé n'a    un seul entre mille qui le sache; 011 s'en est informé dans le Monde
besoin que d'ê:re lavé quant aux pieds; »que toute purification           spirituel, et cela a été reconnu exact: cn effet, chacun dans le
des maux soit faite par le Seigneur, cela est entendu par « si je ne te   Monde chrétien le connaît d'après les prières prononcées devant
lave pas, tu n'as point de part avec Moi.» Que chez les 1'lifs l'abllt­   ceux qui s'npprochentde la Sainte Cène, car cela y est dit oO'er­
tion ait représenté la purification des maux, et que celle-ci ait été     tement; et cependant quand on leur demande s'ils le savent, ils
 représentée dans la Parole pal' l'ablution, et que la purification de    répondent qu'ils ne le savent pas, et qn'ils ne l'ont pas su; cela
l'homme naturel ou externe soit signifiée par l'ablution des piE'ds,      vient de ce qu'ils n'y ont poin t pensé, et que la plupart n'ont pensé
c'est ce qui a été montré en beaucoup d'endroits dans les ARCANES         qu'a la foi, et à la salvation par clle seule, J'ai aussi été étonné
CÉLESTES.                                                                 que la foi seule ait tellement bouché les yeux, que ccux qui s'y
    ]52. Puisqu'il y a chez l'homme un interne et un externe, ct          sont confirmés, quand ils lisent la Parole, n'y vo:ent rien de ce qui
 que l'un et l'autre doit être réformé pour que l'homme ait été ré­       y est dit de l'Amour, de la Charité et des Œuvres; c'est comme s'ils
 formé, et puisque personne ne peut être réformé, à moins qu'il           avaient avec la foi mis un enduit sur toutes les chosos de la Pa­
 ne s'examine, ne voie et ne reconnaisse ses maux, et qu'ensuite          role, de même que celui qui enduit de vermillon une écriture; d'a
 il n'y renonce, il s'ensuit qu'il faut examiner non·seulement l'ex­      près cela rien de cc qui est dessous ne se manifeste, et si quelqùe
 terne, mais aussi l'interne; si l'externe seul est examiné, l'homme      chose sc manifeste, cela est absorbé par la foi, et est dit être la foi.
 ne voit autre chose que ce qu'il a ou n'a pas commis en actualité,
,par exemple, qu'il n'a point tué, ni commis adultère, ni volé, ni        C'est une Loi de la Divine Providence que l'homme soit con­
 porté faux témoignage, et ainsi du reste; ainsi il examine les maux        duit et enseigné dLt Ciel par le Seigne/o', au moyen de la Pa·
.de son corps et non les maux de son esprit, et cependant les maux          l'ole, de la doct1'i,ne et des prédications d'après la Parole,et
 èe l'esprit doivent être examinés, pour qu'on puisse être réformé,         cela en toute appw'en,ce cemme par lui-même.
 car l'homme vit esprit après la mort, et tous les maux qui sont en
 lui demeurent; or, l'esprit ne peut être examiné que quand                 154. Il est selon l'apparence que l'homme est conduit pt ensei­
~l'homme 'fait .attention à ses pensées, et principalement à ses in-      gné par lui-même, mais la vérité est que l'homme est conduit et
122                    LA SAGESSE ANGÉLiQUE
                                                                                          SUR   LA   DIVINE PROYIDENCE                    123
enseigné par le Seigneur SQul : ceux qui confirmént chez eux l'ap­         155.1. L'homme est conduit et enseigné pal" le Seigneur seul.
parence, et non en même temps la vérité, ne peuvent pas éloigner        Cela découle, comme conséquence universelle, de tout ce qui a
d'eux les maux comme péchés; mais ceux qui confirment chez eux          été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIYINE SA­
l'apparence et en même temps la v6rité le peuvent, car les maux         GESSE, tant sur le Divin AmouI: du Seigneur et sur sa Divine Sa­
comme péchés sont éloignés selon l'apparence par l'homme, et            gesse dans la première Partie, que sur le Soleil du Monde spirituel
selon la vérité par le Seigneur; ceux-ci peuvent être réformés,         et le Soleil du Monde naturel dans la seconde Partie; puis ausl>i
mais ceux-là ne le peuvent pas. Ceux qui confirment chez eux            sur les Degrés dans la troisième Partie, sur la Création de l'univers
l'apparence et non en même temps la vérité sont tous des idolâ·         dans la quatième Partie, et sur la Création de l'homme dans la
tres intérieurs, car ils sont des adorateurs d'eux-mêmes et du          cinquième Partie.
monde; s'ils n'ont pas de religion, ils deviennent des adorateurs          156. Si l'homme est conduit et enseigné par le Seigneur seul,
de la nature et ainsi des athées; mais s'ils ont de la religion, ils    c'est parce qu'il vit par le Seigneur seul, car la volonté de sa vie
deviennent des adorateurs d'hommes et en même temps de simu­            est conduite, et l'entendement de sa vie est enseigné; mais cela
lacres. Ce sont ceux-ci qui sont entendus dans le premier pré­          est contre l'apparence, car il semble à l'homme qu'il vit par lui­
cepte du Décalogue, c'est·à-dire, qui adorent d'autres dieux; mais      même, et cependant la vérité est qu'il vit par le Seigneur et non
ceux elui confirment chez eux l'apparence, ct en même temps la          par lui-même: 01', comme l'homme, tant qu'il est dans le monde,
 Vérité, deviennent des ador:lteurs du Seigneur, car le Seigneur        ne peut pas avoir la perception de la sensation qu'il vit par le Sei­
les élève hors de leur propre, qui est dans l'apparence, et les con­    gneur seul, puisque l'apparence qu'il vit par lui-même ne lui est
duit dans la lumière, dans laquelle est la vérité, et qui est la vé­    point ôtée, car sans elle l'homme n'est point homme, cela doit
rité; et il leur donne de percevoir intérieurement qu'ils sont con­     donc être prouvé par des raisons, qui ensuite seront confirmées
duits et enseignés non par eux-mêmes, mais par le Seigneur. Le          par l'expérience, et enfin par la Parole.
rationnel des uns et des autres peut paraître à plusieurs comme            157. Que l'homme vive par le Seigneur seul et non par lui-même,
semblable, mais il est bien dilYérent; le rationnel de c'~ux qui sont   cela sera prouvé par ces raisons: Qu'il y a une unique es..ence,
dans l'apparence et en même temps dans la vérité est un ration­         une unique substance et une unique forme, dont proviennent
nel spirituel; mais le rationnel de ceux qui sont dans l'apparence      toutes les essences, toutes les subtances et toutes les formes qui
et non en même temps dans la vérité est un rationnel naturel; ce        ont été créées; que cette unique es'>ence, subtance et forme, est
rationnel· ci peut être comparé à un jardin tel qu'il est dans la lu­   le Divin Amour et la Divine Sagesse, dont proviennent toutes les
mière de l'hiver, mais le rationnel spirituel peut être compare à       choses qui, chez 1 homme, se réfèrent à l'amour et à la sagesse;
un jardin tel qu'il est dans la lumière du printemps. Du reste,         qu'elle est au::;si le Bien même et le Vrai même, auxquels toutes
plusieurs détails vont être donnés sur ce sujet, dans l'ordre sui­      choses sr. réfèrent; et que c'est là la vie, de laquelle vient la· vie
vant: 1. L'homme est conduit et enseigné par le Seigneur seul.          de toutes choses et toutes les choses de la vie; puis aussi, que
II. L'homme est conduit et enseigne par le Seigneur seul, au            l'Unique et le Soi-Même est Tout·Présent, Tout-Sachant et Tout­
moyen du Ciel angélique et de ce Ciel. III. L'homme est con·            Puissant; et que cet Unique et ce Soi-Même, c'est le Seigneur de
duit par le Seigneur au moyen de l'influx, et enseigné au moyen         toute éternité ou Jéhovah. PREMI~REMENT. Il Y a une unique es­
de l'illustration. IV. L'homme est enseigné par le Seigneur au          sence, une unique susbtance et une unique forme, dont pro­
moyen de la Parole, de la doctrine et dp.s prédications d'après la      l'iennent toutes les essence", toutes leI substances et toutes les
Parole, et ainsi immédiatement par le Se;gneur seul. V. L'homme         formes qui ont été créùs : Dans le Traité sur LE DIVIN AMOUR
est conduit et enseigné par le Seigneur dans les externes en toute      ET LA DIVINE SAGESSE, N°' 44 à 46, et dans la seconde Partie du
apparence commd par lui-même.
124                     LA SAG8SS8 ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE    PROVIDE~CE                   1<)1:'
                                                                                                                                               ~<>


 même Ouvrage, il a ét~ montré, que le Soleil du Ciel angélique,            s'ensuit que cela vient du Seigneur de toute éternité où de Jého­
 qui pro,vient du Seigneur, et dans lequel est le Seigneur, est cette       vah; si cela n'en venait pain t, l'homme serai t l'a mour même et la
 unique substance et forme, d'~près laquelle sont toutes les choses         sagesse. même, par conséquent Dieu de toute éternilé, ce que la
 qui ont été créées, etqn'il n'y aet ne peut y avoir rien qui ne soit       raisoll humaine elle-même rejette avec horreur. Est-ce que quelque
 d'après ce Soleil: que toutes chosesen proviennent par des dériva­         chose peut exister, si ce n'est par un antérieur à soi? et cet
 tions selon les degrés, cela y a étc dcmontrédans la troisième Partie.     antérieur, peut-il exister si ce n'est encore par un antérieur à. soi;
 Qui est-ce qui, d'après la raison, ne perçoit pas et ne reconnaît pas      et ainsi de suite jusqu'à un premier, qui est en soi? TROISIÈME'
 qu'il y a une unique essence dont provient toute essence, QU un            MENT.   Pa)'eillement, elle est le Blen même et le V1'al mêmo,
  unique :Être dont provient tout être ~ Quelle chose peut existersnns      auxquels ioules choses se réfèrent: Il est reçu et reconnu par
  être? et qu'est-ce 'lue c'est que l'être dont provient tout être, si      tout homme qui a de la raison, que Dieu est la Bien même ct le
 ce n'est l'Être même? et cc qlli est l'f;tre même est aussi l'unique       Vrai même, et que tout bien et tout vrai viennentde Lui; que par
  Être et l'Ihre en soi. Puisque cela est ainsi, et que chacun le pero      conséquent aussi tout bien et tout vrai ne peuvent ven:r d'ailleurs
  çoit et le reconnaît d'après la raison, et, sinon, peut le percevoir      que du Bien même et du Vra( même; ces propositions sont re·
  ct le reconnaître, qu'en résulte-toi! alors autre chose, si ce n'est      connues par tout homme raisonnable d~s qu'elles sont énollcées :
  que cet Être qui est le Divin même, c'est·à-dire. Jéhovah, est le         quand ensuite il est dit que le tout de la ':olonté et de l'entende­
  tout de toutes les choses qui sont et existent ? Il en e'St de même       ment, ou le tout de l'amour et de la sagesse, ou le tout de l'affec·
  si l'on dit qu'il y a une unique substance dOJ.t proviennent tqutes       tion et de la pensée, chez l'homme qui est conduit par le Sei­
  choses; et comme une substance sans une forme n'est rien, il              gneur, se réfère au hien et au vrai, il s'ensuit que tout ce que CE:t
  s'ensuit aussi qu'il y a une unique forme dont prov:ennent toutes         homme veut et comprend, ou qu'il aime et goûte, ou dont il est
  choses. Que le Soleil du Ciel angélique soit cette unique substance       affecté et qn'il pE use, vient du Seigneur: c'est de là que, dans
  et cette unique forme ; puis aussi comment cette essenCQ, cetle           l'Église, chacun sait que tout bien et tout vrai de l'hQmme n'est en
  substanee et cette forme sont variées dans les choses créées, c'est       soi ni le bien ni le vrai; mais que cela seul qui vient du Seigneur
  cc qli a été démontré cla1S le Traité ci-dessus mentionné. SI~èoN­       est le Lien et le vrai. Comme ces choses sont la vérité, il s'ensuit
  DEl!ENT. Cette unique essence, substance et forme, est le Div~n          que tout ce qu'un tel homme veut at pense vient du Seigneur. Que
  Amour et la Divine ,Sagesse, dont ploviennent toutes les chose.>          tout homme méchant ne puisse pas non plus vouloir ni penser
  qui, ches l'homme, se ?'éfèrent et l'am.. o~r et et la sagesse : Cela a   d'apr~s une autre origine, OllIe verra dans ce qui suit. QUATRl~'
  été aussi montré complètement dans le Traité sur LE DIVI~ AMOUR           MEMENT. C'est là la vie, lie laquelle vienl la vie de toutes choses
  BT LA DIVINl'; SAGESSE. TOll,tes les choses, qui chez l'homme pa­         el toutes les choses de la ?;ie: Cela a été montré en plusieurs on·
  raissent vivre, se réfèrent à la volonté et à l'entendement chez lui,     droits dans le Traité SUl' LE DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SAGESSE.
  et chacun d'après la rai50n perçoit et reconnaît que ces deux font        La raison humaine, dès qu'elle l'entend dire, reço:t aussi et recon­
  la vie de l'homme; et ln. vie, qu'est-~leautrechose queje veuxccLl.       naît que toute la vie de l'homme appartient à sa volonté et à son
  ou je comprends cela, ou bien, j'aime cela ou je pense cela ? et          entendement, car si la volonté et l'entendement sont ôtés, l'homme
  puisque l'homme veut ce qu'il aime. e,t pense ce qu'il comprend,          ne vit point; ou, ce qui est la même chose, que toute la vie de
, toutes les choses de la yolonté se réfèrent donc à l'amour, et toutes     l'homme app~rtient il son amour et à sa pensée, car si l'amour et
  celles de l'entendement à. la sagesse; et comme ces deux·ci ne            la pensée sont ôtés, il ne vit point; maintenant, puisque le tout
   peuvent pas exister chez Cluelqu'un par lui-même, et ne peuvent           de la volonté et de l'entendement, ou le tout de l'amour et de la
   exister que pal,' Oelui qui est l'l.mour:.Mê,m~ eUa.Sagesse Même, il     pensée chez l'homme vient du Seigneur, comme il a été dit ci:,
126                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SÛR LA. DIVINE PROVIDENCE                     12'1
dessus, il s'ensuit que le tout de la vie vient du Seigneur. CINQUII~­   et non-seulement ils disent cela, mais encore ils aiment et veu­
MEMENT. L'Unique et le Soi-Même est Tout-P1'ésent, Tout-Sa­              lent que cela soit ainsi: et cependant ils sont toujours en toute
chant et Tout·Puissant: Cela aussi, chaque Chrétien d'après sa           apparence comme s'ils vivaient par eux-mêmes, et même dans
doctrine, et chaque Gentil d'après sa religion, le reconnait: de là      une apparence plus forte que celle des autres anges; car, ainsi
aussi chacun, en quelqu'endroit qu'il soit, pense que Dieu est où        qu'il a été montré ci-dessus, N°s 42 à 45, plus quelqu'un est con­
lui-même se trouve, et prie Dieu comme present: et, puisque cha­         joint de prés au Seigneur, plus il lui semble distinctement qu'il
cun pense ainsi et prie ainsi, il s'ensuit qu'on ne peut penser au­      ,'appa,·tient, et plus il ,'emarque clairement qu'il appartient
trement, sinon que Dieu est partout, ainsi Tout·Présent, que pa­         au Seigneur. Il m'a aussi été donné d'être depuis plusieurs années
reillement il est Tout-Sachant et Tout-Puissant: c'est pourquoi          dans une semblable perception, et en même temps dans une sem·
tout homme qui prie Dieu le supplie de tout son cœur de le con­          blable apparence, d'après lesquelles j'ai été pleinement convaiucu
duire, parce que Lui le peut: ainsi chacun reconnaît alors la Di­        que je ne veux et ne pense rien par moi-même, mais qu'il semble
vine Toute-Présence, la Divine Toute-Science et la Divine Toute­         que c'est comme pal' moi; et il m'a aussi été donné de vouloir et
Puissance; il reconnait, parce qu'alors il tourne la face vers le        d'aimer cela. Cette même cho'Se peut être confirmée par plusieurs
Seigneur, et qu'alors cette vérité influe du Seigneur. SIXIÈMEMENT.      autres exemples du monde spirituel, mais ces deux suffisent pour
Cet Uniqueat ce Soi-Même, c'est le Seigneur de toute éternité            le moment.
ou Jéhovah: Dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSl~LEM SUR                   159. Que le Seigneur seul ait la vie, cela est éYident par ces
LE SEIGNEUR, il a été montré que Dieu est un en essence et en            passages dans la Parole: « Moi, je suis la 1'ésurrection et la vie;
personne; que ce Dieu est le Seigneur; que le Divin Même qui est          celui qui croit en Moi, bien qu'il mew'e, vivra. » - Jean, XI.
appelé Jéhovah Père, est le Seigneur de toute éternité; que le Di­       25, - (( Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. » - Jean, XIV,
vin Humain est le Fils conçu de son Divin de toute éternité, et né       6. - « Dieu elle était, la Parole; en Elle vie 'il y avait, et la vie
dans le monde; et que le Divin procédant est l'Esprit saint. Il est      était la lumière des hommes. » - Jean, I. 1,4. - La Parole dans
dit le Soi-Même et l'Unique, parce que précédemment il a été dit         ce passage est le Seigneur. (( De même que le Père a la vie en
que le Seigneur de toute éternité, ou Jéhovah, est la Vie même,           Lui- !fême, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en LZtÎ-M:e'me. li
parce qu'il est l'Amour Même et la Sagesse Même, ou le Bien              - Jean, V. 26. - Que l'homme soit conduit et enseigné pàr le
Même et le Vrai Même, d'après lesquels toutes choses sont. Que            Seigneur seul, cela est èvident par ces passages: (( Sans Moi vous
le Seigneur ait créé de Lui-Même toutes choses, et non de rien,           ne pouvez faire rien. » - Jean, X V. 5. - « Un homme ne peut
on le voit dans le Traité sur LE DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SA­             prendre rien, ct moins qu''il ne lui ait été donné du Ciel, » ­
GESSE, N°S 282 à 284; 349 à 357. D'après les considérations ci­           Jean, III. 27. - «( Un homme ne peut faire blanc ou noir un
dessus, cette vérité, que l'homme est conduit et enseigné par le          ,eul cheveu. » - Matth. V. 36; - par Je cheveu, dans la Parole,
Seigneur seul, a été confirmée par des raisons.                           il est signifié la plus petite de toutes les choses.
   158. Cette même Vérité est confirmée chez les anges non-seu­              160, Que la vie des méchants soit aussi de la même origine,
lement par des raisons, mais aussi par de vives perceptions, sur­         c'est ce qui sera démontr8 dans la suite, à son Article; ici, cela
tout chez les anges du Troisième Ciel; ceux·ci perçoivent l'influx        sera seulement illustI'é par des comparaisons: Du soleil du monde
du Divin Amour et de la Divine Sagesse procédant du Seigneur i            influent et la chaleur et la lumière, et elles influent dans les arbres
et comme ils le perçoivent, et que d'après leur sagesse ils con·          qui portent de mauvais fruits de même que dans les arbres qui
naissent que l'amour et la sagesse sont la vie, ils disent en consé­      portent de bons fruits, et tous ces arbres végètent et croissent de
quence qu'ils vivent par le Seigneur et non pas par eux-mêmes;            la .même manière i les formes, dans lesquelles la chaleur influe,
128                       LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                               SUR LA mVINEPROYIDENCE                       129
font cette diversité, et ce n'est pas la chaleur en elle-même. Il en     Ciel, et au moyen du Ciel le Monde, par le Soleil qui procêde de
est de même de la lumière, elle est diversifiée en couleurs selon        Lui et d:lns lequel il est, - voir sur ce Soleil le Traité sur LE DI­
Jes formes dans lesquelles elle influe; il Y a des couleurs belles et    VU; AMOUR ET LA DIVINE SAGESSE, seconde Partie, - et comme
gaies, et il y a des couleurs laides et tristes, et néanmoins la lu·     il est permis à chaque homme de parler selon l'apfJarencp, et
mière est la même. Il en est de même de l'influx de la chaleur           qu'on ne peut parler autrement, c'est pour cela qu'il est aussi
spirituellf), qui en elle-même, est l'Amour, et de la lumière spiri­     permis à quiconque n'est pas dans la sagesse mêm:l de penser que
tuelle, qui 6ln elle-même est la Sagesse, procédant l'une et l'autre     le Seigneur gouverne toutes choses en général et en particulier
du Soleil du Monde spirituel; les formes dans lesquelles elles           par son Soleil, et aussi qu'il gouverne le Monde au moyen du
influent font la diversité, et ce n'est, en elles-mêmes, ni cette cha­   Ciel angélique; c'est même selon une telle apparence que pen.
 eur qui est amour, ni celte lumière qui est sa~e~se; ies formes         sent les anges des Cieux inférieurs; mais les anges des Cieux
dans lesquelles elles influent sont les mentaIs humains. D'après         supérieurs parlent, il est vrai, selon l'apparence, mais ils pen­
cela, il est maintenant évident que l'homme est conduit ct ensei­        sent selon la vérité, qui. est que du Ciel angélique, qui procède
gné par le Seigneur seul.                                                de Lui, le Seigneur gouverne l'univers. Que les simples et 16S
   161. Quant à la vie des animaux, il a êté montrê ci-dessus ce         s~ges parlent de la même manière, mais ne pensent pas de la
que c'est, à savoir, que c'est une vie d'afl'ection purement natu­       même manière, cela peut être illustré d'après le Soleil du monde:
relle avec sa science pour compagne; et que c'est une vic médiate        Tous parlent de ce soleil selon l'apparence, en disant qu'il se
correspondant à la vie de ceux qui sont dans le monde spirituel.         lève ct qu'il sc couche; mais quoique les sages parlent de même,
   162. II. L'homme est conduit et enseigné par le Sf'ignellr'           ils pensent néanmoins qu'il res~e immobile; ceci aussi eit la Yé­
s.eul au moyen du Ciel ang~{ique et de ce Ciel. Il est dit que           rité, et cela est l'apparence. La chose peut encore être illustrée
l'homme est conduit par le Seigneur au moyen du Ciel angéli­             d'.9.près les apparences dans le Monde spil'ituel, car il y apparaît
que et de ce Ciel; au moyen du Ciel angelique, c'est selon l'ap­         des espaces et des distances comme dans le Monde naturel, mais
parence; mais de ce Ciel, c'est selon la vérité: si au moyen du          néanmoins ce sont des apparences selon la diversité des affections
Ciel angélique est une apparence, c'est parce que le Seigneur            et des pensée;; provenant des affections. Il en est de même de l'ap­
apparaît comme Soleil Hu-dessus de ce Ciel; fOi de ce Ciel est la        parence du Seigneur dans son Soleil.
vérité, c'est parce que le Seigneur est dans ce Ciel comme l'âme             163. 01', il sera dit en peu de mots comment du Ciel angéli­
dans l'homme; car le Seigneur est Tout-Présent, et n'est point           que le Seigneur conduit et enseigne chaque homme : Dans le
dans l'espace, ainsi qu'il vient d'être montré; c'est pourquoi la        'l'raité sur LE DIVIN AMOUR ET I.A DIVINE SAGESSE, et ci-dessus
distance est une apparence selon la conjonction avec Lui, et la           dans ce Traité sur LA DIVJNE PHOVIDENCE, puis aussi dans l'Ou­
conjonction est selon la réception de l'amour et de la sagesse qui        vrage sur LI, CIEL ET L'ENFER publié à Londres en 17')8, j'ai tait
procèdent de Lui: et comme personne ne peut être conjoint au              connaltre, d'après ce que j'ai YU et entendu, qlle le Ciel angélique
Seigneur de la même manière que Lui·Même est en Soi, c'est pour           tout entier apparaît deyant le Seigneur comme un seul Homme, et
cela qu'Il appal'i1ît aux anges à distance comme Soleil; mais néan­       qu'il en est de même de -chaque société du Ciel, et que c'est de là
moins Il est dans tout le Ciel angélique comme l'âme dans l'hom­          que chaque angeet chaqueespl'it est homme dans une forme par.
me, et pareillement dans chaque société du Ciel, et pareillement          faite; et dans ces mêmes TraiVs il a aussi été montré que le Ciel
dans chaque ange d'une société, car l'âme de l'homme est non­             est Ciel, non d'après le propre des anges, mais d'après la récep­
seulement l'âme du tout, mais aussi l'âme de chaque partie. Mais          tion du Divin Amour et de la Divine Sagesse du Seigneur par les
comme il est selon l'apparence que le Seigneur gouverne tout le           anges: de là on peut voir que le Seigneur gouverne le Ciel angé~
                                                                                                                                          9
130                    LA SAGESSE ANG~LIQUE                                                SUR tA DIVINE PRbvIDE~CE                        1~1

lique tout enlier comme un seul Homme; que ce Ciel, parce qu'en          l'influx, ct enseigné au moyen de l'illustt·ation. Si l'homme e:;t
lui· même il est Homme, est l'image mêmeetlaressemblancemême             conduit par le Seigneur au moyen de l'influx, c'est parce que être
du Seigneur; que le Seigneur Lui-Même gouverne ce Ciel comme             conduit et aussi influer se disent de l'amour et de la volonté; et
l'âme gouverne son corps; et qlle, comme tout le genre humain           .i l'homme est enseigné par le Seigneur au moyen de l'illustra­
est gouverné par le Seigneur, il est gouverné, non pas au moyen          tion, c'est parce que être enseigné et être illustré se disent pro­
duCiel, mais du Ciel par le Seigneur, par conséquent d'après             prement de la sagesse et de l'en!cndement. Que tout homme soit
Lui-Même, puisque Lui-Même est le Ciel, ainsi qu'il a été dit.          conduit d'après son amour par lui-même et selon cet amour par
   164. Mais ceci, étant nn arcane de la Sagesse angélique, no          les autres, et non par l'entendement, cela est connu; il n'est
 peut être compris ,qùe par l'homme dont le mental spirituel a ét6      conduit par et selon l'entendement que quand l'amour ou la
ouvert, cal' celui-ci par la ~onjonction avec le Seigneur est un        volonté fait l'entenùement; et, qnand cela a lieu, on peut dire aussi
 ange; cet homme, d'après les propositions qui précèdent, peut          de l'entendement qu'il est condllit, mais néanmoins alors ce n'es,t
comprendre celles qui suivent: 1° Que tous, tant ~es hommes que         pas l'entendement qui est conduit. mais c'est la volonté dont pro­
 les anges, sont dans le Seigneur et le Seigneur en eux, scion la       vient l'entendement. Il est dit l'influx, parce que par l'u3age il a
 conjonction avec lui, ou, ce qui est la même chose, selon la ré­         té reçu de dire que l'ùme influe dans le corps; que l'influx est
 ception de l'amour et de la sagesse qui proct:dent de Lui. 2° Que        piritucl et non physique; et que l'àme ou la vie de l'homme est
 chacun d'eux obtient une place dans le Seigneur, ainsi dans Je         son amour ou sa volonté, comme il a été montré ci·dessus; et
 Ciel, selon la qualité de la conjonction, ou de la réception du Sei­   Aussi parce que l'influx est par comparaison comme l'influx du
 gneur.3° Que chacun dans sa place a son état distinct de l'état        Sang clans le cœur, et par le cœur dans le poumon; qu'il y ait
 des autres, et tire du commun sa tâche selon sa situation, sa fonc­      orrcspondance du cœur avec la volonté, et du poumon avec l'en­
 tion et son besoin, absolumentcomme chaque partie dans le corps            ndement, et que la conjonction de la volonté avec l'entendement
 humain. ~o Que chaq ue homme est initié dans sa place par le Sei­      8Jit comme l'influx du sang venant ùu cœur dans le poumon, c'est
 gneur selon sa vie. 5° Qlle chaque homme dès l'enfan(:e est iutro­     ce qui a été montré dans le Traité SUR LE D~VIN AMOUR ET LA
 duit dansce Divin Homme, dontl'âmo et la vie est le Seigneur, et       I>IVJNE SAGESSE, No' 371 à 432.
 qu'il est conduit et ensejgné d'après son Divin Amour selon sa             166. Mais si l'llomme est enseigné au moyen de l'illustration,
 Divine Sagesse, en Lui etnon hors de Lui; mais que, le Libre n'é­        'est pal'cc que être ensëigné et aussi être illustré se disent de
 iant point ôté à l'homme, l'homme ne paut être conduitet ensei·        l'entendement; car l'entendement, qui est la vue interne de
 gné que selon la réception comme par lui-même. 6° Que ceux qui         l'homme, ne peut être 6clairé par la lumière spirituelle que
 reçoivent sont portés à leurs places par des détours et des circuits   comme l'œil ou la vue externe de l'homme est éclairée par la lu­
 infinis, presque comme le chyle est porté par le mésentère et ses      m'ère naturelle; l'une et l'autre sont aussi enseignées pareille­
 vaisseaux lactés dans la citerne, et de là par le conduitthoracique    ment, mais la vue interne, qui appartient à l'entendement, par
 dans le sang, et ainsi dans son siège. 7° Que ceux qui ne reçoI­       les objets spirituels, et la vue externe, qui ap!:lartient à l'œil, par
 vent pas sont séparés de ceux ql'i sont dans le Divin Homme,           les objets naturels. Il y a une lumière spirituelle et une lumière
 comme la matière fécale et l'urine sont séparées de l'homme. Ce        naturelle, l'une et l'autre semblables quant à l'apparence externe,
  sont là des arcanes de la Sagesse angélique, qui peuvent être quel­   mais différentes qnant à l'interne; car la lumière naturelle vient
  que peu compris par l'homme, mais il y en a un très grand nom­        du Soleil du monde naturel, et pa l' suite est morte en elle-même,
  bre qui ne peuvent pas ètrecompris.                                   mais la lumière spirituelle vient du Soleil du monde spirituel, et
    165. III. L'homme est conduit par le Seignew' au moyen de           par suite est vivante en elle-même; c'est cette lumière, et non la
132                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVJDENCE                       133
lumière naturelle, qui éclaire l'entendement humain: la lueur             de la rationalité, est changée en lumière infernale, comme la lu.
naturelle et rationnelle ne vient pas de cette lumière-ci, elle vient     mière du jour en ténèbres de la nuit. Néanmoins tous ceux qui
de celle·là ; elle est appelée lueur naturelle et rationnelle, parce     sont dans le Monde spirituel, tant ceux: qui sont dans les Cieux
qu'elle est spirituelle·naturelle; car il y a trois degrés de lumière    que ceux qui sont dans les enfers, voient dans leur lumière aussi
dans le monde spirituel, la lumière céleste} la lumière spirituelle,     clairement ({Ite l'homme pendant le jour dans la sienne; et cela,
et la lumière spirituelle-naturelle : la lumière céleste est une         parce que la vue de l'œil de tous a été formee pour la réception
lumière de flamme rutilante, cette lumière est pour ceux qui sont        de la lumière dans laquelle elle est; ainsi, la vue de l'œil des
dans le troisième Ciel; la lumière spirituelle est une lumière d'urie    anges du Ciel ponl' la réception de la lumière dans laquelle elle
blancheur resplendi~sante, cette lumière est pour ceux qui sont          est, et la VLlO de l'œil des esprits de l'enfer pour la réception de
dans le Ciel moyen; et la lumière spirituelle-naturelle est telle        sa lumière; c'est par comparaison comme pour les hiboux: et les
qu'est la lumière du jou l' dans notre Monde, cette lumière est          chauvcs-souris) qui voient la nuit les objets aussi clairement que
pour ceux qui sont dans le dernier Ciel, et aussi pour ceux du           les autres oiseaux les voient le jour, car Jeurs yeux: ont étéfol'lnés
Monde des esprits, qui est entre le Ciel ct l'Enfer; mais, dans ce       pour la réqeption de leue lumière. Mais la diff~rence de ces lu­
monde-ci, cette lumière est chez les bons comme la lumière d'été,        mières est manifestement distingu~e pal' ceux qui d'une lumière
et chez les méchants comme la lumière d'hiver sur la terre. Toute­       regardent dans l'autre; ainsi, quand un ange du Ciel regarde dans
fois, il faut qu'on sache que toute lumière du Monde spirituel n'a       l'enter, il n'y voit qu'une obscurité profonde; et quand un esprit
rien de commun avec la lumière du Monde naturel, elles diffèrent         de l'enfer regarde dans le ciel il n'y yoit que de l'obscurité; cela
 comme le vivant et le mort. D'après cela, il est évident que ce         'oient de ce que la Sagesse céleste est comme l'obscurité pour ceux
n'est point la lumière naturelle, telle qu'elle est devant nos yeux,     qui sont dans l'enfer, et q'le réciproquement la folie infemale est
 qui éclaire l'entendement, mais que c'est la lumière spirituelle.       comme l'obscurité pour ceux qui sont dans le Ciel. l)'aprês ce!tl,
 L'homme ignore cela, parce que jusqu'à présent il n'avait rien su       on peut voir que tel cst pOUl' l'homme l'entendement, telle est
 de la lumière spirituelle. Que ia Lumière spirituelle soit dans sap     pour lui la lumièrc, et que chaclln vient dans sa lumière après la
origine-la Divine Sagesse ou le Divin Vrai, cela a été montré dans       mort, car dans une autre lumière il ne voit pas; et dans le Monde
l'Ouvrage sur LE CIEl, ET L'ENFER Nos 126 à 1<10.                        spirituel, où tous sont spil'ituels, même quant au COI'pS, les yeux
   167. Puisqu'il vient d'être parlé de la lumière du Ciel, il sera      de tous ont été formés pour YOil' d'après leur lumière; l'amour de
dit aussi quelque chose de la lumière de l'enfec: La lumière dans        la vie de chacun sc fait un entendement, et par conséquent aussi
l'enfer est aussi de trois degrés; la lumière dans l'enfer le plus       une lumière; en effet, l'amour est comme le feu de la vie, d'où
bas est comme la lumière de charbons embrasés; là lumière dans           provir,nt la lumière de la vie.
l'enfer moyen est comme la lumière d'une flamme de foyer; et la             163. Comme il en est peu qui sachent quelque chose de l'Illus­
lumière dans l'enfel' le plus haut est comme la lumière dr.s chan·       tration, dans laquelle est l'ellten~lement de l'homme qui est en­
delles, et pour quelques-uns comme la lumière nocturne de la             seigné par le Seigneur, il en sera parlé ici en quelques mots. Il y
June. Ces lumières ne sont pas non plus naturelles, mais rlles           a une illustration intérieure et une illustration extérieure par le
sont spirituelles, car tOlIte lumière naturelle est morte et étcint      Seigncur, ct il y a aussi une illustration intérieure et une illustra­
l'entendement, et ceux qui sont dans l'enfer ont la faculté de com·      tion extérieure par l'llomme; l'illustration intérieure par le Sei­
prendre, qui est nommée rationalité, ainsi qu'il a été montré ci­        gneuT, c'est que nomme} dès qu'il entend dire quelque chose,
dessus, et la rationalité vient de.la lumière spirituelle ct nullement   perçoit si ce qll'on dit est vrai ou n'est plS vrai; l'illustration ex.­
de la lumière naturelle; mais ln lumière spirituelle, qui leur vient     térieure est par suite dans la pansée: l'illustration interieure par
134                    :"A. SAGESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       135
l'homme vient de la confirmaFon seule; et l'illustrat~onextérieure          pas voir, ils l'obscurcissent et s'aveuglent, ct ainsi ils ne voient
par l'homme vient de la science seule. Mais il sera dit quelque             point :)1 en est de même du juge qui prononce-des jugements en
chose de chacune de ces illuslrations. L'homme rationnel d',l­              raison de l'amitié, pour capter de la faveur, et pour ee lier par des
pl'ès l'illustration intb'iew-c pm' lr Seigneur perçoit aussitôt si         attlnilés. De tels hommes agissent de même à l'égard de tout ce
les choses qu'il entend sont vraies ou non; par exemple, celle-ci,          qu'ils tiennent de la bouche d'un homme d'autorité, ou de la
que l'amour est la vie de la foi, ou que la foi vit par l'amour;            bouche d'un homme de réputation, ou qu'ils ont tiré de leur. pro­
l'homme, d'après l'illustration intérieure, perçoit aussi ceci, que         pre intelligence; ce sont des aveugles rationnels, car leul' vue
tout ce que l'homme aime, il le veut, et que ce qu'il veut il 1'3 fait,     vient des faux qu'ils conÎ1rment; or, le faux ferme la vue, et le
et qu'ainsi aimer c'est faire; puis encore ceci, que tout ce que            vrai l'ouvre. De tels hommes ne voient aucun vrai d'après la lu­
l'homme croit par amour, il le veut aussi et le fail, et qu'ainsi           mièêe du vr.li, ni aucune c'hose juste d'après l'amOllI' du juste,
avoir la foi, c'est aussi faire; comme encore, que l'imp~e ne peut          mais ils voient d'après la lumière de la confirmation, qui est une
avoir l'amour de Dieu, ni par conséquent la foi ùe Dieu. L'homme            lumière chimérique; dans 13 Monde spirituel ils apparaissent
 rationnel d'après l'illustration intérieure perçoit aussi, dès qu'il       comme des faces sans tété, ou comme des faces semblables à des
les entend, ces vérités, que Dieu est un; qu'il est 'fout-Présent;          (aces hlJmnines c1el'l'ière lesquelles il y aurait des têtes de bois; et
 que tout bien vient de Lui; puis, que toutes choses se réfèrent lJU        Us sont appelés bêtes rationnelles, parce qu'ils ont la rationalité
 bien et au vrai; que tout bien }rient du Bien Même, et que tout            en puissance. L'illus{,Yltion exté'l'ieurc paT" l'homme est chez
 vrai vient du Vrai Même. Ces vérités et d'autres semblables,               ceux qui pensent ct parlent d'après la science seule imprimée
 l'homme les perçoit intérieurement en soi, quand il Jes entenù;            dans la :mémoire; rellx-ci sont peu capables par eux-mêmes de
 s'il les perçoit, c'est parce qu'il a la rationalité, et que relie-ci cs   confirmer quelque chose.
 dans la lumière du Ciel qui illustre. L'illustl'ation extrh'icure est          169. Ce sont la les différences de l'illustration, et conséquem­
 l'illustration de la pensée d'après cette illustration intérieure, ct      men t de la perception et de la pensée; il ya une illustration ac­
 la pensée est dans cette illustration en tant qu'elle demoure dans         tuelle par la lumière spirituelle, mais l'illustration elle·même par
 la perception qui lui vient de l'illustration intérieure, et qu'clle a     cet.te lumière ne se manifeste à personne dans le Monde naturel,
 en même temps les connaissances du vrai et du bien, ca l'elle ti re        rarce que la lumière naturclle n'a rien de commun avec la lu­
 de ces connaissances les r,lisons par lesquelles' elle confirme. La        mièl'e spirituelle: néanmoins cette illustration m'a apparu quel­
 pensée, d'après cette illustration extérieure, voit la chose de l'un       quefois dans le Monde spil'ituel; elle était vue, chez ceux qui
 et de l'autre côté; d'un côté, elle voit les raisons qui confirment;       étaient dans l'illustration par le Seigneur, comme quelque chose
  de l'autre, elle voit les apparences qui infirment; elle rejette          do lumineux autour de la tète, avec le brillant de la couleur de la
  celles-ci, elle reweille celles-là. 1I-fais l'illustration intérieur      face humaine. Mais, chez ceux qui étaient dans l'Illustl'alion par
  par l'homme est tout à fait différente; par elle l'homme vo:t b             ux-mêmes, ce lumineux apparaissait non pas autour de la tête,
  chose d'un côté, et ne la vo:t pas de l'autre; et quand il l'il CO:1­     mais autour de la bouche et au-dessus du menton.
  Î1rmée, HIa voit dans une lumière semblable, quant ~L l'apparence,            170. Outre ces illustrations, il y a encore une autre illustration
  à la lumière dont il a été parlé ci-dessus, mais c'est une lap1ière        par laquelle il. est révélé à l'homme dans quelle foi, et dans quelle
  d'hiver. Soit ceci pour exemple: Un juge qui, par des prése:Îl.ts et       intelligence et quelle sagesse il est; cette révélation est telle, que
  pour le lucre, juge injustement, ne voit autre chose q:.le le juste        lui-même perçoit cela cn lui; il est envoyé dans une société, où
  dans son jugement après qll'ill'a confirmé par les lois et par des         il ya la foi réelle, et où il y a la vraie in telligence et la vraie sa­
  raisons; quelques-uns voient l'illjuste, mais comme ils ne veulent         gesse, et là est oLiverte sa rationalité intérieure, d'après laquelle
136                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                     '137
il voit sa foi, son intelligence et sa sagesse, telles qu'elles sont,    communiquer le Divin, et l'introduire dans les cœurs, sinon le
au point qu'il les reconnaît: j'en ai vu quelques-uns qui revenaien t    Divin mème de qui vient la Parole, et dont elle traite: c'e<;t pour-
de là, et je les ai entendus avouel' qu'il n'y avait eu en eux rien      quoi, quand le Seigneur parle de sa conjonction avec les disciples,
de la foi, quoique dans le monde ils eussent cru qu'ils en avaient       il dit « qu'ils demew'el'aient en Lui, et ses paroles en eux, » -
nne bien grande et plus notable que celle de tous les autres; de         Jean, XV. 7; - « que ses paroles élaient esp1'l't et vie, » - Jean,
même pour leur intelligence et pour leur sngesse: c'étaient ceux         VI. 63; - et« qu'il/ait demeure chez ceux qui gardent ses pa-
qui avaient été dans la foi separée, et sans aucune charité, et qui      roles.» - Jean, XIV. 20 à 2'.; - c'est pourquoi, penser d'après le
avaient été dans la plopre. intelligence.                                Seigneur, c'est d'après la Parole, comme par la Pal'ole, Que toutes
   171. IV. L'homme est enseigné pal' le Seigneur au moyen de            les choses de la Parole aient communication avec le Ciel, cela a
la Parote, de la doclrine et des pridic(ttions d'apl'ès la Pw'ole,       été montré dans la DOCTRINE DE LA. NOUVELL8 JÉRrJSALElII SUR
et ainsi immédiate11/rmt ]Jal' le Seigneur seul. 11 a été dit et         L'ÉCRITURE SAINTE, depuis le commencement jusqu'à la fin; et,
montré ci-dessus que l'homme est conduit et enseigné par le Sei-         puisque le Seigneur est le Ciel, il est entendu que toutes les cho-
gneur seul, ct que c'est du Ciel et non au moyen du Cie!, ou de          ses de  la Parole ont communication avec le Seig'neur Lui-Même:
quelque ange du Ciel; et puisqu'il est conduit par le Seigneur seul,     les Anges du Ciel ont communication, il est vrai, mais cela aussi
il s'ensuit que c'est immédiatement et non pas médiatement:              par le Scigneur. SECONDElIIENT. Le SlJignew' est la PaI'ole, pm'ce
mais comment cela a lieu, c'est ce qui sera dit maintenant.              qu'elle est le Divin Vrai du Divin Bien. Que le Seigneur soit la
   172. Dans la DOCTRINE DE LA NOUVJ';LLE JÉRUSALEM: SUR L'k             Parole, il l'enseigne dans Jean en ces lermes: « Au commence-
CRITURl; SAINTE il a été montre Clue le Seigneur est la Parole, et       ment était la Parole, et la Parole était citez Dieu; et Dieu elle
que toute doctrine de J'Eglise doit être puisée dans la Parole; 01',     était, la Parole. Et la Pal'ole Chai?' a été (aite, et elle a habit!:
puisque Ir. Seigneur est la PaL'Ole, il s'ensuit que l'homme qui est     pm'mi nous, » - I. 1, 14; - Comme cc passage, jusqu'à présent,
enseigné d'après la Parole est enseigné par le Seignenr seul. Mais       n'a été entendu qu'en ce sens que Dieu enseignait l'homme par la
cela étant difficilement saisi, va être illustré dans cet ordre: 1° Le   Parole, il a en consequence été expliqué en supposant que c'était
Seigneur flSt la Parole, parce que la Parole vient de Lui etlraite       une expression élevée, qui enveloppe que le Seigneur n'est pOint'
de Lui. 2° Et parce qu'elle es~ le Divin Vrai du Divin Bien, 3° Ainsi    la Parole elle-même: cela vient de ce qu'on n'a point su que par
être enseign'é d'après hl Parole, c'est l'être par le Seigneur. 4° Et    la Parole il est entendu le Divin Vrai du Divin Bien, ou, cc qui est
cela est fait médiatement par les prédications, ce qui n'enlève point    la même chose, la Divine Sagesse du Divin Amour; que ce Vrai et
l'immédiat. PRIBIIÈREMENT. Le Se'ignew' est la Parole pw'ce qll<J        cette Sagesse soient le Seigrieur Lui-Même, cela a été montré dans
{ct PctI'ole vient de Lui et tl'aile ,de Lui. Que la Parole vienne du    le 'frai té DU DIVIN AilIOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, Première
Seigneur, personne dans l'Église ne le nie; mais que la Parole           Partie; et qu'ils soient la Parole, cela a été montré dans la Doc-
traite du Seigneur seul, on ne le nie point, il est vrai, et cepen-      TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'i~CR1TUTE SAlNT8, N°s 1
dant on ne le sait point; mais cela a été mon trà dans la DOCTR1NI';     à 86, Il sera dit aussi ici en peu de mots comment le Seigneur est
DE LA NOUVELLE JÉRCSALElII SUR LI' SEIGNEUR, N°S l à 7, et N°S 37        le Divin Vrai du Divin Bien: Tout homme est homme, non d'a-
il 4lJ. ; et dans la DOCTRINE Dg LA NOUVELLU: JÉRUSALE11 SUR L'É-        prè3 la face et le corps, mais d'après le bien de son amour et les
CRITURE SA1NTE, NoS 62 à 69; 80 à 90; D8 à 100. Or, puisque la           vrais de sa sagesse; et puisque l'homme est homme d'apL'ès ce
Parole vient du Seigneue seul ct traite du Seignenr seul, il s'en-       bien et ces vrais, tout homme est aussi son vrai et son bien, ou
suit que quand l'homme est enseigné d'après la Parole, il est ensei-     son alllour et sa sagesse; sans cela il n'est point homme: mais le
gné par le Seigneur, car la Parole est le Divill; qui est-ce qui peut    Se~gneur est le Bien Mème et le Vrai Mème, ou, ce qlJÏ est la même
138                    LA SAGBSSE AN'GÉLIQUB                                                         SUR LA DIVJNE PROVIDENCS                              139

  chose, l'Amour Même ct la Sagesse Même; et ceux-ci sont la                  la DOCTRINE ilE LA NOUVELLE JÉRUSA.LE~I SUR L'ÉCRITURE SAINTE,
  Parole, qui au commencement était chez Dieu, et qui était Dieu,             N°' 104 à 113 ; et commû par la Paro:e il y illumièl'c ponr l'homme,
  et qui Chair a été faite. 'fROISIÈMBMENT. Ainsi êtl'e enseigné d'a­         et d'aplés celte lumière entendement pour lui, et que cet enten­
  pri-s la Pm'ole, c'est ~'êtl'e pal' le Seigneur Lui-M.&me, parce            demont est aussi bien pour les méchants quo pour les bons, il
  que c'est l'être d'après le Bien Même et le Vrai Même, ou d'après           s'ensuit que, d'après la l:1miè:e dans son origine, il y a lumière
  l'Amour Même et la Sagesse Même, qui sont la Paroie, comme il               dans ses dérivations, qui sont les perceptions et les pensées sur
  a été dit; mais chacun est enseigné selon l'entendement de son              une chose quelconque: le Seigneur ùit « que san~ Lui on ne peut
  amour; ce qui est au·dessus ne reste point. Tous ceux qui sont              {ail'/} 1'ù'n » Jean, XV. :5 ; :- « qn'-un homme 1W peut "l'eCCVOil'
  ensoignés par le Seigneur dans la Parole, sont enseignés dans peu            'ien, ci moins qt~'il ne lui eût été donné du Ciel. 1/ Jean, III.
. de vrais on ce monde, mais dans un grand nombre quand' ils de­              27 ; - ct « quc le Pè1'C qtâ es 1. dans les CiCHX l'ail levcl' son so­
  viennent auges; ca l' les intér;eu rs de la Pal'ole, qui sont les Div ins   leil sw' m.échards ct bons, ct {ait plcuvoù' wr justes et injltsles. 1/
  Spirituels et les Divins Célestes, sont implantés ensemble, . mais          - l'btth. V, 4:>; - par le soleil ilest entendu, ici comme ailleurs
  ils ne sont ouverts chez l'homme qu'après sa mort, dans le Ciel,            dans la Parole, dans son sens spirituel, le Divin Bien du Divin
  olt il est ùans la sagessf' angélique qui est ineffable respective­         Amour, et par la pluie 10 Divin Vrai de la Divine Sagesse; l'un ct
  ment à la sa.gesse humaine, ainsi respectivemcrIt ù. sa sagesse anté­       l'autre sont donnûs aux méchants et aux bons, aux justes et aux
  riel1re. Que les Divins spirituels et les DivilJS célestes, qui font la      injustes; car s'ils n'daient point donnës, il n'y aUl'<.üt.ni percep­
  sagesse angélique, soient dans toutes et dans chacune des choses             tion ni pensée pOUl' aucun homme. Qu'il y ait sculeruont une vie
  de la Parole, on le voit dans la DOCTRiNE Dl'; LA NOlJV~LLE Ji';RI1­         unique, d'npros laquelle la vic est:.'l. tous, cela a 6tê montré ci­
  SALEM SC'R L't!;CRI'I'OrH: SAI~'I'1!., NU';) U 26. QUATRIÈMEMENT. Ce         dessus; or, la perception et la pensée appartiennent à la vie; la
   sl fait médiatel,W111 petl' les prédications, r:c lJui n'enlr'l'}c 2Jas     perception cl la pensée viennent donc Je la même SOUI'CC ù'où
 l'immédiat. La Parole no peut être enseigme que médiatement                  découle la vIe. Que toute lumière, qui fait l'entendement, vienne
 par les parents, les maîtres, les pr6ùictltcul"S, les livres, ct Sül'tOut     du Soleil dli Monùe spirituel, qui est 10 Seigneur, c'est cc qui a
 par sa lecture; nélmmoins elle n'ost point enseignée par eux, mais            dëjil été amplement domontl'é.
 elle l'est p::n le Seigneur au moyun d'eux: cela aussi est conlorme               n'4. V. L"homme est eont!1lit cl ensl'iyné 1uIl' le S,-ignOl/l'
 il ce qui est connu des pl'éLlicatoul"s, qui disent qu'ils parlent non        delils lcs c.d erll cs cn IU/fl(~ (I,}JI)w'l~n('" conU!1I' 'l'{(/' l-l/i-Illr:'Jlw.
 pas d'après eux-mêmes, mais d'aprl~s l'esprit de Dien, et que tout            Ccci se fait ùans ses c.xterlles ct non daos ses interues. Nul ne sait
 vrai, de même que tout bien, vient cle Dieu; ils peuvent, à la vè­            comment 10 Seignour conduit 'o)t enseigne l'homme dans ses in­
 r;tü, dire eela, et le faire pénélr'or dans l'entendement d'un granù          ternes, de mêmo que nul ne sait comment l'ùme op61'e pour qu
 nombre, mais non ùans le eœur de 'lui que ce soit; et ce qui n'cst            l'œil voie, pOUl' que l'oreille enten~lc, que la langue ct la bouche
 point ùans le cwur péril dans l'entendement; par le cœur il est               pal'lent, que le cœur pousse le sang, que le poumon respire, que
 entendu l'tlmOnr de l'homme. Pilr toutes ces c:msidërations on                l'cstoma(: digère, que le loie et le pancr~as disposent, qnoles reins
 peut VOil' que l'homme est conduit et enseigné par le Seigneur                secl'ètent, et d'innombrab:es antres choses; ces choses ne vien­
 seul, et qu'il l'est imm(;t1iatement pal' le Seigneur, quand il l'est         nent ni à la perception ni ù la sensation ùe l'homme; il en ost de
 d'après la Parole, C'est là l'art:.ane des m'canes de la Sagesse An­           ll1ème de celles qui sont faites par le S'}igneur dans les substances
 gélique.                                                                       ct les formes intérieures du mental, qni sont en nombre infini­
     173. QU3 par la Parole il y ait aussi lumière pour ceux qui sont           mont plus grand. : les opérations du Seigneur (1ans ces substances
 hors de l'Églis3 et n'ont point la Parole, cela a été mo:r:lré dans            eL ce3 fonnes ne sont point apparentes pour l'homme; mais les et­
140                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                SUR LA DIVINE PROVLDENCÉ                        141
fets eux-mêmes quisont en grand nombre sont apparents, et aussi         ingénieuse puisse faire qu'elles apparaissent comme des choses
quelques causes des effets; ces effets sont les externes, dans les­     loyales et justes, prévalent sur la ftdélité et la justice? Que sont
quels l'homme lll:it tout à la fois avec le Seigneur ; et comme les     toutes les autres choses, sinon des nécessités, des conséquences
externes font un avec les internes, car ils sont cohérents en une       et cles cas fortuits, dans lesquels il ne se manifeste rien de la
seule série, c'est pour cela que la disposition nc3 peut être faite     Divine Providence? Les nécessités n'appartiennent-elles pas à la
dans les internes par le Seigneur, que selon q ne la disposition est    natureW Les conséquences ne sont-elles pas des causes qui décou­
bite dans les externes au moyen de l'homme. Chacun sait que             lent de l'ordre naturel ou civil ~ Et les cas fortuits ne viennent-ils
l'homme pense, veut, parle ct agit en toute apparence comme par          pas, soit de causes qu'on ignore, soit sans aucune cause? 1) C'est
lui-même, et chacun peut voir que sans cette apparence il n'y au­       ainsi que pense en lui·mème l'homme naturel, qui n'attribue rien à
rait pour l'homme aucune volonté ni aucun entendement, ainsi            Dieu, mais qui attribue tout à la nature; car celui qui n'attribue
aucune affection ni aucune pensee, ni par conséquent aucune ré­         rien à Dieu n'attribue rien non plus à la Divine Providence, puis­
ception du bien et du vrai procédantdu Seigneur; cela étant ainsi,      que Dieu et la Divine Providence font un. Mais l'homme spirituel
il s'ensuit que sans cette ar. parenee il n'y au rait aucune connais­   dit ou pense autrement en lui·même; quoique par la pensée il ne
sance de Dieu, ancnne charité ni a ucu ne foi, et par conséquent         perçoive p~s 'et que par la vue de l'œil il ne sente pns la Divine
aucune rûiormation ni aucune régénération, ainsi aucune saI va­          Providence clans sa marche, néanmoins il la connaît et la recon­
tion; d'apr0s cela, il est évident que cette apparence a été donnée      nait. Maintenant, comme les apparences et par suite los illusions,
il l'homme par le Seigneur à cause de tous ces usages, et princi­        ci-dessus mentionnées, ont aveuglé l'entendement, et que l'en­
palement aflO :qu'il y eùt pour lui un réceptif et un réciproque,        tendement ne peut recevoir aucune 'HIe, à moins que les illusions
par lesquels le Seigneur puisse être conjoint à l'homme et l'homme      qui ont causé l'aveuglement. et les taux qui ont produit l'obscu­
au Seigneur, et afln que par cette conjonction l'homme vive éter­       rité ne soient dissipés; et comme cel::t ne peut être fait que par
nellement. C'est cette apparence qui est entendue ici.                  les vérités, qui ont la puissance de dissiper les taux, il faut par
                                                                         conséquent que celles-ci soient ouvertes, mais pour qu'elles le
C'est ttlle Loi de la Divin(~ PI'ovidence que l'homme ne ]1Cl'çoivc     soient distinctement, ce sera dans cet ordre: 1. Si l'homme per­
  et lU! scnte "ien de l'opàation de la Divine PI'oviclencc, 11uc.i:i   cevait et sentait l'opération de la Divine Providence, il n'agirnit
  que ·néanmoins 'il la connaisse et lu l'econncâsse.                    point d'après le lib:'e selon la raison, et rien ne lui paraîtrait
                                                                         comme venant de lui, Pareillement si l'homme avaitla prescience
   J75. L'homme naturel, qui ne croit point à la Divine Pl'ovi­          des événements. II. Si l'homme voyait manifestement la Divine
deace. pense cn lui-même: « Qu'est-ce Clue la Divine ProviJenc('l,       Providence, il s'introduirait dans l'ordre et l'économie de sa mal'·
puisque lesmechautssontélev6s aux honneurs et acquièrent cles            che, et il les pervertirait et les détruirait. III. Si l'homme voyait
richesses plus que les bons, et qu'il arl'ive bien pIns de choses de     manifestement la Divine Providence, oa il nierait Dieu, ou il se
ce genre à ceux qui ne (;foieut point à la Di Tine Providence qu'à      terait Dieu. IV. Il est donné à l'homme de voir la Divine Provi­
ceux qui y croient; que mème les infidèles et les impies peuvent         dence par derritlre et non En face; puis aussi, dao'll'état spirituel
faire des outrages, canser du dommage et du désastre, et parfois         et non dans l'état naturel.
douner la mort aux fiJèles et aux pieux, et cela par des ruses et            176. 1. 8i l'h01nme percevait et sentait l' op(i,·at.ion de la Di­
des malices? » Et par conséqlleut il pense: « Est-ce que je ne vois      'lIine Providence, il n'agirait point d'apnjs le libre selon la mi­
pas par l'expériencù elle-même, comme dans la clarté du j ou c, que      'on, et ,-ien ne lui paraîb'ait comme venant de lu.i. Pareille­
les machinations insidieuses, pourvu que l'homme par une adresse         ment si l'homme avait la prescience cles évènements. Que ce
142                     LA   SAGESSE   ANGÉLiQUE                                                 SUR LA   DIVINE   PROVlDENCE                  143
  soit une Loi de la Di vine Provideace, que l'homme agisse d'après          rait Dieu: cela devient bien évident, en ce qu'il y aurait deux
  le libl'e selon la raison; puis aussi, que tout ce que l'homme vaut,       forces agissant continuellement l'une contre l'autre, de la part de
. pense, dit ct tait, lui paraisse comme venant de lui; et que sans          l'homme ln force du mal, et de la purt du Seigneur 1:1 force du
  cette apparence il n'y aurait l)our aucnn homme le sien, ou son            bien; ct quand deux opposés agissent l'U11 contre l'autre, alors ou
  homme, ainsi pour lui point <le propre, et par conséquent aucune           l'un est vainqueur, ou tous deux pô rissent ; mais iei si l'un est
  imputation, sans lafltlClle il serait indifférent qu'il fît ou le mal      vainqueur, ils périssent tous deux; car le mal, qui upparLient à.
  ou le bien, et qu'il eltt ou la foi de Dieu ou la pél'suasiondel'enfer,    l'homme, ne reçoit pas en nn moment le bien qui vient du Sei­
  lJ.u'en un mot, sans ellc il ne seutit pas homme, c'est ce qui a été       gneur; et le bien qui vient du Seigneur ne rejette pas de l'homme
   montré ci·dcssu~ il l'évidence de l'entendement dans des Artic1üs         le mal en un moment; si l'un ou l'autre se faisait en un moment,
  spéciaux. Ici, maintenant, il sera montré que l'homme n'aura.it            la vic ne resterait pas dans l'homme. Cela et plusieurs autres con­
  aucune liberté d'agir scIon la raison, et qu'il n'y aurait pour l"i        süquences dangcreuses s'ensuivraient, si l'homme percevait ou
  aucune apparence d'agir comme par lui-même, s'il perccvait ct              sentait manifestement l'opération de la Divine Providence. Mais
  scntait l'opération ùe la Divine Providcnce, puisque s'il la perce­        des exemples le démontreront clairement dans la sùite,
  vait et la sentait, il Sel'ilit :)ussi conduit par elle; car le Seigneur      178. S'il n'est pas donné à l'homme d'avoir la prescience des
  conduit lOlls les hommes par sa Divine Provitlence, et l'homme             événements, c'est aussi Min qu'il puisse agir d'après le libre scIon
  ne se conùuit lui-:rnèmc qu'cn apparence, comme il a aussi 6:0             la raison; car on sait que tout ce que l'homme aime, il en veut
   montrè ci·dessus; si donc il ét:lit conduit uu point d'en uvoir une       l'effet, et qu'il sc dirige vers l'efiet au moyen de la raison; puis
  vive perception etune vive sens:ltion, il n'auruit pas conscioncede        aussi, qu'il n'y a rien de cc que l'homme médite avec la raison,
  la ,';e, ct alors il serait ponssé ù prodllire des sons et à agÎl' à peu   qui ne procùde de l'amour pour arriver par la pensée iL l'ert'et; !Oi
  pl'ès commcun nutolll:ltc; si toutefois il avait conscience de la vie,     donc il connaissait par une prediction Divine l'effet ou l'é,Élne­
  alors il ne serait conl1uiL f[lle comme un homme ayant les fCI's aux       ment, la raison se reposerait, et avec la raison l'amour, car l'a­
  mains et aux pieds, ou comme une bête de somme devant un                   moul' avec la raison ~esse dans l'e.ITet, et ulors d'aprôs cet efl'ct
  chariot. QlIi ne volt pas qu'alors l'homme n'aurait aucun libre?           commence IlU nouvel amour. Le plaisü' même de la raison, c'est,
  ct s'il n'avait aucun libre, il n'aurait non plus aucune raison; car       d'après l'amour dans la pensée, de voir l'cltet, non dans l'efl'et,
  clwcun pense d'après le libre et dans le libre, et tout ce qu'il no        mais avant l'effet, ou non dans 10 présent, mais dans l'avenir: de
  ;?cnse pas cl'après le libre et dans le libre lui p:lraît venir, non de    1, vient à l'homme ce qu'on appelle l'l!:spimANcl,;, laquclle croît ct
  lui, mais d'un autre; et mùJlle, si tu examincs la chose interieu·         décroît dans la raison, selon qu'elle voit ou attend l'uvénement;
 l'omont, tu IlCl'ccnas qu'il n'y anrait pas non plus de pensée pour         ce plaisir est complété dans l'événement, mais ensuite il s'eJrace
 l'homme, enOOI'e moins de raison, ct qu'ainsi il ne serait point            avec la pensee concernant l'(hénement; il en serait ùe mêmc d'un
 homme,                                                                      événement connu d'avance. Le mental de l'homme est continuel­
     177, L'opcmLion de lu Divine Providcnco du Seigneur est con­            lement dans ces trois choses, qui s:mt appelée:> la fin, la cause et
 tini;o, en ce qn'elle <létoul'lle l'homme des maux; si quelqu'un            l'effet; si l'une des trois manque, le mentul humain n'est pas duns
 percevait et ;)entait celte opération continue, et que neanmoins il         sa.vie; l'ufiection de la volonté est la fin ri qno, la pensée de l'en­
 ne tt'lt pas conduit comme enchainé, est-ce qu'il ne résisterait pas        tendement est la cause pel' quam, et l'action du corps, la parole
 continuellement? Et alors on i1lutiernit avec Dieu, ou il s'immis­          de lu bouche, ou 1:1 sensation exLerne, sont les errets de la fin par
 cerait dans la Divine Providence; dans ce second cas, il se ferait          la pensée: que le mental humain ne soit pas dans sa vie, tant
 aussi Dien; dans le premier cas, il se dégageruit du lien et nie­           qu'il est seulement dans l'affection de la volonté, et non au·delà,
14'1	                   tA SAGESSE ANGÉLlQUB                                                         SUR   LA   DIVINE PROVIDENCE	                   i45'
 et pareillement quand il est seulement dans l'effet, cela
                                                                  .
                                                               est évi­         spirituel comme dans le Monde naturel, d'agir d'aprè'> le libre selon
 dent pour chacun; c'est pourquoi il n'y a pas de vie pour le men­              la raison, mais de même qu'on a agi dans l'uù, de même on agit
 tal d'après l'une de ces trois choses séparément, mais il y a vie              dans l'autre, car à chacun reste sa vie, et par suite son sort, pare,e
 d'après les Irois conJointement; cette vie du mental serait dimi­              qac Je sort appartient à la vle.
 nuée et se retirerait pour un événement prédit.                                   180. II. Si l'homme voyait manifestement la Divine Pl'ovi­
    179. Puisque la prescience des choses futures enlève l'humain               dence, i.l s'intl'oduil'Cti,t dans l'onll'e et l'économie de sa mal'·
 même, qui est d'agir d'après le libre selon la raison, c'est pOlir             che, et i.l les pCI'veJ'tirait et les dét-I'ttil'ait. Pour que cette pro ­
 cela qu'il n'est donné à personne de savoir l'avenir; mais il est              position vienne distinctement dans la perception de l'homme
 permis à chacun ùe conclure d après la raison sur les choses fu­               rationnel et aussi de l'homme naturel, elle va être illustrée par'
 tures; par suite la raison a'ec tout ce qui lui appartient est dans           des exemples, dans cet ordre: 1. Les externes ont un tel lien avec
 sa vie: de là vient que 1 homme ne connaît point son sort après                les internes, que dans toute opération ils font un. 2. L'homme est,
 la mort, ou ne connaît pas U'1 événement avant qu'il arrive; car               seuler.lOnt dans quelques externes avec le Seigneur, et s'il était en
 s'il le connaissait, il n9 penserait plus d'après son intérieur com ­          même temps dans les internes, il pervertirait et détruirait tout
 ment il doit faire ou vivre pour y arriver, mais il penserait seule­           l'ordre et l'économie de la marche de la Divine Providence, Mais,
 ment par son extérieur qu'il arrive, et cet Mat ferme les interieurs           comme il a été dit, ces propositions seront illustrées par des exem­
 de son mental, dans lesquels résident principalement les deux fa­              ples, PREMIBRE:MENT : Les exlemes ont un tel lien avec les intel'­
 cultés de sa vie, qui sont la liberté et la ralionalitë. Le désir de           nes, que dans toute opùation ils {ont un. L'illustration par des
 connaître d'avance l'avenir est inné (connatwn) dans la plupart                 exemples sera faite ici au moyen de quelques particularités dans
 des hommes, mais ce désir tire son origine de l'arllour du mal;                le corps humain: Dans tout le corps et dans chaque partie il y a
 c est pourquoi il est ôté ù ceux qui croient il la Di vine Providence,          des externes et des internes; les externes y sont appelés peaux,
 et il leur est donné la conftance que le Seigneur préplre leur sort,            membranes et enveloppes; les internes sont des formes diverse­
 et par suite ils ne veulent point le connailre d'avance, de peur de             ment composées et tissues de fibres nerveuses et de vaisseaux
s'immiscer en quelque manière dans la Divine Providence: c'est                   sanlluins : l'enveloppe qui entoure entre, par des filaments tirés
ce que le Seigneur enseigne par plusieurs passages dans Luc,               ~	    d'elle, dans tous les intérieurs jusqu'aux intimes; ainsi l'externe,
Chap. XII. 14 Ù 48. Que ce soit là une Loi de la Divine Provi­                   qui est l'enveloppe, se conjoint avec tous les internes qui sont les
dence, c'est ce qui peut être confil'mé par un grand nombre                      lormes organiques composées de fibres et de vaisseaux: U s'en­
d'exemples daprès le Monde spirituel; la plupart, lorscJu ils vien,              suit. que, de même que l'externe agit ou est mis er. action, de
nent dans ce monde après la mort, veulent savoir leur sort, mais                 même les internes agissent et sont mis en action, car toutes
il leur est répondu que s'ils ont bien vécu leur sort est dans le                les choses y sont ensemble dans un perpétuel assemblage. Prends
CieL et que s ils ont mal vécu, il est dans 1Enfer: mais comme                   seulement dans le corps quelque enveloppe commune, par exem­
tous craignent l'Enfer, même les mèchants, ils demandent ce qu'ils               ple, la PLÈVRE, qui est l'enveloppe commune de la Poitrine, ou
doivent faire et ce qu ils doivent croire pour venir dans le Ciel; il            du Cœur et du Poumon, examine-la d'un œil d'anatomiste, et si
leur est rèpondu ; ( Agissez et croyez comme vous voudrez, mais                  cola n'est pas de ta compétence, consulte des anatomistes, et tu
sachez qu'on ne fait p:lS le bien et qu'on ne croit plS le vrai dans             apprendras que cette enveloppe commune, par diverses circonvo­
l'Enfer, mais dans le Ciel; in:'ormez-vous de ce que c'est que le                lutions et ensuite par des filaments tirés d'elle, de plus en plus
bien et de ce que c'est que le vrai; puis, pensez le l'l'al et failes le          déliés, entre dans les intimes des poumons, jusque dans les plus
bien, si vous pouvez. » Ainsi il est laissé à chacun, dans le Monde               petites ramificationsbronchiales,et dans les follicules mêmes,
                                                                                                                                                    10
146                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE:                                                   SUR tA tllV1NE   PRoviDENCE                    147
qui sont les commencements des poumons: sans parler de sa                 et affaibi, et en même temps lt'ur interne, comme l'est la Plèvre
marche ensuite par la trachée-artère dans le larynx vers la langue.       par sa maladie qui est appelée Pleurésie, dont le corps meurt.. SE­
Par là on voit qu'il y a une perpétuelle connexion de l'extime avec       CO:DEMENT : Si l'homme était en même temps dans les internes,
les intimes: c'est pourquoi, de même que l'extime agit ou est mis         il pC1'Ve1,tirait et dét1'uircrit tOttt l'ord1'e et l'économie de la Di­
en action, de même aussi les intérieurs à partir des intimes agis­        vine P,·ovidence. Cela aussi sera illustré par des exemples dans
sent ou sont mis en action : c'e~t pour cela que, quand cette enve­       le corps humain: Sil'homme connaissait toutes lês opérations de
loppe extime, qui est la plèvre, est ou inondée, ou enflammée,            l'un et de l'autre cerveau dans les fibres, des fibres dans les mus.
ou remplie d'ulcères, le poumon souffre il. partir des intimes; et        cles, et des muscles dans les actions, et que d'après cette connais·
si le mal augmente, toute action ùu poumon cesse, et l'homme              sance il disposâl toutes choses comme il dispose les actions, est-ce
meurt. Il en est de même partout ailleurs dans tout le corps, par          qu'il ne pervertirait et ne détruirait pas tout ~ SLI'homme savail
exemple, du PÉRITOINE, enveloppe commune de tous les viscères             comment l'estomac digère, comment les viscères qui sont alen­
 de l'abdomen; puis aussi des enveloppes de chaque viscère, comme         tour remplissent leur tâche, élaborent le sang, et le distribuent
 celles de l'Estomac, du Foie, du Pancréas, de la RaIe, des Intes­         pour tout besoin de la vie, et qu'il en eût la disposilion, comme il
tins, du Mésentère, des Reins, et des organes de la génération            l'a dans les externes, à savoir, lorsqu'il mange et boit, esl-ce qu'il
 dans l'un et l'autre sexe; prends l'un de ces viscères, et examine­      ne pervertirait et ne détruirait pas tout? Puisqu'il ne peut dispo­
 le toi-même et tu verras, ou consulte d'habiles anatomistes, et          ser l'externe, qui se présente comme un, sans le détruire par la
 tu J'enlendras dire; prends, par exemple, le Foie, et tu remar­          luxure et pal' l'intempérance, que serait-ce s'il disposait aussi les
 queras qu'il y a connexion du Péritoine avec l'enveloppe de ce           internes, qui sont infinis? Les internes donc, afin que l'homme
 viscère, et par l'enveloppe avec ses intimes; car il y a des filaments    n'entrât point en eux par quelque volonté, et ne les soumît pas à
continus qui en sortent et qui entrent vers les intérieurs, et ainsi      sa direction, ont été entièrement soustraits à SJ. volonté, excepté
 del> continuations jusqu'aux intimes et par suite entre toutes les       les muscles qui font l'enveloppe, et même on ignore comment ils
 parties une liaison qui est telle, que quand l'enyeloppe agit ou est     agissent, on sait seulement qu'ils agissent. Il en est de même de
 mise en action, toute la forme agit pareillement ou est mise             toutes les autres parties; par exemple, si l'homme disposait les
 pareillement en action. Il en est de même de tous les autres viscè­       intérieurs de l'œil pour voir', les intérieurs de l'oreille pour en·
 l'es: cela vient de ce que dans toute forme le commun et le parti­        tendre, les intérieurs de la langue pour gOllter, les intérieurs de
 culier, ou l'universel et le singulier, font un par une admirable        la peau pour sentir, les intérieurs du cœnr pour le mouvement
 conjonction, Qùe dans les formes spirituelles et dans les change­         systolique, les intérieurs du poumon pour respirer, les intérieurs
 ments et variations de leur état, qui se réfèrent aux opérations          du mésentère pour distribuer le chyle, les intérieurs des reins
 de la volonté et de l'entendement, il en soit de même que dans les        pour sécréter, les intérieurs des organes de la génération pour
 formes naturelles et dans leurs opérations, qui se réfèrent aux           prolifier, les intérieurs de l'ulérus pour perfectionner l'embryon,
 mouvements et aux actions, on le verra dans la suite. Or, comme           et ainsi du re&te, est-ce qu'il ne pervertirait et ne détruirait pas
 l'homme dans quelques opérations externes est en même temps               d'une infinité de manières l'ordre de la marche de la Divine Pro­
 avec le Seigneur, et que la liberté d'agir selon la raison n'est ôtée     vidence dans ces parties? Il est notoire que l'homme est dans les
 à personne, il s'ensuit que le Seigneur ne peut pas 3gir dans les         externes ;pUl' exemple, qu'il voit par l'œil, entend par l'oreille,
 internes autrement que comme il agit avec l'homme dans les                goûte par la langue, sent par la peau, respire par le poumon, con­
 externes: si donc l'homme ne fuit et Il'a en aversion les maux            tribue à la propagation, etc. : ne suffit-il pas qu'il connaisse les ex·
 commepAchés, l'externe de.la pensée et de la volonté sera vicié           temes, et qu'HIes dispose pour la santé du corps et du menta·l ?
14S                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVlNE PROVIDENCE                     149
Quand il ne peut pas cela, qu'arrirerait-il, s'il disposait aussi les       den ce ? Est-ce autre chose ou plus qu'un mot répandu dans le
internes ~ D'après ces considérations il est maintenant évident             vulgaire par le prêtre f Qui est-ce qui en a vu quelque chose?
que si l'homme voyait manifestement la Divin{) Providence, il               N'est.ce pas d'après la prudencù, la sagesse, la ruse et la malice,
s'immi"cerait dans l'Drdre et l'économie de sa marche, et qu'il les         que tout se fait dans le monde f Quant aux autres choses qltl en
pervertirait ct les détruirait.                                             dérivent ne sont·eUes pas des nécessités et des conséquences, ct
   18]. Que dans les spirituels du menbl il en soit de même que             même en gl'ande partie des contingences? Est·ce que Ill. Divine
dans les naturels du corps, c'est parce que toutes les choses du            Providence se tient cachëe dans ces choses? Comment peut-elle
mentul correspondent à toutes celles du corps; c'est pour cela              être dans des ruses et des fourberies? Et cependant on dit que la
même que le mental fuit mouvoit' le corps dans les externes, et             Divine Providence opère toutes choses 1 Fais-la moi donc voir, et
dans le commun, à son gré; il fait mouvoir les yeux pour voir, les          j'y croirai; est·ce que q uelqu'un peut y croire auparavant ~ » Ainsi
oreilles pour entendre, la bouche et la langue pour manger et               parle l'homme purement naturel; mais autrement pule l'homme
pour boil'e, et aussi pOUT parler, les mains pour faire, les pieds          spirituel; celui-ci, parce qu'il reconnaît Dieu, reconnaît aussi la
pour marcher, les organes de la génération pour prolifiel' ; le meü­        Divine Providence, et même il la voit; mais lui ne peut la mani­
tal pour ces opérations fait mouvoir non-seulement les externes,             fester à un homme qui ne pense que dans la nature d'après la na­
mais aussi les internes en toute série, d'après les intimes les der­         ture; car celui-ci ne peut élever son men laI au-dessus de la naturE"
niers et d'après les derniers les intimes; ainsi 10l'squ'il fait mou­        ni voir dans les apparences de la nature quelque chose de la Di­
voir la bouche pOlir parler, il fait mouvoir le poumon, le larynx,           vine Providence, ou en rien conclure- d'après ses lois, qui sont
la glotte, la langue, les lèvres, et chaque chose distinctement se­         .àussi les lois de la Divine Sagesse; si donc illa voyait manifeste­
lon sa foncti0n, ensemble, et aussi la face selon la convenance.             ment, il la mêlerait avec la nature, et ainsi non-seulement il la
De là il est évident que ce qui a été dit des formes naturelles du           voilerait par des illusions, mais même il la profanerait; et, au lieu
corps, doit être dit de même des formes spirituelles du mental, et           de la reconnaîtr8, illa nierait; et celui qui de cœur nie la Divine
que ce qui a été dit des opérations naturelles du corps, doit être           Providence, nie aussi Dieu. Ou l'on peesera que c'est Dieu qui
dit de même des opérations spil'ituelles du mental ; c'est pour­             gouverne tout, ou l'on pensera qne c'est Ill. natu~e ; celui qui pense
quoi, selon que l'homme dispose lcs externes, le Seigneur dispose            que c'est Dieu qui gO~lverne tou t, pense que c'est l'Amour même
les internes, ainsi autrement si l'homme dispose los externes par            et la Sagesse même, ainsi la Vie même; mais celui qui pense que
lui-même, et autrement s'il dispose les externes d'après le Seigneur         c'est la nature qui gouverne tout, pense que c'est h chaleur n:;,­
et en même temps comme par lui-même, Le Mental de l'homme                    turelle et la lumière naturelle, qui cependant en elles·mêmes sont
est même homme en toute forme, car il est l'esprit de l'homme,                mortes, parce qu'elles procèdent d'un soleil Ï1lOrt. N'est-ce pas le
esprit qui après la mort apparaît homme absolument comme dans                 vif même qui gouverne le mort? Le mort peut-il gouverner quelque
le monde; et par conséquent des choses semblables sont dans                   chose? Si tu ponses que le mort peut sc donner la vic, tu es un in·
l'un et dans l'autre. Ainsi ce qui a été dit de la conjonction des            sensé; l::t vic doit venir de la Vie.
externes avec les internes dans le corps, doit être entendu aussi                183. Qu'il paraisse invraisemblable que si l'homme voyait ma­
de la conjonction des externes a,ec les internes dans le mental,              nifestement la Divine Providence et son opération, il nieraitDieu,
avec cette seule différence que l'un est naturel, et l'autre spiritt;.el.     c'est parce qu'il semble que si quelqu'un la voyait manifestement,
   182. III. Si l'homme voyait manifestement la Divine Provi­                 il ne pourrait faire autrement que de la reconnaître, et ainsi ne
dence, ou il nierait Dieu, ou il se ferait Dieu. L'homme pure­                pourrait faire autrement que de reconnaître Dieu; mais c'est
~ent naturel dit en lui-même: Cl: Qu'est-cc qUI} la Divine PJlovi­            néanmoins le contraire. La_Di vine Providence n'agit j~mais en
150                    LA SAGESSE HWÉLIQUE	                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        151
union avec l'amour de la volonté de l'homme, mais elle agit con·           et privé de l'opulence. Toutefois, il faut qu'on sache que le Sei­
tinuellement contre cet amour; car l'homme par son mal hérédi­             gneur ne détourne jamais l'homme de rechercher des honneurs
taire est toujours haletaut vers l'enfer le plus pl'ofond, mais le       . et d'acquérir des richesses, mais qu'il le détourne de la cupidité
Seigneur par sa Providence l'en détourne continuellement; et il            de rechercher des honneurs pour la prééminence seule ou pour
l'en retire, d'aborJ. vers un enfer plus doux, puis il le retire de        lui-même, et de la cupidite d'acquerir des richesses pour l'opu:,
l'enfer, et enfin il l'élève vers Lui dans le Ciel: cette opération de     lence seule ou pour les richesses; mais quand il le détourne de
là Divine Providence est continuelle; si donc l'homme voyait ma­           ces c:lpidit6s, il l'introduit dans l'amour des usages, afin qu'il re:
nifestement ou sentait manifestement cette action de détourner             garde la prééminence non pour lui mais pour les usages, ainsi
ou de retirer, il s'irriterait et considérerait Dieu comme un ennemi,      afin qu'il appartienne aux usages et par suite à. lui-même, et non
et d'après le mal de son propre il le nierait ; c'est pourquoi,            à lui-même et par suite aux usages; il en est de même pour l'o­
afin que l'homme ne sache pas cela, il est tenu daus le libre, d'a­        pulence. Que le Seigneur humilie continuellement les superbes et
près lequel il n~ sait rien autre chose, sinon qu'il se conduit lui.      .élève les humbles, Lui-Même l'enseigne en beaucoup d'enclrQits
même. Mais des exemples vo'nt servir pour illustration: L'homme            dans la Parole, et ce qu'il enseigne dans la Parole appartient aussi
d'après l'héréditaire veut devenir grand, et il veut aussi de'enir        à sa Divine Providence.
riche, et en tant que ces amours ne sont point réfrénés, il veut               184. Il en est de même de tout autre mal, dans lequel est
devenir plus grand et plus riche, et enfin le plus grand et le plus        l'homme d'après l'héréditaire, par exemple, des adultères, des
riche; et cela ne le satisferait pas encore, mais il voudrait devenir      fraudes, des vengeances, des blasphèmes, et autres maux sem·
plus grand que D:eu même, et posséder le Ciel même: cette cupi­            blables, qui tous ne peuvent être éloignés, qu'autant que la li­
dite. est cachée intimement dans le mal héréditaire, et par suite          berté de les penser et de les vouloir a été laissée, et qu'ainsi
dans la vie de l'homme et dans la nature de sa vie. La Divine Pro­         l'homme les éloigne comme par lui-même, ce qui cependant ne
vidence n'enlève point ce mal en un moment, car si elle l'enlevait         peut ètre fait, à moins qu'il ne reconnaisse la Divine Providence,
en un moment, l'homme ne -çlvrait pas; mais elle l'E'nlève tacite­         et ne l'implore pour que cela soit fait par elle: sans cette liberté,
ment ct successivement, sans que l'homme en sache rien; cela a             et en même temps sans la Divine Providence, ces maux seraient
lieu en ce qu'il est permis à l'homme d'agir selon la pensée qu'il         semblables ft un poison pris et non vomi, qui bientôt se répan­
rend conforme à la raison, et àlors elle le détourne par di 'ers           drait dt) tout côté et donnerait la mort; ils seraient encore sem­
moyens, tant par des moyens rationnels que par des moyens civils           blables à une maladie du cœur qui dét.ruit en peu de temps tout
et moraux, et ainsi il est détourné en tant que dans le libre il peut       le corps.
être détourne. Le mal ne peut pas non pl us être enlevé à q'.lelqu'un,         185 Qu'il en soit ainsi, on ne peut mieux 10 savoir que d'après
à moin~ qu'il ne se montre, ne soit vu et ne soit reconnu; il est           les hommes après la mort dans le monde spirituel; là, pour la
comme uné plaie qui ne peut être guérie, il. moins qu'elle ne soit          plupDrt, ceux: qui dans le monde naturel étaient devenus grands
ouverte. Si donc l'homme slvait et voyait que le Seigneur, par sa           ot opulents, et n'avaient., dans les honneurs et aussi dans les ri ­
Divine Providence, opère ainsi contre l'amour de sa vie, d'où lui           chesses, eu en ,"ue qu'eux seuls, parlent d'abord de Dieu et de la
vient le plaisir suprême, il no pourrait faire autrement que d'aller        Divine Providence, comme s'il les eussent reconnus de cœur:
en sens contraire, et d'être exaspéré, de contester, de dire des         . mais comme alors ils voient manifestement	 la Divine Providence,
choses dur;;s, et enfin de repousser par son mal l'opération de la          et d'après elle leur dernier sort, c'est-à-dire qu'ils iront dans
Divine Providence, en la niant, et ainsi en niant Dieu, surtout s'il        l'enfer, ils se conjoignf'nt là ;i.vec les diables, et alors non-seule ­
voyait qu'elle s'oppose àses suc~ès, qu'il est renversé ~e la dignité       ment ils nient Diett, mais encore ils blasphèment; et ensuite ls
152                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        153
tombent dans ce délire, de reconnaître pour leurs dieux les dia­            mais ils veulent la voir eu face ou avant qu'elle existe; et comme
bles les plus puissants, et de ne désirer rien plus ardemment que           la Divine Providence opère par des moyens, et flue les moyens se
de devenir aussi eux-mêmes des dieux.                                       font pal' l'homme ou par le monde, il en résulte que, soit qu'ils la
    186. Que l'homme irait à l'opposé de Dieu, et même le nierait,          voient en face ou par derrière, ils l'attribuent à l'homme ou à la
s'il voyait manifestement les opérations de sa divine Providence,           nature, et ainsi se confirment à en nier l'existence. S'ils l'attri·
,c'est parce que l'homme est dans le plaisir de son amour; et Ce            buent à l'homme ou à la nature, c'est parce que leur entendement
 plaisir fait sa vie même; c'est pourquoi lorsque l'homme est tenu          est fermé par le haut, et seulement ouvert par le bas, par con­
dans le plaisir de sa vie, il est dans son libre, car le libre et ce        séquent fermé du côté du ciel et ouvert du côté du monde, et que
 plaisir font un: si donc il percevait qu'il est continuellement dé­        du monde on ne peut voir la Divine Providence, tandis que du
 tourné de son plaisir, il s'irriterait comme il ferait contre celui        ciel on le peut. J'ai parfois pensé en moi-même, si ceux-ci recon­
qui voudrait détruire sa vie, et qu'il regarderait comme ennemi.            naHraient la Divine Providence, dans le cas OLt leur entende­
Afin que cela n'arrive pas, le Seigneur ne se montre pas mani­              ment serait ouvert par le haut, et OLt ils verraient comme dans la
festement dans sa Divine Providence, mais par elle il conduit               clarté du jour qu'en elle-même la nature est morte, et qu'en e11e­
J'homme aussi tacitement que le fail pour un navire un fleuve pai­          même l'intelligence humaine est nulle, mais que si l'une et l'autre
sible ou un courant favorable: d'après cela, l'homme ne sait autre          apparaissent être, c'est d'après l'influx, et j'ai perçu que ceux qui
chose, sinon qu'il est continuellement dans son propre, car le li­          se sont contlrmés pour la nature et pour la prudence humaine, ne
bre fait un avec le propre; de là il est évident que le libre appro­        reconnaîtraient pas la Divine Providence, parce que la lumière
 prie à l'homme ce que la Divine Providence introduit, cc qui               naturelle, qui influe d'en bas, éteindrait aussitôt la lumière spiri­
n'aurait pas lieu si celle· ci se manifestait: ce qui est approprié,        tuelle qui influe d'vn haut.
c'est ce qui devient chose de la vie.                                          189 L'homme qui est devenu spirituel en reconnaissant Dieu,
    187. IV. Il est donné ct l'homme de voir la Divine P"ovi­               et sage en rejetant le propre, voit la Divine Providence partout
 dence pm' derriè1'e et non en face; puis aussi dans l'état spi­            dans le monde, et dans toutes et chacune .:les choses du monde;
"ituel et non dans l'état natUl'el. Voir la Divine Providence 1 ar          s'il regarde les choses naturelles, HIa voit; s'il regarde les choses
 derrière et non en face, c'est la voir après et non avant; et la voir      civiles, illa voit; s'il regarde les choses spirituelles, il la voit ;
 par l'état spirituel et non par l'état naturel, c'est la voir du Ciel et   et cela, tant dans ce qui est simultan6 que dans ce qui est
 non du Monde. Tous ceux qui reçoivent l'influx du Ciel, et re­             succtssif; dans les fins, dans les causes, dans les effets, dans
 connaissent la Divine Providence, - principalement ceux qui, par           les usages, dans les formes, dans C9 qui est grand ct dans ce
 la réformation, sont devenus spirituels, - quand ils voient des            qui est petit, il la voit; principalement dans la salvation des
 événements dans une certaine série admirable, voient pour ainsi            hommes, en ce que Jéhovah a donn6 la Parole, et par elle les a
 dire la Providence d'après une reconnaissance intérieure, et ils la        instruits sur Dieu, sur le ciel et l'enfer, et sur la vie éternelle, ét
 confessent; eux ne veulC'nt pas la voir en face, c'est-à-dire, avant       qu'il est venu Lui-Mème dans le monde pour racheter et sauver
 qu'elle existe, CH ils craignent que leur volonté ne s'immisce dans        les hommes: par la lumièrespirituelte l'homme voit dans la
 quelque chose de son 'ordre .et de son économie. Il en est autre­          lumière naturelle toutes ces choses et beaucoup d'autres, eten elles
 ment de ceux qui admettent non pas l'influx du Ciel, mais seule­           la Divine Providence. Mais l'homme purement naturel ne voit rien
 ment l'influx du Monde, et principalement de ceux qui, en con­             de tout cela; il est comme celui qui voit un temple magnifique,
 firmant chez eux les apparences, sont devenus naturels; eux ne             et entend lin prédicateur illustré dans les choses Divines, et qui,
 voient rien de la Di vine Providence par derrière ou après elle,           rentré chez lui, dit qu'il n'a vu qu'une maison de pierre, et n'a
J54                        LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      155
entendu qu'un son articulé; ou comme un myope qui entre dans                 t'3mple, afin que los diveriles cérémonies d'l culte, les sermons,
un jardin remarquable par des fruits de toutes espèce, et qui, de            les instructions et les méditations pieuses puissent s'y faire? et
 retour chez lui, raconte qu'il a seulement vu une forêt et des ar­          ainsi du reste. Quant à C3 qui concerne les variétés mêmes qui se
bres. Quand de tels hommes, devenus Esprits après la mort, sont              font dans les choses constantes, stahlea et cet'Laines, elles vont à
 élevés dans II).Ciel angélique où toutes choses sont dans des for­          l'infini et n'ont point de fin, et cepend'lnt il n'yen a jamais une
 mes représentatives de l'amo'jr et de la s;lgesse, ils ne voient rien       seule absolument semblable il une autre dans tout ce qui existe
 de ces choses, ni même qu'elles y sont; c'est ceque j'ai vu arriver         dans l'univere, et il n'yen aura ja.nais dans les choses qui succè.
 à plusieurs qui avaient nié la Divine Providence du Seigneur.                deront. Qui est-ce qui dispose ces variétés allant à l'infini et éter­
     190. Il y a un grand nombre de choses constantes qui ont été             nellement, pour qu'elles soient dans l'ordre, si ce n'est Celui qui
 créées, afin que les choses non-constantes puissent exister; les            a créé les choses constantes, pour cette fin que les variables exis­
 choses constantes sont les retours fixes du lever et du coucher du          tassent en elles? Et qui est-ce qui peut disposer les variétés infi­
 soleil et de la lune, et aussi des étoiles; leur obscurcissement par        nies de l:J. vie chez les hommes, si ce n'est Celui qui est la Vil)
.les interpositions qui sont appelées éclipses; leut' chaleur et leur         même, c'est-à dire, l'Amour même et la Sagesse même? Est-ce
  lumière; les temps de l'année, qui sont appelés printemps, été,            que, sans sa Divine Providenee, qui est comme une création con­
'automne et hiver; et les temps dujour, qui sont le matin, midi,              tinue, les affections infinies des hommes et par suite leurs pen­
  le soir et la nuit; ce sont aussi les atmosphères, les eaux, les terres     sées infinies, et ainsi les hommes eux-mêmes, peuvent être dispo­
  considérées en elles-mêmes; la faculté végétative dans le règne             sés pour faire un, les affections et les pensées mauvaises un seul
,végétal, et cette faculté et aussi la faculté prolifique dans le règne       diable, qui est l'En fer; les affections et les pensées bonnes un seul
  animal; puis les choses qui d'après celles-là se font constamment,          Seigneu:, dans le Ciel? Que tout le Ciel angélique soit en la pré­
  lorsqu'elles sont mises en acte selon les lois de l'ordre. Ilaétêpour·      sence du Seigneur comme un seul Homme, qui est son image et
  vu par création à toutes ces choses et à plusieurs autres, afin             sa ressemblance, et que tout l'Enfer soit dans l'opposé comme un
  qu'une infinité de choses variables pussent exister: en effet, les          seul homme-monstre, c'est ce qui a déjà été quelquefois dit et
  choses variables ne peu ven texister que Jans des choses constantes,        montré. Ces observations ont été faites, parce que quelques hom­
 :stables et cerlaines_ Mais ce'a sera illustré par des exemples: Les         mes naturels tirent même des choses constantes et stables, - qLi
, choses variables de la végétation n'auraient pas lieu, si le lever et       sont des nécessités pour cette fin que les variables existent en
  le coucher du soleil, et par suite les chaleurs et les lumières, n'é­       elles, - les arguments de leur délire en Îaveur de la nature et en
   tai~nt pas des choses constantes. Les harmonies sont d'une variété         faveur de la propre prudence.
   infinie, mais eUes n'auraient pas lieu, si les atmosphères dans
   leurs lo:s et les oreilles dans leur tOt'me n'étaient pas constanle'> :   La propl'e pl'udence est nt~lle, et seulement apparaît existe)',
   les variétés de la vue, qui aussi sont infinies, n'existeraient pas,       et aussi doit appar(~ître comme exister; mais la Divine Provi­
   si l'éther dans ses lois et l'œil dans sa forme n'étaient pas cons­        dence d'apr~s les très-singuliers est universelle.
 , tants; pareillement les couleurs, si la lumière n'était pas cons·
   tan~ ; il en est de même des pensées, des paroles et des actions,           191. Que la propre prudence soit nulle, cela est absolument
 . qui aussi sont d'une variété infinie, elles n'existeraient pas non        contre l'apparence, et par suite contre la croyance de beaucoup
 "plus, si les parties organiques du corps n'tltaient pas constantes:        de personnes; et puisqu'il en est ainsi, celui qui d'après l'appa­
 . une,maiso,n ne doit-elle pas être constante, afin que des choses          rence est dans la croyance que la prudence humaine fait tout, ne
    varJables ,puissent y être faites, par l'bomme? pareillement un          peut être convaincu du contraire qüe par des raisons d'une in:ves­
156                    LA SAGESSE ANGÉLIl:lUE                                                 SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      1t>1
  tigation profonde, qui doi vent être tirées des causes; cette appa·     contraire que par des raisons d'une investigation profonde, qui
  rence est un effet, et les causes découvrent d'où il vient. Dans ce     doivent être tirées des causes; afin donc que les raisons tirées des
  préliminaire il sera dit quelque chose de la croyance commune           causes se présentent avec clarté il. l'entendement,elles seront expo­
  sur ce sujet. Contre l'apparence est ce qu'enseigne l'Eglise, que       sées dans leuI" ol'ùre, qui est celui·ci : 1. Toutes les pensées de
  l'amour et la foi, puis la sagesse et l'inteHigence, par conséquent     l'homme viennenL des afrecLions de l'amour de'sa via, et sans ces
  aussi la prudence, et en gént~ral tout bien et tout vrai, viennent      affections il n'y a et il ne peut y avoir aucune pensée. Il. Les
  non pas de l'homme mais de Dieu; quand on admet ces vérités,            affe~tions de l'amour de la vie de l'homme sont connues du Sei·
  on doit aussi admettre que la propre prudence e!?t nulle, mais          gneur seul. m. Les affections de l'amour de la vIe de l'homme
  seulement apparaît exister; la prudence ne vient que de l'intelli­      sont conduites P:H le Seigneur au moyen de sa Divine Providence,
 ·gence et de la sagesse, et ces deux-ci na ,iennent que de l'enten·      et ses pensées d'où provient la prudence humaine le sont en même
  dement et ainsi de la pensée du vrai et du bien. Ce qui vient d'être    temps. IV. Le Seigneur par sa Divine Providence joint ensemble les
  dit est admis et cru par ceux qui reconnaissent la Divine Provi­        affections de tout le Genre Humain dans une seule forme, qui est
  dence, et non par ceux qui reconnaissent la prudence humaine            la forIl)e humaine. V. De là le Ciel et l'Enfer, qui proviennent du
 -seule. Maintenant, ou le vrai sera ce qu'enseigne l'Église, que         Genre Humain, sont dans une telle forme. VI. Ceux qui ont
 ·toute sagesse et toute prudence viennent de Dieu, ou bien il sera       reCOf,nu la nature seule et la prudence II umaine seule constituent
 -ce qil'enseigne le Monde, que toute sagesse et toute prudence           l'Enfer; et ceux qui ont reconnu Dieu et sa Divine Providence
  viennent de l'homme; est-ce qu'on peut concilier cela autrement         constituent le ciel. VII. Toutes ces choses ne peuvent avoir lieu,
  qu'en disant que ce qu'enseigne l'Eglise est le vrai, et que ce         à. moi::s qu'il n'apparaisse il l'homme que par lui·même il pense
.qu'enseigne le Monde est l'apparence ~ car l'Église confirme SJ.         et que par lui-même il dispose.
  proposition par la Parole, mais le Moncie confirme la sienne par le        193. 1. Toutes les pensées de l'homme viennent des affections
  propre; or la Parole vient de Dieu, et le propre vient de l'homme.      de l'amoUl' de sa vie, e-l sans ces affections il n'y a et il ne peut
  Comme la prudence vient de Dieu et non de l'homme, c'est pour           y avoir aucune pensée. Ce que c'est que l'amour de la vie, -et ce
·cela qu'un homme chrétien, lorsqu'il est dans la dévotion, prie          que sont dans leur essence les affections et par suite les pensées,
  Dieu de conduire ses pensées, ses desseins et ses actions, eL njoute    et d'après elles les sensations et les actions qui existent dans le
 .~ussi que c'est parce qu'il ne le peut par lui-même; quand il vo~t      corps, c'est ce qui a été montré ci-dessus dans ce Traité, et aussi
.quelqu'un faire du bien, il dit aussi qu'il a été conduit li C3~a par    dans celui qui a pour titre, LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIViN
  Dieu; et plusieurs alltl"eS choses sembl:lbles. Est-ce que quelqu'un    AMOUR ET LA DiVINE SAGESSE, spécialement dans la Première
  peut parler ainsi, à moins qu'alors il ne le cr0ie intérieurement?      Partie et dans la Cinquième; Maintenant, comme de ces choses
 ,etIe croire intérieurement, c'est d'après le Ciel; mais quand il        proviennent les causes d'où découle la prudence humaine comme
 .pel)Se en lui-même, et qu'il rassemble les arguments en taVfmr de       effet, il est nécessaire qu'il en soit aussi rapporté ici quelque
  la l'ruclence humaine, il peut croire le contraire, et cela, c'est      chose; car ce qui a été écrit ailleurs ne peut pas être lié par conti_
  d"après le Monde: mais la toi interne est victorieuse chez ceux         nuité avec ce qui est écrit ensuite, à moins qu'on ne le rappeHe
  qui de cœur reconnaissent Dieu, et la toi externe est victorieuse       et qu'on ne le remette sous les yeux. Ci·dessus, dans ~e Traité, et
  chez ceux qui de cœur ne reconnaissent pas Dieu, quoique de             dans le Traité du DIVIN AMOUR ET DE LA DiVINE SAGESSE sus­
  bouche ils le reeonnaissen t.                                           mentionné,il a été démontré, que dans le Seigneur il yale Divin
     192. Il a été dit que celui qui, d'apl"ès l'apparence, est dans la   Amour et la Divine Sagesse, et que ces deux sont la Vie même j
. foi que la prudence humaine fait tout, ne peut être convaincu d~l       que d'après ces ùeux il y a chez l'homme Volonté et Entendement,
158                   LA SAOÉSSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       109'
  d'après le Divin Amour Volonté, et d'après la Divine Sagesse            conjonction de la vie est comme celle du son et de l'harmonie, ou
  Entendement; qu'à la volonté et à l'entendement correspondent,          du son et du langage, et en général comme celle du battement du
  dans le corps, ]e cœur et le poumon; que de là on peut voir que,        cœur et de la respiration du poumon, conjonction qui est telle,
  comme le pouls du cœur joint à la respiration du poumon gou­            que l'un n:est pas quelque chose sans l'antre, et que l'un devient
- verne l'homme tout entier quant à son corps, de même la volonté         quelque chose par la conjonction avec l'autre. Les conjonctions
  jointe à l'entendement gouverne l'homme tout entier quant à son         doivent être en elles, ou bien sont faites par elles; soit pour exemple
  mental; qu'ainsi il y a chez chaque homme deux principes de la          le son: Celui qui s'imagine que le son est quelque chose, si en lui
  vie, l'un naturel et l'autre spirituel, et que le principe naturel de   il n'y a pas ee qui distingue, se trompe; le son aussi correspond
  la vie est le pouls du cœur, et le principe spirituel de la vie la      à l'affection chez l'homme, et paree qu'il y a toujours dans le son
  volonté du mental; qué l'un et l'autre s'adjoint un compagnon avec      quelque chose qui distingue, c'est pour cela que par le son de
  lequel il cohabite et remplit les fonctions de la vie, et que le cœur   l'homme qui parle on connaît l'affection d~ son amour, et que par
  se conjoint le poumon, et la volonté l'entendement. Maintenant,         la variation du son, qui est le langage, oa connaît sa pensée; c'est
  comme l'âme de la volonté est l'amour, et que l'âme de l'enten­         de là que par le son seul de celui qui parle les anges les plus sages
  dement est la sagasse, l'un et l'autre procédant du Seigneur, il.       perçoivent les amours de sa vie, et en même temps certaines affec­
  s'ensuit que l'amour est la vie de chacun, et que cette vie est         tions qui en sont des dérivations. Ces choses ont été rapportées,
  selon que l'amour a été conjoint à la sagesse, ou, ce qui est la même   afin qu'on sache qu'il n'y a pas d'affection sans sa pensée, ni de
  chose, que la volonté 'est la vie de chacun, et que cette vie est       p(nsée sans son affection. Mais on pe.ut en voir davantage sur ce
  selon que la volonté a été conjointe à l'entendement: mais, sur ce      sujet dans ce l'l'ailé, ci-dessus, et dans LA SAGESSE ANGÉLIQUE
  sujet, on peut en voit' davantage ci-dessus dans ceTraité,et princi­    SUR LE DIVIN AMOUR ET LA DrVJNE SAGESSE.
  palement dans. la SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN AMOUR ET                  195. Maintenant, comme l'amour de la vie a son plaisir, et que
  LA DIVINE SAGESSE, Première et Cinquième Partie.                        sa sagesse a son charme, il en est de même da toute affection,
    19~. Dans ces mêmes Traités il a aussi été démontré, que l'a­         qui dans son essence est un amour subalterne dérivé de l'amour
  mour de la vie produit de soi-même des amours subalternes, qui          de la vie, comme un ruisseau de sa source, ou comme une branche
  sont nommés affections; que celles-ci sont extérieures et inté­         de son arbre, ou comme un artère de son cœur; c'est pourquoi
  rieures, et que prises enc;emble elles font comme un gouverne­          chaque affection a son plaisir, et par suite chaque perception
  ment 01 un royaume, dans lequel l'amour de la vie est comme            et chaque pensée a son charme, d'où il résulte que ces plaisirs et
  seigneur ou roi; puis encore, il a été démontré que ces amours          ces charmes font la vie de l'homme: Qu'est-ce que la vie sans le
  subalternes, ou ces affections, s'adjoignent des compagnes, cha­        plaisir et sans le charme? Ce n'est pas quelque chose d'animé,
  cune la sienne; les affections intérieures, des corr.pagnes qui sont    c'est de l'inanimé; diminue le plaisir et le charme, et tu devien­
  appelées perceptions, et les affections extérieures, des compagnes      dras froid ou engourdi; ôte-les, et tu expireras et mourras: c'est
  qui sont appelées pensées; que chacune eohabite avec sa compa.          par lec; plaisirs des affections, et par les charmes des perceptions
 gne, et remplit les fonctions de sa vie; que la conjonction de l'une     et des pensées, qu'il y a chaleur vitale. Puisque chaque affection
 et de l'autre est comme celle de l'ètre de la vie avec l'exister de      a son plaisit', et que par suite chaque pensée a son charme, on
 la vie, conjonction qui est lelle que l'un n'est pas quelque chose,      peut voir d'où viennent le bien et le vrai; puis, ce que c'est que le
 à moins qu'il ne soit en même temps avec l'autre; car qu'est-ce          bien et le vrai dans leur essence: 10 bien est pour chacun ce qui
  que l'être de la vie s'il n'existe pas, et qu'est-ce que l'exister de   est le plaisir de son affection, et le vrai ce qui par suite est le
 Ja vie s'il ,ne provient pas de l'être de la vie? puis aussi, que la     charme de sa pensée: en effet, chacun appelle bien ce qu'il sent
160"                     LA SAGESSE ANGÉLlQUE
                                                                                                   SUR LA DlviNE PROVIDENCE
                                                                                                                                                    161
comme plaisir d'après l'amou r de sa volonté , et appelle vrai
                                                                    ce        connues du Seigne ur seul. L'homm e connai t ses pensée s et par
que par suite il perçoit comme charme d'après la sagesse de son
entend ement: l'un et l'autre efflue de l'amou r de la vie comme              suite ses intenti ons, parce qu'il les voit en lui; et comme toute
l'eaa découle d'une source , ou comme le sang coule du cœur:                  pruden ce en provien t, il voit aussi en lui la pruden ce; si alors
pr;s ensemb le, ils sont comme une onde ou une atmosp hère dans               l'amou r de sa vie est l'amou r de soi, il vient dans le faste de
                                                                                                                                                    la
laquell e est tcut le mental humain . Ces deux, le plaisir et                 propre intellig ence, et il s'attrib ue la pruden ce; et il rassem
                                                                    le	                                                                           ble
charme , sont spiritu els dans le mental , mais dans le corps ils sont        des argum ents pour Alle, et ainsi s'éloign e de reconn aître la
                                                                                                                                                  Di­
nature ls; de part et d'autre ils font la vie de l'homm e. D'après            vine Provid ence: il en est de même si l'amou r du monde est l'a­
cela, on voit clairem ent quelle chose chez l'homm e est appelée              mour de sa vie, mais cepend ant il ne s'éloign e pas alors au même
bien, et quelle chose est appelée vrai; puis aussi, quelle chose chez         degré. D'après cela, il est éviden t que ces deux amours attribu ent
l'homm e est appelée mal, et quelle chose est appelée faux, à savoir,         tout à l'homm e et à sa pruden ce; el que, en les examin ant plus
que pour lui le mal est ce qui détruIt le plaisir de son atI(,ctio            intérie uremen t, ils n'attrib uent rien à Dieu ni rien à sa Provi­
                                                                    n,        dence : lors donc que par aventu re ils entend ent dire que c'est
et le faux ce qui par suite détruit le charme de sa pensée ; et que	
le mal d'après son plaisir et le faux d'alrès son charme peuven              une vérité, que la pruden ce humain e Ast nulle, et que c'est
                                                                       t                                                                            la
être appelés et être crus le bien et le vrai. Les biens et les vrais         -seule Provid ence Divine qui ~ouverne tout, s'ils sont absolu ment
sont, i la véritâ, les change ments et les variati ons de l'état des        Athées , ils rient de cela; mais s'ils retienn ent dans leur mémoi
                                                                                                                                                    re
formes du mental , mais ces change ments et ces variati ons sont             quelqu e chose de la religion , et qu'on leur dise que toute sagesse
perçus et vivent unique ment plI' leurs plaisirs et par leurs char­          vient de Dieu, ils affirme nt cette propo'3ition, il est vrai, dès qu'ils
mes. Ces détails ont été donnés , afin qu'on sache ce que c'est que          l'enten dent pronon cer, mais néanm oins intérie uremen t dans leur
                                                                             esprit ils la nient. Tels sont princip alemen t les prêtres qui s'ai·
l'affect ion et la pensée dans leur vie.
   196. Mainte nant, puisqu e c'est le mental de l'homm e, et non le         ment plus que Dieu, et aiment le monde plus que le ciel, ou,
                                                                                                                                                   ce
corps, qui pense, et qui pense d'après le plaisir de son affectio            qui est la même chose, qui adoren t Dieu en vue des honneu r'3
                                                                    n;                                                                             et
et puisqu e le mental de l'homm e est son esprit, qui vit après              des profits , et néanm oins ont prêché que la charité et l:i foi, que
                                                                    la       tout bien et tout vrai, que toute sagesse , et même que toute pru­
mort, il s'ensui t que l'esprit de l'homm e n'est absolu ment que
l'affect ion et plI' suite la pensée . Qu'il ne puisse y avoir aucune        dence, vienne nt de Dieu, et que rien de cela ne vient de l'homm
                                                                         	                                                                          e.
pensée sans une affectio n, on le voit manife stemen t d'après               Un jour, dans le Monde spiritu el, j'enten dis deux prêtres discut'e
                                                                   le3                                                                                 r
Esprits et les Anges dans le monde spiritu el, en ce que là tous             avec un ambass adeur au sujet de la pruden ce humain e, si elle vient
                                                                             de Dieu ou de l'homm e; la discuss ion était vive: tous troi'3 avaien
pensen t d'après les affectio ns de l'amou r de leur vie, et que cha                                                                                   t
                                                                     ­       cru de cœur la même chose, à savoir, que la pruden ce humain
cun est entOUI~é par le plaisir de ces atIectio ns comme par son                                                                                     e
atmosp hère; et en ce que tous y sont conjoin ts selon ces sphère            fait tout, -et que la Divine Provid ence ne fait rien: mais les prê
                                                                     s                                                                               ­
                                                                             tres, qui étaient alors dans le zèle théolog ique, disaien t que rien
exalées de leurs affectio ns par leurs pensée s: chacun aussi d'après
                                                                             de la sagesse et de la pruden ce ne vient de l'homm e; et comme
la sphère de sa vie est connu tel qu'il est. Par là on peut voir	
                                                                             l'amba ssadeu r répliqu ait qu'ains i rien de la pensée ne venait non
que toute pensée vient d'une affectio n et est la forme de son affec·
                                                                             plus de l'homm e, ils disaien t que rien n'en "enait. Or, comme
tion. Il en est de même de la volonté et de l'enten demen t; il                                                                                     il
                                                                    en       fut perçu par les Anges que tous trois étaient dans la même foi,
est de même du bien et du vrai; et il en est de même de la charité                                                                                  il
                                                                             fut dit à l'amba ssadeu r: « Revêts -toi d'habit s de prêtre, et crois
et de la foi.                                                                que tu es prêtre, et alors parle. » Celui-c i s'en revêtit, et se crut
   197.	 II. Les attections de l'amolf" de la vie de l'homme sont
                                                                             prêtre, et alors à haute voix il déclara , que rien de la sagesse
                                                                                                                                                   ni
                                                                                                                                               11
·162                    LA SAGESSE ANGÉLiQUE                                                     seR   LA DIVINE PjlOVIDENCE                  i63
de la prudence ne peut jamais ètre dans l'homme que par Dieu,                 sées sans eux ne soient rien, cela est évident; mais l'homme croit
et il le soutint avec son éloquence habituelle pleine d'arguments             que ce sont seulement des pensées, lorsque cependant les pensées
 rationnels. Ensuite il fut dit aussi à ces deux prêtres: « otez vos          ne sont que les affections composées dans des formes par l'amour
vêtements, et revêtez des habits de ministres politiques, et croyez           de sa vie, afin qu'elles se montrent dans la lumière; car toute af­
 que vous êtes des ambassadeurs. » Et ils firent ainsi, et alors ils          fection est dans la chaleur, et toute pensée est dans la lumière.
 pensèrent d'après leur intérieur, et ils parlèrent d'après les argu­         Ce sont là les affections externes de la pensée qui, il est vrai, se
ments qu'ils avaient précédemment entretenus en dedans d'eux­                 manifestent dans la sensation du corps, mais rarement dans la
 mêmes en faveur de la prudence humaine contre la Divine Provi­               ~nsée du mental. Quant auX: affections internes de la pensé~,
dence. Tous tr~js ensuite, parce qu'ils étaient dans b même foi,              d'après lesquelles existent les affections externes, elles ne se ma­
devinrent amis de cœur, et ils prirent en'>emble le chemin dQ la              nifest~.nt jnmais devant l'homme: l'homme n'en sait pas davan­
propre prudence, qui conduit en enfer.                                        tage sur ces affections, qu'un yoyageur qui dort dans une voiture
   ])8. Il a été montré ci-dessus qu'aucune pensée de l'homme                n'en sait sur le chemin qu'il parcourt; pas davantage qu'on ne
n'existe que d'après une certaine affection de l'amour de sa vie,            'lent le m0uvement de rotation de la terre. Maintenant, puisque
et que la pensée n'est autre chose que la forme de l'affection:              l'homme ne sait rien des choses qui se passent dans les intérieurs
puis donc que l'homme voit sa pensée et ne peut voir son affec­               de son mental, lesquellrs sont si infinies, qu'elles ne peuvent
tion, car celle-ci, il la sent, il s'e' suit que c'est d'après la vue, qui    àtre déterminées par des nombres, et cependant ces choses ex.
est dans l'apparence, qu'il décide que la propre prudence fait tout,         ternes peu nombreuses qui parviennent à la vue de la pensée sont
et non el'après l'affection qui n'est point vue, mais qui est sentie:         produites pal' les intérieurs, et le Seigneur seul gouverne les
en effet, l'affection se manifeste seulement par un certain plaisir          intérieurs par sa Divine Providence, et gouverne conjointement
de la pensée et un certain délice du raisonnement sur ce plaisir,            avec l'homme ces externes peu nombreux, comment alors quel­
et alors ce délice et ce plaisir font un avec la pensée chez ceux qui        qu'un peut-il dire que sa propre pructence fait tout. Si tu voyais à
sont dans la foi de la propre prudence d'après l'amour de soi ou             découvert seulement une idée de la pensée, tu verrais plus de
d'après l'amour du monde; et la pensée coule dans son plaisir                merveilles que la langue n'en peut exprimer. Que dans les inté­
comme un navire dans le courant d'un fleuve, auquel le pilote ne             rieurs du mental de l'homme il y ait des choses si infinies qu'elles
fait point attention, ne regardant que les voil9s qu'il a déployées.         ne peuvent être déterminées par des nombres, cela est évident
   199. L'homme, il est vrai, peut réfléchir sur le plaisir de son           par les choses infinies dans le corps, desquelles il ne parvient à la
affection externe, quand ce plaisir fait comme un avec le'plaisir            vue et au sens rien qu'une seule action très simple, à laquelle
d'un sens du corps, mais toujours est-il qu'il ne réfléchit pas              cependant concourent des milliers de fibres motrices ou muscu­
que ce plaisir vient du plaisir de son affection dans la pensée. Par         laires, des milliers de fibres nerveuses, des milliers de vaisseaux
exemple, quand un débauché voit une prostituée, la vue de son                sanguins, des milliers de choses du poumon qui doit coopérer
œil étincelle du feu de la lasciveté, et d'après cela il sent le plaisir     dans toute action, des milliers de choses dans los cerveaux et dans
dans son corps, mais cependant il ne sent pas le plaisir de son              l'épine dorsale, et beaucoup plus encore dans l'homme spirituel,
affection Ou de sa convoitise dans la pensée, sinon quelque désir            qui est le mental humain, dont toutes les choses sont les formes
ardent en union avec le corps; il en est de même d'un voleur dans            des affections, et par suite les formes des perceptions et Jes pen­
une forêt, lorsqu'il voit des voyageurs; et d'un pirate en mer,              sées. L'âme, qui dispose les intérieurs, ne dispose-t·elle pas aussi
lorsqu'il voit des navires; et il en est de même des autres: que             les actions· d'après les intérieurs? l'âme de l'homme n'est autre
ces plaisirs gouvernent les pensées de l'homme, et que les pen­              chose que l'amour de sa volonté, et par suite l'amour de son en­
164                    LA SAOESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      165
 tendement; tel est cet amour, tel est l'homme tout entier ; ct il           ~ur la Di"9'ine Providence, l'un n'est point séparé de l'autre.
 devient tel selon la disposition dans les externes, àans lesquels              'outefois, cependant, les uns et les autres, pour la réputation de
l'homme est en même temps avec le Seigneur: si donc il attribue              leur nom, et dans la crainte de la perdre, disent de bouche que
toutes choses à lui·même et à la nature, l'âme devient l'amour de                .Divine Providence est universelle, et que ses singuliers sont
 soi; mais s'il attribue toutes choses au Seigneur, l'âme devient            chez l'homme, et que ces singuliers dans le complexe sont enten­
l'amour du Seigneur; cet amour·ci est l'amour céleste, et cet                dus par la prudence humaine. Mais pense en toi-même, ce que
amour-là est l'amour infernal.                                               c'est qu'une Providence universelle, quand les singuliers en ont
    200. Maintenant, puisque les phisirs des affections de l'homme           été séparés; est-ce autre chose qu'un simple mot? car on appelle
l'entrainent des intimes par les intérieurs vers les extérieurs, et            niversel ce qui est formé de singuliers réunis, comme on appelle
enfin vers les extrêmes qui s:)nt dans le corps, comme l'onde et                 mmun ce qui existe par les particuliers; si donc tu sépares les
l'atmosphère entraînent un navire, et qu'il n'en apparaît rien à            :l1nguliers, qu'est-ce alors que l'universel, sinon comme quelque
l'homme, sinon ce qui se fait dans les extrêmes du mental et dans           Chose qui en dedans est vide, ainsi comme une surface au dedans
les extrêmes du corps, comment alors l'homme peut-il s'attribuer               o laquelle il n'y a rien, ou un corr.plexe dans lequel il n'y a
le Divin par cela seulement que c&s extrêmes peu nombreux lui                 ucune chose? Si l'on disait que la Divine Providence est un Gou.
apparaissent comme siens? Et encore moins doit-il s'attribuer le               ernement universel, et qu'aucune chose n'est gouvernée, mais
Divin, quand il sait, d'après la PAROLE, que l'homme ne peut                  ,ue seulement tout est tenu dans un enchaînem~nt, et que les
prendre quelque chose de lui·même, à moins que cela ne lui ait               ihoses qui appartiennent au gouvernement sont disposées par
été donné du Ciel; et qu'il sait, d'après la RAISON, que cette appa·          'autres, cela pourrait-il être appelé un gouvernement universel?
rence lui a été donnée, afin qu'il vive homme, qu'il voie ce que               ucun roi n'a un gouvernement comme celui-là; car si un roi.
c'est que le bien et le mal, qu'il choisisse l'un ou l'autre, qu'il          :ccordait à ses sujets d~ gouverner toutes les choses de son
s'approprie ce qu'il choisit, pour pouvoir réciproquement être             royaume, il ne serait plus roi, mais seulement il serait appelé roi,
conjoint au Seigneur,. être réformé, régénéré, sauvé, et vivre dans            118i il aurait seulement la dignité du nom, sans avoir la dignité
l'éternité. Que cette apparence ait été donnée à l'homma, afin qu'il             la chose: chez un tel roi on Dt) peut pas dire qu'il y a gouver.
agisse d'après le libre selon la raison, ainsi comme par lui-même,         nement, ni à plus forte raison gouvernement universel. La Provi.
et qu'il ne reste pas les bras croisés en attendant l'influx, c'est ce          nce chez Dieu est appelée prudence chez l'homme; de même
qui a été dit et montré ci-dessus. De là résulte la cOïifirmation de       que la prudence ne peut pas être dite universelle chez un roi qui
ce qui devait être démontré en troisième lieu, à savoir: III. Les          ~e s'est réservé que le nom de roi afin que le royaume soit appelé
affections de l'amow' de la vie de l'homme sont conduit~s par             'fOyaume, ct soit ainsi maintenu; de même la Providence ne pour.
le Seigneur au moyen de sa Divine Pl'ovidence, et ses pensées                  lt pas être dite universelle, si les hommes pourvoyaent à tout
d'où provient la prudence hurnaine le sont en même temps.                      r la propre prudence. Il en est de même du nom de Providence
   !201. IV. Le Seignet,,. pm' sa Divine Providence Joint ensemble           niverselle et de gouvernement universel, appliqué à la nature,
~es affections de tout le Gem-e Humain dans une seule forme,                 lf8qu'on entend que Dieu a créé l'univers, et qu'il a donné à la
qui est la (orme humaine. Que ce soit là l'universel Je la                    ,tul'e de produire 'd'elle·même toutes choses: que serait alors la
Divine Providence, on le verra dans le paragraphe suivant; ceux              rovidence universelle, sinon un terme métaphysique, qui outre le
qui attribuent tout à la nature, attribuent aussi tout à la prudence     .lDot n'est rien. D'entre ceux qui attribuent à la nature tout ce qui
humaine; car ceux qui attribuent tout à la nature nient de cœur                  produit, et à la prudence humaine tout ce qui Refait, et cepen.
Dieu, et ceux qui attribuent tout à la prudence humaine nient de         ~4ant <lisent de bouche que Dieu a créé la nature, il y en a aussi
166                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DIVINh PROVIDENCE                     167
beaucoup qui ne pensent non plus de la Divine ProVidence quo                 présentes, et par conséquent des choses suivantes; que ne doit-il
comme d'un mot vide de sens. Mais ce qui est réel, c'est que la              pas en être progressivement dans l'8ternité? C'est comme une
Divine Providence est dans les très-singuliers de la nature, et              flèche lancée avec un arc, si d0s qu'elle part elle se détournait
dans les très-singuliers de la Prudence ~umaine, et qne c'est d'a­           tant soit peu dn but, à la distance d'un ou de plusieurs milles,
près ces très-singuliers qu'elle est universelle.                            l'écart serait immense; il en serait ainsi, si le Seigneur, à chaque
   20.2. La Divine Providence du Seigneur est universelle d'après            moment, méme le plus petit, ne dirigeait pas les états des men­
les très-singuliers en cela, que le Seigneur a créé l'univers, afin          taIs humains. Le Seigneur fait cela selon les lois de sa Divine Pro­
qu'il y existe par Lui une Création infinie et éternelle; et cette           vidence; et il est conforme à ces lois qu'il paraisse à l'homme
Création existe par cela que le Seigneur forme d'hommes le Ciel,             qu'il se conduit lui-même; mais le Seigneur prévoit comment il
qui devant Lui est comme un seul homme, son image et sa l'es.               se conduira, et continuellement il accommode. Que les Lois de
semblance: que le Ciel formé d'hommes soit tel en présence du               permission soient aussi des lois de la Divine Providence; et que
Seigneur, et qu'il ait été la fin de la création, c'est ce qui a été         tout homme puisse être réformé et régénéré; et qu'il n'y ait rien
montré ci-dessus, N"' 27 à 45; et que le Divin, dans tout ce qu'il          de prédestiné, c'est ce qu'on verra dans la suite.
fait, ait en vuo l'infini et l'éternel, on 10 voit, N"' 56 à 69. L'infini       203. Puis donc que tout homme après la mort vit éternelle­
et l'éternel que le Seignt3ur a en vue en formant d'hommes son              ment, et obtient selon sa vie une place ou dans le Ciel ou dans
Ciel, c'est qu'il soit augmenté à l'infini et éternellement, et qu'ainsi    l'Enfer, et que l'un et l'autre, tant le Ciel que l'Enter, doit être
Lui-Même habite constamment dans la fin de sa création. C'est à             dans une forme qui agisse comme un, ainsi qu'il a déjà été dit; et
cette Création infinie et éternelle, que le Seigneur a pourvu par la        puisque personne dans cette forme ne peut obtenir une place au­
création de l'univers, et il est constamment dans celte création            tre que la sienne, i! s'ensuit que le genre humain sur tout le globe
par sa Divine Providence. Qui est·ce qui, sachant et croyant d'a­           est sous les auspices du Seigneur, et que chacun depuis l'enfance
près la doctrine de l'Église que Dieu est Infini et Éternel, - CCli'        jusqu'à la fin de sa vie est conduit par Lui dans les très-singuliers,
dans toutes les Églises du monde chl'étien il est dit que Di.cn             et que sa place est prévue et qu'en même temps il y est pourvu.
le Père, DiC'n le Fils et Dieu l'Espl'it Saint, est Infini, Éterncl,        De là il est évident que la Divine Providence est universelle, parce
Incréé, Tout-Plâssant; voù' le symbole d'Athanase, - peut ètre              qu'elle est dans les très-siQguliers, et que c'est là la Création in­
assez dénué de raison pour, dès qu'il l'entend, ne pas affirmer             tinieet éternelle, à laquelle le Seigneur a pourvu pour Lui-Même­
que Dieu, dans sa grande œuvre de création, ne peut avoir en                pal' la Cl'éation de l'un:vers. L'homme ne voit rien de cette Provi­
-vue que l'infini et l'éternel; - car quelle autre chose peut-il avoit'     deqce universelle, et s'il la voyait, elle ne pourrait apparaître de.
 on vlie, puisqu'il agit d'après soi? - et qu'il a cela en vue dans le      vant ses yeux que comme nppal'aissent devant des passants les
 Genre Humain, dont il forme son Ciel? La Divine Providence peut­           amas de matériaux épars et s.ms ordre, avec lesquels on doit con­
 elle 10nc aVoit' pour fin autre chose que la Réformation du Genre          struire une maison; mais devant le Seigneur elle est comme un
 Humain et sa Salvatioi1? Or, nul ne peut être réformé par soi­             palais magnifique dont la construction et l'agrandissement sont
 même au moyen de sa prudence, mais on est réformé par le Sei­              continuels.
gneur au moyen de sn. Divine Providence; d'Olt il suit que si le               204. V. Le Ciel et l'Ente/' sont dans une telle (orme. Que le
 Seigneur ne conduit l'homme à chaque moment, même le plus                  Giel soit dans la forme humaine, cela a été montré dans le Traité
 petit, l'homme se retire du chemin de la réformation et périt: cha­        DUCJEL ET DE L'ENFER, imprimé à Londces en 1758, N°' 59 à 102,
 que changement et variation de l'état du mental humain. produit            et aussi dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE,
 quelque changement et quelque variation dans la série dèS choses           et !?ncorÛ dam ce Traité-ci en quelques endroits; c'est pourquoi il­
168"                   LA SAGESSE AN~ÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       169
est inutile de le confirmer d wantage. Il est dit que l'Enfer augsi      de caché, <iu'il veut d~wenir grand, et s'il est possible, devenir
est dans la forme humaine, mais c'est dans une forme humaine             roi, et si alors il le pou vai t, devenir Dieu : tel est le diable, parce
mO:Jstrueuse, telle qu'est calle du diable, par qui il est entendu       qu'il est l'amour même de soi; il est tel, qu'il s'adore lui-même,
l'Enfer dans tout le complexe: il est dans la forme humaine, parce       et n'est favorable qu'à celui qui l'adore; un autre diable semblable
que ceux qui sont là sont aussi nés hommes, et qu'ils ont aussi ces      à lui," il le hait, parce qu'il veut être adoré seul. Comme il ne peut
deux facultés humaines, qui sont appelées Liberté et Rationalité,        y avoir aucun amour sans sa compagne, et que la compagne de
qu(iqo'ils aient abusé de la Liberté pour vouloir et faire le mal,      l'amour ou de la volonté dans l'homme est appelée entendemen t,
et de la Rationalité pour le penser et le confirmer.                     quand l'amour de soi inspire son amour à l'entendement, qui est
    205. VI. Ceux qui ont reconnn la natu1'C seule et la prudenc-i       sa compagne, cet amour y devient faste, et c'est le faste de la
humaine seule constituént t'En/el'; et ceux qui ont 1'eCOnnlt Dieu       propre intelligence; de là vient la propre prudence. ~1aintenant,
et sa Divine P1"ovidence constituent le Ciel. Tous ceux qui mè­          comme l'amour de soi veut être seul maitre du monde, par con­
nen~" une vie mau vaise reconnaissent intérieurement la nature           séquent aussi dieu, les oonvoitises du mal, qui en sont des déri·
seule et la prudence humaine seule; la reconnaissance de l'une et        vations, ont en elles la vie par cd amour; de même les percep­
de l'autre est cachée au dedans de tout mal, quelque voilé qu'il         tions des con voitises, qui sont les astuces; de même aussi les plai- "
soit par des biens et des vrais; ceux ci sont seulement des vête.        sirs des convoitises, qui sont les maux; et leurs pensées, qui sont
mentsempruntés, ou comme de périssables guirlandes de fleurs,            les faux: tous sont comme serviteurs et ministres de leur maître,
entourant le mal, afin qu'il n'apparaisse pas dans sa nudité.            et agissent selon tous ses caprices, ignorant qu'i1s n'agissen~ pas,
Que tous ceux qui mènent une vie mauvaise reconnaissent inté.            mais qu'ils sont mis en action; ils sont mis en action par l'amour
rieurement la nature seule et la prudence humaine seule, on l'i­         de soi au moyen du faste de la propre intelligence: de là vient
gnore à cause de ce voile commun, car il soustrait cela à la vue;        que dans tout mal d'après son origine est cachée la propre pru­
mais toujours est-il qu'ils les reconnaissent, comme on peut             dence. Que la reconnaissance de la nàture seille y soit aussi ca­
le voir d'après l'origine et la cause de cette reconn'lissance; et,      chée, c'est parce que l'amour de soi a fermé la fenêtre de son toit,
pour qu'elle soit dévoilée, il sera dit d'où procède et ce que c'est     par laquelle le ciel se découvre, et aussi les fenêtres des côtés,
que la propre prl,ldence; ellsuite, d'où procède et ce que c'est que     pour ne point voir et ne point entendre que le Seigneu l' seul gou­
la Divine Providence; puis, qui et quels sont ceux qui reconn:l.is­      verne tout, que la nature en elle-même est morte, que le propre
se;ntcelle-ci, et ceux qui rec')nnaissent celle-là; et enfin, que ceux   de l'homme est l'enfer, et que par suite l'amour du propre est.1e
qui ret'onnai~sl)nt la Divine Providence sont dans le Ciel, et que       diable; et alors, les fenêtres étant fermJes, ilestdans les ténèbres;
ceux qui reconnaissent la propre prudence sont dans l'Enfer.             et là, il fait pour lui un foyer, près duquel il s'a~sied avec sa com­
   ,206. D'ou PROCÈDE ET CE QUE C'EST QUE la propre prudence.            pagne, et ils raisonnent amicalement en faveurdela nature contre
Elle procède du propre de l'homme, prop~e qui est sa nature et est       Dieu, et en faveur de la propre prudence contre la Divine Provi·
1ppelé son âme dérivée du père; ce propre est l'amour de soi et         dence.
par suite l'amour du monde, ou l'amo:lr du monde et par suite l'a·          207. D'ou PROCl::DE ET QUE CE C'EST QUE la Divine Pl'ovidencé.
mpur de soi: l'amour de soi est tel, qu'il se considère seul, et re­     Elle est la Divine opération chez l'homme qui a éloigné l'amour
garde leg autres ou comme vils ou comme de nulle importance;             de soi; car l'amour de soi, ainsi qu'il a été dit, est le diable; et
s'il en considère quelques-uns comme quelque chose, ce n'est que         les convoitises et leurs plaisirs sont les maux de son royaume, qui
tant qu'ils l'honorent et le révèrent. Intimement dans cet amour,        est l'enfer: cet amour étant éloigné, le Seigneur entre avec les
Qomme l'effort de fructifier et de prolifier dans la semence, il ya      affections de l'amour du prochain, il ouvre la feo,être du toit, et
170                     LA   SAGESSE ANGÉLIQUE                                               SUR LA DIVINE PROVIDENCE                    171
ensuite les fenêtres des côtés, et il fait que l'homme voit qu'il ya     qu'il n'apparaisse Ct l'homme que par lui·même il pense et que
un Ciel, qu'il y a une vie après la mort, et qu'il y il. une félicité    pm- lui-mr!me il dispose. Que s'il n'apparaissait 'pas à l'homme
éternelle; et par la lumière spiritudle et on même temps par l'a­        qu'il vit comme par lui-même, et qu'ainsi il pense et veut, parle
mour spirituel, qui.alorg influent, il lui fait reconnàitre que Dieu     et agit comme par lui·même, l'homme ne serait point homme,
gouverne toutes choses par sa Divine Providence.                         cela a été pleinement démontré dans ce qui précède. Il suit de là,
   208. QUI ET QUELS SONT ceux qui reconnaissent celleci,et              que si l'homme ne dispose pas, comme d'apl'ès sa propre pru­
ceux qui reconnaissent celle·là. Ceux qui reconnaissent Dieu et          dence, toutes les choses qui appartiennent à sa fonction et à sa_
sa Divine Providence sont comme les Anges du Ciel, qui ont de la         vie, il ne peut être ni conduit ni disposé d'après ln. Divine Provi­
répugnance à être conduits par eux-mêmes, et aiment à être con­          dence; car il serait comme quelqu'un qui se tiendrait les mains
duits par le Seigneur; l'indicequ'ilssontconduits par le Seigneur,       pendantes, la bouche ouverte, les yeux fermés Qt l'haleine rete­
c'est qu'ils aiment le proch,tin. Ceux, au contraire, qui reconnais­     nue, dans l'attente de l'influx; ~insi, il se dépouillerait de l'hu­
sent la nature et la propre prudence sont comme les esprits de           main, qui est à lui d'après la perception et la sensation qu'il vit,
l'enfer, qui ont de larépugnance à ètre conduits par le Seigneur,        pense, veut, parle et agit comme par lui-même; et en même temps
et aiment à être conduits par eux·mêmes : s'ils ont été dos grands       il se dépouillerait de ses den facultés, qui sont la Liberté et la
d'un Royaume, ils veulent dominer sur toutes choses: pareille­           Rationalité, par lesquelles il est distingué des bêtes: que sans
ment, s'ils ont été des primats de l'Église: s'ils ont été dcsjuges,     cette apparènce aucun homme n'aurait ni le réceptif ni le récipro·
ils pervertissent les jugements, et exercent uno domination sur          que, ni par conséquent l'immortalité, c'est ce qui a été démontré
les lois : s'ils ont été des savants, ils appliquent les scientifiques   ci-dessus dans ce Traité, et dans le Tra~ té DU DiViN AMOUR ET DE
à confirmer le' propre de l'homme et la nature: s'ils ont été des        LA DiViNE SAGESSE. Si donc tu veux être conduit par la Divine
marchands, ils agissent comme des voleurs: s'ils ont. été des la·        Prov:dence, fais usage de la prudence, comme le serviteur ou l'in­
boureurs, ils agissent comme des brigands. Tous sont ennemis de          te;:idant qui administre fidèlement les biens de son maître: cetto
Dieu, et se moquent de la Divine Providen:·e.                            prudence est la mine, qui a été donnée aux serviteurs pour la faire
   209. Une chose étonnante, c'est q.ne, quand le Ciel est ouvert        valoir, et dont ils doivent rendre compte, - Luc, XIX. 13 à 25.
à ceux qui sont tels, et qu'on leur dit qu'ils sont des insensés" et     Matth. XXV. 14 à 31. - La prudence elle-même paraît à l'homme
que cela aussi ost manifesté à ~leur perception même, ce qui se fait     comme propre; et tant que l'homme croit qu'elle lui est propre,
p:J.r l'influx et par l'illustration; eux cependant par indignation se    il tient renfermé e~1 lui l'ennemi le plus acharné de Dieu et de la.
 ferment le Ciel, et tournent leùrs regards vers la terre sous la­        Divine Providence, c'est·à-dire, l'amour de soi; cet amour habite
quelle est l'Enfer: cela 11 liou; dans le Monde spirituel, pour ceux      dans les intérieurs de chaque homme d'après la naissance; si tu
 qui sont encore hors de l'Enfer, et qui sont tels: par là on voit        ne le connais pas, - car il yeut ne pas être connu, - il habite en.
 clilirement l''erreur de ceux qui pensent :« Si je voyais le Ciel, et    sécurité, et il garde la:porte, afin qu'elle ne soit pas ouverte par
 que j'entendisse les Anges me parler, je reconnaîtrais; » leur en.       l'homme, et qu'ainsi il ne soit pas chassé par le Seigneur. Cette.
 tendement cependant rocoîlIiait, mais si la volonté ne reconnait         porte est ou verte par l'homme, lorsqu'il fuit comme par lui-même
 pas en même temps,' toujours est·il qu'ils no reconnaissent point;       les maux comme péchés, en reconnaissant quec'ûst par le Sei-.
 catl'amour de la volonté inspire à l'entendement tout ce qu'il           ~ C:est a~e~ celte p~udence que la ?iviu~ Providence ,tait un.
 veut, et non vice versà ; bien plus, cet amour détruit tout ce qui          2i S1 la DIVine PrOVidence opère Si secretement, qU'lI est à.
 dans l'entendement no vient pas de lui.                                   peine quelqu'un qui slcho qu'elle existe, c'pst afin que l'homme
    210: VU. Toutes ces. choses ne peuvent avoi1- lieu, à ?noins           ne périsse pas; car le proprè de l'homme, qui est sa volonté, ne.
172                    LA ~AGESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DtvtNE PROVIDENCE                       1'3
tait jamais un avec la Divine Providence; il Y a dan') le propre de         et dispose les mouvemenl'l des mains, pour favoriser d'après cer­
l'homme une inimitié innée contre elle; car ce propre est le ser­           taine cause l'un plus que l'autre? Est-ce que la cause peut venir
pent qui séduisit nos premiers parents, et duquel il est dit: « Ini­        d'autre part que de la Di vine Providence dans les derni~s, où, par
mitie Je meUl'ai entre toi et let femme, et entre ta semence et             les choses constantes et inconstantes, elle agit merveilleusement
sa septence, et sa semence t'écl'asera la Mte, » - Gen. nI. 15;             llvec la prudence humain(), et en même temps se_cache? Que les
- le serpent est le mal de tout genre, sa tête est l'amour de soi,          Gentils aient jadis reconnu la Fortune et lui aient élevé un temple,
la semence de la femme est le Seigneur; 11nimi1ié mise entre eux,           même les Italiens à Rome, cela est noloire. Sur cette Fortune, qui
c'est entre l'amour du propre de l'homme et le Seigneur, par con·           est, comme il vient d'être dit,k Divine Providenc_f,l_(l!!..J?! les der­
séquent aussi entre la propre prudence de l'homme et la Divine              niers, il m'a été don~é de savoir beaucoup dechoses qu'il ne m'est
Providence du Seigneur, car la propre prudence ne cesse pas de               pas permis de manifester: par ces choses il est devenu évident
lever cette tête, et la Divine Providence ne cesse pas de l'abaisser.        pour moi que ce n'est ni une illusion du mental, ni un jeu de la
Si l'homme sentait cela, il s'irriterait et s'emporterait contre Vieu,       nature, ni quelque chose sans cause, car ceci n'est rien, mais que
et il périrait; tandis que ne le sentant pas, il peu t s'irriter et s'em­    c'est ~n témoignage oculaire que la Divine Providence est da1.1 s
porter contre les hommes, et contre lui-même, et auslài contre la            les très-singuliers des Pensées et des actions de l'homme, Puis­
fortune, et par lA il ne périt pas. De 11'1 vient que le Seigneur par        qoola Divine Providence est dans les très-singuliers de choses si
sa Divine Providence conduit continuellement l'homme dans le                 viles et si frivoles, pourquoi ne-serait·elle pas dans les très-sin­
lib l'e, et le libre ne se présente à l'homme que comme étant son            guliers de choses ni vilell ni frivoles, qui sont les choses de paix
propre: or conduire dans le libre quelqu'un opposé à celui qui               et de guerre dans le Monde, et les choses de salut et de vie dans
conduit, c'est comme soulever de terre un poids lourd et résistant           le Ciel.
avec des machines, par la torce desquelles la pesanteur et la ré­                213. Mais je sais que l3. pruden.ce humaine entraîne dans son
sistance ne sont point senties; c'est aussi comn:;e si quelqu'un était       parti le rationnel plus qU() la Divine Providence ne l'entraîne dans
chez un ennemi qui aurait, sans qu'il le sût, l'intention de le tuer,        le sien, par cette raison que la Divine Providence ne se manifeste
et qu'un ami le ut sortir par des passages inconnus, et lui dévoilât         point, et que la prudence humaine èst en évidence, On peut ad­
 ensuite l'inte.ntion de l'ennemi,                                           mettre plus facilement qu'il y a une Vie unique, qui est Dieu, et que
   212. Qui est-ce qui ne parle pas de la fortune, et qui est-ce qui         tous les hommes sont des récipients de la vie qUI procède de Dieu,
 ne la recOllnaît pas, puisqu'il en parle, et puisqu'il en sait quelque      comme il a déjà écé montré plusieurs fois; et, cependant, c'est la
 chose par expérience? mais qui (st-ce qui sait ce que c'est que la          même chose, puisque la prudence appartient à la vie, Qui est-ce
 fortune? Que ce soit qUelque chose, puisqu'elle est et puisqu'elle          qui, en raisonnant, ne parle pas en faveur de la propre prudence
 a lieu, on ne peut le nier; or elle ne peut être quelque chose              et de la nature, lorsqu'ill'aisonne d'après l'homme naturel ou ex­
 et ne peut avoir lieu sans une cause; mais la cause de ce quelque           terne? Et qui est-ce qui, en raisonnant, ne parle pas en faoveur
 chose ou de la fortune est inconnue; toutefois, pour qu'elle ne soit        de la Divine Providence et de Dieu, lorsqu'il raisonne d'après
pas niéé par cela se']l que la cause est inconnue, prends des dés             l'homme spirituel ou interne? Mais, je t'en prie, dirai-je à un
 0U des cartes, et joue, ou consulte des joueurs; qui d'entre eux nie         homme naturel, écris deux livres, et remplis· les d'arguments
 la fortune? car ils jouent merveilleusement, eux avec elle, et elle          plausibles, probables et vraisemblables, solides selon ton juge­
 avec eux; qui peut lutter conti'e elle, si elle s'obstine? Ne rit-elle       ment, l'un en faveur de la propre prudence, l'autre en faveur de
 pas alors de la prudence et de la s:lgesse~ Tandis que tu remues             la nature; et ensuite rernets-les entre les mains d'un Ange, et je
 les d,és. ou que tu bats .les cartes, ne semble·t- il pas qu'elle ~ait       sais qu'il écrira au·dessous ces quelques mots: 'foutes ces choses
                                                                              aont des Apparences et d~s Illusions.
SUR U. DIVINE PROVÜ>ENCÉ                     1'15
174                    .LA SAGESSE A.NGI:LIQUE
                                                                         taient autres que celles qui existent enlre parents et enfants;
La Divine Providence considère les choses éternelles, et 1te             ces dignités étaient des dignités d'amour, pleines de respect et
  considère les temporelles qu'autant qu'eUes concordent avec            de vénération, non à cause de la naissance que les enfants
  les éternelles.                                                        avaient reçne de leurs parents, mais à cause de l'instruction et
                                                                         de ]a sagesse qu'ils en recevaient, ce qui était une seconde
    214. Que !a Divine Providence considère les choses éternelles,       naissance, en elle-même spirituelle, puisqu'elle concernait leur
 et ne considère les temporelles qu'autant qu'elles font un avec les     esprit: c'était là la seule dignité dans les temps très anciens,
 éternelles, cela va être démontré dans cet ordre: 1. Les choses          parce qu'alors o~n habitait séparément par nations, familles et
  temporelles se réfèrent aux dignités ct aux richesses, ainsi aux        maisons, et non sous des gouvernements comme aujou.rd'hui:
 honneurs et aux gains, dans le Monde. II. Les choses éternelles          c'est chez le père de famille qu'était éétte dignité: ces temps
 se réfèrent aux honneurs et aux richesses spirituels, qui appar­         ont été nommés siècles d'or par les anciens écrivains. Mais,
 tiennent à l'amour et à la sagesse, dans le Ciel. III. Les choses        après ces temps, l'a!,Uour de dominer par le seul plaisir de c~
 temporelles et les choses éternelles sont séparées par l'homme,          amour fit successivement invasion; et c)mme l'inimitié et l'hos­
 mais sont conjointes par le Seigneur. IV. La conjonction des             tilité contre ceux qui ne youiaTent pas se soumettre firent en
 choses temporelles et des choses éternelles est la Divine Provi·         même temps invasion, la nécessité contraignit les nations, les
 dence du Seigneur.                                                       familles et les maisons à se réunir en assemblées, et à se choisir un
    215. 1. Les choses temporelles se "étèrent aux dignités et            chef que dans le principe on nomma juge, et dans la suite prince,
 (lUX richesses, ainsi aux honneu1's et aux gains, dans le Monde.         et enfin roi et empereur: elalors on commença aussi à se metire
 n ya un grand nombre de choses temporelles, mais néanmoins              .éll-défenséaumoyen de tours, de remparts et de murailles. Sem-
 toutes se réfèrent aux dignités et aux richesses; par les choses         bl"ble à une contagion., le désir dé&ordonné de dominer se répan­
 temporelles il est entendu celles qui, ou périssent avec le temps,       dit du juge, du prince, du roi et de l'empereur, chez plusieurs,
 ou cessent avec la vie de l'homme dans le monde seulement j mais          èOmme de la tête dans le corps; de là sont provenus les degrés de
 par les choses éternelles iJ est entendu celles qui ne périssent         dignités, et aussi les h0nneurs selon ces dignités, et avec eux l'a­
 point et ne cessent point avec Je temps, ni par conséquent avec la        mour de soi et le faste de la propre prudence. Il en fut de même
 vie dans le monde. Puisque, ainsi qu'il a été dit, toutes les choses      de l'amour des richesse5: dans les tl3mps très anciens, quand les
 temporelles se réfèrent aux dignités et aux richesses, il est im­         nations et les familles habitaient entre elles séparément, il n'y
 portant de connai'tre les points suivants, à savoir: Ce que c'est         avait d'autre amour des richesses que celui de posséder les choses
 que les digni tés et les richesses, et d'où elles viennent j quel est     nécessaires à la vie, qu'on se procurait au moyen de troupeaux de
 l'amour des dignités et de:; richesses pour elles· mêmes, et quel         gros e-Cde menUbébil, de champs, de prairies et de jardins, dont
'est l'amour des iignités et des richesses pour les usages; que ces        on tirait les aliments: au nombre des choses nécessaires à la vie
 deux amours sont distincts entre 'eux comme l'Enfer et le Ciel;           étaient encore ilQ5.. maisons convenables, garnies de menbles de
 que la différence de ces amours est difficilement connue de               toute espèce, et aussi des vêtements: le soin et l'administration de
 l'homme: mais chacun de ces points va être traité séparément.             toutes ces choses formaient l'occupation des parents, des ~nfa!l~,
 PREMlI~REMENT. Ce quP c'est que les dignités et les "ichesses, et         des serviteurs et des servantes qui étaient dans la maison. Mais
 d'où elles viennent. Les dignités et les richesses, d.ans les temps       après que l'amour de dominer eut fait invasion et détrnÏt cette
 très anciens, étaient tout autres qu'elles ne devinrent ensuite           République, l'amour de posséder des richesses au-delà des néces­
 successivement: dans les temps très anciens les dignités n'é-             sités fit aussi invasion, et s'accrut au point de vouloir posséder
176                     LA SAGESSE ANGELIQUE
                                                                                             StJR LA DiVINE PROVIDENCE                   177

 les richesses de tous les autres. Ces deux. amours sont comme des      épouse, de le calomnier, de respirer contre lui la vengeance jus-
 frères consanguins; en effet, celui qui ~L!!Qminer sur toutes          qu'à la mort, d'exercer sur lui des cruautés, et autres choses
 choses, veut aussi posséder toutes choses; car ainsi tous devien-      semblables: l'horn me tient cela de ce que le diable lui-même,
 nent esclaVés, et ceux-là seuls sont maîtres: cela est bien évident    avec lequel il a été conjoint, et par lequel il est conduit, n'est au-
 d'après ceux qui, dans le catholicisme-romain, ont élevé leurdollli-   tre que l'amour de dominer d'après l'amour de soi; et celui qui
 nation jusque dans le Ciel sur le trône du Seigneur, où ils se         est conduit par le diable} c'est-~-dirc, par l'enfer, est conduit dans
 sont assis, en ce qu'ils recherchent aussi les richesses aë toute la   tous ces maux: et il est conduit continuellement par les plaisirs
 terre, et augmentent sans fin leurs trésOI's. SECONDEMENT. Quel        de ces maux; de là vient que tous ceux qui sont dans l'enfer veu-
  est l'amour des dignités ct des- richesses pow' elles-mêmes, et       lent faire du mal il tous, tandis que ceux qui sont dans le ciel
 quel est l'amour des dignités et des richesses pour les usages.        veulent faire du bien à tous. D'après cette opposition existe ce
 L'amour des dignités et des honneurs pour les dignités et les hon-     qui est dans le milieu, où est l'homme; et l'homme est là comme
 neurs, est l'amour de soi, proprement l'amour de dominer d'ap'rès      dans un équilibre, afin qu'il puisse se tourner ou vers l'enfer ou
 l'~our de soi; ëfl'amour des richess~ etde l'opulence pourks           vers le ciel; et autant il favorise les maux de l'amour de soi, au-
 richesses et l'opulence, est l'amour du monde, proprement l'a-         tant il se tourne vers l'enter, mais autant il les éloigne de lui, au-
 mour de posséder les biens des autres par un moren queleon-            tant il se tourne vers le ciel. Il m'a été donné de sentir quel est
 que: mais l'amour des dignités et des richesses pour les usages,       le plaisir de dominer d'après l'amour de soi, et combien il est
 est l'amour des usages, qui est le même que l'amour du prochain ;      gl'and; j'ai été mi'! dans ce plaisir, afin que je le connusse, et il
 car ce pour quoi l'homme agit, est la fin à quo, et le premier ou      était tel, qu'il surpassait tous les plaisirs qui sont dans le monde;
 le principal, et les autres choses sont les moyens et sont secon-      c'était le plaisir du mental tout entier depuis ses intimes jusqu'à
 daires. Quant à l'amour des dignités et des honneurs pour les          ses derniers, mais dans le corps il n'était senti que comme une
 dignités et les honneurs, qui est le même ,que l'amour de soi, et      sode de volupté ct de bien·ètre par un gonflement de la poitrine;
 proprement le même que l'amour de dominer d'après l'amour de           il me fut aussi donné de sentir que de ce plaisir, comme de leur
 soi, c'est l'amour du propre, et le propre de l'homme est tout         source, découlaient les plaisirs de tous les maux, tels que ceux
 mal; c'est de là qu'il est dit que l'homme naît dans tout mal, et      de commettre adultère, de sc venger, de tromper, de blasphémer,
 que son héréditaire n'est autre chose que le mal; l'héréditaire de     et en général de malfaire. Il y a aussi un semblable plaisir dans
l'homme est son propre, dans loquel il est, et dans lequel il vient     l'amour de posséder les richesses des autres par un moyen quel-
par l'amour de soi, et principalement par l'amour de dominer d'a-       conque, et dans les convoitises qui en sont des dérivations; mais
près l'amour de soi; car l'homme qui est dans cet amour ne con-         cependant il n'est pas au même degré, à moins que cet amour n'ait
sidère que lui·même, et plonge ainsi dans son propre ses pensées        été cO::ljoint avec l'amour de soi. Quant à ce qui concerne les di-
et ses affections: de là vient que dans l'amour de soi il y a l'amour   gnités et les richesses, non pour elles-mêmes, mais pour les usages,
de malfaire; et cela, parce qu'il n'aime pas le prochain, et n'aime     ce n'est point là l'amour des dignités et des richesses, mais c'est
que soi, et celui qui n'aime que soi ne voit les autres que hors de     l'amour des usages, auquel les dignités et les richesses servent de
soi, ou les voit comme des hommes vils, ou comme des hommes             moyens; cet amour est céleste: mais il en sera parlé plus au long
de néant, qu'il méprise en les comparant à lui-même; et il regarde      dans la suite. TR01~lÈMEMENT. Ces deux amours sont distincts
comme rien de leur faire du mal: il résulte de là que celui qui         ent?'e eux comme l'Ente;' et le Ciel. Cela est évident d'après les
est dans l'amour de dominer d'après l'amour de soi regarde comme         explications qllÎ Yiennent d'être données; j'y ajouterai celles-ci:
rien de tromper le prochain, de commettre adultère avec son              Tous ceux qui sont dans l'amour de dominer d'après l'amour de
                                                                                                                                            12
178                    tA. SAGESS E A:NGI:LIQtJ~
                                                                                                 SUR. LÀ DiVINE PHOVID ENCE
                                                                                                                                                  179
 soi sont, quant à l'esprit , dans l'enfer, quels qu'ils soient, grands
                                                                             font les usages pour eux·mêmes, ou s'ils les font pour les usages ; et
 ou petits; et tous ceux qui sont dans cet amour sont dans l'amoul'
                                                                             on le sait d'autan t moins, qu~ chez ceux qui sont dans l'amou r de
 de tous les maux; S'ilsne -les comme ttent pas, toujou rs est·il que
                                                                             soi et (lU monde il y a plus de feu et d'ardeu r pour faire les usages
 dans letir ëSprit ils les croient permis, et par suite ils les cam·
                                                                             que chez ceux qui ne sont point dans l'amou r de soi et du monde ;
 metten t de corps quand la dignité , l'honne ur et 13. crainte de la
                                                                             mais les premie rs font les usages pour la. réputat ion ou pour le
 loi n'y metten t pas obstac le: et, qui plus e~t, l'amou r de domine r
                                                                            gain, ainli pou'r eux-m êmes; mais ceux qüffon tles usages pour
 d'après l'amou r de soi renfe.rme intime ment en soi la haine contre
                                                                            fes usages, ou les biens pour les biens, les font non d'après eux­
 Dieu, par conséquent contre les Divins qui appart iennëiï t à l'É­

                                                                            mêmes, mais d'après le Seigne ur. La différence entre eux peut

 glise, et principalement contre le Seigne ur; s'ils reconn aissent
                                                                             difficilement être connue de l'homm e; et cela, parce que l'homm e
 Dieu, ils font cela seulem ent dô bouche ,' et s'ils reconn aissent les
                                                                            ne sait pas s'il est condui t par le diable, ou s'il est condui t par le
 Divins de l'Eglise, ils le font par 10. crainte de la perte de l'hon­
                                                                            Seigne ur; celui qui est condui t par le diable fait les usages pour
 neur. Si cet amour renferme intimem ent la haine contre le Sei­
                                                                            soi et pour le monde ; mais celui qui est condui t par le SèTgn eur
 gneur, c'est parce que dans cet amour il y a intime ment qu'il veut
                                                                            faifles ' usages pOul' le Seigne ur et pour le Ciel; et tous ceux-là, qui
  être Dieu, car il se vénère et s'adore seul; de là vient que si quel­
                                                                            fuient les maux comme péchés ,font les usages d'après le Seigne ur,
  qu'un l'hunor e, jusqu'a u point de dire qu'il y a en lui la Divine
                                                                            tandis que tous ceux-là , qui ne fuient pas les maux comme péchés,
 Sagesse, et qu'il est la Déité du globe, il l'aime de tout cœnr. Il
                                                                            tont les usages d'après le diable; car le mal est le diable, et l'usage
 en est autrem ent de l'amou r des dignités et des richesses pour les
                                                                           ou le bien est le Seigne ur; par là, et non d'une autre manièr e,
  usages ; cet amour est céleste, parce que, ::insi qu'il a été dit, il
                                                                           est connue la différe nce: dans la. forme extern e l'un et l'autre pa­
 est le même que l'amoul' du procha in. Par les usages sont enton·
                                                                           raissen t semblables, mais dans la furmei nterne ils sont t01îtà faIt
 dus les biens, et par suite par faire les usages il est entendu-faire
                                                                           différënts ;-i'un est comme de l'or au dedans duquel il y a des sco­
 les biens; et par faire les usages ou les biens il est entend u êtro
                                                                           ries, mais l'autre est comme de l'or qui au dedans est de l'or pur;
 utile ct rendre service aux autres ; ceux-ci, quoiqu'ils soient dans
                                                                           l'un aussi est comme un fruit artificiel qui, dans la forme externe ,
 une dignité et dans l'opulence, ne consid èrent cepend ant la di­

                                                                           parait comme le fruit d'un arbre, quoique cepend ant ce soit de la

 gnité et l'opule nce que comme de'> moyens pour faire des usages.
                                                                           cire coloriée, au dedans de laquelle il y a de la poussière ou du
 par conséq uent pour être utiles et rendre service. Ce sont eux
                                                                           bitume ; mais l'autre est comme un fruit excelle nt, d'une saveur
 qui sont entend us par ces paroles du Seigne ur:« Quiconque vou­
                                                                           et d'une odeur agréables, dans lequel il y a des semenc es.
  d,"a parmi vous devenir g"and, qu'il soit vot,"e sel'van t; ct qLti.
                                                                              216. II. Les choses éte,'nelles se f"éfè,"ent aux honneu rs et
 conque voudra ~t,"e premie r, qu'il soit vot,"e servite ur. 1 1
                                                                       ­   aux ,"ichesses spiritue ls, qui aJ)part iennent ct l'amou r et à
 Matth. XX. 26, 27. - Ce sont aussi eux, à qui il est accordé par                                                                                  la
                                                                           sagesse, dalls le Ciel. Puisqu e l'homm e naturel appelle biens
 le Seigue ur une domina tion dans le Ciel, car po Ir eux la domina ·                                                                             le!;
                                                                           plaisirs de l'amou r de soi, qui sont aussi le.. plaisirs des convoi­
 tion est un moyen de faire des usages ou des biens, par consé­
                                                                           tises du mal, et qu'il confirme aussi que ce sont des biens, il ap ­
 quent de servir, et quand les usages ou les biens sont les fins ou
                                                                           pelle par conséq uent bénédi ctions divines les honneu rs et les ri­
 les amours, alors ce ne sont point eux qui domine nt, mais c'est
                                                                           chesse s; mais quand cet homme nature l voit que les mécha nts
.le Seigne ur, car tout bien vient du Seigneur. QUATRI ÈMEME NT. La
                                                                           sont élevés aux honneu rs et parvie nnent aux ricbess es de même
 différence de ces amo/us est difficil ement connue· de l'homm
                                                                      e.   que les bons; et, à plus forte raison, quand il voit que des bons
 C'est parce que la plupar t de ceux qui sont dans une dignité et
                                                                           sont dans le mépris et dans la pauvre té, tandis que des mécha nts
dans l'opulence font aussi des usages ; mais on ne sait pas s'ils
                                                                           sont ,dans la gloire et dans l'opulence, il pense en lui·mê me:
SUR   LA DIVINE PROVIDENCE                     181
180                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE
                                                                          de même dans l'Enfer, il y a aussi bien des riches que des pau-
Qu'est-ce que cela? Ce ne peut pas être de la Divine Providence;
                                                                          vres, et aussi bien des grands que des petits; d'où il est évident
car si elle gouvernait toutes choses, elle comblerait d'honneurs et
                                                                          que chez ceux qui sont dans le Ciel les dignités et les richesses
de richesses les bons, et elle affligerait de pauvreté et de mépris
                                                                          dans le monde ont été des bénédictions, et que chez ceux qui sont
les méchants; et ainsi elle forcerait les méchants à reconnaître
                                                                          dans l'Enfer, elles on t, dans le monde, été des malédictions. Or,
qu'il y a un Dieu et une Divine Providence, Mais l'homme naturel,
                                                                          tout homme, pOUl" peu qu'il y pense en consultant la raison, peut
à moins qu'il n'ait été illustre par l'homme spirituel, c'est-à-dire,
                                                                          savoir d'où vient qu'elles sont des bénédictions, et d'où vient
à moins qu'i! ne soit en même temps spirituel, ne voit point que
                                                                          qu'elles sont des malé':!ictions ; c'est-à-dire qu'elles sont des bé-
les honneurs et les richesses peu vent être des Bénédictions, ct
                                                                          nédictions chez ceux qui ne mettent pas en elles leur cœur, et
qu'ils peuvent aussi être des Malédictions; et que, quand ils sont
                                                                          qu'elles sont des malédictions chez ceux qui mettent en elles leur
des bénédictions, ils viennent de Dieu, mais que, quand ils sont
                                                                          cœur; mettre en elles son cœur, c'est s'aimer soi-même en elles,
des malédictions, ils viennent du diable; qu'il y ait aussi des hon·
                                                                          et nepas mettre en elles, son cœur, c'est aimer en elles les usages
neurs et des richesses qui viennent du diable, cela est connu; car
                                                                          etnon soi-même. Ce qu~ c'est que la différence entre ces deux
c'est de là qu'il est appelé le prince du monde. Maintenant, puis·
                                                                          amours, et quelle est cette différence, cela a été dit ci-dessus,
qu'on ignore quand les honneurs et les richesses sont des béné-
                                                                          N° 215: il faut y ajouter qUA les dignités et les richesses séduisent
dictions, et quand ils sont des malûdictions, il fau t le dire, mais
                                                                          les uns et ne séduisent pas les autres; elles séduisent quand elles
ce sera dans cet ordre: 1° Les honneurs et les richesses sont des
                                                                          excitent les amours du propre de l'homme, qui est l'amour de soi,
bénédictions, et ils sont des malédictions. 2° Les honneurs et les
                                                                          lequel, ainsi qu'il a aussi été dit ci-dessus, est l'amour de l'enfer,
richesses, quand ils sont des bénédictions, sont spirituels et éter·
                                                                         qui est appelé le diable; mais elles ne séduisent pas quand elles
 nels; mais quand ils sont des malédictions, ils sont temporels et
                                                                          n'excitent pas cet amour, Si les méchants comme les bons sont
périssables. 3° Les honneurs et les richesses, qui sont desrnaté-
                                                                         élevés aux honneurs et parviennent aux richesses, c'est parce que
dictions, respectivement aux honneurs et aux richesses qui sont
                                                                         les méchants de même que les bons font des usages, mais les mé-
dea bénédictions, sont comme rien respeeti verne nt à tout, et
                                                                         chants pour les honneurs et le profit de leur personne, et les bons
comme ce qui en soi n'est pas respectivement à ce qui en soi est,
                                                                         pour les honneurs et le profit de la chose elle·même ; ceux-ci re·
   217. Ces trois points vont maintenant être séparément illus-
                                                                         gardent les honneurs et le profit de la chose commes causes prin-
trés, PREMIÈREMENT. Les honneurs et les 1"ichesses sont des brf·
                                                                         cipales, et les honneurs etle profi t de leur personne comme causes
nédictions, et ils sont des malédictions. La :commune expérience
                                                                         instrumentales, tandis que les méchants regardent les honneurs
atteste que tant les hommes pieLl'X. que les impies, ou tant les
                                                                         et le profit de la personne comme causes principales, et les hon·
justes que les injustes, c'est·à·dire, tant les bons que les méchants,
                                                                         neurs et le profit de la chose comme causes instrumentales :
sont dans les dignités et dans les richesses; et cependant personne
                                                                         mais qui est-ce qui ne voit pas que la personne, sa fonction et son
ne peut nier que les hommes impies et injustes, c'est-à-dire, les
                                                                         honneur, sont pour la chose qui est administrée, et non vice ve1'sû?
méchants, vont dans l'Enfer, et que les hommes pieux et justes,
                                                                         Qui est·ce qui ne voit pas que le juge est pour la justice, le ma-
c'est·à·dire, les bons, vont dans le Ciel. Puisque cela est vrai, il
                                                                         gistrat pour la chose commune, et le roi pour le royaume, et non
s'ensuit que les dignités et les richesses, ou les honneurs et l'opu-
                                                                         vice ve/'Sû? C'est aussi pour cela Cf ue, selon les lois du royaume,
lence, sont ou des bénédictions ou des malédictions, et que chez
                                                                         chacun est en dignité et honneur selon la dignité de la chose dont
les bons elles liont des bénédictions, et chez les méchants des ma·
                                                                         il excercela fonction; et qu'il existe une différence comme entre
lédictions, Dans le Traité ou CIEL ET DE L'ENFER, publié t1. Lon-
                                                                         le principal et l'instrumental. Celui qui attribue à soi-même ou à
dres en 1758, N°S 357 à 365, il a été montré que dans le Ciel, et
18'2                 SUR LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       183

sa personne l'honneur de la chose apparaît dans le Monde spiri­             usages viennent du Seigneur, ils les attribuent au Seigneur de
tuel, quand cela est représenté, comme un homme dont le corps               qui ils procèdent: telles sont donc le:l dignités et les richesses
est renversé, ayant les pieds en haut et la tête en bas. SECONDE­           spirituelles, qui sont éternelles. Mais il en est tout autrement à
MENT. Les dignités et les richesses, quand elles sont des béné­             l'égard de ceux pour qui les dignités et les r~chesses dans le monde
dictions, sont spirituelles et ét&rnelles; ct quand elles sont des          ont été des malédictions; comme ceux-ci les ont attribuées à eux­
malédictions, elles sont temporelles et pé?-issablf:s. Dans le Ciel,        mêmes et r.on aux usages, et qu'ils n'ont pas voulu que les usages
il y a des dignités et des richesses comme dans le monde ; car là           dominassent sur eux, mais voulaient dominer sur les usages, qu'ils
ily ades gouvernements, et par conséquent cles administrations              ne réputaient comme usages, qu'en tant qu'ils servaient à leur
et des fonctions, et il y a aussi des commerces, et par conséquent          honneur ct à leur gloire, ils sont par consequent dans l'enfer, ct
des richesses, puisqu'il y a des sociétés et des assemblées, Le Ciel        ils ysont de vils esclaves, dans le mépris et la misère; c'est pour·
entier a été lli~tingué en deux Royaumes, dont l'un est appelé              quoi, puisque ces dignités et ces richesses périssent, elles sont
Royaume céleste, et l'autreRoyaume spirituel, et chaque Royaume             dites temporelles et périssables, Le Seigneur donne sur celles-ci
a ûté :partagé en d'innombrables Sociétés, les unes plus grandes,           et sur celles.là cette instruction: «Ne vous amassez pas des trésors
les autres plus petites, qui toutes, et tous dans' chacune, ont été          II sur la terre, où teigne et rouille détruisent, et où voleurs

disposées en ordre selon les différences de l'mnour et de la sa­            » percent et volent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel,
gesse; les sociétés du Royaume céleste, selon les diffcrences de             l) où ni teigne ni rouille ne détruisent, et où voleurs ne perc~nt ni

l'amour céleste, qui est l'amour enver!> le Seigneur; et les sociétés         » ne "olent; car où est ,"otre trésor, là aussi est votre cœur. » ­
du Royaume spirituel, selon les diff~rences de l'amour spirituel,           Matlh. VI. 19, 20,21. - TROISIÈMEMENT. Les dignités et les riches­
qui est l'amour à l'égard du prochain: puisqu'il y a de telles so­           ses, qui sont des malédictions, respect'ivement aux dignités
ciétés, et que tous ceux qui sont dans ces sociétés ont été hommes           et aux "ichesses qui sont des bénédictions, sont comme 'l'Îen
dans le monde, et par suite retiennent en eux les amours qu'ils              "espectivement cl tout, et comme ce qui en soi n'est pas respec­
 ont eus dans le monde, avec cette différence qu'alors eux sont              tivement et ce qui en soi est. Tout ce qui périt et ne deviélnt pas
 hommes spirituels, et que les dignités elles-mêmes et les richesses         quelque chose n'est point intérieurement en soi quelque chose; il
 elles-mêmes sont spirituelles dans le Royaume sipi:-ituel, et célestes      est vrai qu'extérieuremenl c'est quelque chose, et que cela appa­
 dans le Royaume céleste, il s'ensuit que ceux qui ont plus d'a­              raît même comme beaucoup, et à quelques-uns comme tout, tant
 mour et de sagesse que les autres sont de préférence aux autres              que cela dure, mais non intérieurement en soi; c'est comme une
 dans les dignités et dans les richesses; ce sont ceux pour qui les          surface, au dedans de laquelle il n'y a rien; c'est aussi comme un
 dignités et lrs richesses dans le monde ont été des bénédictions.            acteur dans un costume rOYlll, quand la pièce de théâtre est finie:
 D'après cela, on peut voir quelles sont les dignités et les richesses        mais ce qui demeure pour l'éternité est en soi perpétuelle:nent
 spirituelles, à savoir. qu'ellcs appa1'tiennentà la chose el non à la        quelque chose, ainsi tout; et cela aussi Est, parce que cela ne
 personne; ceux, il est vrai, quisont là dans les dignités, sont dans         cesse pas d'être.
 la magnificence et la gloire comme les rois sur la terre; mais néan­            218. III. Les choses tempol'elles et les choses éternelles sont
 moins ils ne regardent point la dignité elle-même comme quelque              sépm'ées l)(tj' l'homme, mais sont conjointes pm' le Seigneur
 chose, mais ils considèrent les usages dans l'administration et la            Si cela est ainsi, c'est parce que toutes les choses de l'homme sont
 fonction desq ueUes ils sont; ils rcçoi vent, il est vrai, des honneurs,      temporelles, d'où il résulte que l'homme pent être appelé tempo­
 chacun ceux de sa dignité; ma:s ils ne s'attribuent. pas ces hon­             rel, et que toutes les choses du Seigneur sont éternelles, d'où il
 neurs, ils les attribuent aux usages mêmes; ct comme tous les                 résulte que le Seigneur est appelé Éternel; et les choses tempo­
/



  184                      LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                       SUR LA DIVINE PROVIDENCE                           185
    relles sont celles qui ont une tin et périssent, mais les choses éter.      qui est éte1'nel. Que l'homme soit temporel en soi, et que le Sei­
    nelles sont celles qui n'ont point de fin et ne périssent point. Que        gneur soit éternel en soi, cela a éte dit ci-dessus. Puisque de quel­
   ces deux sortes de choses ne puissent être conjointes que par la             qu'un il ne peut procCder autre chose que ce qui est en lui, il
   sagesse infinie du Seigneur, et qu'ainsi elles puissent être con­            s'ensuit que de l'homme il ne peut proceder autre chose que ce
   jointes par le Seigneur et non par l'homme, chacun peut le voir,             qui est temporel, et du SeigneuI' autre chose que ce qui est éter­
   Mais onfin qu'on sache que ces deux sortes de choses sont séparées           nel ; en effet, l'infini ne peut pas procéder du fini; qu'il en puisse
   par l'homme, et sont conjointes par le Seigneur, cela va être dé­            procéder est contradictoire; néanmoins l'infini peut procéder du
   montré dans cet ordre: 1° Ce que c'est que les choses temporelles,           fini, non cependant du fini, mais de l'infini par le moyen du fini;
   et ce que c'est que les choses éternelles. 2° L'homme est tempo­             réciproquement aussi, .k.figi ne peut pas procéder de l'infini; qu'il
   rel en soi, et le Seigneur est éternel en soi, et par conséquent de          en puisse procéder est de même contradictoire; néanmoins le fini
  l'homme il ne peut procéder que ce qui est temporel, et du Sei­               peut être produit par l'infini; mais ce n'est poin' là. proceder, c'est
  gneur que ce qui est cternel. 3° Les choses temporelles separent              créer; sur ce sujet, voir 1.A SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN
  d'avec elles les choses éternelles, et les choses éternelles se con ­         AMOUR ET LA DIViNE SAGESSE, depuis le commencemont jusqu'à
  joignent les choses temporelles. 4° Le Seigneur se conjoint l'hom­            la fin. C'est pourquoi, si du Seigneur procède le fini, comme il
  me au mOYFJn des apparences. 5° Et au moyen des correspon­                    arri Ile en beaucoup de choses chez l'homme, il procède non du Sei­
  dances.                                                                       gneur, mais de l'homme; et il peut être dit procéder du Seigneur
     219, Mais ces propositions vont être séparément illustrées et              au moyen de l'homme, parce que cela apparaît ainsi. Ceci peut
  confirmées par elles· mêmes. PREMIT~REMENl'. 'Ce que c'est que les            être illustré par ces paroles du Seigneur: « Que votre parole soit:
  choses temporelles, et ce que c'est que les choses éternelles. Les            « Oui, oui; non, non; ce qui est en Sus de cela vient du mal. » ­
  choses temporelles sont toutes celles qui sont propres à la nature,           Matth. V. 37; - tel est le langage pour tous dans le troisième
  et qui par suite sont propres à l'homme: les propres de la nature             Ciel; car eux ne raisonnent jamais sur les choses Divines, à sa·
 sont principalement les espaces et les temps, les uns et les autres            voir, si telle chose est ainsi ou n'est pas ainsi; mais ils voient en
 avec limite et terme; les propres de l'homme qui en dérivent sont              eux-mêmes par le Seigneur qu'elle est ainsi ou n'est pas ainsi ;si
 les choses qui appartiennent à sa propre volonté et il. son propre             donc l'on raisonne sur les choses Divines, à. savoir, si elles sont
 entendement, et celles qui par suite appartiennent à son a1Iect'on             ainsi ou non, c'est parce qu'on ne les voit pas par le Seigneur, et
 et il. sa pensée, principalement celles qui apparti00nent à sa pru­            qu'on veut les voir par soi-même, et ce que l'homme voit par lui·
 !ience; que ces choses soient finies et limitées, cela est connu.           1	 même est le mal. MAi!. toujours est-il qu~ le Seigneur veut non­
 Mais les chosses éternelles sont toutes les choses qui sont les pro­           seulement que l'homme pense et parle sur les choses Divines,
 pres du Se'gneur, et qui d'après Lui sont comme propres à l'hom ­              mais aussi CIU'il raisonne sur elles, pour cette fin qu'il voi_e si telle
 me: les propres du Seigneur .sont toutes les choses infinies et éter ­         chose est ainsi ou n'est pas ainsi; et cette pensée, ce langage, ou
nelles, ainsi sans temps, par conséquent sans limite etsan~ fin :               ce raisonnement, ~r~ qu'il y ait pour fin de voir la vér1é,
celles-qui sont par suite comme propres à l'homme sont pareillr ­               peuvent être dits venir du Seigneur chez l'homme, mai. c'est de
ment infinies et éternelles; toutefois, rien de ces choses n'appar­             l'homme qu'ils viennent, jusqu'à ce qu'il voie la vérité et la re­
tient à l'homme, mais elles app11.1tiennent au Seigneur seul chez               connaisse: toutefois, c'est seulement pal' le Seigneur qu"ll piut
l'homme. SECONDEMENT. L'homm~ est temporel en soi, et le Sei­                   penser, parler et raisonner, car il le peut d'après les deux facul­
gneù1' est éternel en soi, et pm' co;;'séq;;;mtd-;;'~me il ne                   tés, qui sont appelces LLbe.r.lé~ n.atio.,galité,.J.é~u.!!.Q.~ qu,.L S9.D!-.à
peut proëéd;r- qü;;" ce qui est tempurel, et du Seignew' que ce               l'hommê par le Seigneur seul. TROISIÛMEMENT. Les choses tem­
/




186                     LA SAGESSE ANGf:r.IQUE                                                SUR   LA   DIVINE PROVJDENCE                187

 VOI'elles sépa1'ent d'avec elles ,les choses éternelles, et les choses   SUR   L'ÉCRITURT:: SAINTE, depuis le commencament jusqu'à la fin.
 étej'1'Ielles se conjoignent les choses temporelles. Par les choses       2.20. IV. La conjonct ion des choses temporelles et des choses
 temporelles separent d'avec elles les choses éternelles, il est en­      ternelies chez l'homme est la Di'vine pj'ovidence du Seignew',
 tendu que l'homme qui est tcmpol'ellait ainsi d'après les choses         Comme cette vérité ne peut pas tomber dans la première percep­
 temporelles en lui; et par les choses éternelles se conjoignen tIcs      tion de l'en tendement, à moins que tout ce qui la concerne ne soit
 choses temporelles, il es~ entendu que le Seigneur qui est éternel       auparavant présenté en ordre, ct ne soit développé et démontré
 fait ainsi d'après les choses éternelles en lui, comme il a été dit      suivant cet ordre, voici celui qui sera suivi: 1" Il est de la Di­
 ci-dessus. Dans ce qui précède il a été montré qu'il y a conjonc­        vine Providence, que l'homme par la mort dépouille les choses
 tion du Seigneur avec l'hOmme, et conjonction re~iproque de              naturelles et temporelles, et revôte les choses spirituelles et éter·
l'homme avec le Seigneur, mais que la conjonction réciproque de           nelles. 2° Le Seigneur par sa Divine Providence se conjoint aux
l'homme avec le Seigneur vient non pas de l'homme, mais du Sei­           choses naturelles au moyen des spirituelles, et aux temporelles
gneur; puis aussi, que la volonté de l'homme va en sens contraire         au moyen des éternelles, selon les usages. 3° Le Seigneur se con­
Je la volonté du Seigneur, ou, ce qui est la même chose, que la           joint aux uS:lges au moyen des cOl'l'espondanc::es, et ainsi au moyen
propre prudence de l'homme va en sens contraire de la Divine              des apparences selon les confirmations par l'homme. 4° Une telle
Prov idence du Seigneur; de ces propositions il resulteque l'homme        conjonction des choses temporelles et cles choses éternelles est la
 d'après ses choses temporelles sépare d'avec lui les choses éter­        Divine Providence. Mais ceci va être mis dans un jour plus clair
 nelle du Seigneur, mais que le Seigneur conjoint ses choses éter­         par des explications: PlmMll~REMENT. Il est de la DÙ'ine Provi­
nelles :lUX choses temporelles de l'homme, c'est-à-dire, se conjoint      dence, que l'homme pat' la m01't dépouille les choses naturelles
à l'homme et conjoint l'homme il Lui: comme ce sujet a été traité         et temporelles, et revete les choses spirituelles et éternelles.
au long dans ce qui précède, il est inutile de le confirmer davan­        Les choses naturelles et temporelles sont les extrêmes et les der­
tage. QUATRIÈi.ŒMENT. Le Seigneur se conjoint l'homme au                 niers, dans lesquels l'homme entre d'abord, ce qui arrive quand
moyen des apparences. En effet, c'est une apparence, que l'homme          il naît, afin qu'ensuite il puisse être introduit dans les intérieurs
par lui-même aime le prochain, fait le bien ct dit le vrai ;               ct les supérieurs; car les extrêmes et les derniers sont les conte­
si cela n'apparaissai t pas à l'homme COIllme venant de lui, il n'ai­      nants, et ils sont dans le monde naturel: de là vient qu'aucun
merait pas le prochain, ne ferait pas le bien et ne dirait pas le          ange ni aucun esprit n'a été créé immédiatement, mais que tous
vrai, ct ainsi ne serait pas cO:1joint au Seigneur; mais comme c'est       sont d'abord nés hommes, et ont été ainsi introduits; c'est de là
du Seigneur que procèdent l'Amour, le Bien et le Vrai, il est évi­         qu'ils ont les extrêmes et les derniers, qui en eux-mêmes son t
dent que le Seigneur se conjoint l'homme au moyen. des appa­               fixes et stables, au dedans desquels et par lesquels les intérieurs
rences. Quant à cette apparence, et à la conjonction du Sei­               peuvent être contenus en enchaînement. L'homme revêt d'a­
gneur avec l'homme, et à la conjonction réciproque de l'homme              bord les choses les plus grossi0res de la nature, son corps en est
avec le Seigneur par cette apparence, il en a été traité au long ci­       composé; mais par la mort HIes dépouille ct retient les choses les
dessus, CINQUIÈMEMENT. Le Seigneul' se conjoint l'homme au                 plus pures de la nature, qui sont les plus proches des spirituels,
moyen des correspondances. Cela a lieu par l'intermédiaire de la           et ces choses sont alors ses contenants. En outre, dans les extrê­
Parolc, dont le seDS de la lettre comiste en de pures correspon­           mes ou derniers sont onsemble tous les intérieurs ou supérieurs,
dances. Que par ce sens il y ait conjonction du Seigneur avec              comme il a déjà été montré en son lieu; c'est pour cela que toute
l'homme, et conjonction réciproqne de l'homme avec le Seigneur,            opération du Seigneur a lieu par les premiers et par les derniers
cela a été montré dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM                en mêlHe temps, ainsi dans le plein. Mais comme les extrêmes et
/'




188                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE
                                                                                               SVR LA DIVINE PROVIDENCE                       189
les derniers de la nature ne peuvent pas recevoir les choses spiri­
tuelles et éternelles, pour lesquelles le mental humain a été formé,      selon leul's confi?'mations pa?' l'homme. Comme' cette pro­
 telles qu'elles sont en elles-mêmes, et que cependant l'homme est        position ne peut que paraître obseure à ceux qui n'ont pas encore
 né pour qu'il devienne spirituel et vive éternellement, voilà pour­      pris une notion claire de ce que c'est que la correspondance et de
quoi l'homme dépouille les extrêmes et les derniers de la nature,         cc que c'est que l'apparence, il fD.ut par conséquent l'illustrer et
et retient seulement les naturels intérieurs qUi cadrent ct concor­       ainsi l'expliquer par un exemple: Toutes les choses de la Parole
dent avec les spirituels et les célestes, et leur servent de conte­       sont de pures correspondances des spirituels et des célestes, ct
nant; cela se fait par le rejet des temporels et des naturels der­        parce qu'elles sont des correspondances, elles sont aussi des ap­
niers, rejet qui est la mort du corps. SECONDEMENT. Le Seigneur           parences ; c'est-à-dire que toutes les choses de la Parole sont des
par sa Divine Providence se conjoint aux choses naturelles au             Divins Biens du Divin Amour et des Divins Vrais de la Divine Sa­
moyen des spirituelles, et aux temp01'elles au moyen des éter­            gesse, qui sont nus en eux-mêmes, mais revêtus dans le sens de
nelles, selon les usages. Les choses naturelles et temporelles ne         la lettre de la Parole; c'est pourquoi ils apparaissent comme un
sont pas seulement cel~es qui sont les propres de la nature, mais         homme dans un habillement qui correspond à l'état de son amour
ce sont aussi celles qui sont les propres_des hommes dans le monde        et de sa sagesse; de là il est évident que si l'homme .confirme les
naturel; l'homme par la mort d<3pouille les unes et les autres, et        apparences, c'est la même chose que s'il confirmait que les ha­
revêt les spirituelles et les éternelles qui y correspondent; qu'il       bits sont des hommes; par là les apparences deviennent des il­
les revête selon les usages, cela a été montré pleinement dans co         lusions : il en est autrement si l'homme recherche les vérités et
qui précède. Les naturels qui sont les propres de la nabre se ré­         les voit dans les apparences. Maintenant, comme tous les usages,
fèrent en général aux temps et aux espaces, et en particulier aux         ou les vrais et les biens de la charité, que l'homme fait au pro­
choses qu'on voit sur la terre; l'homme les abandonne par la mort,        chain, HIes fai t ou selon les apparences, ou selon les vérités mêmes
et à leur place il reçoit les spirituels, qui sont semblables quant il    dans la Parole, il s'ensuit q/Je s'il les fait selon les apparences con­
la face externe ou quant à l'apparence, mais non quant à la face          firmées chez lui, il est dans les illusions, mais que s'il les fait se­
interne ou quant à l'essence même ; l~e sujet a aussi été traité ci­      lon les vérités, illf;s fait comme il convient. D'après cela on peut
dessus. Les temporels, qui sont les propres des hommes dans le            voir ce qui est entendu par cette proposition: Le Seigneur se con·
monde naturel, se réfèrent en général aux dignités et aux ri­             joint aux usages au moyen des correspondances, etainsi au moyen
chesses, et en particulier aux nécessités de chaque homme, qui            des apparences selon leurs confirmJ.tions par l'homme. QUATRIÈ­
sont la nourriture, le vêtement et l'habitation; l'homme les dé·          ME~IENT, Une telle conjonction des choses tempo/'elles et des

pouilleetlesahandonneaussiparla mort, et il en revêt et reçoitqui         choses éte1'nelles est la Divine Providence. Pour que cette pro­
sont semblables quant à la face externe ou quant à l'apparence,           position se présente dans une certaine lumière devant l'enten.
mais non quant à la face interne ou quant à l'essence: toutes ces         dement, il faut l'illustrer par deux exemples; l'un, qui concerne
choses ont leur face interne et leur essence d'après les usages des       les dignité') et les honneurs; et l'autre, qui concerne les richesses
temporelles dans le monde: les usages sont les biens qui sont ap·         et l'opulence; ces choses sont, les unes et les autres, naturelles
pelés biens de la charité. D'après cés explications on peut voir que      et temporelles dans la forme externe, mais dans la forme interne
le Seigneur par sa Divine Providence conjoint aux choses nalu'            eUes sont spirituelles et ét'Omelles. Les dignités avec leurs hon·
relIes et aux temporelles les spirituelles et les éternelles, selon les   neurs sont naturelles et temporelles, lorsqu'en elles l'homme se
usages. TROIS1ÈMgMENT. Le Seigneur se conjoint aux usages au              regarde quant à sa personne, et ne regarde ni la Hépnblique ni
moyen des correspondances, et ainsi au moyen àes apparences               les usage3, car alors l'homme ne peut faire autrement que de pen­
                                                                          ser en dedans de lui même que la République est faite pour lui,
,r




 190                    LA SAGESSE AN(}f:L~QUÈ                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       191
   et non lui pour la République; il est comIllO un roi qui pense que      naux; car il y a en eux, soit l'un, soit l'autre (le céleste ou l'infer­
   le royaume et tous les hommes qu'il contient sont faits pourlui,        nal); l'un et l'autre ne peuvent y être en même temps; de là, au
   et non lui pour le royaume et pour les habitants. Mais ces mèrnes       lieu des richesses ils ont la pauvreté, et au lieu de l'opulence la
   dignités avec leurs honneurs sont spirituelles et éternelles, lors­     misère. Par les usages il est entendu non seulement les n6cessit6s
   que l'homme se regarde quant à sa personne à cause de la Répu­          de la vie, qui se r~fèrent à la nourriture, au vêtement et à l'hab:­
  blique et des usages, et ne regarde pas la République et les usages      tation pour soi et pour les siens, mais il est entendu aussi le bien
  à cause de lui; si l'homme ngit de cette dernière manière, il est        de la patrie, le bien de la société et le bien du concitoyen. Le com­
  alors dans la vérit6 f't dans l'essence de sa dignité et de son hon­     merce est un semblable bien, quand il est l'amour final, et l'argent
  nour ; mais s'il agit de la première manière, il est alors dans la       l'amour servant de moyon, pourvu que le commerçant fuie et ait
   correspondance et dans l'apparence, et s'il les confirme en lui, il     en aversion comme péchés les fraudes et les artifices: il en est
   est dans les illusions, et il n'est pas autrement en conjonction        autrement quand l'argent est l'amour final, et le commerce l'a­
  avec le Seigneur que comme ceux qui sont dans les faux et par            mour servaqt de moyen, car cela est l'avarice, qui est la racine
  suite dans les maux, car les illusions sont. des faux avec lesquels      des maux; voir au sujet de l'avarice, Luc, XII. 15, et la parabole
  les maux se conjoignent: ceux-là ont, il est vrai, fait des usnges       qui la concerne, Vers. 16 à 21.                                .
  et des biens, mais d'nprès eux-mêmes, et non d'après le Seigneur,
  ainsi ils se sont mis eux-mêmes à h place du Seigneur. C'est la          L'homme n'est introduit inlél'ieu.?'ement dans les vrais de la
  même chose pour les richesses et l'opulence; elles sont nalurelles         {ai et dans les biens de la charité, qu'autant qu'il peut y être
 et temporelles, et elles sont spirituelles et éternelles; les richesses     tenufusqu'â la fin de la vie.
 et l'opulence sont naturelles et temporelles chez ceux qui les re.
 gardent uniquement et se regil.rdent en elles, et gui mettent tout           '221. :::)ans le Monie Chrétien, on silit que le Seigneur veut le
 leur agrément et tout leur plaîsir en ces deux choses; mais elles         salut de tous, et aussi qu'il est Tout-Puissant; c'est pourquoi beau­
 sont spi riluelleset éternelles chez ceux qui l'r.gardent les bons usa­   coup de personnes en concluent qu'il peut sauver .tout homme, et
 ges en elles, et dans les usages l'agràmen t et le plaisir in térieurs,   qu'il sauve reux qui implorent sa miséricorde, principalement
 et même chez ceux-ci l'agrément et le plaisir extérieurs devien­          ceux qui l'implorent par la formule de foi reçue, que Dieu le Père
 nent spirituels, et le temporel devient éternel; c'est même pour          a pitié à cause du Fils, surtout si en même temps ils implorent
 cela que ceux-ci, après la mort, sont dans le Ciel, et qu'ils y sont      afin de recevoir cette foi: mais qu'il en soit tout autrement, on le
 dans des palais, dont les formes propres à l'usage resplendissent         verra dans le dernier Article de co Traité, où il sera expliqué que
 d'or et de pierres ll récierses ; ils ne les regardent cependant que      le Seigneur ne peut pas agir contre les lois de f;a Divine Provi­
 comme des externes qui tireut lenr splendeur et leur éclat des            dence, parce qu'agir contre elles, ce serait agir contre son Divin
internes, qlli sont les usages, d'où leur viennent cot agr6mentet          Amour et contre sa Divine Sagesse, ainsi contre Lui-Mème; on y
ce plaisir, lesquels on eux-mêmes sont la béatitude et la félicité         verra qu'une telle Miséricorde immédiate n'est pas possible, parce
du Ciel. Un sort contraire attend ceux qui ont regardé les richesses       que la salvation de fhomrne se fait par des moyens, selon lesrruels
et l'opulence seulement pour elles et pour eux-mêmes, ainsi pour           nul autre ne peut conduire l'homme, que Celui qui veut le salut
les externes et non en même temps pour les internes, ainsi selon           de tous et est en même temps Tout-Puissant, ainsi le Seigneur.
leurs apparences et no:) selon leurs essences; q'J.and ceux-ci les         Ce sont les moyens par lesquels l'homme est conduit par le Sei·
dépouillent, ce qui arrive quanel ils meurent, ils revêtent leurs          gneur, q:.li sont appelés les lois de la Divine Providence, parmi les·
internes, qui, n'étant pas spirituels, ne peuvent être qu'infer-           quelles est aussi celle-ci, que l'homme n'est mis intérieurement
192                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  StiR   LA DlVnm PROVIDENCE                        193
dans les vrais de la sagesse et dans les biens je l'amour, qu'au­         c:;pirituel sont réformés, mais ceux qui ont été introduits seule­
tant qu'il peut y êlre tenu jusqu'à la fin de la vie. Mais pour que       ment dans l'amour naturel ne sont pas réformés; cal' ceux-ci pour
cela sc présente clairement devant la raison, il en sera donné une        la plupart sont des hypocrites, et beaucoup d'entre eux ,de l'or­
explication dans cet ordre: I. L'homme peut èlre introduit dans           dre des Jésuites; intérieurement ils ne croient rien de Divin, mais
la sagesse des choses spirituelles, et aussi dans l'amour de ces          extérieurement ils jouent avec les Divins comme des histrions. '
choses, et néanmoins ne pas être réformé. n. Si l'homme dans la              2'23. Par de nombreuses expériences, dans le Monde spirituel,
suite s'en retire, et va en sens contraire, il profane les choses         il m'a été donné de savoir que l'homme possède en lui-même la
saintes. Ill. Il ya plusieurs genres de profanations, mais ce genre       faculté de comprendre comme les anges eux·mêmes les arcanes
est le pire de tous. IV. C'est pour cela que le Seigneur n'introduit      de la sagesse; car j'ai vu des diables ignés qui, dès qu'ils enlen­
intérieurement l'homme dans les vrais de la sagesse et en même            daient prononcer des arcanes de la sagesse, non·seulement les
temps dans les biens de l'amour, qu'autant que l'homme peul y             comprenaient, mais même en parlaient d!après leur rationalité;
être tenu jusqu'à la fin de la vie.                                       mais aussitôt qu'ils revenaient dans leur amour diabolique, ils ne
   222. I. L'homme peut être intl'odLLit dans la' sagesse des             les comprenaient point, d au lieu de 'ces arcanes ilscomprenaieilt
choses spi1'ituelles, et aussi dans l'amoûr de ces choses, et             des choses opposées qui étaient de la folie, et cette folie ils l'ap­
néanmoins ne pas être 1'éformé. Cela résulte de ce que l'homme            pelaient sagesse: il m'a même été donné d'entendre que,lorqu'ils
a la rationalité et la liberté; par la rationalité il peut être élevé     étaient dans l'état de sagesse, ils riaient de leur folie, et que,
dans une sagesse presqu'angélique, et par la liberté, dans un             lorsq u'ils étaient dans l'ôta t de folie, ils riaient de la sagesse.
amour non différent de l'amour angélique j mais néanmoins tel             L'homme qui dans le monde a été tel, quand après la mort il
est l'amour, telle est la sagesse; si l'amour est céleste et spirituel,   devient esprit, est ordinairement Riis alternativement dans l'état
la sagesse aussi ùevient céleste et spirituelle; mais si l'amour est      de sagesse et dans l'état de folie, afin qu'il voie celle-ci par celle·là:
diabolique et infernal, la sagesse aussi est diabolique et internale ;    mais quoique d'après la sagesse ils voient qu'ils déraisonnent,
celle-ci, il est vrai, peut alors alJparaîtrc dans la forme externe,      néanmoins dès que le choix leur est donné, ce qui a lieu pour
et ainsi devant les autres, comme célesle et spirituelle, mais oans       chacun, ils se jettent dnns l'état de folie, et ils l'aiment, et 'alors
la forme interne, qui est son essence même, elle est diabolique           ils ont en haine l'état de sagesse. La raison de ceJa, c'est'que leur
 et infernale, non hors de l'homme, mais au dedans de lui j il n'ap­      interne a été diabolique, et que leur externe a été comme Divin:
 paraît pas aux hommes qu'elle soit telle, parce que les hommes           co sont coux-là qui sont entendus:par les diables qui se fontanges
 sont naturels, et qu'ils voient et entendent naturellement, et que       de lumière, et par celui qui, dans la maison de noce, ri'était point
 la forme externe est nalurelle; mais il apparaît aux anges qu'elle       vêtu d'un habit de noce, et qui fut jeté dans les ténèbres extérieu­
 est telle, parce que les anges sont spirituels, ct qu'ils voient et      res, - Matth. XXII. 11, 12,13,
 entendent spirituellement, et que la forme interne est spirituelle.         2'2'4. Qui est-ce qui ne peut voir qu'il y a un iIiterne d'après
 D'après cela, il est évident que l'homme peut être inlroduit dans        lequel l'externe existe; que par conséquent l'externe a son essence
 la sagesse des choses spirituelles, et aussi dans l'amour de ces         par l'interne 'l Et qui est-ce quine sait pas par expérience que l'ex­
 choses, et néanmoins ne pas êlre réformé; mais alors il a été seu­       terne peut sc montrer autrement que selon l'essence' qu'il tient de
 lement introduit dans leur amour naturel, et non dans leur amour         l'intern9 'lEn effet, cela se voit clairement'chez les hypocrites, les
 spirituel: cela vien t de ce que l'homme peuts' introduire lui-même      flatteurs, les fourbes; et l'on sait, par les comédiens et par les mi­
 dans l'amour naturel, mais le Seigneur seul peut l'introduire dans        mes, que l'homme peut prendre dans lesexternes'un caractère qui
 l'amour spirituel; et ceux qui ont été introduits dans l'amour            n'est pas le sien; ear ceux·ci sa ven t représentër des 'rois, des em,
                                                                                                                                              13
1




:19!.                   J,~. SAOESSEA~GÉL1QUE                                                  SUR LA DIVINE piWVIDENCE                       195
,pereurs, et même des, ange:s, pal;' le son, le langage; la face, le       sont entièrement naturels, que chez ceux qui sont spirituels; mais
 geste, comme s~ils étaient ces personnages; et c~pendant, ce ne           avec cette différence que par là ceux-ci sont réformés, et que
sont que des histrions. Ceci aussi est dit, parce que l'homme peut         ceux-là ne le sont point: chez ceux qui ne le sont point il peut
pareillement fair~le sycophante, tant dans les cho!'Oes civilf:s etmo­     aussi sembler qu'ils aiment la sagesse, mais ils ne l'aiment que de
 raies que dans les choses spirituelles; et l'on. sait encore qu'il y en   mêine qu'un adultère aime une femme noble comme une courti~
 a beaucoup qui agissent ainsi. Lors donc que l'interne dans son           sane à qui il adresse des parc.les tendres et donne de riche!: vête­
 èssence est infernal, et que l'externe dans sa forme se montre spiri­     ments; cependant chez lui il se dit en lui-même:« Ce n'est qu'une
tuel, ---: et cependan t l'externe, comm~dla été dit, tient son essence    vile prostituée; je lui ferai croire que je l'aime, parce qu'elle est
 de.,l'iIlterne, - on demande où cette essence est cachée dans l'ex­       favorable à ma passion; mais si elle n'y était pas favorable, je la
 terne; elle ne se montre ni dans le geste, ni dans le son, ni dans        rejetterais. »L'homme Interne de celui qui est entièrement na.
 ~elangage, ni dans la face; mais néanmoins elle est int.érieurement       turel est cet adultère, et son homme Externe est cette femme.
 cachée cians ces quatre choses : qu'elle y soit intérieurement               226. II. Si l'homme dans la sltite ,'en "et ire , et va en sens
 cachée, c'est ce qui est bien évident par ces mêmes personnes ùans        contraÏ1'e, il p,·otcm,e les choses saintes, Il y a plusieurs genres
 le Monde spirituel; car lo~sque l'homme vient du Monde naturel            de profanation des choses saintes; il en !'Oera parlé dans l'Article
 Jans le Monde spirituel, ce qui arrive quand il meurt, il laisse ses      suivant; mais ce genre estle plus grave de tous; car ceux qui sont
 externes avec le corps, et il retient ses internes qu'il a renfermés      des profanateurs de ce genre deviennent, après la mort, des êtres
 ~ans son esprit; et alors si son interne a été infernal, il apparaît,     qui ne sont plus hommes; ils vivent, il est vrai, mais continuelle­
 lui, comme un diable, tel qu'il avait été aussi quant à son esprit        ment dans des délires fantastiques; il leur semble qu'ils volent
 quand il vivait dans le monde. Qui est-ce qui ne reconnaît pas            dans le haut, et quand ils sont en repos, ils jouent avec leurs fan~
 que tout homme laisse les externes avec le corps, et entre dans           taisies qu'ils voient comme des choses réelles ; et ~omme ils ne sont
 les internes, quand il devient esprit? A cela j'ajouterai, que dans       plus hommes, ils sont appelés non pas celui-ci ou celle·là, mais
 le Monde spirituel il y a comml.mication des affections et des pen­       cela: bien plus, quand ils se présentent à la vue dans la lum:êre
 sées venant des affections, d'où il résulte que personne ne peut          du ciel, ils apparaissent comme des squelettes, les uns comm9 des
 parler autrement qu'il nep13nse ; puis aussi que chacun y change          squelettes couleur d'os, d'autres comme des squelettes embrasés,
 ~a face, et devient semblable à son affection, au point que d'après       et d'autres comme des squelettes dessé~hés. Que les profanateurs
 la face il apparaît tel qu'il est: il est parfois donné aux hypocrites    de ce genre deviennent tels après la mort, c'est ce qu'on ignore
 de parler autrement qu'ils ne pensent, mais le son de leur lan':          dans le monde, et on l'ignore parce que la cause n'en est pas con­
 gage est entendu entièrem3ot en discordance avec les interieurs de       nue; la cause elle-même, c'est que quand l'homme reconnait d'a­
 leurs pensées, et par cette discordance ils sont découverts: de là,       bord les Divins et les croit, et qu'ensuite il s'en éloigne et les nie,
 on peut voir que l'interne est intérieurement caché dans le son,          il mêle les choses saintes avec les profanes; et, quand elles ont
 le langage, la face et le geste de l'externe, et que cela n'est point     été mêlées, elles ne peuvent plus être séparées que par la des~
 perçu par les hommes dans le Monde naturel, mais est clairement           truction du tout. Mais, pour que ce sujet soit perçu plus claire·
 perçu par les.anges dans le Monde spirituel.                              ment, il va être exposé dans l'ordre suivant: 1° Tout ce que
  , 225. D'après ces considérations, il est maintenant évident que         l'homme pense, dit et tait d'après la volonté, lui est approprié et
 l'homme, tant qu'il vit dans le Monde naturel, peut être introduit        reste, tant le bien que le mal. 2" Mais le Seigneur par sa Divine
 dans la sagesse des chose:> spirituelles, et aussi dans l'amour de        Providence pourvoit et dispose continuellemeut, pour que lemal
 ces choses; et que cela se fait et peut se faire tant chez. ceux qui      soit par soi-même, et le bien par soi-même, et qu'ainsi ils puissent
196                        LA SAGESSE ANGÉLIQUE:                                               SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        197
être séparés, 3' Mais cela ne peut être fait, si l'homme d'abord             dans soi, mais extérieurement comme dans le Seigneur, et celui.
reconnaît les vrais de la foi et vit selon ces vrais, et qu'ensuite il      ci est dans le mal, et celui-là dans le bien, cependant tous deux
s'en éloigne et les nie. 4' Alors il mêle le bien et le mal au point        sont dans l'un et dans l'autre; si le méchant y est aussi, c'est parce
qu'ils ne peuvent être séparés, 5° Et comme le bienet le mal chez           qu'il est dans le bien de la vie civile et morale, et au:::si extérieu·
chaque homme doivent être séparés, et que chez celui qui est tel            rement dans quelque bien de la vie spirituelle, et en outre parce
ils ne peuvent être séparp-s, celui-ci par conséquent est détruit           qu'il est tenu par le Seigneur da:ls la rationalité et dans la liberté,
quant à tout ce qui est véritablement humain.                               afin qu'il puisse être dans le bien; ce bien est celui par lequel
   227. Co sont là les causes pour le~quelles une chose si énorme           tout homme, même le méchant, est conduit par le Seigneur. D'a·
existe; mais ces causes étant dans l'obscurité parce qu'on est dans         près ces explic.ations, on peut voir que le Seigneur sépare le mal
l'ignorance à leur égard, elles vont être expliquées,. afin qu'elles        et le bien, afin que l'un soit à l'intérieur et l'autre à l'extérieur,
se présentent avec évldence devant l'entendement. PREMIÈRr.:­               et qu'ainsi il pourvoit à ce qu'ils ne soient point mêlés. TRorSIÈ­
!vIENT. Tout ce que l'homme pense, dit et tait d'après la volonté,          MEMENT. j'dais cela ne peut éL1'e fail, si l'homme d'abord recon­
lui est app1'f)prié et 1'este, tant le bien que le mal. Cela a été          naît les v1Ytis de la toi et vit selon ces vrais, et qu'e·nsuite il
montré ci·dessus, N°' 78 à 81. En effet, l'homme a une mémoire              s'en éloigne et les nif. Cela est évident d'après ce qui vient d'être
externe ou naturelle, et il a une mémoire interne ou spirituelle;           dit; premièrE:ment, que tout ceque l'homme pense, dit et fait d'après
dans sa mémoire interne ont été inscrites toutes et chacune des             la volonté lui est approprié et reste; et, secondement, que le Sei·
choses que dans le monde il a pensées, dites et failes d'après la           gneur par sa Divine Providence pourvoit et dispose continuelle·
volonté, et elles y sont tellement toutes, qu'il n'en manque pas            ment, pour que le bien soit par soi-même, et le mal par soi-même,
une seule; cette mémoire est le livre de sa vie, qui est ouvert             et qu'ils puissent être séparés; ils sont séparés aussi après la mort
après la mort, et selon lef1uel il est jugé ; sur cette mémoire il a        par le Seigneur.; chez ceux qui sont intérieurement méchants et
été rapporté beaucoup de choses d'après l'expérience elle·même             extérieurement bons le bien est ôté, et ainsi ils sont abandonnés
dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°S 461 à 465. SECONDE­              à leur mal; c'est le contraire chez ceux qui sont intérieurement
MENT. Mais le    Seigneur par sa Divine Providence pourroit et             bons, et qui extérieurement, comme les autres hommes, se sont
dispose continuellement, pOUl" que le mal soit par soi.m.ême, et           enrichis, ont recherché les dignités, ont trouvé du plaisir dans'
le bien pal' soi-même, et qu'ainsi ils puissent êt1'e séparés.             diverses choses mondaines, et se sont abandonnés à quelques
Chaque homme est tant dans Je mal que dans le bien, car il est             convoitises; chez eux, néanmoins, le bien et le mal n'ont point
dans le mal par lui-même, et dans le bien par le Seigneur; et              étè mêlés, mais ils ont été séparés comme l'interne et l'externe;
l'homme ne peut vivre à moins qu'il ne soit dans l'un et dans              ainsi dans la forme externe en beaucoup de choses ils ont été sem·
l'autre, car s'il était dans soi seul et ainsi dans le mal seul, il        blables aux méchants, mais non dans la forme interne. De l'autre
n'aurait rien de la vle ; et s'il était dans le Seigneur seul et ainsi     côté, il en est de même des méchants qui dans la forme externe
dans le bien seul, il n'aurait non plus rien de la vic; car l'homme        se sont montrés comme les hons, dans la piété, le culte, le lan.
dans cegenre devie·ci serait comme suffoque, continuellement ha·           gage et les faits, et qui cependant dans la forme interne ont été
letant, comme un moribond à l'agonie; et dans ce gem-e de vie· là          méchants, chez eux aussi le mal a eté séparé du bien. Mais chez
il serait éteint; car le mal sans aucun bien en soi est mort; c'e'>tpour   ceux qui d'abord ont reconnu les vrais de la foi et ont vécu selon
cela que 'chaque homme est dans l'un et dans l'autre; mais la dit'·        ces vrais, et qui ensuite ont m'lrché en sens contraire et les ont
f~rence est, que l'un est intérieurement dans le Seigneur, et ex·          rejctbs, et principalement s'ils les ont niés, les· biens et les maux
térieurement comme dans soi, et que l'autre est intérieurement             n'ont plus étë séparés, mais ils ont été mêlés ensemble; car
198                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR. LA DIVINE PROVIDENCE                         199
l'homme qui est tel s'est approprié le bien, et s'est aussi appro­          sent non plus comme des hommes, mais comme, des os' 'couverts
prié le mal, et par conséquent les a conjoints et mèlés ensemble.           de quelque peau; et que par suite, qu~nd ils sont norilmés, on dit
QUATRIÈMEMENT. Alors il mêle le bien et le mal au point qu'ils              10n pas celu~-ci ou celle-là, mais cela: tel est le sort de ceux qui
ne peuvent être séparés. Cela résulte de ce qui vient d'être dit;           mêlent de cette marière les choses saintes avec les choses profa.
et si le mal ne peut êtl'e séplré du bien, ni le bien être séparé du        nes: mais il y a plusieurs genres de profanation, qui cependant
mal, l'homme ne peut êtrE.' ni dans le ciel ni dans l'enfer; tout           ne sont pas tels; il en sera traité dans l'Article suivant.
homme doit être oU,dans l'un ou dans l'autre; il ne pout pas ètre               228. Tout homme qui ne connait pas les choses saintes ne Ifls
dans l'un et dans l'autre, il serait ainsi tan tôt dans le ciel, et tan­    profane pas ainsi, car celui qui ne les connait pas ne peut pas les
tôt dans l'enfer; ot quand il serai t dans le ciel il agirait pour l'en­    reconnaître et ensuite les nier; ceux donc qui sont hors du Monde
fer, et quand il serait dans l'enfer il agirait poul'le ciel, ainsi il      Chrétien, et ne savent rien du Seigneur, nI de la Rédemption, ni
 détruirait la vie de tous ceux qui seraient autour delui, la vie cé­       de la Salvation par Lui, ne profanent pas cette sainteté, lorsqu'ils
 leste chez les anges, et la vie infernale chez les diables; par là la      ne la reçoivent pas, ni même lorsqu'ils parlent contre elle. Les
 vie de chacun périrait, car la vie pour chacun doit être sienne,           Juifs eux-mêmes ne profanent pas non plus celte sainteté, parce
 personne ne vit dans la vie d'autrui, ni à plus forte raison dans          que dès l'enfance ils ne veUlent ni la recevoir ni Id l'econnaitre ; il
 une vie opposée. C'est de là que chez tout homme après la mort,            en serait autrement, s'ils recevaient et reconnaissaient, et si én­
 lorsqu'il devient esprit ou homme spirituel, le Seigneur sépare le         suite ils niaient, ce 'qui cependant arrive rarement; en effet, plu­
 bien d'avec le mal, et le mal d'avec le bien; le bien d'avec le mal        sieurs d'entre eux la reconnaissent extérieurement, et la nient
 chez ceux qui sont intérieurement dans le mal, et le mal d'avec le         intérieurement, et sont semblables aux hypocrites. Mais ils pro­
 bien chez ceux qui sont intorieurement dans le bien; ce qui est            fanent les choses saintes par leur mélange avec les choses profa­
 conforme à Ses paroles: «A quiconque a, il sel'a donné, et il              nes, ceux qui d'abord reçoivent et reconnaissent, et ensuite s~
 aura en abondance, et à celui qui n'a pas, cela même qtt'il a              retirent et nient. Peu importe que dans l'enfance et dans la jeu­
 sera ôté. »- Matth. XIII. 12. XXV. 2!}. Marc, IV. 25. Luc, VrrL            nesse on reçoive ot reconnaisse, tout chr~tleil' fait cela, car alors
 18. XIX. 26. - CINQUIÈMEMENT. Comme le bien et le mal chez                 les choses qui appartiennent à la. (oi et à la charité on les reçoit
 chaque homme doivent être séparés, et que chez celui qui est               et reronnaît, non d'après quelque rationalité et quelque liberté,
  tet ils ne peuvent être séparés, celui ci par conséquent est dé­          c'est·à·dire, non da'ns l'entendement d'après la valonté, mais seu"
  truit quant à tout ce qui est véritablement hurnain. Ce qui est           l~ment d'après la mémoire et la confiance ù1l.ns le maitre; et si
  véritablement humain dans chaque homme vient de la Hationa­               l'on y conforme sa vie, c'est par une obéissance aveugle; maiS:
 lité, en co que, s'il le veut, il peut voir et savoir ce que c'est que     quand l'homme vient dans l'usage de sa rationalité et de sa li­
  le vrai et ce que c'est que 10 ~ien, et aussi en ce qu'il peut d'après    berté, ce qui se fait succèssivement à mesure qu'il grantlitet d~-:
  la Liberté vouloil', penser, dire et faire le bien et le vrai, comme il   vient adulte, si alors il reconnaît les vrais de la foi et y conforme:
  a déjà été montré; mais cette liberté avec sa rationalilé a été dé­       sa vic, et qu'ensuite il les nie, il mêle les choses saintes avec leS­
  truite chez ceux qui ont mêlüçhez eux le bien et le mal, car ceux­        profaries, et d'homme qu'il était il devient un monstre.tel qu'il;
  là ne peu veQt pas d'après le bien voir le mal, ni d'après le mal con­    viept d'êtie dit. Mais si l'homme est dans le mal dès le tf'mps où
  naître le bien, car le bien et le mal font un ; d'apr6s cela ils n'o:lt   i'l :l. joui de sa rationalité et de sa liberté, c'est·à-dire, dès le temps
  plus la rationalité en faculté ou en puissance, ni par conséquent         ciu'ilest devenu son maître (sui jurisl, même pendant l'àge adulte,.
  aucune libert6 : c'est pour cela même qu'ils sont comme de pures          et qu'ensuite il reconna.isse les vrais de la foi, et vive selon·
   délires fantastiques, ainsi qu'il a déjà élé dit, et qu'ils apparais~    ees. vrais, pourvu qu'alors il y persiste jusqu'à la fin· de ila...v:ic,-il­
20~                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                 SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        201
 ne les mêlepo.int, ca-r alors: le Seigneur sépare liS maux de la vie    est en Lui, et qui procède de Lui; et comme la Parole est le Divin
 antérieure d'avec les biens de la vie postérieure; il en est ainsi      procédant, elle est le Nom de Dieu; et comme tous les Divins, qui
 pour tous ceux qli font pénitence. Mais il en sera dit davantage       sont appelés les spirituels de l'Église, viennent de la Parole, ils
 sur ce· sujet dans ce. qui suit.                                        sont aussi le :Nom de Dieu. D'après ces explications, on peut voir
    229. Ill. Il Y a plusieurs genres de profanations du saint,          ce qui est entendu dans le Second Précepte du Décalogue par
 et ce gem'e est le pù'e de tous. Dans le sens le plus commun par        Tu ne pl"ofanei'lts point le Nom de Dieu; et dans l'Oraison Domi·
 profanation il est entendu toute impiété, ainsi p~r profanateurs il     naLion par Soit sanctifié ton Nom. Semblables choses sont
 est entendu tous les impies, qui de cœur nient Dieu, la sainteté        signifiées par le Nom de Dieu et du Seigneur dans un gTand nom­
 de la Parole, et par suite les spirituels de l'Église, qui sont les     bre de passages dans la Parole de l'un et de l'autre Testament,
 choses saintes elles-mêmes, dont il> parlent aussi d'une manière        comme dans Matth. VII. 22. X. 22. XV!!I. 5, 20. XIX. 29. XXI.
 impie. Mais ici il s'agit, non pas de ceux-là, mais de ceux qui pro­    9. XXIV. 9, 10. Jean, 1. 12.11.23. III. 17, 18. XII. 13,28. XIV.
fessent la croyance en Dieu, qui soutiennent la sainteté de la Pa­       14. XV. 16. XVI. 23, 21" 26, 27. X VII. 6. XX. 31; et en outre
 role, et qui reconnaissent les spiriluels de l'Église, la plupart ce­   dans d'autres, et dans un très grand nombre de passages de l'An­
 pendant de bouche; si ceux-ci profanent, c'est parce que le saint       cien Testament. Celui qui connaît cette signification du Nom, peut
 qui procède de la Pllfole est en eUI: et chez eux, et que ce qui est    savoir ce qui est' signifié par ces paroles du Seigneur: « Qui
en eux et qui constitue une partie de leur entendement et:de leur        reçoit un p"opMte au nom de prophete, récompense de prophète
volonté, ils lepl'ofanent; mai~ dans les impies, qui nient le Divin      obtiend"a et qui l'cçoit un Juste au nom de juste, récompense
 et les Divins, il n'y a rien de saint qu'ils puissent profaner: ces     de Juste obtiendra; et quiconque aura donné à boi1'e à l'un de
derniers, il est vrai, sont des profanateurs, mais néanmoins ils ne      ces petits un seul verre d'eau (roide au nom de disciple, il ne
sont pas des profanes.                                                   pel'd1'a pas sa 1'écompense. II - Matth., X. 41, 42. - Celui qui,
   230. La profanation du saint est entendue dans le Second Pré­         par le nom de prophète, de juste et de disciple, entend seulement
cepte du Décalogue par Tu ne profaneras point le Nom de. ton             dans ce passage un prophète, un juste et un disciple, ne ~ait pas
IJieu; et qu'on ne doive point le profaner, cela est ententilu dans      qu'il y a là un autre sens que le sens seul de la lettre; et il ne sait
l'Oraison Dominicale par Soit sanctifié ton Nom. Ce qui est fln­         pas non plus ce qt1è c'est que la récompense de prophète, la récom­
tendu par le Nom de Dieu, il est à peine quelqu'u'1, dans le Monde       pense de juste, et la récompense pour un verre d'eau froide
Chrétien, qui le sache; et cela, parce qu'on ne sait pas que dans le     donné au disciple, lorsque cependant par le nom et par la récom­
Monde spirituel il n'y a pas de noms comme dans le Monde naturel,        pense de prophète il est entendu l'état et la félicité de ceux qui
mais que chacun est nommé selon la qualité de son amour et de            sont dans les Divins vrais, par le nom et la récompense de juste,
sa sagesse; en effet, dès que quelqu'un vient en sociéLé ou com­         l'état et la. félicité de ceux qui sont dans les Divins biens, et par
pagnie avec d'autres, il est aussitôt nommé selon sa qualité. dans       le disciple l'état de ceux qui sont dans quelques spirituels dfll'É­
cette société: la nomination est faiLe par la langue spirituelle, qui    glise; Je verre d'eau froide, c'est quelque chose du vrai. Que la
est telle, qu'elle peut donner un nom à chaque chose, parce que          qualité de l'état de l'amour et de la sagesse, ou du bien et du vrai,
là chaque lettre dans l'alphabet signifie u~e chose,. et que plu­        soit signifiée par le Nom, on le voit aussi par ces paroles du Sei-,
sieurs lettres réunies en un mot, qui constituent le nom d'une           gneur: « Celui qui entre pm' la pm'te est un bm'lIer des b,'ebis;
personne, enveloppent l'état entier de la chose: ceci est une des        le pOI'tier' lui ouvre, et les bl'cbis sa voix entendent, et MS pro­
merveilles du monde spirituel. De là il est évident que par le Nom       pres brebis il appelle nom par nom, et 'il lcs mène dchors. Il ­
de Dieu dans la Parole, il est signifié Dieu avec tout le Divin qui      Jean, X. 2, 3; - appeler les brebis nom par nom, c'est enseigner
"


202                    LA SAGESSE. ANGÉLIQUE                                                   SUR LA. DIVINE PROVIDENCE                      203
et conduire quiconque est dans le bien de la charite selon l'état          tion est diverse, et la profanation est selon la conjonction, quand
de son amour et de sa sagesse; par la porte il est entendu le Sei­         on vit d'une manière opposée aux vrais qui sont reconnus; par
gneur, comme on le voit là par le Vers_ 9: (( il-foi, je sttis la porte;   exemple, si quelqu'un reconnaît que les vengeances et les haines,
par Moi si quelqu'un entre, il sera sauvé.» D'après cela, il est           les adultères et les scortations, les fraudes et les fourberies, les
évident que pour pouvoit' ètre sauvé il faut s'adresser au Seigneur        blasphèmes et IQS mensonges, sont des péchés contre Dieu. ct
Lui-Même; et que celui qui s'adresse à Lui est un berger des bre­          néanmoins les commet, il est dans ce genre plus grave de pro­
bis; et que celui qui ne s'adresse pas à Lui est un voleur et un           fanation ; car le Seigneur dit: « Le sel'viteul' qui, connaît la vo­
lanon, comme il est dit au Vers. 1, du même Chapitre.                      lonté de son seignezw, et ne {aU pas selon sa volontri, scra bemt­
   231. Puisque par la profanation du saint il est entendu la pro­         coup battu.» - Luc, XU. ~7. - Et ailleurs: (( Si aveulJles vous
fanationpar ceux qui connaissent les vrais de la foi et les biens          étiez, VOltS n'auriez }Joint de piché ,. mais maintenant vous di­
de la charitè d'après la Parole, et qui aussi en quel Clue manière         tes.' .Nous voyons,. c'est pour cela que vot1'e péché demeure. »
les reconnaissent, et non par ceux qui ne connaissent point, ni pal'       - Jean, IX. 41. - Mais autre chose ~st de reconnaître les appa­
ceux qui par impiété les rejettent entièrement, ce qui va suivre           rences du vrai, et autre chose de reconnaître les vrais réels; ceux
concerne par conséquent, non pas ceux-ci, mai3 les premiers; il            qui reconnaissent les vrais réels, et néanmoins ne vivent pas se­
Y a pour eux plusieur;:; genres de profanation, les uns plus légers        lon ces vrais, apparaissent dans le monde spirituel sans lumiêre
ùt les autres plus graves, mais ils peuvent être rapportés à ces           ni chaleur de la vie dans le son et le langage, comme s'ils étaient
sept. LE Pl1EMlER GENRE DE PROFANATION EST COMMIS PAR CEUX                 de pures paresses. LE TROISIÈME GENRE DE PROFANATION EST COM­
qui plaisan'ent d'après la Pm-ole et sur la Parole, ou d'après             MIS PAR CEUX qui appliquent le sens de ln lettre de la Parole cl
les Divins de l'Église et SUI- ces Divins. Cela arrive à quelques:         confirmel' ·de mauvais amours et de {aux principcs. La raison
uns par la mauva:se habitude de prendre des noms ou des locu­              de cela, c'est que la confirmation du faux est la négation du vrai,
tions de la Parole, et de les mêler à des discours peu décents, et         et la confirmation du mal le l't'jet du biRn ; or, la Parole dans
parfois obscènes; ce qui ne peut qu'ètre joint à un certain mépris         son sein n'est que le Divin Vrai et le Divin Bion; et dans le sens
de la Parole, lorsque cependant la Parole dans toutes et dans cha­          dernier, qui e<;t le sens de la lettre, elle apparaît n311 pas dans des
que chose est Divine et sainte; car chaque mot)7 renferme dans son         vrais réels, excepté lorsq u'elle donne à connaître le Seigneur et le
sein quelque Divin, et a par ce Divin communication :n'ecle Ciel:           chemin même du salut, mais dans des vrais revêtus, qui sont ap­
mais ce genre de profanation est pIns léger on pIns grave selon la          pelés apparences du vrai; c'est pourquoi cù sens peut être tordu
reconnaissance de la sainteté de la Parole, et l'indécence du dis­          pOUl' confirmer des hérésies de plusieurs genres: or celui qui co~­
cours dans leguel les expressions sont introdui tes par les plaisants.      firme de mauvais amours fait violence aux Divins Biens, et celni
LE SECOND GENRE DE PHOFANATIOX EST CO}[MIS PAR CEUX qui com­                CI ni confirme de fanx principes fait violence aux Divins Vrais; cette
prennent et reconnaissent les Dir:dnsVrais, et cependctnt vivent            violence-ci est appelée falsification du vrai, et celle-là adultération
d'une manière opposée à ces vrais; toutefois, ceux qui seu­                 du bien; l'une et l'autre sont entendues dans la Parole par les
lement les comprennent profanent plus légêrement, mais ceux                 sangs; car le Saint spirituel, qui est aussi l'Esprit de vérité procé­
qui les reconnaissent profanent plus gravement; car l'entende­              dant du Seignf ur, est intérieurement dans chaque chose du sens
ment ne fait qu'enseigner, à peu près comme un prédicateur, et              de la lettre de la Parole; ce saint est blessé, quand la Parole est
ne se conjoint pas de lui-même avec la volonté; mais la recon­              falsifiée et adultérée; que ce soit là une profanation, cela est évi­
 naissance se conjoint, car aucune chose ne peut être reconnue              dent. LE QUATRIÈME GENRE DE PROFANATION EST COMMIS PAR CEUX
 qu'avec le consentement de la volonté: néanmoins cette conjonc-·           qui- de bouche p,'ononcent des choses pieuses et saintes, ct {ei­
204                   LA   SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                    205
gnent par le ton de voix et le geste d'être affectés d'amoltr puur         est aussi le Ciel, et que par suite ceux qui sont dans le Ciel sont
elles, mais qui de cœw' ne les croient ni ne les aiment. La plu­           dans le Seigneur, c'est pour cela que ceux qui nient le Divin du
part d'entre eux sont des hypocrites et des pharisiens; après la           Seigneur ne peuvent être admis dans le Ciel, ni être dans le Sei­
mort tout vrai et tout bien leur sont ôtés, et ils sont ensuite en­        gneur. Que le Seigneur soit le Ciel, et que par suite ceux qui sont
voyés dans les ténèbres extérieures, Ceux de ce genre, qui se sont         dans le Ciel soient dans le Seigneur, cela a été montré ci-dessus.
confirmés contre le Divin et contre la Parole, et par suite aussi          LE SEPTll~ME GENRE DE PROFANATlON EST COMMIS PAR CEUX qui
contre les spirituels de la Parole, se tiennent assis dans ces ténè.       d'abord j'econnaissent les Divins vrais, et vit'ent selon ces vrais,
bres, mUl.'ts, sans pouvoir parler, voulant balbutier des choses           et ensuite se retirent et les nient. Ce genre de profanation est le
pieuses et saintes, comme dans le Monde, mais ils ne le peuvent            pire, par la raison qu'ils mêlent les choses saintes avec les pro­
pas; car dans le Monde spirituel chacun est forcé de parler comme          fanes, au point qu'elles ne peuvent être séparées, et cependant il
il pense; mais l'hypocrite veut parler autrement qu'il ne pense, de        faut qu'elles soient séparées, afin qu'on soit ou dans le Ciel, ou
là il existe dans sa bouche une opposition, par suite de laquelle il       dans l'Enfer; et comme cela ne peut être fait chez eux, tout in­
ne peut que marmoter. Mais les hypocrisies sont plus légères ou            tellectuel humain et tout volontaire humain est détruit, et ils ne
plus graves, selon les confirmations contre Dieu, et les raison­           sont plus des hommes, ainsi qu'il a déjà été dit. Il arrive presque
nements à l'extérieur en faveur de Dieu. LI;; CINQUIÈME GENRE              la même chose à ceux qui reconnaissent de cœur les Divins de la
DE PROFANATION EST COMMIS PAR CEUX qui s'ctttribuent les Di­               Parole et de l'Èglise, et qui les plongent entièrement dans leur
vins. Ce sont ceux qui sont entendus par Lucifer dans É3aïe,               propre, qui est l'amour de dominer sur toutes choses, amour dont
Chap. XIV: là, par Lucifer il est entendu Babel, comme on peut             il a déjà été beaucoup parlé; car, après la mort, lorsqu'ils de­
le voir par les Vers. {. et 22 de ce Chapitre, où leur sort est même       viennent esprits, ils veulent absolument être conduits non pas par
décrit: ce sont aussi eux qui sont entendus et décrits par la pros­      . le Seigneur, mais par eux-mêmes, et quand la bride est lâchée à
tituée a~sise sur une bête écarlate, dans l'Apocalypse, Chap. XVII.        leur amour, ils veulent non-seulement dominer sur le Ciel, mais
Babel et la Chaldée sont nommées dans un grand nombre de pas­              aussi sur le Seigneur; et parce qu'ils ne le peuvent pas, ils nient
sages de la Parole, et par Babel il y est entendu la profanation du        le Seigneur, et deviennent des diables, Il faut qu'oa sache que
Lien, et par la Chaldée la profanation du vrai, l'une et l'a'ltre chez     l'amour de la vie, qui est aussi l'amour régnant, demaure chez
ceux qui s'attribuent les DIVINS. LE SIxIüm GENRE DE PROFANA­              chacun après la mort, ct qu'il ne peut être enlevé. Les profanes
TION EST COMMIS PAR CEUX qui reconnaissent la Parole, et ce·               de ce genre sont entendus par les Tièdes, dont il est parlé ainsi
pendant nient le Divin du Seigneur, Ceux-ci dans le Monde sont             dans l'Apocalypse: « Je connais tes œuvres, que ni ti'oid tu n'es,
appelés Sociniens, et quelques-uns d'eux Ariens; le sort des uns et        ni chaud; mieux vaudl'ait que !rOl:d tu fusses, ou chaud; mais
des autres, c'est d'invoquer le Père, et non le Seigneur, et de prier      parce que tiède tu es, et ni froid ni clzaud, Je te vomirai de
continuellement le Père, quelques-uns aussi à cause. du Fils, afin         ma bouche. » - nI. 14, 15. - Ce genre de profanation est décrit
d'être admis dans le Ciel, mais en vain, jusqu'à ce qu'ils perdent         ainsi par le Seigneur dans Matthieu: « Quand l'esprit immonde
tout espoir d'être sauvés; et alors ils sont envoyés dans l'enfer          est sorti de l'homme, il pm'cow·t des lieux arides, cherchant
parmi ceux qui nient Dieu: ce sont eux qui sl)nt entendus p3r              du repos, mais il n'en trouve point. A lOl'S il dit : Je retom'ne­
ceux qui blasphèment l'Esprit Saint, auxquels il ne sera pardonné          rai dans ma maison, d'où Je suis sorti; et, étant venu, il la
ni dans ce sièc1l.' ni dans le siècle à venir, - Matlh. XII, 32: - et      trouve vide, balayée, et ornée POUj' lui; il s'en va, et Pl end
cela, parce que Dieu est un en Personne et en Essence, en qui est          avec lui sept aut,resesprits plus méchants que lui ; et, étant en­
la Trinité, et que ce Dieu est le Seigneur; et comme le Seigneur           trés, ils habitent là; et le dernier état de cet homme devient
206                     LA. SAGESSE ANGÉLIQUE                                               SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       207
pire que le premier. » - XII. 4B à 45 ; - la conversion de l'homme       déjà été dit, celui qui d'abord reconnaît les Divins de la Parole et
 est décrite là par la sortie de l'esprit immonde hors de lui; et lè      par conséquent de l'Église, et qui ensuite s'en retire, profane les
 retour aux premiers maux, après le rejet des vrais et des biens,         choses saintes de ,la manière la plus grave. Afin donc que cet
 est décrit par le retour de l'esprit imm9nde avec sept esprits plus      arcane de la Divine Providen'ce soit dévoilé, au point que l'homme
 méchants que lui dans la maison ornée pour lui; puis, la profana.        rationnel puisse le voir dans sa lumière, il sera développé dans
 tion du saint par le profane est décrite par cela que le dernier état    celte série: 1° Dans les intérieurs chez l'homme il ne peut pas y
 de cet homme devient pire que le premier. La même chose est              avoir le mal et en même temps le bien, ni par conséquent le· faux
 entendue par ces paroles adressées par Jésus à l'homme qu'il avait       liu m.al et en même temps le vrai du bien. 2° Le bIen et le vrai
guéri vers la piscine de Bethesda: « Ne pèche plus, de peur que           du bien ne peuvent être portés par le Seigneur dans les intérieurs
quelque chose de pire ne t'arrive. » - .Jean, V. 14. - Que le Sei­        de l'homme, si ce n'est qu'autant que le mal et le faux du mal
gneur pourvoie à cc que l'homme ne reconnàisse pas intérieure­            en ont été éloignés. BO Si le bien avec son vrai y était porté
ment les vrais, s'il devait ensuite se retirer et devenir profane,       auparavant, ou en plus grande proportion que le mal avec son
c'est ce cfui est entendu par ces paroles: « il a aveuglé lew's           faux o'en a été éloigné, l'homme se retirerait du bien, et retour­
yeux, et il ct endurci. leur cœur, de peur qu'ils ne voient des          nerait à son mal. 4° Quand l'homme est dans lA mal, beaucoup de
yeux, et ne comprennent du cœur, et qn'its ne se convertissent,           vrais peuyent être portés dans son entendement, et renfermés
et que Je ne les guérisse. » - Jean, XII. 40; - de peur qu'ils ne         dans sa mémoire, el ce.pendant ne point être profant'ls. 5° Mais le
se convertissent, et que je ne les guérisse, signifie de peur qu'ils      Seigneur, par sa Divine Providence, pourvoit avec le plus grand
ne reconnaissent les vrais, et qu'ensuite ils ne se retirent, et ne      soin, à ce qu'il n'en soit pas reçu par la volonté, avant que l'homme
deviennent ainsi profanes: c'est pour ln. même raison que le Sei.         éloigne comme par lui-même le mal dans l'homme externe, 'ni en
gneur a parlé par raraboles, comme Lui·Même le dit dans Mat­              plus grandd proportion qu'il ne l'éloigne. 6" Si c'était ayant et
thieu, XIII. 13. S'il a ét.é défendu aux Juifs de manger la graisse      en plus grande proportion, alors la volonté adultérerait le bien,
et le sang, - rAvit. III 17. VII. 23, 25, - cela signifiait qu'ils ne    et l'entendement falsifierait le vrai, en les mêlant ayec les maux
devaient pas profaner les choses saintes; car la graisse signifiait      et avec les faux. (0 C'est pour cela que le Sèigneur n'introduit
le Divin Bien, et le sang le Divin Vrai. Qu'une fois que l'homme         intérieurement l'homme dans les vrais de la sagesse et dans les
a été con verti, il doive persister dans le bien et le vrai jusqu'à la   hiens de l'amour, qu'autant que l'homme peut y être tenu ju~qu'à
fin de sa vie, le Seigneur l'enseigne dans :Matthieu: «Jésus dit:        la fin de la vie.
Qui ctum persévéré Jusqu'à la fin, celui-là sen. sauvé. » - X. 22;           233. Afin donc que cet Arcane de la Divine Providence soit
- pareillement dans Marc, XIII. 13.                                      dévoilé de manière que l'homme rationnel puisse le voir dans sa
   232. IV. C'est pour cela que le Se'igneur n'introduit intérieu,       lumière, les propositions qui viennent d'être présentees seront
rement l'homme dcms les vrais de la sagesse et en mênte temps            expliquées l'une après l'autre. PREl'rIIÈRE1fENT. Dans les intel'ieurs
d,ms les biens de l'amour, qu'autant que l'homme peut y êti'e            chez l'homme il ne peut pas y {woir la mal et en même temps
tenu Jusqu'à lct fin de la vilJ. Pour démontrer cela, il faut procéder   le bien, ni pm- conséquent le faux dl' mal et en même temps le
distinctement, pour deux raisons; la première, parce que cela cst        vrai du bien. Par les intérieurs de l'homme il est entendu l'in­
important pour le salut des hommes; la seconde, parce que de la          terne de sa pensée, duquel l'hGmme ne sait rien avant de venir
connaissance de cette loi dépend la cJnnaissance des lois de per­        dans le monde spirituel et dans sa lumièl'e, ce qui arrive après la
mission, dont il sera traité dans le Paragraphe suivant: cela, en        mort; dans le monde naturel cela peut être connu seulement
effet, est important pour le salut des hommes; car, ainsi qu'il a        d'après le plaisir de son amour dans l'externe de sa pensée, et
208                    tA S.G~SSE 'ANGÉLIQUI<:                                                  SUR LA   DtVINE PHOVIDENCE                       Q09
d'après les maux eux-mêmes, quand HIes examine chez lui ; car ainsi        ·en ont été éloignés. Cela est la conséquence même de ce qui pré­
qu'il a été montré ci-dessus, l'interne de la pensée est lié dans une       çède; car, puisque le mal et le bien ne peuvent être 'ensemble, le
telle cohérence avec l'externe de la pensée chez l'homme, qu'ils ne         bien ne peut pas être apporté avant que le mal ait été éloigné. li
peuvent être séparés; mais il en a déjà été beaucoup parlé. Il est dit      est dit dans les intérieurs de l'homme, par lesquels il est entendu
le bien et le vrai du bien, et aussi le mal et le fau;~ du mal, parce       l'iJJ.terne de la pensée; il s'agit de ces intérieurs dans lesquels doit
qu'il ne peut pas y avoir de bien sans son vrai, ni de mal sans son         être le Seigneur ou le diable; le Seigneur y est après la réforma·
faux; ce sont, en effet, des compagnons de lit ou des époux, car la         tion, et le diable y est avant la réformation; autant donc l'homme
vie du bien a lieu par son vrai, et la vie du vrai. par son bien; il en     se laisse réformer, autan t le diable est repoussé, mais autant il ne
est de même du mal ct de son faux. Que dans les intérieurs de               se laisse pas réformer, autant le diable reste. Qui ne peut VOil' que
l'homme il ne puisse y avoir le mal avec son faux et en même               le Seigneur ne peut entrer tant que le diable y est, et que le diable
temps le bien avec son vrai, cela peut être vu sans explication par        y est aussi longtemps que l'homme tient fermée la porte par la­
l'homme rationnel; car le mal est opposé au bien, et le bien est           quelle l'homme est en communication avec le Seigneur '1' Que le
opposé au mal, et deux opposés ne peuvent être ensemble: il ya             Seigneur entre, quand au moyen de l'homme cette porte est ou­
aussi insitée dans tout mal une haine contre le bien, et dans tout         verte, c'est ce qu'enseigne le Seigneur dans l'Apocalypse: « J~
bien il y a insilé un a;mour de se défend:e contre la mal, et de l'é­      me tiens cl la porte, et je heurte; si quelqu'un entend ,ma voiCI;
loigner de soi: ùe là ré-sulte que l'un ne peut être en même temps         et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, et je souperai avec lui,
avec l'autre; et, s'ils étaient ensemble, il s'élèverait d'abord un        et lui avec Moi. )1 - III. 20 ; - la porte est ouverle pal' cela ql,le
conflit et un combat, et ensuite une destruction: c'est même ce            l'homme éloigne le mal en le fuyant et en l'ayant en aversion
que le Seigneur enseigne par ces paroles: « Tout Royaume divisé            comme infernal et diabolique; car soit qu'on dise le mal ou le
conb'e lui-même est dévasté, et toute 'ville ou maison divisée             diable, c'est la même chose; et, vice ve'l'sâ, soit qu'on dise le bien
cont7'e elle-mtfme ne subsistm'a point. Celui qui n'est pas avec           ou le Seigneur, c'est la même chose; car dans tout bien il y a in·
Moi est contre Moi, et celui qui n'assenwle pas avec Moi dispe7'se. »      térieurement le Seigneur, et dans tout mal il y a intérieurement
- Matth. XII, 25, 30. - Et ailleurs : « Nul ne peut se7'­                  le diable. D'après cela, la vérité de cette proposition est évidente,
vi?' deux maît7'es en même temps ; car, ou l'un il haïra, ou               TROI~I1~lIfE~IENT. Si le bien avec son vrai y était porté aupa~I'a·
l'autre il aimera. » - Matth. VI. 240. - DeuX" opposés ne peuvent          vant, ou en plus grande proportion que le mal avec son faux
être ensemble dans une même substance ou une même forme, sans              n'en a été éloigné, l'homme se retirm'ait du bien, et 7'etourne·
qu'elle soit dissipée et sans qu'elle périsse; si l'un avançait et s'ap­   rait à son mal. La raison de cela, c'est que le mal prévaudrait;
prochait de l'autre, ils se sépareraient entièrement comme deux            et ce qui prévaut est vainqueur, sinon dans le moment, du moins
ennemis, dont l'un se retirernit dans son camp ou en dedans de             dans la suite; tant que le mal prévaut encore, le bien ne peut pas
 ses remparts, et l'autre se tiendrait au dehors: il en est de même        être porté dans les appartements intimes, mais il l'est seulement
 des biens et des maux chez l'hypocrite; il est dans les uns et dans       ,jans les parvis, puisque, comme il a été dit, le mal et le bien ne
 les autres, mais le mal est en dedans et le bien est au dehors,           peuvent pas être eusemble, et ce qui est seulement dans les par­
 et ainsi les deux ont été séparés, et n'ont pas été mêlés. Par là il      vis'est repoussé par son ennemi qui est dans les appartements;
 est évident que le mal avec son faux et le bien avec son vrai ne          de là vient qu'on se retire du bien, et qu'on retourne au mal,
 peuvent pas être ensemble. SECONDEMENT. Le bien et le t'rai du            ce qui est le pire genre de profanation. Outre cela, le plaisir
 bien ne peuvent êb'e portés pal' le Seigneur dans les inté7'ieurs         même de la vie de l'homme est de s'aimer soi·même et d'aimer l~
 de l'homme, si ce n'est qu'autant que le mal et le faux du mal            monde par dessus toutes choses; ce plaisir ne peut pas être élo~-
                                                                                                                               ,             14
~io                    },A SAGESSE ANGÉLIQUE                                                SUR LA DIVINE PRovIDENCE                         2ii
gné en un moment, mais il est éloigné peu à peu; or, autant il            tion: quand les nais sont seulement dans l'enlendement et par
reste de ce plaisir chez l'homme, autant y prévaut le mal; et ce          suite dans la mémoire, ils ne sont point dans l'homme, mais ils
mal ne peut être éloigné qu'autant que l'amour de soi devient             sont hors de lui. La mémoire de l'homme peut être comparée au
l'amour des usages, ou qu'autant que l'amour de dominer a pour            ventricule ruminatoire de certains animaux, dans lequel ils dépo­
but les usages et non l'homme lui-même; car de cette manière les          sellt leur nourriture: tant qu'elle est là, elle n'est pas dans leur
usages font la tête, et l'amour de soi ou l'amour de domlner fait         corps, mais elle ost hors du corps; mais à mesure qu'ils la reti­
d'abord le corps sous la tête, et ensuite les piods sur lesquels il       rent de là et la dévorent, elle devient une chose de leur vie, et le
marche. Qui est-ce qui ne voit pas que le bien doit faire la tête,        corps est nourri: dans la mémoire de l'homme, il Y a, non pas des
et que quand le bien fait la tête, le Seigneur est là, et que le bien     aliments matériels, mais des aliments spirituels, qui sont enten·
et les usages sont un? Qui est-ce qui ne voit pas que si le malfait       dus par les vrais, et sont en eUll.-mêmes des connaissances;
la tête, le diable est 11, et que, comme on doit néanmoins rece­         autant l'homme les retire de la mémoire en pensant, comme s'il
voir le bien civil et le bien moral, et aussi dans la forme externe       ruminait, autant son mentàl spirituel est nourri; c'est l'amour de
le bien spirituel, celui-ci alors fait les pieds et les plantes, et est   la volonté qui les désire et pour ainsi dire les appète, et fait qu'ils
foulé aux pieds'l Puis donc que l'état de la vie de l'homme doit          sont puisés et qu'ils nourrissent; si cet amour est mauvais, il
 ~tre renversé, de sorte que ce qui est dessus soit dessous, et que       désire et pour ainsi dire a?pète des chosf'S impures; mais s'il est
ce renversement ne peut êtl'e fait en un moment, car le suprême           bon, il désire et pour ainsi dire appète des choses pures, et celles
 plaisir de la vie, qui vient de l'amour de soi et de l'amour de la       qui ne conviennent pas, il les sépare, les repousse et les rejette, ce
 domination, ne peut être diminué et changé en amour des usages           qui se fait de diverses manières. CINQUIÈMEMENT. Mais le Seigneur,
 que peu à peu, c'est pour cela que le bien ne peut pas y être porté      par sa Divine P,'ovidence, pourvoit avec le plus grand soin i~
 par le Seigneur auparavant, ni en plus grande proportion que ce          ce qu'il n'en soit pas ,'eçu avant que l'homme éloigne comme
 inaln'en est éloigné, et que si c'était auparavant et en plus            par lui-même le mal dans l'homme externe, ni en plus gmnde
 grande proportion, l'homme se retirerait du bien et retournerait         propo?·tion qu'il ne l'éloigne. En effet, ce qui procède de la vo·
 à son mal. QUATRIÈMEJIENT. Quand l'homme est dans le mal,               lonté va dons l'homme et lui est approprié, et devient chose de sa
 beaucoup de vrais peuvent t'b'e portés dans son entendement,             vie; et dans la vie elle-même, qui, chez l'homme, vient de la
 et ,-enfermés dans sa mimoi/'e, et cependant ne point être )J,-a­        volonté, le mal et le bien ne peuvent être ensemble, car ainsi elle
 fanés. La raison de cela, c;est que l'entendement n'influe pas dans      périrait; mais ils peuvent être l'un et l'autre dans l'entendement,
 la volonté, mais la volonté influe dans l'entenderllent ; et comme       où ils sont appelés faux,du mal ou vrais du bien, cependant non
 l'entendement n'influe pas dans la volonté, beaucoup de vrais            ensemble, nutrement l'homme ne pourrait pas d'après le bien voir
 peuvent être reçus par l'enteniement, et être renfermes dans la          le mal, ni d'apr~s le mal connaltre le bien; mais ils y sont distin­
 mémoire, et cependant ne point être mêlés avec le mal de la vo­          gués et séparés comme une maison en intérieurs et en extérieurs.
 lonté; par conc;équent les choses saintes ne peuvent pas être pro­       Quand l'homme méchant pense et prononce des biens, il pense et
 fanées; et, de plus, il est du devoir de chacun d'apprendre les          prononce extérieurement; mais quand ce sont des maux, c'est
 vrais d'après la Parole ou d'après les prédications, de les doposer      intérieurement; quand donc il prononce des biens, son langago
 dans sa mémoire, et de porter ses pensées sur eux; car par les           sort comme de la muraille de la maison, et peut être comparé à un
 vrais qui sont dans la mémoire, et qui de là viennent dans la pen­       fruit dont rextérieur est beau, mais dont l'intérieur est véreux et
 sée, l'entendement enseignera à Ia volonté, c'est-à-dire, à l'homme      pourri, et aussi à la coque d'un œuf de dragon. SIXIÈMEMENT, Si
 ce qu'il' doit faire ic'est-donc là:e principal moyen de réforma-        c'était avant et en plus grande p1'oportion, alol's la volonté
2-12                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                     SUIt LA DlVINE PROVIDENCE                     213
 adultb'e1'ait le bien, et l'entendement falsifierait le vnd, en les          c'est quelque vilal sans la vue, ni l'ouïe, ni la parole, pat cbns,é- ,
 mêlant avec les maux et avec les (aux. Quand la volonté est dans             quent aveugle, sourd et muet, voltigeant et pensant i ontre plu.,.'.
 le mal, alors dans l'entendement elle adultère le bien, et le bien           sieurs autres extrlvagances, que la nature elle-même, qui en soi est.
 adultéré dans l'entendement est dans la volonté le mal, car il con·          morte, inspire à sa fantaisie. Voilà ce que fait l'amout de soi; qui"
 firme que le mal est le bien, ct vice versâ ; le mal agit ainsi avec         considéré en lui-même, est l'amour du propre; et le propre de,
tout bien qui lui est opposé: le mal aussi falsifie le vrai, parce            l'homme, CJ.uant aux affections qui toutes sont natu:-elles, n'est'pas
 que le vrai du bien est opposé au faux du mal; la volonté aussi fait         différent de la vie de la bête; et, quant aux perceptions, parce
,cela dans l'entendement, et l'entendement ne le fait pas de lui·             CJ.u'elles procèdent des affections, il n'est pas diff'érent du hibou:
même. Dans la Parole, les adultérations du bien sont décrites par             c'est pO'Hquoi celui qui plonge continuellement ses pensées dans son
 les adultères, et les falsifications du vrai par les scortations. Ces        propre ne peut être élevé de la lumière naturelle dans la lumière
 adultérations et ces falsifications se font par les raisonnements de         spirituelle, ni voir quelque chose concernant Dieu, le Ciel et la vie
 l'homme naturel qui est dans le mal, et se font aussi par les' con­          éternelle. Puisque tel est cet amour, et que cependant il excelle
 firmations d'après les apparences du sens de ln lettre de la Parole.         dans l'art de confirmer tout ce qui lui plaît, c'est pour cela qu'il
 L'amour de soi, qui est la tête de tous les maux. excelle plus               peut aussi avec un art semblable adultérer les biens de la Parole,
 que les autres amours dans l'art d'adultérer les biens et de falsi­          et en falsifier les vrais, lorsque par quelque nécessité il est tenu'
 fier les vrais, et il fait cela par l'abus de la rationalité CJ.ue le Sei·   de les confesser. SEPTIÈMEMENT. C'est pour cela que le Seigneur'
 gneur a donnée à chaque homme, tant au méchant qu'au bon;                    n'inl1'oduit inté1'iew'ement l'homme dans les vrais de la sagesse
  bien plus, par les confirmations il peut faire que le mal se pré:­          et dans les biens de l'amour, qu'autant que l'homme peut y être
  sente absolument comme hien, et le faux comme vrai: que ne                  tenu Jusqu'à la fin de la vie. Le Seigneur agit ainsi, afin que
  peut.il pas, puisqu'il peut par mille arguments confirmbr que la            l'homme ne tombe point dans ce genre le plus grave de profana­
  nature s'est créée elle-même, et qu'ensuite elle a créé les homo            tion du saint, dont il a été parlé dans cet Article; pour prél'enir
 ,mes, les bêtes et les végétaux de tout genre; puis aussi, que par           ce danger, le Seigneur permet aussi les maux de la vie, et plusieurs
  l'influx de son intérieur, elle fait que les hommes vivent, pensent         hérésies relativement au culte; SUI' cette permission, voù' les
  analytiquement et comprennent sagement? Si l'amour de soi                   Paragraphes suivants.
  excelle dans l'art de confirmer tout ce qu'il veut, c'est parce quesa
  dernière surface est formée par une certaine splendeur de lumière                 Les lois de Permission sont aussi des Lois de la Divine

  IJariolée en diverses couleurs; cette splendeur est pour l'amour de                                     P"OV i cience

  soi la gloire d'acquérir la sagesse, et par elle aussi l'éminence et la
  ,domination. Mais quand cet amour a confirmé ces propositions, il              234. Il n'y a point de lois de permission par elles·mêmes ou
  devient tellement aveugle, qu'il voit seulement que l'homme est             séparées des lois de la Divine Providence, mais ce sont les mêmes;:'
  une bête, et que l'un et l'autre pensent pareillement, et que même          c'est pourquoi il est dit que Dieu permet; par là il est entendu
  si la bête par~ait aussi, ce serait un homme sous une autre forme:          non pas qu'il veut, mais qu'il ne peut détourner, à cause de la fin,
   s'il est amené par une certaine persuasion à croire que quelque            qui est la salvation. Tout ce qui est fait à cause de la fin, qui est
   chose de l'homme vit après la mort, il est alors tellement aveugle         la salvation, est selon les lois de la Di vine Providence: car, ainsi
   qu'il croit qu'il en est de mème pour la bête, et que ce quelque           qu'il a déjà été dit, la Di vine Providence va sans èesse dans un
  chose qui vit après la mort est seulement une exhalaison subtile            sens différent dei.a volonté de l'homme, et contraire à cette '0·
  de vie, comme une vapeur, qui retombe vers son cadavre; ou que              lonte, tendant continuellement à la fin; c'est p'ourquoi, à cha- .
214                   J,A SAGESSE ANGÉLIQUE                                               SUR LA. DIViNE PRovîDENC~                     215
                                                                                                    j


que moment de son opération, ou à chaque pas de sa marche, dès          se sont laissésséc1uire par le serpent, et que Dieu par 'sa Divine
qu'elle s'aperçoit que l'homme s'écarte de la fin, elle le dirige, le   Providence n'a point empêché cela; - que leur premier fils, Caïn.
ploie ct le dispose selon ses lois, 10 détournant du mal, le condui­    a tué son frère Abel, et que Dieu alors ne l'en a pas détourné en
sant au bien; que cela ne puisse être fait sans que le mal soit per­    parlant avec lui, mais seulement l'a maudit après le meurtre; -,
n'lis, on le verrol dans ce qui suit. Outre cela, rien ne peut être     que la nation Israélite dans le désert a adoré le veau d'or"et l'a
permis sans une cause, il n'y a pas de causr. ailleurs que dans         reconnu pour le Dieu qui les avait tirés de la terre d'Egypte; e,t
quelque loi de la Divine Providence, loi qui enseigne pourquoi il       cependant Jéhovah voyait cela de la montagne de Sinaï, tout près,
est permis.                                                             et ne l'a point empêché; - puis aussi, que David a fait le dénom­
   235. Celui qui ne reconnaît nullement la Divine Providence           brement du peuple, et qu'à cause de cela il a été envoyé une
ne reconnaît pas Dieu dans son cœur, mais au lieu de Dieu il re­        peste qui a fait périr plusieurs milliers d'hommes, et que Dieu lui
connaît la nature, et au lieu de la Divine Providence la prudence       a envoyé le prophète Gad non avant l'acte, mais après, pour,
humaillf~; il ne paraît pas qu'il en soit ainsi, pal'ce que l'homme     annoncer la punition; - qu'il a élé permis à Salomon d'instaurer
peut penser d'une manière et penser d'une autre, et aussi parlel'       des cuItes idolâtres; et à plusieurs Rois après lui, de profaner le
d'une manière et parler d'une autre, il peut penser et parler d'une     Temple et les choses saintes de l'Église ; - et qu'enfin il a été
manière d'après son intérieur, et d'une autre manière d'après son       permis à cetto Nation de crucifier le Seigneur. Dans ces passages
extérieur; il est comme un gond qui peut tourner une porle dans         de la Parole et dans beaucoup d'autres, celui qui reconnaît la na­
les deux sens, dans un sens quand on entre et dans l'aulre sens         ture et la prudence humaine ne voit que des choses contraires à
quand on sort; et comme une voile qui peut tourner le navire de         la Divine Providence, c'est pourquoi il peut s'en servir comme
tel ou tel côté, selon que le pilote la déploie. Ceux qui se sont       d'arguments pour la nier, sinon dans sa pensée extérieure, qui est
confirmés pour la prudence humaine jusqu'DU J:o'nt d'avoir nié la       le plus près du langage, du moins dans sa pensée intérieure, qui
Divine Providence, ceux-là, quoi que ce soit qu'ils voient, enten­      a été éloignée du langage.
dent et lisent, quand ils sont dans leur pensée, ne remarquent et          237. Tout adorateur de soi-même et de la nature se confirme
même ne peuvent remarquer autre chose, parce qu'ils ne reçoivent        contre la Divine Providence, quand dans le monde il voit tant
rien du Ciel, mais reçoivent tout ù'eux-mêmes ; et comme ils con.       d'impies, et tant d'impiétés de leur part, et~n même temps la gloire
cluent d'après les apparences seules et les illusions seules, et ne     que quelques-uns d'eux en tirent, sans que pour cela Dieu leur in­
voient pas autre chose, ils peuvent jurer que cela est ainsi; et        flige aucune punition. Et encore pl)ls il se confirme contre la Divine
même s'ils reconnaissent la nature seule, ils peuvent s'irriter         Providence, quand il voit réussir les machinations, les astuces et
contre les défenseurs de la Divine Providence, pourvu que ce ne         le!! fourberies, même contre les hommes pieux, jusLes et sincères;
soit point des prêtres; à l'ogard de ceux-ci, ils pensent qu'il est     et que l'inj ustice triomphe sur la justice dans les jugements et
conforme à leur doctrine ou à leur fonction d'en prendre la dé.         dans les affaires. Il se contl l'me principalement, quand il voit les
fense.                                                                   impies élevés aux honneurs, et devenir des grands et des primats;
   236. Nous allons maintenant donner l'énumération de certaines         puis aussi abonder en richesses,et vivre dans la somptuosité etla
choses qui sont de permission, et néanmoins conformes aux. lois          mngniflcence; et vice versâ, les adorateurs de Dieu être dans le
de la DivineProvidence, et par lesquelles l'homme purement natu­         mépris et la pauvreté. Il se contlrme aussi contre la Divine Provi- ,
rel se contlrme pour la nature cantre Dieu, et pour la prudence          dence, quand il 'pense que les guerres sont permi<;es, et qu'alors,'
humaine contre la Divine Providence. Ainsi, quand il lit la Pa­          tant d'hommes sont massacrés, et que tant de villes, de nations,
role, il voit que le plus sage des hommes, Adam, et son épouse,          et de fami,lles sont pillées; et même que les victoires sont du côté
216                  LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       211
   de la prudence, et non pas toujours du côté de la justice; et que          240. Toutes les choses, dont 1'6numér1ttion est donnée dans les
   peu importe que le général soit un homme de bien ou un homme            Numéros 237, 238 et 239, ont été rapportées, afin que l'on voie que
   sans probité; outre plusieurs autres choses semblables, qui toutes      toutes et chacune des choses qui sont faites dans le Monde, tant
   sont des permissions selon les lois de la Divine Providence,            chez les méchants que ch':lzles bons, sont de la Di vine Providence;
     238. Ce même homme naturel se confirme contre la Divine               que par conséquent la Divine Providence est dans les plus petites
   Prdvidenee, quand il considère les religiosités de diverses nations,    particularités des pensées et des actions de l'homme, et que c'f'st
   par exemple, qu'il y a des hommes qui n'ont absolument aucune           de là qu'elle est univers'3lle. Mais comme cela ne peut être vu, à
   notion de Dieu, et qu'il y en a qui adorent le soleil et la lune;       moins que chacune des propositions ne soit expliquée à part, il va
   d'autres qui adorent des idoles et des images taillées, même de         par conséql1ent en être donné une explication succincte, en sui-
  monstres; et d'autres, des hommes morts. De plus, quand il con-          vant l'ordre dans lequel elles ont été présentées, en commençant
  sidère que la Religiosité Mahométane a été reçue par tant d'em-          par le N" 236.
  pires et de royaumes. et que la Religion Chrétienne est seulement           241. I. Le plus sage des hommes, Adam, et son éponse, ~e
  dans la plus petite partie du Globe habitable, nommée Europe; que        sont laissé séduire par le serpent, et Dieu par sa Divine Pro 'Di-
  là elle a été divisée; qu'il s'y trouve des hommes qui s'attribuent      dence n'a point empêché cela: c'est parce que par Adam et son
  le pouvoir Divin, et veulent être adorés comme des dieux, et qu'on       épouse il est entendu, non pas les premiers hommes créés dans
  y invoque des hommes morts; puis aussi, qu'il y en à qui placent         ce Monde, mais les hommes de la Très-Ancienne Église, dont la
  la salvation dans certaines paroles qu'on pense et prononce, et          nouvelle création ou régénération a élé llinsi décrite; leur nou-
  non dans les biens qu'on fait; puis encore, qu'il y en a peu qui         velle création même ou leur rogénération dans le Premier Chapi-
  vivent selon leur Religion; outre les hérésies, qui ont élé en si        tre par la Création du Ciel et de la Terre; leur sag-esse et leur in-
 grand nombre, et celles qui existent aujourd'hui, telles que celles       telligence par le jardin d'Éden; et la fin de cette Église par l'action
 des Quakers, des Moraviens, des Anabaptiste~, et autres; et enfin,
 que le Judaïsme continue encore. Celui qui nie la Divine Provi-
 dence conclut de là que la religion en elle-même n'est rien, mais
                                                                           de manger de l'arbre de la sc;ence ; car la -P arolédâns son sein
                                                                                                                                              -
                                                                           est spirituelle, contenant les arcanes de la Divine Sagesse, e~ afin
                                                                           qu'ils y fussent contenus, elle a été écrite au moyen de pures cor-
 que néanmoins elle est nécessaire, parce qu'elle sert de lien.           respondances et de pures représentations. Daprès' cela, il est évi-
    239. A ces arguments on peut aujourd'hui en ajouter plusieurs         dent que les hommes de cette Eglise qui dans le commencement
 autres, par lesquels peuvent encore se confirmer ceux qui pensent
 intérieurement pour la nature et pour la -seule prudence hu-
 maine ; par exemple, que tout le monde chrétien a reconnu trois
Dieux, ne sachant pas que Dieu est un en personne et en essence
                                                                                         -,
                                                                          avaient été très sages, et qui à la fin, d'après le faste de la propre
                                                                          intelligence, étaient très' méchants, ont été séduits, non pas par
                                                                          quelque serpent, mais par r~'lmour de soi, qui là estla tête du ser-
                                                                          pent que la semence de la femme, c'est-à-dire, le Seigneur, de·
et que ce Dieu est le Seigneur; puis aussi, que jusqu'à présent           vait écraser. Qui est-ce qui, d'après la raison, ne peut pas voir
on a ignoré que dans chaque chose de la Parole ily a un sens spi-         qu'il est entendu des choses autres que celles qui y sont l'acon·
rituel, et que de là vient la sainteté d'3 la Parole; puis encore, que    tées d'une manière historique dans la lettre? en effet, qui est-ce
l'on n'a pas su que fuir les maux comme péchés, c'est la Religion         qui peut concevoir que la création du monde ait pu être telle
Chrétienne même; et que même l'on n'a pas su que l'homme vit              qu'elle yest décrite? aussi les érudits prennent-ils beaucoup de
homme après la mort; car ceux-là peuvent se dire à eux-mêmes              peine pour expliquer ce que contient le premier Chapitre, et finis-
et dire entre eux: Pourquoi la Divine Providence, si elle existe,         sent-ils par avouer qu'ils ~Jo _compren~nt poin_t? Ils ne com-
révèle-t-elle maintenant ces choses pour la première fois?                prennent pas non plus que dans le jardin d'Eden ou paradis il ait
2.18                    LA   SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        219
 été placé deux arbres, l'un de la vie et 1"autre de la science, et        périt pas, il fut mis un signe sur Caïn de peur qu'il ne fût tué, car
 celui-ci comme pierre d'achoppement; -nique pal' Îi seule action          l'amour n'existe pas sans la sagesse, ni la charité sawJq. IQi.
 d'avoir mangé de cet arbre ils aient tellement pr~variqu..~ '!~~ non.     ëomme cefait rëprésente presque la mIme chose que l'aclion de
 seulement eux, mais encore tout le genre humain, leur postérité,          manger de l'arbre de la SClCnce, c'est pour cela qu'il a été placé
 ont été voués à la damnation; ni enfin, qu'un serpent ait pu les          en ordre après la description d'Adam et de son épouse; ceux·là
 séduire; outre plusieurs autres faits, par exemple, que l'épouse          aussi qui sont dans la foi séparée de la charité sont dans la pro­
 ait été créée d'une côte du mari; qu'après la chute ils aient re.         pre intelligence, et ~eax ~i sonllans la charité et pal' suite dans
 connu leur nudité; qu'ils l'aient voilée avec des feuilles de figuiel';   l.ajQi sont d~ns l'~ntelligence d'après le Seigneur, par conséquent
 qu'il leur ait été donné des tuniques de peau pour couvrir leur           dans la Divine Providence.
 corps; et qu'il ait été placé des chérubins avec une épée flam­              243. Ill. La Nation ISl'aélite dan.1 le désert a adol'é le veau
 boyante pour garder le chemin de l'arbre de vie, Toutes ces cll.o­        d'm', el l'a l'econnn pmu' le Dieu qui les avait tirés d'Egyple;
 CQS sont des représentatifs par lesquels il est décrit l'instauration     et cependant Jéhovah voyait cela de la montagne de Sina;i, lout
 de la Très·Ancienne l~glise, l'état de cette J!~glise, son changement     î)r~s, et ne l'a point empêché : cela est arrivé dans le désert de
 d~tat, et enfin sa destruction; toutes les choses secretes conte­         Sinaï près de la montagne: que Jéhoyah ne les ait pas détour,
 nues dans le sens spirituel, qui réside dans chaque particuladlé           nés de ce cul!e criminel, cehl est conforme il toutes les lois de la
 du récit, ont élé expÜq~lées dans les ARCANES CÉLESTES sur la              Divine Providence, qui ont été rapportées jusqu'ici, et aus'3i à
 Genèse et l'Exode, publiés à Londres; l'on y peut ·voir aussi que          celles qui suivent. Ce mal leur fut permis pour qu'ils ne périssent
  N' l'Arbre de l_a vie il y e5t entendu le Seigneur quant à sa Di,         pas tous; car les fils d'Israël avaient été tirés de l'Égypte, afin
 vine Providence, et par IArbre de la science l'homme quant à la              u'ils re~rése_ntassentl~Église d~ Seigneur, et ils n'auraient      pas
propre prudence,                                                            pu la représenter, si l'idolàtrie Egyptienne n'avait pas été d'abord
   2"2, II. Lew' premier fils, Cat"n, a lné son (j'dra Abel, et             déraci née de leur cœur; et cela n'aurai t pas pu être fai t, s'il n~ lellr
Dieu alo/'s ne l'en a pas détow'né en parlant avec lui, mais                eùt pas été libre d'agi l' selon ce qui était dans leur cœur, et ainsi
seulement l'a maudit apl'ès le meul'lre. Puisque par Adam et                de l'en anacher par suite d'une punition rigoureuse. Quant à ce
son épouse il est entendu l'Église très ancienne, comme il vient            qui est en outre signifié par ce culte, et par la menace qu'ils
d'être dit, il s'ensuit .l~a~Ca0_ et. Abel, leurs premiers fils, il         seraient pleinement rejetés, et qu'une nouvelle nation serait sus­
est entendu les deu~~s~fi~ls de l'Eglise, qui son~ l'A.mour et la.          citée de Moïse, on le voit dans les AROAN~ yÉLEST ES sur l'Exode,
Sagesse, ou la Charité et la Foi, par Abell'aœour ou la. charité, et        O~, XXXII, où ces sujets sont traités.
par Caïn la sagesse ou la foi, spécialement la sagesse séparée de l'a.         2H IV. David a t'ait te dénombrement du peltple, et à cctltse
mour, ou la toi séparée de la charité ; et cette sagessE', comme al1~si     de cela il a été envoyé une peste qui a tait péj'ir plusieurs mil·
la foi sèparée, ~t telle, ~e non se~em,ent eUe reje!te l'amour              liel's d'hommes, et Dieu lui a envoyé le prophète Gad non avant
et la charité, mais que même elle les anéantit, et qu'ainsi Caïn            l'acte, mais après, pour lui annonce/' la punition: celui qui sc
ruë son frire: que la foi séparée de la charité agisse ainsi, cela est      confirme contre la Divine Pl'ovidence peut aussi sur ce sujet pen­
assez connu dans le Monde Chrétien ; voir la DOCTRINE DE LA Nou­            set' et rouler dans son esprit diverses choses, principalement pour.
VELLE JÉRUSALEM SUR LA Fol. Ll malédiction de Caïn enveloppe                quoi David n'a pas été averti auparavant, et pourquoi le peuple
l'éta.t spirituel dans lequel viennent, après la mort, ceu x qui sé­        après la transgression du roi a été si rigoureusement puni. Que
parent la foi d'avec la charité, ou la sagesse d!avec l'amour. Mais         Daviù n'aH pas élé averti auparavant, cela est conforme aux lois
noiliiîilôins, afin que par cette séparatio:l la sagesse ou la foi ne       de la Di vine Proviùence démontrées jusqu'ici, principalement aux .
220                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVlDENCE                        221
   deux lois expliquées ci·dessus, Nos 129 à 153, et Nos 154 il 174. Si      chef; et comme la Nation Israélite et Juive était telle, qu'ils ne
   le peuple a été rigoureusement puni pour la transgression du              pouvaient pas représenter longtemps l'Église, car ils _étaient ido·
   roi, et sisoixante·dix mille hommes ont été frappés de peste, ce          lfltres de cœur, c-'-est pour cela qu'ils se retirèrent peu à pû!!,..Jlu
   fu.t non pas il cause du roi, mais il cause du peuple, car on lif"        culte reprcsMtatif, en pervertissant toutes les choses del'É~lise,
   « La colère de Jéhovah continua il s'enflammel~ontreIsraël; c'est         au point qu'enfin ils la dévastèrent; cela a été représenté par les
   pourquoi il incita David contre eux, en disant: Va, dénombre              profanations du Temple de la part des rois, et par leurs idolàtries;
   Israël et Jehudah. » - II Sam. XXIV. 1.                                   la dévastation même de l'Église par la destruction de ce Temple,
      245. V. Il a été pel'1nis li Salomon d'instaurer des cultes ido­       par la transportation du peuple Israélite, ct par la captivité du
   h'ttl'es: c'était afin qu'il représentât le Royaume du Seigneur ou l'É­   peuple Juif dans ln Babylonie. Ce fut là la cause; et tout cc qui se
  g!ise avec toutes les religiosités dans le Monde entier, car l'l~g1ise     fait d'après quelque C:lllse, se fait d'après la Divine Providence
  illslituée chez la Nation Israélite et Juive était une Église repré­       selon une de ses lois.
  sentative; c'est pourquoi tous les jugements et tous les statuts de           247. VII. Il et élé pC/'mis à cette Nation de crucifier le 8cigncU7' :
  cette Église représentaient les spirituels de l'l~glise, qui en sont       c'était parce que l'Église chez cette nation avait ~té entièrement
  les internes, le peuple lui-même l'Église, le Roi le Seigneur, Da"id       dévastée, et était devenue telle, que non-seulement ils ne con­
  le Seigneur qui devait venir dans le Monde, et Salomon le Sei­             naissaient ni ne reconnaissaient le Seigneur, mais que même ils
  gneur après son avènement; et comme le Seigneur après la glori­            avaient de la haine contre lui: néanmoins toutes les choseS"q~s
  fication de son Humain a eu pouvoir dans le ciel et sur terre, comme       lui firent -étaient selon les lois de sa Divine Providence. Que la
  Lui-Même le dit, - Matlh. XXVIII. 18, - c'est pour cela que son            Pass;on de la croix ait été la dernière Tentation, ou le dernier
  représentant Salomon s'est montré dans la gloire et la magnifi­            Combat, par lequel le Seigneur a pleinement vaincu les enfers, et
  cence, et qu'il a été dans la s3gesse plus que tous les rois de la         pleinement glorifié son Humain, on le voit dans la-DoCTRINE DE LA
 terre, et qu'en outre il a bâli le Temple, et que depuis il permit          NOUVELLE JÉRUSÂLElI1 SUR LË SE:GNEUR, N°s 12 à 14; et dans la
 et institua les cultes de plusieurs nations, par lesquels étaient           DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LA FOI, N°S 34, 35.
 représentées les diverses religiosités dans le Monde; ses épouses,             248. Jusqu'ici les faits, dont l'énumération a été donnée ci-dessus
 au nombre de sept cen ts, et ses concubines, au nombre de trois             dans le N° 236, ont été expliqués; ce sont certains faits tirés de
 cents, signifiaient des choses semblables, - 1 Rois, XI. 3; - car           13. Parole, par lesquels l'homme naturel qui raisoc.ne contre la
 l'épouse dans la Parole signifie l'l~glise, et la concubine la reli­        Divine Providence peut se confirmer; car, ainsi qu'il a été déjà
 giosité. D'après cela on peut voir pourquoi il a élé donné il Salo­         dit, tout ce qu'un tel homme voit, entend et lit, peut lui servir
 mon de bâtir le Temple, par lequel était signifie le Divin Humain           d'argument contre elle : toutefois, peu d'hommes se confirment
 du Seigneur, - Jean, II. 19,21, - et aussi l'Église; puis, pour­            cë>ïïirë la Divine Providence d'après les faits qui sont dans la
 quoi il lui a été PQrmis d'instaurer de~ cultes idolàtres, et d'avoir       Parol~, mais un grand nombre se confirment d'après les choses qui
 tant d'épouses:· Que par Da vid, dans un grand nombre de passages           existent sous leurs yeux, et qui sont contenues dans le N° 237 ;
de la Parole, il soit entendu le Seigneur qui devait venir dans le           celles-ci vont donc pareillement être expliquées.
monde, on le voit dans la DOCTRLNE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM                     2409. I. Tout adol'atew' de soi-même et de la natw"e se confij'me
SUR LE SEIGNEUR, N°' 43, 44.                                                 conb'e la Divine Pl'ovidcnce, qHcmd clans le monde il voit tant
    2~6. VI. Il a été permis à plusieurs rois, ap1'ès Salomon, de            d'impies, et tant d'i.mpiétés de len)' pal·t, et en même temps la
pl'O(Ct1W' le Temple et les choses saintes de l'l~'glise:        c'était     gloire que qtwlques-uns d'eux en tirent, sans que pour cela Diett
parce que le peuple représentait l'Église, et que le roi était leur          leul' inflige aucune punition. Toutes les impiétés et aussi la gloire
222                  SUR LA nrVINE PROVIDENèE                                                SUR LA DIVINE PROVIDENCE                         2::!3
   qu'on en tire, s0nt des permissions dont les causes sont des             d'être présentées se trouve aussi exr>liquée la proposition sui·
  lois de la Divine Providence. Tout homme peut librement, et même          vante rapportée ci-dessus, N° 237, à savoir, Que l'adoratettr de
  très librement, penser ce qu'il veut, tant contre Dieu que pour           soi-même et de la natui'e se confi1'me enC01'e plus cont,'e la Divi.
  Dieu; et c.e1.llL.ill!l peQ§e contre Dieu est rarement puni dans le       1le Providence, quand il voit t'éussù' Les machinations, les
  Monde naturel, parce qu'il y est toujours dans l'état de réforma­         astuces et les fourberies, même cOI1tI'e les hommes pieux, Jus~
  tion; mais il est puni dans le Monde spirituel, ce qui arrive après       tes et sincèt'es ; et que l'injustice triomphe sW' la justice dans
  la mort, car alors il ne peut plus être réformé. Que les causes des       les jngements et dans les affair·es. Toutes les lois de la Di vine
  permissions soient des lois de la Divine Providence, cela est évident     Providenc! sont des necessités ; et comme elles sont les causes
  d'après les lois ci·dessus rapportée'3, si on se les rappelle et qu'on    pOUl' lesquelles de telles choses sont permises, il est évident que
  les examine; ce sont celles-ci: L'homme doit agir d'après le libre,       pour que l'homme puisse vivre homme, être réformé et sauvé, ces
  selon la raison, N"s 71 à 97. L'homme ne doit pas être contraint          choses ne peuvent être ôtées à l'homme par le Seigneur, si ce n'est
 par des moyens externes à penser et à vouloir, ainsi à croire et à         médiate ment par la Parole, et spécialement par les préceptes du
  aimer les choses qui appartiennent à la religion, mal~ il doit ~         ,Décalogue chez ceux qui reconnaissent comme péchés le~ homi­
  porter lui·même à cela, et parfois s'y contraindre, N°S 129 li 154.       cides de tout genre, les adultères, les vols et les faux témoignages;
 La propre prudence est nulle, et seulement apparaît exister, et            mais, chez ceux qui ne les reconnaissent point comme péchés.
 aussi doit apparaître comolC exister; mais la Divine Providence            médiatement par les lois civiles et par la crainte des peines qu'elles
 d~s les très-singuliers est universelle, N°S 191 à 213. La Divine          infligent; puis médiatement aussi par les lois morales et par la
 Providence considère les choses éternelles, et ne cODsidère les           'crainte de perdre réputation, honneur et profit; par ces moyens­
 temporelles qu'autant qu'elles font un avee les éternelles, Nos 214        ci le Seigneur conduit les méchants, mais seulement en les détour·
 à 220. L'homme n'est introduit intérieurement dans les v rais de la        nant de faire ces maux, et non de les penser et de les vouloir:
 foi et dans les biens de la charité, qu'autant qu'il peut y être tenu      mais par les premiers moyens le Seigneur conduit les bons en les
 jusqu'à la fin de la vie, N°' 2'21 à n3. Que les causes des permis­        détournant non-seulement de faire ces maux, mais même de les
 sions soient des Lois de la Divine Providence, on le verra encore          penser et de les vouloir.
 ~lairement par les Articles qui suivent, par exemple, par celui-ci :          250, II L'ad01'utettr de soi-même ct de la natw'e se confirme
 Les maux sont permis pour une fin, qui est la salvation; puis par          contre la Divùw Pl'ovi~lence, lo-;squ'il voit les impies élevés aux
 celui-ci: La Divine Providence est continuelle chez les méchants           honnew's, et devenir des gmntfs et des primats ; puis au.ssi
 de même que chez les bons; et enfin par cehii-ci : Le Seigneur ne          f!bonc!Ql' en t'ichesses, et viVi'e clans lq, somptttosité et la mWJni­
 peut agir contre les lois de sa Divine Providence, parce qu'agir           ficence, tancl'is que les adoi'atelt?'s de Dieu sont dans le mé)Jt'is
contre elles, ce serait agir contre son Divin Amour et contre sa            et la pau.vl'eté: l'adorateur de soi-même et de la nature croit que
Divine Sagesse, ainsi contre Lui-Même. Ces Lois, si on les confère,         les dignités et le3 richesses sont les plus grandes et les seules féli­
peuyent manifester les causes pour lesquelles les impiétés sont             cités qui puissent exister, ainsi les félicités mêmes; et si, d'après
permises par le Seigneur, et ne sont point punies lorsqu'elles sont         le culte auquel il a été initié dès l'enfance, il pense quelque chose
seulement dans la penste, et le sont même rarement lorsqu'elles             de Dieu, il les appelle des b6nédictions Divines; et tant qu'il n'as­
sont dans l'intention et par conséquent aussi dans la volonté, et           pire pas à des choses plus élevées, il pense qu'il y a un Dieu, et
non dans le fait. Mais toujours est·il que tout mal est '3uivi de sa        même il l'adore; mais dans le culte il y a de caché, ce que lui..
peine; c'est comme si dans le mal était inscrite sa peine, que              même alors i!rl!ore, un désir d'être élevé par Dieu à des dignités
l'impie subit après la mort. Par les considérations qui viennent            encore supérieures, et à des richesses encore plus abondantes; et
224                     tA SAGESSE ANGÉLiQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVJDENCE                         225
 s'il y parvient, son culte va de plus en plus vers les extérieurs,       ardeur, car ils se regardent eux-mêmes dans les usag!'!s, et regar­
 jusqu'au point qu'il devient nul, et que lui-même enfin méprise          dent les-honneurs comme des usages: c'est pourquoi plus l'amoûr
 et nie Dieu: il agit de même, s'il est privé des dignités et de l'opu­   de soi s'élève, plu.§.. s'~nflal!lme en Ici le désir de laire des usages
 lence, dans lescluelles il a vai t placé son cœur. Que sont alors les    pour sa gloire: pne telle ardeur n'existe pas c}J.ez les ho-mmes pieux
dignités et les richesses, sinon des pierres d'achoppement pour           o~~s, il moins qu'elle n'ait été fomentée en dessous par l'hon­
les méchants, mais non pas pour les bons, parce que ceux-ci pla­          neur: le ~eigneur conduit donc, par l'amour de la. réputation~les
cent leur cœur non en elles, mais dans les usages ou les -biens,          impies de cœur qui sont dans les dignités, et HIes excite à faire.
pour l'accomplissement desquels les dignités et les richesses ser­        des usages pour le Commun ou la Patrie, pour la Société ou la Villc
vent de moyens? c'est pourquoi nul autre que l'adorateur de soi­          dans laqu!'!lle ils sont, et aussi pour le conciloyen ou le prochain
même et de la nature ne peut se comirmer contre la Divine Pro­            avec lequel ils sont: tel est avec eux le gou vernempnt du Seigneur,
vidence, par cela que les impies parviennen't aux honneursëi aux          qui est appelé Divine Pl'ovidence : en effet, le Royaume du Sei­
richesses, ct deviennent des grands et des primats. D'ailleurs,           gneur est le Royaume des usages; et où il n'y a qu'un petit nom­
qu'est-ce qu'une dignité plus grande ou plus petite, et une opu­          bre d'hommes qui remplissent des usages pour les usnges, il fnit
lence plus grande on plus petite? N'est-ce pas seulement une chose'       que des adorateurs d'eux-mêmes sont promus aux emplois les
qui en elle-même est imaginaire? Est-ce que l'un est plus fortuné         plus élevés, dans lesquels chacun par son amour est excité à faire
et plus heureux que l'autre ?La dignité chez un grand, et même            le bien. Suppose dans le Monde, quoiqu'il n'en existe pas, un
chez un roi et un empereur, après l'espace d'une année, est-ertè          royaume infernal où ne règnent que les amours de soi, - l'Amour
regardée autrement que comme quelque chose de commun qui                  de soi est lui-même le dia01e,- est-ce que chacun par le feu de l'a·
n'exalte plus de joie son cœur, et qui même peut devenir vil à ses        mour de soi, et par l'éclat de sa gloire, ne fera pas des usages pIns
yeux? Est-ce que ceux-là par leurs dignités sont dans un plus             que dans un autre r'oyaume ~ cependant tous ceux-Il). ont à la. bou­
grand degré de félicité que ceux qui sont dans une dignité moin­          che le bien public, mais dans le cœur leur propre bien; et commc
dre, ou même dans la plus peUte dignité, comme sont les ler­              chacun regarde son prinCe pour devenir plus grand, car chacun
miers·-ët 1Cursservlteurs? Ceux-ci peuvent ètre dans un plus              aspire à ~Jre le plus grand, est-ce qu'on pellt y voir qu'il y a un
grand degré de lélicité, quand ils prospèrent et sont contents de         Diemon est èÎÏtouré d'unc fumée comme celle d'un in,cendie, à
leur sort. Qui est plus inquiet de cœur, plus souvent indigné,            travers ~quelle aucun~~piri~danssa lumj~.fQ..ne peut paS:
plus vivement irrité, que tll.lJIour de soi? Cela lui arrive toutes les   .§gr ; j'ai vu cette lumée âüwur des enlers de ceux qui s·'adorent
lois qu'il n'est pas honoréselonl'ei~tion de son cœur, et toutQ.s          eux-mêmes. Allume une lanterne, et cherche combien, dans les
les lois que quelque chose ne réussit pas à son gré et ~elon son           Royaumes d'aujourd'hui, parmi ceux qui aspirent aux dignités, il
vœu. Qu'est-ce donc que la dignité, si elle n'est pas pour la chose        t en a qlli ne soient pns des amours de soi et du monde ?surmille
ou l'usage, sinon une idée YEst-ce qu'une telle idée peut être dans        en trouveras-tu cinquante qui soient des amours de Diell,et parmi
une autre pensée que dans une pensée sur soi et SHI' le monde?             c~ux-ci seulement quelques.un-s. qui aspirent aux dignités? Pui')
et en elle-même cette idée n'est-elle pas que le monde est tout,           donc qu'il yen a si peu qui soient des amours de Dieu, et un si
ét que l'éternëTû'ëst rien? Maintenant, au sujet de la Divine Pro­         grand nombre qui sont des amours de soi et du monde, et pui~Cl..l!e
vidence, il sera ditëi17luelques mots pourquoi elle permet que             ccs amours-ci par leurs leux produisent plus d'usnges que les
les impies de cœur soient élevés aux dignités et acquièrent des            l,lffiours de Dieu par les leurs, cçHllment alo!:s quetqu'un peut-il se
richesses : L~s impies ou méchants peuvent faire des usages                confirmer confre la Divine~Providence, p~lr cela que les méchanfs
comme les hommes pieux ou bons, et même avec une plus grande               sont plûs que les bons dans la prééminence et dans l'opulence f Gela
                                                                                                                                           i5
226                   LA ,SAGESSE ANGÊLJQUI~                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       227
est même confirmé par ces paroles du Seigneur: (( Le Seignew'           'ne peut ~r~détoJ!1'9~ du mal par le Seigneur, ni par conséquent
loua l'intenian't injuste de ce qu'il avait prudemment agi ; ~            être rétormé et sauvé; car s'il n'était pas 'permis que les maux
ll}s fils de ce siècle sont plus prudents que les fils de la lumière      tissent irruption, l'homme ne l!l~rrai,t pas, par conséquent ne
 dans lfur génération. Ainsi, Moi, Je vous di~: Faites·vous des           les re.Q9nnaîtl'ait pas, et ainsi ne pourrait être amené à y résister:
amis du Mammon de l'injustice, afin que quand vous manque­               de là vient que les maux ne peuvent être empêchés p-arauèun
rez, ils vous 1'eçoivent dans les tentes éternelles.» - Luc, XVI.        ll)(Iyen de iî-Provideqce ;~insi ils resteraient rdnfermés, et
8, 9 ; - ce qui est entendu par ces paroles dans le sens naturel         comme ces maladies, appelées cancer et grangène, ils s'éteïidraient
est évident ; mais, d~ns le sens spirituel, par le Mammon de l'in·       de tout côté et consuœeraient tout le vital humain. En effet,
justice sont entendues les connaissances du vrai et du bien que          l'homme pm' nais~ance est    unpetU     enfer, entre l~uel et le ciel il
les méchants possèdent, et dont ils se servent seulement pour ac­        y a uu perpétuel débat; nul homme ne peut être tiré de son enfer
quérir des dignités et des richesses; c'est d'après ces connaissan­      par le Seigneur, à moins de voir qu'il y est, et de vouloir en être
ces que les bons ou les fils de la lumière se feront des amis, et ce     retiré, et cela ne- peut pas être fait sans des permissionsdont les
sont elles qui les recevront dans les tentes éternelles. Que les         causes sont des lois de la Di vine Providenc~. C'est pour cette rai.
amours de soi et du monde soient en grand nombre, et les amours          so~ qu'il y a des guerres petites et des guerres grandes; des, peJite_s,
de Dieu en petit nombre, le Seigneur l'enseigne aussi en ces ter­        ~ntre los possesseurs de biens-fonds et leurs ~Qisi~s, et des
mes: « Large est la pOl·te et spacieux le chemin qui mène cl la          gr'aùdes en tro les Monarq uos de royaumes et leurs voisins i les pe­
perdition, et il y en a beaucoup qui y ~ntrent; mais étl'oite est        tites diffèrent seulement des grandes, en ce que les petites sont
 la porte et resse?'ré le chemin qui mène ci la vie, et il y en, a       tenues dans des limites par les lois de la nation, et les grandes par
peu qui le trouv~t. » - Matth. VII. 13, 14. - Que les dignités           les lois des nations; et en ëëque, quoique lespetites aussi bien qüë
et les richesses soient ou des malédictions ou des bénédictions, et      les grandes veuillent transgresser leurs lois,les petites ne le peuvent
chez qui elles le sont, on le voit ci-dessus, N° 217.                    p"a3 et les grandes le peuvent, mais néanmoins non au-delà du
    251. ,III. L'adorateu1' de soi-même et de la natu1'e se con­         possible. Si les grandes guerres faites par des rois et des généraWé,
 firme contre la Divine Provide,nce, quand a pense que les               quoiqü'elles soient jointes aux homicides, aux pillages, aux vio­
guen'es sont pfrmises, el qu'alol's tant d'hommes sont massa­           lences et aux cruautés, ne sont point empêchées par le 8eigneur, ni
 crés, et que leurs richesses sont pillêes. Ce n'est pas d'après la     dans leur commencement, ni dans leurs progrès, mais seulement à
Divine Providence qu'il y a des guerres, car elles sont jointes aux     ~ fin, quand la puissance de l'un ou de l'autre est devenuë si faible,
 homicides, aux pillages, aux violence,s, aux cruautés et autres        qu'il y'a pour lui péril imminent de destruction, cela est dù à plu­
 maux énormes, qui sont diamétralement opposés à la charité chré­       sieurs causes qui sont cachées dans le trésor de la Divine Sagesse;
 tienne; mais néanmoins elles ne peuvent IH1Lne,.lli!! être permises,   quelques-unes de ces causes m'ont été révélées; parmi elles est
 parce que, après les très-anciens, qui sont entendus par Adam et       celle-ci: qUQ toutes les guerres, lors même que ce sont des guerres
 son épouse, et dont il a été parlé ci·dessus, N° 241, l'amour de       civiles, sont représentatives des états de l'Église dans le Ciel, et
 la vie des hommes est devenu tel, qu'il veut dominer sur 1csal!­       sont des correspondances : telles ont été toutes les guerres dé·
 tres, et enfin sur tous, et qu'il veut posséder les richesses du       crites dans la Parole, ét telles sont aussi toutes les guerres aujour­
 monde, et enfin toutes les richesses; ces deux amours ne peuvent       d'hui: les guerres décrites dans la Parole sont celles que les
 pas être tenus enchalnés, puisqu'il est selon la Divine Providence,    fils d'Israël eurent avec différentes nations, par exemple, avec les
 qu'il soit permis à chacun d'agir d'après le libre selon la raison,    Émorréens, les Ammonites, les Moabites, les Philistins, les Syriens,
 voir ci-dessus, N°S 71 à 97 ;et que, sans les permissions, I-homme     les Égyptiens, les Chaldéens, les Assyriens; et quand les fils d'Is­
228                     'LA SAGESSE ANGÉt.iQUÊ                                                  SUR LA DiViNE PROVlDENCE                       229
raël, qui représentaient l'Eglise, s'écartaient des préceptes et des         combat, sans qu'on'y ait pensé, d'où cependant est résultée la;
statuts, et tombaient dans les maux qui étaient signitiés par ces            victoire. Que la Divine Providence, qui est appelée Fortune, soit
na lions, -car chaque nation a~ ec laquelle les fils d'Israël eurent la      dans les plus petites QartiÇllilarités _de~hose~~m.! le~ ~us -trTJ
guerre, signitiaitquelque genre du mal, - alors ils étaient punis par        voles, on le voit ci-dessus, N° 212; si en elles tu reconnais la Di·'
cette nation: par exemple, quand ils profanaient les choses.saintes         vine Providence, tu la reconnaitras tout à fait dans les événements
de l'Eglise par d'infâmes idolàtries, ils étaient punis par les As­          de la guerre; les succès et les avantages obtenus dans une guerre
syriens et par les Chaldéens, parce que la profanation de ce qui            sont même appelés communément Fortune de la guerre.; et celle-
est saint est signifiée pal' l'Assyrie et par la Chaldée: ce qui était      ci est la Divine Providence, principalement dans les consoils et les'
signifié par les guerres contre les Philistins, on le voit dans la          méditations du général, lors même que lui, alors et dans la suite,
DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉP.USALEM SUR LA FOI, N°S 50 à 54.                 les attribuerait tous à sa prudence, Du reste, qu'il le fasse s'il le
Des choses semblables sont représentées "par les guerres <l:.aujour­        veut, car U est dons la pleine liberté de penser pour la Divine
d'hui, en quelque endroit qu'elles se fassent; car toutes les choses        Providen~e ou contre elle, et même pour Dieu et contre Dieu;
qui sont faites dans le Monde naturel correspondent à des_ehoses            ~ais qu'il sache que rien de ce tÏtli ,ëoncerne les conseils ët les
spirituelles dans le Monde spirituel, et toutes les choses spirituelles     méditatioI!..'S _ne vie~t delui ;tout intiue ou du ciel ou de l?enfer;
éoncernent l'Eglise. On ne sait pas dans ce Monde quels-royaumes             de l'enfer d'après la permission, du deI d'apr~s la Providence.
ùans la Chrétienté ont un rapport avec les Moabites et les Am­                 252, IV, L'adorateur de soi-même et de la nat'W'ese con~
 monites, avec les Syriens et les Ph ilistins, avec les Chaldéer.s ct        firme cont1'e la Divine Providence, quand, selon sa perception,.
les Assyriens, et avec les autres nations contre qui les fils d'Israël       il pense que les victoircs sont du côté de la p"udence, et non
ont fait la guerre; cependant il y en a qui ont un rapport avec             pas toujours du côté de la Justicc,. et que peu imp01·te que le
eux. Mais !}.uelle est l'Eglise dans les terres, et quels sont les maux     général soit un hommc de bien ou un homme sans probité. S'il
dans lesquels elle tombe, et pùu r lesquels elle est punie par des          semble que les victoires soient du côté de la prudence, et non pa~
guerres, on ne peut nullement le voir dans le Monde naturel,                toujours du côté de la juslice, c'est parce que l'homme juge d'a-.
parce que dans ce Monde il n'y a de manifeste que les extern~s,             près l'apparence, et est favorable à un parti plus qu'à l'autro;et
qui !:le font pas l'Eglis~ ; mais on le voit dans le Monde spirituel où     ce qu'il favorise, il peut le confirmer par des raisonnements; et il
se montrent les internes dans lesquels est l'Eglise même; et li:t           ne sait pas que la justice de la cause dans le ciel est spirituelle, et
tous sont conjoints selon lel,lrs différents états: les conflitS de         dans le monde est naturelle, comme il a été dit dans ce      qcl  pré-.
c~x-ci dans 1e Monde spirituel correspondent aux guerres, qui               Cède,- et queï'uneet-T~utre sont conjointes par l'ench.aînement
de part et d'autre sont dirigées d'une manière correspondante par           des choses passées et en même temps des 0110ses futures qui sont
le Seigneur selon sa Divine Providence. Que les guerres dans le             conflues du Seigne2;!r _s~l. S'il importe peu que le général soit un
Monde soient dirigées par la Divine Providence du Seigneur, . cela          homme de bien ou un homme sans probité, c'est d'après cette
est reconnu par l'homme spirituel, mais non par l'homme natu­             . raison, qui a 'été confirmée ci-dessus, N° 250, que les méchants/
rel, éxcepté quand il est célébré une fête à l'occasion d'une vic­          de même que les bons, font des usages, et que les méchants'd'a"
toire, en ce qu'alors il peut rendre à genoux des actions de grâces         prp.s leur feu en font avec plus d'ardeur que les bons; principale-:
il. Dieu pour la victoire qu'il a accordée; il peut aussi avant de          ment dans les guerres, p~ ~iLméchant est plus hab~t
commencer le combat invoquer Dieu en quelques mots; mais                    plus adroit que le bon à machiner des ruses, et que par l'amouI'
qu~nd il rentre en lui-même, il attribue la victoire ou à la pru­           ~e la gloire il éprouve de la volupté à tuer et à piller ceux .qu'll
aence du général, ou à quelque mesure ou incident au milieu du              ~alt et ~éclare ennem.is; .le bou a seulèment 9-e.la prudènce ,et dIJ.
230                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                           231

zèle pour protéger, mais rarement pour envahir. Il en est de cela       v91Q.'!..tiers les vrais tels qu'ils sont dan s la Parole. Sur ce sujet, voir
comme des esprits de l'enfer et des anges duciel; les esprits de        quelques explications dlÙisla DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSA­
l~r~.9.~nt, et les anges du ciel se défe~ent. De là se tire             LEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE, N°S 91 à 97, et 104 à 113.
cette conclusion, qu'il est permis à chacun de défendre sa patrie         254. I. L'homme entièrement naturel se confu'me contre la
et ses concitoyens contre des ennemis envahisseurs, même en             Divine Providence, quand il considère les ,'eligiositës de diver­
employant des généraux méchants; mais qu'il n'est pas permis de         ses nations, pm' exemple, qu'il y a des hommes qui n'ont abso·
se déclàrer ennemi sans motif: le motif pour la gloire seule est        lument aucune notion de Dieu, et qu'il y en a qui adiwent le
en lui· même diabolique, car il appartient à_l'a!p,Qur...de soi         soleil et la lune, et d'aut"cs qui adol'ent dcsidoles et des ima­
   253. Jusqu'ici ont été expliquées les choses rapportées ci-des.      ges taillées. Ceux qui tirent de là des arguments contre la Divine
sus, N° 237, par lesquelles l'homme enlièrement naturel sc con­         Pro'Îdence ne connaissent pas les arcanes du ciel, qui sont
firme contre la Divine Providence; maintenant vont être expli.          innombrables, et dont à peine un seul est connu de l'homme; au
quées celles du N° 238, qui concernent les religiosités de diverses     nombre de ces arcanes est celui-ci, que l'homme n'est pas instruit
nations, et qui peuvent aussi servir d'ar~uments à l'homme entiè­       du ciel immédiatement, mais qu'il l'est médiatement, voir ci-des­
rement nalurel contre la Divine Providence; car il dit dans ,son        sus sur ce sujet, les N°S 15'1 à 174 ; et puisqu'il est instruit média­
cœur: « Comment peut-il exister tant de religions différentes, ct       tement, et que l'Évangile n'a pu parvenir par des émissaires il. tous
pO.J,!X.cwm n'en existe-l·il pas une seule, vraie, sur tout le globe,   ceux qui habitent sur le globe entier, mais que cependant une reli­
si, comme il a étc montrc ci dessus, N°' 27-à45,~~ Divine Provi.        gion a pu passer, par divers moyens, même aux nations qui sont
dence a pour fin un Ciel provenant du Genre Humain?» Mais               aux coins du monde, voilà pourquoi cela a eu lieu par la Di vine Pro­
cco'ute, je te prie: Tous ëëux q;jj sont nés ïïommes, dans quelque      vidence; en effet, aucun homme ne tire de lui-même' la religion,
religion qu'ils Roient, peuvent êh'e s3.uvés, pourvu qu'ils recon­      mais il la tient d'un autrë q~i, ou lui·même, ou d'après d'autres,
naissent un Dieu, et qu'ils vivent selon les preceptes du Décah­        par t_radition avait su d'après la Parole qu'il y a un DJQ..u, qu'il ya
gue, qui sont de ne point tuer, de ne point commettre adultère,         1!JLÇiel et un enfer, qu'il y a une vwaprèSÏa mort, et qu'il faut
de ne point voler, de ne point par ter de faux témoignages, par         adorer Dieu pour davenir heureux. Que la Religion ait été trans­
cette raison qu'il est contre la religion, par c'Jnséquent contr.c      portée dans le Monde entier d'après l'ancienne Parole, et ensuite
pieu, de faire de telles actions: chez ceux·là il ya la èr~inte de      d'après la Parole israélite, on le voit dans la DOCTRINE DE LANou­
Dieu, et l'amour du pr0chain; la crainte de Dieu, parce qu'ils          VELLE JÉnUSALEM SUR I:']~CRITURE SAINTE, N°' 101 à 103; et que
pensent qu'il est contre Dieu de faire ces actioD8 ; et l'amour du      s'il n'y avait pas eu de Parole, personne n'aurait eu connaissance
pl'Ochain, parce qu'il est contre le prochain de tuer; de commettre     de Dieu, du ciel et de l'enfer, de la vie après la mort, ni à plus
adultère, de voler, de porter de faux témoignages, et de convoiter      forte raison du Seigneur, on le voit dans le même Traité, N°' 114
 sa maison ct son épouse; comme ceux-ci dans leur vie porlent leurs     à 118. Quand une fois une Religion a élé implantée chez une
 regards vers Dieu, et ne font point de mal au prochain, ils sont       nation, cette nation est cond'lite par le Seigneur selon les préceptes
conduits par le Seigneul', et ceux qui sont conduits par le Sei­        et les dogmes de cette Religion; et le Seigneur a pourvu à ce que
 gneur sont aussi instruits selon leur reli.&!.on au_sujet de Dieu et   dans chaque religion il y eût des préceptes tels que ceux qui sont
 du prochain; car ceux qui vivent ainsi aiment à être instrui~s,        dans le Décalogue; ainsi, adg.!].illeu, ne point profaner son ~0.!ll,
 mais ceux qui vivent autrement n'aiment point à être ingrJl~ts;         observer un jour de fête, honorer son père et sa mère, ne point
 et comme ils a;ment à être instruifs, ifs le sont-âUsslpar les an­      tuer,-ne pofut comT.et1re adultère, ne point voler. ne point porter
 ges après la mort, quand ils deviennent esprits, et ils reçoivent       de faux témoignage; la nation -qui fait Divins ces préceptes, et y
232                     LA·SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      23~

  conforme sa ,iie par religion, est sauv'ée, comme il a été dit ci.        tre la religion. nj en a peu qui n'âient absolument aUéune con,
  dessus, N° 253 ; et nième la plu part des nations éloignées du Monde      naissance d~ Dieu; que ceux-ci, s'ils ont mené 'une vie morale,
  chrêtie-n regardent ces lois non comme civiles, màis comme Divi­          soient instruits par les anges après la mort, et reçbivent le spiri­
  nes, et les tiennent pour saintes: que l'homme soit sam'éparla            tuel dans leur vie morale, on le voit dans la DocTRŒnfD'if LANou"
  vie selon ces préceptes, on le voit dans la DOCTRI1E ilE LA Nou­         VEW JÉRUSAi':'EMSUR L'ÉCRITURE S.UNTE, N° 116. Pareillement
  VELLE J~RUSALEM D'APRÈS LES PRÉCEPTES DU DÉCALOGUE; depuis                ceux qui adorent le Soleil et la Lune, et croient quo là est DJeu;
  le commencement jusqu'à la fin. Au nombre des Arcanes du ciel,            ils ne savent pas autre chose, aussi cela ne leur est-il pas imputé
  il ya aussi celui-ci, que le CielAngèlique devant le Seigneur est         à péché, car le Seigneur dit : «Si vous étiez aveugles, CI. c'est-à­
  comme un seul Homme, -dont l'âme et la vie est le Seigneur, et            dire, &LY.o.Q.§.. ne saviez pas, « vous n'auriez pas de péché. » ­
  que ce Divin Homme est en toute forme homme, non-seulement                Jean, IX. 41. - Mais il y en a plusieurs qui adorent des idoles et
 qutint aux membres et aux organes externes, mais même quant                des images taill~es, même dans le Monde chrétien; cela,iï est
 aux membres et aux organes internes, qui sont en grand nombre,             vrai, est de l'idolàtrie, mais non chez tous; en effet, il y en a à
 puis aussi quant aux peaux, aux membranes, aux cartilages et               qui les images taillées servent de moyens d'excitation à penser à
 aux os ; toutefois, ces parties tant externes qu'internes, dans èet        Dieu; car d'après 'l'influx-qui procède du Ciel, il arrive qu.E' celui
 Homme, ne sont point matérielles, mais elles sont spirituelles; et         q~_i reconnaît un Di~veut 10 voir; et èomme ceux-ci ne peuvent
 il a été pourvu par le Seigneur à ce que ceux auxquels l'Évangile          pas, comme ceux qui sont spirituels-intérieurs, éloyer le mental
 n'a pu parvenir, mais qui ont seulement une religion, pussent              au-dessus des sensuels, ils s'excitent à cela au moyen d'une image
 aussi avoir une place dans ce Divin Homme, c'est-à-dire, dans le           taillée ou gravée; ceux qui agissent ainsi, et n'adorent pas PTmage
 Ciel, on constituant ces parties qui sont appelées peaux, membra­          elle-même comme Dieu, sont sauvés, s'ils vivent aussi par reli­
 nes, cartilages et os; et à ce qu'ils fussent, de même que les autres,     gion selon les préceptes du Décalogue. D'après ces explications il
 l!ans la joie cé!este : car peu importe, si l'on est dans la joie, que     est évident que, puisque le Seigneur veut le salut de tous, iià
ce soit dans la joie tèlle qu'elle est pou r les anges du ciel suprême-,    pourvu aussi à ce que chacun puisse avoir sa place dans le ciel,
ou dans la joie telle qu'elle est pour les anges du dernier ciel; en        s'il vit bien. Que le ciel devant le Seigneur soit comme un seul
effet, quiconque vient dans le ciel viel'lt dans la joie suprêine de        Homme, 'et que par suite 10 ciel corresponde à toutes et à chacune
son cœur, et n'en soutiendrait p:lS une plus grancie~ car lien              des ch~ses qui sont chez l'homme; et qu'il y en ait'aussi qui ont
serait s~fIoqué. Il en est de cela, par comparaison, comme d'un            'un rapport avec les peaux, les membranes, les cartilages et les os,
laboureur et d'un Roi: le laboureur peut être au comble de la joie          on· le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, publié à Lon­
quand il marche vêtu d'un habit neuf de gros drap, et qu'il est             dres en 171>8, N°' 59 à 102 ; et aussi dans les ARCANES CÉLESTES,
assis à une table où il ya de la chair de porc, un morceau de               N°S 5552 à 5556 ; et ci-dessus, N°' ,201 à 204.
bœuf, du tromage, de la bièrp. et du vin cuit; il aurait le cœur à             255. II. L'homme entièrement naturel se confi/'me conh'e la
la gène si, comme un Roi, il était vêtu de pourpre, de soie, d'or           Divine Providence, quand il considère qHe la Religiosité Maho­
et d'argent, et qu'il fût devant une table où il y aurait des mets          métane a été reçue pm' tmit d'empires, et de l'oyaumes. ~ue
exquis et somptueux de plusieurs genres avec des vinsdélicafs: de           cette Iteligiosité ait Hé reçue par plus de Royaumes que la Reli­
là, il eg évident qu'il y a félicité céleste pour les dernier s com-E!.e    gion chrétienne, cela peut être un scandale pour ceux qui pensent
pour les premiers, pour chacun dan~0E-_~.!'é; par conséquent                à la Divine Frovidencû, et en même temps croient qu'on ne peut
aussi Rour ceux qui sonfhors du monde Chrétien, pourvu qu'ils               être sauvé que si l'on èst né chrétien, ainsi dans un pays où 'il Y a
fuient les maux comme péchés contre Dieu, parcë qu'ils sont con-            la Parole; et où par eUe le Saigneur est connu: mais-h Religiositê
234                      LA SAGES~E ANGÉLIQUE                                                    sun   LA DIVINE PROVIDENCE                    235
    Mahométane n'est pas un scandale pour ceux qui croient que toutes          que leurs ancêLres n'avaient rien vu de saint en elles, mais qu'ils
    choses viennentde la Divine Providence; ceux-ci cherchent en quoi          les considéraient seulement comme représentant et par suite
    la Providence y est, et ils le trouvent aussi: c'est en ce que la Re.li­   signifiant des choses saintes selon leurs correspondances. De là sont
   gion Mahométane reconnaît le Seigneur pour le Fils de Dieu, pour            nées les idolâtries qui ont rempli toute la terre, tant l'Asie avec,les
  le plus Sage des hommes, et pour le plus grand Prophète, lequel             îles adjacentes, que l'Afrique et l'Europe. Afin que toutes ces ido­
    est venu dans le Monde pour instruire les hommes; la majeure               lâtries fussent extirpées, il est arrivé que, par la Divine Providence
    partie des mahométans le font plus grand que ~ahome[" Pour                 du Seigneur, il s'éleva une nouvelle Religion accommodée aux
    qu'on sache pleinement que cette Religiosité a été suscitée par la         génies des orientaux, dans laquelle il y eut quelque chose de l'un et
) Divine Providence du Seigneur, afin de détruire les idolâtries d'un          de l'autre Testament de la Parole, et qui enseigna que le Seigneur
   grand nombre de nations, ce sujet va être exposé dans un certàffi           est venu dans le monde, et qu'il était le plus grand PI'ophète, 10
    ordre; en conséquence il sera d'aborù parlé de l'origine des ido.          plus sage de tous, et le Fils de Dieu: cela a été fait par Mahomet,
   lâtries. Avant cette Religiosité, le culte des idoles était commun          de qui cette Religion a été nommée Religion Mahométane. Cette
   sur toute la terre: cela provenait de ce que les Églises avant l'a.         Religion a été suscitée par la Divine Providence du Seigneur, et
   vènem.ent du Seigneur avaient toutes été des Églises Représenta_            accommodée, comme il a été dit, aux génies des orientaux, afin de
   tives; telle avait été aussi l'Église Israélite; là, le tabernacle,les      détruire les idolàtries de tant de nations, ct de leur donner quel­
   habits d'Abaron, les sacrifices, toutes les choses du Temple de             que connaissance du Seigneur, avant qu'ils vinssent dans le Monde
   Jérusalem, et aussi les statuts, étaient représentatifs; et, chez les       spirituel; elle n'aurait pas été reçue par tant de royaumes, et
   anciens, il y avait la science des correspondances, qui est aussi la        n'aurait pas pu extirper les idolâtries, si elle n'avait pas été faite
   science des représentations, la science même des sages, cultivée             de manière à être conforme et adéquate aux idées des pensées et
   principalement en Egypte; de là leurs hiéroglyphes: par cette               à la vie de tous ces peuples. Si elle n'a point reconnu le Seigneur
   science ils savaient ce que signifiaient les animaux de tout genre,          pour le Dieu du ciel et de la terre, c'est parce que les Orientaux
   et les arbres de tout genre, p1lis les montagnes les collines, les           reconnaissaient un Dieu Createur de l'Univers, et n'ont 'pas pu
   fleuves, les fontaines, et aussi le soleil, la lune, les étoiles; et         comprendre que ce Dieu soit venu dans le Monde et ait pris l'Hu­
   comme tout leur culte était un culte représentatif, consistant en            main, de mème que ne le comprennent pas non plus les Chré­
   de p~Ires correspondances, c'est pour cela qu'ils le célébraient sur         tiens, qui pour cela même dans leur pensée séparent son Divin
   des montagnes et des collines, et aussi dans des bocages et des              de son Humain, et placent son Divin près du Père dans le Ciel, et
   jardins; et qu'ils consacraient des fontaines, et tournaient leurs           son Humain ils ne savelit où. D'après cela, on peut voir que la
   faces ver.) le soleil levan t quand ils adoraient Dieu; et qu'e!! outre      Religion Mahométane doit aussi son origine à la Divine Providence
   ils faisaient des images taillées de chevaux, de boeufs, de veaux,           du Seigneur; et que tous ceux .le celle religion qui reconnaissent
   d'agneaux, et mêm'O' d'oiseaux, de poissons, de serpents, et les             le Seigneur pour Fils de Dieu, ct en même temps vivent selon les
   plaçaient dans leurs maisons et dans d'autres lieux dans un cer­             préceptes du Décalogue, qui sont aussi les leurs, en fuyant les
   tain ordre selon les spirituels de l'Église auxquels ils correspon­          maux comme péchés, viennent dans le Ciel, qui est appelé Ciel
   daient, ou qu'ils représentaient. Ils plaçaient aussi de semblables          mahométan: ce Ciel a aussi été divisé en trois Cieux, le suprême,
   objets dans leurs l'emplès, pour rappeler à leur souvenir les cho­           le moyen et l'infime; dans le Ciel suprême SO:lt ceux qui recon­
   ses sliates qu'ils signifiaient. Après ce temps, quand la science des        naissent que le Seigneur est un avec le Père, et qu'ainsi il est Lui·
   correspondances fut oblitérée, leur postérité commença à adorer              Même le seul Dieu; dans le second Ciel sont ceux qui renoncent à
   ces images taillées comme saintes en elles·mêmes, ne sachant pas             avoir plusieurs épouses et vivent avec une seule; et dans le der.
236                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      237
 niér ceux qui sont initiés. Sur, cette Religion, voir do plus grands       puisée dans le sens da la lettre de la Parole, qui est tel, il était
 détails dans LA CONTINUATION SUR LE JUGEMENT DERNIER ET SUR                impossible que dans l'Église il n'y eût pas des· disputes, des con­
 LE MONDE SPIRITUEL, N°S 68 à 7~, Où il est traité des Mahomélan's          troverses et des dissensions, surtout quant à l'entendement de la
 et de Mahomet.                                                             Parole, mais non quant à la Parole elle-même, ni quant au Divin
    256. III. L'homme (mt'iè,'ement natUt'el se confi?'me contre            Même du Seigneur; en effet, partout il est reconnu que la Parole
 la Divine Providence, quand il voit que la Religion Chrétienne             est sainte, et que le Divin est au Seigneur, et ces deux points sont
 est seulement dans la plus petite partie du globe habitable, qui           les essentiels de l'Église; c'est pourquoi aussi ceux qui nient le
 est nommée Europe, et que là elll! est divisée. Si la Religion Chré­       Divin du Seigneur, lesquels sont ceux qui sont appelés Sociniens,
 tienne est seulement dans la plus petite partie du Globe habitable,        ont été excommuniés de l'Église; et ceux qui nient la sainteté de
 qui est nommée Europe, c'est parce qu'elle n'a pas été accommo­            la Parole ne sont point réputés Chrétiens. A ces explications j'a­
dée aux gt!lnies des Orientaux, comme la Religion Mahométane,               jouterai sur la Parole quelque chose de mémorable, d'où l'on peut
 qui est mixte, ainsi qu'il vient d'être montré; et une Religion non        conclure que la Parole est intérieurement le Divin Vrai même, et
accommodée au génie d'un homme n'est point reçue par lui; par               intimement le Seigneur: Quand un esprit ouvre la Parole, et en
exemple, une religio:l qui déclare qu'il n'est pas permis d'avoir           frotte sa face ou son vêtement, par ce seul frottement sa face ou
plusieurs épouses n'est point reçue par ceux qui depuis des siècles         son vêtement brille avec autant d'éclat que la lune ou qu'une
ont été polygames, mais elle est rejetée; il en est aussi de même de         étoile, et cela à la vue de tous ceux qu'il rencontre; cela atteste
quelques autres déclarations de la Religion Chrétienne. Peu im·             que dans le Monde il n'y a rien de plus saint que la Parole. Que la
 porte que la plus petite ou la plus grande partie du Monde l'ait           Parole ait été écrite par de pures correspondances, on le volt dans
reçue; pourvu qu'il y ait des peuples chez qui il y a la Parole; car        LA DOCTRINE DE LA NOUV~LLE JÉRUSALEM SUR L'ECRITURE SAINTE,
il en résulte toujours de la lumière pour ceux qui sont hors de l'E·         N°S 5 à 26. On y voit aussi quo la Doctrine del'Eglise doit être.tirée
glise ct n'ont point la Parole, comme il a. été montre dans LA Doc­          du sens littéral de la Parole, et être confirmée pal' ce sens, N°' 50
TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ECRITURE SAINTE, N°s 104                à 61. Que des hérésies peuvent être tirées du sens littéral de la
à 113, Et, ce qui est admirable, partout où la Parole est lue sain'·         Parole, mais qu'il est dangereux de les confirmer, N°' 91 à 97. Que
tement, et le Seigneur adoré d'après la Parole, là est le Seigneur           l'Église existe par la Parole, et que tel est dans l'Eglise l'entende­
avec le Ciel; et cela, parce que le Seigneur est la Parole, et: que la       ment de la Parole, telle est l'Eglise elle-même, W' 76 à 79.
Parole est le Divin Vrai, qui fait le Ciel, c'est pourquoi le Seigneur          257, IV. L'homme entièrement naturel se confirme cont?'e la
dit: « Où deux ou trois sont assemblés en mon Nom, là je suis                Divine P,'ovidence, par cela que dans plusicurs Roynumcs où
au milieu d'eux. » - Matth. XVIII, 20; - c'est ce qui peut être hit          la Religion Chrétienne a été "cçuc, il y a des hommes qui s'altl'i­
avec la Parole par des Européens dans un grand nombre d'en_                  bUént le pouvoù' Divin, ct veulent ét,'e aclm'és comme des dieux,
droits du Globe habitable, parce qu'ils out communication avec le            et parce qu'on y invoque des hommes morts. Ils disent, il est
globe enlier, et que partout par eux, ou la Parole est lue, ou il y a en­    vrai, qu'ils ne se sont poin~ arrogé le pouvoir Divin, et qu'ils ne
seignement d'après la Parole: cela semble inventé, mais est néan"            veulent point être adorés comme des dieux; mais néanmoins ils
moins vrai. Si la Religion Chrétienne est divisée, c'est parce qu'elle       disent qu'ils peuyent ouvrir et fermer le Ciel, remettre et retenir
est fondée sur la Parole, et que la Parole a été écrite par de pures         les péchés, par conséquent sauver et condamner les hommes,
correspondances; or, les correspondances, quant à la plus grande             et cela est le Divin Même; car la Divine Proyidence n'a pour uni­
partie, sont des apparences du vrai, dans lesquelles cependant les           que fin que la ré.formation et par suite la salvation; c'est là son
vrais .iéelss0nt cachés ~ et comme la Dactrine de l'Eglise dQit .être        opération continuelle chez chacun; et la salvation ne peut êtr~
238                        LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    StiR LA DIVINE PROVIDENCE                    239
opérée que par la reconnaissance du Divin du Seigneur, et par la              sans iui en rien laisser, Cela n'a pu être empêché par la Divine
confiance que le Seigneur Lui-Même opère, quand l'homme vit                   Providence du Seigneur, cal' si cela eftt été empêché, ils auraient
selon Ses préceptes. Qui est-ce qui ne peut pas voir que cela est la          publié à haute voix que le Seigneur n'était pas Dieu et que la Pa­
Babylonie décrite dans l'Apocalypse, et la Babel dont il est parlé            role n'était pas sainte, et ils se seraient faits Sociniens ou Ariens,
çà et là dans les Prophètes? Que ce soit aussi Lucifer, dans Ésaïe           et ainsi ils auraient détruit entièrement l'Église, laquelle, quels
Chap, XIV, cela est évident par les Vers, 4 et 22 de ce Chapitre,            que soient les chefs, se maintient cependant chez les peuples qui
011 sont ces paroles: « TI./. p"ononce,'as cette pm'abole sU)' le Roi de     sont sous leur domination; car tous ceux de cette religion qui
Babel, » - Vers, 4; - ensuite: « Je 1'etl'anchel'ai cl Babel nom et          s'adressent aussi au Seigneur, et fuient les maux comme péchés,
l'este. » - Vers, 22; - d'oll il est clair que, dans ce passage,             sont sauvés; c'est pourquoi, il y a même dans le Monde spirituel
Babel est Lucifer de qui il est dit: « Comment es-tu tombé du ciel,          plusieurs sociétés célestes qui en ont été composées; et il a aussi
 L'lIci(e1',fils del'aurOl'e? Cependant, toi, t·u alJaisdit dans ton cœur:    été pourvu à ce qu'il y eftt parmi eux une nation qui n'a point
 A ux cieux je monterai ; au-dessus des étai les de Dieu J'élèverai          subi le joug d'une telle domination,et qui regarde la Parole comme
mon trône, ef je m'assiérai en la montagne de convention, dans               sainte; cette noble Nation est la Nation Française, Mais qu'est·il
les côtés du septentl'ion; je monterai au-dessus des hauts lieux,            arrivé ~ Quand l'Amour de soi eut porté la domination jusqu'au
de ln nuée; je deviend,'ai semblable au n'ès-Haut, l) - Vers, 12,             trône du Seigneur, il l'en chassa, et s'y plaça lui-même; cet
13, 14, - Qu'on y invoque des hommes morts, et qu'on les prie                Amour, qui est LucHer, ne pouvait que profaner toutes les choses
de porter secours, cela est notoire; il est dit qu'on les invoque,           de la Parole et de l'Église; pOUl' que cela ne fût pas fait, leSeigneur
parce que leur invocation a été établie par une bulle papale                  par sa Divine Providence a pourvu à ce qu'ils se retirassent de son
confirmant le décret du Concile de Trente, par laquelle il est               culte, qu'ils invoquassent des hommes morts, qu'ils adressassent
dit ouvertement qu'on doit les invoquer. Qui est-ce qui ne sait              des prières à leurs statues, qu'ils baisassent leurs os, qu'ile; se
pas cependant que c'ost Dieu seul qu'on doit invoquer, et non                prvsternasse:1t vers leurs tombeaux, qu'ils défendissent de lire la
aucun homme mort? Mais il ya être dit maintenant pourquoi                    Parole, qu'ils missent la sainteté du culte dans des messes que le
Dieu a permis ces choses; qu'e'les aient été permises pour une               vulgaire ne comprend pas, et qu'ils vendissent le salut à prix
fin, qui est la salvation, cela ne peut pas être nié; on sait, en            d'argent; parce s'ils n'avaient pas fait ces choses, ils auraient
effet, que sans le Seigneur il n'y a point de salut; et, puisqu'il en        profané les choses saintes de la Parole et de l'Église: en effet,
est ainsi, il a été nécessaire que le Seigneur fell prêché d'après la        ainsi qu'il a été montré dans le Paragraphe précédent, il n'y a que
Parole, et que par là l'Église Chrétienne fùt instaurée; mais cela           ceux qui connaissent les choses saintes, qui peuvent les profaner.
n'a pu être fait que par des promoteurs qui le fissent par zèle; et          C'est pourquoi, afin qu'ils ne profanassent pas la très sainte Cène,
il n'yen a pas eu d'autres que ceux qui, par le feu de l'amour de            il a été pourvu par la Divine Providence à ce qu'ils la divisassent,
soi, étaient dans une ardeur semblable au zèle; ce feu les excita            qu'ils donnassent au peuple le pain, et qu'ils prissent eux-mêmes
d'abord il. prêcher le Seigneur et il. enseigner la Parole; c'est d'a­       le vin; car dans la sainte Cène le vin signifie le saint vrai, et le
près ce primitif état des promoteurs que Luci(el' est dit fils de            pain le saint bien; mais, quand ils ont été divisés, le vin signifie
l'aout'ore, Vers. 12. Mais il. mesure qu'ils virent que p1r les choses       le vrai profané, et le pain le bIen adultéré ; et en outre il a été
saintes de la Parole et de l'Église ils pûuvaient dominer, l'amour           pourvu à ce qu'ils la fissent corporelle et matérielle, et qu'ils pris­
de soi, par lequel ils avaient d'abord été excités à prêcher le Sei­         sent cela pour la principale chose de la religion. Quiconque fait
gneur, s'élança de leur intérieur, et s'éleva enfin il. cette hauteur,       attention à ces particularités, et les examine dans une certaine
qu'ils tranf~rèrent en eux toute la Divine puissance du Seigneur,            illustration du mental, peut voir les merveilleuses opérations de la
2~O                      LA SAGESSE -ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PIOVlDEtoICE                        241
  Divine Providence pour preserver les cboses saitites de rF~glise, et        un; en effet, dans tout~s les Églises, où cette Religion a été reçue,
  pour sauver tous ceux qui peuvent être sau vés, et arracher comme           il est enseigné qu'il n'y a point de salvation, à moins que l'homme
  d'un incendie ceux qui veulent en ètre retirés.                             ne s'examine, ne voie ses péchés, ne les reconnaisse, n'en fasse
     21>8. V. L'homme entùh'emenf; natul'el se confll'me contl'e la           penitence, n'y renonce, et ne comm-ence une vie nouvelle; cela
  Divine Pl'o'vidence, par cela que, parmi ceux qui Pl'Oressent la            est lu avec beaucoup de zèle devallt taus ceux qui s'approchent
  Religion Chrétù:;nne, il y en a qui placent la salvation dans               de la Sainte Cène; on y njoute que s'ils ne le font pas, ils mêlent
  àel'taines paroles qu'on pense et prononce, et non dans les biens           les choses saintes avec les profanes, et se jettent dans la damna­
  qu'on rait. Que tels soient ceux qui font salvifique la fùi seule, et       tion éternelle; ct de p!us, en Angleterre, que S'Ils no le font pas,
  non la vie de la charité, par conséqnent ceux qui séparent la foi           le diaole entrera en eux comme dans Judas, ct les détruira quant
_ d'avec la charité, 0:1 le voit prou'é dans la DOCTRIN~ DE LA Nou­           à l'âme et au corps: d'après cela, il est évident que, d:J.ns les
  VELLE JÉRUSALEM SUR LAFol; etl'on y voit aussi que ceux-là sont             Églises Olt la foi seule a élé reçue, chacun néanmoins est instruit
  entendus dans la Parole par les Philistins, par le dragon etpar les         qu'il faut fuir les maux comme péchés. Oulre cela, quiconque est
  boucs. Qu'une telle Doctrine aussi ait été permise, c'est d'après           né chrétien sait aussi qu'il faut fuir les maux comme péchés, puis·
  la Divine Providence, afin que le Divin du Seigneur et le Saint de          que le Décalogue est mis dans les mains de tout jeune garçon et
  la Parole ne fussent point profanés; le Divin du Seigneur n'est             de toute jeune fille, et est enseigné par les pJ.rtmts ct par les maî­
  point profané, quand la salvation est placée dallscettephrase : «Que        tres; et que tous les citoyens d'un Royaume, spécialement le vul·
  Dieu le Père ait compassion à cause du Fils, qui a souffert sur la          gaire, sont examinés par le prêtre, d'après le seul Décalogue redté
  croix et a satisfait pour nous; » car ainsi ils s'adressent non au          de mémoire, SLlr Cl:: qu'ils savent de la Religion Chrétienne, etsont
  Divin du Seigneur, mais à son Humain, qu'ils ne reconnaissent               aussi a'erlis de faire ce qu'il contient; il ne le::r est jamais dit
  pas pour Divin; et la Parole n'est point profanée, parce qu'ils ne          alors pal' aucun ecclésiastiqua, qu'ils ne sont point souo; le joug
  font pas attention à ces passages olt sont les expressions amour,           de cette Loi, ni qu'ils ne peuvent pas faire ce qui est commandé
  charité, faire, œuvres; ils disont que toutes ces choses sont dans          parce qu'aucun bien ne vient d'eux-mêmes. Le symbole d'Atha­
  la foi qui consiste dans la phrase ci· dessus ; et ceux qui le confir­      nase a a:.Jssi été reçu dans tout le Monde ChréLien, et ce qu'il con­
  ment disent en eux-mêmes: « La loi ne me condamne pas, ni par               tient vers la fin est aussi reconnu, à savoir, que le Seigneur vielldra
  conséquent le mal, et le bien nt) sauvë pas, puisque le bien venant         pour juger les vivants et les morls, et qu'alors ceux qui ONT FAIT
  de moi n'est pas le bien; » ils sont donc comme ceux qui ne con­            DE BO:-<NES ŒUVR~S entreront dans la vie éternelle, et que ceux
  naissent aucun des vrais de la Parole, et par cela même ne peuvent          qui en ONT j<'.UT DE MAUVAISES iront dans le feu éternel. En SUÈDE,
  la profaner, Mais la foi quiconsiste dans cette phrase n'est confir­        Où la Religion de la foi seule a été reçue, il est clairement ensei­
  mée que par ceux qui sont d'après l'amour de soi dans le faste de           gné aussi qu'il n'y a pas Je foi séparée d'aveç la charité ou sans
  la propre intelligence; eeux-cinon plus ne sont pas chrétiens de            les ponnes œuvres, et cela, dans un Appendice Mémorial annexe
  cœur, mais seulement ils veulent le paraître. Que cependant la              à tous les livres de psaumes, ayant pour titre Empl!chements ou
  Divine Providence du Seigneur opère continuellement pour sau­               Causes de chute des impénitents, OnOTFERDIGAS FOERllINDER,
  ver ceux chez qui la foi, séparée de la charité, est devenue chose          Où sont ces paroles: «Geux qui sont riches en bonnes œuvres
  de religion, c'est ce qui va maintenant être dit : C'est d'après la Di­     montrent par là qu'ils sont riches en foi, patce que, quand la foi
  vine Providence du Seigneur, que, quoique cette foi soit devenue            est saI vifique, elle opère par la charité; carla foi justifiante n'existe
  chose de religion, chacun sait néanmoins que ce qui sauve, c'est            jamais seule et séparée des bonnes œuvres, lIe même qu'un bon
  non pas cette foi, rr.ais la vie de la charite avf,C laquelle la foi fait   arbre n'est point sans fruit, ni le soleil sans lumière et sans cha­
                                                                                                                                              • 16
242                    LA SAGESSE ANGÊLIQÙE                                                     StiR   LA DIV1NÈ   PROV1DENCE                  243
 leur, ni l'eau sans l'humide. » Ces quelques détails ont é!é don­         c'est cc qui a été montr,j ci-dessus ; ces lois, quant à, la plus grande
n.és, afin qu'on sache que, quoique la Religiosité de la foi seule         pal'tie, ne sont point connues, et cependant cc sont des lois de la
 ait été recue, '~ependant les biens de la charité, qui sont les bon..     Divine Sagesse et en même temps du Divin Amour, contre les­
 nes œuvr~s, sont partout enseignés, et Ctue cela vient de la D:vine       quelles le Seigneur ne peut agir; car agir contre elles, ce serait
Providence du Seigne:.:r, afin que le vulgaire ne soit point séduit        perdre l'homme et non le sauver; p:lrcours les Lois qui ont été
 par cette foi. J'ai entendu Luther, avec qlli je me suis entretenu        exposées, confère·les, et tu verras. Puis doue qu'il est aussi .selon
 quelquefois dans le Monde spir'ituel, maudire la foi seule, et dire       ces Lois qu'il n'y ait aucun influx immédiat du ciel, mais que l'in~
 que, quand il l'a établie, il fut a"erti par un Ange du Seigneur de      flux soit médiat par la Parole, les doctrines et les prédications, et
ne pas faire cela; mais qu'il avait pensé en lui-même que, s'il ne        que la Parole, pour qu'elle fùt Divine, n'a pu être écrite que par
 rejetait pas les œuvres, la séparation d'avec le Catholicisme­           de pures correspondances, il s'ensuit que les dissensions et les
Romain ne s'eiIC'ctuerait pas; c'est pour cela qu'il a confirmé           l1éresies sont inévitables, et que leur permission est allssi selon
cette foi malgré l'avertissement.                                         les lois de la Divine Providence; et encoro plus, parce que l'Église
 . 259. VI. L'homme ent'ièrement naturel se confirme contre               elle·même avait pris pour ses essenliels des choses qui appartien­
 la Divine Providence, par cela que, clans le lYIoncle ch1'étien, il      nent il. l'entendement seul, ainsi il. la Doctrine, et non des choses
y' a eu tant d'hé7'r!sies, et qn'il y en Ct enc01'e, telles qtW celles    qui appartiennent à la "olonté, ainsi t la vie; et quand les. choses
 des Quakel's, des M01'aves, des Anabaptistes, et plusieul's autres.      qui appaltiennent il. la vie ne sont point les essentiels de L'Eglise,
 En effp.t, il 'peut penser en lui-même: « Si la Divine Providence         l'homme est alors par l'entendement dans de pures t6nèbre~, ,et
dans les très-singuliers était uni verselle, et avait pour Îln le salut   il erre commeun aveugle qui heurte partout et tombe dan'> les
 de tous, elle aurait fait qu'il n'y eùt eu sur tout le globe 'lue la     fosses: en effet, la volonté doit voir dÇl.ns l'entendement, et non
 vrai!) Religion, et qu'elle n'elLt point été divisée, ni, à plus forte   l'entendement dans la volonté, ou, ce qui est la même chose, la
Faison, déchirée par des hérésies. 1) Mais fais usage de ta raison,       vie et son amour doivent conduire l'entendement à penser, à par­
 et pense plus profon1ément, si tu peux: Est-ce que l'homme peut          ler r.t à agir, ct non pas le contraire; si le contraire avait lieu,
 être sauve, s'il n'est auparavant réformé? En eUet, il est né dans       l'entendement pourrait, d'après uu amoUl' mauvais, et même dia­
l'amour de soi et dans l'amour du monde; et comme ces amours              bolique, saisir tout ce qui tombe sous les sens, et enjoinùre à la
 n'ont en eux-mêmes rien de l'amour envers Dieu, ni rien de l'a­          volon:6 de le fuire. D'après ces explications, on peut voir d'où
mour à l'égard du prochain, si ce n'est en vue de soi, il est né aussi    viennent les dissensions et les hérésies, Mais toujours est-il qu'il
dans les maux de tout genra; peut·il exister dans ces amours quel­        a été pourvu il. ce que chacun, dans quelque hérésie qu'il soit
que chose de l'amour ou de la misericorde? Né regarde-t·il pas            quant à l'entendement, puisse néanmoins ètre rMormé et sauvé,
comme rien de tromper autrui, de blasphémer contre lui, de le             pourv!! qu'il fuie les maux comme péchés, et qu'il ne confirme pas
haïr jusqu'à la murt, de commettre adultère avec son épouse, de           chez lui les faux llCrétiques ; carpar fuirles maux comme péchés la
sévir contre lui quand il est poussé par la vengeance, puisqu'il          volonté est réformée, et par la volonte l'entendem~nt, qui alors
veut être au·dessus de tous, et po~séder les biens de tous les autres,    pour la premiére fois passe des ténèbres ians la lumière, Il y a
par conséquent puisqu'il regarde les autres en les comparant il.          trois essentiels de l'Église, la reconnaissance du Divin du Sei­
lui-même comme vils et de nulle importance'? Pour qu'un tel               gneur, la reconna;ssance de la saintete de la Parole, et la vie qui
homme soit sauvé, ne faut-il pas CJ.ue d'abord il soit dctourné de        eRt appelée Chari té ; selon la vie, qui est la charité, chaque homme
ces maux, ct qu'ainsi il soit réformé? Que cela ne puisse être fait       a la foi; d'après la Parole il sait quelle doit être la vi~ ; ct par le
que selon plusieurs lois, qui sont des lois de la Divine Providence,      Seigneur il y a pour lui retol'mation et salvation. Si J'Églis,e avait
244                      LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                      SUR LA DIVINE PROVlDENCE                   2~b

 eu ces trois choses comme ses essentiels, les dissensions intel­             du Seigneur, car le Divin Vrai y est uni au Dil'in Bien qui procède
lectuelles ne l'eussent pas divisée ; mais elles l'auraient seule­            du Seigneur, et par là la Parole est la conjonction du Seigneur
ment variéù, comme la lumière varie les couleurs dans les beaux               avec l'Église, et la présence du Ciel, ainsi qu'il a-été montré dans
 objets, et comme une variété de diamants fait la beauté d'une                la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE,
 couronne de Roi.                                                             N°S 62 à 69; et la présence du Seigneur et du Ciel est partout où
    260. VU. L'homme entièrement nalUl"el se confirme contre                  la Parole est lue saintement, C'est là la fin que la Divine Provi­
 la Divine Providence, par cela que le Judaïsme continue encore;              dence a eue en vue, en conservant les Juifs et en les dispersant
 c'est-à-dire, parce que les Juifs, après tant de siècles, ne se sont         sur une grande partie du globe. Quel est leur sort après la mort,
 point convertis, quoiqu'ils vivent parmi les Chrétiens, et parce             on le voit dans la CONTINUATION SUR LE JUGEMENT DERNIER ET
 qu'ils ne confessent point le Seigneur selon les prédictions dans la         SUR LE MONDE SPIRITUE~, N°S 79 à 82.
 Parole, et ne Le rcconnaissentpointpourle Messie qui doit,comme                  261. Ce sont là les choses, rapportées ci-dessus, N° 238, par
ils 5e l'imaginent, les ramener dans la terre deCanaan, mais qu'ils           lesquelles l'homme naturel se confirme, ou peut se confirmer
 persistent constamment à le renie!', et cependant leschoses conti·           conlre la Di vine Providence; il en est encore quelques autres,
 nuent à bien aller pour eux. Mais ceux qui pensent ainsi, et qui             mentionnées ci-dessus, N° 239, qui pe'Jvent de même servir d'ar­
 pour cela révoquent en doute la Di vine Providence, ne savent pas            gumer,ts à l'homme naturel contre la Di vine Providence, et aussi
 que par les Juifs, dans la Parole, il est entendu tous ceux qui sont         tomber dans les mentaIs (animos) des autres, et exciter quelques
 de l'Église et reconnaissent le Seigneur, et que paL' Id. terre de           doutes, ce sont celles-ci:
 Canaan, dans laquelle il est dit qu'ils seront introduits, il est en­            262. 1. Il lJeut s'élever un doute contre la Divine Providence,
tendu l'Église du Seigneur: que s'ils persistent à renier le Sei­             de cc que tout le Monde Chrétien adol'e un Dieu sous trois Per­
 gneur, c'est parce qu'ils sont tels, 'que s'ils recevaient et recon­         sonnes, ce Ijui est adora trois Dieux, et de ce que jusqu'à p,'é­
naissaient le Divin du Seigneur et les choses saintes de son Églî'3e,         sent il n'a pas su que Dieu est un en personne et en, essence,
ils les profaneraient; c'est pourquoi le Seigneur dit en parlant              dans lequel il y a la Trinité, et que- ce Dieu est le Seigneur.
d'eux: .« Il Ct aveuglé leul's yeux, et il a endurci leur cœur, de            Celui qui raisonne sur la Di vine Providence peut dire: « Les trois
peUl' qu'ils ne voient de leurs yeux, et ne comprennent de leul'              Personnes ne sont-elles pas trois Dieux, puisque chaque personne
cœin-, et qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. »            par elle-même est Dieu? » Qui est-ce qui peut penser autrement,
- Jean, xn. 40. Matth. XIII. 14. Marc, IV. 12. Luc, VIII. 10.                 et même qui est-ce q!lÏ pense autrement? Athanase lui-même ne
Ésaïe, VI. 9, 10 ; - il estdit Il de peur qu'ils ne se convertissent           l'a pas pu; c'est pourquoi, dans la Foi symbolique qui port~ son
et que je ne les guérisse, » parce que s'ils eussent été convertis et          nom, il dit: l( Quoique d'ctpr[ls la vél'ité chrétienne nous devions
guéris, ils auraient profané; et selon une ioi de la Divine Provi­            ?'econnaître Ijue chctque Personne est Diel~ et SeigneUl', néan­
dence, dont il a été traité ci-dessuc;, No' 221 à 233, personne n'est          moins it n'est pas permis, d'apI'ès la toi ch,y!tienne, de dù-e ou
introduit intérieurement par le Seigneur dans les nais de la foi et            de nommel' trois DieU:1J ou trois Seigneurs; » par là il n'est en­
dans les biens de la charité, qu'autant qu'il peut y être tenu jus­            tendu autre chose, sinon que nous devons reconnaître trois Dieux
qu'à la fin de la vie, et que s'il en était autrement, il profanerait          et trois Seigneurs, mais qu'il n'est pas permis de dire ou de nom­
les choses saintes. Si cette Nation a été conservée, et répandue               mer trois Dieux et trois Seigneurs, Qui est-ce qui peut jamais per­
sur une grande partie du Globe, c'est à cause de la Parole danssa              cevoir un seul Dieu, à moins que ce Dieu ne soit aussi un en Per­
Langue Originale, qu'elle regarde comme sainte plus que ne le font             sonne? Si l'on dit qu'on peut le percevoir, pourvu que l'on pense
les Chrétiens i et dans chaque chose de la Parole il yale Divin                que les trois personnes sont une seule Essence, - qui est-ce qui par



                                                                         r
                                                         ""
246                       LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                      SUR   LA   DIVINE PROVIDENCE                  247

 là perçoit ou 'peut percevo:r autre chose, sinon que de cette ma­              Père· et Lui ne sont pas un, comme l'âme et le corps sont un ?
 nière les trois sont unanimes et d'accord, mais que néanmoins ce               Qui est-ce qui peut penser qu'il a été conçu 'de deux Divins, et~
 sont trois Dieux? Et si l'on pense plus profondément, on se dit à              si c'est du Sien, que cc Divin était son Père? Si tu leur demandes
 soi-même: Comment la Divine Essence, qui est infinie, peu t,elle               encore: « Quelle est votrf idée sur le Divin du Seigneur, et queUe
 ètre divisée? et comment peut-elle de toute éternité engendrèr un              est-elle sur son Humain?» Ils diront que son Divin est de l'Essence
 autre et encore produire un autre qui procède de l'un et de l'au­              du Père, et son IIumain de l'Essence de la mère, et que son Divin
  tre? L'on dit qu'il faut croire cela, ct n'y pas penser; mais qui             est chez le Père. Et si alors tu leur demandes: « Où est son Hu­
  est-ce qui ne pense pas à cc qu'on lui dit qu'il faut C1'o:re ~ Autre~        main? » Ils ne répondront rien; car dans leur idée ils séparent son
 ment d'où viendrait la reconnaissance qui est la foi dans son es­              Divin ct son Humain, ils font son Divin égal au Divin du Père, et
 sence? N'cst-ce pas de la pensée à l'égard de Dieu comme à l'égard             son Humain semblable à. l'humain d'un autre homme, et ils ne
 de trois personnes que sont nés le Socinianisme et l'Arianisme,                sa vent pas qu'ainsi ils séparent l'âme et le corps; ils ne voient pas
 qui règnent dans le cœur tic plus de personnes qu'on ne croit ~                non plus la contradiction, que clans co cas il serait né homme ra.
 La foi d'un seul Dieu, et que ce Dieu unique est le Seigneur, fait             tionnel d'apriis la mère seule. De l'impression de cette idée sur
 l'Église, car en Lui est la Divinél TI'Ïnité; qu'il en soit ainsi, on le       l'Humain du Seigneur, qui était semblabl,e à l'humain d'un autre
 voit dans la DOCTRINE DE LA. NOUVELLE JÉRusALmI SUR LE SEI­                    homme, il ost arrivé que le Chrétien pout difficilement être amené
  GNEUR, depuis le commencement jusqu'à la Hn, Mais qu'est-ce                   à penser au DIVIN HU~I,.IN, quand bien même on lui di~ait que
  que l'on pense aujourd'hui au sujet du Seigneur? Pense-t-on qn;il             l'ttme ou la vie du Seigneur a ôte et est, par la conception, Jého­
  est Dieu et Homme, Dieu par J6bovah son Pèrfl, de qui il a ete                vah Lui-Mème. Rassemble maintenant ces raisons, et examine s'il
  conçu, et Homme par la Vierge Marie, de qui il est ne? Q' i est-cc            y a un autre Dieu de l'univers que Je Seigneur seul, dans lequel
  qni penso qu'en Lui Dieu et l'Homme, ou son Divin ct son Humain               est le Divin Même ri quo qui est appelé le Père, le Divin Humain
  sont une seule Personne, et qu'ils sont un comme l'âme et le corps            qui est appelé le Fils, et le Divin Procédant qui est appele l'Es­
 ·sont tln ~ Est-ce que quelqu'un sait cela? Interroge les Docteurs             prit Saint, et qu'ainsi Dieu est un en Personne et en Essence, et
  de l'Église, et ils diront qu'ils ne le savent pas, lorsque cependnn t        que ce Dieu est le Seigneur, Si tu insistes, en disant que le Sei­
 cela est conforme à la Doctrine de l'~}glise reçue dans tout le                gneur Lui-Mème en a nommé Trois dans Mathieu: « Allez et
  mondo chrétien, dans laquelle sont ce.:; paroles: «Notre Seignenl'            tai.tes disciples tontes les nations, lcs baptisant an Nom du
  Jésus-Christ, FiLs de Dieu, est Dieu et Homme; et, quoiq'u'il soit            PÙ1'e, ct du Fils, et du Saint-Esprit, ii - XXVIII. 19; - je repon­
  Dieu et ffomme, néanmoins ils ne sont pas deux', mais il est un               drai qu'il a dit cela, afin qu'on sùt qu'en Lui, alors glorifié, il y
  seul Chl'/St ,. il est un, )Jarce que le Divin Ct pris sur soi l' fftmwin ;   avait la Divine Trinité, comme il est évident par le Verset qui pré­
  et même il est absolumo.nt un, CClI' il est une seule pel'sonne,              cède immédiatement, et par celui qui suit; dans le Verset qui
  puisque comme l'âme et le COl'pS (ont un seul homme, de même                  précède il dit q'.1e tout pouvoir lui a été donné dans le ciel et sur
  Dim et l'Homme sont un seul Christ; » ceci est tirè de la Foi ou              terre; et, dans le Verset qui suit, que Lui-Mème serait avec eux
  Symbole d'Athanase: s'ils ne l'ont pas su, c'est parce que, (lUand            jusqu'à la consommation du siècle; ainsi il parle de Lui Seul et
  ils ont lu ce passage, ils O!1t pensé au Seigneul', non pas comme             non de Trois. Maintenant, quant ù. ce qui concerne la Divine Pro­
  étant Dieu, mais seuleme:J.t comma étant Homme. Qu'on demande                  vidence, et pourquoi elle a permis que les Chrétiens adorassent
. à ces docteurs s'ils savent de qui il a été conçu, si c'est d€' Dieu le        un seul Dieu sous trois personnes, ca qui est adorer trois Dieux, et
  Pèl'e, ou si c'est de son propre Divin, ils répondront que c'est de            comment il sc fait que jusqu'ici ils aient ignoré que Dieu est un
  Dieu le Père, car cela est conforme à l'Écri ture ; est-ce qu'alors le         en Personne et e11 Essence, dans le~Iuel il y a la Trinité, et que ce
'248                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR. LA DIVINE PROVIDENCE                        249
Dieu cst le Seigneur, ce n'cst pas le Seigneur, mais c'est l'homme          )) croit pas en Lui; et, de plus, que non-seulement le Divin, mais
lui-même qui en est la cause; le Seigneur l'a enseigné clairement           » aussi l'Humain ont été élevés au Ciel, et que quant à l'un et à
dans sa Parole, comme on peut le vo:r par tous les passa~es qui             )) l'autre il est assis à la droite de Dieu. c'est-à-dire, qu'il estTout·
ont été rapportés dans LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM                 » Puissant; et beaucoup d'autres pas'3ages de la Parole sur son
SUR LE SEIGNEUR; il l'a aussi enseigné dans la Doctrine de toutes           » Divin Humain, rapportés ci-dessus en grande qnantité, qui tous
1eR Églises, dans laquelle il est dit, que son Divin et son Humain          ) attestent, Que Dieu est tin tant en Personne qu'en Essence,
sont, non pas deux, mais une senle Personne, unis comme l'âme               ) qu'en Lui est la Tl'inité, et que ce Dieu est le Seigneur. Si ces
et le corps. Mais si on a divisé le D:vin et l'Humain, et si on a fait      ) choses concernant le Seigneur sont di vulgnées maintenant pOllr
le Divin égal au Divin :le Jéhovah le Père, et l'Humain égal à l'hu­        ) la première fois, c'est parce qu'il a été prédit dans l'Apocalypse,
ma.in d'un autre homme, la cause première fut que l'Église, après           ) Chap. XXI et XXII, qu'une Nouvelle Église, dans laquelle ce
son lever, tomba en une I3abylonie qui transféra en elle le pouvoir          ») Doctrinal tiendrait la première place, serait instituée par le Sei­
Divin du Seigneur; toutefois, pour qu'on ne dît pas que c'était le           )) gneur à la fin de la précédônte : c'est cette Église qui est enten­
pouvoir Divin, mais seulement l'humai~, les chefs firent l'Humain           » due là pnl' la Nouvelle Jérusalem, dans laquelle nul ne peut
du Seigneur semblable à l'humain d'un autl'e homme: et plus tàrd,            ») entrer à moins qu'il Ile reconnaisse le Seigneur seul pour le Dieu
quand l'É3lise eut été réformée, et que la foi seule, qui est que            » du Ciel et de la terre; c'est pourquoi cette Église y est appelée
Dieu le Père a pitié à cause du Fils, eut été reçue pour unique              ) l'ÉPOUSE DE L'A.GNEAU : et je puis annoncer ceci, que tout le
moyen de salvation, l'Humain du Seigneur ne put pas non plus                 » Ciel reconnaît le Seigneur seul, et que celui qui ne le reconnait
être considéré autrement: s'il ne le put pas, c'est parce que ppr­           ») pas n'est point admis dans le Ciel; car c'est par le Seigneur que
sonne ne peut s'adresser au Seigneur, ni le reconnaître de cœur              » le Ciel est le Ciel: cette reconnaissance elle-même, procédant
pour Dieu du ciel et de la terre, excepté cl)lui qui vit selon Ses           )) de l'amour et de la foi, fait que tous y sont dans le Seigneur, et
 préceptes; dans le Monrie spirituel, où chacun est tenu de parler           ») que le Seigneur est en eux, comme Lui-Même l'enseigne dans
 comme il pen<:e, nul ne peut même nommer Jésns, qlle celui qui              » Jean: li'n ce Jour·là vous connaîtrez que Moi (je suis) dans
dans le monG.e a vécu comme chélien ; et cela, d'apI'è3 la Divine            » mon, Père, et vous en Moi, et Moi en, vous. - XIV. 20; - puis
Providence, afin que son Nom ne soi t point profané,                         )) dans le Même: DemeUl'ez en Moi, ct 11{oi en vous: Moi, Je
    Q63. Mais, afin que ce qui vient d'être dit devienne plus évi­           ») suis- le cep; vous, les sarments; celui qui demeure en Moi, et
 dent, j'ajouterai ce qui a été rapporté dans la DOCTnr~E DE LA              ) Moi en lui, celui-là porte du (l'uit beaucoup j cal' sans ~Mo'i
 NOUVELLE JÉnUSALEM SUR LE SEIGNEUR, vers la fin, N°S 60, 61 ; le            )) vous ne pouvez raire l·ien,. Si quelqu'un ne demeure pas en
 voici: « Que .Jiell et l'Homme dans le Seigneur, selon la Doctrine,         ») Moi, il estjet4 de/wi's. - XV. 4, 5,6; et aussi XVII. 22, 23. ­
 » soient non deux Perso:mes mais une seule, et absolument une,              ») Si ce doctrinal, tiré de la Parole, n'a pas été vu auparavant, c'est
 » comme l'ùme et le corps sont un, on le voit clairernent par un            » parce que s'il eùt été vu plus tôt, il n'eût toutefois pas été reçu;
 » grand nombre de déclarations du Seigneur Lui-Même; par exem­              ») car le Jugement dernier n'avait pas encore été rait, et avant ce
 » pIe, que le P8re et Lui sont un; que tout ce qui est au Père est           ») Jugement la puissance de l'enfer prévalait sur la puissance du
 » à Lui, et que tout ce qui est à Lui est au Pêre ; que Lui est ùans         )) ciel, et l'homme est dan~ le milieu entre le ciel et l'enfer; si
 » le Père, et que le Pêre est en Lui; que toutes choses Lui ont été          )) donc ce doctrinal eùt été vu auparavant, le diable, c'est-à-dire,
 ~( données en la main; que tout pouvoir Lui appartient; qu'il est            » l'enfer, l'aurait arraché du c~ur des hommes. et même l'aurait
 ) le Dieu du Ciel et de la terre; q ne celui q:.li croit en Lui a la vie     » profané. Cet ôtf.t de puissance de l'cnfeI' a été entièrement
 » éternelle ;. et que la colêre dp- Dieu demeure sur celui qui ne            ) détruit par le Jugement dernier, qui est maintenant terminé:
250                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                       SUR LA DIVINI', rRovIDE~CE                     251
" depuis ce jugement, ainsi mainlenant, tout homme qui veut être               séparéé de la cl-larité, aurait aussi profané ie sens spirituel de la
II illustré et deveni l' sage le peu t. )l                                     ParJle, plrce' qu'elle place la salvation dans quelques mots que
   264. II. n peut s'éleva un doute cont,oe la Divine Provi·                   l'on pense el prononce, et non dans les biens que l'on fait, comme
dence, de ce que j1tsrjLt'à IJ)'ésent on a ignoré que dans chaque              il a été montré ci-dessus, et ainsi fait salvifique ce qui n'est point
chose de lCt Pa1'Olc il y a un sens spirituel, et que de là vient la           salvitlque,etde plus éloigne l'entendement des choses que l'on
sainteté de la Parole, En effet, on peut faire naître un doute                 doit croire; que peuvent· ils avoir de commun avec la lumière,
contre la Divine Providence, en disant: Po Irquoi cela a-t-il été              dans laquelle est le sens spirituel de la Parole? Ne serait-elle pas
révélé maintenant pJUI' la prènltèrJ fois? puis: Pourquoi cela l'n.­           changée en lénèbres W     Quand le sens naturel est changé en ténè­
t-il dé par celui-ci o~ par celui là, et non par un Pl'imat de 1E­             bres, que n'arriverait-il pas pour le sens spirituel ? Parmi ceux
glise? Mais que ce soit un Primat, ou le serviteur d'un Primat,                qui so sont confirmés dans la foi séparée de la chul'ité, et dans la
c'est au bon plaisir du Seigneur, il sait quel est l'un et quel est            justification par elle seule, qui est celui qui veut savo:r ce que
l'autre. Toutefois, si ce sens de la Parole n'a pas été révélé plus            c'est que le bien, ce que c'est que l'amour euvers le Seigneur et à
tôt, en void les raisons: 1. C'est que, s'il eùt été révélé plus tôt,          l'égard du prochain, ce que c'est qne la charité ct les biens de la
J'Eglise l'aurait profané, et par là elle aurait profané la sainteté           charité, cc que c'est que les bonnes œuvres, et ce que c'est que
mème de la Parole. II. Les vrais réels aussi, dans lesquels consiste            faire, et même ce que c'est que la foi dans son essence, et con'
le sens spirituel de la Parole, n'ont été révélés par le Seigneur               naître quelque vrai réel qui la constitue?l1s écrivent des volumes,
qu'après que le Jugement dernier eut été accompli, et lorsqu'une                et ils confirment seulement ce qu'ils appellent la foi; et, toutes les
nouvelle Bglise, qui est entendue par la Sainte Jél'usalem, allait              choses qui viennent d'être nommées, ils l!isent qu'elles sont dans
être instauroe pal' le Seigneul'. Mais ces deux points vont être                cette roi. D'après cela, il est évideut que si le sens spirituel de la
examinés sépal'énlent: PlUmll~RI':~mNr. Le sens spirituel de ta                 Pal'ole eût été dûcouvert auparavant, il seraitarrivé ce que leSe1­
[>(u'ole n'a pltS été réoétd plus tut, 11(trc;: qW! s'it t'eût été ptus t6t,    gneur dit dans Matthieu: « Si ton œil est mauvais, tout ton COl'pS
t'Église l'ctUl'ait pl'o/'ctné, et PUJ' là eUe aw'ait profand la sainteté      sm'a tr:nwl'cux ; si ûonc la lwnièl'e qui est en toi devient téné·
même de la Pru'ole : L'Église, pen de temps après son instau.                  b)'~s, combien grandes les téni:bl'es ! )l - VI. 23; - pm'l'œil,
ration, a été changée en Babylonie, et ensuite en Philisthée;                  dans le sens spirituel de la Parole, il est entendu l'entendement.
la Babylonie, il est vrai,' reconnaît la Parole, mais néanmoins elle           SECONDEMENT.       Les '/;1'rtis réels aussi, dans lesqu.els consiste le
la méprise, en clisant que l'Esprit Saint les inspire dans leur                sens ::pil'i.tuel de la ['ara le n'ont été révélr!s par le Seignew'
snp!'èllle jugement de même (IU'il a inspil'o les Prophètes: s'ils             qu'apr2s que le Jugement dernier eut (:té accompli, et lol's­
f<lcûnnaissent la Parole, c'est à.cause du vicariat établi d'après les         qu'une nouvelle J~gt-ise, qlt'Ï est entendue par la Sainte .JéruSCl·
paroles du Seigneur à Pierre; mais toujours cst-ilqu'ils la mépri­             lem, allait dtre 'instaurée pal' le Sci!Jnettl' : Il a 6lé prédit par
seut, p::l.rce qu'0Ue ne s'accorde pas avec leurs vues: c'est même             le Seigneur, d::l.lls l'Apocalypse, qu'après que le Jugement dernier
pour cela qu'elle a été enlevée au peuple, et renfermée dans les               sel'ait accompli, les vl'ais réels seraient découverts, une nouvelle
monastères où peu de personnes la lisent; si donc le sens spiri­               Eglise serait in~taurèe, et le sens spirituel dévoilé: que le Juge­
tuel de la Parole, dans leq uel est le Scigneu!' et en même te:nps             men t dernier ait été accompli, cela a dé mon teé dans l'Op Llscule
toute la sagesse angélique, eût été découvert, la Parole eût été               sur L1~ JOGEM~NT DER.~lELt, et cnsuite dans la CONTINUATION de
profanée, non-seulement, comme cela a lieu, dans ses derniers                  cet opuscule; c'est là ce qui estentendu par le ciel et la terre qui
qui sont ce qu'elle contient dans le s~ns de la lettre, mais aussi             devaient pas3er, -Apoe. Chap, XXI. 1. - Que les vrais réels de­
dans ses intimes. La Philisthée, par laquelle il est entendLl la foi            vaient alors ètre d0~ouverts, cela est prédit p::l.r ces paroles dans
~52                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    suR. LA DIVINE PROVIDENCE                       253
l'Apocalypse : « Celui qui était a&sis sur le Trone dit : Voici,            265. III. Il peut s'élever un doute contre la Divine P'·ovi.
nouvlJlles toutes choses Je (ais.» - Vers. 5; et aussi Chap, XIX.       dence, de Cr! que Jusqu'à présent on n'a pas su que {uü' les maux
17, 18. XXI. 18 à 21. XXII. 1,2. - Qu'alors le sens spirituel de        -comme péchés, c'est la Religion Chl'étienne même. Que ce soit
la Parole devait être devoilé, on le voit, Chap. XIX, 11 à 16 ; cela     là la Religion ChIétienne même, cela a été montré dans la Doc-
est entendu par le Cheval blanc sur lequel était assis celui qui        TRiNE DI-: ViE POUR LA NOUVELLE JÉRUSA LEM, depuis le commen-
était appelé la Parole de Dieu, et qui était le Seigneur des sei.       cement jusqu'à la fin ; et comme la foi sépade de la charité est le
gneurs et le Roi des rois; voir à ce sujet l'Opuscule sur LE CHEVAL      seul obstacle à ~e que cela soit reçu, il a aussi été traité de cette foi.
BLANC. Que par la Sainte Jérusalem il soit entendu une Nouvelle         Il est dit qu'on n'a pas su que fuir les maux come péchés est la
Église, qui doit alors être instaurée par le Seigneur, on le voit       Religion Chrétienne même, c'est parce que presque tous ne le savent
dans la DOCTRIN~: DE L.. NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE SEIG~EUR,            pas, et cependant chacun le sait, voir ci·dessus, N" 258; si néan-
N°S 62 à 65, Olt cela a été montré. De là donc il est évident que le     moins presque tous ne le savent pas, c'est parce que la foi séparée
sens spirituel de la Parole devait être révélé pOUl' la nOélvelle        l'a oblitéré, car elle enseigne que c'est la foi seule qui sauve, et
Église, qui reconnaîtra et adorera 10 Seigneur seul, regardera sa        non aucune bonne œuvre ou aucun bien de la charité; p:1Ïs aussi,
Parole comme sainte, aimera les Divins Vrais, et rejettera la foi        qu'on n'est plus sous le joug de la loi, mais dans la liberté; ceux
séparée do la charité; mais sur ce sens de la Parole, voir de plus       qui ont entendu quelquefois une telle doctrine ne pensent plus <.
grands détails dans la DOCTRiNE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR             aucun mal de la vie, ni à aucun bien de la vie; chaque homme est
L'ÉCRiTURE 8AINTE, N°S 5 à 26, et suiv. ; par exemple, ce que c'est      même enclin par sa nature à embrasser cette doctrine, et fiuaud
que le sens spirituel, N°S 5 à 26; qll'il Y a un sens spirituel dans     une fois il l'a embrassée, il ne pense plus à l'état de sa vie: voilà
toutes et dans chacune des choses de la Parole, N°S 9 à 17; que          ce qui fait qu'on ne le sait pas. Qu'on ne le sache pas, c'est ce qui
c'est d'apr~s le sens spirituel que la Parole est divinement inspi-      m'a été découvert dans le monde spirituel; j'ai demandé il plus de
rée, el sainte dans cll1que mot, N°S 18, Hl; que le sens spirituel de    mille nouveaux venus du monde, s'ils sayaient que fuir les maux
la Parole n'a pas été connu jusqu'à present, et pourquoi il n'a pas      comme péchés est la Heligion mème ; ils m'ont dit qu'ils ne le sa-
été révélé ,~uparavant, NUS 20 à 25 ; que le ~ens spirituel ne sera      vaient pas, et que c'Mait quelque chose de nouveau dont ils n'a-
donné par la suite qu'à celui qui est par le Seignetu' dans les vrais    vaient pas entendu parler jusqu'alors, mais qU'Ils avaient entenclu
réels, N° 26. D'après ces explic<'tions, on peut maintenant voil'       dire qu'on ne peut pas faire le bien par soi-même, ct qu'on n'est
que c'est d'après ln Divine Providence rlu Seigneur que le sens          plus sous le joug de la loi; quand je leur demandais s'ils ne sa·
spirituel a été caché au monde jusqu'à ce siècle, et que pendant         vaient pas que l'homme doit s'examiner, voir ses péchés, faire pé-
ce temps-là il a été résorvé dans le Ciel Chéï. les Anges, qui y pui-    nitence, et ensuite commencer une nouvelle vie, et qu'autrement
sent leur sagesse. Ce sens a été CJnnu et aussi cLiltivé chez les an-    les péchés ne sont pas remis, et que si les péchés ne sont pas re-
ciens q:ü ont vécu avant Moïse; mais comme leurs descendants             mis, on n'est pas sauvé, et que cela était lu à haute voix devant
av aient con verti les correspondances, - desquelles seules6tait com-    eux toutes les fois qu'ils se présentaient à la Sainte Cène, ils ré-
posee leur Parole et par suite la religion, - en diverses idolàtries,    pondaient qu'ils avaient fait attention non pas à cela, mais seule-
et dans l'Egypte en magies, cc sens a été fermé d'après la Divine        ment à ce que par le Sacrement de la Cène il y avait pour eux ré-
Providence du Seigneur, d'abord chez les fils d'Israël, et ensuite       mission des péchés, et que la foi opérait le reste à leur insu. Je
chez les Ch rétiens, pour les raisons mentionnées ci-dessus, et          leur disais encore: «Pourquoi avez-vous appris le Décalogue à vos
maintenant pour la première fois il a été ouvert pour la Nouvelle        enfants f N'était·ce pas afin qu'ils sussent quels sont les maux qui
 Église du Seigneur.       •                                             sont des péchés qu'il faut fuir~ Était-ceoseulement afin qu'ils sus-
254                    LA SAGBSSB ANGÉLIQUÈ                                                  SUR LA   DIVINE PROVIDBNCB                    255
 scnt et crussent, et non afin qu'ils ne les fissent pas 1 Pourqrtoi      ceux qui ont quelque religion, il ya d'insil6 la connaissance qu'ils
 donc dites-vous que cela est du nouveau ~» A ces questions ils ne        vivent hommes après la mort; l'idée qu'ils vivent Ames et non
 pouvaient rien répondre, sinon qu'ils le savaient, et cépendant ne       hommes est seulement chez ceux que la propre intelligence a infa­
 le savaient pas; qu'ils ne pensaient nullement ail sixième précepte      tués, et non chez les autres. Que chez quiconque a qllelque reli­
  quand ils commettaient Ildultère, au Eeptième quar.d ils commet·        gion il y ait d'insité la connaissance qu'il vit homme apl'ès la
 taient clandestinement quelque vol ou quelque fraude, et ainsi           mort, cela est évident d'après les considérations suivantes: 1" Qui
 des aulres préceptes; (IU'ils pensaient encore moins que de telles       est-ce qui pense autrement au moment de la mort? 2° Est-il un
 actions fussent contre la Loi Divine, p:u conséquent contre Dieu.        panégyriste qui, dans ses Inmentations sur les morts, ne les élève
 Quand je leur rappelais plusieurs choses tirées des Doctrines des        d·1ns le ciel, ne les place parmi les anges, en conversation avec
 I~glises et de la Parole, qui confirmaient que fuir et avoir en ayel"    eux et partageant leur joie? Sans parler de l'apolhéose de quel­
 sion les maux comme péchés, c'est l:l. Religion Chrétienne même,         ques-uns. 3° Qui est-ce, parmi le vulgaire, qui ne croit pas que,
 et que chacun a la foi selon qu'il les fuit et les a cn aversion, ils    quand il mourra, s'il a bien vécu, il ira dans le paradis céleste,
gardaient le silence; mais ils furent confirmés que cela est vrai,        sera revêtu d'un habillement blanc, et jouira de la vie éternelle?
 quand ils virent que tous étaient examinés quant à la vie, et jugés      4° Qui est le prêtre qui ne dit pas de telles ou de semblables cho­
selon les faits, et que personne O'C l'était selon la foi séparée de la   ses iL un mourant? M quand il dit cela, il le croit aussi lui-même,
 vie, puisque chacun a la foi selon la vie. Si le Monde chrétien,         pourvu qu'en même temps il ne pense pas au jugement dernier.
 quaLt à la plus grande partie, n'a pas su cette v(~rité, c'est d'après   5° Qui est-ce qui ne croit pas que ses enfants sont dnns le c;ol, et
celte Loi d~ la Divine Provid.ence, q n'il soit bissé à chacu n d'agir'   qu'après la mort il y verra son épouse qu'il a aimée? Qui est-ce
 d'après le libre selon la raison, N°' 71 à 99, et N°< 100 à ln: puis,    qui pense que ce sont des spec~res, ou, qui plus est, que ce sont
 d'après cette Loi, que personne ne soit enseigné immédiatement           des ûmes ou des menials voltigeant dans l'un!vers? 6° Qui est-ce
du Ciel, mais le soit médiatement par la Parole, par la Doctrine          qui contredit, quand quelqu'un parle du sort et de l'étnt de ceux
et par les Pr6clications d'après la Parole, No' 154 à 174: et, en         qui sont passés du temps dans la vic éternelle? J'ai parlé à plu­
outre, d'après toules les Lois de permissio:1, qui sont aussi des         sieurs de l'état et du sort de telles et telles personnes, et je n'ai
Lois de la Divine Providence. voil' sur ces lois plusieurs détails,       encore entendu aucun d'eux me répondre qu'il n'y avait mainte­
ci-dessus, N° 258.                                                        nant pour eux aucun sort, mais qu'il yen aurait un au temps du
  ·274, IV. Il peut s'élever un doutc contrc la Divine J»'ovi­            jugement. 7° Qui est-ce qui, en voyant des anges ou en peinture
clence, de ce 'lue jusqu'(/, rJ1'ésent on n'a pas su que l'homme vit      ou en séulpture, ne reconnaît pas qu'ils sont tels? Qui est-ce qui
homme apt'ès la mort, ct (II? ce qUI1 ceta n'a pas été d(:coltvert        pense alors que ce sont des esprits sans co't'ps, des souffles ou des
aupw·cwant. Si on ne l'a pas su, c'est parce que chez ceux qui ne         nuées, comme se l'imaginent quelques savants? 8° Les Catholi­
fuient point les maux comme péchés il y a intérieurement caché            ques-Romains croient que leurs saints sont hommes dans le ciel,
la croyance que l'homme ne vit pas après la mort, et c'est pour           et les autres ailleurs; les Mahométans le croient aussi de leurs
cela qu'ils regardent comme de nulle importance, soit qu'on dise          défunts; les Africains plus que les autres; pareillement un grand
que l'homme vit après la mort, soit qll'on dise qu'il ressilscitera       nombre de nations; pourquoi les Chrétiens réformés ne le croi­
au jour du jugement dernier; et si par hasard quelqu'un a foi en          raient-ils pas, eux qui le savent d'après la Parole? go Di) cette
la résurrection, il dit en soi-même: «Il ne m'arrivera pas pire           connaissance insitée chez chacun, il résulte aussi quequelques·uns
qu'aux autres; si je vais en enfer, j'y serai en nombreuse compl­         aspirent il l'immortalité de la renommée, car cotte connaissance se
gnie; et de même, si je vais au ciel. » Mais néanmoins chez tous          change en amour çlc la renommée chez quelques-uns, et en fait des
256                    tA SAGE8SE ANGf;LJQU~
                                                                                                    SUR LA DIVINE PHOVIDENCE                       257
héros et de vailll1nts hommes de guerre. 10° On à recherché, dans
                                                                               ne ba'i.5serait pas sa face vers la terre, mais il la tiendrait en avant
le monde spirituel, si cette conMissance était insitée chez tous,
                                                                               vers le ciel, et se dresserait debout, comme il en aurait aussi le
et l'on 11 découvert qu'elle était chez tous dl1ns leur idée spiri­            pouvoir.
tuelle, qui appartien t à la pensée interne, mais non de mème dans
                                                                                  276. Mais quand l'amour du prochain fut changé en amour de soi
leur idée naturelle qui appartient à la pensée externe. D'aprés
                                                                               et que cet amour se fut accru, l'amour humain fut changé en amour
ces consi,jérations on peut voir qu'aucun doule ne doit s'élever
                                                                               animal, ct d'homme qu'il était l'homme devint bête, avec cette dif·
contre la Divine ProviJence du Seigneur, de ce que l'on croit que
                                                                               férence, qu'il pouvait penser ce que par le corps il sentait, et dis·
maintenant, pour la première fois, il a élé découvert que l'homme
                                                                               tinguer rafonnellement une chose d'avec une autre, et qu'il pou­
vit homme apl'ès la mort. C'est seulement le sensuel de l'homme,
qui veut voir et toucher ce qu'il doit croire; celui qui ne pense       ".'
   vait être instruit, et devenir homme civil et moral, et enfin homme
                                                                               spirituel; car, ainsi qu'il a été dit, il Y a chez l'homme le spiri­
pas au-dessus du sensuel est dans les ténèbres de la nuit sur l'état
                                                                               tuel, par lequel il est distingué de l'animal brute; par le spirituel,
de sa vie,
                                                                               en eITet, il peut savoir ce que c'est que le mal civn et le bien civil ;
                                                                               pui~, ce que c'est que le mal moral et le bien moral; et aussi, s'il le
      Les ma·ux sont pm'mis pour une fin, qui est la salvation                 veut, ce que c'est que le mal spirituel et le bien spirituel. Quand
                                                                               l'amour du pcocbain eut été changé en amour de soi, il ne fut plus
   2i5. Si l'homme naissait dans l'amour dans lequel il a été cr'M,            possible que l'homme naquît dans la lumière de la science et je
il ne serait dans aucun mal, et même il ne saurait pas ce que c'est            l'intelligence, mais il ne pouvait plus que naître dans l'obscurité
que le mal, car celui ,qui n'a pas été dans le mal, et qui par suite           de l'ignorance, parce qu'il naissait entièrement dans le dernier de
n'est pas dans le mal, ne peut pas savoir ce que c'est que le mal;             la vie. qui est appelé sensuel-corporel, et qu'être introduit parlui
si on lui disailque telle 011 telle chose est un mal, il ne croirait           dans les intérieurs du mental naturel au moyen des instructions,
 pas cela possible; cet état est l'etat d'innocence, dans lequel ont           le spiLituel l'accompagnant toujours. On verra dans la suite pour·
été Adam et Ève son épouse; la nudité, dont ils ne rougissaient                quoi il naît dans le dernier de la vie, qui est appelo sensuel-eorporel,
pas, signifiait cet état. La connaissance du niaI, après la chute,             et par conséquent dans l'obscurité de l'ignorance. Que l'amour du
est entendue par l'action de manger de l'arbre de la science du                prochain et l'amoul' de soi soient des amours opposés, chacun peut
bien et du mal. L'amour, dmls leCJ.uel l'homme a ét6 créé, est l'a­            le voir; en effet, l'amour du prochain veut de soi·même du bien à
mour du prochain, afi!l qu'il lui veuille autant de bien qu'il s'en            tous, mais l'amour de soi veut que tous lui fassent du bien; l'a­
veut à lui-même, et plus encore, et qu'il soit dans le plaisir de son          mour du pr0chain veut servir tous les autres, et l'amour de soi
amour, quand il lui fait du bien, presque comme un père qui en                 veut que tous les autres le servent; l'amour du prochain regarde
fait à ses enfants. Cet amour est vérilablement humain, car en lui             tous les autres comme ses frères et comme ses amis, mais l'amour
il yale spirituel par leCJ.uel il est distingué de l'amour naturel,            de soi regarde tous les autres comme ses domestiques, et, siils ne
dans lequel sont les animaux brutes: si l'homme naissait ùans                  se mettent pas à son service, comme ses ennemis; en un mot, l'a­
cet :lmour, il naîtrait non pas dans l'obscurilé ùe l'ignorance,               mour de soi se regarde seul, et regarde les autres à peine comme
comme tout homme maintenant, mais dans une certaine lumière                    des hom mes, que dans son cœur iJ estime moins que ses chevaux
de la science et aussi de l'intelligence, dans lesquelles même il              et ses chiens; et comme ils sont si vils à ses yeux, il considère
viendrait en peu de temps; et d'abord, il est vrai, il ramperait               comme rien de leur faire du mal; de là les haines et les Yen.
comme un quadrupède, mais avec un effort insité de se dresser                  geg,nces, les adultères et les scortations, les vols et les fraudes,
sur les pieds; car, bien que quadrupède, toujours est-il qu'il                 les mensonges et les blasphèmes, les violences et les cruautés, et
                                                                                                                                                  li
~8                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                      SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        259
autres excès semblables. Ce sont là les maux dans lesquels est                !llises, il s'ensùit qu'il en est de même deo maux, puisque ceux·ci
l"homme par la naissance. Que res maQx soient permis pour une                 appartiennent liUX affections. Mais il va être dit maintenant d'où
fin, qui est la salvation, c'est ce qui a être démontré dans cet             vient cette ressemblance: L'âme de chacun vient du père, et elle
ordre: 1. Tout homme est dans le mal, et il doit être retiré du               est seulement revètue d'un corps par la mère; que l'âme vienne
mal pour qu'il soit réformé. II. Les maux ne peuvent être éloignés            du père, ce:a résulte non-seulement de ce qui vient ,i'être rap.
lrmoins qu'ils ne s~ montrent, nI. Autant les maux sont éloignés,             porté ci·dessus, mais aussi de plusieurs autres indices, et même
autant ils sont remis. IV. Ainsi la permission du mal est pour cett-c         de celui-ci, que l'enfant d'un nègre ou maure, par une femme
tin q~'il y aitsalvation.                                                     blanche ou européenne, naît noir, et vice versâ ; et principale­
   277. 1. Tout homme e&t dans le mal, et il doit être 1'etiré du.            ment de ce que l'âme est dans la semence, ca:- c'est par la se.
mal pour qu'il soit l'éfol"m-é. Que dans chaque homme il y ait le             mence que se fait l'imprégnation, et c'est la semence qui est re­
mal héréditaire, et que d'après ce mal l'homme soit dans la con~              vêtue d'un corps par la mère; la semence est la première forme
voitise de plusieurs maux, c'est ce qui est connu dàns l'Eglise; et           de l'amour dans lequel est le père,-' c'es't la torme de son amour
de là vient que l'homme par lui-même ne peut pas faire le bien, car           dominant avec les plus proëhes dérivations, qui sont les affections
 le mal ne fait pas le bien, à moins que ce ne soit un bien dans le­       . intimes de cet amour, Ces affections chez chacun sont voilées de
quel intérieurement est le mal; le mal qui est intérieurement con­            tout côté par çl§s_.cl!oses décentes qui appartiennent à la vie m.o­
siste en ce qu'il fait le bien pour lui·même, et ainsi afin qu'il soit        raIe, et par des biens qui appartiennent en partie à la vie ci viJe, ct
en évidence. Que ce mal héréditaire vienne des parents, cela est              en partio à la vie spirituelle; c'est là cequi fait l'externe de lavie,
connu; on dit qu'il vient d'Adam et-de son épouse, mais c'est une            même chez les méchants : dans cet üxterEe de la vie nait tou t. en­
erreur; car chacun naît dans ce mal par son père, et son père y              t~t ; de là vient qu'il est aimable; mais à mesure qu'il grandit ou
était par le sien, et crlui-ci aussi par le sien, et il est ainsi trans­     devient adolescent, !lya Jlecef. externe vers les intériel!rs, et enfin
féré successivement de l'un dans l'autre, par conséquent il s'aug­           vers l'amour dominant de son père; si cet amour a été mauvais,
mente et s'accroît comme en un monceau, et il est transmis dans              et qu1 il n'ait pas été tempéré ct ployé chez lui par des moyens d'é­
la postérité; c'est de là que chez l'homme il n'y a rien d'in tègre,        ducation, s~n amour devient leI qu'a été colui de son père. Tou­
mais que tout entier il est le mal. Qui est·ce qui sent que s'aimer          tefois-;-le mal n'est jamais extirpé, mais seulement il est éloigné;
plus que les autres est un mal? qui est-ce qui, par suite, sait que         il en sera parlé dans ce qui suit. D'vprès cela on peut voir que
cela est le mal? et cependant c'est la tête des .'1laux. Que le mal         ,tout homme est dans le mal.                                     . - ­
héréditaire vienne des pères, des aïeuls et des aïeux, cela est évi·            277 (bis). Que l'homme-doive être retiré du mal pour qu'il soit
dent par beaucoup de choses connues dans le monge; ainsi, par                réformé, cela est évident sans explication: en effet, celui qui" est
la distinction des maisons, des familles, et même des nations à la          dans le mal dans le monde est dans le mal après sa sortie du
seule inspection des faces; or les faces sont les types des mentaIs         monde; si donc dans le monde le mal n'a pas été éloigné, il no
(animi), ,et les mentaIs sont selon les affections qui appartiennent         peut pas être éloigné plus tard; où l'arbre tombe, il reste étendu;
à l'amour; parfois aussi la face de l'aïeul revient dans le petit·          de même aussi la vic de l'homme reste telle qu'elle a éte quand il
fils ouï'arrière-p~tit.fils: je connais à la seule inspection de la         meurt; chacun aussi est juge selon ses faits, non pas qu'ils soient
face ~i un homme est Juif ou ne l'est pas; je connais de même de            énumérés, mais parce qu'il y revient et agit pareillement; car la
quelle souche sortent quelques personnes; et je ne doute pas que            mort est la. continuation de la vie, avec cette différence, qu'alors
d'autres aussi ne le connais&ent pareillement. Si les affections qui        l'homme ne peut plus être réformé. Toute réformation se fait dans
appar~iennent à l'amour sont ainsi dérhrées des parents et tr~ns-           le plein, c'est-à-dire, dans les premiers et en même temps dalis
260                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                         SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      ~61

 les derniers; et les derniers sont réformés clans le monde d'une
 manière conforme aux premiers, et ne peuvent l"être plus tard,
parce que les derniers de la vie, que l'homme emporte avec lui
après la mort, se reposent et conspirent, c'est-ft-dire, font un avec
ses intérieurs,
. 278, II. Les maux ne peuvent être éloignés, Ù moin:; qu'ils ne
                                                                         l	     gion, omettent do rechercher. 3° Ceux qui, à cause des choses
                                                                                 mondaines. ne pensent nullement aux péch6s, et par suite ne les
                                                                                 connaissent point. 4° Ceux qui donnent leur faveur aux péchés, et
                                                                                 qui parcons'?quent ne peuvent les connaître. 5° Chez tous ceux-là
                                                                                 les pêches ne se montrent pas, et pal' conséquent ne peuvent êlre
                                                                                 éloignés. 6' En dernier lieu, il sera dévoilé quelle est la cause,
se montrent, Il est entendu par là non pas que l'homme doit faire                jusqu'à présQnt inconnue, pour laquelle les maux ne peuvent être
les maux pour cette fin qu'ils se montrent, mais qu'il d'oit s'exa­              éloignés, à moins qu'ils ne soient recherchés, qu'ils ne se mon ­
"miner et rechereher non·seulement ses actions, mais aussi ses           "t	     trent, qu'ils ne soient reconnus, ne soient confessés, et qu'on n'y
 penséei, et ce qu'il ferait s'il ne craignait pas les lois et le dés­           résiste,
honneur, principalement qUèls sont les maux que dans son esprit                     278 (bis). Mais il faut examiner séparément chacun de ces
il regarde comme licites, et qu'il ne considère pa5 comme péchés,                points, parce que ce Eont là les principales choses de la Religion
car ceux-ci néanmoins il les commet. C'est pour que l'homme                      Chrétienne, de la PaI't de l'homme. PREJ)II~REMENT, De ceux qui
s'examine que l'entendement lui a éié donné, et cet entendement                 ·se confessent coupablcs de tous les péchés, et n'en recherchent
a été séparé de la volonté, afin qu'il sache, comprenne et recon­                aucun chez eucc. Ils disent: « Je suis un pécheur; je suis né dans
naisse ce que c'est que le bien et cc qne c'est Clue le mal, pL'is               les pêches; il n'y a rien de sain en moi de la tète aux pieds; je ne
aussi afin qu'il voie quelle est sa volonté, ou ce qu'il aime et ce             suis que mal; Dieu bon 1 sois-moi propice, pardonne-moi, puri.
qu'il désire; pour que l'homme voie cela, il a été donné il son en­              fie-moi, ,auve-moi; fais que je marche dans la pureté, et dans le
tendement une pensée supérielll'e et UEe pensée inférieure, ou                  chemin du jUi>te, )) outre plusieurs autres choses semblables; et
une pensée intérieure et une pensée extérieure, afin qucd'après la              cependant nul d'entre eux ne s'examine, et par conséquent ne
pensée supérieure ou intél'ieuce il voie ce dont la volonté s'occupe            cannait aucun mal en soi; or, personne ne peut fuir ce qu'il ne
dans la penséeiniérieure ou extérieure; il le l'ail commeun homme               cannait pas, et encore moins le combattre; un tel homme aussi se
voit sa face dans un miroir; et quand il le voit et qu'il ('onnalt              croit pur et lavé après ses confessions, lorsque cependant de la
que c'est un péché, il peut, s'il implore le secours du Saigneut',             -tèle il la plante des pieds il est impur et non-lavé; car une confes­
ne pas vouloir ce ,péché, le fuir, et ensuite àgir contre lui, sinon           sion de to'JS les péchés est un assoupissement, e~ enÎln un aveu­
librement, du moins le l'8duire par un combat, et enfin l'a-voir               glement; c'est commo un universel sans aucun singulier, cc qui
en aversion et en abomination; et alors pour la première fois il               '~:'est rien. SECONDE~Il~:-lT. De ceu.v ql~i, pm' ?'eligion, omettent
perçoit et sent aussi que le mal est le mal, et que le bien est le             de l'eclw·cltcl". Ce sont principalement ceux. qui séparent la cha..
bien, mais non auparavant. C'est donc là s'examiner, voir ses                  rité d'avec la foi, (:ar ils di5cnt en eux.-mêmes : « Pourquoi recher ­
maux ot les reconnaître, les confesser et ensuite y renoncer. Mais             cherai·je si c'est un mal ou un bien? Pourquoi, si c'est un mal,
comme il y en a peu qui sachent que cela est la Religion Chré·                 puisque cela ne me damne pas? Pourquoi, si c'est uu bien, puis­
tienne même, parce que ceux-là seulsquiagissentainsi ont la cha ­              que cela ne me sa u 'e pas? C'est la foi seule, pensoe et énoncée
rité et la foi, el qu'eux seuls sont conduits par le Seigneur, eHont           avec assurance et confiance, qui justiOe et purifie de tout pêché;
le bien d'après Lui, il sera dit quelque chose de ceux qui n'agis ­            et quand une fois j'ai été justifié, je suis pur devant Dieu; je suis,
sent pas ainsi et qui néanmoins s'imaginent avoir de la religion;              il est vrai, dans le mal: mais Dieu le lave aussitôt qu'il se fait,
ceux-ci sont: 1° Ceux qui se confessent coupables de tous les pé­              et ainsi il n'apparaît plus, » outre plusieurs autres choses sembla ­
chés, et n'en recherchent aucun chez eux, 2° Ceux qui, par reli­               bles. Mais qui cst-ce qui nevoHpas, pour pen q).l'il ouvre les J'euxJ
1

C262                   ,,1<   SACESSE AMGÉLIQUf:                          ,:u                                     SUR LA   DIVINE PROVIDE:NCE                    263­
que ce sont là de vaines paroles, dans lesquelles il n'y a rien d'ef.                        7,18,19. Luc, VIII: 7, 14. - QUATRiÈMEMENT. De ceux qui don·,
fectif, parce qu'il n'y a rien du bien? Qui est·ce qui ne peut penser                        'lent leur {aveu}' aux péchés, et qui par conséquent ne peZtvent,
ainsi et parler ainsi, même avec assurance et confiance, quand en                            les connaîtl'e. Ce sont ceux qui reconnaissent Dieu, et lui ,ren·

                                                                          ~j'l
même temps il pense à l'enfer et à la damnation éternelle? Est-ce                            dent un culte selon les formes ordinaires, et qui se confirment
qu'un tel homme veut savoir quelque chose de plus, soit vrai, soit                           dans l'idée qu'un certain mal, qui est un péché, n'est point un
bien? Au sujet du vrai, il dit: « Qu'est-ce que le vrai, sinon ce                            péché; car ils le déguisent au moyen d'illusions et d'apparences,
qui confirme cette foi? » Au sujet du bien, il dit: « Qu'est ce que                          et ils en cachent. ainsi l'énormité; quand ils ont fait cela, ils lui,
le bien, sinon ce qui est en moi d'après celte foi? Mais pour qu'll                          donnen t leur faveur, et ils se le rendent ami ct familier. Il est dit
soit en moi, je ne le ferai pas comme par moi·même, puisque cela
est méritoire, et que le bien méritoire n'est pas le bien.» Aillsi il
                                                                          l,.                que ce sont ceux qui reconnaissent Dieu qui font cela, parce que les
                                                                                             autres ne considèrent aucun mal comme péché, cal' tout péché est
omet toutes choses jusqu'à ne plus savoir ce que c'est que le mal;                           contre Dieu. Mais ceci va être illustré par des exemples: L'homme
alors qu'examinera-t,il, et que verra·t-il cbcz lui? Alors son état ne                       avide de gain, qui par des raisons qu'il invente regarde comme.
devient-il pas celni·ci, à savoir, que le feu l'enfermé des convoitises                       permises quelques espèces de fraudes, ne considére pas ce mal
du mal consume les intérieurs de son mental, et les dévaste jus­                             corn me un péché: de même agit celui qui confirme en lui la ven­
                                                                          l~lI
qu'à la porte? il garde seulement cette porte, afin 'qne l'incendie ne                       geance contre des ennemis; et celui qui se confil'me au sujet du
se manifeste pas; mais elle est ou verte après la mort, et alors. cet                         pillage de ceux qui ne sont pas des ennemis de guerre. CINQUIÈ­
incendie se manifeste devant tO'.1S, TROISIÈMEMENT. De ceu:.c qlti                            MEMENT. Chez tOtiS ceux-là les péchés ne se rnont?'ent pas, et
cl ca'use des choses mondaines, ne pensent nullement aux pé­                                  pal' cunséqttent ne peuvent é'tre éloignés. Tout mal qui ne se
chés, (tt qui pa1' consIgnent ne peltvent les connaître. Ce sont                              monlre pas reste en fomentation; il est comme le feu dans du bois
ceux qui aiment le monde par dessus toutes choses, et n'admet­                                sous la cendre; il est aussi comme la sanie dans une plaie qui
tentaucun vrai qui les d2tourne de quelque faux de leur religion,                Il           n'est pas ouverte; car tout mal renfermé ~'accrolt, et nc cesse pas
se disant à eux·mêmes: « Qu'est-ce que cela pour moi? cela n'ap·                              avant que le tout ait été consumé; c'est pourquoi, afin qu'aucun
partient pas à ma pensée. » Ainsi ils rejettent le vrai aussitôt qu'ils                       mal ne soit renfermé, il el't permis à chacun de penser en faveur
l'entendent; et s'ils l'entendent, ils l'étouffent. Ils agissent pres­                        de Dieu ou contre Dieu, en faveur des choses saintes de l'Eglise
que de la même manière quand ils entendent des prédications; ils                              ou contre elles, sans pour cela être puni dan" le monde. -Le Sei,
n'en retiennent que quelques mots, sans en retenir aUClllle chose         '..                 gneur s'exprime ainsi sur ce sujet dans Esaïe:« Depuis la plante
                                                                           "
substantiellc. Comme ils agissent ainsi à l'égard des vrais, ils ne                           du pied flW]u'â la tdte point d'intégrité, blessztre et cicat1'ice,
savent pas par conséquent ce que c'est que le bien, car le vrai ct                            et plaie 1'écente, lesqnelles n'ont été ni pressees, ni bandées, ni
le bien font un, et par le bien qui ne vient pas du vrai on ne                                adoltcies par t'huile. LaveZ-VOltS, [-urillez-vous, éloignez la
connaît pas le mal, sinon pour dire aussi que c'est un bien, ce                               malice de vos œuvres de devant mes yeux; cessez de {a'Î1'e le
qui se fait par des raisonnements fondés sur des faux. Ce sont                                mal: appl'enez et {aù'e !e bien j alors qltand se/'aient vos péchés
eux qui sont entendus par les semences qui tombèrent parmi les
épines, et dont le SeigneuI' parle ainsi: « D'autres semences tom.
                                                                          'Il·   "
                                                                                 ~,
                                                                                              comme l'écarlate, comme la ne'ige ils deviendront blancs;
                                                                                              quand l'ouges ils semient cumme la pow'pre, comme lct laine
bèl'ent parmi les épines, et les épines montè}'ent, et les étOtf.ffè~


                                                                           1
                                                                                              ils se?'ont, Si vous retilsez et VOl(,S l'cbellez, pat" l'épée vOliS se­
rent. Ce sont ceux qui entendent la Parole, mais le souci de ce                               ,'ez dévorés. » - 1. 6, 16, 17, 18,20; - être dévoré par l'épée
siècle, et la tromperie des '/'ichesses étouffent la Parole, en sorte                         signifie périr par le faux du mal. SIX[J~MEMENT. Cause, jusqu'à
qu'elle devient intl'1tcttœttse.)) - Matth, XIII. 7, 22. Marc, IV.                    li'-
                                                                                              p"ésent inconnue, POU'I' laquelle les maux M peuvent être éloi­
264                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                               SUR l,A DIVINE PROVIDENCE                        265
gnéa, à moins qu'ils ne soient l'echerchés, qu'ils ne se montl'ent,                  de ces substances; et que la memoire est l'état permanent de ces
qu'ils ne soieltt reconnus, ne soient confessés, et qu'on n'y 1'é­                   changements. D'après la connaissance de toutes ces choses on
siste. Dans ce qui précède, il :l été rapporté que le Ciel tout entier               peut voir clairement qu'un mal ne peut êtt'e éloigné que succes­
a été disposé en sociétés selon les aff~ctions du bien opposées aux         .'       sivement, et que la rémission du m~l1 n'cu est pas l'éloignement,
convoitises du mal, et que l'enfer tout entif'.ll' a été disposé en so­              Mais ces choses ont été dites sommairement; et si elles ne sont
ciétés selon les convoitises du mal opposées aux affections du bien:                 pus demontrées, elles peuvent, il est vrai, être reconnues, mais
chaque homme, quant à son esprit, est dans quelq 11e société, dans                   non être saisies; et ce qui n'est pas saisi est comme une roue
une société céleste s'il est dans l'affQction du bien, et dans nne                   qu'on fait tourner avec la main; les choses donc qui viennent
société infernale s'il est dans la convoitise du mal; l'homme l'i.        '-li!,,"
                                                                                     d'être dites vont être démontrées l'une après l'autre selon l'ordre
gnore. quand il vit dans le monde; mais néanmoins, quant il son                      dans lequel elles ont été présentées. PREMIÈREMENT. L'e/Telll' du
esprit, il est dans quelque société; sans cela il ne peut vivre, et                  siècle est de cl'oire que les maux ont été séparés, et même Jetés
par là il est gouverné par le Seigneur: s'il est dans une sociôlé                    dehors, quand ils sont nmûs. Que tout mal, dans lequel nnît
infernale, il ne peut en être tiré par le Seigneur que selon les lois                l'homme, et dont lui-même s'est imbu en actualité, ne soit point
de sa Divine Providence, parmi lesquelles est celle-ci, que l'homme                  séparé de l'homme, mais soit éloigne, au point qu'il ne se montre
Toie qu'il y est, qu'il veuille en sortir, et qu'il fas~e pour cela des              pas, c'est ce qu'il m'a été donne de savoir du Ciel; avant cela, j'é­
efforts par lui-mêma ; l'homme le peut quand il est dans le monde,                   tais dans la croyance, où la plupart sont dans le Monde, que les
mais non après la mort; car alors il reste paal' l'éternité dans la                  maux, quand ils sont remis, sont rejetés, et qu'ils sont lavés et
société où il s'est introduit quand il etait dans le monde: c'est                    nettoyés, comme les saletCs du visage pat' l'eau: mais il n'en est
pour cdte cause, que l'homme doit s'examiner, voir et reconnai­                      pas ainsi des maux ou péchés; tous restent, et quand après la péni­
tre ses péchés, et faire pénitence, et ensuite persévérer jusqu'à la                 tence ils sont remis, ils sont repou'Ssés du milieu sur les côtés;
fin de sa vie. Que cela soit ainsi, je pourrais le confirmer jusqu'à                 et alors ce qui est tlU milieu, se trouvant directement sous l'in­
la pleine croyance pnr de nombreuses expériences, mais ce n'est                      tuition, se montre comme flDns la lumière du jour, et ce qui est
pas ici le lieu de prod uire des preuves tirées de l'ex.périence.                    sur les côtés sc présente dans l'ombre, et parfois comme dans les
   279. III. Autant les mattx sont éloignés, autant ils sont re­                     ténèbres de la nuit: et puisfjue les maux ne sont point séparés,
mis. L'erreur du siècle est de croire qac les maux sont séparés de                   mais sont senlement éloignés, c'est-à-dire, relégl16s sur les côtés,
l'homme, et même Jetes dehors, quand ils sont remis; et que l'élut                   et que l'homme peut-être transféré du milieu vers les périphéries,
de la vie de l'homme peut être changé en un moment, même en                          il peut aussi arriver qu'il retourne à ses maux qu'il a cru avoir été
un état opposé, qu'ainsi de mél:hant l'homme peut devenir bon,                       :rejetés: en effet, l'homml' est tel, qn'il pent venir d'une atfe::tion
par conséquent être tiré de l'enfer. At transfére aussitôt dans le                   dans une autre, et parfois dans l'n ffeclion opposée, et ainsi d'un
Ciel, et cela pal' la :MiséricorJe immédiate du Seig:.eur: mais ceux                 milieu dar.s un autre; l'affection dél'homme fait le milieu tant qu'il
qui ont cette croyance et cetle opinion ne savent nullement ce                       est en elle, car alors il est d:lns le plaisir et lians la lumière de cette
que c'est que le mal, ni ce que c'est que le bien, et n'ont aucune                   affection. Il y a. quelques hommes qui, après la mort, sont élevés
connaissance de l'état ùe la vie de l'homme; et ils ne savent nul·                   par le Seigneur dans le Ciel, parce qu'ils ont bien vécu, mais qui
lemE'nt que les affections, qui appartiennent à la volonte, sont de                  cependant ont emporté avec eux la croya.nce qu'ils sont nets ·et
simples changements et variations d'état des substances purement                     purs de pochés, et que par conséquent ils ne sont dans aucune
organiques du mental; que les pensees, qui appartiennent à l'en­                     faute; ceux-ci, d'abord, sont rovêtus d'habillements blancs selon
tendement, sont~e simples changem?nts et variations de forme                         leur croyance; carIes vêtements blancs signi'fient l'état. pu t'ifié des
266                  LA   SAGESSE ANGÉLIQOE                                                  SUR LA DlVINE PROVIDENCE                    267
maux; mais ensuite ils commencent à penser, de même que dans le          leste; cela ne peut être fait que progressivement, à mesure que
Monde, qu'ils sont comme lavés de tout mal, et par suite à se glo­       l'homme se retire du mal et du plaisir du mal, et entr~ dans le
rifier de ne plus être pécheurs comme les autres, ce qui peut diffi­     bien et dans le plaisir du bien. TROISIÈMEMENT. Ceux qui ont
cilement être séparé d'une sorte d'orgueil, et d'une sorte de mé­        cette Cl'oyetnce ne scwent nullement ce que c'est que le mal, ni ce
pris pour les autres en les comparant à soi; alors donc, afin qu'ils     que c'est que le bien, En effet, ils ne Slvent pas que le mal est le
soient détournés de leur croyance imaginaire, ils sont renvoyés          plaisir de la convoitise d'agir et de penser contre l'ordre Divin ct
du Ciel, et remis dans leurs maux, qu'ils avaient contractés dans        que le bien est le plaisir de l'affection d'agir et do penser selon
le Monde; et en même temps il leur est montré qu'ils sont aussi          l'ordre Divin, qu'il y a des myriades de convoitises qui entrent
dans les maux héréditaires, dont ils n'a vaient pas eu connaissance      dans chaque mal et le composent, et qu'il y a des myriades d'at~
auparavant; et après qu'il'3 OIlt été ainsi conduits à reconnaitre       tections qui pareillement entrent dans chaque bien et le compo­
que leurs maux ne sont pas séparés d'eux, mais sont seulement            sent; et que ces myriades de convoitises dans les intérieurs de
éloignés, et qu'ainsi pareux-mèmes ils sont impurs, que même ils         l'homme sont dans un tel ordre et un tel enchaînement, qu'un
ne sont que mal, que c'est par le Seigneur qu'ils sont détour­           seul mal ne peut être changé, à moin"s que tous ne le soient en
nés des maux et tenus dans les biens, et qu'il leur semble à eux         même temps. Ceuxquine savent pas cela, peuvent avoir la croyance
que c'est ~omme par eux-mêmes, ils sont élevés de nouveau pRr            ou l'opinion, que le mal, qui se présente devant eux comme uni·
le Seigneur dans le Ciel. SECONDEMENT. L'errew' du siècle est de         que, peut facilementêtl'e repoussé, et que le bien, qui se présente
croire que l'état de let vie de l'homme peut être changé en un           aussi comme unique, peut être mis à la place du mal. Comme
moment, qu'ainsi de méchant l'homme peut devenù' bon, par                ceux- ci ne savent pas cequec'est que le mal, ni ce que c'est que le
conséquent êf1'e tiré de l'en/Cl', et ll'ansféré CHtssitôt dans le       bien, ils ne peuvent que croire que la salvation se fait en un mo­
C'iel, ct cela petr la MisùieQ?'de immédiette du Seigneur. Dans          ment et que la miséricorde est immédiate; mais qu'il n'en soit pas
cette erreur sont ceux qui séparent la charité d'avec la foi, et pla­    ainsi, on le verra dans le dernier Paragraphe de ceTraité. QUATRl1~'
cent la salvation dans la foi seule; C'1r ils s'imaginent que la seule   MElIENT. Ceux qui cJ'oient que lft salvettion sc fait en lin mo­
pensée et énonciation de mols qui appartiennent à cette foi, si c'est    ment ct que let misél'icol'de est immédiette ne SCtvent pas que
avec assurance et confiance, justifie et sauve; plusieurs supposent      les affections, qui etppartiennent à la volonté, sont de simples
même que cela s'opère en un moment, sinon avant, du moins à la           changements d'etat des st,f,bstanccs purement oJ'ganiqucs du
dernière heure de la vie de l'homme; ceux-ci ne peuvent faire            mentetl ; que les pensées, gui etplJetrtiennent à l'entendement,
autrement que de croire que l'état de la vie de l'homme peut être        sont de simples chan[fements ct 'vetriett'ions de forme de ces sub­
changé en un moment, et que l'homme est sauvé par Miséricorde            stetnces ; ct que la mémoire est l'étett pCJ'manent de ces change­
immédiate: mais que la Miséricorde du Seigneur ne soit pas im­           ments et de ces variations. Qui est-ce qui, en l'entendant dire,
médiate, et que l'homme ne puissa de méchant devenir bon en un           ne reconnaît pas que les affections et les pensées n'existent que
moment, ni être tiré de l'enfer et transfére dans le ciel, que par       dans des substances et dans les formes de ces substances, qui sont
de continuelles opérations de la Divine Providence depuis l'en­          les sujets? et comme elles existent dans les cerveaux, qui sont
fance jusqu'à la fin de la vie de l'homme, on le verra dans le der­      pleins de substances et cIe formes, elles sont nommées formes pu­
nier Paragraphe de ce Traité: ici, il sera seulement observé que         rement organiques. Aucun homme, qui pense rationnellement,
les lois de la Divine Provi den ce ont pour fin la réformation et        ne peut s'empêcher de rire des t1ntaisies de ceux qui supposen.t
ainsi la salvation de l'homme, par conséquent le renversement de         que les affections et les pensées ne sont pas dans des sujets sub·
son état, qui par naissance est infernal, en l'oppose, qui est cé-       stanciés, mais que ce sont des vapeurs modifiées par la chaleur et
268	                        LA SAGESSE ANGÉLI QUE
                                                                                                                           SUR UI.   DIVINE PROVIDEXCE	                      269
    par la lumièr e, comme des images qui appara issent dans l'air
                                                                            et           J~          vres ; les premie l's change ments et variati ons d'état et de fonne
    J.ans l'éther , lorsque cepend ant la pensee ne peut pas plus exister                            du son se font dans le poumo n, les seconds dans la trachce
    séparée d'une forme substan tielle, que la vue ne le peut sans                                                                                                          et
                                                                           sa                        dans le larynx , les troisièm es dans la glotte par les différe ntes
   forme qui est l'œil, l'ouïe sans la sienne qui est l'oreille , et                                 ouvert ures de son orifice, les quatriè mes dans la langue par ses
                                                                            le	
   goût sans la sienne qui est là langue . Consid ère le eerveau , et                                différe ntes applica tions au palais et aux dents, les cinquiè mes
                                                                          tu
   verras d'innom brables substan ces et d'innom brables fibres,                                     dans les lèvres par dil1'érentes [ormes : d'après cela, on peut voir
                                                                           et
   qu'il n'y a rien qui n'y ait été organis é ; qu'est-i l besoin d'une                              que les simples change ments et variati ons d'état des formes orga­
   confirm ation autre que celle· ci donnée par l'œil? ~Iais on de                      li
                                                                                    ­                niques, succes siveme nt continu ées, produi sent les sons et leurs
   mande ce que c'est qu'une affectioll ·et ce que c'est qu'une pensée                               articul ations qui appart iennen t au langélge ot au chant. Mainte
                                                                                        ')                                                                                      ­
   dans des sujets substan ciés ; cela peut être déuuit de toutes et                                 nant, comme le son et le langag e ne sont pas produit s d'autre
                                                                          le
   chacun e des choses qui sont dans le corps; il Y a lA un grand	                                   part que par les affectio ns et les pensée s du mental , car c'est par
   nombre de viscère s, chacun dans sa place fixe, et ils accomp lis                                 elles qu'ils existen t, et sans elles ils n'exist eraient pas, il est évi·
                                                                                  ­
   sent leurs fonctio ns par des change ments et des variati ons d'état                              dent que les al1'ections de la volonté sont les change ments
   et de torme j qu'ils soient chacun dans ses operati ons, cela est no­                                                                                                    et
                                                                              	         i,,1:        variati ons d'état des suhsbn ces purem ent organiq ues du mental
   toire, l'estom ac dans les siennes , les intestin s dans les leurs, les                                                                                                        ,
                                                                                                io   et que les pensée s de l'enten demen t sont les change ments et varia­
   reins dans les leurs, le foie, le pancré as, la rate, chacun dans les                             tions cIe fr))'me de ces substa nces; pareill ement comme daos les
   siennes , le cœur et le poumo n dans les leurs, et toutes ces opé                                 substan ces pulmon aires. Puisqu e les afIections et les pensée s sont
                                                                                ­
   rations sont mues seulem ent intrins èquem ent; or, êtl'e mu intl'in                              de PUI'S change ments d'état des {orme3 du mental , il s'ensui t qlle
                                                                              ­
  sèquem ent, c'est l'ètre par des change ments et des variati ons                                   la Mémoire n'est autre chose que l'état perman ent de ces change
  d'état et de forme. Par là. on peut voir qlle les opérati ons des sub·                                                                                                      ­
                                                                                                     ments; car tous les change ments et variati ons d'êtat dans les subs·
  stances purem ent organiq ues ùu mental sont d'uno sembla ble na                                   tances organiq ues sont tels, qu'une fois devenu s habitue ls,
                                                                            ­                                                                                               ils
  ture, avec cette diIl'érence que les opél'a tions des su bst:1nces or­                             pel'sist ent; ainsi le poumo n est habitué à produi re divers sons
  ganiqu es du corps sont naturel les, et que celles du mental sont                                  dans la trachce , à les va riel' dans la glotte, il les articul er dans
  spiritue lles, et quo les unes et IE's autres font unpar les corresp on­                           la langue , et il. les modUler dans la bouche ; et quand ces parties
  dances On ne pout pas montre r à l'œil quels sont los change ments                                 organiq ues yont ét6 une fois habitué es, ces sons sont en elles
  et les variati ons d'état et do fOl'me des substan ces organiq ues du                                                                                                      et
                                                                                                     peuven t être reprod uits. Que ces change ments et variati ons soient
  montal , qui sont les afl'ections et les pensée s; mais néanm oins on                              infinim ent plus parfait s dans les parties organiq ues du mental que
 ·peut les voir, comme dans un miroir, pal' les change ments et
                                                                        les                          dans les parties organiq ues du corps, on le voit d'après ce qui
  variati ons d'élat du poumo n dans 10 langag e et dans le chant ;                                                                                                               a
                                                                         et                          été dit dans le Traité DU D1V1N AMOUR ET DE LA D1VINE SAGESS
 mème il y a cnrrosp ondane e, car le SO:1 du langag e et du chant,                                                                                                          E,
                                                                         et                          N0S 119 à 204, où il a. été montré que toutes les perfect ions crois ­
 ,aussi los articul ations clu son, qui sont les mols du langag e et les
                                                                                                     sent et monten t a.vec les degr<'Js et selon les degres ; sur co sujet,
.mo lulatio ns du chant, so font par le poumo n; or, le son corres..
                                                                                                     voir- de plus grands dét.ails ci-dess ous, N° 319 .
.pond à l'affect ion, et le Jangélge à la pensée ; ils sont aussi produi                                280. Que les péchés , quand ils ont été remis, aient a:lssi été éloi­
                                                                         ts
,d'après l'afI'ec tion.et la pènsée , et cela so fait parles change ments
                                                                                                     gnés, c'est encore là une errecl r du siècle; dans cette erreur sont ceux
.et variati ons d'état ',ct de forme des substan ces organicluoS dans                                qui croient que par le sacrem ent de la Cène ïes péches leur ont éte

                                                                        le
,poumon, et d'après le poumoc. par la trachëe -artèl'e dans le la­
                                                                          
                           remis, quoiqu 'ils ne les aient pas éloigne s d'eux par la ,pénite nce:

.rynxe tdans la_glot te, puis daus la langue , et e~fin dans les
                                                                       lè-                            dans cette erreur sont auss: ceux qui croient être sauves 1J8,J'
                                                                                                                                                                             la
270                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  sun   LA DIVINE PROVIDENCE                    271

 foi seule; puis encore ceux qui croient l'être par les dispenses du     tendement, et fait que son plaisir y est senti; de là il vient dans
 pape; tous ceux-là eroient à la Miséricorde immédiate et à la sal­      les pensées, et aussi dans les intentions; si donc il n'était pas per­
 vation en un moment. Mais quand la proposilion est retournée,elle       mis à l'homme de penser selon l'amour de sa volonté, amour qui
 devient une vérité; à savoir, que quand les péchés ont été éloi­        a été iosité en lui d'après l'héréditaire, cet amour resterait ren·
 gnés, ils ont aussi été remis; car la pénitence doit précéder la l'é­   fermé et ne viendrait jamais à la vue de l'homme; or, l'amour du
 mission, et sans la pénitence, il n'y a aucune rémission; c'est         mal qui ne se montre pas est comme un ennemi en embuscade,
 pourquoi le Seigneur a commandé aux disciples de prêcher la péni­       comme la sanie dans un ulcère, comme du poison dans le sang,
 tence pour la rémission des péchés, - Luc, XXIV. 47; - et Jean          et comme une pourriture dans la poitrine; si ces choses sont te·
 a prêché un baptême de pénitence pour rémission des péchés, ­           nues renfermées, elles amènenlla mort. Mais quand il est permis
Luc, III. 3. - A tous le Seigneur remet leurs péchés, il n'accuse        à l'homme de penser les maux de l'amour de sa vie jusqu'à les
 point et n'impute po:nt, mais néanmoins il ne peut les enlever          avoir en intention, ces maux sont guéris par d8S moyens spiri.
 que selon les lois de sa Divine Providence; car puisqu'il a dit il      tuels comme les maladies par des moyens naturels. Ce que de·
Pierre, - qui lui demandait combien de fois il devait pardonner à         viendrait l'homme, sïl nelui étaitpac:; permis de penser selon les
 son frère qui pécherait contre lui, si c'était jusqu'à sept fois,­       plaisirs de l'amour de sa vie, c'est ce qui va être dit maintenant:
 qu'il devait lui pardonner non-seulement sept füis, mais jusqu'à        Il ne serait plus homme, il peril'ait ses deux facultés, qui sont
 soixante-dix foi5 sept fois, - Matth. XVIII. 21, 22; - qu'est-ce         nommées liherté et rationalité, dans lesquelles consiste l'huma­
 que ne doit pas faire le Seigneur, qui est la Miséricorde mêm~ ?        nité même; les plaisirs de ces maux occuperaient les intérieurs de
   281. IV. Ainsi la permission du mal est pour cette fin qu'il y        son mental, jusqu'au point de fermer la porte; et alors il ne pour·
 ait salvation. On sait que l'homme est dans la pleine liberté de         rait que dire et faire des choses en conformité avec ces maux, et
 penser et de vouloir, mais non dans la pleine liberté de dire et de     par conséquent il Eerait fou non·seulement à ses propres yeux,
faire ce qu'il pense et veut; car il peut penser comme un athée,          mais encore aux yeux du monde, et enfin il ne saurait pas voiler
nier Dieu, et hlasphémer les choses saintes de la Parole et de l'~J­     sa nudité: mais pour qu'il ne devienne pas tel, il lui est permis,
glise; il peut même vouloir par des paroles et des actions les dé·       il est vrai, de penser et de vouloir les maux de son héritage, mais
truire entièrement, mais les lois civiles, morales et ecclésiastiques      non de les dire et de les faire; et pendant ce temps-là il s'instruit
s'y oppose~t ; c'est pourquoi il entretient dans son intérieur ces       de3 chose civiles, morales et spirituelles, qui entrent même dans
 impiétés et ces scélératesses en y pensant et en les voulant, et         ses pensées, et éloignent ces folies, et de cette manière il est guéri
aussi en y tendant, sans néanmoins les faire. L'homme qui n'est           par le Seigneur, mais cependant non au-delà que de savoir gardel'
pas athée est aussi dans la pleine liberté de penser plusieurs cho­       la porte, à moins qu'il ne reconnaisse aussi Dieu, et n'implore son
ses qui appartiennent au mal, par exemple, des fraudes, des lasci­        seCOUri! pour pouvoir résister il ces maux; et alors autant il y ré­
vetés, des vengeances, et autres folies, ce qu'il fait même parfois.      siste, autant il n'admet pas ces folies dans ses intentions, ni enfin
.Qui est-ce qui peut croire que si l'homme n'avait pas une pleine         dans ses pensées. Puis donc qu'il est dans la liberté de l'homme
liberté, non-seulement il ne pourrait être sauvé, mais que même il        de penser comme il lui plaît, pour cette fin que l'amour de sa vie
périrait en entier? Qu'on en apprenne donc la cause: Touthomme           sorte de sa cachette pour venir dans la lumière de son entende­
par naissance est dans des maux de plusieurs genres; ces maux             ment, et puisqu'autrement il ne saurait rien de son mal, et par
sont dans sa volonté, et les choses qui sont dans la volont~, sont        conséquent ne saurait pas non plus le fuir, il s'ensuit que ce mal
aimées, car ce que l'homme veut d'après l'intérieur il l'aime, et         s'accroîtrait chez lui au point qu'il ne lui resterait pas de moyens
ce qu~il aime il le veut; et l'a~our de la volonté influe dans l'en­      de réintégratio~, et qu'il y en aurait difficilement chez ses enfants,
272                      LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DlVINE PROVlDENCE                       273
s'il en engendrait ; car le mal du père passe dans sa race; mais le           côtés ne penchent pas ver" le bas ou en dehors; s'ils regardent en
Seigneur pourvoit à ce que cela n'arrive pas.                                 haut ou en dedans, ils n'out pas été éloignés, car ils s'efforcent
   282. Le Seigneur pourrait guérir l'entendement chez tout                   toujours de revenir au milieu; ils penchent et regardent vers le
homme, et ainsi faire que chaque homme pense non les maux,                    bas ou en dehors, quanll'homme fuit ses maux comme péchés,
mais les biens, il le pourrait au moyen Je diverses craintes, de              et plus encore quand il les a en aversion, car alors il les condamne
miracles, de conversations avec les défunts, de visions et de son­            et les dévoue à l'enfer, et fait qu'ils regardent de ce côté-là.
ges; mais guürir seulement l'entendement, c'est guérir seulement                284. L'entendement de l'homme est un récipient tant du bien
l'homme à l'extérieur; cal' l'entendement avec sa pensée est l'ex­            que du mal, et tant du vrai que du faux, mais il n'en est pas ainsi
terne de la vie de l'homme, et la volonté avec son affection est              de la volonté même de l'homme; celle-ci doit être ou dans le mal
l'interne de sa vie; la guérison de l'entendement seul serait donc            ou dans le bien, elle ne peut être dans l'un cC dans l'autre, car la
comme une guürison palliative, par laquelle la malignité inté­               volonté est l'homme mème, et là est l'amour de sa vie: mais le
rieure, renfermée sans pouvoir sortir, consumerait d'abord les par­          bien et le mal dans l'entendement ont été séparés comme l'interne
ties voisines, et ensuite les parties plus éloignées, jusqu'à ce que         et l'externe; de là l'homme peut être intérieurement dans le mal,
le tout tombàt dans un état de mort. O'est la volonté elle-même              et extérieurement dans le bien. Toutefois, cependant, quand
qui doit êtr"e guérie, non par l'influx de l'entendement en ete,             l'homrr.e est réformé, le b:en et le mal sont mis ensemble, et alors
parce que Cf:t influx n'a pas lieu, mais parl'instruction et l'exhor­        il y a conflit et combat; si le combat est violent, il est appelé ten.
tation d'après l'entendement. Si l'entendement était se.uI guérj,            tation; mais s'il n'est pas violent, c'est comme lorsque le vin ou
l'homme deviendrait comme un cadavre embaumé, ou enveloppé                   la bière fermente; si alors le bien est vainqutur, le mal avec son
d'aromales ocloriférants et de roses, qui bientôt tireraient du ca­          faux est repoussé sur les côtés de même que la lie tombe au fond
davre une te~le puanteur, que personne ne pourrait en approcher;             du tonneau, et le blen devient comme un vin généreux et une
il en serait de même des vrais célestes dans l'entendement, si l'a­          bière claire après la fermentation; mais si le mal est vainqueur,
mOllI' mauvais de la volonté était 1enu renfermé.                            le bien alors avec son vrai est repoussé sur les côtés, et il devient
   283. S'il est permis à l'homme de penser les maux jusqu'à les             trouble et corrompu comme le vin et la bière qui n'ont pas fer­
avoir en intention, c'est, comme il a été dit, afin qu'ils soient Hoi­       menté. La comparaison est faite avec le ferment, parce que dans
gnés aumoyen des choses civiles, des choses morales et des choses            la Parole le ferment (ou levain) signifie le faux du mal, comme
spirituelles, ce qui a lieu quand il pense que cela est contre le juste      dans Hosée, VII. 4. Luc, XII. 1 ; et ailleurs.
et l'équitable, contre l'honnête et le décent, et contre le bien et le
vrai, ainsi contre la tranquillité, l'allégresse et le bonheur dû la vie;    La Divine Providence est également chez les méchants et chez
le Seigneur au moyen de ces trois sortes de chose3 guérit l'amoul'                                    les bons.
de la volonté :le l'homme, et d'abord, il est vrai, par les craintes,
mais ensuite par les amours. Néanmoins, les maux ne sont ni sé­                 285. Chez chaque homme, tant chez le bon que chez le mé~
parés, ni rejetés de l'homme, ils sont seulement repoussés et relé­          chant, il ya deux facultés, dont l'une fait l'entendement Elt l'autre
gués surIes côtés; et Cl uand ils so nt là, et le bien dans Je milieu, les   la volonté; la faculté qui lait l'entendement, c'est qu'il peut com­
maux alors ne se montrent point ; car tout ce qui est danslemilieu           prendre et penser, celle-ci par suite est appelée Rationalité; et la
est directement sous l'intuition, et est vu et perçu. Mais il faut           iaculté qui fait la volonté, c'est qu'jl le peut librement, à savoir,
savoir que, quoique le bien soit dans le milieu, l'homme cepen­              penser, et par suite allssi parler et laire, pourvu que ce ne soit
dant n'est pas pour cela dans le bien, bi les maux qui sont sur les          pas contre la raison ou la rationalité; car agir librement, c'est
                                                                                                                                            18
2'74                   tA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUIt LA DIVINE PROViDENCE                      2?5
agir toutes les fois qu'on le veut, et comme on le veut; (cette fa­         même; c'est pourquoi quelques hommes disent: Il Qu'est-ce que
culté est appelée Liberté). Comme ces deux facultés sont perpé­            le Vrai? Est-ce que je ne peux pas rendre vrai tout ce que je veux?
tuelles et continuelles depuis les premiers jusqu'aux derniers              Est-ce que le monde n'agit pas aussi de cette manière? li Et celu i
dans toutes et dans chacune des choses que l'homme pense et fait,          qui le peut. le fait par des raisonnements. Prends la proposition
et qu'elles ne sont pas dans l'homme par lui-même, mais sont               la plus fausse, et dis à un homme adroU : l( Confirme-la; » et il la
chez l'homme par le Seigneur, il s'ensuit que la présence du Sei­          confit'mera; dis-lui, par exemple. de confirmer que l'homme est
gneur étant en elles est aussi dans les singuliers et même dans les         une bête; ou, que l'âme est comme une petite araignée dans sa
très-singuliers (les plus petites choses) de l'entendement ét de la         toile, et gouverné le corps ainsi que fait l'araignée par ses fils; ou
pensée de l'homme, et aussi de la volonté et de l'affection, et par         que la religion n'est autre chose qu'un lien; et il confirmera cha·
suite dans les très-singuliers du langage et de l'action; éloign,e ces      cune de ces propositions, au point qu'elle se pré'lentera comme
facultés de l'un de ces très-singuliers, et tu ne pourras ni le penser     vraie. Quoi de plus facile, puisqu'il ne sait pas ce que c'est que
ni le prononcer comme homme. Que par ces deux facultés l'homme              l'apparence, n~ ce que c'est que le faux pris pour le vrai d'après
soit homme, puisse penser et parler, percevoir les biens et corn·           une foi aveugle? De là y ient que l'homme ne peut pas voir ce vrai,
prendre les vrais, non-seulement civils et moraux, mais même spi­           que la Divine Providence est dans les très-singuliers de l'en­
rituels, et être réformé et régénéré, en un mot, puisse être con·           tendement et de la volonté, ou, ce qui revient au même, dans
joint au Seigneur, et par là vivre pour l'éternité, c'est ce qui a été      les très-singuliers des pensées et des affections chez chaque
montré abondamment ci-dessus: il a aussi été montré que ceR                 homme, chez le méchant comme chez le bon; ce qui surtout le
deux facultés sont non-seulement chez les hommes bons, mais                 confond, c'est que dans ce cas les maux viendraient aussi du Sei.
encore chez les méchants. Maintenant, puisque ces facultés sont             gneur; mais, neanmoins, que du Seigneur il ne vienne pas le
chez l'homme par le Seigneur, et n'ont pas été appropriées à                moindre mal, et que tout mal vienne d~ l'homme, parce que
l'homme comme siennes, car le Divin ne peut pas être approprié              l'homme a confirmé chez lui l'apparence qu'il pense, veut, parle
à l'homme comme sien, mais peut lui être adjoint et par là appa­            et agit par lui-même, c'est ce qu'on verra dans ce qui V2. suivre;
raître comme sien; et puisque ce Divin ~hez l'homme est dans les            ce sujet, poUl' qu'il soit c'airement vu, va être démontré dans cet
très-singuliers de l'homme, il s'ensuit que le Seigneur gouverne            ordre: I. La Divine Providence est universelle dans les très­
les très-singuliers, tant chez l'homme méchant que chez l'homme            'singuliers, non ~eulement chez les bons, mais aussi chez les
bon; or, le gouvernement du Seigneur e:;t ce qui est appelé la Di­          méchants, et néanmoirs elle n'est point dans leurs maux. II. Les
vine Providence.                                                            méchants se jettent continuellement eux-mêmes dans les maux,
    286. Maintenant, puisque c'est une Loi de la Divine Providence          mais le Seigneur les retire continuellement des maux, III. Les
que l'homme puisse agir d'après le libre selon la raison, c'est·à            méchants ne J.;eu vent pas être entièrement retirés du mal et con·
dire, d'après ces deux facultés, la Liberté et "la Rationalité; et           duits dans le bien par le Seigneur, tant qu'ils croi'ent que la pro­
puisque c'est aussi une Loi de la Divine Providence que ce que               pre intelligence est tout, et que la Divine Providence n'est rien.
 l'homme fait lui semble fait comme par lui-même, et par suite               IV. Le Seigneur gouverne l'enfer par les opposés; et les mcchants,
 comme étant à lui, et que c'est encore une loi que les maux soient          qui sont dans le monde, il les gouverne dans l'enfer quant aux
 permis, afin qu'il puisse en être retiré, il s'ensuit que l'homme           intérieurs, mais non quant aux extérieurs.
 peut abuser de ces fucullés, et d'après le libre selon la raison con.          287. I. La Divine Providence est universelle dans les très­
firmer tout ce qu'il lui plaît, car il peut rendre conforme:. la raison     singuli.e1's, non seulement chez les bons, mais aussi chez les
 tOllt ce qu'il veut, que cela y soit ou n'y soU pas conforme en soi-        méchants, et néanmoins elle n'est point clans leto's maux. Il
2"6                    1.A. SAGESS~ ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROViDENCE                     r.277
a été montré ci-dessus, que la Divine Providence est dans les très­         fond. J'ai été informé trois ou quatre fois que cela avait été fait
singuliers des pen'>ées et des affections de l'homme, et par là il          ainsi. Il en arriva de même pour 10 bien; le bien qui découle du
est entendu que l'homme ne peut rien penser ni rien vouloir par             Ciel est progressivement changé en un mal opposé à ce bien. Par
lui.même, mais que tout ce qu'il pense et veut, et que par suite            là, il est devenu évident que le vrai et le bien procédant du Sei­
il dit et fait, vient de l'influx; si c'est le bien, c'est de l'influx du   gneur, quand ils sont reçus par ceux qui sont dans le faux et dans
Ciel; et si c'est le mal, c'est de l'influx de l'enfer; ou, ce qui est      le mal, sont changés et passent dans une autre forme, au point
la même chose, que le bien vient de l'influx qlli procède du Sei­           que la première forme ne se montre pas. La même chose se fait
gneur, et que le mal vient du propre de l'homme. Mais je sais que           chez tout homme méchant; car le méchant est, quant à son es­
ceci peut difficilement être compris, parce qu'il est fait une dis·         prit, dans l'enfer.
tinction entre ce qui influe du Ciel ou du Seigneur, et ce qui in­             289. Il m'a aussi été montré très souvent que, dans l'enfer,
flue de l'enfer ou du propre de l'homme, et que néanmoins il est            personne ne pense par soi-même, mais que chacun pense d'après
dit que la Divine Providence est dans les très-singuliers des pen·          d'autres autour de lui, et que ces autres pensent non pa: eux­
sées et des affections de l'homme, à un tel point que l'homme ne            mêmes, mais aussi d'après d'autres, et que les pensées et les af·
peut rien penser ni rien vouloir par lui-même: mais comme il est            fections vont en ordre d'une société à une autre, sans que nul
dit qu'il peut aussi penser et vouloir par l'enfer, et par son propre,      sache autre chose, sinon qu'elles viennent de lui. Quelques-uns,
cela paraît comme contradictoire, mais toujours est-il que cela ne          qui crôyaient penser et vouloir par eux-mêmes, fnrent envoyés
l'est pas; que cela ne le soit pas, on le verra dans" l,a suite, après      dans une société,-la communication avec lel! sociétésvoisines vers
quelques préliminaires qui illustreront ce sujet.                           lesquelles leurs pensées avaient coutume de s'étendre ayant été
   288. Tous les anges du Ciel avouent que nul ne peut penser               interceptée, - et ils fnrent retenns dans cette société; alors il leur
par soi·même, mais que chacun pense d'après le Seigneur; au                 fut dit de penser autrement que ne pensaient les esprits de cette
contraire, tous les esprits de l'enfer disent que nul ne peut penser        société, et de s'efforcer de penser le contraire; mais ils avouèrent
par un autre que soi; toutefois, il a été souvent montré à ceux-ci,         que cela leur était impossible. Ceci a été fait avec plusieurs, et
qu'aucun d'eux ne pense et ne peut penser par lui-même, mais                aussi avec Leibnitz, qui même fut convaincu que personne ne
que la pensée influe; néanmoins cela a été montré en vain, ils              pense par soi-même, mais qu'on pense d'après d'autres, et que ces
n'ont pas voulu l'admettre. L'expérience cependant enseignera,              autres ne pensent pas non plus par eux-mêmes, et que tous pen­
d'abord, que le tout de la pensée et de l'affection influe aussi du         sent d'aJilrès l'influx qui vient du Ciel, et le Ciel d'après l'influx
 Ciel chez les esprits de l'enfer, mais que le bien qui y influe est        qui vient du Seigneur. Quelques-uns, ayant médité sur ce sujet,
changé en mal, et le vrai en faux, ainsi chaque chose en son op­            dirent que cela était t3tonnant, et qu'il y avait à peine quelqu'un
 posé; cela a été montré de cette manière: Un vrai pui.sé dans la           qui pût être amené à le croire, parce que cela est absolument
 Parole fut envoyé du Ciel, et fut reçu par ceux qui étaient dans           contre l'apparence, mais que néanmoins ils ne pouvaient le nier,
les enfers supérieurs, et envoyé par eux dans les el1fers inférieurs        puisque cela leur avait été pleinement démontré; cependant, pen­
 jusqu'à l'enfer le plus profond; et ce vrai, dans le trajet, fut suc­      d.ant qu'ils étaient dans l'admiration, ils dirent, qu'ainsi on n'est
 cessivement changé en faux, et enfin en un faux absolument op­             pas en faute quand on pense le mal; puis aussi, qu'ainsi il semble
 posé au vrai; or, ceux chez qui il était changé pensaient le faux          que le mal vienne du Seigneur; et, en outre, qu'ils ne compre­
 comme par eux-mêmes, sans se douter d'autre chose, lorsque ce..            naient pas comment le Seigneur seul peut faire que tous pensent
 pendant ce qu'ils pensaient était ce vrai descendant du Oiel, et           de tant de manières différentes. Mais ces trois points vont être
 ainsi falsifié et perverti dans son trajet jusqu'à l'enter le plus pro-    développés dans ce qui suit.
278                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DiVINE PROVIDENCE                      279

   290. Aux expériences qui viennent d'être rapportées, il sera           près un saint zèle, prie l'Esprit saint de l'instruire, de diriger ses
encore ajouté celle-ci: Quand il m'a été donné par le Seigneur            pensées et son langage; et quelques-uns disent avoir sensiblement
do parler avec les esprits et les anges, cet arcane me fut aussitôt       perçu qu'ils avaient été poussés, et, quand on loue leurs sermons,
découvert; car il me fut dit du Ciel, que je croyais, comme los           répondent pieusement qu'ils ont parlé non par eux-mêmes, mais
autres, penser ot vouloir par moi-même, lorsque cependant ce              d'après Dieu. C'est pourquoi encore, quand ils voient quelqu'un
n'était nullement par moi-même, mais d'après le Seigneur si c'é·          bien parler et bien agir, ils disent qu'il a été conduit à cela par
tait le bien, et d'après l'enter si c'était le mal: il me fut même        Dieu; et, vice versâ, quand ils voient quelqu'un mal parler et
démontré au vif (ad vivltm) par divorses pensées et diverses af­          mal agir, ils disent qu'il a été conduit à cela par le diable: on
fections introduites en moi que cela était ainsi. et il me fut donné      sait que tel est le langage que l'on tient dans l'Église; mais qui
successivement de le percevoir et de le sentir; c'est pourquoi,           ost-ce qui croit que cela est ainsi?
dans la suite, dès qu'il s'insinuait quelque mal dans ma volonté             292. Quo tout ce que l'homme pense et veut, et par suite tout
ou quelquE' faux dans ma pensée, je m'informais d'où venaLt ce            cc qu'il dit et fait, influe de l'unique source de la vie, et que
mal ou ce faux. et cela m'était dévoilé; et il m'était aussi donné        néanmoins l'unique source de la vie, qui est le Seigneur, ne soit
de parler avec ceux qui l'insinuaient, de les réprimander et de les       point cause que l'homme pense le mal et le faux, c'est ce qui
forcer à s'éloigner, et par conséquent à retirer lbur mal et leur         peut ètre illustré par les observations suivantes dans le Monde
faux, à les retenir chez eux, et à ne plus insinuer r:en de tel dans      naturel: Du Soleil de ce monde procèdent la chaleur et la lumière,
 ma pensée; cela m'est arrivé des milliers de fois; et j'ai demeuré       et ces deux choses influent dans tous les sujets et dans tous les
 dans cet état pendant plusieurs années, et j'y demeure encore; et        objets qui se présentent devant les yeux, non·seulement dans les
 néanmoins il me semble, comme aux autres, sans aucune diffé­             sujets bons et dans les objets beaux, mais aussi dans lesstljets mau­
 rence, penser et vouloir par moi-même; car c'est d'après la Divine       vais et dans les objets laids, et produisent eneuxdes effets divers;
 providence du Seigneur qu'il semble ainsi à chacun, comme il a           car elles influent non-seulement dans les arbres qui portent de
 été montré ci-dessus dans un Article spécial. Les espri.ts novioes       bons fruits, mais aussi dans les arbres qui portent de mauvais
 s'étonnent de cet état qui m'est particulier, s'imaginant que je ne      fruits, et bien plus dans les fruits eux-mêmes, et les font croître;
 pense et ne veux rien par moi-même, et que par conséquent je             elles inftued pareillement dans la bonne semence et aussi dans
 suis comme quelque chose de vide; mai, je leur découvris l'ar­           l'ivraie; puis encore dans les arbrisseaux utiles ou salubres, et
 cane; et de plus je leur dis, que même je pense intérieurement, et       aussi dans les arbrisseaux nuisibles ou yénéneux ; et cependant
 perçois ce qui influe dans ma pensée extérieure. si l'influx est du      c'est la même chaleur et la même lumière, dans lesquelles il n'y
 Ciel ou s'il est de l'enfer; que je rejette cAlui-ci, et reçois celui­   a aucune cause du mal, mais cette cause est dans les sujets et
 là; et que toujours il me semble, comme à eux, penser et vonloir         dans les objets récipients. La chaleur qui fait éclore des œuts où
 par moi-même.                                                            il y a une chouette, un hibou, ou un aspic, agit de la même ma­
    291. Que tout bien vienne du Ciel, et que tout mal vienne de          Iiière que lorsqu'elle fait écloré des œufs où il y a une colombe,
 l'enter, cela n'est point inconnu dans le monde; chacun dans l'É­        un bel oisea u ou un cygne; mets des œufs de l'une ou de l'autre
 glise le sait; qui est celui qui, initié dans le sacerdoce, n'enseigne   espèce sous une poule, et par sa chaleur qui en elle-même est
  pas que tout bien vient de Dieu, et que l'homme ne peut de lui­         inoffensive, ils éclôront; qu'est-ce qua cette chaleur a donc de
  même rien prendre qui ne lui ait été donné ùu Ciel; puis aussi,         commun avec ces êtres méchants et nuisibles? La chaleur en
  que le diable infuse les mau:( dans la pensée, et qu'il séduit et       influant dans des substances marécageuses, stercoraires, putrides
  excite à. les taire TC'est pourquoi le prêtre, qui croit prêcher d'a-   ot cadavéreuses, agit de la même manière qu'en influant dans les
280                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       281
substances vineuses, odoriférantes, vigouréuses et vives: qui est-          ges quand, après la mort, tu viendras dans le Monde spirituel.
ce qui ne voit pas que la cause est dans le sujet récipient, et non           294. Il a été dit ci-dessus, N° 289, que quand quelques-uns
dans la chaleur? La même lumière, aussi, produit dans un objet              eurent été convaincus que personne ne pense par soi-même, mais
des couleurs agréables, et dans un autre des couleurs désagréa-             pense d'après d'autres, et que ces autres ne pensent pas non plus
bles; bien plus, elle s'illustre elle-même dans les objets blancs et        par eux-mêmes, mais que tous pensent d'après l'influx procédant
brille d'un vif éclat, et dans les objets qui tirent sur le noir elle       du Seigneur par le Ciel, ils dirent dans leur admiration. qu'a.insi
&'obscurcit et s'assombrit. Il en est de même dans le Monde spir:-          on n'est pas en faute quand on fait le mal; puis aussi, qu'ainsi il
tuel; là aussi il y a une chaleur et une Illmiàre procédant de son          semble que le mal vienne du Seigneur; et, en outre, qu'ils ne
Soleil, qui est le Seigneur; elles influent de ce Soleil dans leurs        comprenaient pas comment le Seigneur seul peut faire que tous
sujets et dans leurs objets; les sujets et les objets y sont les anges     pensent de tant de manières différentes. Maintenant, comme ces
et les esprits, spéciale men t leurs volontaires et leurs intellectuels;   trois sentiments ne peuvent pas ne pas influer dans les pensées
la Chaleur y est le Divin amour procédant, et la Lumière y est la          chez ceux qui pensent seulement aux effets par les effets, et non
Divine sagesse procédante; elles ne sont point cause qu'elles sont         aux effets par les causes, il est nécessaire de s'en emparer et de
reçues par l'un autrement que par l'autre; en effet, le Seigneur            les dévl)iler d'après les causes. PRElIIII~REMENT. Qn'ainsi oo~ ne
dit «qu'il fait lever son Soleil sur méchants et bons, ct emoie la          serait pas en fau.te quand on fait le mat: en effet, si tout ce que
rluie sur justes et inj ustes. ) - Matth. V. 45; - dans le sens            l'homme pense vient des autres par influx, il semble que la faute
interne suprême, par le Soleil il est entendu le Divin Amour, ct            est chez ceux de qui vient l'influx; mais néanmoins la faute elle-
par la pluie la Diville Sagesse.                                           même est chez celui qui le reçoit, car il le reçoit comme sien; il
   293. A ces expliCations j'ajouterai l'opinion des anges sur la          ne sait pas non plus autre chose, et il ne veut pas savoir autre
volonté et l'intelligence chez l'homme; cette opinion est, que chez        chose: en effet, chacun veut être soi, et être conduit par soi-
l'homme il n'y a pas un gmin de volonté et de prudence, qui lui            même, surtout penser et vouloil' par soi-même; car c'est là le li-
appartienne en propre; ils disent que s'il yen avait un g:'ain chez        bre même, qui apparait comme le propre dans lequel est chaque
chaque homme, ni le Ciel ni l'enfer ne subsisteraient, et que tout         homme; c'est pourquoi, s'il savait que ce qu'il penso et veut 'ient
le genre humain périrait; Ps donnent pour raison, quecesontdes             d'un autre par inf1ux, il se regarderait comme enchaîné et captif,
myriades de myriades d'hommes, autant qu'il en est né depuis la            n'étant plus maître de lui-même, et ainsi périrait tout plaisir de
création du monde, qui constituent le Ciel et l'enfer dont l'un est        sa vio, et enfin l'humain même. Que cela soit ainsi, je l'ai vu très
sous l'autre dans un tel ordre, quo de part et d'autre ils font un, le     souvent confirmé; il fut donné à quelques esprits de percevoir
Ciel un seul Hommo beau, et l'enfer un seul Homme monstrueux;              ct de sentir qu'ils étaient conduits par d'autres, alors ils se mirent
si dans chaque homme il y avait un gl'ain de propre volonte et de          tellement en colère, qu'ils étaient comme hors d'eux-mêmes, ct
propre intelligence, cet un ne pourrait pas exister, mais il sc di~­       ils dil'cnt qu'ils préféraient être tonus enchaînés dans l'enfer,
soudrait, et avec lui périrait cetle Forme Divine, qui ne peut être        plutôt que de ne pas avoit' la faculté de penser comme ils veulent
stable et permanente, qu'autant que le Seigneur cst tout dans              et de vouloi r comme ils pensent: ne pas avoir cette faculte, ils
tous, et eux. rien dans le tout. Ils donnent oncore pour raison, que       appelaient cela être enchaîné q'.lant ft. la vio mème, ce qui est
penser ot vouloir par soi-même, c'est le Di vin même, et penser ot         plus dur et plus intolérable que d'ètre enchaîné quant au corps;
vouloir d'après Dieu, l'Humain même; et que le Divin Même ne               ne pas avoir la faculté de parler et de faire comme on pense et
 peut êtro approprié à aucun homme, ear ainsi l'homme serait               comme on veut, ils n'appelaient pas cela être enchaîné, parce
Dieu. Retiens ceci, et tu seras, si tu le veux, confirmé par les an-       que le plaisir de la vie ci vil~ et do la vie morale, qui consiste
}
282                      LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                          SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        283
à. parler et à faire, y met un frein, ct en même temps l'adoucit                    les infinis sont infiniment toutes choses. Ces infinis, qui procèdent
pour ainsi dire. Maintenant, puis({ue l'homme ne veut pas savoir                    du Seigneur, influent non-seulement universellement, mais aussi
qu'il est conduit par d'autres à pense" mais veut penser par lui·                   très-singulièrement, car le Divin est universel d'après les très­
même, et même cl'oit penser ainsi, il s'ensuit qu'il est lui-même          )1       singuliers, et ce sont les Divins très-singuliers qui sont appelés
en faute, et qu'il ne peut rejeter de lui la faute, tant qu'il aime                 l'Universel, comme il a été montré ci-dessus; et un Divin très­
à penser ce qu'il pense; mais s'il ne l'aime pas, il rompt son lien                 singulier est infini aussi. D'après ces explications, on peut voir que
avec ceux de qui lui viennent ses pensées; cela a lieu qua.nd il                    le Seigneur Seul fait que chacun pense et veut selon sa qualité et
sait que c'est un mal.. et qu'en conséquence il veut le fuir et y                   selon les lois de la Divine Providence. Que toutes les choc:;es qui
renoncer; alors aussi il est, parle Seigneur, retiré de la société         )        sont dans le Seigneur, et qui procèdent du Seigneur, soient Infi­
qui est dans ce mal, et transfér,s dans une société OLI ce mal n'est                nies, cela a été démontré ci-dessus, N°' 46 à 69; et aussi dans le
pas; mais s'il sait que c'est un mal et ne le fuit pas, la faute                    Traité sur LE DIVIN AMOUR ET LA. DIVINE SAGESSE, N°S 17 à 22.
alors lui est imputée, et il devient coupable de ce mal. Tout ce                       295. II. Les 1.néchants se Jettent continuellement eux-m,lmes
donc que l'homme croit faire d'après lui-même, est dit être fait                     dans les maux, mais le Seigneu1' les 1'etù'e continuellement des
d'aprè!'; l'homme, et non d'après le Seigneur. SECONDEMENT.                }        maux. Il est plus facile de comprendre quelle est la Divine Pro·
Qu'ainsi il semble que le mal vienne du Seigneur. Oe point peut                 ~    vidence chez les bons, que de comprendre quelle elle est chez les
être regardé comme résolu d'après ce qui a ét.S montré ciclessus,                    méchants; et puisque maintenant il s'agit de la Divine Providence
N° 288, à savoir, que le bien qui influe du Seigneur est changé en                   chez les méchants, il en sera trai té dans cette série: 10 Il ya des
mal, et le vrai en faux dans l'enfer: mais qui est-ce qui ne peut          Il        choses innombrables dans chaque mal. 2° Le méchant s'enfonce
voir que le mal et le faux ne viennent pas du bien el du vrai, par                   de lui-même sans cesse de plus en plus profondément dans ses
conséqllent du Seigneur, mais qu'ils vienn~nt du sujet et de l'objet                 maux. 3° La Divine Providence, cl. l'égard des méchants, est une
récipient, qui est dans le mal et dans le faux, et qui pervertit et                  continuelle permission du mal, dans le but qu'ils en soient conti­
change le oien et le vrai, comme il a été pleinement montré ci·                      nuellement retirés. 4° Le détachement du mal est effectué par le
dessus, N°292? Quant à l'origine du mal et du faux chez l'homme,                     Seigneu r pal' mille moyens, même par des moyens très-secrets.
il en a eté traité plusieurs fois dans ce qui précède. Il a aussi été                   296. Afin donc que la Divine Providence, à l'égard des méchants,
fait une expérience, dans le Monde spirituel, avec ceux qui ont cru                  soit distinctement perçue, et par conséquent comprise, les
que le Seigneur pouvait chez les méchants éloigner les :maux, et                     propositions ci-dessus vont être expliquées dans la série selon
                                                                           'f
mettre les biens à la place des maux, et ainsi transtérer tout l'en­                 laquelle elles ont été présentées: PREMIl~RE:'IIENT. Il Y a d'èS choses
fer dans le Ciel, et les sauver tous; mais que cela soit impossible,                 innombrables dans chaque mal. Ohaque mal se présente devant
on le verra à la fin de ce 'J'lai té, lorsqu'il sera question de la saI·             l'homme comme une simple chose; ainsi se présentent la
vation en un moment, et de la Miséricorde immédiate. TROISIÈ­                        haine et la vengeance, ainsi le vol et la fraude. n.inl?i l'adultère et
MEMENT. Qu'ils nc comp)'cnaient pas C01nmcntle SeigneU1' seul                   ~    la scortation, ainsi l'orgueil etla fierté, ainsi tous les autres maux;
peut faü'c que tous pensent de tant de manières diftél·entes. Le                     et l'on ne sait pas que dans chaque mal il y a des choses innom·
Divin Amour du Seigne'l1' est Infini, et sa Divine Sagesse est In­                   brables, et en plus grande quantité qu'il n'y a dé fibres et de vais­
finie; or, les Infinis de l'amou l'et les Infinis de la sagesse procè­               seaux dans le corps de l'homme; car l'homme méchant est l'enfer
dent du Seigneur, et ils influent chez tous dans le Oiel, et par suite               dans la forme la plus petite; or, l'enfer consiste en des myriades da
chez tous dans l'enfer, et de l'un et de l'autre chez tous d:'lllS le                myriades d'esprits, et chacun y est dans la forme comme homme,
Monde; nul ne peut donc manquer de penser et de vouloir, car                          mais homme-monstre, et en lui toutes les fibres et tous les vais­
284                     LA SAGESSE ANGÉLiQUE                                                  SUR LA DIVINE PROViDENCE                     285
 seaux sont retournés; l'esprit lui-même est un mal, qui lui semble       gneur, comme il a élé dit ci-dessus. Si Je méchant s'enfonce de
 être un, mais autant sont innombrables les choses qui sont en lui,       plus en plus profondément dans le mal, c'est par cela même qu'il
autant sont inllombrables les convoitises de ce mal; car chaque           s'introduit de plus en plus intérieurement, et aussi de plus en plus
 homme est son mal ou son bien de la tête à la plante des pieds; puis     profondément, dans les sociétés infernales, à m~sure qu'il veut et
donc que tel est le méchant, il est évident qu'il est un seul mal, com.   fait le mal; par suite aussi le plaisir du mal s'accroît, et s'empare
posé d'innombrables choses différentes, qui sont distinctement des        tellement de ses pensées, qu'enfin il ne sent rien de plus doux; et
maux, et sont appelées convoitises du mal. Il suit de là, que toutes      celui qui s'est introduit intérieurement et profondément dans les
ces choses, dans l'ordre où elles sont, doivent être réparées et re·      sociétés infernales devient comme s'il était lié de chaînes; mais
tournées par le Seigneur, afin que l'homme puisse être ré-formé,          tant qu'il vit dans le monde, il ne sent pas ses chaînes; elles sont
et que cela ne peut être fait que par la Divine Providence du Sei­        comme de laine douce, ou comme de légers fils de soie, qu'il aime,
gneur successivement depuis le premier âge de l'homme jusqu'au            par~e qu'ils produisent un chatouillement; mais après la mort ces
dernier. Chaque convoitise du mal apparaît dans l'enfer, quand            chaînes, de douces quelles étaient, deviennent dures, et au lieu
elle y est représentée, comme un animal nuisible, par exemple,            d'un chatouillement elles produisent des meurtrissures. Que le
ou comme un dragon, ou comme un basilic, ou comme une vi·                 plaisir du mal prenne de l'accroissement, cela est noloire d'après
père, ou comme un hibou, ou comme une chouette, et ainsi du               les vols, les brigandages, les déprédations, les vengeances, l'es­
reste; de rr.ême apparaissent Jes convoitises du mal chez l'homme         prit de domination, l'avidité du gain, el autres mauvaises pas­
méchant, quand il est vu par les anges; toutes ces fOl'mes de con·        sions; qui est-ce qui n'y sent pas augmenter le plaisir selon les
voitises doivent être retournées l'une après l'autre; l'homme lui·        succès, el selon que l'exercice n'en est pas empêché? On sait que
même qui apparaît quant à l'esprit comme un homme·monstre                 le voleur trouve un tel plaisir dans les vols, qu'il ne peut pas y
ou comme un diable, doit être retourné pour qu'il soit comme un           renoncer; et, ce qui est étonnant, il aime mieux un écu volé que
ange beau, et chacune des convoitises du mal doit être retournée,         dix écus donnés gratuitement: il en serait aussi de même des
pour qu'elle apparaisse comme un agneau ou une brebis, ou                 adultères, s'il n'avait pas été pourvu à ce que ce mal décroisse en
comme une colombe ou une tourterelle, de même qu'apparaissent             puissance selon l'abus; mais toujours est-il que chez un grand
les affections du bien des anges dans le Ciel, quand elles sont re·       nombre d'adultères il reste le plaisir d'y penser et d'en parler, et
présentées; or, transformer un dragon en agneau, un basilic en            sinon plus, du moins la lubricité du toucher. Mais on ignore que
brebis, et un hibou en colombe, ne peut se faire que successive­          cela vient de ce que l'homme s'enfonce de plus en plus intérieu­
meut, en déracinant le mal d'avec sa semence, et en implantant            rement, et aussi de plus en plus profondément, dans les sociétés
à la place une bonne semence. Mais cela ne peut être fait que             infernales, selon qu'il commet les maux d'après la volonté Qt en
comme se fait la greffe des nrbres, dont les racines restent avec         même temps d'après la pensée; si les maux sont seulement dans
le tronc; mais néanmoins la branche greffée change la sève, tirée         la pansée et non dans la volonté, il n'est pas encore avec le mal
~u moyen de l'ancienne l'acir.e, en une sève qui produit de bons          dans une société infernale, mais il y entre dès qu'ils sont dans la
fruils; celte branche greffée ne peut être prise que du Seigneur,         volonté; si même alors il pease que ce mal est contre les préceptes
qui est l'Arbre de vie; cela aussi est conforme aux paroles du Sei­       du décalogue, et qu'il considère ces préceptes comme Di vins, il le
gneur, - Jean, XV. 1 à 7. - SECONDE~IENT. Le méchant s'enfonce            commet de propos délibéré, et par là il se plonge profondément
de lui-même sans cesse de plus en plus prOfondément dans                  dans l'enfer, d'où il ne peut être retiré que par une pénitence ac­
ses maux. Il est dit de lui· même, parce que tout mal vient de            tuelle. Il faut qu'on sache que tout ho~me, quant à son esprit,
l'homme, car l'homme change en mal le bien qui vient du Sei·              est dans le Monde spirituel, et là dans quelque société, l'homme
286                   tA   SAGESSE ANGELIQUE                                                SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        287
méchant dans une société infernale, et l'homme bon dans une so­          la principale raison, c'est parce qu'il y a chez lui les maux des
ciété céleste; il Y apparaît même parfois, quand il est dans une         convoitises de l'amour de sa vie, et que ces maux sont sentis non
profonde méditation. Il faut aussi qu'on sache que, de même que          comme des maux, mais comme des plaisirs, auxquels personne ne
dans le monde naturel, le son avec le langage se répan1 de tout          fait attention; qui est-ce qui fait attention aux plaisirs de son amour?
côté àans l'air, de mème dans le mondE': spirituel l'affection avec      la pensée de l'homme y nage comme une barque qui est entrainée
lapensée se répand de tout côté dans les sociétés; il ya aussi           par le courant d'un fleuve: et elle est perçue comme une atmo­
correspondance, car l'affection correspond au son, et la pensée au       sphère embaumée qui est attirée à pleine aspiration; il peut seu­
langage. TROTS~ÈMEMENT. La Divine Providence, et l'égard des             lement en sentir quelque chose dans sa pensée externe, néanmoins
méchants, est une continuelle permission du mal, dans le but             il n'y fait pas non plus attention, à moins qu'il ne sache bien que
qu'ils en soient continuellement ,'etirés. Si la Divine Providence       ce sont des maux. Mais il en sera dit davantage sur ce sujet dans
chez les hommes méchants est une continuelle permission, c'est           ce qui va suivre. QUATRIÈMEiŒNT. Le detachement du mal est
parce que de leur vie il ne peut sortir que du mal; car l'homme          effectué pa}' le Seignew' par mille moyens, même pa,' des
est ou dans le bien ou dans le mal, il ne peut être dans l'un et         moyens très-secrets. Quelques- uns d'eux seulement m'ont été
l'autre en même temps, ni tour à tour à moins qu'il ne soit tiède;       découverts, mais ce ne sont que les plus communs; ce sont ccux­
et le mal de la vie n'est pas introduit par le Seigneur dans la vo­       ci: Qlie les plaisirs des convoitises, au sujet desquels l'homme ne
lonté et par elle dans la pensée, mais il est introduit par l'homme,      sait rien, sont jetés en foule et en faisceaux dans les pensées inté­
et cela est appelé permission. Maintenant, puisque toutes les cho­        rieures, qui appartiennent à l'esprit de l'homme, et par suite dans
ses que l'homme méchant veut et pense sont de permission, 0"1             ses pensées extérieures, dans lesquelles ils se présentent sous un
demande ce qu'est alors là la Divine Providence, qui est dite être        certain sens d'agrément, de charme ou de désir, et s'y mêlent
 dans les très-singuliers chez chaque homme, tant chez le méchant         avec ses plaisirs natul'els et sensuels; là sont les moyens de sépa­
 que chez le bon; je réponds qu'elle consiste en cela, qu'elle per­       ration et de purification et aussi les voies de détachement et d'ex­
 met continuellemen t pour une fin, et qu'elle permet les choses          pulsion: les moyens sont principalement les plaisirs de la médi­
 qui concernent cette fin, et non d'autres, et que continuellement        tation, de la pensée, de la réflexion pour certaines :fins, qui appar­
 eUe examine, sépare, et purifie les maux. qui sortent par permis­        tiennent à l'usage; et les fins qui appartiennent à l'usage sont en
 sion, et relègue ceux qui ne conviennent pas, et les expulse par         aussi grand nombre que les particuliers et les singuliers de l'oc­
 d!ls voies inconnues; ces opérations se font principalement dans          cupation et de la fonction de l'homme; puis, cn aussi grand nom­
 la volonté intérieure de l'homme, et d'après elle dans sa pensée         bre qu'il ya de plaisirs de la réflexion dans le but de se présenter
 intérieure: la Divine Providence est continuelle aussi en cela,           comme homme civil et moral, et aussi comme homme spirituel,
 qu'elle veille à ce que les choses qui doivent être reléguées et ex­      outre les déplaisirs qui s'interposent; ces plaisirs, parce qu'ils ap­
 pulsées ne soient pas de nouveau reçues par la volonté, parce que         partiennent à son amour dans l'homme externe, sont des moyens
 tout ce qui est reçu pal' la volonté est approprié à l'homme; mais        de séparation, de purification, d'expulsion et de détachement des
 les choses qui sont reçues par la pensée, et non par la volonté,          plaisirs des convoitises du mal de l'homme interne. Soit, pour
  sont séparées et écartées. C'est là la continuelle Providence du         exemple, un juge injuste, qui regarde les presents ou les amitiés
  Seigneur chez les méchants, laquelle, comme il a eté dit, est une        comme fins ou comme usages de sa fonction; ce juge in:érieure­
  continuelle permission du mal, dans le but qu'ils Eln soicnt conti­      ment est sans cesse dans ces fins, mais extérieurement son but
  nuellement retires. L'homme sait ù. peine quelquc chose de ces           est:d'agir en jurisconsulte et en homme juste; il est continuelle­
  Dpérations, parce qu'il ne le, perçoit pas; s'il ne les perçoit pas,     ment dans un plaisir de méditation, de pensée, de réflexion et
, "f
288                    tA S,GESSE ANGELIQuE                                                     siJR   LA DIVUŒ PROVlDENèE                         289
 d'intention, pour faire fléchir le droit, le tourner, l'adapter et          lement qu'elles sortent, afin qu'elles soient éloignées, ce qui a
 l'accommoder, jusqu'à ce qu'il paraisse conforme aux lois et ana­           lieu dans chaque ordre et dans chaque ré rie ; l'homme méchant
 logue à la justice; et il ne sait pas que son plaisir interne consiste      est l'enfer dans la forme la plus petite, comme l'homme bon est
 dans des ruses, des fraudes, des fourberies, des vols clandestins,          le ciel dans la forme la plus petite. Que le détachement des maux
 et plusieurs aulres choses, et que ce plaisir, composé de tant de           soit effûctué par le Seigneur par mille moyens, même par des
 plaisirs des convoitises du mal, domine dllns toutes et dans cha­           moyens très·secrets, on ne peut mieux le voir, et ainsi le conclure,
 cune des choses de sa pensée externe, dans laquelle sont les plai­          que par les opérations secrètes de l'âme dans le corps; les opéra­
 sirs de paraîtrej uste et sincère; dans ces plaisirs externes s'abais­      tions dont l'homme a connaissance son t celles-ci: Il regarde l'aH·
sent les plaisirs internes, et ils sont mêlés comme les aliments            ,ment qu'il doit manger, il le perçoit par l'odeur, il l'appète, le goûte,
dans l'eslomac; et là, ils sont séparés, purifiés et éloignés; mais          le broie avec les dents, et au moyen de la langue ill'avale, et ainsi
 toutefois ces plaisirs des convoitises du mal sont seulement ceux           le fait descendre dans l'estomac; mais les opérations secrètes de
qui sont les plus dangereux: car chez l'homme méchant il n'y a               l'âme dont l'homme ne sait rien, parce qu'il ne les sent pas, sont
séparation, purification et détachement que des maux plus graves             celles-ci: L'estomac roule les aliments reçus; par des menstrues
d'avec des maux qui le sont moins, tandis que chez l'homme bon               HIes ouvre et sépare, c'est·à-dire. les digère; il en présente les
il y a sépa~'ation, purification et ddachement des maux non·seu,             parties convenables à de petites bouches, là, entr'ouvertes, et à
lement les plus graves, mais aussi les moins graves, et cela sc fait         des veines qui s'en imbibent; il envoie quelq~:es-unes de ces par­
par les plaisirs des affections du bien et du vrai, du juste et du           ties (lans le sang, d'autres dans les vaisseaux lymphatiques, d'au­
sincère, dans lèsquels il vient en tant qu il regarde les maux               tres dans les vaisseaux lactés du mésentère, et il en précipite
comme péchés, et que pour cette raison illes fuit et les a en aver­          d'autres dans les intestins; ensuite le chyle, retiré de sa citerne
sion, et plus encore s'il combat contre eux; ce sont là les moyens           dans le mésentère par le canal Ihorachique, est porté dans la
par lesquels le Seigneur purifie tous ceux qui sont sauvés; il les        r veine cave, et ainsi dans le cœur, et du cœur dans le poumon, et

purifie aussi par des moyens externes, qui concernent la réputa­             du poumon par le vnntricule gauche du cœur dans l'Rûrte, et de
tion et l'honneur, et parfois le lucre; mais dans ces moyens le              l'aorle par des ramifications dans les viscères de tout le corps, et
Seigneur insère les plaisirs des affections du bien et du vrai, par          aussi dans les reins, dans chacun desquels se fait la séparation du
lesquels ils sont dirigés et disposés pour qu'ils deviennent des            sang, sa purification, et le détachement des parties hétérogènes;
plaisirs de l'amour du prochain. Si quelqu'un voyait les plaisirs           sans mentionner comment le cœur e::voie dans le cerveau son sang
des convoilises du mal ensemble dans une forme, ou s'li les per­             qui a été purifié dans le poumon, ce qui se fait par des artères nom­
cevait distinctement par quelque sens, il les verrait et les pel ce­         mées carotides, ni comment le cerveau renvoie le sang vivifié,
vrait en un tel nombre, qu'ils ne poul'faient être déterminés; car          dans la veine cave ci-dessus mentionnée où le ûanal thorachique
l'enfer tout entier n'est que la forme de toutes les convoitises du          porte le chyle, et ainsi de couveau dans le cœur. Ces opérations,
mal; et là, il n'y a aucune convoitise du mal qui soit absolument           et d'autres en quantité innombrable, sont des opérations secrètes
semblable à une autre, ou la même qu'une autre, bt il ne peut pas            de l'âme dans le corps; l'homme ne sent rien de tout cela, et celui
dans toute l'éternité y en avoir une seule qui soit absolument               qui ne possède pas l'ar.atomie n'en sait rien; et cependant de
semblable , une autre, ou la même qu'une autre; or, à l'égard de            semblables opérations se font dans les intérieurs du mental de
ces innombrables convoiÙses l'homme sait à peine quelque chose,              l'homme, car rien ne se peut faire dans le corps, sinon d'après le
il sait encore moins comment elles sont liées entre elles; et ce·            mental, puisque le mental oe l'homme est son esprit, et que son
pendant le Seigneur par sa Divine Providence permet continu~l..              esprit est également homme, avec la seule différence que les choses
                                                                                                                                               19
290                     tA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DIVINE PROVlDENCE                        291

qui se font dans le corps se font naturellement, etque celles qui se          tourne, ou elle le falsifie. 3° La Divine Providence fait continuelle­
font dans le mental se font spirituellement; la ressemblance est              ment que l'homme voit le vrai, et même elle lui donne l'affection
parfaite. D'après ces explications, il est éviù41ntque la Divine PtO­         de le percevoir, et aus'li de le recevoir. 4° L'homme est par là
vidence opère par mille moyens, même par des moyens très-secrets,             retiré du mal, non par lui· même, mais par le Seigneur.
chez chaque homme, et qu'elle est continuelle dans la fin de le                  298. Ces propositions vont être expliquées dans leur ordre de­
purifier, parce qu'elle est dans la fin de le sauver, et que l'homme          vant l'homme rationnel, qu'il soit ou méchant ou bon, par consé­
n'a pasà s'embarrasser d'autre chose que d'éloigner les maux dans             quent qu'il soit dans la lumière de l'hiver, ou dans la lumière de
l'homme externe; le Seigneur, s'il est imploré, pourvoit à tout le            l'été, car dans l'une et dans l'autre les couleurs apparaissent Élga­
reste.                                                                        lement. PREMIÈIŒMENT. La pl'opl'e intelligence, quand la vo·
    297. III. Les méchants ne peuvent pas être entièrement ,'eti·             lonté est dans le mal, ne t'oit que le ('ceux, et elle ne veut voil' et
rés des maux~ et conduits dans les biens par le SeigneIt?', tant              ne peut voi/' autl'e chose. Cela a été montré très-souvent dans le
 qu'ils croient que la propre intelUgence est tout, et que la Divine          Monde spirituel: Chaque homme, quand il devient esprit, ce qui
 Providence n'est rien. Il semble que l'homme peut lui·même                   arrive aprds la mort, car al~rs il se dépouille du corps matériel et
 se retirer du mal, pourvu qu'il pense que telle ou telle chose               se revêt du corps spirituel, est mis alternativement dans les deux
 est contre le bien commun, contre ce qui est utile, contre les lois           états de sa vie, l'externe et l'interne; lorsqu'il est dans l'état ex­
 de son pays et contre le droit Jes gens; le méchant, aussi bien que           terne, il parle et même agit rationnellement et sagement, tout à
 le bon, peut penser ainsi, poun'u que par naissance ou par exercice           fait comme un homme rationnel et sage dans le monde, et il peut
 il soit tel, qu'il puisse en dedans de lui-même penser analytique­            aussi enseigner aux autres plusieurs choses qui concernent la vie
 ment et rationnellement d'une manière distincte; mais toujours est­           morale ct la vie civile; et s'il a été prédicateur, il peut même en·
 i! cepend8nt qu'il ne peut pas lui-même se retirer du mal; la rai­            seigner les choses qui concernent la vie spirituelle; mais quand de
 son de cela, c'est qne, quoique la faculté de comprendre et de per.           cet état externe il est mis dans son état interne, et que l'homme
 cevoir les choses, même abstractivement, ait été donnée par le Sei­           externe est assoupi et l'homme interne ré"eillé, alors, s'il est mé.
 gneur à chacun, tant au méchant qu'au bon, comme il a été montré              chant, la scène change, de rationnel il devient sensuel, et de sage
 çà et là ci-dessus, cependant l'homme ne peut pas par cette faculté           insensé; car alors il pense d'après le mal de sa volonté et d'après
  se retirer du mal; en effet, le mal appartient à la volonté, et              le plaisir de ce mal, ainsi d'après la propre intelligence, et il ne
  l'entendement n'influe pas dans la volonté, si ce n'est seulement            voit que le faux et ne fait qUfl le mll, croyant que la malice est
  avec la lumitire ; il illustre et enseigne, et si la chaleur de la           sagesse et que la ruse est prudence; et d'après la propre intelli·
  volonté, c'est-à-dire, l'amour de la vie de l'homme est bouillant            gence il se croit une déité, et il puise de tout son mental des artifi·
  par la convoitise du mal, il est alors froid quant à l'affection du          ces abominables: j'ai vu de telles folies un grand nombre de fois;
  bien; il ne le.reçoit donc pas, mais ou il le rejette, ou il l'éteint, ou    j'ai vu aussi des esprits mis dans ces états alternatifs deux ou trois
  par quelque faux qu'il a inventé il le change en mal. Il en est de cela      fois en une heure, et alors il leur fut donne de voir leurs folies,
  comme de la lumière de l'hiver, qui est aussi claire que celle de            et aussi de les reconnaître; néanmoins ils ne voulurent pas rester
  l'été, et qui en influant dans les arbres froids produit un sembla·          dans l'état rationnel et moral, mais ils se tournaient eux-mêmes
  ble effet. Mais ceci pourra être vu plùs pleinement dans l'ordre              de plein gré dans l'état interne sensuel et insensé, car ils l'ai·
  qui suit: la La propre intelligence, quand la volonté est dans le             maient plus que l'autre, parce qu'il y avait en lui le plaisir de l'a.
  mal, ne voit que le faux, et elle ne veut voir et ne peut voir autre          mour de leur vie. Qui est·ce qui peut supposer que l'homme mé­
 chose. 20 Si la propre intelligence voit alors le vrai, elle s'en dé.          chant en dedans de sa face soit tel) et qu'il subisse une telle mû·
292.                    LA SAGESSE ANGÉLIQUÈ                                                 SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      293
 tamorphose, quand il vient en dedans de lui-même'f Par cette              si donc il est seulement rationnel Pot spirituel dans la forme ex­
 expérience seule on peu t voir quelle est la propre intelligence,         terne, et non en même temps tIans la forme interne, est-ce qu'il
 quand l'homme pense et agit d'après le mal de sa volonté. Il en est       est homme? est-ce qu'il est autre chose qu'un histrion sur un
tout autrement des bons; quand de l'état externe ceux-ci sont mis          théâtre, ou qu'un singe dont la face est presque semblable à celle
dans l'état interne, ils deviennent encore plus sage'> et plus mo­         de l'homme Cl Par là ne peut-on pas connaître que celui·là seul est
raux, S~CONDEMENT. Si, la p,'opre intelligence voit alol's le vrai,        homme, qui l'est intérieurement, comme 11 veut le paraître aux au­
ou elle s'en détourne, ou elle le falsifie. Il y a chez l'homme un         tres? Qui reconnaît l'un,reconnaîtra l'auh·e. La propre intelligence
propre volontaire, et il y a un propre intellectuel; le propre vo·         peut seulement introduire dans les externes la forme humaine,
Ion taire est le mal, et le propre in tellectuel est le faux du mal;       mais la Divine Providence l'introduit dans les internes, et par les
celui-ci est entendu par volonté d'homme, et celili-là par volonté         internes dans les externes; el qnand cette forme a été introduite,
de chair, - Jean, I. 13. - Le propre volontaire e')t dans son es·          l'homme non-seulement apparaît comme homme, mais il est
sence l'amour de soi, et le propre intellectuel est le faste qui pro­      homme. QUATRIÈMEMENT. L'homme est pal' là l'etil'é dtt mal, non
vient de cet amour; ses deux ')ont comme deux époux, et leur               par lui-même, mais par le Seigneur. Si, quand la Divine Provi­
mariage est appelé mariage du mal et du faux; chaque esprit                dence donne de voie le vrai, et en même temps l'affection du vrai,
mauvàis est mis dans ce mariage avant d'être envoyé en enfer, et           l'homme peut être retiré du mal, c'est parce que le vrai montre
quand il est dans cet état, il ne sait pas ce que c'est que le bien,       et di~te, et que, quand la volonté tait ce qui a été montré et dicté,
car il appelle son mal bien, parce qu'il le sent comme un plaisir,          elle se conjoint avec le vrai, et change en elle le vrai en bien, car
el alors aussi il se détourne du vrai et ne veut pas le voir, parce         le vrai devient une chose de l'amour de l'homme, et ce qui ap­
qu'il voit le faux qui concorde avec son mal de nIème que l'œil             partient à l'amour est le bien : toute réformation se fait par le
voit un objet beau, et il l'enlend de même que l'oreille entend             vrai, et non sans lui, car sans le vrai la volonté est continuelle­
un son harmonieux. TROISIÈMEMENT, La Divine P,'oviclence fait               ment dans son mal, et si elle consulte l'entendement, elle n'est
continuellement que l'homme voit le vrai, et même elle lui                  pas instruite, mais le mal est confirmé par les faux, Quant à ce qui
donne l'at/ection de le percevoir et de le "ecevoil', Cela arrive,          concerne l'intelligence, elle se présente, tant chez l'homme bon
parce que la Divine Providence agit par l'intérieur, et influe par là       que chez l'homme méchant, comme sienne et propre, et le bon, de
dans les extérieurs, ou par l'homme spirituel dans les choses qui           même que le mûchant, est aussi tenu d'agir d'après l'intelligence
sont dans l'homme naturel, et par la lumière du ciel elle éclaire           comme propre; mais celui qui croit à la Divine Peovidence est re·
l'entendement, et par la chaleur du ciel elle vivifie la volonté; la lu­    tiré du mal, tundis que celui qui n'y croit pas n'en est pas retiré;
mière du ciel dans son essence e~t la Divine Sagesse, el la chaleur         et celui·là y croit, qui reconnaît que le mal est un péché et veut·
du ciel dans son essence est le Divin Amour, et de la Divine Sa­            en être retiré, et celui-là' n'y croit pas, qui ne reconnaît ni ne
gesse il ne peut influer que le vrai, et du Divin Amour il ne peut          veut: la différence entre ces deux intelligences est comme la dif­
influer que le bien, et d'après le bien le Seigneur donne dans              f~rence entra une chose que l'on croit exister en soi, et une chose
l'entendement l'affection de voil' le vrai, et aussi de le percevoir        que l'on croit exister non en soi mais comme en soi; elle est aussi
et de le recevoir: ainsi l'homme devient homme non-seulement                comme la différence entre l'externe sans son ressemblant interne
quant à la face externe, mais aussi quant à la face interne. Qui            et l'externe avec son ressemblant interne, ainsi comme la diffé­
est-ce qui ne veut pas paraître comme homme rationnel et spiri­             rence entre les discours et gestes de mimes et de comédiens
tuel? Et qui est-ce qui ne ~ait pas que l'homme veut paraître               jouant des rôles de rois, de princes el de généraux, et les rois,
ainsi, afin que les autres. croieut qu'il est un homme véritable?           princes et généraux eux-mêmes; ceux-ci le sont intérieurement·
294                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       295
 et en même temps extérieurement, mais ceux-la ne le sont qu'ex­          pensées du vrai, et que dans l'enfer il y a les convoitises du mal
 térieurement, et quand l'extérieur est dépouillé, ils sont appelés       et par suite les imaginat·ions du faux, et il est ~ntendu que ce sont
 comédiens, histrions et baladins.                                        les esprits et les anges qui sont tels, car chacun est son affection
    299. IV. Le Seigneu1' gouyerne l'enfer pm' les opposés j et           ou sa convoitise, l'ange du ciel est son affection, et l'esprit de
 les méchants, qui sont dans le monde, il les gouverne dans               l'enfer sa convoitise.
 l'enfer quant aux intérieurs, mais non quant anx extél'iem's.               301. Si les anges du ciel sont des affections du bien et d'après cela
 Celui qui ne sait pas quel est le ciel, ni quel est l'enfer, ne peut     des pensées du vrai, c'est parce qu'ils sont des récipients du Divin
 nullement savoir quel est le mental do l'homme ; le mental de            Amour et de la Divine Sagesse procédant du Seigneur, et parce
 l'homme ost son esprit qui vit après la mort; et cela, parce que le      que toutes les aflections du bien viennent du Divin Amour, et quo
 mental ou l'esprit de l'homme est dans toute la, forme dans la­          toutes les pensées du vrai viennent de la Divine Sagesse: et si les
 quelle est le ciel ou l'enfer; il n'y a aucune différence, excepté       esprits de l'enfer sont des convoitises du mal et d'après cela dos
 que le ciel ou l'enfer est tl'ès grand et le mental très petit, ou que   imaginations du faux, c'est parce qu'ils sont dans l'amour de soi
l'un est l'effigie et l'autre le type; c'est pourquoi l'homme, quant      et dans la propre intelligence, et parce que toutes les convoitises
 au mental ou à l'esprit, est dans une très,pJtite forme ou le ciel       du mal viennent de l'amour de soi, et que toutes les imaginationc:;
 ou l'enfer; celui qui est conduit par le Seigneur est le ciel, et ce­    du faux viennent de la propre intelligence.
lui qui est conduit par son propre est l'enfer. Maintenant, comme            302. L'ordination des affections dans le ciel et des convoitises
il m'a été donné de savoir quel est le ciel et quel est l'enter, et       dans l'enfer est admirable, et connue du Seigneur seul; les affec­
 qu'il est important de savoir quel est l'homme quant ason mental         tions et les convoitises sont de part et d'autre distinguées en gen­
 ou à son esprit, je vais décriro en peu de mots l'un et l'autre.         res et en espèces, et ainsi conjointes pOUl' faire un ; et comme elles
   300. Tous ceux qui sont dans le ciel ne sont que des affections        ont été distinguées en gonres et en espèces, elles ont été distin­
du bien, et d'après cela des pensées du vrai, et tous ceux qui sont       guées en sociétés plus grandes ou plus petites; et comme elles ont
dans l'enfer no sont que des convoitises du mal, et d'aprAs rela          été conjointes pour faire un, elles ont été conjointe,> comme toutes
des imaginations du faux, lesquelles de p:nt et d'autre ont été tel­      les choses qui sont chez l'homme; par suite le ciel dans sa forme
lement disposées, que les convoitises du mal et les imaginations          est comme un homme beau, dont l'âme est le Divin Amour et la
du faux dans l'enter ont été absolument opposées aux affections du        Divine Sagesse, ainsi le Seigneur; et l'enfer dans sa forme est
bien et aux pensées du vrai dans 10 ciel; c'est pourquoi l'enfer est      comme un homme monstrueux, dont l'âme est l'amour de soi et
sous le ciel, et diamétralement opposé au ciel; ainsi le ciel et l'en­    la propre intelligence, ainsi le diable: en effet, il n'y a aucun dia­
fer sont comme deux hommes étendus à l'opposé l'un de l'autre,            ble, qui seul ~oit le maître dans l'enter; c'est l'amour de soi qui
ou debout comme deux antipodes, par conséquent tournés en sens            ost appelé le diable.
contraire, et conjoints quant aux plantes-des piods et se repoussant          303. Mais pour qu'on sache mieux quel est le ciol et quel est
avec les talons; partois mème l'enfer apparaît dans une semblable         l'enfer, au lieu des aHections du bien, qu'on prenne les plaisirs
situation, ou un semblable renversement, par rapport au ciel:             du bien, et au lieu des convoitises (1 u mal qu'on pranne les plai­
cela vient de ce que ceux qui sont dans l'enfer font des convoitises       sirs du mal, car il n'y a pas d'affections ni de convoitises sans
du mal la tête, et des affections du bien les pieds, et que ceux qui      les plaisirs; en effet, ce sont les plaisirs qui font la vie de cha­
sont dans le ciel font des affeetions du bien la tète, ct des convoi­      cun : ces plaisirs ont été ainsi distingués et conjoints, comme
tises du malles plantes des pieds; de là l'opposition mutuelle. Il         il a été dit plus haut des affections du bien et des convoitises
est dt que dans le ciel il ya les affections du bien et par suite les     du mal: le plaisir de son a1fection remplit et entoure chaque ange
296                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                     297
du ciel, et aussi le plaisir commun remplit et entoure 'chaque sa­        de la vie est agréable au ciel et plaît à Dieu, et est dé~agréable à
ciétl) du ciel, et le plaisir de tous ensemble ou le plaisir le plus      l'enfer et déplaît au diable, et que par suite aussi le mal en soi
commun remplit et entoure le ciel entier; de même le plaisir de           a une odeur puante, et le bien en soi une odeur bonne; que,
sa convoitise remplit et entoure chaque esprit de l'enfer, et le          puisqu'ils auraient pu, s'ils l'avaient voulu, savoir cela, pourquoi
plaisir commun chaque société de l'enter, et le plaisir de tous ou        n'avaien t-ils pas fui les maux comme infernaux et diaboliques,
le plus commun l'enfer entier. Puisque les affections du ciel et          et pourquoi le~ avaient-ils favorisés par l'unique motif qu'ils
les convoitises de l'enfer sont, comme il vient d'être dit, diamé­        étaient des plaisir.5; et que mainlenant, puisqu'ils savaient que
tralement opposées les unes aux autres, il est évident que le plai­       les plaisirs du mal ont une si mauvaise odeur, ils pouvaient aussi
sir du ciel est pour l'enfer un tel déplaisir qu'il est impossible de     savoir que ceux qui exhalent une telle odeur ne peuvent pas venir
l'y supporter, et que viccversClle plaisir de l'enfer est pour le ciel    dans le ciel. Après relte réponse, ils se retirèrent vers ceux qui
un tel déplaisir qu'il est impossible aussi de l'y supporter: de là       étaient dans de semblables plaisirs, parce que là ils pouvaient res­
l'antipathie, l'aversion et la séparation.                                pirer et non ailleurs.
   304. Ces plaisirs, parce qu'ils tant la vie de chacun dans le sin­        306. D'après l'idée qui vient d'êtrè donnée du ciel et de l'enfer,
gulier, et de tous dans le commun, lie sont pas sentis par ceux           on peut voir quel est le mental de l'homme, - car, ainsi qu'il
qui sont en eux, mais les opposés sont sentis quand ils appro­            a été dit, le mental ou l'esprit de l'homme est dans une trés-petite
chent, principalement quand ils sont changés en odeurs. cal' cha­         forme ou I~ ciel ou l'enfer, - à savoir, que ses intérieurs sont
que plaisir correspond à une odeur, et peut dans le monde spiri­          de pures affections et de pures pensées, distinguées en genres et
tuel être changé en cette odeur; et alors le plaisir. commun est          en espèces, comme en l'ociét6s plus grandes ou plus petites, et
senti dans 1'3 ciel comme l'odeur d'un jardin, avec variété selon         conjointes pc.ur faire un; et que le Seigneurlesgouverne demême
les exhalaisons odoriférantes des fleurs et des fruits; et le plaisir     qu'il gouverne le ciel ou l'enfer. Que l'homme soit dans une très­
commun dans l'enfer est senti comme une eau croupie dlns la­              petite forme ou le ciel ou l'enfer, on le voit dans le Traité DU CIEL
quelle on a jeté diverses ordures, avec variété selon les puanteurs       ET D1~ L'ENFER, publié à Londres en 1748, N°' 51 à 87.
qui s'exhalent des matières pourries et intectes. Mais comm3nt               307. Maintenant, je reviens à cette proposition, que le Seigneur
est senti le plaisir de chaque affection du bien dans le ciel, et le      gouverne l'enfer par les opposés; et que les méchants, qui sont
plaisir de chaque convoiti&e du mal dans l'enter, il m'a aussi été        dans le monde, il les gouverne dans l'enfer quant aux intérieurs
donné de le savoir; milis il serait trop long de l'exposer ici.           et non quant aux extérieurs. PHEMIÈREMEKT. Le Seigneur gou­
  305. J'ai entendu plusieurs nouveaux venus du monde se plain­           verne l'enfe?' par les opposés. Il a été montré ci-dessus, N°' 288,
dre de n'avoir pas su que le sort de leur vie serait selon les affo:!c­   289, que les anges du ciel sont dans l'amour et dans la sagesse,
tions de leur amoul' ; ils disaient ql.!e dans le monde ils n'avaient     ou dans l'affection du bien et par sui te dans la pensée du vrai,
pas pensé à ces affections, ni à plus forte raison aux plaisirs de        non par eux-mêmes, mais par le Seigneur; et que le bien et le
ces affections, parce qu'ils avaient' aimé ce qui était un plaisir        vrai influent du ciel dans l'enfer, ct y sont cbangés le bien en mal
pour eux; etql}e seulement ils avaient cr'l que le sort de chacun         ct le vrai en faux, pal' la raison que les intérieurs du mental des
sE)raitselon les pensées provenant de l'intelligence, principalement      infernaux sont tournés en sens contraire: mllintenant, comme
s~lonles pensées pl'ovenant de la piéte, et aussi de la foi: mais il      toutes les cboses de l'enfer sont opposées à toutes les choses du
leur t'ut répondu que, s'ils l'avaient voulu, ils auraient pu savoir      ciel, il s'ensuit que le Seigneur gouverne l'enter par les opposés.
que ie mal de la vie est désagréable au ciel et déplaît à Dieu, et        SECONDEMENT. Les méchants qui sont dans le monde, le Sei­
est agréable à l'en.ter et plait au diable; et que vice versd le bien     gneur les gouverne dans l'enfer. C'est parce que l'homme quant
298                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                      •           SUR LA DIVINE PHOVIDENCE                     299
à son esprit est dans le monde spirituel, et là dans quelque société,
dans une société infernale s'il est méchant, et dans une société         La Divine Providence n'appl'oprie à qui que cc soit lc mal ni à
céleste s'il est bon; car le mental de l'homme, qui en soi e~t             qui que ce soit le bien, mais la Pl'OP1'C pl'udence approprie
spirituel, ne peut être que parmI des spirituels, dans la société          l'un et l'autre,
desquels il vient aussi après la mort; que cela soit ainsi, c'est
aussi ce qui a été dit et montré ci-de,>sus. Mais l'homme n'est pas         308. Presqëte tout le monde croit que l'homme pense et veut
là de même qu'un esprit qui a été enregistré ians la société, car        par lui-même, et par suite parle et agit par lui-même; qui peut
l'holllme e!t continuellement dans l'état de réformation; c'est          croire autrement, lorsque c'est d'après lui-même qu'il croit, puis­
pourquoi, selon sa vie et ses changements, il est transféré par le       que l'apparence que cela est ainsi est si forte, qu'il n'y a pas de
Seigneur d'une société de l'enfer dans une autre, s'il est méchant;      différence entre elle et penser, vouloir, parler et agir réellement
mais s'il se laisse réformer, il est retiré de l'enfer et conduit vers   par soi-même, ce qui cependant n'est pas possible? Dans la SA.­
le ciel, et là aussi il est transféré d'une société dans une autre, et   GESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SAGESSE, il
cela jusqu'à la mort, après laquelle il n'y est plus porté de société    a été démontré qu'il y a une vie unique, et que les hommes sont
en société, parce qu'alors il n'est plus dans aucun état de réfor­       des récipients de la vie; pu;s aussi, que la volonté de l'homme est
mation, mais il reste dans l'état où il est selon la vie; c'est pour­    le réceptacle de l'amour, et l'entendement de l'homme le récep­
quoi, quand l'homme meurt, il a été inscrit dans sa pla.ce. TROI­        tacle de la sagesœ, amoll-:' et sagesse qui tous deux constituent
SIÈMEMENT. Les méchants dans le monde, le Seigneur les gou­              cetté vie unique. Il a aussi été démontré que c'est d'après la créa­
verne cûnsi quant aux intél'icurs, mais al/tl'ement quant aux exté­      tion, et par suite d'après l'action continuelle de la Divine Provi­
,·ieurs. Le Seigneur gouverne les intérieurs du mental de l'homme        dence, que cette vie apparaît dans l'homme avec la même ressem­
COfllme il vient d'être dit; mais il gouverne les extérieurs dans le     blance que si elle lui appartenait, et par conséquent lui était pro­
monde des esprits, qui tient le milieu entre le ciel et l'enfer; la      pre, mais que c'est une apparence pour cette rin que l'homme
raison de cela, c'est que l'homme pour l'ordinaire est autre dans        puisse être un réceptacle. Il a encore été démontré, ci-dessus
les externes qu'il n'est dans les internes; car il peut dans les         NoS 288 à 29~, que nul homme ne pense par soi·même, mais qu'on
externes simuler l'ange de lumière, et cependant dans les internes       pense d'après d'autres, et que ces autres ne pensent pas non plus
être un esprit de ténèbres; c'est pourquoi, autrement est gouverné       par eux~mêmes, mais que tous pensent d'après le Seigneur, ainsi
son externe, et autrement son interne; l'externe est gouverné            le méchant aussi bien que le bon; puis aussi, que cela est connu
dans le Monde des e'Sprits, mais l'interne est gouverné dans le          dans le monde chrétien, surtout chez ceux qui non-seulement
Ciel ou dans l'Enfer, tant qu'il est dans le monde; c'est pourquoi       disent, mais même croient que tout bien et tout vrai viennent du
au.ssi, quand il meurt, il va d'abord dans le Monde des esprits, et       Seigneur, et aussi toute sagesse, par conséquent la foi et la cha­
il y est dans son externe, qu'il y dépouille; et, quand il l'a            rité; et que tout mal et tout faux viennent du diable ou de l'enfer.
dépouillé, il est porté dans sa place, dans laquelle il a été inscrit.    De toutes ces propositions on ne peut conclure autre chose, sinon
Cc que c'est quele Monde des esprits, et quel il est, onlevoitdans        que tout ('.e que l'homme pense et veut vient par influx, et que,
le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, publié à Londres en 1758, NoS            puisque tout langage découle de la pensée comme l'effet découle
421 "à 535,                                                               de sa cause, et qu'il en est de même de toute action à l'égard de
                                                                          la volonté, tout ce que l'homme dit et fait vient aussi par influx,
                                                                          quoique d'une manière dérivative ou médiate. Que tout ce que
                                                                          l'homme voit, entend, odore, gOtHe et sent vienne par influx, on
300                      LA SAGESSE ANGÉLiQUE                                                  SUR LA. DrViNE PRoviDENCE                      301
                                                                 •
 ne peut le nier, pourquoi n'en serait-il pas de même de ce que             s'attribuer ces choses est appelé folie par le sage, et par suite
 l'homme pense et veut? Est-ce qu'il peut y avoir d'autre diffé.            aussi est un paradoxe; que, de plus, ils étaient comme ceux qui
 rence, sinon que dans les organes dûs sens externes ou du corps            habitent dans la maison et dans la propriété d'un autre, et qui
 influent des choses qui sont dans le monde naturel, et que dans            alors se persuadent que ces choses leur appartiennent; ou comme
 les substances organiques des sens internes ou du mental influent          des économes et des intendants qui croient que les possessions de
 des choses qui sont dans le monde spirituel; que par conséquent            leurs maîtres sont à eux; et comme auraient été les serviteurs
 de même que les organes des sens externes ou du corps sont les             auxquels le Seigneur donna des talents et des mines à faire valoir,
 réceptacles des objets naturels, de même les substances organi­            s'ils n'en eussent pas rendu compte, mais les eussent retenus
 ques des sens internes ou du menlal sont les réceptacles des ob­           comme étant à eux, et eussent pH conséquent agi en voleurs; que
 jets spirituels? Puisque tel est l'état de l'homme, qu'est-ce alors        l'on peut dire des uns et des autres qu'ils sont fous, et même
 que son propre? Son propre ne consiste pas en ce qu'il est tel ou          qu'ils ne sont rien, qu'ils sont vides, et que ce sont des idéalistes,
 tel réceptacle, parce que ce propre n'est autre chose que saquD.­          parce qu'ils n'ont point chez eux d'après le Seigneur le bien qui
 lité quant à la réception, mais n'est point le propre de lu vie; car       est l'Être même de la vie, ni par conséquent le vrai, aussi ceux-là
 par le propre personne n'entend autre chose que de vivre par soi,          sont-ils appelés morts, hommes de néant et vides, - Ésaïe, XL,
 et par conséquent de penser et de vouloir par soi; mais que ce             17, 23; - et ailleurs faiseurs d'image, puis images taillées et
 propre ne soit pas chez l'homme, et que même il ne puisse exister          statues. Mais, dans ce qui suit, ce sujet va être traité plus ample­
 chez aucun homme, c'est la conséquence de ce qui a été dit plus            ment dans cet ordre: 1. Ce que c'est que la propre Prudence,
 haut.                                                                      et. ce que c'est que la Prudence non propre. II. L'homme d'a­
    309. Mais je vais rapporter ee que j'a~ entendu dire par quel­          près la propre prudence se pllrsuade, et confirme chez lui, que
 ques-ans dans le monde spirituel. Ceux-là étaient du nombre de             tout bien et tout vrai viennent de lui et sont en lui, et qu'il en est
 ceux qui avaient cru que la propre prudence est tout, et que la            de même de tout mal et de tout faux. III. Tout ce que l'homme
Divine Providence n'est rien. Je leur disais que l'homme n'a au­            s'est persuadé, et en quoi il s'est confirmé, demeure comme pro.
cun propre, à moins qu'on ne veuille appeler pl'opre de l'homme             pre chez lui. IV. Si l'homme croyait, comme c'est la vérité, que
ce qui fait qu'il est tel ou tel sujet, tel ou tel organe, telle ou telle   tout bien et tout vrai viennent du Seigneur, et que tout mal et
forme, mais que ce n'est pas là ce qui est entendu par le propre, car       tout faux viennent de l'enfer, il ne s'approprierait pas le bien et
c'est seulement sa qualité; et que nnl homme n'a aucun propre,              ne le ferait pas méritoire, et il ne s'approprierait pas le mal et ne
tel qu'est communément entendu le propre. Eux donc, qui avaient             s'en ferait pas responsable.
attribué toutes choses à la propre prudence, et qui même peuvent               310. 1. Ce que c'est que la propre Prudence, et ce que c'est
être appelés propriétaires dans leur image, prirent tellement feu,          qtW la Prudence non p;'opre, Dans la propre Prudence sont ceux
qu'une flamme semblait sortir de leurs narines, et ils me dirent:           qui confirment chez eux les apparences et en font des vérités, sur­
« Tu profères des paradoxes et des folies; dans ce cas l'homme ne           tout cette apparence que la propre prudence esttout,et que la Di­
serait rien, et serait vide, ou ce serait une idée et une fantaisie,        vine Providence n'est rien, sinon quelque universel, lequel cepen·
ou ce serait une image ta'llée ou une statue.» Je ne pus que leur           dant ne peut exister sans des singuliers qui le composent, comme
répondre, que c'est un paradoxe et une folie de croire que l'homme          il a été dit ci·dessus : ceux-là aussi sont dans les illusions, car
est la vie par soi, et que lasagesse et la prudence n'influent pas de       toute apparence confirmée comme vérité devient une illusion; et
Dieu, mais sont dans l'homme, et qu'il en est de même du bien               autant ils conth'ment par les illusions, autant ils deviennent
qui appartient à la charité et du vrai qui appartient à la foi; que          naturalistes, et ne croient que ce qu'ils peuvent en même temps
302                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                 SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       303
 percevoir par quelque sens du corps, surtout par le sens de la            établi cet état sensuel, autrement la croyance à la vie éternelle
 vue, parce celui-ci fait principalement un avec la pensée; .en­           aurait péri. Ils confirment principalement chez e:IX l'amour de
 fin ils deviennent sensuels; et, s'ils sc confirment pour la nature       soi, l'appelant feu de la vie et aiguillon pour divers usages dans la
 contre Dieu, ils ferment les intérieurs de leur mental, et interpo.       société; et comme ils sont tels, ils sont aussi des idoles d'eux­
 sp.nt pour ainsi dire un voile, et ensuite ils pensent au-dessous         mêmes, ct leurs pensées étant des illusions, et provenant d'illu­
 du voile, et ne pensent aucune des choses qui sont au·dessus. Ces         sions, sont des images du taux; et parce qu'ils favorisent les plai.
 sensuels ont été appelés serpents de l'arbre de la science par les        sirs des convoitises, ils sont, eux, des satans et des diables; sont
 anciens: il est dit d'eux, dans le monde spirituel, qu'à mesure           appelés satans ceux qui confirment chez eux les convoitises du
 qu'ils' se confirment, ils bouchent les intérieurs de leur mental,        mal, et diables ceux qui vivent selon ces convoitises. Il m'a aussi
 et enfin jusqu'au nez, carle nez signifie la perception du vrai; et       été donné de connaître quels sont les hommes sensuels les plus
 quand il est bouché, cela signifie qu'il n'y a aucune perception.         aslucieux: Leur enfer est par derrière au fond, et ils désirent être
 Maintenant, il sera dit quels ils 'sont : Plus que tous les autres, ils   invisibles; c'est pourquoi ils y apparaissent volant comme des
 sont adroits et rusés; ce sont des raisonneurs ingénieux, et ils          spectres, qui sont leurs fantaisies, et ils sont appelés Génies: Un
 appellent intelligence et sDgesse l'adresse et la ruse, et ne les         jour, quelques-uns furent envoyés de leUl' enfer, afin que je con­
 considèrent pas autrement; ceux qui ne sont pas tels qu'eux, ils          nusse quels y sont; aussitôt ils s'appliquèrent à ma nuque sous
 les regardent comme simples et~tupides, surtout ceux qui aàorent          l'occiput, et de là ils entraient dans mes affections, sans vouloir
Dieu et ceux qui reconnaissent la Divine Providence: quant aux             entrer dans mes pensées, qu'ils évitaient adroitement; et ils
principes intérieurs de leur men,tal, dont ils savent eux-mêmes            variaient l'une après l'aulre mes affections, dans l'intention dé les
 peu de cho'>e, ils sont comme ceux qu'on appelle Machiavélistes,          tourner insensiblement en affections opposées, qui sont les con­
 qui regardent comme rien les homicides, les adultères, les vols et        voitises du mal; et comme ils ne touchaient en rien à mes pen·
 les faux témoignages considérés en eux-mêmes, et qui, s'ils rai.          sées, ils auraient, à mon insu, tourné et retourné mes affections,
sonnênt contre ces actions, ne le font 1ue par prudence, afin de           si le Seigneur ne l'eût empêché. Ttils deviennent ceux qui dans le
ne pas paraître tels qu'ils sont. De la vie de l'homme dans le             monde ne croient pas qu'il existe quelque chose de la Divine Pro·
 monde, ils pensent qu'elle n'est que semblable à la vie de la béte ;      vidence, et qui n'examinent chez les autres que leurs cupidités ct
et de la vie de l'homme après la mort, qu'elle est comme une va.           leurs désirs, et les dirigent ainsi jusqu'au point de dominer sur
 peur vitale qui, s'élevant du cadavre ou du sépulcre, retombe et          eux; comme ils font cela d'une manière si clandestine et si astu­
ainsi meurt: de celte folie vient l'idée que les esprits et les anges      cieuse, que les autres ne s'en aperçoivent pas, et comme après la
sont des souffles aériens, et chez ceux auxquels il est enjoint de         mort ils deviennent semblables à eux· mêmes, ils sont jetés dans
croire ala vie éternelle, l'idée qu'il en est de même des âmes des         cet enfer aus;;itôt qu'ils arrÏ'ent dans le monde spirituel. Vus
hommes, et qu'ainsi elles ne voient, n'entendent ni ne parlent,            dans la lumière du ciel, ils apparaissent sans nez; et, ce qui est
que par conséquent elles sont aveugles, sourdes et muettes, et             étonnant, quoiqu'ils soient si subtils, ils sont néanmoins sen­
que seulement elles pensent dans la particule de leur air;« com­           suels plus que tous les au tres. Comme les Anciens ont appelé ser­
ment l'âme, disent-ils, peut·elle être autre chose? Les sens ex­           pent l'homme sensuel, et qu'un te: homme est adroit, rusé, ct
ternes ne sont-ils pas morts en même temps qun le corps? ct com­           raisonneur ingénieux plus que les autres, c'est pour cela qu'il est
ment peut·on les reC<lvoir de nouveau avant que l'âme ait été              dit, « que le serpent était rusé plus que toute bé'te du champ. »
réunie au corps f » Etcomme ils n'ont pu comprendre que sensuel.           - Gen. III. 1; - et que le Seigneur dit: «Soyez prudents comme
lament et non spirituellement l'étatde l'âme après la mort) ils ont        les serpents) et simples comme les colombes. »Matth. ;X. 16;
30i                  : LA SAGESSE ANaéLIQtm                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCE                     305
  - et que le Dragon, qui est aussi appelé serpent ancien, diable et       dans la propre prudenct~, errants dans les vallées et dans les fo­
  satan, est décrit comme« ayant sept têtes et dix C01'nes, et sur         rêts. D'après cela, on pe~lt voir que la prudence non propre est
  ses tétes sept diadèmes. » - Apoc, XII. 3, 9 ; - par les sept têtes      une prudence d'après le Seigneur, semblable en apparence dans
  il est signifié l'astuce, par les dix cornes la puissance de persuader   Ifls extel'lles à la propre pl'udence, mais absolument différente
   au moyen d'illusions, et par les sept diadèmes les choses saintes       dans les internes; dans les internes la prudence non propre appa­
  de la Parole et de l'Église profanées,                                   raît dans le Monde spirituel comme un homme, et la prudence
     311. Par la description de la propre prudence et de ceux qui          propre apparaît comme un simulacre qui ne semble avoir la. vie
  sont dans cette prudence, on peut voir quelle est la prudence non        (Lue par cela seul, que ceux qui sont dans celte prudence ont
  propre, et quels sont ceux qui sont dans celle-ci, à savoir, que la      néanmoins la rationalité et b libel'té, ou la faculté de comprendre
, prudence non propre est la prudence chez ceux qui ne confirment          et celle de vouloir, et par conséqut:lnt de parler et d'agir, et que
  point chez eux, que l'intelligence et la sagesse vienrlCnt de l'hom­     par ces tacultés ils peüvent teindre qu'ils sont :,lussi hommes: s'ils
  me; ceux-ci disent: « Comment quelqu'un peut-il êlre sage par lui·       sont de tels si rrlllbcres, c'est par0e que les maux et les faux ne
  même? et comment quelqu'un peut-il faire le bien par lui-même?»          vivent pas, mais qu'il n'y a que les biens et les vrais qui vivent;
  et, en disant cela, ils voient en eux-mêmes qu'il en est ainsi; car      et comme d'après leur ra'ionaliLé ils savent cela, - car s'ils ne le
  ils pensenl intérieurement, et croient aussi, que les autres pen­        savaient pas, ils ne teindraient pas les biens et les vrais, - ils pos·
  sent de même, principalement les érudits, parce qu'ils ne savent         sèùl'l1t le vital humain dans leurs simulacres. Qui est-ce qui ne
  pas qué quelqu'un puisse penser seulement extérieurement. Ils ne         peut savoir que tel est l'homme intérieurement, tel il est; que par
  sont point dans les illusions par quelques confirmations des appa.       conséquent celui-là, qui est intérieuroment tel qu'il veut être vu
  rences; c'est pourquoi, ils savenfet perçoivent que les homicides,       ext.érieurement, est un homme; et que celui-là, qui est homme
  les adultères, los vols et les faux témoignages sonl des péchés, et      seulement exlérieul ement et non intérieurement, est un simu­
  pour cela mdme ils les tuient; puis aussi, que la malice n'est pas       lacre: pense à l'égard de Dieu, de la religion, de la justice et de
 de la sagesse, t t que l'astuce n'est pas de l'intelligence; quand ils    I:l sincérite, de mème que tu en parles, et tu seras un homme, et
  ~ntendent des raisonnements ingénieux, fondés sur des illusions,
                                                                           alors la. Divine Providence sera ta prudence, et tu verras chez les
 ils s'en étonnent, et en eux-mêmes ils rient; etcela, parce que chez       autres que la propre prudence est une folie.
  eux il n'y a pas de voile entre les intérieurs et les extérieurs, ou          312. II. L'homme d'ct]Jrès la 1Jl'Op1'e 111'udencc se persuad~,
                                                                            et cunfi1'me chez l'Hi, que tout bien ct tout vrai viennent de lui
  entre les spirituels et les nuturels du mental, comme il y en a un
                                                                            et sont cn ltû" ct fju' il en est de même de tout mal et de tout
  chez les sensuels; c'est pourquoi ils recoivent du ciel un influx,
                                                                            fctux. L'argumentation aura lieu par l'analogie entre le bien et le
  d'après lequel ils voient intérieurement de telles choses. Ils par.
                                                                            vrai naturels'et le bien et le V l'ai spirituels. On demanàe ce que
 lent avec plus de simplicité et de sincérité que les ault'es, et ils
                                                                            c'est que le 'l'ai' et le bien dans la vue de l'œil: Est-ce que là le
  placent la sagesse dans la vie et non dans le discours; ils sont rela­
                                                                            vrai n'est pas ce qui est appelé beau, et le bien ce qui est appelé
 tivement comme des agneaux el des brebis, tandis que ceux qui
                                                                            plaisir f en elfet, on sent du plaisir en voyant de beaux objets. On
-sont dans la propre prudence sont comme des loups et des renards;
                                                                            demande ce qlle c'estque le Tai et le bien dans l'ouïe : Est-ce
 ils sont comme ceux qui habitent Hne maison et voient par les
                                                                            que Ht le vrai n'est pas ce qui e<;t appelé harmonieux, et le bien.
 fenêtres le ciel, tandis que ceux qui sont dans la propre prudence
                                                                            ce qui est appelé charme? en effet, on sent du charme en enten­
 sont comme ceux qui habi tent les caves de la maison et ne voient
                                                                            dant des sons harmonieux, 11 en est de même pour les autres sens.
'par leurs fenêtres que ce qui est sous terre; ils sont aussi comme
                                                                            Par là on voit clairement ce que c'est que le vrai et le bien natu­
:ceux qui'se tienri"ent sur une montagne, et ils voient ceux qui sont                                                                       20
SM                      tA SAGESSE ANGÉLIQU~                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      307
 reIs. Qu'on examine maintenant ce que c'est que le vrai et le bien         en reconnaissant cependant que la distance n'apparaît point dans
spirituels: Est-ce que le vrai spirituel èst autre chose que le beau        la vue interne ou la pensée à moins que cela ne soit dévoilé,
 et l'harmonieux des choses et des objets spirituels? et est-ce que         comme elle apparaît dans la vue externe ou l'œil, d'où il résulte
le bien spirituel est autre chose que le plaisir et le charme d'a­          qu'on croit qu'il y a influx. A cette expérience j'en ajouterai une
 près la perception de leur beauté ou de leur harmonie? Voyons,             qui m'est journalière : Les mauvais esprits ont très souvent lancé
 maintenant, si l'on peut dire de l'un autre chose que de l'autre,          dans ma pensée des maux et des faux, qui me semblaient être en
 ou du spirituel autre chose que dunaturel : On dit du naturel que           moi et venir de moi, ou comme si je les pensais moi-même; mais,
 le beau et le plaisir dans l'œil influent des objets, et que l'harmo­      comme je savais que c'étaient des maux et des faux, je recher­
 nieux et le charme dans l'oreille influent des instruments. Est·ce         chais qui etaient ceux qui les avaient lancés, et ils étai'3nt décou­
 qu'il en est autreme!lt dans les substances organiques du mental ~         verts et mis en fuite; ils étaient à une distance considérable de
 On dit d'elles, que ces choses (à savoir, le beau et le plaisir, l'har­    moi. D'après ce!a on peut voir que tout mal avec son faux influe
 monieux et le charme,) sont en elles; et l'on dit de l'œil et de l'o­      de l'enfer, ct que tout bien avec son vrai influe du Seigneur, et
 reille, que ces mêmes choses y influent. Mais si l'on demande              que l'un et l'autre apparaît comme dans l'homme.
  pourquoi l'on dit qu'elles influent, on ne peut répondre autre               313. Quels sont ceux qui sont dans la propre prudence, et
 chose, sinon que c'est parce qu'il apparaît une distance (entre            quels sont ceux qui sont dans la prudence non-propre et par suite
 l'organe du sens et l'objet). Et si on demande pourquoi dans l'au­         dans la Divine Providence, cela est décrit dans la Parole par Adam
 tre cas on dit qu'elles sont en elles, on ne peut répondre autre           et par Ève son épouse dans le Jardin d'Élen, où étaient deux ar­
 chose sinon que c'est parce qu'il n'apparaît pas de distance. Par          bres, l'un de la vie, et l'autre de la science du bien et du mal, et
 conséquent, c'est l'apparence de distance qui fait qu'au sujet des'        pal' leur action d'avoir mangé de celui·ci. Que par Adam et par
 choses que l'homme pense et perçoit l'on croit aut~ement qu'au             :Ève son épouse, dans le sens interne ou spirituel, soit entendue
 sujet de celles qu'il voit '.'t entend. Mais cela tombe, quand on sait     et décrite la Tres-Ancienne Église du Seigneur sur cette terre,
 que le spirituel n'est point dans la distance comme y est le natu­         Église qui fut noble ct céleste plus que celles qui l'ont 'suivie, on
 rel; pense au soleil et à la lune, ou à Rome et à Constantinople,          le voit ci-dessus, N° 241; les autres choses ont les significations
 est·ce qu'ils nesont pas dans la pensée sans distanc~, pourvu que          suivantes: Par le jardin d'Éden, il est signifié 1:l. sagesse des
cette pensée ne soit pas conjointe avec l'expérience acquise par la         hommes de cette Église; par l'arbre de vie, le Seigneur quant à
vue ou par l'ouïe? Pourquoi donc te persuades-tu que, parce qu il           la Divine Providence, et par l'arbre de la science l'homme quant
n'apparaît pas de distance dans la'pensée, le bien et le vrai et aussi      à la propre prudence; par le sel'pent, la sensuel et le propre de
le mal et le fauxysont, .et n'influent pas? J'ajouterai à cela une ex­      l'homme, qui en lui-même est l'amour de soi et le faste de la pro­
périence qui, dansle Monde spirituel, est commune : Un esprit peut          pre inteEigence, ainsi le diable et satan; par l'action de manger
 infuser ses pensées et ses affections dans un au tre esprit, et celui-ci   de l'arbre de la science, l'appropriation du bien et du vrai, comme
ne sait autre chose sinon que ces pensées et ces affections sont ses        si le bien et le vrai venaient de l'homme et non du Seigneur, et
proprl3s pensées et ses propres atlections ; cela y est appelé penser       par suite comme s'ils appartenaient à l'homme et non au Sei­
d'après un autre et penser ilans unautre; j'ai vu cette expérience          gneur; or, comme le bien et le 'l'ai sont le~ Divins eux-mêmes
des milliers de fois, et je l'ai faite moi-même des centaines de fois;      chez l'homme, car par le bien il est entendu le tout de l'amour, et
et cependant l'apparence de distance était considérable; mais dès           par le vrai le tout de la sagesse, si donc l'homme les revendique
que Tes esprits savaient que c'était un autre qui infusait ces pen­         comme siens, il ne peut faire autrement que de croire qu'il est
sées et ces affections, ils en étaient in'lignés et se détournaient,        comme Dieu; c'est pourquoi le serpent dit: « Au jow' où vous en
308                      tA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       309
mange,'ez, ouverts seront vos yeux, et vous serez comme Dieu,              l'œil ne voit point par lui-même, que la langue ne goûte point
sachant le bien ct le mat, J) - Gen. III. 5 ; - de même aussi font         par fûle-mème, que les narines n'odorent point par elles-mêmes,
ceux qui sont dans l'amour de soi et par suite dans le faste de la         que la peau ne sent point par elle-même, mais que c'est le mental
propre intelligence dans l'enfer; par b. condamnation du serpent,          ou l'esprit de l'homme, qui y perçoit c:es choses par le sens, et en
il est signifié la condamnation du propre amour et de la propre            est affecté selon la qualité du sens; et que néanmoins le mental où
intelligence; par la condamnation d'Ève, la condamnation du pro­           l'esprit de l'homme les sent non d'après lui-même, mais d'après
pre volontaire, et par la condamn1tion d'Adam celle du propre              le Seigneur; etque penser autrement, c'est penser d'aprèslesappa­
intellectuel; par l'épine et le chardon que la terre lui produira, il      rences ; et, si cela est confirmé, c'pst d'après des illusions. Concer·
est signifié absolument le faux et le mal; par leur bannissement du        liant la PENSÉE, ils disent que c'est quelque c;:OS'l de modifié dans
jardin, la privation totale de sagesse ; par la garde du chemin con.       l'air, qui varie selon les objets, et s'agrandit selon que cela est
duisant à l'arbre de vie, la sUl'veillance du Seigneur afin que les        cultivé; qu'ainsi les idées des pensées sont des images, comme des
choses saintes de la Parole et de l'Église ne soient point violées;        météores apparaissant dans l'air; et que la mémoire est une t!lble
par les feuilles de figuier, avec lesquelles ils couvrirent leur nudité,   sur lacluelle elles sont impriméfls ; ils ne savent pas que les pen­
sont signifiés les vrais moraux par lesquels sont voilées les choses       sées sont également dans des substances purement organiqu es
qui appartiennent à leur amour et il leur faste; et par les tuniques       comme la vue et l'ouïe son t dans les leurs; qu'ils considèrent seu­
de peau, dont ensuite ils se vêtirent, sont llignifiées les apparences     lement le cerveau, et ils le verront plein de telles substances;
du vrai dans lesquelles seuls ils sont. C'est là la signification spi­     blesse ces substances, et lu seras dans le délire; détruis-les, et tu
rituelle de ces choses. Mais que celui qui veut rester dans le sens        mourras: mais ce que c'est que la pensée, et ce que c'est que la
de la lettre y reste; qu'il sache seulement que ce sens est entendu        mémoire, on le voit ci-dessus, N° 279, vers la fin. Concernant la
ainsi dans le ciel.                                                        VIE, ils ne savent autre chose. sinon que c'est une certaine acti­
   314. Quels sont ceux qui ont été infatués par la propre intelli­        vité de la nature, qui se fait 8entir de diverses manières, selon
gence, on peut le voir par le produit de leur imagination concer·          que le corps qui vit se meut organiquement: si l'on dit que par
nant des choses d'un jugement intérieur, par exemple, concernant           conséquent la l1<'tture vit, ils le nient, mais ils allèguent que la
l'Influx, la Pensée et la Vie. Conc~rnant l'INFLUX, ils pensent, le        nature fait vivre; si l'on dit: « Est-ce qu'alors la vie est dissipée,
contraire de ce qui a lieu, que la vue de l'œil intiue dans la vue         quand le corps meurt? » Ils répondent que la vie reste dans la
interne du mental, qui est l'entendement, et que l'ouïe de l'oreille       particule d'air, qui est appelée ùme: si l'on dit: «Qu'est-ce alors
intiue dans l'ouïe interne, qui aussi est l'entendement; et ils ne         que Dieu? Est-cc qu'il 11'est pas, Lui, la. vie même?» A cette ques·
perçoivent pas que l'entendement d'après la volonté influe dans            tiOll, ils se taisent, et ne veulent pas ùéclarer ce qu'ils pensent:
l'œil et dans l'oreille, et non ·seulement tait ces sens, mais même        si l'on dit: «Ne voulez-vous pas que le Divin Amour et la Divine
s'en sert comme de ses instrumente:; dans le monde naturel: mais           Sagesse soi~nt la Vie même ~ » Ils répondent:« Qu'est-ce que l'a­
parce que cela n'est pas selon l'apparence, ils ne le perçoivent pas;      mour, et qu'est·ce que la sagesse ~ » car dans leurs illusions ils ne
seulement si l'on dit que le naturel n'influe pas dans le spirituel,       voient ni ce que c'est que l'amour et la sagesse, ni ce quo c'est
mais que le spirituel intiue dans le naturel, alors ils pensent tou­       que Dieu. Ces raisonnements ont élé rapportés, afin qu'on voie
jours: Qu'est-ce que le spirituel. sinon un naturel plus pur? Puis:        comment l'homme est infatué rar la propre prudence, par cela
Est-ce qu'il n'apparait pas que si l'œil voit quelque objet beau, et       qu'en toutes choses il conclut d'après les apparences et par suite
si l'oreille entend quelque son harmonieux, le mental, qui est             d'après des illusions.
l'entendement et la volonté, en est délecté? Ils ne savent pas que            316. Si la propre prudence persuade et confirme que tout bien
310                   ~A   SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DlV1NE PROVIDENCE                     311
  et tout vrai viennent de l'homme, et sont dans l'homme, c'est            la vie morale, et le bien dans la vie spirituelle; et aussi beaucoup
  parce que la propre prudence est le propre intellectuel cie l'homme,     de vrais qui ne tombent dans les ténèbres que d'après des faux
  influant de l'amour de soi qui est le propre volontaire de l'homme,      confirmés: l'homme les voit à peu près de la même manière qu'il
  et que le propre ne peut que faire siennes toutes choses, car il ne      voit l'intention d'un autre d'après sa facd, et qu'il en perçoit les
  peut être élevé par l'homme. Tous ceux qui sont conduits par la          affections d'après le son de sa voix, sans autre science que celle
  Divine Providence du Seigneur sont élevés au-dessus du propre,           qui a été insilée en cha<mn : pourquoi l'homme ne verrait-il pas
  et alors ils voient que tout bien et tout vrai viennentdu Seigneur;      en quelque façon par l'influx les intérieurs de sa vie, qui l?ont les
  et même ils voient aussi que cequi vientdu Seigneur dans l'homme         choses spirituelles el morales, quand il n'y a pas un animal qui ne
  appartient perpétuellement au Seîgneur, et jamais à l'homme.             sache par l'influx les choses qui lui sont nécessaires, lesquelles
 Celui qui croit autrement est comme celui qui a en dépôt chez lui         sont naturelles? l'oiseau sait faire son nid, y déposer ses œufs,
 les biens de son maître, et qui los revendique ou se les approprie        faire éclore ses petits, et il connaît leur nourriture; outre d'autres
 comme siens, lequel n'est pas un intendant, mais est un voleur;           merveilles, qui sont appelées instinct.
 et comme le propre de l'homme n'est que mal, c'ert pourquoi                   318. Mais comment est changé l'état de l'homme d'après les
 celui·là aussi plonge ces biens dans son mal, par lequel ils sont         confirmations et par suite d'après les persuasions, c'est ce qui va
 détruits commo des perles jetées dans du fumier ou dissoutes dans         être dit maintenant, mais dans cet ordre: 10 Il n'y a rien qui ne
  du vinaigre.                                                           . puisse être confirmé; et le faux peut être confirmé plus que le
    317. Ill. Tout ce que l'homme s'est pe"suadé, et en quoi il            vrai. 2° Le faux étant' confirmé, le vrai ne se montre pas; mais
 s'est confi'l'mé, de11WU1'e comme )J1'Opre chez lui. Plusieurs            d'après le vrai confirmé le faux se montre. 3° Pouvoir confirmer
 croient qu'aucun vrai ne peut être vu par l'homme, à moins quo            tout ce qu'on veut, ce n'est pas de l'intelligence, c'est seulement
 ce ne soit d'après des c:,oses confirmées, mais cela est faux. Dans       une subtilité, qui peut exister mème chez les plus méchants. 4' Il
 les choses civiles et économiques d'un Royaume ou d'une Répu.             y a une confirmation intellectuelle et non en même temps volon­
 blique, on ne peut voir l'ulile et le bon, ft moins qu'on no con.         taire, mais toute confirmation volontaire est intellectuelle aussi.
 naisse plusieurs statuts et ordonnances; dans los choses judiciai­        5° La confirmation du mal, volontaire et en même temps intellec­
 res, à moins qu'on ne connaisse les lois; dans les choses naturelles,      tuelle, fait que l'homme croit que la propre prudence est tout, et
 comme sont celles de physique, de chimie, d'anatomie, de méca­            quo la Divine Providence n'est rien; mais il n'en est pas ainsi de
 nique et autres; il moins que l'homme ne soit instruit dans les            la s~ule confi rmation intellectuelle. 6° Toute chose confirmée par
sciences; mais dans les choses purement rationnelles, morales et           la volonté et en même temps par l'entendement demeure éternel­
spirituelles,. les vrais apparaissent dans leur lumière même, pourvu       lement, mais non ce qui a été seulement confirmé par l'entende­
que l'homme par une éducation convenable soit devenu quelque                ment. PREMlÈREMEN'l'. Il n'y a rien qui ne puisse être confirmé;
peu rationnel, moral ct spirituel. La raison de cela, c'est que,            et le {aux peut c'tre confÎl'mé plus que le V1·ai. Quelle est la
quant il. son esprit qui est ce qui pense, chaque homme est dans le         chose qui ne puisse être confirmée, quand il est confirmé par les
Monde spirituel, et un parmi ceux qui y sont, par conséquent dans           athées que Dieu n'est point le Créateur de l'univers, mais que
la lumière spirituelle qui illustre les intérieurs de son entendo­          la nature est la créatrice d'elle-même; que la Religion est seule­
ment, et, pour ainsi dire, dicte; car la lumière spirituelle dans           ment un lien, et pour les simples et le vulgaire: que l'homme est
son essence est le Divin Vrai de la Divine Sagesse du Seigneur:             comme la bèto, et qu'il meurt pareillement: quand il est confirmé
de là vient que l'homme peut penser analytiquement, conclure sur             que les adultères sont permis, et pareillement les vols clandestins~
le juste et l'équitable dans les jugements, et voir l'honnête dans           les fraudes, les machinations insidieuses; que l'astuce est l'intel­
312                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                 SUR LA DIVINE PROVIDENCE                     313

ligence, et que la malice est la sagesse? Qui est-ce qui ne confirme   oiseaux sont blancs. » Quoique ces raisonnements soient contre la
pas son hérésie ~ N'y a-t-il pas des volumes pleins de confirmations   saine raison, ils ont é!é rapportés, afin qu'on puisse voir qu'un
en faveur des deux hérésies qui règnent dans le monde chrétien?        faux diamétral.élment opposé < 1] n vrai, et qu'un mal diamétrale­
C~mpose dix hérésies même abstrllse5, et dis à un homme ingé­          ment opposé à un bien, peuvent être confirmés. SECONDEMENT
nieux de les confirmer, et il les confirmera 10utes ; si ensuite tu    Le taux étant con/inné, le vmi ne se mon(J'(J pas; mcâs d'apl'ès
les examines seulement d'après les confirmatifs, ne verras-tu pas      le vrcti con(i1'lné le taux se montre. Tout faux est dans ks ténè­
les faux comme des vrais? Puisque tout faux brille dans l'homme        bres, et tant vrai est dans la lumière; et dans les ténèbres aucune
naturel d'après les apparences et d'après les illusions de cet         chose ne se montre; bien plus, on ne sait pas quelle chose il y a,
homme, et qoe le vrai ne brille que dans l'homme spirituel, il         à moins qu'on ne palpe; il en est autrement dans lalumière; c'est
est évident que le faux peut être confirmé plus que le vrai. Afin      même pou l' cela que dans la Parole les faux sont appelés ténèbres,
qu'on sache que tout faux ct tout mal peuvent être confirmés,          et que par suile ceux qui sont dans les faux sont dits marcher
ail point que le faux apparaisse t;omme vrai, et le mal comme          dans des ténèbres, et dans une ombre de mort; et que, vice vel'sâ,
bien, soit pOUl' exemple: Oonfirmer que la lumière est les ténè­       les vrais y sont appelés lumière, et que par suite ceux qui sont
bres, et qne les ténèbres sont la lumière. Ne peut-on pas dire:        dans les vrais sont dits marcher dans la lumiire, et sont appelés
«Qu'est-ce que la lumière en elle-même? Est-cc autre chose             fils de lumière. Que, le faux étant confirmé, le vrai ne se montre
qu'une certaine apparence dans l'œil selon son état? Qu'est-ce         pas, et que d'après le vrai confirmé le faux se montre, cela est
que la lumière quand l'œil est fermé? Les chauves-souris et les        évident d'après plusieurs considérations; par exemple, qui est-ce
hiboux n'ont-ils pas des yeux tels, qu'ils voient la lumière comme     qui verrait quelque vrai spirituel, si la Parole ne l'enseignait pas?
ténèbres, et les ténèbres comme lumière ~ J'ai appris au sujet de      N'y aurait-ii pas une épaisse obscurité, qui n'a pu être dissipée
certains hommes, qu'ils voient de celte manière; et, au sujet des      que par la lumière dans laquelle est la Parole, et seulement chez
infernaux, que quoiqu'ils soient dans les ténèbres, néanmoins ils      celui qui veut être illustré? Quel hérétique peut voir ses faux, s'il
se voient mutuellement. Est,ce qu'il n'y a pas lumière pour            n'admet pas le vrai réel de l'Église? Il ne les 'oit pas auparavant.
l'homme dans les songes au milieu de la nuit? Ainsi les ténèbres       J'ai eu des con','ersations avec ceux qui s'étaient confll'lnés dans
ne sont-ils pas lumière, et la lumière ténèbres? » }Iais on peut       la foi séparée de la charité; et quand je leut' demandais si dans
répondre: « Qu'est-cc que cela prou ve? la lumière est la lumière      la Parole ils n'avaient pas vu de si nombreux passages sur l'a­
comme le vrai est le vrai, et les ténébres sont les ténèbres comme     mour et la charité, sur les œuvres et les aètes, sur les préceptes
le faux est le faux. » Soit encore un exemple: Confirmer que le        à observer, et qu'il est (lit que l'homme heureux et sage est celui
Mrbeau est blanc. Ne peuton pas dire: Il Sa noirceur est seule­        qui fait, et l'insensé celui qui ne fait pas, ils me l'épandaient que
ment une ombre qui n'est pas sa couleur réelle; ses plumes sont        quand ils avaient lu ces passages, ils n'y avaient vu autre chose
blanches en dedans, son corps pareillement; ce sont là les sub~­       que la foi, et qu'ainsi ils avaient passé outre, comme s'ils avaient
tances dont il est composé; comme sa noirceur est une ombre,           eu les yeux fermés. Ceux qui se sont confirmés dans les faux sont
c'est pour cela que le corbeau blanchit quand il devient vieux, on     comme ceux qui voient sur une muraille des rayures, et qui, lors­
en a vu de tels. Q'ù:st-co que le noir en lui-même, sinon le blanc?    qu'ils sont dans l'omoro du soir, voient dans leur fantaisie l'ensem­
Réduis en poudre du verre noir, et tu verras que la poussière est      ble de ces l'ayures comme un cav.',lier ou un homme, image vision­
blanche; lors donc que tu appelles noir le corbeau, tu parles de       naire qui est dissipée quand vient la lumière du jour. Qui est·ce
l'ombre, et non de la réalit6. » Mais on peut répondre: « Qu'est.      qui peut sentir l'impureté spirituelle de l'adultère, sinon celui qUi
ce que cela prouve? de cette manière on pourrait dire que tous leS     est dans la pureté spirituelle de la chasteté ~ qui est-ce qui peut
314                     LA SAGESSE ANGÉLlQUE
                                                                                                SUR LA DIVINE PROVIDENCE                    315
 sentir quelle est la cruauté de la vengeance, sinon celui qui est dans      lontaire et en même temps dans la confirmation intellectuelle:
 le bien d'après l'amour du prochain? quel est l'adultère, et quel est       cela vient de ce que l'entendement n'influe pas dans la volonté,
l'homme avide de vengeance, qui ne se moquent pas de ceux qui                mais que la volonté influe dans l'entendement. De là, atissi, l'on
 appellent infernaux. leurs plaisirs, et célestes les p!aisirs de l'amour    voit ce que c'est que le faux du mal, et le faux qui n'est pas le
 conjugal et de l'amour du prochain? et ainsi du reste. TROISI~ME­           faux du mal; que celui-ci peut être conjoint au bien, mais non
MENT. Pouvoir confil'mer tOld ce qu'on veut, ce n'est pas de l'in­           celui-là; et cela, parce que le faux qui n'est pas le faux du mal
telligence, c'est seulement une subtilité, qui peut exister même             est le faux dans l'entendement et n011 dans la volonté, et que le
chez les plus méchants. 11 y a des confirmateurs très adroits, qui           faux du mal est le faux dans l'entendement d'après le mal dans la
ne connaissent aucun vrai, et néanmoins peuvent confirmer et le              volonté. ClNQull~;lmMENT. La confirmation du mal, volontai're
vrai et le faux, et quelques-uns d'eux disent: « Qu'est-ce que le            et en même temps intellectuelle, tait que l'homme croit qUI: la
vrai? existe-t-il? ce que je fais vrai, n'est-il pas le vrai? Et ceux­      Pl'OP1"C prudenc'1 est tout, et que kt Divine Providence n'est
là dans le monde sont toujours crus intelligents; et cependant              "ien; mais il n'en est pas a.insi de la seule confirmation intel­
ce ne sont que des recrépisseurs de murailles; il n'y a d'intelli·           lectuelle. Il en est plusieurs qui confirment chez eux la propre
gents que ceux qui perçoivent' que le vrai est le vrai, et qui le            prudence d'après les apparences dans le monde, mais néanmoins
confirment par des vérités continuellement ptlrçues: les uns et              ne nient pas la Divine Providence; chez ceux-ci il y a seulement
les autl'es peuvent difficilement être distingués, parce qu'on ne            confirmation intellectuelle; mais chez ceux qui en même temps
peut pas distinguer entre la lumière de la confirmation et la lu­             nient la Divine Providence, il y a aussi confirmation volontaire;
mière de la perception du vrai, et qu'il semble absolument que               et cette confirmation jointe à la persuasion est principalement
ceux qui sont dans la lumière de la confirmation sont aussi dans             chez ceux qui sont adorateurs de la nature ct en même temps
la l!1mière de la perception du vrai, lorsque cependant il y a un,)         .adorateurs d'eux-mêmes. SlXII~MEMENT. Toute chose confirmée
diJIérence comme entre une lumièl'e chimérique et la lumière                pm" la volonté et en même temps par l'entendement demeul'e
réelle, et la lumière chimI!Jrique dans le monde spirituel est telle,       éternellement, metis non cc qu'i a été settlement confirmé par
qu'elle est changée en ténèbres qnand la lumière réelle inrt ue ;            l'entendement. En effet, ce qui appartient à l'entendement seul
dans l'enfer il y a une pareille lumière chimérique chez plusieurs,         n'est pas dans l'homme, mais est hors de lui; cela est seulement
qui ne voient absolument rien, quand ils sont introduits dans la            dans la pensée; ct rien n'entre dans l'homme, ni ne lui est appro­
lumière réelle. D'après cela, il est évident que pouvoir confirmer          prié, que ce qui est reçu par la volonté, cal' cela devient chose de
tout ce qu'on veut, c'est seulement une subtilité, qui peut exister         l'amoUl' de sa vie; que cela demeure éternellement, c'est ce qui
même chez les plus méchants. QUATRIl~MEMENT. Il y a une con.                va être dit dans le numéro suivant.
fi1'nuttion i'nte!lectuelle et non en même temps volontaire, mais               319, Si toute chose confirmée par la volonté et en même temps
toute confirmation volontail'e est intellectuelle aussi. Soient des         par l'entendement demeure éternellement, c'est parce que chacun
exemples pour illustration: Ceux qui confirment la foi séparée              est son amour, ct que son amour appartient à sa volonté; puis
d'avec la charité, et cependant vivent la vic de la charité, et en          aussi, parce que chaque homme est son bien ou son mal, car est
général ceux qui confirment le faux de l&. doctrine, et cependant           appelé bien tout ce qui appartient à l'amour, et mal tout ce qui
nevivent pas selon ce faux, sont ceux qui sont dans la confirma­            est opposé. Puisque l'homme est son amour, il est aussi la forme
tion intellectuelle et non en méme temps dans la confirmation               de son amour, et peut être appelé l'organe de l'amour de sa vie.
volontaire; mais ceux qui confirment le faux de la doctrine, et qui         Ci-dessus, N" 279, il a été dit que les affections de l'amour et
vivent selon ce faux, sont ceux qui sont dans la confirmation vo­            par suite les pensées de l'homme sont les changements et varia­
316                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DiVINE PROVIDENCE                        317
tions de l'état et de la forme des substances organiques de son            l'homme qui fait ce sens, on qui tourne et retourne; car, ainsi
mental, maintenant il sera dit ce que c'est que ces changements.           qu'il a été dit ci· dessus, chaque homme est son amour j de là
et ces variations, et quels ils sont: on peut en avoir une idée d'a­       vient que chacun après la mort suit le chemin de son amour, vers
près le Cœur et le Poumon, en ce qu'il y a des expansions et des           le ciel, celui qui est dans un amour bon, et vers l'enfer, celui qui
compl'essions, ou des dilatations et des contractiors alternatives,        est dans un amour mauvais, et ne se repose que dans la société où
qui dans le cœur sont appelées systole et diastole, et dans le pou­        est son amour régnant; et, ce qui est étonnant, chacun connaît
mon respirations, lesquelles sont des extensions et des rétentions,        le chemin; c'est comme s'il le flairait par les narines,
ou des élargissements et des rétrécissements réciproques de ses                 320. IV. Si l'homme c/'oyetit, comme c'est la vdritd, que tout
lobes: ce sont là les changements et variations d'état du cœur et          bien et tout vrui viennent du Seignew', et que tout metl et tout
du poumon: il y en a de semblables dans les autres viscères du             taux viennent de l'en(el', il 1U' s'a'[l[J/"ol11'ierait pas le vien et ne
corps,et aussi de semblables dans leurs parties, par lesquelles le sang     le remit pas mél'itoire, et il ne s'apPl'opl'iel'Ctit pets le mal et
et le suc animal sont reçus et poussés. Il y en ;j aussi de sembla­         ne s'en (erait pas l'csponsable. Mais comme ces propositions sont
bles dans les formes organiques du mental, qui sont les sujets des          contre la croyance de ceux qui ont confirmé chez eux l'apparence
affections et des pensées de l'homme, comme, il a été montré ci­            que la sagesse et la prudence viennent de l'homme, et n'influent
dessus; avec cette dilJ'érence, que leurs expansions et compres­            pas selon l'état de l'organisation de leur mental, 'VOil' ci-dessus,
sions, ou réciprocations, sont respectivement dans une perfection           N" 319, elles vont être démontrées; et pour que cela soit fait dis­
tellement supérieure qu'elles ne peuvent être exprimées par des             tinctement, ce sera dans cet ordre: 1° Celui qui confirme chez lui
mots de la langue naturelle, mais sel11ement par des mots de la             l'apparence que la sagesse et la prudence viennent de l'homme,
langue spirituelle, qui ne peuvent être rendus qu'en disant que             et par suite sont en lui comme lui appartenant, ne peut que voir
cc sont des ingyrations et des égyrations vorticillaires, selon la          que s'il en était autrement, il ne serait pas un homme, mais se­
manière des hélires perpétuelles et intlexes, admirablement liee::;       . rait ou une bête on Ulle statue; et cependant c'est le contraire.
ensemble dans des formes réceptives de la vie. iVIuintenant il sera         20 Croire et penser, comme c'est la vérité, que tout bien et tout
dit quelles sont ces substances et ces formes purement organiques           vrai viennent du Seignem, et qlle tout ma.l et tout faux viennent
chez les méchants, et (1Uelles elles sont chez les bons: chez les            de l'enfer, paraît comme impossible; et cependant cela est vérita­
bons elles sont en spirales en avant, mnis chez les mécbants en              blement humain et par suite a.ngélique, 3° Croire et penser ainsi
arrière; celles qui sont en spirales en avant sont tournées vers le          est impossible pour ceux qui ne reconnaissent pas le Divin du
Seigneur et reçoivent de lui l'influx; mais celles qui sont en spi­          Seigneur, et qui ne reconnaissent pas que les maux sont des pé­
rales en arrière sont tournées vers l'enfer, et enreçoiventl'intlux:         chés; mais cela est possible pOUl' ceux qui reconnaissent ces deux
il faut qu'on sache qu'autant elles sont tournées en arrière,autant          points. 4° Ceux qui reconnaissent ces deux points réfléchissent
elles sont ouvertes par derri0re et fermées par devant, et que,              seulement sur les maux qui sont en eux, et ils les chassent hors
vice vel"sâ, autant elles sont tournées en avant, alitant elles sont         d'eux-mêmes vers l'enfer d'où ils Yiennent, en tant qu'ils les fuient
ouvertes par devan t et fermces par derrière. D'après cela, on peut          et les ont en aversion comme péches. 5° Ainsi la Divine Provi­
voir quelle forme ou quel organe est l'homme. mechant, et quelle             dence n'approprie à personne le mal, ni à personne le bien; mais
forme ou quel organe est l'homme bon, et qu'ils sont tournés en              la propre prudence approprie l'un et l'autre,
sens contraire; et comme un sens, une fois contracté, ne peut pas                321. Mais ces propositions vont être expliquées dans l'ordre
être retourne, il est évident que tel est le sens quand l'homme              proposé: PREMIÈREMENT, Celui qui contil-me chez lui l'appa­
meurt, tel il reste pour l'éternité: c'est l'amour de la volonté de          l'ence qU€ lct sagesse et la pntdence viennent de l'homme, ct
318                     LA. SAGESSE ANGÉLIQUE                                                suR   LA tnVINE PROVIDENCE                    319
 par suite sont en lui comme lui appartenant, ne peut que 'voir          rence comme par soi-même, ne périssent point. Ceux qui par l'in-
 que s'il en était autl'ement, il ne semit pas un homme, mais            flux sont instruits de ce qu'ils doivent croire, ou de ce qu'ils doi-
 sel'ait ou une bête ou une statue; et cependant c'est le con-           vent faire, sont instruits non pas par le Seigneur, ni par aucun
 trai?'e. C'est une loi de la Divine Pwvidence, que l'homme pense        ange du ciel, mais par quelque esprit enthousiaste, Quaker ou
 comme par lui·même et qu'il agisse prudemment comme par lui-             Moravien, et ils sont séduits. Tout influx venant da Seigneur se
 même, mais que néanmoins il reconnaisse que c'est par le Sei-           fait par l'illustration de l'entendement et par l'affection du vrai,
 gneur ; il suit de là que celui qui pense et agit prudemment comme      et par celle·ci dans celle-là. SECONDE:HENT. Croil'e et penser,
 par lui·même, et qui reconnaît en même temps que c'est par le           comme c'est la vérité, que tout bien et tout vrai viennent du
 Seigneur, est homme, mais non celui qui confirme chez lui que           Seigneut", et que tout mal et tout faux viennent de l'entet", pa-
 tout ce qu'il pense et ce qu'il fait est par lui·même; ni celui qui,     "aU comme impossible ; et cependant cela est véritablemeht
 parce qu'il sait que la sagesse et la prudence viennent de Dieu,        hwnain et par suite angélique. Croire et penser que tout bien et
 attend toujours l'influx; car celui·ci devient comme unE' statue,        tout vrai viennent de Dieu, parait possible, pourvu qu'on ne dise
 et celui-là comme une bête: que celui qui attend l'influx devienne       rien au delà; et cela, parce que e'est conforme à la foi théologi-
comme une statue, cela est évident; car il faut qu'il se tienne de-       que, contre laquelle il n'est pas permis de penser; mais croire et
bout ou assis, immobile, les mains pendantes, les yeux ou fermés          penser que tout mal et tout faux viennent de l'enfer paraît impos-
ou ouverts Slns le moindre mouvement, ne pensant point, et ne             sible, parce que dans ce cas ce serait aussi croire que l'homme ne
respirant point; qu'est-ce qu'il y a alors de vie en lui? Que celui       peut rien penser; mais toujours est-il que l'homme pense comme
qui croit que toutes les choses qu'i! pelise et fait sont de lui, r.e     par lui-même, quoique ce soit par l'enfer, parce qu'il est donné
soit pas dilTérent de la bête, cela" est encore évident; car il pense    par le Seigneur à chacun, que la pensée, de quelque part qu'elle
seulement d'après le mental naturel, qui est commun à l'homme             vienne, paraisse en lui comme sienne; autrement l'homme ne vi-
et aux bêtes, ct non d'après le mental rationnel-spirituel, qui est      vrait pas homme, et ne pourrait pas être tiré de l'enfer et intro-
le mental véritablement h~lmain; car ce mental-ci reconnait que·         duit dans le ciel, c'est-à-dire, être r~formé, ainsi qu'il a été abon-
Dieu senl pense d'après soi-même, ct que l'homme pense d'après            damment montré ci-dessus. C'est môme pour cela que le Seigneur
Dieu; c'est même pour cela qu'un tel homme ne connaît pas d'au-          ùonne il. l'homme de savoir et par conséquent de penser qu'il est
tre dilTérence entre l'homme et la bête, sinon que l'homme parle         dans l'enfer s'il est dans le mal, et qu'il pense d'après l'enfer s'il
et que la bête profère des sons, et il croit que l'un et l'autre meu-    pense d'après le mal, et lui donne aussi de penser aux moyens
rent pareillement. Il sera encore dit quelque chose sur ceux qui         par lesquels il peuL sortit" de l'enfer et ne pas penser d'après l'en-
attendent l'influx: Ils n'en reçoivent aucun, excepté quelques.          fer, mais venir dans le ciel, ct III penser d'après le Seigneur; et
uns qui le désirent de tout cœur; ceux-ci parfois reçoivent quel-        enfin donne à l'homme la liberté du choix. D'après cela, on peut
que réponse par une vive perception dans la pensée, ou par un            voir que l'homme peut penser le mal et le faux comme par lui-
langage tacite en elle, et rarement par un langage manifeste, et         même, et aussi penser que telle ou telle chose est un mal et un
cela aloL's, afin qu'ils pensent et agissent comme ils veulent et        Caux, que par conséquent il y a seulement apparence qu'il pénse
comme ils peuvent, et que celui qui agit sagement soit sage, et          par lui-même, apparence sans laquelle l'homme ne serait pas
que celui qni agit follem6nt soit fou, et jamais ils ne sont instruits   homme. L'humain mêrr.e, et par suite l'angélique, est de penser
de ce qu'ils doivent croire ni de ce qu'ils doivent faire; et cela,      d'après la vérité, et ceci est la vérité, que l'homme ne pense pas
afin que le rationnel et le libre humain, qui consistent en ce que       par lui-même, mais qu'il lui est donné par le Seigneur de penser
chacun agisse ,d'après le libre selon la raison, avec toute appa-        en toute apparence comme par lui-même. TROIS1~MEMENT. Ct·aire
3:20                     LA SAGE8SE   ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROV!1)ENCE                      82i
et penser ainsi est impossible pow' ceux qui ne i'econnaissent              l'âme dans tout ce qu'il pense et fait. CINQUIl~MEMENT, Ainsi la
pas le Di vin du Seigneur, et qui ne reconnaiss ent pas que les             Divine P/'ovidence n'approprie ri personne le mal, ni ct personne le
mmtX son t cles péchés ; mais cela est possible poU?' ceux qu.i l'e·        bien; mais la pr01Jl'e prudence apP,'oj:/'ie l'un (ft l'autre. C'est la
connaissent ces deux points, Si cela est impossible pour ceux qui           conséquence de tout CG qui vient d'être dit: La fin de la Divine
ne reconnaissent p:lS le Divin du Seigneul', c'est parce que le Sei­        Providence est le bien; elle tend done au bien dans toule opéra­
gneur seul donne à l'homme de penser et de vouloir, et que ceux             tion; c'est pourquoi elle n'approprie à personne le bien, car ainsi
qui ne reconnaissent pas le Divin du Seigneur, étant disjoints d'a­         le bien deviendrait méritoire; t:t elle n'approprie à personne le
vec lui, croient qu'ils pensent par eux-mêmes: si cela est impos­           mal, car ain:;i ce serait rendre l'homme coupable du mal: cepen­
sible aussi pour ceux qui ne reconnaissent pas que les maux sont            dant l'homme fait l'un et l'autre d'après le propre, parce que le
des péchés, c'est parce que ceux ci pensent d'après l'enl'er, et que        propre n'est que mal; le propre de sa volonté est l'amour de soi,
là chacun s'imagine penser p:lr soi·même. Mais que cela soit pos­           et le propre de son entendement est le taste de la propre intelli­
sible pOUl' ceux qui reconnaissent ces deux points, c'est ce qu'on          gence, et de 1; vient la propre prudence.
peut voir d'après ce qui a été rapporté avec de longs détails ci­
dessus, N·'288 il 294. QUATRIÈMEMENT. Ceux qui ,'econncâssent                       Tout homme peut être réformé, et i( n'y    Ct   point de

ces deux lJOints d/lr!chissent seulement SHI' les numx qu.i sont                                     P,'écles tination.

en eu:);;, et ils les chassent hors d'eux-ml!mes vers l'enfer d'où ils
                                                                              32·~. La saine raison dicte que tous ont été prédestinés pour le
  iannent, en tant qu'ils les fuient et les ont en avm-sion comme
  tJch.és. Qui est-ce qui ne sait ou :10 peutsavoir que le mal vient de     ciel, et que personne ne l'a été pour l'enfer; car tous sont nés
l'en fe l', et que le bien vient du ciel? et qui est-ce qui pal' suite ne   hommes, et par suite l'image de Dieu est en eux; l'image de Dieu
peut sa~oir que, autant l'homme fuit et a en aversion le mal,autant        en eux, c'est qu'ils peuvent comprendre le vrai et qu'ils peuvent
il fuit et a en aversion l'enfer ~ et qui est-ce qui ne peut par suite      taire le bien; pouvoir comprendre le vrai vient de la Divine
savoir que, autant quelqu'un l'uit et u enavcrsion le mal, autant il        Sagesse, et pouvoir faire le bien vient du Divin Amour; cette puis­
veut etaimele bien, etest par cons6quen~tiré de l'enferparleSei­            sance est l'image de l:lieu, laquelle demeure dans l'homme d'un
gneuretconduit au ciel? Toutes ces choses, l'homme rationnel peut           mental sJ.in et n'cn est pas deracinée: àe là résulte que l'homme
les voir, po:..:rvu qu'il sache qu'il y a un enter et un ciel, et que le    peut devenir civil et moral, et celui qui est civil et moral peut
mal vient de son origine et le bien de la sienne: si donc l'homme           aussi devenir spi ritncl, car cc qui est civil et moral est le récepta­
réfiéchit sur les maux qui sont en lui, ce qui est la même chose            cle de ce qui est spirituel; est appelé civil l'homme qui connaît les
que s'examiner, et s'il les fuit, il se d6tache de l'enfer et le rejette    lois du royaume dont il est citoyen, et qui vit selon ces lo!s; et
derrière lui, et il s'introduit dans le ciel, et y voit le Seigneur en      est appelé moral l'homme qui fait de ces lois ses mœurs et ses
face; il ost dit que l'homme faitcela, mais il 10 fait comme par lui­       vertus, et y conforme par raison sa vie, Maintenant, je dirai com­
même, alors d'llprès le Seigneur. Quand l'homme reconnaît ce                ment la vie ci vile et morale est le réceptacle de la vie spirituelle:
vrai d'un cœur bon et d'une foi pieuse, ce vrai est alors intérieu­         Vis selon ces lois, non-seulement comme lois civiles et morales,
rement caché dans tout ce que par la suite il pense et fait comme           mais aussi comme Lois Divines, et tu seras homme spirituel. Il
parlui-même, de même que dans une semence le prolifique qui                 est à peine une nation, si barbare qu'eUesoit, qui n'ait sanctionné
l'accompagne intérieurement jusqu'à une nouvelle semence, et de             pal' des lois, qu'il ne faut point tuer, ni commeltre scortation avec
même que l'agrément dans l'appétit d'un aliment que l'homme a               la femme d'autrui, ni vole l', ni rendre de faux témoignage, ni vio­
une fois reconnu èlre salutaire; en un mot, c'est comme le cœur et          ler les droits d'un aut'e ; l'homme civil et moral observe ces lois,
                                                                            afin d'être ou de paraître bon citoyen; mais s'il ne considère pas
                                                                                                                                                '1
322                   tA SAGESSE   ANGÉLiQUE                                                    stin. LA   DIVINE   PROVIDENCE               3'23
en même temps ces lois comm'! Divines, il est seulement homme              participé au sacrement de la cène; » est-ce que tout cela est fluel­
civil et moral naturel, tandis que s'il les considère aussi comme          que chose, lorsqu'il ne regarde pas comme péch6s les homicides
Divines, il devient homme civil et moral spirituel; la différence          ou les vengeances tendant au meurtre, les adultères, les vols clan­
est, que celui·ci n'est pas seulement bon citoyen d'un royaume             destins, les faux témoinages ou les mensonges, et diverses vio­
terrestre, mais est bon citoyen aussi du Royaume céleste, tandis           lences ? Est-ce qu'un tel homme pense à Dieu ou à quelque. vie
que celui-là est bon citoyen d'un royaume terrestre mais non du            éternelle? Est-ce qu'il pense même qu'il y a un Dieu et une vie
Royaume céleste: les biens qu'ils font les distinguent; les biens          éternelle? La saine raison ne dicte-t-elle pas qu'un tel homme ne
que font les hommes civils et moraux naturels ne sont pas des              peut être sat<vé ? Ceci a été dit du chrétien, par,'e que le gentil,
biens en soi, car l'homme et le monde sont dans ces biens; les             plus que le chrélien, pense à Dieu d'après la religion dans sa vie.
biens que font les hommes civils et moraux spirituels sont des             Mais dans ce qui va suivre, il en sera dit davantage sur ce sujet,
biens en soi, parce que le Seigneur et le ciel sont dans ces biens.         en cet ordre: 1. La fin de la cré:üion est le ciel provenant du
D'après ces explications, on peut voir que chaque homme, parce               Genre humain. II. Par suite il est de la Divine Providence, que
qu'il e~t né pour qu'il puisse devenir civil et moral naturel, est né    . tout homme puisse être sauvé, et que soient sauvés ceux qui re­
aussi pour qu'il puisse devenir civil et moral spirituel; il suffit        connaissent un Dieu et vivent bien. III. C'est la faute de l'homme
 qu'il reconnaisse Dieu, et ne fasse pas les maux parce qu'ils sont         lui-même, s'il n'est pas sauvé. IV. Ainsi lous ont été prédestinés
 contre Dieu, mais fasse les biens parce qu'ils sont avec Dieu; par          pour le ciel, et personne ne l'a été pour l'enrer.
là l'esprit vient dans lef> choses civiles et morales de l'homme, et           323. 1. La fin de la cl'éati.on est le ciel provenant du gem'e
elles vivent, mais sans cela il n'y a aucun esprit en elles, et par         humâin. Que le ciel ne soit composé que de ceux qui sont nés
suite elles ne vivent point; c'est pourquoi l'homme naturel, de             hommes, cela a été montré dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER
quelque manière qu'il agisse civilement et moralement, estappelé            publié à Londres, en 1758, et aussi c:-dessus ; et puisque le ciel
 mort, tandis que l'homme spirituel est appelé vivant. O'est d'a­           n'est p8.S composé par d'autres, il s'ensuit que la fin de la création
 près la Divine Providence du Seigneur que chaque nation a quel­            est le ciel provenant du genre humain. Que telle ait été la fin de
que religion, et que le principal de toute religion est de reconnaî­        la création, cela, il est vrai, a été démontré ci-dessus, No' 27 à 45;
tre qu'il y a un Dieu, cal' autrement on ne l'appellerait pas reli­         mais on le verra encore plus clairement par l'explication àes propo­
gion; et toute natiun qui vit selon sa religion, c'est-à-dire, qui ne       Eitions suivantes: 1° Tout homme a été créé pour vivre étcrnelle­
 fait pas le mal, parce que le mal est contre son Dieu, reçoit quel­      . ment. 2° Tout homme a été créé pour vivre éternellement dans un
 que spirituel dans son naturel. Qui est celui qui, lorsqu'il entend        élat heureux. 3° Ainsi tout homme a été créé pour venir dans le
quelque gentil dire qu'il ne veut pas faire tel ou tel mal parce que         ciel. 4° Le Divin Amour ne pellt faire autrement que de vouloir
le mal est contre son Dieu, ne dit pas en lui-même: « Est-ce que            celn, ni la Divine Sagesse faire autrement que de pourvoir à cela.
cet homme ne sera pas sauvé? Il me semble qu'il ne peut pas en                 324. Comme d'après ces explications, on peutnussi voir que la
être autrement;» la saine raison lui dicte cela. Et, d'un autre côté,       Divine Providence n'est une prédestination que pour le ciel, et
 qui est celui qui, lorsqu'il entend un chrétien dire« Je regarde            qu'elle ne peut. pas non plus être changée en une autre prédesti­
COmme rien tel ou tel mal, que m'importe qu'on p:-étende que                nation, il sera démontIé ici, que la fin de la création est le ciel
cela 'est contre Dieu, » ne dit pas en lui-même: « Est·ce que cet           provenant du Genre Humain, et cela, dans l'ordre proposé. PRE­
homme sera sauvé? Il me semble que cela n'est pas possible; » la            MIÈREMENT.      Tout homme a été créé pOUl' vivre éternellement.
saine raison dicte aussi cela. Si cet homme dit: « Je suis né chré­          ;)ans le Traité DU DIVIN Al'IOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, Parties
tien, je sais baptisé, je connais le Seigneur, j'ai lu la Parole, j'ai       III et V, il a été montré que chez l'homme il y a trois degrés de
324                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DIVINE PROViDENCE                   3'?5

la vie, qui sont appelés naturel, spiritual et céleste, et que ces         l'idée intérieure de ces philosophes sur ce point; cette idée, qui
degrés sont en actualité chez chaque homme; etquechez les bêtes            tombait du ciel dans leur commune perception, était que Dieu est
il n'y a qu'un seul degré de la vie, lequel est semblable au der­          la sagesse même, dont l'homme est participant, et que Dieu est
nier degré qui, chez l'homme, est appelé naturel: de là il suit            immortel ou éternei. Puisqu'il m'a été donné de converser avec
que l'homme, par l'élévation de sa vie vers le Seigneur, est, de          les Anges, je dil'ai aussi quelque chose d'après l'expérience: J'ai
plus que les bêtes, dans cet état qu'il peut comprendre des choses         eu des entretiens avec ceux qui ont vécu il y a un grand nombre
qui appartiennent à la' Divine Sagesse, et vouloir des chosesqui           de siècles, avec ceux q::i existaient avant le déluge et avec quel.
appartiennent au Divin Amour, ainsi recevoit' le Divin; et celui          ques'uns qui ont vécu après le déluge, avec caux qui ont vécu au
qui peut recevoir le Divin, au point de le voir et de le percevoir         temps du Seigneur et avec l'un de ses apôtres, avec plusieurs qui
en lui, ne peut qu'ètl'e L"Onjoint au Seigneur, et par cette conjonc·     ont vécu dans les siècles suivants, et tous m'ont paru comme des
tion vivre éternellement. A quoi auraitservi au Seigneur toute la          hommes d'un âge moyen, et m'ont dit qu'ils ignorent ce que c'est,
création de l'Univers, s'il n'etH pas créé aussi des images et res­       que la mort, que seulement ils savent que c'est la damnation. Tous'
semblances de Lui-Même, auxquelles il pût communiquer son                  ceux mêmes qui ont bien vécu, quand ils arrivent dans le Ciel, re·
Divin? Autrement, qu'aurait-ce été, si ce n'est faire que quelque          viennent dans leur jr.une âge du monde, et y restent éternelle­
chose soit et ne soit pas, ou que quelque chose existe et n'existe         ment, même ceux qui dans le monde étaient parvenus à la vieil­
pas, et cela sans autre but que de 'pouvoir contempler de loin             lesse et. à la décrépitude; et les femmes, quoiqu'elles aient été
 de pures vicissitudes et de continuelles variations comme sur             vieilles et décrépites, reviennent dans la fleur de l'âge et de la
quelque théâtre ~ Que serait le Divin dans ces images et res­             'beauté. Que l'homme après la mort vive éternellement, cela est
semblances, si elles n'étaient pas pour cette fin, qu'elles ser­           bien évident d'après la Parole, où la vie dans le Ciel est appelée
vissent de sujets qui recevraient le Divin de plus près, et qui le         vie éternelle, comme dans Matth ,XIX. 29. XXV, ~6. Marc, X. 17.
vérraiént et le sentiraient? Et comme le Divin est d'une gloire           Luc, X. 25. XVIII. 30. Jean, III. 15,16,36. V. 24, 25, :~9. VI. 27,
inépuisable, retiendrait-il cela chez soi seul, et le pourrait-il ~       40, 68. XII. 50; puis aussi simplement Vie, M!J.tth., XVIII. 8, 9.
car l'amour veut communiquer ce qui est sien à un autre, et               Jean, V. 40. XX. 31. Le Seigneur a dit aussi aux Disciples: «Parce
même donner du sien aut9.nt qu'il peut; à combien plus torte               que, Moi, je vis; vous aussi, vous vivrez. JJ - Jean, XIV. 19; - et
raison le Divin Amour, qui est Infini? Est-ce qu'il peut donner            au sujet àe la résurrection. que « Dieu est un Dieu de vivants, et
et reprendre ~ Donner ce qui doit péril', ne serait-ce pas don­            non un Dien de morts; }) et aussi qu'ils ne peuvent plus mourir, ­
ner ce qui intérieurement en soi n'est pas quelque chose, puis­            Luc, XX. 36, 38. - SECONDEME~T. Tout homme a été cl'éé jJfJur vi­
qu'en périssant cela devient rien, et qu'en cela il n'y a pas ce qui       vre éternellement dans un état hCto'eux ; c'en est la conséquence;
Est ~ mais il donne ce qui Est, ou ce qui ne cesse pas d'l~tre, et         car celui qui veut que l'honlme vh e éternellement, veut aussi
cela est éternel. Pour que tout homme vive éternellement, ce               qu'il vive dans un état heureux; qu'est-ce que la vie éternelle
qu'il y a en lui de mortel lui est ôté; le mortel chez lui est le corps    sans cet état? tout amOllI' veut du bien à un autre; l'amour des
matériel, qui est ôté par sa mort; ainsi est mis à nu son immortel,        parents veut du bien aux enfants, l'amour du fiancé et du mari
qui est son mental, et il devient alors un esprit dans une forme           veut du bien il la fiancée et à l'épouse, et l'amour de l'amitié veut
humaine; son mental est cet esprit. Que leMental de l'homme ne             du bien aux amis; que ne doit pas vouloir le Divin Amour 1 Et le
puisse moul'ir, c'est ce que virent lesSophi ou sagesanciens;car           bien, qu'est-ce autre chose que le plaisir? et le Divin Bien, qu'est­
Us disaient: «Comment l'animus ou le mental peut·il mourir,                ce autre chose que la béatitude éternelle? 'l'out bien est appelé
puisqu'il peut être sage? » Peu d'hommes aujoul'd'hui connnaissent         bien d'après le plaisir ou la béatitude de ce bien; on appelle bien,
326                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                 SÛR LA   DiVINE PROVIDENCE                    327
il est vrai, ce qui est donné et est possédé, mais s'il n'y a pas le      la même capacité qui est dans l'enfant est en lui; sur les enfants
plaisir, c'est un bien sterile, qui en soi n'est pas un bien: d'après     dans le Monde spirituel, voir dll.ns le rrraité DU CIEL ET ilE L'EN­
ces explications Il est évident que la vie éternelle est aussi la béa.    FER, publié à Londres en 1758, les N°S 329 à 345. S'il n'en est pas
titude éternelle. Cet état de l'homme est la fin de la création;          ainsi pour un très-grand nombre dans le Monde, c'est parce qu'ils
mais si ceux·là seulement qui vienn".!nt dans le ciel sont dans cet       aiment le premier degré de leur vie, qui est appelé naturel, et
état, ce n'est pas la faute du Seigneur, mais c'est celle de l'homme;     qu'ils ne veulent pas s'en retirer et devenir spirituels; or, consi·
que ce soit la faute de l'homme, on le verra dans ce qui suit. TROI­      déré en lui-même, le premier degré de la vie n'aime que soi et le
SIÈMEMENT. Ainsi tout homme ct été créé pour venÎ1' dans le               monde; car il est en cohérence avec les sens du corps, qui ap­
ciel. Cela est la fin de la création: mais si tous ne viennent pas        partiennent aussi au monde; mais, considéré en lui-même, le de­
dans le ciel, c'est parce qu'ils s'imbibent des plaisirs de l'enfer       gré spirituel de la vie aime le Seigneur et le ciel, et il aime aussi
opposés à la béatitude :lu ciel; et ceux qui ne sont pas dans la          et lui-même et le monde, mai~ Dieu et le ciel comme supérieur,
béatitude du ciel np, peuvent entrer dans le ciel, car ils ne le peu­     principal et dominant, et lui-même et le monde comme inférieur,
vent supporter. Il n'est refusé à qui qUi) ce soit qui vient dans le      instmmental et servant. QUATRIÈMEMENT. Le Divin Amour ne
monde spirituel de monter dans le ciel; mais quand celui qui est          peut fail'e autrement que de vouloù' cela, ni la Divine Sagesse
dans le plaisir de l'enfer vient dans le ciel, son cœur palpite, sa       taire ctub'ement" que de pOUl'voir à cela. Quo la Divine Essence
respiration est pénible, la vic commence à périr, il ,'lufIoque, il est    soit le Divin Amour et la Divine Sagesse, cela a été pleinement
d:llls la torture, et il se roule comme un serpent approché du feu;        démontré dans le Traité sur le DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SA­
il en est ainsi, parce que l'opposé agit contre l'opposé. Néanmoins,       GESSE; il Y a aussi éte démontré, N°S 358 à 370, que dans tout em­
comme ils sont nés hommes, et que par là ils sont dans la faculté         bryon humain le Seigneur forme deux receplacles, l'un du Divin
de penser et de vouloir, et par suite dans la. faculté de parler et       Amour et l'autre de la Divine Sagesse, le réceptacle du Di vin
d'agir, ils ne peuvent pas mourir: mais comme ils ne peuvent pas          Amour pour la future Volonté de l'homme, et 10 réceptacle de la
vivre avec d'autres que ceux qui sont dans un semblable plaisir           Divine Sagesse pour son f!ltur Entendement; et qu'ainsi il a mis
de la vie, ils sont l'en voyés vers ceux-ci; par conséquent ceux qui       dans chaque homme la faculté de vouloir le bien et la faculté de
sont dans les plaisirs du mal, et ceux quisont dans les plaisirs du        comprendre le vrai. Maintenant, comme l'homme a par naissance
bien, sont respectivement envoyés vers leurs semblables: il est            ces deux facultés qui lui sont données par le Seigneur, et que le"
même donné à chacun d'être dans le plaisir de sol!. mal, pourvu            Seigneur est en elles comme dans ce qui lui appartient chez
qu'il n'infeste pas ceux qui sont dans le plaisir du bien; mais            l'homme, il est évident que son Divin Amour ne peut faire autre­
comme le mal ne peut faire autrement que d'infester le bien, car           ment que de vouloir que l'homme vienne dans le ciel, et y jouisse
dans le mal il y a la haine cont!'p le bien, c'est pour cela que, afin     de la béatitude éternelle, ct que la Divine Sagesse ne peut non
qu'ils ne causent pas de dommage, ils sont éloignés et précipités          plus faire autrement que de pourvoir à cola. Mais comme il est du
dans leurs places en enfer, où leut' plaisir est changé en déplaisir.      Divin Amour du Seigneur que l'hommo sente le bonheur céleste
Mais cela n'empêche plS que par création ct par suite par nais­            en soi comme sien, et que cela. ne peut se faire, à moins que
sance l'homme ne soit tel, qu'il puisse venir dans le ciel; car qui­       l'homme ne soit tenu dans toute l'apparence qu'il pense, veut,
conque' meurt enfant vient dans le ciel, il yest élevé et instruit          par1·e et agit par lui-même, le Seigneur par ce'la même ne peut
comme l'homme dans le monde; et, par l'affection du bien et du              co"ndui re l'homme que selon les lois de sa Divine Prov!dence.
vrai, il est imbu de sagesse et devient un ange: il pourrait en être          325. II" Pal' suite il est de la Divine P1'ovidence, que tout
de même de l'homme qui est elevé et instruit dans le monde, car             homme puisse êt1'e sauvé, et qne soient sauvés cenx qui recon­
328··                     LA S..GESSE ANGÉLIQUE                                              SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        329 ,
   naissent un Dieu ct vivent bien. Qlle tout homme puisse être             un homme qui reconnaît Dieu. Mais que la reconnaissance de Dieu
  s(luvé, cela est éVident d'après ce qui a été démontré ci.dessus.         conjoigne, et que la négation de Dieu disjoigne, cela va être illus­
   Quelques-uns sont dans l'opinion que l'Église du Seigneur est seu­       tré par certaines choses dont j'ai eu connaissance dans le Monde
  lement dans le Mande chrétien, parce que là seulement est connu           spirituel: Là, quand quelqu'un pense à un autre et veut s'entre­
  le Seigneur, et qu~ là seulement est la Parole; mais cependant il         tenir avec lui, aussitôt l'autre est présent; ceci y est commun et
  y.en a beaucoup qui croient que l'Église de Dieu est commune,             ne manque jamais; la raison e:1 est, que dans le Monde spirituel
  ou étenlue et rép~lUdue sur tout le globe terrestre, ainsi même           il n'y a point de distance, comme dans le Monde naturfl, mais
  c}lez ceux qui ne Connaissent pas le Seigneur, ct n'ont pas sa Pa­        qu'il y a seulement apparence de distance. Une autre chose, c'est
  role; ils disent qU(~ ce n'est pas la faute de ceux-ci, qu'il :Y a pour   que, tle même que la pensée d'après quelque connaissance d'un
  eux ignorance invincible, et qu'il est contre l'Amour et la Miséri.       autre fait la présence, de mêm( l'amour d'après quelque affection
  corde de Dieu que certains hommes naissent pour l'enfer, lorsque          pour un autre fait la conjonction, d'après laquelle il arrive que
 cependant ils sont r-galement hommes. Maintenant, puisque chez             les deux vont ensemble et causent amicalement, qu'ils demeurent
 les chrétiens, sinOI} chez tous, du moins chez un grand nombre,            dans la même maison ou dans la même société, qu'ils se réunis­
 il y a la croyance que l'Église est commune, - et même elle est            sent souvent, et sc rendent muluellement des services. Le con­
 appelée Com~union, - il s'ensuit qu'il y a des choses très-com­             traire aussi arrive; ainsi, quand l'un n'aime pas l'autre, et plus
 munes de l'Eglise qui entrent dans toutes les religions, et font           encore quand il le haH, il ne le voit pas et ne vient pas vers lui,
 cette Communion: que ces choses très-communes soient la re­                 et ils sont d'autant plus éloignés l'un de l'autre qu'il ne l'aime
 connaissance de Dieu et le bien de la vie, on le vel'l'a dans l'ordre      pas, ou qu'il le hait, et même s'il est présent, et qu'alors il se rap­
 qui suit: 1° La reci)nnaissance de Dieu fait la conjonction d.e Dieu        pelle sa haine, il devient invisible. D'après ce peu d'exemples, on
 avec l'homme et dl~ l'homme arec Dieu, et la négation de Dieu t'ait        peut voir d'où vient la présence et d'où vient la con jonclion dan'3
 la disjonction. 2° Ohacun reconnaît Dieu et est conjoint à Dieu sc.        le Monde spirituel, c'est·à-dire que la présence vient du ressou­
Ion le bien de sa Vle. 3° Le bien de la vie, ou vivre bien, c'est fuir      venir d'un autre avec desir de le voir, et que la conjonction vient
les maux parce QI1'ils sont contre la religion, ainsi contre Dieu.          de l'aifection qui appartient il l'amour. Il en est de mème de toutes
4° Ce sont là les choses communes de toutes les religions, et par           les choses qui sont dans le mental humain; il yen a d'innombra­
lesquelles chacun Deut être sauvé.             .
                                              ,1
                                                                            bles, et elles y sont toutes consociées et conjointes selon les affec·
    3~6. Mais ces prOpositions von t être examinées et démon trées          tions, ou selon que l'une aime l'autre. Cette conjonction est la
séparément: PREft'lII;ltEMENT. La reconl14issance de Dieu fail la           conjonction spirituelle, qui pst semblable à elle-même dans les
conjonction de Di/1>u avec l'homme et de l'homme avec Dieu, ct              communs et dans les particuliers: cette conjonction spirituelle
la négatiun fic Dic,u lait la disjonction. Quelques-uns peuvent             tire son origine de la conjonction du Seigneur avec le Monde spi­
penser que ceux qul ne reconnaissent pas Dieu peuvent être sau­             rituel, et avec 10 Monde naturel, dans le commun et d.ans le Parti­
vés comme ceux qui Je reconnaissent, pourvu qu'ils mènent une               culier: d'après cela il est évident que, autant quelqu'un connait
vie morale; ils dil>ent: « Qu'est-ce qu'opère la reconnaissance?            le Seigneur, ct y pense d'après les connaissances, autant le Sei·
n'est·elIe pas une )}ensée seulement? Ne puis je pas facilement             gneur est pl'ésent, et qu'autant quelqu'un le reconnaît d'après
reconnaître, quand je sais pour certain qu'il y a un Dieu? J'ai en­         l'affection de l'amour, autant le Seigneur lui a eté conjoint; et que,
tendu parler de Lui, mais je ne L'ai pas vu; fais que je Le voie, et je     vice ve>'sd, autant quelqu'un ne connaît pas le Seigneur, autant
croirai. » - Tel est le langage que tiennent beaucoup de ceu1. qui         le Seigneur est absent, et qu'autant quelqu'un le nie, autant il en
nient Dieu, quand U leur est permis de raisonner librement avec             a été disjoint. La conjonction fait que le Seigneur tourne la face
330                     LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PHOVIDENCE                      331
 de l'homme vers Soi, et alors le conduit; et la disjonction lait que      du Seigneur; lors donc que l'homme est dans le bien de la vie, la
 l'enter tourne la face de l'homme vers soi, et le conduit: c'est          conjonction se fait. Le contl'aire a lieu avec le mal de la vie; ce
 pourquoi, tous les anges du ciel tournent leurs faces vers le Sei­        mal l'l'jette le Seigneur. TROISIÈMEMENT. Le bien de la vic, ou
 gneur comme Soleil, et tous les esprits de l'enfer détournent leurs       vivre bien, c'est fui?' les maux parce qu'ils sont cont1-e la teli­
 faces du Seigneur. D'après ces explkations. on voit clairement ce         gzon, ainsi contre Dieu, Que ce soit là le bien de la vie, ou vivre
 qu'opère la reconnaissance de DIeu, et ce qu'opère la négation de         bien, c'est ce qui a été pleinement démontré dans la DOOTRINE DE
 Dieu, Ceux-lA. aussi qui nient Dieu dans le Monde, le nient après         VIE POUR LA. NOUVELLE JÉRUSALEiI, depuis le commencement jus.
 la mort; et ils deviennent organisés ::.elon la description ci-des,sus,   ,qu'à la fin. Voici seulement ce que j'y ajouterai: Si tu fais des
N° 319, et l'organisation contractée dans le monde demeure éter­           biens en toute abondance, par exemple, si tu bâtis des temples, et
 nellement. SECONDEMENT. Chacun l'econnaît Dieu et est conjoint             que tu les embellisses et les 1 emplisses de dons, si tu pourvois à
  li Dieu selon le bien de sa vie. Tous ceux qui savent quelque             des dépenses d'hôpitaux et d'hospices, si tu tais chaque jour des
  chose de la religion peuvent connaître Dieu; ils peu vent aussi           aumÔnes, si tu secours les veuves et les orphelins, si ~u assistes ré­
  pafler de Dieu d'après la science ou la mémoire, et même quel­            gulièrement aux cérémonies du culte, si même au sujet des choses
  ques-uns penser de Dieu d'après l'entendement; mais cela, si              saintes tu penses, parles et prêches comme de cœur, et que ce'
  l'homme ne vit pas bien, ne fait que la présence, car il peut néan­       pendant lu ne fuies pas les maux comme péchés contre Dieu, tous
  moins se détourner de Dieu, et se tourner "ers l'enler, ce qui a          ces biens ne sont point des biens, ce sont des choses ou hypocrites
 lieu s'il vit mal. Mais reconnaître de cœur Dieu, nul autre ne le          ou méritoire'S; car il y a néanmoins intérieurement en elles le mal,
  peut que ceux qui vivent bien; ceux-ci, le Seigneur ~elon le bien         puisque la vie de chacun est dans toutes et dans chacune des choses
  de leur vie les détourne do l'enfer, et les tourne vers Lui: cela         qu'il fait. D'après cela il est évident que fuir les maux p~rce qu'ils
 vIent de ce que eux seuls aiment Dieu, car ils aiment les Divins,          sont contre la religion, ainsi contre Dieu, c'est vivre bien. QUA­
 qui procèdent de Lui, en les faisant; les Divins qui procèdent de          1'lUÈMEMENT. Ce sont l,l, les choses communes de toutes les ?'eli­
 Dieu sont les préceptes de sa loi; ces Divins sont Dieu, parce que         gi,ons, et pal' lesquelles chacun peut é't?'e sauvé. Reconnaître un
Lui-Même est son Divin procédant, et c'est là aimer Dieu; c'est             Dieu, et ne point faire le mal parce qu'il est contre Dieu, sont les
pourquoi le Seigneur dit: « Celui qtâ tait mes commandements,               deux cho:;es qui font qu'une religion est une religion; si l'une
c'est celu-i·là qui m'aime; mais celui qui ne tait pas mes com­             manque, on ne peut pas dire q 11'i1 y a religion; car reconnaître un
mandements, celui-tri ne m'aime pas. »- Jean, XIV. 21 à 2~. _               Dieu et f.LÎre le mal, cela est contradictoire; de même faire le bien
C'est pour cette raison qu'il y a deux Tables du Décalogue, l'une           et ne point reconnaître un Dieu; car l'un ue peut pas avoir lieu
pour Dieu, et l'autre pour l'homme; Dieu opère continuellement              sans l'autre. Il a été pourvu par le Seigneur à ce que presq ue par·
pour que l'homme reçoive les choses qui sùnt dans la Table de               tout il y ait une religion, et à ce q'lO dans chaque religion il y ait
Dieu, mais si l'homme ne fait pas les choses qui sont dans sa               ces deux choses; et il a allssi été pourTu par le Seigneur à ce que
Table, il ne rélçoit pas parla reconnaissancedu cœur celles qui sont        quiconque reconnaît un Dieu, et ne fait pas le mal parce qu'il est
daus la Table de Dieu, et s'i) ne les reçoit pas, il n'est pas con­         ront,'e Dieu, ait une place dans le Ciel; cal' le Ciel dans le com­
joint: c'est pour cela que ces deux Tables ont été conjointes pour          plexe présente la re'>semblance d'un Homme, dont la vie ou l'âme
être un, et ont été appelées Tables de l'alliance; et alliance signifié     est le Seigneur: dàns cet Homme céleste sont toutes les choses
conjonction. Ce qui fait que chacun reconnaît Dieu et est conjoint          llui sont dans l'nomme naturel, avec une différence telle que celle
à Dieu selon le bien de sa vie, c'est que le bien de la vie est sem­        qui existe entre les célestes et les nature.ls. Ou sait que dans
blable au bien qui est dans le Seigneur, et par conséquent qui vient        l'homme il y a non-seulement des formes organisées, consistant
332                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  sUn. LA i:nVINE PROVIDENCE                     333

en vaisseaux s:ll1guins et en fibres nerveuses, qui sont appelées       chariot; voil· l Samuel, V et VI. - Il sera dit maintenant ce que
viscères, mais qu'il y a <.Lussi des peaux, des membranes, des ten·     toutes ces choses signifiaient: Les Philistins signifiaient ceux qui
dons, des cartilages, des os, des ongles et des dents; ces parties-ci   sont dans la foi séparée d'avec la charité ; Dagon représentait cette
sont vives dans un moindl'e degré que les formes organisées aux·        religiosité; les hémorroïdes dont ils furent frappés signifiaient les
quelles elles servent de ligaments, de téguments et de soutiens:        amours naturels qui, étant séparés de l'amour spirituel, sont im­
cet Homme céleste} qui est le Ciel, pour qu'en lui il y ait toutes      purs, et les rats signifia: ent la dévastation de l'Église par les fal­
ces choses, ne peut pas être composé d'hommes d'une seule reli·         sitications du vrai; je chariot neuf, sur lequel ils avaient renvoyé
gion, mais il faut qu'il le soit d'hommes de plusieurs religions; de     l'A l'che, signifiait la doctrine nouvelle, mais naturelle, car le char
là tous ceux qui appliquent à leur vie ces deux universaux de l'É­       dans la Parole signifie la doctrine d'après les vrais spirituels; les
glise ont une place dans cet Homme céleste, c'est-à-dire, dans le        vaches signifiaient les affectlOns naturelles bonnes ; les hémor.
Ciel, et jouissent de la félicité dans leur degré; mais sur ce sujet,    roiùes d'or signifiaient les amours naturels purifiés et devenus
on voit de plus grands llétails ci-dessus, N° 254. QllO ces deux         hons ; les" rats d'or signifiaient que la vastation de l'Église est en­
choses soient les principales dans toute religion, on peut le voir       levée par le bien, car l'or dans la Parole signifié le .bien ; le beu­
en ce que ce sont les deux. choses qu'enseigne le Décalogue; et le       glement des vaches dans le chemin signifiait la ditficile conversion
D:calogue a été le commencement de la Parole; il a été promul­           des convoitises du mal de l'homme naturel en des affections bon­
gué de vive voix par Jéhl)vah du haut de la montagne ùe Sinaï, et        nes ; le sacrifice en holocauste des vaches avec le chariot s:gnifiait
ecrit du doigt de Dieu sur deux 'l'ables de pierre; ct, ayant été en­    qu'ainsi le Seigneur est devenu propice. Ce sont là les choses qui
suite placé dans l'Arche, il était appelé Jéhovah, et constituait le     sont entendues spirituellement par ces historiques; réunis· les en
saint des saints dans le Tabernacle ct le sanctuaire dans le Tem·        un seul sens, ottais-en )'application. Queceux qui sontdans latoi
pIe de Jérusalem, et d'aprés lui seul tout ce qui était dans l'Ar­        séparée d'avec la charité aient été représentés pal' les Philistins,
che était saint; sans parler de plusieurs autres choses concer­           on le voit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM sun. LA
nant le Décalogue dans l'Arche, lesquelles ont été rapportées, d'a­       For, N°S 49 à 54. Et que l'Arche, à caUse du Décalngue qui y était
près la ParolA, dans la DOCTR[~E DE YlE POUR LA NOUVELLE JÉ­              renfermé, ait été la chose la plus sainte de l'Église, on levoit dans
RUSALEM, W' 53 à 61; j'y ajouterai celles·ci: On sait. d'après la         la DOCTRINE DE VIE POUR LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N°S ;'3 à 6l.
Parole, que l'Arche, où étnient les deux Tables sur lesquelles le            327. III. C'est la f'aute de l'homme lni-m(~me, s'zl n'est pas
Décalogue avait été gravé, fut prise par les Philistins, et placée        sat~vé. C'est un vrai reconnu partout ho:nme l'ationnel dès qu'il
dans le temple de Dagon à Aschdod ; que Dagon tomba par t(rre            l'entend énoncer, que du bien ne peut découler le mal, ni du mal
devant elle, et qu'ensuite sa tête ct ses deux. mains séparées du         le bien, parce qll'ils sont opposés; que par conséquent du bien il
corps furent trouvées etendues sur le seuil du temple; que les            ne découle que le bien, et du mal que le mal: quand ce vrai est
Aschdodiens et les Ékronites. au nombre de plusieurs milliers,            reconnu, il est reconnu aussi que le bien peut être tourné en mal,
turent frappés d'hémorroïdes à cause de l'Arche, et que leur terre        non par un bon récipient, mais par un mauvais, car toute forme
fut dévastée par des rats: puis aussi, que les Philistins par le con­     change en sa propre qualité ce qui influe en elle; voj,' ci-de3sus,
seil des principaux de leur nation firent cinq hémorroïdes et cinq        N° 292. Maintenant, comme le Seigneur est le Bien dans son es­
rats d'or, et un chariot oeuf, et sur le chariot placèrent l'Arche,       sence même, ou le Bien Même, il est évident que le mal ne peut
et près d'elle les hémorroïdes et les rats d'or; et que, par deux         découler du Seigneur ni être produit par lui, mais que le bien
vaches qui beuglaient dans le chemin devant le chariot, ils ren­          peut être tourné en mal par un sujet récipient, dont la forme est
yoyèrent l'Arche aux fils d'Israël, qui sacrifièrent les vaches et le     la forme du mal: un tel sujet est l'homme quant il son propre; ce
S34                    LJI. SACESSE ANGtLtQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                       335
 sujet reçoit continuellement du Seigneur le bien, et· continuelle­        DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE,
  ment HIe tourne en la Cl ualité de sa forme, qui est la forme du         No' 101, 102, 103. Que celte Église ait existé dans ces royaumes,
  mal: il suit de là que c'est la taute de l'homme s'il n'est pas sauvé.   cela est évident par diverses particularités qui les concernent,
  Le mal, il est vrai, vient de l'enter, mais de ce que l'homme le re­     ra pportées dans les Prophétiques de la Parole. Cette Église, ce­
 çoit de là comme sien, et pal' là se l'approprie, il s'eosuitque c'est    pendant, a été notablement changée par ÉbeL', de qui l'Église Hé­
 la même chose, soit qu'on dise que le mal vient de l'homme, soit          braïque tire son origine; c'est dans celle-ci que le culte par des
  qu'on dise que le mal vient de l'enfer. Mais d'où vient l'appropria­     sacrifices a d'abord été institué. De l'Église Hébraïque est née l'É­
 tion du mal jusqu'à ce point qu'enfin la religion périsse, c'est ce       glise Israélite et Juive, instituée cependant avec solennité à cause
 qui va être dit da ns cet ordre: 1° Toute religion par succession de      de la Parole qui devait y être écrite. Ces quatre Églises sont enten­
  temps décroît et est consommée. 2° Toute religion décroît et est         dues parla statue que Nabuchadnézar vit en sanga, de laquelle la
  consommee parle renversement de l'image de Dieu chez l'homme.            tête était d'or pur, la poitrine et les bras d'argent., le ventre et les
  go Cela a lieu par les accroissements continuels du mal néréditaire      cuisses d'airain, les jambes et les pieds de ter et d'argile, - Da­
 da os les générations. 4° Néanmoins il est pourvu par le Saigneurà        niel. II. 32. 33. - Il n'est pas non plus entendu autre chose par
 ce que chacun puisse être sauve. 5° Il estaussi pourvu à ce qu'une        les Siècles d'or, d'argent, d'airain et de ter, dont parlent les écri·
 nouvelle l'Église succède à l'Église précédente dévastée.                 vains de l'antiquité. Qu'à l'Église Juive ait succédé l'Église Chré­
    3~8. Ces propositions vont être démontrées en séries. PREMIÈ­          tienne, cela est connu. Que toutes ces Eglises, par succession de
 REMENT. Toute 1'digion par succession de tem,ps déc1'oît et est           temps, aient décru jusqu'à leur fin, qui est appelée Consomma­
 consommée. Sur cette 'l'erre il y a eu plusieurs Églises, l'une après     tion, on peut le voir aussi d'après la Parole. La Consommation de
 l'autre; car où il ya genre humain, là il Y a Église, puisque le          la Très-Ancienne Église, qui eut lieu par l'action de manger de
 Ciel, qui est la fin de la création, se compose du genre humain,          l'arbre de la science, action qui signifie le taste de la propl'e in­
 comme il a été démontré ci-dessus, et aucun homme ne peut Ye­             telligence, est décrite par le Déluge. La Consommation de l'Église
 nir dans le Ciel, s'il n'est pas dans les deux universaux de l'Église,    Ancienne est décrite par les diverses dévastations des nations,
 qui sont de reconnaître un Dieu ct de vivre bien, comme il vient          dont il est parlé dans la Parole tant Historique que Prophétique,
 d'être monlré ci-dessus, Ne> 3.'!6; il suit de là que sur cette Terre     principalement par l'expulsion des nations hors de la terre de Ca­
il y a eu des Églises depuis le temps très-ancien jusqu'au temps           naan par les fils d'Israël. La Consommation de l'Église Israélite et
 actuel. Ces Eglises sont décrites dans la Parole, mais non histori­       Juive est entendue par la destruction du Temple de Jérusalem, et
 quemen t, excepté l'Église Israélite et Jui ve, avant laquelle· cepen­    par la translation du peuple Israélite en captivité perpétuelle, et
dant il yen a cu plusieurs, et celles-:li ont été seulement décrites       celle de la nation Juive dans la Babylonie ; et enfin par la seconde
far des noms de nations et de personnes, et par certaines particu­         destruction du Temple et en même temps de Jérusalem, et par la
 larités qui les concernent. La Très-Ancienne Église, qui a été la         dispersion de cette nation: cette Consommation est prédite dans
Première, a été décrite par Adam et Ève son épouse. L'Église sui­          un grand nombre de passages dans les Prophètes, et dans Daniel,
vante, qui doit être appelée l'Église Ancienne, a été décrite par          IX. 24 à 27. Quant à l'Eglise Chrétienna, sa vastation successive
 Noach et ses trois fils, et par leurs descer,dants ; celle-ci tut vaste   jusqu'àlafin est décrite par le Seigneur dans Matthieu, Chap. XXIV;
et répandue dans plusieurs royaumes de l'Asie, nommément dans              dans Marc, Chap. XIII; et dans Luc, Chap. XXI; et sa Consom·
la Terre de Canaan en deçà et au-delà du Jourdain, dans la Syrie,          mation elle-même est décrite dans l'Apocalyps~. D'après cela, on
l'Assyrie et la Chaldée, la Mésopotamie, l'Égypte, l'Arabie, Tyr et        peut voir que pal' succession de temps l'Eglise décroît et est con·
Sidon; chez eux était l'ancienne Parole, dont il a été parlé dans la       sommée; par conséquent aussi la religion. SECONDEMENT. Toute
336                    LA SAGES'SE ANGÉLIQUE                                                   stm LA   DIVINE   PROVIDENCE                    337
   1'eligion décroît ct est consomméc par le rClwel'sement de l'image        par devant el fermés par derrière; et quand ils ont été ainsi ouverts
   de Dicu chez l'homme, On sait que l'homme a étô créé à                    et fermés à rebours, le réceptacle de l'amour, ou la volonté,
   l'image de Dieu, selon la ressemblance de Dieu,- Gen. 1. 26 ; ­           rrçoit l'influx de l'enfer ou de son propre; pareillement le récep·
   mais il va être dit cc que c'est que l'image et ce que c'est que la       tacle de la sages' e ou l'entendement. Par suito, dans les Églises,
   ressemblance de Dieu: Dieu seul est l'Amour ct la Sagesse;                s'est établi le culte des hommes au lieu du culte de Dieu, et le
   l'homme a été créé pOUl' être un réceptacle de l'un et de l'autre,        culte provenant des doctrines du faux au lieu du culte provenaut
  sa volonté pour être un réceptacle du Divin Amour, et son enten·           des doctrines du vrai, celui-ci d'a près la propre intelligence, celui·
  dement pour être un réceptacle de la Divine Sagesse. Que ces deux          là d'après l'amour de soi. D'après ces explications, il est évi­
  soient pal' création chez l'homme, ct constituent l'homme, et que          dent que la religion, par succession de temps, décroît et est con·
   même chez chacun ils soient formés dans l'utérus, c'est ce qui a        , sommée par le renversement de l'image de Dieu chez l'homme.
  été montré ci-dessus; l'homme donc est l'image de Dieu, en ce              TROISIÈMEMENT. Cela ct lil3u pm' les accroissements continucls
  qu'il est un récipient de la Divine Sagesse, ct il est la ressemblance     du mal lIéréditctù'c dans lcs générations. Que le mal héréditaire
  de Dieu, en ce qu'il est un récipient du I)ivin Amour; c'est pour.          ne vienne pas d'Adam et d'Ève son épouse par cela qu'ils ont
  quoi le réceplacle qui est appelé entendement est l'image de Dieu,         mangé de l'arbre de la science, mais qu'il découle et sc transmette
  et le réceptacle qui est appelé volonté est la ressemblance de             successivement des pères aux enfants, et s'augmente ainsi par de
  Dieu; puis donc que l'homme a été créé ct formé pour être ré.              continuels accroissements clans les générations, cela a été dit et
  ceptacle, il s'ensuit qu'i[ a été créé et formé pour que sa volonté         montré ci-dessl's. Quand par suite le mal s'est augmenté chez un
  reçoive de Dieu l'alllour, et que son entendement reçoive de Dieu          grand nombre, il se répand de lui-même dans un plus grand nom­
  la sagesse; l'homme aussi les reçoit, quand il reconnaît Dieu et            bre; car dans tout mal il yale désir de séduire, dans quelques­
  vit selon ses préceptes, mais dans nn moindre ou un plus grand              uns brûlant de colère conlre le bien, de là la contagion ,du mal;
  degré, selon que d'après la religion il connaît Dieu et les pré·            quand celle-ci a envahi les dignitaires, les chefs et les docteurs
  ceptes; par conséquent selon qu'il connaît les vrais, car les vrais         de l'Église, la religion est pervertie, et les moyens de guérison,
  enseignent ce que c'est que Dieu et comment il doit être reconnu,           qui sont les vrais, sont corrompus parles falsifications; de là vient
  et aussi ce que c'est que les préceptes et comment on doit y con.           donc la successive yastation du bien et la successive désolatIon
  former sa vie. L'image et la ressemblance de Dieu ne sont pas dé.           du vrai dans l'Église jusqu'à sa consommation. QUATRIÈMEMENT.
  truites chez l'homme, mais elles sont comme si elles étaient dé.           Néanmoins il est pourvu pal' le Seigl1r:?w' ct ce que chacun puisse
  truites; en effet, elles restent insitées dans ses deux facultés, qui       êt1'e sauvé. Il est pourvu par le Seigneur à ce que partout il yait
  sont appelées Liberté et Rationalité, dont il a été parlé en beau­          une religion, et à cc que dans chaque religion il y ait deux essen·
  coup d'endroits ci-dessus: elles sont devenues comme si elles               tiels du salut, qui sont, de reconnaître un Dieu et de ne point
  étaient détruites, quand l'homme a fait du réceptacle du Divin              faire le mal parce qu'.il est contre Dieu; il·est pourvu, pou l'chacun
  Amour, qui est sa volonté, le réceptacle de l'amour de soi, et du           selon sa vic, ft toutes lèS autres choses qui appartiennent à l'en·
  réceptacle de la Divine Sagesse, qui est son entendement, le ré.            tendement et par suite à la pensée, et qui sont appelées choses de
  ceptacle de la propre intelligence; par là il renverse l'image et la        la foi, car elles sont les accessoires de la vie; etsi elles pl'écéient,
  ressemblance de Dieu, car il détourne de Dieu ces réceptacles, et           toujours est il qu'elles ne reçoivent pas la vie auparavant. Il est
  il les tourne vers lui même; de là vient qu'ils ont été fermés par          aussi pourvu à ce que tous ceux: qui ont bien yécu, et ont reconnu
, en haut, et ouverts par en bas, ou fermés par devant et ouverts             un Dieu,soient instruits après la mort pal' des anges; et alors ceux
" par derrière, lorsque cependant par création ils ont été oU"erts            qui, dans le monde, ont éte dans ces deux essentiels d'une l'eH­
                                                                                                                                                112
338                     LA SAOESSE ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DIrlNE PROVIDENCE                      339
  gion, acceptent les vrais de l'Église tels qu'ils sont dans la Pa'role,    ores en 1758, N°' 545 à 550: c'est ce qui arrive à. tout méchant
  et reconnaissent le Seigneur pour le Dieu du Ciel et de l'i~glise ;        ct à tout impie après la mort; c'est pareillement ce qui arrive à
  et ils reçoivent cela plus facilement que les chrétiens, qui ont em­       tout méchant et à tout impie dans le monde, avec la différence
  porté avec eux du monde l'idée de l'Humain ct u Seigneur sepllré           que dans le monde il peut être réformé, et embrasser les moyens
  d'avec son Divin. Il a encore été pourvu par le Seigneur à ce que          de saI vat ion et s'en vén6trel', mais non après sa sortie du monde.
  tous ceux qui meurent enfanls, ~n quelque lieu qu'ils soient nés,          Les moyens de snlvat:on se réfèrent à ces deux-ci: Fuir les maux
  soient sauvés. A chtque homme aussi après la morl il est donné            parce qu'ils sont contre les lois Divines dans le Décalogue, et re­
  faculté d'amenier sa vie, s'il est possible; tous sont instruits ct        connaître qu'jJ y a un Dieu: cha.::nn le peut, pourvu qu'il n'aime
. dirigés par le Seigneur au moyen des anges; et comme alors ils             pas les maux; car le Seigneur inf1ue continuellement avec puis.
  savent qu'ils vivent après la mort, et qu'il y a un ciel et un enfer,      sance dans la volonté de l'homme, afin qu'il puisse fuir les maux,
  d'abord ils reçoivent les vrais; mais ceux qui n'ont pas reconnu           et avec puissance dans l'entendement afin qu'il puisse penser qu'il
  un Dieu, et n'ont pas fui les maux commo péchés dans le monde,             y a nn Dieu; mais néanmoins personne ne peut l'un suns l'au Ire :
  éprou,ent peu après du dégoût pour les vrais et se retirent; et            cec; deux sont conjointscomme ont été conjointes les deux Tables
  ceux qui les ont reconn us de bouche, et non de cœur, sont comme           du Décalogue, dont l'nne est pour le Seigneur et l'autre pour
  les vierges insensées qui avaient des lampes sans huile, et deman­         l'homme; le Seigneur d'après sa Table illustre chacun et donne
  dèrent de l'huile aux autres vierges, puis s'en allèrent en acheter,       la puissance, mais autant l'homme fait les choses qui sont dans sa
  et cependant, ne furent pac; introduites dans la salle des noces; les      'l'able, autant ill'eçoit la puissance et l'illustration; avant cela, ces
  lampes signifient les vrais de la foi, et l'huile signifie le bien de      deux tables apparaissent comme couchées l'une sur l'autre et fer­
  la charité. Par là on peut voir qu'il est de la Divine Providence          mées avec un sceau; mais, à mesure que l'homme fait les choses
  que chacqn puisse être sauvé, et que si l'homme n'est pas sauvé,           qui sont d:ms sa Table, elles sont descellées et s'ouvrent. Qu'est­
  c'est à lui qu:en est la faute. CINQUlI~;MEMEN'l'. Il est aussi poU/"VU    ce aujourd'hui que le Décalogue, sinon un petit livre ou cocidille
  à ce qu'une nouvelle Église sucr.ède à l' b'glise précédente dévas­        fermé, et ouvert seulement dans les mains des enfants? Dis à quel­
  tée. Cela a eu lieu dès les temps très anciens, c'est-à·dire qu'à          qu'un d'un âge adulte: ( Ne fais pas cela, parce que c'est contre
  une précédente Église dévastée en succédait une nouvelle; 11 la            10 Décalogue, » est-ce qu'il fera attention à tes paroles? Mais si tu
 Très-Ancienne .b:glise succéda l'Ancienne Église; à l'Ancienne              lui dis: « Ne fais pas cela, parce quo c'est contre les lois divines, »
 Eglise succéda l'Église Is'raëli te ou Juive; à celle-ci succéda l'Église   il peut y faire atttntion; ct cependant les préceptes du Décalogue
 Chrétienne i qu'une nouvelle Eglise doive succéder à l'Église Chré·         sont les lois Di vines mêmes: l'expérience e:1 a été faite dans le
 tienne, cela est prMit dans l'Apocalypse; elle y est entendue par           monde spirituel à l'égard de plusieurs, qui, lorsqu'on leur parla du
 la Nouvelle Jérusalem descendant du Ciel. La raison, pour laquelle          Décalogue ou Catéchisme, le rejetèrent avec mépris; cela vient
 il est poarvu par le Seigneur à ce qu'une nouvelle Église                    de ce que le Décalogue dans la seconde table, qui est la table de
 succède cl l'Église précédente dévac;tée, a été donnée dans la Doc­          l'homme, enseigne qu'il faut fuir les maux; et celui qui ne les
TRiNE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE; VOÙ'                    fuit pas, soit par impiété, Eoit pal' la croyance religieuse que les
N"l04 à 113.                                                                  œuvres ne font rien et que la bi seule fait tout, entend avec une
   329. IV. Ainsi tous ont étd prédestinés }J01.r le Ciel, et }Jel"           sOl'te de mépris nommer le Décalogue ou Catéchisme, comme s'il
sonne ne l'a dté pOUl' l'enfer. Que le Seigneur ne précipite per­             entendait nommer quelque livre d'enfance qui ne lui est plus d'au­
sonne dans l'enfer, mais que l'esprit s'y précipite lui-même, cela            cun usage. Ces Ch030S ont. été ditEs, afin qu'on sache qu'à aucun
tt été montré dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, publié à Lon-             homme ne manque la connaissance des moyens, par lesquels il
:HO                   tA SAGESSE ANGtLIQt!E                                                 SUR   LA   DIVINE PROVIDENCE                   341

peut être sauvé, ni la puissance s'il veut être sauve, d'oü il suit     tout hl)mme, soit mzchant, soit bon; que par conséquent le Sei­
que tous ont été prédestinés pour le ciel, et que pl'rsonne ne l'a      gneur, qui est le Di vin Amour, ne peut pas agir avec les hommes
été pour l'enfer, Mais comme chez quelques-uns a prévalu la             autrement que comme un père sur la terre avec ses enfants, et
croyance à une Prédestination pour la non-salvation, qui est la         infiniment mieux, parce que le Divin Amour est infini; puis aussi,
damnation, et que cette croyance est dangereuse, et ne peut être        qu'il ne peut se retirer d'aucun homme, parce que la vie de cha­
dissipée, à moins que la raison aussi ne voie ce qu'il y a d'insensé    ClIn vient de Lui; il semble qu'il se retire des méchants, mais ce
et de cruel en elle, il va par conséquent en être traité dans cette     sont les méchants qui se retirent, et toujours est-il que par amour
série: 10 Une Prédestination autre que pour le Ciel est contre le       il les conduit; c'est pourquoi le Seigneur dit: « Demandez, et il
Divin Amour et contre son infinité. 20 Une Prédestination autre         vous SeNt donné j Chel"chez, et VOltS tl'ouverez j heu?'tez, et il
que pour le Ciel est contre la Divine Sagesse et contre son infinité.   VOllS sera ouvert; qui est d'entre vous l'homme qU'i, si son fils
30 Supposer qu'il n'y a de sauves que ceux qui sont nés au dedans       lui demande du pain, lui donnem une pien'e? Si donc vous,
de l'Èglise est une hérés~e insensée. 4° Supposer que quelques­         qui êtes méchants, vous scwe:: donne" de bonnes choses cl vos
uns du genre humain ont été damnés par prédestination est une           enfants, combt'en plus votre Pb-c, qui est dans tes cieux, en
hérésie cruelle,                                                        i/onnem-t-il de bonnes cl ceux qui les lui demandent. » - Matth,
   330. Mais pour montrer combien est funeste la croyance à             VII. 7 il 11 ; - ct ailleurs: « Il tait lever son soleil sur méchants et
la Prédestination communément entendue, il faut reprendre et             bons, et tait pleuL'OÏl- SUl' Justes et injustes. » - Mattn. V. 45. ­
confirmer ces quatre propositions. PREMII~REMENT. Une P?'édesti­        00. sait aussi dans l'Église que le Seigneur veut le salut de tous, et
nation aut1'c que pOUl' le Ciel est contre le Divin Amour, qui           non la mort de qui que ce soit. D'après cela, on peut voir qu'une
est infini. Que Jéhovah ou le Seigneur soit le Divin Amour, et           Prédestination autre que pour le Ciel est contre le Divin Amour.
que cet Amour soit infini et l'Être de tonte vie; puis aussi, que        SECONDEMEMT. Une Pl'édestination auiï'e qu.e pou)" le Ciel est
l'homme ait été créé à l'image de Dieu selon la ressemblance de          contre la Divine Sagesse, qui est infinie. Le Divin Amour par sa
Dieu, c'est ce qui a été démontré dans ~e Traité DU DIVIN AlIIOUR       Divine Sagesse pourvoit aux moyens par lesquels chaque homme
ET DE LA DIVINE SAGESSE: et comme tout homme est formé, dans             peut ètre sauvé; c'est pourquoi, dire qu'il y a une PrédestinatIOn
l'utérus, à cette image selon cette ressemblance par le Seigneur,        autre que pour le Ciel, c'est dire qu'il ne peut pas pourvoir aux
ainsi qu'il a aussi été démontré, il s'ensuit que le Seigneur est le     moyens par lesquels, il y a saI vation, lorsque cependant ces moyens
Père céleste de tous les hommes, et que les hommes sont ses fils         sont pour tous, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, et ces moyens
spirituels; et même, ainsi est appelé Jéhovah ou le Seigneur dans        viennent de la Divine Providence, qui est infinie. S'il y a des
la Parole, et ainsi r sont appelés les hommes; c'est pourquoi il         hommes qui ne sont pas sauvés, c'est parce que le Divin AmOllI'
dit: « Pèl'e n'appelez pas vot1-e père sw- la ten-e, car un seltl        veut que l'homme sente en lui même la félicité et la béatitude du
est votl'e Père, celui qui est dans les cieux. » Matth. XXIII. 9;        Ciel, car autrement il n'aurait pas le Ciel; et cela ne peut pa1i se
- par là il est entendu que seul il est le Père quant à la vie, et       faire, à moins ql1'il n'apparaisse à l'homme qu'il pense et veut par
que le père sur la terre est seulement le père quant à l'cnveloppe       lui-mème, car sans cette apparence rien ne lui serait approprié,
de la vie, qui est le corps, c'e.st pourquoi daus le ciel nul autre      et il ne serait pas homme; c'est pour cela qu'il y a une Divine
que le Seigneur n'est nommé Père: que les hommes qui n'ont               Providence, qui appartient à la Divine Slgesse d'après le Divin
point renversé cette vie soient appelés fils et nés de Dieu, c'est       Amour. Mais cela ne détruit pas la vérité, que tous ont été pré­
aussi ce qu'on voit clairement par br,aucoup de passages dans la         destinés pour le Ciel, et que nul ne l'a été pour l'enter; si, au
Parole, D'après cela, on peut voir que le Divin Amour est dan            contraire, les moyens de salut manquaient, celala détruirait; or, il
342                     LA SAGESSE ANGÉL1QUE                                                  SUR   LA   DiVINE PROVIDENCE                      343
a élé démontré ci-dessus qu'il a été pourvu aux moyens de saI va.        l'ole, mais il en est peu qui y puisent quelques preceptes de la vie;
tion pour chacun, et que Je Ciel est tel, que tous ceux qui vivent       les Catholiques-Romains ne la lisent pas; et les Réformés, qui sont
bien, de quelque religion qu'ils soient, y ont une place. L'homme        dans la foi séparée d'avec la ch~Œité, font attention non pas aux
est comme la terre qui produit des fruits de tou te espèce, faculté      choses qui y concernent la vie, mais seulement à. celles qui con­
d'après laquelle la terre est terre; que si elle produit aussi des       cement la foi, et cependant toute la Parole n'est absolument que
fruits mauvais, cela ne lui enlève pas la faculté de pouvoir aussi       la doctL'Ïne de la vie. Le Cht'istianisme est seulement en Europe,
en produire de bons, mais cette faculté serait enlevée, si elle n'en     l~ Mahomélisme et le Gentilisme sont en Asie, aux Indes, en Afri­
pouvait produire que de mauvais. L'homme est encore comme un             que et en Amérique, et le genre hum1in dans ces parties du Globe
objet qui biga.rre en soi les rayons de la lumière; si cet objet ne      surpasse dix fois en multitude ce genre humain qui est dans la
présente que des couleurs désagréables, ce n'est pas la lumière          partie du monde chrétien, et dans cetle partie il y en a peu qui
qui en est cause; les rayons de la lumière peuvent aussi être bi­        placent la relig-ion dans la vie: que peut-il donc y avoit' de plus
garrés en des couleurs agréables _ TROlsIÈME~mNT. Suppose~- qu'a         insensé que de croire que 'ceux-ci seulement sont sauvés, et que
n'y a de sauve's ql~e ceux qui sont nés au dedans de t'Église est        ceux-là sont damnés, et que le Ciel est à l'homme par la nais­
une hérésie insensée. Ceux qui sont nés hors de l'Église sont            sance et non par la vie? Aussi le Seigncul' dit-il: « Je vous dis que
 hommes de même que ceux qui sont nés au dedans de l'Église; ils         beaucoup viendront d'Orient et d'Occident, et s'assiéront ct table
 sont d'une sembla ble origine celeste; ce sont également des âmes       avec Abl'aham, f:,aae et Jacob dans le Royaume des Cieux;
 vivantes et immortelles; ils ont aussi une religion, d'après laquelle   mais les fils dH Royaume seront ~·ejetés. 1) - Matth. VIII. 11, 12.
 ils reconnaissent qu'il y a un Dieu, et qu'il faut vivre bien; et ce­   - QUATlUf;~1EMENT_ SUPPoseJ' que quelques-uns du gem'e humain
lui qui reconnaît un Dien ct vit bien, devient spirituèl dans son        ont e'té damnés par pi'édestination est une hérésie cruelle. Il est
degré et est sauvé, comme il a éte montré ci-dessus. 0:1 dit qu'ils      cruel de cl'Oire que le Seigneur, qui est l'Amour même et la Misé­
 ne sont pas baptisés; mais le baptême ne sauve que ceux qui sont        ricorde même, souffl'e qu'LIne si gmnde multitude d'hommes nais­
lavés spirituellement. c'esl-à-dire, qui SOIl t régénéres, car le bap.   sent pour l'enfer, ou que tant de myriades de myriades naissent
tême est pour signe et mémorial de la ngénération. On dit que le        damnés ct dévoués, c'est-à-dire, naissent diables et satans, et que
Seigneur ne leur est pas connu, et que sans le Seigneur il n'y a         d'nprès sa Divine Sagesse il ne pourvoie pas à re que ceux qui vi­
pas de salut; mais aucun homme n'ii le salut par cf'1a que le Sei.       vent bien, et reconnaissent un Dieu, ne soient pasjet6s dans un feu
gneur lui est connu, mais l'homme a le salut parce qu'il vit selon       et un tau l' ment derne ls : le Seigneu l' cependant est le Créa teur et 16
les préceptes du Seigneur; et le Seigneur est connu de qu:conqllC        S:lUveur de tous, Lui Seulles conduit tous, et il ne veut la mort
reconllat un Dieu, car Je Seigneur est le Dieu du ciel et de la         d'aucun; il est donc cruel de croire et de pûnser qu'une si grande
terre, comme Lui-Même l'enseigne, - Matth. XXVIII. 18, et aH­            multitude de nations et de peuples sous sl!ln auspice et sous son
leur" ; - et, en outre, ceux qui sont hors de l'Église ont plus que      inspection serait livrée en proie au diable par préùestination.
les chrétiens l'idée de Dieu COlllme Homme, et ceux qui ont l'idée
de Dieu comme homme, et qui vivent bien, sont acceptés par le
                                                                         Le SeigneL!r ne peut agir contre les lois de la Dit-ine Provi­
Seigneur; ils reconnaissent même Dieu un en personne et en cs­
                                                                           dence, parce que agir cont'l'e ees lois, ce serait agi?' cont~'e
                                                                           son Di,vin Amour et contl-e s(~ Divine Sagesse, ainsi contl'e
sence, cc que Ile tont pas les chrétiens, ils pensent aussi à Dieu
dans leur vie, car ils considèrent les maux comme péchés contre            Lui-M.é'ine.
Dieu, et ceux qui les considèrent ainsi pensent à Dieu dans leur           331. Dans la SAGESSE ANGÉLIQUE SOR LE DIViN AMOUR ET SUR'
vie, Les chrétiens ont les préceptes de leur religion d'après la Pa.     LA DlViNE SAGESSE, il a élé montré que le Seigneur est le Divin
·34i                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                    SUR LA DIVINE PROVIDENCb                     345
.Amour et la Divine Sagesse, et que ces deux sont l'Être même et              332. 1. L'opération de la Divine Providence pOUl' sauvej'
 la Vie même d'après lesquels tout Est et Vit; il a aussi été montré       l'homme commence dès sa naissance, et continue jusqu'à lct fin
 que le semblable procède de Lui, et que le Divin Procédant est            de sa vie, et ensuite dans l'éternité. Il iL été montre ci·dessus,
 Lui Même: parmi les choses qui procèdent est au premier rang la           que le Ciel provenant du Genre Humain est 1:1 fin même de la
 Divine Providénce; car celle-ci est continuellement dans la fin pour      création de l'univers, et 'lue cette fin, dans son opération et dans
 laquelle a été créé l'univers: l'opération et la progression de la fin    sa progression, est la Divine Providence peur sauver les hommes,
 par les moyens, c'est ce qui est appelé la Divine Providence. Main·       et que toutes les choses qui sont hors de l'homme, et qui lui sel"
 tenant, puisque le Divin Procédant est le Seigneur Lui-Même, et           vont pOUl' l'usage, sont les fins secondaires de la. création, qui, en
 que la Divine Provdenee est, au premier rang, ce qui procède, il          somme, se rMèrent à tout ce qui existe dans les trois Règnes, l'A­
 s'ensuit qu'agir contre les lois de sa Divine Providence, ce serait       nimal, le Végétal et le Minéral; quand les choses qui' sont dans ces
 agir contre Lui-Même. On peut même dire que le Seigneur est la            r6gnes pl'Ocèdent constamment selon les lois de l'Ordre Divin éta­
 Providence, comme on dit que Dieu est l'Ordre; car laDivine Pro­          blies dans la première création, comment alors la fin première,
 vidence est l'Ordre Divin principalement à l'égard de la salvation        qui est la salvation du genre humain, peut-elle ne pas proceder
 des hommes: et comme il n'y a point d'ordre sans lois, car les lois       constamment selon les lois de son ordre, qui sont les lois de la
 le constituent, et chaque loi tient de l'ordre, qu'elle est aussi l'or­   Divine Providence? Regarde seulement un arbre fruitier; d'abord,
 dre, il s'ensuit que comme Dieu est l'Ordre, il est aussi la Loi de       ne naît·il pa" d'une petite semence comme lm tendre jet; puis,
 son ordre: de même on doit dire de la Divine Providence, que              ne croît il pas en tige, et n'étend-il pas des bl'anches, et celles-ci
 comme le Seigneur est &a Providence, il est aussi la Loi de sa Pro·       ne se garnissent-elles pas de feuilles; et ensuite ne fait-il pas sor­
  vidence : de là il est évident que le Seigneur ne peu t agir contre      tir des i1eurs, n'enfante·t-il pas des fruits, et ne place·t-il pas en
 les Lois de sa Divine Providence, parce que, agir contre ces lois,        eux de nouvelles semences, par lesquelles il pourvoit à sa perpé­
 ce serait agir contre Lui-Même. De plus, il n'y a aucune opéra·           tuité? Il en est de même de tout arbuste, et de toute herbe des
 tion, si ce n'est dans un sujet et par des moyens sur ce sujet; 1"0­      champs. Dans ces sujets, toutes et chacune des choses ne Qrocè­
  pération, à moins que ce ne soit dans un sujet et par des moyens         dent-elles pas, d'une manière constante et admirable selon les lois
  sur ce sujet, n'est pas possible; le sujet de la Divine Providence       de leur ordre, d'une fin à une fin ? Pourquoi n'en serait-il pas de
  est l'homme, les moyens sont les Divins Vrais par lesquels il a la        même de la fin principale, qui est le Ciel provenant du genre hu­
 sagesse, et les Divins Biens par lesquels il a l'amour; la Divine          main? Peut-il y avoir dans sa progression quelque chose qui ne
 Providence par ces moyens opère sa fin, qui est la salvation de            procède pas très-constamment selon les lois de la Divine Provi­
 l'homme; car qui veut la fin veut amsi les moyens; -lors donc que         dence? Puisqu'il y a correspondance de la vie de l'homme avec la
  éelui qui veut opère la fin, il l'opère par les moyens. Mais ces pro­     végétation de l'arbre, tirons-en un parallèle ou tine '}omparaison :
  positions deviendront plus évidentes, quand elles auront 6té exa­         L'enfance de l'homme peut être comparée au tendre jet de l'arbre
  minées dans l'ordre suivant; 1. L'operation de la Divine Provi­           sortant de la terre d'après la semence; le second âge de l'enfance
  dence pour sauver l'homme commence dès sa naissance, et cünti­            et l'adolescence de l'homme sont comme ce jet croissant en tige
  nue jusqu'à la fin de sa vie, et ensuite dans l'éternité. II. L'opé­      et en p3tites branches; les vrais naturels, dont tout homme est
  ration de la Divine Providence se fait continuellement par des            d'abord imbu, sont comme les feuilles dont les branches se gar­
  moyens de pure miséricorde. lU. La sil.lvation opér0e en un mo­          nissent, les feuilles ne signifient plS autre chose dans la Parole;
  ment par miséricorde immédiate n'est pas possible. IV. La salva­          les initiations del'homme dans le mariage du bien et du vrai, ou
  tion opérée en un moment par miséricorde immédiate est un ser­            mariage spirituel, sont comme les fleura que cet arbre produit
  pent de feu volant dans l'Église.
346                     LA SAGESSE ANGÉLIQlJE                                                    SUR LA DIVINB PROVIDBNCE                       347
dans la saison du printem ps, les vrais spirituels sont les folioles         chez les méchants il y pourvoit en permettant les maux, et en les
de ces fleurs; les choses primitives du mariage spirituel sont               en détournant sans cesse, et chez les bons il y poul'voit en con­
comme les commencements du fruit; les biens spirituels, qui sont             duisant au bien; ainsi la Divine Providence est continuell~ment
les biens de la charité, sont comme les fruits, ils sont signifiés         . en opération pour sauver l'homme; mais ne peuvent être sauvQs
aussi par les fruits dans la Parole; les procréations de la sagesse          que ceux qui veulent êlre sauvés; et ceux.-là veulent être sauvés,
d'après l'amour, son t comme les semences; par ces procréations,             qui reconnaissent Dieu, et sont conduits par Lui; et ceux-là ne le
l'homme devient comme un jardin ct un paradis: l'homme aussi                 veulent p~s,' qui ne reconnaissent pas Dieu, et se conduisent eux­
dans la Parole est décrit par l'arbre, et sa sagesse d'après l'amour         mêmes; car ceux.-ci ne pensent ni à la vie éternelle, ni à la salva­
par le jardin; il n'est pas signifié autre chose pal' le jardin d'Eden.      tion, mais ceux-Iii y pensent: le Seigneur le voit, et toujours il
L'homme, il est vrai, est un mauvais arbre d'après la semence,               les conduit, et il les conduit selon les lois desa Divine Providence,
mais néanmoins il lui est donné une greffe ou inoculation de po­             contre lesquelles il ne peut agir, puisque lIgir contre elles, ce serait
ti tes branches prises de l'Arbre de vie, par lesquelles le suc sortan t     :Jgir contre son Di vin Amour et contre sa Di vine Sagesse, c'est·à·
de la vieille rarine est changé en un suc qui produit de bons fruits.        dire, contre Lui-Même. Maintenant, comme il prévoit les états
Cette comparaison a été faite, afin qu'on sache que, puisqu'il ya            de tous après la mort, et qu'il prevoit aussi les places de ceux qui
dans la végétation et la reproduction des arbres une si constante            ne veulent pas être sauvés, dans l'enfCl', et les places de ceux qui
progression de la Di vine Providence, il doi t y en avoir une tout il.       veulent êtl'e sauvés, dans le ciel, il s'ensuit que, ainsi qu'il a été
fait constante dans la réformation et la régénération des hommes,            ùit, il pourvoit pour les méchants it lems place.> en permettant ct
qui sont de beaucoup préférables aux arbres, selon ces paroles du            en détournant, et pour les bons à leurs places en conduisant; s'il
Selgneur: « Cinq passereatcx ne sont-ils pas vendus delCO) sous '?           ne faisait pas cela continuellement depuis la naissance <1e chacun
cependant pas un seul d'entre eu,.;c n'est en oubli devant Diclc.            jusqu'à la fin de sa vie, le ciel ne suusisterait pas, ni l'enfer non
Mcds mc"me les cheveux de votl'e tête sont tous comptés; ne                  plus; car sans cette Prévoyance, et sans en même temps celte
crct'igrW% donc point, lJlus que beaucoup de passereau:c vons                Proviùence, le ciel et l'eLfer ne seraient qu'une sorte de conflJ­
1Jale.z. En ouü-e} q!â de vous, par des soucis, peut ajoute')' et sa         sion: que chacun ait sa plac.3, à laquelle il a été pourvll par le
{aille une coudée? Si donc vous ne pOlcvez pas même la plus                  Se:gneur d'après la prévision, on le voit ci-ùessus, N°' 202, 203.
petite cliose, pourquoi êtes-vous en souci du reste. Considére~              Ceci peut être illustré pal' cette comparaison: Si un archer ou un
les lis, comment ils cl'oissent. 01', si l'hel'be qui est dans le            al'quebusier visait un but, et qu'au-delà ÙU Dut on prolongeàt la
('harnp alljolt1'd'hU/:, et qui demain dans le (alti' est jetée, Dieu        1igne droite j usqu'u la distance d'un mille; si, en visant, il se trom­
lCt 1'cvét ainsi, combi.cn plus vous, gens de peu de toi!» - Luc,             pait seulement de la largeur d'un ongle, le trait ou la balle à la
XII, G, 7, Q5, 26, 27, 28,                                                    Gn ùu mille s'éloignerait immensément de la ligne prolongée au­
  333. Il est dit que l'opération de la Divine Providence pour               delà du but; il enserait de même, si le Seignour à chaque moment,
sauver l'homme commence dès sa naissance, et continue jusqu'à                et mème à chaque pelit moment, ue considel'uit l'éternel en pré­
la fin de sa vie; pour comprendl'e cela, il faut savoir que le Sei­          voyant la place de chacun après la mort et en y pourvoyant; mais
gneur voit quel est l'hom me, et prévoit quel il vell t ètre, ainsi          cela est fait par le Seigneur, parce que tout futur est présent pour
quel il sera; et afin qu'il soit homme et par suite immortel, le li­         Lui, et que tout présent est pour Lui ûternel. Que la Divine Pro·
bre de sa volonte ne peut être ôté, ainsi qu'il a été abondamment             vidence dans tout ce qu'elle fait considèl'e l'infini et l'éternel, on
montré ci·dessus ; c'est pourquoi le Seigneur pdvoit son état après           le voit ci-dessus, N°' 4G à 69,214, et suiv,
la mort, et il y pourvoit dès sa naissance jusqu'à la fin de sa vie;             33i. Il est dit aussi que l'opération de la Divine Providence
348                   LA SAGESSE ANGÉL1QUE                                                   SUR tA Dl VINE PROVIDENCE                     349

continue dans l'cternité, parce que tout ange est perfectionné en       qu1 clôt; car de même que l'éternel est sans fin, de même la sa­
sagesse dans l'éternité, mais chacun selon le degré de l'affection      gosse qui croît dans l'éternité est sans fin : s'il y avait une fin 3. ~a
dll bien et du vrai, dans lequel il était quand il estsortidu monde:    sagesse chez le sage, le plaisir de sa sagesse, qui consiste dans sa
c'est ce degré qui est perfectionné dans l'éternité; co qui est au­     perpétuelle multiplication et fructification, périrait, et par consé­
delà de ce degré est hors de l'ange, et n'est pas en dedans de lui,     quent le plaisir de sa vie, et il serait remplacé par 10 plaisir de la
et ce qui est hors de lui ne peut être perfectionné en dedans de        gloire} lequel, étantseul, n'a pas en lui la vie céleste; alors cet hom­
lui. Cela est entend u par «la mesure bonne, pressée, secouée et        me sa~e ne deviendrait plus comme un jeune homme, mais il de­
se répandant par-dessus, qui sera donnée dans le sein de ceux qui       viendrait comme un vieillard, et enfin comme un homme décrépit.
pardonnent et donnent aux autres, » - Luc, VI. 37,38, - c'est-à­        Quoique la sagesse du sage dans le Ciel croisse éternellement, ce­
dire, qui sont dans le bien de la charité.                              pendant la sagesse angélique n'approche jamais de la Sagesse Di­
   335. II. L'opé'l'ation de la Divine Providence se tait continuel­    vine à un tel point qu'elle puisse l'atteindre; c'est par comparaison
lement par des moyens de pure miséricorde. li y a les moyens            comme ce que l'on dit de la ligne clroite (asymptote) tirée près de
et les modas de la Divine Providence; les moyens sont les choses         l'hyperbole, droite quien approche continuellement et ne la touche
par lesquelles l'homme devient homme, at est perfectionné quant          jamais; et aussi par ce que l'on dit de la quadrature du cercle.
à l'entendement et quant à la volonté; les modes sont les choses         D'après cela, on peut voir ce qui est entendu par les moyens par
par lesquelles les moyens sont effectués. Les moyens par lesquels        lesquels la Divine Providence opère pour que l'homme soit homme,
l'homme devient, homme et est perfectionné quant à l'entende­            et pour qu'il soit perfectionné quant à l'entendement, et que ces
ment sont, par un mot commun, appelés les vrais, lesquels devien.        moyens sont, d'un mot commun, appelés des vrais. Il y a aussi
nent idées dans l3. pensée, et sont appelés choses dans la mé­           autant de moyens, par lesquels l'homme esl formé et perfectionné
moire, et en eux-mêmes ce sont des connaissances d'oLt résultent         quant à la volonté, mais ceux-ci sont, d'un mot commun, appelés
les sciences. Tous ces moyens, considérés en eux-mêmes, son t des        des bier s ; par ceux-ci l'homme a l'amour, et par ceux-là l'homme
spirituels; mais comme ils sont dans les naturels, d'après leur          a la sagesse: leur conjonction fait. l'homme, car telle est cette con­
couverture ou leur vêtement ils apparaissent comme des naturels,         jonction, tel est l'homme: c'est cette conjonction qui est appelée
et quelques-uns comme des matériels. Ces moyens sont infinis en          le mariage du bien et du vrai.
nombre et infinis en variété; ils sont simples et composés plus ou           336. Quant aux macles, par lesquels la Divine Providence opère
moi os, et ils sont imparfaits et parfaits plus ou moins. 11 y a des      sur les moyens et par les moyens pour former l'homme, et pour
moyens pour former et perfectionner la vie ci vile naturelle; puis,       le perfectionner, ils sont de même infinis en nombre, et infinis en
pour former et perfectionner la vie morale rationnelle, comme             variété; il y en a autant qu'il ya d'operatioos de la Divine Sa­
aussi pour former et perfectionner la vie spirituelle céleste. Ces        gesse d'après le Divin Amour pour sauver l'homme, ainsi autant
moyens se succèdent, un genre après un autre, depuis l'enfance            qu'il y a d'opérations de la Divine Prov idence selon ses lois, doat
jusqu'au dernier ,lge de l'homme, et après cela dans l'éternité; et,      il vient d'êtr~ traité. Que ces modes soient très-secrets, cela a été
comme ils sc succèdent en croissant, les antérieurs deviennent            illustré ci-dessus par les opérations de l'àme dans le corps, opéra.
les moyens des postérieurs; en effet, ils entrent comme causes            tions dont l'homme a si peu de connaissance, qu'il en sait à peine
moyennes dans toute ChOS3 formée, car d'après eux tout effet ou           que.lque chose; par exemple, comment l'œil, l'oreille, les narines,
toute chose conclue est efficiente, et par suite devient cause; ainsi     la langue, et la peau sentent, et comment l'estomac digére, le mé·
 les postérieurs deviennent successivement les moyens; et comme           sentère prépare le chyle, le foie élabore le sang, le pancréas et la
 cela se fait éternellement, il n'y a pas le post7'emnm ou dernier         rate le purifient, les reins le séparent des humeurs impures, le
350                     tA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                 SUR tA DIVINE PROVIDENCE                     351
   cœur le rassemble et le distribue, le poumon le décante, et com­        2° Cette croyance vient de l'ignorance de l'état spirItuel, qui est
   ment le cerveau le sublime, et de nouveau le vivifie, outre d'in­       totalement différent de l'état naturel. 3° Considérées intérieure­
   nombrables autres choses, qui toutes sont secrètes, dans lesquelles     ment, les doctrines de toutes les Églises dans le monde chrétien
  à peine quelque science peut entrer. D'après cela, il est évident        sont contre la saI vaHon opérée en un moment par la miséricorde
  qu'on peut encore moins entrer dans les opérations secrètes de la        imm(:diate, mais néanmoins les hommes externes de l'Église la
  Divine Providence; il suffit qu'on en connaisse les Lois.                soutiennent. PREM1ÈREM[iNT. La croyance et une salvation opé­
     337. Si la Divine Providence effectue toutes choses par pure Mi­      rée en un moment par miséricorde immédiate a été prise de
  séricorde, c'est parce que l'Essence Divine même est le pur Amour;       l'etat naturel de l']lOmme. L'homme naturel, d'après son Mat, ne
  c'est cet Amour qui opère par la Divine Sagesse, et c'est cette opé­    sait autre chose, sinon que la joie céleste est comme la joie mon­
  ration qui est appelée Divine Providence. Si ce pur Amour est la        daine, et qu'elle inftue et est reçue de la même manière; que c'est,
  pure Miséricorde, c'est 1° parce qu'il opère chez tous ceux qui         par exemple, comme lorsque celui qui est pauvre devient riche, et
  sont sur le glob~ terrestre, lesquels sont tels, qu'ils ne peuvent      passe ainsi du triste état de l'indigence dans l'état heureux de l'o­
  rien par eux-mêmes; 2° parce qu'il opère chez les méchants et les       pulence; ou comme lorsque celui qui est méprisé devient honoré,
  injustes aussi bien que chez les bons et les justes; 3° parce qu'il     et passe ainsi du mépris dans la gloire; ou comme lorsqu'on passe
 les dirige dans l'enler et les en anaclle ; 4° parce que là continuel­    d'une maison de deuil dans une salle de noces. Comme ces états
 lement il lutte avec eux et combat pour eux contre le diable, c'est­      peuvent être changés en un jour, et qu'on n'a pas d'autre idée de
  à-dire, contre les maux de l'enfer ; 5° parce que c'est pour cela        l'état de l'homme après la mort, on voit et'où vient la croyance à
  qu'il est venu dans le monde, et a subi des tentations jusqu'à la        une salvation opérée en un moment par miséricorde immédiate.
  dernière, qui a été la passion de la croix; 6° parce que continuel­     Dans le monde aussi plusieurs personnes peuvent être dans une
 lement ilngit avec les impurs pour les rendre purs, et avec les in­       même compagnie ct dans une même sociétè civile, et se réjouit'
 sensés pour les guérir de leur folie, et qn'ainsi continuellement il     f'nsemble, et cependant être toules d'un mental (animus) différen t;
 travaille par pure Miséricorde.                                          cela a lieu dans le monde naturel, pal' la raison que l'externe d'un
    338. III. La salvation opércfe en un moment par ]Jw'e ~Mi­            homme peut s'accommoder de l'externe d'un autre, quoique les
 sr!ricorde n'est pas possible. Dans les articles qui précèdent il a      internes soient dissemblables: de cet état naturel on conclut aussi
 é,é montcé, (lue l'opération de la Divine Providence pour sauver         que la salvation est seulement une admission parmi les anges dans
 l'homme commence dèssa naissance, et continue jusqu'à la fin de          le Ciel, et que cette admission est un effet de la mi éricorde im.
 sa vic, et ensuite dans l'éternité; et aussi, que cette opération sc     médiate: c'est même pour cela qu'on ct'oit que le Ciel peut être
fait continuellement plI' des moyens de pUl'e miséricorde; de là,         donnè aux méchants aussi bien qu'aux bons, et qu'alors il ya une
il résulte qu'il n'y a ni salvation opérée en un moment, ni miséri.       consociation semblable à celle qui existe dans le Monde, avec la
corde immédiate. Mais comme beaucoup de personnes, qui ne                 différence que celle-là est pleine de joie SECONDEMENT. Cette
pensent rien d'après l'entendement au sujet des choses de l'Église        croyance vient de l'ignorance de l'état spirituel, qui est totale­
ou de la religion, croieutqu'on est sauvé par une miséricorde             ment différent de l'état naturel. Dans beaucoup d'endroits ci­
immédi'te, et qu'ainsi la salvation est opérée en un moment              dessus, il a été parlé de l'état spirituel, qui est l'état de l'homme
lorsque cependant cela est contre la vérité, et qu'en outre cett~         après la mort, et il a été montré que chacun est son amour, et
croyance est dangereuse, il est important d'examiner lachose dans         que nul ne peut vivr'e avec d'autres qu'avec ceux qui sont dans
son ordre: 1° La croyance à une salvation opérée en un moment             un amour semblable au sien, et que s'il vient vers d'autres, on ne
par miséricorde immédiate a été prise de l'état naturel del'homme.        peut respirer sa vie: de là résulte que chacun après la mort vient
352                    LA SAGESSÊ ANGÉLIQUE                                                     SUR LA DIVINE PROVlDE~OE                        353
  dans la société des siens, c'est-à-dire, de ceux qui sont dans un          mence à ètre oppressée, son cœur à être torturé, et il éprouve une
  semblable amour, et qu'il les connaît comme des parents et comme          'défaillance dans laquelle il se tord comme un serpent approché du
  des amis ; et, ce qui est étonnant, quand il vient vers eux etles voit,    feu; et, la face dctournée du ciel et tournée vers l'enfer, il s'en­
  il est comme s'il Ils avait connus dès l'enfance; cela est le résul­       fuit en se précipitant, ('t n'a de repos que da::Js la société de son
  tat de l'affinité et de l'amitié spirituelles: bien plus, dans une         amour: par là on peut voir que personne ne peut venir dans le
  société personne ne peut habiter une autre maison que la sienne;           ciel par miséricorde immédiate, que par conséquent il ne suffit pas
  chacun dans sa société a une maison, qu'il trouve préparée pour            d'y être admis, comme se l'imaginent beaucoup de personnes dans
  lui, dès qn'il entre d:Jns la société: il peut être en compagnie avec      le monde; puis aussi, q11'il n'y a pas de salvation opérée en un
 d'autres hors de sa maison, mais néanmoins il ne peut pas demeu­            moment, car celasuppose une miséricorde immédiate.ll y en avait
  rer ailleurs que dans la sienne; et, qui plus est encore,-dans l'ap­       quelques-uns qui, clans le monde, avaient cru à la salvation opé­
 partement d'un autre, quelqu'un ne peut s'asseoir qu'à sa place, s'il       rée en un moment par miséricorde immédiate, et qui. lorsqu'ils
 s'assied à une autre, il devient comme insensé et muet; et, ce qui          furent devenus esprits, voulurent que leur plaisir infernal ou leur
 est merveilleux, chacun, en entrant dans un appartement, connaît            plaisir du' mal [ùt par la Toute-Puissance Divine, et en même
 sa place; de même dans les Temples, et au<;si dans les lieux d'as­          temps par la Divine Miséricorde, changé en plaisir céleste ou en
 semblées, quand on s'y réunit. D'après cela, il est évident que l'état      plaisir du hiell; et comme ils le désirèrent ardemment, il fut mème
 spirituel est totalement différent de l'état naturel, et qu'il est tel,     permis que cola [lit fait par des anges, qui alors leur ôtèrent le
 que nul ne peut être 2 illeurs que là où est son amour dominant,            plaisir infernal; mais aussitôt ceux-là, parce que ce plaisir ûtaitle
 car là est le plaisir de sa vie, et chacun veut être dans le plaisir        plaisir de l'amour de leur vie, par conséquent leur vie, tombèrent
 de sa vie; et l'esprit de l'homme ne peut être ailleurs, car cela fait      comme morts, sans aucun sentiment et sans aucun mouvement,
 sa vie, bien plus sa respiration même, comme aussi le battement             et il ne fut pas possible de leur insuffler une autre vic que la leur,
 de son cœur; il en est autrement dans le Monde naturel, dans ce             parce que toutes les choses de leur mental et de leur corps, qui
 monde l'externe de l homme a été instruit dtis l'enfance à feindre          avaient été tournées en arrière, ne purent être retournées dans le
par la face, le langage et le geste, des plaisirs autres que ceux qui        sens contraire; c'e3t pourquoi ils furent :-appelés à la vie par l'im·
appartiennent à son interne; on ne peut donc pas, de l'état de               mission du plaisir de l'amour de leur vie; ensuite ils dirent que
l'homme dans le Monde naturel, conclure à son étataprèsla mort;              dans cet état ils a,'aient senti intérieurement quelque chose de
car l'état de chacun après la mort est spirituel, et cet état consiste       cruel et d'horrible, qu'ils ne voulurent point faire connaître. C'est
en ce qu'on ne peut être ailleurs que dans le plaisir de son amour,           pour cela que dans le Ciel on dit qu'il est plus facile de changer
qu'on s'est acquis dans le Monde naturel par la vie. D'après ces              un hibou en tourterelle, et un serpent on agneau, que de changer
explications, on peut voir clairement que quiconque est dans le               un esprit infernal en un ange du Ciel. 'l'ROISIÈl1EMENT. Considé­
plaisir de l'enfer ne peut être mis dans le plaisir du ciel, qu'on            l'ées intél'iew'ement, les doct/'ines de toutes les J!,'glises dans
appelle communément joie céleste, ou, ce qui est la même chose,               le monde dtl'étien sont conll'e la salvation opérée en un ma·
que quiconque est dans le plaisir du mal ne peut être mis dans                ment lJm' misùicorde -immédiate, mais néanmoins les hommes
le plaisir du bien; c'est encore ce qu'on ;>eut conclure plus clai­           e:t:ternes de l'fiJglise la soutiennent. Considérées intérieurement,
rement de ce que, après la mort, il n'est refusé à qui que ce soit            les doctrines de toutes les Eglises enseignent la vie; est-il une
de monter dans le Ciel, le chemin lui en est montré, la faculté               Eglise, dont la doctrine n'enseigne pas que l'homme doit s'exa­
lui en est donnée, et il est introduit; mais qu'il entre daus le              miner, voir et reconnaître ses péchés, les confesser, faire péni­
Ciel, et que par aspiration il en a~tife le plaisir, sa poitrine corn.        tence, et enfin vivre une nouvelle vie? Qui est-ce qui est admis à.
                                                                                                                                            i3
SM:                    LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      355
 la Sainte Communion, sans cet avertissement et sans ce comman­          que l'intelligence et la sagesse chez l'homme peu 'lent croître, et
 dement? Informe-t'en, et tu en auras la confirmation, Est-il une        croissent chez quelques-uns, depuis l'enfance jusqu'à la fin de la
 Eglise 10nt la doctrine ne soit pas fondée sur les préceptes du         vie, et que l'homme est ain'li continuellement perfectionne; pour­
 Décalogue, et les precept'.ls du Décalogue ne sont-ils pas les pré­     quoi n'en serait-il pas mieux encore de l'intelligence et de la sa­
 ceptes de la vie ~ Qllel est l'homme de l'Eglise, dans lequel il y a    gesse spirituelles, elles qui montent par deux degrés au-dessus de
 quelque chose de l'Église, qui ne reconnaisse pas, dès qu'il l'entend   l'intelligence et de la sagesse naturelle, et qui en montant devien­
 ;lire, que celui qui vit bien est sauvé, et que celui qui vit mal est   nent angéliques, c'est-à-dire ineffables? Que celles-ci chez les
  condamné? C'est pourquoi, dans la Foi symboliquû Athanasienne,         anges croissent éternellement, c'est ce qui a été dit ci-dessus:
 qui est aussi la Doctrine reçue dans tout le Monde Chrétien, il est     qui est-ce qui ne peut comprendre, s'il le veut, qu'il est impossi­
 dit Il quele Seigneur viendra pour juger les vivants et les morts,      ble que ce qui est perfectionné éternellement soit parfait en un
 et que ceux qui ont fait de bonnes œuvres entreront dans la vie         instant?
 éternelle, et que ceux qui en ont fait de mauvaises iront dans le          339. D'après cela il est donc évident que tous ceux qui pensent
  feu éternel. » D'après cela il est évident. q ue, considérée~ inté­    d'aprp.s la vie à la salvation, ne pensent nullement à la salvation
 rieurement, les doctrines de touLes les Églises enseignent la vie;      opérée en un moment par miséricorde immédiate, mais qu'ils
 et puisqu'elles enseignent la vie, elles enseignent que la salvatioll   pensent aux moyens de salut sur lesquels et par lesquels le Sei·
  est selon la vie; or, la vie de l'homme n'est point inspirée en un     gneUl' opère selon les lois de sa Divine Providence, ainsi par les·
 moment, mais elle est formée successivement, ct réformée il. 'me·       quels l'homme est conduit par le Seigneur d'après la pure Misé­
 sure qlle l'homme fuit les maux comme péchés, par conséquent            ricorde. Mais ceux qui ne pensent pas d'après la vie au salut,
 à mesure qu'il sait ce que c'est que le péché et qu'il le connaît et    supposent l'instantané dans la saI vation, et l'immédiat dans la
 le reconnaît et à mesu re qu'il ne le veut point et que par suite il    Miséricorde; ainsi font ceux qui séparent la foi de la charité; la
 y renonce. et à mesure qu'il connaît aussi ces moyens qui se ré.        charité est la vie; ils supposent que la foi est donnée en un mo·
 fèrent à la connaissance de Dieu; la vie de l'homme est formée et       ment, et même à la dernière heure de la mort, sinon auparavant;
 réformée par toutes ces choses, qui ne peuvent pas être infusées        et c'est aussi ce que font ceux qui croient que la rémission des
 en un moment; car il faut que le mlll héréditaire, qui en lui-même      péchés sans la penitence est l'absolution des peches, et ainsi la saI·
 est infernal, soit éloigné, et que le bien, qui en lui-mèqJ.e est cé­   vation, et qui se présentent à la Sainte Cène; puis aussi ceux qui
 leste, soit implanté à la place de ce mal; l'homme par son mal hé­      ont confiance dans les indulgences des moines, dans les prières
 réditaire peut être comparé à un hibou quant à l'entendement, et        de ceux-ci pour les défunls, et dans les dispenses provenant du
 à un serpent quant à la volonté; et l'homme réformé peut être           pou voir qu'ils se sont attribué sur les âmes des hommes,
 comparé à une colombe quant à l'entendement, et à une brebis               ~40, IV, La salvation opél'ée en un moment par m'iséricorde

 quant à la volonté; c'est pourquoi la réfol'mation et par suite la      immédiate est un serpent de feu volant dans l'Église. Par un
 salvatio~, opérées en un moment, seraient comme le changement           serpent de feu volant il est entendu un mal qui brille d'un feu in­
 subît d'un hibou en une colombe, et d'un serpent en une brebis;         fernal; la mème chose est signifiée par le serpent de feu volant
qui est-ce qui ne voit pas, pourvu qu'il sache quelque chose de la       dans Ésaïe: « Ne te réjouis pas, Philistée tout entière, de ce
vie de l'homme, que cela ne peut avoir lieu, à moins que la na­          qu'a dtd brisée la verge qui tf /i'appait, ca?' de la racine du
ture du hibou et d"u serpent ne soit ôtée, et que la nature de la        serpent SOI't'Ï/'a un basilic, dont le fruit sera ,!,n serpent de feu
colombe et de la brebis ne soit implantée? On sait aussi que tout        volant. ») - XIV. 29. Un tel mal vole dans l'Eglise, quand on y
intelligent peut devenir plus intelligent, et tout sage plus sage, et    croit à la salvation opérée en un moment par miséricorde immé­
·356                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE
                                                                                               SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        357
diate; car par là, 10 la religion est aholie ; 2° la sécurite est intro-
dui.te; 3° et la damnation est imputée au Seignenr. Quant ù ce qui          vie après la mort, oude la croyance de celui qui sépara la vie d'a4
concerne le Pn.EMIER point, que pltr là La "/'eligion est abolie; il        vec la salvation ; lors même que celui-ci croirai t à la vie éternelle,
ya deux essentiels et en même temps deux universaux de la re-               toujours est·iI qu'il pense: Soit que je vive bien, ou que je vive
ligion, la Reconnaissance do Dieu et la Pénitence; ce sont là deux          mal, je peux ôtresauvé, puisque la salvation est une pure Miséri·
choses vaines pour ceux qui croient être sauvés par la Miséricorde          corde, et que la Miséricorde de Dieu est universelle, parce qu'il
seule, de quelque manièl'e qu'ils vivent; car qu'est·il besoin d'au-        ne veut la mort de personne. Et si par hasard il lui vient à la
tre chose que de dire: «Mon Dieu, oie pitié de moi J »Sur fout le           pensée que la Miséricorde doit être implorée par les mots de la
reste concel'l1ant la religion ils sont dans l'obscurité, et mêine ils      croyance reçue, il peut penser : Cela peut être fait, sinon d'a·
aiment cette obscu ri ta ; sur le premier essen tiel rie l'Eglise, c'est-   vance, du moins à. l'instant de la mort. 'l'out homme qui est dans
à-dire, la Reconnaissance de Die'l, ils ne pensen t rien, sinon:            cette sdcurité regarde comme rien les adultères, les fraudes, les
Quest-ce que Dieu? qui est-ce qui l'a vu? Si l'on dit qu'il existe,         injustices, les violences, les blasphèmes, les vengeances; mais il
et qu'il est un, ils disent qu'il est un, si l'O~l dit qu'ils sont trois,   abandonne sans frein sa chair et son esprit à tous ces maux; il ne
ils disent aussi qu'ils sont trois, mais que les trois doivent être         sait pas non plus ce que c'est que le mal spirituel et la con voitise
nommes Un ; telle est la reconnaissance de Dieu chez eux. ~ur               de ce mal; s'il en apprend quelque chose d'après la Parole, cela
l'autre essentiel de l'Eglise, c'est·à·dire, la Pénitence, ils ne pen·.     est comme ce qui tombe sur l'ébène et rebondit, ou comme ce
sent rien, par conséquent rien non plus sur aucun péche; et enfin           qui tombe dans une fosse et est englouti. 'l'R01SU~MEME~T. Pa1'
ils ignorent qu'il y ait quelque péche, et alors c'est avec volupté         cette croyance ln damnation est imputée au Seigneur. Qui est-ce
qu'ils entendent dire et reçoivent, que la Loi ne damne point,              qui ne peut conclure que ce n'est pas la faute de l'homme, mais
parce que le Chrétien n'est p:lS sons son joug; et que, pourvu qn'on        celle du Seigneur, si l'homme n'est pas sauvé, quand le Seigneur
dise: « Mon Dieu, aie pitié de moi ft cause de ton fils,» on sera           peut sauver chacun parpureMiséricorde? Si l'on dit que le moyen
sauvé; telle est la pénitence de la vie chez eux. Mais ôte la peni.         de salvation est la foi; mais quel est l'homme à qui. cette foi ne
tence, ou, ce qui est la mème chose, sépare la vie d'avec la reli.          puisse pas être donnée, car cette foi est seulement une pensée,
gion, que reste-t·il, sinon ces mots: c( Aie pitié de moi? ) De là          IU4.uelle peut être infusée dans tout état de l'esp~it abstrait des
vient qu'ils n'ont pas pu dire autre chose, sinon que par ces mots          choses mondaines, même avec la confinnce? et celui-là aussi peut
la salvation est opérée en un rr.oment, et même à l'heure de la             dire: Je ne puis de moi·même la pl'endre ; si donc elle u'est pas
mort, si ce n'est auparanwt. Qu'est-ce alors que la Parole pour             donnée, et que l'homme soit tLnmné, LlU'cst-ce que peut penser le
eux, sinon une voix obscure et énigmatique proférée de dessus le            damné, sinon quc c'esL la faute du Seigneur, qui a pu et n'a pas.
trépied dans l'an tee, ou comme une réponse inintelligible d~ l'o-          voulu? Ne serait-ce pas là appeler le SGigneur immiséricordieux ?
racle d'une idole? En un mot, si lu ôtes la pénitence, c'est-à.dire,        et, de plus, dans l'ardeur de sa foi, ne peut il pas dirE' : Com-
si tu sépares la vie d'avec la religion, qu'est-ce alors que l'homme,       ment le Seigneur peut-il voir tant de damnés dans l'enfer, lorsque
sinon un mal qui brille d'un feu internai, ou un serpent de feu             cependant il peut en un seul moment les sauver tou'! par pure
volant dans l'Église ~ car sans la pénitence l'homme est dans le            miséricorde ? sans parler de beaucoup d'autres raisonnements
mal, et le mal est l'cnfer. SEcoNDmmNT. Par la cl'oyance à la.              semblables, qui ne peuvent ètre cünsidèt'és que comme dïnfàmes
salvation opérée en un moment par pUI'e ct seule miséri-                    accusations contre le Divin. Maintenant, d'après ces explications,
cOl'de la sécu/'ité de la vie est introduite. La sécurité de la vie         on peut voir que la toi à une salvation opérée en un ~oment par
tire son origine ou de la croyance de l'impie qu'il n'y a 'point de         pure Miséricorde est un serpent de fell volant dans l'Eglise,
358      LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE

                                * * * *	                                                      TABLE GENERALE.
        Qu'on m'excuse si, pour remplir ce reste de papier, j'ajoute                                                                       !'uméros.

     cette relation. Quelq ues esprits par permission montèren t de l'en.    La Divine Providence est le Gouvernement du Divin Amour
                                                                               et de la Divine Sagesse du Seigneur.            ....                1
     fer, et me llirent : « Tu as écrit beaucoup de choses d'après le Sei­     L'univers, avec toutes et chacune des choses qu'il con­
     gneur, écris aussi quelque chose d'après nous.» Je répondis: • Qu'é.          tient, a été crM du Divin Amour par la Divine Sagesse.          3
     crirai-jeT» Ils dirent: Écris, que chaque esprit, qu'il soit bon          Le Divin Amour et la Divine Sagesse procèdent comme
     ou qu'il soit mauvais est dans son plaisir; le bon, dans le plaisi ['         un du Seigneur. . . . . . . . . . . . . . .                     4
                                                                                   Un un n'existe pas sans une fOI'me, mais la forme elle·
    de son bien, le mau vais dans le plaisir de son mal. II J il fis cetta            même fait cet un . . ,          ....	                        4
     question: «Qu'est-ce que votre plaisir? » Ils dirent que c'était le           La forme fait un un d'autant plus parfaitement, que les
     plaisir de commettre adultère, de voler, de frauder, de mentir. Et               choses qui entrent dans la forme sont distinctement
    de nouveau je demantlai : « Quels sont ces plaisirs ~ l) Ils dirent:              différentes, et cependant uniE)s .            . . .          4
                                                                               Cet un ssten une sorte d'image dans toute chose créée. •            5
    « Ils sont sentis par les autres comme des puanteurs d'excré.              Il	 est de la Divine Providence que toute chose créée soit,
    ments, comme des infections cadavéreuses, et comme des odeurs                  dans le commun et dans la partie, un tel un; et., si elle
     d'urines croupies. » Je di.. : « Ce sont donc là des choses agréabl~s         ne l'est pas, qu'elle le devienne. . . . . . . • .              7
    pour vous? » Ils dirent: « Très-agréables. » Je dis: « Alors vous          Le bien de l'amour n'est pas plus le bien qu'autant qu'il
    êtes comme les bêtes immondes, qui vivent dans de pareilles or­                est uni au vrai de la sagesse, et le vrai de la sagesse
                                                                                   n'est pas pl[;s le vrai qu'autant qu'il est uni au bien de
    dures. » Ils répondirent: «Si nous le sommes, nous le sommes,                 l'amour . .           .                                        10
    mais ces odeurs sont les délices Je nos narinos. »Je demandai :            Le bien de l'amour non uni au vrai de la sagesse n'est pas
    « Qu'écrirai-je de plus d'après vous? » Ils dirent: « Ceci, qu'iL est          le bien en soi, mais c'cst un bien apparent; et le vrai
    ~_mis à chacun d'être dans son plai.sir, même le plus immonde,                 de la sagesse non uni au bien de l'amour n'est pas le
                                                                                  vrai en soi, mais c'est un vrai apparent . .         '"        14
    ainsi qu'on l'appelle, pourvu qu'il n'infeste ni les bons esprits, ni      Le Seigneur ne souffre pas que quelque chose soit divisé,
    lesilng~s; mais comme nous n'avons pu faire autrement que eLe                 e'est pourquoi Joute chose doit être ou dans le bien et
    les in tester, nous avons été chassés et pré'Cipités dans l'enfer, où         en même temps dans le vrai, ou dans le mal et et en même
    nous souffrons cruellement.» Je dis:« Pourqnoi avez-vous infest"l              temps dans le faux. . .                                       16
                                                                               Ce qui est dans le bien et Cil même temps dans le vrai est
  . les bons? Il Ils répondirent qu'ils n'avaient pas pu faire autrement;         quelque chose, et ce qlli est dans le mal et en même
    c'est comme une fureur qui s'emplre d'eux, quaodils voient quel­              temps dans le faux n'est pas quplque chose. . . . .            19
(
    que ange, et qu'ils sentent !~ spJ!.ère Divine qui l'~ntoure. Alors je     La Divine Providence du Seigneur fait que le mal et en
 J dis: » Par conséquent vous êtes aussi commêCies bêtes féroces. »               même temps le faux servent pour l'équilibre, pour la
    En entendant ces mots, iJ leur sUl'vint. une fureur, qui apparut               relation et pour la purification, et ainsi pour la con­
                                                                                  jonction du bien et du vrai chez d'autres. . . . . .          21
    comme le feu de la haine, et de peur qu'ils ne eausassent du dom.        La Divine Providence a pour Hn un Ciel provenant du Genre
) !!1.ilge,l!s furent replongés dans l'en~r. SnI' les Plai:;irs sentis         Humain. . . . . . . . . .                      ...           .   27
    comme odeurs et comme puanteurs dans le Monde spirituel, voi,.             Le Ciel est la conjonction avec le Seigneur. . . . . .           28
    ci-dessus, N°S 303, 30t." 305, 324.                                        L'homme par la créâtion est tel, qu'il peut être conjoint
                                                                                  de plus près en pl us près au Seigneur..           .   ..     32
                                                                                  Comment l'homme est conjoint de plus près en plus
                                   FIN.                                               près au Seigneur. . .       .                         .    33
                                                                                  Comment cette conjonction apparaît de plus proche en
                                                                                     plus proche . • • . •              ••.•••.                  33
360                    LA SAGESSE; ANGELIQUE                                                       SUR LA DIVINE PRoviDENÇE                          361
                                                                Nil IUôr•• ,                                                                  Numtlro••
   Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus il de·
                   La conjonction du Seigneur avec l'homme, et la conjonc.

     vient sage . . . . . . . . . . . . . . . .                         34
           tion récipl'Oque de l'homme avec le Seigneur, se tont
                 •
   Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus il est
                        par ces deux facultés. . . . . " . . . . . •                    92

     heureux. . . . . . . . . . . . . .                        ,.       37
      Le Seigneur, dans toute progression de sa Divine Provi ­ 

   Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus il lui
                         dence, garde intactes et comme saintes ces deux facul ­
     semble distinctement qu'il s'appartient, et plus il re·
                         tés chez l'homme.          ..........•                          96

     marque clairement qu'il appartient au Seigneur . . ,               42
        L'homme, sallS ces deux. facultés, n'aurait ni entende­
La Divine Providence du Seigneur dans tout ce qu'elle fait
                            ment ni volonté, et ainsi ne serait point homme..              96

   regarde l'infini et l'éternel. . . . , . . . . . . .                 46
        L'homme ne pourrait pas, sans ces deux facultés, être

   L'Infini en soi et l'~ternel en soi est la mème chose ql;e
                         conjoint au Seigneur, ni par conséquent ôtl'e reformé

     le Divin . . . . . . . . . . . . . . . . .                         48
            E:t régénéré..       .,         ....             ...           96

   L'infini et l'Éternel en soi ne peut que regarder l'infini et
                   L'homme, sans ces deux facultés, n'aurait ni l'immor ­
     l'éternel d'après soi dans les Îlnis. . . . . . . . .              52
            talité ni la vie éternelle.    .        .        ..            96

   La Divine Providence dans tout ce qu'elle tait regarde l'in­ 
                C'est pour cela qu'il est de la Di vine Providence que

     fini et l'éternel d'après soi, surtout en sauvant le Genre
                     l'homme agisse d'après le libre selon la raison. .               97

     Humain . . . . . . . . . . . . . . . . .                           53
    C'est une Loi de la Divine Providence que l'homme comme

     Image de l'infini et de l'éternel dans la variété de toutes
                de lui·même éloigne dans l'homme externe les maux

        choses..          ..                                            56
      comme péchés; et le SeigncllL' peut ainsi, et non autl'B­

     Image de l'infini et de l'éternel dans la fructification et
                ment, éloigner les maux dans l'homme interne, et 8:10rs

        dans la multiplication dt; tOlites choses. . . . . .            56
      en môme temps dans l'homme externe. . .               .,            100

   L'Image de l'Infini et de l'Etemûl existe dans le Ciel an­                    Chaque homme a un interne et un externe dans la pensée.             103

     gélique . . . ' , ' . . . , . . . . . . . .                        GO
      L'Bxterne de la pensée de l'homme est en soi tel qn'est

   Regarder l'Infini et l'I~tel'llel en formant le Ciel angélique,
                 son Interne. . . . . . .                     . . ..              106

     pour qu'il soit devant le Seigneur comme un selllllom­ 
                    L'Intùrne ne peut être purifié des convoitises du mal, tant

     me, qui est l'Image du Seigneur, est l'intime de la Di­                        que les maux dans l'homme Externe n'ont pas été eloi­ 

     vine Providence . . . . . . . .                 ....,              54
         gnes, parce qu'ils obstruen 1. . . . . . . . . . .               111

Il Y A des Lois de la Divine Providence, lesquelles sont ill­                    Les maux. dans l'homme Bxtel'lle ne peuvent être ûlo:gnès

   connues aux hommes . . . . . . .                   .....             70
         par le Seigneur qu'au moyen de l'homme. . .             .        114

C'est une Loi de la Divine Providence que l'homme agisse
                        L'homme doit donc comme p;.,r lui-même éloigner de

   d'après le libre selon la raison. , . , . . . . , .                  71
         l'homme Ex.terne les maux. . . . . . . . . .                     118

   L'homme a la Raison et le Libre, ou la Rationali lé et la
                     Alors le Seignelll' purifie l'homme des convoitises ùu mal

     Liberté; et ces deux facultés sont par le Seigneur chez
                       dans l'homme Interne, et des maux eux-mêmes dans

        l'homme . , . . . . . . '. . . . , . . .                        73
         l'homme Externe..                 ....                           119

) Tout ce que l'homme tait d'après le libre, soit que cela                        L'action continue de la Divine Providence du Seigneur

     soit conforme ou non contorme à la raison, pourvu qne                          consiste à eonjoinnre l'homme à Soi. et Soi à l'homme,

     ce soit selon sa rüison, lni apparaît comme étant il. lui.         7'1'        afin de pouvoir lui donner les félicités de la vie éter­ 

   Tout ce que l'ho-mme fait ù'npl'0s le libre scIon sa pensée
                      nelle, ce qui ne peut être fait, qu'a!Itant que les maux.

      lui est approprié comme 6tant il lui, 6lt reste, "                78
          avec leurs convoitises ont oté éloignés. . .                    123


1
 Par ces deux facultés l'homme est réi'OI'mé et rég'énéré p~r

      le Seigneur, et sans elles il ne peut être ni réformé ni

      régénéré. . . . . . . . . . . . . . . . .
   Par le moyen de ces deux [acultés l'homme peut être au­
                                                                        8'2

                                                                                    Le Seigneur n'agit jamais chez l'homme dans aucune

                                                                                        chose particulière séparément, sans agir en même

                                                                                        temps dans toutes les choses de l'homme.
                                                                                     Le Seigneur agit par les intimes et pal' les derniers en

                                                                                                                                                     124


      tant réformé et régénéré, qu'il peut être amene par elles
                        même tem ps. . . . . . .                                 .   1'24

      à reconnaître que tout bien et tout vrai qu'il pense et
                  C'est une Loi de la Divine Providence, que l'homme ne soit

      tait viennent du Seigneu l', ct non de 'lui-même. . . .           87
       pas contraint, pa.r des moyens externes il. penser et il. vou­
362                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                  SUR LA OlV1NE PROVLDEKCE                        363
                                                                  Iuméros.                                                                 Numéros.
         loir, ainsi à croire et à aimer les choses qui appartiennent           L'homme est conduit par le SQigneur au moyen de l'in ­
•	       à la religion; mais que l'homme se porte lui·même à cela,
                flux, et enseigné au moyen de l'illustration. '. . . .         165

         ct parfois s'y contraigne. . . . . . . . . . . . 129
                  L'homme est enseigné par le Seigneur au moyen de la Pa ­ 

         Personne ne peut être réformé par les miracles ni par les
                role, de la doctrine et des prédications d'après la Pa­
            signes, parce qu'ils contraignent. . . . . . . . . 130
                role, et ainsi immédiatement par le Seigneur seul. . .         171

         Personne n'est réformé par les visions, ni par les conver­
               Le 8eigneur est la Parole, paL'ce que la Parole vient de

            sations avec les défunts, parce qu'elles contraignent. . 134.
            Lui et traite de Lui. . . . . . . . . . . .                 172

         Personne n'est réformé par les menaces, ni par les châti­ 
               Le Seigneur est la Parole, parce qu'elle est le Divin

            ments, parce qu'ils contraignent. . . . . . . . . 136
                    Vrai du Divin Bien. . . . . . . . . . . . .                 172

           L'externe ne peut pas contraindre l'interne, mais l'in ­ 
              Ainsi être enseigné d'après la Parole, c'est l'être par le

              terne peut contraindre l'externe. . . . . . . . 136
                    Seigneur Lui-Même. . . . . . . . . . . .                    172

           L'interne refuse la contrainte de la part de l'externe à
               Cela est fait méd~1JemQnt par les prédications, cc qui

              un tel point qu'il se détourne . . . "              . . 136
            n'enlève par l'irnmediat. . . . . . . . . . .               17~

           Les plaisirs Elxternes attirent l'ilJterne au consentement,
         L'homme est conduit et enseigné par le Seigneur dans les

              et aussi à. l'amour. . . . . . . . . . . . . 136
                    externes en toute apparence comme par lui-même. . .            174

           Il Y a un interne contraint et lin externe libre. . . . 136
       C'est une Loi de la Divine Proviùence que l'homme ne per ­ 

        Personne n'est rMormé dans les états de non-rationalité
                çoive et ne sente Tien de l'opération de la Divine Provi ­ 

           et de non-liberté. . . . . . . . . . . . . . 138
                    dence, mais que néanmoins il la connaisse et la recon­
        Se contraindre soi-même n'est ni contre la rationalité, ni
             naisse. . . . . .                                                 175

           contre la liberté. . . . . . . . . . . . . . 145
                    Si l'homme percevait ct sentait l'opération de la Divine

        L'homme externe doit être réformé par l'homme interne,
                    Providence, il n'agirait pas d'après le libre selon la rai·

           et non vice versa. . . . • . . . . . . • . • 149
                       son, et rien ne lui paraîtrait comme venant de lui. Pa­ 

     C'est une loi de la Divine Providence qGe l'homme soit con­ 
                 reillement si l'homme avait la prescience jes événe·

        duit et enseigné du Ciel par le Seigneur, au moyen de la
                  ments. . . • . . • . . . . . . . . . . .                       176

        Parole, de la doctrine et des prédications d'après la Pa­               Si l'homme voyait manifestement la Divine Providence, il

        role, et cela en toute apparence comme par lui-même. . 154
                s'introduirait dans l'ordre et l'économie de sa marche,

        L'homme est couduit et enseigné par le Seigne:'!' seul. . 155
             ct il les perverlirait et les détruirait . . . . . . .         180

          Il Y a une unique essence, une unique substance pt une
                  Les externes ont un tel lien avec les internes, que dans

             unique forme, dont provie.nnent toutes les essences,
                    toute opération ils font uù. . . . . . . . . .              180

             toutes les substances et toutes les formes qui ont été
               Si l'homme était en même temps dans les internes, 11

             créées. . . . . . . . . . . . . . . . . 157
                             pervertirait et détrui rai t tou t l'ordre et l'économie

          Cette unique essence; substance et forme, est le Divin                      de la Divine Providence. . . . . '. . . . . .               180

             ~mour et la Divine Sagesse, dont proviennent toutes                Si l'homme voyait manil'estcment la Divine Providence,

             les choses qui, chez l'homme, se réfèrent à l'amour                   ou il nierait Dieu, ou il se ferait Dieu. . . . . . .          182

      (      et à la sagesse. . . . . . . . . . . . . . ]57                     Il est donné à l'homme de voit' la Divine Providence par

          Pareillement, elle est le Bien même et le Vrai même,
                    derrière et non en face; puis aussi, dans l'état spirituel

             auxquels toutes choses se réfèrent. . . . . . . 157
                  et non dans l'état naturel. . . . . . . . . . .                187

          C'est là la vie, de laquelle vient la vie de toutes choses,
        La pl'opre prudence est nulle, et seulement apparaît exister,

             et toutes les choses de la vie. . . . . . . . . 157
               et aussi doit apparaître comme exister; mais la Divine

          L'Unique et le Soi-Même est Tout-Préilent, Tout-Sachant
              Providence d'après les très-singuliers est universelle. .         191

             et 'l'out-Puissaut. . . . . . . . . . . . . 157
                   Toutes les pensées de l'homme viennent cles affections de

          Cet Unique et ce Soi-Même, c'est le Seigneur de toute
                   l'amour de sa vie, et sans ces affections il n'y a et il ne

             éternité, ou Jéhovah . . . . . . . . • . . 157
                       peut y avoir aucune pensée . . . . • . • . . •                 193

          L'homme est conduit et enseigné par le Seigneur seul au
              Les affections de l'amour de la vie de l'homme sont con­
             moyen du Ciel angélique ~t de ce Ciel. • . . . . 162
                 nues du Seigneur seul. . • . •               .••••.            197
SUR LA DIVINE PROVIDENCE                        365
364                   LA SAGESSE ANGÉLIQUE
                                                                                                                                      Num6ro8.
                                                              Numéros
                                                                                  tout, et commA cc qui en soi n'est, pas respective­
   Les affections de l'a.mour de la vie de l'homme sont con·
                     ment à cc qui en sai est. . . . , . . .            • . 217

     duites par le Seigneur au moyen de sa Divine Provi­ 
                 Les choses temporelles et les éternelles sont séparées par

      dence, et ses pensées d'où provient la prudence hu­ 
                   l'ho'ume, mais sont conjointes par le Seigneur. . . . 218

      maine le sont en même temps. . . . . . . . . .                200
      Ce que c'est que les choses temporelles, et ce que c'est

   Le Seigneur par sa Divine Providence joint ensemble les
                       que les choses éternelles. . • . . . . . . • • 219

      affections de tout le Genre humain dans une seule
                      L'homme est temporel en soi, ct le Seigneur cst éternel

      forme, qui est la forme humaine. . .                          201
           en soi, et par conséquent de l'homme il ne peut pro ­ 

   Le Ciel et l'Enfer sont dans une telle forme. .                  '204           céder que ce qui est temporel, et du Seigneur que ce

   Ceux qui ont reconnu la nature seule et la prudence hu ­ 
                      qui est éternel. . . . . . . . . . . . . 219

      maine seule constituent l'Enler ; et ceux qui ont re­
                   Les choses temporelles séparent d'avec elles les choses
     connu Dieu et sa Di vine Providence consti tuent le Ciel.      205
           éternelles, et les choses éterndles sc conjoigncnt les

     D'où procède ct ce que c'est que la propre prudence. .         206
           choses temporelles. . . . . . . . . . . . . 219

     D'où procède et ce que c'est que la Divine Providence. .       207
       Le Seigneur se conjoint l'homme au moyen des appa ­
      Qui et quels sont ceux qui reconnaissent celle·ci, et
                       rences. . . . . . . . . . .                              219

        ceux qui reconnaissent celle-là. . . . . . . . .            208
       Le S'3igneur se conjoint l'homme an moyen des corres·

   Toutes ces choses ne peuvent avoir lieu, à moins qu'il
                         pondances. . . . . . . . .
 . . . . . . . 219

      n'apparaisse à l'homme que par lui·même il pen~e et
                  La conjonction des choses temporellf's et des choses etel'­

      que par lui-même il dispose. . . . . .             .          210
        neUes chez l'homme ei:it la Divine Providence. . . . 220

La Divine Providence considère les choses éternelles, et ne
                   Il est de la Divine Providence, que l'homme par la mort

   considère les temporelles qu'autant qu'elles concordent
                         dépouille les choses naturelles et temporelles, et re·

 ( a-vec les éternelles. . .'       . . . . . . . . . .             214
            vête les choses spirituelles et éternelles. . , . . . 220

  Lee; choses temporelles se réfèrent aux dignités et aux l'i
 ­                Le Seigneur par sa Divine Pr0vidence se conjoint aux

  l chesses, ainsi aux honneurs et aux gains, dans le moC]­                         choses naturelles au moyen des spirituelles, et aux

      de . . . . . . . . . . . . . . . . . . .                      215
            temporelles au moyen des éternelles selon les usages. 220

      Ce que t'est que les dignités et les richesses, et d'où
                  Le Seigneur se conjoint aux usages au moyen des cor­
         elles viennent . '. . . . . .                              2t5
            respondances, et ainsi au moyen des apparences

      Quel est l'amour des dig'nités et des richesses pOUl'
                        selon leurs confirmations pal' l'homme. . ; . . . 220

         elles·mêmes, et quel est l'amour des dignités et (les
                 Une telle conjonction des choses temporelles et des
         richesses pour les usages . . . . . . . .                  215
             choses éternelles est la Divine Providence. . . . ~20
      Ces deux amours sont distincts entre eux comme l'En­ 
               L'homme n'ost introc1uit intérieurement dans les vrais de

         fer et le Ciel. . . . . . . . . . . . .                    215
     la foi et dans les biens de la charité, qu'autant qu'il peut

      La différence de ces'amours est difficilement connue de
               y être tenujusqu'à la fin de la vie. . . . . . . . . 221

         l'homme. . . '. . . . . . . . . .                          215
     L'homme peut être intro(luit dans la sagesse des choses

   Les choses éternelles se réfèrent aux honneurs et aux ri­
                    spirituelles, et aussi dans l'amour de ces choses, ct
      chesses spirituels, qui appartiennent à l'amour et à la
                   néanmoins ne pas être réforme. , . . • . . , . 2?2
      sagesse dans le Ciel. . . . . . . . . . . . .                 216
     Si l'homme dans la suite s'en retire, et va en sens con­

      Les honneurs et les richesses sont des bénédictions, et
                   traire, il profane les choses saintes. . . . . . . . 226

         ils sont des malédictions . . . . . . . . . .              217
         Tout ce que l'homme pense, dit et fait d'après la.

      Les dignités et les richesses, quand elles sont des béné­ 
                    volonté lui est approprié ct reste, tant le bien que

         dictions, sont spirituelles et éternelles; et quand
                        le mal. . . . . . . . . . . . . . . . . 227

         elles sont des malédictions, elles sont temporelles et
                 Mais le Seigneur par sa Divine Providence pourvoit et

         périssables . . . . , . . . . , . . .                      217
             dispose continuellement pour que le mal soit par soi­

      Les dignités et les richesses, qui sont des malédictions,
                     même, et le bien par soi-mème, et qu'ainsi ils puis­
         respectivement aux dignités et aux rich<:sses qui sont
                     sent être se.parés. • • • • . • • ~ • • • . 227

         de~ b~né.dictions, sont ~omme rien respectivement à
366                        LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                                 SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      367
                                                                            Nl.lmél'OS.                                                                  1'iuméro~.

     Mais cela ne peut être fait si l'homme d'abord recon­                                      Si le bien av"c son vrai y était porté auparavant, ou en
        naît les vrais de la foi et vit selon ces vrais, et qu'en­                                 plus grand,:) proportion que le mal avec son faux n'en
        suite il s'en éloigne et les nie. . . . . .           ..                  227              a été éloigné, l'homme se retirerait du bien, et retour­
     Alors il mêle le bien et le mal au point qu'ils ne peu­                                       nerait à son m a l . .                     . . . 233
        vent être séparés. . . . . . . .                ....                      227           Quand l'homme est dans le mal, beaucoup de vrais
     Comme le bien et le mal chez chaque homme doivent                                             peuvent être portés dans son entendemtnt, et ren­
        être séparés, et que chez celui qui est tel ils ne peu­                                    fermés dans sa mémoire, et cependant ne point être
        vent être séparés, celui-ci par conséquent est détruit                                     profanée;. . . . . . . . . . . . . . . . 233
        quant à tout ce qui est véritablement humain. . . .                       227           Mais le Seigneur, par sa Divine Providence, pourvoit
  Il Y a plusieurs genres de profanations du saint, et ce                                          avec le plus grand soin à ce qu'il n'en soit pas reçu
     genre est le pi re de tous. . . . . .               ...                      229              avant que l'homme éloigne comme par lui-même le
     Le premier genre de profanation est commis par ceux                                           mal dRns l'homme externe, ni en plus grande pro­
         qui plaisantent d'après,la Parole et sur la Parole, ou                                    portion qu'il ne l'éloigne. . . . . . . . . . . n3
        d'après le3 Divins de l'Eglise et sur ces Divins.                        231            Si c'était avant et en plus grande proportion, alors la
     Le second genre de profanation est commis par ceux                                           volonté adultérerait le bien, et l'entendement falsi­
         qui comprennent et reconnaissent les Divins Vrais,                                       fierait le vrai, en les mêlant avec les maux et les faux. 233
        et cependant vivent d'une manière opposée à ce5                                     Arguments contre la Divine Providence.                      . 236à239
        vrais . . . "              .....                 ...•                    231      Les lois de Permission sont aussi des Lois de la Divine Pro­
     Le troisième genre de profanation est commis par ceux                                  vidence. . . . ' . . . . . . . . . . . . . . 234
         qui appliquent le sens de la lettre de la Parole ù con­                            Le plus sage des hommes, Adam, (lt son épouse, se sont
        firme!' de mauvais amours et de faux principes..                         231            laissé séduire par le serpent, et Dieu par sa Divine Pro­
     Le quatrième genre de profana lion est commis par ceux                                     dence n'a pas empêché cela. . . . . . . . . • 241
         qui de bouche prononcent des choses pieuses et sain­                               Leur premier fils, Caïn, a tué son frère Abel, et Dieu alors
         tes, et feignent par le ton de voix et le geste d'être                                ne l'en a pas détourn.!l en parlant avec lui, mais seule­
         affectés d'amour pour elles, mais qui de cœur ne les                                  ment l'a maudit après le meurtre. . . . . . . . . 242
         croient ni ne les aiment. . . . "               .    ..                 231        La Nation Israélite dans le désert a adoré le veau J'or, et
     Le cinquième genre de profanation est commis par ceux                                     l'a reconnu pour le Dieu qui les avait tirés d'Egypte ;
         qui s'attribuent les Divins. . . . . . . . . .                          231           et cependant Jéhovah voyait cela de la montagne de
     Le sixième g-enre de profanation est commis par ceux                                      Sinaï, tout près, et ne l'a point empêché. . ,          . . 243
        qui reconnaissent la Parole, et cependant nient le                                 David a fait le dénombrement du pouple, et à cause de cela
        Divin du Seigneur. . . . . . .               .     .,.                   231           il a été envoyé une peste qui a fait périr plusieurs mil­
     Le septième genre de profanation est commis par ceux                                      liers d'hommes, et Dieu lui a envoyé le prophète Gad
        qui d'abord reconnaissent les Divins Vrais et vivent                                  non avant l'acte, mais après, pour lui annoncer la puni­
        selon ces vrais, et ensuite se retirent et les nient. .                  ::231        tion. . . . . . . ,                   ..       . . . . . 2/.4
  C'est pour cela que le Seigneur n'introduit intérieurement                               Il a été permis à Salomon d'insta:lrer des cultes idolâtres. 245
     l'homme dans les vrais de la sagesse et en même temps                                 Il a été permis à plusieurs Rois, après Salomon, de pro­
     dans les biens de l'amour, qu'~utant que l'homme peut                                    faner le temple et les choses saintes de l'Eglise. . . . 246
     y être tenu jusqu'à la fin de sa vie. . . . . . . .                         232       Il a été permis à cette Nation de crucifier le Seigneur. . 247
     Dans les intérieurs chez l'homme il né peut pas y avoir                               Tout adorateur de soi-mème et de la nature se confirme
        le mal et en même temps le bien, ni par coni:léquent                                  contre la Divine Providence, quand dans le monde il
        le faux du mal et en même temps le vrai du bien.                         233          voit tant d'impies, et tant d'impiétés de leur part, et
    Le bien et le vrai du bien ne peuvent être portés par le                                  en même temps la gloire que quelques-uns d'eux en
        Seigneur dans les intérieurs de l'homme, si ce n'est                                  tirent, sans que pour cela Dieu leur inflige aucune puni­
        qu'autant que le mal et le faux du mal en ont été                                     tion. . . . . . . • . . . . . . •                        . . 249
      ,élo~gnés.   f   •    ~   •   •   •   •   •   •   •   •   •   •   •   •.   233       L'adorateul;' de soi-même et de la n~ture se confirme con­
368	                 tA SAGESSE ANGELIQUE
                                                                                             SUR LA DIVINE PROVIDENCE	                      369
                                                             Numéros.                                                                   Numéros
     tre la Divine Providence, lorsqu'il voit les impies éle­                 et plusieurs autres. . . . . • . . . . . . .                  259
     vés aux honneurs, et devenir des grands et des pri­                  L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di­
     mats; puis aussi abonder en richesses, et vivre d:lns la                 vine Providence, par cela que Je Judaïsme continue en ­
     somptuosité et la magnificence, tandis que les adora­                    core. . . . . . .                                         .   260
     teurs de Dieu sont dans le mépris ct la pauvreté . . .       250     Il peut s'élever un doute contre la Divine Providence, de
  L'adorateur de soi·môme et de la nature se confirme con­                    ce que tout le Monde Chrétien adore un Dieu sous trois
     tre la Divine Providence, quand il pense que les guer­                   Personnes, ce qui est adorer trois Dieux, et de ce que
     res sont permises, et qu'alors tant d'hommGs sont mas·                   jusqu'à présent il n'a pas su que Dieu est un en per ­
     sacrés, et que leurs richesses sont pillées.      .          251         sonne et en essence, dans lequel il y a la Trinité, et
  L'adoratellr de soi-même et de la nature se confirme                        que ce Dieu est le Seigneur . . . . . .                       262
     contre la Divine Pl'ovidence, quand, selon sa percep­                Il	 peut s'élever un doute contre la Divine Providence, de
     tion, il pense que les victoires sont du côlé de la pru­                 ce que jusqu'à présent on a ignoré que dans chaque
     dence, et non pas toujours du côté de la justice; et que                 chose de la Parole il y a un sens spirituel, et que de là.
     peu importe que le générnl soit un homme de bien ou                      vient la sainteté de la Parole. . . . . . . . . .             264
     tin lJomme sans probité..                                .   252         Le sens spirituel de la Parole n'a pas ~té révélé plus tôt,
  L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di­                          parce que s'ill'eùt été plus tôt, l'Eglise l'aurait pro­
     vine Providence, quand il considère les religiosités de                     fané, et par là. elle aurait profané la sainteté même
     diverses nations, par exemple, qu'il y Il des hommes                        de la Parole.       ..,..........                          264
     qui n'ont absolument aucune notion de Dien, et qu'il                 Les vrais réels aussi, dan.'! lesquels consiste le sens spi­
     yen a qui adorent le soleil et la lune, et d'autres qui                  rituel de la Parole, n'ont été révélé~ par le Seigneur
     adorent des idoles et des images taillées. . . . . .         254         qu'après que le Jugement dernier eut éta accompli,
  L'homme entièrement naturel sc confirme contre la Di·                       et lor,>qu'une nouvelle Église, qui est entendue par
     vine Providence, quand il comilère que la Religiosité                    la Nouvelle Jérusalem, allait ètre instaurée par le Sei ­
     Mahométane a été reçue par tant d'empires et de royau ­                  gneur. .               .       ..            .                264
     mes. . . .                                        ...        255     Il peu t s'élever uu doute contre la Divine Providence, de
  L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di­                       ce que j usqu'ü. présent on n'a pas su que fuir les maux
     vine Providence, quand il voit que la Religion Chré ­                    comme péchés, c'est la religion Chrétienne même. . .          265
    tienne est seulement dans la plus petite partie du globe              Il peut s'élever un dOûte contre la Divine Providence, de
     h~b.it~bte, qui est nommée Europe, ct que là elle est                    ce llue jusqu'à. présent on n'a pas su que l'homme vit
     dlvlsee. . . . . ' "                         . . .           256         homme après la mort, et de ce que cela n'a pas été dé­
  L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di ­                      couvert auparavant              '.'              ....         274
     vine Providence, par cela que dans plusieurs royaumes              Les Maux sont permis pour une Fin, qui est la salvation. .          275
     oil la Religion Chléticnne a été reçue, il ya des homo               Tout homme est dans le mal, et il doit être retiré du l'Jal
     mes qui s'attribuent le pouvoit' Divin, et veulent être                  pour qu'il soit réform6.        .•..                          277
    adorés comme de:; dieux, et parce qu'on y invoque des                 Les maux ne peuvent être éloignés, à moins qu'ils ne se
     hommes m o r t s . . .              "     . . . . . •        257         montrent . . . . . . . . .                                .   278
  L'homme en tièrement ::laturel se conti l'me contre la Di­                  De ceux qui se confessent coupables de tous les péchés,
     vine Providence, par cela que, parmi ceux qui profes­                       et n'en recherchent aucun chez eux.         .,.            278
    sent la Reiigion Chrétienne, il y en a qui placent la                     De ceux qui par religion omettent de rechercher. . .          278
    salvation dans certaines paroles qu'on pense ct pro­                      De ceux qui, à cause des choses mondaines, ne pen­
     nonce, et non dans les biens qu'on fait. . . . . . .         258            sent nullement aux péchés, et qui par conséquent ne
  L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di­                          peuvent les connaître. . . . "              ...            278
    vine Providence, par cela que, dans le Monde Chrétien,                    De ceux qui donnent leur fa veur aux péchés, et qIIi par
    il'y a eu tant d'héresies, et qu'il y en a encore, telles                    conséquent ne peuvent les connaître. . . . . .             278
     que celles des Quaker, des Moraves) des Anabaptistes,                    Chez tous ceux-là les péchés ne se montrent pas, et par
                                                                                                                                        U
3'70                  LA SAGESSE ÀNGÉLiQÙE                                                 SUR LA 'DIVINE PROVIDENCE                     .371
                                                            Numoros.
                                                                                                                                    Numéros.
       conséquent ne peuvent être éloignés. • • . • .            278     Les méchants ne peu"ent pas être entièrement retirés des
    Cause, jusqu'à présent inconnue, pour laquelle les                     maux et conduits dans les biens par le Seigneur, fant
       maux ne peuvent être éloignés, à moins qu'ils ne                    qu'ils croient que la propre intelligence est tout, et que
       soient recherchés, qu'ils .ne se montrent, qu'ils ne                la Di vine Providence n'est rien. . . . . . . . .             297
       soient reconnus. ne soient confessés, et qu'on n'y ré­              La propre intelligence, quand la volonté est dans le
       siste . . . . . . . . . . . . . . . . .                   278          mal, ne voit que le faux, 'It elle ne veut voir et ne
  Autant les maux sont éloignés, autant ils sont rf'mis. .       279          peut voir autre chose. , . . . . . . , . . .               298
    L'erreur du siècle est de croire que les maux out été                  Si la propre intelligenco voit alors le vrai, ou elle s'en
       séparés, et même jetés dehors, quand ils sont remis.      2i9          détourne, ou elle le falsifie, . . . . . . . , .           298
    L'erreur ùu siècle est de croire que l'état de la vie de               La Divine Providence fait continuellement que l'homme
       l'homme peut être changé en un moment, qu'ainsi                        voit le vrai, et même elle lui donne l'atfection de le
       de méchant l'homme peut devenir bon, par consé­                        percevoir et ùe le recevoir. . . . . . . . . .             298
       quent être tiré do l'enfer,_et transféré aussi tôt dans             L'homme est par là tiré du mal, non par lui-même,
       10 Ciel, et cela par.la Miséricorde immédiate du Sei·                  mais par le Seigneur . . . . . . . . . • • .               298
       gneur. . . . . . . . . . . . . . . . .                    279     Le Seigneur gouverne l'enfer par les oppos~s; et les mé­
     Ceux qui ont cotte croyance ne savent nullement ce                    chants, qui sont dans le monde, il les gouverne dans
       que c'est que 10 mal, ni ce que c'est quo le bien. . .    279       l'enler quant aux intérieurs, mais non quant altx exté­
     Ceux qui croient que la saI vation so fait en un moment               rieurs. . . . . . . . . . . . . . . . . .                     29~
       ot que la miséricorde est immédiate ne savent pas               La Divine Providence n'approprie à qui que ce soit le mal
       que les affections, qui appartiennent il la volonté,              ni à qui qne ce soit le bien, mais ID propre prudence ap­
       sont de simples changements d'état des substances                 proprie l'un et l'autre. . . . . , . . . . • . •                308
       purement organiques du mental; que les pensées,                   Cc que c'est que la propre prudence, et ce que c'est que
       qui appartiennent à l'entendement, sont de simples                  la prudence non propre. . . . . . . . . . . .                 310
       changements ~t variations de forme de ces substan·                L'homme d'après la propre prudence se persqade, et con·
       ces; et que la mémoire est 1 état permanent de ces                  firme chez lui, q Ile tout bien et tout vl'ai v iennen t de
       changemen ts et de ces variations. . . . . . .            279       lui, et sont en lui, et qu'il en est de même de tout mal
  Ainsi la permission du mal est pour cette fin qu'il y ait                et de tout faux. . . . . . . . .              .....           312
    salvation. . . . . . . . . . . . . . . .                     281     Tout ce que l'homme s'est peri>uadé, et en quoi il s'est
La Divine Providence est également cbez les méchants et                    confirmé, demeure comme propre ~hez lt,i . . . . .            317
 chez les bons. . . . . . . • . . . . . . . .                    285       Il n'y a rien qui ne puisse être confirmé, et le faux peut
  La Divine Providence est universelle dans les très·singu­                   être confirmé plus que le vrai. . . , . . . . .            318
    llers, non-seulement chez les bons, mais aussi chez les                Le faux étant confirrrlé, le vrai ne se montre pas; mais
    méchants, et néanmoins elle n'est point da~:s leurs                       d'après le vrai confirmé le faux se montre. . . . .        318
    maux. • . . . . . . , . . , . . . . . ,                      287       Pouvoir confirmel' tout ce qu'on veut, ce n'est pas do
 Les n.échants se jettent continuellement eux-mêmes dans                      l'intelligence, c'est seuloment une subtilité, qui peut
    les maux, mais le Seigneur les retire continuellement                     existor même chez les plus méchants. . . . . .             318
    des maux. . . . . . . . . . . . . . . . .                    295       Il Y a une confirmation intellectuelle et non en même
   Il Y .a des choses innombrables dans chaque mal. . .          296        . temps volontaire, mais toute confirmation volontaire
   Le méchant s'enfonce de lui·même sans cesse de plus                        est in tellectu':Jlle aussi . . . . . . . . . . .          318
      en plus profondémont dans ces maux. . . . . .              296       La confirmation du mal, volontaire ct en même temps
   La Divine Providence, à l'égard des méchants, est une                      intellectuelle, fait que l'homme croit que la propre
      continuelle permission du mal, dans le but qu'ils en                    prudence est tout, et que la Divine Providence n'est
      soient continueIJement retirés . . . . . . . ,             ~96          rien; mais il n'en est pas ainsi de la seule confirma·
   Le d~tachemont du mal est elTectué par le Seigneur par                     tion intellectuelle . . . . . . . . . . . . ,              318
      mille moyens, même par des moyens très-secrets, •          296       Toute chose confirmee par la volonté et en même temps
372                  LA SAGESSE ANGÉLIQUE                                                   SUR LA DIVINE PROVIDENCE                      373
                                                            Numéro••                                                                  Numéro•.
      par l'entendement demeure éternellement, mais non
                  La reconnaissanca de Dieu fait la conjonction de Dieu
      ce qui a été seulement confirmé par l'entendement. 318
                avec l'homme et de l'homme avec Dieu, et la néga ­
 Si l'homme croyait, comme c'est la vérité, que tout bien                    tion de Dieu fait la disjonction, . . . . ., . , . 3.'26
    et tout vrai viennent du Seigneur, et que tout mal et                 Chacun reconnaît Dieu et est conjoint à Dieu' selon le

    tout faux viennent de l'Enfer, il ne s'approprierait pas                 bien de sa vie. . . . . . . , . . . , . . 326

    le bien et ne le ferait pas méritoire, et il ne s'appro ­             Le bien de la vie, ou vivre bien, c'est fuir les maux

    prierait pas le mal et ne s'en ferait pas responsable. . (320            plrce qu'ils sont contre la religion, ainsi contre Dieu, 326

    Celui qui confirme chez lui l'apparence qlle la sagesse                Ce sont là les choses communes de toutes les religions,

      et la prudence viennent de l'homme, et pur suite
                      et par lesq uelles chacun pe lIt être sauvé. . . . , 326

      sont en lui comme lui appartenant, ne peut que voir
              C'est la faute de l'homme lui·même, s'il n'est pas sauvé. 3:27

      que s'il en était autrement, il ne serait pas un hom ­               Toute religion par succession de temps décroît et est

      me, mais serait ou une bête, ou une statue; et ce·
                    consommee. . . ,             .     . . , . . . . . 328

      pendant c'est le contraire . . . . . . . . . . 321
                  Toute religion décroît et est consom'llée p'lr le renver­ 

    Croire et penser, comme c'est la vérité, quo tout bien
                  sement de l'image de Dieu chez l'homme. . . . . 328

      et tout vrai viennent dll Seigneur, et que tont mal
                 Cela a lieu par les accroissements continuels du mal hé­
      et tout faux viennent de l'enfer, paraît comme im­
                     réditaire dans les générations      . . . . . , . . 328

      possible ; et cependant cela est véritablement hu ­ 
                Néanmoins il est pourvu par le Seigneur à cc que cha·

      main et par suite angélique. . . . . . . . . . 321
                     cun puisse être sauvé. . . . . . . . . . . 328

    Croire et penser ainsi est impossible pour ceux qui ne
                Il est aussi pourvu à ce qu'une nouveHe Eglise succèùe

      reconnaissent pas le Divin du Seigneur, et qui ne re­ 
                 à l'Eglise précédente dévastée. . . . . . • . . 328

       connaissent pas que les maux sont cles péchés; mais
              Ainsi tous ont été prédestinés pour le Ciel, et personne

      cela est possible pour ceux qui reconnaissent ces
                   ne l'a été pour l'enfer. . . . , . . . . . . . 329

      deux points. . . . . . . . . . , . . . . 321
                        Une prédestination autre que pour le Ciel est contre le

    Ceux qui reconnaissent ces deux points réIléchis:'lent
                   Divin Amoul', qui est infini. . . . . . . . . . 330

      seulement sur les maux qui sont en eux, et ils les
                  Une prédestination autre que pour le Oiel est contre la

      chassent hors d'eux-mêmes vers l'cnter d'où ils vien ­ 
                Divine Sagesse, qui est lnfinie. . . . . . , . , 330

       nent, en tant qu'ils les fuient et les ont en aversion
             Supposer qu'il n'y Il de sauvés que ceux qui sont nés

      comme péchés. . . . . . . . .                  . . . . 321
             au-dedans de l'Eglise est une hérésie insensée. . . 330

    Ainsi la Divine Providence n'approprie ; personne le
                 Supposer que quelques-uns du genre humain ont été

      mal ni à personne le bien; mais la propre prudence
                     da~nés pal' prédestination est une hérésie cruelle.     . 330

       approprie l'un et l'autre. . . . . . . . , . . 321
             Le Seigneur ne peut agir contre les lois de la Divine Provi·
Tout homme peut être réformé, et il n'y a point de Prédes­               dence, parce que agir contre ces lois, ce serait agir contre
  tination. , . . . . , . "                                     322
     so~ ~)iyin Amour ct contre sa Di vine Sagesse, ainsi contre      ::-...
 La fin de la création est le ciel provenant du genre hu­                LI1l-:'ifeme. . . . , . . . . . . , . . . . . (331)
     main . . . . . . . . . " . . . . . . . . 3':23
                     L'opération de la Divine Providence pour s:wver l'homme ­
    Tout homme a été crM pour vivre éternellement . . . 324
                commence dès sa naissance, et continue jusqu'à la fin

    Tout homme a été créé pour vivra éternellement dans
                    de sa vie, et ensuite da~s l'éternité. . . . . . . 332

      un état heureux. . . . . . . . , . . . , , 324                     L'opéra ion de la Divine Providence se fait continuelle­ 

    Ainsi tout homme a été créé pou l' venir dans le ciel . . 3.24­         ment par des moyens de pure miséricorde. . . , , 335

    Le Divin Amour ne peut faire autrement (tue de vou­                  La salvation opérée en un moment par pure Miséricorde

      loir cela, ni la Divine Sagesse felire autrement que
                 n'est pas possible. . , . . . . . . .               . . , 338

      de pourvoir à cela. . . • . . . . . , . . . 324
                      La croyance à une salvation opérée en un moment par

 Pal' suite il est de la Divine Providence, que tout homme
                    miséricorde immédiate il été prise de l'état naturel

    puisse être sauvé, ü t que soient sau vés ceux qui recon­ 
                de l'homme. . . , . . . . . . , . . . , 338

    naissent un Dieu et viven t bien , , • , " , , , , 325
                 Cette croyance vient de l'ignorance de l'état spirituel,

                                                                                qui est totalement différent de l'état naturel. . , • 338

                                                                            Considérées intérieurement) les doctrines de toutes les
374    LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA. DIVINE PROVIDENCE
                                                          Numéros.
                                                                                 TABLE ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE
      Eglises dans le Monde Chrétien sont contre la sai va-
      tion opérée en un moment par miséricorde immé-
      diate, mais néanmoins les hommes externes de l'E-
      glise la soutiennent. . . . . . . . . . . .              338   Les Chiffres renvoient aux Numéros ct non aux Pages. Sign. esl l'ahrévntion de signifie
  La salvation opérép en un moment par misérîcorde immé·               ou de signifient.
    diate est un serpent de fell volant dans l'Eglise. . . .   340   L'Deception dans laquelle certains mots doivent 6tre pris, est présentée en Observation.
    Par la croyance à la salvatioYJ opérée en un moment
      par pure et sùule miséricorde la religion est abolie.    340
   Par cette croyance la sécurité de la vie est introduite.    310
   Par cette croyance la damnation ('st imputée au Sei·                ABEr. sian. l'amour ou la charité,                      ADmssloN (1 ') dans le ciel par misé-
      gneur..        ....            ....                .     340   2ld. Voil'    CAIN.                                  ricorde immédiate pour y rester
                                                                        AIlLUTION (l') sign. l'ablution spi-              n'est pas possible, 338.
                                                                     rituelle, qui est lu purification des                     ADORATEUR (tout) de soi-même et
                                                                     maux, 151.                                           de la nature so confirme contre la
                                                                        ABSTRAITES (idées) sur l'Infini,                  Divine Providence, 2r.9 ; dans quel·
                                                                     4,6. li ya des idées abstraites pal'                 les circonstances, 249 à 25'2. -
                                                                     lesquelles on peutvoir que les cho-                  Adoraten rs d'cux-mêmes et du mon-
                                                                     ses sont,quoiqu'on ne voie pas quel-                 de ; adorateurs d'hommes et de
                                                                     les elles sont, 4,6.                                 simulacres ; adorateurs du Sei-
                                                                        ABUS des facultés de l'homme,                     gneur, 104
                                                                     appelées Rationalité ct Liberté,lj,                       ADORER d'autresdieux,1M. Pour-
                                                                      Pal' l'abusdecesdeux facultésl'holll-               quoi il ya des hommes qui adorent
                                                                      me peut confirmer tout ce qui lui                    le soleil et la lune, et d'autres qui
                                                                      plaît, 286.                                          adorent des idoles et des images
                       -~-                                               ACCROISSEMENTS continuels du                      taillées, 254.
                                                                      mal héréditaire dans les généra-                         ADULTE (l') qui, dans le Monde,
                                                                      tions, 328.                                          ne parvient pas à la liberté même
                                                                         ACCUSATIONS infàmes contre Dieu,                  et.à la l'ationalité même, ne peut y
                                                                     3r.O.                                                  pan'enir apl'ès la mort ; car alors
                                                                        ACTE. Quaild de l'acte on ôte la                    l'état de sa vic reste éternellement
                                                                      volon'é, l'œuvre cosse, 3.                            tel quil a été dans le monde. ::19.
                                                                        ACTUALiT~: (en). 32.326,.                               ADULTI::RATION (l') du bien consiste
                                                                         005. Celle expression a élé oll1ploy~e pour        à fairc violence aux Divins Biens,
                                                                      distinguer aclltaliter do recllitel', dont            cn confirmant les amours mauvais,
                                                                      l'Auleur sc sert nussi ; ninsi, enlré en
                                                                      (lctlta/Îte et on j'eatite, il l' a la mûnte dis-
                                                                                                                            'zal. Dans la Parole, les adultéra-
                                                                      tinction qu'entre actuel pl'lS dans le sens            tions du bien sont décrites par les
                                                                      philosophique, ct j'eel.                              adultères, et les falsificatIOns du
                                                                         ADA)'. Par Adam et son épouse,                      Vl'Ui par les scol'tations, 233. Ces
                                                                      dans la Genèse, il est entendu, non                    adultérations et cos falsilications se
                                                                      pas lespremiels hommes créés dans                      font par lcs raison nements de
                                                                      ce monde, mais les hommes de la                        l'homme naturel, qui est dans le
                                                                      très-ancienne J~glisc, dont la nou-                     mal,233.
                                                                      velle création ou régénération est                        AnuLTimE. Combien il est horri-
                                                                      ainsi décrite, 241, 275, :U:J, 328. Le               hIe, 144.
                                                                      mal héréditaire nc vient pas                           AFFEcn;l. Les choses impures
                                                                      d'Adam, comme on le croit. il vient                  atTectent par correspondance les
                                                                      dcs parents, 277. La condamnation                    mécbants, et les choses pu l'es afTec-
                                                                      d'Adam sian. la condamnation du                      tent par correspondance les bons,
                                                                       propre intellectucl, 313.
                                                                                                                          l'lO'
2                                                                                                                                                                       3
   Ons, AnCe/Cl' ost pris dans l'acception    de l'alTection et de la science; l'af­      AFBICAINS (les) croient que leurs        1'<Îme devient l'amour du Seigneur,
d'inspirer do l'alfoction,                    fection y appartient au bien naturel,    défunts sont hommes dans l'autre            199. Les naturalistes ne peuvent
                                              et la science au vrai naturel, 7L        vie, 274.                                   comprendre clue sensuclIement et
    An'EcnoN. Toute afTection, tians          L'homme a non-seulement l'alTec­            AGE. Tous ceux qui ont bien vécu,        non spirituel ement l'état de l'àme
 son e~sence, est un amour snbaltel'­         tian de l'amour naturel, mais aussi      quand ils arrivent dans le ciel, re­        après la mort, 310, Opérations se­
 ne dérivé de J'amour dela vie, com­          l'afrection de l'amour spirituel et      viennent dans leur jeune âge du             crètes de l'âme dans le corps, 296,
 me un ruisseau de sa source, 193,            l'afTection de l'amour céleste, 75.      monde et y restent éternellement,           336.	 - Voir MENTAl" OIlS.
 Les affections sont des dérivations          L'afTection qui appartient à l'amour     324,. Les femmes, quoiqu'elles aient            AMITIÉ SPIRITUELLE, 338 pag,3:j2.
 de l'amour dela vic de l'homme, 28,          du bien fait te ciel chez t'hommc, 6a.   été vieilles ct décrépites, reviennent          A~JMONITF.S (les), dans la Parole,
 106, Les affections de l'amour de                AFFECTION ET PENSÉE. Toute af­       dans la neur de l'âge et de la beauté,      sig.	 un genre de mal, 251.
 la vie de l'homme sont connues du           fection est dans la chaleur, et tonte     324.                                            A~loun (l') fait la vie de l'homme,
 Seigneur seul, 197. Elles sont               pensée est dans la lumière, 199.             AIEUI" Parfois hl face de l'aïeul       13. L'amour est comme le feu de la
 conduites par le Seigueur au                Chaque alTection a son plaisir, et        revient dans le petit fils ou l'arrière     vie, d'oil provient la lumière de la
 moyen desa Divine Pl'ovidence, 200.         chaque pensée a son chal'me, 19:j.        petit-fils, 277.                             vie, 167. L'amour de la vie de cha­
 Le Seigneur par sa Divine Provi­            Il n'y a pas d'afrection sans sa pen­         A!GLES (les) sign. les hommes de         cun ne peut existèr sans des déri­
 dence joint ensemble les alTections         sée, ni de pensée sans son alTection,     rapine qui ont la vue intellec­              vations qui sont appelées arreelions,
 de tout le genre humain dans ulle           194. Il ne peut y avoir aucune pen­       tuelle, 20.                                  '106. L'amonr de la vie produit de
 seule Corme, qui est lu forme hu­           sée sans une affection, 196. L'afTec­          Alu:s (les) sign. les vrais spi ri ­    soi-même des amonrs subalternes,
 maine, 201. Chaque alTection du             tion cl)rrespond au son, et la pensée     tue Is, 20.                                  qui sont nommés affections, 1!J4.
 bien et en même temps du vrai est           au langage. 2!.J6. De même que dans           ALLE~IANDS.     Ensei~nement     qui      L'amour de la vie, qui est aussi
 homme dans sa forme, 66. On ne               le monde naturelle son al'ec le lan­     leu l'est don né dans la prière pou r        l'amour régnant,demeure chez cha­
 peutl'ien percevoir ni rien pensér          ga~e se répand de tont côté dans          la sainte communion, '1 IlL                  CUH après la mort, et il ne peut êlre
sans alTection, et chacun perçoit et          l'air. de même dans le monde spiri­          AI.LIANeE. Les deux Tables de la         enlevé,231, L'amour de la vie de
 pense selon l'affection, 28. L'affec­       tuel l'alTection avec la pensée se ré­    Loi ont été appelées l'Alliance;             chacun se fait un entendement, et
 tion produit les perceptions et les          pand de tout côté dans les socitlés,    pourquoi? 95.                                pal' conséquent aussi une lumière,
 penséetl, 2H. De l'affection de savoil'     ::WG. Les alTections avec les percep­         ALPHABET. Dans le monde spiri­           '167. L'amour appartient à la volonté,
 résulte l'alTection du vrai, t1el'alTcc­    tions font l'interne de l'homme, et       tuel, chaque lettre dans l'alphabet          '136, L'amoul' de la volonté influe
 tionde comprendre résulte la pel'­          les plaisirs des aITections al'cc les     signifie une chose, et plusieurs             dans l'entendement, et fait que son
ception du vrai, et de l'afTection de        pensées font l'externe de l'homme,        lettl'es rénnies en un mot, qui cous­         plaisir y cst senti; de là, il vient
 voir ce qu'on sait et ce que l'lifl         '106. Les afrections de l'amour de la     tituentle nom d'une personne, en­            dans les pensées, et aussi dans le5 in­
comprend l'ésulte la pensée, ~8. Les          vie de l'homme sont cOllduites par       veloppent l'état entier de la chose,         tentions, 2fH. L'amour de la volonté
affections externes de la pensée se          le Seigneur au moyen de la Divine         230.                                          inspire il l'entendement tout ce qu'il
manifestent dans la scnsation du              Providence, et ses pensées d'où pro·         AI~lIŒ DIIW, c'est faire les pré­        veut, mais non vice verstÎ, 209, L'a·
corps, Illais rarement dans la pensée        vient la prudence humaine le sout         ceptes de sa loi, 3'26. Ce que c'est          mour de la volonté forme pour lui
du mental, H)~. Les affections in­           en même temps, 200. Les atTeclions        qu'aimcl' le Seigneur par-dessus              la foi, 136, L'amoul' habite dans ses
ternes de la pensée, d'après les­            et les pensées sont dans des sujets        toutes choses, et le prochain comme         afrections comme un maître dans
quelles existent les alTeclions exlel'­      substanciés, 279. Les affections de        soi-même, 94.                               son domaine, ou comme un roi dans
nes, ne se manifestellt jamais de­           la volonté sont les changements et            AMIlASSAD~;UR discutant, dans le         son l'oyaume,136. Tout amour veut
vant l'homme, 199. Les afrcctions            variations d'état des substances pu­       monde spirituel, al'ec deux prêtres         du bien à un autre, 324. - Le pur
sont intéricures et extérieul'CS ; les       rement organiques du mental, et           sur la prudence hnmaine, H17.                Amour est l'Essence Divine même,
aflections intérieures s'adjoignent          les pensées de l'entendement SOllt            Am: (l') de chacun vient du pèl'e,       et il opère toutes ctlOses par la
des compagnes qui sout appelées              les changements et variations de          et elle est seulement revêtue d'un           Divine Sagesse, 337. - Amour cé­
perceptions, et les alTections exté­         forme de ces substances, 279. 31!).        corps pa l' la mère, 277. L'âme est          leste et amour infernal; l'amour
rieures s'adjl)ignent des compagnes          Les formes des substances organi­         dans la semence, '277. L'âme de              céleste est l'amour envers le Sei­
qui sontappclées pensées, 19'L Cha·          ques du mental sont. les sujets des        l'homme n'est autre chose que               "neur et à l'égard du prochain, et
que affection a sa compagne comme            affections et de" pensées de l'homme,      l'amour de sa volonté et par suite          l'amour infernal est l'amour de soi
épouse, l'alTeetion de l'amour natu­         3l9. L'alTection et la pensée qui en       l'amour de son entendement, '19:),           et du monde, 106, 107, 199. ­
rel a la science, l'alTection de l'a­        provient ne sont ni dans l'espace ni       Si l'homme attribue toutes choses            Amour de soi: ce que c'est, 206,
mour spirituel l'intelligence, etl'af·       dans le temps, 50.                         à lui mêlneetlt la nature,l'àme de­          2HS, L'amoul' de soi, qui est la tête
fection de l'amoul' célesle la sagesse,          AFFINITÉ SPIRITUELLE. 338, page        vient l'amour de soi; mais s'il              de tous les maux, excelle plusque les
74,. Dans les bêtes il yale mariage          3~2.                                       atll'ihue toutes choses au Seigneur,         autres amours dans l'art d'adultérer
4;                                                                                                                                                                                        5
les bienset de falsifier les vrais, 233.      ANALYTlQUE~ŒNT. Pourquoi l'hom.                quelle il est attaché, 296. Le Sei­               lement, ni même de ce qu'il pense
L'homme qu i subjugue cet amou r           me peut penser analytiquement, 3'17,              gneur apparait aux Anges à distance               vouloir, ne lui est approprié, à
subjugue facilement tous les autres           ANATOMIQUES (détails), '164, 180,              comme Soleil; pourquoi? 162.                      moins qu'en même temps il ne
amours mauvais, H6. - L'amour              18J, 1!)),279, 296, 319, 336.                       AI'PAnKi'iCES, Toute apparence                 veuille tellement la chose, qu'il la
spirituel est tel, qu'il veut donner ce       JNCIENS (très-). Quel était l'a­              confirmée comme vérité devient une                fasse aussi, lorsqu'il en a le pouvoir,
qui est sien il autrui; et, autant Il le   mou l' des dignités et des richesses              illusion, 310, 220, Les apparences                80. Les maux que l't:omme croit li­
peut.autantil est dans son être,dans       dans les temps très·anciens. 2H;,                 sont les vètements des vérités; les               cites, quoiqu'il ne les fasse point,
sa paix et dans sa béatitude, 27. L'a­        ANGE. L'amour et la sagesse font               confirmer, c'est confirmer que les                lui sont appropriés, 81. Rien de ce
mour dans lequel ['homme a été             la vie des anges, 28. Les anges et                habits sont des hommes, 220. Ceux                 que l'homme s'est approprié ne peut
créé est l'amoul' du prochain. afin        les esprits sont des aITections qui               qui confirment chez eux les arpa­                 être déraciné, car cela est devenu
qu'il lui veuille autant de biell qu'il    appartiennent à l'amour, et des pen·              rences d~viennent naturels, 187. Il               chose de sa volonté et en m61lle
s'en veut il lui-même, et plus             sées provenant de ces aITections,                 est permis à chaque homme de par·                 temps de son entendement. et par
encore; et qu'il soit dans le plaisir      50,300,301. Tous les anges tournent               1er selon l'apparence; les anges                  conséquent chose de sa vie, 79. Si
de son amour, quand il lui fait du         la face vers le Seigneur, 29; ils ne              aussi parlent selon l'apparence,                  l'homme croyait, comme c'est la vé­
bien, 275. Cet alllour est véritable­      tournent pas d'eux-mêmes la face                  mais ils pensent s~lon la vérité,                 rité, que tout bien ct tout vrai vien­
ment humain. 270. Quand l'amour            vers le Seigneur, mais le Sei~neur                102, L'apparence de l'espace et du                nent du Seiglleur, et que tout mal
du prochain fut changé en alllour          les tourne vers Lui, 29. Les anges                tem ps est pOUl' 1es anges selon lGS              et tout faux viennent de l'enfer, il
de soi, et que cet amOllI' se fut          du troisième ciel perçoivent l'influx             états de leurs afTections et des pen­             ne s'approprierait pas le bien et ne
accru, l'amour humain fut changé           du Divin Amour et de la Divine                    sées proyenant de leurs afTeclions,               le ferait pas méritoire, et il ne s'ap·
en amour animal, 270. - Amour              Sagesse procédantdu Seigneur, 158.                50. Le Seigneur se conjoint à                     proprierait pas le mal et ne s'en fe·
des moyens, '109,110. Quel est l'a­        Parfois le Seigneur remplit de son                l'homme au moyen des apparences,                  rait pas responsable, 320.
mour des dignités et des richesses         Divin un ange, au point que l'ange                119,120. L'homme est tenu dans                       APRÎ,S (d').
pour elles-mêmes, et quel est              ne sait autre chose, sinon qu'il est              l'apparence qu'il pense, veut, parle                 Ou,;, CoIte loculion prupositivo ost sou­
l'amoui' des dign ités et des richesses    le Seigneu l', 96,                                et a~it par lui-même; pourquoi?                   vent employee pOUl' remlre 10 préposition
pour les usages, 215. Ces deux                                                                                                                 loline ex; elle est surtout employée lors­
                                              ANGLAIS (les), en général, ne se               32'L Dans le monde spirituel, les                 que noll'c préposition de donnoroit lieu il
amours sont distiucts entre eux            laissent pas contraindre il la reli·              espaces sont seulemen t des appa­                 one é((uÏI'o'luo, ct pour évilol' 10 trop fré·
comme le Ciel et l'Enfer, 215. ­           gion, 136. Enseignement donné aux                  rences, 29.                                      quente répétition do ces illoIs qui procède
L'amour conjugal est l'amour spiri·        Anglais dans la prière pour la                       Ons. On oppelle apparences les choses          de ou qui ll'l'ovient Ile.: cl oussi du
tuel-céleste même, '144. L'amour ct        sainte communion, 'IH,                            (lui, dons le monde spiriluel, so présen.         l'este pour Sil (oulorlllor il 10 Lrièvcté du
le libre sont un, 7-~. Agir d'après           ANIMUS (l') se compose d'aITec­                lent il la vue de,; espl'its et des onges; ce3    lexte.
son amour, c'est agir d'après le           tions, de perceptions et de pe nsées,             choses sont nummécs opporences, pOl'ce                AnAnIE (l') faisait,partie des con­
libre, 43. - Voir LllmE.                                                                     que, correspondont oux Intérieurs des es­         tl'ées ail existait j'Eglise ancienne.
                                           56, La maladie de l'esprit (animus)               prits et des onges el les représentant, cil
   A~lOup. et SAGESSE, L'amour est         enlève la rationalité, et par suite le                                                              et où l'ancienne Parole était connue,
                                                                                             varient solon los élots de ces intérieurs.
l'être de la sagesse, et la sagesse est    libre d'agir selon la raison, Hl. ­               11 '! a des opplll'cncQs l'uelles et dllS oppo­   328,
la qualité de l'amour, '13. L'amour        VOil' MENTAl. ; LlDlIlL '.                        ronces non-réelles; les npporenees non­               AnA1Gl'iI::E, L'amour infernal, avec
dans sa forme est la sagesse, '13.            OIlS. L'Aninws est une sortC) d" mMI'11        l'él'lIes soot celles qui ne correspondent        ses aITections du mal et du faox,
~ans la sagesse l'amour ne peut            exlérieur, formé pOl' iles all't:ctions el d's    pos oux intérieur;;, - Voi,' C. E. N° 175,       comparé à une araignée et au tissu
rien faire, et sans l'amour la sagesse     inclinotions externes résultont principalo·          AppnopnlATlo~ du bien       et du              de sa toile, 107,
l:e peut non plus rien faire, a, 4.        m~nl de l'éducation, de la sodélé el do
                                                                                             mal, 78 à 81,320,321.                                 ARBRE, Correspondance de la vie
L'amour appelle bien tout ce qui           l'Iubitude. - Voir AlI. C. No:l!16, l'ail'                                                           de l'homme avec la végétation de
                                           oussi HENTAL, Ons.                                   ApPROPRIER, La Divine Provi­
est à lui, et la sagesse appelle nai          ANTtPATll1E du Ciel et de l'Enfer,             dence n'approprie il qui que ce soit               l'arbre, 332. L'homme dans la Pa­
tout ce qui est à elle, 5. L'amour         303,                                              le mal, ni à qui que ce soit le bien,              role est décrit par l'arbre, 3Jz. Où
appartient à la volonté, et la sagesse        ANTIPODES, Le Ciel et l'Enfer sont             mais la propre prudence approprie                  l'al'bre tombe, il reste étendu; de
appartient à l'entendement, 136,           comme deux antipodes, 300,                        l'un et j'autre, am>. Tout ce que                  même aussi la vie de l'homme reste
L'amour et la sagesse entrent dans            AORTE,296.                                     l'homme pense, dit et fait d'après la              telle qu'elle a été quand il meurt,
l'homme pllr sa face, et non par le           Ap P 4IA1TRE. Tout ceque l'homme              volonté, lui est approprié et reste,               t77 (bis). L'amour céleste, avec les
derrière de sa tête, 95. L'amou l' et      fait d'après le libre lui apparaît                tant le bien que le mal, 226, 227,                 plaisirs de ses aITections du bien ct
la sagesse ne sont ni dans l'espace        comme étant à lui, 7'., à 77. L'hom­              Tout ce que l'homme fait d'après le                du vrai et les pensées qui en résul­
ni dans le temps, !ln. Comment l'a­        me, quand il est dans une profonde                libre selon sa pensée lui est appro                tent, cam paré à un arbre remar­
mour se conjoint à la sagesse, 28,         méditation, npparaît parfois dans la              prié comme étant lui, et reste, 78.                quable par ses branches, ses feuilles
   ANADAPT1Sl'ES, 259,                     société du monde spirituel à la­                  Rien de ce que l'homme pense seu­                  et ses fruits, 107. - L'arbre de vie
6                                                                                                                                                                                   'i
 siun. le Seigneur quant à la Divine      s'empêcher de penser que les trois            les, mais elles peuvent dans le ciel             ost quoslion d'un aull'C bien, il esl dil, ou
 Providence, et l'arbre de la science     personnes sont trois dieux, 26.2.­            être perçues par les sens, :19.                  le bien nalurcl, ou 10 bien civil, ou 10 bien
 sign. l'homme quant ft. la propre        l<'oi symbolique athanasienne, 1.27,             I3r-:AU. Le vrai dans la vue de l'œil         moral.
 prudence, 313, 241.                      338.                                          est ce qui est appelé beau, 31'.2.                  BIE;'ol ET VRAI. Le bien appartient
    ARCANES. Les arcanes du ciel sont         ATHRES. Ceux qui attribuenttout              I3r:NÉDlCTlONS. Quelles sont les              à l'amour et le vrai appartieut à la
 innombrables, et à peine un seul est     à la nature et rien'au Divin, et qui          véritables bénédictions '? 217, 250.             sagesse, 5, 7, L'amour appelle bien
 connu de l'homme, 254. L'homme           par des raisonnements d'après les                I3ERGER DES BREBIS (le) est celui             tout ce qui est à lui, et la sagesso
 possède en lui même la faculté de        choses visibles ont fait cela l'objet         qui s'adresse au ~eigneur, 230.                  appe~le vrai tout ce qui est à elle,
 comprendre, comme les anges eux­         de leur foi, sont des athées, 98, 9!).           I31hES. Facultés des bêtes; dilTé­            5. Chacun appelle bien ce qu'il sent
 mêmes, les arcanes de la sagesse,        - Adorateu rs de la natu re ou                rence entre ces facultés et celles de            comme plaisir d'après l'amour de
 223. Les diableset lessatailSpeuvent     athées, '154.                             '   l'homme, 74, 96. L'homme <fui con­               sa volonté, et appelle vrai ce que
 aussi les complendre, 99. Arcanes            ATTRJI3UT. Tout ce qui existe tient       firme chez lui que tout ce qu'il                 par suite il perçoit comme charme
 do la sagesse angélique, qui ne peu·     de la forme ce qui est appelé qualité,         pense, et ce qu'il fait, est pensé et           d'après la sagesse de son entende­
 vent être compris par l'homme dont       et aussi ce qui est appelé attrihut, 4.       fait par lui-même, devient comme                 ment, 195. Toutes choses dans l'u­
 le mental spirituel n'a pas été ou·          AunonE. Pourquoi Lucifer est               u ne bête, 321. Il ne connalt pas                nivers se réfèrent au bien ct au vrai,
 vert, 164. - Arcanes angéliques,         appelé fils de l'Aurore, 257.                  d'autre di/lérence entre ('homme et             et même à la conjonction du bien et
 4, 124, '125, 163, '164, 254. Arcane        ·AvAnlcE (l') est la racine des             la bête, sinon que l'homme parle                du vrai, 5, 7, IL Le bien n'est pas
 des arcalles de la sagesse angéliq ue,   maux, 220.                                     et que la bête profère des sons, et il          quelque chose s'il n'est pas uni au
 172,                                         AVI':1IH (l'). Il n'est donné à per­      croit que l'un et l'autre meurent                vrai, et le vrai n'est pas quelque
    AnCHE (l') chez les Israélites, à     sonne de savoir l'avenir, mais il est          pareillement, 321. DilTérence entre              chose s'il n'est pas uni au bien, 11.
 cause du Décalogue qui y était ren·      permis il chacun de conclure d'après           la bête ct l'homme devenu bête,                  Le bien, chez les anges du ciel ct
 ferm,é, a été la chose la plus sainte     la raison Sllr les choses futures, 'liO.     276.                                              chez les hommes de la terre, n'est
 de l'Eglise, 326. - Voir DÉCALOGUE.      Le désirde connaître d'avance l'ave·             I3EUGLEMENT (le) des vaches dans               le bien en soi; qu'autantqu'il a été
    AnGUMENTS ordinaires contre la        nir est inné (connatwn) dans la plu·          le chemin, - 1 Sam., VI, - sign.                  uni au vrai, et le vrai n'est le Hai
 Divine Providence, ~36 à 239 ; ré·        part des hommes, mais ce désir tire          la dilTlcile conversion cles convoi­              en soi, qu'autant qu'il a été uni au
 futés, 241 à 274.                        son origine de l'amour du III al ;            tises du mal de l'homme natu rel en               bien, '10, -Jl1. Par le bien il est en~
    AIIIANIS)/E. Son origine, 262. Il     c'est pou rq uoi il est ùté à ceux qu i       des aiiections bonnes, 326.                       tendu tout ce qui universellement
 règne dans le cœur de plus de per­       croient à la Divine Providence, 'liU.            BIEN (le) est le plaisir de l'utTec­           embrasse et enveloppe toutes les
 sonnes qu'on ne croit, 262.                  AVEUÙLIDJENT de l'entendement.            tion d'agir et de penser selon l'ordre            choses de l'amour, et par le vrai Il
    AmENs. Leur sort dans l'autre         Ceux qui sont dans l'état d'aveugle.          Divin, 279. Il Y a des myriades                   est entendu tout ce qui universelle·
 vic, 2::11.                              ment de l'entendement ne peuvent              d'alIections qui entrent clans chaque             ment embrasse et enveloppe toutes
     ARROGEn (s') le pouvoir Divin,       pas êtl'e réformés; pou rq uoi ? HL           bien et le composent, 279. Dans tout              les choses de la sagesse, 11. Tout
c'est prétendre pouvoir ouvrir et                                                       bien il y a insité un amour de se                 bien et tout vrai viennent du Sei­
 fermer le ciel, remettre et retenir          BABEL, dans la Parole, sign. la           défendre contre le mal, et de l'éloi­             gneur, 321. Il ne peut pas y avoir
les péchés, pal' conséquent sauver        profanation du bien chez ceux qui             gnel' de soi, 233. Par le bien il etit            de bien sans son vrai, 233. Le bien
et condamner les hommes, t57.             s'attribuent les Divins, 231,2;';7.           entendu ce qui universellement em·                est pour chacun ce qui est le plai!il'
    ARTÈRES, 296.                             BABYWNIE. L'Église, peu de temps          brasse et enveloppe toutes les choses             de SOli allection, et le vrai ce qui
   ASSYRfE (1') s'ign. la profanation     après son instauration, a été changéc         de l'amour, 11. Toutes les produc­                par suite est le charme cle sa pen­
dtJ ce qui est saint, 2:l'J. L'Assyrie    en Babylon ie, etensu ito en Ph ilisthée,     tions de l'amour sont appelées                    sée, Hl5. Les biens et les vrais sont
faisait partie des contrées où exis­      264. Ce que c'est que la Babylonie,           biens, il. Le bien, sans une rela­                les changements et les variations de
tait l'Eglise ancienne et oil l'an­       264.                                          tion à quelq ue chose, ne peu t pas               l'état des .lormes du mental, mais
cienne Parole était connue, 328.             BAN~ISSE"'ENT (le) d'Adam du jar·          être ap pelé bien, 11. Tou t bien est             ces changements et ces variations
   ASTUCES (les) sont les perceptions     din d'Eden, sign. la pri valion to­           appelé bien d'après le plaisir ou la              sont perçus el vivent uniquement
des con voi tises, 206,                   tale de la sagesse, 313.                      béatitude de ce bien, 324. Le bien                par leurs plaisirs et par leurs char·
   ASTUCIEUX. Leur sort dans l'autre         BAPTÊ)I(~ (le) est pour signe et mé­       de la vie, ou vivre bien, c'est fuir              mes, '195. - Ce que c'est que III
vic, 310.                                 morial de la régénération; il ne              les maux parce qu'ils sont '~ontre la             vrai et le bien naturels, et ce que
   ASYMPTOTE. Corn paraison tirée de      sauva que ceux qui sont lavés spi·             religion, ainsi contre Dieu, 325,326.            c'est que le vrai et le bien spirituels,
l'Asymptote et de l'Hyperbole, au         rituellement, c'est-à-dire, qui sont           Voir BIEN ET VRAI.                               31.2.	 Voir MARIAGE.
sujet de la sagesse angélique et de       régénérés, 330. - Voir R~G~:NÉRt:R,              Oos. Dans les Ouvrages do ('AuICUt·,              BLASPHEMES. Leur origine 276.
la ~agesse Divine, 33').                     BÜTITUDES DU CIF.L (les) ne peu­            quand il èsl dil simplement le bien, c'est          BOUCHE (par la), dans le sens
   ATHA;'olASE. Il n'a pu lui-même        vent pas être déerites par des paro            toujours du bien spirituel qu'il s'agit; s'il    spirituel, il est entendu la pensée,
9
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                                                                                    faisait,partie des contrées où exis­         que celui de sort amour, 60. Cha­
 parce que là pensée parle par [a         général se laissent coutraindre à         tait l'Eglise ancienne, et où l'an­          cun, après la mort, suit le chemin
 bouche, 80. Dans Luc, - VI. 45,          la religion ; mais cela a lieu chez       cienne Parole était connue, 328.             de son amour, vers le ciel. celui
 - la bouche s'ign. la pensée qui         ceux chez qui il n'y a rien d'intern e         CHALEUR (la), dans le monde spi­        qui est dans un amour bon, et vers
 appartie nt à l'entendement, 80.         dans le culte, mais où tout est ex­       rituel, est le Divin amour procédant         l'enler, celui qui est dans un amour
   Boucs (les) sign. ceux qui sépa-'      terne, 136.                               du Seigneur, 292. Analogie entre             mauvais. 319.
 rent la foi d'avec la charité, 258.          CAUSE. Tout ce qui se fait d'aprèa    les elTets produit s par la chaleur              CHEVEU (le), dans la Parole, sign,
 Par les boucs, dans Matth., XXV,         quelque cause, se fait d'après la         spirituelle et les effets produits par       la plus petite de toutes les choses,
 41 à 46, sont entendus ceux qui          Divine Providence selon une de ses         la chaleur naturelle, 292. '160. C est      159.
 omettent de penser au mal, et qui        lois, 246. Il n'existe aucune chose        par les plaisirs des affections et              CHRÉTIENNE (religion). Pourquoi
 par conséquentsont continuellement       sans une cause, 212, Les causes de         par les charmes des perceptions et          cette religion est seulement dans la
 dans le mal, 101.                        permissions sont des lois de la Di­        des pensées, qu'il y a chaleur vitale,      pl us petite partie du glohe habita­
   BREBIS. Appeler le~ brebis nom         vine Providence, 249. QU1nd de             19:>.                                        ble, et pourquoi elle est di visée, 2:';6.
·par nom, - Jean, X, 3, - c'est en·       l'elTet on ôte la cause, l'eflet périt,        CHANGEMENTS d'état et de lorme           Pourquoi dans plusieurs royaumes
seigner et conduire quiconque est         3. La cause est appelée fin moyenne,       des substances purementorganiques           où elle a élé reçue, il y a des hom­
dans le bhm de la charité selon           108. - Voir FIN.                           du mental, 19;5, 279, 319. Ce que            mes qui s'attribu ent le pouvoir Di­
l'état de son amou l'et de sa sagesse,        CAUSE (être) Le Seigneur n'est          c'est que ces changements d'état, et        vin, et veulent êtl'e adorés comme
230.
                                          point cause que l'homme pense le            quels ils sont, 319. Les changements        des dieux; et pourquoi on y invo­
   CAÏN sign. la sagesse ou la foi,       mal et le faux, 292. Ceux qui ne            et variations d'état dans les su b­         que des hommes morts, 257. Pour­
splcialement la sagesse séparée de      sont point, sauvés en sont eux­             stances organiques sont tels, qu'une        quoi parmi ceux qui prolessent la
l'amour, ou la foi séparée de la cha­     mêmes cause, 330.                           fois devenus habituels, ils persis­         relion chrétienne, il y en a qui pla­
l'il~; Caïn qui tue A bel, c'est relte                                                ten t, 279.                                 cent la salvation dans certaines pa­
foi qui anéantit la charité, 24.2;           Ck'lE (la sainte) instituée par le
                                          Seigneur, confirme la rémission des             CHANT. Comment sont produits            roles qu'on pense et prononce. et
voir AOEt.. Ce que signifie le signe      péchés chez ceux qui font péniteuce,        les sons et leursart iculatio nsappar ­     non dans [es biens qu'on fait, 258.
mis sur Caïn, de peur qu'il ne fût        122. VI)'ir nlblISSION ; PÉN'TENClI:.       tenant au chant, 279. - Voir SO:-l.         Voir MO:-lDE CIlIIÉTIF.N. Pourquoi
tué,24.2.                                                                                 CUAR (le), dans la Parole. sign.        l'on n'a pas su que fuir le3 maux
   CALVIN, ::>0.                              CENTRE (du) aux périphéries, 79.                                                    comme péchés, c'est la religion
                                          Toutes les choses qui sont au ceutre        la doctrine d'apl'ès les vrais spiri­
   CANCP.:I. Au cancer esL compal'é                                                  tuels, 326.                                 chrétieune même, 265.                 ,
le mal qll i resLe renfermé et ne se      se r6pandent jusqu'au x périphéries,            CHARDON (le) sign. le mal, 313.             CflRl(TlE:-lS (les) de la vieille Eglise
montre point, 2:>1.                       86. Chez les méclJants les maux avec                                                     ne comprennent point que Dieu,
                                          les laux sont comme au centre, et               CHARIOT neul (le) - 1 Sam., VI,
   CAPTIVITÉ (la) du peuple Juif dans                                                  - s'ign. la doctrine nou velle, mais        Créateur de l'univer s, soit venu
la l3abyloni.c, sign. la dévastation      les biens avec les vrais comme aux           natu l'elle, 326.                           Lui-Même dans le monde, et ait pris
même de l'Eglise. 2~6.                    périphéri~s; mais, chez les bons,                                                        l'humai n,etc'es t pour cela que dans
                                                                                          CHA~m; (le) se dit de la sagesse et
   CARo'rlDEs (al'lères), 296.            les biens avec les vrais sont au             de la pensée, 195. Chaque pensée a          leur pensée ils séparent son Divin
   CARTILAGES (les) du Très-Grand­        centre, et les manx avec les faux            son charme, 195. - Voir PLAISIR.            de son Humain, 255. Ceux qui
Homme, ou du Ciel.!wnt con~titués         aux périphéries, 86. Ainsi, les biens           CUATJ.IENTS. Personue n'est ré­         nient la sainteté de la Pal'ole ne
par ceux auxquels l'Evangile n'a pu       dans les périphéries chez les mé­            formé pal' les chàtil11ents, parce          sont point réputés chrétien s, 25G.
parvenir, mais qui ont seulement          chants sont souillés par les lTIaux          qu'ils contraignent, 136. - Voir               CHRIST. Il n'y fi personne qui
une religion, 254., :326.                 du centre, et les maux dans les pé­          CONTI1AI:-lDRE.                             pu isse prononcer le nom de Christ,
   CATÉCHISME ou DÉCA LOG UE, consi .     riphéries chez les bons sont adoucis                                                     si ce n'est d'après le Seigneur, 53.
                                          par les biens du centre, 86.                     CHIOllN. Le Seigneur n'entre pas
déré comme un Iivl'e d'enfance, qui                                                    chez l'homme par un autre chemin                CUH.I>. Transpol'l du chyle dans
n'est plus d'aucun usage, 329.                CERVEAU, son organisation, 279.          que par le chemin interne, 131. Ce          I€s viscères du corps, 296, -IG4.
   CATHOI.lCISME-l{O.lAIN. Sa clom i··   Le cerveau sublime le sang, et de            chemin interne est par la Parole,               ClEL (le) provient du genre hu­
nation, 21!i; pourquoi elle a été         nonveau le vivifie, 336.                      pal' la doctrine, et pal' les prédica­      main, 27. Le CIel provena nt du
permise, 257. Il a été pourvu par             CHAIR. Par volonté de chp.ir, ­           tions d'après la Parole, 1,31. Dans Je     genre humain est la fin de la créa­
la Divine Providence à ce que dalls       Jean. I. 13, - il est entendu le              monde spirituel il y a aussi en ac­         tion, 27, 323. Le ciel est ciel non
cette religion la sainte cène lût divi­   pl'opre volontaire, qui est le mal,           tualité des chemins qui couduisent          d'après les Anges, mais d'après le
~ée, le pain srtll étant donné au         29tl.                                         à chaq ue société du ciel, et à cha­        Seigneur, 28. Le ciel est la cohabi­
peuple, et à ce qu'elle flH corporelle       CHHDÉE (la) sign. la prolanation           que société de ['enfer, 60; là, il Y a      lation avec le Seigneur pour l'étel"
et matérielle, et considérée comme        du vrai chez ceux qui s'attribu ent           des chemins pou l' chaque amOUI', et        nité, 27; il est la conjonction avec
la chose principale; pourquoi? 257.       les Divins, 23J ; s'ign. la prolanation       personne n'y voit d'autres chemins          le Seigneur, 28. Leciel est dans une
   CATHOLIQUES-RoMAINS (les), en          de ce qui est saint, 251. La Chaldée
10                                                                                                                                                                            li
forme humaine, 204. Le ciel angé­          cœur, 279, 296. Le cœur rassemble                                                      ce qui n'est rien, 278 (bis). - Voir
lique, devant le Seigneur, est com­        le sang et le distribue, 336.                - Rationnel (le) naturei et le Ra­
me un seul homme, 64, 2j4. Sa                                                         tionnel spirituel, -H':J4,                  PÉCIÜ:S; PÉNITENCE.
                                              CO~lDAT de l'homme interne con­
description, 60 à 63. Il est l'image       tre l'homme externe; quand com­               - Sagcsse(la) conjointeàl'amour,           Obs. La r,onrcs~ion consiste Il 'oir, ~ con­
de l'Infini et de l'Eternel, 62, Ce        mence ce combat., 146~ Il a lieu           35.                                         natlrc el reconnaltre ses maux. 01 li se le­
que c'est que le ciel dans le com­         dans l'homme, quand l'homme                   - Sa(Jcsse (la) lIon conjointeà l'a­     nir pOUl' ~n mis6rablopéchour. n. C. 5JU.
 mun ou che7 plusieurs, et ce que          pense que les maux sontdespéchés,          mou l', 3:5.                                    CONFIRMATEUR. Il y a des confir­
c'est que le ciel dans le particu·         et qu'en conséquence il veut y re­             - Sagesse (la) dans sa progres­         mateurs très-adroits,qui ne connais'"
lier ou chez quelqu'un; et aussi ce        noncer, 145,'147. Si ce combat est         sion, 335.                                  sent aucun vrai, et néanmoins peu­
que c'est que le ciel dans le monde        violent, il est appelé tentation, 1lf;5,       - Vie (la) influantcans les mé­        vent confirmer et le vrai et le faux,
spirituel, et ce que c'est que le ciel     284. Il Y a combat contre les choses       chants de même que dans les bons,           318.
dans le monde naturel, 27, Le ciel         qui sont dans l'homme même, et             160.                                             CONFIRMATION (la) du faux est la
a été distingué en autant de socié­        que l'homme sent comme siennes,                COMPnENDnr.. DilTérence entre
                                                                                      comprendre une chose pal' des rai­          négation du vrai, et la confirmation
tés communes qu'il y a d'organes,          11~7. Le combat le plus diflicile de                                                   du mal est le rejet du bien, 23'l. 11 Y
de viscères et de membres chez             tous est le combat contre l'amour          sons et la voir en soi, WO. Com­
                                                                                      prendre est le compagnon de vou­            a une confirmation intellectuelle et
l'homme; et chaque société com­            de dominer d'après l'amour de soi,                                                     non en même temps volontaire, mais
mune, eo autant de sociétés moins          146.                                       loir; autant on veut, autant on peut
                                                                                      comprendre, 96.                             toute confirmation volontaire est in­
communes ou particulières, qu'il y            CO.UIE PAn sOI·MlhIE. 76,88, U2,                                                    tellectuelle aussi, 318. La confirma­
a de grandes parties dans chaque           9:5,96,102,164, 2tO, 321. Comme                 Co;.;cunllŒ (la) dans la Parole
                                                                                       sinn. la rel :giosité, 245. Les trois       tion du mal. volontaire et en même
viscère ou organe, 6~. Le ciel du          en soi, 54.                                                                             temps intellectuelle, fait que l'hom­
Seigneur dans le monde naturel est            CO~OIERCE (le) est un bien géné­
                                                                                       cents concubines de Salomon repré­
                                                                                       sentaient les diverses religiosités         me croit que la propre prudence
appelé Eglise, et l'ange de ce ciel        ral, quand il est "amour final, et                                                      est tou t, et que la Di vi ne Provi­
est l'homme de l'Egli~e, qui a été         l'argent J'amour servant de moyen,          dans le monde, 24;'). - VOiT SALO­
                                                                                                                                   dence n'e~t rien; mais il n'en est
                                                                                       ~IOS .
conjoint au Seigneur, 30. L'homme          pourvu que le commerçant fuie et                                                        pas ainsi de la seule confirmation
par création estleciel dans Jaforme        ait en aversion comme péchés tes                CONDUIT (être). CommenU'homme
                                                                                       est conduit pal' le Seigneur, 1;)4 à         intellectuelle, 318; 'DoiJ- aussi, 235,
la plus petite, 67. Ceux qui ont re­       fraudes et les arti fices, 2',0.                                                        321.
connu Dieu et sa Divine Providence            CO~IMUN. Est appelé commuu co
                                                                                       17/1. L'indice qu'on est conduit par
                                                                                        le Seigneur, c'estqu'on aime le pro­       - CONFIRMER. Tout ce en quoi
constituent le ciel, 20:5. - Ciel          qui existe par les particuliers, 201.                                                    l'homme s'est con firmll demeure
Mahométan, 2:>5. - Vot/' MA 110.1 1:; •      CO~lMU~ICA.'f[OI'l. D'Ins le Monde
                                                                                       chain, 208. Ceux qui portent leurs
                                                                                        regards vers Dieu, et ne tont pas de        comme propre chez lui, 317. Il n'y
T.-I.NS.                                   spirituel il y a communication des                                                       a rien qui ne puisse être confirmé,
                                           nllections ct des pens(~es provenant         mal au prochain, sont conduits par
    Cn'IL. Ce qui est civil et moral est                                                le Seigneur, 2;;3. Ceux qui sont            et le taux peut être confirmé
le réceptacle de ce qui est spirituel,     des alTections, 224.                         conduits par le Seigneur sont aussi         plus que le vrai,318; il peut être
322. Est appelé civil l'homIlle qui           COMPARAISO:-OS concernant:                instruits selon leur religion au su­        confirmé au point qu'il se présente
connait les lois du royaume dont il           - Amour (1') céleste, 107.                jet de Dieu et du prochain, 253; et         comme vrai, 286,318, Le faux étant
est citoyen, et qui vit selon ces lois,       -,Amour (l') internai, '107.              sont élevés au-dessus du propre,            confirmé, le vrai ne se montre pas;
322.                                          - Ceux qui ont attribué toutes            316, Ceux qui rcconnaissentla na­           lOais d'après le vrai confirmé le
                                           choses à la propre prudence, 30:1.           ture et la propre prudence sont             faux se montre, 318. Pouvoir con­
    Cmun (le) S'ion. l'alTe('tion (fu i       GOff. bat (le) ('ntre le bien et le        comme les esprits de l'enfer qui ont        firmer tout ce qu'cn veut, ce n'est
appartient à l'amou l'OU à la volonté,     mal dans l'homme pendant la ré­               dela répugnance à être conduits par         pasde l'intelligence, c'est seulement
80. Par le cœur ii est entendu l'a­        formation, 284.                               le Seigneur, et qui aiment à être           une subtilité,qui peut exister même
mour de l'homme, 172, Ce qui n'est            - Convoitises (les), 112.                                                              chez les plus méchants. 318. 'J'oute
point dans le cœur péri t dans l'en­          - Joie (la) dans le ciel~suprêmo           conduits par eux-mêmes, 208.
                                                                                            CONFESSER. Ce que c'est que con­         chose confirmée par la volonté, et
tendemen t, 172. Le cœu l' corres­         et dans le derniel' ciel, 2M.                 fesser ses péchés, 278. Se confesser        en même temps par l'entendement,
pond àla volonté, et le poumon cor·           - Mal (le) qui est l'enfermé et ne         coupable de tous les péchés, et n'en        demeure éternellement, mais non
respoud à l'en telldement. 'IU3. Le        se montre pas, 278 (bis),                     recherchel' aucun chez soi, ce n'cst        ce qui a été confirmé seulement par
pouls du cœur est le principe natu­           - Piété (la) sans la pénitence,            point confesser ses péchés, 278 (bis).      l'entendement, 318. Celui qui con­
rel de la vie, et la volonté du men­       121.                                             Co;.;mssloN (une) de tous les pé­         firme de mauvais amours fait vio­
tal est le principe spirituel de la           - Plais'ifs (les) des alTections du        chés, sans en rechercher aucun chez         lence aux Divins !Jiens, et celui qui
vie, 193. Le cœur se conjoint le           bien,	 40,                                    soi, est un assoupissement, et              conlirme de faux principes fait VIO­
poumon, et la volonté se conjoint             - Plaisirs (les) des convoitises           enfin un aveuglement; c'est comme            lence aux Divins Vrais, 231.
J'entendement, 193. Fonctions du           du mal, 40..                                   un universel sans aucun singulier,             CONFLIT	 et combat entre le bien et
                                                                                                                                                                         i5
12                                                                                                                                                              13
   le mal dans l'homme pendant la ré­       avec le Seigneur,ainsi conjonction ré­    dépend de la conjonction du éréa­       réformé par ies conversations avec
   formation, 284.                          ciproque; comment elle a lieu .28. La     teur avec l'homme, 3.              .    les défunts, 134, 134 (bis).
      CONFUS. Toute imperfection de la      conjonction du Seigneur avec l'hom­          CONSOM~IATlON. La fin d'une Eglise       CONVOITISES (les) sont les affec­
   forme résulte du confus, ou du non­      me, et la conjonction rér.iproque de      est appelée consommation, 328.          tions de l'amour du mal, 33, elles
   distinct, 4.                             l'homme avec le Seigneur, se font         Comment sont décrites dans la Pa­       résident dans l'homme naturel,33.
      COl'JOINDRE. Comment l'homme          par les deux facultés de j'homme, la     l'ole, et comment ont eu lieu succes­   Les convoitises du mal sont innom·
   est conjoint de plus près en plus        rationalité et la liberté, 92; elIps se   si vement les consommations de la       brables, 296, 279; elles obsèdent
   près au Seigneur. 33. Chacun re­         font par aimer le proch3in comme          Très-AncienpeEglise, de l'Ancienne      les intérieurs du mental, 38. Les
   connalt Dieu, et est conjoint à Dieu,    soi-même et le Seigneur par dessus        Eglise, ~e l'r;~lise Israélite et Juive,maux sont dans l'homme externe,
   selon le bien de sa vie, 326. Le Sei­    toutes choses, 94. Il y a conjonction     et de l'Eglise Chrétienne, 328.         et les convoitises du mal sont dans
  gneur a été conjoint à l'homme, à         du Seigneur' avec tout homme, tant           CONSTANTES (les choses) ont été      l'homme interne, et elles sont cohé·
   l'esprit et à j'ange, de telle sorte     méchant que bon; c'est pour cela          créées. pour cette fin que les choses   rentes avcc le mal comme I~s raci­
  que tout ce qui se réfère au Divin        que tout homme a l'immortalité;           ;ariables existassent en elles, 190.   nes avec le tl'onc, 119. Le feu ren­
   ne vient pas d'eux, mais vient du        mais la vie éternelle, c'est-à-dire,      Enumération de certaines choses         fermé des convoitises du ma) con­
  Seigneur, 53. Plus l'homme est con·       la vie du ciel, est pour l'homme           constantes, 100.                       sume les intérieurs du mental et les
  joint de près au Seigneur, plus il        cbez qui il y a la conjonction réci­         CONTAGION du mal, D'où elle vient,   dévaste jusqu'à la porte, 278 (bis).
  est sage, :i4; plus aussi il est heu·     proque depuis les inlimes jusqu'aux       32~                                     Chaque convoitise du mal, quand
   reux, 37; plus aussi il lui semble       derniers, 96. La reconnaissance de           CO:-lTIGuïT~.  Ce qui est vivant elle est représentée dans l'en 1er, ap,
  distinctement qu'il s'appartient, /l2 ;   Dieu fait la conjonction de Dieu          dans l'ange et dans j'homme vient parait comme un animal nuisible,
   plus auasi il remarque clairement        avec l'homme 326. De la conjonc­          du Divin procédant qui leur est 296. Les convoitises entrent dans le
   qu'il appartient au Seigneur. 42. Le     tion du Créateur avec l'homme dé­         conjoint par contiguïté, et qui leur corps par l'externe de la pensée,
  Seigneur se conjoint l'homme au           pend l'enchainement de toutes             apparait comme étant à eux, 07.          -112. L'homme ne peut pas perce­
  moyen des apparences, ct au moyen         Jhoses, et même la conservation de            CONTRAINDRE. L'extel'lle ne peut voir le!> convoitises de son mal;
  des cl)rrespondances, 219. Le Sei­        toutes choses, 3. La conjonction dans     pas contraindre l'interne, mais l'il)· s'il ne savait pas d'autre part que
  gneur par sa Divine Providence se         le Monde spirituel vient de l'aITec­      terne peu,t contraindre l'extcrne, ce sont des maux, il les appellerait
   conjoint aux choses naturelles au        tion qui appartient à l'amour, 326.       129,13li. Etre contraint, c'est agir dcs biens, 1'13. Les perceptions des
  moyens des spirituellp.s, et aux tem­     Toute conjonction dans le Monde           non d'après le libre selon la raison, convoitises sont lesastuces; les pllli·
   porelles au moyen des éternelles,        spirituel se fait par inspection, 29 ;    ni par soi-même, mais d'après le sirs dèS convoitises sont les maux:
  selo.n les usages, 220. Le Seigueu r      exemple!>, 326. La conjonction spiri­     non-libre et d'après un autre, 121. et les pensées des convoitises sont
  se conjoint aux usages au moyen des       tuelle est semblable à elle· même         Le Seigneur ne contraint jamais les faux, 206.
  correspondances, et ainsi au moyen        dans les communs et dans les par­         qui que cesoit, 4a. Per30nne Ile peut       CORNKS (les dix) du dragon,­
  des apparences, selon leurs confir­       ticuliers; eUe tire son origine de la     ètre contraint à croire, 129, 136. Il Apoc. Xl!. 3, - sign.la puissance
  mations par l'homme, .220. La pen­        conjonction du Seigneur avec le           est dangereux de contraindre les de persuader au moyen Q usions,     'ilJ
  sée de l'entendement ne se conjoint       Monde spirituel et avec le Monde          hommes au culte Divin pal' des 310.
   pas avec j'affection de la volonté,      naturel, dans le commun et dans le        menaces et par des ch~timellts, 136.        CORPS (le) de l'homme est com­
  mais c'est la volonté et son affection    particulier, 326. Conjonction de la       Etre contraint par l'amour et par la      posé des choses les plus grossières
  qui se conjoignent avec l'entende­        volonté avec l'entendement, 160.          crainte de perdre l'amour, c'est se de la nature, 220: par la mort
  ment et sa pensée, 80.                    Conjonction de toutes les choses de       contraindre soi-même, 1:36. Se con­ l'homme les dépouille et retient les
      CONJONCTION (la) avec le Seigneur     la volontü et de l'entendement, ou        traindre soi· même, ce que c'est, choses les plus pures de la nature,
  est la réception de l'amour et de la      du mental de l'homme, avec l'amour        1!J,7. Se contraindre soi-niClIle n'est qui sont les plus proches des spiri­
  sagesse qui procèdent de Lui, 164         de sa vie, 108.                           ni contre la rationalité ni contre la tuels, et ces choses son t alors ses
  La conjonction avec le Seigneu r et          Cor'JUGAL (l'amour) est l'amour         liberté, 136, 14:>, 1!l7. L'influx du contenants, 220. Quand le corps est
  la régénération sont un, 92. Il Y a       spirituel-céleste même. qui est           monde spirituel ne contraint point, malade, le mental aussi est malade,
  une conjonction de plus proche en         l'im~ge. de l'amour du Seigneur et
                                                                                      129. Il ya un interne contraint et 142. Dans tout le corps, et dans
  plus proche, et aussi une conjonc­        de 1EglIse, 14!1o                          un interne libre,- 136. Culte con­ chaque partie, il y a des externes
  tion de plus éloignée en plus éloi­          CONNAISSANCES (les) sont corn me       traint, et culte non contraint; quels et des internes: les externes y sont
  gnée, 28,32. Comment la conjonc­                                                     ils son t, 137.                          appelés peaux, membranes et enve­
                                            des instruments dans la main d'un
  tion de l'homme avec le Seigneur          ouvrier, 96.                                  CONTRAINTE. L'interne refuse la loppe; les internes sont des formes
. apparait de plus proche en pl us             CONSF.NTEMEl"T (le) est le fait        contrainte de la part de l'externe à diversement composées et tissues de
  proche, 33. JI Ya conjonction du                                                     un tel point qu'il se détourne, 136.     fibres nerveuses et de vaisseaux san·
                                            même, Hl.
  Seigneur avec les Anges et des Anges         CONSERVATION (la) de toutes choses         CONVERSATION. Personne Il'est gains, '180.
14                                                                                                                                                                     15 '

   CORRESPONDANCES. )] y a corres­
       Lui une crflation inlinie et éter­              terne est contraint, 136. Le culte        est le degré naturel; le second, le
pondance entre toutes les choses du
      nelle, 202, 203. - Par la création              contraint est un culte corporel, ina­     degré spirituel; et le troisième, le
mental et toutes celles du corps,
        du ciel et de la terre, dans le pre·            nimé, obscur et. triste, '137. Le culte   degré céleste, 32, 324. Ces degrés
181. Le Seigneur se conjoint aux          miel' Cha pitre de la Genèse, il est            non contraint, lorsqu'il est réel, est    sont en actualité chez chaque hom­
usa~es au moyen des correspondan·         entendu la nouvelle création ou ré­             un culte spirituel, vivant, lucide et     me, mais chez les bêtes il n'y a
ces, ~20. Toutes les choses de la Pa­     génération ,des hommes de la Très­              gai, '137. - Le culte, avant l'avè·       qu'un seul degré de la vie, lequel
role sont de pures correspondances        Ancienne Eglise, 323.                            nement du Seigneu l', était un culte     est semblable au dernier degré qui,
des spirituels et des célestes, et          CRÉATION (la première), 332.                   représentatiF, 255,                      chez l'homme, est appelé naturel,
parce qu'elles sont des correspon­           Oes. l'al' cette expression, que l'un ren­       DAGo:-l représentait la religiosité   32(j,. Ces degrés sont ouverts en
dance! elles sont aussi des appa­         cor,tro quelque/ois dans ses écrits, l'Au­       de ceux qui !'lont dans la foi séparée   actualité par le Seignel! l' chez
rences, 220. - La science des cor­        leur n'entend pas qu'il y ait eu uno pre.        d'a vec la charité 326.                  l'homme selon sa vi(~ dans le monde,
respondances, qui est allssi la           mière, et une ~econde Création: mais corn­          DA~INA'l'lON (la) est la non-salva·    mais ils ne sont ouverts percepti.
                                          Ille la conservation est une flcrpéluollù                                                  blement et sensiblement qu après sa
                                                                                           lion, 3·~9. Le premierétat de l'homme
science des représentations, était
cbez les anciens la science même
                                          créa lion, el qu'en conservant Dieu CI'(~I'
                                          toujours, celle expression iLdique spécia­       est la damnation, 83. Par la croyance                                J
                                                                                                                                    sortie du monde, 32, Il a aussi
                                                                                                                                     chez l'homme trois degrés e la sa·
des sages, 255; cultivée principale­      lement la cl'éalion de l'univers.                à 11 salvation opérée en un moment
ment en Egypte, 255.                         CRÉER. Toutes chosesontété créées             par miséricorde immédiate, la dalll­      gesse; ils sont ouverts selon l'amour,
   COULEURS (les) n'existeraient pas,     du Divin Amour par la Divine Sa­                 nation est imputée au Seigneur,           3'L Le degré spirituel ne tient pas
si la lumière n'était pas une chose       gesse, 3. Le Divin Amour et la Di­              2/10.                                      au degré naturel par continuité,'
constante, 190. Voir CO~STANTES.           vine Sagesse sont en uue sorte                    DA~[NEl. Su pposer que quelques­       mais il lui est conjoInt par les cor·
Les couleurs apparaissent également       d'image dans tou te chose créée, !:i.           uns du genre humain ont été dam­           respondances; il en est de même du
dons la lumière de l'hiver ou dans        Daos tout ce qui. a été créé, il y a            nés par prédestination est une hé­         degré célestFl relativement au degré
la lumière de l'été, 298.                 quelque chose qUI peut se rappor­               résie cruelle, 330. Les maux ne            spirituel, 3(j,. Considéréen lui·même,
   COUPABLE. Ce qui rend l'homme          ter au mariage du bien et du vrai,              damnent point le régénéré; pour­           le premierdegrédela viedel'homme,
coupable du mal, 294.                     74. Aucun ange ni aucun esprit Il'a             quoi? 83.                                  ou degré naturel, n'aime que soi et
   CRAINDRE Dieu, c'est craindre de
      été créé immédiatement. mais tous                  DANOIS. Ensei&nement qui leur           le monùe; pourquoi? 32~. Le degré
l'offenser; et craindre de 1'0lTenser.
   sont d'abord nés hommes, 220. Tout              est donné dan~ la prière pour la           dans lequel est l'homme, quand il
c'ost craindre de pécher; cela n'est
      homme a été créé pour vivre éter­              sainte communion, 114.                     sort du monde, est perfectionné
pas de la crainte, c'est de l'amour,
      nellement dans un état heureux                    DAVID (par), dans un grand nom­         éternellement, a31.
140.                                       dans le ciel, 324. L'homme a été               bre de passages de la Parole, il est          DÜUGE (par le) est décrite la con·
    CRAINTE (la) de Dieu, dans le !ens créé pour être un réceptacle do                    entendu le Seigneur qui devait venir       sOllHnation ou la fin de la Très-An­
 réel, n'est autre chose que l'amour et l'amour et de la sagesse de Dieu,                 dans le monde, 2(j,5.                      cienne Eglise, 328.
 la crainte de perdre j'amour, 139. 328. DilTérence entre créer et pro­                       D~:cALOGUE ,le) a éta le commen­           DENTS (les) du très·Grand Homme,
 Qui sont ceux qui ont la crainte de céder, 219.                                          cement de la Parole; placé dans             ou du Ciel, sont constituées par
 Dieu, 253. Craintes diverses: Crain te      (;RUAUTI~S. Leu l'origine, 276.              l'Arche il était appelé Jéhovah, et         cpux auxquels l'Evangile n'a pu par­
 de la perte de l'honneur et du gain;        CRUCIFIER. Il a été permis à la              constitullit le Saint des Saillts daps      venil', mais qui ont seulement une
 - cral nte de la perte de la réputa­     nation Juive de crucifier le Sei­                le Tabernacle et le Sanctuaire dans        religion,326, clr., 254.
 tion; - crainte des peines civiles gneur; pourquoi? 247.                                  le Temple de. Jérusalem, 326. Il est          Dt:POUILLES, Après la mort l'hom'
 et des peines ecclésiastiques; ­            CULTE. Il est dangereux de con­               composé de deux Tables, l'une pour         me est également homme comme
 crainte des peines infernales; ­         traindre les hommes au culte Dil'in,             Dieu et l'autre ):.our l'homme, 326.       dans le monde. avec la seule dilTé­
 crainte de la perte de la dignité et 136. Le culte contraint enferme les                  Décalogue enseigné aux enfants,            rence qu'il a rejeté les dépouillesqui
 de l'opulence, 139. La crainte ferme maux, qui alors sont cachés comme                    258,260. Le Décalogue, aujourd'hui,        constituaient son corps dans le
 les intérieurs du mental, 139. Per­      lefeu dalls du boissouslacendre, feu             est un petit livre fermé, et ouvert        monde. 124.
 SIlOne n'est réformé dans l'état de qui s'entretient et s'étend jusqu'à ce                seulemeut dans les mains des en­              Dr.RNIElS (les) de l'homme sont
 crainte, 139.                            qu'il éclate en incendie, 13fi. Au               fants, 32.l. Voir CAT~CHIS~JE.            les choses qui sont dans l'externe
    CRÉATION. La fin de la création est conlraire,leculte non contraint mais                  DEURKS. JI y a deux genres de           de sa pensée, '125. Le Seigneu l'agit
 le ciel provenant du genre humain, spontané n'enferme point les maux;                      degrés, les degrés discrets ou de          par les intimes et par les derniers
                                                                                            hauteur, et les degrés continus ou         en même temps, '1'24, 220. Les inti·
323. Tou tes les choses qui son t hors J' c'est pourquoi les maux sont comme                                                           mes et les intermédiaires sont en­
de l'homme, et qui lui servent 1J0ur des feux qui aussitôt s'enflamment et                  de largeur, :32. Dans l'nomme par
 l'usa~e, sont les fins secondaires de    se dissipent, 136. Chez ceux qui sont             création, et pa l' su ite dès la           semble dans les derniers, 121i-. Les
la création 332. Le Seigneur a créé dans le seul culte externe, sans                        naissance, il Ya les trois degrés          derniers de la vie, que l'homme
l'univers, afin qu'il y existe par qu'il y ait aucun culte interne, l'in­                   discrets ou de hauteur; le premier         emporte avec' lui après la mort, se
16
                                                                                                                                                                                       17
  reposent et Iont un avec ses inté­                    DIADÈMES (les sept) sur les têtes        DISSENSIOl'lS (les) et les hérésies          DYOC le Divin; et, outre cela, cette expres­
  riPou l'S, 277 (bis). Les derni~rs sont           du Dragon, - Apoc., Xll.3, - sign.        son t inévitables; pou l'quoi? 2;;9,            sion DIVINE HUMANITÉ, si on l'employait
  réformés dans le monde, et ne peu­                les choses saintes de la Parole ei de     256. Leur permission est aussi selon            toujours dans le5 divers Trail~s de l'aulour,
  vent l'être plus tard, 27ï (bis).	                l'Eglisc profanées, 310,	                 les lois de la Divine Providence 259.           auraill'inconvénient de joler de la confusion
     DERRIÈRE. Voir la Divine Provi­	                                                                                                         dans beaucoup de passages. Pe.r consé­
                                                        DIASTOLE. Ce que c'est, 319.	            DISTANCE. Le Seigneu l'appar aît             quont, pour é,itor cet ineoDvénient, et
  dence par derrière ; ce que c'est,                    DIEU est un taut en personne          aux anges à distance comme Soleil;
  187.	                                                                                                                                       aussi pour plus d'exactilude, au lieu do la
                                                   qu'en essence, 2û2, 263. Ce Dieu un,       pourquoi 1ô2; la distance est une               Divine Humanité il esl dit le Du;in Hu­
     DESCRIPTION (courte) du Ciel et de            en qui est la Tl'inité, est le Seigneur    apparence selon la conjonction avec             mai;; partout où dans le texto il ya mlli­
  l'EnIer, 299 à 30û,	                             Jésus-Christ, 263. VCJir SKWNrW.         Lui, 1ô2, Le spirituel n'est point              num Htlmanum.
     D~SOLATION successive du vl'ai, et                                                       dans la distance, comme y est le
 vastation successive du bien, N'                  - L'homme nierait Dieu, ou sc fe­                                                             DIVIN ~lr~ME (le) est le Divin qui
 3:28, Désolation du vrai clans l'E­
                                                   rait Dien, s'il voyait manifestement       naturel, 312.	                                  est appelé Père, 262 . . Le Divin
                                                   la Divine Providence, 182, Ccux qui           DIVIN le) est dans toute chose              Même est l'Infini et l'Eternel en
 glise jusqu'à sa consommation, 328.              ont transféré en cux toute la Divine        créée, mais avec une iufinie variété
    DESTRUCTION (la) du temple de Jé­                                                                                                         Soi, 5:2.
                                                   Puissance du Seigneur, sans lui en         selon les usages, 5, Le Divin en soi               DIVIN PROC~DANT (le) est le Di vin
 rusalem sian, la dévastation de l'E­              rieu laisser, veulent être adorés          est dans le Seigneur, et le Divin d'a­          qui est appelé Saint Esprit, 262.
 glise, 2!.6.	                                    comme des dieux, 257.	                      pl'ès soi est le Divin procédant du                DOGMATIQUE, Les esprits, en con­
    D~TACIlF.MENT DU MAL (le) est efTec­
                                                       Dn'FÉIlENCE entre ceux qui croient     Seigneur dans les créés, 52, Le Divin           versant avec l'homme, introduisent
 tué par le Seigneu l' pa l' mille moyens,	       que tout bien vient du Seigneur, et         ne peut pas être approprié à l'hom­             quelquefois en lui quelque point
 même par des moyens très-secrets,	               ccu x qui croien t que le bion vien t       me comme sien, mais peut lui être               dogmatique de religion ; mais cela
 296.	                                                                                        adjoint et par là apparaître comme
                                                  d'eux-mêmes, 9:3; - entre les hOI1l­                                                        n'est jamais fait par aucun bon es­
      DÉTER~IINATION (la) vient d'un in­
                                                  mes et les bêtes, 74" 91), 276; ­           sien, 28tL	                                     prit, ni à plus forte raison par au­
   térieu l' ou su périeu l' à elle, 88, Le ­     entre l'illustration pal' le Seigneur          DIVIN AMOUR ET DIVIl'lE SAGESSE.             cun ange du ciel; pourquoi, 134
  mental ne peut ni penser ni ,vouloir            et l'illustration par l'homme, HiS,         Ils procède'ntcomme lin du Seigneur,            (bis), '1:35,

  telle ou telle chose par lui-même, à           169; - entre l'amour des dignités            4, Ils sont la Substance même et la                DO~lINATION (amour de la), Quand

  moins qu'il n'y ail quelque intérieul'         et des l'ichesses pou r elles- mêmes,        Forme même, 1,,46, Le Divin Amour               il a commencé, 215,

  ou supérieur qui détermine le men	       ­     et l'amour des dignités et des riches·       appartient à la Divine Sagesse, et                 DRAGON (le) sign. ceux qui sépa­
  tal à ct'Ia, 88,                               ses pour les usages, 215.                    la Divine Sagesse appartient au Di­             re~t la foi d:avec la charité, 258,
     DIABL"- (pal' le) il estentendu l'en­            DIGESTlO:-; de l'alimen t; comment      vin Amour, 4,. Le Divin Amour a                    EnEn. L'Eglise Hébraïque tIre de
  Ier dans tout Je complexe, 20~, Il             elle se Iait, :290.                          créé toutes choses, mais n'a rien               lui.son origine, 328.
  n'y a aucun lIiable, qui seul soit le               DJG:ollTÉs, Ce que c'est que les di ­   créé sans la Divine Sagesse, 3, Le                 EDRN (le jardin d')sign. la sages­
  mailre dans l'enfer;· c'est l'amour cie        gnités et les richesses, et d'où elles       Divin Amour a pour fin un Ciel qui              se et l'intelligenc~ des hOQlmes
 soi qui est appelé le diable, 302.	             viennent, 215. Les dignités sont na­         se compose d'hommes devenus an­                 de la très-ancienne Eglise,2H, 313,
 L'enIer dans sa forme est comme un              turelles et temporellesdaus la fonne         ges, et d'hommes qui deviennent                    EFmT. Quand de l'ellet on ôte la
  homme monstrueux, dont l'âme est               externe, mais dans la Iorme interne          anges, 27.                                      cause, l'ellet périt, 3, L'Effet est
 l'amour de soi et la propre intelli­            elles sont spirituelles et éternelles,          DIVINE ESS"1'CE (la) est l'Amou l' eL       appelé Fin dernière, 108. - VOil'
 genl:e, ainsi le diable, 30:2. Soit             220. Les dignités et lés riches'les          la Sagesse, 46. Voir ESSENCE.
 qu'on dise le mal ou le diable, c'est                                                                                                        FI:"i.
                                                 sont des pierres d'achoppement pour             DIVIN HU~IAI:-; (l~) est le Divin               EFFORT (l') cessant, le mouvement
 la même chose, cal' dans tout mal il            les O1éehants, mais non pas pou l' les       qui est appelé Fils, 262. Le chrétien
 ya intérieurement le diable, 233, Le                                                                                                         ces.se, 3.
                                                 bons, 250,	                                   peut di[licilement être ament à                  EGUSE (l') est la communion de
 mal est le diable, 215, Le mal et le                 DIlU~, Tout ce que l'homme dit           penser au Divin Humain; pourquoi,              tous ceux chez qui il y a la recon­
diable sont un, et le Iaux du mal et            vient par influx, quoique d'une ma,                                                           nai.ssance de Dieu et le bien de la
satan sont un, 33, Salit appelés                                                              262.
                                                nière dérivative OIJ médiate, 308.	              Ons. L'cxprcs5ion DIVl:ollll1 HU.ll.IWM'    vie, 325, L'Église de Seigneur n'est
s':ltans ceux qui connrment chez eux                 DISCIPLE. Par le nom de disciple,                                                        pas seulement dans le monde chré­
Jes convoitises du mal, et diables                                                            employéa trh-souvent pal' ';llteu l' dans
                                                - l1atlh. X, 42, - il est entendu            ses Tl'aités, al'oit d'ahord été rendue en      tien, mais ellc est commune, ou
ceux qui vivent selon ces convoiti­             l'état de ceux qui sont daJs quel­            fran,nis pal' DlI'IN~l HUMANITÉ, ct cetle       étendue et répanduesur toutleglobe
ses, 310, Les diables peuvent com- 1            ques spirituels de l'Eglise, 230,             locution élait asscz génil-ralemcnl admise ;    terrestr e; ainsi même chez ceux qui
prendre les arcanes de la sagesse,                   DIS,JONCTlO:ol. Autant quelqu'un         mais un suh~lanlif précédé d'uu adjectif        ne connaissent pas le Sei~neur et
mais aussitôt qu'ils reviennent dans            nie le Seigneur, autant il en a été           psI loin de rendre cHclemonl la locution        qui n'ont pas sa Parole, ;:125, Les
leur amour diabolique ils ne les                                                              latine Qui, oomposée de deux mols pris
                                                disjoint, et la disjonction fait que          subslanlivemenl, marque l'union "èti/ll'o­      choses communes de l'Eglise qui
comprennent plus, ~23. - Voir SA­               l'enfer tourne la face de l'homme                                                             Qntrent dans toutes les religions,
TAN, Ons. ; ENFER.                                                                            que des acux Essp.ncos, c'esl·à-dire, l'uuion
                                                vers soi, et le conduit, 326.                 du Divin avcc l'Humain et de l'Humain           sont la reconnaissance de Dieu et
18                                                                                                                                                                              19
   le bien de la vie, 325. Sur cette terre      É~IORRKENS (les), dans la Pal'ole,       l'œil ou la vue externe de l'homme                     .EpousE (1'), dans la Parole, sig.
   il y a eu desl~glisesdepuis le temps      sian. un genre de mal,2:H.              .   est éclairée pal' la lumière naturelle,            l1~glise,  24;>. Le Ciel et l'Eglise sont
   très-ancien jusq u'a u tem ps açtu el ;      ENCHAINEMENT (1') detoutes choses        -J(>6. Il ya un entendement interne                appelés Epouse, 8. Les sept cents
   d'abord la Très-Ancienne I<;~lise,        dépend de la conjonction du Créa­           et un entendement externe,IIJ.                     épouses de Salomon représentaient
   puis l'Ancienne Eglise, l'~glise          teul' avec l'homme, 9.                      L'entendement a été donnéà l'homme                 les diverses religiosités dans le
  Hébraïque, d'oil est. née rJi:~lise           E:'olFANTS (tous les petits), dans le     pour qu'il s'examine, 278. - Voi,.                Monde, 2Mi. - Voil' MAillAGE.
   Israélite et Juive, et l'Eglise Çhré­     Monde spirituel, sont introduits par        ENTENDE~IEN'I' ET VOLONTÉ,                              EQUlLII3RE entre le Ciel et l'Enfer,
   tienne qni a succédé à l'~~lise           le Seigueu l' dans la sagesse angé­             ENTENDEME1T ET VOLOI'iTIL Il y a              "23. Tout homme, tant qu'il vit dans
   Juive, 3Zl3. Après son lever, l'Eglise    lique, et par elle dans l'amour             chez l'nomme deux facultés, dont                   le moncle, est tenu dans cot équili­
   Chrétienne tomba en une Babylo­           céleste par les plaisirs et pal' les        l'une fait l'entendement et l'autre                 bre, et par là dans la liberté de
   nie qui translél'a en elle le pou­        charmes, 136. Quiconqne meurt               la volonté, 285. La faculté qui fait                penser, de von loir, de parler et de
   voir Divin du Seigneul', 262 ;            enfant vient dans le ciel; il Y est         l'entenclement, c'est qu'il peut COIll ­            faire, liberté daus laquelle il peut
   toutefois, pour qu'on ue dit pas          élevé el instruit comme l'homme              prendre et penser, et la faculté qui               être réformé, 2~~. Le mal et le faux
   que c'était le pouvoir Divin, mais        dans le monde; et, par l'alTection          fait la volonté, c'est qu'il peut libl'e­           servent pour la conjonetion du bien
   feulement le pouvoir Humain, les          du bien et du vrai, il est imbu de           ment pensel', et par suite aussi                   et du vrai chez d'autres par l'équi­
   chels firent l'Humain du Seigneur         sagesse et devient un ange, 32~.             parler et faire, pourvu que ne                     libre, 21,23.
   semblable à l'huma:n d'un autre              EN~'ER (l') consiste en des my­           soit pas contre la raison, 285.                        ERREUIl. du siècle sur la rémis
   ­
   homme, 262. Il est toujOUI'S pourvu       riades de mà'riades d'esprits, et            L'homme, sans la liberté et sans la                sion des péchés, 279 ; su l' la Misé
    ­
  à ce,qu'une nouvelle ]<;glise succède      chacun y est ans la forme comme              rationalité, n'aurait ni volonté ni                ricorde immédiate, et sur la salva­

   à 'E;glise précédente dévastée, 328.     homme, mais comme homme-mons­                entendement, et ainsi ne serait point              tion de l'homme en un moment,

  A l'Eglise Cllrétienn~succèdemain­         tre, et en lui toutes les fibres et          homme, 96. L'entendement a été                     t80.
   tenant la Nouvelle Eglise, q~Ji est       tous les vaisseaux sont retournés,           séparé de la volonté, afin que                         ESPACE; ET TE;~IPS. Ce sont les pro.
  entendue, dans l'Apo~al'ypse, par          296. L'enfel' lui-même est dans la           l'bomme voie quelle est sa volonté,                 pres de la oatu re, :)1. L'a{lection
   la Nouvelle Jérusalem descendant          forme humaine, mais c'est dans une           278. L'r:mtendement n'influe pas                   et la pensée ne sont ni dans l'es­
   du Ciel, 328.                             forme humaine monstrueuse, 20~.              dans la volonté, si ce n'est avec la                pace ni dans le temps, 50. Le temps
      ÉGYPTE (l') faisait partie des con­    L'homme méchant est l'enfer dans             lumière, mais la volonté influe                    est seulement une apparence selon
  trées où existait l'ancienne Eglise,       la fOl'me la plus petite, 296. L'enfer       dans l'entendement, 297,233, 318.                   l'état de l'arrection d'olt provient la
  et oil l'ancienuc Pal'ole était connue,    tout entier a été disposé en sociétés        L'amour de la volonté inspire à                     pensée; et il on est de même de la
  328.                                       selon les con voitises du malopposées         l'entendement tout ce qu'il veut, et               distance de l'espace dans la pensée,
      ÉGYPTIElS (les), dans la Parole,      aux afTections du bien, 278 (bis).            non vice velsâ; et même r.et amour                 49. Les Anges et les esprits ne sont
  sign. un genl'e de mal, 2;51.              Ceux qui ont reconnu la nature                détruit tout ce qui clans l'entende­               ni dans l'espace ni dans le temps,
                                             seule et la prudeuce humaine seule            m·nt ne vient pas de lui, 109. L'en­               mais ils sont dans l'apparence de
      ÉL~VATIO:ol (l') de l'amour selon      constituent l'enfer, '.205. L'homme                                                              l'espace et du temps, tlO. Dans le
  les degrés n'est perçue qu'obscu­                                                        tendement sans la volonté ne peut
                                             est dans l'enfer, quand il est dans           rien Cail'e, 3. La volonté de la vie               Monde spirituel, où l'espace n'existe
  rément par l'homme; mais l'éléva­          le mal, JOl. - Voi,. DIABLE; SATAloI,                                                             pas, les distances et les présences
  tion de la sagesse est perçue claire·                                                    de l'homme est conduite, et l'en ­
                                             OB.                                           tendement cie sa vie est enseigné,                 sont des apparences selon les l'es·
  ment par ceux qui savent et voient            E:'olSElGNF.R. Le Seignen r seul                                                              semblances et les dissemblances des
  ce que c'est que la sages-e, 3~.                                                         156.
                                             enseigne l'homme, mais médiate­                   ENTENDRE. Tout ce que l'homme                   alIections, 33.
  L'élévation quant à l'aITection n'au ­     tement par l,a Parole dans l'illustra­                                                               ESPÉRANCE. D'où vient à l'homme
   rait pas lieu, si l'homme n'avait                                                        entend vient par influx, 308.
                                             tion, 13:i. Etre enseigné d'après la              ENTHOUSIASTI(S (esprits) qui,                   ce qu'on appelle l'espérance, 178.
   pas la faculté d'élever son enten­        Pal'ole, c'est l'être par le Seigneur,                                                               ESPRIT (l') de tout homme est
. dement d'apl'ès la rationalité et de                                                      cI'après le délire dans lequel ils
                                             172. Comment l'homme est ensei­                sont, s'appellent l'Esprit Saint, 13!~.            aITeotion et par suite pensée, 61,
  vouloil' cela d'apl'ès la liberté, 7;:;.   gné par le Seigneur, 15i à '174·,                                                                 1~6. Dans le Monde spirituel les
                                                                                            Ceux qui par l'influx sont instruits
      E~IHRYO:'< HUMAIN (dans tout) ie       Chacun est enseigné selon l'enten­             de ce qu'ils doivent faire. ou de ce               esprits sont tons conjoints selon les
  Seigneu l' lorme deu x r écep tacles,      demen t de son amou l'; ce qu i est au         q Il 'ils doive:J t croi re, sont in stru its      sphères exhalées de leurs a{lections
  l'nn du Divin Amour, et l'autre de         dessus de l'entendement ne reste               non par le Seigneur, ni par aucun                  par leurs pensées, 196; ils pensent
  la Di vine Sagesse; le réceptacle du       point, 172.                                    ange, mais par quelque esprit                      tous d'après les aflections de l'a ­
  Divin Amonr, pour la future vo­               ENl'ENDE.Œ"'T (l') est la vu e             enthousiaste, 321.                                 mour de leur vie, 196. - Voir MEN­
  lonté de "homme; et le réceptacle          interne de 1 h0mme, 165. L'entende­                EPI~E; (être dévoré par 1') Sign.              TAL OOSt
  de 11 Divine Sagesse, pour son            ment ne peut être éclairé par la               périr par le faux du mal, 278.cbis).                  ESSE:oICE. Il y a une Essence uni ­
  futur entendement, 32!L                    lumière spirituelle que comm e                     EPINE (l') sig. le faux, 313.                  que, dont proviennent toutes les
20
                                                                                                                                                                                     21
 essences qui out été créées, 157.         est en soi tel qu'est son interne, 106.
 L'Essence Divine même est le pur          Les externes ont un tel lien avec              ce que J'homme croit faire d'après                FAUX (le) du mal est le faux dans
 Amour, 337.                               les internes, que dans toute opéra·            lui-même est dit être fait d'après             l'entendement d'ajlrès le mal dans
   ESSENTIELS (il Y a trois) de l'É­       tion ils font un,180 .- VOi,.CORPS;            l'holnme, et non d'après le Sei­               la volonté, et le faux qui n'est pas
 glise; quels ils sont, 259. Il ya         INTEflNE,                                      gneur, 2%. Tout ce que l'homme                 le faux du mal est lefaux dans l'en­
 deux essentiels et en même tem ps            EXTDlE. Il y a une perpétuelle              lait vient par in!lux. quoique d'une           tendement et non dans la volonté,
deux universaux de la religion, 3~0.       connexion de l'extime avec les inti·           manière dél'Îvative ou médiate, 308.           318. Le faux Cf ui n'est pas le fallx
    EST. Ce qui demeure pour l'éter­       mes, 180. De même que l'extime agit               FAfSFIC.TION (la) d II vrai consiste       du mal peut être conjoint au bien,
 nité, cela EST, pa l'ce que cela ne       ou est mis en action, de même aussi            à faire violence aux Divins Vrais,             mais le faux du mal ne peut pas
cesse pas d'être, ~L7 r.                   les intérieurs il partil' des intimes          en con firman t de faux 'princi pes,           être conjoint au bien, 318. Le faux
   ESTOMAC. Ses fonctious, 27~, 296,       agissent ou sont mis en action, 180.           23L. Dans la Parole, les falsifica­            du mal et· satan sont un, 33. Les
336.                                       - Voir    INTI~IE.
                                                                                          tions du vrai sont décrites par les            faux qui sont favol'ables aux maux
   ÉTATS. Il Y a chez l'homme un             Oas. L'Extimc se dit de ce qui esl le        scortations, 233. - Voir SCOllTA-              font un avec ces maux, de mCme
état externe et un état interne, 298.      plus exlél'ieur pnr opposilion à Intim.e, c~   TJO~S, OIlS.          '                        que l'entendement fait un avec la
Devenu esprit après sa mort, l'hom­        qui esl le plus inlérieur.                        FA~IlLLES (les) s9nt di<;tinguécs à         volonté, 33. Le faux pent être con­
me cst mis alternativement dans les           FACE (la) est le type du mental             la seule inspection des faces, 277.            linné plus que le vl'ai, 318. L'hom­
états de sa vie, l'externe et l'interne,   fanimu s), 277, L3. face externe est              FANTAISIE. Extravagances qlle la            me appelle faux ce qui détruit le
29~. L'état spirituel de l'homme est        l'apparence, et la face interne est           nature, qui en elle-lTIèmeest morte,           charme de sa penste, 195. Les pen­
totalement difTél'ent de l'état natu­       l'essence, '220. L'interne est inté­          inspire à la Fantaisie de l'amour de           sées des con voitises son t les faux,
rel, 338. Il Y a pour l'homme trois         rieurement caché dans la face de              soi, 23:3.                                     20fL
états; le premier état est l'état de        l'externe, 22~. Dans le Monde spiri­             OIIS. Ln F(mtai.~ie esl une apl'ar~ncc de      005. Il est dil {anx au pluriel, quoiquo
damnation ; le second, l'état de                                                          a percepliou; elle consisle il voir un vrai   le mot {anx pris substantivement n'ail pa~
                                            tuel, chacun d'après la face appa·            comme l'aux ct un bien comme mal, et il        de pluriel: unis l'Auteur employant les
réformation; et le t~olsième, l'état        raît tel qu'il est, 221-. Voirla Divine                                                      deux expressions (<llsa et talsi(atc8 , la
de régénération, 83. Etats dans les­                                                      voir un ruai comme bien cl un faux comme
                                            Providence par derrière et non en             vrai; - A. C, No 7680.                         premièl'e a étd traduite pal' les (cm,t:, ct la
quels il n'y a point de réformation,        face, c'est la voi l' apl'ès et non                                                          seconde par le. (aussetes. 1 faul distin­
138.                                       avant, 187,                                       li'ASTE. Quand l'amour de soi ins­          guer enlre les [aux cl les laussel,f.; fomme
   ÉTERNEL, 4,6 i 69. L'éternel n'est         FACULTÉS. La faculté de vouloir,           pire son amour à l'entendement,                olulre l'anldl'ieur cl le posldricul'; voi/' .n.
autre chose que le Divin Exister, fô.                                                     cet amour .Y devient faste, ct c'est           C. ti o ~ 1. On pent aussi considérer les {flUX
                                           qui est appelée Liberté, et lafaculté          le faste de la propre intelligence,            comme pl'i~cipos, et les {(ll!ssetés eomlllo
 - Voir INFINI; hlAG E.                    de comprendre, flui est appelée Ra·
   J;:THER, 190.                                                                          206. Le propre da l'entendement de             dMivalions.
                                           tionalité, ont été comme insitées en           l'homme est le faste de la propre
    I~TRE (l') sans l'Exister n'est pas    l'homme, 9:~. Ces deux facultés sont                                                            F~LlCIT~S DU CIEL (les) ne peuvent
qu.elque chose, LL. - Voir ~XISTER.        par le Seigneur chez l'homme, n.               intelligence, 32L. Le faste de la pro­         pas êtres décrites pal' des paroles,
   EVE. La condamnation d'Eve sign.        Sans ces deux facultés, l'homme                pr'3 intelligence s'attribue la pru­           mais elles peuvent dans le ciel être
 la condamnation du pl'Opre volon­         n'aurait ni entendement ni volonté,            dence, 197.                                    pel'.;ues par les sens, 3J. Quoique
taire, 313. - Voir ADAM.                   et ainsi ne serait point homme, 96;               F,SCINATlOK (la) résultant de la           inexpl'imables. "es félicités montent
    EXA)IE~ DE SOl. 11 doit être non­      il ne pourrait pas être conjoint au            convet..~ation avec les défunts est            dans le même degré que la sagesse,
seulement externe, mais aussi in­          Seigueur, ni par conséquent être               un lien interlle ; mais ce lien se             3U. Ces félicités entrent à mesure
 terne, 1:>2. En quoi consiste l'exa­      réformé t;t rég~néré, 96,85; il n'au­          rompt, et les maux qui étaient ren­            que l'homme éloigne les convoitises
men interne, 152. C'est par un exa­        rait ni l'immortalité ni la vie éter­          fermés font i rl'U ption avec le blas­         de l'amour du mal et du faux comme
men de l'homme iuterne que l'hom­          nelle, 96, Ces deux facultés saut              phème et la profanation, t34, (bis),           pal' lni-même, 39. Ces félicités se
me externe est essentiellement             aussi bien chez les méchants que                  FAVOIISER les maux et les faux,            manifestent rurementdans le monde,
examiné, 15'2.                             chez les bons, 1;), 96, 99, 285. Le            et faire le bien, cela ne concorde             pal'ce que l'homme est alors dans
   EXAMINIU (s') Ce que c'est, 278.       Seigneur, dans toute progression de            pas, 'l'J,.                                    un état naturel, et que le naturel
   EXISTER (l') sans l'Ihre n'est pas      sa Divine Providence, gat'de intactes             FAUTF. (la) est imputée à l'homme,          communique avec le' spirituel non
quelque chose, il. - Voir ÊTRE.            et commes saintes ces deux facu 1tes           et il devient coupable d'un mal, s'il          par continuité mais par correspon­
   EXTERIŒ (l') a Son essence pal'         chez l'homme, 96. ­ VOÙ" LIBER TÉ;             sait que c'est un mal et ne le fuit            dance, H.
l'interne, 224" L'externe peut se          RATIONALITB,                                   pas, 2U1-. La faute elle-mème est,               FlmME:-IT (le) ou levain, dans la
montrer autrement que selon l'es­                                                         non pas chez ceux de qui vient l'in­           Parole, sign. le faux du mal, 28'J"
                                               FAillE les préceptes, c'est aimer,         flux du mal, mais chez celui qui le              FERMENTATIONS SPIRITUELLEs.Com­
sence qu'il tient de l'interne, pal'       33. p.J l' faire les usages ou les
exemple, chez les hypocrites, 22,..        biens, il est entendu être utile et            reçoit. car il le reçoit comme sien,           ment elles se font tant dans les
L'externe de la pensée de l'homme                                                         29'i. C'est la faute de l'homme, s'il          cieux que SUI' terre, 25,
                                           rendre service aux autres, 215, Tout           n'est pas sau vé, 327.                           FEU. Chez ceux qui sont dans
                                                                                                                      .
22                                                                                                                                                                    23
l'amour de soi et du monde, il ya           les choses créées par le Divin, et      Ciel, 62, 63. Cette forme est éter­          cement de la création, et ne man­
 plus de feu et d'ardeur pOUl' faire        principalement les hommes. les es­      nellement perfectionnée selon la             queront pas durant l'éternité, 56;
 les usages ljue chez ceux qu i ne          prits et les AnlZes, 52. L'homme et     pluralité; car plus il y en a qui            de même, chez les hommes, lell
sont pas dans cet amour; pourquoi '!        l'ange sont finis, et sont seulement    entrent dans cette forme de l'Amour          afTections peuvent être fructifiées et
215,250, 252.                               des réceptacles qui en eux-mêmes        Divin, qui est la forme des formes,          les perceptions être multipliées
    FEUILLES (les), dans la Parole,         sont morts; ce qui est vivant en        plus l'union devient parfaite, 62.           sans fin, 57. Cette faculté de fructi­
sign. les vrais naturels, 332. Les          eux vient du Divin procédant qui        - Forme organique du mental,                 fication et de multiplication sans
 feu illeR d,e figu ier, avec lesquelles    leur est conjoint par contigu:ité, et   279, 319. Forme cl u gou vernemen t          fin, ou il l'infini et éternellement,
Adam et Eve couvrirent leur nudité,         qui leur apparaît comme étant à         de l'amour de la vie, 107.- Voir             est dans les naturels chez les
sign. les vJ'ais moraux pal' lesquels       eux, 57. -- Voir INFINI.                SUI3:lTA1CE.                                hommes, dans les spirituels chez
sont voilées les choses appartenant à          FLATTEURS, 14, 89. 104, 224.              FORMER. Tout ce qui appartient il       les anges spirituels, et dans les cé··
 l'amour etau faste chez les hommes            FLEUlS (les) des arbres représen­   l'entendement et il la volonté doit          lestes chez les anges célestes. 57.
 représentés par eux, 31:.1. - Voir'        tent les initiations de l'homme dans    être formé par l'externe. avant                 Fu.l ~E. Ceux qui sont clans l'amou l'
 ARRRF..                                    le mariage du bien et du vrai, 332.     d'être formé par l'interne, '1:36. Tout      de soi son: entourés d'une fumée
    FIANclLDans la Parole le Seigneur       Les folioles de ces lieurs sont les     ce qui appartient à j'entendement            comme celle d'un incendie, à tra­
 est appelé Fiancé; pourquoi? 8.            vrais spirituels, 332.                  età la volonté est d'abord fonné par         vers laquelle aucun vrai spirituel
    FIANCKE. Dans la Parole le Ciel et         FOI S~:PAlKE DE LA CI{ARIT~, 264,    les choses qui entrent pal' les sellS       dans sa lumière ne peut passer,
l'Église sont appelés Fiancés; [lour­       265. Aveuglement de ceux qui sont        du corps, su rtou t pal' la vue et par      2;50.
quoi? 8.                                    dans cette foi, 1'15. - Foi persua­      l'ouïe, '136.                                   FUTUR (tout) est présent pour le
    FIBRES (toutes les) ct tous les         si ve; combien elle est dangereuse,          FORTUNE. Cc qui est appelé 1"01'­        Seigneur, et tout présent est pour
vaisseaux de ceux qui sont dans             131.                                     tune n'est autre chose que la Divine         Lui étunel, 33:3,59. Il n'est donné
l'enfer sont retournés, 296. Opéra­            FOIE. Son organisation, 180, 279.     Providence dans les derniers, où,            à personne de savoir l'avenir, mais
tions du cerveau dans les fibres,           Il élabore le sang, 3:36.                 par les choses eonstantes et incons·        il est permis à chacun de conclure
'180.                                          FOLlE. Dans l'enfer, la folie est      tantes, elle agit merveilleusement          d'après la raison sur les choses fu­
    FIGUIER. Voir FEUILLES.                 appelée sagesse, et la sagesse est       avec la prudence humaine, et en              tures, 17g. - Voir AVENIR.
    FIN première, Fin moyenne et Fin        a ppe!ée folie, 223.                      mêmetemps se cache, 212. La Divine             GANGni·:NR. A la ~aLlgrène est com­
del'nièl'e,ou Fin, Cause et ErIet, 10S.        FO.IENTATION. Tout mal qui ne se      Providence, qui est appelée fortune,        paré le mal qui reste renfermé et ne
La Fin est l'essentiel même qui             montre pas reste en fomentation; il       est dans les plus petites particula­        se mOLtre point, 2;51.
entre dans la cause et dans l'crIe t,       est comme le feu dans clu bois SOliS      rités des choses même les plus fri­            GARDE (la) du chemin conùuisant
108; elle met son tout dans la              la cend re, 278 (bis).                    voles, 201, 212. Ce qui est ap~elé          à l'arbre cie vie, - Gen. 1If. 24, ­
ca use, et par la cause dans l'elTet,          FO)(TAlNES, Pourquoi les Anciens       fortune de la guerre est la Divine          siun. la surveillance du ~eigneur,
108; elle se conjoint avec la caUS3 et      consacraient cles fontaine.s, 25;';.      Providence. principalement dans llls        afin que les c,hoses saintes de la Pa·
parla causeavecl'elIet, tOR. Qui veut          FORCE (une) a été mise dans tout       conseils et les méditations du géné­        role et de l'Eglise ne soient point
la fm veu t aussi les moyens, 331;          ce qui a été créé, mais la force ne       rai, lors même que lui. alors et            violées, 313.
ainsi lorsque celui qui veut opère          fait rien cI'elle-môme, elle agit         dans la suite, attribuerait tous ses            GENi,s~;. L'explication du Premier
la fi n, i1l'opère lJar les moyens, :3:H.   d'après celui qui a mis la forcll, J.     succès à sa prudence, 251. Voir             Chapitre a été jusqu'ici tcntde en
L'opération et la progression de la            FORME. Il Y a une forme unique         HASAHD.                                      vain par les érudits, 24J. Ce Cha­
lin par les moyens, c'est ce qui            dont proviennent toutes les formes            F1UNÇA1SI': (la Nation) est appelée      pitre traite cie la nou velle création
est appelé la Divine Providence,            qui out été créées, '157. Toute forme     Noble iation; pourquoi '1257.              ou régénération ,de l'homme de la
:131. L'homme [leut raisonner sur           change en sa qualité ce qui influe            FRAUDES. Leul' origine, 276.            Très-Ancienne gglise, 241.
 les choses Divines, pourvu qu'il ait       en elte, 32;. Dans toute forme le             FRONT (le) corresponcl il l'amour           G~:-I'ŒS. Les esprits sensuels les
 pour flll de voir la vérité, 219. ­        commun et le particulier, ou l'uni,       et aux afTections de l'amour, 29.            plus astucieux sont appelés génies;
Fin de la Divine Proviùence, Hi, 27,        versel et le singulier. foot un par           FR UITS (les) dans la Parole sign.       leur enfer est par derrière an fond,
M>. - Fins de'la création, 27 à f1::>,      une admirable conjonction, 180.            les biens spirituels, :3:32. Les choses     et ils désirent être invisibles; c'est
323, 332, - Fins secondai l'es de la        Tout ce qui existe tient de la forme       primitives du mariage du bien et du         pourquoi ils y apparaissent volant
 création,332, Voù' CAUSE; EFFET.           ce qui est appelé qualité, attribut.       vrai, ou mariage spirituel, sont            comme des spectres, qui sont leurs
    FINI (le) n'est pas susceptible de      état, relation, &c .. 4. La forme est      comme les commencements du fruit,           fantaisies, 310. - Voir SATAN, OBS.
 concevoir l'Infini, f16, 53. Cependant     d'autant plus parfaite que les choses      332.                                           GENTlLIS.IE de) coutient dix fois
 le fmi est susceptible de conteni l'       qui la font sont distinctement dillé­         FRUCTll<ICATIONS (les) et les mul­       plus d'hommes que le Christian isme;
 l'infmi; de quelle manière? M, ;i7.        rentes, et néanmoins unies d'nne           tiplications dans le Monde naturel          rien n'est plus insensé que de croire
 Par les finis, il est entendu toutes       manière singulière, 4. - Forme du          n'ont pas manqué depuis le commen           que tous y sont damnés, et que le
24                                                                                                                                                             25
  ciel est à l'homme par la naissance      l'entendement seut serait comme                                                     la plus petite, comme l'homme bon
  et non par la vie,330.                                                               le sien, et celui·ci aussi par le sien;
                                           une guérison palliative, c'est la "0'      ce mal est ainsi transféré de l'un      est le ciel dans la forme la plus pe­
     GEl'iTILS (les), qui ont bien vécu    lonté elle-même qui doit être gué­                                                  tite, 296, 299, 306. Tout homme,
  dans le monde, sont instruits après                                                  dans l'autre, et par conséquent il
                                           rie, 282. Comment le Seigneur gué­          s'augmente et s'accroît comme en        quant à son esprit, est dans le
  la mort, et viennent dans le ciel plus   ritl'amour de la volonté de J'homme,                                                Monde spirituel, et là dans quelque
 facilement que les chrétiens, 328,                                                    un monceau, et il est transmis dans
                                           283                                         la postérité, 277, 328. Par son mal     société, l'homme méchant dans une
 330. Le gentil, plus que le chrétien,        GUERHES (toutes les), lors même
 pense à Dieu d'après la religion                                                      héréditaire l'homme est toujours société infernale, et l'homme bon
                                           que ce sont des guerre.s civiles, sont      haletant vers l'enfer le plus pro­      dans une société céleste; il Y appa­
 dans sa vie, 322. - Voir NATIONS.         représentatives de l'Eglise dans le                                                 raît même parfois, quand il est dans
    Gl.OTTE, ses fonctions, 279.                                                       fond; mais le Seigneur par sa Pro­
                                           Ciel, et sont des correspondances,          vidence l'en détourne continuelle­      une profonde méditation, 296, Dans
    GOUT (e) ne peut pas exister         2;51. Telles ont été toutes les guerres      ment, 183.                              l'homme céleste, ou très-grand
 sans sa forme qui est la langue,          décrites dans la Parole, et telles
 279.                                                                                     HÉRÉSIÉS dans le Monde Chrétien, Homme, dont 10 Seigneur est la vie.
                                          sont aussi toutes les guerres aujour­        238, 259. Toutes les hérésies peu·      ou l'âme, il y a toutes les choses
    GOUTER. Tout ce qne l'homme           d'hui, 251. On ne sait pas dans ce
 goûte vient par influx, 308.                                                          vent être confirmées, 318. Supposer qui sontdans l'homme naturel, avec
                                          Monde quels Hoyaumes dans la                 qu'il n'y a de sauvés qtie .ceux qui    une dillérence telle que celle qui
    GOUVERNEMENT (le) du Divin            Chrétienn~té ont un rapport avec
 Amour etde la Divine Sagesse du                                                       sont nés au dedans de l'Eglise est existe entre les célestes et les na­
                                          les Moabites et les A mmonites, avec         une hérésie insensée, 329, 330. Su p­   turels, 326. Chaque homme est
 Seigneur .est ce qui est appelé la       los Syriens et les Philistins, al'ec les
 Divine Providence, 2,28;5. - Gou­                                                     poser que quelques-uns du genre tant dans le mal que dans le bien,
                                          Chaldéens ct les Assyriens, et avec          humain ont été damnés par prédes­       dans le mal par lui-même, et dans
 vernements dans le Ciel, 217. ­          les autres nations contre qui le~ fils
   Voir CIEL.                                                                          tination est une hérésie cruelle, le bien par le Seigneur, et l'homme
                                          d'fsraël ont fait la guerre; cepen­          329, 330.                               ne peut vivre à moins qu'il ne soit
     GOUVERNRIL Le Seigneut' gou­        dant il y en a qui ont Ull rapport                                                    dans J'un et dans l'autl'e; pour·
                                                                                          IHJH~TJQuE (un) ne peut voir ses
   verne le Ciel Angélique tout entier avec eux, 2;H. Pourquoi les Guerl'OS
  comme un seul Homme, Et il le gou­                                                   (aux,.s'il n'admet pas le vrai réel quoi? 227. L'homme vit homme
                                         sont permises, 2~iJ.                          de l'Eglise, 318.                       après la mort, 2i4. Tout homme,
  vcrllc comme t'àme gouverne son            f-IAOlTER. Le Seigneu l' ne peut ha·                                              tant qu'il vit dans le monde, est
  corps, 16:-1. Le Seigneur gouverne biter chez l'homme et chez l'Ange                    HEUREUX. Plus l'homme est con­
  l'Enfer pal' les opposés; et les mé­                                                 joint de près au 8eigneur, plus il tenu dans l'équilibre entre le ciel
                                         que dans ce qui est à Lui, et non             est heu l'eux 37.           .           et l'enfer, et par là dans la liberté
  chants, qui sont dans le monde, il dans leur propre, 53.
  les gouverne dans l'enfer quant aux                                                     Hwoux (les) voient la nuit les ob· de penser, de vouloir, de parler et
                                             HAINES. Leur origine, 276.                jets aussi clairement que les autres de faire, libert~ dans laquelle il
  intérieurs, et non quant aux exté·         J-J.R~IO~rES (les) sont d'une val'iété                                           peut être rélormé, 23. L'homme
  rieurs, 299. 307.                                                                    oiseaux les voient le jour; pour­
                                         infinie, mais elles n'auraient pas            quoi, '1.67.                            doit faire le bien et penser le vrai
    GRAIN. Chez l'homme il n'y a pas lieu, si les atmosphères dans leurs                                                       comme d'après lui-même, mais
                                                                                          HIJ~ROGLYPHES. Leur origine, 2tiJ.
  un grain de volonté et de prudence, lois et les oreilles dans leu l' forme                                                   néanmoins reconnaître que c'est
 qui lui appartienne en propre,                                                           HISTRION,222, 224, 298..
                                         n'étaient pas constantes, 190.                   HOMME (l') est la forme de son d'après le Seigneur, 116. L'homme
 293
                                        HASARD (le) e~t un vain mot, 70.
    GRAISSE (la) sion. le Divin Dien,
                                                 amOlll", et peut être appelé l'organe connaît ses pensées et pal' suitl1
                                             Hr::f!nAÏQuE (Eglise). ,C'est dans        de l'amour de sa vie, 319. Par créa­    ses intentions, parce qu'il les voit
 231.                                   cette Eglise, fondée par Eber, que le
    GREFFJ;. L'homme est un mauvais culte pal' des sacrifices a d'abord                tion l'homme est le ciel dans la en lui, '1n. Si l'homme croyait,
 arbre d'après la semence, mais il lui été institué, 328.                              forme la plus petite, et ainsi l'image comme c'est la vérité, que tout bien
 est donné une Grerte ou inoculation                                                   du Seigneur, 67; mais par naissance et tout vrai viennent du Seigneur,
                                            HÉMORROïDES (les), dont les Phi­           il est un petit enfer, 251,296; s'il et qùe tout mal et tout fAUX vien­
 de pètites branches prises de J'ar­    listins furent frappés, - 1 Sam. V,                                                    nent de l'enfer, il ne s'approprierait
 bre de vie, par le~quelles le suc sor. 6, - sion. les amours naturels qui,            naissait dans l'amuur dans lequel il
                                                                                       a été cl'éé, il ne serait dans aUl,un   pas le bien et ne le ferait pas méri·
 tant de la vieille racine est changé étant séparés de l'amour spirituel,
en un suc qui produit de bons sont impu l'S, 326, les Hémorroïdes                      mal, et même il ne saurait pas ce toire, et il ne s'approprierAit pas le
fruits, 332, 296.                                                                      que c'est que le mal; il naîtraIt non . mal, et ne s'en ferait pas responsa­
                                        d'or qu'ils firent en renvoyant l'al'­         pas dans l'obscurité de l'ignorance,    ble, 320. Si l'homme voyait mani­
    GUÉRIR. Les maux de l'amour de che, sig. [es amours naturels pUl'i­
la vie de l'homme sont guéris par fiés et devenus bons, 326.                           mais dans une certaine lumière de festement la Divine Providence, il
                                                                                       la science et aussi de l'intelligence.  s'introduirait dans l'ordre et dans
des moyens spirituels, comme les            HÉRr~DrTAInE (le mal) v,ient des pa·
maladies par des moyens naturels,                                                      275. Celui-là seul est homme, qui l'économie de sa marche, et il les
                                        rents, et non d'Adam et d'Eve, comme           l'est intérieurement comme il veut      perl'ertirait et les détruirait, 1t50.
281. Comment le Seigneur guérit on lecroit; chacun nalt dans ce mal
l'homme, 281, 282. La guérison de                                                      le paraitre aux autres, 298. L'homme L'homme n'est introduit intérieure­
                                        par son père, et son père y était par          méchant est l'enfer dans la forme ment dans les vrais de la foi et
26                                                                                                                                                                                27
dans les biens de la charité, qu'au­            HYPERBOLE. - Voir AsnwroTE.             science seule, 168. Autre sorte                    Dieu, qui consiste à pouvoir com·
tant qu'il peut y être tenu jusqu'à             HYPOCllITES. 14,89, 104, 222, 22f1,     d'illustration, 170. Illustration de                prendre le vrai, et à pouvoir faire
la fin de sa vie, 22J. Pourquoi jus­         23l.                                       Swedenborg, 135.                                   le bien, demeure dans l'homme d'un
(IU'à présent on n'a p~s Sil que                IOÜLlSTES. Sorte de visionnaires,         Ou:;, Entre l'illustralion ct l'illumioa         mental sain, et n'en est pas déra­
1homme vit homme après la mort,              6,6, 309.                                 (ion, mots lloi expriment l'action d'~c1ail'el',    cinée, 322. - Pourquoi il y a des
                                                                                       il y a la mème difrél'ence qu'entre !umi,"l'e       hommes qui adorent des images
et pourquoi cela n'a pas été décou­             10';;E (l') spirituelle appartient à   etluellr, Illustration est lin dérivé de Lux,
 vert auparavant, 274. Correspon­            la pensée interne, et l'idée naturelle    Lumicl'6; et Illumination est un dérivé de
                                                                                                                                           taillées, 2;;/1­
dance de la vie de l'homme avec la           appartient à la pensée externe,           Lumen, Lueur; soit pOUl' exemple: Lu­                    bIAIOHTALlTI::' Tout homme a
végétation de l'arbre; parallèle ou          27t Il Y a des idées abstraites pal'       mil'I'e du Soleil; Lueur de la LUlle.              l'immortalité; pourquoi, 96. DilTé­
comparaison qui en est tirée, 332.           lesquelles on peut voir que les              Il.r.usTIlEn,                                    rence entre l'immortalité et la vie
- Par volonté d'homme, - Jean,               choses sout, quoiqu'on ne 'oie pas          Ons, Dans les écrits de l'Auleul', illus­        éternelle. 96. Comment l'immorta­
1. 13, - il estentendule propre in­          quell es elles son t; exem pies, 46.      trer est pris, en général, dans l'acception         lité de l'homme a pu être connue
tellectuel qui est le faux du mal,              IOOLATRES. Ceux qui confirment         d'éclairer, de meUre en lumière,                    des anciens sages, 324. D'oll vient
298.                                         chez eux l'apparence, et non en                blAGE ET HESSE~IBLANÇE de Dieu.                que certains hommes aspirent à
   HONNlwns (les) sont des bénédic­          même temps la vérité, sont tOIlS cles      Ce qui est entendu par là, 27, :l2.                l'immortalité de la renommée. 274.
tions, et ils sont des malédiotions,         Idolâtres intérieurs; s'ils n'ont pas      L'homme est l'image de Dieu, en ce                     LlolORTI!L (1') chez l'homme est
2W,217. Pourquoi la Divine Pro­              de religion, ils deviennent des ado­       qu'il est un récipient de la Divine                son mental; cet immortel est mis
vidence permet que les méchants              rateu rs de la na tu re et ai nsi des      Sagesse; et il est la ressemblance de              à nu par la mort, et devient alors
soient élevés aux honneurs, 250.             athées; s'ils ont de la religion, ils      Dien, en ce qu'il est un récipient du              un esprit dans une forllle humaine,
Le Seigneur ne détourne jamais               devienuent des adorateu rs d'hom mes       Divin Aln'1ur, ~128; ainsi le réceptd­            324.                      ­
l'homm ecio rech~rch el' cles hon neu l'S,   et en même temps de simulacres,            cie, qui est appelé entendement,                      IMPIES. Pourquoi des impies sont
mais il le détourne cie la cupidité          1~H.                                       est l'image de Dieu, et le l'éceptacle            élevés aux honneurs, deviennent
de rechercher des honneurs pour la              InoLATRIRS. Leur origine, 255. De       qui est appelé volonté est la ressem­             des grands et des primats, abondent
prééminence seule ou pour lui­               l'idolâtrie qui existe dans le monde       blance de Dieu, 328. L'image et la                en richesses, et vi vent dans la
même, '183. -         Voir DIGNITJ::S;       ch rétien, 25 !'                           rcssem blance de Dieu De sont pas dé­             somptuosité et la magnificence,
RICHESSES.                                                 '
                                                IDOLES. Pourquoi il y a des hommes      truites chez J'homme, mais elles sont             250.
   HUILE (1') sign. le Lien de la cha­       qui adorent des idoles, 2M.               comme si elles étaient détrnites,                      hIPltTl:;S (toutes les), et aussi la
rité, 928.                                       IGNORANCE. Per$onne n'est réformé     328; elles restent insitées daus ses               gloire qu'on en tire, sont des per­
   Hu~rAIN. Les chrétiens clans leur         dans l'état d'ignol'allce; pourquoi?      deux faculté!:'. qui sont appelées                 missions dont les causes sont des
pensée séparent le Divin du Sei­             '14:3.                                    Liberté et Rationalité, 328. Le ciel               lois de la Divine PI'o·idence,24l.
gneur de son J-Iumain, et ils placent           ILLUSIONS (les) aveuglent l'enten­     angélique est l'image même et la                       INDIC" (i') que quelqu'un ost con­
son Divin près du Père dans le               dement, 175. 'foute apparence con­         ressemblance m6me du Seigneur,                    duit par le Seigneur, c'est quïl
Ciel, et son Humain, ils ne savent           firmée comme vérité devient une           163, 62. Dans l'un ivers créé il Y a               aime le prochain. 208.
Oll, 2:'5:5, 262. L'humain chez              illusion, 310,220.                        l'i 111 li ge de l'hom me, et l'image de               INFINI, 46 à 69. L'I nfi ni n'est autre
l'homme; d'où il vieot, 227 r                   ILLUSTRATION (1') se dit de l'en­      l'infini et cie l'éternel. ainsi l'image           chose que le Divin Être, fl8. Il ne
L'humain méme, c'est cie penser              tendement, 16:>, '166. L'homme eH         de Dieu Créateur, c'est-à-dire. du                 peut pas yal'oil' un infini de l'es­
d'après la véJ'ité, 321; r.t aussi, de       enseigné au moyen de l'illustration,      Seigneur de toute éternité, ;.)2. Le               pace, ni un infini du temps,
penser et de vouloir d'après Dieu,           '166. Il Y a une illustration inté­       Divin Amour et la Divine Sagesse                   parce que l'infini est sans fin pre·
293.                                         rieureet une illustration extérieure      du Seigneur sont en une sorte                      mière et sans fin dernière, ou sans
   HUMANrTI~ (l') même consiste dans          par le Seigneur, et il y a une illus­    d'image dans tou te chose crMe par                 terlaes, 48. Il faut penser à l'infini
les deux facultés de l'homme, qui            tration intérieure et une illustration    Lu;, ~. L'image de l'infini et de                  et à l'éternel, sans l'espace et sans
sont nommées liberté et rationalité,         exté rieu re par l'homme,1 68. L'illns­   l'~ternel est dans la variété, dans                le temps, 5t. La Divine Providence,
281.                                         tration intérieure par le Seignenr,       la fructification et dans la multipli­             dans tout ce qu'elle fait, regarde
   FlUMILIEIl. Le Seigneur humilie           c'est que l'homme, dès qu'il entend       cation de toutes choses, 56. L'image               l'infini et l'éternel, :>6 à G9, 202. Les
continuellement les su perbes et             dire quelque chose, perçoit si ce         de l'iufini et de l'éternel n'est pas              infinis cie l'amour et lesinllnis de la
élève les humbles, 183.                      qu'on dit est vrai ou n'est pas vrai;     chez l'homme ailleurs que dans le                  sagesse procèdent du Seigneur, ft
   HYPOCRISIES (les) sont plus légères       j'illustration extérieure est par suite   nJariage du bien et du vrai, ;53.                  ils influent chez tous dans le ciel,
ou plus graves, selon les confirma­          dans la peusée, '168. L'illustration      Autant l'homme est dans l'union ou                 et par suite chez tous dans l'enfer,
tions contre Dieu et les raison ne­          intérieure par l'homme vient de la        le Inariage du bien et du vl'ai,                   et de j'un et de l'autre chez tous
ments à l'extérieur en faveur de             confirmation seule, et l'illustration     autant il est l'image et la ressem­                dans le monde, -2)4. - Voir FINI;
Dieu, 231.                                   extérieure par l'homme vient de la        blance du Seigneur, 8. L'image de                  bIAGE'.
                                                                                                                                                                                i6
28                                                                                                                                                                              29
    INFLUEH. Tout inl1ue ou du ciel ou        Divine Providence du Soigneur,                     des vérités continuellement perçues,            INTESTIIS. Leurs fOllctions, 009,
de l'enfer, de l'enfer d'après la pel"        2.1L. Dans le propre de l'holllme il               31~.                                        296, 180.
mission, du ciel d'apres la Provi·            y a une inimitié innée contre la                       IKTENTION. Penser d'après.l'inten­         Ii'TIME (l') de l'homme est l'amour
dence,20t. Le tout de la pensée ct            Divine Providence. 211.                            tion, c'est vouloir et faire, 102. Les      de sa vie, 125. L'opération de la
de l'alleclion influe aussi du ciel              IN:"OCI':NCE (état' .d') dans lequel            intentions sont les pensées d'après         Divine Providence se fait pal' l'in­
chez les esprits de l'enfer, mais le          ont été Adam et Eve; eu qnoi il                    la volonté, 102.                            time de J'homme et par ses derniers
bien qui inllue est changé en mal,            consistai t, 27:i.                                     INTÉRIEURS. Par les intérieurs de       en même temps, 124, 125, 220, Le
et le Hai en faux, ainsi chaqne                  INSITI" ;:iO, (l8, 233, 27~., 281, :17,        l'homme il est entendu l'interne de         Seigneur agit dans les intimes de
chose en son oPfose, 288, 2(l1., 3U7.         328,                                               sa pl nsée, duquel l'homme ne sait          l'homme, et dans les successifs
Le spirituel in! ue dans Je naturel,             On~.    Est appele insite ce qui ,iwt Je        rien a'ant de venir dans le monde
                                              l'inl1~x   commUll. - /lir A. E. N· l;i5.                                                    jusqu'aux derniers, 120. Les choses
et le naturel n'influe pas dans Je                                                               spirituel et dans sa lumière, ce qui        qui sont dans les intimesdel'homme
spirituel,31t.,.                              - L'inl1ux commun csllo continuol cll'ol'l
                                              du SnillllCUf dans tuul co 'lui 8[1[1al'lÎl1nL     arrive après la mort, 233. Chez             et dans les successifs depuis les in·
     INFI.UX. Tout ce (lue l'homme            i. la l'ie do l'homme, pUUI' ((UO celui·ci agi,M   l'homme, dans les intérieu l'S, il ne       times jusqu'aux derniers, sont
pense et veut, et que pH suite il dit         scion l'onll·c. L'jnsito cst commc UIlO gl'dl'c    peu t pas y avoi l' le mal et en même       absolument inconnues à l'homme,
et fait, vieut de l'inllux; si c'est le       ou uoe cnle.                                       temps le bien, ni pal' conséqueotle         'lt5. Les intimes et les intermédiai­
bien c'est de l'inl1ux du ciel; et si             I:O<SITEH. Chez tous ceux qui ont              faux du mal et en même temps le             res sont eosemble dans les derniers,
c'cst le mal, c'est de l'influx de l'en·      de la religion il y a d'jnsité la con­             vrai du bien, 233. Dans les inté­           1:24. Il Y a une perpétuelle con ne­
fer, 287,288. 2!:1t." :307, ::lm;, Le bien    naissauce qu'ils viveot hommes                     rieurs du mental de l'homme il ya           xion de l'extime avec les intimes,
vient de l'inl1ux qui procède du Sei          après la mort, 271.. L'homme voit                  des choees si infinies qu'elles ne          HiO. - Voir EXTDlE, OBS.
~neur, et le mal vient du propre de           l'intention d'un autl'e d'après sa                 peuvent être déterminées par des               bVOCATION des homme,; morts,
l'homme, 287. Il .Y a inllux du Sei·          face, et il en perçoit les alTecliüns              nombres, 199. Le Seigneur seul gou·         257,
gneur dans l'amour du bien et dans            d'après le son de sa voix, saus autre              verne les intérieurs de l'homme                lsnAI~LlTES (les) ne furent intro­
 ses afleclions. et raI' elles dcln~ les      science que celle qui a rté insitëe                par sa Divine Providence, 199.              duits daos la terre de Canaan,
 perceptions et les pensées; et il .Y a       en cbacun, 317. - Voi,. IIIRITrt,                      IIITlJ:R~liwrAlnES (les) de l'homme
                                                                                                                                             qu'afin de représenter l'Église et
 influx de l'enfer dans l'amour du            OOS.                                               sont les choses qui sont dans J'in­         ses internes par les externes du
 mal et dllns ses'afTections, qui sont             INSTlICT (l') est un résultat de             terne de sa pensée, '12.5. Les in ter­      culto,132.                         .
 des con voi lises ct pa r ell cs da ns les   l'influx, 317.                                     médiaires dépendent des intimes                JAnDIN, 2H, 3J3. - Voir EDR:"
 perceplions et dans les pensées, 33.              INSTRUIRE. Ceux qui ont bieu vccu             sllccessi vement jusq u'a ux dern iers,        J ItHOVAH. Le Seigneu l'est Jéhovah,
 Ceux qui par l'iollux sont instruits         et reconnu un Dieu, sont instruits                 et dans les derniers ils sont ensem­        157.
 de ce qu'ils doivent croire, ou de ce        aprè5 la mort par des anges, 3~8.                  ble, "l2t.,.
 qu'ils doivent faire, sont instruits              INTELLIGENCE. Opinion des linges                  INTERNE (l') de l'entendemeot et           JÉSUITES, 22'2,
 non pal' pas le Seigneur, oi par             sUt'l'intelligencechez l'homme. 2!):l.             l'interne de la volonté ne sont pas            ,;Ésus. Dans le Monde spirituel,
 aucun ange du ciel, mais p l' quel­           L'intelligence se présente, tant chez             autre chose que l'homme interne,            où chacun est tenu de parler COlllme
 que esprit enthousiaste, 3'21. Tout           l'homme bon que chez l'hommo Iné­                 103. Il va un interne contraint et          il perse, nul ne peut nommer Jésus,
  influx venant du Seigneur se fait            chant, comme propre ,et sionn(l,                  un intërne libre, 1:36 L'interne            que celui qui dans le Monde a
  par l'illustr~tion de l'entendement         298. La difTérence cntre l'illtelll­               contraint est l'ioteme que l'homme          vécu comme chrétien, 26'2. Il n'y a
  et par l'affection du vrai, ct par           geuce de celui ci et celle de cûlui­              a de commun avec les bêtes; ]'in­           même personne qui puisse pronon­
  celle-ci dans celle-là, 3'21. Par l'in­      là est comme la différence cntre                  terne humain, qui ne peut pas ètre          cer le nom de Jésus, si ce n'est d'a­
  /lux du Monde spirituel, qui ne              uue chose que l'on croit exister en               contraint, est au·dessus de cet in­         près le Seigneur, ;)3.
  contl'aint pas, l'homllle est clans li       soi et une chose que l'ou croit                   terne animal, 136. L'externe ne peut           .JOrE. Quiconque vient dans le
  liberté de penser et de vouloir. ·l2U.       exister non cn soi mais comrtle en                Jas contraindre l'interne, mais l'in­      ciel vient dans la joie supr~me de
  L'homme ne doit pas rester les bras          soi. 298, La propre intelligence peut             trrne peut contraindre J'externe,           son cœur, et n'cn supporterait pas
  croisés eo attendant l'influx, zOO,          seulement intl'odnire dans les ex­                136. L'homme est seulement dans             une pins grande, 2:it.,.
  210,3'21.                                    ternes la (ol'me humaine. mai:; la                fi uelq lies externes avec le Seigneu l';      JOUG. De ceux qui croient ne pas
      INFORTU.'Œ. Personne n'cst ré­           Divine Providence l'introduit dans                ct, s'il était en même temps clan~          être sous le joug de la loi, 42, '101.
  formé dans l'état d'infortune, 140.          les internes, et par les internes                 les Internes, il pel''ertirait et dé­         JUDAïsm~. Pourquoi le Judaïsme
      INIMI1'I~ (l') mise entre le serpent     dans les externes, 2!J~, - Voir                    truil'ait tout l'ordre et l'économie       con ti nue en core, 260,
  et la femme. - Gen., III. 1;), ­             FASTE.                                            de la marche de la Divine Provi­               JUGE injuste, 10(l, 168, 296.
  S'ign. l'inimitié entre le propre cie             INTELLIGENT. Il n'ya d'intelligents          dence, ]80. Selon que l'homme dis­             JUla:~n;NT DERNIER (le) est main­
   l'homme et le Seigneur. ou eotre la          que ceux qui perçoivent que le 'l'l'ai            pose les externes, le Seigneur dis­         tenant terminé, 263.
   propre prudence do l'homme et la             est le vrai, et qui le confirment par             pose les internes, 181. - Voir Conps;         JUGr,MEITS (tous les) de l'I:;glise
                                                                                                  EXTERNE.                                    Israélite et Juive représentaient les
30                                                                                                                                                                         31
spirituels de l'Église, qui en sont            LEIBNITZ, 289,                           chacun vient de son amour, 43.                 faculté appelée liberté, 9G. Tant que
les internes, 2~,~.                            LEVAIN (le), dans la Parole, sinn.       Tout ce que l'hommo fait d'après le            le plaisir de l'amour riu mal règne,
    JUIFS (par les), dans la Parole, il     le faux du mal, 284; 'VoiJ' aussi 2:>.      libre lui semble ètre sien, 4:l. Tout          l'homme ne peut pas librement vou·
est entendu tous ceux qui sont de              UVRES. Leurs fonctions, 279.             homme veut êlre libre, et éloigner             loir le bien et le vrai, 8~. Tout
 l'gglise et reconnaissent la Pal'ole,          LIBERTI:; (la) est la faculté de pen­   de soi le non-libre ou le servile,             homme peut librement penser cc
260. Quelle est la fin que la Divine        ser, de vouloir, de dire et de faire        H8. C'est une loi de la Divine Pro­            qu'Ii veut, tant contre Dieu que
Providence a ene en vue, en conser·         ce que l'on comprend, 15, 73, (lB,          vidence que l'homme agisse d'après             pour Dieu; et celui qui pense con­
vant les Juifs et en les dispersant        l8 227,28:5. La liberté est à l'hom­        le libre selon la raison, 71, 07,123,          tre Dieu est rarement puni dans le
sur une grande partie du globe,             me par le Seigneur seul, 73, 210.           176. Chez l'homme le libre de la               monde naturel, parce qu'il y est
260. S'ib persistent à renier le            L'homme est d~ns la pleine liberté          raison vient de ce qu'il est dans le           toujou rs dans l'éta t de réformation;
Seigneur, c'est parce qu'ils sont           de penser et de vouloir, mais non           milieu entre le ciel et le monde, et           mais il est puni dans le monde spi·
tels, que s'ils recevaient et recon­       dans la pleine liberté de dire et de         qu'il peut penser d'après le ciel et           rituel, cal' alors il ne peut plus être
 naissaient le Divin du Se,igneur et        faire ce qu'il pense et veut, 281. Si       d'après le mOnde, et aussi d'après             réformé, 2/l!}, 278 (bis).
 les choses saintes de son L';glise, ils    l'homme n'avait pas c·lle pleine            Je ciel ao monde,etd'aprèsle monde                Llcm:. Ce qui est licite dans la
les profanel'aienl, 2liO. Pourquoi il       liberté, non-seulement il ne pour­          au ciel, H2. Agir d'après le libre             pensée est licite d'après la volonté,
a été permis aux Juifs de crucifier         l'ait pas être sauvé, mais même il          selon la raison, et agir d'apres la            car il ya accord,"i:ll. Ceque l'homme
le Seigneur, 247, A la seule inspec­        périrait en entier, 281. - Veil'            liberté selon la rationalilé. c'est la         cl'oit licite, il Je fait continuelle­
 tion de la face, on reconnait si un        LlIll-:llTÉ ET HATIONALIT~:; LIBRE;         même chose, 97. Autrp chose est                ment dal~s son esprit, 81, 278.
homme est juif ou ne l'est pas, 277.        FACI:LTÉS.                                  d'agir d'i1près le libre selon la rai­         L'hom me doit rechercher quels sont
    JUSTE. Par le nom et la récom­             LIU ElT1; ET HATlO:-lALIT~:. Voir       son, et autre chose d'agir d'après le          les maux qlle dans son esprit il
 pense de Juste, - Matlh. X. id, ­          FACULTÉS. Ces deux facultés ont été         libre même selon la raison même,               regarde comllle licites, 278. Les
 il est entendu l'élat et la félicilé de    comme insitées en 1 homme, cal'             07, !:.IS. Ceux-là seuls qui se sont           maux que l'homme croit licites,
 ceux qui sont dans les Divins biens,       l'humain même est en elles, !.IS.           laissé régénérer pal' le Seigneur              quoiqu'il ne les fasse pas, lui sont
230.                                        Chaque homme a la liberté et la             agissen t d'a près le li bre même selon        appropriés, 81.
    LAMPES (les) sign. les vrais de la      r::.ltionalité, et chacun peut parvenir     la raison même; tous les autres                   LOIlES du poumon, 319.
 foi, a28.                                  à la liberté même et à la rationalité       agissent d'après le libre selon une               LOIS de la Di vi ne Providence, 70
    LAi"GAGE (le) correspond à la pen·      même, s'il fuit les maux comme              pensée qu'ils font comme conforme              à 190. Le Seigneur ne peut agir
 sée, et le son correspond à l'afTec­       péchés. 99; mais l'adulte qui, dans         à la raison, 98. Qui SO,lt ceux chez           contre les lois de la Di vine Provi­
 tion, 279. Tout langage découle de         le monde. n'y parvient pas, n'y peut        qui le libre même ou la liberté                dence, parce qu'agir contre ces lois,
 la pensée comme l'erret découle de         jamais parvenir après la mort, !}!I.        même, et en même tem ps la raison              ce serait agir contre Lui-Même, 331.
sa cause, 308. Comment le langage           - Voir LIBRE.                               même ou la rationalité mème, ne                Tout ce qui est fait à cause de la fin,
est produit, 27~. - VO'il' So:'/.              LIBRE (tout) appartient à l'amour,       peuvent exisler, et qui sonl ceux              qui est la salvation, est selon les
    LAIo:GUE, 180, 279, 3:~6. La langue    au point que l'amour et le libl'e            ehez qui ils peuvent exister diffici­          lois de la Divine Providence, 234.
est la forme du goût 279. La langue         sont lin, 73. Le libre, de même que         lement, 98, 99. Agil' d'après le               Les lois de Permission sont aussi
ne gOIHe point par elle-mêmc, mais          l'a'llour. ne peut être séraré du           plaisir de l'amonr,c'est agir d'après          des lois de la Divine Providence,
c'cst le merltal ou l'esprit de l'hom­     vouloir, 89. Il ya un libre infernal,        le libre; et quand la raison est               23!L Tou tes les lois de la Di vi ne
me, qui perçoit les saVturs par le         et il ya on libre céleste; il est du         favorable à l'amour, c'est aussi agir          Providence sont des nécessités,':2~9.
sens, et en est afTecté selon la qna­      libre infemal de penser et de V(lU­          selon la raison,8t>. L'hommeestcon·            - Voir PROVIDENCE.
lité du sens, 3'1 IL L'homme sait peu      loir le maI: et il est du libre céleste      tinuellementconduit parle Seigneur                Loups. Ceuxquisontdanslapro·
commen t la langue sen t, 3:36. tes        de penser et de vouloir Je bien, 4:3.        dans le libre, et est aussi réfor­             pre prudencesont commedesloups,
esprits parlent avec l'homme dans          Le libre céleste est le libre même,          mé et régénéré dans le libre, 43, t)~,         3U.
sa langue naturelle. maisseulement         149. Il Y a en général trois libres;         - Li bre interne, et libre externe,               LUCIFER (par), - lts3ïe, XIV, ­
en peu de mols, 13;).                      le naturel, le rationel et le spirituel,     73. - On ignore ce que c'est que le            il est enteudu Babel, c'est·à-dire,
    LARRO~ (le) ct le voleur, - Jean,      73. Le libre naturel est chez chaque         libre spirituel; pourquoi? 149.                la profanation du bien chez ceux
X. 1, - c'est celui qui ne s'adresse       homme par hérilage; pal' ce libre               Ons. Il l'nul dislinguer onlre le Libl'e    qui s'altribnent les Divins, 231,
pas au Seigneur, 2:-10,                    l'homme n'aime' que lui -même et le          et Ta Liberté comme entre l'antérieur clio     2ti7.
                                           monde, 73. Le libre rationnel vient          pOsll-ripur; l'anlérieur est plus unircrscl
    LARYNX. Ses fonctions, t79, '180.                                                   4uû le poslérieur, - n. C. N° 2l; - on            LUEUR (la) naturelle et rationnelle
    LAVER la lète et les mains, ­          de l'amour de la réputation pour             l'eut aussi considé...w le Libl'ecomm~ prin­   l'lent de la lumière spirituelle;
Jean, XIII. 8 à JO, - sian. purifier       l'honneur ct pour le lucre, 73. Le           cipe, el la Libel'lé comme dérivation.         cette lueur est appelée naturelle et
l'homme interne; et laver les pieds        libre spiritoel vient de l'amour de            LIllRE~IENT. Vouloir librement               rationnelle, parce qu'elle est spiri­
sign. purifier l'homme extel'lle, 1:>1.    la vic éternelle, 73. Tout Iibl'e pour       comme par soi-même vient de lèl                tuelle-naturelle, 166.
32                                                                                                                                                                   33
   LUMlÈnE. Il ya une lumière spi­       qu;elle est changée en ténèbres,           maux sont permis pour une lin, qui          MAL ÉT FAI;X. Tout Inal et tout
rituelle et une lumière natnrelle,       quand la lumière réelle inllue, 3'18.      est la salvation, 21-~', 281. Audedans faux viennen t de l'enfer, 321. 11 ne
l'une et l'autre semblables quant à      Dans la Parole, ceux qui sont dans         de tout mal est cachée la reconnais· peut pas y avoir de mal sans son
l'apparence externe, mais dilTéren­      les vrais sont dits marcher dans la        sance de la natureet de la prudenr.e faux, 233. Le mal d'après son plai­
tes quant à l'interne, 166. La lu­        lumière, et sont appelés (]Is de lu­      bumaine seule. 205. li v a insité sir, et le faux d'après son charme,
mière spirituellequantàso') essence       mière, 318. Quels sont ceux qui           dans tou t mal une hai ne" con tre le     peuvent ~tre appelés et être crus le
est le Divin Vl'ai de la Divin!: Sa­     sont désignés par les diables se fai·      bieu, 233. Le mal ne peut pas être bien et vrai; 1:15. Pour chacun le
gesse du Seigneur, 317, C'est celle      sant anges de lumière, 2~3.                enlevé à quelqu'un, à moins qu'il         mal e~tce qui détruit le plaisir de
lumière qui éclaire l'enteudement           LUMINEUX. Dans le monde spi ri­         ne se montre. ne soit vu et ne soit son alIection, eL le faux ce qu i dé­
humain, '166, 3t7. La lumière natu·       tue' il apparatt parfois quelque         reconnu, '183, 278. Tant que les truit le charme de sa pensée, 19::.
l'elle vient du soleil du monde na·      chose de lumineux autour de la             mallx restent dans les convoitises,       Le mal et en même temps le faux
turel, et par suite est morte en elle·   tête, ou autour de la bouche et au­        et par suite dans les plaisirs de l'a· servent pour l'équilibre, pour la
même; et la lumière spirituelle          dessus du men ton, 169.                    mour de l'homme, il n'y a aucune relation et pour la purificaLion, et
vient du Soleil du monde spirituel,         LUTHER avouant que, quand il a          foi, aucune charité, aucune piété, ainsi pour la con jonclion du bien et
et pal' suite est v,ivante en elle­      établi la foi seule, il fut av~rti par     aucun culte, si ce n'est seulement du vrai chez d'autres, 21.
même, 166. Il Y a trois degrés de        un Ange du Seigneur de ne 'pas             dans les externes, 83. Les maux des          MAL Hl~fÉDiTAlltE. Voir HI~nÉI)1­
lumière dans le monde spirituel, la      fai re cela; pou l' quelle raison il n'a   convoitises de l'amou l' de sa . vic TAIRE.
lumière céleste, la lumiere spiri­       pas suivi cet avis, 2:)8.                  sont sentis par l'homme, non comllle         iVl.UIMON Di': L'IN./lJSTIGll: (par le),
tuelle, et la lumière spirilUelle-na­       MACHIAVI~I.ISTES, 310.                  des mau:, mais comme des plaisirs, - Luc, XVI. J, - sont entendues
turelle; la lumière céleste, ou du          MAHO~~TAKE (la Religion) doit          auxquels on ne fait pas alteution,        les connaissances du vrai et dn
troisième ciel, est une lumière de       aussi son ol'jgine à la Divine Provi­      29G. Autant les maux s0nt éloign~s,       bien que les m~cbants possèdent et
lIamme rutilante; la lumière spiri­      dence du Seigneur, 255. Pourquoi           autant ils sont remis, 279. - Voit' dont ils se servent seulement pOlir
tuelle, ou du ciel moyen, est une        cettp. religiosit~ a été reçue par tant    MAL ET IrAUX ; Hltnl~DITAIRE.             acqu~rir des dignités et des riches­
lumière d'uneblancheur resplendis­       d'empires et de royaumes 25:5.                MALADE. Quand l'homme est ma­ ses, 250.
sante; et la lumière spirituelle na­        MAHO.IÉTANS (tous les) qUI recon·      lade, et qu'il pense à la jmort et à         MANGER de l'arbre de la science,
turelle, ou du premier ciel et du        naissen t le Seigneu l' pou l' Fils de     l'~tat de son âme après la mort, il      sign.s'approprier Je bien et 10 vrai,
monde des esprits, est une lumière       Dieu, et en même tempsviventselon          n'.est pas dans le monde, il est abs­ comme si le bien et le vrai venaient
telle qu'est la lumière du jour dans     les préceptes du Décalogue, quisont        trait par l'esprit; dans cet élat de l'homme et non du Seignenr,
notre monde, '1G6. La lumière dans       aussi les leurs, en fuyant les manx        seul personne ne pellt être réformé, 313, 2td, 2~2; . sign. le faste de la
l'enfer est aussi de trois degrés;       comme péchés, viennent d ans le            14'2.                                     propre intelligence, 32.~; - sign.
la lumière dans l'eufer le plus bas      ciel qui est appelé ciel mahométan,           ~fALAD1ES. Persoune n'est réforQ1é     la con naissance du mal. 275.
est comme la lumière des charbons        255. Les Mahométans croient que            dans l'état de maladie de l'esprit, ni       llARI. Dans la Parole le Seigneur
embrasés; la lumière de l'enfer          leurs défunts sont hommes dans             dans l'état de maladieducorps, 141, est appelé Mari; pourquoi? 8.
moyen est comme la lumière d'une         l'autre vie, 274.                          142. Quelles sont les maladies de           lIAIlIAl,I, (le) du bien ct dn vrai
lIamme de foyer; et la lumière de           MAISON. Dans le monde spirituel,        l'esprit, Hl. C'est s'abuser de pen­ est la même chose que l'union de
l'eoferle plus haut est comme la         chacun dans sa société a une mai­          ser que quelqués hommes peurent l'amOllI' et de la sagesse, 7. Le ma·
lumière des chandelles, et pour          son, qu'il trouve préparée pour lui,       faire pénitence ou recevoir quelque riage du bien et du vrai vient du
quelqueS-lins comme la lumière noc­      dès qu'il entre dans la société; il        foi dans les maladies; il Il'X a rien Mariage du Seigneur avec l'Eglise,
turne de la lune, 167. Toutelumière      peut être en compagnie avec d'au­          de l'acte dans cette pénitence, ni et le Mariage du Seigneur avec l'K·
du monde spirituel n'a rien de com­      tres hors de sa maison, mais néan­         rien de la chari té dans cette foi, glise vient du Mariage de l'Amour
mun avec la lumière du monde na­         moins il ne peut pas demeurer ail·         142. Si ces mêmes hommes n'ont ct de la Sagusse dans 10 Seigneur,
turel; elles dilTèrent comme le vi­      leurs que dans la sienne, 338.             pas été réformés avant la maladie, 21, R. Le mariage du bien et du vrai
vant et le mort, 166, 169. La 1u­           MAL (le) est le plaisir de la con·      ils deviennent après elle, s'ils meu· ayant été par la créntion dans toute
mière de la conürmation et la lu­        voitise d'agir et de penser contre         rent, tels qu'ils avaient été aupara· chose créée, et ce mariage ayant été
mière de la perception du vrai peu­      l'Ordre Divin, 279. Il Ya des myria­       vant. 1t.2.                              ensuite désuni, le Seig-neur opère
vent difficilement êtl'e distinguées,    des de con'oitises qui entrent dans          MALÉDlCTIO:-l. La malédiction de continuellement pOlir qu'il soit res­
318; cependant il y a entre elles la     chaq ue lIlal et le composent, 27U,        Caïn enveloppe l'état spirituel dans      tan ré, Q. Ce ma riage a été rom pu
même dilTértJnce qu'entre une lu­        296. Tout m21 vient de l'amour de          lequel viennent, après la mort, ceux par la séparation de la foi d'avec
mière chimériClue et la lumière          soi et de l'amour du monde, 83. Le         qui séparent la foi davecla charité, la cbarit~, 22. Dans la Parole, et
réeile, 318. La umière chimérique        mal et le diable sont un, 33. Tout         ou la sagesse d'avec l'amour,242; dans toutes et chacune des choses
daos le monde spirituel est telle,       mal est suivi de sa peine, 249. Les        l)oil' CAï:-l, Quelles sont les vérita­   de la Parole, il y Cl le mariage dl
                                                                                    bles malédictions? ~17, 250.            . bien et du vrai, '21. La conjonction
34                                                                                                                                                                                35
 du Seigneur avec l'Eglise ct de j'E­        elle devient une chose de leur vic         et l'elIet; si l'une des trois manque,             La foi introduite par les miracles
 glise avec le Seigneur est appelée          ct le corps est nourri, 233. Dans là       le mental n'est pas dans sa vie, 178.              est non pas une foi mais une per­
  mariage céleste et spirituel, 2S, sa.      mémoire de l'homme, il y a, non pas        Comment le Seigneul' gouverne les                  suasion, c'est seulement un externe
 Il existe un mariage du bien et du          des aliments naturels, mais des ali­       intérieul's et les extérieurs du men­              sans intern(l, 1:11. L'erret des mi­
 vrai dans la cause, et il existe un         ments spirituels, qui sont entendus        tal de l'homme, 307.                               racles est tout antre chez les bons
  mariage du bien et du vrai d'après         par les 'rai~, et sont en eux­                ailS. Le Menlal (Mens) sc compose dr.s         que chez les méchants, ·13:~ .. Les
 la cause dans l'elTet, 12. - Mariage        mêmes des connaissances, 2::3; alI­       deux facultés qui font ([ue l'homme est            bons ne veull'nt point de miracles,
 du mal et du faux, 2!l8.          .         tant l'homme les retil'e de sa mé­         homme, il sal·oi,·, la l'olonté ct l'entende­      mais ils croient les miracles qui
    I1ÈCHANTS (les) se jettent conti­                                                  ment. Le menlal, composé de la l'olonté            sont dans la Parole; et s'ils enten­
                                             moire en pensant, comme s'il rumi­         !piriluelo el ue l'enlenuement spiriluel
 nuellement eux-mêmes dans les               nait, autant son mental spirituel est      est l'homme inlerne; il enl'oloppe j'homme         dent parler d'un miracle, ils n'y
 maux, mais le Seigneur les en retire        nourri. 233. L'homme a une mé­             inlirne ou l'Ame (Anima), el il est enve­          font antrement attention que comme
 continuellement, 295. L'homme mé·           moire 'externe ou naturelle, et il a       loppé par le men lai nalurel ou homme              à un faible argument qui confirme
 chant est l'enferdansla formela plus        une mémoil'e interne ou spiritnelle,       e~lerne, composé ue la volonlé uaturelle           lelIr ioi, '13:1. Par les miracles les
 petite, 296. Les méchants qui sont          227. Dans sa rnémoire interne ont          cL de l'enlendCllIcnl nalurel; cc n]t'ntal         méchants peuvent être forcés et
 dans le monde, le Seigneur les gou­         été inscrites toutes les choses qu'il      naturel, al'ee une sorle de men lai plus           contraints à la foi, et même au culte
 verne dans l'enfer quant aux inté·­                                                    exlerne ou exlérieur appelé l'Animll~,             et à ln piété, mais seulement pOUl'
                                             a pensées, dites et faites d'après la      lequel est f'Jrmé pal' de~ alrections cl des
 rieurs, mais non quant aux exté­            volonté, 227; cette l1lémoil'e est le      inclinalions exlernes résultant principale­        pell de temps, 1::3. Pourquoi desi
 rieurs, 307. La divine Providence,          livre de sa vie, qui est ouvert nprès      ment de l'éducation, de la sociél6 ct do           grands miracles cbez les dcscen·
 à l'égard des méchants, est une             la mort, et selon lequel il est jugé,       l'habilude, esl l'homme el~rienr. Le loul,       dants de Jacob, '132. Pourquoi il ne
 continuelle pernlission du mal, dans        227.                                        organisé Cil parfaite forme humaine, est          se fait pas de mirncles aujourd'hui,
 le but qu'ils en soient continuelle­            ME~ACES. Personne n'est réformé         appelé Esprit (Spil'ittts). L'esprit, ,Ian;;      131, '1:33.
 ment retirés, 296.                           par les menaces, parce qu'elles con­       notre monde, esl enveloppé d'un corps                  MIS~RICORDE (la pure) est le pn!'
    M~DIATE~IENT Ce qui est fait mé­
                                                                                         lerrestre, qni le l'end invisihle; mais, dégagé   Amonr, 037; elle est par consé­
                                              traignent, 129, '136. - Voir Co~­          de cc eOl'(lS pal' la mort nnlurcllc, il cuIre
diatement par les prédications, cela         TRAINDRE.                                   dans le monde spirituel, 011 son corps spi­       quent le Seignenr, 3:31. Une Misl1l'i·
 n'enlève pas l'immédiat venant du               MENSONGES. - Leur origine, 27G.         rituel, Oil son corps ~jliriluel est pnrrnile­    corde immédiate n'est pas possible,
Seigneu r, 172.                                 ~rENTAL Ie) de l'homme est daus         ment visible ct tactile. -- Voir ANlllUS,         parce qne la salvation de l'homme
    MÉDlTATlo:;. Quand l'homme est            toute la forme dans laquelle est Je         MÉIITOlflE. Le bien dans lequel                 se (ait par des moyens selon lesquels
dans une profonde méditation, il             ciel 011 l'enfer; il n'y a ancune dilTé­   est l'homme, s'il est fait pOUl' le                le Seignenr le conduit, 221. De mé­
apparatt parfois, quant à son esprit,         rence, excepté que le ciel ou l'enfer     salut, est un bien méritoire, !JO,                 cl1ant l'homme ne peut pas devenil'
dans une société du monde spiri­             est très grand, et le mental très             ~h:SENTJ~;RE. 16/~,      'ISO, 2!J6, 336.       bon par pureMiséricorde, 279, 338;
tuel, 2:)6.                                  petit, 299. Le mental humain est de          M~:SOPOTAI1E (la)  fai~ait   partie            voir SALVATIO:.
   I1ÉLANCH l'ON, 50.                       trois degrés, 7:5. Il ya chez l'homme      des contrées Ol! existait l'Eglise An­                  MOABITES (les) dans la Parole
   I1E.lIURANES (Jes) du TI'ès-G rand       un mental natul'el, un mental spi­         cienne, et Ol! l'ancienne'Parole était             sian un genre de mal, 2:)1.
Homme, ou du Ciel,sont constituées           rituel et nu mental céleste, :11-7;        connue, 32S.                                            l'IIODES (les) de la Divine Provi­
par ceux auxquels l'Evangile n'a pu          tant quc l'homme est dans les con­           MESSES. La Divine Providence a                    dence sont les choses par lesquelles
parvenir, mais qui ont seulement             voitises du mal et dans leurs plai­        permis que la sainteté du culte,                    les moyens pour former l'homme,
une religion, 2i)!l, 326.                    ~irs, il est dans le mental naturel        chez les Catholiques-Romains, lut                   et pour le perfectionnel', sont elTcc­
   MÉMO!Rr, (la) est l'état permanent        seul, ct pendant tont ce temps Je          mise dans des messes que le vul­                    tués, 33). Ces modes sont infinis
des changements d'état et de forme           mental spirituel est fermé, H7. Le         gaire ne comprend pas; pourquoi?                    en nombre ct infinis eo rariété.
des substances purement organiques           melttal naturel est commun à               357.                                                336. Ces modes sont très secrets,
du mental, 27:). Quand les Hais             l'hom me et aux bêtes; le mental              MILIEU. Tou t ce ql! i est dans le               33û.
sont seulement dans l'entendement            rationnel-spirituel est le mental          milieu est directement sous l'in­                       iIONIJE. Toutes les choses qui sont
et par suite dans la mémoire, ils ne         véritablement humain, 321. Le men­         tuition, et est vu et perçu 283,                    failes dans le monde naturel corres·
sont pas dans l'homme, mais ils              tal de l'homme, qui en soit est spi­          MI~E (la) donnée aux servitenrs                  pondent à des choses spirituelles
sont hors de lui, 2::13. La mémoire          rituel, ne peut êtl'e que parmi des        pour la faire valoir, - Luc, XIX.                   dans le monde spirituel, 't51, Dans
de l'homme comparée au ventricule            spirituels, dans la société desquels       Ilatt. XXV. - sion. la prudence                    le monde spi ri tu cl tous son t spi rituels
ruminatoire de certains ani,maux,            il vient aussi après la mort, 307.         dont on doit faire usage, 210.                      mème quan tanx corps, 167. Le monde
233; tant que la nOillTiture est là,         Tel est le mental, tel est le corps.          MIRACLES. Personne ne pent ètre                  des esprits tient le milieu dans le
elle n'est point dans leur corps,mais        ainsi l'homme tout entier, '112. Le        réf:rmé par les miracles, pa rce                    monde spirituel entre le ciel et l'en­
elle est hors du corps; à mesu re            mental humain est continuellement          qu'ils contraignent et forcent à                    fer, 307. Quand j'homme meurt, il
qu'ils la reti rent de là, et la dévorent,   dans ces trois choses, la lin, la cause    croire, 129, '130; voi)' CONTRAINDRE.                l'a d'abord dans le monde des es­
36                                                                                                                                                                    37
prits, et il y est dans son externe,          MOUVE)IKNT. Quand du mouve-            2;4. Dans les temps très·anciens, on       est le,Nom de Dieu, et les spirituels
qu'il y dépouille; et, lorsqu'il l'a       ment on ôte l'eITort, le mouvement        habitait sépal'ément par nations,           de l'l;gl ise sont aussi le Nom de
dépouillé, il est porté dans sa place,     cesse, 3.                                 familles et maisons, et non SOllS des       Dieu, 230. Dans le monde spiri-
soit dans le ciel, ~oit dans l'enCer,         MOVEi'lS (les) de la Diviue Provi-     gouvernements conime aujourd'hui,           tuel, il n'y a pas de noms comme
307.                                       dence sout les choses par lesquelles      215. Nations ou Gentils; 'Voir GE:-        dans le monde naturel, mais ('ha-
   MONDK CllR~TlEN. Pùurquoi on y          l'homme devient homme, et est per-        TltS.                                       cun est nommé selon la qualité de
adore un Dieu sous trois Pel'sollnes,      fectionné quant li la volonté et ù           NATunALlsms. Ceux qui con fir-           SOli amou l' et de sa sagesse, 230.
ce qui est adorel' trois Dieux; et         l'entendement, 335. Ces moyens sont       ment chez eux les apparences et en
pourquoi jusqu'à pl'ésent on n'a           infinis en nombre et infiniS en va-                                                      NUDITI; (ln) d'Adam et d'Ève,
pas su que Dieu est Un en personne                                                   font des vérités, deviennent des na·        dont ils ne rou~issaient pas, sign.
                                           riété, 335. }[oyens par lesqnels          turalistes qui ne croient que c:e
et en essence, daui leq uel il Y a la      l'homme est conduit par le Sei-                                                       l'état d'innocence, 27;S,
Trinité, et que ce Dicu est le Sei-                                                  qu'ils peuvent eu même temps per-              OI3SCURIT~. Quand un ange du
                                           gneur, 221, ~49. Moyens de sépara-        cevoir par quelque sens du corps,
gneur,262. Pourquoi il ya eu, dans         tion, de purification, de détache-                                                    ciel regarde dans l'en Cel', il n'y voit
                                                                                     310.                                        qu'une obscurité proConde; et quand
le monde chrétien, tallt d'héresies        ment et d'expulsion du mal. 2)6.            N...TUP.E. Les propres de la nature
et pourquoi il yen a encore, 25L          Moyens de salvation, 329.                                                             un esprit de l'enfer regarde dans le
-    roi?'   HI~RI;:SH:S.
                                                                                     sont pl'incipalement les espaces et         ciel, il n'y voit que de l'obscurité,
                                              MULl'lPLICATIO~S. Voir FnucTlFl-
   MOHAL. Cc qui est moral est le ré-                                                les temps, les uns et les autres avec       167,
                                           CATIOIS.                                 limite et terme. 219. Les extrèmes
ceptacle de ce qui est spi rituel, 322.       l-IUSCLES. Opérations du cerveau                                                     OnKuR. Chaque plaisir corres-
Est appele 1II0ral l'homme qui fait                                                  et les derniers de la nature ne peu-        pond à une odeur, et pout dans 10
                                           dans les muscles, 180.                    vent pas recevoir les choses spiri-
des lois de son pays ses mœurs et             MYIUAnES. Il ya des myriades de                                                    monde spirituel être changé en
ses vertus. et y conforme par raison                                                 tuelles et éternelles, tel!es qu'elles      cette odeu l', 30!l.
                                           myriades d'anges qui composent la         sont en elles-mêmes, ~20.
sa vie, 322. - Voir CiVIL.                 forme du Ciel, et il yen a des my-                                                       ODOIlEIl. Tout ce que l'homme
                                                                                        NATUREL (le) communique avec le          odore vient pal' influx, 308.
   MORALISTES. Ce que deviennent           riades qu i en tren t en elle chaq ue     spirituel non par continuité mais
dans l'autre vie les moralistes-natu-      année, et qui y entreront durant          par correspondance. 41. Les natu-              ŒIL (l') dans la Parole sign. l'en-
rels, qui cl'oiellt que la ie Civile et   l'éternité, 63.                           rels qui sont les propres de. la na-        tendement, 264. L'œil est la forme
morale avec sa prudence produit               NAÎTRE. L'homme naît dans le           ture se r(:fèrent en général aux            de la vue 27l. La vue de l'œil chez
tout, et que la Divine Providence          dernier de 'la vie, qui est appelé        temps et aux espaces. et en particu-        tous a été formée pou~ la réception
ne produit rien, 117.                      sensuel-corporel; et par conséquent       lier aux choses qu'on voit sur la           de la lumièl'e dans laquelle elle est,
   MORAVIE: ou Morave, 259. 3.21.         dans J'obscurité dl?l'ignorancr, 276.     terre, 220.                                 167. L'œil no voit point par lui-
   MORT (la) est la continuation de        D'après l'Mréditaire qu'il tient de           NI::nucHADNÉuR. Ce que signifie         même, mais c'est le mental ou l'es-
la vie, 277 (bis). Pal' la 1I10l't,        ses parents, l'homme naît dans            la statue qu'il vit eu songe, 328.          prit de l'homme qu i perçoit IfS ob-
l'homme dépouille les choses les           l'amou l' de soi et dans l'amou l' du        NEl (le) sign, la perception du          jets par le sens, et. en est alTecté se-
plus grossières dc la nature, dont         mO!lde, qui sont les sources de tous      vrai, 30 ; quand le nez est bouché,        lon laqualité du sens, 314. L'homme
son corps est composé, et il retient       les maux, 83. S'il naissait dans          cela signifie qu'il n'y a aucune per-       sait peu comment l'œil voit, 336.
les choses les plus pures de la na-        l'amou l' dans leq uel il a été créé,     ce ption, 310.                              L'cntendement d'après la volonté
ture, qui sont les plus proches des        il ne serait dans aucun mal, et               NIKR. Ceux qui uient Dieu dans          iullue dans l'œil, et non-seulement
spirituels, et ces choses sont alors       même il ne saurait pas ce que c'est       le monde, le nipnt après la mort,           fai t ce sens, mais même s'en sert
ses contenants, 220. Ainsi la mort         que li: mal, 275.                         32fÏ, Ceux qui nient le Seigneur ne
                                                                                                                                 comme de son instrument dans lé
du corps est le rejet des temporels           NARINES (les) n'odorent point par      peuvent étre adm;s dans le ciel,            monde natu rel, 314.
et des naturels derniers, 220. Après       elles-mêmes, lJ.lais c'est le mental ou   2::11. Autant quelqu'un nie le Sei-            OEl!VRES, 128. Par œuvres de loi,
la mort, on ne demande pas à               l'esprit de l'homme qui perçoit les       gneur, autant il en a été disjoint,         dans Paul, - Rom. Ill. 2~, - il
l'homme quelle a été sa Coi, ni quelle     odeurs par le sens, et en est afTecté     326.                                        est entendu les cérémonies décrites
il été sa doctrine, mais quelle a été      selon la qualité du gens, 31!l.                                                       par MJïse dans ses livres, et lion
sa vie, 'lOI. L'homme naturel, de                                                        NOACH. L'Égl ise Ancien ne a été
                                           L'homme sait peu comment les nari-        décrite, dans la Parole, par Noacll         les préceptes du Décalogue, 115.
quelque manière qu'il agisse civile-       nes sentent, 335,                         (Noé) et ses tr0is fils, et par leurs          O.IETTRr~. Geux qui omettent de
ment et moralement, est appelé                NATlo:'/s (les) sont distinguées à     descendants, 32~.                           penser au mal chez eux sont con-
mort; pourquoi ? 32~.                      la seute inspection des faces, 277. -         NOM (le) si{ln. la qualité de l'état,   tinuellement dans le mal, 101. Qui
   MORTEL. l'OUI' que l';lomme vive        La pJ,upart des nations éloignées du      230. Par le Nom de Dieu, dans la            sont ceux-là? 101.
éternellemellt, ce qu'il y a en lui de     monde chrétien regardent les lois,        Parole, il est entendu Dieu avec               ONG1,ES (les) du Très-Grand-
mortel lui est ôté, 32 /1 . Le mortel      telles que celles ùu Décalogue, non       tout le Divin qui est en Lui et qui         Homme, ou du Ciel. ,sont constitués
chez l'homme est le corps matériel,        comme civiles, mais comme Divi-           procède de Lui, 230; ainsi la Parole        par ceux auxquels l'Evangile n'a pu
qui est ôté par la mort, 3M.               nes, et les tiennent pour saintes,
38                                                                                                                                                                               39
 parvenir, mais qui ont seulement         les richesses, n'onteu en vue qu'cux                  PAl.AIS DE LA SAGESSE. Les douze      choses pa r le sens, et en est afTecté
 une religioil, 326, cfr. 254,.           seuls. '185.                                       degrés. par lesquels on y monte,         selon la qualit~ du sen~, 314.
    OI'I;IIATION (l') et la progression      OnAlsoN DO.II:'ICUF.. Ce qui est              signifient les biens conjoints aux       L'homme sait peu comment la peau
 de la fin par les moyens, c'est ce qui   signi fié pal' ces mots.' SOlt sanctifié           nais et les vrais conloints au           sent, 336. Les peaux du Très·Grand
 est appelé la Divine Providence,         ton Nom! 230.                                      bien, 36.                                Flamme, ou du Ciel, sont constituées
 331. Il n'y a aucune onération, si         OIlOlNATION (l') des allections dans                PANCHÉAS. Son organisation, 180,      par ceux auquels l'Évangile n'a pu
 ce n'est dans un sujet', et par des      le ciel et des convoitises dans l'enfer            27l. Il purifie le sang, 3JG.           parvenir, mais qui oot seulement
 moyens sur ce sujet, 331. L'opéra­       est admirable. 302.                                   PARA DOLE. Pourquoi le Seigneur       une religion, 2:54 326.
 tion continuelle de la Dh'ine Pro­         Oos. L'O, dinctlion est aclion de dispo­        a parlé pal' parabùles,231.                 P~:CIlI;S. Quand les péchés ont été
 vidence chez chacun a pour unique        ser en ol'dre.                                        PAIIU:!l. Les simples et les sages   éloignés, ils sont aussi remis. mais
 fin la réformation, et par suite la           OIlDRl';' Dieu est l'Ordl'e, 331 ; il         parlent de la même manière, selon        non vice versà, 2~O. Les péchés son t
 salvation, 257. L'homme ne perçoit        est aussi la loi de soo ordre, cal' il            l'apparence; mais ils ne pensent pas     éloignés par la pénitence, 1t:lO ; wi,.
et ne sent rien de l'opération de la       n'y a point d'ordre san~ lois, 331.              de la même manière, 162. Dans le         PI~NITENÇE. Se confesser cou pable
 Divine Pl'ovidence, 175. Si l'homme          OBEIl.LE (l') et laforme de l'ouïe,          monde spirituel, 011 ne pel:t pas         de tous les péchés, et n'en rechercher
 percevait et sentait l'opération de la   279. L'homme sait peu comment                      pader autremer,t qu'on ne pense,         aucun chez soi, c'est s'imaginer avoir
 Divine Provilience, il n'agirait point    l'oreille entend. 3il:). L'entendement           224,.                                     de la religion, ct cependant n'en
d'après le libre selon la raison, et      d'après la volonté influe dans l'o­                   PAIIOl.E, Le Seigneu l'est la         poiilt avoir, 271), 279.
 rien ne lui paraîtrait comme venant       reille, et non-seulement fait cc sens,            Parole, parce que la Parole vient de       Oos. Le Pticlté est te maL conlre Dieu, cl
de lui, fi6. Toute opération dn Sei·       mais même s'en sert comme de son                 Lui et traite de Lui, et pal'ce qn'elle   aussi pnl' conséquent le mal contre le pro·
gneur a lieu pelr les pl'emiers et         instrument dans le monde naturel,                est le Divin Vrai du Divin Bien.          chain. Il. C. N° 5:5.
 par les derniers en même temps,          314.                                              172. Toute doctrine de l'I;;glise doit        PEI:'E. Dans Je mal cst inscrite sa
ainsi dans le plein, 220. Les opéra­          OIIGANES, Les cho~es qui sont dans            être puisée dans la Parole, 1ï2.           pbine, que l'impie subit après la
tions du Seigneur dans les internes       le monde naturel influent dans les                L'homme qui est enseigné d'après la        mort, 24,9.
de l'homme ne sont pas apparentbS,        organes des scns externes ou dn                    Parole est enseigné par le Seignen!'         PÉl'ITENCE (la) doit précéder la
174. Les opérations des substances        corps, ct les choses qni sont dans                seul, 172. Toutes les choses de la         rémission des péchés, et sans la
organiques dn corps sont naturelles,      le monde spiritnel inluent dans les              Parole ont communication al'ec le          pénitence il u'y a aucune rémission,
et celles des subtances organiquesdu      substances organiques des sens in­                ciel, et par conséquent avec le Sei­      280. La pGniteuce est une chose
men LaI sont spirituelles, et les unes    ternes on du mental, 308. Ainsi, de               gneur, 172. TouLe la Parole n'est         vaine poUl' cellX qui croient être
et les autres font un par les corl'es­    même que les organes des sens                     absolument que la doctrine de la          sauvés par la Miséricorde seute, de
pondances, 279. Opérations secrètes       externes ou du corps sont les récep               vie, 330. Les Catholiques-Homains         quelqle manière qu'ils vivent, 3'tO.
de l'âme dans le corps, 296, 3il6.        tacles des objets natu reis, de                   ne lisent pas la Parole; et les Hélol'·   Sans la péni'encc l'iJomme est dans
    OPPosÉs (les) combattent entre        même les substances organiques des                més, qui sont dans la foi séparée         le mal, et le mal esL l'enfel', 3'0.
eux jusqu'à cc que l'un détruise          sens internes ou du mental sont les               d'avec la charité, font attention non      10111' faire pénitence l'homme doit
l'autre, 18. Deux opposés ne peu­         réceptacles des objets spirituels,                pas aux choses de la Parole qui            porter ses regal'ds vers le Seigneur
ent être ensemble dans une même          308.                                              coneernentla vic, mais seulement à        seul; s'il les porte vers Dieu le Père
substance 0:1 une même forme, sans            ÜBGANISATIO:'i (l') conctractée dans          celles qui concernent la foi, 3::).      seul, il ne peut être purifié ;il ne
qu'elle soit dissipée ou qu'elle pé·      le monde demeu re éternellement,                  Pourquoi on a ignoré jusqu'à pré­         le peut lIOn plus, si c'est vers le
risse, 233. Chaque chose est connue       326.                                              sent que dans chaque chose de la          Père à cause du Fils, ni si c'est vers
par son opposé, 38.                           ORGA'ISF.ll, Il y a rien dans le             Parole il y a un sens spirituel, et qne   Je Fils comml Homme seulement,
    OPPOSITION mutuelle du ciel ct de     cerveau qni n'ait été organisé, 279.              de là vient la sainteté de la Parole,     122. La pénitence des péchés est le
l'enfer, 300. Le bien n'est connu tel         OIIIGINE des rovaumes et des em­              261.                                     chemin qui conduit au ciel, et la
qu'il est que pal' relation avec un       pires, I·J5. Origine de l'amour de                  PAHTlCULlEII. Dans toute forme le      foi séparée de la pénitence n'est pas
bien qui est moindre, eL par oppo,        posséda des richesses au·delà des                 commun et le particulier font nn          la foi, 1'11 '127.
sition avec le mal, 21,.                  nécessités, 215.                                  par une admirable conjonction, '180.         OIIS. La !'éllilunce, c'est fuit· le mal et
   OPULENCE (l') est une chose qui            Os (les) du Très-Grand Homme,                 Ce q!li existe par les particuliers       le faux, cl les aloi,· en aversion, A. C.
                                                                                                                                      N° 941il. l'ai l'e pénitcnce, c'est, npl'l's
en elle-même est imaginaire, 250.         ou du Ciel, ~ont constitués par ceux              est appelé commUil, 201.                  avoi]' confessé ses 1(:cMs dc'ant Dicu, d
Dans l'autre vie l'opnlence est rem­      auxquels l'Evangile n'a pu parve­                    l'AUL. Sentence de Paul, - Rom.        en nvoit· demandé d'un CU'UI' humble la
placée par la misère; quand, et chez      nir, mais qUI ont seulemeut une                   III 28; - expliquée, il;.                l'émission, )' renoncer ét monel' une vic
qui '? 220.                               l'el igion, 254, 326.                                PEAU (la) ne sent pas pal' elle­       noul'ellc selon les j1l'éccplcs de la ()i,
   OPUl.ENTS. Ce que deviennent               Ol'ï (l') ne peut pas exister sans           même, mais c'est le mental ou l'es­       A. C. JlO 8389.
après la mort les opulents qui, dans      sa forme, qui est l'oreille, 279.                 prit de l'homme qui perçoit les             PE:'SÉE (la) n'est autre chose que
                                                                                        1
40                                                                                                                                                                               41
la forme de l'atTection, 198. Aucu ne           PENSER. Personne ne pense et ne               lui paraîtrait comme venant de lui, sies relativement au culte, alin que
pensée de l'homme n'existe que               peut penser par soi-même, mais la                17:), ·17G.                                  l'hommene tombe pasdan~ le genre
d'après une certaine arTf.clion de           pensée inlue, 288. Chacun pense                      PiWl, (le) céleste de tous les homo le plus grave de profanation, 233.
l'amour de sa vie, 198. Toutes les           d'après d'autres, et ces autres pen­             mes est le Seigneur, a30. Le Sei­            - foi)' PROFA:OATION.
pensées de l'homme viennent des              sent non d'après eux-mêmes, mais                 gneur est le père quant à la vie, et             PrWl'l.E (10) Israéliteet Juil repré­
afTeclions de son amour, et sans ces         aussi d'après d'autres, 289, 294..                le père sur la terre est seulement le sentait ]'I~glise, 2'1~L
afTections il n'y a et il ne peut y          Tous pensent d'après le Seigneur;                  père quant à l'enveloppe de la vie,             PnAHISlgNS (les) modernes sont
avoir aucuue pensée, 193. Les pen­           ainsi, le méchant aussi bien que le               :i:~O .

                                                                                                                                           ceux qui de bouche prononcent des
sées, qui appartiennent à l'entende·          bon, 308. Celui qui ne pense pas                      PERFECTlO:OS (les) croissent avec
 choses pieuses et saintes,et feignent
ment, sont de simples change.1lents          au-dessus du sensuel est dans les                 les degrés et selon les dep;rés, 279.
 pal' le ton de voix et le geste d'être
et variations deformc des substances         ténèbres de la nuit sur l'état de ~a                   PtmFECTlONNEH. Cc qui est per
       ­  al'fectés d'amour pour elles, mais
purement organiques du mental, 27).          vie, 274. Pensel' en même temps                   fectionné éternellement ne peut pas
 qui de CCl'lIr ne les croient ni ne les
Chaque homme a un externe et un              d'après l·éternel. lorsqu'on pense                 êlre parfait en un instant, 338.
 ai ment, 2:11.                  .
interne de la pensée, 103, lOG à Il 0,       d'après le présent; ce que c'est, tif!.            Chaque degré de la sagesse peut
                 PIIILIST~:. L'gglise, peu de tem ps

120,1:i9, 4.:.i, '1;:;0. Par l'externe et   C'est une loi de la Divine Providence              être perfecl on né lU plus haut point,
 après son ioslau alion, a été chan­

l'interne de la peusée, il est enteudu       que l'homme pense comme par lui­                   mais sans jamais pouvoir entrer
 gée en 13abylon e, et ensulteen Phi­

la même chose qlie par l'homme               même, mais que néanmoins il re­                     dans Ir degré supérieur, 3q,.               listée, 26!}. Par la Philidtée il est

extlJrne et l'homme interne, '103.           connaisse que c'est par le Seigneur,                    PI::HIPIlI~HIES. foi,· CE:TRE.
                                                                                                                                            entendu la foi séparée d'avec la cha
      ­
L'interne de la pensée et l'exteme           321. Nul ne pense d'après l'espace                      PÉRIR. L'homme périrait tout en­        ri té, 26'L
de la pensée sont distincts comme            et le temps, quand il pense à ceux                  tier, s'il n'avait pas la pleine liberté         PHILlST't:S (les) s'ign. ceux qui sé­
l'antérieur et Je postt:rieur, ou           qui sont dans le Monde spirituel, 50.               tic penser et de vouloir, 231.             parent la foi d'avec la charité, 2;)8,
comme le supél'ieur et l'inférieur,              PENSER ET VOUI.OIR par soi-m~me,                     PÉRITOI1Œ Son organisation, 180. 326.
H.5. L'homme ne sait rien de l'in­           c'est le Divin Même; pensel' et vou­                     PER~ISSIO:O. Les lois de permission        PLACES. Le Seigneu l' prévoit les
terne de sa pensée, avant de venir            loir d'après Dieu, c est t'Humain                  SOlit aussi des lOIS de la Divine Pro­       places de ceux qui ne veulent pas
dans le monde spirituel et dans sa            même, 293. Penser et vouloir est                   vidence,2:H. La continuelle Provi­           être sauvés dans l'enfer, et les
lumière, ce qui arrive après la mort,        spirituel, mais dil'e et faire est na­               dence du Seigneur chez les m chants         places de ceux qui veulent être
233. L'interne de la pensée est lié           turel, 71.                                          e~t une continuelle permission du           sauvés, dans le ciel, 333; il pour­
dans une telle cohérence avec                   rERCEPTIl' (tout) d'une chose vient              mal, dans le but qu'ils en soient voit pour les méchants à leurs
l'externe de la pensée chez l'homme,         de la relation ou de l'opposition de                 continuellement retirés,2Hli. Le mal        places en permettant et en détour­
qu'ils ne peuvent être séparés, 233.         celle chose avec une autre, 211.                     de h vie n'est pas introduit pa le nant, et pour les bons il pounoit à
L'homme a une pensée extérieure et              PERCEPTIO:OS (les) et les pensées                Seigneur dans la volouté et par leurs pla~es en conduisaut, 330.
une pensée intérieure, et par sa             sont des dérivations de la lumière                   elle dans la pensée, mais il est in­         Dans l~ monde spirituel, quelqU'lin
pensée in'érieure il peut voir sa            spirituelle, 'J73. Le Divin Bien et le                tNduit par l'homme, et cela est ne prut, dans l'appartement d'un
pensée extérieu re, et aussi réfléchir       Divin Vrai sont donnés aux méchants                   appelé Pel'n1Î'sion, 2)6. Toutes Ills autre, s'ass.eoir qu'à sa place; s'il
sur elle, et juger si elle est mau­          et aux bons; s'ils n'étaient point                    ch lises que l'homme méchant veut s'as ied à une autre, il dev;ent
vaise ou non, 104. La pensée,                donnés, il n'y aurait ni perception                   et pense sont de permission, 2~)ij.         comme insensé ct muet, 338. Cha­
d'après l'illustration extérieure par         ni pensée pour aucun homme, 173.                     Les maux sont permis pour une On, cun, en entrant dans un apparte·
le Seigneur. voit la chose de l'un ct        La oerceptiou et la pensée appar­                     qui est la salvalioll, 2IJU,27;5, et        ment ou dans un temple, connait
de l'autre cMé; d'un ciHé, tlle voit         tiennent à la vic; elles viennent de                  suiv. Les causes des permissions sa place, 338.
Its raisons qui confirment; de               la même souree d'oil découle la vie,                  sont des lois de la Divine Provi­               PUISANTEll d'après la Parole et
l'autre, elle voit les af'parences qui       '173. - l'air VIE.                                     dence,2!}9. Rien ne peut êli'e per­        sur la Parolc,est un genre de prûfa­
infirment; elle rejette celles ci, elle         Ons. La Perception est une sorle de                 mis sans une cause, et il n a pas 1 ation, ·z31.
recuei Ile celles-là, Hi8. D'après la        sensation interne ellanl uniquemellt .Ii!            de cause ailleurs que dans quelque              PLlI.JSlIS (le) de l'amour de
peusée, avec abstraction du temps            Seigneur, rclaliYc au ùien cl UUYI'ui, A. C.           loi de la Divine Providence, loi qui        l'homme fait sa vil) mème, H'5. Les
()t de l'espa.ce, on comprend la             1'104, Lu perceplion cOllsisle il voir qU'lin         enseigne pourquoi il est permis,            plaisirs font la vie de chacun, 30:1.
Divine Toute-Présence et la Divine           vrai est UD vrai et qu'Uft ien est lin ion,
                                                                                                    231 Quand-il est dit que Diel~ pel        Tout le plaisir que l'homme a, yient
                                             et il l'oir qu'un mal cst un mal et qu'un
Toute-Puissance, et aussi le Divin           fDm est lin fuux, A. C. No (G80.                       mel, il est entendu lion pas qu'il de son amour, 73. Tout plaisir vient
de toute éternité, 51. Quand de la              PERCEVOIR. Si l'h'·mllle percerait                  veut, mais qu'il ne peut détourner de l'aJTection qui appartient à
paroie on ôte la pensee, la parole                                                                  à cause de la fin, qUt est la salra ­        l'amour, 76. Tout plaisir de l'amour
                                             et sentait l'opération de la Divine                                                                 n'est senti que comme un bien, 83.
cesse, 3. - l'ai)' AFrECTION ET PEN­         Providenee, il tl'a~iruit pointd'après                  tion, 23~. Le Seigneur permet les
SÉE; PERCEPTION; ILLUSTRATION.                                                                       maux de la vie, et plusieurs héré­          Ce sont les plaisirs du bien qui
                                             le libre selon la raison, et rien ne
1


                                                                                                                                                                            1



                                                                                                                                                                            1



                                                                                                                                                                    43
42
                                                                                      unsdugenrehumainont été damnés            sans en même temps sa Providence,
 sont appelés biens de la charité,          quand, au moyen de l'homme, I~            par prédestination, est une hérésie       le ciel ne subsisterait pas, ni l'enfer
 H'5. Agir cl'après le plaisir de           porte est ouverte, 233. La porte est      cruelle, 330.                             non plus, 333.                                  1

 l'amou, c'est agir d'après le libre, ouverte pal' cela qlle l'homme éloi­               PRÉDESTlNËS. Tous ont été prédes­          PRINCE DU MONDE. Pourquoi le
 n; et quand la raison esl favorable gne le mal en le fuyan t, et en                  tinés pour le ciel, et personne ne l'a    diable est appelé aiusi, 2'16.
 à l'amour, c'cst aussi agir selon la       l'ayantenaversion comme infernal et       été pour l'enfer, 322,329.                     PRINCIPES. Il Y a chez chaque
 raison, 85. Cll que c'est que le plai­    diabol ique, V.o, 2:n. Quand l'homme           PRÉDICATEURS. Ce n'est pas pal'       homme deux principes de la vie,
 sir et le charme. 31'2. Le plaisir de ouvre la porte comme par lui ­                 les Prédicateurs que la Parole est        l'un naturel et l'autre spirituel; le
 son allection remplit et entoure mê:ne, le Seigneur extirpe en                       enseignée, mais elle est enseignée        principe naturel de la vie est le
 chaque ange du ciel, et anssi le même temps les convoitise~,!l9. Le                   par le Seigneur au moyen des Pré­         pouls du cœur, et le principe spiri ­
 plaisir commun chaque societ,j du Sei~neu l' presse ct iosiste con ti­               dicateur!!, 172. Le Prédicateur, qui      tuel de la l'le est la volonté du men­
 ciel, et le plaisil' de lon5 ou le plus J1l1ellement pour que l'homme lui             est dans le mal, peut enseigner les       tal. 193
 COlllmun le ciel entier; à l'(gard de ouvre la pr)rte, 119_                           choses qui concernent la vie spiri ­         .PROC~~DANT (le Divin). L'Infini et
chaque esprit de l'enfer, de ehaque            POULS DU COEUR (le) est le prin ­       tuelle; mais dans l'autre vie, quar.d     l'Eternel d'après soi est le Divin
société infernale et de ['enfer entier, cipe naturel de la vie de l'homme,             il est mis dans son état interne, il      procédant ou le Seigneur dans d'au­
c'est le plaisil' de la convoitise, 193, Le pouls du cœur joint à la                   ne voit que le faux: et ne fait que le    tres, créés par Lu i, ainsi dans les
303. Il n'y a pas d'afTeclions ni de respiration du poumon gouverne                    mal,298.                                  hommes et dans les anges, 55. Ce
convoi lises sans les plAisirs. 303. l'homme tout entier quant à son                       PREMIERS. Le Seigneur gouverne        Divin est le même que la Divine
Il ya des plaisirs de deux Renres,         corps, 193. Le pouls du cœur corres­        le Monde entier des premiers par          Providence, 55, 331.
les plaisirs de l'enlenrieillent, qui      pond à la volonté du mental, lU3.           les derniers, 124,. Voir DIŒNIERS ;           PROCÉDER. Différence entre pro­
sont aussi ceux de la sagesse, et les - V()i,. pnINCIPES.                             I;o;TI~lE,                                 céder et créer,219. De quelqu'un il
plaisirs de la volonte, qui sont               POU.IION (le) correspond à l'en­            PRESCIENCE (la) des choses futures 1 ne peut procéder autre chose que
aussi ceux de l'amour,136. Les plai        tendemeot, 193. Le poumon décaote           enlève l'humain même, qui est d'a ­        C'l qui est en lui, 2'19. Du Seigneur
sirs réjouissent les pensées et ôlent le sang 3a6, 2!l6. Changements et               Rir d'après le libre selon la raison, il ne peut procéder autre chose que
les réflexions, '113. Les plaisirs variations d'état du poumon dans                    179,178. - Voir AVI!:NlR ; FUTUR.          ce qui est éternel, et de l'homme
extcroesattirent l'interne au consen­      le lan~age et dans le chant, 279.               PRÉSENCE. Dans le monde spiri ­        autre chose que ce qui est temporel,
tement, et aussi à l'amour '136. Les Maladie du poumon; d'ol! clle vient,              tuel, quand quelqu'un pense à un 219. Parmi les choses qui procèdent

plaisirs des convoitises sont les 180. - Voil' Cœul.                                  autre d'après l'afTection delui parler, du Seigneur est au premier raog la

maux, et les pensées des convoitises           POURVOIR. Il est pourvu par le          l'autre est présent. et ils se voient Divine Providence, 3~H.

sont les faux, 206. Le plaisir du mal Seigneur à ce que chacun puisse                  face à face, 29, 50, 326 ; pourquoi?           PRODUIRE, ce n'est pas procéder,

s'accroit chez le méchant qui veut et être sauvé, 320; el il est aussi pourvu          326. Chez chaque homme il y a pré­         mais c'est créer, 219. - Voir PRO­

fait lemal, 2)6. Le plaisil' de l'amour à ce. qu'une nouvelle Eglise succède         'sents des esprits qui sont avec lui C!lDER.

infernal est changé, dans l'autre à l'Eglise précédente dévastée, 32H.                 dans une allection semblable, et ils           PROFANATEURS (les) sont tous les

vie, en déplahir. en ooulel.lr et en       - Voil' PB I~CEPTES.                        sont tellement présents que l'homme impies qui de cœur nient Dieu, la

soufTrance horrible, 83. Quels sont            POUVOlH vouloir et pOlLvoil' com­       est au milieu d'eux:, comme quel­          sainteté de la Parole, et par suite

les plaisirs des csprits infernaux,        prendre ne peuvent venir que de             qu'un au milieu d'une société, 50. les spirituels de l'Eglise, qui SOllt les

page 'l;)~. Combien esl grand le plai­     Celui qui en Soi peut vouloir et             L'espace et le temps ne font rien choses saintes elles-mêmes, dont ils

sir de dominer d'après l'amour de peut comprendre, 88.                                  pour la présence à l'égard des es­        parlent aussi d'une manière impie,

soi, 215.                                      PlI~CEPTES. Le Seigneur a pourvu        prits et des anges, qui sont des 229. DifTér6nce entre ces profana~

    PLlma!lsIE, ·ISO.                    . à ce que, dans chaqlle religion, il          alleclions et des pensées provenant teurs et ceux qui sont appelés pro­

    PÜ:VIE. Son organisation, 'ISO.       y eùt des préceptes tels que ceux            des allections, 50,                       fanes 229. - VfJi,. PROFANES.

    PLUIE (la), - Malt. V. l.éJ - si,qn. qui sont da us le Décalogue, 2;)1-.                PRÉSENT. Qui sont ceux: qui pen­          PnOFANATlO:-l (par) il est entendu,
le Divin Vrai de la Divine Sagesse,        Dctns la Parole avoir les préceptes,         sent d'après le présent dans le en général, toute im piété, 229. Il Y
1n 292.                                    c'est sa voi l; et faire les préceptes,     monde, et non d'après le présent a plusieurs genres de profanation
    PonTE (fa), - Jean, X. B, - siC/no     c'est aimer, 33.                             dans le ciel, 59. Commentquelqu'un, des choses saintes,226. 229, et suiv.;
le Seigneur, 230. Porte rerm~e el              PBI~DKSTI;o;ATlO:' (la), commllné­      dans le monde spirituel, se montre cn général, sept ~ellres, 2al. Genre
ouverte, 71. L'amoll l' de soi garde ment entendue, n'existe point, :H2,                présent, 29, 50. - Voir PRKSKNCE. le plus grave, 229. - Voir PROFA­
la porte, afin qu'elle ne soit pas 3:U., 330. Une prédestinatIOn autre                      PRÉVOYANCE (la) du Sei~neur est NER.
ouvert.e par l'homme, et qu'ainsi il       que pour le ciel est Contre le Divin         continuelle comme sa Providence,              PROFANER. C'est mêle l' les choses
ne soit pas ch~ssé par le Seigneur Amour, qui est infini, 330; et aussi                  l'une n'est pas sans l'autre, 67, 333. saintes avec Ills profanes, 228,258.
310. Les mallx obstruent el ferment contre la Divine Sagesse, qui est                   Sans la Prévoyance du Seigneu l', et Profaner de la manière la plus
la porte, H9. Le Seigneur entre infiuie 330. Supposer que quelques­                                                                                                 27
~.:.
4-4                                                                                                                                                                               '!tlj'


 grave, c'est recevoir et reconnaître,      propre volonté et à son propre en­                rien de ['opération de la Divine Pro­        eXIste; pourquoi ?2'11.Dans ies
 et ensuite se retirer et nier, 22~.        tendement, 219. Les propm5 du                     vidence, mais que nénnmoins il la           dentiers, elle agit mBl'ycilleusetnent
 Profaner Je nom de Dieu; ce que Seigneur sont toutes les choses in­                          connaisse et la reconnaisse, nu. Si         avec la prudence humaine, et cn
 c'est, 230.                                finies et éternelles, ainsi salls limite          j'homme percevait et sen tait l'opl1­        m-êmetcnlpssccaclJe, 212. Elle Ile
    PROFANb:S (les) sont ceux qui pro­ et sallS fin,'et ces choses d'après                    ration de la Divine l'rovidence, il         considère les choses temporelles
fessent la croyance en meu, fJui sou·       Lui sont comme propres à l'homme,                 n'agirait point d'après 10 liure selon      qu'autant qu'elles cOD.CordeJIl avec
 tiennent la sainteté de la Parole, et 219.                                                   la raisun, ct rien ne lui paraîtrait        les étel'nelles, 21?l:. Elle est la con­
 qui reconnaissent les spiritnels d(~           PIlOVII1E:C;E (la Di vi ne) cst le Gou··     comllle venant de lui, 171). - Si           juuCtion des choses tem porellos et
 l'Église, mais de bouche seu iement,       'ernement du Divin Amoul' et d~ la               l'homme voyait manifestement la             des clloses éternelJes chez l'homme,
22:1. Ceux-ci profanent le saint qui       Divine Sagesse du Seigneur, 'J, et                Divine Providence, il s'introduirait        l'W. Les lois de la Divine Provi­
est en eux. et chez eux; mais les suiv. 331,337. La restauration du                           dans l'ordre ct ['économie de sa            deuCl' ont ponr fin la réformation,
 impies, qui nient le Dll'in et les mariage du hien et du 'J'ai. et pal'                     marche, et il les pervertirait et les       el ainsI. la salvatioll d~ l 'h OUlllle ,
 Divins, n'ont en eux rien dil saint suite 1;) conjonctiou rie l'ullirers                     détruirait. H;~. Si l'hoillme voyait        27lJ. La Oi vi ne L'l'Ovitlcn cc est éga­
qu'ils puisseut pl'ûfaner, 22G. ­           cl'llé avec le Sei~lleur, au mO,vcn de            manifeslcmentla Divine l'rovideiice,         lemen t cllez les méchan ls et cher.
Voir PROI'ANATEURS.                         l'homme, sout l'wlJvr'c de la Uil'inc             01-1 il nierait Dien, ou il se ferflit      les bOIl';!, 28;). Elle psl ulIlVi;lI'Selle
    PROGRESSIO:-. Dans toute chose Providence, 9. La DiVine Pl'OVj­                          Dien. 182. La Divine Pro'idence            dans les Lr(ls-singuliel's, 110n-scnlo­
 créée il y a une progression cons­ dence du Seignenr a pour lin un                           n'agil jamais en union avclJ ['alllour      ment cliez Ics bons, mais aussi chez
 tante et admirable selon les lois de ciel provenanl du genre humain.                         cie b vulonté do l'homme, mais clle         les méchants; ct n6aumoins clle
son ordre, 332. Dans toute progres· 27, .2ù2.1)lIIS tout ce qll'J1l1e [:lit                  agit eontilllli'llemelJt coutre cct         n'esL pùint d;IUS leurs maux, '2.-'37.'
 sion il y a intimemnnt le Premier à ellc regarde l'infini et l'élel'ne!. Mi.                 all1O.lIr, 1R3, 234. Le Seignclll' [li.lf    La Divine PI'l)villence Il'apprnprie
 quo (dont tout procède), !jli,             Elle n:gul'de l'infini et l'I'Lernel              sa Divine Providence conduit                à qui que cu soille mul, ni il qui
    PROPHÈTE, Par le num et la n'com­ d'après soi dans les lillis, ü:2, :H.                   l'homme aussi tacitement que le             qUé cc soit le uien, mais la propre
 pense de prophète, - :lJatt.h. x.. Ill,    Dans toute llrogressioll ellez l'il 0 III fil 0   f'ait pou l' un Ilal'ire un neuve pni­      11I'uÙ(ltlce llppl'oprie l'un ct l'antl'e.
 - il est entendu l'état et la fl~licitô      Ile regarc e son éL:lt l~}ef'IH]I, :m.          silJ:e ou un courant favorablo, 186.        :108. Le Seigueur ne pent agir Con­
de ceux qui sout dans les Di vins           LG!; lois de la Di vi ne l'I'ovitlence,           Il est donné il l'homme de ' a il' la      tre les lois de la Divinl:l Providence,
 vrais, 230.                                jusqu'à présent eaehéos dans la                   Divine Pl'ovidence pai' derrière et         parce que agir contre ces lois. ce
    PnoPRE (lc) de l'homme esll'amon l' sagesse Clle7- les iln f!.es , son! ll1ilÎU­          non en face; puis aussi, dans 1 état        seraiL igir contr'o L'Ii-'Jèmo, :i:3J.
desoi et par suite l'il Illon l' un mOJlù~. tl'lIi1llt rtvékès, 70, Cesl llll~ loi de        spirituel et non dans l'étùt naturel,       Le sujet de la DiI'ille Provirlellce est
ou l'amour du rnonrle ct par iwite la IliviJle Providence que l'hvmme                         187. Voir la Divine Providence pal'         l'hoJnl1w, les llloyelJs sonL les' Di­
l'amour de soi,~Ol;. Il v a chez ~gissl) d'a~rès le libre se.lon la rai­                      derrière et non ell face, c'est la voi l'   vins Vrais par lesquels il a la sa­
l'homme un propre voloI1L;lire, e: il       son, 71, JI. C'est une loi de la Di­             après et non avant; et la voir par          gC5S', et Irs Divills niens fl;)r los­
ya un propre intellectue:, 2!J8. Le         vi IIC Pro'idence, CI ue l'homme                 l'élat spirituel et non par l'état 11(­    fluels il il l'amour. :l:ll. L'opél'illion
propre volontaire est dans son es­ commc de lui·mème éloigne dans                             turel, c'est la voir du ciel et nun du      ue ln nil'inl~ l'I'Qvidente pUll l' S,UI­
sence l'amour de soi on le mal, ct l'homme externe les maux comllle                           monde, 187. La Divine Providence             vel' 1'I1OILllllU COllllllence des sli nais·
le propre iItteliectuel est le faste        péehés, '100. C'est une loi de la Di·             opèrepar des moyens, et les moyens          sance, eL continne jusqtl'Ù la lin cie
qui provient de ccl amour ou le vine Providence, que l'homme ne                               se font par l'hoillme on pal' le            sa l,jC, al ell~l!iLe (inns l'del'nilé,
faux du mal, 2DR. Le propre de soit point conLraint par des 1l10.I'elis                       monde, 187. L'honime qui est de­            3·12 il 3:Vf. Ron op'~ratlon se fait
l'homme, quant aux aliections qui exte/'lles à pen,er et il vouloir', ainsi                   venu spiriluel en reconnaissallt            coulilluellêlllent pal' ries lIloyens fi
sont naturelles, n'est pas dill'él'ent à croire et li aimer les choses qui                     Dieu, et sage en rejetant le propre,        pure miséricorde, :3:~7. Quel est 5011
de la vie de la hète, 2.~1.~ Il n'y a aPIJlrtienuenl il la religion; mai,;                   vuit la Divine Providence partout            I.IILime il l'é~,lI'(1 dll eiel, G/., liS; à
pas chez l'homme lin grain de vo­ qlle lïlOll1lrle sc porte lui-mémlJ à                       dans le monde, et dans toutos ct             'ugal'd de l'cllfol', ml. Qui ot quels
lonté etde prudence. {JIÎ lui appar­ cela, et parfois s'y contr,Jigne,I:JU.                  chacune des choses du monde. IBn.           sonl een qui l'eCl!l1n.Ji:;sent la Di·
tienne en propre, 203. Nul homme C'est une lni de la Diville PrOI'i­                           La Divine Providence est univer­            vino Providence, :li):;. Il vadans le
n'a aucun propre, lei qu'e~t COIllIllU· dence, que l'hol))lne soit conduit el                 selle d/après les très-singuliers,           [ll'llpt'e GO l'holllme une iiiilllitié in­
nément entendu le propre, 3UD, enseig.nj dn ciel par le Seigneur, au                          191,201,202, Elleesl dalls les très          nef) colIll'o la Divine Providence,
308. Les propres de la nature sont          moyen de la Parole, de la doctrine                singuliers de la nature, et dans les        211. AI'gulllcnts de cellX qui se
principalement les espaces et les et des prédications d'après la ra­                           très-singlliiers de la prlldence hu­        conlil'Ulent cOlltre elle, i;iÎl à 23~1 ;
temps, les uns et les autres avec l'ole, et cela en toute aJ.lpal'eoec                         maine, et c'estd'aprèsces très-singu­       réfutl.!s, ~/d à 27'L - Voir 'LwLlO:
limite et terme, 219; les propres , comme par lui-mème, IOl. C'est                             liers qu'elle est uni'erselle, 201.       GI:::i~ILLb:.
de l'homme, qui en dérivent, sont une loi de la Divine Providence,                             Elle opère si secrètement, qu'il est         PHUI)~ml~::-n·. Colni qui agit pru­
                                                                                                                                          demment COlllllle pal' Ini-Illème, et
                                            jr
les choses qui appartiennent à sa que l'homme ne perçoive ct ne sente                          il peine quelqu'un qui sache qu'elle
46
                                                                                                                                                                          47
qui reconnaît en même temps que           de la forme ce qui est appelé qua·
c'est par le Seigneur, est homme,         lité, 4. - VoirFoRJlIE.                  fer ont la faculté de comprendre,                OBS. Le mot reconnaissance, dans lei
                                                                                   qui est nommée rationalité, 167. ­            écrits de l'Auteur, esl presque toujours pris
mais non celui ~ui confirme chez              QUELQUE CHOSE. Tout ce qui périt                                                   dans l'acception de connaissance résuhanJ
lui que tout ce qu'il fait est par lui­   et ne devient pas quelque chose          Voir FACULTÉS; LIBERTÉ ET RATIO­              d'un examen approfondi.
même, 321.                                n'est pas intérieu remen t en soi        NALITÉ.                                           RECONNAITRE. Aucune chose ne
   PRUDE:CE (la) vient de Dieu et        quelque chose; cela n'est qu'exté·         RATIONNEL (le) de ceux qui sont              peut être recon nue 8ans le consen­
non de l'homme, 191. La propre            rieu rement quelque chose, 217. Le       dans l'apparence et en même temps             tement de la volonté, 231. Chacun
prudence vient de l'amour de soi et       bien n'est pas quelque chose s'il        dans la vérité est un rationnel spi­           reconnalt Dieu et est conjoint à
du faste de la propre intelligence,       n'est pas uni au vrai, et le vrai        rituel; mais le rationnel de ceux              Dieu scIon le bien de sa vie, 335,
321. La propre prudence est nulle,        n'est pas quelque chose s'il n'est       qui sont dans l'apparence et non en           336, Ceux qui ont reconnu la nature
et seulement appa rait exister,et aussi    pas uni au bien, 11. Ce qui est dans    même temps dans la vérité est un               seule et la prudence humaine seule
doit apparaître comme exister, 191.       le bien et en même temps dans le         rationnel naturel, 154. Ceulf-ci sont          constituent l'enfer; et ceux qui ont
La prudence humaine n'est rien, 70.        vrai est quelque chose, el ce qui est   des aveugles rationnels, 168.                  reconnu Dieu et sa Divine iProvi­
D'après la propre prudence, l'homme       dans le mal et en même temps dans          08S. Le Rationnel de l'homme participe
                                                                                   du spirituel et du nalurel, ou est un mé­     dence constituent le Ciel, 200,
se persuade et conlirme chez lui que       le faux n'est pas quelque chose, 19.    dium entre le spirituel et le nalurel ; -A.       RÉFORMATION. Toute réformation
tout bien et tout vrai viennent de        Si Dieu Infini n'était pas Tout,         C. No 2!li8.                                  se fait dans le plein,c'est-à-dire,
lui, et qu'il en est de même de tout       l'homme ne serait pas quelque chose,      R~CEPTACLB. L'90mme a été créé              dans les premiers et en même temps
mal et de tout faux, 312. D'où pro­       ~6.                                      pour être un réceptacle du Divin              dans les derniers, 277 (bis). Les
cède et ce ~ ue c'est que la propre          RACE. Le mal du père passe dans       Amour et de la DivlDe Sagesse, 328.           derniers sont réformés dans le
prudence, 206, cfr. 197, 3'16. 321.       sa race, 281.                            La vie civile et morale est le récep­         monde d'une manière conforme aux
Ce que c'est que la propre prudence,         RAISONNER. Le Seigneur veut que       tacle de la viespirituelle; comment?          premiers, et ne peuvent l'être plus
et ce que c'est que la prudence non       l'homme raisonne sur les choses          022.                                          tard; pourqnoi? 277 (bis) Etat de
 propre, 310, et suiv. Qui et quels       Divines, pour cette fin qu'il voie si      R~CIPROQUE      (le) conjoint, 92. Ce       réformation de l'homme; quel est
 sont ceux qui reconnaissent la pro­      telle chose est ainsi, ou n'est pas      ~ue c'est que      le réciproque chez         cet état? 83. Degrés de la réforma·
 pre prudence, 208.                       ainsi,219.                               1 homme, 92.                                  tion. 101. Principal moyen de réfor­
    PUISSANCE DE L'ENFER. A'ant le          RAlSONNIWR.Leshommessensuels             RÉCOMPENSB (la), - l'1atth. X.            mation, 233. - Voir RÉGÉNÉRATION.
 Jugement dernier, cette puissance        qui se confirment pour la nature         ~1. - .~ign. la félicité; la récom­               RÉFORMER. L'homme externe doit
 prévalait sur la puissance du Ciel,      contre Dieu sont des raisonneurs         pense de prophète,lafélïcité de ceux          être réformé par l'homme interne,
263.                                      plus ingtinieux que les autres; ils      qui sont dans les Divins vrais: et            et non vice verad, 1:0. L'externe est
    PURIFICATioN (la) des maux se fait    appellent intelligence et sagesse l'a·   la récompense de juste, la félicité de        réformé par l'interne, quand l'ex­
 de deux manières, d'une manière          dresse et la ruse, 310.                  ceux qui sont dans les Divins biens,          terne renonce aux maux que l'interne
 par les t!lntations, et de l'autre par      RAT3 (les), envoyés contre les Phi­   230.                                          ne veut pas parce qu'ils sont infer­
 les fermentations, 20. Toute purifi­     listins, - 1.Sam. VI. sign.la dévas·        RECONNAISSANCE (la) de Dieu fait           n':lUX, et plus encore quand, en rai·
 cation des maux est faite par le Sei­    tation de l'Eglise pal' les falsifica­   la conjonction de Dieu avec l'homme           son de cela, il les fuit et combat
 gneur, 151. Tant que les derniers        tions du vrai, 326; et les rats d'or,    et de l'homme avec Dieu, 320, 326.            contre eux, 151. L'homme est réfor­
 sont tenus fermés par l'homme lui ­      faits par les Philistins, sign. que      La reconnaissance de Dieu et le bien          mé et régénéré par les deux facultés
 même, aucune purification ne peut        la vastation de l'Eglise est enlevée     de la vie sauvent tout homme, 32:.           qui sont appelées liberté et rationa­
 être faite par le Seigneur, 119. La      par le bien, 326.                        La reconnaissance du Seigneur, et             lité, et sans elles il ne peut être ni
 purification des maux a été repré­          RATI':. Son organisation, -180,279.   la reconnaissanr,e que tout bien et           réformé ni rég~néré, 82, 85, 96.
 sentée par l'ablution,151. Le mal et     La rate purifie le sang, 336.            tout vrai viennent de Lili, font que          Personne n'est réformé par les mi­
 le faux servent, d'après la Divine          RATIONALITÉ (la) est la faculté de    l'homme est réforméet régénéré,91.            racles etles signes, ni par les visions
 Providence, pour la purification         comprendre, 17, 73, 96, 98. 167,         Il y a une reconnaissance du Sei­             et lesconversationsavec lesdéfullts.
 chez d'autres, 21,25. Fausses opi­       227,28:. La rationalité est à l'homo    gneu r d'a près la sagesse, et il y a         ni par les menaces et les châtiments,
 nions sur la purification, 121.          me par le Seigneur seul, 73. La ra·      une reconnaissance du Seigneur                ni dans les états de non-rationalité
 Moyens de purification, 296.             tionalité vient de la lumière spiri ­    d'après l'amour, 91. La reconnais­            et de non·liberté, 130 à 1~1,.
    QUADRATURE'. Comparaison tirée        tuelle et nullement de la lumière        sance du 8eigneurd'après la sagesse               REGARDER. Le Seigneur regarde
 de la quadrature ducercle, au sujet      natu relie, -J 67. Elle est dans la      existe par la doctrine. et la recon­          les anges au front, mais les anges
 de la sagesse angélique et de la         lumière du Ciel, qui illustre, 16~.      naissance du Seignenr d'après l'a­            regardent le Seigneur aux yeux, 29.
 sagesse Divine, 330,                     Par la rationalité l'bo:nme peut être    mourexiste par la vie ,;elon la doc­          Pins on regarde intérieurement un
    QUAKERS, 259, 321.
                   élevé dans une sagesse presqu'angé'      trine, 91. Cette reconnaissance-ci            objet, plus on y découvrll des cho­
    QUALITÉ. Tout ce qui existe tient
    Iique,222. Ceux qui sont dans l'en­      donne la conjonction, et l'autre              ses admirables, parfaites et belles,
                                                                                   donne seulement la présence, 91.              6.
t8                                                                                                                                                                                                     49
   REGARDS (porler les) vers Dieu , contre·Dieu t 326; Le- fieig:jeur- a                                 ont.allssi été remis, 280. - Vcdr                       des dignités et des richesses pour
dans la vie, c'est penser que tel OÜ      POUI''U à ce que dans chaque reli­                             PÉCHÉS.                                                 elles-mêmes, et quel est l'amour des
tel mal est un péché contre DielJ, et gion il y eùt des préceptes lels que                                   Rl~~JlSSlo: (la) du mal n'en est pas                dignilés et des richesses pour les
pour cela mOrne ne le point faire,       coux qui sont dans' Je Décalogue~                                l'éloi~nement        mais Il'éloignelllent              usages, 2L~. Quand a commencé
20; c'est fuir les maux comme pé­        2;;4. Quand une fois une religion a                              du Illal en est la l'émission, 279,                     l'amour des richesses, 21~. Le Sei­
chés,93.                                 été implantée chez une nation, cette,                            cfr. 280. Il Y fl rémissinn des péchés                  ~lleur ne détourne jamais l'homme
 1 HÉGI~NÉRATION. La conjonction de      nation est conduite par le Seigneur                              quand l'hoillme s'eXlllni ne, l'oit ses'                d'acquérir des richesses, mais il le
('homme avec le Seigoeur cl du           selon les préceptes et les dogm.es de                            péchés, les reCOluHllt. les confesse                    détourne de la cupidité d'acquéril'
Seigneur avec l'homme est ce qui         cette religion, 20'. Toute nation qui'                          devant Dieu. et y renonce, 12ï. La                      des richesses pour l'opulence seule,
èst appelé réformation et régenéra­      vit selon sa religion, c'est-à-di·re.                            pénitence cloit prél'é(ler la rémis­                    183. - Voir DIGKITÉS.
tion, 1t:~. Elat de la régénération      qui ne fait pas le mal parce que le                              sion, et sans la rcnitence il n'y a                        ROI (le) chez la nation Israélite et
de l'homme; quel en cet élat '! 83.      mal est contre Dieu, reçoit quelque                              aucunc rémis~ion. 1i:10.                                Juive représentait le Seigneur, 245.
. R~:GI~NV.RKR l'homme, c'est uoir spirituel dans son naturel, 32~.                                          lÜ:x.JlUs. C~lIX qlli sont dans la                  Pourquoi il a été permis à plusieurs
cbez lui le bien et le vrHi, ou l'a­ Toute religion, par succession de                                    popre prudencio: ont COlllll1e des                    rois de profancr le Temple et les
inour et la sagesse, de IlIi)me qu'ils tcmps, décroît ct est consommée                                    renards, 311.                                           choses saintes de l'Eglise, 2~6,
ont clé uuis dans le Dirin qui pl'O­     pal' le renversement de l'imago de                                  H 1;;l'O,S~ par i nfillX ; cc qui en ré·               ROYAUME (le) du Seigneur est le
cède du Seigneur, li8. De natUI'el       Dien chel. l'homme, 2~38,                                        sulll~, :t~l.                                           rorau mes des usol:(es, 26, 2;)0. Dans
deveuir spirituel. c'estêtre l'égénéré,     OR~. Enlo ncligioll cl E!Jlise il)' ~ une                       H.I'III::sENn:n L'homme méchant                    la ,~ltl'étienté il y a dlls royaumes
 a. - Voir lÉFORMl!:Il; nKCO:'i.',~lS­ dill'urcnco qu'il imporlo de. signaler: L'E­                     peut, COlllme l'homme hon. rtlpré­                      qui ont Ull rapport avec les nations
SA:'iC'.                                       gliso du Selgncur, JI cst l'I'~i, c~l ullivM­             senler les illternes de l'I';glise par                  contre qui les fils d'Israêl ont fait
   HEINS. Leur organisation, -180,              soll~, cl chez lous ceux qui rccoulI~isscnl               les (,xterlles ùu cullé.l:l2.                           la guel'l'e, 2:; l.
21H. Lps reins séparollt le sang                I Divin el l'il'cnl d~RS la chorilt5, quels                 HI;SIOhfl. Le Sli~netlr résich' ùans                   SAIlIHTIl (le) dans l'Eglise Israé­
d'avec les humeurs ililpul'es, ;:!!lü,          '1110 scient d'üilleurs !l'urs dogmes ; m~is il                                                                   lite éloit la chose la plus sainto du
                                                y ~ s[l~ci~ll'll1l'nL glisc li, oil csl la l'a rule,      lu liberté et dans la rationaiitli chez.
3a6.                                            cl oh p~r la l'arolo le Seigneur esl connu .              les hOIIlUll!S talllln~chants que hons,                 (luite; il sifmifiait l'union du vrai
  . HELATIF. Comment se fait 10 rola­            I)lIn I~s eoulées où III l'arolo n'cxislo p~s;         et pal' lllli~s il se cOlljoiut à chaque                al'ec le bieli et du bien avecle vrai,
tif,2/L                                         uu Itieu, '111111111 la l'arolo csl onl01l10 au          hommc, % .. '                                           21.
    HJ,o;I.ATlON: Le lIicn n'est cOnnu tel      [l''lI[1I''''I''cmJllacee Jlar des Il':''i!;ioD humai­      HI'SSF.~IBI.ANŒ. - roir !.II.GF..                       SACIIFIf.F.. Le culte par des sacri­
 qll'il est rJuc par relatior. avec UII         IIl'S, I~ornllle dans Je COlholicismo·Homain;                JÜ;S'fUM'l'IO~ (/a) du marinFte du                  fices n'a existé ni dans la très··an­
 bien qui est mOindl'e, et par oppo·            il l' a rQli~lun s(HllolllCnl, cl à 11I'lIrrelllenl       bil~U l't du ''l',li, el par slllte III                 cirl1f1e Eglise, ui dans l'ancienne
 sition aveo le lllal, ~/l.                     [1111'101' il n')' ü 1'115 ;,gIÎl;c. Chez. les l'rule,­                                                           Eglise; il a été instituc ùans l'E·
                                                lanls il y a l'.g ise, 1lI11i celle l'gliso col il
                                                                                                          cOlljoncLilJlI ùe l'nnl'el's ('l'ée al'et:
    Ht-:l.lGlO;'o1 mêmc (la) est de fui l'les   11 lin. parco 'lue la j'orole l' a ct~ l'erl'or­         le Sei~neur au moyen de l'homme,                        gli~e hébraïque qui tire son orilIine
 maux camille pGchés, '2n). Jusqu'à             Il,'.                                                     ~Ollt ['œuvre de la Di'ine Pl'ovi­                     d'Ellel' 32)0).
 préscnt on Il'a IWS su que la rali­               Hr.f.IGlOSITl::S des diverses nations,                 deuco, II.                                                  ~,;r;. Plus l'IIOUlDC est conjoint
gion chrétiennl' est de fuir les malX          2:j:~et suiv. Les 70U épouses de SaI                           1l1::t;J 1l(o;(:1'I0~. II Y fi Il 'i IIsi té,   de près nll Seiglleul', plus il devillnt
 COlllllle péchés, 205, ':m~. La religion       lomon représentaient les diverses                         ch Cl. tons CCliX qui ontlfllclque l'cli­               S(lge, :H: Personuu n'est sage par
chrétienne est selllcmentdonsll pins           religiosités dans le Monde, 2 /);). La                    !!ioll. l'icll;e de ta réSlll'l'eclioll de              slll lnêlllo. muis on est sage par le
 petile pa rtie d Il gluhe ho lli ta ble, et    reli~iosité Mahométane a été reçue                         l'IIUnllllc 0'1 furlne l.tullluine alls~itt}t          Seigucul', :)1). SUlit sages par Je Sei­
ellc y est divisée, :2:i(i, :WH. 11 y a         par plils de royaumes que la reli­                        l[ll'i:s la IIIOl't, 2'71,. - Voi/·I.~I'I'EB,         gneur cenx qui rejettent hors d'eux
deux essentiels ct en 1l1~lIle teillps          gion chrétienne, 25:.1. Voir MAHO­                             1l1(:111';~~~;s (les) sont rlll,.; /Iélllhlic­     le Ina l, :l'L
deux unh'ersaux de la l'eli~ion; la             ~1I;TANr; ,                                                lionS; l'l elil's sont des IlInlédicUous.                  SAt.;S~H: (la) est la conjonction
 reconnaissance de Dieu et la péni­               OJl~. Ileligiosil(. (nrligio~l(IIl),c·.st la           211 •. 217. 1':11115 Srwt J'S b~lIfdlC­               a'pc le ~l'iglleur, 3(i. La sagesse est
euce, :3'10. Tous ceux qui sunt nés            rclij:iun chez ceux llui sunl hors de rEJIi~ç,            iolls clll'z CIIX fi Il i Ile 1llll~11 t Jlns        nulle, si clle n'a pas ét~ cOlljoillleà
hommes, dans li lIelll Ile rel igion            ou 10 priucipo l'l'ligieux.                                cn lliles ICllr CI l'li l', l't elles souIlles          l'amour, :n. JI y a' chez l'homme
qu'ils sOielil, rCuv~llt êlre sauvés,              HKM~TTRE, Le Seigneur remet à                          ;lIwleclicliolls ChC·I. CCliX qlli 1I11~llellt           trois de~l'és de la sagesse. le natu­
pourvu ~1I'ils r~conDLlisseulun Dieu,           tous leurs lléchés, il n'accuse point                        Il elles :0111' CII'III', 21·1. Ll,'s l'icl.es­       l'cl, lc spi ritllel et le céleste; ils
 et vivant sillon les préceptes du Dé­          et n'impute point, mais Iléanmoins                         ~e:-; sout IIl1tlll'elles et telllporelles              sout ouv('rts chez lui selon SOli
ca lo~ue, 2:53, 2G'J 3~2. Les choses           il Ile peut les enlever que selon les                     ~rhl'z cellx qui les re~:JI'(lent Uniljlle­              OlJlOU l', ~/r. La sagesse peut Otre éle·
comllluues de tOlite religion, et pal'          lois de sa Divioe Providence, 280.                        lIIellt et se rel{ardcllt el) clics, mais                v~o un l'aison triple, et dans chaq Ile
lesquelles chaenn peut êlro sauvé,              Les pécMs, qualld ilsont été remis,                        elles sU1I1 Sjlilitucllcs et éternelles                 de~ré clle peut être perfectionnée
c'est de reconnaître un Dieu, et de             n'on! Jlas pour cela été éloignés:                         cllCl. 'cel! x (fil i rc~a l'dent el! 01 les les        en raison simple jusqu'à son plus
fuir les péchés parce qu'ils sont               tuais f1uand ils ont été éloignés, ils                      hons lisages, 220. Quel est l'amollI'                  bau t poin t, 31,. Ces trois de~rés ne
50                                                                                                                                                                                   51
tiennent pas l'un à rautre par con­          l'homme vit selon ses préceptes,                  SCORTATIONS. Leur origine, 276.               SENS (le) spirituel de la Parole a
tinuité, mais ils sont conjoints par         2(')7. La saI vation opérée en un              Dans la Parole, les scortations sign.          été inconnu jusqu'à présent; pour­
les correspondances, 31-. La sagesse         moment par pure miséricorde n'est              Jes falsifications du vrai, 233,               quoi il n'a pas été révélé plus tôt,
est sans fin ; s'il y avait une fin à la     pas possible, 338 à 340. Cette sai va­           Ons. l'ar Sco'flaholt il est entendu loute   264-. Sens naturels du corps et sens
sages3e chez le sage, Je plaisir de          lion eS,t un serpent de feu volant             impureté opposée à l'amour conjugal. ­         spirituels du mental, 314-.
                                                                                            Voi/' AH. C. lio 493.                             OB!. P al' le sens spiritu.el de la Parole,
sa sages'se, qui consiste dans sa per­       dans l'Eglise, 340.                .               SÉCURITÉ (la) de la vie tire son           il est entendu l'un et l'autre sens, le cé­
pétuel/e multiplication et fructilica­           SANG (le) si.gn. le Divin Vrai,            ori~ine ou de la croyance de l'impie           leste et le spirituel, quand il n'est pas fait
tion, périrait. 335. La sagesse an~é­        2J1. Les sangs, dans la Parole, sion,          qu'il n'y a point de vie après la              de distinction entre le sens spirituel pro­
lique est inefTable, 31-. La sagesse         la violence appelée falsification du           mort, ou de la croyance de celui qui           prement dit et le sens céleste.
angélique n'approche jamais de la            vrai, et la violence appelée adulté­           sépare la vie d'avec la salvation, 340.           SENTIR. Tout ce qr.e l'homme sent
Sagesse Divine à un tel point qu'elle        ration du bien, 231.                               SEIGNEUR (le) est le seul Dieu du          vient par influx, 308. .L'homme
puisse l'atteindre, 335. - Voir                 SATAN et le faux du mal sont un,            ciel et de la terre, 330. Il est               sait peu commentl'œil,-1'oreille, les
AMOUR ET SAGESSE.                            33. Sont appelés satans ceux qui               l'Homme Même, 65. Il est le Divin              narines, la langue et la peau sen­
   SAII'T (le) spirituel qui est aussi       confirment chez eux les convoitises            Vrai du Divin Bien; comment, 17.2.             tent, 336. L'homme ne perçoit et ne
l'Esprit de vérité procédant du Sei­         du mal, 310. - Voi,. DIABLE; EN­               JI est la Parole, parce que la Parole          sent rien de l'opération de la Divine
gneur, est intérieurement dan~ cha·          FER.                                           vient de Lui et traite de Lui, 17.2. le        Providence; pourquoi? 175, 176.
que chose du srns de la lettre de la            Oos. Dans le monde spirituel, ceux qui      Seigneur seul est le ciel; comment.                SENSITIF (tout) vient de la rela­
Parole; ce saint est blessé, quand           sont méchants d'après l'entendement habi­      29. Il o'est pas dans le Ciel parmi            tion et de l'opposition, 24.
la Parole est falsifiée et adultérée,        tent la partie antérieure cl sont appelés
                                                                                            les A nges, ou chez eux, comme un                  SERPENT (le) qui séduisit nos pre­
231.                                         satans ; et ceux qui sont méchants d'oprès
                                                                                            Roi dans son Royaume; il est quant             miers parents est le sensuel et le
   Ons. Le Saint de l'homme est dons son     la volonté habitent la partie postérieure et                                                  propre de l'homme, qui en lui­
inlerne; est oppclé Saint cc qui chez        sont nommfs diables. - AM. (; No 491.          à l'aspect ali-dessus d'eux dans               même est l'amour de soi et le faste
l'homme inlluc du cicl, c'est-à·dire, du     Dans la Parole par le diable il fst entendu    le Soleil spirituel; mais quant r. la          de la propre intelligence, 211, 313.
Seigneur par le ciel, - A. C. ]'io 1(472.   cet enfer qui ost en arrière, et où sont les   viedelellr amour et de leur sagesse,
                                             plus méchants, nommés mauvais génies; et       il est en eux, il. Le Seigneur, à              La tête du serpent, - G en. Ill. 15,
   SAINTS, La Divine Providence a            par satan, cct enler oll se trouvcnt ceux
                                                                                            caUSE de la réception et de la con'           - est ['amour de soi, 211, 2~.t. Le
permis que, chez les Catholiques­            qui ne sont pas si méchant~. et qui SOl1t
                                                                                            jonction, vent que tout ce que                 serpent de feu volant, - Esaïe,
Romains, on invoquât des hommes              nommés mauvais esprits, - C. E' N° 5i4.                                                       XIV. 29, - sian. un mal qui brille
morts, appelés saints; pourquoi '?              SAUVER. JI est de la Divine Pro­            l'homme fait librement d'après la              d'un	 feu internai, 340.
257.                                         vidence que tout homme puisse                  raison lui apparaisse comme étant à                SERVILE (le) est l'opposé du libre,
   SALOMON a représenté le Seigneu r                                                        lui. 77. Le Seign'eur seul fait que            43. Tout homme veut éloigner de
                                             être sauvé, et que soient sauvés ceux          chacun pense et veut selon sa qua­
après son avènement, on après sa             qui reconnaissent un Dieu et vivent            lité. et selon les lois de la Divine           soi le non-libre ou le servile, 14.8.
glorification; c'est pour cela que           bien, 325. L'opération de la Divine             Providence, 294. L'homme est con­             On ignore généralement ce que c'est
Salomon s'est montré dans la gloire          Providence pour sauver l'homme                 duit par le Seigneur au moyen de               que le servile spirituel, et ce que
et la magnificence, 240. Pourquoi il         commence dès sa naisi'lance, et con­            l'influx, et enseigné au moyen de              c'est que le libre spirituel ; on croit
a été permis à Salomon d'instaurer           tinue jusqu'à la fin de sa vie, 332 à           l'illustration, 165. 166. L'homme              que le servile spirituel est le libre,
des cultes idolâtres, et d'avoir tant        3:i4. Mais ne peuventêtresauvés que             qui est enseigné d'après la Parole            et que le libre spirituel est le sel
d'épouses et de concubines, 24;­            ceux. qui veulent être sauvés, 333.             est enseigné par le Seigneur seul,             vile, 14-9. Le servile est d'être con­
   SALUT. Le Seigneur veut le salut          Qui sont ceux qui veulent être S!lU­           172.                                            duit par le mal ou par le diable, et
de tous,221. Sans le Seigneur, il n'y        vés, et qui sont ceux qui ne le veu­             Oos. Dans tous les écrits de l'Auteur,        le libreestd'être conduit par le bien
a pas de salut; mais aucun homme             lent pas,333. Nul mortel n'aurait (lu          par le Seigneur il est entendu le Sauveur       ou par le Seigneur, 43.
n'a le salut par cela que le Seigneur        être sauvé, si le Seigneur ne fClt             du Monde JÉSUS-CHRIST, qui est le seul et          SERVITUDE. L'bomme ne désire
lui est connu; mais l'homme a le             venu dans le monde, 124. Les biens             unique Seigneur.                                point passer de la servitude spiri­
salut, T'arce qu'il vit selon les pré·       ne sauvent pas le non-régénéré:                   SEMENCE (la) est la première forme           tuelle dans la liberté spirituelle;
ceptes du Seigneur, 330. - Voir              pourquoi 'l 86. Chacun,dans quelque            de l'amour dans lequel est le père;             pou rq uoi ? 14).
SAUV1Œ.                                      hérésie qu'il soit quant à l'entende­          c'est la forme de son amour domi­                   SIDON taisait partie des contrées
   SALVATION (ta) est l'unique fin de        ment, peut être sauvé, 259. C'est              nant, avec les plus proches dériva­             où existait l'Église ancienne, et où
la Divine Providence, 257. La salva­         une hérésie insensée de supposer               tions qui sont les allections intimes           l'ancienne Parole était connue, 3.28.
tion ne peut être opérée que par la          qu'il n'y a de sauvés qU,e ceux gui            de cet amour, 277. La semence,                      SIÈCLES (par les) d'or, d'argent,
reconnaissat~ce du Divin du Sei­             sont nés au dedans de l'Eglise,3,iD.           par laquelle se fait l'imprégnation,            d'airain et de fer, dont parlent les
gneur, et par la confiance que le               SCIENCES (les) ne peuvent jamais            est revêtue d'un corps par la mère,             écrivains de l'antiquité, il n'a pas
Seigneur Lui-Même opère quand                être épuisées, 57.                             277.                                             été entendu autre chose que les
52.1                                                                                                                                                                                 53­
quatre ]~glises' qui se 'sont :mocédé,            ,SOCINIANISME. Son origine. 262.              SOUftCl'., L'unique SOUI'ce, de la           ~st·,donnédans       la .prière. pour la
~28,                                            Il règne dans le cœur de plus de            vie est le Seignellr, 292. Lès 'sour·            sainte communion, 114: 2l8.
     SIEN, Ce qui ne semble pas à                 personnes qu'on ne' croit, 262.           ces de lous Ics Illanx sont les amours
J'homme être sien ne peut devenir                   SOCINIENS, Leur sort dans l'autre                                                         , SU.TETS. Les ',afTections et les pen­
                                                                                            de soi -'t d'~ monde, 139, '21l.               sées sont dan-s des slljets subslan­
~hosc de son amour. ni parconsé­                 vie, 231.
                                                                                                SQUELETTES, Les profao,ateurs ,ap·           ciés, 279. Ces sujets ,sont les formes
qllentllJi ètreapproprié comme sien                SOI-MltlE (le) est' Tont-Prés·!:nt,    paraissenl, dans le monde spiri­                 des substances organiques.du Inen­
~3.                     . ,                      Toul-Sachant etTout-Puissant, '157.        tue), cam me des squelettes, 226,                1al, 319. Cequec'est qu'une alTec ..
    SIGIŒS. Personne n'e~t réformé               Cc Soi-MêOleestleSei~nellr de toute
par les miracles ni par les sigues,                                                             SPHimEs, Dans le monde spi ri,               tion et ce que c'est qU'lI/le pe'·'sée
                                                 élernité ou Jéhovah, 157.                   (nel, lous sont conjoints selon les             dans un sujet substancié, 279, La
parce qu'ils contraignent, 129, 130.'                                                                                                        forme fait Jc suje,t, ~,
Ce que signifie le' ~igne qu'dut mis                 SO[.EIL. Le Seigneur a produit de      sl,hères exhalécs de leurs afTeclions
                                                 Soi-Même le Soleil du monde spiri­         ~Ol' Jeurs pensées, 196. Chacun aussi                 SUSTENTATION (la) est Ulle perpé­
sur Cain, de p~pr qu'il ne fùt
t.ll, 212.'                  ,                 tuel, ,et par ce,SQI~il toutes les cha·    daprès III sphère dc sn vie y est               tuelle création, 3.
                                                 ses de l'univers.: 5, Ce Soleil est        conniI le! quil tst 1!J6,                 '          SWEDRNUOflG. Il déclare qu'il a
    SBiPLE. Plus quelque cbose est                Don seulement la première mais              'Sl'iRITUEI. (l'nomme) est al;pclé
simple et plir, plus cel'a esl.com plct          aussi l'unique substance dont 'tOIl­                                                         conl'ersé avec plusieurs après leul'
et plein, G.               '                                                                vivtlnt, et l'homiJ1Q natllrel 'est ap;           mort tant a'ec ceux qui appl1rte­
                                                 tes choses provienllcnt, ~), Ce So­        pelé lIIort, 322. L'homme (J(,yient               noient ù l'Europe, qn'avec ceux qlli
 . SI.IIULTANP.. D1DS le dernier il ya           leil, dans lequel est le,Seigneur, ct     spirituel en reconnllissant Dieu,
Je simultané des inlermédiaires et               qui n'est pas daus 1'l)slll1Ce,estlout                                                       apparlenaientà J'Asieetà l'ldriquc,
                                                                                            1~!); et Cil nelaisanl r.as les manx,            el qu'alMs ils étaient présenls et
des intimes à partir des premiers,               dan.s toutes choses, (; Le SeignfUI'       parce qu'ils sunt coulre Dieu, 322,
12~.                                             apparait comme Soleil au-desslJll                                                            près de lui, 50 ; qu'il a cu des en­
                                                                                            1·;tatspiriluel,187,                              tretielJs a'ec ceux qui ont écu il y
     SINIlULIER. ,Dans taule forme               des cieux, '162, Dans la Parole, le
 l'universel ct Il) singulier lont un            ~oleil si(Jn, le Divin Hien du Di'iu
                                                                                                 STATUI (la), qlle ~ébuchndfl.é-zar          a lin grand nombre de siècles. 1l1't:C
 par une admirable conjonction;WO,               Amour, '17,1, 2)2:                         vil en stlnge, sion. les qualre Egli­            ccux CI ui existaient avan t le déluge
 Ce quic9tlormédes)ngllliers réunis                                                          ses qui se sont succédé, a2:'.                  et al'cc quelques-uns qni ont vécu
 est appelé universel, ~Ol. La Diviuc                SON (le) correspond à l'alTeclion,         STATUTS (lOIIS le~) chez ~s Israé,           après le déjuge, avec ceux qui ont
 PrQvidence est dans les 'très' sin~u­           et le langage corresponD à la pen­          Iit~s rcpl'l'SClllaiellt les spirituels de       l'écu au temps du Seigneur et IIV
 liers dtllanaturll ,et dans ,les très­          sée, 19'~, 279, Par le son dcl'llomme      'l'J:;rlise, qui en sont le: intcrncs,          l'un de ses ApMres. avec plusieurs
 sin~uliers de,la prudencebnmaine,
                                                 qui parliJ'ol connait l'alTeC'tion de     2 :';,                                            qui ont VI~CU dons tes siècles sui­
                                                 son aillOli l', et par la variété du          SUlI,IU(;UKII. Celui qlli sul1jll~ue          'nllls, et que tous lui ont pnru
 et c~st d'après :ccs très-singuliers           son, qni est le langage, on Gonnalt
 qu'clic esl universelle, ::WL, Li!                                                         l'amoul' de soi suhjllgue facilell1ellL           co III me des liommesd'un 11ge lTIo~'eu,
 nil'ine Providence du Seigncur cst              sa pensée, 1!}1.. Les arliculations du      tous les autres amours JIIau'ais,               ettli ont dit qn'ils ignorent cc qlle
 univcrselle parce qn'elle est da·lis            son, qni sont les mols· du lang((g~        1liH,                                             c'cst que la mort. que selilemeut il
 les singullr.rs, ct elltl est singulière        et les modulations du chant, sc fOllt                                                        savent que c'est la damnation, :32/1 ;
                                                 par le poumon; ciJmment, i7~1. Son             SUBi'15T,I:-IGIr. (In) est une perpé­         que le Seigneu l' s'es! révélé il Illi
 puce lIu'clle'est universcll~tjH.              du lanf!a~e des hypocrites dans le          tuelle existcnce, :3.                            et a cnsuite continuel/elllenl a,pparu
     SOCII:: rJL Le Ciel to'ut en lier' a élé    monde spiriluel; cUlnment il ost.              SUnSTA:-iC:v.. 11 v a une sub~'tllnce          et apparaît devant' ses yeux comme
 d sposé en sociélés selon Jes' afTec­           entendu,22!l                                unique dont proîcllocnt toutts les             Soleil; que depuis plusieurs an·
 tions du bien, ct J'1~nfer tout'eritier                                                    'suustances qlli ont été cr:ées, '157,            néeS qu'il parle av~c desesprils et
 a eté disposô' cn SOCJôtés selon ,I('s              ~OPlfl, 00 sagl's 'anciens, Quelle
                                                                                             li. Ccllr: subslance est le Soleil Spi­          des anges, aucun esprit n'a osé ni
 convoitises du mal, 278 (bis). ClJa­              lait Idur idée intéricure SUI' r'II11­
                                                 murtalité de l'ÙillC', 321,        '        riluel, qui 11 été, produit Pilr le :-;ei­        aucun aDRe n'a 'oulu lui rien dire.
 {l'le homme, quant Ù SOli C:SI'it, est                                                     gnell/', el (lflllS 1 qllel est le Sei­           ni ù plus [orle· raison l'inslruil'C
 dans le monde spiriluel, et là dons                SonT. L'homme ne, connaît pas            g-IICIlI', ~L Colle substance ('st daus           sur aucun doclriual d'après la l'a..
 qnelque sociaé, dalts ulle socirllé             qllcl.sera son sort après la mort;         toult: chosr. Cl'éée, lIlais avoc lIne             l'ole, mais que le Seigllelr selll l'a
'célesle s'il cst dans' l'fJfleclion tin          pOllrquoi, 179. Ceux qui cl'oient il la    iulinie variété seJon les lisages, !J.            insU',uit et l'a illuslrll, J:);j ; qu'anS­
,bien, et dans upe ,SOCilté infcrnnle            Oivine Pro'idence OlJt la cOllfiancll     ~uLslanre!-i      (lu l'ornent ol'g-alliqlles     sitôt elu'illui fut dOllllé par le Sei
.s il est dans la Con vOlti,se. ct li mal,      -flue le'Scrgncur prépare leur sort,        dit menla) : lellrs changoments el                gileur de parlel' avec les esprits ~t
'2713 (his), 296, 307: il y appl1rait           :'el par snite .ils. ne IclIleo.t pas Je     varialions d'état sont/es allections             les angesi1111i a été découvert qllc
  l11(}me parlois, quand il estdans une          collnaltre d'ài'alJcc, 179, A chacll,lI     do la volonlé, ct leurs changern.cnts           'l'homme nepcose ni ne veut pal'
  profondcméditatioli, 2)6 Tonte sa            'reste sa·vie,,· et -par suite son s,ort,   ü l'urlaliollS de forlIIe sont les pen­           lui-même, mais que c'est d'après 1
 ciété du cicl est deŒiltlc Seigneur              Pllrce qnele sbrt appartient à. lu         slles d~ l'entcntlel11e1lt, t-IU, 3U:J.           :-:eign~ur si c'est I;e bien, ct d'aprts
  cOUllTie un seulHomm~, M., (.                   vie; 179 .               .            ,        Sl,Jénois. Enseignement qui leur               l'enfer si c'est le mal; et que l'ex­
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                                                                                             rences du vrai dans lesquelles seu­           UNIVERSAUX (les deux) de l'Eglise
 périence et la démonstration en fu­          quant à l'essence, 220. De l'homme             les sont les hommes représentés par sont de reconnaître un Dieu et de
 rent faites sur lui-même; qu'il dé­          il ne peut procéder autre ehose que            eux. 313.                                 vivre bien, 326, 328.
 couvrit ensuite cet arcane à des es­         ce qUI est temporel, et du Seigneur                TYR faisait partie des contrées où        UNIVERSEL (l') et le singulier font
 prits, en leur disant, qu'il pense in­       autre chose que ce qui est éternel, .          existait l'Eglise ancienne, et où un dans toute forme par une admi­
 térieurtment, etqu'il perçoit ce qui         2I!L Les choses temporelles et les             l'ancienne Parole était connue, 328.      rable conjonction, 180. On appelle
 influe dalls sa pensée extérieure. si        choses éternelles sont séparées par                 UN. Le Divin Amour et la Divine universel ce qui est formé de singu­
-t'influx ellt du ciel ou s'il est de l'en­   l'homme, mais sont conjointes par              Sa~esse procèdent comme un du             liers réunis, 201. Un universel sans
 fer; qu'il rejette celui-ci et reçoit        le Seigneur, 218.                              SelKneur,4. Un un n'existe pas sans aucun singulier n'est rien, 278 (bis).
 celui-là; et que toujours il lui sem­           TEMPS (le) se présente selon l'état          une forme, mais la forme elle·même Le Divin est universel d'après les
 ble, comme à eux, penser et vou­             de l'alTection d'où provient la pen­            fait cet un, 4. La forme fait un un très-singuliers. et ce sont lefl Divins
 loir par lui-même, 2lJO.                     sée, 49. - Voir ESPACF. ET TEMPS.               d'autant· plus parfaitement, que les . très-singuliers qui sont appelés
    SnfBoLE d'Athanase, 202, 262.                TENDONS (Jes) du Très Grand Hom·             choses qui entrent dan~ la forme l'Universel, 294. La Divine Provi­
    SYRIE (1'1) faisait partie des con­       me, ou du Ciel, sont constitués par             sont distinctement différentes, et dence est universelle, parce qu'elle
 trées où existait l'Égli~e Ancienne,         ceux auxquels l'Evangile n'a pu par­            cependant unies, 4. Comment des est dans les très-singuliers, 201,
 et où l'ancienne Parole était connue,        venir, mais qui ont seulement une               choses parfaitement distinctes ~ont 202. Voir SINGULIER.
 328.                                         religion, 326, cfr. 254.                        unies, et ainsi font un, 4.                  USAGE (l') est le bien, et il tire du
    SYRIENS (les), dans la Parole, sign.         TÉNÈBRES. Dans la Parole, les faux               UNION (l') du vrai avec le bien et vrai sa qualité, 11. Les usages sont
 un genre de mal,2:1L                         sont appelés ténèbres, et par suite             du bien avec le vrai chez l'homme les biens qui sont appelés biens de
                                              ceux qui sont dans les faux sont dits           est l'Eglise, et est le Ciel, 21.. Cette la charité, 220, 21:1. Par les usages
    SYSTOLF.. Ce que c'est, 319.              marcher dans les ténèbres, 318. Té·             union est appelée mariage du bien         il est entendu non-seulement les
    TABLES DE LA loI (il ya deux),            nèbres extérieures. 231.                        et du vrai, 8. Plus il y en a qui         nécessités de la vie, qui se réfèrent
 l'une pour le Seigneur et l'autre               TENTATIONS 'pirituelles (les) sont          entrent dans la fllrme de l'Amour à la nourriture, au vêtement et à
 pOlir l'homme, 95, 326. Autant               des combats contre les maux et les              Divin, qui est la Forme des formes,       l'habitation rour soi et pour les
 l'homme fait comme par lui-même              faux, 25. Tentations réelles, 141.               plus celle union qui fait le Ciel, siens; mais i est entendu aussi le
 les lois de sa table, autant le Sei­            TERRES (dans les).                           devient parfaite, 62. Union de la bien de la patrie, le bien de la so­
 ~neur lui donne de faire les lois de            Oos. Qu~od dans I~s écrits do l'Auteur        charité et de la foi; de la volonté ciété et le bien du concitoyen, 220.
 la Sienne, 95. Les lois de la table          il est diL dans les tel-res (ifi terris), le     et de l'entendement, 82.                  Par faire les usages ou les biens, il
 de l'homme se réfèrent à l'amour             mot ten'es est pris daus l'acceptiou do              UNtQUE (1') et le Soi-Même est est entendu être utile ou rendreser·
 du prochain, et celles de la table du        cootrées, do pays, et spécialemeut de lieux      Tout-Présent, Tout-Sachant et Tout­ vice aux autres, 21:1. Faire les usa·
 Seigneur à l'amour du Seigneur, t'5.         où il y a l'Eglise; ainsi, dans celle der­
                                              uière acceptioo, l'expression dans les cieux     Puissant; et cet Unique et ce Soi­ ges pour la réputation ou pour le
 - Voir DÉCALOGUE.                                                                             Même est le Seigneur de toute éter­ ~ain, c'est les faire pour soi-même;
                                              comme dans les tel'l~S est la méme que
    TACITEMENT. La Divine Providence          celle-ci: Dans les ciellX comme dan, le,         nité ou Jéhovah, 157.                     faire les usages pour les usages,
 agit tacitement à l'égard de l'homme,        lieux 01'  Y a l'Eglise.                            UNIR toutes les alTections de l'a­ c'est les faire d'après le Seigneur,
 183,186.                                       TÊTES (les sept) du Dragon, ­                  mour du bien dans la forme de l'A­ 215. Celui qui fait les usaKes pour
    TEMPLE (le), bâti par Salomon,            Apoc. XII. 3, -,. sign. l'asluce, 310.           mour Divin, nul autre ne le peut les usages est conduit par le Sei­
 sign. le Divin humain du S~igneur,           La tête du serpent, - Gen. III. 1:,             que Celui qui est l'Amour Même et gneur, et celui qui fait les usages
 et aussi l'~lise, 245. La destruction        - est l'amour de soi, 211, 241.                  la Sagesse Même, et en même tem ps pour soi et pour le monde est con­
 de ce Temple sign. la dévastation               TIÈDES (les), - Apoc. 111.14, 1lS,            Infini et Eternel, 63. L'objet perpé­ duit par le diable, 215, 217. Tous
  même de l'Eglise, 246.                      - sign. les profanateurs. 231, 296.              tuel de la Divine Providence est ceux qui fuient les maux comme
     TEMPORELLES (les choses), qui               TOURMENTS atroces qu'éprouvent                d'unir chez l'homme le bien au vl'ai      péchés font les usages d'après le
 sont les pl'opres des hommes dans            les mauvais esprits, quand i1sappro­             et le vrai au bien, 21.                   Seigneur, tandis que ceux qui ne
  le monde naturel, se réfèrent en            chent du ciel, 32~, 338.                             UNIVERS (l')avec toutes et chacune fui~ntles usages d'après le 'péchés
                                                                                                                                         font
                                                                                                                                                 pas le!! maux tomme
                                                                                                                                                                          diable.
 général aux dignités et aux riches­             TRACHÉE-ARTÈRE. Ses fonctions,                 des choses qu'il contient a été créé 215. Le Royaume 'du Seigneur est le
 ses, et en particulier aux 'nécessités       279, 180.                                         du Divin Amour par la Divine Sa­ Royaume des usages, 26, 250. Le
 de chaque homme, qui sont la nour­              TRINE (le) dans ·un ne peut être               gesse, 3. Le Seigneur a créé l'Uni­
  ritu re, le vêtement et l'habitation,       que dans le Seigneur,123.                         vers non pas pour Lui, mais pour Seigneur par sa Divine Providence
 214,215,220; l'homme les dépouille              TRINITÉ (la Divine) est dans le                l'eux avec qui Il doit être dans le conjoint aux cho:les natul'elles et
  et les abandonne par la mort, et il         Seigneur, 262, 263.                               Ciel, 27. If l'a créé de Lui-Même, aux temporelles les spirituelles et
  en revêt et revoit qui sont sembla­            TUNIQUES DE PEAu(les),dontAdam                 et non du néant, 46.                      les éternelles selon les usages, 220.
  bles quant à l'app3.rence, mais non         et Eve se vêtirent,- sign. les appa­
56	
                       ,

                                                                                                                                                                                                  ,':

 Le Seigneu l' se conjoint aux usages              'VI~:1'EMENTS BLANCS (les) sign.             qui ont reconnu les vrais de bouche'                  VOILE enlre les inl~rieurs et les'
 au moyen des correspondances, et               l'état pùrifii des maux, 2'iU.           '     et non de cœur, 328.
                              extérieurs, ou entre les spirituels et
ainsi au moyen des apparences se­                   VERnE D'l,AU FROIDE (Ie),-1Vfatt:X. '           VIOLENCES. Leur origine, 276.
                 les naturels du menlal, 3l'1. Penser
lon leurs confirmatIons par l'homme             6,2,-sign. quelque chose du vrai, 2:~o.              VrsCÈREs, 27U, 2)6,J80.
                     :lu-dessous de ce voile, 310.
220. Désir de faire des usages pour                 VIÇ1'OIRES. Pourquoi il semble                                                                    VOIR en soi, r,'est voir dans son
 la glo.ire; comment il, s'enOamme,                                                                 VISIOlN il fiES les prits) qu i. d'a près   homme interne; comprendre (laI'
                                                quel~s victoires dans le 1l10nd~soient          le délire dans leqliel ils s0111, s'ap­
25'0. 'L'homme doit appartenir aux              du côté cie la prudence, et non pns                                                                des raisons, c'est l'oir dans son
 usages ct par suite à lui-même. et                                                              pellcul l'Esprit Saint, 13!L                      homme externe. J::O.
                                                toujours du côté de la justice, 25'2,
 non à lui même et par suite aux                2;)1.                                                VISIONS Elles sont de deux gen­                  VOLEU{ (Ie),-Jean, X. 'l,-est celui
usages, 1B3.                '                                                                    res, Divines ct diaboliques; les vi­              qui nes'oclresse pasaoSelgneur,23U.
                                                    VIE, Il Y a une source unique de            sions nivines se font par des repn!­                  VOLS. Lour ori~ine,i!76.
      TÉRUS. Tout homme est formé,              la vie. c'est Je Seigneur, 292, oOS.
dans l'utérus, à l'image de Dieu                                                                sentatifs dans le ciel; et les Yisicns                V'JLONn: (la) et J'amour font UI1,
                                                Les ilornmes sont des récipients dc             diaboliques se font par des op6ra­                 9G. Il 'ya une l'otollté i ll(èrue el 11110
selon la ressemblance de Dieu, par              la viGo 30H. La Vie Même, d'uù ylenl
le Seigneur, ~~O. - Voit E~fBRYO;'(.                                                             tians magiques dans l'enfer, 1:!1- . Il           volonté e.'lel'ne. 111. Qnatld de l'lIcle
                                                la vie de toutes cl)(ise.s, c'èst le             ya allsslles visions phantastique~,               on Me la volonté, ['wIII're cesse,:t La
    VAr.HES (les) sign. les affections          Divin Amour ct la Divine Sagesse                 qui sOnt des illusions d'ull melltal
naturelles bonnes, 326.                                                                                                                            volontll de l'homme ya on sens con­
                                                du Seigneur. '1'7, '17L ~a vie appa·,         alrstrait, 1:~1. Les visions Divi es               trairo de la volonté cie nieu. 211.
   VAISSEAU'!. lymphatiIues, et vais·          rait dans l'holllme arec la même                sonl sembl:lhles il celles qu'onl eues             Volonté du Seignp.III', Hô; influx de
seanx lactés, ~1:!lL                            ressemblance que si elle lui aprar­              les proplJètes. qui, lorsqu'eltes                 celle ,'010nl6 cllez l'hem IIlC, mi. -'­
   VAnIABlES (les choses) ne peuvent            tenait, et par consé(llIent lui étlit          avaient lieu, étaient non dans le                  roir   1~1IESOh,11 E,I.' ET VOLONTl:;,
exister que dans des choses cons­               propre, 3QS. La vie de l'hol'l'lme est           corps, mais cn esprit, 'I:V., Il n'Jr il
                                                son amonr, 3:3. Le 5ej~ncur inlhte                                                                    YOUl.Otl      n'existe pliS snns com­
tantes, stables et certaines; éxem­                                                              pas cie semblables visions Hnlour­                 prendre; comprendre est son tOIll­
ples,IBO. Il ya une infinilé de cho­            dans la vie de l'allloul' de. chaque            rl'lJui; car s'il y en avait, elles ne
                                                homme; et, par les alTeclions, dons                                                                pagnon, sans lequel il ne peul ~trc,
ses variables; énumération de cer­                                                              seraient p~s comprises, p;lrce                     !I(), Ch~z l'hollllle il y a un ouloir
taines choses variables, 1tlO.                  les perCClllions et dl1ns les pensées ;         qn'elles se loot par lies re'présenta­
                                                  t non 'lJice-t1ersâ, 33. La vie pou l'                                                           inte{n~ o,t un vQllloir extcrrle, et
    VARIATIO~S de l'état des formes
                                                                                                 tifs, dont.chacun signiHe des inter               l'IJoIIHnc peut agi l' selon l'externe,
                                                chacn n doit êtm sien ne ; persou nc.           Iles de l'JEglise ct des arcanes du
du mental, 195, 2'i), 31U. - VO'ir             ne vit dans la ~ie d'autrui, 227, La                                                               ct non 'en m~me lemps selon l'in­
                                                                                                 l~iel,l;ll. 11 y a eu quelquefois des             terIlC,/:1.1. 1.(' vouloir, sans le a.avoir,
CHANGEMENTS.                                    vie se lait nne doctt'illc et se fait mie       visions diaboliques; elles étaient
   VA.RIÉ1'É (il y a) de toutes choses,         foi, JO l. La vie dans le ciel esl                                                                 Sa Il~ le. percel'oi r et sans le pen sel'
                                                                                                 introduites pal' âes esprits entho:J­             de ce flue veot l'homme,n'esl pas
en ce qu'il n'y a pas une seule chose           l1/lpelée, dans la Parole, vie éter­          • siastes	 et visionuairps, 134. Voir
qui soit la même qu'une autre, et               nelle, et aussi sinllfeliH~nl vie; ct                                                             quelque ohose, mais avec ces trois
                                                                                                 VISIONlAIRI;S. Personne n'est ré..               il devi(!rJtquelque chose, JI. - Vai/'
qu'il ne peut pas non pills y en                celte vic cst aussi la héatitude (Her­           fo!'mé pa l' (les visious ni pal' des
avoir durantl'éternité, bU; ainsi, ia           nelle, a%. Sa'ns la liberté ct salis                                                               PENSE Il ET VaUf.oln.
                                                                                                conyersations:avec les défunts, parce                  Vn,lf (par le) il est elltendu c.e
variété est infinie et éternelle, ;)6,57.       la ratîooalité l'hommc' n',lurait pas           qu'elles contraignent, 129, 13lt,.
Il ya variété dans loute chose ~e'­             la vie éternelle.~)6. b vie des mé­                                                                qui lIf1iveI'seIIAment embrasse et
pilis sarl maximum jusqu'à son mi­              chants est de la mème origine, HiO.                  VI',l1'. Da'ns la Parole, l'llomme        enl'cloppe toules les choses do la
nimurn,2lj..                                    La vie des aoünaux est 'une ,ile                 spil'ituel est appel~ vivant, taudis              sllgesse. '11. Toutes les I1rod nctlons
                                                d'alTectiall purement naturerll~ avec            que l'homme naturel, de quelque                   dllia sagesse sonl apfl(!lées vrais.
   VAST:. 1'1O:' successive du bien. et                                                        manière qu'il agisse civilement et                Il. Les vrais rêels dans lesq uels
désûlation successive du vrai. :12;:).          sa ,cience pOIl!' compagne, c'e~;t une
                                                vie médiall: cO/'rcspondant à la vie             moralement, est appelé mort,322.                  consiste le sens spirituel do ln Pu­
Vastation du hien dans n;;~lise                                                                                                                    l'ole, n'ont ét~ révéllis pOl' la Sei·­
jusqu'à sa consommation, 3iS ..                 de ccux qui sont dans le monde                       VIynE. L'homme vit par le Sei·
                                                spirituel, Hil,' crI'. 'i/~, UG,                                                                   gnou/' qu'après que le jugement
   VEAU D'OR (culte du); pourquoi                                                               gneur senl, et non par lui-même,                   dernier eut été .accom pl i, et lors­
il fut permis, 243.                                 YII'II.U'il. Quoiqu'elles soient mor­       Hifl,J;i7. Saus l'apparence qu'il vit              qu'ulle nouvelle l'=glise, qui est en­
                                                tes vieillcs et décrépiles, les femmes           par lui-même, l'LIol.DlUe ne serait               tendue par la Sointe Jurusalem,
   V~;llE CHE, 296.
                                            1   daus Je ciel reviennent dllns la lleur           point hOlllme, HiG. L'homJl)c vit                 allait ètI'c instaurée pur le Seigneur.
   VEiGEAlCES. Leu'r origine, 276.           de l'.lge ct de la beauté. 32/••                hOlllme après la rnort,271,. Vivre                 261,.
   VEl1'RICULE GAVeUE, 296. La mé-                VumcES' INSF.NS~['S (les), qui              lJien, ou le bien de la vie, c'est fuir               Ons, Il o~l dit !'j'(û~ nn !,luri!'I, ljl!l'iqu
Inoire de l'homme comparée au                   avaient des lampes sans· huile, et              les maIl;, parce qu'ils sont contre               le llIût. !wa.i ,Iris suh~tlnll'cll1cllt n'ait l'a
:entricule ruminatoire de .certains            qui ne furen't pas introduites dans             la religion, ainsi conlre Dieu, 321,              de plurwl; mais l'Auteur employant les
animaux, 233,                                   la salle des noces, représente'!t ccu::        :l:!.ô.                                            deux Dxprcssiuns ve! a et v(n'Ua/es, ln pro·
58
mière a été traduite par les vraÏl. et la       l'œil, ou la vue externe, est éclairé
seconde par les vérités. II raut distinguer     par la lumière naturelle, 166. La
entre le~ nais et les vérités comme entre
1'8ntérieur et le postérieur; l'antérieur est   vue de l'œil chez t'lUS a été formée
                                                pour la réception de la lumière dans
                                                                                                                AVERTISSEMEN1'
plus universel que le postérieur, R. C. N'
21. On peut auni considérer les vrais           laquelle elle est, 167.
comme principes, et les vériUs comme               YEUX (les) correspondent à la sa­          Le principal but des Inde.']; que nous plaçons à la sui~e des ouvrages de
dérivations.                                                                              Swedenborg, c'est de préparer les moyens d'arriver plus tard à obtenir, en
   VUE. L'homme a une vue interne               gesse et aux perceptions de la sa ­
                                                gesse, 29.                                 lan~ue vulgnil'e, une traducfon de la Bible aussi exacte qu'il sera possible.
et une vue externe, 166. L'entende­

ment, qui est la vue interne de                    ZÈLE. On peut être comme embrasé
       Voi,. dans la Rerue « LA NOU'ELLE JI~RUSALE~I ) deux Lettres, où cc sujet
l'homme. ne peut être éclairé par               de zèle pour le salut des âmes,et cela
   est développé, l'une dans le Tome VII, pages 2~9 à 2~4 ; ct l'autre dans le
la Lumière spirituelle que comme                cependant par un feu infernal, 139.
      Tome VIII, pa~es 369 à 372.
                                                                                              Pour remplir ce but, deux choses nous ont paru néccssail'cs: l' Avoir
                                                                                          des Index complets. 2 Indiquer par des signes particuliers non-seulement
                                                                                          les Numéros où le passage est eX[lliqué ou illustré. en tout ou en parlie,
                                                                                          mais aussi les Numéros où, dans l'original, le texte biblique est donné eD
                                                                                          latin. Jusqu'ici les Index sont J'estés incomplets, ct n'out présenté que la
                                                                                           première indication au moyen d'une ou de deux astérisques.
                                                                                              Les Index doioent èlre complets, parce que telle citation qui, à la pre­
   Signes des Ouvrages de l'Auteur cités dans les OBS. de la ,Table                        mière vue, paraîtrait detrop peu d'importance pour être signalée, pourrait
                                                                                          cependant, après examen,ofTrir de précieux documents; et aussi, parceque
                      A. C. •      • •     Arcanes Célestes.                               telle remarque, qui n'inléresserait que médiocrement certains lecteurs,
                      C. E. •      • •     Ciel et Enfer.                                  pourrait être d'un très-grand iutérêt pour d'autres.
                      Am. C.       • •     Amour Conjugal.                                    Le texte latin doit être signalé, afin d'éviter une grande perte de temps
                      R. C. •      ••      Religion Chrétienne.                           à ceux qui veulent s'a,surer du texte. En efTet, dans ces Inde:'C un grand
                      A, E. •      • •     Apocalypse Expliquée.                           nombre de Versets de la Parole sont cités sans que le texte soit donné; et
                                                                                          souvent, 10rqu'iI est donne dans certains Numéros, il nc l'est pas, dans les
                                                                                          autres, Dans le premier cas,le lecteur est averti qu'il le chercherait en vain;
                                                                                          dans le secon·d cas,' il ne le cilerchera que dans les Num~ros signalés. Un
                                                                                          autre avànlagé, c'est que, quand un Vcrset est dOOlü} tcxtncllement dans
                                                                                           plusieurs Numéros, on pourra facilement s'y reportel' pour s'assurer s'il y
                                                                                          a des variantes ou s'il n'yen a [las, ces variantes pouvant être d'uu grand
                                                                                          secours pour la traduction du passage.
                                                                                              Enfin le passage est cité Oll textllellement ou en termeS'nOD formels. Il
                                                                                           importait encore d'indiquer cette différence; cal' si le texte exprimé en
                                                                                           termes non formels n'a pas la même valeul' que le text~ même, il peut du
                                                                                           moins servir il: reconstituer ce texte eu donlianlles racines des mots,
                                                                                              Désigner ces diverses indications par des signes typographiques qui par
                                                                                          eux.-mOrnes n'auraient aucune signification, ce serait charger la mémoire
                                                                                          du lecteur, nous aVOllS préféré recourir à des lettres initiales dont la ~igni­
                                                                                          fication sera fa'cilernent retenue. Les trois lettres  l,  initiales des mots
                                                                                          Explication, lllustraJifm et Texte sullisent pour exprimer huit indications
                                                                                          difTél'entes, 1 signifiant texte {ormel du passage, et cette même lettre re­
                                                                                          toul'Ilée,  signifiant teX'te en terme$ non {û,.rnels~
                                                                                                                                                                   ~7
61

                                        INDEX                                                                                              1 Rois.
                                                                                                                   Chap.                     Vers.                           Numéro.

        DES PASSAGES DE LA PAROLE CITÉS DANS L'OUVRAGE                                                             XI ••                         3.        •                  245

                                                                                                                                                Esaïe
  NOTA. - Les Lettres placées à la suite d'un Numéro signifient, li savoir:                     Cbap.          Vers.               Numéros.           J    Chap.       Vers.                      Numéros.

     l  Texte furmel du passage.                                                                1..            6, 16, 17, 18, ~O. 278 10                   XIV.       ~,    22.               · . 231 e

    1 Texte en termes non formels.                                                              VI. .          9,10. . . . . 260                                     29.                      • . 340 10


    e Explication.
                                                                                                XIV.           4, 12, 13, 14, 22. 257 10

        Illustration.
                                                                                                                      Jérémie
    te Texte formel et explication.

    li Texte formel et illustration.
                                                                              Chap.                         Vers.                       Numéro.
    10 Texte nOIl formel et explicatIOn.
                                                                          VlI .                2, 3, 4, 9, 10, 11.                        128t
    li Texte non formel et illustration.
                                                                                                  Ezéchiel.
  Si le Numéro n'est suivi d'aucune LeUre, il y a seulement renvoi au
Passage pour confirmation.
  Le signe 1 (illustration du passage) indique non pas seulement une
                                                                                                Chap.
                                                                                                1 •
                                                                                                VIll .
                                                                                                      •     . .Vers.suiv
                                                                                                              3,
                                                                                                                ..
                                                                                                                
                                                                                                                                   Numéros.
                                                                                                                                         134
                                                                                                                                         134
                                                                                                                                                           Chap.
                                                                                                                                                           XLII.
                                                                                                                                                                       Vers.
                                                                                                                                                           XL à X LV Ill.
                                                                                                                                                                    . 2.      • •
                                                                                                                                                                                                  Numéros.
                                                                                                                                                                                                  134

                                                                                                                                                                                              · . 131.

Explication détaillée, mais aussi el principalement un de ces traits de lu­                     X .•                                     134               XLIll.   . 5.       .              · . 134

mière, qui ne consistent souvent qu'en un seul mot, et qui cependant peu­                       XI. •          1,24.       .             134

vent résoudre un point controversé.
                                                                                                                                            Daniel.
                                                                                                Cbap.           Vers.             Numéros.            1
   Chap.       Vers.                      Numéros.
                                                                                                II.     .     35,33 .      .            J28 8              IX         21. . .                          134

                                       Genèse                                                   VI. .         1, suiv.                 134                           24 . .                           134

                                                                                                VII     .     1, 2, 7, 13.              134                           24 li 27.                        328

Chap.
1. .
            .
                Vers.
                ~6,   27 •   .    NuméroS'j Chap.
                                 · . 123          III..
                                                               Vers.
                                                              !).
                                                                                ·
                                                                                  Numéros.
                                                                                      313to

                                                                                                VIII .        1,  slliv .
                                                                                                               2.     .                 13/1
                                                                                                                                        131.
                                                                                                                                                      1    X.         1,7,8 .                          134

III.            1.               • . 31010
                                          Exode
                                                              15 •
                                                                               ··     2lt ti

                                                                                                                                             Hosée.
Chap.   Vers.                     Numéros. 1 Chap.            Vers.               Numéro.                       Chap.                            Vers.                     Numéro.
                                   • 230 0
XX.
XXXII.•
        7.
                 ..              • .   244
                                             XXXII.
                                             1

                                                              2, ::l, 4, 5, 35.
                                                                                  ·   132
                      VII .                            !l. •                        2840


                                       Lévitique                                                                                          Zacharie.
Chap.           Vers.              Numéro. 1 chap.            Vers.                             Chap.              Vers.           Numéros.                Chap.        Vers.                     Numéros.

III.    .       17..             • . 231 0      VII .•
                                                          ·   23,25 .        . · Numéro.
                                                                                 · 231    8
    1..
                                                                                                II.
                                                                                                               8,  slliv. . . 134
                                                                                                               1, 3,  suiv. . 134
                                                                                                                                                           V.
                                                                                                                                                           VI.
                                                                                                                                                                      1, 6 .
                                                                                                                                                                      1,  suiv .
                                                                                                                                                                                              · .
                                                                                                                                                                                              · .
                                                                                                                                                                                                       13!~

                                                                                                                                                                                                       1:.j

                                       1 Samuel                                                 IV.     .      1,  suiv. . . 134

Chap.           Vers.              Numéro. 1
 Chap.           Vers.
V. • •                       .   • . 326 '     VI. •      · .           . · · 326iNuméro.
                                                                                                                                           Matthieu .
                                       II Samuel                                                Chap.              Vers.           Numéros. 1 Chap.                  36 .            •    •   •    •   lij~le
                 Chap.                     Vers                     Numéro.                     V ..           S. .                       33 1             V. •      37 .            . . . . 219               '0
                 XXIV..          . .         1    . .·.              244 l                                    28. . .          111 t   ,1;S2l                        4;S .           173,1, 292, 3301
62
Chap.
VI . . 9
         Vers.
         19,20,21.
         23.
          2~    .
                                ·
                                     Numéros.
                                      2:iO o
                                      •
                                      217 10
                                      2ü1,to
                            '181'0 , '233to
                                                    1   Chap.
                                                        XV .
                                                        XVI
                                                                  Vers.
                                                                '11,17,18, 19.
                                                                27.
                                                        XVIII . 5,20 .
                                                                 ' 9,1'0 .
                                                                               Numéros.
                                                                                   801~
                                                                                  128
                                                                                  230
                                                                                               :121, .
                                                                                                            ,    .
                                                                                                                     ~
                                                                                                                                          Chap.
                                                                                                                                          I.
                                                                                                                                                           Vers.
                                                                                                                                                           l, 1·.
                                                                                                                                                        1, 1fJ..
                                                                                                                                                                             Numéros
                                                                                                                                                                                159 L
                                                                                                                                                                                172ti
                                                                                                                                                                                         jean
                                                                                                                                                                                           Chap.
                                                                                                                                                                                           XII. .
                                                                                                                                                                                                    Vers.
                                                                                                                                                                                                    ~O
                                                                                                                                                                                                                     Numéros.
                                                                                                                                                                                                                  231to 2150 1
                                                                                                                                                                                                                               63



                                                                                                                                                                                                    50 .                  324
VII .     7àl1.                       330 1                        :W.                         2()(j                                                   12.                      230       XIII
          13, 1fJ..                   2;)Ot
                                                        XIX
                                                                   21,22.
                                                                   2!1.                230,
                                                                                               280l
                                                                                               3:U.                                       11.
                                                                                                                                                        '13.
                                                                                                                                                     . 19,21.
                                                                                                                                                                       .        2980
                                                                                                                                                                                21·5
                                                                                                                                                                                                    8, 9, 10.
                                                                                                                                                                                                    17
                                                                                                                                                                                                                         151 U
                                                                                                                                                                                                                          128t
          19.20.                      12St                                                                                                                                                XIV      6.                    159 t
          22.                         2::)0             XX.        26, 27.                     21!:ito                            1
                                                                                                                                                        23.                     230                 14                    230
        . 22,23                       1281              XXI        !)
                                                                                               23 0                               1       III.          3,5, 7.                   82                15, 21 à 24           128 L
          2,26                       128 L                        l.;~    .                   128                           1
                                                                                                                                                        Hj,16,36.               32,                19                    3241
VIII.     1'1,12                                        XXI[ . 11,12, 13                       223                           1                          17, lS.                230                 20            . :J2',263 1
                                          :~30t
X         16.                             :ilOle
                                                        XXIII. 9 .                             3;IO l o                                                 27.          . 8SEi9' 173,                 20 il 2ll,            '172,
                                                                   20, 26                                                                 V.             1,.                    231 te
          22.               230,          I.t
                                          (2:~                                                 '.150                                                                                               21, '23.                33to
         11, 42                                         XXIV.                                  328                                                      24,25,39.                :W/.               2J il 24.             32.6
                                       2:W'û                                                                                  1
                                                                                                                                                        26                      15!)t
Xli.
                                                                   9, JO.                      2:{O                                                                                        XV.      i à 7                 2()G
         25,30.                        233 t            XXV         3 à 13.                    :i28°                                                    29                      128 L               ~, !.i.
         31, :32.                                                                                                                                                                                                         92L
                                        DSe                        111 il 31                    2JOo                                                    ,0                      324
          32.                                                                                                                                                                                       1·, t, 6.          263
                                      231 e                                                                                               VI.           27, ',0, 68.
         3,1.',      Mi       J33', 2ill ti
                                                                   28,29.                        li to                        1                                                  324                ', (j, 7.            30 1
                                                                   29.                          227                                                     63                       172,               5.         88, W9', 17:1,
XIII.   . 7,22.                  278 (bis)e                       rd .                         10l t                                     VIII.          ::)( il 36.             1 !~:i             7.                   172,
          12.                    17', 22710                        11 il l.6                    101                                       IX.            31                      128 t              H, 16.              128 t
          13.                         '231                         !l6 .                        32!l                                                    41               . 231',2:)41               Ilj . . . .
                                                                                                                                          X.                                                                            230
           H.                         260           1   XXVIII     J8.                 21,,;,j, 330                                                     1.                      230 0      XVI      23, :%, 26,27.      230
                                                                                  'J
           33.                              2~jto                  l!J .                        262 11                                                  2, 3.                    230 l o   XVII     6.                  230
                                                                                                                              1                         9.                       230 t              22, 23.             263
                                          Marc.                                                                                           XL          . 2~                       Hi:J t   XIX      2,. il 26
                                                                                                            ~                             XII.                                                                           17'
Chap.          Vers.                                                      Vcrs.                                                                       . 1:3,28                  230        XX.      :31.          . 230,324
                                    Numéros. 1 Chap.                                       l'uméros.
1.       (1·                    · .1Ht                  VJ.        '12                         'J l,.t
         g. Hi.                                                                                                                                                                   Apocalypse
IV .     7,18, Hl.
                                · . 1lt. l
                                 278 (bis)
                                                      X.
                                                    1 XIll
                                                                   'J']
                                                                                       .       :3:H
                                                                                               ;J2il
                                                                                                           1
         12.                                                                                              -fOL                            Chap.           Vers.             Numéros.       ClJap.   Vcrs.
                                · . 260                            13                          23J                                        1.            10.
                                                                                                                                                                                                                     Numéros
         25.                    17 e .227                                          ,                                                                                             13,.      VIII                           134
                                                                                                                              1                        12 à Hi.                  'J3'~     IX.                            1:3!l
                                                  Luc.                                                                                    Il.          '1, 2, li, O.             128t      XIl
                                                                                                                                                       8,9.                                                                131i­
                                                                                                                 ;            1                                                  128t               3,9.                  310,'
Chap.          Vers.                 Numéros.       1   C:hap.      - Vers.                Numéros.                                                    12. 13,                   128
111.     3                                                                                                                                                                                 XIII                           134
                                    '1'14,280           XIII.      :J, (i.                    111'                                                       18, 19.               128        XIV.      13.
         8. :J.            .        . '1W                         21                           2!jù                                                                                                                      '128t
                                                    1                                                                                     III            J, 2,3 .              128 t       XVH.                   13!., 23t
VI .     37, :18                      .
                                  3:1/'1 0                        2;) à 27                     'liS                                                     7.8.                  'J28 L      XVIII                          131i­
          ·:i.                    80 e                 XVI.      8,9.                         2;iOi                                                    '14, HL               2:~1 t      XIX.
         /,6 il,D .        9Jt , 128                              2fj,                                                                                                                             Il à '16              26'l
                                                                                               'JOOto                    l,                               11 '15,19.          128                 )7, 18.
VII.      7,14.             278 (bis)o                             27 à 31.                                                                                                                                               2G~.
                                                                                       'l3!. (bis)L                                       III.           J'i, 16.                Jf;te     XX.      12, 'l3.
VIII     10.                              200           XVIII.                                                                                                                                                            12.81
         Hl.                lio , 227                   XIX.
                                                                    30.
                                                                     J:3 il 25.
                                                                                               32'.
                                                                                              210 0         .,                                           20         33', 119', 233 L       XXI
                                                                                                                                                                                                     l.
                                                                                                                                                                                                                 134,     263

X.
XII.
         21.
         2:..
                                  'J28 L
                                          32l.
                                                                      ~.à 26.
                                                                      26
                                                                                                'l7°
                                                                                               227          .
                                                                                                                                          IV.
                                                                                                                                                 .       2.
                                                                                                                                                                                 13l~
                                                                                                                                                                                 134                 ,) .
                                                                                                                                                                                                     
                                                                                                                                                                                                    10.
                                                                                                                                                                                                                 .        264
                                                                                                                                                                                                                          261
                                                                                                                                                                                                                            1
                                                                                                                                                                                                                           134
         '1 .                             281.0       XX.             36, 38.                  32~,                                       V.                                     134
         6, 7, 25 à 28                    332 t       XX[                                                                                                                                           18 à 21                264
                                                                                               3~8                                                       1.                      13l.      XXII.
         15,16 à 21.
         47
                                           220
                                           231'
                                                    1 XXIV.               47 .         tH', 280
                                                                                                            .•
                                                                                                           ':            1
                                                                                                                                          VI.
                                                                                                                                                         1.
                                                                                                                                                                                 13,
                                                                                                                                                                                 134
                                                                                                                                                                                                    1, 2
                                                                                                                                                                                                    P-.
                                                                                                                                                                                                                     1:31,263
                                                                                                                                                                                                                          264
                                                                                                                                                                                                                          1'28 t
64
                                                                                                                                                                                  65
                                 P~~~~
                                                                                           Nllm. Pag. Lig.
           Chap.                      Ven.                       Numéro.                        158.15.1. 6, 16, 18,20,         -   1. 6,16, 18, 10.
           111.                 '    28, '31                     i15ti                    280. 161.39. XXIV. 47,              -    XXIV. 27.
                                                                                           294. 169.19. in inferno,            -    in inno.
                                                                                           334, ~07. 38. VI. 37, 38,           -    VII, 37,38.
                                                                                              Les Numéros 81,188,266, à 273,315 manquent, sans qu'il yoit pour cola aucune
                                     TABLE                                                 lacune dons le Troité; et, d'un autre côté, les Numéros 13., 277, 278 sont répétés;
                                                                                           dans 10 Traduction les Numéros répétés sont désignés por 13i (bis, 2'77 (bis), 178 (bis).
           DES ERREURS TYPOGRAPHIQUES DU TEXTE LATIN
                         Corrigées dans cette Traduction

 NOTA. -  JI n'e~t question ici que des erreurs qui ne peul'enl pas Otre reconnues à une
       première inspection. - Les pages sont celles de l'Edilion latine de 1763.

 Num. rag. Lig.                                                                                          Cette édition a été publiée, en 1897, ]Jar les soins
   1. 3. 11. n. 55 ad 60, au lieu de n. 51 ad 60.                                                de M. le Pasteur J. Décembre, Mn.. L. Humann et M. Hussenet.
   4. 5. 33. n. 99 102,               -      '1'1. 9!J ad 132.
   5. 6. der. n. 349 ad 357, -               t~. 349 ari 457.                                                                à l'aide de fonds
   6. 7. 39. n. 83172 ad,             -       n. 53 ad 172. ,
  14. 10. 39. scoriis aut,            -       scortiis aat.                                             dont les souscripteurs ont désiré garder l'anonyme.
  19. 13. 9. prudentiœ,               -      potentiœ.          ,
  50. 26. 5. n. 162 ad 169, -                n. 62 ad 169.
       ~2. 41. n. 92,                 -     n. 90.
 101. ~.	 33. Mat/h. XXV. 41 ad 46, au lieu de Mat/h. 41 ad 46.
 104. 49. 42. extemum et internum voluntatis, au lieu de externum
                   voluntatis
 128. 60. 43. XXI. 43, au lieu de XXI, 53.
        61. 14. II. 8. 9,           -     II. 8.
            16. II. 12,12,         -      II.13,16.
 128. 61. 17. II. 18,19,            -     II.26.
            2'~. XIV. 13,           -     V. 13.
            35. VII. 2, 3, ,~, 9, -      VII. 1, 3, 4, 9.
 134. 65. 7. XL. 2,                -      XL. 2,26.
            31. I. 10,             -     1. 11.
            32. XXI. 10,           -     XXI. 12.
            36. IX. 24.            -     XI. 24.
 230. 121. 43. XIV.14. XV.16, -          XIV. 14, 15, 16.
 230. 122. 5. X. 41,42,           -      X. 21.
           16. Joh. X. 2,3,       -      Matth. X. 2,3.
 231. 123. 3. XII. 47,            -      XIL 48.
      J24. 30. XII. 43 ad 45, -          XII. 43, 45.
           39. XII. 40,           -      XII. 4.
 233. 126. 6. XII. 25,30,         -      XXV. 30.
 243. 132.29. XXXII,              -      XXII.
 249. 134. 15. n. 129 ad 144, -          n. 1154 ad 174.
 260. 147. 9. XII. 40,            -      XII. 42.
      154, 20. 276,               -     176.
 278. 157.38. IV, 7, 18,19, -           IV. 7,14.
OUVRAGES DE SWEDENBORG
                                7'radltil.~   en Français
                   Par J.-F.-E. Le Boys des Guays

  Arcanes Célestes avec index, 18 vol. grand in S'..                                 90    Ill)
  Doctrine de vie, in-S'.                                                             1 »:.
           -            ill-18. • . . .                                               1)   75
  Doctrine sur l'Ecriture Sainte in-S'                                                1    Il))
           -           in-'IS.·,                                                      1)   75
  Doctrine sur le Seigneur, in-S',                                                    1 »»
  Doctrine sur la Foi, in S'.      . . . .                                            1    »))
  Du.Divin Amour (ouvrage posthume), io-S,.                                           2    1»))
  Du Cheval blanc, de l'Apocalypse. in-S,         ,.                                 0 7lî
  Exposition sommaire du sens intel'ne (Prophètes et
     Psaumes) in-S'. . . , , . , _ ' .                                                3    1»)
  Doctrinede la Charitélextr. des Al'c.Cél.)in S'in-32.                              1    1»)
  Doctrine de la Charité (ouvrage posthume), in-S'
      in 32.      . . . . . . , , . ..                                               )1   00
  Des Biens de la Charité et du Décalogue, in 8
      in-32.      . . . , .,                  ....                                   1)   75
  Exposition sommaire de la Doctrinede!a Nouv.Eglise.in-S'                            1 JI»~
                     -                    -         in-18                             )) 75
  De la Parole et de sa Sainteté. in-32 . . . •                                       ») 2;:;
  Du Commerce de ('Ame et du Corps, in-1S.               •                            1    1)1)
  Du Jugement Dernier, in-18 , . , . .                                                1    ~5
  Continuation sur le Jugement Dernier, in-18.                                        '1   JI»)
  Du Ciel et de .l'Enfer, in-S', , .                                                  :3   »1)
  Des Terres dans l'Univers, in-l8.         . . .,                                    1 50
  Sage:lse Angélique sur JeDivin 'Amour, grar.d in-'18                               250
        -              sur la Divine Providence, id,                                 3 ;';0
  La Vraie Hillg.it!.n Chrétiellne, 2 vol. in 8', .                                   SI))
   lppêIYdiiÎà la Vl'ale- HèTrgïonGnréfiëüne, in-18                                  1     JI»)
  La Doctrine Céleste, grand in-t8 .                                                 1 50
  Neuf questions sur la Trinitl, ill-iS . . . . ,                                   » 25
  DelaToute-PrésenceetdelaToute Sciellcede Dieu. in-32                               » 50
  Lettres à un Homme du Monde, par Le Boys des Guays,
    1ro série, in-1S, . ' . . , , . . . 1 50
  L'Apocalypse dans son sens spirit. par Ile même, gr.in-S' 2 1))

                   JOURNAL DE L'EGLISE DE L'AVENIR
  .                           DIRECT. :   L.    HUMANN,
Pt'ix #   l'A bonnement annitel: 2 {l',       pOUl'   la France, 3 (l'   pOUl'   l'étrange)',

~ibliothèque des ouvrages latins, fraD~ai~ anglais, allemands, italiens et russes de [-
 la NouveliQ Eglise, dite NOltvelle Jel'llsalem, et salie de lecture gratuite desdils
 ouvrages, sise 1'l1, rue Thouin, 11 Paris,                                           .
Sous presse: Le Nouveau Testament uvec le sens interne en regard. 1 vol. in-8. 5 [r'i

               SAINT-AMAND. -       IMPRIMERIE DANIEL-CHAMBON
Em Swedenborg La Sagesse Angelique Sur La Divine Providence Le Boys Des Guays 1897
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Em Swedenborg La Sagesse Angelique Sur La Divine Providence Le Boys Des Guays 1897

  • 1. · . .-. LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR Ll~ DIVINE P"ROVIDENCE PAR l' EMMANUEL SWEDENBORG TRADUIT DU· LATIN PAR J .-F .-E. LE BOYS DES GUAYS , Sur l'édition princeps (Amsterdam, 17B~) t 1 , 1 Deuxiàme édition 1 PARIS LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE EGLISE 12, Rue Thouio, (Phothéoo) LONDRES SWEDF.NBORG SOCIETY, 36 BLOOMSBURY STREET NEW-YORK NEW-CHURCH BOOK-ROOM,20 COOPER UNION 1897
  • 2. c...l U ~ U;;l ~ - :=> 0 Ci ...... .....:; .~ ::> d 0 Z ~ ~ c: p ~ ~ en if! if) ~ ~ d ~ --c: éI2 ....... .....:l - >­ ~
  • 3. LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR Ll~ DIVINE P"ROVI_DENCE PAR EMMANUEL SWEDENBORG TRiDUIT DU LATIN PAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS Sur l'édition princlps (Amsterdam, 176) :! Deuxi~me ëdition PARIS LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE EGLISE 12, Rue l'houill, (Pantbéon) LONDRES SWEDf<:~BORG SOCIETY, 36 DLOOMSBURY STREET NEW-YORK 20 COOPER NEW-CHURCH BOOK-ROOM, UNION 18D7 1 j
  • 4. LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE La Divine Providence est le Gouvernement du Divin A mozer et de la Divine Sagesse du Seigneur. 1. Po:.Ir que l'on comprenne cc que c'est que la Divine Provi­ dence, et qu'elle est le Gouvernèment.Q1l Divin Amour et de la Divine Sagesse du Seigneur, il est important qu'on sache co qui a déjà étci dit et montré sur le Divin Amour et sur la Divine Sa· gesse dans le Traité sur ce sujet; ce sont les propositions suivan­ tes: Dans le Seignenr le Divin Amour appartient à la Divine Sa­ gesse, et la Divine Sagesse appartient au Divin Amour, N°S 34 , ;.9. Le Divin Amour ct la Divine Sagesse ne peuvent qu'ètre et exister dans d'autres, créés par eux, N°S 47 à 51. Toutes les choses de l'Univers ont été créées par le Divin Amour et par la Divine Sngesse, N°' 52, 53, 151 à 156. Toutes les choses de l'Univers sont des ~écipients du Divin Amour et Je la Divine Sagesse, N°' 55 à 60. Le Seigneur devant les Anges apparaît comme Soleil; la Chaleur qui en procède est l'Amour, et la Lumiêro qui en procède est la SlIg'essc, N°' 83 à 88; 89 à 92 ; 93 à 98; 296 à 301. Le Divin Amour et la Divine Sagesstl, qui procèùent du Seigneur, font un, NU' 99 à ]02. Le Seigneur de toute 6ternité, qui est Jéhovah, a créé de Lui­ Mème, et non du néant, l'Univers et toutes les choses de l'Uni· vcr~, N°' 282 à 284 ; 290 à 295. C~s propositions sont démontrées dans 10 Traité intitulé La Sagesse Angélique SUR J,E DIVIN AllfOUR E'l' SURLA DIVINE SAGESSE. 2. D'après ces propositions conférées avec ce qui a été expliqué sur la Création dans ce même T,raité, on peut voir, il E',st vrai, que c'est 10 Gouvernement du Divin Amour et de la Divine Sagesse du Seigneur, qui est appelé la Divine Providence; mais comme là il
  • 5. 2 LA SA.GESSE: ANGÉLtQUE SOR LA DIVINE PROVIDENCE 3 s'agissait de la Création, et non de la Conservation de l'état des l'amour la Sagesse ne peut non plus rien faire: car l'amour sans choses après la création, et que cette conservation est le gouver­ la sagesse, ou la volonté sans l'entendement, ne peut rien penser, nement du Seigneul" c'est pour cela que ce sujet va être mainte­ et même ne peut rien voir ni sentir, ni rien prononcer, c'estpour­ nant traité ici; mais, dans cet Article, il s'agira de la conservation quoi aussi l'amour sans la sagesse, ou la volonté sans l'entende­ de l'union du Divin Amour et de la Divine Sagesse, ou du Divin ment ne peut rien faire; pareillement la sagesse sans l'amour, ou Bien et du Divin Vrai, dans les choses qui ont été créées; il en l'entendement sans la volonté, ne peut rien penser, et ne peut rien sera parlé dans cet ordre: I. L'Uni vers, a'!ec toutes ct chacune voir ni sentir, ni même rien prononcer, c'est pourquoi la sagesse des choses qu'il contient, a été créé du Divin Amour par la Divine sans l'amour, ou l'entendement sans la volonté, ne peut rien faire 1 Sagesse. Il. Le Divin Amour et Ja Divine Sagesse procèdent comme en eilet, si l'amour est e:llevé, il n'y a plus aucun vouloir, ni par un du Seigneur. III. Cet un est en une sorte d'image dans tou te conséquent aucun faire. Puisque cela existe chez l'homme lorsqu'il chose créée. IV, Il est de la Divine Providence que toute chose fait quelque chose, à plus forle raison cela a existé chez Dieu, qui créée soit, dans le commun et dans la partie, un leI un ; et, si elle est l'Amour Même et la Sn gesse Même, lorsqu'il a créé et fait l'u. ne l'est pas, qu'elle le ùevienne. V. Le bien de l'amour n'est pas nivers et toutes l'es choses de l'univers. Quel'Univers, avec toutes plus le bien qu'autant qu'il est uni au vrai de la sagesse, et le vrai et chacune des choses qu'il contient, ait été créé du Divin ArnoUl' de la sagesse n'est pas plus le vrai qu'autant qu'il est uniau bien de par la Divine Sagesse, cela peut être confirmé par tout ce qui se l'amour. VI. Le bien de l'amour non uni au vrai de la sagesse n'est présente à la vue dans le monde: Prends seulement quelque ob.. pas le bien en soi, mais c'est un bien apparent; et le vrai de la sa­ jet en particulier, et examine-le avec quelque sagesse, et tu seras gesse non uni au bien del'<tmourn'est pas le vrai en soi, mais c'est confirmé; prends un arbre, ou sa semence, ou son fruit, ou sa un vrai apparent. VII. LeSeigneur ne souffre pas que quelque chose fleur, ou sa feuille; et, recueillant ce qu'il y a de sagesse chez toi, soit divisé, c'est pourquoi toute rhose doit être ou dans le bien et regarde cef objet avec un bon microscope, et tu verras des mer­ en même temps dans le vrai, ou dans le mal et en même temps veilles; et les intérieurs, que tu ne vois pas, sont encore plus ad­ dans le faux. VIII. Ce qui est dans le bien èt en même temps dans mirables : considère l'ordre dans sa succession, comment l'arbre le vrai est quelque chose, et ce qui est dans le mal et en même croit depuis la semence jusqu'à une nouvelle semence; et exa.. temps dans le faux n'est pas quelque chose. IX. La Divine Provi· mine si dans toute succession il n'y a pas un continuel effort pour dence du Seigneur fait que le mal et en même temps le taux ser­ se propager plus avant, car le dernier où il tend, est la semence, vent pour l'équilibre, pour la relation et pour la purification, et dans laquelle son pro]ifiq~~e est de nouveau: si même alors tu ainsi pour la conjonction du bien et du vrai chez d'autres, veux penser spirituellement, -tu le peux si tu Je veux, ~ n'y ver. 3. 1. L'Univers, arec tontes et chacune des choses" qu'il con· ras·tu pas la sagesse ~ et enco!'e, si tu veux penser spirituellement tient, a été créé du Divin Amour par la Divine Sagesse. Que le jusque là, tu verras que ce prolifique ne vient pas de la semence, Seigneur de toute éternité, qui e&t Jéhovah, soit quant à l'Essence ni du Soleil du monde, qui est pur feu, mais qu'il est dans la se­ le Divin Amour et la Divine Sagesse, et que de Soi il ait L1:li· mence par Dieu Créateur, à qui appartient la Sagesse infinie, et Même créé l'Univers et tO'J.tes les choses de l'univer3, c'est ce qui que non·seulement il y élait alors qu'elle a éte créée, mais qu'il y a été démontré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE est continuellement depuis; car la sustentation est une perpé­ SAGESSE; de là résulte cette proposition, que l'Univers, avec toutes ~~~ll~ création, de même que la subsistance est une perpétuelle et chacune des choses qu'il contient, a été créé du Divin Amour existence: il en est de cela comme quand de l'acte lu ôtes la vo. par la Divine Sagesse. Dans le Traité susnommé, il a aussi été dé­ ionté, l~uvre cesse; ou quand de la parole tu ôtes la pensée, la montr.é que sans la .sagesse l'Amour rie peut rien faire, et que sans parole cesse; ou quand du mouvement tu ôtes l'effort, le mouve,
  • 6. 4 LA SAGESSIl: ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROV'IDENCE .5 ment cesse; eu un mot, quand de l'effet tu ôtes la cause, l'effet entrent dans la forme sont distinctement di:ffèrentes, et c.epend~nt périt; èt ainsi du reste. Dans tout ce qui a été créé il a été mis, il unies. 1° Un un n'existe pas sans une (orme, mais la {orme elle­ est vrai, une force; mais la force ne fait rien d'elle-même, elle meme (ait cet un: Quiconque pense avec une tension du mental agit d'après celui qui a mis la force. Regarde encore quelque autre peut veil' clai.rement qu'un un n'e.xiste pas sans une forme, et que sujet sur la terre, par exemple, un ver à soie, une abeille, ou un s'ile~'tiste il y a une forme; en effet, tout ce q,ui existe tient de la autre animalcule, et examine·le d'abord naturellement, ensuite forme ce q 11i est appeM quaJilé, et a.ussi ce qui e,st appelé attri!:>ut; rationnellement, et enfin spirituellement; et alors, si tu peux pen· puis, ce qui est appelé changement d'état, comme aussi ce qui est sel' pro'fondement, tu seras saisi d'admiration pour tout ce qui le appelé relation, et autres choses semblables; c'est pourquoi ce qui compose; et si tu laisses parler en toi la sagesse, tu diras d,ms n'est pas dans une forme n'appartient à aucune a1Tection, et ce qui ton admiration: « Qui est-ce qui nfl voit pas là du Divin? 'l'out y n'appartient à aucune affection n'appartient à aucune chose; la appartient à la Divine Sagesse. » Tu seras encore plus émerveillé, forme elle-même donne tout cela: et comme toutes les choses qui si tu considéres les usages de toutes le5 choses qui ont été créées; sont dans une forme, si la forme est parfaite, se regardent mutuel­ comment, dans leur ordre, ils vont successi'1ement jusqu'à lement, comme dans une chaîne un chaînon regarde un chaînon, l'homme, et de l'homme au Créateur et quo (de qui ils provien­ il s'ensuit que la forme elle-même fait un un, et ainsi un sulet, nent) ; et que de la conjonction du Créateur avec l'homme dôpend auquel on peut attribuer qualité, élat, aiIeclion, par conséquent l'enchaînement de toutes choses, ct, si tu veux le reconnaître, la quelque chose, selon la perfection de la forme. Est un tel un tout conservation de toutes choses. Que le Divin Amour ait cré6 toutes cc qu'on voit des yeux dans le monde, et est aussi un tel un tout choses, mais n'ait rien créé sans la Divine Sagf'sse, on le verra ce qu'on ne voit pas des yeux, soit dans la nature intérieure, soit dans ce qui suit. dans le monde spirituel; est un tel un l'homme, et est un tel un 4. II. Le Divin Amour et la Divine Sagesse procèdent C011t'llle la société humaine; et est un tel un l'Église, et aussi tout le Giel un du Seigneur, Cela est encore évident d'après ce qui a cLé dé­ Angélique devant le Seigneur; en un mot, est un tel un l'univers montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR El' DE LA DIVINB SAGESSg, crèè, non-seulement dans le commun, mais aussi dans tout parti­ surtout d'après ce~ Articles: L'Être et l'Exister dans le Seigneur culier. Af1n que toutes choses, en général et en particulier, soient sont distinctement un, Nos 14 à 17. Dans le Seigneur les inf1nis des formes, il est indispensable que Celui qui a cr6é toutes les sont ùistinctement un, N°s 17 à 22. Le Divin Amour appartient il. choses so:t la Forme elle·même, et que de cette Forme même la DivineSagesse, etla Divine Sagesse appartient au Divin Amour, viennent toutes les choses qui ont été créées dans des formes: N0' 34 à 09. L'Amour sans un mariage avec la Sagesse ne peut c'est là par conséquent ce qui a ete démontre dans le Traité !JU faire aucune chose, Nos 401 à 403. L'Amour ne fait rien qu'en con· DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGSSSE, par exemple, dans ces jonction avec la Sagesse, Nos 409, 410. La Chaleur spirituelle et la Articles: Le Divin Amour et la Divine Sagesse sont une substance I:.umière spirituelle en procédant du Seigneur comme Soleil font un, et une forme, Nos 40 à 43. Le Divin Amour et la Divine Sagesse comme le Divin Amour et la Divine Sagesse dans le Seigneur sont sont la substance en soi et la forme en soi, ains.ï le soi-même et un, nOS 99 à 102; d'après ce qui a été démontre dans ces Articles, l'unique, N"' 4'. à 46. Le Divin Amour et la Di vine Sagesse dans le on voit clairement la vérité de cette proposition. Mais comme on Seigneur sont un, N"s 14 à 17; 18 à 22. Ils procèdent du Seigneur ne sait pas comment deux choses distinctes entre elles peuventagir comme un, N°S 99 à 102; et ailleurs. 2° La {orme fait un un d'au­ comme un, je v~is montrer ici qu'un un (unum) n'existe pas sans tant plus pa1'faitement, que les choses q~â entl'ent dans la forme une fon'ne, mais que la forme elle-même fait cet un ; et aussi que 80nt distinctement différentes, et cependant unies: Ceci tombe la forme fait .un un d'autant plus parfaitement, que les choses qui difficilement dans l'entendement, si l'entendement n'a pas été élevé
  • 7. 6 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 7 car l'apparence est, que la forme ne peut faire un un que par des nité, a produit de Soi-Même le soleil du Monde Spirituel, et par ressemblances d'égalité des choses qui constituent la forme: je me ce Soleil toutes les choses de l'Univers: que par conséquent ce suis très souvent entretenu de ce sujet avec les Anges; ils m'ont Soleil, qui a été produit du Seigneur et dans lequel est le Sei­ dit que c'est là un arcane que leurs sages perçoivent clairement, gneur, est non·seulement la première, mais aussi l'unique sub· et que ceux qui sont moins sagp.s perçoivent obscurément; mais stance dont toutes choses proviennent; et comme c'est l'unique que la vérité est, que la forme est d'autant plus parfaite que les substance, il s'ensuit que cette substance est dans toute chose choses qui la font sont distinctement différentes, et néanmoins créée, mais avec une infinie variété selon les usages. Maintenant, unies d'une manière singulière: ils confirmaient cda par les so­ puisque il Y a dans le Seigneur le Divin Amour et la Divine Sa­ ciétés dans les cieux, lesquelles prises ensemble constituent la gesse, et dans le Soleil procédant du Seigneur le Divin feu et la forme du ciel; et par les Anges de chaque société, en ce que plus Divine splendeur, et par le Soleil la chaleur spirituellu et la lu· chaqlJe ange est distinctement soi, ainsi libre, et aime par consé­ mière spirituelle, et que ces deux font un, il en résulte que cet un quent les consociés comme de soi-même et d'après son affection, est en une sorte d'image dans toute chose cré~e. C'est de là que plus la forme de la société est parfaite; ils illustraient aussi cela toutes les choses qui sont dans l'univers se réfèrent au Bien et au par le mariage du bien et du vrai, en ce que plus le bien et le vrai Vrai, et même à la conjonction du bien et du vrai, ou, ce qui re­ sont distinctement deux, plus ils peuvent faire parfaitement un; vient uu même, que toutes choses dans l'univers se réfèrent à l'A­ pareillement l'amour et la sogesse; et en ce que le non-distinct mour et à laSagesse, et il la conjonction de l'amour et de la sagesse, est le confus, d'où résulte toute imperfection de la forme. Mais car le bien appartient à l'amour, et le vrai appartient il. la sagesse; comment des choses parfaitement distinctes sont unies, et ainsi en effet, l'amour appelle bien tout ce qui est à lui. et la sagesse font un, ils le confirmaient aussi par plusieurs exemples, princi­ appelle vrai tout ce qui est à elle: que leur conjonction soit dans palement par ce qui est dans l'homme, où des choses innombrables toute chose créée, on le verra dans ce qui suit. sont ainsi distinctes et néanmoins unies, distinctes par des 6. Il est reconnu par plusieurs qu'il y a une substance unique, enveloppes, et unies par des ligaments: il en est de mème de qui est aussi la première, de laquelle proviennent toutes choses; l'amour et de toutes les choses dt) l'amour, et de la sagesse et de mais quelle est cette substance, on ne le sait pas; on croit qu'elle tontes les choses de la sagesse, qui ne sont perçus que comrrie un. est tellement simple, qu'il n'y a rien de plus simple, et qu'elle Voir de plus grands détails sur ce sujet dans le Traité DU DIVIN peut être assimilée au point, qui n'a' aucune dimension, et que AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°' 14 à 22; et dans l'Ou vrage DU c'est d'un nombre infini de ces points qu'ont existé les formes de CIEL ET DE L'ENFER, 1''" 5G et 489, Ceci a été rapporté, parce que dimension.: lDuis cela est une illusion qui tire son origine de l'idée c'est de la Sogesse Angélique. de l'espace; car c'est d'apres cette idée qu'un tel point très 5. nI. Cet un. est en. une sorte d'image dans tOllte chose crdéP. petit se présente: mais néanmoins la vérité est que, plus quelque Que le Divin Amour et la Divine Sagesse, qui dans le Seigneur chose est simple et pur, plus cela est complet et plein; ce qui fait sont un et procèdent ùe Lui comme un, soient en une sorte que, plus on regarde intérieurement un objet, plus on y découvre d'image dans toute chose créée, on peut le voir d'après ce qui a été des choses admirables, parfaites et belles; et qu'ainsi dans la sub­ démontré çà et là dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE stance premiàre il y a les choses les plus admirables, les plus par­ SAGESSE, et surtout d'après ce qu'on y lit, N°' 47 à 51; 54 à faites et les plus belles. Qu'il en soit ainsi, c'est parce que la pre­ 60; 282 à 284; ~90 à 2g5; 316 à 318; 319 il 326; 349 à 357; dans mière substance vient du Soleil spirituel, qui, comme il a été dit, ces passages il a été démontré que le Divin est dans toute chose procède du Seigneur et dans lequel est le SeigneUl', ainsi l'unique créée, parce que Dieu Créateur, qui est le Seigneur de toute éter. substance est ce Soleil lui-même, qui n'étant pas dans l'espace est
  • 8. ~' s 'LA. SAGESSE A.NGÉLIQUE ) SUR LA DIVINE PROVIDENCE 9 tout dans toutes choses, et dans les très-grands et l~s très 'petits lu'il a été dit.. le Divin Amour et la Divine Sagesse en Lui sont d-e J'Ullivers créé. Puisque ce Soleil est la substance pr.emière et lUl. lI. Il vient du Se~gneur, car dans tout oe qui procède du Sei- unique, de laquelle proviennent toutes choses, il 's'ensuit qu'en gneur'il y a l'amour et la sagesse entièrement unis; ces deux prQ- elle il y a des choses infiniment plus nombreuses q~1C celles qu·i t cèdent d'u Seigneur eomme Soleil, le Divin Amoure:omme Cha- peuve.nt être vues dans les substa'nces qui en proviennent, les- lel1r, :et la Divi,ne S-agesse comme Lumiére. nI. Ils sont reçus par quelles sont appelées des substanciés et enfin matières: si celles· les Anges, il est vrai,oomme deux, mais ils SORt unis chez eux là ne peuvent pas être vues dans celles-ci, c'est parce qu'elles par le Seigneur: il 'c.n est de même chez les hommes de l'Eglise. descendent de ce Soleil par des degrés d'un double genre, s~lon IV. C'est de l'influx de l'amour et de la sagesse procédant comme lesquels tQutes les perfections décroissent: c'est de là que, comme un du Seigneur chez les anges du Ciel et chez les hommes de l'Eglise, H a déjà été dit, plus on regarde intérieurement un objet, plus on ot de la réception de cet amour et de cette sagesse par les y découvre des choses admirables, parfaites et belles. Ceci a été anges et par les hommes, que le Seigneur dans la Parole ost ap- dit ponr c0nfirmer que le Divin est en une sorte d'image dans pelé Fiancé et Mari, et que le Ciel et l'Église sont appelés Fiancee te:u1e chose créée, mais qu'il 'est vude moins en moins en des- et Epouse. V. Autant donc le Ciel et l'Égliso dans le commun, et cendant par les degrés, et encore moins quand le degré inférieur l'ange du Ciel ot l'homme de l'Eglise dans le particulier, sont dans séparé du degré supérieur par occlusion est obstl'ué par des ma· cette union, ou dans le mariage du bien etdu vrai, autant Ussont tières terrestres. Mais ceci ne peut que paraître obscur, à moins l'image et la ressemblance du Seigneur, puisque ces deux dans le qu.'on n'ait lu et compris ce qui a été démontré, dans le Traité Seigneur sont un, et m~me sont le Seigneur. VI. L'amour et la DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGI~SSE, snr le Soleil spirituel, sagesse dans le Ciel et dans l'~glise dans le commun, et dans N°s 83 à 172; sur les Degrés, N°' 173 à 281; et sur la Création de l'Ange du Ciel et dans l'homme de l'i~glise dans le particulier, sont l'Univers, Nos 282 à 357. un, quand la Volonté et l'Entendement, ainsi quand le bien et le 7. IV. Il est de la Divinè Providence que toute chose crdée vrai font un; ou, ce qui est la même chose, quand la charité et la soit, dans le commun et dans la partie, un tel un; et, si elle ·toifont un; ou, cc qui est encore la même chose, quand la doc- ne test pas, qu'elle le devienne, c'est-à-dire, que dans toute trine d'après la Parole et la éie selon cette doctrine font un. VII. chose créée il y ait quelque chose du Divin ArnOUl' et en même Mais comment ces deux font un dans l'homme et daos toutes les temps de la Divine Sagesse, ou, ce qui revient au même, que dans choses de l'homme, cela a été montré dans le Traité ))u DIVIN toute chose créée il y ait le bien et le vrai, ou la conjonction ùu AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, Cinquième Partie, olt il a eté bien et du vrai: comme le bien appartient à l'amour,. et que le question de la Création de l'homme, et principalement de la Cor· vrai appartient à la sagesse, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, N° 5, • respondance de la volonté et de l'entendement avec le cœur et le c'est pour cela que ùans la suite, au lieu de l'amour et de la sa- pOtlmon, N"s 385 à 4~2. gesse il sera souvent dit le bien et le vrai, et au lieu de l'union de 9. Mais comment ils font un dalls les choses qui sont au-des- ramour et de la sagesse, le mariage du bien et du vrai. sous ou hors de l'homme, tant dans celles qui sont dans le Règne S. D'après l'Article qui précède, il est évident que le Divin animal, que dans celles qui sont dans le Règne végétal, cela sera '&IDour et la Divine Sagesse qui dans le Seigneur sont un, et ,qui dit çà. et là. dans la suite; il faut que ces trois points soient au pa· pr€lcèdent du Seigneur comme un., sont en une sorte d'image dans ravant exposés : PREMIÈREMENT; que dans l'univers, et dans toutes toute ,chose créée par Lui; maintenant, il sera dit aussi quelque et chacune des choses de l'univers, qui ont ét8 créées par le Sei· chose de cet un, ou de l'union qui est appelée mariage du bien ct gneur, il Ya eu le mariage du bien et du vrai. SECONDEMENt; que du vrai. 1,:Ce mariage est dans Je Seigneur Lui-Même; car, ainsi ce mariage après la création Il été désuni chez l'homme. TROISIÈ-
  • 9. 10 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PRovIDENCE 11 MEMENT; qu'il est de la Divine Providence, que ce qui:a été désuni chose d'après cet Être, comme il a été montré dans le Traité DU DI­ devienne un, et qu'ainsi le mariage du bien et du vrai soit VIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°S 14 à 16 ; c'est pourquoi, de restauré. Ces trois points ont été confirmés de plusieurs manières 'blême que l'Être sans l'Exister n'est pas quelque chose, ni l'Exister dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE; c'est sans l'Être, de même le bien sans le Hai n'est pas qnelque chose, ni pourquoi il est inutile de les confirmer davantage: chacun aussi, le vrai sans le bien, Pareillement, qu'est-ce que le bien sans une d'après la raison, peut voir que le mariage du bien et du vrai ayant relatior:. à quelque chose? est-ce qu'il peut être appelé bien? car il été pal' la création dans toute chose créée, et ce mariage ayant n'appartient à aucune affection ni à aucune perception; cela qui, ensuite été désuni, le Seigneur opère continuellement pour qu'il conjointement avec le bien, affecte et se fait percevoir et sentir, soit restauré; que par conséquent sa restauration, et par suite se réfère au vrai parce qUf' cela se rèfère à ce qui est dans l'enlen­ la conjonction de l'univers créé avec le Seigneur au moyen de dement; dis il. quelqu'un nùment « le bien» et non pas« ceci ou l'homme, so"t l'œuvre de la Divine Providence. cela est un bien, » le bien est-il quelque chose? mais d'après ceci la, V. Le bien de l'amoU1' n'est pas plus le bien qu'autant qu'il ou cela, qui est perçu comme étant un avec le bien, il est quelque est uni au vrai de la sagesse, et le vrai de la sagesse n'est pas chose; cette union au bien ne se fait pas ailleurs que dans l'en­ plus le vl'ai qu'autant qu'il est uni au bien de l'amour. Le bien et tendement, et le tout de l'entendement se réfère au vrai. Il en est le vrai tirent cela de lenr orig'ine; le bien dans son origine est dans de même du vouloir; le vouloir s:ms le savoir, sans le percevoir le Seigneur, pareillement le vrai; parce que le Seigneur est le Bien et sans le penser de ce que veut l'homme, n'est pas quelque chose, même et le Vrai même, et que ces deux en Lui sont un; de là mais avec ces trois il devient quelque chose; le tout du vouloir vient que le bien chez les Anges du ciel et chez les hommes de la appal'tient à l'amour et se réîère au bien, et le tout du savoir, du terre n'est le bien en soi, qu'autant qu'H.a été uni au vrai, et que percevoir et du penser apparlient à l'entendement et se l'Mère au le vrai n'est le vrai en soi, qu'autant qu'il a été uni au bien. Quo vrai; de là il est évident que vouloir n'est pas quelque chose, mais tout bien et tout vrai vienne du Seigneur, cela est connu; ainsi, que vouloir ceci ou cela est quelque chose. Il en est de m~me de comme le bien fait un avec le vrai, ct le vrai avec le bien, il s'en­ tout usage, parce que l'usage est le bien; l'usage, s'il n'a pas été suit que, pour que le bien soit le bien en soi, et qlle le vrai soit le determiné vers une chose avec laquelle il soit un, n'est pas un vrai en soi, il faut qu'ils fassent un dans le récipient, qui est l'ange usage, ainsi n'est pas quelque chose; l'usage tire de l'entendement du ciel et l'homme de la tene. son quelque chose, et ce qui par suite est conjoint ou adjoint à 11. On sait, il est vrai, que toutes choses dans l'univers se ré­ l'usagt.ùe réfère au vrai, ·d'où l'usage tire sa qualité. D'après ces fèrent au bien et au vrai, parce que par le bien il est entendu cc quelques explications, on peut voir que le bien sans le vrai n'est qui universellement embrasse et enveloppe toutes les choses de pas quelque chose, qu'ainsi le vrai sans le bien n'est pas non plus l'amour, et que par le vrai il est entendu ce qui universellement quelque chose. Il est dit que le bien avec le vrai et le vrai avec le embrasse et enveloppe toutes les choses de la sagesse; mais on nè bien sont quelque chose, d'où il suit que le mal avec le faux et le sait pas encore que le bien n'est pas quelque chose s'il n'est pas faux avec le mal ne sont pas quelque chose, car ceux-ci sont op­ uni au vrai, et que le vrai n'est pas quelque chose s'il n'est pas posés à ceux-là, et l'opposé détruit, ici il détruit le quelque chose ; uni au (.ien : à la vérité, il semble que le bien soit quelque chose mais il sera parlé de cc sujet dans la suite. sans le vrai, et que le vl'ai soit quelque chose sans le bien,.mais 12. Mais il existe un mariage du bien et du vrai dans la cause, néanmoins cela n'est pas: en eITet, l'amour, dont toutes les pro­ ct ii existe un mariage du bien et du vrai d'après la cause dans ductions sont appelées biens, est l'Être de la chose, et la Sagesse, l'effet; le mariage du bien et du vrai dans la cause est le mariage dont toutes les pl'oductions sont appelées vrais, est l'Exister de la de la volonté et de l'entendement, ou de l'amour et de la sagesse;
  • 10. 12 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA Dtvnm PROVIDENCE 13 dans tout ce que l'homme veut et pense, et quo par suite il con· 'use non uni au bien de l'amour n'est pas le t'rai en soi, mais c'est clut et se propose, il y a ce mariage; ce mariage entre dans l'effet vrai apparent. La vérité est, qu'il n'y li. aucun b:en qui soit le et il le produit; mais, en effectuant, ces deux apparaissent dis­ blen en soi s'il n'est pas uni à son vrai, ni aucun vrai qui soit le tincts, parce que le simultané alors fait le successif: par exemple, rai en soi s'il n'est pas uni à son bien; cependant il y a un bien quand l'homme a la volonté et lapensee de se nourrir, de se vêtir, .éparé du vrai, et un vrai séparé d~ bien; c'est chez les hypocrites de se loger, de faire un commerce ou un ouvrage. de converser, et les flatteurs, chez les méchants quels qu'ils soient, et chez ceux alors en même temps d'abord il veut et pense, ou il conclut et sc ni sont dans le bien naturel sans :être dans aucun bien spirituel; propose; quand il a déterminé ces choses dans des effets, alors tes uns et les autres peuvent taire le bien envers l'Église, la Pa­ l'un succède à l'autre, mais néanmoins ils font un continuellement 'ie, une Société, le Concitoyen, les Indigents, les Paunes, les dans la volonté et dans la pensée: les usages dans ces effets ap­ cuves et les Orphelins, et Hs peuvent aussi comprendre les vrais, partiennent à l'amour ou au bien, les moyens pour les usages ap· 7 penser d'après l'entendement, en parler et les enseigI1Cr d'après pa.rtiennent il l'entendement ou au vrai. Chacun peut cont1rmor pensee; mais cependant ces biens et ces vrais ne sont pas inté­ ces exemples généraux par des exemples spéciaux, pourvu qu'il ,rioorement, ni par conséquent en soi, des biens et des vrais chel. perçoive distinctement ce qui se réfère au bien de l'amour et ce ,tUX, mais ils sont extérieurement des biens et des vrais, ainsi qui se réfère au vrai de la sagesse, et distinctement comment cela .eulement des biens et des Vl'üis en apparence, car ils sont seule­ se réf~re dans la cause, et comment cela se réfère dans l'erret. ment pOUl' eux et pour le monde, et non pour le bien même et 13. Il a cté dit quelquefois, que l'amour fait la vie de l'homme, ,pour le vrai même, par conséquent non d'après le bien et le vrai, mais il n'est pas entendu l'amour séparé de la sugesse, ou le bien ussi appartiennent-ils seulement à la bouche pt au corps, et non séparé du vrai dans la cause, parce que l'amour séparé, ou le bien u cœur; et ils peuvent être compares à de l'or et à de l'argent séparé, n'est pas quelque chose; c'est pourquoi l'amour qui fait ouverts de scories, ou à du bois pourri, ou à du fumier; et les la vie intime de l'homme, laquelle vient du Seigneur, est l'amour nais énoncés peuvent être compal'és au soutfie de la respiration et la sagesse ensèmble, même l'amour qui fait la vie de l'homme, qui est dissipé, ou à un feu follet qui s'évanouit; néanmoins à l'ex­ en tant qu'il est recipient ; et il n'y a pas amour séparé dans la . rieur ils apparaissent comme réels : ils apparaissent tels chez cause, mais dan'> l'effet; car l'amour ne peul p~s être entendu eux, mais toutefois ils peuvent apparùitre autrement chez ceux sans sa qualité, et sa qualité est la sagesse; la qualité ou la sa­ ui écoutent et reçoivent sans savoir qu'il sont tels, car l'externe gesse ne pent exister que d'après son [~tre, qui est l'amour; de là trecte chacun selon l'interne de chaclln ; en effet, le vrai entre vient qu'ils sont un ; il en est de même du bien et du vrai. Main· ans l'ouïe d'autrui, quelle que soit la bouche qui le prononce, tenant, comme le vrai vient du bien, de même que la sagesse ét il est reçu par le mental selon l'état et la qualité du mental. vient de l'amour, voilà. pourquoi les deux pris ensemble sont ap­ Chez ceux qui sont dans le b:en naturel d'après l'héréditairo, et pelés amour ou bien, cal' l'amour dans sa forme est la sagesse, ct ui ne sont dans aucun bien spirituel, la chose est presque sem­ le hien dans sa forme efit le vrai; toute qualité vient de la iOl'mo blable; car l'interne de tout bien et de touL vrai est spirituel, et et non d'ailleurs. D'après ces explications, on p'lut maintenant :e spirituel dissipe les faux et les maux; mais le naturel seul les voir que le bien n'est pas plus le bien qu'autant qu'il a été uni ,vorise ; or, favoriser les maux et les faux, et faire le bien, cela à son vrai, et que le "l'ai n'est pas plus le vrai qu'autant qu'il a ]le concorde pas. été uni à son bien. 15, Si le bien peut être séparé du vrai, et le vrai être séparé du 14. VI. Le bien de l'amoul' non uni au vrai de la sagesse n'est blen, et si après la séparation ils peuvent se présenter comme pas le bien en !toi, mai!t c'est un bien apparent,. et le vrai de la !ta· bien et comme vrai, c'est parce que l'homme a la faculté d'agir.
  • 11. 14 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 15 qui est appelée Liberté, ct la faculté de comprendre, qui est ap- et son amour, et aussi son vrai et sa sagesse; en effet, par là pelée Rationalité; c'est par l'abus de ces facultés que l'homme l'homme est homme, car alors il est l'image du Seigneur: mais peut se montrer dans les externes tout autre qu'il n'est dans les comme l'homme, tant qu'il vit dans le monde, peut être dans le internes; que par conséquent le méchant peut faire le bien et dire bien eten même te:nps dans le faux, ct aussi être dans le mal et le vrai, ou que le diable peut contrefaire l'ange de lumière. Mais, en même temps dans le vrai, et mê'me être dans le mal et en même sur ce sujet, voir dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE temps dans le bien, par conséquent comme double, et que cette SAGESSE les Articles suivants: L'origine du mal vient de l'abus ~ivision détruit cette image et ainsi l'homme, en conséquence la des facultes qui sont propres à l'homme, et sont appelées Ratio- Divine Providence du Seigneur tend, dans toutes et dans chacune 1 nalité et Liberté, N°' 264 à 270. Ces deux facultés sont aussi bien de ses opérations, à ce que cette division n'ait pas lieu: et comme chez les méchant" que chez les bons, N° 425. L'amour sans le il vaut mieux pour l'homme être dans le mal ct en même temps mariage avec la sagesse, ou le bien sans le mariage avec le vrai, dans le faux, que d'être dans le bien et en même temps dans le ne peut rien faire, N° ~Ol. L'amour ne fait rien qu'en conjonction mal, c'est pour cela que le Seigneur permet qu'il soit dans cet avec la sagesse ou l'eutendement, N° 409. L'amour se conjoint à état-là, non comme le voulant, mais comme ne pouvant s'y oppo- la sagesse ou à l'entendement, et fait que la sagesse ou l'entende- ser à cause de la fin, qui est la salvation. Que l'homme puisse être ment est réciproquement conjoint, No' 410, 411,412. La sagesse dans le mal et en même temps dans le vrai, et que le Seigneur ne ou l'entendement, d'après la puissance que lui donne l'amour, puisse s'y opposer à cause de la fin qui est la salvation, c'est parce peut être élevée, et percevoir les choses qui appartiennent à la que l'cnte ndement de l'homme peut être élevé dans la lumière de lumière procédant du ciel, et les recevoir, N° 413. L'amour peut la sagesse, et voir les vrais, ou les reconnaître lorsqu'il les entend, pareillement être élevé, et recevoir les choses qui appartiennent son amour restant en bas; cal' ainsi l'homme peut être par l'en- il la chaleur procédant du ciel, s"il aime la sagesse, son épouse, 1endement dans le ciel, mais par l'amour dans l'enfer; et il ne peut dans ce degré, N°' !~14, 415. Autrement l'amour retire de son élé- trc retus~ à l'homme d'être tel, parce qu'il ne peut pas être privé vation la sagesse ou l'entendement, pour qu'il agisse comme un des Jeux facultés par lesquelles il est homme ct distingué des avec lui, N°' 416 à Lil8. L'amour est purifié dans l'entendement, bêtes, et par lesquelles seules il peut être régénéré et par consé- s'ils sont élevés ensemble; et il est souillé dans l'entendement et quent sauvé, à savoir, la Rationalité ct la Liberté; car par elles par l'entendement, s'ils. ne sont pas élp.vés ensemble, N°S 419 il. l'homme peut agir selon la slgesse, et aussi agir selon un amour 421. L'amour, purifié par la sagesse dans l'entendement, devient qui n'appartient pas à la sagesse, ct il peut d'après la sagesse en spirituel et céleste; mais l'amour souillé dans l'entendement, de- haut voir l'amour en bas, ct ainsi les pensées, les intentions, les vient sensuel" et corporel, NoS 422 à 421. Il en est de la charité et .ffections, par conséquent les maux et les faux, et aussi les biens de la foi, et de leur conjonction, comme de l'amour et de la sa- et les vrais de sa 'lie et de sa doctrine, sans la connaissance et sans gesse et de leur conjonction, N°S 427 à 430. Ce que c'est que la la reconnaissance desquels en soi il ne peut être réformé. Il a charité dans les cieux, N° 431. déjà été parlé de cesdeux facultés, et il en sera parlé davantage dans 16. VII. Le Seignew' ne souffre pas que quelque chose soit la suite. Telle est la cause pour laquelle l'homme peut être dans le divisé, c'est pourquoi toute chose doit être ou dans le bien et bien et en même temps dans le vrai, et être dans le mal et en même en meme temps dans le vrai, ou dans le mal et en même temps temps dans le faux, et aussi être dans le bien et en même temps dans le faux. La Divine Providence du Seigneur a principalement dans le faux, et être dans le mal et en même temps dans le vrai. pour fin, que l'homme soit dans le bien et en même temps dans 17. L'homme dans le monde peut difficilement venir dans l'une ~.e vrai, et elle agi t dans cette fin ; car ainsi l'homme est son bien eu l'autre conjonction ou unioll,c'est·à-.dire, dans celle du bien
  • 12. ~. 16 tA S.GESSE ANGÉLIQUE SÜR LA DiviNE PROVIDENCE 17 et du vrai, ou dans celle du mal et du faux, car tant qu'il vit dans le bien et en même temps dans le vrai soit qUelque chose, on le le monde, il est tenu dans l'état de réformation ou de régénéra. oit ci-dessus, N° Il,d'où il suit que le mal et en même temps tion ; mais tout homme après la mort vient dans l'une ou dans le faux ne sont pas quelque chose. Par ne pas être quèlque chose, l'autre cJnjonction, parce qu'alors il ne peut plus être réformé et il est entendu n'avoir rien de la puissance, ni rien de la vie spirI­ régénéré; alors il reste tel qu'a été pour lui la vie dans le monde, tuelle : ceux qui sont dans le mal et en même temps dans le faux, c'est·:). dire, tel qu'a été pour lui l'amour régnant; si donc la vie lesquels sont tous dans l'enfer, ont, il est vrai, de la puissance de l'amour du mal a été en lui, alors lui est ôté tout vrai qu'il ntre eux, car le méchant peut faire du mal, et il en fait aussi de s'était acquis dans le monde d'après un maître, d'après la préd-ica­ mille manières, cependant d'après le mal il ne peut faire du mal tion ou d'après la Parole, et le vrai étant ôté il se remplit du faux u'aux méchants, mais il ne peut faire aucun mal aux 10ns, et s'il qui concorde avec son mal, comme une éponge s'imbibe d'eau; 'lit du mal aux bons, ce qui arrive quelquefois, c'est par conjonc­ et, au contraire, si la vie de l'amour du bien a été en lui, alors est ion avec leur mal; de là viennent les tentations, qui sont des in­ éloigné de lui tout faux qu'il avait pl'is dans le monde en écoutant ~stations par les méchant':! chez l'homme, et par conséquent des et en lisant, et qu'il n'avait pas confirmé en lui, et à la place du ombats par lesquels les bons peuvent être délivrés de leurs maux. faux est ùonné un vrai qui concorde avec son bien. Cela est en­ Comme il n'y a rien de la puissance chez les méchants, il en ré­ tendu pal' ces paroles du Seigneur: l( Otez-lui le talent, et don· ulte que devant le Seigneur tout l'en fer est non·seulement comme nez-·le à celui qui a les dix talents,. cm- à quiconque a, il sera 'en, mais n'est absolument rien quant à la puissance: que cela donné, afin qu'il ait abondamment; mais à celui qui n'a pas, BOit ainsi, c'est ce que j'ai vu confirmé par un grand nombre d'ex­ même ce qu'U a lui sem 6té. » - Mattl1. XXV. 28, ~9. XIlI.12. èriences. Mais une chose surprenante, c'est que tous les mé­ Marc, IV. 25. Luc, VIII. 18. XIX. 24 à 26. chants se croient puissants, et que tous les bons se croient sans 18. Si chacun après la mort doit être ou dans 19 bien et en l)uissance; cela vient de ce que les méchants attribuent tout à la même temps dans le vrai, ou dans le mal'et en même temps dans :propre prudence, et ainsi à l'astuce et à la malice, et n'attribuent le faux, c'est parce que le bien et le mal ne peu vent être conjoints, rien au Seigneur; et que les bons n'attribuent rien à la propre ni le bien et en même temps le faux du mal, ni le mal et on même prudence, mais attribuent tout au Seigneur, qui est Tout.Puis­ temps le vrai du bien, car ils sont opposés, et les opposés com­ ,.'Sant. Que le mal et le faux ne soien t pns q uelque chose, c'est aussi battent entre eLlX, jusqu'à ce que l'un détruise l'autre. Ceux qui ~p:l.rce qu'en eux il n'y a rien de la vie spirituelle; c'est pour cetle sont dans le mal el en même temps dans le bien sont entendus 'IDllon que la vie des infernaux: est appelée non pas vie, mais mort; par ces paroles du Seigneur à l'Eglise des Laodicéens, dans l'Apo­ puis donc que tout ce qui est quelque chose appartient à la vie, calypse: l( Je connais tes œuvres, que ni froid tu n'es, ni chaud: tre quelque chose ne peut pas appartenir à la mort. mieux vctudrait que froid tu fusses, ou chaud; mais parce que 20. Ceux qui sont dans le mal et en même temps dans les vrais tiMe 'tu es, et ni (roid ni chaud, il a?'rive?'a que fe te vomirai ,euvent être comparés à des aigles qui volent haut, et qui tombent de ma bouche, Il - rn. 15, 16: - et aussi par ces paroles du :lorsque les ailes leur ont été ôtées: en effet, pareillement agissent Seigneur: « Nul ne peut deux ?naît/'es sel'Vil', car ou l'un il ,près la mort, lorsqu'ils soni devenus esprits, les hommes qui ont haïra et l'autre il aimera, ou cl l'un il s'attachera et l'autre il :eompris les vrais, en ont parté, et les ont enseignés, et cependant négz.igera. Il - Matth. VI. 24. 'ont nullement porté leurs regards vers Dieu dans leur vie; ceux­ 19. VIII. Ce qui est dans le bien et en même temps dans le par leurs intellectuels s'élèvent en haut, et parfois entrent dans vl'ai est quelque chose, et ce qui est dans le mal et en même :& cieux et contrefont les anges de lumière; mai':! quand les vrais ternps dans le faux n'est pas quelque chose. Que ce qui est dans ur sont ôtés et qu'ils sont mis dehors, ils tombent dans l'enfer. i
  • 13. 18 LA SAQESSE ANGÉLIQUE sun. LA DIVINE PROVIDENCE 19 Les aigles aussi signifi ent les homme s de rapine qui ont la vne 23, Il est pourvu par le Seigne ur à la conjon ction du bien et du intellec tuelle, et les ailes signifie nt les vrais spiritu els. Il a été vrai chez d'autre s par l'ÉQUILIBRE entre le Ciel et l'Enfer ; car dit de que tels sont ceux' qui n'ont pas portd leurs regard s vers Diou l'Enfer est continu elleme nt exhalé le mal et en même temps le faux, dans leur vie; par porter les regard s vers Dieu dans la vie, il n'est et du Cil;l est continu elleme nt exhalé le bien et en même temps pas entend u autre chose que penser que tel ou tel mal est un le pé· vrai; tout homme , tant qu'il vit dans le monde , est tenu dans ché contre Dieu, et pour cela même ne le point faire. cet Équilib re, et par là dans la liberté dp. penser , de vouloir , de parleI' 21. IX. La Divi'ne Provid ence du Seigne ur tait que le mal et et de faire, liberté dans laquell e il peut être réform é. Sur cet en même temps le (aUéG sel'vent pow' l'équilibre, pOttl· la ,'ela· Équilib re spiritu el d'après lequel le Libre est chez l homme , voz,' tion et pOUl' la pUl'ification, et ct'insi pour la conjon ction du dans le Traité DU ClEL ET DE L'.l!.:NFER, N°' 589 à 596, et N°< 597 bien et du vl'ai che% d'aut1'es. D'aprè s tout ce qui a été dit pré­ à 603. cédemm ent, on peut voir que la Divine Provid ence du Seigne ur 2~. Il est POUl'VU par le Seigne ur il la conjon ction opère continu elleme nt, pour qne chez l'homm e le vrai soit uni du bien et du au vrai pal' la RELAT ION: en effet, le bien n'est connu tel qu'il est bien, et le bien au vrai; et cela, parce que cette uninn est l'1~glis que e et par relatio n avec qn bien qui est moindr e, et pal' opposit ion avec est le Ciel; car cette union est dans le Seigne ur, et est dans toutes le m(ll ; tout percept if et toutsen sitifvie nnent de là, parce que leur les choses qui procèd ent du Seigne ur: c'est d'après cette union qualité eu vient: car ainsi tout plaisir est perçu et senti d'après que le Ciel est appelé mariag e et l'1~glise pareill ement, aUEsi un le plaisil' moin Jre, et au moyen du déplais ir; toute beau té, d'après Royau me de Dieu dans la Parole est·il compa ré au mariag e: c'est une beaulé moindr e, ct au moyen de la laideu r; pareill ement tout d'après cette union que le sabbat h dans l'~gIise Israélit e a été bien appart enant à l'amou r est perçu et senli d'après un bien la qui chose la plus sainte du culte, car il signifia it cette union: c'est de èst moindr e, ct au moyen du mal; et tout vrai appart enani il. la là aussi que dans la Parole et dans toutes et chacun e des choses sa· gesse est perçu et senti d'après un vrai qui est moindr e, et au moyen de la Parole il yale mariag e du bien et du vrai; sur cc mariag du faux: il faut qu'il y ait variété dans toute chose d.}puis son maxi­ e, voir la DOCTRI NE DE LA NOU'E LLE JËRUSA LEM SUR L'l~CRITUHE mum jusqu'à son minimu m, et quand il y a aussi variété dans .SAINTE, N°S 80 il. 90 ;.le mariag e du ùien et du vrai vient du son ma­ opposé depuis son minimu m jusqu'à son maxim um, et que l'équi­ riage du Seigne ur avec l'Église , et le mariag e du Seigne ur avec libre intervi ent, alors selon les degrés de part et d'autre il se l'Église vient du mariag e de l'Amou r et de la Sagess e dans le Sei­ fait lIn relatif, et la percep tion et la sensati on de la chose ou augme gneur, car le bien appart ient il l'amou r, et le vrai appart ient il. n­ la nt ou diminu ent. Mais il faut qu'on sache que l'oppos é ôte, .sagess c.D'apr ès cela, on peut voir que l'objet perpétu cl de la et Di­ aussi exalte les percep tions et les sensati ons; il les ôte quand il vine Provide p.ce est d'unir chez l'homm e le bien au vrai et le vrai se mélang e, et il les exalte quand il ne se mélang e pas, c'est pour cela au hien, car ainsi l'homm e est uni au Seigne ur. ue leSeign eur sépare a "CC soin le bien et le mal afin qu'ils ne soient 22, Mais comme plusieu rs ont rompu et rompe nt ce mariag e, pas môlang és chez l'homm e, de même qu'il sépare le Ciel et l'Enfer surtou t par la sépara tion de la foi d'avec la charité , ­ car la . foi 25. Il est pourvu par le Soigne ur à la conjon ction du bien et du appart ient au vrai et le vrai appart ient il. la foi, et la charité vrai chez d'antre s par la PURIFIC ATION, qui se fait de deux manièr ap­ es, partien t au bien et le bien appart ient à la charité , - et que pal' "'une manièr e par des Tentat ions, et de l'autre pal' des Fermen h ta~ ils conjoig nent chez eux le mal et le faux, et ainsi sont devenu ~ions. Les Tentati ons spil'ituelles ne sont autre chose s et que des devien nent opposé s, il est pourvu par le Seigne ur à ce qu'ils ser­ COmbats contre les maux et les faux qui sont exhalé s de l'enfer, vent néanm oins pour la conjon ction d~ bien et du vrai chez d'au­ et qui affecte nt; par elles l'homm e est purifi':3 des maux et des faux, tres 'par l'équili bre, par la relatio n et par la purific ation. et chez lui 10 bien est conjoin t au vrai, et le vrai au bien, Les
  • 14. SUR LA. DIVINE PROVIDENCE 21 ~o LA. SAGESSE ANGELIQUE Fermentations spirituelles se font de plusieurs manières, tant la fin de la Divine Providence du Seigneur. Le Seigneur a créé dans les cieux que sur terre; mais dans le monde on ignore ce l'univers non pas pour Lui, mais pour ceux avec qui il doit être qu'elles sont, ct comment elles se font: en effet, ce sont des maux dans le Ciel; car l'amour spirituel est tel, qu'il veut donner ce qui et en même temps des hux, qui, lancés dans les sociélés, font la est sien à autrui, et autant il le peut, autant il est dans son Être, même ch03e que les ferments mis dans les farines et dans les dans sa Paix èt dans sa Béatitude; l'amour spirituel tire cela du moûts, par lesquels les hélérogènes sont séparés et les homogènes Di vin Amour du Seigneur, qui est tel à un degré infini: il sui~ de sont conjoints, et alors il y a pureté et clarté: ce sont ces fermenta­ là que le Divin Amour, et par suite la Divine Providence, a pour tions qui sont entendues par ces paroles du Seigneur: « Semblable fin un Ciel, qui se compose d'hommes devenus anges, et qui de­ est le Royaume des cieux à du levain qu'une femme, après l'avoir viennent anges, auxquels le Seigneur puisse donner toutes les pris, a 1'entermé dans tl'Ois mesm'es de {m'ine, jusqu'à ce béatitudes et toutes les félicités qui appartiennent: l'amour et à que le tout fût fermenté. » - Matth, XIII, 33. Luc, XIII. 21. la sag9sse, et les leur donner d'après Lui-Même en clux; et il ne 26, Il est pourvu par le Seigneur à ces usages au moyen de la peut pas faire autrement, parce que son image et sa ressemblance conjonction du mal ct du faux, laquelle est chez ceux qui sont sont en eux par la création: son image en eux est la sagesse, et sa dans l'enfer; car le Royaume du Seigneur, qui est non-seulement ressemblance en eux est l'amour, et le Seigneur en eux est l'amour sur le ciel, mai~ aussi sur l'enfer, est le Royaume des usages; et uni à la sagesse et la sagesse unie à l'amour; ou, ce qui est la Providence du Seigneur est, que là il n'y ait ni une personne la même chose, le bien uni au vrai et le vrai uni au bien: il a été ni une chose, par qui ct par quoi il ne soit fait un usage, parlé de cette union dans l'Article précédent. Toutefois, comme on ignore ce que c'est que le ciel dans le commun ou chez plu­ La Divine P1'ovidence du Seigneur a pour fin un Ciel provenant sieurs, et c~ que c'est que le ciel dans le particulier ou chez quel. du Genl'e Humain. qu'un, et aussi ce que c'est que le ciel dans le monde spirituel, et ce que c'est que le ciel dans le monde naturel, et que cependant 27. Que le Ciel ne soit pas formé de quelques Anges créés dès il est important qu'on le sache, puisque le ciel est la fin de la Di· le commencement, et que l'Enfer ne vienne pas de quelque diable vine Providence, je vais mettre cela en une sorte de lumière dans qui créé ange de lumière ait été précipité du ciel, mais que le Ciel cet Ol'dre : 1. Le Ciel est laconjonction avec le Seigneur. II. L'homme et l'Enfer proviennent du Genre Humain, - le Ciel de ceux qui par la création est tel, qu'il peut être conjoint de plus près en sont dans l'amour du bien et par suite dans l'entendement du vrai, plus près au Se: gneur. III. Plus l'homme est conjoint de près au et l'Enfer de ceux qui sont dans l'amour du mal et par suite dams Seigneur, plus il devient saga. IV. Plus l'homme est conjoint de l'entendement du faux, - c'est ce dont j'ai eu la connaissance et la près au Seigneur, plus il devient heureux. V. Plus l'homme est preuve par un commerce de longue durée avec les anges et le~ conjoint de près au Seigneur, plus il lui semble distinctement esprits; sur ce sujet, voir aussi ce qui a été montré dans le Traité qu'il s'appartient, et plus il rem~rque clairement qu'il appartient DU CIEL ET DE L'ENFER, N°S 311 à 316; pui~, ce qui a élé dit dans au Seigneur. il l'Opuscule sur LE JUGEMENT DERNIER, No' 14 à '27; et, dans LA CONTINUAT~ON SUR LE JUGEMENT DERNIER ET SUR LE MONDE SPI­ 28. I. Le Ciel est la conjonction avec le Seigneur, Le Ciel est le Ciel non d'après les anges, mais d'après le Seigneur, car l'amour RITUEL, depuis le commencement jusllu'à la fin. Or, puisque le Ciel et la sagesse dans l~squels sont les anges, et qui font le Ciel, provient du Genre Humain, et est la cohabitation avec le Seigneur viennent non pas d'eux, mais du Seigneur, et même sont le Sei· pour l'éternité, il s'ensuit que le Ciel a été pour le Seigneur gneur en eux: et comme l'amour et la sagesse appartiennent au la fin de la création i ct puisqu'il a été la fin de la création, il est Seigneur, et sont le Seig-neur dans le Ciel, et que l'amour et la sa­
  • 15. 22 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR 1 A DIVINE PROVIDENCE 23 gesse font la vie des anges, il est évident aussi que leur vie appar­ gneur, c'est pour cela qu'il y a cette apparence, que les anges se tient au Seigneur, et même est le Seigneur; que les Anges vivent conjoignent récipl'oquement au Seigneur. quoique le Seigneur les du Seigneur, eux-mêmes l'avouent; de là on peut voir que le Ciel conjoigne à Lui, car l'affection elle-même produit ces perceptions est la conjonction avec le Seigneur. Mais comme la conjonction et ces pensées, puisque l'affection qui appartient à l'amour en est avec le Seigneur existe diversement, et que par suite le Ciel dans l'âme; en effet, on ne peut rien percevoir ni rien pAnser sans af· l'un n'est pas semblable au Ciel dans l'autre, il s'ensuit aussi que le fection, et chacun perçoit et penc:;e selon l'afffction ; d'après ces Ciel est selon la conjonction avec le SeigneuI'; qu'il y ait une con. explications il est évident que la conjonction réciproque des anges Jonction de plus proche en plus proche, et aussi une conjonction de avec le Seigneur est opérée non pas par eux, mais comme par eux. plus éloignée en plus éloignée, on le verra dans l'Article suivant. Telle est aussi la conjonction du Seigneur avec l'Église, et de l'É­ Ici il sera dit quelque chose sur cette conjonction, comment elle glise avec le Seigneur, laquelle est appelée le Mariage céleste et se fait, et quelle elle est: Il y a conjonction du Seigneur avec les spirituel. anges, et des anges avec le Seigneur, ainsi conjonction réciproque; 29. Toute conjonc lion dans le Monde spirituel se fait par ins­ l'e Seigneur inf1ue dans l'amour de la vie des anges, el les anges pection ; là, quand quelqu'un pense à un autre d:après l'affeclion reçoivent le Seigneur dans la sagesse, et par elle ils se conjoignent dl' lui parler, aussitôt l'autre devient présent, et ils se voient l'un réciproquement au Seigneur. Toutefois, il faut qu'on sache bien, l'autre face à face; il en est de mème quand quelqu'un pense à un, qu'il apparaît aux anges comme si eux-mêmes se conjoignaient autl'e d'après l'affection de l'amour; P:l.l' cellp affection ci il y a au Seigneur parla sagesse, mais que néanmoins c'est le Seigneur conjonction, mais par l'autre il ya seUlement présence; cela est qui "les conjoint à Lui par la sagesse, car leur s3gesse vient aussi llarticulier au Monde spirituel; la raison de cela, c'est que là tous d"n Seigneur ~ il on est de même si l'on dit que le Seigneur se con­ sont spirituels, tout autrement que dans le Monde naturel, ot'l JOintauiangcs par le bien, et que les anges se conjoignent réci­ tous sont matériels; dans le Monde naturel une semblable chose proquement au Seigneur pal' le vrai, car tont bien appartient à so fait chez les hommes dans les affections ct dans les pensées de l;amour, et tout vrai appartient à la sagesse. Mais comme cette con­ 10llr esprit; mais comme dans le Monde naturel il y a des espaces, jonétion r6ciproque est un arcane que peu de personnes peu ven t t qne dans le Monde spirituel les espaces sont seulement des ap­ eomprendro,· s'il n'cst pas expliqué, je vais, autant que cela peut parences, c'est pour cela que dans le Monde spirituel ce qui esl être fait, le développer par des explications susceptibles d'être s3i­ dans la pensee de chaque esprit est fait en actualilé. Ceci a été dit, sios:;" D:lOS le ·Traité DU DIVlN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGES~E, afin qu'on sache comment se fait la conjonction du Seigneur avec N°S 404, 405, il a été montré comment l'amour se conjoint à la sa­ les anges, et l'apparente c)njonction réciproqne des anges avec le gesse, c'est-::·dire, que 'c'est par l'afl'ection de savoir, d'où resulle Seigne1l' ; car tous les Anges tournent la face vers le Seigneur, et J~a.fIection du vrai; par l'affection de comprendre, d'où r~slllt() la le Seigneur les regarde au l'l'ont, mais les anges regardent le Sei­ perception du vrai; et par l'afIection de voir ce qu'on sait et ce gneur aux yeux; et cela, parce que le front correspond à l'amour que l'on comprend, d'où résulte la. pensée; le Seigneur influe ct aux affections de l'amour, et que les yeux correspondent à la dans toutes c'es afIections, car elles sont des dérivations de l'amour sagesse et aux perceplit)lls de la sagesse: néanmoins les anges ·de la :vie de chacun, et les anges reçoivent cel influx dans la ne tournent pas d'eux-mèmes la face vers le Seigneur, 'mais le pereep'tion dn' vrai et dans la pensée, car c'est dans celles-ci que So:gneur les tourne vers Lui, et il les tourne par l'influx dans l'a­ l!inthix semanitesteà eux, et non dans les affections: or, comme moU!' de leur vie, et plI' cet infi1lx il entr,e dans les perceptions et les perceptions et les pensées apparaissent aux anges comme étant dans les pensées, et to'ul'lle ainsi les anges. Dans toutes les choses -il, eux! quoiqu'elles viennent des affections qui procèdent du Sei- du mental humain, il y a. un tel cercle de l'amour vers les pensées.
  • 16. " 24 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 25 et d'après les pensées vers l'amour par l'amour; ce cel'cle peut être d'après ce qui a été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ETDE LA appelé le cercle de la vie. Sur ce sujet, voirdani le Traité DU DIVIN DIVINE SAGESSE, Troisième Partie, sur les Degrés, et spécialement AMOUR ET D,E LA DIVINE SAGESSE quelques Articles, par exemple, dans ces Articles: Il y a chez l'homme par création trois degrés ceux-ci: Les Anges tournent continuellement leur face ver~ le Sei­ discrets ou de hauteur, N°S 230 à 235. Ces trois degrés sont dans gneur comme Soleil, N°s 129 à 134. Tous les intérieurs tant du chaque homme dès la naissance, et selon qu'ils sont ouverts mental que du corpe; des anges ont été pareillement tournés vers l'homme est cians le Seigneur, et le Seigneur est dans l'homme, le Seigneur comme Soleil, Nos 135 à 139. Chaque Esprit, quel qu'il N°S 236 à 241. Toutes les perfections croissent et montent avec les soit, se tourne pareillement vers son amour dominant, N°' 140 à degrés et selon les degrés, N°' 199 à 20!~. Par là il est évident que 145. L'amour se conjoint à la sagesse et fait que la sagesse est ré­ par création l'homme est tel, qu'il peut par les degrés être con. ciproquement conjointe, N°' 410 à 412. Les Anges sont dans le Sei. joint de plus près on plus près au Seigneur. Mais il faut abso­ gneur, eLle Seigneur est dans eux; et comme les Anges sont des lument savoir ce que sont les degrés, et qu'il yen a de deux récipients, le Sèigneur seul est le Ciel, W' 113 à 118, genres, les degrés discrets ou de ,hauteur, et les degrés continus 30. Le Ciel du Seigneur, dans le Monde naturel, est appelé ou de largeur, et quelle est leur différence; et aussi, que dans Êglise, et l'ange de ce Ciel est l'homme de l'Église, qui a été con. chaque homme par création et par suite dès la naissance ,il y a joint au Seigneur; et même cet homme, après sa sortie du Monde, irois degrés discrets ou de hauteur; que l'homme, lorsqu'il naît, devient ange du Ciel spirituel: par là il est évident que ce qui a vient dans le premier degré qui est appelé naturel, et qu'il peut été dit du Ciel angélique doit être entendu pareillement du Ciel chez lui augmenter ce degré par continuité jusqu'à ce qu'il de­ humain, qui est appelé l'Église, Cette conjonction réciproque avec vienne rationnel; qu'il vient dans le second degré, qui est appelé le Seigneur, laquelle fait le Ciel chez l'homme, a été révélée par le spirituel, s'il vit selon les lois spirituelles de l'ordre, qui sont les Seigneur en ces termes dans Jean : « Demettre?: en Moi, et Moi Divins vrais;' et qu'il peut même venir dans le troisième degré, en vous; eelui ql/i demeul'e en. Mot, et Moi en lui, eelui-là p%~~te qui est appelé céleste, s'il vit selon les lois célestes de l'ordre, qui du fruit beaucoup,. car sans lIloi vous ne pouvez taù-e rien. Il sont les Divins biens, Ces degrés sont ouverts en actualité par le - XV. 4,5,7, Seigneul' chez l'homme selon sa vie dans le Monde, mais ils ne 31. D'après ces explications, il est évident que le Seigneur est Bont ouverts perceptiblement et sensiblement qu'après sa sortie le Ciol, non-seulement dans le commun ~hez tous dans le Ciel, du monde; et selon qu'ils sont ouverts et ensuite perfectionnés, mais aussi là dans le particulier chez chacun; car chaque ange est l'homme est conjoint de plus près en plus près au Seigneur. Cette un ciel d'ns la forme la plus petite; d'autant de cio'JX qu'il y a conjonclion par l'approche peut être augmentée éternellement, et d'anges se compose le Ciel dans le commun; qu'il en soit ainsi, on aussi chez les anges elle est augmentée éternellement; mais néan­ le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, W' 51 à 58. Puis­ moins l'ange ne peut pas parvenir au premier degré de l'Amour que cela est ainsi, que personne n'embrasse donc cotte erreul', et de la Sagesse clu Seigneur, ou atteindre ce degré, parce que le qui chez un grand nombre tombe dans la première pensée, à sa­ Seigneur est Infini et que l'ange est fini, et qu'il n'y a point de voir, que le Seigneur est dans le Ciel parmi les anges, ou qu'il est rapport entre l'Infini et le fini. Comme personne ne peut com­ chez eux comme un Roi dans son Royaume; il est quant à l'as. rendre l'état de l'homme) ni l'état de son élévation et de son ap­ pect au-des3lls d'eux dans le Soleil spirituel, mais quant à la vie 'proche vers le Seigneu!', à moins de connaître ces degrés, il en a de leur amour et de leur sagesse il est en eux. été pour cela même spécialement parlé dans le Traite DU DIVIN 32. II. L'homme par la cl'éation est tel, qu'il peut être con­ AMOUR ET DE LA DIVINE SAGBSSE, voir N°' 173 à 281. Joint de plus près en plus près au Seigneur. On peut le voir 33. Il sera dit en peu de mots comment l'homme PElutêtre
  • 17. ~I' fn 26 LA SAGESSE ANGÉLiQUE SUR LA DIVIN Il PROVIDENCE 2"1 conjoint do plus près en plus près au Seigneur, ct ensuitû com· uit les maux comme diaboliques, et comme s'opposant à l'entrée ment cotte conjonction apparaît de plus procho en plus proche. u Seigneur, autant il est conjoint de plus près en p~us près au 1° Comment l'homme est conjoint de plus près en plus P'I'~S au igneur, et que de très près est conjoint celui qui les a en abo­ Scignc1.t,r : Cela se fait non par la science seule, ni par l'intelli· iDination comme autant de diables noirs et ignés, car le mal et le gence seule, ni même par la sagesse seule, mais par la vie qui leur ~iable sont un, et le faux du mal et satan sont un ; puisque, de est conjointe; la vie de l'homme est son amour, et l'amour est de ème qu'il y a ioflux du Seigneur dans l'amour du bien et dans plusieurs sortes; en général, il y a l'amour du mal et l'amour du ses affections, et par elles dans les perceptions et les pensées, qui bien; l'amour du mal est l'amour de commettre ad.ultère, de se toutes tiennent du bien, dans lequel est l'homme, ce par quoi elles venger, de tromper, de blasphémer, de priver les autres de leurs ~ont des vrais, de même il y a influx du diable, c'est-à-dire, de biens; l'amour du· mal sent de l'agrément et du plaisir en pen­ ,'enfer, dans l'amou!' du mal et dans ses affections, qui sont des sant à ces actions et en les faisant; les dérivations, qui sont les convoitoises, ct par elles dans les perceptions et les pensées, qui af1'ections de cet amour, sont en auss; grand nombre qu'il y a de toutes tiennent du mal, dans lequel est l'homme, ce par quoi elles maux pour lesquels cet amour s'est déterminé -; et les perceptions sont des faux. 2° Comment cette conjonction alJparaît de plus pro­ et les pensées de cet amour sont en aussi grand nombre qu'il y a C cn plus proche: Plus les maux ont été éloignés daus l'homme de faux qui favorisent et confirment ces maux: ces faux font un Daturpl par cela qu'ils ont été mis en fuite et pl'Ïs en aversion, avec les maux, de même que l'entendement fait un avec la vo­ plus l'homme est conjoint de près au Seigneur: et comme l'amoll' lonté ; ils ne sont pas séparés l'un de l'autre, parce l'un appat'­ et la sagesse, qui sont le Seigneur Lui-Même, ne sont pas tientù l'aulre_ Mainlenant, comme le Seigneur influe dans l'amout' ans l'espace, car l'aŒection qui appartient à l'amoLll', et la pensée de la vie de chacun, et par les affections dans les percepLions et ui appartient à la sages3e, n'ont rien de commun avec l'espace, da ns les pensées, et non vice velOS;';, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, 'en conséquence le Seigneur apparaît plus proche selon la conjonc­ il s'ensuit qu'il ne peul pas se conjoindre plus près que selon que tion pa!' l'amour et par la sagesse, èt au contraire plus éloigné l'amour du mal avec ses a[ections, qui sont les convo:tises, a été selon le rejet de l'amour ct de la sagesse: dans le monde spirituel éloigné; et comme ces convoitises résident dans l'homme naturel, l'espace n'existe pas, mais Jà les distances et les presences sont et que l'homme sent comme s'il agissait par lu:-mème dans tout s appare!lces selon les ressemblances et les dissemblances des cc qu'il fait d'après l'homme naturel, l'homme par conséquent atlertions; car, ainsi qu'il a été dit, les affections qui appartiennent doit éloigner comme par !Lü même les maux de cet. amour, ct alors '.6, l'amour, et les pensées [lui appartiennent à la sagesse, ct qu i· r,n aU tant il les éloigne, au tant le Seigneur approche de plus près et Iles-mêmes sont spirituelles, ne sont point dans l'espace; sur ce sc eonjoint à lui: ch:tcun, d'après la raison, peut voir que l,~s con­ ~jct, voi./' ce qui a été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET voitises avec leurs plaisirs bouchent et fOl'ment les portes au Se~­ fl LA DIVINE SAGESSE, N"' 7 à 10 ; 69 à 72, et ailleurs, La conjonc­ gneur, et qu'elles ne peuvE'nt être chassées par le Seigneut', tant tion du Seigneur avec l'homme, chez qui les maux ont été éloignés, que l'homme lui-même tient les portes fermées, et que pal' dehors est entendue pal' ces paroles du Seigneut' : « Les pw's de cœur ver­ i" il presse .et pousse pour qu'elles ne soient pas ouvertes: que ce ront Dieu_ » - Matth. V, 8 ; - et par celles-ci: « Celui qui a mes soit l'homme lui même qui doit ouvrir, cela est évident pal' les éceptes et les tait, chez lui demelll'e je ferai. » - Jean, XIV. 1 paroles du Seigneu!', dans l'Apocalypse: « Voici, je me tiens à la i,23; - avoir les préceptes, c'est savoit' ; et fait'c les préceptes, porte et je heurte ; si quelqu'un entend ma voix et' oum-e la o'ost aimer; car il est dit aussi dans ce passage: « Celui qui tait III Il portc, J'entrel'ai chez lui, et je souperai avec hei, et lui avec cs p,'éceptes, c'est celui-là qui J....t'aime.» Moi. Il - III- 20. - Il est donc -évident que, autant quelqu'un 34, III.. Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus III 1 1
  • 18. ~8 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PRàvIDENCE 29 il devient sage. Puisque chez l'homme par création et par suite c1ées de la pensée des anges d'après leur sagesse ne peuvent pré, dès la naissance il ya trois degrcs de vie, comme il vi.ent d'être nter qu'une seule idée de la pensée des hommes d'apl'ès leur sa· dit, N° 32, il Y a principalement chez lui trois degrés de la sa· gesse; ces neuf cent quatre-vingt· dix-neuf autres idées de la pensée gesse; ce sont ces degrés qui sont ouverls chez l'homme selon la d('s anges ne peuvent entrer, car elles sont surnaturelles: quecela conjonction; ils sont ouverts selon l'amour, car l'amour est la ~oit ainsi, c'est ce qu'il m'a èlè donIlé plusieurs fois de savoir par conjonclion même: toutefois, l'élévation de l'amour selon les de­ 'Vive expérience. Mais, ainsi qu'il a été dit précédemment, per· grés n'est perçue qu'obscurément par l'homme, mais l'élévation de ~onno ne peut venir dans cette sagesse ineffable des anges que par la sagesse est perçue clairement chez ceux qui savent et voient conjonction avec le Seigneur, et selon cette conjonction; car le ce que c'est que la sagesse. La raison pour laquelle les degrés do Seigneur seul ouvre le degré spirituel et le degré céleste, mais la sage,;se sont perçus, c'est parce que l'amour entre par les affec­ seulement chez ceux qui sont sages d'après Lui; et sont sages d'a· tions dans les perceptions et dans les pensées, et que celles-ci se près le Seigneur ceux qui rejettent hors d'eux le diable, c'est-à· présentent à la vue interne du mental, laquelle correspond à la dire, le mal. vue externe du corps; de là vient que la sagesse apparaît, et non 35. Mais qu'on ne croie pas que quelqu'un ait la sagesse, par de même l'affection de l'amour qui la produit: il en est de cela cela qu'il sait beaucoup de choses, et qu'il les perçoit avec une comme de toutes les choses qui sont faites en actualité par certaine lumière et peut en parler avec intelligence, à moins que l'homme; on remarque comment elles sont opérées par le corps, la sagesse ne soit conjointe à l'amour; car l'amour par ses affec­ mais non comment elles le sont par l'âme; de même aussi on pero tions la produit; si elle n'a pas ètè conjointe à l'amour, elle est çoit comment l'homme médite, perçoit et pense, mais non com· comme dans l'air un météore qui s'évar..ouit, et comme une étoile ment l'âme de ces mèdilations, perceptions et pensées, qui est tombante; mais la sagesse conjointe à l'amour est comme la lu­ l'affection du bien et du vrai, les pro:iuit. Toutefois, il ya trois mière permanente du Soleil et comme une étoile fixe: l'homme a degl'és de la sagesse, le naturel, le spirituel et le céleste; dans le l'amour de la sagessE' en tant qu'il a en aversion la tourbe diabo· degré naturel de la sagesse est l'homme pendant qu'il vit dans le lique, c'est-à-dire, les convoitises du mal et du faux. monde, ce degré chez lui peut alors êtl'e perfectionné au plus 36. La sagesse, qui vient à la perception, est la perception du haut point, et néanmoins il ne peut pas entrer dans le degré spi­ vrai d'après l'affection du vrai, principalement la perception du rituel, parce que ce degré ne tient pas au degré naturel par con­ vrai spirituel; car il yale vrai civil, le vrai moral eUe vrai spiri­ tinuité, mais lui est conjoint par les correspondances: dans le de· tuel; ceux qui sont dans la perception du vrai spirituel d'après gré spirituel de la sagesse est l'homme après la mort, ~t ce degré l'affection de ce vrai sont aussi dans la perception du vrai moral aussi t'st tel, qu'il peut êtl'e perfectionné au plus haut point, mais et dans la perception du vrai civil, car l'affection du vre.i spiri tuel néanmoins il ne peut pas entrer dans le degré céleste de la sa­ est l'âme de ces perceptions. J'ai parfois parlé de la sagesse avec gesse, parce que ce degré ne tient pas non plus au degré spirituel des Anges, qui m'ont dit que la sagesse est la conjonction avec le par continuité, mais lui est conjoint par les correspondances: d'a· Seigneur, parce que le Seigneur est la Sagesse même, et que dans ~ près ces explications, on peut voir que la sagesse peut être élevée cette conjonction vient celui qui rejette loin de soi l'enfer, et qu'il en raison triple, et que dans chaque degré elle peut être perfec­ y vient dans la même proportion qu'il le rejette: ils m'ont dit tionnée en raison simple jusqu'à son plus haut point. Celui qui qu'ils se représentent la Sagesse comme un Palais magnifique et saisit les élévations et les perfections de ces degrés peut en quel­ très-bien orné, dans lequel on monte par douze degrés; que per­ que sqrt~ percevoir ce qui est dit de la Sagesse Angélique, qu'elle Sonne ne vient au premier degré que d'après le Seigneur par la est ineffable; cette sagesse aussi est tellement ineffable, que mille conjonction avec Lui; que chacun monte selon la conjonction, et
  • 19. 30 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR tA DiVINE PROVIDENCE 31 'Ini .en tourments affreux. Ceci a été dit, afin que l'on puisse com­ qu'à mesure qu'il monte, il perçoit que personne n'est sage par I~I soi-même, mais q1!.'on est sage par le Seigneur; puis aussi, que prendre en quoi consiste et quelle est la félicité du ciel, de la­ les choses qu'il sait sont relativement à celles qu'il ne sait pas, quelle il va maintenant être parlé; car chaque chose est connue comme sont quelques gouttes d'eau relativement à un grand lac. par son opposé. Par les douze degrés au Palais de la sagesse sont signifiés les biens 39. Les béatitudes, les agréments, les plaisirs et les charmes, conjoints aux vrais et les vrais conjoints aux biens. en un mot, les félicités du ciel, ne peuvent pas être décrits pal' 37. IV. Plus l'homme est conjoint de pt'ès au Seigneur, plus des paroles, mais ils peuvent dans le Ciel être perçus par le sens; il est hew·etlx. Ce qui a été dit ci-dessus, N°S 32 et 34, des de­ en effet, ce qui est perçu par le sens seul ne peut pas être décrit, grés de la vic et de la s~gesse scIon la conjonction avec le Sei­ parce que cela ne tombe pas dans les idées de la pensée, et par gneur, peut aussi être dit des degrés de la félicité; en effet, les suite ne tombe pas non plus dans des mots; car l'entendement félicités, ou les béatitudes et les ~Igréments, montent selon que les :voit seulement, et il voit les choses qui appartiennent à la sagesse degrés supérieurs du mental, qui sont appelés degrc spirituel et ou au vrai, et non celles qui appartiennent à l'amour ou au bien; degré céleste, sont ouverts chez l'homme, et ces degrcs après sa c'est pourquoi ces fclicités sont inexprimables, mais néanmoins v ie dans le monde croissent èternellemen t. elles montent dans le même degré que la sagesse; leurs variétés 38. Tout homme qui est dans les plaisirs des convoitises du sont infinies, et chacune est inefrable; je l'ai entendu dire, et je mal, ne peut rien savoir des pl::tisirs des affections du bien dans l'ai perçu. Mais ces félicités entrent ft mesure que l'homme éloigne lesquels est le Ciel angélique, car ces deux geDl'es de plaisi rs sont les convoitises de l'amour du mal et du faux comme par lui-même, absolument opposés l'un à l'autre dans les internes, et par suite et néanmoins par le Seigneur, car ces félicités sont les félicités intél'ieul'oment dans les externes, mais il la surface même ils dif­ des affections du hien et du v l'ai, et ces affections sont opposées fèrent peu: en effet, tout amour a ses plaisirg, même l'amour du aux convoitises de l'amour du mal et du faux: les félicités des af­ mal cheL: ceux qui sont dans les convoitises, comme l'amour de fections de l'amoul' du bien et du vrai ont leur commencement commettre adultère, de SI) vonger, de tromper, de voler, de se li­ dans le Seigneur, ainsi dans l'intime, et de là elles se répandent vrerà la cruauté, et même chez les pIns méchants, de bloasph6mer dans les inférieurs jusqu'aux derniers, et ainsi elles remplissent les choses saintes de l'Eglise, et de répandre leur venin contre J'ange, et font que tout entier il est pour ainsi dil'e un délice. De Dieu; la source de ces plaisirs est l'amour de dominer d'après l'a­ telles félicités, avec des variétés infinies, sont dans chaque a11'ec­ mour de soi: ces plaisirs viennent des convoitises qui obsèdent tion du bien et du vrai, surtout dans l'affection de la sagesse. les intérieurs du mental, ils en dccoulent dans le corps, et y ex­ ~O. Les plaisirs des convoitises du mal et les plaisirs des a(fec­ c:tent des choses impures qui chatouillent les fibres; par conse ­ ti,ons du bien lie peuvent être comparés, parce qu'intérieurement quent du plaisil' du mf'ntal selon les convoitises naît le plaisir du dans les plaisirs des convoitises du mal il yale diable, et qu'in­ corps; en quoi consistent et quelles sont les choses impures qui térieurement dans les plaisirs des affections du bien il yale Sei­ chatouillent les fihres de leur corps, chacun après la mort peut le gneur, Si l'on veut des comparaisons, les plaisirs des convoitises savoir dans le Monde spirituel; ce sont, en général, des choses !lu mal ne peuvent être comparés qu'aux plaisirs lascifs des gre ­ cadavéreuses, excrémentitielles, stercoreuses, nidoreuses et uri ­ nouilles dans les étangs, et à ceux des serpents dans les lieux in­ neuses, car leurs enfers abondent en de pareilles impuretés, qui fects ; et les plaisirs :les affections du bien peuvent être comparés sont des correspondances, comme on le ,"oit dans le Traité DU aux délices des mentaIs (animi) dans les jardins et dans les par­ DIVIN A~IOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°' 4'2.2 à 424: mais après .terres émaillés de fieu:,s; en effet, des choses pareilles à celles qui qu'ils sont entrés dans l'enfer, ces plaisirs honteux sont changés aflectent les grenouilles et les serpents, affectent aussi dans les
  • 20. SUR LA DiVINE PROViDENCE 33 32 LA. SAGESSE ANGÉLIQUE de son amour; c'cst pourquoi ceux qui sont dans l'amour du mal enfers ceux qui sont dans les convoitises du mal; et des choses JlC peuvent que percevoir que le libre infernal est le libre même, pareilles à celles qui affectent les mentaIs dans les jardins et dans mais ceux qui sont dans l'amour du bien perçoivent que le libre les parterres, affectent aussi dans les Cieux ceux qui sont dans les céleste est le libre même, par conséquent les uns et les autres affections du bien; cal', ainsi qu'il a été dit ci-dessus, les choses perçoivent que l'opposé est servile: mais toujours est-il que per­ impures affectent par correspondance les méchants, et les chose~ sonne ne peut nier que l'un ou l'autre ne soit le libre, car deux pures affectent par correspondance les bons. Jibres OHosés ent1'e eux ne peuvent pas, chacun en soi, être des 41. D'après cela, on peut voir que plus quelqu'un est conjoint libres; de plus, on ne peut pas nier qu'ètre conduit par le bien ne de près au Seigneur, plus il devient heureux: mais cette félicité it le libre, et qu'être conduit pas le mal ne soit le servile; car se manifeste rarement dans le monde, parce que l'homme est alors tre conduit par le bien, c'est être conduit par le Seigneur, et être dans un état naturel, et que le naturel communique avec le spiri­ oonduit par le mal, c'est être conduit par le diable: maintenant, tuel non par continuité mais par correspondance; et cette com­ puisque tout ce que l'homme fait d'après le libre lui semble être munication n'est sentie que par une sorte de repos et de paix du ien, car cela appartient il. son amour, et que, ainsi qu'il a déjà été mental (animus), ce qui arrive surtout après les combats contre cUt, agir d'après son amour, c'est agir d'après le libre, il s'ensuit les maux: mais quand l'homme dépouille l'état naturel et entre que la conjonction avec le Seigneur fait qu'il apparaît à l'homme dans l'état spirituel, ce qui a lieu après sa sortie du monde, la fé· qu'il est libre, et que par suite il s'appartient; et plus proche est licité ci-dessus décrite se manifeste successivement. a conjonction avec le Seigneur, plus il est libl'e et par suite s'ap­ 4'2. V. Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus partient davantage. S'il lui semble plus distinctement qu'il s'ap­ ~I il lui semble distinctement qu'i,l s'appartient, et plus il remar­ que claù-ement qu'il applt1,tient au Seignew'. D'aprés l'appa· partient, c'est parce que le Divin Amour est tel, qu'il veut que ce qui est sien soit il autrui, ainsi à l'homme et à. l'ange; tel est tout rence, plus quelqu'un a été conjoint au Seigneur, moins il s'ap­ amour spirituel, principalement le Divin Amour: et, en outre, le partient; une telle apparence est chez tous les méchants, et aussi E1eigneur ne contraint jamais qui que ce soit, car tout ce à quoi chez ceux qui, d'après leur religion, croient qu'ils ne sont pas sous quelqu'un est contL'aint ne lui semble pas être sien, et ce qui ne le joug de la loi, et que personne ne peut faire 1I~ bien par soi· '.ui semble pas être sien ne peut devenir chose de son amour, ni même; car les uns et les autres ne peuvent voir autrement, sinon al' conséquent lui être approprié comme sien: c'est pourquoi que ne pouvoir ni penser ni vouloir le mal, mais seulement le 'homme est continuellement conduit par le Seigneur dans le libre, Il bien, c'~st ne pas s'appartenir; et de ce que ceux qui ont été con­ joints au Seigneur ne veulent et ne peuvent ni penser ni vouloir t est aussi réformé et régénéré dans le libre. Mais il en sera dit davantage sur ce sujet dans ce qui suit; voir ce qui en a aussi été le mal, ils en conclu~nt c'n eux-mêmes d'après l'apparence, que dit ci-dessus, N°4. cela, c'est ne pas s'appartenir; et cependant c'est absolument le ~4. Si, quant il. l'homme, plus il lui ~emble distinctement qu'il contraire. .'appartient, plus il remarque clairement qu'il appartient au Sei­ 43. Il Y a un libre infernal et il y a un libre céleste; il est du gneur, c'est parce que plus il est conjoint de près au Seigneur, libre internaI de penser et de vouloir le mal, et, autant que les lus il devient sage, comme il a été montré ci-dessus, No' 34 à 36 ; lois civiles et morales n'en empêchent pas, de le prononcer et de .et la sagesse enseigne cela, et aussi le fait remarquer: les Anges le faire; au contraire, il est du libre céleste de penser et de vou­ 'du troisième Ciel, parce qu'ils sont les plus sages des Anges, 111 loir le bien, ct, autant qu'on le p~u t, de le prononcer et de le rçoivent aussi cela, et ils l'appellent le libre même; mais être faire: tont ce que l'homme pense, veut, prononce et fait d'après ,nduit par lioi-même, c'est ce qu'ils nomment le servile : ils en le libre, il le perçoit comme sien, car tout libre pour chacun vient Il
  • 21. 34 LA SAGESSE ANGÉLlQtJÉ SUR LA DIVINE PROVIDENCE 35 donnent même la raison, c'est que le Seigneur influe immédiate­ lesquelles on peut voir que les choses sont, quoiqu'on ne voie pas ment non pas dans les choses qui appartiennent à leur perception quelles e1l8s sont i il existe de ces idées snr l'Infini, par exemple, et à leur pensee d'après la sagesse, mais dans les affections de l'a­ que Dieu, parce qu'il est Infini, ou que le Divin, parce qu'il est mour du bien, et par celles-ci dans celles-là, et qu'ils perçoivent Infini, est l'Être même; qu'il est l'Essence même et la Substance l'influx dans l'affection d'après laquelle ils ont la sagesse, et qu'en" même; qn'il est l'Amour même et la Sagesse même, ou qu'il est suite tout ce qu'ils pensent d'après la sagesse se présente comme Je Bien même et le Vrai même; qu'ainsi il est le Soi-Même (Ip­ venant d'eux-mêmes, ainsi comme étant à eux; et que par là se ,um), ou plutôt, qu'il est l'Homme Même; puis aussi, si l'on dit fait la conjonction réciproque. que l'Infini est Tout, par exemple, que l'Infinie Sagesse est la 45. Comm~ la Divina Providence du Seigneur a pour fin un ciel ~route-Science. et que l'Infinie Puissance est la Toute-Puissance. provenant du genre humain, il s'ensuit qu'elle a pour fin la con­ 'Mais toujours est-il que cela tombe dans l'obscur de la pensée, et jonction du genre humain avec le Seigneur, N°' 28 à 3t: puis peut de l'incompréhensible tomber dans le négatif, si de l'idée on aussi, qu'elle a pour fin que l'homme soit conjoint à Lui de plus n'abstrait pas les choses que la pensée tire de la nature, principa­ près en plus près, N°s 32, 33, car ainsi l'homme a un ciel plus lement celles qu'elle tire des deux propres de la nature, qui sont intérieur : puis encore, qu'elle à pour fin que l'homme par cette l'espace et le temps, car ces choses ne peuvent que borner les conjonction devienne plus sage, N°S 3i à 36 i et qu'il devienne idées, et faire que les idées abstraites soient comme n'étant pas plus heureux, N°' 37 à 41, parce que l'homme a le ciel d'après et quelque chose: mais s'il peut être fait abstraction dé ces choses selon la sagesse, et par elle aussi la félicité: et enfin, qu'elle a chez l'homme, comme cela est fait chez l'ange, l'Infini peut alors pour fin qu'il semble ù l'homme plus distinctement qu'il s'appar­ être compris,au moyen des choses qui viennent d'~tre nommées; tient, et qu'il remarque plus clairement qu'il appartient au Sei­ t par suite on peut aussi comprendre que l'homme est quelque gneur, W' 42 à 44. Toutes ces choses appartiennent à la Divine phase, parce qu'il a été créé par Dieu Infini qui est Tout i que Providence du Seigneur, parce que toutes ces choses sont le Ciel, l'homme est une substance finie, parce qu'il a été crée p'ar Dieu qu'elle a pour fin. . Infini qui est la Substance même; que l'homme est sagesse, parce qu'il a été créé par Dieu Infini qui est la Sag-esse même; et ainsi La 1Jivine Prom'dence dH Seigneu?' dans tout ce qu'elle tait du reste; l.:ar si Dieu Infini n'était pas Tout, n'était pas la Sub­ 1'egardc l'infini et l'éte1'nel. stance même, n'était pas la Sag~sse même, l'homme ne serait pas uelque chose, ainsi ou il ne serait rien, ou il serait seulement une 46. Dans le Monde Chrétien on sait que Dieu est Infini et Éter­ ,dée qu'il est, suivant les visionnaires appelés idéalistes. D'après ce nel, car dans la Doctrine de la Trinité, qui tire son nom d'Atha­ ui a été montré dans le Traité DU DiVIN AMOUR ET DE LA DIVINE nase, il est dit que Dieu le Père est Infini, Éternel et Tout-Puis. SA.GE"SE, il est évident que la Divine Essence est l'Amour et la sant i pareillement Dieu le Fils et Dieu l'Esprit Saint, et que ce­ Sagesse, N°S 28 il,39 ; que le Divin Amour et la Divine Sagesse pendant ils sont non pas trois Inrinis, trois Éternels, trois Tout, sont la Substance même et la Forme même, ainsi le Soi-Même et Puissants, mais Un Seul: il suit de là que, puisque Dieu est Infini l'Unique N"' 40 â. 46 ; et que Dieu a créé de Lui-Même, et non du et Éternel, on ne peut attribuer à Dieu que l'Infini et l'Éternel. néant, l'univers et toutes les choses de l'univers, No' 282 à 284 : Mais qu'est-ce que l'Infini et l'Éternel? cela ne peut êlre compris U suit de là, que tout ce qui a été créé, et principalement l'homme, par le fini, et cela aussi peut être compris; cela ne peut être com­ et en lui l'amour et la sagesse, sont quelque chose, et non pas pris, parce que le fini n'est pas susceptible de concevoir l'infini, .8eulement une idée qu'ils sont i car si Dieu n'était pas Infini, il ,et cela p~ut être compris, parce qu'il y a des idées abstraites par A'y aurait pas le fini; si l'Infini n'était pas Tout, il n'y aurait pas
  • 22. 36 LA SAGESSE ANGÉLÎQUF: SUR LA DIVINE PROVIDENCE 37 !" quelque chose; et si Dieu n'avait pas créé de Lui-~ême toutes it comme si l'on disait l'Être par soi, ce qui est contradictoire, choses, il n'y aurait aucune chose ou rien: en un mot, Nous .ear l'Infini pa r soi serait l'Infini par l'Infini, et l'Être par soi serait SOMMES PARCE QUE DIEU Es'r. 'Être par l'Être, et cet Infini et cet Être, ou serait la même 47. Maintenant, comme il s'agit de la Divine Providence, ùt ose que l'Infini, ou serait fini. D'après ces choses et d'auLres ici, que dans tout ce qu'elle fait elle regarde l'infini et l'éternel, et emblablcs, qui peuvent être vues intérieurement dans le ration­ comme ce sujet ne peut être distinctement traité que dans un cer­ el, il est évident qu'il ya l'Infini en soi et l'Éternel en soi, et que tain ordre, voici quel sera cet ordre: 1. L'Infini en soi et l'Éternel un et l'autre est le Divin, de qui toutes choses procèdent. en soi est la même chose que le Divin. II. L'Infini et l'Éternel en 49. Je sais que plusienrs diront en eux-mêmes: Comment peut· soi ne peut que regarder l'infini et l'éternel d'après soi dans les n saisir intérieurement dans son rationnel quelque chose sans finis. III. La Divine Providence dans tout ce qu'elle fait regarde espace et sans temps, et comprendre que cela non·seulement est, l'infini et l'éternel d'après soi, surtout en sauvant 11'1 Genre Hu­ ais encore que c'est le tout, et que c'est le Soi-Même d'où toutes main. IV. L'image de l'Infini et de l'Éternel existe dans le Ciel oses procèdent f Mais pelise intérieurement si l'amour ou aucune Angélique provenant du genre humain sauve. V. Regarder l'infini .8 ses affections, si la sagesse ou aucune de ses perceptions, et et l'éternel en formant le Ciel Angélique, pour qu'il soit devant le même si la pensée sont dans l'espace et dans le temps, et tu sai. Seigneur comme un seul Homme, qui est l'image du Seigneur, est ,iras qu'elles n'y sont pas; et comme Je Divin est l'Amour même l'intime de la Divine Providence. t la Sagesse même, il s'ensuit que le Divin ne peut pas être conçu 48. I. L'Infini en soi el l'Éternel en soi est la même chose ns l'espace et dans le temps, par conséquent l'Infini non plus: que le Divin. On peut le voir d'après ce qui a cté montré en plu­ our que cela soit perçu plus cla:rement, examine si la pensée est sieurs endroits dans le Traité du DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE nE. le temps et dans l'esp:lce : Suppose chez elle une progression SAGESSE. Qne l'Infini en soi et l'Éternel en soi, ce soit le Divin, dix ou douze heures; cet espace de Lemps ne peut-il pas te cela est tiré de l'idée Angélique; les Anges ne comprennent pas par mbler être d'une heure ou deux, et ne peut-il pas aussi te sem. l'Infini autre chose que le Divin Être, ni par l'Éternel autre chose ,1er être d'un jour ou deux f il se présente selon l'état de l'aifec­ que le Divin Exister. Toutefois, les hommes peuvent et voir et ne ,ion d'où provient la pensée; si c'est une affection de joie dans pas voir que l'Infini en soi et l'Éternel en soi est le Divin; peu vent ,quelle on ne pense pas au temps, la pensée de dix ou douze le voir ceux qui ne pensent pas : l'Infini d'après l'espace, ni à l'É­ .cures est à peine d'une heure ou deux; mais le contraire arrive ternel d'après le temps; mais ne peuvent pas le voir ceux qui pen­ • c'est une affection de douleul' dans laquelle on fait attention au sent à l'Infini et à l'Éternel d'après l'espace et le temps; ainsi mps; de là il est évident que le temps est seulement une app:l­ peuvent le voir ceux qui pensent d'une manière plus élevée, c'est­ nce selon l'état de l'affection d'où provient la pensée; il en est à-dire, intérieurement dans le rationnel; mais ne peuvent pas le .8 même de la distance de l'espace dans la pensée, soit que tu te voil' ceux qui pensent d'une manière plus basse, c'est-à-dire, ex­ 'romènes, soit que tu voyages. térieurement. Ceux qui peuvent le voir pense'lt qu'il ne peut pas 50. puisque les Anges et les Esprits sont des affections qui y avoir un infini de l'espace, ni par conséquent un infini du temps ppartiennent à l'amour, et des pensées provenant de ces affec­ qui est l'éternel à quo, parce que l'infini est sans fin première ni ,tons, ils ne sont par cela même ni dans l'espace ni dans le dernière, ou sans termes; ils pensent aussi qu'il ne peut pas non mps, mais ils sont dans l'apparence de l'espace et du temps; plus y avoir un Infini par soi, parce que par soi suppose un terme ·apparence de l'espace et du temps est pour eux selon les états et un commencement, o~ un antérieur à quo; que par conséquent atlections et des pensées provenant de ces affections; c'est ilest frivole de dire l'Infini et l'Éternel par soi, parce que ce se- ourquoi, quand quelqu'un d'eux pense d'après l'affectiou à un
  • 23. 38 LA. SA.GESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 39 autre, avec intention de le voir, ou de s'entretenir avec lui, aussi. nel, et qu'alors l'Infini et l'Éternel est la même chose que le Di­ tôt l'autre est présent. De là vient qu'il y a présents chez chaque vin: ainsi pensent les anges et les esprits: d'après la pensée avec homme des esprits qui sont avec lui dans une affection semblable, abstraction du temps et de l'espace, on comprend la Divine Toute­ de mauvais esprits avec celui qui est dans l'affection d'un mal sem­ Présence et la Divine Toute-Puissance, et aussi le Divin de toute; blable, et de bons esprits avec celui qui est dans l'affection d'un éternité, et nullement d'après la pensée à laquelle est attachéef bien semblable; et ils sont tellement présents, que l'homme est l'idée pl'Ovenant de l'espace et du temps. Il est donc évident qu'on' au milieu d'eux comme quelqu'un aIl milieu d'une société: l'es­ peut penser à Dieu do toute éternité, mais jamais à la nature de' pace et le temps ne font rien pour la présence; et cela, parce que toute éternité; que par conséquent on peut penser à la Création l'affection et la pensée qui en provient ne sont ni dans l'espace ni de l'Univers par Dieu, et nullement à la Création par la nature, dans le temps, et que les esprits et les anges sont des affections et car les propros de la nature sont l'espace et le temps, tandis que des pensées provenant de ces affections. Que cela soit ainsi, c'est le Divin ost sans espace et sans temps. Que le Divin soit sans es­ ce qu'il m'a été donné de savoir par une vive expérience de plu­ pace et sans temps, on le voit dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET sieurs années; et aussi, en ce que j'ai conversé avec plusieurs DE LA DIVINE SAGESSE, N°S 7 à 10; 69 à 72 ; 73 à 76 ; et ailleurs. après leur mort. tant avec ceux qui appartenaient à l'Europe et à 52. II. L'infini et l'Éternel en soi ne peut que regarder l'in­ sos divers royaumes, qu'avec ceux qui appartenaient à l'Asie et à flni et l'éternel d'apïès soi dans les finis. Par l'Infini et l'Éternel l'Afl'ique et à leurs divers royaumes, .et ils étaient tous près de en soi il est entendu le Divin Même, comme il vient d'être montré moi; si donc il y avait eu pour eux espace et temps, il y aurait eu dans l'Article précédent; par les finis il est entendu toutes les voyage et temps pour ce voyage. Bien plus, tout homme sait cela choses créées par le Divin, et principalement les hommes, les es­ d'après un insite en lui ou dans son mental; c'est ce dont j'ai eu prits et les anges; et regarder l'infini et l'éternel d'après soi dans la preuve, en ce que personne n'a pensé à aucune distance d'es. les finis, c'est Se regarder soi-même dans eux, commo l'homme pace, quand j'ai raconté que j'avais conversé avec tel ou tel, qui regarde son image dans un miroir: que cela soit ainsi, c'est ce était mort en Asie, en Afrique ou en Europ~; par exemple, avec qui a été montré en plusieurs endroits dans le Traité DU DIVIN Calvin, Luther, Mélanchton, ou avec quelque Roi, quelque Gou­ AMOUR ET DE LA DIVINE S.-.OESSE, principalement lorsqu'il a été verneur, quelque Prêtre d'une région lointaine; et même il n'est démontré, que dans l'univers créé il r a l'image de l'homme, et tombé dans la pensée de personne, de dire: (( Comment a-t-il pu qu'il y a l'image de l'infini et de l'éternel, No' 317, 318, ainsi l'i­ converser avec ceux qui ont vécu dans ces lieux? et comment eux mage do Dieu Créateur, c'est-à-dire, du Seigneur de toute cter· ont· ils pu venir vers lui et être presents, quand cependant il y avait uilé. Toutefùis, il faut qu'on sache que le Divin en soi est dans le entre eux des terres et des mers? " Par là aussi il est devenu évi­ Seigneur, mais que le Divin d'après soi est le Divin procédant du dent pour moi, que nul ne pense d'après l'espace et le temps, Seigneur dans les créés. quand il pense à ceux qui sont dans le Monde spirituel. Que ce­ 53. :Mais pOUl' que ceci soit plus pleinement compris, il faut l'il· pendant il y ait pour ceux-là apparence d'espace et de temps, on lustrer: Le Divin ne peut regarder autre chose que le Divin, et ne le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, No' 162 'i 169; 191 pout le regarder ailleurs que dans les créés par soi; qu'il en soit à 199. ainsi, cela est évident en cc que personne ne peut regarder un 51. Maintenant, d'après ces explications, on peut voir qu'il faut autre que d'après le sien en soi; celui qui aime un autre le re­ penser à l'Infini et à l'Éternel, par conséquent au Seignellr, sans garde d'après son amour on soi, celui qui est sage regarde un au­ l'espace et sans le temps, et qu'on peut y penser; que c'est même tre d'après sa sagesse en soi; il peut, il est vrai, voir que l'autre ainsi que pensent ceux qui pensent intérieurement dans le ration. ou l'aime ou ne l'aime pas, qu'il est sage Ou qu'il n'est pas sage,
  • 24. 40 J,A SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA. DIVINE PROVrDENCE n ~ fi·nien soi, mais le fini comme en soi, d'après l'Infini par soi mais il voit cela d'après son amour et sa sagesse en soi, c'est pour­ quoi il se conjoint à lui autant que l'autre l'aime comme lui·même dans le fini. Mais dans la suite il en sera dit davantage sur ce sujet. l'aime, ou autant que l'autre est sage comme lui, car ainsi ils font 55. III. La Divine Providence dans tout ce qu'elle fait re­ un. Il en est de même du Divin en soi, car le Divin en soi ne peut garde l'infini et l'éternel d'après soi, surtout en sàuvant le pas Se regarder d'après un autre, par exemple, d'après un homme, .Genre Humain. L'Infini et l'Eternlû en sol est le Divin même ou un esprit et un aJ::lge, puisqu'en eux il n'y a rien du Divin en soi le Seigneur en Soi; l'Infini et l'Éternel d'après soi estIe Divin pro­ ~édant ou le Seigneur dans d'autres, créés par Lui, ainsi dans les à quo (de qui tout procède) ; et regarder le Divin d'après un autre en qui il n'y a rien du Divin, ce serait regarder le Divin d'après pommes et dans les anges, et ce Divin est le même que la Divine rien de Divin, ce qui n'est pas possible: c'est de là que le Sei­ Providence; car le SeigneUl' par le Divin d'après soi pourvoit àce gneur a été conjoint à l'homme, à l'esprit et à l'ange, de telle sorte .ue toutes choses soient contenues dans l'ordre, dans lequel et que tout ce qui se réfère au Divin ne .ient pas d'eux, mais vient :pour lequel elles ont été créées: et comme le Divin pl'ocMant et­ du Seigneur: en effet, l'on sait que tout bien et tout vrai, qui est fectue cela, il s'ensuit que tout cela est la Divine Providence. dans quelqu'un, vient non pas de lui mais du Seigneur, et que 56. Que la Divine Provide nce, dans tout ce qu'elle fait, regarde bien plus il n'y a même personne qui puis~e nommer le Seigneur, infini et l'éternel d'après soi, on peut le voir en ce que tout ce qui Ou prononcer ses noms de Jésus et de Christ, si ce n'est d'après a été créO s'avance du Premier, qui est Infini et Eternel, vers les le Seigneur. Il suit donc de là, que l'Infini et l'E:ernel, qui est le derniers, et des derniers vers le Premier à quo (dont tout procède), même que le Divin, regarde toutes choses d'une manière infinie ·ainsi qu'il a été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA dans les finis, et qu'il se conjoint à eux selon le degré de récep­ PIVINE SAGESSL';, dans la Partie où il s'agit de la Création de l'Uni· tion de la sagesse et de l'amour chez eux. En un mot, le Seigneur l'ers; et comme dans toute progression il y a intimement le Premier ne peut avoir ùe demeure et ha biter chez l'homme et chez l'ange 4 quo, il s'ensuit que le Divin Procédant ou la Divine Providence que dans ce qui est à Lui, et non dans leur propre, car leur propre dans tout ce qu'elle fait regarde quelque image de l'infini et de est le mal, et lors même qu'il serait le bien, c'est toujours un fini, l'éternel; elle regarde cela dans toutes ch'oses; mais dans quel­ qui en soi et d'après soi n'est pas susceptible de contenir l'Infini. 'ques-unes d'une manière évidemment perceptible,' et dans d'au· D'après ces explications il est évident qu'il n'est jal'nais possible que tres non; elle présente cette image d'une manière évidemment le fini regarde l'Infini, mais qu'il est possible que l'Infini regarde perceptible dans la variété de to utes choses, et dans la fructifi· l'infini d'après soi dans les finis. cation et la multiplication de toutes choses. L'image de l'infini 54. Il semble que l'Infini ne puisse pas être conjoint au fini, et de l'éte1'nel dans la variété de toutes choses est manifeste en parce qu'il n'y a pas de rapport eotre l'infini et le fini, et parce CO qu'il n'y a pas une chose qui soit la même qu'une autre, et que le fini n'est pas susceptible de contenir l'infini; mais néan­ ,qu'il ne peut pas non plus y en avoir durant l'éternité: cela est moins il y a conjonction, iant parce que l'Infini a créé de soi·même .bien visible par les faces des hommes depuis la première création, toutes choses, s('lon ce qui a été démontré dans le Traité DU DI­ par conséquent aussi par leurs mentaIs (animi) dont les faces YIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°' 281 à 284, que parce BOnt les 1ypes, et encore par les affections, les perceptions et les que l'Infini dans les finis ne peut regardel' autre chose que l'infini ansées, car ce sont elles qui composent ces mentaIs. De là vient d'après soi, et que cet infini peut apparaître chez les finis comme ,g,de dans le ciel entier il n'y a t'as deux anges ou deux esprits qui étant dans eux; de cette manière il y a un rapport entre le fini !Soient les mêmes, et qu'il ne peut pas non. plus y en avoir durant et l'infini, non par le fini, mais par l'Infini dans le fini; et aussi 'éternité: il en est de même de tout objet de la vue dans l'un el ~e cette manière le fini est susceptible de contenir l'infini, non pas l'autre Monde, tant le naturel que le spirituel: d'après cela, on peut
  • 25. 42 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DlVlNE PROViDENCE 4:l voir que la Variété est infinie et eternelle. L'image de l'infini et 58. Si la Divine Providence regarde l'infini et l'éternel d'après de l'éternel dans la fructification et dans la multiplication de soi, surtout en sauvant le Genre humain, c'est parce que la fin de toutes choses, est évidente par la faculté clonnée aux semences la Divine Providence est le Ciel provenant du genre humain, dans le Règne végétal, et à la proliflcation dans le Règne animal, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, Nos 37 il 45; et comme c'est là surtout chez les poissons, en ce que s'il y avait fructification et la fin, il s'ensuit que c'est la rëformation et la régénération de multiplication selon la faculté, les espaces du globe entier et l'homme, ainsi sa salvation, que la Divine Providence regarde même de l'univers seraient remplis en un siêcle; ce qui montre surtout, car le Ciel se compose de ceux qui sont sauvés ou qui ont clairement que dans cette faculté est caché un effort de 'se pro­ ~té régénérés. Puisque régénérer l'homme, c'est unir chez lui le pager à l'infini: et comme les fructifications et les multiplications bien et le vrai, ou l'amour et la sagesse, de même qu'ils ont été III n'ont pas manqué depuis le commencement de la création, et ne unis dans le Divin qui procède du Seigneur, voilà pourquoi la Di­ manqueront pas durant l'éternité, il s'ensuit que dans cette fa­ vine Providence regarde cela surtout en sauvant le genre humain; 1 culté est aussi un effort de se propager durant l'éternité. l'image de l'infini et de l'éternel n'est pas chez l'homme ailleurs 57. Il en est de même dans les hommes quant à leurs affec­ que dans le mariagtl du bien et du vrai. Que le Divin procédant tions qui appartiennent à l'amour, et à leurs perceptions qui ap­ tasse cela dans le genre humain, c'est ce qui est notoire d'après partiennent à la sagesse; la variété des unes et des autres est in­ ceux qui, remplis du Divin procédant, qu'on nomme Esprit Saint, finie et éternelle; pareillement leurs fructifications et leurs mul­ ont prophétisé, et dont il est parlé dans la Parole; et d'après ceux tiplications, qui sont spirituelles: aucun homme ne jouit d'une qui illustrés voient les Divins vrais dans la lumière du ciel; prin­ affection et d'une perception tellement semblables à une allection cipalement dans les anges, qui perçoivent par le sens la présence, et à une perception d'un autre, qu'elles soient les mêmes, et cela l'influx et la conjonction; mais ceux-ci remarquent même, que ne peut pas avoir lieu durant l'éternité: et de même les affections la conjonction n'est pas autre que celle qui peut être nommée peu"ent être fructifiées et les perceptions être multipliées sans fin; adjonction. que les sciences ne puissent jamais être épuisées, on le sait. Cette 59. On ne sait pas encore que 1'J. Divine Providence, dans toute tacullé de fructification et de multiplication sans fin, ou à l'infini progression chez l'homme, regarde son état éternel; en effet, elle et éternellement, est dans les naturels chez les hommes, dans les ne peut pas regarder autre chose, par~e que le Divin est Infini et spirituels chez les anges spirituels, et dans les célestes chez les Éternel, et que l'Infini et l'Éternel, ou le Divin, n'est point dans anges célestes. 'l'elles son t non-seulement les affections, les per­ le temps, et qu'ainsi toutes les choses futures Lui sont présentes; ceptions et les sciences dans le commun, mais aussi chacune, et el comme le Diviu est tel, il s'ensuit que dans toutes et dans cha­ mème la moindre chose qui en dépend, dans le particulier. Elles cune des choses qu'il tait il y a l'éternel. Mais ceux qui pensent sont telles, parce qu'elles tiennent leur existence de l'Infini et de d'après le temps et l'espace perçoivent difficilement cela, non­ l'Éternel en soi par l'infini et l'éternel d'après soi. Mais comme le seulement parce qu'ils aiment les temporels, mais aussi parce fini n'a rien du Divin en soi, c'est pour cela qu'il n'y a rien de ce qu'ils pensent d'après le présent dans le monde, et non d'après le Divin, pas même la plus petite chose, dans l'homme ou dans l'ange présent dans le ciel; le préHent dans le ciel est pour eux aussi ab­ comme lui appartenant, car l'homme et l'ange sont finis, et sont sent que le bout de la terre: ceux, au contraire, qui sont dans le seulement des réceptacles, qui en eux-mêmes sont morts; ce qui Divin, par cela qu'ils pensent d'après le Seigneur, pensent aussi est vivant en eux vient du Divin procédant qui leur est conjoint d'après l'éternel, quand ils pensent d'après le présent, se disant par contiguité, et qui leur apparaît comme étant à eux. Qu'il en en eux-mêmes: « Ce qui n'est pas éternel, qu'est-ce que c'est ~ le soit ainsi, on le verra dans la suite. temporel n'est-il pas respectivement comme rien? .et même ne . '
  • 26. 44 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 45 devient-il pas rien lorsqu'il est fini? il en est autrement de l'éter­ et une affection bonne, s'il a eu l'amour du bien; et chacun a l'af· nel, cela seul Est, parce que son être n'est pas fini, » penser ainsi, fection bonne en proportion qu'il a. fui les œaux comme péchés, ou c'est penser en même temps d'après l'éternel lorsqu'on pense l'affeclion mauvaise en proportion qu'il n'~ pas fui ainsi les maux. d'après le présent; et quand l'homme pense ainsi et vit en même Maintenant, puisque tous les esprits et tous les anges sont des af­ temps ainsi, le Divin procédant chez lui, ou la Divine Providence, fections, il est évident que le Ciel angélique tout entier n'est que dans toute progression, regarde l'état de sa vie éternelle dans le l'amour de toutes les affections du bien, et par suHe la sagesse de Ciel, et le conduit vers cet état. Que le Divin dans tout homme, toutes les perceptions du vrai; et puisque tout bien et tout vrai soit méchant, soit bou, regarde l'éternel, on le verra dans la suHe. vient du Seigneur, et que le Seigneur est l'Amour Même et la Sa­ 60. IV. L'Image de l'Infini et de l'Êtemel existe dans le Ciel gesse Même, il s'ensuit que le Ciel angélique est l'image du Sei­ angélique. Parmi les choses nécessaires à connaître il y a aussi le gneur ; et comme le Divin Amour et la Divine Sagesse dans sa Ciel angélique, car quiconque a de la religion pense au Ciel et veut Forme est Homme, il s'ensuit aussi que le Ciel angélique ne peut y venir; mais le Ciel n'est donné qu'à coux qui en savent le chemin être que dans la forme humaine: mais il en sera dit davantage sûr et qui le suivent; on peut même savoir quelque peu ce chemin, ce sujet dans l'Article suivant. quand on connaît quels sont ceux qui constituent le Ciel, et que 62. Si le Ciel angélique est l'image de l'Infini et de l'Éternel, personne ne devient ange, ou ne vient dans le Ciel, à moins que c'est parce qu'il est l'image du Seigneur, et que le Seigneur est In· du monde il ne porte avec lui l'angélique; et d:lns l'angélique il y fini et Éternei. L'image de l'Infini et de l'Éternel du Seigneur se a la connaissance du chemin d'après l'action d'y marcher, et l'ac­ manifeste en cela, qu'il y a des myriades de myriades d'anges dont tion d'y marcher par la connaissance du chemin. Dans le Monde le Ciel est composé; qu'ils constituent autant de s 'ciétés qu'il ya spirituel il y a aûssi en actualité des chemins, qui conduisent à d'affections communes de l'Amour céleste; que dans chaque so­ chaque société du ciel, et à chaq ue société de l'enfer; et chacun ciété, chaque ang~ est distirctement son affection; que de tant voit comme de soi·même son chemin; s'HIe voit, c'est parce que d'affections dans le commun et dans le particulier résulte la FOl'me là il Y a des chemins pour chaque amour, et que l'amour ouvre le du Ciel, qui est comme un devant le Seigneur, non autrement que chemin, et conduit chacun ver.:; ses consociés; personne ne voit comme l'homme est un; et qUE) cette Forme est éternellement pero d'autres chemins que celui de son amour: de là il.est évident que fectionnée selon la pluralité, car plus il y en a qui entrent dans la les anges ne sont que des amours célestes, car autrement ils n'au­ 'orme de l'Amour Divin, qui est la Forme des formes, plus l'union raient pas vu les chemins conduisant au Ciel. Mais cela peut de­ devient parfaite. Par ces explications il est évident que l'image venir plus évident par une description du Ciel. de l'Infini et de l'Éternel existe dans le Ciel angélique. 61. L'esprit de tout homme est affection et par suite pensée, 63. D'après la connaissance du Ciel, donnée par celte courte et comme toute affection appartient à l'amour, et toute pensée à description, il est évident que l'affection qui appartient à l'amour l'entendement, tout esprit est son amour et par suite son enten­ du bien fait le ciel chez l'homme: mais qui est·ce qui sait cela dement; c'est ce qui fait que, quand l'homme pense seulement aujourd'hui; et même qui est-ce qui qui sait ce que c'est que l'affec­ d'après son esprit, ce qui arrive quand, à la maison, il médite en tion de l'amour du bien, et que les affections de l'amour du bien lui-même, il pense d'après l'affection qui appartient à son amour; IOnt innombrables, et même infinies? car, ainsi qu'il a été dit, de là on peut voir que quand l'homme devient esprit, ce qui ar­ chaque ange est distinctement son affection, et la Forme du Ciel rive après la mort, il est l'affection de son amour, et non une autre est la forme de toutes les affections du Divin Amour, qui sont dans pensée que celle qui appartient à son affection; il est une affec­ le Ciel. Unir toutes les affections dans cette lorme, nul autre ne le tion mauvaise, c'est-à-dire, une cupiùité, s'il a eu l'amour du mal, peut que Celui qui est l'Amour Même et la Sagesse Même, et en
  • 27. 46 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 47 même temps Infini et Éternel; car l'infini et l'éternel sont dans le ment quel est le Ciel. Or, puisque le Seignenr est l'Homme Même, tout de la forme, l'infini dans la conjonction, et l'éternel dans la et que le Ciel est son image, c'est pour cela qn'il est dit qu'être perpé~uité ; si l'infini et l'éternel lui étaient ôtés, à l'instant même dans le Ciel, c'est être dans le Seigneur; que le Seigneur soit elle se dissiperait: quel autre peut unir les affections dana la l'Homme Même, 011 le voit dans le Traité DU DlVIN AMOUR ET DE forme, et mème quel autre peut unir le un de cette forme? car :LA DlVINE SAGESSE, N°' 11 à 13 ; 285 à 289. son 'Un ne peut être uni que d'après l'idée universelle de tous, et 66. D'après ces explications, on peut en quelque sorte voir cet l'universel de tous que d'après l'idée singulière de chacun: il y a arcane, qui peut être appelé angélique; il. savoir, que chaque affec· des myriades de myriades d'anges qui composent cette forme, et ,tion du bien et en mème temps du vrai est homme dans sa forme; il y en a des myriades qui entrent en elle chaque année, ct qui y car tout ce qui procède du Seigneur tient de son Divin Amour entreront durant l'éternité; tous les enfants y entrent, ct autant -d'être affeetion du biE'l1, ct de sa Divine Sagesse d'être affection d'adultes qu'il ya d'affections de l'amour du bien. Par ces expli­ du vrai. L'affection du vrai, qui procède du Seigneur, se présente i~ cations on peut voir de nouveau l'image de l'Infini ct de l'Éternel comme perception ct par suite comme pensée du vrai dans l'ange dans le Ciel angélique. et dans l'homme, et cela, parce qu'on fait attention à la percep" 6~. V. Regarder l'Infini et l' fi: ternel en (ormant le Ciel an­ tion ct à la pensée, et peu à l'affection d'où elles proviennent, et gélique, pour qu'il soit devant le Seigneu1' comme Un seul ee.Pendant elles procèdent du Seigneur avec l'affection du vrai III Romme, qui est l'Image du Seigneur, est l'intime de la .Divine comme un. Providence. Que le Ciel entier soit comme un seul Homme devant 67. Mainttmant, puisque l'homme par création est le ciel dans le Seigneur, ct pareillement toute Société du ciel, et qu'il résulte la forme la plus petite, et par suite l'image du Seigneur; et puis­ de là que chaque ange est homme dans une forme parfaite, ct que le Ciel conl>iste en autant d'affections qu'il y a d'anges, et que qu'il en soit ainsi parce que Dieu Créateur, qui est le Seigneur de chaque affection dans sa forme est homme, il s'ensuit que le con­ toute éternité, est Homme, on le voit dans le Traité DU CIEL ET tinuel de la Divine Providence est que l'homme devienne ciel dans DE L'ENFER, N°' 59 il. 86; et que ce soit de là qu'il y a correspon­ la forme et par suite image du Seigneur, et que, comme cela se dance de toutes les choses du Ciel avec toutes celles de l'homme, fait par l'affec tian du bien et du vrai, ii devienne cette affection: N°S 87 il. 102. Que le Ciel entier soit comme un seul Homme, je ne c'est donc là le continuel de la Divine Providence; mais son in­ l'ai pas vu moi·même, parce que le Ciel entier ne peut être vu que ime est qu'il soit à telle ou telle place dans le Ciel, ou à telle ou par le Seigneur seul, mais qu'une Société entière du ciel, grande 'telle place dans l'Homme Divin céleste, car ainsi il est dans le Sei­ ou petite, ait apparu comme un seul homme, c'est ce que j'ai neur. Mais ceci a lieu pour ceux que le Seigneur peut conduire souvent vu, et alors il m'a été dit que la Société la plus grande, -au Ciel; et comme le Seigneur prévoit cela, il pourvoit aussi con.. qui est le Ciel dans tout le complexe, apparaît pareillement, mais tinuellement à ce que l'homme devienne tel; car ainsi quiconque devant le Seigneur; et que c'est pour cela que clJaque ange est 8e laisse conduire vers le Ciel est préparé pour sa place dans le homme en toute forme. Ciel. 65. Puisque le Ciel entier en prés;ence du Seigneur ost comme 68. Le Ciel, comme il vient d'être dit, est distingué en autant un seul Homme, c'est pour cela que le Ciel a été distingué en autant de sociétés qu'il y a d'organes, de viscères et de membres dans de Sociétés communes qu'il y a d'organes, de viscères et de mem. l'homme, et une partie no peut pas y être dans une autre place bres chez l'homme; et chaque Société commune, en autant de sa. que dans la sienne: puis donc que les anges sont de telles parties ciétés moins communes ou particulières, qu'il y a de grandes par­ dans l'Homme Divin céleste, et qu'il n'y a que ceux qui ont été fies. dans chaque viscère ou organe: d'après cela, on voit claire- hommes dans le monde qui deviennent anges, il s'ensuit- que
  • 28. 48 LA SAGESSE ANGÊLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDE~CE 49 l'homme qui se laisse conduire vers le Ciel est continuellement ét6 fermé par la religion; et, par suite, dans ces choses il est devenu préparé par le Seigneur pour sa place, ce qui se tait par l'affection .Ii obtus et si résistant, que l'homme n'a pas pu parce qu'il n'a pas du bien et du vrai qui y correspond : pour cette place est aussi voulu, ou n'a pas voulu parce qu'il n'a pas pu, à l'égard de la Di­ inscrit chaque homme-ange après sa sortie du monde. C'est là vine Providence, comprendre autre chose, sinon qu'elle existe, ni l'intime de la DiYine Providence il. l'égard du Ciel. examiner par le raisonnement si elle existe ou si elle n'existe pas, 69. Mais l'homme qui ne se laisse ni conduire vers le ciel ni si elle est seulement universelle ou si aussi elle est particulière; inscrire pour le ciel, est préparé pour sa place dans l'enfer : car l'entendement fermé par la religion n'a pas pu aller plus loin dans par lui·même l'homme tend continuellement vers l'enfer le plus les choses Divines. Mais comme il a été reconnu dans l'Eglise que profonJ, mais il en est continuellement détourné par le Seigneur: l'homme ne peut pas p:J.r lui-même faire le bien qui en soi est le et celui qui ne peut pas être détourné est préparé pour une place bien, ni par lui-même penser le vrai qui en soi est le vrai, et comme dans l'enfer, pour laquelle il est aussi insCrit aussitôt après sa cela est un avec la Divine Providence, la croyance à l'un de ces sortie du monde; et celle place y est opposée à une place dans le points dépend pal' conséquent de la croyance à l'autre; afin donc ciel, car l'Enter est en opposition contre le Ciel j c'est pourquoi, que l'un :r:e soit pas affirmé et l'autre nié, et qu'ainsi l'un et l'au­ de même que l'homme-ange selon l'Slffection du bien et du vrai a tre ne tombe, il faut absolument qu'il soit révélé ce que c'est que sa place asslgnée dans le ciel, de même l'homme·diable selon l'af­ la Divine Providence: mais cela ne peut pas être révélé, si les lois feclion du mal et du fa:Ix a sa place assignée dans l'enter: en ef· pal' lesquelles le Seigneur pourvoit aux volontaires et aux intellec­ fet, deux opposés mis en ordre dans une situation semblable en tuels de l'homme et· les gouverne ne sont pas découvertes j carces opposition l'un à l'autre sont contenus dans l'enchaînement. C'est lois font connaître quelle est la Divine Providence, et celui·là seul . là l'intime de la Divine Providence à l'égard de l'Enfer. qui connaît quelle elle est, peut la reconnaître, car alors illa voit: voilà pourquoi les Lois de la Divine Providence, jusqu'à présent Il Y a des Lois de la Divine Providence, lasquelles sont inconnues cachées dans la sagesse chez les anges, sont maintenant révélées. auœ hommes. de la Divine Providence que l'homme agisse 70. Qu'il yait une Divine Providence, on le sait; mais quelle d'apres le lib'I'e selon la 1'Ctison. est cette Divine Providence, on ne le sait pas. Si l'on ne sait pas quelle est la Divine Providence, c'est parce que ses Lois sont se­ 71. Qu'il y ait pour l'homme le libre de penser et de vouloir crètes, et ont été jusqu'à présent cachées dans la sagesse chez les comme il lui plaît, mais non le libre de dire tout ce qu'il pense, anges, mais maintenant elles vont être révélées, afin qu'on attri­ ,ni le libre de faire tout ce qu'il veut, cela est connu: c'est pour­ bue a~ Seigneur ce qui lui appartient, et qu'on n'attribue à aucun quoi le Libre, qui est ici entendu, est le libre spirituel, et non le homme ce qui ne lui appartient pas: en effet, dans le monde, la libre naturel, sinon quand ils font un; car penser et vouloir est plupart attribuent tout à eux-mêmes et à. leur prudence, et ce apirituel, mais dire et faire est Mturel : cela est même distingué qu'ils ne pe1lvent pas attribuer ainsi, ils le nomment hasard et manifestement chez l'homme j car l'homme peut penser ce qu'il contingent, ne sachant pas que la prudence humaine n'est rlen, ·l1e dit pas, et vouloir ce qu'il ne fait pas; de là il est évident que et que le hasard et le contingent sont de vains mots. Il est dit que le spirituel et le naturel chez l'homme ont été séparés, c'est pour­ les lois dela Divine Providence sont secrètes, et ont été jusqu'à. quoi l'homme ne peut passer de l'un dans l'autre que par une dé­ présent cachées dans la sagesse chez les anges; la cause, c'est que Wrmination ; cettè détermination peut être comparée à une porte dans le Monde Chrétien l'entendement dans les choses Divines a qui auparavant doit être fermée et doit être ouverte; mais celte i
  • 29. 50 LA SAGESSE AlGÉLIQUE sun LA DIV1NE PROVIDENCE 51 porte se tient comme ouverte chez ceUle qui d'apres la raison la Liberté " et ces deux facultés sont pa1' le Seignew chez pensent et veulent selon les lois civiles du royaume et selon les l'homme, Que l'homme ait la facuIté de comprendl'e, qui est la lois morales de la société, car ceux-ci disent ce qu'ils pensent, et Rationalité, et la facuIté de penser, de vouloir, de dire et de faire fon t de même qu'ils veulent; au contraire, cette porle se tient ce qu'il comprend, qui est la Liberté; et que ces deux facultés comme fermée chez ceux qui pensent et veulent ce qui est contre soient par le Seigneur chez l'homme, cela 11 été montré dans le ces lois: celui qui fait attention à ses volontés, et par saite à ses Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIViNE SAGESSE, Nes 264 à 270, actions, remarquera qu'une telle détermination survient, et sou­ 425; et aussi ci-dessus, N°s 43, 44. Mais comme il peut s'élever vent plusieurs fois, ùans une seule con versation, et dans uneseule plusieurs doutes sur ces deux facultés, quand on porte ses pen­ action. Ceci est mis en préliminaire, atin qu'on sache que par agir sées sur elles, je veux, dès ce commencement, dire seulement d'après le libre selon la raison, il est entendu penser et vouloir quelques mots sur le Libre d'agir selon la raison chez l'homme. librement, et par suite dire et faire librement ce qui est selon la Mais d'abord il faut qu'on sache que tout Libre appartient à l'a. raison. mour, au point que l'amour et le libre sont un ; et comme l'amour 72. Mais comme peu d'hommes savent que cetle Loi peut être est la vie de l'homme, le Libre aussi appartient à la vie de l'homo uee Loi de la Divine Providence, surlout parce qu'ainsi l'homme me; en effet, tout plaisir que l'homme a vient de son amour; il a aussi le libre de penser le mal et le faux, et que cependant la n'existe aucun plaisir d'autre part, et agir d'après le plaisir de l'a­ Divine Providence conduit continuellement l'homme ft penser et mour, c'est agir d'après le libre, car le plaisir conduit l'homme à vouloir le bien et le vl'ai, il faut par conséquent, pour que cela comme un fteuve conduit ce qui est porté sur ses eaux selon son soit perçu, l'expliquer distinctement; ce sera dans cet ordre: cours. Maintenant, comme il y a plusieurs amours, les uns co il­ 1. L'homme a la Raison etleLibre, ou la Rationalité et laLiberté; cordants, les autres discordants, il s'ensuit qu'il ya pareillement et ces deux facultés sont par le Seigneur chez l'homme. II. Tout plusieurs Libres; mais en général il y a trois Libres: le Naturel, ce que l'homme fait d'après le libre, soit que cela soit conforme ou le Hationnel, et le Spirituel. LE LIBRE NATUREL est chez chaque non conforme à la raison, pourvu que cs soit selon sa raison, lui homme par héritage; par lui l'homme n'aime que lui-même et le apparaît comme étant à lui. IlL Tout ce que l'homme fait d'après monde; la première v ie de l'homme n'est pas autre chose; et le libre selon sa pensée lui est appl'oprié comme é1ant il. lui, et comme tous l('s maux. existent par ces cleux genres d'amour, et reste. IV. Par ces deux fac'lItés l'homme est réformé et régénéré que par suite les maux deviennent même des choses de l'amour, par le Seigneur, et sans elles il ne peut être ni réformé ni régé­ il s'ensuit que penser et vouloir les maux, c'est le Libre naturél néré. V. Par le moyen de ces dellx facultés l'homme peut être au­ de l'homme, et que, quand il les a confirmés chez lui par les rai~ tant réformé et régénéré, qu'il peut être amené par elles à recon­ sonnements, il agit d'après le libre selon sa raison: faire ainsi les naître que tout bien et tou t vrai qu'il pense et fai t viennent du Sei· maux, c'est agir d'apr~s la faculté qui est appelée Libel'té,et les gneur, et non de lui·même. VI. La conjonction du Seigneur avec confirmer, c'est agir d'après la facuIté qui est afoPelée Rationa. l'homme, et la conjonction réciproque de l'homme avec le Sei­ lité. Par exemple, c'est d'après l'amour, dans lequel il naît, que gneur, se font par ces deux facultés. VIL Le Seigneur, dans toute l'homme veut commettre adultère, tl'Omper, blasphémer, se ven­ progression de sa Divine Providence, garde intaetAS et comme gel'; et quand il confirme ces maux chez lui, et que par là il les saintes ces deux facultés chez l'homme. VIII. C'est pour cela qu'il 'egarde comme licites, alors d'après le plaisir de leur amour il les est de la Divine Providence que l'homme agisse d'après le libre ense et les veut librement comme si c'était selon la raison, et en selon la raison. tant que les lois civiles ne le retiennent pas, il les dit et les fait: 73. 1. L'homme a la Raison et le Libre, ou la Rationalitê et il est de la Divine Providence, qu'il soit permis à l'homme d'agir
  • 30. 52 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 53 ainsi, parce qu'il y a chez lui le libre ou la Libel'lé. L'homme est Th Libre rationnel et le purifie. Chacun peut venir dans ce Libre, dans ce libre par nature, parce qu'il y est par héritage; et dans ce pourvu qu'il veuille penser qu'il y a une Vie éternelle, et que le libre sont ceux qui par des raisonnements l'ont confirmé chez eux pl:;.isil.' et la béatitude de la vie dans le temps pour un temps n'est d'après le plaisir de l'amour de soi et du monde. LE LIIlRB RA, que comme une ombre qui passe, relativement au plaisir et à la TIONNEL "lent de l'amour de la réputation pour l'honneur ou pour béatitude de la vie dans l'éternité pou l' l'éternité; et l'homme peut le lucre; le plaisÎl' de cet amour est de se présenter dans la forme penser cela, s'il veut, parce qu'il a la Rationalité et la Liberté, et externe comme homme moral; et parce que l'homme aime cette parce que le Seigneur, de qui procèdent ces deux facultés, lui _réputation, il ne trompe pas, il ne commet pas adultère, il ne se donne continuellement de le pouvoir, venge pas, il ne blasphème pas; et comme cette conduite résulte 7'-±. II. Tout ce que l'homme fait d'a.pl'ès le libre, soit que cela de sa raison, il agit aussi d'après le libr~ selon sa raison avec sin­ ,oit con(or.me vu non conforme à la 1'aison, pourvu que ce soit cérité, justice, chasteté, amitié; et même il peut d'après la raison selon sa raison, lui apparaît comme étant à lui. Ce que c'est en bien parler: mais si son ra tionnel est seu lcment naturel, et non que la Hationalité et ce que c'est que la Liberté, qui sont propres en même temps ~pirituel, ce Libre est seulement un libre externe à l'homme, on ne p;:ut pas le savoir plus clairement que par la et non un libre interne, car néanmoins intérieurement il n'aime comparaison des hommes avec les bêtes; car celles-ci n'ont au­ pas ces biens, m&.is il ne les aime qu'extérieurement pour la ré­ cnne rationalité ou faculté de comprendre, ni aucune liberté ou putation, ainsi qu'il a été dit; c'est pourquoi les biens qu'il fait ne faculté de vouloir librement, et par suite elles n'ont ni entende· sont pas en eux-mêmes des biens: il peut même di~e qu'ils doi· ment ni volonlé ; mais au lieu de l'entendement elles ont une o vent être faits pour le bien public, mais il ne dit pas cela d'après science, et au lieu de la volonté une affection, l'une et l'autre na­ l'amour du bien pubnc, il le dit d'après l'amour de son honneur turelle : et comme elles n'ont pas ces deux facultés, elles n'ont ou de son lucre; son libre ne tire donc rien de l'amour du bien pas non plus la pensée, mais au lieu de la pensée elles on tune public, ni sa raison non plus, parce qu'elle donne son assentiment vue interne qui fait un avec leur vue externe par correspondance. à l'amour: c'est pourquoi ce Libre rationnel est intérieurement Chaque affection a sa compagne comme épouse, l'affection Je l'a­ un Libre naturel. Ce Libre aussi est laissé à chacun par la Divine mour naturel ala science, l'affection de l'amour spirituel 1 intel­ Providence. LE LIBRE SPIRITUEL vient de l'amour de la vie éter· ligence, et l'affection de l'amour céleste la sagesse; car l'affection · nelle; dans cet amour, et dans le plaisir de cet amour, ne vient sans sa compagne comme épouse n'est pas quelque chose, pal'ce nul autre que celui qui pense que les maux sont des péchés, et qu'elle est comme l'être sans l'exister, et comme la substance sans · pou r cela même ne les veu t pas, et qui en même temps porte ses la forme, desquels on ne peut se former aucune idée; de là vient regards vers le Seigneur: dès que l'homme fait cela, il est dans que dans tO:lt ce qui a été créé il y a quelque chose qui peut se ce libre; car l'homme ne peut pas ne pas vouloir les maux parce rapporter au mariage du bien et du vrai, comme il a déjà été mon­ qu'ils sont des péchés, et pour cela même ne pas les faire, à moins tré plusieurs tois ; dans les Bêtes il yale mariage de l'affection et que ce ne soit à'après le Libra intérieur ou supérieur, qui procède de la science, l'affection y appartient au bien naturel, et lascience · de son amour intérieur ou supérieur. Ce Libre n'apparaît pas dans au vrai naturel. Maintenn.nt, comme l'affection et la science chez le commencement comme libre, quoique cependant il le soit; mais elles font absolument un, et que leur affection ne peut être élevée plus tard il apparaît comme tel, et alors l'homme agit d'après le au-dessus de leur science, ni leur science an-dessus de leur affec­ .libre même selon la raison même, en pensant, en voulant, en di· tion, et que si elles sont élevées, elles le sont l'une et l'autre en sant et en faisant le bien et le vrai. Ce Libre s'accroît à mesure que même temps, et comme elles n'ont aucnn mental spirittael, dans ,le libre naturèl décroît et devient le servile, et il se conjoint avec lequel ou dans la lumière et la chaleur duquel elles puissent être
  • 31. SUR LA DIVlNE PROVIDENCE 55 M LA SA.GESSE ANGÉLIQUE berté en ce que d'après l'<JJt'ection il veut penser ainsi, car s'il élevées, voilà pourquoi il n'y a en elles ni la faculté de compren­ p'avai.t pas la liberté de penser ainsi, il n'aurait pas la volonté, ni dre ou la rationalité, ni la faculté de vouloir libremen t ou la li­ par conséquent la pensée. C'est pourquoi, ceux qui ne veulent berté, mais il 'y a une pu re affection naturelle avec sa science; comprendre qne ce qui appartient au monde et il la nature du l'affection naturelle qu'ellel'; ont est l'affection de se nomrir, de se monde, fit non ce que c'est que le bien et le vrai moral et spiL'i­ loger, de se propager, de fuir et de détester ce qui leur est nui~i· tuel, ne peuvent pas être élevés de la science dans l'intelligence, ble, avec toute science que cette affection rèquiert ; comme tel est ni à plus forte raison dans la sagesse; Clr ils ont obstrué ces fa­ l'élat de leur vie, elles ne peuvent pas penser en elles-mêmes: cultés, aussi ne sont-ils hommes qu'en ce que, d'après la Ratio­ Il Je veux, ou je ne veux pas cela, » ni « je sais, ou je ne sais pas nalité ct la Liberté insitées en eux, ils peuvent comprendre s'ils cela,» ni à plus for le raison, « je comprends cela, et j'aime cela; l) v.eulent, et aussi en ce qu'ils peuvent vouloir. C'est d'après ces mais elles sont poussées d'après leur ·affection par la science sa ns deux facultés que l'homme peut penser, et d'après la pensée pal'~ rationalité et sans liberté. Qu'elles soient ainsi poussées, cela vient 1er; dans tont le reste, les hommes ne sont point des hommes, ils non du monde naturel, mais du monde spirituel, car il n'y a pas sont des Mtes, et quelques-uns pal' l'abus de ces facultés sont une seule chose dans le monde naturel qui soit sans connexion pires que les bêtes. avec le monde spirituel; toute cause produisant un effet vient de . 76. Chacun, d'après la rationalité non voilée, peut voir ou sai­ là; voir aussi sur ce sujet quelques détails, ci-dessous, N° 96. sir que l'homme ne peut être dans aucune affection de savoir, ni 75. Il en est autrement de l'homme; il a non·seulementl'af­ dans aucnne affection de comprendre, sans l'apparence que cela fection del'amournatureL maisaussi l'affection de l'amour sp:ri­ est à lui; car tout plnisir et tout agrément, ainsi tout ce qui estde tuel et l'affection de l'amour céleste; car le Mental humain est (le la volonté, vient de l'affection qui appartient à l'amour; qui est· trois degrés, comme il a été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUlt ce qui peut vouloir savoir et vouloir comprendre quelque chose, ET DE LA DIVINE SAGESSE, Troisième Partie: c'est pourquoi l'hom­ s'il n'y trollve p3S quelqne agrément de l'affection ~ et qui e'lt-ce me peut être élevé de la science naturella dans l'intelligence spi­ qui peut avoil' cet agrément de l'affection, si ce dont il est affecté rituelle, et de là dans la sagesse céleste, et d'après ces deux-ci, ­ ne se présente pas comme étant il lui? s'il n'y avait rien à lui, l'intelligence et la sagesse, - porler ses regard s ver5 le Seigneur, mais que le tout fùt il un autre, c'est·à-dire, si quelqu'un d'après et ainsi Lui être conjoint, cc qui fait qu'il vit étel'Uellement; mais B~S affections infusait quelque chose dans le mental d'un autre cette élévation quant à l'affection n'aurait pas lieu, s'il n'avait qui n'aurait aucune atIection lle savoir et de comprendre comme pas h faculté d'élever l'entendement d'après la rationalité, et de do lui-même, est-ce que celui-ci recevrait? et même est-ce qu'il vouloir cela d'apré, la liberté. L'homme par ces deux facultés peut pourrait recevoir? ne serait-il pas comme ce qui est appelé brute penser en dedans de lui S'H les choses que par les sens de 80n et souche? De là on peut voir clairement que, quoiqu'il y ait corps il perçoit hor5 de lui, et il peut aussi penser d'nne maniére influx de toutes les choses que l'homme perçoit et par suite supérieure sur les choses q n'il pense d'une manière inférieure; ense et sait, et que selon la perception il veut et fait, néanmoins car chacun peut dire:« J'ai pensé ceLl et je pense cela;» puis, il est de la Divine Providence du Seigneur que cela apparaisse « j'ai voulu cela et je veux. cela; » puis aussi, « je comprends qne comme étant il. l'homme; car, ainsi qu'il a été dit, l'hom me au· cela est ainsi, j'aime cela pa<'ce que c'est de telle manière;» et :l'ement ne recevrait rien, ainsi ne pourrait être gratifié d'aucune ainsi du. resle ; de là il est évident que l'homme pense aussi au­ ntelligence ni d'aucune sagesse. On sait que t'Jut bien et tout vrai dessus de la pensée, et qu'il la. voit comme au-dessous de lui i' ppartiennent non pas à l'homme, mais au Seigneur, et que ce­ l'homme tient cela de la Rationalité et de la Liberté, de la ratio­ pendant ils apparaissent il. l'homme comme étant à lui; et comme nalité en ce qu'il peut penser d'une manière supérieure, de la li-
  • 32. 56 I.A. SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 57 tout bien et tout vrai apparaissent ainsi, toutes les choses de l'É· d'après la raison, parce que c'est pour son éternelle félicité, vou­ glise et du Ciel, par conséquent toutes celles de l'amour et de la loir fuir les maux. comme péchés, et le faire après avoir imploré sagesse, et aussi de la charité et de la. foi, apparaissent de même, et la Divine puissance du Seigneur. cepp.ndant rien n'en appartient à l'homme; personne ne les peut 78. HI. Tout ce qu~ l' homm'J fait d'après le libre selon sa recevoir du Seigneur, il. moins qu'il ne lui semble les percevoir pensée lui est approprié comme élant ci lui, et reste. Ceh' ré ­ comme de lui-même, D'après cela on peut voir la vérité de cette sulte de ce que le propre de l'homme ct son libre font un ; le pro­ proposition, que tout ce que l'homme fait d'après le libre, soit pre de l'homme appartient à sa vie, et ce que l'homme fait d'après que cela soit conforme ou non conforme à la raison, pouvu que ce la vie, il le fait d'après le libre; et aussi le propre de l'homme est soit selon sa raison, lui apparaît comme étant à lui. ce qui appartient à son amour, car l'amour est la vie de chacun, 77. Qui est-ce qui, d'après sa facuIte, appelée rationalité, ne et ce que l'homme fait d'après l'amour de sa vie, il le fait d'après peut comprendre que tel oa tel bien est utile au commun, et le libre. Que l'homme agisse d'apt'ès le libre selon la pensée, c'est que tel ou tel mal est nuisible au commun; par exemple, que la parce que ce qui appartient à la vie ou à l'amour de quelqu'un est justice, la sincérité et la chasteté du mariage sont utiles au com ­ pensé aussi, et est confirmé p:1r la pensée; et que. quand cela a mun, et que l'injustice, la non sincérité et la scortation avec les été confirmé, il le fait d'après le libre selon la pensée; car tout ce épouses des autres, sont nuisibles au commun; que paI' consé ­ que l'homme fait, il le fait d'après la volonté par l'entendement; !III quent ces maux en eux-mêmes sont cles préjudices, et que ces et le libre appartient à la volonté, et la pensée à l'entendement. biens en eux-mêmes sont des avantages? Qui donc ne peut faire L'homme peut même ngir d'après le libre contrelaraison:; et aussi, cela l'objet de sa raison, pourvu qu'il·veuiPe? il a la rationalité, d'après le non-libre selon la raison; mais ces actions ne sont pas et il a la liberté; et autant il fuit ~es maux chez lui parce qu'ils appropriées à l'homme, elles appartiennent seulement à sa bouche sont nuisibles au commun, autant sa rationalité et sa liberté se et à son corps, et non à son esprit ou à son cœur; mais celles qui doveloppent, se manifestent, le dirigent et lui donnent de perce­ appartiennent il son esprit et à son cœur, lorsqu'elles deviennent voir et de pO'lvoir ;et autant il fait cela, autant il regardeces biens aussi choses de la bouche et du corps, sont app:'opriées à l'hom­ comme un ami ses amis. De·là ensuite, d'après sa faculté qui est me: que cela soit ainsi, on peut l'illustrer par plusieurs exemples, appelée rationalité, l'homme peutconclure relativement aux biens mais ce n'est pas ici le lieu. Par être applopriéà l'homme, il est en· qui sont utiles au commun dans le monde spirituel, et relative· tendu entrer dans sa vie, et devenir chose de sa vie, par consé ­ ment aux maux qui y sont nuisibles, si seulement au lieu des maux quent devenir son propre. Q!le l'homme nél/lmoins n'ait aucune !l perçoit les péchés, et au lieu des biens les œuvres de la cha. chose qui lui soit propre, mais qu'il lui apparaisse comme s'il en rilé; cela aussi, l'homme peut en faire l'objet de sa raison, POUfl'U avait, on le verra dans la suite: ici, il est montré seulement, que qu'il veuille, puisqu'il a la rationalité et la liberté; et autant ilflli t tout bien que l'homme fait d'apr~s le libre selon la raison lui est ces maux comme péchés, autant sa rationalité et sa liberté se dé. approprié comme sien, parce qu'en pensant, voulant, disant et veloppent, se manifestent, le dirigent et lui donnent de percevoir faisant, il lui apparaît comme sien; cependant le bien appartient et de pouvoir, et autant il fait cela, autant il regarde les biens de non pas à l'homme, muis au Seigneur chez l'homme; voir ci-des ­ la charité comme le prochain regarde le prochain d'aprês un sus, N° 76. Mais comment le mal est approprié à l'homme, on le amour de part et d'autre. Maintenant, puisque le Seigneur, à cause verra dans un Article spécial. de la réception et de la conjonction, veut quetout ce que l'homme 79. Il est dit que ce que l'homme fait d'après le libre selon sa fait librement selon la raison lui apparaisse com me étan t à lui, et pensée, cela aussi reste; en effet, rien de ce que l'homme s'est ap­ que cela est selon la raison même, il s'ensuit que l'homme peut, proprié ne peut être déraciné, car cela est devenu chose de son
  • 33. 58 LA SAGESSE ANGb;L1QUE SUR LA DiVINE PROVIDENCE 5.9 a,mour et en même temps de sa raison ,ou de sa volonté et en même et combien est forte l'a;:parence dans laquelle le Seigneur veut temps deson entendement, et -par suite chos') d·] Sl. vie: ceh, il est que l'homme soit; et le Seigneur veut cela pour la salvation de y'rai, peut être éloigné, mais néanmoin .. ne peutêtrerejeté; et quand l'homme, car sans cette apparence personne ne peut être sauvé. cela est éloigné, cela est transpcHté comme du cenlreaux périphé­ Sur ce sujet, voir aussi ce qui a été montré ci-dessus, N°' 42 il 45. ries, et. y demeure: c'est CB qui est entendu par « cela reste.» Par 80. Rien de ce que l'homme pense seulement, ni même de ce exemple, si" un hom~nc dans sem enfance et clans son adolescence qu'il pense vO'lloir ne lui est npproprié, à moins qu'en même te:r.ps s;est approprié quelque mal, en le faisant d'après le plaisir de son 11 ne veuille tellement la chose, qu'il la fasseaus'>i, lorsqu'il en a le amour; ainsi. s'il a trompé, blasphémé, s'est livré fi. la vengeance, pouvoir; la raison de cela, c'est que, quand par suite l'homme la à la scortation; alors, parce qu'il a fait ces maux d'apl'ès le libre fait, c'est d'après la volonté par l'entendement, on d'après l'affec· 'selon sa pensée, il se les est aussi apPl'Opriés ; mais si ensuite il tion de la volonté pÇl.r la pensée de l'entendemen t qu'il la fai t: mais, fait pénitence, s'il les fuit fJt les regarde comme des péchés qu'il tant que la chose appartient il la pensée seule, elle ne peut ètre faut avoir en aversion, et qu'ainsi il s'en abstienne d'après le libre appropriée, parce que l'entendement ne se conjoint pas avec la vo­ selon la raison, alors les biens auxquels ces maux sont opposés lui lonté, ou parce quela pensée de l'entendement ne se conjoint pas sont appropriés; ces biens sont alors le centre, et éloignent les avec l'affection de la volonté; mais c'est la volonté et son affection u).aux vers les périphéries, de plus en plus loin, selon qu'il s'en qui se conjoignent avec l'entendement et sa pensée, comme il a été abstient ct qu'il les a en aversion; mais néanmoins ils ne peuvent montré en plusieurs endroits dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE pas être rejetés desorte qu'on puisse dire qu'ils ont été extirpés; LA DIVINE SAGESSE, Cinquième Partie. C'est là ce qui est entendu t'outefois cependant ils peuvent, lorsqu'ils ont été ainsi éloignés, par ces paroles du Seigneu l': « Ce qui entre dans la bouche ne '61V1 pas impur l'homme, mazs ce qui du Cœttl' sort par la bou­ paraître comme extirpés; cela a lieu pJrce que l'homme est de· tourné des maux par le Seigneur, et est tenu dans les biens: il en che "end imptw l'homme. )) - Matth. XV. 11, 17,18, 19; - par arrire ainsi pour tout mal héréditaire, et pareillement pour tout 1; la bouche, dans le sens spirituel, il est entendu pensée, parce mal actuel de l'homme. C'est aussi ce que J'ai vu prouvé pal' ex­ que la pensée parle par la bouche; et par le cœur dans ce sene; il périence dans le Ciel chez quelques-uns qui, parce qu'ils étaient est entendu l'afiection qui apparlient à l'amonr; si l'homme pense tenus dans le bien par le Seigneur, se croyaient sans mnux ; mais et parle d'après cette affection, il se rend impul' : par le cœur il est pour qu'ils ne crussent pas que le bien, dans lequel ils étaient, {ùt aussi signifié l'afiection qu.i appartient à l'amour ou il la volonté, l~ur propre, ils furent envoyés hors du Ciel, et remis dans leurs et pal' la bouclie la pensée qui apparlient il l'entendement, dans maux, jusqu'à ce qu'ils reconnusent qu'ils étaient dans les maux '.uc, VI. 45. par eux-mêmes, mais dans les biens par le Seigneur; après cette 81. Les maux que l'homme croit licites, quoiqu'il ne les fasse - reconnaissance ils furent ramené:; dans le Cif21. Qu'on sache donc oint, lui sont aussi appropriés; en effet, ce qui est licite dans la que ces biens ne sont appropriés à l'homme que parce qu'ils ap­ ansée est licite d'après la volonté, car il y a accord; c'est pour­ partiennent constamment au Saigneur chez l'homme; et, qu'autant noi, quand l'homme croit licite un mal, il rompt le lien intErne à lhomme reconnaît cela, autant le Seig-ncur accorde que le bien 'égard de ce mal, et il n'est détourné de le faire que pal' les liens àpparaisse à l'homme comme étant il lui, c'est-à-dire, accorde xternes, (lui sont les craintes; et parce que l'esprit de l'homme qu'il app:traisse à l'I10I11me qn'il aime le prochain ou qu'il a la t favorable à ce mal, dès que les liens externes ont étc éloignés, charité comme plI' lui-mèmq, qu'il croit ou qu'il a la foi comme le fait parce qu'il le croit licite; et, en attendant, il le fait con­ rial' lui·même, qn'il fait Je bien et compl'e~1d le vrai, et ainsi est Inuellement dans son esprit: mais, sur ce sujet, 'Voir LA Doc­ ~a-ge comme p;ar lui~même .; illustra par lit il peut l'oir quel il est, 'lUNE DE VlE PO:';R LA NOUVELLE JÉRuSALlm, N°S lOS à 113. ,
  • 34. 60 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 61 82. IV. Par ces deux facultés l'homme est l'é/ormé et l'égé­ que lui seul, et s'il regarde un autre par amour, c'est comme un -néré par le Seigneur, et sans elles il ne peut être ni réformé diable regarde un diable, et un voleur un voleur, quand ils agis­ ni l·égénéd. Le Seigneur enseigne que si quelqu'un n'est engen­ sent comme un. Ceux qui chez eux d'après leur plaisir confirment dré de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu, - Jean, III. ces amours, et les maux qui en découlent, restent naturels et de­ 3, 5, 7; - mais ce que c'est qu'être engendré de nouveau ou être viennent sensuels-corporels; et dans la propre pensée, qui ap­ régénéré, peu de personnes le savent: cela vient de ce qu'on n'a partient à leur esprit, ils sont en démence; mais néanmoins ils pas su ce que c'est que l'amour et la charité, ni par consüquent ce peuvent, lorsqu'ils sont dans le monde, parler et agir rationnelle­ que c'est que la foi; car celui qui ne sait pas ce que c'est que l'a· ment et sagement, car ils sont hommes, et ont par const3quent la mOur et la charité, ne peut pas savoir ceque c'est que la (oi, puis­ rationalité ct la liberté, mais ils font aussi cela d'après l'amour de que la charité et la foi font un, comme le bien et le vrai, et comme loi et du monde. Ceux-ci après la mort, quand ils deviennent es­ l'affection qui apparticnt à la volonté ct la pensée qui appartient prits, ne peuvent avoir d'autre plaisir que celui qu'ils ont ell dans à l'entendement; sur cette union, voir dans le Traité DU DIVIN leur esprit lorsqu'ils étaient dans le monde; et ce plaisir est le AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, N°S 427 il. 431 ; et aussi, dans la .plaisir de l'amout' infernal, qui est changé en déplaisir, en dou­ DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N°s 13 à 24; et ci·dessus, leur et en souffeance horrible, ce qui est entendu dans la Parole N"' 3 à 20. par tourment et feu infernal. D'après ces explications, il est évi· 83. Si personne ne peut ven:r dans le Royaume de Dieu, à moins dent que le premier état de l'homme est l'état do damnation; et d'être engendre de nouveau, c'est parce q lie l'homme, d'a près que dans cet état sont ceux qui ne se laissent point régénérer. Le l'héréditaire qu'il tient de ses parents, naît dans des maux de tout fecond état de l'homme, qui est l'état de réformation, c'est gelll'~, avec la facullé da pouvoir en éloignant ces maux devenir quand l'homme commence à penser au Ciel d'après lajoie du ciel, spirituel, et que s'il ne devient pas spirituel, il ne peut venir dans et ainsi à Dieu de qui lui vient la joie du ciel; mais il y pense d'a­ le Ciel; de naturel devenir spirituel, C'<:lst rellaître ou être régé­ bord d'après le plaisir de son amour, la joie du ciel est pour lui néré. Mais pour qu'on sache comment l'homme est régénéré, ces ce plaisir; mais tant que le plaisir de cet amour règne avec les trois choses doivent être examinées: Quel est son premier état, Ilnisirs des maux qui en découlent, il ne peut comprendre autre qui est l'état de damnation; quel est son second état, qui est l'état :chose, sinon que venir au ciel c'est faire des prières, écouter des de réformation; et quel HSt son troisième état, qui est l'état de prédications, participer à la sainte Cène, donner aux pauvres, se· régénération. Le pl'emier état de l'homme, qui est l'état de Courir les indigents, contribuer aux dépenses pour les temples, damnation, est chez chaque homme d'après l'héréditaire qu'il taire des dons aux hôpitaux, et autres choses semblables: l'homme tient de ses parents, car l'homme naît par là dans l'amour de 'dans cet état ne sait pas non plus autre chose, sinon que ce qui soi et dans l'amour du monde, et d'après ces amours, comme iauve, c'est seulement de penser ce que la religion enseigne, soit sources, dans des maux de tout genre; c'est d'après les plaisirs de que cela soit ce qui est appelé foi, ou ce qui est appelé foi et cha­ ces amours qu'il est conduit, et les plaisirs font qu'il ne sait pas ,rUé: s'il ne comprend pas autre chose, sinon que penser cela est qu'il est dans les maux; car tout plaisir de l'amour n'est senti ce qUi sauve, c'est parce qu'il ne pense nullement aux maux dans que comme un bien; c'est pourquoi, si l'homme n'est pas régé­ les plaisirs desquels il est, et tant que les plaisirs de ces maux néré, il ne sait autre chose sinon que s'aimer et aimer le monde 'testent, les maux restent aussi; leurs plaisirs viennent de leur par dessus toutes choses est le bien même, et que dominer sur Con'oitise, qui inspire continuellement les maux, et même les tous les autres et posséder les richesses de tous est le bien su· lroduit, quand quelque crainte ne retient pas. Tant que les maux prême: de là aussi tout mal, car il ne regarde par amour nul au tre l'estent dans les convoitises et par suite dans les plaisirs do leur
  • 35. SUR LA DIVINE PROVIDENCE ô3 6'2 LA SAGESSE ANGÉLIQUE à lui, l'homme n'est ni réformé ni régénéré: et pour la première amour, il n'y a aucune foi, aucune charité, aucune pitie, aucun fois il agit d'après le plaisir de l'amour du bien et du vrai, alors culte, si cà n'est s:,ulement dans les externes; il semble d2vant le • que le plaisir de l'amour du mal et du faux a été éloigné; car deux monde qu'il y en ait, mais néanmoins il n'yen a pas: on peut les plaisirs de l'amour, opposés entre eux, ne peuvent exister en comparer à des eaux qui coulent d'une source impure, et qui ne même temps; agir d'après le plaisir de l'amour, c'est agir d'après peuvent pas être bues. Tant que l'homme est tel, qu'il pense au le libre; et quand la raison est favorable à l'amour, c'est aussiagir Ciel et à Dieu d'après la religion, d ne pense nullement aux maux selon la raison. comme péchés, il est encore dans le premier état; mais il vient 86. Puisque l'homme, tan t le iné chant que le bon, a la rationa ­ dans le second ou dans l'état de réformation, quand il commence lité et la liberté, le mé~hant comme le bon peut comprendre le à penser qu'il ya péché, et plus encore quand il pense que telle vrai et faire le bien; mais le méchant ne le peut pas d'après Je . ou telle chose est un péché, et qu'il l'examine quelque peu chez libre seloll la raison, tandis que le bon le peut, parce que le mé­ lui et ne la veut point. Le troisième état de l'homme, qui est chant est dans le plaisir de l'amour du mal, et que le bon est dans l'état de régénération, succède à l'état précédent et en est la le plaisir de l'amour du bien; c'est pourquoi le vrai que l'homme continuation; il commence quand l'homa~e s'abstient des maux méchant comprend, et le bien qu'il fait, no lui sont point appro­ parce qu'ils sont des péchés; il avance à mesure qu'il les fuit; il priés, mais ils sont appropriés à l'homme bon; et sans U'le appro­ est perfectionné à mesure qu'il combat contre eux; et alors, à priation comme étant à l'homme, il n'y a ni réformation ni règé­ mesur( que d'après le Seigneur il est victorieux, il est r6généré. nération. En effet, chez les méchants los maux avec les faux sont Chez celui qui est régénéré l'ordre de la vie est changé, de Datu­ comme au centre, et le3 biens ayel) les vr1Îs comme aux périphé ­ rel il devient spirituel, car le naturel séparé du spirituel est con­ ries; mais chez les bons les biens avec les vrais sont au centre, et tre l'ordre, et le spirituel est selon l'ordre; c'est pourq uoi l'homme les maux avec les taux aux périphéries; et de part et d'autre les régénéré agit d'après la charité, et il tait chose de sa foi ce qui ap­ c~oses qui appartiennent au centre se répandent jusqu'aux pé­ partient à sa charité. Mais néanmoins il ne devient spirituel qu'en riphéries, de même que d'un feu qui est au centre se répand la tant qu'il est dans les vrais, car tout ho mme est régénéré par les chaleur, et d'une glace qui est au centre le froid; ainsi les biens vrais et par la vic selon les vrais; en effet, par les vrais il sait la dans les périphéries chez les méchants sont souillés par les maux· vic, et par la vic il fait les vrais ; ainsi il conjoint le bien et le vrai, du ceutre, et les maux dans les périphéries chez les bons sont1 ce qui est le mariage spirituel, dans lequel est le Ciel. adoucis par les biens du centre: c'est pour cette raison que les 85. Que par ces deux facultés, qui sont appelées rationalité et maux ne damnent point le rég~néré, etque les biens ne saurent liberté, l'homme soit rét'ormé et régénéré, et que sans elles il ne point le non-régénéré. puisse être ni réformé ni régénéré, c'est parce que par la Ratio­ 87. V. Far le moyen de ces deu(jJ facultés l'homme peut êtl-e nalité il peut comprendre et sa~oir ce que c'est que le mal et ce autant 1'é(ormé et 1'rJgénéré, qu'il peut être amené pal' elles à re­ que c'est que le bien, et par suite ce que c'est que le faux et ce connaître que tout bien et tout vrai qu'il pense et tait viennent que c'est que le vrai; et que par la Liberté il peut vouloir ce qu'il du Seigneur, et non de lui-même. Il vient d'ètre dit ce que c'est comprend et sait: mais tant que le plaisir de l'amour du mal rè­ que la réfol'mation et ce que c'est que la rég8néralion; et aussi, gne, il ne peut pas librement vouloir le bien et le vrai, ni en faire que l'homme est réformé et régénéré par ces deux facullcs, qui des choses de sa raison, c'est pourq uoi il ne peut pas se les ap­ sont la Rationalité et la Liberté: et comme cela est fait par elles, proprier; car, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, les choses que . l'homme fait d'après le libl'e selon la raison lui sont appropriées il en sera dit encore quelque chose. De la Rationalit8 l'homme tient qu'il peut comprendre, et de la Liberté, qu'il peut vouloÜ', comme 6t2.nt il lui, et si elles ne sont pas appropriées comme étant
  • 36. 64 LA SAGESSE ANGtLIQUE sun. LA DIVINE PROVIDENCE 65 l'un et l'autre comme par lui-même; mais pouvoir d'après le libre 89. Maintenant, comme chaque vouloir vient de l'amour, et que vouloir le bien, et par suite selon la raison le faire, ii n'y a que le chaque compren1re vient de la sagesse, il s'ensuit que pouvoir régénéré qui le puisse; le méchant pent seulement d'après le libre vouloir vient du Divin Am)ur, et que POUVOil' comprendre vient vouloir le mal, et le faire selon sa pensée, qu'il rend par des con­ de la Divine Sagesse, ainsi l'un et l'autre, du Seigneur qui est le firmations comme conforme à la raison; car le mal peut être con­ Divin Amour Même et la Divine Sagesse Même. De là résulte qu'a· firmé de même que le bien, mais il l'est par des illusions et des gir d'après le libre selon la raison ne vient pas d'autre part. Cha. apparences qui, lorsqu'elles sont contirmées, deviennent des faux; cun agit selon la raison, parce que le libre, de même que l'amour, .De peut être séparé du vouloir; mais chez l'homme il y a un vou­ et quand 10 mal a été confirmé, il se montre comme conforme à la raison. loir interieur et un vouloir ext~rieur, et il peut agir selon l'ex té­ 88. Tout homme, qui a quelque pensèe provenant de l'enten­ riéur et non en mème temps selon l'interieur; ainsi agissent l'hy­ dement intérieu r, peut voir que pouvoir vouloir et pouvoir com­ pocrite et le flatteur; et néanmoins le vouloir extérieur vient du prendre vient, non pas de l'homme, mais de Celui à qui pouvoir libre, parce qu'il vient de l'amour de se montrer autrement que même, c'est-à-dire, Pouvoir dans son essence, appartient: pense l'on est, ou de l'amour de quelque mal qu'on se propose d'après seulement en toi-même: (( D'où vient pouvoir ?» N'est-ce pas de Ce­ l'amour de lJ. volonté intérieure; mais, ainsi qu'il a été dit ci-des· lui à qui cela est en sa puissance même, c'est-à-dire, à qui cela est us, le mechant ne peut, d'après le libre selon sa raison, faire que en Lui, et ainsi de Qui cela vient? c'est pourq uoi pouvoir en soi est le mal, car il ne peut pas d'après le libre se~on la raison faire le Divin. Pour chaque pouvoir il faut qu'il y ait une permission, qui bien; il peut le faire, il est vrai, mais non d'après le libre inté· doit être donnée, et par suite une détermination venant d'un in· 'leur, qui est son propre libre, dont le libre extél'ieur tient de hideur ou supérieur à soi; l'œil ne peut pas vo:r par lui-même, 'être pas bon. ni l'oreille entendre par elle-même, ni la bouche parler par elle­ 90. Il est dit que l'homme peut être autant réformé et régé· même, ni la main agir par elle-même, la permission et par suite 61'6, qu'il peut ètre amené par ces deux facultés à reconnaître la détermination doivent venir du mental; le mental ne peut non ne tout b:en et tout vrai qu'il pense et fait viennent du Seigneur, pl us ni penser ni vouloir telle ou telle chose par lui·même, à moins et non de lui-même: que l'homme ne puisse reconnaître cela que qu'il n'y ait quelque intérieur ou supérieur qui détermine le men­ r ces deux facultés, c'est parce que ces deux facultés viennent U Seigneur, et appartiennent au Seigneur chez l'homme, comme tal à cela; il en est de même de pouvoir comprendre et de pouvoir vouloir, ils ne peuvent venir d'un autre que de Celui qui en soi ccla.(:st évident d'après ce qui a été dit ci·dessus ; il s'ensuit donc peut vouloir et pent comprendre. D'après ces explications il est ne l'homme 1:e peut faire cela par lui-même, mais qu'il le fait d'a­ évident que ces deux facultés, qui sont appelées Rationalité et Li­ ,rès le Seigneur; toutefois, cependant, il le peut taire comme par berté, viennent du Seigneur, et non de l'homme; et parce qu'elles Ui-mème, le Seigneur donne cela à chacun: que l'on croIe que c'est viennent du Seigneur, il s'ensuit que l'homme par lui-même ne ar soi-même, soit; cependant si l'on est sage, on reconnaîtl'a que veut rien et ne comprend rien, mais que seulement il veut et com­ n'est pas p:J.r soi-même, autrement le vrai qu'on pense, etle bien prend comme par lui·même. Qu'il en soit ainsi, c'est ce qu~ peut 'on fait, ne sont ni le vrai ni le bien en eux-même'l, car l'homme confirmer chez soi quiconque sait et croit que la volonté de tout t en eux, et le Seigneur n'y est point; et le bien dans lequel est bien et l'entendement de tout vrai viennent du Seigneur, et non omme, s'il est tait pour le salut, est un blen méritoire, rrtais le de l'homme. Que l'homme ne puisse 1'ien prendre par lui-même; .en dans lequel est le Seigneur n'est point méritoire. .ni rien (aire par liti-même, c'est ce qu'enseigne la Parole, dans QI. Mais que la reconnaissance du Seigneur, et la reconnais~ Jean, - III. 27. XV. 5. nee que tout bien et tout vrai viennent de Lui, fassent que ô
  • 37. 66 LA SAGESSE ANGÉLIQUE svp, LA DIVllŒ l;.P.OVJDENCC 67 l'homme' est réformé et régénéré, c'est ce que peu d'hommes peu­ 92. VI. La conJonction du Seignew" avec l'homme, et la con'­ vent voir par l'entendemen t; car on peut penser en soi· même : 'onction réciproque de l'homme avec le Seigneur, se (ont pal" «Quest-ce que fait cette reconnaissance, puisque le Se:gneur est èCS deux (acultés. La Conjonction avec le Seigneur et la Régéné­ Tout.Puiss:lllt et veut le salut de tous, et que par suit.:: il peut et 'ation sont un, car autant quelqu'un a été conjoint au Seigneur, veut, pourvu qu'il soit porté à lu miséricorde? »mais penser ainsi, autant il a été régénéré: c'est pourquoi, tout ce qui a été dit ci· ce n'est pas penser d'après le Seigneur, ni par conséquent d'après dessus de la régénération peut ètre dit de la conjonction, et ce la vue intérieure de l'entendement, c'est à·dire, d'après quelque qui est dit ici (1e la conjonction peut être dit de la régènération. illustration; c'est pourquoi, il sera dit ici en peu de mots ce que Qu'lI y ait une conjonction du Seigneur avec l'honLTle. et une con­ la reconnaissance opère. Daps le monde spirituel, où les espaces onction réciproque de l'homme avec le Seigneur, c'est ce que le sont seulement des apparences, la ~agesse fait la présence, et l'a­ eigneuI' enseigne Lui-Même, dans Jean: « Demeurez en .Moi, e.t mour fait. la conjonction; et, vice versa, Il y a une reconnaissance "ai en vous; celui qui demeure en l1foi, et Moi en lui, celui-là du Seigneur d'après la sagesEe, et il ya une reconnaiEsance du Sei­ 01"te du fntit beaucoup, )) - XV. 4, 5, - « En ce joul'.làvoûs gneur d'après l'amour; la reconnaissance du Seigneur (l'après la connaîtl'ez que VOltS êtes en Moi, et Moi en vous. » - XIV. 20.­ sagesse, reconnaissance qui considéree en elle-même est seule­ 'après la raison seule chacun peut voir qu'il n'y a aucunp. con~ ment une connaissancE', existe par la doctrine; et la reconnais· onction des mentaIs (animi) fi moins qu'elle ne soit réciproque, sance du Seigneur d'après l'amour existe par la vie selon la doc­ t que le réciproque conjoint; si quelqu'un aime un autre et n'en trine; cette reconnaissance-ci donne la conjonction, et l'autre est pas réciproquement aimé, alors à mesure que l'un s'approche donne la présence: c'est pourquoi, ceux qui rejettent la doctrine rlllltre se retil'e; mais s'ils s'aiment réciproquement, alors à me· concernant le Seigneur s'éloignent de Lui; et, comme eux au,~si re· 8L:ro que l'un s'approche l'autre s'approche aussi, et la conjon~< jettent la vie, ils se séparent de Lui; toutefois ceux qui ne rejettent ion sc tait; l'amour aussi veut être aimé, cela est Ïllsit6 en lui, et pas la doctrine, mais la vic, sont présents, maiH néanmoins sépa­ autant il est réciproquement simé, autant il est dans soi et dans rés: ils sont comme des amis qui conversent entre eux, mais ne son plaisir. D'après ces explications il est évident que si le Sei· s'aiment pas mutuellement; et comme deux hommes, dont l'un gneur seulement aimait l'homme, et qu'il ne fût pas r6ciproque­ parle à l'autre comme un ami, mais le hait comme un ennemi. Que ment aimé par l'homme, le Seigneur s'approchera:t et l'hommo cela soit ainsi, on le sait d'après cette idée commune, que celui s'éloignerait; ainsi, le Seigneur voudrait continuellement venir qui enseigne bien et vit bien est sauvé, mais non celui qui ensei­ près de l'homme et entrûr en lui, et l'homme se tournerait en ar~ gne bien et vit mal; et que celui qui ne reconnait pas Dieu ne ,rière et s'en irait; avec ceux qui sont dans l'enfer il en est àinsi ; peut être sauYé. Par ces explications, on yoit clairement quelle mais aveè ceux qui sout duns le ciel, il y a conjonction mutuello. sorte de religion on a, quand on pense au Seigneur d'après la foi, omme le Seigneur veut ,la conjonction avec l'homme pour la ainsi qu'on nomme sa croyance, et qn'on ne fait rien d'après la 'à'alvation de l'homme, il a aussi pourvu à ce que chez l'homme charité; c'est pourquoi le Seigneur dit: « Pourquoi M'appelez< Ily ait le réciproque; le réciproque chez l'homme, c'est que le vous: Seignem', Seignew", et ne faites-vous pas ce que Je dis ? 'ien qu'il veut et fait d'après le libre, et le vrai qu'il pense ot dit Quicqnque vient et Moi, et écoute mes lJaroles et les (ait, est 'après ce vouloir selon la raison, apparaissent comme venant de semblable et un homme qui bâtit une maison, et a posé le fon­ lui; et que ce bien dans sa. volonte, et ce vrai (bns son entende· dement SU1' le roc; mais celui qui écoute, et ne fait pas, est ent, apparaissent .comme étant àlui; et même ce bien et ce vrai semblable et un homme qui bâtit une maiso1~ sur l'humus sans apparaissent à l'homme comme yenant de lui et comme rtant à fondement. » - Luc, VI. 46 à ~9. lui, absolument de même que s'ils lui appartenaient, il n'y a au ..
  • 38. 68 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 69 cu ne différence; examine si quelqu'un, par un sens quelconque, loint le prochain comme eux-mêmes? Ceux,. au contraire, qui ne perçoit autrement; sur cette apparence comme par soi-même, t pas de telles choses, parce qu'elles sont des maux contre le voz'r ci-dessus N°S 74 à 77; et sur l'appropriation comme étant à chain et en même temps des péchés contre le Seigneur, agis-. soi, N°s 78 à 81: la seule différence, c'est que l'homme doit recon­ t avec sincérité, justice, amitié et fidélité envers le prochain, naitre que ce n'est pas de lui-même qu'il tait le bien et pense le comme le Seigneur agit pareillement, la conjonction réciproque vrai, mais que c'est d'après le Seigneur, et que par conséquent le ~pèrfl; et quand il y a conjonction réciproque, tout ce que bien qu'il fait et le vrai qu'il pense ne lui appartiennent point: omme fait au prochain il le fait d'après le Seigneur, et tout ce -penser ainsi d'après 'luelque amour de la volonté, parce que c'est e l'homme fait d'après le Seigneur est le bien; et alors le pro­ la vérité, cela fait la conjonction, car de cette manière l'homme in n'est pas pour lui une personne, mais il est le bien dans la regarde le Seigneur et le Seigneur regarde l'homme. ,rsonne. Aimer le Seigneur par dessus toutes choses, n'est autre 93. Quelle est la différence enlre ceux qui croient que tout ose que ne point faire de mal ù la Parole, parce que dans la Pa­ bien vient du Seigneur, et ceux qui croient que le bien vient le' est le SeigneuI', ni aux choses saintes de l'Église, parce que d'eux-mêmes, il m'a été donné et de l'entendre et de le voir dans ns les choses saintes de l'Église est le Seigneur, ni à l'âme de qui le Monde spirituel: Ceux qui eroient que le bien vient du Seigneur e ce soit, parce que l'âme de chacun est dans la main du Sei­ tournent la face vers le Seigneur, et reçoiven t le plaisil' et la béa­ .cur; ceux qui fuient ces maux comme péchés énormes aiment titude du bien; mais ceux qui croient que le bien vient d'eux­ Seigneur par dessus toutes choses; mais cela ne peut être fait mêmes se regardent eux-mêmes, et pensent chez eux qu'ils ont .6 par ceux qui aiment le prochain comme eux-mêmes, car ces mérité; et comme ils sè rtlgardent eux-mêmes, ils ne peuvent que :eux amours sont conjoints. .percevoir le plaisir de leur bien, qui est non pas le plaisir du bien, 95. Comm~ il y a une conjonction du Seigneur avec l'homme, mais le plaisir du mal; car le propre de l'homme est le mal, et de l'homme avec le Seigneur, c'est pour cela qu'il y a deux le plaisir du mal perçu comme bien est l'enfer. Ceux qui ont fait .bles de la loi, l'une pour le Seigneur, et l'autre pour l'homme: ·le bien et ont cru l'avoir fait par eux-mêmes, s'ils ne reçoivent. tant l'homme fait comme par lui-même les lois de sa Table, pas après la mort ce vrai que tout bien vient du Seigneur, se mê­ ,litant le Seigneur lui docne de faire les lois de la sienne: mais lent avec les génies infernaux, et enfin font un ayec eux: ceux, omme qui ne fait pas les lois de sa table, qui toutes se réfèrent au contraire, qui reçoivent ce vrai sont r~formés; mais nul autre l'amour du prochain, ne peut f<:JirE les lois de la table du Sei­ ne le reçoit que ceux qui ont porté leurs regarJs vers Dieu dans CUl', qui toutes se réfèrent à l'amour du Seigneur: comment un leur vie: porter ses regards vers Dieu dans sa vie, n'est autre eurlrier, un voleur, un ndultêl'e, un faux. témoin peut-il aimel' chose que fuir les maux comme péchés. Seigneur? la raison ne dit-elle pas qu'être tel et aimer Dieu 94. La conjonction dh Seigneur avec l'homme, et la conjonc­ plique contradiction? le diable n'est-il pas tel, et peut-il ne tion réciproque de l'homme avec le Seigneur, se font par r.imer le s haïr Dieu? Mais quand l'homme a en aversion comme in· prochain com.me soi-même et aimer le Seigneur par .lessus toutes aux les meurtres, les adultères, les vols et les faux témoi­ choses: aimer le prochain comme soi-même n'est autre chose ages, alors il peut aimer Diru, car alors il détourne sa face du qu'agir avec lui sans dissimulation et sans injustice, ne pointavoir ble pour la tourner vers le Seigneur; et quand il tourne sa face de haine et ne point exercer de vengeance conlre lui, ne le point s le Seigneur, il lui est donne l'amour et la sagesse, qui en-­ outrager et ne le point diffamer, ne point commettre adultère avec int dans l'homme par sa face et non par le derrière de sa tête. son épouse, et ne point faire contre lui d'autres choses sembla­ Mme la conjonction avec le Seigneur se fait ainsi et non autre­ bles: qui ne peut voir que ceux qui font de telles choses n'aiment ent, c'est pour cela que ces deux Tables ont été appelées l'al­ nee; or l'alliance existe entre deux.
  • 39. 70 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA. DIVINE PROVIDENCG 71 96. VII. Le Seignew', dans toute progression de sa Divine ne veulent pas, ct ceux qui ne veulent pas disent qu'il~ ne peuvent Providence, garde intactes et comme saintes ces deux facultés pas: mais dans l'Article suivant il sera dit qui sont ceux qui ne' chez l'homme. Les raisons de cela sont que l'homme, sans ces deux peuvent pas, et qui sont ceux qui peuvent difficilement. Sans qu'il facultés, n'aurait ni entendement ni volonté, et ainsi ne serait soit besoin de confirmation, il est évident que si l'homme n'avait point homme; puis aussi, qu'il ne pourrait pas, sans ces deux pas une Volonté d'après la faculté qui est appelée Liberté, et un facultlls, être conjoint au Seigneur, ni par conséquent être réfor­ Entendement d'après la faculté qui est appelée ,Ralionalité, il ne mé et régénéré; puis encore, que l'homme, sans ces deux facultés, serait point hommo, Les bêtes n'ont point ces facultés; il semble III n'aurait ni l'immortalité, ni la vie éternelle. D'après la connais­ que les bêles atlssi puissent vouloir, et qu'elles puissent com­ sance, donnée dans ce qui précède, de ce que c'est que la Liberté et prendre, mais elles ne le peuvent point; c'est une affection natu­ la Rationalité, qui sont ces deux facultés, on peut voir, il est vrai, relle, laquelle en elle-même est un désir, avec une science sa com­ qu'il en est ainsi, mais on ne le voit pas clairement, à moins qne pagne, qui uniquement les condUit et les porle à faire ce qu'elles ces raisons ne soient présentées à la vue comme conclusions; il tont : il y a, il est vrai, dans leur science le ci vil et le moral, mais faut donc que chacune soit iIlustree. L'homme, sans ces deux fa­ elles ne sont pas au-dessus de cette science, parce qu'elles n'ont' cultés, n'aurait ni entendement ni volonté, et ainsi ne sel'ait pas le spiri tu el qui donne de percevoir le moral, et par consé'· point homme: En effet, l'homme n'a la volonté que parce qu'il quent de le penser analytiquement: elles peuvent, à la vérité, être P!:lut vouloir librement comme par lui-même; et vouloir librement instruites à faire quelque chose; mais cela est seulement un na­ comme par soi-même vient de cette faculté, - continuellement turel qui s'ojoute à leu l' sl'Îence et en même temps à leur affec· donnée il l'homme par le Seigneur, - qui est appelée Liber:ë; ct tion, et se reproduit ou par la vue ou pur l'ouïe, mais ne devient l'homme n'a l'entendement que parce qu'il peut comme par lui­ Jamais chez elle une chose de la pensée, encore moins une chose même comprendre si telle chose est conforme ou non à la raison; de là raison: sur ce sujet, VOÙ' ci-dessus, N° 74. L'homme ne et comprendre si une ehosc est conforme ou non à la raison vif?nt pou1'l'ait pas, sans ces deux (acultés, étj'e conjoint au Seignew', de cette autre faculté, - continuellement donnée à l'homme par ni lJat' consequent étj'e ré/'cmné et I"égéné7-é, c'est ce qui a été le Seigneur, - qui est appelée Rationalité. Ces facultés se conjoi­ montré ci-dessus; en effet, le Seigneur réside dans ces deux fa­ gnent chez l'homme comme la Volonté et l'Entendement; à savoir, cultés chcz les hommes tant méchants que bons, et par elles il se que, parce qlle l'homme peut vouloir, il peut aussi comprendre, car conjoint à chaque homme: de là vient que le méchant peut com­ vouloir n'existe plS sans comprendre, comprenùre est son com­ prendre aussi bien que le bon, et qu'en lui il ya en puissanca la pagnon ou son associé, sans lequel il ne peut être; c'est pourquoi, volonté du bien et l'entendement du vrai; s'ils n'y sont pas en avec la faculté q 111 est appelée Id)erté, il est donné la Iaculté qui acte, c'est pal' l'abus de ces facultés. Qlle le Seigneur réside dans·· est appelée rationalité; si même de comprendre tu ôtes vouloir, ces facullés chez chaque homme, c'est d'aprè'Jl'intlux de la volonté tu ne comprends rien; et a'itan l, tu veux, autant tu peux com· du Seigneur, en ce qu'il veut être reçu par l'homme, faire sa de­ prendre, pourvu que les moyens, qui sont appelés connaissances, meure chez lui, et lui donner lES félicités de la vie éternelle; ces soient présents ou soient en même temps ouverts, car les connais­ choses appartiennent à la volonté du Seigneur, parce qu'elles ap­ sances sont comme des instruments dans la main d'un (Iuvrier : partiennent à son Divin Amour C'est cette Volonlé duSeigneur, il est dit: Autant que tu veux tu peux cJmprendre, c'est-à-dire, qui fait que ce que l'homme pense, dit, veut et lait, apparaît en autant que tu aimes comprendre, car la volonté et l'amoul' font lui comme étant à lui. Que l'influx dela volonté du Seigneur opère nn; cela, il est vrai, se présente comme un paradoxe, mais se cela, c'est cc qui peut être confirmé par plusieurs particularités présente air:si à ceux qui n',aiment pas comprendre, et par suite du Monde spirituel; car parfois le Seigneur remplit un Ange de
  • 40. 72 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 73 son Dîvin, au point que l'Ange ne sait autre chose, sinon qll'il son libre n'est pas en soi le libre ou le libre même, mais c'est un est le Seigneur; ainsi ont été remplis les Anges qu'Abraham, Ha­ libre infernal, qui en soi est le servile, et sa raison n'est pas en gar, Guidéon, ont vus, lesquels par suite se sont appelés Jéhovah, soi la raison, mais c'est une raison ou batarde, ou fausse, ou ap­ et dont il est parlé dans la Parole: de même aussi un esprit peutêtre parente par des confirmations: toujours est-il cependant que l'un rempli par un autre, au point de ne savoir autre chose, sinon et l'autre est de la Divine Providence; car si le libre de vouloir le qu'il est cet autre; c'est ce que j'ai vu très"souvent : on sait aussi mal, et de faire par des confirmations qu'il soit comme conforme dans le Ciel que le Seigneur opêre toutes choses par le Vouloir, et à la raison, étail ôté à l'homme naturel, la liberté ct la rationalité que ce qu'il veut est fait. D'après ces explications, il est évident périraient, ct en même temps la volonté et l'entendement j et que c'est par ces deux facultés que le Seigneur se conjoint à l'homme ne pourrait pas être détourne ùcs maux, ni être reformé, l'homme, et qu'il fait que l'homme esL réciproquement conjoint. ni par consequent être conjoint au Seigneur et vivre pour l'étel'­ Mais comment l'homme, pa l' ces facultés, est réciproquement con­ nité: c'est pourquoi II') Seigneu:- garde le Libre chez l'homme, joint, et par conséquent comment par elles ilest réformé et régé­ comme l'homme garde la prunelle le son œil. Mais néanmoins le néré, cela a été dit ci-dessus, et il en sera parlé plus amplement Seigneur par le libre détourne continuellement l'homme des maux, III dans la suite. L'homme, sans ces deux facultés, n'aurait ni et autant il peut par le libre le detourner, autant par le libre i: l'immm'talité ni la vie éternelle, c'est une suite de cc qui vient implante les biens; ainsi successivement au lieu du libre infernal d'être dit, que par elles il y a conjonction avec le Seigneur, puis il introduit le Libre céleste. réformation et régénération; par la conjonction l'homme a l'im­ 98. Il a été dit ci-dessus que tout homme a la facuIté cIe vou­ mortalité, et par la réformation et la régénération il a la vie éter­ loit', quiest appolée Libert~, et la faculté de comp:-endre, qui est nelle : et comme par ces facultés il y a conjonction du Seign.eur appelée Rationalité; mais il faut qu'on sache bien que ces deux a"vac tout homme, tant méchant que bon, ainsi qu'il a êta dit, facult~s ont éte comme incitées en l'homme, cal' l'humain même c'est pour cela que tout homme a l'immortalité ; mais la vic est en elles: mais, comme il vient d'être dit, autre chose est d'agir cternelle, c'est-à-dire, la vic du ciel, est pour l'homme chez qui d'après le libre selon la raison, ct autre chose d'agir d'aprè~ il y a la conjonction réciproque depuis les intimes jusqu'aux der­ le libre même selon la raison même: ceux-là seuls qui sc sont niers. D'après ces explications, on peut voir les raisons pour les­ laissés régénérer par le Seigneur agissent d'après le libre même quelles le Seigneur, dans toute progression d;) sa Divine Provi­ selon la raison mêmè j tous les au tres agi~sel1t d'après le libre dence, garde intactes et comme saintes ces deux facultés chez selon une pensée qu'ils font comme conforme à la rai:5on. Néan­ l'homme. moins tout homme, à moins qu'il ne soit né idiot ou extrême­ 97. VIII. C'est pOUl' cela qu'il est de lct Divine pj'ovidence qtlC ment stupide, peut parvenir à la raison même, et par elle au libre l'homme agisse d'apl'ès le libre, selon la mison, Agir d'après même; mais s'il n'y parvient pas, c'est par plusieurs causes, qui lé libre selon la raison, et agir d'après la Liberté et la Rationalité, seront dévoilée'> dans la suite: ici, il sera seulement dit qui sont c'est la mème chose; puis aussi, agir d'après la volonté ct l'en­ ceux chez qui le Libre même ou la Liberte même, et en même temps tendement estlamême chose; mais autre chose est d'agir d'après la Raison même ou la Rationalité même, ne peuvent exister, ct le libre selon la raison, ou d'aprés la liber lé et la rationalite, et ceux chez qui its peuvent difficilement existm'. La Liberté même autre chose d'agir d'après le libre mêmfl selon la raison même, ou ct la Rationalité même ne péuyent exister chez les idiots de nais­ d'après la liberté même et la rationalité même; en efIct, l'homme 'ance, ni chez ceux qui plus tard sont devenus idiots, tant qu'ils qui fait le mal d'après l'amour du mal, et qui le confirme chezlui, $ont idiots. La Liberte même et la Rationalité même ne peuvent agit, il est vrai, d'après le libre selon la raison, mais néanmoins pas non plus exister chez les stupides ct les imbéqJIes de nais.
  • 41. III 1 74. LA SAGESSE ANGÉLIQUl~ SUR LA DiVINE PROVIDEN CE 75 sance, ni chez quelques·uns qui le sont devenus par l'engour­ pal'ce qu'ils ne l'avaient pas voulu; mais il leur fut montre qu'ils dissement du loisir, ou par un chagrin qui a perverti ou enlière­ pou rraient même le vouloir, si l'amour et par suite le plaisil' du ment bouché les intérieurs du mental, ou par l'amour d'une mal ne les en détournait; quand ils entendirent cela, ils compri­ vie bestiale. La Liberté même et la Rationalité même ne peuvent rent aussi, et même ils affirmèrent qurils pouvaient, mais qu'ils pas non plus exister, dans le "Monde chrétien, chez ceux qui ne voulaient pas pouvoir, parce qu'ainsi ils ne pourraient pas vou­ nient absolument le Divin du Seigneur et la sainteté de la Pa­ loir ce qu'ils veulent, c'est-à-dire, le mal d'après le plaisir de sa role, et qui ont retenu cette négation confirmée chez eux jus­ convoitise: j'ai souvent, dans le Monde spirituel, entendu de sem­ qu'à la fin de la vie; car c'est là ce qui est entendu par le pé­ blables choses surprenantes: par ces choses j'ai été pleinement ché contre l'Esprit Saint, qui n'est remis ni dans ce siècle, ni dans confirmé que chaque homme u la liberté et la rationalité, et que celui qui est à venir, - Matth. XII. 3t, 32. - La Liberté m~me chacun peut parvenir à la Liberté même et à la Rationalité même, et la Rationalité même ne pe~vcnt pas non plus exister chez ceux s'il fuit les maux comme péchés. Maisl'adulte qui, dans leMonde, qui altribuent tout à la nature et rien au Divin, et qui par des rai­ ne parvient pas à la Liberté même et à la Rationalité même, ne sonnements d'après les choses visihles ont fait cela l'objet de leur peut jamais y parvenir après la mOlt, car alors l'état de sa vie foi; car ceux-ci sont des athées. La Liberté même et la Rationalité reste éternellement tel qu'il a oté dans le monde. même peuvent difficilement exister chez ceux qui se sont beau­ coup confirmés dan~ les faux de religion, parce que celui qui con· C'est une Loi de la Divine Providence que l'homme comme firme le faux nie le vrai; mais chez ceux qai ne se sont pas de lui-même éloigne dans l'homme externe les maux comme confirmés, de quelque religion qu'ils soient, elles peuvent exister; péchés ; et le Seigneur peut ainsi, et non autrement, éloi­ voir ce qui ':i été rapporté sur ce sujet dans la DOCTRINE DE LA gner les ..meH(x dans l'homme inte"/'?w, ct alQj's en même temps NOUVELLI': JÉRUSALEJoM SUR L'ECRITURE SA1NTE, ~O. 91 ù 97. Les dans l'homme externe. petits enfants et les enfants ne peuvent pas panenir à la Liberté même ni à la Rationalité même, avant d'avoir atteint l'clge de l'ado· 100. Chacun, d'après la raison seule, peut voil' que le Seigneur, lescence, parce que les in~érieurs du mental chez l'homme sont qui est le Bien même et le Vrai même, ne peut pas entrer chez successivement ouverts; ce sont, en altendant, comme des se­ l'homme, f" 111Oins'que chez lui les maux et les faux n'aient été mences dans un fruit non en maturité, lesquelles ne pcuvent ger­ éloignés, car le mal (st oPllosé au bien, et le faux est opposé au mer dans l'humus. vrai; or, deux opposés ne peuvent jamais être mêlés, mais quand !)9. Il a été ùit que la Libcrté même et la Rationalité même ne l'un approche ycrs l'autre, il se fait un combat qui dure jusqu'à peuvent exister chez ceux qui ont nié le Divin du Sdgneur ct la ce que l'un ait cede la place à l'autre, et celui qui cède se retire, sainteté de la Parole, ni chez ceux Clui se sont confirmés pour la na et l'autre s'empare de la place. Dans une semblable opposition se tur(;l contre le Divin, et qu'elles peuvent difficilement exister chez trouvent le Ciel et l'Enfer, ou le Seigneur el le diable: quelqu'un ceux qui se sont beaucoup confirmés dans des faux de religion: peut-il, d'a près la raison, penser qce le Seigneur puisse entrel' là mais néanmoins tous ceux-où n'ont pas perdu ces facultés elles­ où règne le diable, ou que le ciel puisse être là Ol! est l'enter ? mêmes: j'ai entenùu dire par des athées, qui étaient devenus des Qui est-ce qui, d'après la rationalité donnée à tout homme sense, diables et des satans, quïls avaient compris les arcanes ile la sa­ ne yoit pas que, pour que le Seigneur entre, il faut que le diable gesse aussi bien que les anges, mais sculement quand ils les avaient soit chassé; ou que, pour que le ciel entre, il faut que l'er!fer soit entendu exposel' par d'autres; mais que, lorsqu'ils étaient reve­ éloigné? Cette opposition est entendue par ces paroles adressées nus dans leurs pensées, ils ne les avaient point c:ompris; c'était du ciel par Abraham au riche dans l'enfer: «Ent1'e nous et vous
  • 42. ~ 76 LA SAGESSE ANGÉLIQUE Sun LA DIVINE PROVlDENCE 77 un gouff1"e im'mense " été établi, de S01"te que ceux qui ?)eulent Dieu, et quand il croit que, s'il apparaît, il est pardonné, car de t1'aVel"Ser d'iâ vers vous ne le peuvent, non IJlus que ceux de cette manière il pense qu'il est sans ltl mal: si ceux·là s'abstien­ là vers nous (ne peuvent) passer. » - Lec XVI, 26. - Le mal lui· nent de faire les maux, ils s'en abstiennent non pas parce que ce même est l'enfer, et le bien lui-même est le ciel; ou, ce qui est sont dcs péches contre Dieu, mais parce qu'ils craignent les lois l, la même chose, le mal lui-même est le diable, et le bien lui­ et la pérte de la réputation; mais toujours est-il qu'ils les font même eslle Seigneur; et l'homme en qui règne le mal est un en-­ dans leur esprit, car c'est l'esprit de l'homme qui pense et veut; fer dans la plus petite forme, et l'homme en qui règne le bien est c'est pourquoi, ce que l'homme dans le monde pense dans son es­ un ciel dans la plus petite forme. Celaétant ainsi, comment le prit, il le fait après sa sortie du monde quand il devient esprit. ciel peut-il entrer dans l'enfer, puisqu'entre eux il a été établi un Dans le Monde spiri tuel, où chaque homme vien t après la mort, gouffre si immense qu'on ne peut pDS passer de l'un dans l'autre? on ne demande pas à quelqu'un: « Quelle a été ta foi ~» ni: « Quelle Il suit de là, que l'enfer {loit être entièrement éloigné, pour que a ét~ ta doctrine? » mais: Cl Quelle a été ta vie? » par conséquent, le Seigneur a"ec le ciel puisse entrer. . s'il est tel ou tel; car on sait que telle est la vie de quelqu'un, 101. Mais un très-grand nombre d'hommes, principalement telle est sa foi, et même telle est sa doctrine; car la vie se fait une ceux qui se sont confirmés dans la foi séparée d'avec la charité, doctrine et se fait une foi. ne savent pas qu'ils sont dans l'enfer, quand ils sont dans les 10.? D'après ce qui vient d'être dit, on peut voir que c'est une maux; ct ils ne savent pas même ce que c'est que les maux, par Loi de la Divine Providence que les maux s)ient éloignes de cette raison qu'ils ne pensent nullement aux maux, disant qu'ils l'homme; car s'ils ne sont plS éloignés, le Seigneur ne peut pas ne sont point sous le joug de lu loi, et qu'ainsi la loi ne les con­ être conjoint iL l'homme, et l'amener par Soi dans le Ciel. Mais damne point; que, puisqu'ils ne peuvent en rien cOll~ribuer au comme on a ignoré que l'homme doit c:)mme de lui-même éloi­ salut, ils ne peuvent éloigner d'eux aucun mal; et qu'en outre ils gner les maux dans l'homme externe, et que si l'homme ne fait ne peuvent faire par eux-mêmes aucun bien: ce sont ceux-ci qui pas cela comme par lui·même, le Seicineur ns peut pas éloigner Il omettent de penser au mal, et parce qu'ils omettent cl'y penser, ils sont continuellement dans le mal. Que ce soient eux qui ont les ma:.lX chez lui dans l'homme interne, ce sujet va être par con­ séquent pl'ésenté devant la raison et à sa lumière, dans cet ordre: été entendus par le Seigneur sous la désignation de boucs, dans 1. Chaque homme a un Externe et un Interne de la pensée. Il. L'~x· Matthieu,- XXV. 41 à46, -onle voitdanslaDocTIUNI) DELA Nou­ terne de la pens6e de l'homme est en soi tel qu'est son Interne. VELLE JÉRUSALEM SUR LA FOI, N°' 61 à 63 ; il est dit d'eux au Vers. 111. L'Inteme ne peut être purilié des convoitises du mal, tant que 41: (( Allez loin de Moi, matldils, dans le feu éternel prépal'é les maux dans l'homme Externe n'ont pas été éloignés, parce POW" le diable ct pour ses anges. » _Cal' ceux qui ne ponsen t nul· qu'ils obstruent. IV. Les ~aux dans l'homme Externe na peuvent lement aux maux chez eux, c'cst-à-dire, qui nes'examinent point, êlra éloignés par leSeigneurqu'au moyen de l'homme. V. L'homme et ensuite n'y renoncent point, ne peuvent qu'ignorer ce que c'est doit donc comme par lui·même éloigner de l'homme Externe les que le mal, et alors aimer le mal d'après le plaisir qu'il leur pro­ maux. VI. Alors le Seigneur purifie l'homme des convoitises du cure; en effet, celui qui ignore ce que c'est que le mal, aime le mal dans l'homme Interne, et des mlUX eux-mêmes dans l'homme mal, et celui qui omet de,penser au mal est continuellement dans Externe. VII. L'action continue de la Divine Providence du Sei­ le mal, il est comme un avcugle qui ne voit point; car la pensée sneur consiste à conjoindre l'homme à Soi, et Soi à l'homme, voit le bien tt le mal, comme l'œil voit le beau et le laid; et afin de pouvoir lui donner les félicités de la vie éternelle, ce qui ne l'homme est dans le mal, non-seulement quand. il pense et veut peut être fait, qu'autant que les maux avec leurs convoitises ont le mal, mais aussi quand il croit que le mal n'apparaît pas devant èté éloignés,
  • 43. III 78 tA SAGESSE ANGÉI.1QUE suu LA DIVINE Fr:WVIDENCE 79 lOS. I. Chaque homme a un Externe et un Interne de la Ils penseiit èn parlant? Faut-il les croire ou non? Quelles sont pensée. Par l'externe et l'interne de la penc;ée il est entendu ici leurs intentions? »Que chez les flatteurs et les hypocr:tes il y ait la même chose que par l'homme l<lxterne et l'homme Interne, par une double pensée, cela est notoire; en effet, ils peuvent se con· lesquels il n'est pas entendu autre chose que l'externe et l'interne tenir et veiller à. ce que la pensée intérieure ne se découvre pas; de la volonté et de l'entendement, car la volonté et l'entendement et quelques-uns peuvent la cacher de plus en plus inlérieurement, font l'homme; et comme ces deux se manifestent dans les pen~ et pour ainsi dire boucher les portes afin qu'elle ne se montre sées, il est dit l'externe et l'interne de la pensée. Maintenant, point. Que l'homme ait une pens.!:e extérieure et une pensée inté­ puisque c'est non pas le corps de l'homme, mais son esprit, qui rieure, c'eslce qui est bi.::n évident, en ce que par sa pensée in­ il, veut et comprend, et par suite pense, il s'ensuit que cet externe térieure il peut voir sa pensée extérieure, et aussi réOéchir sur 1 et cet interne sont l'fxterne et l'interne de l'esprit de l'homme. elle, juger si elle est mauvaise ou non. Si tel est le men~al de Ce qua le corps exécute, soit par paroles, soit par actes, n'est qu'un l'homme, cela vient de ce qu'il a reçu deux facultés, qa'il tient effet provenant de l'interne et de l'externe de son esprit, car le du Seigneur, nommées Liberté et Rationalité; s'il n'avait pas un corps est seulement une obéissance. externe et un interne de la pensée, il ne pourrait par ces facultés ]04. Que chaque homme en âge adulte ait u~ externe et un in­ ni rercevoir, ni voir aucun mal chez lui, ni êtl'e réformé; et même terne de la pensée, pal' conséquent un externe et un interne de la il ne pC'urrait pas parler, mais seulement il proférerait des sons volonté et de l'entendement, ou un externQ et un interne de l'es­ comme la bête. prit, ce qui est la même chose que l'homme externe et l'homme 105. L'interne de la pensee vient de l'amour de la vie et de ses interne, cela est évident pour quiconque fait attention aux pensées affections, et des perceptions qui en proviennent: l'externe de la et aux intentions d'un autre d'après ses paroles ou ses actions, et pensée vient des choses qui sont dans la mémoire, et qui servent aussi aux !>iennes quaLd il est en compagnie et quand il n'y est à l'amour de la vie comme confirmations et comme moyens pour pas: car un homme peut parler amicalement avec un autre d'a­ la fin. L'homme, depuis l'enfance jusqu'à la jeunesse, est dans près la pensée externe, et cependant être son ennemi dans la pen­ l'externe de la pensée parl'afl:'eclion de savoir, qui alors fait son sée interne; un homme peut parler de l'amour à l'égard du pro­ interne ; il transpire aussi quelque chose de la convoitise et chain' et de l'amour envers Die:: d'après la pensée externe et en par conséquent de l'inclination provenant de l'amour de la vie né rr:ême temps d'après l'affection de cette pensée, lorsque cependant avec lui d'après ses parents : mais dans la suite, selon la ma­ dans sa pensée interne il ne fait aucun cas du prochain, et ne craint nière dont il vit, se forme l'amour de sa vie, dont les affections et point Dieu. Un homme peut aussi parler de la justice des lois ci­ par suite les perceptions font l'interne de sa pensée; et de l'a­ vilGs, des vertus de la vie morale, et des choses qui appartiennent monr de sa vie se forme l'amour des moyens, dont les plaisirs et il la doctrine et à la vie spirituelle, d'après la pensée externeeten par suite les sciences rappelées de ln. mémoire font l'externe de sa même temps d'après l'affection externe, et cependant, quand il pensie. est seul avec lui·même, parler d'après la pensée et l'affection in­ 106. II L'Exte1"1W' de lü pensée de l'homme est en soi tel ternes contre les lois civiles, contre les vertus morales, et contre qle'est son Inteme. Que. l'homme, depuis la tète jusqu'aux pieds, les choses qui appartiennent à la doctrine et < la vie spirituelle; soit tel qu'est l'amour de sa vie, c'est ce qUi a été montré ci-des­ ainsi font ceux qui sont dans les convoitises du mal, et qui néan­ sus: ici donc il sera d'abord dit quelque chose sur l'amotlr de ln. moins devant le monde veulent faire voir qu'ils n'y sont point. La vie de l'homme, parce qu'il ne peut rien être dit auparavant sur plupart au~si, quand ils entendent parler les autres, disent en les affections qui font avec les perceptions l'interne de l'homme, eux,-mêmes: « Ceux-ci pensent·ils intérieurement en eux, comme ni' sur les plaisirs des affections qui font avec les pensées l'externe
  • 44. 80 LA SAGESSE ANGÊLI~UE SUR LA Dl VINÉ PROYIDÈNCE 81 de l'homme. Les amO;lrs sont en grand nombre, mais il y en a Avec leurs perceptions, et les fruits sont les plaisirs des affections deux qui en sont comme seigneurs et rois, c'est l'Amour céleste lIovec leurs pensées. Mais l'Amour infernal avec ses affections du et l'Amour infernal; l'Amour céleste est l'amour envers le Sei­ mal et du faux, qui sont les c<?nvoitises, et en même temps avec gneur et à l'égard du prochain, et l'Amour infernal est l'amour de les plaisirs de ces convoitises et les pensées qui en résultent, peut soi et du mon.de. Ces amours sont opposés l'un à l'autre comme tre comparé à une araignée et au tissu de sa toile; l'amour lui­ le ciel et l'enfer, car celui qui est dans l'amour de soi et du monde ,.même est l'araignée; les convoitises du mal et du faux avec les ne veut du bien qu'à lui-même, tandis que ceIri qui est dans l'a ­ astuces intérieures de ces convoitises sont les fils en forme de rets mour envers 19 Seigneur et à l'égard du prochain veut du bien à es plus près du siège de l'araignée; elles plaisirs de ces convoitises Il· tous. Ces deux Amours sont les amours de la vie de l'homme, :8vec les machinations artificieuses sont les fils les plus éloignés, maisa,ec bien des variétés; l'Amour céleste est l'amour de la vie ù les mouches qui volent sont prises, en veloppées et dévorées. de ceux que le Seigneur conduit, et l'Amour infernal est l'amour 108. Par ces comparaisons on peut voir, il est vrai, la conjonc­ de la vie de ceux que le diable conduit. Mais l'Amour de la "ie de tion de toutes les choses de la volonté et de l'entendement ou du . : 1 chacun ne peut ex ister sans des dérivations, qui sont appelées al­ mental de l'homme avec l'amour de sa vie, mais non toutefois ta ­ feclions; les dérivations de l'amour infernal sont les affections du ionnellement. CeLte con~onction peut être vue rationnellement de II mal et du faux, particulièrement les convoitises; et les dériva­ ette manière: Partout il y a troi3 choses ensemble qui font un ; tions de l'amour céleste sont les affections du bien et du vrai, lIes sont appelées fin, cause et effet; l'amour de la vie y est la ~l particulièrement les dilections. Les affections de l'amour infernal, n, les affections avec leurs perceptions sont la cause, et les plai­ qui sont particulièrement les convoitises, ~ont en aussi grand irs des affections avec leurs pensées sont l'effet; car de même nombre qu'il y a de maux; et les affecti.ons de l'amour céleste, ue la fin par la cause vient dans l'effet, de même aussi l'amour 1 qui sont particulièrement les dilections, sont en aussi grand nom· par ses affeclions vient vers ses plaisirs, et par ses perceptions bre qu'il y a de biens. L'amour habite dans ses affections comme vers ses pensées: les effels eux-mêmes sont dans les plaisirs du un maître dans son clomaine, ou comme un roi dans son royaume: :IIlental ct dans les pensées de ces plaisirs, quand les plaisirs ap· le domaine ou le royaume de ces amours est établi sur les choses partiennent à la volonté et les pensées à l'entendement, ainsi qui apparliennent au mental, c'est·à-dire, à la volonté et à l'en ­ uand il y a plein consentement; ce sont alors les effets de son tendement de l'homme, et par suite au corps. L'Amour de la vie sprit, et s'ils ne viennent pas dans un acte du corps, ils sont de l'homme par ses affections et les perceptions qui en provien ­ .néanmoins comme dans un acte, qlland il y a consentement:' ils nent, et par ses plaisirs et les pensées qui en résultent, gouverne nt aussi alors en même temps dans le corps, et ils y habitent l'homme tout entier, l'Interne de son mental par les affections et ~ec l'amour de sa vie, et aspirent à l'acte, qui se fait dès que fien par les perceptions, et l'Externe de son mental par les plaisirs des e s'y oppose: telles sont les convoitises du mal, et les maux. affect:ons et par les pensées qui en résultent. x-mêmes, chez ceux qui, dans leur esprit, considèrent les maux 107. La forme de ce gouvernement peut en quelque sorte être mme licites. ~aintenant, de même que la fin se conjoint avec vue par des co,nparaisons : L'Amour céleste avec les affections du cause, et par la cause avec l'effet, de même l'amour de la vie bien et du vrai et lef perceptions qui en proviennent, et en même conjoint avec l'interne de la pensée, et par l'interne avec l'ex ­ temps avec les plaisirs de ces affections et les pensées qui en ré­ rne ; ùe là il est évident que l'externe de la pensée de l'homme sultent, peut être comparé à un Arbre remarquable par ses bran· It .en soi tel qu'est son interne l car la fin met son tout dans la ches, ses feuilles et ses fruits; l'amour de la vie est cet arbre, les cause, et par la cause dans l'effet; puisqu'il n'y a rien d'essentiel branches ave(: les feuilles sont les affections du bi~n et du vrai .ns l'effet 'lue ce qui est dans la cause, et par la cause dans la 6
  • 45. 1 8"2 tA. SAGESSE ANGÉLIQUE . SUR LA DtVINg PItoVIDENCE 83 :ftp ;etparc~ qu,'ainsi la fin est l'essen tiel même qui entre dans la .. 110. Mais chez ceux qui sont dans l'Amour céléstp., l'Intern e et cause etdans l'effet, c'est pour cela que la cause et l'effet sont ap- i'Exter ne de la pensée, ou l'homm e Interne et l'homm e Extern e; Il'' 'pelées fin moyen ne et fin dernièr e. . . font un quand ils parlent , et ils ne connai ssent point de diffé· . 109. Il semble parfois que l'Exter ne de la pensée de l'homm e rence; l'amou r de leur vie, avec ses affections du bien et .leurs n'est point en: soi tel qu'est l'Intern e; mais cela arrive, parce que percep tions du vrai, est comme l'âme dans les choses qu'ils pen:­ tamou r' de la vie avec ses interne s qlli l'entou rent place au·des­ .ent et que par suHe ils disent et font; s'ils sont prêtres , il prê· sous de lui un Lieute nant, qui est appelé l'Amou r des Moyens, et chent d'après l'amou r à l'égard du procha in et d'après l'amou r ·lui ewoint d'être sur ses gardes et de veiller à ce que rien de ses envers le Seigne ur; s'ils sont juges, ils jugent d'après la justice 'convoitises ne se montre . Ce Lieute nant donc, d'après l'astuc e de même; s'ils sont négociants, ils agissen t d'après la sincéri té même; son Prince , qui est l'amou r de la vie, parle et agit selon les insti­ l'ils sont mariés, ils aiment leur .épouse d'après la chaste té même; tutions civiles du Royaum e, selon les princip es moràUX de la rai­ et ainsi du reste. L'Amo ur de leur vie a aussi pour Lieute nant un sop., et selon les choses spiritu elles de l'Eglis e; et chez quelques­ Amour des moyens, qu'il instrui t et dirige afin qu'il agisse d'après uns avec tant d'astuc e et d'adresse, que peri>onne ne voit qu'ils la prudenc::e, et il le revêt d'habit s de zèle pour les vrais de la doc:, ne sont pas tels qu'ils parlen t et agissen t, et qu'enfi n par suite de rine et en même temps pour les biens de la vie. ce déguise ment ils savent à peine eux-mê mes qu'ils sont autres : 111. III. L'Inter ne ne peut être purifié des convoitises du ..! tels sont tous leo; hypocr ites, et tels sont les prêtres qui de cœu l' al, tant que les maux dans l'homme Extern e n'ont pas été ne font nul cas du procha in et ne craign ent point Dieu, et qui ce­ ignés, petree qu'ils obstruent. De ce qui a été dit ci-dessus il pendan t prêche nt sur l'a!llour du procha in et sur l'amou r de Dieu: résulte que l'exter ne de la pensée de l'homm e est en soi tel qu'est tels sont les juges qui jugent selon les presen ts et les amitiés , l'intern e de sa pensée, et qu'ils sont cohére nts comme deux choses tandis qu'ils feignen t du zèle pour la justice et parlen t du juge­ dont l'une non-se ulemen t e~ t intérie uremen t dans l'autre , mais ment d'après la raison: tels sont les négoci ants qui de cœ:lr sont lent de l'autro ; c'est pourqu oi l'un ne peut être séparé sans que sans sincéri té et fraudu leux, quan1 ils agissen t avec sincéri té en 'autre ne le soit en même temps; il en est ainsi de tout extern e vue du gain: et tels sont les adultèr es, qu:md, d'après la rationa ­ qui. vient d'un int~rne, de tout postéri eur qui vient d'un anté,:, lité dont chaque homme jouit, ils parlen t de la chaste té du ma­ f.Jieur, et de tout effet qui vient d'une cause. Mainte nant, comme le~ riage; et ainsi du re<;te, Mais si ces mêmes hommes dépoui llent convoitises, de compagnie avec les astuces , font l'intern e de la l'Amour des moyens, - ce Lieute nant de l'amou r de leur vie, pensée chez les méchan ts, et que les plaisirs des convoi tises, d~ des vêteme nts de pourpr e et de fin lin dont ils l'ont enveloppé, et - mpagnie avec les machin ations, font l'extern e de la pensée chez le revêten t de s.)n habille ment domestique, aloI';; c'est absolu ment eux, et que ceux-ci avec celles·lil. ont été conjoin ts en un, il s'en­ le contt'a ire qu'ils p~ns3nt, et q'1e parfoi3 d'après la pensée ils di­ luit que l'intern e ne peut pas être purifié des convoitises, tant que sent avec leurs amis intime s qui sont dans un sembla ble amour de es maux dans l'homm e extern e n'ont point été éloigné s. Il faut la vie. On pourra it croire que, quand d'après l'amo:l r des moyens u'on sache que c'est la volonté interne de l'homm e qui est dans ils ont parlé avec tant de justice , de sincér~té et de piété, la qua­ les convoitises, et son entend ement interne qui est dans les as':' lité de l'intern e de la pensée n'était pas dans l'extern e de leur Ilces, et que c'est sa volonté extern e qui est dans les plaisirs des pensée ; mais néanm oins elle y était, c'est en eux l'hypoc risie, c'est nvoitis es, et son enteni ement extern e qui est dans les machi'7 en eux l'amou r de soi et du monde, dont l'astuc e est de se faire nation s proven ant de~ astuces : chacun peut voir que les convoi~ une réputat ion en vue de l'honne ur ou du gain, ju~que dans la tl,ses et leurs plaisirs font un, et aussi que les astuces et les ma­ d~rnièrc appare nce: _cette qualit-é ·de l'In tern.e est dçlllS .l'Exte rne ination s font un, et que ce,s quatre choses sont dans.. une seule de leur pensée , quand ils parlen t et agissen t ainsi.
  • 46. 84 tA SAGESSE ANGÉLIOUE SUR LA DIVI~E PROVlDEN.cE 85 série, et font ensemble comme un seul faisceau; d'après cela, il maux ne sont pas éloignés, les. con v:oitises avec leurs .plaisirs crois­ est encore évidant que l'interne, qui consiste en convoitises, ne ,eut et surabondent : P.lus un voleur vole, plus il colivoitede VQ­ peut être rejeté que par l'éloigrrementde l'externe qui consiste en 1er, aU point qu'enfin il ne p~t plus, s'en abstenir: il en est de maux. Le!! convoitise's par leurs plaisirs produisent les maux, mais m.ême d'un fraud~ur à mesure qu'il f~aude.: il en eS,t de roême qu'and les maux sont crus licites, ce qui arrive par le consente­ pour la haine et la vengeance, pour la luxure et nnlempérance, ment de -la volonté et de l'entendement, les plaisirs et les maux pour la scortation, -le blasphème. Que l'amour de dominer d'après. font un; que -le consentement soit le fait même, cela est notoire; l'amour de soi croisse à mesure que les freins Illi sont lâchés, cela c'est aussi ce que le Seigneur dit: « Si quelqu'un regarde la est connu; il en est de même de l'amour de posséder dos biens femme d'un autre au poin't de la convoiter, il a dlJà commis d'après l'amour du monde; il semble que pour ces amours .U n'y 'adumte avec elle dans son cœur.» ~ Matth. V. 28 - Il en est ait point de borne ou de fin. D'après cela, il est évident que, autant de même de tous les autres maux. les maux dans l'homme externe ne son.t pas éloignés. autant leurs 112. D'après cela on peut donc voir que, pour que l'homme ço.nvoitises surabondent; et que les convoitises croissent dans ~a soit purifié des convoitises du mal, il faut que le,s maux soient en­ J,nême proportion que les freins sont lâchés aux maux. ti~rement éloignés de l'homme 'externe, car auparavant il n'y a 113. L'homme ne peut pas percevo:r les convoitises de son mal; pas d'issue pC'ur les convoitises, et s'il n'y a pas d'issue, les con­ il perçoit, il est vrai, leurs plaisirs, m·ais il réfléchit même peu sur voitises restent en dedans, et e'i'halent d'elles-mêmes les plaisirs, eux, car les plaisirs réjouissent lèS pensées et ôtent les I.'é.t;lexions ;. 'et 'ains! forcent l"homme au consentement, par conséquent au fait: .i donc il ne savait pas d'autre part que ce sont des maux, il les. les convoitises enirent dans le corps par l'externe de la pûnséc; appellerait des biens, et le:) commettrait d'après le libœ selon lors doncqu'i'l y a consentement dans l'externe de la pensée, elies la raison de sa pensée; quand il agit ainsi, il se le.s ap.proprie : 'sOnt amsitôt dans le corps; le plaisir, qui est senti, est là: que utant il les confirme comme licites, autant il agrandit la cour de 1el qu'e'st le mental}, 'tel soit le corps, ainsi l'homme tout entier, l'amour régnant, qui est l'amour de. sa vie; les convoitises compo­ on le voit dans le Tra'ilé DU DIVIN AMOUR ET DE LA. DIVINE SA­ sent la cour de cet amour, car elles sont comme ses ministres et ses GESSE, N°S :162 à 370. 'Ceci peut être illustré par des comparaisons, satellites, pal'lesq uels il gou verne les extérieurs qui constitu.ent son et aussi par des exemples: Par des Comparaisons: Les convoi­ l'oyaume : mais tel est le roi, tels sont les ministres et les sate,llites, tises avec leursplaisiTspeuvent être comparées au feu; plus le feu et tel est le royaume: si le roi est diable, ses ministres et.ses satel­ est entretenu, plus il s'embrase; et plus son essor est libre, plus il lites sont des folies, et les sujets de son royaume sont des faux de 's'étend au large, jusqu'au point de consumer dans une ville ,les tout gelll'e, que les ministres, qu'on appelIt> sages quoiqu'ils soient maisons, et dans une forêt les arbres; les convoitises du mal sont insensés, font apparaître comme des vrais, et reconnaître pO.ur aussi,dans la Parole, 'comparées au feu, et les maux des convoi­ des vrais, par des raisonnements tirés d'illusions et par des ,phan. tises à un incendie; les convoitises du mal avec leurs plaisirs ap­ tll.isies. Est ce qu'un tel état de l'homme peut être changé, à moins. 'paraissent aussi, dans le monde spiritael, comme des feux; 1e feu que le<; maux dans l'homme externe ne soient éloignés ~ c'est même infernal n'est pas autre chose. EUes peuvent aussi être compa­ ainsi que sont éloignées les convoitises qui sont cohérentes au.x rées à des déluges et à des inond~ations, quand les digues et 'les maux; autrement il n'y a puint d'issue pOUL' les çonvoitises, car chaussées 'ont été renversées. Elles peuvent encore êtTe comparées elles sont renfermées comme une ville assiégée, et comme un ul. à la "gangrène et aux abcès, qui donnent la "mort ·au corps, à me­ cère qui est bouché. sure 'qu'ils s"étendent, ou qu'on néglige de les guérir. Par des 114. IV. Les maux dans l'homme l!JxtertJ,.e ne peuvent dtre P1(X]emp'Zes: Il 'est bien ·év'·i<ient que si dans Phomme ex!erae les tloig'l'J,é~ par le Seigne~~r qu'au Inoyen de ~'homlne. Pans toutes
  • 47. 86 LA SAGESSE AN'GÉLIQUÉ sun LA DIVINE PROVIDE~CE 8:1 les Églises chrétiennes il a été reçu comme point de doctrine, qlle sinsi, et la confiance; sur l'imputation du mérite du 'Seigneur,sQntl l'homme, avant d'approcher de la sainte Communion, doit s'exa­ sans péchés, et paraIssent. devant Dieu comme ce,ux',dont·l,a. face, miner lui-même, voir et reconnaître ses· péchés, et faire péni­ bien lavée est brillante. D'après cela, il est b~en éV,ident que la', ' tence en y renonçant et en les rejetant, parce qu'ils viennent du commune religion de toutes les Églises dans le monde c1rétien, diable; et qu'autrement les péchés ne lui sont point remis.. et qu'il est que l'homme doit s'examiner, voir et reconnflitre se~ péché~, est damné: les Anglais, quoiqLl'ils soient dans la doctrine dela foi et ensuite s'en abstenir, et qu'autrement il n'y a pas salvation,; seule, enseignent néanmoins ouvertement, dans la Prière pOlIr la nIais damnation. Que ce s.oit là aussi la divine vé~ité rpême, on ~e. sainte Communion, l'examen, la reconnaissance et la confession voit clairement dans la Parole par les passages où il e,st co~ma~dé: des péchés, la pénitence et le renouvellement eLe la vie, et ils me· â l'homme de faire pénitence, par exemple, par ceux-ci: « Jésus nacent ceux qui ne les font pas, en di~ant que, dans ce cas, le dit: Fc.ites des fruits dig,nes de la PÉNITENCE; d6à la cognée diable entrera en eux corinne en Judas, qu'il les remplira de toute à la racine des arbres (!st placée; tout (/1'bre qui ne fait pas de, iniquité, et qu'il détruira et le corps et l'âme. Les Allemands, les !/;1tit bon sera coupé, et au f'cu Sr?1'a Jeté. » - Luc, III. 8, ~. ­ Suédois et les Danois, qui sont aussi dans la doctrine de la foi « Si vous ne faites point PÉNITENCE, tous vous périrez. ) - Luc, seule, enseignent des choses semblables dans la Prièl'e pour la XIII. 3, 5. - « Jésus prêcha l'if,'vangile du royaume de Dùm;· sainte Communion, en menaçant même que, si l'on agit autre· faites PÉNITENCE, et croyez ct l'Évan,qile. » -. Marc, I. 14,· ·15. ment, on se rendra passible des peines infernales et de la damna­ _ « Jésus envoya ses disciples; et, étant pm·tis, ils pl'échè,'ef/-t tion éternelle, pour avoir mêlé le saint et le profane. Ces menaces u'on fît PI~NI'fIo/NCE. » - Marc, VI. 12. - « Jésus dit aux Apôtre~ sont· prononcées à haute voix par le prêtre devant ceux qui doi­ u'il fallait qu'on préclldt LA PÉNITENCE ET LA RÉMISSION DES vent se présenter à:!a sainte cène, et sont entendues par eux avec rÉCHEs, PARMITOUTES LES NATIONS. » - Luc, XXIV. 47. - « Jea1~ une pleine reconnaissance que cela est ainsi. Cependant les mêmes 'Prêcha un baptême de PÉNITE!'CE EN RÉMISSION DE PÉCHÉS, ) ­ personnes, quand elles entendent le même jour prêcher sur la Marc, 1. 4. Luc, III. 3. - Pense aussi à cela d'après quelqu'en~ foi seule, et dire que la Loi ne les condamne point, parce que je tendement, el si tu as de la religion, tu verras que la pénitence Seigneur l'a accomplie pour elles, et que par elles-mêmes elles des péchés est le chemin qui conduit au ciel, et que la foi séparée ne peuvent faire aucun bien sans qu'il soit méritoire, et qu'ainsi: de la pénitence n'est pas la foi, et que ceux qui ne sont pas dans les œuvres n'ont en el1es·œêmes rjen du salut, mais que c'est b foi la foi, parce qu'ils ne font pas pénitence, sont dans le cheminquf seule qui sauve, reviennent dans leur maison en onbliant complè­ conduit à l'enfer. tement la confession précédente, et en la ,ejetan t, en tant qu'elles 115, Cellx qui sont dans la foi séparée de la charité, et qui se pensent d'après le sermon sur la foi seule. Maintenant, de ces ùeux sont confirmés p1lr cette sentence de Paul aux Romains, que par doctrines, quelle est la vraie? Celle-ci, ou celle· là ? Deux choses op­ la {ui l'homme est justifié sans œUV)'es de loi,- ,Ill. 28, - ceux~ posées l'une à l'autre ne peuvent être vraies; ou bien, sans examen, là adorent cette sentence c~mme ceux qui adorent lé soleil, et ils ni connaissance, ni reconnaissance, ni confession, ni rejet des pé­ deviennent comme ce'JX qui fixent avec effort leurs yeux sur le chés, par conséquent sans pénitence, il n'y a point de rémission des soleil, cequi fait que leur vue, étant éblouie, n'aperçoit rien au péchés, ni par conséquent de salvation, mais une damnation éter­ milieu de la lumière; en effet, ils ne voient pas quelle chose est nelle ; ou bien, de tels actes ne fan t rien pou r le sai ut, parce que le enLendue dans ce passage par œuvres de loi, à savoir, que ce sont Seigneur par la passion de la croix: a pleinement satisfait pour tous les cérémonies décrites par ~Ioïse dans ses Li vres, lesq uelles y sont les péchés des hommes en faveur de ceux qui sont dans la foi, et pal'tout nommées Loi, et que ce ne sont point le.s préceptes dû que ceux qui sont dans hi: foi seule avec l'assurance que cela est Déçalogue; aussi , de peur qu'il ne soit entendu les préceptes du
  • 48. 88 LA SAGESSE ANGELIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 89 Décalogue, explique-t-il ce passage en disant: Il Abrogeons-nous g-nent les lois civiles, et aussi la perte dp, la réputation, et ainsi ils donc la Loi pm' la fo(? tant s'en faut! au contmire, nous éta­ contractent la coutqme et l'habitude de fuir les maux comme nui­ blfssons la loi. » - Vers. 31 du même Chapitre. - Ceuoc qui, d'a­ sibles à leur honneur et à leurs intérêts; mais s'ils ne fuient pas prè's cette 8entence, se sont confirmés dans la foi séparée, ceux­ les maux par principe de religion parce qu'ils sont des péchés et là en fixant leurs regards sur ce passage comme sur le soleil, ne contre Dieu, alors les convoitises du mal avec leurs plaisirs res­ voient pas non plus, quand Paul énumère les Lois de la foi, que ce tent chez eux comme des eaux impures renfermées ou stagnantes; sont les œuvres mêmes d~ la charité; qu'est-ce donc que la foi qu'ils oxaminent leurs pensées et lwrs intentions, et ils les trou­ sans ses lois? Ils ne voient pas non plus les passages où il énu­ veront telles, pourvu qu'ils sachent ce quo c'est quele péché. Tels mère les mauvaises œuvres, en disant que ceux qui les font ne sont en grand nombre ceux qui se sont confirmés dans la foi sé­ peuvent entrer dans le ciel. Par là, on voit quel avcuglementaété parée de la charité, lesquels, parce qu'ils croient que la Loi ne introduit par ce seul pas8age mal entendu. condamne point, ne font pas même attention aux péchés, et quel­ 116. Que'les maux dans l'homme Externe ne puissent être éloi. ques-uns doutent qu'il y en ait, et pensent que s'il y en a, ce ne gnés qu'au moyen de l'homme, c'est parce qu'il est de la Divine sont pas des péchés devant Dieu, parce qu'ils ont été pardonnés. Providence du Seigneur que tout ce que lhomme entend, voit, Tels sont aussi les moralistes naturels qui croient que la vie ci­ pense, veut, prononce et fait, apparaisse absolument comme étant vile et morale avec sa prudence produit tout; et que la Divine de lui; -que sans cette apparence il n'y aurait pour l'homme au­ Providence ne produit rien. Tels sont encore ceux qui recherchent cune réception du Divin Vrai, aucune détermination à faire le avec beaucoup de soin une réputation et un renom d'honnêteté ct bien, aucune appropriation de l'amour et de la sagesse, ni de la de sincérité pour l'honneur ou pour le profit. Mais ceux qui sont charité et de la foi, ni par suite aucune conjonction avec le Sei­ tels, et qui ont en même temps méprisé la l;eHgion, deviennent gneur, par conséquent aucune réformation, aucune régénération, des esprits do convoitises après la mort; ils apparaissent à eux­ et ainsi aucune salvatioD, c'est ce qui a été montré ci·dessus, mêmes comme s'ils étaient des hommes, mais aux autres de loin N°' 71 à 95, et suiv.: il est évident que sans cette apparence il ne comme des priapes ; et ils vo:ont dans les ténèbres, et non dans la peut y avoir ni pénitence des péchés, ni même foi; puis aussI, q ne l'umière, comme les hiboux. l'homme sans cette apparence n'est point homme, mais que, privé 118. De ce qui précède résulte maintenant la confirmation de de la vie rationnelle, il est semblable à la bête. Consulte, si tu le l'Article V, à savoir: L'homme doit donc comme par lui.-même veux, ta raison; est-ce qu'il apparaît autrement, sinon que éloigner de l'homme Externe les maux. C'est aussi ce qui a été l'homme pense d'après lui·même sur le bien 3t sur le vrai, tant expliqué dans trois Articles de la DOCTRINE DE VIE POUR LA Nou­ spirituel que moral et civil f et alors reçois ce doctrinal que tout VELLE JÉRUSlLEM ; à savoir, dans le premier, que personne ne bien et tout vrai viennent du Seigneur, et qu'aucun bien ni aucun p~ut fuir les maux comme péchés, jusqu'an point de les avoir in­ vrai ne viennent de l'homme, ne reconnaîtras-tu pas pour consé. térieurement en aversion, si ce n'est par des combats contre eux, quence que l'homme doit faire le bien et penser le vrai comme N°s 92 à 100 ; dans le second, que l'homme doit fuir les maux d'après lui-même, mais néanmoins reconnaître que c'est d'après comme péchés, et combattre contre eux comme par lui-même, le Seigneur; que par conséquent aussi l'homme doit éloigner les N°S] 01 à 107; dans le troisième, que si quelqu'un fuit les maux maux comme par lui-même, mais néanmoins reconnaître qu'il le par tout autre motif que parco qu'ils sont des péchés, il ne lesfuit fait d'après le Seigneur f pas, mais il fait seulement qu'ils no se montrent pas devant le 117. Il Y en a plusieurs qui ne savent pas qu'ils sont dans les monde, Nos 108 à 113. maux, parce qu'ils ne les font pas clans les externes, car ils crai- 119. VI. A lors le Seigneur purifie l'homme des convoitises
  • 49. 1 ,1 !: 90, LA ,SAGf:;SSE ANGÉLIQUE SUIt LA DIVINE PROVIDENCE ~l du mal dans l'homme interne, et des mal{X eux·mêmes' dans âme opère tout à la fois et en particulier dans toutes les chose5 de l'homme Externe. Si le Seigneur purifie l'homme des convoitises son corps, de même aussi l'homme ne sait pas comment le Sei­ du mal, alors que l'homme éloigne les maux comme par lui-même, gneur opère dans toutes les choses de son mental ou de son âme" c'est parce que le Seigneur ne peut pas le purifier auparavant; c'est-à-dire,' dans toutes les choses de son esprit; l'opération est car les maux sont dans l'homme externe, et les convoitises du mal continue; l'homme n'y a aucune part; mais néanmoins le Sei. sont dans l'homme bterne, et sont cohérentes avec le mal comme gneur ne peut purifier l'homme d'aucune com'oitise du mal dans les racines avec le tronc; si donc les ma.ux ne sont point éloignés, IJ! il n'y à point d'ouverture; car les maux obstruent, et ils ferment son esprit ou dans son homme interne, tant que l'homme tient l'externe fermé; ce par quoi l'homme tient son externe fermé, ce la porte, qui ne peut être ouverte par le Seigneur qu'au moyen de sont des maux, dont chacun lui apparaît comme un, quoique dans, l'homme, ainsi qu'il vient d'êt!'e montré. Quand ainsi l'homme chacun il y en ait une infinité; quand l'homme éloigne un de ces ouvre la porte comme par lui-même, le Seigneur extirpe en même maux comme étant un, le Seigneur éloigne les maux infinis qui temps les convoitises. C'est aussi parce que le Seigneur agit dans sont dans ce mal. C'est là ce qui est entendu par« alors le Sei­ !:intime de l'homme, et par l'intime dans cc qui suit jusqu'aux gneur purifie l'homme des convoitises du mal dans l'homme in­ , derniers, et que l'homme'est en même temps dans les derniers; terne, et des maux ellx-mêmes dans l'homme externe. » c'est pourquoi, tant que les derniers so~t tenus fermés par 121. Un grand nombre d'hommes s'imaginent que ce qui pu­ l'homme lui-même, aucune purification ne peut être faite par le rifie l'homme des maux, c'est seulement de croire ce que l'Église Il.'' Seigneur; mais il est seulement fait par le Seigneur une opéra­ enseigne; et quelques-uns s'imaginent que c'est de faire le bien; tiondansles intél'ieurs, telle qu'est cdledu Seigneur dans l'Enfer, d'autres, que c'est de savoir, de dire et d'enseigner les choses qui dont l'homme qui est dans les convoitises et en même temps dans sont de l'Église; d'autres, de lire la Parole et des livres de piété; les maux est la forme, opération qui e5t seulement une disposi­ d'autres, de frécluenter les temples, d'enten-1re les prédications, et tion afin que l'un ne dëtruise pas l'autre, et afin que le bien et le surtout de se présenter à la sainte Cène; d'autres, de renoncer 1 ,,1 vrai ne soient pas violés. Que le Seigneur presse et insiste conti­ au monde, et de s'adonner à la piété; d'autres, de s'avouer cou­ nuellement pour que l'homme lui ouvre la porte, on le voit clai­ pable de tous les péchés; et ainsi du reste. Mais néanmoins tou tes Ilili rement par les paroles du Seigneur dans l'Apocalypse: « Voici, ces choses ne purifient pas l'homme, à moins qu'il ne s'examine, je me tiens à la pOl'te et je heurte, si ql/,elqn'un entend ma voix ne voie ses péchés, ne les reconnaisse, ne se condamne à cause etouvJ'e la porte, j'eittl'el'ai chez lui, et je souperai avec llti, d'eux, et ne fasse pénitence en y renonçant; et toutes ces choses et lui ClVec Moi, JI III. 20. il doit les faire comme par lui même, mais toutefois en recon­ 120. L'homme ne eait rien de l'état intérieur de SOli Mental o~ naissant de cœur que c'est par le S~igneur. Avant que cela soit de son hom!l1e Interne; cependant il y a là une infinité de ch03E's, fait, toutes les choses dont il vient d'être parlé ne servent de rien, dont pas une seule ne vient à sa connaissance; car l'Interne de la C:lr elles sont-ou méritoires ou hypocrites; et ceux-là apparaissent pensée de l'homme, ou son hJm~lle J'ntome, est son ,esprit lui· dans le ciel devant les anges ou comme de belles prostituées dont même, et dans cet esprit il y a des choses à l'infini, ou aussi in­ la corruption répand une odeur infecte; ou comme ces femmes nombrables que dans le corps de l'homme, et même encore plus laides qui s'embellissent avec du fard; ou comme des comédiens innombrables, car l'esprit de l'homme est dans sa forme un et des mimes sur les tbéàtres ; ou comme des singes avec des ha­ homme, et toutes les choses de l'esprit cOl'respondent à ;toutes bits d'hommes. Mais quand les maux ont été éloignés, les choses celles de l'homme dJ.ns son corps. Mainceu~nt, de même que ci-dessus mentionnées deviennent des choses de l'amour, et ceux j'homme ne sait par auêuue,sensation comment son esprit ou son qui les font apparaissent dans le ciel devant les anges comme de
  • 50. 92 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 93 beaux hommes,et comme leurs cornpag'lons et leurs consooiés. penser, et tu verras cette vérité dans sa lumière; mais auparavant 122. MaSs il taut qu'on sache bien que l'homme, pour faire admets qu'il y a un Dieu, qu'il y a un ciel, et qu'il y a une vie pénitence, doit porter ses regards vers le Seigneur seul; s?il les éternelle. Maintenant, puisqu'il y a un seul Dieu, et que l'homme porte vers Dieu. le Père seul, il ne peut être purifié; il ne le peut par la création a été fait image et ressemblance de Dieu, et puis­ non plus si c'est vers le Père à cause du Fils, n,i si c'est vers. le que par l'amour infernal, par les convoitises de cet amour, et par Fils C0mme Homme seulement; en effet, il n'y a qu'un seul Dieu, les plaisirs de ces convoitises, l'homme est venu dans l'amour de et le Seigneur est ce Dieu, car son Divin et son humain sont une tous les maux, et a par suite détruit chez lui l'image et la ressem ­ seule Personne, comme il a elé montré dans la DOCTRINE Dl,'; LA blance de Dieu, il s'ensuit que l'action continue de la Diyine Pro­ .NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE SEIGNEUR. Pour que tout homme vidence du Seigneur consiste à conjoindre l'homme à Soi, et Soi qui doit.faire pénitence porte ses regards vers le Seigneur seul, le à l'homme, et ainsi à faire qu'il soit son image: que ce soit afin Seigneur a institué la Sainte Cène, qui confirme la rémission des que le Seigneur puisse donner à l'homme les félicités de la vie péchés chez C3UX qui font pénitence; elle confirme, parce que éternelle, c'est encore ce qui s'ensuit, car tel est If} Divin Amour: dans cette Cène ou Communion chacun est tenu de porter ses re­ mais qu'il ne puisse les lui donner, ni le faire son image, à gards vers le Seigneur seul. moins que l'homme n'éloigne l'.omme par lui-même les péchés 123. VII. L'action continue de la Divine Providence du Sei­ dans l'homme externe, c'est parce que le Seigneur est non-seule ­ 1 gnew' consiste à conjoindre l'homme à Soi, et Soi J l'homme, ment le Divin Amour, mais aussi la Divine Sagesse, et que le Di­ afin de pouvoir lui donner les félicités de la vie éternelle, vin Amour ne fait rien que d'après et selon la Divine Sagesse: ce qui ne peut être tait, qu'autant que les lnaux avec leurs que l'homme ne puisse être conjoint au Seigneur, et ainsi être ré­ conooitises ont été éloignés. QLle l'action continue de la Divine form,), régénéré et sauvé, à moins qu'il ne lui soit permis d'agir Providence du Seigneur consiste il conjoindre l'homme il S:>i et d'après le libre selon la raison, car par là l'homme esL homme, Soi à. l'homme, et que ce soit cette conjonction qui est appelée cela est selon la Divine Sagesse du Seigneur, et tout ce qui est réformation et régénération, et que par suite il y ait salvation selon la Divine Sagesse du Seigneur, ce~a aussi appartient à sa Di­ pour l'homme, c'est ce qui a éLe montré ci-dessus, :Nos 27 à. 45. vine Providence. Qui est-ce qui ne voit pas que la conjonction avec Dieu est la 124. A ce qui vient d'être dit, j'ajouterai deux Arcanes de la vie éternelle et la salvation?' C'est ce que voit quiconque croit Sagesse Angélique, par lesquels on peut voir quelle est la Divine que les hommes, par c:'éati 'n, sont les images et les ressem­ Providence; le premier, c'est que le Seigneur n'agit jamais chez blances de Dieu, - Gen. I. 26, '27, - et sait ce que c'est que l'i­ l'homme dans aucune chose particulière séparément, sans agir en mage et la ressemblance de Dieu. Qui est l'homme dont la raison même temps dans toutes les choses de l'homme; le second, c'est est saine, qui, lorsqu'il pense d'après sa rationalité et veut penser que le Seigneur agit par les intimes et par les derniers en même d'après sa liberté, puisse croire qu'il a trois Dieux, égaux en temps .1° Le Seigneur n'agit Jamais chez l'homme dans aucune essence, et que le Divin Être ou la Divine Essence peut être divi­ 'Chose particulière séparément, sans agir en m§me temps dans sée? Qu'il y ait le Trine dans un seul Dieu, cela peut être pensé foutes les choses de l'homme: c'est parce que toutes les choses et compris, comme on comprend que dans l'ange et dans l'homme de l'homme sont dans un tel enchaînement, et par l'enchaînement il y a l'âme et Je cor'ps, et le procédant de la vie par l'âme et par dans une telle forme, qu'elles agissent non pas comme plusieurs le corps; et puisque ce Trine dans un lie peut être que d,:aos le mais comme une seule: que l'homme quant au corps soit dans un Seigneur, il s'ensuit que la conjonction doit être avec le Seigneur. tel enchat.nement,et par l'enchaînement dans une telle fonne, Fais .us.age d~ ta rationalité et en même temps de la liberté de cela est oOlilinu; le Mental ihumain est aussi dans une semblable
  • 51. 94 LA S.dESsE ANGÉLIQUI~ SÙR LA DIVINE PHOVIDENC8 95 forme d'après la connexion de toutes les choses qui le composent, 'dans le dernier il yale simultané de tous à partir du premier. car le Mental humain est l'homme spirituel, et est même en ac­ C'est même d'après cela que le Seigneur de toute éternité, ou Jé'­ tualité homme: de là vient que l'esprit de l'homme, qui est son bovah, est venll dans le monde, et y a revêtu et pris l'Humain mental' dans le corps, est homme dans toute SJ. forme; aussi dans les derniers, afin que des premiers il pût être aussi dans les l'homme après la mort est-il également homme comme dans le derj1iers en même temps, et ainsi des premiers par les derniers monde, avec ln. seule différence qu'il a rejeté les dépouilles qui cons­ gouverner le monde pntier, et par conséquent sauver les hommes, tituaient son corps da~s le monde. Maintenant, puisque la forme qu'il peut sauver selon les Lois de sa Divine Providence, qui sont hum~ine est telle, que toutes les parties font le commun, qui agit aussi les Lois de sa Di ine Sages'>e. C'est donc là ce qui a été connu comme une seule chose, il s'ensuit qu'une partie ne peut être re· dans le Monde Chrétien, à sa'oir, que nul mortel n'aurait pu être muée de place, ni changée quant à l'état, si ce n'est du cOilsente~ sauvé, si le Seigneur ne fût venu dans le monde; voir sur ce sujet ment de toutes les autres; car si l'une était remuée de place, et la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LA FOI, N° 35. De là changée quant à l'état, la forme qui doit agir comme un ,souffri· vient que le Seigneur est appelé le Premier et le Dernier. rait. D'après cela, il est évident que le Seigneur n'agit jamais dans 125, Ces Arcanes angéliques ont été donnés comme prélimi­ aucune chose particulière sans agir en même temps dans toutes: naires, afin qu'on puisse comprendre comment la Divine Provi­ ainsi agit le Seigneur dans le ciel angélique tout entier, puisque le de:lce du Seigneur opère pour conjoindre l'homme à Soi et Soi ciel angélique tout entier est en aspect du Seigneur comme un seul à l'homme; celte opération ne se fait séparément dans aucune Homme; de même aussi agit le Seigneur dans chaque ange, parce chose particulière de l'homme, Slns se faire en même temps que chaque ange est le ciel dans la plus petile forme; de même dans toutes; et elle se fait par l'intime de l'homme et par ses encore il agit dans chaque homme, de très près dans toute3 les derniers en rr.ême temps: l'intime de l'homme est l'amour de choses de son mental, et par elles dans toutes les choses de son sa vie; les derniers sont les choses qui sont dans l'externe de la corps; car le mental de l'homme est son esprit, et selon la con­ pensée; les interméd~aires sont les choses qui sont dans l'interne jonction avec le Seigneur il est un ange, et le corps est une obéis­ de sa penséè ; quelles sont ces choses chez l'homme méchant, sance. Mais il faut bien observer que le Seigneur agit singuliè­ cela a été montré dans ce qui précède. De là, il est de nouveau rement et même très singulièrement dans tout particulier de .évident que le Seigneur ne peut agir par les intimes et par les l'homme, mais en même temps par toutes les choses de sa forme, derniers en même temps, sans que ce soit avec l'homme, car et que néanmoins il ne change l'état d'aucune partie, ou d'aucune l'homme est avec le Seigneur dans les derniers; de même donc que chose en particulier, si ce n'est d'une manière convenable pour l'homme agit dans les derniers qui dépendent de son arbitre, pareo toute,la forme: mais il en sera dit davantage sur ce sujet dans la qu'ils sont dans son libre, de même le Seigneur agit par les inti­ suite, lorsqu'il sera démontré que la Divine Providence du Sei­ mes de l'homme, et dans les successifs jusqu'aux derniers. Les gneur est universelle parce qu'elle est dans les singuliers, et choses qui sont dans les in limes de l'homme, et dans les Sl,lcces­ 1 qu'elle est singulière parce qu'elle est universelle. 2° Le Seigneur sirs depuis les intimes jusqu'aux derniers, sont absolument incon­ 'agit pm' les intimes et par les derniers en même temps: c'est nues à l'homme, et c'est pour cela que l'homme ignore absolu­ parce qu'ainsi, et non autrement, toutes et chacune des choses ment de quelle manière le Seigneur y opère, et ce qu'il y opère; sont contenues en enchaînement; car les intermédiaires dépen· mais comme ces choses sont cohérentes comme un avec les der­ dent des intimes successivement jusqu'aux derniers, et dans les niers, il en résulte qu'il n'est pas nécessaire que l'homme sache derniers ils sont ensemble; en effet, dans le Traité DU DIVIN AMOUR ~utre chose, sinon qu'il doit fuir les maux comme péchéS, et tour" ET DELA DIVINE SAGESSE, Troisième Partie, il a été montré 'que ner' ses' regards "ers le Seigneur. Ainsi, et non autrement, l'am-oul'
  • 52. 96 tA SAGÊ8SE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 97 de sa viè, qui par naissance est infernal, peut être éloigne par le iour-là: Seigneur, Seigneur, par ton Nom n'avons-nous pas Seigneur, et à sa place peut ètre implanté l'amour de la vie céleste. propMtisé? Et en ton Nom beaucoup d'actes de puissance n'a­ 126. Quand l'amour de la vie céleste a été implanté par le Sei­ vons·nous pas fait? jj{ais alors Je leur dirai ouvertement: Je gneur à la place de l'amour de la vie infernale, les affections du ne vuus ai jamais connus, retil'ez-vous de Moi, vous qui taites bien et du vrai sont implantées à la place des convoitises du mal L'INIQUITÉ. Il - Matth. VIf. 22, 23. - «Quiconque entend ces et du faux; les plaisirs des affections du bien sont implantés à la miennes paroles, et LES FAIT, je le comparerai ce un homme place des plaisirs des affections du mal et du faux, et les biens de prudent qui a bâti sa maiso~ sur le roc; mais quiconque en­ l'amour céleste sont implantés à la place des maux de l'amoui' tend ces miennes paroles, et NE LES FAIT POINT, sera comparé infernal: alors la prudence est. implantée à la place de l'astuce, et à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. » - Matth. les pensées de la sagesse sont implantées à la place des pensées VII. 24, 26. Luc, VI. 46 à 49. -« Le Fils de l'homme viendra de la mali~e : ainsi l'homme est engendré une seconde fois, et de­ dans la gloü'e de son Père, et alors IL RENDRA A CHACUN SELO:-r vient nouveau. Quels sont les biens qui remplacent les maux, on •SES ŒUVRES. Il - Matth. XVI. 27. - Il Le Royaume de Dieu vous le voit dans la DOCTRINE DE vjE POUR LA NOUVELLE JÉRUSALEM, sera ôté, et l:ERA DONNÉ A UNE NATiON QUI EN FER.. LES FRUITS. » N°S 67 à 73; 74 à. 79; 80 à 86; 87 à 91. On y voit aussi que, autant - Matth. XXI. 43. -« Jésus dit: Ma mère et mes trè"es, ce l'homme fuit et a en aversion les maux comme péchés, autant il sont ceux qui entendent la parole de Dieu et qui LA FONT. li _ aime les vrais de la sagesse, N°S 32 à 41 ; puis aussi, autant il a la Luc, VIII. 21. - « Alors vous commencerez ce vous tenir en de­ foi et est spirituel, N°S 42 à 52. hors et à heurter à la porte, en disant: Seigneur, oum'e-nous; 127. Que la religion commune dans toute la Chrétienté soit que mais, répondant, ilvolt8 dil'a: Retù'ez-vous de Moi, vous TOUS l'homme s'examine, voie s~s péchés, les reconnaisse, les confesse OUVRIEHS D'iNIQUITÉ. » - Luc, XIII. 25 à 27. - « Ceux qUt' au­ devant Dieu et y renonce, et que ce soit là la pénitence, la rémis­ ront fait de bonnes choses sOl'tiront pour une résur,'ection de sion des péchés, et par suite la salvation, c'est ce qui a é,té mon­ t'ie, et ceux qui en AURONT FAIT DE MAUVAISES, pour une résu,·. tré ci-dessus par les prières que l'on fait avant la Sainte Commu­ t'ection de Juger>wnt. Il - Jean, V. 29. - «Nous savons que LES nion dans toutes les Eglises chrétiennes;. On peut encore le voir PÉCHEURS, Dieu ne les écoute point)· mais si quelqu'un honO/'e d'après la Foi nommée Athanasienne, qui a été reçue aussi dans Dieu, et que SA VOLONTÉ IL FASSE, il l'écoute. » - Jean, IX. 31. toute la Chrétienté, oll sont à la fin ces paroles: « Le Seigneur - « Si ces choses vous savez, heureux vous êtes, pourvu que viendrcl pour Juger les vivants et les mOl·ts; à son avènement Vous les FASSIEZ. li - Jean, XIII. 17. - «Qui a mes pl'éceptes, cetex qui ont tait de bonnes œuv"es entreront dans la vie éter­ et LES FAIT, c'est celui-là qui l'['aime; et Moi je l'aimerai, et nelle, et ceux qui en ont fait de '1uluvaises entre,:ont dans le feu 'lIers lui Je viendrai, et demeure chez lui je ferai. li - Jean, éternel. XIV. 15, 21 à 24. -« vous, mes amis vous êtes, si VOUS }<'ALTES 123. Qui ne sait, d'après la Parole, que chacun après la mort tout ce que Je vous commande. Moi, je vous ai chois'is pUUI' que a pour partage Q.ne vie selon ses actions? OQvre la Parole, lis·là, DU FRUIT vouS PORTiEZ, et que votre FRUiT demeu'·e. Il - Jean, et tu verras clairement; mais éloigne alors les pensées concernant XV. 14, 16, - «Le Seigneur dit ft Jean: A l'Ange de l'Eglise la foi et la justification pal' elle seule. Le Seigneur enseigne cela tlÊphèse éc"is: JE CONNAIS TES ŒUVRES. J'ai contre toi que ta de tout côté dans sa Parole; soit pour témoignage ce petit nombre CHARITJo~ p"emière tu as abandonné; FAIS PÉNITENCE, et FAIS de passages: « Tout arbre qui NE FAIT PAS DU FRUIT BON se,'a TES PREMIÈRES ŒUVP..ES; sinon, j'ôte,.cà ton chandelier de sa coupé et Jeté au teu ; donc par leurs FRUITS vous les connaî­ l'lace. Il - Apoc. II. 1) 2, 4, 5. - « A l'Ange de l'Église des trez. 1) - Malth. VII. 19, 20. - « Plusieurs Me diront en ce Smyrnéens écris: JE CONNAIS TES ŒUVRES. » - Apoc. II. 8, ,9. ­ '1
  • 53. 98 LA SAGESSE ANGÉL!QUE SUR. LA DlVINE PROVfDENCE 99 « A l'Ange de l'Église dans flergame écr~s : J.E CONNAIS TESŒU- VRES; FAIS PÉNITENCE. »- Apqc. II,. 12, 13, 16. -« A l'Anqp C'est une Loi de la Divine P1'ovirJence, que l'homme ne soit de 'l'Église dans ThY,atire écris: JE CONNAIS ~ES ŒUVRES, et ta point contraint pat· des. moyens externes à penser et à vou- CHARiT~, et TES ŒUVRES demirJ1-es pl1{s nomb~euses que les pre- lozr, ainsi et croire et et aimer les choses qui appartiennent mi~res. » - A,p,?c. n. 18, 19. - «A l'Ange de l'ÉgUse dans à la religion j mais que l'homme se p01·te lui.même à cela, et parfois s'y contraigne. Sardes écris: JE COl'lNAIS TES ŒUVRES, qUé t.u as nom d'être vi.. vant, et tu es mort; JE N'Al POIN'!' TROUVÉ n;s ŒUVRES PAR, FAITES DEVANT l?IEU ; FAIS PÉNITE~CE. » - Apoc. III. 1,2, 3. - 129. Cette Loi de la Divine Providence est une conséquence « A l'Ange de l'Eglise) Ciüi est dans Philadelphie, écris: JE. CON- des deux lois précédentes, qui sont, que l'homme agisse d~après NAIS TES ŒUVRES. »-- ipoc,. III. 7, 8. - «A l'A nge ~e l'Rglise le Libre selon la raison, N°S 71 à 99 : et qu'il agisse ptlr. lui-même, des Laodicéens écris: JE CONNAIS TES ŒUVRES; FAIS PÉ;NITENCE. ~ bien que ce soit par le Seigneur, ainsi comme par lui,.même, N°S 100 - Apoc. III. 14, 15, 19. - «' J'entendis une voix du ciel, qui à 128. Of, comme être contraint, c'est agir non pas d'après le libr:e disait: Ecris: Heureux les morts qui dans le Seigneur meu- selon la raison, ni par soi-même, mais d'après le non-libre, et rent désormais; LEORS ŒUVRI'S LES SUIVENT. » - Apoc. XIV. d'après un autre, c'est pour cela que cette Loi de la Divine Prov.i- 13. -« Un livre tut ouvert, qui est le livre de la vie; et turent dence vient èn ordre après les deux précédentes. Chacun, sait aussi jugé~ les 'lfl.orts, TOQS SELON LEQRS ŒUVRES.» - Apoç. XX. 12, que personne ne peut être contraint à penser ce qu'il ne veut p.as 13. ~ « Voici, Je viens bientôt, et ma récompense avec Moi, , , penser, ni à vouloir ce qu'il pense ne pas vouloir, ni par oonsé- AFIN QUE JE DONNE A CHACUN SELO~ SON ŒUVRE. » -- Apoc. XXII. quent à croire ce qu'il ne croit pas, moins encore : croire ce qu'il H. - Ces passages sont dans le Nouveau Testament; il yen a en- ne veut pas croire, ni à aimer ce qu'il n'aime pas, moins.. encore à ~ore davaMagedaQs l'AI)cien; Testament, je ne ~apporterai que aimer ce qu'il Ile veut pas aimer; car l'esprit de l'homme ou son celui-ci: « Tiens· toi à la pol·te de la Maison de Jéhovah; et là, , . , mental, est dans une pleine liberté de penser, de vouloir, deuoir.e proclame cette pal'ole: Ainsi a dit Jéhovah Sébaoth, le Dieu et d'aimer: il est dans cette liberté par l'influx du n.onde spiri~ d'Israë'l: Rendçz bormes vos voies et vos œltvreS; ne vous con- tuel, quine contraint point, - car c'est dans ce monde qu'est l'es.. fie% point aux pm'oles de mensonge, en disant: Le Temple de prit ou le mental de l'homme, - mais jl n'est pas dans cette li- Ifhovah., le Temple de ,Téhova"', le Temple de Jéhovah, ici; berté par l'influx du monde naturel, qui n'est point.reçu, à moins est-ce en volant, en tuant, en c01nmettant adultére, et en JW'ant qu'ils n'agissent comme un. L'homme peut· être amené à dire qu'il faus.çement. que vous viendre% ensuite, et que vous vous tiendre% pense et veut certaines choses, et qu'il les croit et les aime, mais devant Moi dan$ cette Maison, sur laq,ztelle est n,om'lfl.é 1rW!t Nom, si elles ne sont point ou ne deviennent pointconlormes à son af- et qUf! vous direz: No1p$ avon~ été déli7?7'és, tandis que vous taitt.s f~ction et par suite à sa raison, il neJes pense pas,nelesveutp,:lS~ ces abominations? Est-ce que c~Ve1'ne de voleurs est devenue cette ne les croit pas et ne les aime pas, L'homme peut aussi être con. Maison? au,ssi Moi, voici, J'ai vu,. parole de Jéltovah. » - Jérém. traint à parler en faveur de la religion, et à agir selon la religion; VII. 2, 3, 4, 9, 1~,11. ' mais il ne peut pas être contraint à penser en. sa faveur d'après quelque foi, ni à vouloir les choses de religion d'après quelque Clillour. Chacun aussi, dans les royaumes oùJa justice et le juge- ment sOnt gardés, est contraint à ne p,oint parler contre la religion, et à ne point agir contre elle; mais néanmoins personne ne p,eut être. coAtraint à pens~r età vouloir en sa faveur; car 11 est dans la.
  • 54. ,100 tA. SAGES~E ANGÉLIQUE STJR LA DiViNE PROVIDENCE 101 liberté de chacun de penser et de vouloir en faveur de llenfer, terne de sa pensée comme dans une sorte de miroir; C:lr, ainsi puis aussi de penser et 'de vouloir en faveur du ciel; mais la rai­ qu'il a été dit ci·dessus, l'homme peut voir sa' pensée, ce qui ne' 'son enseigne quel e~t l'un et quel est l'autre, et quel sort attend peut avoir lieu que par la pensée intérieure; et quand il voit la' l'un et quel sbrt attend l'autre, et c'est à la v010nté d'après la rai­ chose comme dans nn miroir, il peut aussi la tourner en tous sens, 'son qu'appartient l'option et le choix. D'après cela, on peut voir et la former, jusqu'à ce qu'elle lui apparaisse belle:, cette chose, que l'Externe ne peut pas contraindre l'Interne; c'est cependant si c'est une vérité, peut être comparée à une jeune fille ou à un œ qui arrive quelquefoic; ; mais que cela soit dangereux, c'est ce jeune homme, tous de"Jx beaux et vivants; [nais si l'homme ne 'qui sera démontré dans l'ordre suivant: I. PerSonne n'est réformé peut pas tourner cette chose en tous sens ni la former, et qu'il la 'par les miracles ni par les signes, parce qu'ils contraignent. II. croie seulement d'après la persuasion introduite par le miracle, si Personne n'est réformé par les visions ni par les conversations alors c'e,st une vérité, elle peut être comparée à une jeune fille ou' avec les défunts, parce qu'elles contraignent. III. Personne n'est a un jeune homme sculptés en pierre ou en bois, dans lesquels il 'réformé par les menaces ni par les châtiments, parce qu'ils con­ n'y a rien de Yivant : elle peut aussi ètre comparée à un objet, qui traignent. IV. Personne n'est réform<l dans les états de non·ratio­ est continuellement devant les yeux., qui seul est vu, et qui cache nalité et de non-liberté. V. Se contraindre soi-mème n'est ni contre tous les objets placés de chaque côté et derrière lui : elle peut en~ la rationalité, ni contre la liberté. ,VI. L'homme Externe doit ètre core être comparée à un son continu dans l'oreille, lequel ôte la: réformé par l'homme Interne, et non vice versd. perception de l'harmonie produite par plusieurs sons: les miracles 130. I. Personne ne 'f-eut être réformé par les mi1'acles ni introduisent une semblable cécité et une semblable surdité dans par les s'ignes, parce qu'ils contraignent. Il a été montré ci­ le mental humain. Il en est de même de toute chose confirmée, dessus qu'il y a dans l'homme un interne et un externe de la pen­ qui n'est pas examinée d'après quelque rationalité avant qu'elle sée, et que par l'interne de la pensée le Seigneur influe dans son soit confirmée. externe chez l'homme, et ainsi l'enseigne et le conduit; puis 131. D'après cela, on peut voir que la foi introduite par les mi­ "aussi, qu'il est de la Divine Providence àu Seigneur que l'homme racles est non pas une foi, mais une persuasion, car il n'y a 'aucun 'a~issc d'a.prè~ le libre selon la raison; or, l'ull et l'autre chez rationnel en elle, ni à plus forte rRison aucun spirituel; c'est seu­ l'hommè deviendrait nul. s'il se faisait des miracles, et l'homme lement un externe sans interne: il en. est de même de tout ce que par eux serait forcé de croire. Qu'il en soit ainsi, on peut le voir l'homme fait d'après cette foi persuasive, soit qu'il reconnaisse rationnellement de cette manière: On ne peut pas nier que les mi· Dieu, soit qu'il lui rende un culte dans sa maison ou dans des !:,cles' ne' donnent la croyance et ne persuadent fortement que ce temples, soit qn'il fasse du bien. Quand le miracle seul porte que dit et enseigne celui qui fait des miracles est vrai; et que cela, l'homme à la reconnaissance, au culte et à la piété, l'homme agit dans le éommencement, n'occupe tellement l'externe de la pensée d'a:près l'ho:nme naturel et non d'après l'hommespiriluel ; car le de l'homme, que cet externe se trouve pour ainsi dire lié et fasci· miracle infuse la foi p3.r le chemin externe, et non par le chemin né: or, l'homme par là est privé de ces déux facultés, qui sontap­ interne, ainsi d'après le monde et non d'après le ciel, et le Sei­ pelées rationalité et liberté, au point qu'il rie peut pas agir d'après gneur n'entre pas chez l'homme par un autre chemin que par le le libre selon la raison, et alors le Seigneur ne peut pas influer chemin interne, qui est par la Parole, par la doctrine, et par les par l'interne dans l'externe de sa pensée, mais seulement illûisse prédications d'après la Parole; et comme les miracles ferment ce l'homme confirmer par sa rationalité cette chose qui, par le mi­ chemin, c'est pour cela qu'aujourd'hui il ne se fait aucun miracle. racle, est devenue un objet de sa foi. L'état de la pensée de l'hom­ 132. Que tels soient les miracles, on peut le voir clairement meest tel, que par l'interne de la pensée il voit la ch'osedans l'ex­ par les miracles faits devant le peupkjuif et israélite; quoique
  • 55. 1Q2 U ~4GESS~ A:N<JÉLIQUE SUR LA DIVJNE PROVIDENCE 103 cell~-ci eu.8se~t v·~ -tant de miracles dans la terre d'Ègypte, 'puis ont été renfermés les 'maux, dont les convoitises et par suite les ~ la ~er Ge ~u.pb.., et <t'autnes dans le désert, etprincrpalcment plaisirs agissent continuellement dans l'externe de leur culte et sur la ~of.!.tagne de Sinaï quand fut ptl'omulguée la Loi, .cepen­ de leur piété; et pour qu'ils sortent de leur prison et qu'ils s'é­ <;la:nt" un mois après, Moï-se étant resté sur cette montagne, ils sa lancent au dehors, ils portent leurs pensées sur Je miracle, et ilS fir~nt un ;V:ea~ d'or, et le reco.nnurent p.0ur Jéhovah qui les av~it flnissent par l'appeler illusion ou artifice, ou œuvre de la nature, tirésd~ la terr.e d'Égypte, -Exode, XXXII. 4, 5, 6. - Puis aussi et ainsi ils reviennent dans leurs maux; or, celui qui revient dans par les mi~acles taits plus tard dans la terre de Cana.an; eteepem­ ses matli après le culte; profane les vrais et les oiens du cùlte, et dant, à. c~que fOÏ$, ils se reliraient du culte commandé. PareiUe­ le sort des profanateurs après la mort est le pir{j de tous: ce sont w-cp.,t pa~ les Il)~racles qlle leSeigneur fit devant eux, quand il était eux qui sont entendus par les paroles du Seigneur dans Matthieu, 4~ns Je mOlilde, et cependant ils Le Cfllcitlèrent. S'il a été fait des - XII. 43, 41, 45; - leur dernier état devient pire que le pre­ rniraclel$ chez les Juifs et les Israélites, c'est parce qu'ils étaient iIiièr. Eh outre, s'il se faisait des miracles chez ceux qui ne croient Il! 4-es h~)Jnmes entièrement externes; ils ne furent introduits dans point d'après les miracles rapportes dans la Pârole, il faudrait la wrre 46 Gan~an, qu'afin de représenter l'Église et ses internes qu'il s'en fit conlinuellemeht, et devant la vue de tous ceUx qui pl,lr les e~ternes4u culte; et l'homme méchant peut représenter sont tels. D'après cela on peut voir pourquoi il ne se fait pas de de même que le bon, car le~ e1.ternes du culte sont des cérémo­ niiI'acles aujourd'hui. nies q~i toutes chez eux signifiaient les spirituels et les célestes; 134. II. Personne n'est réformé par les t"Ïsions ni par' les pien plu!!, Aharon, quoiqu'il eût fait le veau d'or et en eût ordonué conversations avec les défunts, parce qu'elles contraignent. Les le culte,..,.- Exode, XXXII. 2, 3, 4, 5,35, - a pu néanmoins re­ visions sont de deux genres, Divines et diaboliques: tes Visions préllenter le Seigneur et son œuvre de la salvation : or, comme ils Divines se font par des représentatifs dans le Ciel; et les Visions ne pouvaient pas être amenés par les internes du culte à repré­ diaboliques se font par des opërations magiques dans l'enfer: il y spnter celi spirituels et ces célestes, ils y étaient amenés et même a aussi les Visions phantastiques, qui sont des illusions d'un men­ forcés et contraints par les miracles. S'!ls ne pouvaient pas y être tàl abstrait. Les Visions Divines, qui se font, comme il a été dit, amenés pa,r le~ internes du culte, c'est parce qu'ils ne reconnais­ par des représentatifs dans le Ciel, sont semblables à celles qu'ont ~alent pas leSeigneur. quoique toute la Parole, qui était chez eux, eues les prophètes, qui, lorsqu'elles avaient lieu, étaient non dans Ile traite que du Seigneur seul; et celui qui ne reconnaît pas le le corps, mais en esprit; car les visions ne peuvent apparaitre à ~e~gIe~r ne peut recevoir aucun interne du culte: mais depuis aucun homme pendant la veille de son corps; c'est pourquoi, que le Seigneur s'est manifesté, et qu'il a été reçu et reconnu quand elles apparurent aux prophètes, il est dit aussi qu'alors ils pour Dieu éternel dans les Églises, les miracles ont cessé. étaient en esprit, comme on le voit par les passages suivants: Èzé­ 133. L'eHet des miracles est tout autre ohez les bons que chez chiel dit: « L'esprit m'enleva, et il me rctmana en Chaldée vers les méchants: Les bons ne veulent point de miracles, mais ils la captivité, clans la VISlO~ D~: Dmu, en ESPRIT DE DIEu; ainsi (}X{)jent les miracles qui sont dans la Parole; et s'ils entendent monta sur moi la Vision que Je vis. » - XI. 1, 24. - Ii dit aussi parler· d'u,n miracle, ils. n'y font autrement attention que comme que l'Esprit l'enleva entre là. terre etle ciel, et l'amena à Jérusalem à un faible argu.ment qui confirme leur foi, car ils pensent d'après dans les VISIONS DE Dmu, - VIII. 3 et suiv. - Il était pareille­ la Pa.role, ain.si d'après le Seigneur, et non d'après le mir:tcle. ment dans une vision de Dieu ou cn esprit. qUànd il vit les quatre "1 animaux qui étaien't des Chérubins, Chap. 1 et X; - et aussi Mai$il en,estau.tI:ement des méchants; irIs peuvent, à la vérité, par les miracl'es être forcés et co~traints à la foi, et même au cuIte quand il vit le nouveau Temple et la nouvelle Terre, et l'Ange qui et à la p~été, mais. seuleme.nt pour peu de temps; car en. dedans los mesurait; - Chap. XL à XVLIlI. - Qu'il ait été alors dans les
  • 56. 104 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUIt LA DIVINE PROVIDENCE 105 Visions de Dieu, il le dit, - Ch:lp. XL. 2; - et en Esprit, - Chap. dussent cesser, quand le Seigneur serait venu dans le monde, cela XLIII. 5. - Dans un semblable état était Zacharie quand il vit un est même prédit par Daniel, - Chap. IX. 24. - Quant aux Vi­ homme à cheval parmi les myrtes, - Chap. 1. 8 et suiv, - Quand sions diaboliques, il y en a eu quelquefois; elles étaient intro­ il vit quatre cornes, et un homme ayant à la main uu cordeau de duites par des esprits enthousiastes et visionnaires qui, d'après mesure, - Chap. II. 1, 3 et suiv. - Quand il vit un chandelier et le délire dans lequel ils sont, s'appelaient l'Esprit Saint. Mais deux oliviers, - Chap. IV. 1 et suiv. - Quand il vit un rouleau maintenant ces esprits ont été rassemblés par le Seigneur, et jetés qui volait, et l'éphah, - Chap. V. l, 6. - Quand il vit quatre dans un enfer séparé des enfers des ail tres. D'après cela, il est chars sortir d'entre quatre montagnes, et les chevaux, - Chap. vident que personne ne peut être réformé par des visions autres VI. 1 et suiv. - Dans un selnblable état était Daniel, quand il vit que celles qui sont dans la Parole. Il ya aussi les Visions phan­ quatre bêtes montant de la mer, - Chap. VI. 1 et suiv.; - et tastiques, mais celles·ci sont de pures illusions d'un mental ab­ 1 quand il vit les comLats du bélier et du bouc, - Chap. VIII. 1 et strait. l' suiv. - Qu'il ait vu ces choses dans la vision de son Esprit, il le 134- (bis). Que personne non plus ne soit réformé par des con­ dit, - Chap. VII. 1, 2, 7,13. VIII. 2. X. 1,7,8; - il dit aussi versations avec les défunts, on le voit par les paroles du Seigneur qu'il a vu l'Ange Gabriel en vision, - Chap. IX. 21. - Dans la vision au sujet du Riche dans l'enfer et de Lazare dans le sein d'Abra­ de l'esprit était aussi Jean, quand il vit les choses qu'il a décrites ham ; en effet, « le Riche dit: Je te prie, père Abraham, que tu dans l'Apocalypse; ainsi, quand il vitsept chandeliers etau milieu 'nvoies Lazare dans la maison de mon père, - car j'ai cinq le Fils de l'homme, - Chap. 1. 12 à 16. - Quand il vit un Trône frères, - afin qu'il leur atteste cela, de peUl' qu'eux CLussi ne dans 10 ciel, et Quelqu'un assis sur le trône, et les quatre Ani· viennent dans ce lieu de tourment. Abraham lui dit : Ils ont maux, qui étaient des Chérubins, autour du trône, _. Chap. IV. Moïse et les Prophètes, qu'as les écoutent. 01', celui·ci dit: - Quand il vit le Livre de vie, que l'Agneau prit, - Chap. V. ­ Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts vient vel's Quand il vit les chevaux qui sortaient du Livre, - Chap. VI. ­ eux, ils teront pénitence. il lui "épondit : Si Moise et les Pro­ Quand il vit sept anges avec des trompettes, - Chap. VIII. - Quand ~hètes ils n'écoutent point, lors môme que quelqu'un des morts il vit le puits de l'abîme ouvert, et des sauterelles en sortir, ­ ressuscite'rait, ils ne seront point non plus pel·suadés. J) - Luc, Chap. IX. - Quand il vit le dragon et son combat contre Michel, XVI. 27 à 31.- La conversation avec les mor:s produirait le - Chap. XII. - Quand il vit deux bêtes montant, l'une de la mer, même effet que les miracle", dont il vient d'être parlé, à savoir, l'autre de la terre, - Chap. XlII. - Quand il vit une femme assise que l'homme serait persuadé et serait contraint au culte pendant sur une bête couleur écarlate, - Chap. XVII; - et Babylone dé­ un peu de temps; mais comme cela prive l'homme de la rationa­ truite, - Chapt XVIII. - Quand il vit un Ciel nouveau et une lité, et renferme en même temps les maux, ainsi qu'il a été dit ci­ 'l'erre nouvelle, et la Sainte Jérusalem descendant du Ciel, - Chap. dessus, cette fascim.tion ou lien interne se rompt, et les maux XXI; - et quand il vit un fleuve d'eau de la vie, - Chap. XXII. ­ 1enfermés font irruption avec le blasphème et la profanation: Qu'il ait vu ces choses dans la vision de l'esprit, cela est dit, ­ mais cela arrive seulement quand les esprits introduisent quelque Chap. 1. 10. IV. 2. V. 1. VII. 1 XXI. 10. - 'l'elles on t été les vi· point dogmatique de religion; ce qui n'est jamais fait par aucun sions qui ont apparu du Ciel devant la vue de leur esprit, et non bon esprit, ni à plus forte raison par aucun ange du ciel. devant la vue de leur corps. Il n'y a pas de semblables visions au­ 135. Néanmoins il est donné de parler avec les esprits, mais jourd'hui, crur s'il y en a"ait, elles ne seraient pas comprises, rarement avec les anges du ciel, et cela a été donné il plusieurs parce qu'elles se font par des représentatifs, dont chacun signifie dans les siècles passés; quand cela esl donné, les esprits parlent des internes de l'Èglise et des arcanes du Ciel. Que ces visions aveo l'homme dans sa langue naturelle, mais seulement en peu
  • 57. 106 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR ·LA DIVIÏ'Œ PROVIDENCE 107 de mots: tout'efois, ceux qui parlent par permission du Seigneur parle.r mal contré 1es lois d:u rOY'aume, les bonnes mœurs et les ne disent et n'enseignent jamais den qui enlève le libre de la rai­ .oses saintes de l'Église; l'interne peut y être contraint par des son; car le Seigneur seul enseigne l'homme, mais médiatement enaces et par des peines, et même il y est contràint et doit y par l~ Parole dans l'illustration, dont il sera parlé dans la suité : tre contraint; mah cet interne n'est pas l'iliterrie proprement que cela soit ainsi, c'est ce qu'il m'a été donné de savoir par ma Àumain, c'est l'in lerne que l'homme a de COffimlll'1 avec les bêtes, propre expérience; car, depuis plusieurs années jusqu'à présent, qUi, elles aussi, peuve'l'lt 'être contrainles; l'interne humain ré­ j'ai parlé avec des esprits et avec des Anges, et aucun esprit n'a .tde au-dessus de cet iht'el'M animal: ici il est entendu l'interne osé, ni aucun ange n'a voulu me rien dire, ni à plus l'orle raison l1'maiil, qui ne pelit pas être contraint. SECO:-lDEMENT: L'intèrne m'instruire sur aucune chose de la Parole, ou sur aucun doc­ 'efuse la contrai1l/te de la part de ['externe à un tel point qu'il trinal d'après la Parole, mais le Seigneur seul, - qui s'est révéié 16 détourne. Cela vient de ce que l'interne veut être dans iè li· à moi, et a ensuite continuellement apparu et apparaît devant mes bre, et aime lé libre; car le libre appartient à l'amour ou à la vie yeux comme Soleil, dans lequel il est Lui-Même, ainsi qu'il appa­ 4e l'hOmme, comme il a été mO':ltré ci·dessus; lors donc que 10 raît aux anges, - m'a instruit et m'a illustré. libre se sent contraint, il se retire poUt f iosi dite en liii-m~me et 136. III. Pet'sonne n'est "é{ormé pm' les menaces, ni par les détourne, et il regarde la contrainte comme soil ennemie; cilr chdtiments, pm'ce qu'ils contraignent. On sait que l'externe ne J"amour, qui fait la vie de l;homme, s'irrite, et fait que l'homme peu! pas contraindre l'interne, mais que l'interne peut contraindre 'ense que de cette manière il Ile s'appartient point, qu'ainsi il ne l'externe; puis, l'on sait que l'interne refuse la contrainte de la 'Vit point pour lui. Si l'interne de l'homme est tel, c'est d'après part de l'extern~ à un tel point qu'il se détourne: et l'on sait aussi une loi de là Divine Providence du Seigneur, afin qlie l'homme que les plaisirs externes attirent l'internt:: au consentement et à gisse d'après le libre selon la raison. D'après cela, il èst évident l'amour: on peut même savoir qu'il y a un interne contraint et qu'il est dangereux de contraindre le's hommes au culte Divin par un interne libre. Mais toutes ces choses, quoiqu'elles soient con· des menaées et par des châtiments. Mais il y en a qui se laissent nues, doivent cependant être illustrées ;·car il y a un grand nom­ oontraindre à la religion, et il y en a qui ne se laissent p:1S cQn­ bre de choses qui, dès qu'on les entend, sont aussitôt perçues l'll.indre; ceLix qui se laissent contraindre à la religion sont, en co~me vraies, parce qu'elles le sont, et sont par suite affirmées; grand nombre, des catholiq'les-romàins; mais cela à lieu choz mais si elles ne sont pas en même temps confirmées par des rai­ ceux. chei qui il n'y a rien d'interne dans le culte, mais où tout sons, elles peuvent être infirmées par des argumentations prove­ est. externe: ceux qui ne se laissent pas contraindre sont, en nant d'illusions, et enfin être niées; les choses donc qui viennent grand nombre, de la nation anglaise, d'où il arrive que l'interne d'être présentées comme connues, vont être reprises et confirmées est dans leur culte, et que ce qui est dans l'externe vient de l'in­ rationnellement. PREMIÈREMENT: L'externe ne peut pas con­ èrne: les intérieurs de ceux·ci, quant à la religion, apparais, traindl'e l'intel'ne, mais ['interne peut cont"aindl'e l'externe. sent dans la Iumièr'e spirituelle comme des nuées blanches; mais Qui est-ce qui peut être [':ontraint il. croire et à aimer? Un homme les intérieurs des précédents. quant i la religion, apparaissent ne peut pas plus être contraint à croire, qu'il ne peut être con­ flal1s la lumière du ciel comme des nuées sombres: dans le traint à penser qu'une chose est ainsi, quand il pense qu'elle n'est monde spi'rituel l'un et l'autre phénomène peut être vu, et qui le pas ainsi; et un homme ne peul pUS plus être cor.Ltraint à aimer, ·Teut peut le voir, dès qu'il vient dans ce monde après la mort: qu'il ne peut être contraint ci vouloir ce qu'il ne veut pas; la foi en outre, le culte contraint renferme les maux, qui alors sont ca:· aussi appartient à la pensée, et rtimour appartient à la volonté: chés comme le feu dans du bois sous la cendre, feu qui s'entre­ toutefois, l'interne peuf être contraint par l'externe à ne point ient et s'étend continuellement jusqu'à ce qu'il éclate en inC€n­
  • 58. 108 LA. SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE i09 die; au contraire, le culte non contraint mais spontané ne renferme des externes de sa pensée, et alors ou il se conjoint avec elles, ou il point les maux, c'est pourquoi les maux sont comme des feux qui s'en sépare; il se conjoint avec elles si ce f ontdrs plaisirs, et il s'en aussitôt s'enflamment et se dissipent. D'après cela, il est 6vident ,sépare si ce ne sont pas des plaisirs. Toutefois, il faut qu'on sa.che que l'interne refuse la contrainte à un tel point qu'il se détourne. bien que l'interne de l'entendement ne se conjoint pas avec l'in­ Que l'interne puisse contraindre l'externe, c'est parce cLue l'in ­ terne de la volon lé, mais que l'interne de la volonté se conjoint terne est comme un maître, et que l'externe est comme un servi­ avec l'interne de l'entendement, et fait qu'il .Y a une conjonction teur. TROISIÈMEMENT. Les plaish's extel'nes attil'ent l'inte1'ne au réciproque, laquelle, cependant, est formée par l'interne de la vo­ consentement, et aussi ct l'amour, Il y a des plaisirs de deux 'Jonte, et nullement par l'interne de l'entendement. De là vient que genres, les plaisirs de l'entendement et les plaisirs de la volonté; l'homme ne peut pas ètre réforme par la foi seule, mais qu'il peut [1 les plaisirs de l'entendement sont aussi les plaisirs de la sages~e, et les plaisirs de la volonté sont aussi les plaisirs de l'amour, car J'être par l'amou l' de la volonté, lequel forme pour lui la foi. QUA­ TRiÈMEMENT. il Y a un intel'ne cont1'aint et un interne libl'e. Il y tin la sagesse appartient à l'entendement, et l'amour appartient à la a interne contl'aint chez ceux qui sont dans le seul culte externe, volonté: maintenant, puisque les plaisirs du corps et de ses sens, sansqu'il y ait aucun culte interne ; carIeur interne consiste àpen. III qui sont les plaisirs externes. font un avec les plaisirs internes sel' et à vouloir ce à quoi l'externe est contraint; ceux-ci sont ceux qui appartiennent à l'entendement et il. la volonté, il s'ensuit que, qui sont dans le cuIte des hommes vi vnnts et des hommes morts, et de même que l'interne refuse i::t contrainte de la part de l'externe, ·par suite dans le culte des idoles, et dans la foi des miracles; chez à un leI point qu'il se détourne, de même il regarde avec grati· eux il n'y a d'autre interne que ce .qui est en même temps ex. ~I tude le plaisir dans l'externe, au point 'qu'il se tourne vers lui; ierne. Mais chez ceux qui sont dans l'inter,1e du culte, il y a un ainsi il y a consentement de la part de l'entendement, et amour interne contrnint, soit par la crainte, soit par l'amour; l'interne '1 de la part de la volonté. Tous les pelits enfants dans le monde pontraint par la crainte est chez ceux qui sont dans le culte par spirituel sont introduits par le Seigneur dans la sagesse angéliq1lc, crainte du tourment de l'enfer et de son feu ; mais cet interne et par elle dans l'amour céleste par les plaisirs et par les charmes; n'e::.t point l'interne de la pensée, dont il vient d'être parlé, c'est d'abord, par de beaux objets dans les maisons et par des objets l'externe de la pensée, qui ici est appelé interne parce qu'il appar. charmants dans les jardins, puis par les représentatifs de spiri ­ tient à la pensée; l'interne de la pensée,' dont il vientd'être parlé, tuels qui affectent de volupté les intérieurs de leur mental, et en­ ne peut être contraint par aucune crainte; mais il peut être con. fin par les vrais de la sagesse et de même par les biens de l'amour; traint par l'amour et par crainte de perdre l'amour; la crainte de ainsi, continuellement par les plaisirs dans leur ordre, d'abord par Dieu, dans le sens rtiel, n'est point autre chose; être contraint par les plaisirs de l'amour de l'entendement et de sa sagesse, et enfin l'amour et par crainte de perdre l'amour, c'est se contraindre soi­ par les plaisirs de l'amour de la volonté, qui devient l'amour de même; que se contraindre soi-même ce ne soit ni contre la liberté leur vie, sous lequel sont tenues subordonnées toutes les autres ni contre la rationalité, c'est ce qu'on verra dans la suite. choses qui sont entrées par les plaisirs. Cela a lieu, parce que tout 137. D'après cela, on peut voir quel est le culte contraint, et ce qui appartient à l'entendement et à la volonté doit être formé uel estIe.culte non contraint: Le cuIte contraint est un culte par l'externe avant d'être formé par l'interne: car tout ce qui ap­ corporel, inanimé, obscur et triste; corporel, parce qu'il appar. partient à l'entendement et à la volonté est d'abor1 .formé par les 'entau corps et non au mental; inanimé, parce qu'il n'y a pas choses qu.i entrent par les sens du corps, surtout par la vue et par ,~n lui la vie; obscur, parce qu'il n'y a pas en lui l'entendement; l'ouïe; mais quand le premier entendement et la première volonté et triste, parce qu'il n'y a pas en lui le plaisir du Ciel. Mais le ont eté formés, l'interne de la pensée regarde ces choses comme eulte non contraint, lorsqu'il est réel, est un culte spirituel, vi. 1 Il
  • 59. uo LA SAG~SS~ ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 111 vant, lucide et gai; spiritue:, par~e Ciu'en lui il ya par le Sei· fermé, l'homme ne peut plus agir d'après le libre se10n sa rais::m, gneur l'esprit; vivant, parce qu'en lui il r a par le Seigneurlavie; ni par conséquent être réformé. La crainte, qui s'empare 4e fex­ lucide, paNe qu'en lui il y a par le :Seignellf la sage$;Se ; et gai, terne de la pensée et ferme l'interne, est principalement la crainte parce qu'en lui il y a par le SeigneJr le ciel. ne la perte de l'honneur ou du gain; mais la crainte des peines 138. IV. Personne n'est réformé dans les éta,ts de non-ra­ civiles et des peines ecclésiastiques externes ne ferine point, parce tionalité et de non-liberté. Il a été montré ci·dessus que rien que ces lois prononcent seulement des peines pour ceux qui par­ n'est approprié. à l'homme, sinon ce qu'il fait lui-même d'après le lent et agissent contre les choses civiles du royaume et les choses libre selon la raison ';et cela, parce que le libre app~rtient à la v.o­ spirituelles de l'Église, mais non pour ceux qui pensent con Ire ces lonté et la raison à l'entendement, et que quand l'homme agit choses. La crainte des peines infernales s'empare, il est vrai, de d'après le libre selon la raison, il agit d'après la volonté au moyen l'~xterntJ de la pensée, mais seulement pour quelques moments., de son entendement, et que ce qui est fait dans la conjonction d~ q.uelques heures, ou quelques jours, et cet interne est bientôt re,. l'un et de l'autre lui est approprié. Maintenant, comme le Sei. mis dans son libl'e d'après l'interne de la pensée, qui appartient gneurveut que l'homme soit réformé et régénéré, afin qu'il ait la .proprement à son esprit et à l'amour de sa vie, et est appelé pen ­ vie éternelle ou la vie du Ciel, et que personne nl3 peut être ré· lée du cœur. Mais la crainte de la perte de l'honneur et du gain formé et régénéré si le bien n'est pas approprié à sa volonté pOUl' l'empare de l'externe de la pensée de l'homme, et quand elle s'en IJI être COmme à lui, et si le vrai n'est pas approprié à son entende· empare, elle ferme l'interne de la pensée par en haut l l'influx du ment pOUl' être aussi comme à lui, et comme rien ne peut être ap· ciel, et fait que l'homme ne peut être réformé: la raison de cela, proprié à quelqu:un que ce qui est fait d'après le libre de la vo­ c'est que l'amour de la vie de chaque homme est par naissance lonté selon la raison de l'entendement, il s'ensuit que personne l'amour de soi et du monde; or, l'amour .le soi fait un avec l'a ­ n'est réformé dans les états de non.,.liberté et de non-rationalité. mour de l'honneur, et l'amour du monde fait un avec l'amour du Il y a plusieurs états de non·liberté eMe non-rationalité; mais ils gain; c'est pourquoi, quand l'homme est dans l'honneur ou dans peuvent se rapporter en général à.ceux-ci : États de crainte, d'in­ le gain, craignant de les perdre, il :confirme chez lui les moyens fort'J.Lne, cfe maladie de i'esp1'it (animus), de maladie du corps, qui lui servent pour l'honneur et pour le gain, et qui sont tant III d'ig·,torance, et d'aveuglement de. l'entendement. Il va être dit civils qu'ecclésiastiques, appartenant les uns et les autres au Gou­ quelque chpse sur chacun de ces états en, particulier. vernement; c'est ce que fait pareillement celui qui n'est pas en­ 139. Que persoUI1e ne soit réformé dans l'ÉTAT DE CRAI~TE, core dans l'honneur ou IL} gain, s'il y aspire; mais c'est par la c'est parce que la crainte ôte le libre et la raison, OU la liberté et cr&inte de la perte de la réputation qui procure honneur ou gain. la rationalité; en effet, l'am01,lr ouvre les intérieurs du mental, n est dit que cette crainte s'empare de l'externe de la pensée, et maislacrainte les ferme; et quand ils ontëté fermés, l'homme ferme l'interne par en haut à l'influx, du Ciel; cet interne est dit pense peu de c.hQses, et seulement celles qui s'offrent alors à Cermé quand il fait absolument un avec l'externe, car alors il n'est l'esprit (animus) et aux sens: telles sont toutes les craintes qui pas en soi, mais il est dans l'externe. Mais comme les amours de s'emparent de l'animus. Qu'il y ait chez l'homm.e un interne de aoi et du monde sont des amours infernaux et les sources de tous la pensée et un externe de la pensée.. cela a èt~ montré ci-dessus: les maux, on voit clairement quel est en soi l'interne de la pensée la crainte ne peut,jamais s'emparl3r de l'intern~ de lapensée, cet ql!.ez ceux en qui ces amours sont les amours de la vie, ou en qui interne est toujours dans le libre, parce q~'il est d~ns l'amour de règnent ces amours, à savoir, qu'il est plein des convoitises des sa vie i mail;! elle peut s'emparer de l'externe de la pensée, e.t,quand maux de tout genre. C'est ce que ne savent pas ceux qui, par la elle s'en. empare, l'interne de la pen$ée est fermé i lorsqu'il a été cr&:i~te de lilperte de la dignité et de l'opulenc~, sont dans une
  • 60. 112 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 113 fo:te persuasion sur la religiosité dans laquelle ils vivent, princi­ un vice du corps, lesquelles sont prises quelquefois pOlir des ten­ palement dans la religiosité d'après laquelle ils sont adorés comme tations, mais n'en sont point, parce que les tentations réelles des déités, et en même temps comme des plutons dans l'enfer'; ont pour objets des spirituels, et en elles le mental a de la sa­ ceux-ci peuvent être comme embrasés de zèle pour le salut des gesse, mais celles-ci ont pour objets des naturels, et ell elles le âmes, et cela cependant par un feu infernal. Comme cette cralnto mental est insensé. 1 onlève principalement la Rationalité même et la Liberlé même, 142. Que personne ne soit réformé dans l'ÉTAT DE MALADIE qui sont célestes par origine, il est É:vident qu'elle s'oppose à ce DU CORPS, c'est parce qu'alors la raison n'est pas dans l'état libre, que l'homme puisse être réformé. car l'état du mental dépend de l'état du corps; quand le corps est 140. Que nul homme ne soit réformé dans l'ÉTAT D'INFORTUNE, malade, le mental aussi est malade, quand ce ne serait que parce si alor~ seulement il pense à Dieu et implore du secours, c'est qu'il est éloigné du monde, car le mental éloigné du monde pense, parce qu'il y a état contraint ; c'e~t pourquoi, lorsqu'il viont dans il est vrai, à Dieu, mais ce n'est point d'après Dieu, car il n'est l'état libre, il rentre dans l'état précédent où il pensait peu à Dieu, pas dans le libre de la raison; chez l'homme le lihre de la raison si toutefois il y pensait: il en est autrement de ceux qui aupara­ vient de ce qu'il est dans le milieu entre le ciel et le monde, et vant, dans l'état libre, avaient craint Dieu. Par craindre Dieu, il qu'il peut penser d'après le ciel et d'après le monde, et aussi d'a­ est entendu craindre de l'offenser; or, craindre de l'oiIenser, c'ost près le ciel au monde, et d'après le monde au ciel: quand donc craindre de pécher; et cela n'ost point de la crainte, mais c'est dA l'homme est malade, et qu'il pense à la mort, et à l'état de son l'amour; celui qui aime quelqu'un ne craint·il pas de lui taire du âme après la mort, il n'est pas dans le monde, et il est abstrait mal ~ et plus il l'aime, plus il craint cela; sans cette crainte l'a­ par l'esprit; dans cet état seul personne ne peut être réformé; mour est insipide et 'superficiel, appartenant à la pensée seule et mais on peut être confirmé, si avant de tomber malade on a été en aucune manière à la volonté. Par les états d'infortune sont en­ réformé. Il en est de même de ceux qui renoncent au monde et à tendus los états de désespoir produit par les dangers, par exemple, toutes les affaires du monde, et ne s'occupent qu'à penser à Dieu, dans les combats, les duels, les naufrages, les chutes, les incen­ au ciel et au salut; mais sur ce sujet il en sera dit davantage ail· dies, la perte imminente ou inopinée des richesses, de la fonction leurs. C'est pourquoi, si ces mêmes hommes n'ont pas été réfor­ et par conséquent de l'honneur, et dans d'autres cas semblables: més avant la maladie, ils deviennent après elle, s'ils meurent, tels penser à Dieu dans ces circonstances seulement, c'est y penser qu'ils ava~ent été auparavant; c'est donc s'abuser de penser que non d'après Dieu, mais d'après soi-même; en eflet, le mental est quelques hommes peuvent faife pénitence, ou recevoir quelque alors comme incarcéré dans 10 corps, ainsi il n'est point dans la toi dans les maladies, car il n'y a rien de l'acte dans cette péni­ liberté, et par suite il n'est pas non plus dans la rationalité, sans tence, ni rien de la charité dans cette foi; c'est pourquoi dans lesquelles il n'y a point de réformation. l'une ct dans l'autre, tout appartient à la bouche et rien au cœur. 141. Que porsonne ne soit réformé dans l'ÉTAT DE MALADIE DE 14.3. Que personne ne soit réformé dans l'ÉTAT D'IGNORANCE, I:ESlPRIT (animus), C'f'st parce que la maladie de l'esprit (animus) c'est parce que toute réformation se fait par les vrais et par la vie enlève la rationalité, et par suite le libre d'agir selon la raison; selon les vrais; ceux donc qui ne connaissent pas les vrais ne peu a cal' le mental est malade et non sain, et le mental sain est ra­ "ent être réformés: mais s'ils désirent les vrais par affection pour tionnel, mais non le mental malade. Ces maladies sont les mé­ les vrais, ils sont réformés dans le monde spirituel après la mort. lancolies, les consciences bâtardes et fausses, les phantasies de 144. Ceux qui sont dans l'ÉTAT D'AVEUGLEMENT DE L'ENTEN­ divers genres, les douleurs de l'esprit (animus) produites par les "DEMENT ne peuvent pas non plus être réformés: eux aussi ne infortunes, les anxiétés et les angoisses du mental que cause connaissent pas les vrais, ni la vie selon les vrais, car l'entende­ s
  • 61. ii4 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 115­ ment doit les enseign er, et la volonté doit les fairl~; et quand la fond, et l'amou r vraime nt conjug al avec le Ciel intime ; les mem­ volonté fait ce que l'enten demen t enseign e, on vit alors selon les bres de la généra tion dans l'un et l'autre sexe corresp ondent aussi' vrais; mais quand l'enten demen t a été aveugl é, la volont é aussi a aux sociétés du Ciel intime. Ces détails ont été rappor tés, afin qu'on été bouché e; et. on ne fait, d'après le libre selon la raison, que le sache combie n l'enten demen t a été aveuglé quand la volonté est mal confirm é dans l'entendemen~, qui est le faux. Outre l'igno ­ dans la cupidit é du mal; et que dans l'état d'aveu glemen t de l'en­ rance, ce qui aveugl e aussi l'enten demen t, c'est la religio n qui tendem ent pE:rsonne ne peut être réform é. enseign e une foi aveugl e; puis c'est la doctrin e du faux; car de 145. V. Se contraindre soi-même n'est ni contre la ratio­ même que les vrais ouvren t l'enten demen t. de même les faux le nalité, ni cont"e la libBrté. Il a déjà été montré qu'il y a chez fermen t; ils le fermen t par le haut, mais ils l'ouvre nt par le bas, l'homm e un interne de la pensée et un extern e de la pensée ; qu'ils le et l'enten demen t ouvert seulem ent en bas ne peut pas voir les sont distinc ts comme l'antér ieur et le postéri eur, ou comme supérie ur et l'inféri eur; et que, comme ils sont ainsi distinc ts, ils vrais, il peut seulem ent confirm er tout ce qu'il veut, princip ale­ ment le faux. L'enten demen t est aveugl é aussi par les cupidit és peuven t agir séparé ment et agir conjoi ntemen t; ils agissen t sépa­ du mal; tant que la volonté est en elles, elle pousse l'enten demen t rément quand l'homm e, par l'extern e de sa pensée , parle et fait t à les confirm er, et autant sont contirm ées les cupidit és du mal, autrem ent qu'il ne pense et ne veut intérie ureme nt; et ils agissen ns du bien, ni d'a· conjoin tement quand il parle et fait ce qu'il pense et veut inté­ autant la volonté ne peut être dans les affectio et près elles voir les vrais, ni par conséq uent èlre réform ée. Soit rieurem ent; cette condui te-ci est commu ne chez les sincère s, l'autre chez les non-sin cères. Or, puisqu e l'intern e et l'exter ne pour exempl e celui qui est dans la cupidit é de l'adulté re ; sa vo­ lonté, qui est dans le plaisir de son amour, pousse son entend e­ du mental sont ainsi distinc ts, l'intern e peut aussi comba ttre le ment à confirm er l'adultè re, en disant: Il Qu'est- ce que l'adult ére? contre l'exter ne, et par ce comba t le forcer au consen tement : comba t a lieu quand l'homm e pense que les maux sont des pé­ Quel mal y a-t-il en lui? N'est-c e pas de même qu'entr e un mari ­ et son épouse ? De l'adultè re ne peut-il pas naître égalem ent des chés, et qu'en conséq uence il veut y renonc er; car lorsqu' il y re ­ nonce la porte s'ouvre , et dès qu'elle a été ouverte , les convoi tises enfant s? La femme ne peut-elle pas !':ans domma ge admett re plu le sieurs homm es? Qu'est- ce que le spiritu el a de commu n avec du mal qui obséda ient l'intern e de la pensée sont chassé es par de Seigne ur, et à leur place sont implan tées les affectio ns du bien; cela? » Ainsi pense l'enten demen t qui alors est la prostit uée la volonté , et est devenu si stupide par ce comme rce illicite avec cela a lieu dans l'intern e de la pensée : mais comme les plaisir s des la volonté , qu'il ne peut voir que l'amou r conjug al est l'amou r convoi tises du mal, qui obsède nt l'exter ne de la pensée , ne peu~ t spiritu el·céle ste même, qui est l'image de l'amou r du Seigne ur et vent pas être chassés en même temps, voilà pourqu oi il y a comba entre l'intern e et l'exter ne de la. pensée ; l'intern e veut chasse r de l'Église, d'où il est même dérivé, ct qu'ains i en soi il est saint, ­ la chaste té même, la pureté même et l'innoc ence même; qu'il ces plaisirs , parce qu'ils sont les plaisirs du mal, et qu'ils ne con corden t pas avec les affectio ns du bien dans lesquel les est à présen t fait que les homme s sont des amours dans la forme, car les époux peuven t s'aime r mutuel lement par les intimes , et ainsi se: former l'intern e, et à la place des plaisirs du mal il veut mettre les plai­ en amour ; que l'adultè re détruit cette forme, et avec elle l'image sirs du bien qui concor dent; ce sont les plaisirs du bien qui sont le du Seigne ur; et que, ce qui est horribl e, l'adult ére mêle sa vie avec appelé s biens de la charité . Par cette contra riété comme nce comba t qui, s'il devien t plus grave, est appelé tentati on. Mainte ­ la vie du mari dans l'épous e de celui-ci, car dans la semenc e estla vie de l'homm e: et comme cela est profan e, l'enfer par conséq uent nant, comme l'homm e est homme par l'intern e de sa pensée , car se est appelé adultèr e, et au contra ire le Ciel est appelé mariag e: cet interne est l'esprit même de l'homm e, on voit que l'homm e commu nique même avec l'enfer le plus pro- çontra int lui-mêm e, quand il contra int l'exter ne de sa pensée au l'amou r de l'adult ère
  • 62. ii6' LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIpENC.E 1)7 consentement, ou à recevoir les plaisirs de ses affections, qui sont Il a déjà été montré qu'il y a chez l'homme un mental nat9rel, un les biens de la charité. Que cela ne soit ni contre la rationalité ni mental spirituel, et un m'mtal céleste; que l'homme est dans le contre la liberté, mais que ce soit selon elles, on le voit clairement, soul mental naturel, tant qu'il est dans les convoitises du mal et car la rationalité fait ce combat, et la liberté l'exécute; la liborté , dans leurs plaisirs, et que pendant tod ce temps le mental spi!'i­ èlle-même, avec la rationalité, résid(' même dans l'homme in­ tuel a étb fermé; mais aussitôt que l'homme, après examen, re­ terne, etpar lui daJ;ls l'externe. Quuud donc l'interne est vain­ connaît les maux comme péchés contre Dieu, parce qu'ils sout queur, ce qui arrive quand l'interne a réduit l'externe au consen­ contre les lois divines, et veut pal' conséquent y renoncer, le Sei­ iement et à l'obéissance, la Liberté mêmo et la Rationalité même gneur ouvre le mental spirituel, et entre dans le mental naturel sont données à l'homme pal' le Seigneur; car alors par le Seigneur par les affections du vrai et du bien, et aussi dans le rationnel, et l'homme est reUré du libre infernal, qui en soi est le servilo, et il d'après ce rationMI il dispose en ordre les choses qui plus bas est mis dans le libre céleste, qui en soi ost le libre même, et il y dans le naturel sont contre l'ordre: c'cst là ce qui apparaît à il. pourlui consociation avec les anges. Que ceux qui sont dans les l'homme comme un combat; et, chez ceux qui se sont beaucoup péchés soient esclaves, et que le Seigneur rende libres ceux qui, abandonnés aux plaisirs d,u mal, comme une tentation; car il y par la Parole, reçoivent de Lui la vérité, c'est ce que Lui·Même a douleur dans l'esprit (animus), quand l'ordre de ses pensées en!>eigne dans Jean, - VII!. 31 à 3G. est changé. Maintenant, puisqu'il y a combat contre les choses qui 146. Soit un exemple pour illustration: Un homme avait perçu sont dans l'homme même et quo l'homme seut comme siennes, le plaisir dans les fraudes et dans les vols clandestins, mais il voit et qne personne no peut combattre c'Jntre soi-même que d'après et reconnaît intérieurement que ce sont des péchés, et en con· ce qui est inlérieur à soi ot d'après le libre qui est là, il Si'onsuit séquence il veu t y renoncer; quand il y renonce, le combat de que l'homme interne combat alors contre l'homme externe, et l'homme interne contre l'hommo externe commence; l'homme d'après le libre, et qu'il contraint l'externe à l'obéissanco; c'est interne est dans l'affection de la sincérité, mais l'homme externe donc là se contraindre soi-même: que ce ne: soi t ni contre la li· est encore dans le plaisir de la fraude; ce plaisir étant absolument berté ni contre la ration:llilé, mais que ce soit conformément à ces opposé au plaisir de la sincérité ne se retire pas, à moins qu'il no deux facultl1s, cela est évident.. soit contraint, et il ne peut être contraint que par un combat; et 148.. Outre cohl, tout homme veut être libre, et éloigner de soi alors quand l'homme interne est vainqueur, l'homme externe vient le non-libre ou le servile; tout eufant qui est sous un maître veut dans le plaisir de l'amour du sincère, qui est la chal'ité; plus tard, être indépendant (sui juris) et par conséquent libre; pareillement le plaisir de la fraude devient peu à peu un déplaisir pour lui. Il tout serviteur sous son maître, ettoute servante sous sa maîtres~e; en est de même de tous les autres péchés, tels quo les adultères touto jeune fille v.eut sortir de la maison de son père et so mader, et les scortations, les vengeances et les haines, les blasphèmes et afin d'agir librement dans sa propre maison; tout jeune homme les mensonges. Mais le combat 10 plus difficile de tous est le corn· qui "eut travailler, commercer, ou remplir quelque emploi, -bnt bat contre l'amour de dominer d'après l'amour de soi; celui qui qu'il est subordonné à d'autres, veut se soustrai re à leur autorité, subjugue cet amour subjugue facilement tous les autres amours afin dese condlireà sa guise: tous ceux qui servent de leur propre mauvais, parce que cet amour on est la tète. mouvement pClUr arriver à la liberté se contraignen t eux-mêmes; 147. - Il sera dit aussi, en peu de mots, comment le Seigneur et quand ils se contraignent eux· mêmes ils agissent d'après le libre chasse les convoitises du mal qui assiégent l'homme interne dès selon la raison, mais d'après le libre intérieur, par lequel le libre la naissance, et met à leur place les affections du bien, quand extérieur est regardé comme le servile. Ceci a ete rapporté p,Our l'homme éloigne comme par lui-même les maux comme péchés: confirmer que se contraindre soi-même, ce ,If:est ni contre la, ra­ tionalité ni contre la liberté. ­
  • 63. 118 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR l,A DIVINE PROVIDENCE 119 149. Sil'homme ne désire pas passer pareillement de la servitude dans le Traité DU DIVlN AMOl:iR ET DE LA. DIVINE SAGESSE. En effet, Ilpirituelle dans la liberté spirituelle, il y a pour première raison, ce que le Seigneur enseigne, il donne aussi à l'homme de le qu'il ne sait pas ce que c'est que le servile spirituel, ni ce que percevoir par la raison; et cela, de deux manières; l'une, en ce c'est que le libre spirituel; il n'a pas les vrais qui en instruisent, qu'il voit en soi que la chose est ainsi dès qu'il l'entend ; l'autre, et sans les vrais on croit que le servile spirituel estle libre, et que en ce qu'il comprend cela par des raisons. Voir en soi, c'est dans le libre spirituel est le servile. Une seconde raison, c'est que la son homme interne; et comprendre par d~s raisons, c'est dans religion du Monde Chrétien a fermé l'entendement, et que la foi l'homme externe: qui est-ce qui ~e voit pas en soi, en l'enten­ seule l'a scellé, carl'une et l'autre a posé autour de s0i, comme dant, que l'homme interne doit d'abord être purifié, et par lui un mur de fer, ce dogme que les choses théologiques sont trans· l'homme externe? Mais celui qui ne reçoit pas de l'influx du ciel cendantes, que par conséquent elles ne peuvent être abord~es par une idée commune sur ce sujet pp-ut être abusé, quand il consulte aucune rationalité, et qu'elJ:.es sont pour les aveugles et non pour l'externe de sa pensée; d'après cet externe seul on ne voit autre ceux qui vOlent; par là ont été cachés les vrais qui enseigneraient chose, sinon que les œuvres externes, qui appartiennent à la cha­ ce que c'est que la liberté spirituelle. Une troisième raison, c'est rité et à la piété, sauvent sans les internes; il en est de même pour que peu d'hommes s'examinent et voient leurs péchés, et celui les autres choses; par exemple, que la vue et l'ouïe influent dans qui ne les voit pas et n'y renonce pas, est dans le libre de ses pé­ la pensée, l'odeur et le goût dans la perception, ainsi l'externe chés, qui est le libre infernal, ensoi le servile; et par ce libre voir dans l'interne, lorsque cependant c'est le contraire; si les choses le libre céleste, qui est le libre même, c'est comme dans un brouil· vues et entendues paraissent influer dans la pensée, c'est une il­ lard voir le jour, et sous une nuée noire ce qui par le soleil est lusion; car l'entendement voit dans l'œil et entend dans l'oreille, au-dessus. De là vient qu'on ignore ce que c'est Llue le libre cé­ et non vice versâ : il en est de même pour le reste. leste, et que la différence Qntre ce libre et le libre infernal est 15!. Mais ici il sera dit, en quelques mots, comment l'homme comme la différence ~ntre ce qui est vivant et ce qui est mort.· interne est réformé, et par lui l'homme externe: L'homme in­ 150. VI. L'homme Exte1'ne doit être l'étol'mé pal' Z'homme terne n'est pas réfo'rmé par seulement sa voir, comprendre et être Intel'ne, et non vice versâ. Par l'homme interne et par l'homme sage, ni par conséquent par penser seulement; mais il l'est par externe il est entendu la même cho')(' que par l'interne et par l'ex­ vouloir ce que la science, l'intelligence etla sagesse enseignent; terne de la pensée, dont il a étéparlédéjà très souvent. Si l'externe quand l'homme sait, comprend et a pour sagesse qu'il ya un Ciel est réformé par l'interne, c'est que l'interne influe dans l'externe, et un Enfer, que tout mal vient de l'Enfer, et que tout bien vient et non vice vel'sâ, Qu'il y ait un influx du spirituel dans le naturel, du etel, si alors il ne veut pas le mal parce qu'il vient de l'Enfer, et non vice vel'sd, cela est connu dans le monde savant'; et que et veut le bien parce qu'il vient du Ciel, il est dans le premier de· l'homme interne doive d'abord être pilrifié et innové, et par lui gré de la réformation, et au seuil de l'Enfer Vel'S le Ciel: quand l'homme externe, cela est connu dans l'Église; si cela est connu, l'homme s'avance davantage, et veut renoncer aux maux, il est c'est parce que le Seigneur et la raison ledictent ; le Seigneur l'en­ dans le second degré de la réformation, et alors hors de l'Enfer, seigne par ces paroles: l( 111allteu1' ct vous, hypocrites! parce qlte mais non encore dans le Ciel, il le voit au-dessus de lui: ce.sera là vous nettoyez le dehol's de la coupe ct du plat, mais en dedans l'interne, afin que l'homme soit réformé; mais si l'un et l'autre, ils sont pleins de rapine et d'intempérance. Phw'is'ien aveugle, tanll'externe que l'inlerne, n'est pas réformé, l'homme n'a pas nettoie premièrement Z'intél'ieur de la coupe et du pZat, afin été rMormé ; l'externe est réformé par l'interne, quand l'externe qu'aussi l'exté1'iew' devienne net. » Matth. XXIII. 25, ~6 : ­ renonce aux maux que l'interne ne veut pas parce qu'ils sont in­ que la raison le dicte, cela a été montré en beaucoup d'endroits fernaux, et plus encor() qU,and, en raison de cela, Ules fouit E)t
  • 64. 120 LA SAGESSE ANG~:LIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 121 combat contre eux; ainsi, l'interne est le vouloir, et l'externe est tentions, car les intentions sont les pensées d'après la volonté; là, le faire, car à moins que quelqu'un ne fasse ce qu'i[ veut, il y a en les maux sont cians leur origine et dans leur racine, c'est·à-dire, dedans qu'il ne veut pas, et cela enfin devient le non-vouloir. Par ce dans leurs con voi tises et dans leurs plaisirs; s'ils ne son t pas vus et peu d'explications on peut voir comment l'homme externe est ré· ne sont pas reconnus, l'homme est toujours dans les maux, lors formé par l'homme interne: c'est là aussi ce qui est entendu par les même que dans les extern.es il ne les a pas commis: que penser paroles du Seigneur il Pierre: « Jésus dit: Si ie ne te lave pas, tu d'après l'intention, ce soit vouloir et faire, cela est évident par ces n'as pof?lt de part avec Moi. Pierre lui dit : Seigneur, non mes paroles du Seigneur: Il QuiconqLte l'egarde une femme pour la 'Pieds se1elemen/, mais aussi leI ml%in.r et la Mte, Jésus lui dit: convoiter a déjà commis adultère avec ell~ clans son cœ'w. J) ­ Celui qui a été lat,é n'a besoin que d'rJtr'e l~vé quaYlt aux pieds, Matth. V. 28. - C'est par un tel examen de l'homme interne, que et il est net tout entier. » - Jean, XIII. 8, 9, 10 : - Par l'ablution l'homme externe est essentil3llement examiné. il est entendu l'ablution spirituelle, q 1lÎ est la purification des 153. J'aï' été très souvent étonné que, quoique tout le monde maux; par laver la tête et les mains il est entendu purifier l'homme chrétien connaisse qu'il faut fuir les maux comme péchés, et interne, et par laver les pieds il est entendu purifier l'homme ex­ qu'autrement ils ne sont pas remis, et que si les péchés ne sont terne; que l'homme externe doive ètrc purifié après que l'homme pas remis, il n'y a aucune salvation, il y en a cependant à peine interne a été purifié, cela est entendu par « celui qui a été lavé n'a un seul entre mille qui le sache; 011 s'en est informé dans le Monde besoin que d'ê:re lavé quant aux pieds; »que toute purification spirituel, et cela a été reconnu exact: cn effet, chacun dans le des maux soit faite par le Seigneur, cela est entendu par « si je ne te Monde chrétien le connaît d'après les prières prononcées devant lave pas, tu n'as point de part avec Moi.» Que chez les 1'lifs l'abllt­ ceux qui s'npprochentde la Sainte Cène, car cela y est dit oO'er­ tion ait représenté la purification des maux, et que celle-ci ait été tement; et cependant quand on leur demande s'ils le savent, ils représentée dans la Parole pal' l'ablution, et que la purification de répondent qu'ils ne le savent pas, et qn'ils ne l'ont pas su; cela l'homme naturel ou externe soit signifiée par l'ablution des piE'ds, vient de ce qu'ils n'y ont poin t pensé, et que la plupart n'ont pensé c'est ce qui a été montré en beaucoup d'endroits dans les ARCANES qu'a la foi, et à la salvation par clle seule, J'ai aussi été étonné CÉLESTES. que la foi seule ait tellement bouché les yeux, que ccux qui s'y ]52. Puisqu'il y a chez l'homme un interne et un externe, ct sont confirmés, quand ils lisent la Parole, n'y vo:ent rien de ce qui que l'un et l'autre doit être réformé pour que l'homme ait été ré­ y est dit de l'Amour, de la Charité et des Œuvres; c'est comme s'ils formé, et puisque personne ne peut être réformé, à moins qu'il avaient avec la foi mis un enduit sur toutes les chosos de la Pa­ ne s'examine, ne voie et ne reconnaisse ses maux, et qu'ensuite role, de même que celui qui enduit de vermillon une écriture; d'a il n'y renonce, il s'ensuit qu'il faut examiner non·seulement l'ex­ près cela rien de cc qui est dessous ne se manifeste, et si quelqùe terne, mais aussi l'interne; si l'externe seul est examiné, l'homme chose sc manifeste, cela est absorbé par la foi, et est dit être la foi. ne voit autre chose que ce qu'il a ou n'a pas commis en actualité, ,par exemple, qu'il n'a point tué, ni commis adultère, ni volé, ni C'est une Loi de la Divine Providence que l'homme soit con­ porté faux témoignage, et ainsi du reste; ainsi il examine les maux duit et enseigné dLt Ciel par le Seigne/o', au moyen de la Pa· .de son corps et non les maux de son esprit, et cependant les maux l'ole, de la doct1'i,ne et des prédications d'après la Parole,et èe l'esprit doivent être examinés, pour qu'on puisse être réformé, cela en toute appw'en,ce cemme par lui-même. car l'homme vit esprit après la mort, et tous les maux qui sont en lui demeurent; or, l'esprit ne peut être examiné que quand 154. Il est selon l'apparence que l'homme est conduit pt ensei­ ~l'homme 'fait .attention à ses pensées, et principalement à ses in- gné par lui-même, mais la vérité est que l'homme est conduit et
  • 65. 122 LA SAGESSE ANGÉLiQUE SUR LA DIVINE PROYIDENCE 123 enseigné par le Seigneur SQul : ceux qui confirmént chez eux l'ap­ 155.1. L'homme est conduit et enseigné pal" le Seigneur seul. parence, et non en même temps la vérité, ne peuvent pas éloigner Cela découle, comme conséquence universelle, de tout ce qui a d'eux les maux comme péchés; mais ceux qui confirment chez eux été montré dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIYINE SA­ l'apparence et en même temps la v6rité le peuvent, car les maux GESSE, tant sur le Divin AmouI: du Seigneur et sur sa Divine Sa­ comme péchés sont éloignés selon l'apparence par l'homme, et gesse dans la première Partie, que sur le Soleil du Monde spirituel selon la vérité par le Seigneur; ceux-ci peuvent être réformés, et le Soleil du Monde naturel dans la seconde Partie; puis ausl>i mais ceux-là ne le peuvent pas. Ceux qui confirment chez eux sur les Degrés dans la troisième Partie, sur la Création de l'univers l'apparence et non en même temps la vérité sont tous des idolâ· dans la quatième Partie, et sur la Création de l'homme dans la tres intérieurs, car ils sont des adorateurs d'eux-mêmes et du cinquième Partie. monde; s'ils n'ont pas de religion, ils deviennent des adorateurs 156. Si l'homme est conduit et enseigné par le Seigneur seul, de la nature et ainsi des athées; mais s'ils ont de la religion, ils c'est parce qu'il vit par le Seigneur seul, car la volonté de sa vie deviennent des adorateurs d'hommes et en même temps de simu­ est conduite, et l'entendement de sa vie est enseigné; mais cela lacres. Ce sont ceux-ci qui sont entendus dans le premier pré­ est contre l'apparence, car il semble à l'homme qu'il vit par lui­ cepte du Décalogue, c'est·à-dire, qui adorent d'autres dieux; mais même, et cependant la vérité est qu'il vit par le Seigneur et non ceux elui confirment chez eux l'apparence, ct en même temps la par lui-même: 01', comme l'homme, tant qu'il est dans le monde, Vérité, deviennent des ador:lteurs du Seigneur, car le Seigneur ne peut pas avoir la perception de la sensation qu'il vit par le Sei­ les élève hors de leur propre, qui est dans l'apparence, et les con­ gneur seul, puisque l'apparence qu'il vit par lui-même ne lui est duit dans la lumière, dans laquelle est la vérité, et qui est la vé­ point ôtée, car sans elle l'homme n'est point homme, cela doit rité; et il leur donne de percevoir intérieurement qu'ils sont con­ donc être prouvé par des raisons, qui ensuite seront confirmées duits et enseignés non par eux-mêmes, mais par le Seigneur. Le par l'expérience, et enfin par la Parole. rationnel des uns et des autres peut paraître à plusieurs comme 157. Que l'homme vive par le Seigneur seul et non par lui-même, semblable, mais il est bien dilYérent; le rationnel de c'~ux qui sont cela sera prouvé par ces raisons: Qu'il y a une unique es..ence, dans l'apparence et en même temps dans la vérité est un ration­ une unique substance et une unique forme, dont proviennent nel spirituel; mais le rationnel de ceux qui sont dans l'apparence toutes les essences, toutes les subtances et toutes les formes qui et non en même temps dans la vérité est un rationnel naturel; ce ont été créées; que cette unique es'>ence, subtance et forme, est rationnel· ci peut être comparé à un jardin tel qu'il est dans la lu­ le Divin Amour et la Divine Sagesse, dont proviennent toutes les mière de l'hiver, mais le rationnel spirituel peut être compare à choses qui, chez 1 homme, se réfèrent à l'amour et à la sagesse; un jardin tel qu'il est dans la lumière du printemps. Du reste, qu'elle est au::;si le Bien même et le Vrai même, auxquels toutes plusieurs détails vont être donnés sur ce sujet, dans l'ordre sui­ choses sr. réfèrent; et que c'est là la vie, de laquelle vient la· vie vant: 1. L'homme est conduit et enseigné par le Seigneur seul. de toutes choses et toutes les choses de la vie; puis aussi, que II. L'homme est conduit et enseigne par le Seigneur seul, au l'Unique et le Soi-Même est Tout·Présent, Tout-Sachant et Tout­ moyen du Ciel angélique et de ce Ciel. III. L'homme est con· Puissant; et que cet Unique et ce Soi-Même, c'est le Seigneur de duit par le Seigneur au moyen de l'influx, et enseigné au moyen toute éternité ou Jéhovah. PREMI~REMENT. Il Y a une unique es­ de l'illustration. IV. L'homme est enseigné par le Seigneur au sence, une unique susbtance et une unique forme, dont pro­ moyen de la Parole, de la doctrine et dp.s prédications d'après la l'iennent toutes les essence", toutes leI substances et toutes les Parole, et ainsi immédiatement par le Se;gneur seul. V. L'homme formes qui ont été créùs : Dans le Traité sur LE DIVIN AMOUR est conduit et enseigné par le Seigneur dans les externes en toute ET LA DIVINE SAGESSE, N°' 44 à 46, et dans la seconde Partie du apparence commd par lui-même.
  • 66. 124 LA SAG8SS8 ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDE~CE 1<)1:' ~<> même Ouvrage, il a ét~ montré, que le Soleil du Ciel angélique, s'ensuit que cela vient du Seigneur de toute éternité où de Jého­ qui pro,vient du Seigneur, et dans lequel est le Seigneur, est cette vah; si cela n'en venait pain t, l'homme serai t l'a mour même et la unique substance et forme, d'~près laquelle sont toutes les choses sagesse. même, par conséquent Dieu de toute éternilé, ce que la qui ont été créées, etqn'il n'y aet ne peut y avoir rien qui ne soit raisoll humaine elle-même rejette avec horreur. Est-ce que quelque d'après ce Soleil: que toutes chosesen proviennent par des dériva­ chose peut exister, si ce n'est par un antérieur à soi? et cet tions selon les degrés, cela y a étc dcmontrédans la troisième Partie. antérieur, peut-il exister si ce n'est encore par un antérieur à. soi; Qui est-ce qui, d'après la raison, ne perçoit pas et ne reconnaît pas et ainsi de suite jusqu'à un premier, qui est en soi? TROISIÈME' qu'il y a une unique essence dont provient toute essence, QU un MENT. Pa)'eillement, elle est le Blen même et le V1'al mêmo, unique :Être dont provient tout être ~ Quelle chose peut existersnns auxquels ioules choses se réfèrent: Il est reçu et reconnu par être? et qu'est-ce 'lue c'est que l'être dont provient tout être, si tout homme qui a de la raison, que Dieu est la Bien même ct le ce n'est l'Être même? et cc qlli est l'f;tre même est aussi l'unique Vrai même, et que tout bien et tout vrai viennentde Lui; que par Être et l'Ihre en soi. Puisque cela est ainsi, et que chacun le pero conséquent aussi tout bien et tout vrai ne peuvent ven:r d'ailleurs çoit et le reconnaît d'après la raison, et, sinon, peut le percevoir que du Bien même et du Vra( même; ces propositions sont re· ct le reconnaître, qu'en résulte-toi! alors autre chose, si ce n'est connues par tout homme raisonnable d~s qu'elles sont énollcées : que cet Être qui est le Divin même, c'est·à-dire. Jéhovah, est le quand ensuite il est dit que le tout de la ':olonté et de l'entende­ tout de toutes les choses qui sont et existent ? Il en e'St de même ment, ou le tout de l'amour et de la sagesse, ou le tout de l'affec· si l'on dit qu'il y a une unique substance dOJ.t proviennent tqutes tion et de la pensée, chez l'homme qui est conduit par le Sei­ choses; et comme une substance sans une forme n'est rien, il gneur, se réfère au hien et au vrai, il s'ensuit que tout ce que CE:t s'ensuit aussi qu'il y a une unique forme dont prov:ennent toutes homme veut et comprend, ou qu'il aime et goûte, ou dont il est choses. Que le Soleil du Ciel angélique soit cette unique substance affecté et qn'il pE use, vient du Seigneur: c'est de là que, dans et cette unique forme ; puis aussi comment cette essenCQ, cetle l'Église, chacun sait que tout bien et tout vrai de l'hQmme n'est en substanee et cette forme sont variées dans les choses créées, c'est soi ni le bien ni le vrai; mais que cela seul qui vient du Seigneur cc qli a été démontré cla1S le Traité ci-dessus mentionné. SI~èoN­ est le Lien et le vrai. Comme ces choses sont la vérité, il s'ensuit DEl!ENT. Cette unique essence, substance et forme, est le Div~n que tout ce qu'un tel homme veut at pense vient du Seigneur. Que Amour et la Divine ,Sagesse, dont ploviennent toutes les chose.> tout homme méchant ne puisse pas non plus vouloir ni penser qui, ches l'homme, se ?'éfèrent et l'am.. o~r et et la sagesse : Cela a d'apr~s une autre origine, OllIe verra dans ce qui suit. QUATRl~' été aussi montré complètement dans le Traité sur LE DIVI~ AMOUR MEMENT. C'est là la vie, lie laquelle vienl la vie de toutes choses BT LA DIVINl'; SAGESSE. TOll,tes les choses, qui chez l'homme pa­ el toutes les choses de la ?;ie: Cela a été montré en plusieurs on· raissent vivre, se réfèrent à la volonté et à l'entendement chez lui, droits dans le Traité SUl' LE DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SAGESSE. et chacun d'après la rai50n perçoit et reconnaît que ces deux font La raison humaine, dès qu'elle l'entend dire, reço:t aussi et recon­ la vie de l'homme; et ln. vie, qu'est-~leautrechose queje veuxccLl. naît que toute la vie de l'homme appartient à sa volonté et à son ou je comprends cela, ou bien, j'aime cela ou je pense cela ? et entendement, car si la volonté et l'entendement sont ôtés, l'homme puisque l'homme veut ce qu'il aime. e,t pense ce qu'il comprend, ne vit point; ou, ce qui est la même chose, que toute la vie de , toutes les choses de la yolonté se réfèrent donc à l'amour, et toutes l'homme app~rtient il son amour et à sa pensée, car si l'amour et celles de l'entendement à. la sagesse; et comme ces deux·ci ne la pensée sont ôtés, il ne vit point; maintenant, puisque le tout peuvent pas exister chez Cluelqu'un par lui-même, et ne peuvent de la volonté et de l'entendement, ou le tout de l'amour et de la exister que pal,' Oelui qui est l'l.mour:.Mê,m~ eUa.Sagesse Même, il pensée chez l'homme vient du Seigneur, comme il a été dit ci:,
  • 67. 126 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SÛR LA. DIVINE PROVIDENCE 12'1 dessus, il s'ensuit que le tout de la vie vient du Seigneur. CINQUII~­ et non-seulement ils disent cela, mais encore ils aiment et veu­ MEMENT. L'Unique et le Soi-Même est Tout-P1'ésent, Tout-Sa­ lent que cela soit ainsi: et cependant ils sont toujours en toute chant et Tout·Puissant: Cela aussi, chaque Chrétien d'après sa apparence comme s'ils vivaient par eux-mêmes, et même dans doctrine, et chaque Gentil d'après sa religion, le reconnait: de là une apparence plus forte que celle des autres anges; car, ainsi aussi chacun, en quelqu'endroit qu'il soit, pense que Dieu est où qu'il a été montré ci-dessus, N°s 42 à 45, plus quelqu'un est con­ lui-même se trouve, et prie Dieu comme present: et, puisque cha­ joint de prés au Seigneur, plus il lui semble distinctement qu'il cun pense ainsi et prie ainsi, il s'ensuit qu'on ne peut penser au­ ,'appa,·tient, et plus il ,'emarque clairement qu'il appartient trement, sinon que Dieu est partout, ainsi Tout·Présent, que pa­ au Seigneur. Il m'a aussi été donné d'être depuis plusieurs années reillement il est Tout-Sachant et Tout-Puissant: c'est pourquoi dans une semblable perception, et en même temps dans une sem· tout homme qui prie Dieu le supplie de tout son cœur de le con­ blable apparence, d'après lesquelles j'ai été pleinement convaiucu duire, parce que Lui le peut: ainsi chacun reconnaît alors la Di­ que je ne veux et ne pense rien par moi-même, mais qu'il semble vine Toute-Présence, la Divine Toute-Science et la Divine Toute­ que c'est comme pal' moi; et il m'a aussi été donné de vouloir et Puissance; il reconnait, parce qu'alors il tourne la face vers le d'aimer cela. Cette même cho'Se peut être confirmée par plusieurs Seigneur, et qu'alors cette vérité influe du Seigneur. SIXIÈMEMENT. autres exemples du monde spirituel, mais ces deux suffisent pour Cet Uniqueat ce Soi-Même, c'est le Seigneur de toute éternité le moment. ou Jéhovah: Dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSl~LEM SUR 159. Que le Seigneur seul ait la vie, cela est éYident par ces LE SEIGNEUR, il a été montré que Dieu est un en essence et en passages dans la Parole: « Moi, je suis la 1'ésurrection et la vie; personne; que ce Dieu est le Seigneur; que le Divin Même qui est celui qui croit en Moi, bien qu'il mew'e, vivra. » - Jean, XI. appelé Jéhovah Père, est le Seigneur de toute éternité; que le Di­ 25, - (( Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. » - Jean, XIV, vin Humain est le Fils conçu de son Divin de toute éternité, et né 6. - « Dieu elle était, la Parole; en Elle vie 'il y avait, et la vie dans le monde; et que le Divin procédant est l'Esprit saint. Il est était la lumière des hommes. » - Jean, I. 1,4. - La Parole dans dit le Soi-Même et l'Unique, parce que précédemment il a été dit ce passage est le Seigneur. (( De même que le Père a la vie en que le Seigneur de toute éternité, ou Jéhovah, est la Vie même, Lui- !fême, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en LZtÎ-M:e'me. li parce qu'il est l'Amour Même et la Sagesse Même, ou le Bien - Jean, V. 26. - Que l'homme soit conduit et enseigné pàr le Même et le Vrai Même, d'après lesquels toutes choses sont. Que Seigneur seul, cela est èvident par ces passages: (( Sans Moi vous le Seigneur ait créé de Lui-Même toutes choses, et non de rien, ne pouvez faire rien. » - Jean, X V. 5. - « Un homme ne peut on le voit dans le Traité sur LE DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SA­ prendre rien, ct moins qu''il ne lui ait été donné du Ciel, » ­ GESSE, N°S 282 à 284; 349 à 357. D'après les considérations ci­ Jean, III. 27. - «( Un homme ne peut faire blanc ou noir un dessus, cette vérité, que l'homme est conduit et enseigné par le ,eul cheveu. » - Matth. V. 36; - par Je cheveu, dans la Parole, Seigneur seul, a été confirmée par des raisons. il est signifié la plus petite de toutes les choses. 158. Cette même Vérité est confirmée chez les anges non-seu­ 160, Que la vie des méchants soit aussi de la même origine, lement par des raisons, mais aussi par de vives perceptions, sur­ c'est ce qui sera démontr8 dans la suite, à son Article; ici, cela tout chez les anges du Troisième Ciel; ceux·ci perçoivent l'influx sera seulement illustI'é par des comparaisons: Du soleil du monde du Divin Amour et de la Divine Sagesse procédant du Seigneur i influent et la chaleur et la lumière, et elles influent dans les arbres et comme ils le perçoivent, et que d'après leur sagesse ils con· qui portent de mauvais fruits de même que dans les arbres qui naissent que l'amour et la sagesse sont la vie, ils disent en consé­ portent de bons fruits, et tous ces arbres végètent et croissent de quence qu'ils vivent par le Seigneur et non pas par eux-mêmes; la .même manière i les formes, dans lesquelles la chaleur influe,
  • 68. 128 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA mVINEPROYIDENCE 129 font cette diversité, et ce n'est pas la chaleur en elle-même. Il en Ciel, et au moyen du Ciel le Monde, par le Soleil qui procêde de est de même de la lumière, elle est diversifiée en couleurs selon Lui et d:lns lequel il est, - voir sur ce Soleil le Traité sur LE DI­ Jes formes dans lesquelles elle influe; il Y a des couleurs belles et VU; AMOUR ET LA DIVINE SAGESSE, seconde Partie, - et comme gaies, et il y a des couleurs laides et tristes, et néanmoins la lu· il est permis à chaque homme de parler selon l'apfJarencp, et mière est la même. Il en est de même de l'influx de la chaleur qu'on ne peut parler autrement, c'est pour cela qu'il est aussi spirituellf), qui en elle-même, est l'Amour, et de la lumière spiri­ permis à quiconque n'est pas dans la sagesse mêm:l de penser que tuelle, qui 6ln elle-même est la Sagesse, procédant l'une et l'autre le Seigneur gouverne toutes choses en général et en particulier du Soleil du Monde spirituel; les formes dans lesquelles elles par son Soleil, et aussi qu'il gouverne le Monde au moyen du influent font la diversité, et ce n'est, en elles-mêmes, ni cette cha­ Ciel angélique; c'est même selon une telle apparence que pen. eur qui est amour, ni celte lumière qui est sa~e~se; ies formes sent les anges des Cieux inférieurs; mais les anges des Cieux dans lesquelles elles influent sont les mentaIs humains. D'après supérieurs parlent, il est vrai, selon l'apparence, mais ils pen­ cela, il est maintenant évident que l'homme est conduit ct ensei­ sent selon la vérité, qui. est que du Ciel angélique, qui procède gné par le Seigneur seul. de Lui, le Seigneur gouverne l'univers. Que les simples et 16S 161. Quant à la vie des animaux, il a êté montrê ci-dessus ce s~ges parlent de la même manière, mais ne pensent pas de la que c'est, à savoir, que c'est une vie d'afl'ection purement natu­ même manière, cela peut être illustré d'après le Soleil du monde: relle avec sa science pour compagne; et que c'est une vic médiate Tous parlent de ce soleil selon l'apparence, en disant qu'il se correspondant à la vie de ceux qui sont dans le monde spirituel. lève ct qu'il sc couche; mais quoique les sages parlent de même, 162. II. L'homme est conduit et enseigné par le Sf'ignellr' ils pensent néanmoins qu'il res~e immobile; ceci aussi eit la Yé­ s.eul au moyen du Ciel ang~{ique et de ce Ciel. Il est dit que rité, et cela est l'apparence. La chose peut encore être illustrée l'homme est conduit par le Seigneur au moyen du Ciel angéli­ d'.9.près les apparences dans le Monde spil'ituel, car il y apparaît que et de ce Ciel; au moyen du Ciel angelique, c'est selon l'ap­ des espaces et des distances comme dans le Monde naturel, mais parence; mais de ce Ciel, c'est selon la vérité: si au moyen du néanmoins ce sont des apparences selon la diversité des affections Ciel angélique est une apparence, c'est parce que le Seigneur et des pensée;; provenant des affections. Il en est de même de l'ap­ apparaît comme Soleil Hu-dessus de ce Ciel; fOi de ce Ciel est la parence du Seigneur dans son Soleil. vérité, c'est parce que le Seigneur est dans ce Ciel comme l'âme 163. 01', il sera dit en peu de mots comment du Ciel angéli­ dans l'homme; car le Seigneur est Tout-Présent, et n'est point que le Seigneur conduit et enseigne chaque homme : Dans le dans l'espace, ainsi qu'il vient d'être montré; c'est pourquoi la 'l'raité sur LE DIVIN AMOUR ET I.A DIVINE SAGESSE, et ci-dessus distance est une apparence selon la conjonction avec Lui, et la dans ce Traité sur LA DIVJNE PHOVIDENCE, puis aussi dans l'Ou­ conjonction est selon la réception de l'amour et de la sagesse qui vrage sur LI, CIEL ET L'ENFER publié à Londres en 17')8, j'ai tait procèdent de Lui: et comme personne ne peut être conjoint au connaltre, d'après ce que j'ai YU et entendu, qlle le Ciel angélique Seigneur de la même manière que Lui·Même est en Soi, c'est pour tout entier apparaît deyant le Seigneur comme un seul Homme, et cela qu'Il appal'i1ît aux anges à distance comme Soleil; mais néan­ qu'il en est de même de -chaque société du Ciel, et que c'est de là moins Il est dans tout le Ciel angélique comme l'âme dans l'hom­ que chaque angeet chaqueespl'it est homme dans une forme par. me, et pareillement dans chaque société du Ciel, et pareillement faite; et dans ces mêmes TraiVs il a aussi été montré que le Ciel dans chaque ange d'une société, car l'âme de l'homme est non­ est Ciel, non d'après le propre des anges, mais d'après la récep­ seulement l'âme du tout, mais aussi l'âme de chaque partie. Mais tion du Divin Amour et de la Divine Sagesse du Seigneur par les comme il est selon l'apparence que le Seigneur gouverne tout le anges: de là on peut voir que le Seigneur gouverne le Ciel angé~ 9
  • 69. 130 LA SAGESSE ANG~LIQUE SUR tA DIVINE PRbvIDE~CE 1~1 lique tout enlier comme un seul Homme; que ce Ciel, parce qu'en l'influx, ct enseigné au moyen de l'illustt·ation. Si l'homme e:;t lui· même il est Homme, est l'image mêmeetlaressemblancemême conduit par le Seigneur au moyen de l'influx, c'est parce que être du Seigneur; que le Seigneur Lui-Même gouverne ce Ciel comme conduit et aussi influer se disent de l'amour et de la volonté; et l'âme gouverne son corps; et qlle, comme tout le genre humain .i l'homme est enseigné par le Seigneur au moyen de l'illustra­ est gouverné par le Seigneur, il est gouverné, non pas au moyen tion, c'est parce que être enseigné et être illustré se disent pro­ duCiel, mais du Ciel par le Seigneur, par conséquent d'après prement de la sagesse et de l'en!cndement. Que tout homme soit Lui-Même, puisque Lui-Même est le Ciel, ainsi qu'il a été dit. conduit d'après son amour par lui-même et selon cet amour par 164. Mais ceci, étant nn arcane de la Sagesse angélique, no les autres, et non par l'entendement, cela est connu; il n'est peut être compris ,qùe par l'homme dont le mental spirituel a ét6 conduit par et selon l'entendement que quand l'amour ou la ouvert, cal' celui-ci par la ~onjonction avec le Seigneur est un volonté fait l'entenùement; et, qnand cela a lieu, on peut dire aussi ange; cet homme, d'après les propositions qui précèdent, peut de l'entendement qu'il est condllit, mais néanmoins alors ce n'es,t comprendre celles qui suivent: 1° Que tous, tant ~es hommes que pas l'entendement qui est conduit. mais c'est la volonté dont pro­ les anges, sont dans le Seigneur et le Seigneur en eux, scion la vient l'entendement. Il est dit l'influx, parce que par l'u3age il a conjonction avec lui, ou, ce qui est la même chose, selon la ré­ té reçu de dire que l'ùme influe dans le corps; que l'influx est ception de l'amour et de la sagesse qui proct:dent de Lui. 2° Que piritucl et non physique; et que l'àme ou la vie de l'homme est chacun d'eux obtient une place dans le Seigneur, ainsi dans Je son amour ou sa volonté, comme il a été montré ci·dessus; et Ciel, selon la qualité de la conjonction, ou de la réception du Sei­ Aussi parce que l'influx est par comparaison comme l'influx du gneur.3° Que chacun dans sa place a son état distinct de l'état Sang clans le cœur, et par le cœur dans le poumon; qu'il y ait des autres, et tire du commun sa tâche selon sa situation, sa fonc­ orrcspondance du cœur avec la volonté, et du poumon avec l'en­ tion et son besoin, absolumentcomme chaque partie dans le corps ndement, et que la conjonction de la volonté avec l'entendement humain. ~o Que chaq ue homme est initié dans sa place par le Sei­ 8Jit comme l'influx du sang venant ùu cœur dans le poumon, c'est gneur selon sa vie. 5° Qlle chaque homme dès l'enfan(:e est iutro­ ce qui a été montré dans le Traité SUR LE D~VIN AMOUR ET LA duit dansce Divin Homme, dontl'âmo et la vie est le Seigneur, et I>IVJNE SAGESSE, No' 371 à 432. qu'il est conduit et ensejgné d'après son Divin Amour selon sa 166. Mais si l'llomme est enseigné au moyen de l'illustration, Divine Sagesse, en Lui etnon hors de Lui; mais que, le Libre n'é­ 'est pal'cc que être ensëigné et aussi être illustré se disent de iant point ôté à l'homme, l'homme ne paut être conduitet ensei· l'entendement; car l'entendement, qui est la vue interne de gné que selon la réception comme par lui-même. 6° Que ceux qui l'homme, ne peut être 6clairé par la lumière spirituelle que reçoivent sont portés à leurs places par des détours et des circuits comme l'œil ou la vue externe de l'homme est éclairée par la lu­ infinis, presque comme le chyle est porté par le mésentère et ses m'ère naturelle; l'une et l'autre sont aussi enseignées pareille­ vaisseaux lactés dans la citerne, et de là par le conduitthoracique ment, mais la vue interne, qui appartient à l'entendement, par dans le sang, et ainsi dans son siège. 7° Que ceux qui ne reçoI­ les objets spirituels, et la vue externe, qui ap!:lartient à l'œil, par vent pas sont séparés de ceux ql'i sont dans le Divin Homme, les objets naturels. Il y a une lumière spirituelle et une lumière comme la matière fécale et l'urine sont séparées de l'homme. Ce naturelle, l'une et l'autre semblables quant à l'apparence externe, sont là des arcanes de la Sagesse angélique, qui peuvent être quel­ mais différentes qnant à l'interne; car la lumière naturelle vient que peu compris par l'homme, mais il y en a un très grand nom­ du Soleil du monde naturel, et pa l' suite est morte en elle-même, bre qui ne peuvent pas ètrecompris. mais la lumière spirituelle vient du Soleil du monde spirituel, et 165. III. L'homme est conduit par le Seignew' au moyen de par suite est vivante en elle-même; c'est cette lumière, et non la
  • 70. 132 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVJDENCE 133 lumière naturelle, qui éclaire l'entendement humain: la lueur de la rationalité, est changée en lumière infernale, comme la lu. naturelle et rationnelle ne vient pas de cette lumière-ci, elle vient mière du jour en ténèbres de la nuit. Néanmoins tous ceux qui de celle·là ; elle est appelée lueur naturelle et rationnelle, parce sont dans le Monde spirituel, tant ceux: qui sont dans les Cieux qu'elle est spirituelle·naturelle; car il y a trois degrés de lumière que ceux qui sont dans les enfers, voient dans leur lumière aussi dans le monde spirituel, la lumière céleste} la lumière spirituelle, clairement ({Ite l'homme pendant le jour dans la sienne; et cela, et la lumière spirituelle-naturelle : la lumière céleste est une parce que la vue de l'œil de tous a été formee pour la réception lumière de flamme rutilante, cette lumière est pour ceux qui sont de la lumière dans laquelle elle est; ainsi, la vue de l'œil des dans le troisième Ciel; la lumière spirituelle est une lumière d'urie anges du Ciel ponl' la réception de la lumière dans laquelle elle blancheur resplendi~sante, cette lumière est pour ceux qui sont est, et la VLlO de l'œil des esprits de l'enfer pour la réception de dans le Ciel moyen; et la lumière spirituelle-naturelle est telle sa lumière; c'est par comparaison comme pour les hiboux: et les qu'est la lumière du jou l' dans notre Monde, cette lumière est chauvcs-souris) qui voient la nuit les objets aussi clairement que pour ceux qui sont dans le dernier Ciel, et aussi pour ceux du les autres oiseaux les voient le jour, car Jeurs yeux: ont étéfol'lnés Monde des esprits, qui est entre le Ciel ct l'Enfer; mais, dans ce pour la réqeption de leue lumière. Mais la diff~rence de ces lu­ monde-ci, cette lumière est chez les bons comme la lumière d'été, mières est manifestement distingu~e pal' ceux qui d'une lumière et chez les méchants comme la lumière d'hiver sur la terre. Toute­ regardent dans l'autre; ainsi, quand un ange du Ciel regarde dans fois, il faut qu'on sache que toute lumière du Monde spirituel n'a l'enter, il n'y voit qu'une obscurité profonde; et quand un esprit rien de commun avec la lumière du Monde naturel, elles diffèrent de l'enfer regarde dans le ciel il n'y yoit que de l'obscurité; cela comme le vivant et le mort. D'après cela, il est évident que ce 'oient de ce que la Sagesse céleste est comme l'obscurité pour ceux n'est point la lumière naturelle, telle qu'elle est devant nos yeux, qui sont dans l'enfer, et q'le réciproquement la folie infemale est qui éclaire l'entendement, mais que c'est la lumière spirituelle. comme l'obscurité pour ceux qui sont dans le Ciel. l)'aprês ce!tl, L'homme ignore cela, parce que jusqu'à présent il n'avait rien su on peut voir que tel cst pOUl' l'homme l'entendement, telle est de la lumière spirituelle. Que ia Lumière spirituelle soit dans sap pour lui la lumièrc, et que chaclln vient dans sa lumière après la origine-la Divine Sagesse ou le Divin Vrai, cela a été montré dans mort, car dans une autre lumière il ne voit pas; et dans le Monde l'Ouvrage sur LE CIEl, ET L'ENFER Nos 126 à 1<10. spirituel, où tous sont spil'ituels, même quant au COI'pS, les yeux 167. Puisqu'il vient d'être parlé de la lumière du Ciel, il sera de tous ont été formés pour YOil' d'après leur lumière; l'amour de dit aussi quelque chose de la lumière de l'enfec: La lumière dans la vie de chacun sc fait un entendement, et par conséquent aussi l'enfer est aussi de trois degrés; la lumière dans l'enfer le plus une lumière; en effet, l'amour est comme le feu de la vie, d'où bas est comme la lumière de charbons embrasés; là lumière dans provir,nt la lumière de la vie. l'enfer moyen est comme la lumière d'une flamme de foyer; et la 163. Comme il en est peu qui sachent quelque chose de l'Illus­ lumière dans l'enfel' le plus haut est comme la lumière dr.s chan· tration, dans laquelle est l'ellten~lement de l'homme qui est en­ delles, et pour quelques-uns comme la lumière nocturne de la seigné par le Seigneur, il en sera parlé ici en quelques mots. Il y June. Ces lumières ne sont pas non plus naturelles, mais rlles a une illustration intérieure et une illustration extérieure par le sont spirituelles, car tOlIte lumière naturelle est morte et étcint Seigncur, ct il y a aussi une illustration intérieure et une illustra­ l'entendement, et ceux qui sont dans l'enfer ont la faculté de com· tion extérieure par l'llomme; l'illustration intérieure par le Sei­ prendre, qui est nommée rationalité, ainsi qu'il a été montré ci­ gneuT, c'est que nomme} dès qu'il entend dire quelque chose, dessus, et la rationalité vient de.la lumière spirituelle ct nullement perçoit si ce qll'on dit est vrai ou n'est plS vrai; l'illustration ex.­ de la lumière naturelle; mais ln lumière spirituelle, qui leur vient térieure est par suite dans la pansée: l'illustration interieure par
  • 71. 134 :"A. SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 135 l'homme vient de la confirmaFon seule; et l'illustrat~onextérieure pas voir, ils l'obscurcissent et s'aveuglent, ct ainsi ils ne voient par l'homme vient de la science seule. Mais il sera dit quelque point :)1 en est de même du juge qui prononce-des jugements en chose de chacune de ces illuslrations. L'homme rationnel d',l­ raison de l'amitié, pour capter de la faveur, et pour ee lier par des pl'ès l'illustration intb'iew-c pm' lr Seigneur perçoit aussitôt si attlnilés. De tels hommes agissent de même à l'égard de tout ce les choses qu'il entend sont vraies ou non; par exemple, celle-ci, qu'ils tiennent de la bouche d'un homme d'autorité, ou de la que l'amour est la vie de la foi, ou que la foi vit par l'amour; bouche d'un homme de réputation, ou qu'ils ont tiré de leur. pro­ l'homme, d'après l'illustration intérieure, perçoit aussi ceci, que pre intelligence; ce sont des aveugles rationnels, car leul' vue tout ce que l'homme aime, il le veut, et que ce qu'il veut il 1'3 fait, vient des faux qu'ils conÎ1rment; or, le faux ferme la vue, et le et qu'ainsi aimer c'est faire; puis encore ceci, que tout ce que vrai l'ouvre. De tels hommes ne voient aucun vrai d'après la lu­ l'homme croit par amour, il le veut aussi et le fail, et qu'ainsi mièêe du vr.li, ni aucune c'hose juste d'après l'amOllI' du juste, avoir la foi, c'est aussi faire; comme encore, que l'imp~e ne peut mais ils voient d'après la lumière de la confirmation, qui est une avoir l'amour de Dieu, ni par conséquent la foi ùe Dieu. L'homme lumière chimérique; dans 13 Monde spirituel ils apparaissent rationnel d'après l'illustration intérieure perçoit aussi, dès qu'il comme des faces sans tété, ou comme des faces semblables à des les entend, ces vérités, que Dieu est un; qu'il est 'fout-Présent; (aces hlJmnines c1el'l'ière lesquelles il y aurait des têtes de bois; et que tout bien vient de Lui; puis, que toutes choses se réfèrent lJU Us sont appelés bêtes rationnelles, parce qu'ils ont la rationalité bien et au vrai; que tout bien }rient du Bien Même, et que tout en puissance. L'illus{,Yltion exté'l'ieurc paT" l'homme est chez vrai vient du Vrai Même. Ces vérités et d'autres semblables, ceux qui pensent ct parlent d'après la science seule imprimée l'homme les perçoit intérieurement en soi, quand il Jes entenù; dans la :mémoire; rellx-ci sont peu capables par eux-mêmes de s'il les perçoit, c'est parce qu'il a la rationalité, et que relie-ci cs confirmer quelque chose. dans la lumière du Ciel qui illustre. L'illustl'ation extrh'icure est 169. Ce sont la les différences de l'illustration, et conséquem­ l'illustration de la pensée d'après cette illustration intérieure, ct men t de la perception et de la pensée; il ya une illustration ac­ la pensée est dans cette illustration en tant qu'elle demoure dans tuelle par la lumière spirituelle, mais l'illustration elle·même par la perception qui lui vient de l'illustration intérieure, et qu'clle a cet.te lumière ne se manifeste à personne dans le Monde naturel, en même temps les connaissances du vrai et du bien, ca l'elle ti re rarce que la lumière naturclle n'a rien de commun avec la lu­ de ces connaissances les r,lisons par lesquelles' elle confirme. La mièl'e spirituelle: néanmoins cette illustration m'a apparu quel­ pensée, d'après cette illustration extérieure, voit la chose de l'un quefois dans le Monde spil'ituel; elle était vue, chez ceux qui et de l'autre côté; d'un côté, elle voit les raisons qui confirment; étaient dans l'illustration par le Seigneur, comme quelque chose de l'autre, elle voit les apparences qui infirment; elle rejette do lumineux autour de la tète, avec le brillant de la couleur de la celles-ci, elle reweille celles-là. 1I-fais l'illustration intérieur face humaine. Mais, chez ceux qui étaient dans l'Illustl'alion par par l'homme est tout à fait différente; par elle l'homme vo:t b ux-mêmes, ce lumineux apparaissait non pas autour de la tête, chose d'un côté, et ne la vo:t pas de l'autre; et quand il l'il CO:1­ mais autour de la bouche et au-dessus du menton. Î1rmée, HIa voit dans une lumière semblable, quant ~L l'apparence, 170. Outre ces illustrations, il y a encore une autre illustration à la lumière dont il a été parlé ci-dessus, mais c'est une lap1ière par laquelle il. est révélé à l'homme dans quelle foi, et dans quelle d'hiver. Soit ceci pour exemple: Un juge qui, par des prése:Îl.ts et intelligence et quelle sagesse il est; cette révélation est telle, que pour le lucre, juge injustement, ne voit autre chose q:.le le juste lui-même perçoit cela cn lui; il est envoyé dans une société, où dans son jugement après qll'ill'a confirmé par les lois et par des il ya la foi réelle, et où il y a la vraie in telligence et la vraie sa­ raisons; quelques-uns voient l'illjuste, mais comme ils ne veulent gesse, et là est oLiverte sa rationalité intérieure, d'après laquelle
  • 72. 136 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE '137 il voit sa foi, son intelligence et sa sagesse, telles qu'elles sont, communiquer le Divin, et l'introduire dans les cœurs, sinon le au point qu'il les reconnaît: j'en ai vu quelques-uns qui revenaien t Divin mème de qui vient la Parole, et dont elle traite: c'e<;t pour- de là, et je les ai entendus avouel' qu'il n'y avait eu en eux rien quoi, quand le Seigneur parle de sa conjonction avec les disciples, de la foi, quoique dans le monde ils eussent cru qu'ils en avaient il dit « qu'ils demew'el'aient en Lui, et ses paroles en eux, » - nne bien grande et plus notable que celle de tous les autres; de Jean, XV. 7; - « que ses paroles élaient esp1'l't et vie, » - Jean, même pour leur intelligence et pour leur sngesse: c'étaient ceux VI. 63; - et« qu'il/ait demeure chez ceux qui gardent ses pa- qui avaient été dans la foi separée, et sans aucune charité, et qui roles.» - Jean, XIV. 20 à 2'.; - c'est pourquoi, penser d'après le avaient été dans la plopre. intelligence. Seigneur, c'est d'après la Parole, comme par la Pal'ole, Que toutes 171. IV. L'homme est enseigné pal' le Seigneur au moyen de les choses de la Parole aient communication avec le Ciel, cela a la Parote, de la doclrine et des pridic(ttions d'apl'ès la Pw'ole, été montré dans la DOCTRINE DE LA. NOUVELL8 JÉRrJSALElII SUR et ainsi immédiate11/rmt ]Jal' le Seigneur seul. 11 a été dit et L'ÉCRITURE SAINTE, depuis le commencement jusqu'à la fin; et, montré ci-dessus que l'homme est conduit et enseigné par le Sei- puisque le Seigneur est le Ciel, il est entendu que toutes les cho- gneur seul, ct que c'est du Ciel et non au moyen du Cie!, ou de ses de la Parole ont communication avec le Seig'neur Lui-Même: quelque ange du Ciel; et puisqu'il est conduit par le Seigneur seul, les Anges du Ciel ont communication, il est vrai, mais cela aussi il s'ensuit que c'est immédiatement et non pas médiatement: par le Scigneur. SECONDElIIENT. Le SlJignew' est la PaI'ole, pm'ce mais comment cela a lieu, c'est ce qui sera dit maintenant. qu'elle est le Divin Vrai du Divin Bien. Que le Seigneur soit la 172. Dans la DOCTRINE DE LA NOUVJ';LLE JÉRUSALEM: SUR L'k Parole, il l'enseigne dans Jean en ces lermes: « Au commence- CRITURl; SAINTE il a été montre Clue le Seigneur est la Parole, et ment était la Parole, et la Parole était citez Dieu; et Dieu elle que toute doctrine de J'Eglise doit être puisée dans la Parole; 01', était, la Parole. Et la Pal'ole Chai?' a été (aite, et elle a habit!: puisque Ir. Seigneur est la PaL'Ole, il s'ensuit que l'homme qui est pm'mi nous, » - I. 1, 14; - Comme cc passage, jusqu'à présent, enseigné d'après la Parole est enseigné par le Seignenr seul. Mais n'a été entendu qu'en ce sens que Dieu enseignait l'homme par la cela étant difficilement saisi, va être illustré dans cet ordre: 1° Le Parole, il a en consequence été expliqué en supposant que c'était Seigneur flSt la Parole, parce que la Parole vient de Lui etlraite une expression élevée, qui enveloppe que le Seigneur n'est pOint' de Lui. 2° Et parce qu'elle es~ le Divin Vrai du Divin Bien, 3° Ainsi la Parole elle-même: cela vient de ce qu'on n'a point su que par être enseign'é d'après hl Parole, c'est l'être par le Seigneur. 4° Et la Parole il est entendu le Divin Vrai du Divin Bien, ou, cc qui est cela est fait médiatement par les prédications, ce qui n'enlève point la même chose, la Divine Sagesse du Divin Amour; que ce Vrai et l'immédiat. PRIBIIÈREMENT. Le Se'ignew' est la Parole pw'ce qll<J cette Sagesse soient le Seigrieur Lui-Même, cela a été montré dans {ct PctI'ole vient de Lui et tl'aile ,de Lui. Que la Parole vienne du le 'frai té DU DIVIN AilIOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, Première Seigneur, personne dans l'Église ne le nie; mais que la Parole Partie; et qu'ils soient la Parole, cela a été montré dans la Doc- traite du Seigneur seul, on ne le nie point, il est vrai, et cepen- TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'i~CR1TUTE SAlNT8, N°s 1 dant on ne le sait point; mais cela a été mon trà dans la DOCTR1NI'; à 86, Il sera dit aussi ici en peu de mots comment le Seigneur est DE LA NOUVELLE JÉRCSALElII SUR LI' SEIGNEUR, N°S l à 7, et N°S 37 le Divin Vrai du Divin Bien: Tout homme est homme, non d'a- il 4lJ. ; et dans la DOCTRINE Dg LA NOUVELLU: JÉRUSALE11 SUR L'É- prè3 la face et le corps, mais d'après le bien de son amour et les CRITURE SA1NTE, NoS 62 à 69; 80 à 90; D8 à 100. Or, puisque la vrais de sa sagesse; et puisque l'homme est homme d'apL'ès ce Parole vient du Seigneue seul ct traite du Seignenr seul, il s'en- bien et ces vrais, tout homme est aussi son vrai et son bien, ou suit que quand l'homme est enseigné d'après la Parole, il est ensei- son alllour et sa sagesse; sans cela il n'est point homme: mais le gné par le Seigneur, car la Parole est le Divill; qui est-ce qui peut Se~gneur est le Bien Mème et le Vrai Mème, ou, ce qlJÏ est la même
  • 73. 138 LA SAGBSSE AN'GÉLIQUB SUR LA DIVJNE PROVIDENCS 139 chose, l'Amour Même ct la Sagesse Même; et ceux-ci sont la la DOCTRINE ilE LA NOUVELLE JÉRUSA.LE~I SUR L'ÉCRITURE SAINTE, Parole, qui au commencement était chez Dieu, et qui était Dieu, N°' 104 à 113 ; et commû par la Paro:e il y illumièl'c ponr l'homme, et qui Chair a été faite. 'fROISIÈMBMENT. Ainsi êtl'e enseigné d'a­ et d'aplés celte lumière entendement pour lui, et que cet enten­ pri-s la Pm'ole, c'est ~'êtl'e pal' le Seigneur Lui-M.&me, parce demont est aussi bien pour les méchants quo pour les bons, il que c'est l'être d'après le Bien Même et le Vrai Même, ou d'après s'ensuit que, d'après la l:1miè:e dans son origine, il y a lumière l'Amour Même et la Sagesse Même, qui sont la Paroie, comme il dans ses dérivations, qui sont les perceptions et les pensées sur a été dit; mais chacun est enseigné selon l'entendement de son une chose quelconque: le Seigneur ùit « que san~ Lui on ne peut amour; ce qui est au·dessus ne reste point. Tous ceux qui sont {ail'/} 1'ù'n » Jean, XV. :5 ; :- « qn'-un homme 1W peut "l'eCCVOil' ensoignés par le Seigneur dans la Parole, sont enseignés dans peu 'ien, ci moins qt~'il ne lui eût été donné du Ciel. 1/ Jean, III. . de vrais on ce monde, mais dans un grand nombre quand' ils de­ 27 ; - ct « quc le Pè1'C qtâ es 1. dans les CiCHX l'ail levcl' son so­ viennent auges; ca l' les intér;eu rs de la Pal'ole, qui sont les Div ins leil sw' m.échards ct bons, ct {ait plcuvoù' wr justes et injltsles. 1/ Spirituels et les Divins Célestes, sont implantés ensemble, . mais - l'btth. V, 4:>; - par le soleil ilest entendu, ici comme ailleurs ils ne sont ouverts chez l'homme qu'après sa mort, dans le Ciel, dans la Parole, dans son sens spirituel, le Divin Bien du Divin olt il est ùans la sagessf' angélique qui est ineffable respective­ Amour, et par la pluie 10 Divin Vrai de la Divine Sagesse; l'un ct ment à la sa.gesse humaine, ainsi respectivemcrIt ù. sa sagesse anté­ l'autre sont donnûs aux méchants et aux bons, aux justes et aux riel1re. Que les Divins spirituels et les DivilJS célestes, qui font la injustes; car s'ils n'daient point donnës, il n'y aUl'<.üt.ni percep­ sagesse angélique, soient dans toutes et dans chacune des choses tion ni pensée pOUl' aucun homme. Qu'il y ait sculeruont une vie de la Parole, on le voit dans la DOCTRiNE Dl'; LA NOlJV~LLE Ji';RI1­ unique, d'npros laquelle la vic est:.'l. tous, cela a 6tê montré ci­ SALEM SC'R L't!;CRI'I'OrH: SAI~'I'1!., NU';) U 26. QUATRIÈMEMENT. Ce dessus; or, la perception et la pensée appartiennent à la vie; la sl fait médiatel,W111 petl' les prédications, r:c lJui n'enlr'l'}c 2Jas perception cl la pensée viennent donc Je la même SOUI'CC ù'où l'immédiat. La Parole no peut être enseigme que médiatement découle la vIe. Que toute lumière, qui fait l'entendement, vienne par les parents, les maîtres, les pr6ùictltcul"S, les livres, ct Sül'tOut du Soleil dli Monùe spirituel, qui est 10 Seigneur, c'est cc qui a par sa lecture; nélmmoins elle n'ost point enseignée par eux, mais dëjil été amplement domontl'é. elle l'est p::n le Seigneur au moyun d'eux: cela aussi est conlorme n'4. V. L"homme est eont!1lit cl ensl'iyné 1uIl' le S,-ignOl/l' il ce qui est connu des pl'éLlicatoul"s, qui disent qu'ils parlent non delils lcs c.d erll cs cn IU/fl(~ (I,}JI)w'l~n('" conU!1I' 'l'{(/' l-l/i-Illr:'Jlw. pas d'après eux-mêmes, mais d'aprl~s l'esprit de Dien, et que tout Ccci se fait ùans ses c.xterlles ct non daos ses interues. Nul ne sait vrai, de même que tout bien, vient cle Dieu; ils peuvent, à la vè­ comment 10 Seignour conduit 'o)t enseigne l'homme dans ses in­ r;tü, dire eela, et le faire pénélr'or dans l'entendement d'un granù ternes, de mêmo que nul ne sait comment l'ùme op61'e pour qu nombre, mais non ùans le eœur de 'lui que ce soit; et ce qui n'cst l'œil voie, pOUl' que l'oreille enten~lc, que la langue ct la bouche point ùans le cwur péril dans l'entendement; par le cœur il est pal'lent, que le cœur pousse le sang, que le poumon respire, que entendu l'tlmOnr de l'homme. Pilr toutes ces c:msidërations on l'cstoma(: digère, que le loie et le pancr~as disposent, qnoles reins peut VOil' que l'homme est conduit et enseigné par le Seigneur secl'ètent, et d'innombrab:es antres choses; ces choses ne vien­ seul, et qu'il l'est imm(;t1iatement pal' le Seigneur, quand il l'est nent ni à la perception ni ù la sensation ùe l'homme; il en ost de d'après la Parole, C'est là l'art:.ane des m'canes de la Sagesse An­ ll1ème de celles qui sont faites par le S'}igneur dans les substances gélique. ct les formes intérieures du mental, qni sont en nombre infini­ 173. QU3 par la Parole il y ait aussi lumière pour ceux qui sont mont plus grand. : les opérations du Seigneur (1ans ces substances hors de l'Églis3 et n'ont point la Parole, cela a été mo:r:lré dans eL ce3 fonnes ne sont point apparentes pour l'homme; mais les et­
  • 74. 140 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVLDENCÉ 141 fets eux-mêmes quisont en grand nombre sont apparents, et aussi ingénieuse puisse faire qu'elles apparaissent comme des choses quelques causes des effets; ces effets sont les externes, dans les­ loyales et justes, prévalent sur la ftdélité et la justice? Que sont quels l'homme lll:it tout à la fois avec le Seigneur ; et comme les toutes les autres choses, sinon des nécessités, des conséquences externes font un avec les internes, car ils sont cohérents en une et cles cas fortuits, dans lesquels il ne se manifeste rien de la seule série, c'est pour cela que la disposition nc3 peut être faite Divine Providence? Les nécessités n'appartiennent-elles pas à la dans les internes par le Seigneur, que selon q ne la disposition est natureW Les conséquences ne sont-elles pas des causes qui décou­ bite dans les externes au moyen de l'homme. Chacun sait que lent de l'ordre naturel ou civil ~ Et les cas fortuits ne viennent-ils l'homme pense, veut, parle ct agit en toute apparence comme par pas, soit de causes qu'on ignore, soit sans aucune cause? 1) C'est lui-même, et chacun peut voir que sans cette apparence il n'y au­ ainsi que pense en lui·mème l'homme naturel, qui n'attribue rien à rait pour l'homme aucune volonté ni aucun entendement, ainsi Dieu, mais qui attribue tout à la nature; car celui qui n'attribue aucune affection ni aucune pensee, ni par conséquent aucune ré­ rien à Dieu n'attribue rien non plus à la Divine Providence, puis­ ception du bien et du vrai procédantdu Seigneur; cela étant ainsi, que Dieu et la Divine Providence font un. Mais l'homme spirituel il s'ensuit que sans cette ar. parenee il n'y au rait aucune connais­ dit ou pense autrement en lui·même; quoique par la pensée il ne sance de Dieu, ancnne charité ni a ucu ne foi, et par conséquent perçoive p~s 'et que par la vue de l'œil il ne sente pns la Divine aucune rûiormation ni aucune régénération, ainsi aucune saI va­ Providence clans sa marche, néanmoins il la connaît et la recon­ tion; d'apr0s cela, il est évident que cette apparence a été donnée nait. Maintenant, comme les apparences et par suite los illusions, il l'homme par le Seigneur à cause de tous ces usages, et princi­ ci-dessus mentionnées, ont aveuglé l'entendement, et que l'en­ palement aflO :qu'il y eùt pour lui un réceptif et un réciproque, tendement ne peut recevoir aucune 'HIe, à moins que les illusions par lesquels le Seigneur puisse être conjoint à l'homme et l'homme qui ont causé l'aveuglement. et les taux qui ont produit l'obscu­ au Seigneur, et afln que par cette conjonction l'homme vive éter­ rité ne soient dissipés; et comme cel::t ne peut être fait que par nellement. C'est cette apparence qui est entendue ici. les vérités, qui ont la puissance de dissiper les taux, il faut par conséquent que celles-ci soient ouvertes, mais pour qu'elles le C'est ttlle Loi de la Divin(~ PI'ovidence que l'homme ne ]1Cl'çoivc soient distinctement, ce sera dans cet ordre: 1. Si l'homme per­ et lU! scnte "ien de l'opàation de la Divine PI'oviclencc, 11uc.i:i cevait et sentait l'opération de la Divine Providence, il n'agirnit que ·néanmoins 'il la connaisse et lu l'econncâsse. point d'après le lib:'e selon la raison, et rien ne lui paraîtrait comme venant de lui, Pareillement si l'homme avaitla prescience J75. L'homme naturel, qui ne croit point à la Divine Pl'ovi­ des événements. II. Si l'homme voyait manifestement la Divine deace. pense cn lui-même: « Qu'est-ce Clue la Divine ProviJenc('l, Providence, il s'introduirait dans l'ordre et l'économie de sa mal'· puisque lesmechautssontélev6s aux honneurs et acquièrent cles che, et il les pervertirait et les détruirait. III. Si l'homme voyait richesses plus que les bons, et qu'il arl'ive bien pIns de choses de manifestement la Divine Providence, oa il nierait Dieu, ou il se ce genre à ceux qui ne (;foieut point à la Di Tine Providence qu'à terait Dieu. IV. Il est donné à l'homme de voir la Divine Provi­ ceux qui y croient; que mème les infidèles et les impies peuvent dence par derritlre et non En face; puis aussi, dao'll'état spirituel faire des outrages, canser du dommage et du désastre, et parfois et non dans l'état naturel. douner la mort aux fiJèles et aux pieux, et cela par des ruses et 176. 1. 8i l'h01nme percevait et sentait l' op(i,·at.ion de la Di­ des malices? » Et par conséqlleut il pense: « Est-ce que je ne vois 'lIine Providence, il n'agirait point d'apnjs le libre selon la mi­ pas par l'expériencù elle-même, comme dans la clarté du j ou c, que 'on, et ,-ien ne lui paraîb'ait comme venant de lu.i. Pareille­ les machinations insidieuses, pourvu que l'homme par une adresse ment si l'homme avait la prescience cles évènements. Que ce
  • 75. 142 LA SAGESSE ANGÉLiQUE SUR LA DIVINE PROVlDENCE 143 soit une Loi de la Di vine Provideace, que l'homme agisse d'après rait Dieu: cela devient bien évident, en ce qu'il y aurait deux le libl'e selon la raison; puis aussi, que tout ce que l'homme vaut, forces agissant continuellement l'une contre l'autre, de la part de . pense, dit ct tait, lui paraisse comme venant de lui; et que sans l'homme ln force du mal, et de la purt du Seigneur 1:1 force du cette apparence il n'y aurait l)our aucnn homme le sien, ou son bien; ct quand deux opposés agissent l'U11 contre l'autre, alors ou homme, ainsi pour lui point <le propre, et par conséquent aucune l'un est vainqueur, ou tous deux pô rissent ; mais iei si l'un est imputation, sans lafltlClle il serait indifférent qu'il fît ou le mal vainqueur, ils périssent tous deux; car le mal, qui upparLient à. ou le bien, et qu'il eltt ou la foi de Dieu ou la pél'suasiondel'enfer, l'homme, ne reçoit pas en nn moment le bien qui vient du Sei­ lJ.u'en un mot, sans ellc il ne seutit pas homme, c'est ce qui a été gneur; et le bien qui vient du Seigneur ne rejette pas de l'homme montré ci·dcssu~ il l'évidence de l'entendement dans des Artic1üs le mal en un moment; si l'un ou l'autre se faisait en un moment, spéciaux. Ici, maintenant, il sera montré que l'homme n'aura.it la vic ne resterait pas dans l'homme. Cela et plusieurs autres con­ aucune liberté d'agir scIon la raison, et qu'il n'y aurait pour l"i süquences dangcreuses s'ensuivraient, si l'homme percevait ou aucune apparence d'agir comme par lui-même, s'il perccvait ct sentait manifestement l'opération de la Divine Providence. Mais scntait l'opération ùe la Divine Providcnce, puisque s'il la perce­ des exemples le démontreront clairement dans la sùite, vait et la sentait, il Sel'ilit :)ussi conduit par elle; car le Seigneur 178. S'il n'est pas donné à l'homme d'avoir la prescience des conduit lOlls les hommes par sa Divine Provitlence, et l'homme événements, c'est aussi Min qu'il puisse agir d'après le libre scIon ne se conùuit lui-:rnèmc qu'cn apparence, comme il a aussi 6:0 la raison; car on sait que tout ce que l'homme aime, il en veut montrè ci·dessus; si donc il ét:lit conduit uu point d'en uvoir une l'effet, et qu'il sc dirige vers l'efiet au moyen de la raison; puis vive perception etune vive sens:ltion, il n'auruit pas conscioncede aussi, qu'il n'y a rien de cc que l'homme médite avec la raison, la ,';e, ct alors il serait ponssé ù prodllire des sons et à agÎl' à peu qui ne procùde de l'amour pour arriver par la pensée iL l'ert'et; !Oi pl'ès commcun nutolll:ltc; si toutefois il avait conscience de la vie, donc il connaissait par une prediction Divine l'effet ou l'é,Élne­ alors il ne serait conl1uiL f[lle comme un homme ayant les fCI's aux ment, la raison se reposerait, et avec la raison l'amour, car l'a­ mains et aux pieds, ou comme une bête de somme devant un moul' avec la raison ~esse dans l'e.ITet, et ulors d'aprôs cet efl'ct chariot. QlIi ne volt pas qu'alors l'homme n'aurait aucun libre? commence IlU nouvel amour. Le plaisü' même de la raison, c'est, ct s'il n'avait aucun libre, il n'aurait non plus aucune raison; car d'après l'amour dans la pensée, de voir l'cltet, non dans l'efl'et, clwcun pense d'après le libre et dans le libre, et tout ce qu'il no mais avant l'effet, ou non dans 10 présent, mais dans l'avenir: de ;?cnse pas cl'après le libre et dans le libre lui p:lraît venir, non de 1, vient à l'homme ce qu'on appelle l'l!:spimANcl,;, laquclle croît ct lui, mais d'un autre; et mùJlle, si tu examincs la chose interieu· décroît dans la raison, selon qu'elle voit ou attend l'uvénement; l'omont, tu IlCl'ccnas qu'il n'y anrait pas non plus de pensée pour ce plaisir est complété dans l'événement, mais ensuite il s'eJrace l'homme, enOOI'e moins de raison, ct qu'ainsi il ne serait point avec la pensee concernant l'(hénement; il en serait ùe mêmc d'un homme, événement connu d'avance. Le mental de l'homme est continuel­ 177, L'opcmLion de lu Divine Providcnco du Seigneur est con­ lement dans ces trois choses, qui s:mt appelée:> la fin, la cause et tini;o, en ce qn'elle <létoul'lle l'homme des maux; si quelqu'un l'effet; si l'une des trois manque, le mentul humain n'est pas duns percevait et ;)entait celte opération continue, et que neanmoins il sa.vie; l'ufiection de la volonté est la fin ri qno, la pensée de l'en­ ne tt'lt pas conduit comme enchainé, est-ce qu'il ne résisterait pas tendement est la cause pel' quam, et l'action du corps, la parole continuellement? Et alors on i1lutiernit avec Dieu, ou il s'immis­ de lu bouche, ou 1:1 sensation exLerne, sont les errets de la fin par cerait dans la Divine Providence; dans ce second cas, il se ferait la pensée: que le mental humain ne soit pas dans sa vie, tant aussi Dien; dans le premier cas, il se dégageruit du lien et nie­ qu'il est seulement dans l'affection de la volonté, et non au·delà,
  • 76. 14'1 tA SAGESSE ANGÉLlQUB SUR LA DIVINE PROVIDENCE i45' et pareillement quand il est seulement dans l'effet, cela . est évi­ spirituel comme dans le Monde naturel, d'agir d'aprè'> le libre selon dent pour chacun; c'est pourquoi il n'y a pas de vie pour le men­ la raison, mais de même qu'on a agi dans l'uù, de même on agit tal d'après l'une de ces trois choses séparément, mais il y a vie dans l'autre, car à chacun reste sa vie, et par suite son sort, pare,e d'après les Irois conJointement; cette vie du mental serait dimi­ qac Je sort appartient à la vle. nuée et se retirerait pour un événement prédit. 180. II. Si l'homme voyait manifestement la Divine Pl'ovi­ 179. Puisque la prescience des choses futures enlève l'humain dence, i.l s'intl'oduil'Cti,t dans l'onll'e et l'économie de sa mal'· même, qui est d'agir d'après le libre selon la raison, c'est pOlir che, et i.l les pCI'veJ'tirait et les dét-I'ttil'ait. Pour que cette pro ­ cela qu'il n'est donné à personne de savoir l'avenir; mais il est position vienne distinctement dans la perception de l'homme permis à chacun ùe conclure d après la raison sur les choses fu­ rationnel et aussi de l'homme naturel, elle va être illustrée par' tures; par suite la raison a'ec tout ce qui lui appartient est dans des exemples, dans cet ordre: 1. Les externes ont un tel lien avec sa vie: de là vient que 1 homme ne connaît point son sort après les internes, que dans toute opération ils font un. 2. L'homme est, la mort, ou ne connaît pas U'1 événement avant qu'il arrive; car seuler.lOnt dans quelques externes avec le Seigneur, et s'il était en s'il le connaissait, il n9 penserait plus d'après son intérieur com ­ même temps dans les internes, il pervertirait et détruirait tout ment il doit faire ou vivre pour y arriver, mais il penserait seule­ l'ordre et l'économie de la marche de la Divine Providence, Mais, ment par son extérieur qu'il arrive, et cet Mat ferme les interieurs comme il a été dit, ces propositions seront illustrées par des exem­ de son mental, dans lesquels résident principalement les deux fa­ ples, PREMIBRE:MENT : Les exlemes ont un tel lien avec les intel'­ cultés de sa vie, qui sont la liberté et la ralionalitë. Le désir de nes, que dans toute opùation ils {ont un. L'illustration par des connaître d'avance l'avenir est inné (connatwn) dans la plupart exemples sera faite ici au moyen de quelques particularités dans des hommes, mais ce désir tire son origine de l'arllour du mal; le corps humain: Dans tout le corps et dans chaque partie il y a c est pourquoi il est ôté ù ceux qui croient il la Di vine Providence, des externes et des internes; les externes y sont appelés peaux, et il leur est donné la conftance que le Seigneur préplre leur sort, membranes et enveloppes; les internes sont des formes diverse­ et par suite ils ne veulent point le connailre d'avance, de peur de ment composées et tissues de fibres nerveuses et de vaisseaux s'immiscer en quelque manière dans la Divine Providence: c'est sanlluins : l'enveloppe qui entoure entre, par des filaments tirés ce que le Seigneur enseigne par plusieurs passages dans Luc, ~ d'elle, dans tous les intérieurs jusqu'aux intimes; ainsi l'externe, Chap. XII. 14 Ù 48. Que ce soit là une Loi de la Divine Provi­ qui est l'enveloppe, se conjoint avec tous les internes qui sont les dence, c'est ce qui peut être confil'mé par un grand nombre lormes organiques composées de fibres et de vaisseaux: U s'en­ d'exemples daprès le Monde spirituel; la plupart, lorscJu ils vien, suit. que, de même que l'externe agit ou est mis er. action, de nent dans ce monde après la mort, veulent savoir leur sort, mais même les internes agissent et sont mis en action, car toutes il leur est répondu que s'ils ont bien vécu leur sort est dans le les choses y sont ensemble dans un perpétuel assemblage. Prends CieL et que s ils ont mal vécu, il est dans 1Enfer: mais comme seulement dans le corps quelque enveloppe commune, par exem­ tous craignent l'Enfer, même les mèchants, ils demandent ce qu'ils ple, la PLÈVRE, qui est l'enveloppe commune de la Poitrine, ou doivent faire et ce qu ils doivent croire pour venir dans le Ciel; il du Cœur et du Poumon, examine-la d'un œil d'anatomiste, et si leur est rèpondu ; ( Agissez et croyez comme vous voudrez, mais cola n'est pas de ta compétence, consulte des anatomistes, et tu sachez qu'on ne fait p:lS le bien et qu'on ne croit plS le vrai dans apprendras que cette enveloppe commune, par diverses circonvo­ l'Enfer, mais dans le Ciel; in:'ormez-vous de ce que c'est que le lutions et ensuite par des filaments tirés d'elle, de plus en plus bien et de ce que c'est que le vrai; puis, pensez le l'l'al et failes le déliés, entre dans les intimes des poumons, jusque dans les plus bien, si vous pouvez. » Ainsi il est laissé à chacun, dans le Monde petites ramificationsbronchiales,et dans les follicules mêmes, 10
  • 77. 146 LA SAGESSE ANGÉLIQUE: SUR tA tllV1NE PRoviDENCE 147 qui sont les commencements des poumons: sans parler de sa et affaibi, et en même temps lt'ur interne, comme l'est la Plèvre marche ensuite par la trachée-artère dans le larynx vers la langue. par sa maladie qui est appelée Pleurésie, dont le corps meurt.. SE­ Par là on voit qu'il y a une perpétuelle connexion de l'extime avec CO:DEMENT : Si l'homme était en même temps dans les internes, les intimes: c'est pourquoi, de même que l'extime agit ou est mis il pC1'Ve1,tirait et dét1'uircrit tOttt l'ord1'e et l'économie de la Di­ en action, de même aussi les intérieurs à partir des intimes agis­ vine P,·ovidence. Cela aussi sera illustré par des exemples dans sent ou sont mis en action : c'e~t pour cela que, quand cette enve­ le corps humain: Sil'homme connaissait toutes lês opérations de loppe extime, qui est la plèvre, est ou inondée, ou enflammée, l'un et de l'autre cerveau dans les fibres, des fibres dans les mus. ou remplie d'ulcères, le poumon souffre il. partir des intimes; et cles, et des muscles dans les actions, et que d'après cette connais· si le mal augmente, toute action ùu poumon cesse, et l'homme sance il disposâl toutes choses comme il dispose les actions, est-ce meurt. Il en est de même partout ailleurs dans tout le corps, par qu'il ne pervertirait et ne détruirait pas tout ~ SLI'homme savail exemple, du PÉRITOINE, enveloppe commune de tous les viscères comment l'estomac digère, comment les viscères qui sont alen­ de l'abdomen; puis aussi des enveloppes de chaque viscère, comme tour remplissent leur tâche, élaborent le sang, et le distribuent celles de l'Estomac, du Foie, du Pancréas, de la RaIe, des Intes­ pour tout besoin de la vie, et qu'il en eût la disposilion, comme il tins, du Mésentère, des Reins, et des organes de la génération l'a dans les externes, à savoir, lorsqu'il mange et boit, esl-ce qu'il dans l'un et l'autre sexe; prends l'un de ces viscères, et examine­ ne pervertirait et ne détruirait pas tout? Puisqu'il ne peut dispo­ le toi-même et tu verras, ou consulte d'habiles anatomistes, et ser l'externe, qui se présente comme un, sans le détruire par la tu J'enlendras dire; prends, par exemple, le Foie, et tu remar­ luxure et pal' l'intempérance, que serait-ce s'il disposait aussi les queras qu'il y a connexion du Péritoine avec l'enveloppe de ce internes, qui sont infinis? Les internes donc, afin que l'homme viscère, et par l'enveloppe avec ses intimes; car il y a des filaments n'entrât point en eux par quelque volonté, et ne les soumît pas à continus qui en sortent et qui entrent vers les intérieurs, et ainsi sa direction, ont été entièrement soustraits à SJ. volonté, excepté del> continuations jusqu'aux intimes et par suite entre toutes les les muscles qui font l'enveloppe, et même on ignore comment ils parties une liaison qui est telle, que quand l'enyeloppe agit ou est agissent, on sait seulement qu'ils agissent. Il en est de même de mise en action, toute la forme agit pareillement ou est mise toutes les autres parties; par exemple, si l'homme disposait les pareillement en action. Il en est de même de tous les autres viscè­ intérieurs de l'œil pour voir', les intérieurs de l'oreille pour en· l'es: cela vient de ce que dans toute forme le commun et le parti­ tendre, les intérieurs de la langue pour gOllter, les intérieurs de culier, ou l'universel et le singulier, font un par une admirable la peau pour sentir, les intérieurs du cœnr pour le mouvement conjonction, Qùe dans les formes spirituelles et dans les change­ systolique, les intérieurs du poumon pour respirer, les intérieurs ments et variations de leur état, qui se réfèrent aux opérations du mésentère pour distribuer le chyle, les intérieurs des reins de la volonté et de l'entendement, il en soit de même que dans les pour sécréter, les intérieurs des organes de la génération pour formes naturelles et dans leurs opérations, qui se réfèrent aux prolifier, les intérieurs de l'ulérus pour perfectionner l'embryon, mouvements et aux actions, on le verra dans la suite. Or, comme et ainsi du re&te, est-ce qu'il ne pervertirait et ne détruirait pas l'homme dans quelques opérations externes est en même temps d'une infinité de manières l'ordre de la marche de la Divine Pro­ avec le Seigneur, et que la liberté d'agir selon la raison n'est ôtée vidence dans ces parties? Il est notoire que l'homme est dans les à personne, il s'ensuit que le Seigneur ne peut pas 3gir dans les externes ;pUl' exemple, qu'il voit par l'œil, entend par l'oreille, internes autrement que comme il agit avec l'homme dans les goûte par la langue, sent par la peau, respire par le poumon, con­ externes: si donc l'homme ne fuit et Il'a en aversion les maux tribue à la propagation, etc. : ne suffit-il pas qu'il connaisse les ex· commepAchés, l'externe de.la pensée et de la volonté sera vicié temes, et qu'HIes dispose pour la santé du corps et du menta·l ?
  • 78. 14S LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVlNE PROVIDENCE 149 Quand il ne peut pas cela, qu'arrirerait-il, s'il disposait aussi les den ce ? Est-ce autre chose ou plus qu'un mot répandu dans le internes ~ D'après ces considérations il est maintenant évident vulgaire par le prêtre f Qui est-ce qui en a vu quelque chose? que si l'homme voyait manifestement la Divin{) Providence, il N'est.ce pas d'après la prudencù, la sagesse, la ruse et la malice, s'immi"cerait dans l'Drdre et l'économie de sa marche, et qu'il les que tout se fait dans le monde f Quant aux autres choses qltl en pervertirait ct les détruirait. dérivent ne sont·eUes pas des nécessités et des conséquences, ct 18]. Que dans les spirituels du menbl il en soit de même que même en gl'ande partie des contingences? Est·ce que Ill. Divine dans les naturels du corps, c'est parce que toutes les choses du Providence se tient cachëe dans ces choses? Comment peut-elle mentul correspondent à toutes celles du corps; c'est pour cela être dans des ruses et des fourberies? Et cependant on dit que la même que le mental fuit mouvoit' le corps dans les externes, et Divine Providence opère toutes choses 1 Fais-la moi donc voir, et dans le commun, à son gré; il fait mouvoir les yeux pour voir, les j'y croirai; est·ce que q uelqu'un peut y croire auparavant ~ » Ainsi oreilles pour entendre, la bouche et la langue pour manger et parle l'homme purement naturel; mais autrement pule l'homme pour boil'e, et aussi pOUT parler, les mains pour faire, les pieds spirituel; celui-ci, parce qu'il reconnaît Dieu, reconnaît aussi la pour marcher, les organes de la génération pour prolifiel' ; le meü­ Divine Providence, et même il la voit; mais lui ne peut la mani­ tal pour ces opérations fait mouvoir non-seulement les externes, fester à un homme qui ne pense que dans la nature d'après la na­ mais aussi les internes en toute série, d'après les intimes les der­ ture; car celui-ci ne peut élever son men laI au-dessus de la naturE" niers et d'après les derniers les intimes; ainsi 10l'squ'il fait mou­ ni voir dans les apparences de la nature quelque chose de la Di­ voir la bouche pOlir parler, il fait mouvoir le poumon, le larynx, vine Providence, ou en rien conclure- d'après ses lois, qui sont la glotte, la langue, les lèvres, et chaque chose distinctement se­ .àussi les lois de la Divine Sagesse; si donc illa voyait manifeste­ lon sa foncti0n, ensemble, et aussi la face selon la convenance. ment, il la mêlerait avec la nature, et ainsi non-seulement il la De là il est évident que ce qui a été dit des formes naturelles du voilerait par des illusions, mais même il la profanerait; et, au lieu corps, doit être dit de même des formes spirituelles du mental, et de la reconnaîtr8, illa nierait; et celui qui de cœur nie la Divine que ce qui a été dit des opérations naturelles du corps, doit être Providence, nie aussi Dieu. Ou l'on peesera que c'est Dieu qui dit de même des opérations spil'ituelles du mental ; c'est pour­ gouverne tout, ou l'on pensera qne c'est Ill. natu~e ; celui qui pense quoi, selon que l'homme dispose lcs externes, le Seigneur dispose que c'est Dieu qui gO~lverne tou t, pense que c'est l'Amour même les internes, ainsi autrement si l'homme dispose los externes par et la Sagesse même, ainsi la Vie même; mais celui qui pense que lui-même, et autrement s'il dispose les externes d'après le Seigneur c'est la nature qui gouverne tout, pense que c'est h chaleur n:;,­ et en même temps comme par lui-même, Le Mental de l'homme turelle et la lumière naturelle, qui cependant en elles·mêmes sont est même homme en toute forme, car il est l'esprit de l'homme, mortes, parce qu'elles procèdent d'un soleil Ï1lOrt. N'est-ce pas le esprit qui après la mort apparaît homme absolument comme dans vif même qui gouverne le mort? Le mort peut-il gouverner quelque le monde; et par conséquent des choses semblables sont dans chose? Si tu ponses que le mort peut sc donner la vic, tu es un in· l'un et dans l'autre. Ainsi ce qui a été dit de la conjonction des sensé; l::t vic doit venir de la Vie. externes avec les internes dans le corps, doit être entendu aussi 183. Qu'il paraisse invraisemblable que si l'homme voyait ma­ de la conjonction des externes a,ec les internes dans le mental, nifestement la Divine Providence et son opération, il nieraitDieu, avec cette seule différence que l'un est naturel, et l'autre spiritt;.el. c'est parce qu'il semble que si quelqu'un la voyait manifestement, 182. III. Si l'homme voyait manifestement la Divine Provi­ il ne pourrait faire autrement que de la reconnaître, et ainsi ne dence, ou il nierait Dieu, ou il se ferait Dieu. L'homme pure­ pourrait faire autrement que de reconnaître Dieu; mais c'est ~ent naturel dit en lui-même: Cl: Qu'est-cc qUI} la Divine PJlovi­ néanmoins le contraire. La_Di vine Providence n'agit j~mais en
  • 79. 150 LA SAGESSE HWÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 151 union avec l'amour de la volonté de l'homme, mais elle agit con· et privé de l'opulence. Toutefois, il faut qu'on sache que le Sei­ tinuellement contre cet amour; car l'homme par son mal hérédi­ gneur ne détourne jamais l'homme de rechercher des honneurs taire est toujours haletaut vers l'enfer le plus pl'ofond, mais le . et d'acquérir des richesses, mais qu'il le détourne de la cupidité Seigneur par sa Providence l'en détourne continuellement; et il de rechercher des honneurs pour la prééminence seule ou pour l'en retire, d'aborJ. vers un enfer plus doux, puis il le retire de lui-même, et de la cupidite d'acquerir des richesses pour l'opu:, l'enfer, et enfin il l'élève vers Lui dans le Ciel: cette opération de lence seule ou pour les richesses; mais quand il le détourne de là Divine Providence est continuelle; si donc l'homme voyait ma­ ces c:lpidit6s, il l'introduit dans l'amour des usages, afin qu'il re: nifestement ou sentait manifestement cette action de détourner garde la prééminence non pour lui mais pour les usages, ainsi ou de retirer, il s'irriterait et considérerait Dieu comme un ennemi, afin qu'il appartienne aux usages et par suite à. lui-même, et non et d'après le mal de son propre il le nierait ; c'est pourquoi, à lui-même et par suite aux usages; il en est de même pour l'o­ afin que l'homme ne sache pas cela, il est tenu daus le libre, d'a­ pulence. Que le Seigneur humilie continuellement les superbes et près lequel il n~ sait rien autre chose, sinon qu'il se conduit lui. .élève les humbles, Lui-Même l'enseigne en beaucoup d'enclrQits même. Mais des exemples vo'nt servir pour illustration: L'homme dans la Parole, et ce qu'il enseigne dans la Parole appartient aussi d'après l'héréditaire veut devenir grand, et il veut aussi de'enir à sa Divine Providence. riche, et en tant que ces amours ne sont point réfrénés, il veut 184. Il en est de même de tout autre mal, dans lequel est devenir plus grand et plus riche, et enfin le plus grand et le plus l'homme d'après l'héréditaire, par exemple, des adultères, des riche; et cela ne le satisferait pas encore, mais il voudrait devenir fraudes, des vengeances, des blasphèmes, et autres maux sem· plus grand que D:eu même, et posséder le Ciel même: cette cupi­ blables, qui tous ne peuvent être éloignés, qu'autant que la li­ dite. est cachée intimement dans le mal héréditaire, et par suite berté de les penser et de les vouloir a été laissée, et qu'ainsi dans la vie de l'homme et dans la nature de sa vie. La Divine Pro­ l'homme les éloigne comme par lui-même, ce qui cependant ne vidence n'enlève point ce mal en un moment, car si elle l'enlevait peut ètre fait, à moins qu'il ne reconnaisse la Divine Providence, en un moment, l'homme ne -çlvrait pas; mais elle l'E'nlève tacite­ et ne l'implore pour que cela soit fait par elle: sans cette liberté, ment ct successivement, sans que l'homme en sache rien; cela a et en même temps sans la Divine Providence, ces maux seraient lieu en ce qu'il est permis à l'homme d'agir selon la pensée qu'il semblables ft un poison pris et non vomi, qui bientôt se répan­ rend conforme à la raison, et àlors elle le détourne par di 'ers drait dt) tout côté et donnerait la mort; ils seraient encore sem­ moyens, tant par des moyens rationnels que par des moyens civils blables à une maladie du cœur qui dét.ruit en peu de temps tout et moraux, et ainsi il est détourné en tant que dans le libre il peut le corps. être détourne. Le mal ne peut pas non pl us être enlevé à q'.lelqu'un, 185 Qu'il en soit ainsi, on ne peut mieux 10 savoir que d'après à moin~ qu'il ne se montre, ne soit vu et ne soit reconnu; il est les hommes après la mort dans le monde spirituel; là, pour la comme uné plaie qui ne peut être guérie, il. moins qu'elle ne soit plupDrt, ceux: qui dans le monde naturel étaient devenus grands ouverte. Si donc l'homme slvait et voyait que le Seigneur, par sa ot opulents, et n'avaient., dans les honneurs et aussi dans les ri ­ Divine Providence, opère ainsi contre l'amour de sa vie, d'où lui chesses, eu en ,"ue qu'eux seuls, parlent d'abord de Dieu et de la vient le plaisir suprême, il no pourrait faire autrement que d'aller Divine Providence, comme s'il les eussent reconnus de cœur: en sens contraire, et d'être exaspéré, de contester, de dire des . mais comme alors ils voient manifestement la Divine Providence, choses dur;;s, et enfin de repousser par son mal l'opération de la et d'après elle leur dernier sort, c'est-à-dire qu'ils iront dans Divine Providence, en la niant, et ainsi en niant Dieu, surtout s'il l'enfer, ils se conjoignf'nt là ;i.vec les diables, et alors non-seule ­ voyait qu'elle s'oppose àses suc~ès, qu'il est renversé ~e la dignité ment ils nient Diett, mais encore ils blasphèment; et ensuite ls
  • 80. 152 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 153 tombent dans ce délire, de reconnaître pour leurs dieux les dia­ mais ils veulent la voir eu face ou avant qu'elle existe; et comme bles les plus puissants, et de ne désirer rien plus ardemment que la Divine Providence opère par des moyens, et flue les moyens se de devenir aussi eux-mêmes des dieux. font pal' l'homme ou par le monde, il en résulte que, soit qu'ils la 186. Que l'homme irait à l'opposé de Dieu, et même le nierait, voient en face ou par derrière, ils l'attribuent à l'homme ou à la s'il voyait manifestement les opérations de sa divine Providence, nature, et ainsi se confirment à en nier l'existence. S'ils l'attri· ,c'est parce que l'homme est dans le plaisir de son amour; et Ce buent à l'homme ou à la nature, c'est parce que leur entendement plaisir fait sa vie même; c'est pourquoi lorsque l'homme est tenu est fermé par le haut, et seulement ouvert par le bas, par con­ dans le plaisir de sa vie, il est dans son libre, car le libre et ce séquent fermé du côté du ciel et ouvert du côté du monde, et que plaisir font un: si donc il percevait qu'il est continuellement dé­ du monde on ne peut voir la Divine Providence, tandis que du tourné de son plaisir, il s'irriterait comme il ferait contre celui ciel on le peut. J'ai parfois pensé en moi-même, si ceux-ci recon­ qui voudrait détruire sa vie, et qu'il regarderait comme ennemi. naHraient la Divine Providence, dans le cas OLt leur entende­ Afin que cela n'arrive pas, le Seigneur ne se montre pas mani­ ment serait ouvert par le haut, et OLt ils verraient comme dans la festement dans sa Divine Providence, mais par elle il conduit clarté du jour qu'en elle-même la nature est morte, et qu'en e11e­ J'homme aussi tacitement que le fail pour un navire un fleuve pai­ même l'intelligence humaine est nulle, mais que si l'une et l'autre sible ou un courant favorable: d'après cela, l'homme ne sait autre apparaissent être, c'est d'après l'influx, et j'ai perçu que ceux qui chose, sinon qu'il est continuellement dans son propre, car le li­ se sont contlrmés pour la nature et pour la prudence humaine, ne bre fait un avec le propre; de là il est évident que le libre appro­ reconnaîtraient pas la Divine Providence, parce que la lumière prie à l'homme ce que la Divine Providence introduit, cc qui naturelle, qui influe d'en bas, éteindrait aussitôt la lumière spiri­ n'aurait pas lieu si celle· ci se manifestait: ce qui est approprié, tuelle qui influe d'vn haut. c'est ce qui devient chose de la vie. 189 L'homme qui est devenu spirituel en reconnaissant Dieu, 187. IV. Il est donné ct l'homme de voir la Divine P"ovi­ et sage en rejetant le propre, voit la Divine Providence partout dence pm' derriè1'e et non en face; puis aussi dans l'état spi­ dans le monde, et dans toutes et chacune .:les choses du monde; "ituel et non dans l'état natUl'el. Voir la Divine Providence 1 ar s'il regarde les choses naturelles, HIa voit; s'il regarde les choses derrière et non en face, c'est la voir après et non avant; et la voir civiles, illa voit; s'il regarde les choses spirituelles, il la voit ; par l'état spirituel et non par l'état naturel, c'est la voir du Ciel et et cela, tant dans ce qui est simultan6 que dans ce qui est non du Monde. Tous ceux qui reçoivent l'influx du Ciel, et re­ succtssif; dans les fins, dans les causes, dans les effets, dans connaissent la Divine Providence, - principalement ceux qui, par les usages, dans les formes, dans C9 qui est grand ct dans ce la réformation, sont devenus spirituels, - quand ils voient des qui est petit, il la voit; principalement dans la salvation des événements dans une certaine série admirable, voient pour ainsi hommes, en ce que Jéhovah a donn6 la Parole, et par elle les a dire la Providence d'après une reconnaissance intérieure, et ils la instruits sur Dieu, sur le ciel et l'enfer, et sur la vie éternelle, ét confessent; eux ne veulC'nt pas la voir en face, c'est-à-dire, avant qu'il est venu Lui-Mème dans le monde pour racheter et sauver qu'elle existe, CH ils craignent que leur volonté ne s'immisce dans les hommes: par la lumièrespirituelte l'homme voit dans la quelque chose de son 'ordre .et de son économie. Il en est autre­ lumière naturelle toutes ces choses et beaucoup d'autres, eten elles ment de ceux qui admettent non pas l'influx du Ciel, mais seule­ la Divine Providence. Mais l'homme purement naturel ne voit rien ment l'influx du Monde, et principalement de ceux qui, en con­ de tout cela; il est comme celui qui voit un temple magnifique, firmant chez eux les apparences, sont devenus naturels; eux ne et entend lin prédicateur illustré dans les choses Divines, et qui, voient rien de la Di vine Providence par derrière ou après elle, rentré chez lui, dit qu'il n'a vu qu'une maison de pierre, et n'a
  • 81. J54 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 155 entendu qu'un son articulé; ou comme un myope qui entre dans t'3mple, afin que los diveriles cérémonies d'l culte, les sermons, un jardin remarquable par des fruits de toutes espèce, et qui, de les instructions et les méditations pieuses puissent s'y faire? et retour chez lui, raconte qu'il a seulement vu une forêt et des ar­ ainsi du reste. Quant à C3 qui concerne les variétés mêmes qui se bres. Quand de tels hommes, devenus Esprits après la mort, sont font dans les choses constantes, stahlea et cet'Laines, elles vont à élevés dans II).Ciel angélique où toutes choses sont dans des for­ l'infini et n'ont point de fin, et cepend'lnt il n'yen a jamais une mes représentatives de l'amo'jr et de la s;lgesse, ils ne voient rien seule absolument semblable il une autre dans tout ce qui existe de ces choses, ni même qu'elles y sont; c'est ceque j'ai vu arriver dans l'univere, et il n'yen aura ja.nais dans les choses qui succè. à plusieurs qui avaient nié la Divine Providence du Seigneur. deront. Qui est-ce qui dispose ces variétés allant à l'infini et éter­ 190. Il y a un grand nombre de choses constantes qui ont été nellement, pour qu'elles soient dans l'ordre, si ce n'est Celui qui créées, afin que les choses non-constantes puissent exister; les a créé les choses constantes, pour cette fin que les variables exis­ choses constantes sont les retours fixes du lever et du coucher du tassent en elles? Et qui est-ce qui peut disposer les variétés infi­ soleil et de la lune, et aussi des étoiles; leur obscurcissement par nies de l:J. vie chez les hommes, si ce n'est Celui qui est la Vil) .les interpositions qui sont appelées éclipses; leut' chaleur et leur même, c'est-à dire, l'Amour même et la Sagesse même? Est-ce lumière; les temps de l'année, qui sont appelés printemps, été, que, sans sa Divine Providenee, qui est comme une création con­ 'automne et hiver; et les temps dujour, qui sont le matin, midi, tinue, les affections infinies des hommes et par suite leurs pen­ le soir et la nuit; ce sont aussi les atmosphères, les eaux, les terres sées infinies, et ainsi les hommes eux-mêmes, peuvent être dispo­ considérées en elles-mêmes; la faculté végétative dans le règne sés pour faire un, les affections et les pensées mauvaises un seul ,végétal, et cette faculté et aussi la faculté prolifique dans le règne diable, qui est l'En fer; les affections et les pensées bonnes un seul animal; puis les choses qui d'après celles-là se font constamment, Seigneu:, dans le Ciel? Que tout le Ciel angélique soit en la pré­ lorsqu'elles sont mises en acte selon les lois de l'ordre. Ilaétêpour· sence du Seigneur comme un seul Homme, qui est son image et vu par création à toutes ces choses et à plusieurs autres, afin sa ressemblance, et que tout l'Enfer soit dans l'opposé comme un qu'une infinité de choses variables pussent exister: en effet, les seul homme-monstre, c'est ce qui a déjà été quelquefois dit et choses variables ne peu ven texister que Jans des choses constantes, montré. Ces observations ont été faites, parce que quelques hom­ :stables et cerlaines_ Mais ce'a sera illustré par des exemples: Les mes naturels tirent même des choses constantes et stables, - qLi , choses variables de la végétation n'auraient pas lieu, si le lever et sont des nécessités pour cette fin que les variables existent en le coucher du soleil, et par suite les chaleurs et les lumières, n'é­ elles, - les arguments de leur délire en Îaveur de la nature et en tai~nt pas des choses constantes. Les harmonies sont d'une variété faveur de la propre prudence. infinie, mais eUes n'auraient pas lieu, si les atmosphères dans leurs lo:s et les oreilles dans leur tOt'me n'étaient pas constanle'> : La propl'e pl'udence est nt~lle, et seulement apparaît existe)', les variétés de la vue, qui aussi sont infinies, n'existeraient pas, et aussi doit appar(~ître comme exister; mais la Divine Provi­ si l'éther dans ses lois et l'œil dans sa forme n'étaient pas cons­ dence d'apr~s les très-singuliers est universelle. , tants; pareillement les couleurs, si la lumière n'était pas cons· tan~ ; il en est de même des pensées, des paroles et des actions, 191. Que la propre prudence soit nulle, cela est absolument . qui aussi sont d'une variété infinie, elles n'existeraient pas non contre l'apparence, et par suite contre la croyance de beaucoup "plus, si les parties organiques du corps n'tltaient pas constantes: de personnes; et puisqu'il en est ainsi, celui qui d'après l'appa­ . une,maiso,n ne doit-elle pas être constante, afin que des choses rence est dans la croyance que la prudence humaine fait tout, ne varJables ,puissent y être faites, par l'bomme? pareillement un peut être convaincu du contraire qüe par des raisons d'une in:ves­
  • 82. 156 LA SAGESSE ANGÉLIl:lUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 1t>1 tigation profonde, qui doi vent être tirées des causes; cette appa· contraire que par des raisons d'une investigation profonde, qui rence est un effet, et les causes découvrent d'où il vient. Dans ce doivent être tirées des causes; afin donc que les raisons tirées des préliminaire il sera dit quelque chose de la croyance commune causes se présentent avec clarté il. l'entendement,elles seront expo­ sur ce sujet. Contre l'apparence est ce qu'enseigne l'Eglise, que sées dans leuI" ol'ùre, qui est celui·ci : 1. Toutes les pensées de l'amour et la foi, puis la sagesse et l'inteHigence, par conséquent l'homme viennenL des afrecLions de l'amour de'sa via, et sans ces aussi la prudence, et en gént~ral tout bien et tout vrai, viennent affections il n'y a et il ne peut y avoir aucune pensée. Il. Les non pas de l'homme mais de Dieu; quand on admet ces vérités, affe~tions de l'amour de la vie de l'homme sont connues du Sei· on doit aussi admettre que la propre prudence e!?t nulle, mais gneur seul. m. Les affections de l'amour de la vIe de l'homme seulement apparaît exister; la prudence ne vient que de l'intelli­ sont conduites P:H le Seigneur au moyen de sa Divine Providence, ·gence et de la sagesse, et ces deux-ci na ,iennent que de l'enten· et ses pensées d'où provient la prudence humaine le sont en même dement et ainsi de la pensée du vrai et du bien. Ce qui vient d'être temps. IV. Le Seigneur par sa Divine Providence joint ensemble les dit est admis et cru par ceux qui reconnaissent la Divine Provi­ affections de tout le Genre Humain dans une seule forme, qui est dence, et non par ceux qui reconnaissent la prudence humaine la forIl)e humaine. V. De là le Ciel et l'Enfer, qui proviennent du -seule. Maintenant, ou le vrai sera ce qu'enseigne l'Église, que Genre Humain, sont dans une telle forme. VI. Ceux qui ont ·toute sagesse et toute prudence viennent de Dieu, ou bien il sera reCOf,nu la nature seule et la prudence II umaine seule constituent -ce qil'enseigne le Monde, que toute sagesse et toute prudence l'Enfer; et ceux qui ont reconnu Dieu et sa Divine Providence viennent de l'homme; est-ce qu'on peut concilier cela autrement constituent le ciel. VII. Toutes ces choses ne peuvent avoir lieu, qu'en disant que ce qu'enseigne l'Eglise est le vrai, et que ce à. moi::s qu'il n'apparaisse il l'homme que par lui·même il pense .qu'enseigne le Monde est l'apparence ~ car l'Église confirme SJ. et que par lui-même il dispose. proposition par la Parole, mais le Moncie confirme la sienne par le 193. 1. Toutes les pensées de l'homme viennent des affections propre; or la Parole vient de Dieu, et le propre vient de l'homme. de l'amoUl' de sa vie, e-l sans ces affections il n'y a et il ne peut Comme la prudence vient de Dieu et non de l'homme, c'est pour y avoir aucune pensée. Ce que c'est que l'amour de la vie, -et ce ·cela qu'un homme chrétien, lorsqu'il est dans la dévotion, prie que sont dans leur essence les affections et par suite les pensées, Dieu de conduire ses pensées, ses desseins et ses actions, eL njoute et d'après elles les sensations et les actions qui existent dans le .~ussi que c'est parce qu'il ne le peut par lui-même; quand il vo~t corps, c'est ce qui a été montré ci-dessus dans ce Traité, et aussi .quelqu'un faire du bien, il dit aussi qu'il a été conduit li C3~a par dans celui qui a pour titre, LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIViN Dieu; et plusieurs alltl"eS choses sembl:lbles. Est-ce que quelqu'un AMOUR ET LA DiVINE SAGESSE, spécialement dans la Première peut parler ainsi, à moins qu'alors il ne le cr0ie intérieurement? Partie et dans la Cinquième; Maintenant, comme de ces choses ,etIe croire intérieurement, c'est d'après le Ciel; mais quand il proviennent les causes d'où découle la prudence humaine comme .pel)Se en lui-même, et qu'il rassemble les arguments en taVfmr de effet, il est nécessaire qu'il en soit aussi rapporté ici quelque la l'ruclence humaine, il peut croire le contraire, et cela, c'est chose; car ce qui a été écrit ailleurs ne peut pas être lié par conti_ d"après le Monde: mais la toi interne est victorieuse chez ceux nuité avec ce qui est écrit ensuite, à moins qu'on ne le rappeHe qui de cœur reconnaissent Dieu, et la toi externe est victorieuse et qu'on ne le remette sous les yeux. Ci·dessus, dans ~e Traité, et chez ceux qui de cœur ne reconnaissent pas Dieu, quoique de dans le Traité du DIVIN AMOUR ET DE LA DiVINE SAGESSE sus­ bouche ils le reeonnaissen t. mentionné,il a été démontré, que dans le Seigneur il yale Divin 192. Il a été dit que celui qui, d'apl"ès l'apparence, est dans la Amour et la Divine Sagesse, et que ces deux sont la Vie même j . foi que la prudence humaine fait tout, ne peut être convaincu d~l que d'après ces ùeux il y a chez l'homme Volonté et Entendement,
  • 83. 158 LA SAOÉSSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 109' d'après le Divin Amour Volonté, et d'après la Divine Sagesse conjonction de la vie est comme celle du son et de l'harmonie, ou Entendement; qu'à la volonté et à l'entendement correspondent, du son et du langage, et en général comme celle du battement du dans le corps, ]e cœur et le poumon; que de là on peut voir que, cœur et de la respiration du poumon, conjonction qui est telle, comme le pouls du cœur joint à la respiration du poumon gou­ que l'un n:est pas quelque chose sans l'antre, et que l'un devient - verne l'homme tout entier quant à son corps, de même la volonté quelque chose par la conjonction avec l'autre. Les conjonctions jointe à l'entendement gouverne l'homme tout entier quant à son doivent être en elles, ou bien sont faites par elles; soit pour exemple mental; qu'ainsi il y a chez chaque homme deux principes de la le son: Celui qui s'imagine que le son est quelque chose, si en lui vie, l'un naturel et l'autre spirituel, et que le principe naturel de il n'y a pas ee qui distingue, se trompe; le son aussi correspond la vie est le pouls du cœur, et le principe spirituel de la vie la à l'affection chez l'homme, et paree qu'il y a toujours dans le son volonté du mental; qué l'un et l'autre s'adjoint un compagnon avec quelque chose qui distingue, c'est pour cela que par le son de lequel il cohabite et remplit les fonctions de la vie, et que le cœur l'homme qui parle on connaît l'affection d~ son amour, et que par se conjoint le poumon, et la volonté l'entendement. Maintenant, la variation du son, qui est le langage, oa connaît sa pensée; c'est comme l'âme de la volonté est l'amour, et que l'âme de l'enten­ de là que par le son seul de celui qui parle les anges les plus sages dement est la sagasse, l'un et l'autre procédant du Seigneur, il. perçoivent les amours de sa vie, et en même temps certaines affec­ s'ensuit que l'amour est la vie de chacun, et que cette vie est tions qui en sont des dérivations. Ces choses ont été rapportées, selon que l'amour a été conjoint à la sagesse, ou, ce qui est la même afin qu'on sache qu'il n'y a pas d'affection sans sa pensée, ni de chose, que la volonté 'est la vie de chacun, et que cette vie est p(nsée sans son affection. Mais on pe.ut en voir davantage sur ce selon que la volonté a été conjointe à l'entendement: mais, sur ce sujet dans ce l'l'ailé, ci-dessus, et dans LA SAGESSE ANGÉLIQUE sujet, on peut en voit' davantage ci-dessus dans ceTraité,et princi­ SUR LE DIVIN AMOUR ET LA DrVJNE SAGESSE. palement dans. la SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN AMOUR ET 195. Maintenant, comme l'amour de la vie a son plaisir, et que LA DIVINE SAGESSE, Première et Cinquième Partie. sa sagesse a son charme, il en est de même da toute affection, 19~. Dans ces mêmes Traités il a aussi été démontré, que l'a­ qui dans son essence est un amour subalterne dérivé de l'amour mour de la vie produit de soi-même des amours subalternes, qui de la vie, comme un ruisseau de sa source, ou comme une branche sont nommés affections; que celles-ci sont extérieures et inté­ de son arbre, ou comme un artère de son cœur; c'est pourquoi rieures, et que prises enc;emble elles font comme un gouverne­ chaque affection a son plaisir, et par suite chaque perception ment 01 un royaume, dans lequel l'amour de la vie est comme et chaque pensée a son charme, d'où il résulte que ces plaisirs et seigneur ou roi; puis encore, il a été démontré que ces amours ces charmes font la vie de l'homme: Qu'est-ce que la vie sans le subalternes, ou ces affections, s'adjoignent des compagnes, cha­ plaisir et sans le charme? Ce n'est pas quelque chose d'animé, cune la sienne; les affections intérieures, des corr.pagnes qui sont c'est de l'inanimé; diminue le plaisir et le charme, et tu devien­ appelées perceptions, et les affections extérieures, des compagnes dras froid ou engourdi; ôte-les, et tu expireras et mourras: c'est qui sont appelées pensées; que chacune eohabite avec sa compa. par lec; plaisirs des affections, et par les charmes des perceptions gne, et remplit les fonctions de sa vie; que la conjonction de l'une et des pensées, qu'il y a chaleur vitale. Puisque chaque affection et de l'autre est comme celle de l'ètre de la vie avec l'exister de a son plaisit', et que par suite chaque pensée a son charme, on la vie, conjonction qui est lelle que l'un n'est pas quelque chose, peut voir d'où viennent le bien et le vrai; puis, ce que c'est que le à moins qu'il ne soit en même temps avec l'autre; car qu'est-ce bien et le vrai dans leur essence: 10 bien est pour chacun ce qui que l'être de la vie s'il n'existe pas, et qu'est-ce que l'exister de est le plaisir de son affection, et le vrai ce qui par suite est le Ja vie s'il ,ne provient pas de l'être de la vie? puis aussi, que la charme de sa pensée: en effet, chacun appelle bien ce qu'il sent
  • 84. 160" LA SAGESSE ANGÉLlQUE SUR LA DlviNE PROVIDENCE 161 comme plaisir d'après l'amou r de sa volonté , et appelle vrai ce connues du Seigne ur seul. L'homm e connai t ses pensée s et par que par suite il perçoit comme charme d'après la sagesse de son entend ement: l'un et l'autre efflue de l'amou r de la vie comme suite ses intenti ons, parce qu'il les voit en lui; et comme toute l'eaa découle d'une source , ou comme le sang coule du cœur: pruden ce en provien t, il voit aussi en lui la pruden ce; si alors pr;s ensemb le, ils sont comme une onde ou une atmosp hère dans l'amou r de sa vie est l'amou r de soi, il vient dans le faste de la laquell e est tcut le mental humain . Ces deux, le plaisir et propre intellig ence, et il s'attrib ue la pruden ce; et il rassem le ble charme , sont spiritu els dans le mental , mais dans le corps ils sont des argum ents pour Alle, et ainsi s'éloign e de reconn aître la Di­ nature ls; de part et d'autre ils font la vie de l'homm e. D'après vine Provid ence: il en est de même si l'amou r du monde est l'a­ cela, on voit clairem ent quelle chose chez l'homm e est appelée mour de sa vie, mais cepend ant il ne s'éloign e pas alors au même bien, et quelle chose est appelée vrai; puis aussi, quelle chose chez degré. D'après cela, il est éviden t que ces deux amours attribu ent l'homm e est appelée mal, et quelle chose est appelée faux, à savoir, tout à l'homm e et à sa pruden ce; el que, en les examin ant plus que pour lui le mal est ce qui détruIt le plaisir de son atI(,ctio intérie uremen t, ils n'attrib uent rien à Dieu ni rien à sa Provi­ n, dence : lors donc que par aventu re ils entend ent dire que c'est et le faux ce qui par suite détruit le charme de sa pensée ; et que le mal d'après son plaisir et le faux d'alrès son charme peuven une vérité, que la pruden ce humain e Ast nulle, et que c'est t la être appelés et être crus le bien et le vrai. Les biens et les vrais -seule Provid ence Divine qui ~ouverne tout, s'ils sont absolu ment sont, i la véritâ, les change ments et les variati ons de l'état des Athées , ils rient de cela; mais s'ils retienn ent dans leur mémoi re formes du mental , mais ces change ments et ces variati ons sont quelqu e chose de la religion , et qu'on leur dise que toute sagesse perçus et vivent unique ment plI' leurs plaisirs et par leurs char­ vient de Dieu, ils affirme nt cette propo'3ition, il est vrai, dès qu'ils mes. Ces détails ont été donnés , afin qu'on sache ce que c'est que l'enten dent pronon cer, mais néanm oins intérie uremen t dans leur esprit ils la nient. Tels sont princip alemen t les prêtres qui s'ai· l'affect ion et la pensée dans leur vie. 196. Mainte nant, puisqu e c'est le mental de l'homm e, et non le ment plus que Dieu, et aiment le monde plus que le ciel, ou, ce corps, qui pense, et qui pense d'après le plaisir de son affectio qui est la même chose, qui adoren t Dieu en vue des honneu r'3 n; et et puisqu e le mental de l'homm e est son esprit, qui vit après des profits , et néanm oins ont prêché que la charité et l:i foi, que la tout bien et tout vrai, que toute sagesse , et même que toute pru­ mort, il s'ensui t que l'esprit de l'homm e n'est absolu ment que l'affect ion et plI' suite la pensée . Qu'il ne puisse y avoir aucune dence, vienne nt de Dieu, et que rien de cela ne vient de l'homm e. pensée sans une affectio n, on le voit manife stemen t d'après Un jour, dans le Monde spiritu el, j'enten dis deux prêtres discut'e le3 r Esprits et les Anges dans le monde spiritu el, en ce que là tous avec un ambass adeur au sujet de la pruden ce humain e, si elle vient de Dieu ou de l'homm e; la discuss ion était vive: tous troi'3 avaien pensen t d'après les affectio ns de l'amou r de leur vie, et que cha t ­ cru de cœur la même chose, à savoir, que la pruden ce humain cun est entOUI~é par le plaisir de ces atIectio ns comme par son e atmosp hère; et en ce que tous y sont conjoin ts selon ces sphère fait tout, -et que la Divine Provid ence ne fait rien: mais les prê s ­ tres, qui étaient alors dans le zèle théolog ique, disaien t que rien exalées de leurs affectio ns par leurs pensée s: chacun aussi d'après de la sagesse et de la pruden ce ne vient de l'homm e; et comme la sphère de sa vie est connu tel qu'il est. Par là on peut voir l'amba ssadeu r répliqu ait qu'ains i rien de la pensée ne venait non que toute pensée vient d'une affectio n et est la forme de son affec· plus de l'homm e, ils disaien t que rien n'en "enait. Or, comme tion. Il en est de même de la volonté et de l'enten demen t; il il en fut perçu par les Anges que tous trois étaient dans la même foi, est de même du bien et du vrai; et il en est de même de la charité il fut dit à l'amba ssadeu r: « Revêts -toi d'habit s de prêtre, et crois et de la foi. que tu es prêtre, et alors parle. » Celui-c i s'en revêtit, et se crut 197. II. Les attections de l'amolf" de la vie de l'homme sont prêtre, et alors à haute voix il déclara , que rien de la sagesse ni 11
  • 85. ·162 LA SAGESSE ANGÉLiQUE seR LA DIVINE PjlOVIDENCE i63 de la prudence ne peut jamais ètre dans l'homme que par Dieu, sées sans eux ne soient rien, cela est évident; mais l'homme croit et il le soutint avec son éloquence habituelle pleine d'arguments que ce sont seulement des pensées, lorsque cependant les pensées rationnels. Ensuite il fut dit aussi à ces deux prêtres: « otez vos ne sont que les affections composées dans des formes par l'amour vêtements, et revêtez des habits de ministres politiques, et croyez de sa vie, afin qu'elles se montrent dans la lumière; car toute af­ que vous êtes des ambassadeurs. » Et ils firent ainsi, et alors ils fection est dans la chaleur, et toute pensée est dans la lumière. pensèrent d'après leur intérieur, et ils parlèrent d'après les argu­ Ce sont là les affections externes de la pensée qui, il est vrai, se ments qu'ils avaient précédemment entretenus en dedans d'eux­ manifestent dans la sensation du corps, mais rarement dans la mêmes en faveur de la prudence humaine contre la Divine Provi­ ~nsée du mental. Quant auX: affections internes de la pensé~, dence. Tous tr~js ensuite, parce qu'ils étaient dans b même foi, d'après lesquelles existent les affections externes, elles ne se ma­ devinrent amis de cœur, et ils prirent en'>emble le chemin dQ la nifest~.nt jnmais devant l'homme: l'homme n'en sait pas davan­ propre prudence, qui conduit en enfer. tage sur ces affections, qu'un yoyageur qui dort dans une voiture ])8. Il a été montré ci-dessus qu'aucune pensée de l'homme n'en sait sur le chemin qu'il parcourt; pas davantage qu'on ne n'existe que d'après une certaine affection de l'amour de sa vie, 'lent le m0uvement de rotation de la terre. Maintenant, puisque et que la pensée n'est autre chose que la forme de l'affection: l'homme ne sait rien des choses qui se passent dans les intérieurs puis donc que l'homme voit sa pensée et ne peut voir son affec­ de son mental, lesquellrs sont si infinies, qu'elles ne peuvent tion, car celle-ci, il la sent, il s'e' suit que c'est d'après la vue, qui àtre déterminées par des nombres, et cependant ces choses ex. est dans l'apparence, qu'il décide que la propre prudence fait tout, ternes peu nombreuses qui parviennent à la vue de la pensée sont et non el'après l'affection qui n'est point vue, mais qui est sentie: produites pal' les intérieurs, et le Seigneur seul gouverne les en effet, l'affection se manifeste seulement par un certain plaisir intérieurs par sa Divine Providence, et gouverne conjointement de la pensée et un certain délice du raisonnement sur ce plaisir, avec l'homme ces externes peu nombreux, comment alors quel­ et alors ce délice et ce plaisir font un avec la pensée chez ceux qui qu'un peut-il dire que sa propre pructence fait tout. Si tu voyais à sont dans la foi de la propre prudence d'après l'amour de soi ou découvert seulement une idée de la pensée, tu verrais plus de d'après l'amour du monde; et la pensée coule dans son plaisir merveilles que la langue n'en peut exprimer. Que dans les inté­ comme un navire dans le courant d'un fleuve, auquel le pilote ne rieurs du mental de l'homme il y ait des choses si infinies qu'elles fait point attention, ne regardant que les voil9s qu'il a déployées. ne peuvent être déterminées par des nombres, cela est évident 199. L'homme, il est vrai, peut réfléchir sur le plaisir de son par les choses infinies dans le corps, desquelles il ne parvient à la affection externe, quand ce plaisir fait comme un avec le'plaisir vue et au sens rien qu'une seule action très simple, à laquelle d'un sens du corps, mais toujours est-il qu'il ne réfléchit pas cependant concourent des milliers de fibres motrices ou muscu­ que ce plaisir vient du plaisir de son affection dans la pensée. Par laires, des milliers de fibres nerveuses, des milliers de vaisseaux exemple, quand un débauché voit une prostituée, la vue de son sanguins, des milliers de choses du poumon qui doit coopérer œil étincelle du feu de la lasciveté, et d'après cela il sent le plaisir dans toute action, des milliers de choses dans los cerveaux et dans dans son corps, mais cependant il ne sent pas le plaisir de son l'épine dorsale, et beaucoup plus encore dans l'homme spirituel, affection Ou de sa convoitise dans la pensée, sinon quelque désir qui est le mental humain, dont toutes les choses sont les formes ardent en union avec le corps; il en est de même d'un voleur dans des affections, et par suite les formes des perceptions et Jes pen­ une forêt, lorsqu'il voit des voyageurs; et d'un pirate en mer, sées. L'âme, qui dispose les intérieurs, ne dispose-t·elle pas aussi lorsqu'il voit des navires; et il en est de même des autres: que les actions· d'après les intérieurs? l'âme de l'homme n'est autre ces plaisirs gouvernent les pensées de l'homme, et que les pen­ chose que l'amour de sa volonté, et par suite l'amour de son en­
  • 86. 164 LA SAOESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 165 tendement; tel est cet amour, tel est l'homme tout entier ; ct il ~ur la Di"9'ine Providence, l'un n'est point séparé de l'autre. devient tel selon la disposition dans les externes, àans lesquels 'outefois, cependant, les uns et les autres, pour la réputation de l'homme est en même temps avec le Seigneur: si donc il attribue leur nom, et dans la crainte de la perdre, disent de bouche que toutes choses à lui·même et à la nature, l'âme devient l'amour de .Divine Providence est universelle, et que ses singuliers sont soi; mais s'il attribue toutes choses au Seigneur, l'âme devient chez l'homme, et que ces singuliers dans le complexe sont enten­ l'amour du Seigneur; cet amour·ci est l'amour céleste, et cet dus par la prudence humaine. Mais pense en toi-même, ce que amour-là est l'amour infernal. c'est qu'une Providence universelle, quand les singuliers en ont 200. Maintenant, puisque les phisirs des affections de l'homme été séparés; est-ce autre chose qu'un simple mot? car on appelle l'entrainent des intimes par les intérieurs vers les extérieurs, et niversel ce qui est formé de singuliers réunis, comme on appelle enfin vers les extrêmes qui s:)nt dans le corps, comme l'onde et mmun ce qui existe par les particuliers; si donc tu sépares les l'atmosphère entraînent un navire, et qu'il n'en apparaît rien à :l1nguliers, qu'est-ce alors que l'universel, sinon comme quelque l'homme, sinon ce qui se fait dans les extrêmes du mental et dans Chose qui en dedans est vide, ainsi comme une surface au dedans les extrêmes du corps, comment alors l'homme peut-il s'attribuer o laquelle il n'y a rien, ou un corr.plexe dans lequel il n'y a le Divin par cela seulement que c&s extrêmes peu nombreux lui ucune chose? Si l'on disait que la Divine Providence est un Gou. apparaissent comme siens? Et encore moins doit-il s'attribuer le ernement universel, et qu'aucune chose n'est gouvernée, mais Divin, quand il sait, d'après la PAROLE, que l'homme ne peut ,ue seulement tout est tenu dans un enchaînem~nt, et que les prendre quelque chose de lui·même, à moins que cela ne lui ait ihoses qui appartiennent au gouvernement sont disposées par été donné du Ciel; et qu'il sait, d'après la RAISON, que cette appa· 'autres, cela pourrait-il être appelé un gouvernement universel? rence lui a été donnée, afin qu'il vive homme, qu'il voie ce que ucun roi n'a un gouvernement comme celui-là; car si un roi. c'est que le bien et le mal, qu'il choisisse l'un ou l'autre, qu'il :ccordait à ses sujets d~ gouverner toutes les choses de son s'approprie ce qu'il choisit, pour pouvoir réciproquement être royaume, il ne serait plus roi, mais seulement il serait appelé roi, conjoint au Seigneur,. être réformé, régénéré, sauvé, et vivre dans 118i il aurait seulement la dignité du nom, sans avoir la dignité l'éternité. Que cette apparence ait été donnée à l'homma, afin qu'il la chose: chez un tel roi on Dt) peut pas dire qu'il y a gouver. agisse d'après le libre selon la raison, ainsi comme par lui-même, nement, ni à plus forte raison gouvernement universel. La Provi. et qu'il ne reste pas les bras croisés en attendant l'influx, c'est ce nce chez Dieu est appelée prudence chez l'homme; de même qui a été dit et montré ci-dessus. De là résulte la cOïifirmation de que la prudence ne peut pas être dite universelle chez un roi qui ce qui devait être démontré en troisième lieu, à savoir: III. Les ~e s'est réservé que le nom de roi afin que le royaume soit appelé affections de l'amow' de la vie de l'homme sont conduit~s par 'fOyaume, ct soit ainsi maintenu; de même la Providence ne pour. le Seigneur au moyen de sa Divine Pl'ovidence, et ses pensées lt pas être dite universelle, si les hommes pourvoyaent à tout d'où provient la prudence hurnaine le sont en même temps. r la propre prudence. Il en est de même du nom de Providence !201. IV. Le Seignet,,. pm' sa Divine Providence Joint ensemble niverselle et de gouvernement universel, appliqué à la nature, ~es affections de tout le Gem-e Humain dans une seule forme, lf8qu'on entend que Dieu a créé l'univers, et qu'il a donné à la qui est la (orme humaine. Que ce soit là l'universel Je la ,tul'e de produire 'd'elle·même toutes choses: que serait alors la Divine Providence, on le verra dans le paragraphe suivant; ceux rovidence universelle, sinon un terme métaphysique, qui outre le qui attribuent tout à la nature, attribuent aussi tout à la prudence .lDot n'est rien. D'entre ceux qui attribuent à la nature tout ce qui humaine; car ceux qui attribuent tout à la nature nient de cœur produit, et à la prudence humaine tout ce qui Refait, et cepen. Dieu, et ceux qui attribuent tout à la prudence humaine nient de ~4ant <lisent de bouche que Dieu a créé la nature, il y en a aussi
  • 87. 166 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINh PROVIDENCE 167 beaucoup qui ne pensent non plus de la Divine ProVidence quo présentes, et par conséquent des choses suivantes; que ne doit-il comme d'un mot vide de sens. Mais ce qui est réel, c'est que la pas en être progressivement dans l'8ternité? C'est comme une Divine Providence est dans les très-singuliers de la nature, et flèche lancée avec un arc, si d0s qu'elle part elle se détournait dans les très-singuliers de la Prudence ~umaine, et qne c'est d'a­ tant soit peu dn but, à la distance d'un ou de plusieurs milles, près ces très-singuliers qu'elle est universelle. l'écart serait immense; il en serait ainsi, si le Seigneur, à chaque 20.2. La Divine Providence du Seigneur est universelle d'après moment, méme le plus petit, ne dirigeait pas les états des men­ les très-singuliers en cela, que le Seigneur a créé l'univers, afin taIs humains. Le Seigneur fait cela selon les lois de sa Divine Pro­ qu'il y existe par Lui une Création infinie et éternelle; et cette vidence; et il est conforme à ces lois qu'il paraisse à l'homme Création existe par cela que le Seigneur forme d'hommes le Ciel, qu'il se conduit lui-même; mais le Seigneur prévoit comment il qui devant Lui est comme un seul homme, son image et sa l'es. se conduira, et continuellement il accommode. Que les Lois de semblance: que le Ciel formé d'hommes soit tel en présence du permission soient aussi des lois de la Divine Providence; et que Seigneur, et qu'il ait été la fin de la création, c'est ce qui a été tout homme puisse être réformé et régénéré; et qu'il n'y ait rien montré ci-dessus, N"' 27 à 45; et que le Divin, dans tout ce qu'il de prédestiné, c'est ce qu'on verra dans la suite. fait, ait en vuo l'infini et l'éternel, on 10 voit, N"' 56 à 69. L'infini 203. Puis donc que tout homme après la mort vit éternelle­ et l'éternel que le Seignt3ur a en vue en formant d'hommes son ment, et obtient selon sa vie une place ou dans le Ciel ou dans Ciel, c'est qu'il soit augmenté à l'infini et éternellement, et qu'ainsi l'Enfer, et que l'un et l'autre, tant le Ciel que l'Enter, doit être Lui-Même habite constamment dans la fin de sa création. C'est à dans une forme qui agisse comme un, ainsi qu'il a déjà été dit; et cette Création infinie et éternelle, que le Seigneur a pourvu par la puisque personne dans cette forme ne peut obtenir une place au­ création de l'univers, et il est constamment dans celte création tre que la sienne, i! s'ensuit que le genre humain sur tout le globe par sa Divine Providence. Qui est·ce qui, sachant et croyant d'a­ est sous les auspices du Seigneur, et que chacun depuis l'enfance près la doctrine de l'Église que Dieu est Infini et Éternel, - CCli' jusqu'à la fin de sa vie est conduit par Lui dans les très-singuliers, dans toutes les Églises du monde chl'étien il est dit que Di.cn et que sa place est prévue et qu'en même temps il y est pourvu. le Père, DiC'n le Fils et Dieu l'Espl'it Saint, est Infini, Éterncl, De là il est évident que la Divine Providence est universelle, parce Incréé, Tout-Plâssant; voù' le symbole d'Athanase, - peut ètre qu'elle est dans les très-siQguliers, et que c'est là la Création in­ assez dénué de raison pour, dès qu'il l'entend, ne pas affirmer tinieet éternelle, à laquelle le Seigneur a pourvu pour Lui-Même­ que Dieu, dans sa grande œuvre de création, ne peut avoir en pal' la Cl'éation de l'un:vers. L'homme ne voit rien de cette Provi­ -vue que l'infini et l'éternel; - car quelle autre chose peut-il avoit' deqce universelle, et s'il la voyait, elle ne pourrait apparaître de. on vlie, puisqu'il agit d'après soi? - et qu'il a cela en vue dans le vant ses yeux que comme nppal'aissent devant des passants les Genre Humain, dont il forme son Ciel? La Divine Providence peut­ amas de matériaux épars et s.ms ordre, avec lesquels on doit con­ elle 10nc aVoit' pour fin autre chose que la Réformation du Genre struire une maison; mais devant le Seigneur elle est comme un Humain et sa Salvatioi1? Or, nul ne peut être réformé par soi­ palais magnifique dont la construction et l'agrandissement sont même au moyen de sa prudence, mais on est réformé par le Sei­ continuels. gneur au moyen de sn. Divine Providence; d'Olt il suit que si le 204. V. Le Ciel et l'Ente/' sont dans une telle (orme. Que le Seigneur ne conduit l'homme à chaque moment, même le plus Giel soit dans la forme humaine, cela a été montré dans le Traité petit, l'homme se retire du chemin de la réformation et périt: cha­ DUCJEL ET DE L'ENFER, imprimé à Londces en 1758, N°' 59 à 102, que changement et variation de l'état du mental humain. produit et aussi dans le Traité DU DIVIN AMOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, quelque changement et quelque variation dans la série dèS choses et !?ncorÛ dam ce Traité-ci en quelques endroits; c'est pourquoi il­
  • 88. 168" LA SAGESSE AN~ÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 169 est inutile de le confirmer d wantage. Il est dit que l'Enfer augsi de caché, <iu'il veut d~wenir grand, et s'il est possible, devenir est dans la forme humaine, mais c'est dans une forme humaine roi, et si alors il le pou vai t, devenir Dieu : tel est le diable, parce mO:Jstrueuse, telle qu'est calle du diable, par qui il est entendu qu'il est l'amour même de soi; il est tel, qu'il s'adore lui-même, l'Enfer dans tout le complexe: il est dans la forme humaine, parce et n'est favorable qu'à celui qui l'adore; un autre diable semblable que ceux qui sont là sont aussi nés hommes, et qu'ils ont aussi ces à lui," il le hait, parce qu'il veut être adoré seul. Comme il ne peut deux facultés humaines, qui sont appelées Liberté et Rationalité, y avoir aucun amour sans sa compagne, et que la compagne de qu(iqo'ils aient abusé de la Liberté pour vouloir et faire le mal, l'amour ou de la volonté dans l'homme est appelée entendemen t, et de la Rationalité pour le penser et le confirmer. quand l'amour de soi inspire son amour à l'entendement, qui est 205. VI. Ceux qui ont reconnn la natu1'C seule et la prudenc-i sa compagne, cet amour y devient faste, et c'est le faste de la humaine seule constituént t'En/el'; et ceux qui ont 1'eCOnnlt Dieu propre intelligence; de là vient la propre prudence. ~1aintenant, et sa Divine P1"ovidence constituent le Ciel. Tous ceux qui mè­ comme l'amour de soi veut être seul maitre du monde, par con­ nen~" une vie mau vaise reconnaissent intérieurement la nature séquent aussi dieu, les oonvoitises du mal, qui en sont des déri· seule et la prudence humaine seule; la reconnaissance de l'une et vations, ont en elles la vie par cd amour; de même les percep­ de l'autre est cachée au dedans de tout mal, quelque voilé qu'il tions des con voitises, qui sont les astuces; de même aussi les plai- " soit par des biens et des vrais; ceux ci sont seulement des vête. sirs des convoitises, qui sont les maux; et leurs pensées, qui sont mentsempruntés, ou comme de périssables guirlandes de fleurs, les faux: tous sont comme serviteurs et ministres de leur maître, entourant le mal, afin qu'il n'apparaisse pas dans sa nudité. et agissent selon tous ses caprices, ignorant qu'i1s n'agissen~ pas, Que tous ceux qui mènent une vie mauvaise reconnaissent inté. mais qu'ils sont mis en action; ils sont mis en action par l'amour rieurement la nature seule et la prudence humaine seule, on l'i­ de soi au moyen du faste de la propre intelligence: de là vient gnore à cause de ce voile commun, car il soustrait cela à la vue; que dans tout mal d'après son origine est cachée la propre pru­ mais toujours est-il qu'ils les reconnaissent, comme on peut dence. Que la reconnaissance de la nàture seille y soit aussi ca­ le voir d'après l'origine et la cause de cette reconn'lissance; et, chée, c'est parce que l'amour de soi a fermé la fenêtre de son toit, pour qu'elle soit dévoilée, il sera dit d'où procède et ce que c'est par laquelle le ciel se découvre, et aussi les fenêtres des côtés, que la propre prl,ldence; ellsuite, d'où procède et ce que c'est que pour ne point voir et ne point entendre que le Seigneu l' seul gou­ la Divine Providence; puis, qui et quels sont ceux qui reconn:l.is­ verne tout, que la nature en elle-même est morte, que le propre se;ntcelle-ci, et ceux qui rec')nnaissent celle-là; et enfin, que ceux de l'homme est l'enfer, et que par suite l'amour du propre est.1e qui ret'onnai~sl)nt la Divine Providence sont dans le Ciel, et que diable; et alors, les fenêtres étant fermJes, ilestdans les ténèbres; ceux qui reconnaissent la propre prudence sont dans l'Enfer. et là, il fait pour lui un foyer, près duquel il s'a~sied avec sa com­ ,206. D'ou PROCÈDE ET CE QUE C'EST QUE la propre prudence. pagne, et ils raisonnent amicalement en faveurdela nature contre Elle procède du propre de l'homme, prop~e qui est sa nature et est Dieu, et en faveur de la propre prudence contre la Divine Provi· 1ppelé son âme dérivée du père; ce propre est l'amour de soi et dence. par suite l'amour du monde, ou l'amo:lr du monde et par suite l'a· 207. D'ou PROCl::DE ET QUE CE C'EST QUE la Divine Pl'ovidencé. mpur de soi: l'amour de soi est tel, qu'il se considère seul, et re­ Elle est la Divine opération chez l'homme qui a éloigné l'amour garde leg autres ou comme vils ou comme de nulle importance; de soi; car l'amour de soi, ainsi qu'il a été dit, est le diable; et s'il en considère quelques-uns comme quelque chose, ce n'est que les convoitises et leurs plaisirs sont les maux de son royaume, qui tant qu'ils l'honorent et le révèrent. Intimement dans cet amour, est l'enfer: cet amour étant éloigné, le Seigneur entre avec les Qomme l'effort de fructifier et de prolifier dans la semence, il ya affections de l'amour du prochain, il ouvre la feo,être du toit, et
  • 89. 170 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 171 ensuite les fenêtres des côtés, et il fait que l'homme voit qu'il ya qu'il n'apparaisse Ct l'homme que par lui·même il pense et que un Ciel, qu'il y a une vie après la mort, et qu'il y il. une félicité pm- lui-mr!me il dispose. Que s'il n'apparaissait 'pas à l'homme éternelle; et par la lumière spiritudle et on même temps par l'a­ qu'il vit comme par lui-même, et qu'ainsi il pense et veut, parle mour spirituel, qui.alorg influent, il lui fait reconnàitre que Dieu et agit comme par lui·même, l'homme ne serait point homme, gouverne toutes choses par sa Divine Providence. cela a été pleinement démontré dans ce qui précède. Il suit de là, 208. QUI ET QUELS SONT ceux qui reconnaissent celleci,et que si l'homme ne dispose pas, comme d'apl'ès sa propre pru­ ceux qui reconnaissent celle·là. Ceux qui reconnaissent Dieu et dence, toutes les choses qui appartiennent à sa fonction et à sa_ sa Divine Providence sont comme les Anges du Ciel, qui ont de la vie, il ne peut être ni conduit ni disposé d'après ln. Divine Provi­ répugnance à être conduits par eux-mêmes, et aiment à être con­ dence; car il serait comme quelqu'un qui se tiendrait les mains duits par le Seigneur; l'indicequ'ilssontconduits par le Seigneur, pendantes, la bouche ouverte, les yeux fermés Qt l'haleine rete­ c'est qu'ils aiment le proch,tin. Ceux, au contraire, qui reconnais­ nue, dans l'attente de l'influx; ~insi, il se dépouillerait de l'hu­ sent la nature et la propre prudence sont comme les esprits de main, qui est à lui d'après la perception et la sensation qu'il vit, l'enfer, qui ont de larépugnance à ètre conduits par le Seigneur, pense, veut, parle et agit comme par lui-même; et en même temps et aiment à être conduits par eux·mêmes : s'ils ont été dos grands il se dépouillerait de ses den facultés, qui sont la Liberté et la d'un Royaume, ils veulent dominer sur toutes choses: pareille­ Rationalité, par lesquelles il est distingué des bêtes: que sans ment, s'ils ont été des primats de l'Église: s'ils ont été dcsjuges, cette apparènce aucun homme n'aurait ni le réceptif ni le récipro· ils pervertissent les jugements, et exercent uno domination sur que, ni par conséquent l'immortalité, c'est ce qui a été démontré les lois : s'ils ont été des savants, ils appliquent les scientifiques ci-dessus dans ce Traité, et dans le Tra~ té DU DiViN AMOUR ET DE à confirmer le' propre de l'homme et la nature: s'ils ont été des LA DiViNE SAGESSE. Si donc tu veux être conduit par la Divine marchands, ils agissent comme des voleurs: s'ils ont. été des la· Prov:dence, fais usage de la prudence, comme le serviteur ou l'in­ boureurs, ils agissent comme des brigands. Tous sont ennemis de te;:idant qui administre fidèlement les biens de son maître: cetto Dieu, et se moquent de la Divine Providen:·e. prudence est la mine, qui a été donnée aux serviteurs pour la faire 209. Une chose étonnante, c'est q.ne, quand le Ciel est ouvert valoir, et dont ils doivent rendre compte, - Luc, XIX. 13 à 25. à ceux qui sont tels, et qu'on leur dit qu'ils sont des insensés" et Matth. XXV. 14 à 31. - La prudence elle-même paraît à l'homme que cela aussi ost manifesté à ~leur perception même, ce qui se fait comme propre; et tant que l'homme croit qu'elle lui est propre, p:J.r l'influx et par l'illustration; eux cependant par indignation se il tient renfermé e~1 lui l'ennemi le plus acharné de Dieu et de la. ferment le Ciel, et tournent leùrs regards vers la terre sous la­ Divine Providence, c'est·à-dire, l'amour de soi; cet amour habite quelle est l'Enfer: cela 11 liou; dans le Monde spirituel, pour ceux dans les intérieurs de chaque homme d'après la naissance; si tu qui sont encore hors de l'Enfer, et qui sont tels: par là on voit ne le connais pas, - car il yeut ne pas être connu, - il habite en. clilirement l''erreur de ceux qui pensent :« Si je voyais le Ciel, et sécurité, et il garde la:porte, afin qu'elle ne soit pas ouverte par que j'entendisse les Anges me parler, je reconnaîtrais; » leur en. l'homme, et qu'ainsi il ne soit pas chassé par le Seigneur. Cette. tendement cependant rocoîlIiait, mais si la volonté ne reconnait porte est ou verte par l'homme, lorsqu'il fuit comme par lui-même pas en même temps,' toujours est·il qu'ils no reconnaissent point; les maux comme péchés, en reconnaissant quec'ûst par le Sei-. catl'amour de la volonté inspire à l'entendement tout ce qu'il ~ C:est a~e~ celte p~udence que la ?iviu~ Providence ,tait un. veut, et non vice versà ; bien plus, cet amour détruit tout ce qui 2i S1 la DIVine PrOVidence opère Si secretement, qU'lI est à. dans l'entendement no vient pas de lui. peine quelqu'un qui slcho qu'elle existe, c'pst afin que l'homme 210: VU. Toutes ces. choses ne peuvent avoi1- lieu, à ?noins ne périsse pas; car le proprè de l'homme, qui est sa volonté, ne.
  • 90. 172 LA ~AGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DtvtNE PROVIDENCE 1'3 tait jamais un avec la Divine Providence; il Y a dan') le propre de et dispose les mouvemenl'l des mains, pour favoriser d'après cer­ l'homme une inimitié innée contre elle; car ce propre est le ser­ taine cause l'un plus que l'autre? Est-ce que la cause peut venir pent qui séduisit nos premiers parents, et duquel il est dit: « Ini­ d'autre part que de la Di vine Providence dans les derni~s, où, par mitie Je meUl'ai entre toi et let femme, et entre ta semence et les choses constantes et inconstantes, elle agit merveilleusement sa septence, et sa semence t'écl'asera la Mte, » - Gen. nI. 15; llvec la prudence humain(), et en même temps se_cache? Que les - le serpent est le mal de tout genre, sa tête est l'amour de soi, Gentils aient jadis reconnu la Fortune et lui aient élevé un temple, la semence de la femme est le Seigneur; 11nimi1ié mise entre eux, même les Italiens à Rome, cela est noloire. Sur cette Fortune, qui c'est entre l'amour du propre de l'homme et le Seigneur, par con· est, comme il vient d'être dit,k Divine Providenc_f,l_(l!!..J?! les der­ séquent aussi entre la propre prudence de l'homme et la Divine niers, il m'a été don~é de savoir beaucoup dechoses qu'il ne m'est Providence du Seigneur, car la propre prudence ne cesse pas de pas permis de manifester: par ces choses il est devenu évident lever cette tête, et la Divine Providence ne cesse pas de l'abaisser. pour moi que ce n'est ni une illusion du mental, ni un jeu de la Si l'homme sentait cela, il s'irriterait et s'emporterait contre Vieu, nature, ni quelque chose sans cause, car ceci n'est rien, mais que et il périrait; tandis que ne le sentant pas, il peu t s'irriter et s'em­ c'est ~n témoignage oculaire que la Divine Providence est da1.1 s porter contre les hommes, et contre lui-même, et auslài contre la les très-singuliers des Pensées et des actions de l'homme, Puis­ fortune, et par lA il ne périt pas. De 11'1 vient que le Seigneur par qoola Divine Providence est dans les très-singuliers de choses si sa Divine Providence conduit continuellement l'homme dans le viles et si frivoles, pourquoi ne-serait·elle pas dans les très-sin­ lib l'e, et le libre ne se présente à l'homme que comme étant son guliers de choses ni vilell ni frivoles, qui sont les choses de paix propre: or conduire dans le libre quelqu'un opposé à celui qui et de guerre dans le Monde, et les choses de salut et de vie dans conduit, c'est comme soulever de terre un poids lourd et résistant le Ciel. avec des machines, par la torce desquelles la pesanteur et la ré­ 213. Mais je sais que l3. pruden.ce humaine entraîne dans son sistance ne sont point senties; c'est aussi comn:;e si quelqu'un était parti le rationnel plus qU() la Divine Providence ne l'entraîne dans chez un ennemi qui aurait, sans qu'il le sût, l'intention de le tuer, le sien, par cette raison que la Divine Providence ne se manifeste et qu'un ami le ut sortir par des passages inconnus, et lui dévoilât point, et que la prudence humaine èst en évidence, On peut ad­ ensuite l'inte.ntion de l'ennemi, mettre plus facilement qu'il y a une Vie unique, qui est Dieu, et que 212. Qui est-ce qui ne parle pas de la fortune, et qui est-ce qui tous les hommes sont des récipients de la vie qUI procède de Dieu, ne la recOllnaît pas, puisqu'il en parle, et puisqu'il en sait quelque comme il a déjà écé montré plusieurs fois; et, cependant, c'est la chose par expérience? mais qui (st-ce qui sait ce que c'est que la même chose, puisque la prudence appartient à la vie, Qui est-ce fortune? Que ce soit qUelque chose, puisqu'elle est et puisqu'elle qui, en raisonnant, ne parle pas en faveur de la propre prudence a lieu, on ne peut le nier; or elle ne peut être quelque chose et de la nature, lorsqu'ill'aisonne d'après l'homme naturel ou ex­ et ne peut avoir lieu sans une cause; mais la cause de ce quelque terne? Et qui est-ce qui, en raisonnant, ne parle pas en faoveur chose ou de la fortune est inconnue; toutefois, pour qu'elle ne soit de la Divine Providence et de Dieu, lorsqu'il raisonne d'après pas niéé par cela se']l que la cause est inconnue, prends des dés l'homme spirituel ou interne? Mais, je t'en prie, dirai-je à un 0U des cartes, et joue, ou consulte des joueurs; qui d'entre eux nie homme naturel, écris deux livres, et remplis· les d'arguments la fortune? car ils jouent merveilleusement, eux avec elle, et elle plausibles, probables et vraisemblables, solides selon ton juge­ avec eux; qui peut lutter conti'e elle, si elle s'obstine? Ne rit-elle ment, l'un en faveur de la propre prudence, l'autre en faveur de pas alors de la prudence et de la s:lgesse~ Tandis que tu remues la nature; et ensuite rernets-les entre les mains d'un Ange, et je les d,és. ou que tu bats .les cartes, ne semble·t- il pas qu'elle ~ait sais qu'il écrira au·dessous ces quelques mots: 'foutes ces choses aont des Apparences et d~s Illusions.
  • 91. SUR U. DIVINE PROVÜ>ENCÉ 1'15 174 .LA SAGESSE A.NGI:LIQUE taient autres que celles qui existent enlre parents et enfants; La Divine Providence considère les choses éternelles, et 1te ces dignités étaient des dignités d'amour, pleines de respect et considère les temporelles qu'autant qu'eUes concordent avec de vénération, non à cause de la naissance que les enfants les éternelles. avaient reçne de leurs parents, mais à cause de l'instruction et de ]a sagesse qu'ils en recevaient, ce qui était une seconde 214. Que !a Divine Providence considère les choses éternelles, naissance, en elle-même spirituelle, puisqu'elle concernait leur et ne considère les temporelles qu'autant qu'elles font un avec les esprit: c'était là la seule dignité dans les temps très anciens, éternelles, cela va être démontré dans cet ordre: 1. Les choses parce qu'alors o~n habitait séparément par nations, familles et temporelles se réfèrent aux dignités ct aux richesses, ainsi aux maisons, et non sous des gouvernements comme aujou.rd'hui: honneurs et aux gains, dans le Monde. II. Les choses éternelles c'est chez le père de famille qu'était éétte dignité: ces temps se réfèrent aux honneurs et aux richesses spirituels, qui appar­ ont été nommés siècles d'or par les anciens écrivains. Mais, tiennent à l'amour et à la sagesse, dans le Ciel. III. Les choses après ces temps, l'a!,Uour de dominer par le seul plaisir de c~ temporelles et les choses éternelles sont séparées par l'homme, amour fit successivement invasion; et c)mme l'inimitié et l'hos­ mais sont conjointes par le Seigneur. IV. La conjonction des tilité contre ceux qui ne youiaTent pas se soumettre firent en choses temporelles et des choses éternelles est la Divine Provi· même temps invasion, la nécessité contraignit les nations, les dence du Seigneur. familles et les maisons à se réunir en assemblées, et à se choisir un 215. 1. Les choses temporelles se "étèrent aux dignités et chef que dans le principe on nomma juge, et dans la suite prince, (lUX richesses, ainsi aux honneu1's et aux gains, dans le Monde. et enfin roi et empereur: elalors on commença aussi à se metire n ya un grand nombre de choses temporelles, mais néanmoins .éll-défenséaumoyen de tours, de remparts et de murailles. Sem- toutes se réfèrent aux dignités et aux richesses; par les choses bl"ble à une contagion., le désir dé&ordonné de dominer se répan­ temporelles il est entendu celles qui, ou périssent avec le temps, dit du juge, du prince, du roi et de l'empereur, chez plusieurs, ou cessent avec la vie de l'homme dans le monde seulement j mais èOmme de la tête dans le corps; de là sont provenus les degrés de par les choses éternelles iJ est entendu celles qui ne périssent dignités, et aussi les h0nneurs selon ces dignités, et avec eux l'a­ point et ne cessent point avec Je temps, ni par conséquent avec la mour de soi et le faste de la propre prudence. Il en fut de même vie dans le monde. Puisque, ainsi qu'il a été dit, toutes les choses de l'amour des richesse5: dans les tl3mps très anciens, quand les temporelles se réfèrent aux dignités et aux richesses, il est im­ nations et les familles habitaient entre elles séparément, il n'y portant de connai'tre les points suivants, à savoir: Ce que c'est avait d'autre amour des richesses que celui de posséder les choses que les digni tés et les richesses, et d'où elles viennent j quel est nécessaires à la vie, qu'on se procurait au moyen de troupeaux de l'amour des dignités et de:; richesses pour elles· mêmes, et quel gros e-Cde menUbébil, de champs, de prairies et de jardins, dont 'est l'amour des iignités et des richesses pour les usages; que ces on tirait les aliments: au nombre des choses nécessaires à la vie deux amours sont distincts entre 'eux comme l'Enfer et le Ciel; étaient encore ilQ5.. maisons convenables, garnies de menbles de que la différence de ces amours est difficilement connue de toute espèce, et aussi des vêtements: le soin et l'administration de l'homme: mais chacun de ces points va être traité séparément. toutes ces choses formaient l'occupation des parents, des ~nfa!l~, PREMlI~REMENT. Ce quP c'est que les dignités et les "ichesses, et des serviteurs et des servantes qui étaient dans la maison. Mais d'où elles viennent. Les dignités et les richesses, d.ans les temps après que l'amour de dominer eut fait invasion et détrnÏt cette très anciens, étaient tout autres qu'elles ne devinrent ensuite République, l'amour de posséder des richesses au-delà des néces­ successivement: dans les temps très anciens les dignités n'é- sités fit aussi invasion, et s'accrut au point de vouloir posséder
  • 92. 176 LA SAGESSE ANGELIQUE StJR LA DiVINE PROVIDENCE 177 les richesses de tous les autres. Ces deux. amours sont comme des épouse, de le calomnier, de respirer contre lui la vengeance jus- frères consanguins; en effet, celui qui ~L!!Qminer sur toutes qu'à la mort, d'exercer sur lui des cruautés, et autres choses choses, veut aussi posséder toutes choses; car ainsi tous devien- semblables: l'horn me tient cela de ce que le diable lui-même, nent esclaVés, et ceux-là seuls sont maîtres: cela est bien évident avec lequel il a été conjoint, et par lequel il est conduit, n'est au- d'après ceux qui, dans le catholicisme-romain, ont élevé leurdollli- tre que l'amour de dominer d'après l'amour de soi; et celui qui nation jusque dans le Ciel sur le trône du Seigneur, où ils se est conduit par le diable} c'est-~-dirc, par l'enfer, est conduit dans sont assis, en ce qu'ils recherchent aussi les richesses aë toute la tous ces maux: et il est conduit continuellement par les plaisirs terre, et augmentent sans fin leurs trésOI's. SECONDEMENT. Quel de ces maux; de là vient que tous ceux qui sont dans l'enfer veu- est l'amour des dignités ct des- richesses pow' elles-mêmes, et lent faire du mal il tous, tandis que ceux qui sont dans le ciel quel est l'amour des dignités et des richesses pour les usages. veulent faire du bien à tous. D'après cette opposition existe ce L'amour des dignités et des honneurs pour les dignités et les hon- qui est dans le milieu, où est l'homme; et l'homme est là comme neurs, est l'amour de soi, proprement l'amour de dominer d'ap'rès dans un équilibre, afin qu'il puisse se tourner ou vers l'enfer ou l'~our de soi; ëfl'amour des richess~ etde l'opulence pourks vers le ciel; et autant il favorise les maux de l'amour de soi, au- richesses et l'opulence, est l'amour du monde, proprement l'a- tant il se tourne vers l'enter, mais autant il les éloigne de lui, au- mour de posséder les biens des autres par un moren queleon- tant il se tourne vers le ciel. Il m'a été donné de sentir quel est que: mais l'amour des dignités et des richesses pour les usages, le plaisir de dominer d'après l'amour de soi, et combien il est est l'amour des usages, qui est le même que l'amour du prochain ; gl'and; j'ai été mi'! dans ce plaisir, afin que je le connusse, et il car ce pour quoi l'homme agit, est la fin à quo, et le premier ou était tel, qu'il surpassait tous les plaisirs qui sont dans le monde; le principal, et les autres choses sont les moyens et sont secon- c'était le plaisir du mental tout entier depuis ses intimes jusqu'à daires. Quant à l'amour des dignités et des honneurs pour les ses derniers, mais dans le corps il n'était senti que comme une dignités et les honneurs, qui est le même ,que l'amour de soi, et sode de volupté ct de bien·ètre par un gonflement de la poitrine; proprement le même que l'amour de dominer d'après l'amour de il me fut aussi donné de sentir que de ce plaisir, comme de leur soi, c'est l'amour du propre, et le propre de l'homme est tout source, découlaient les plaisirs de tous les maux, tels que ceux mal; c'est de là qu'il est dit que l'homme naît dans tout mal, et de commettre adultère, de sc venger, de tromper, de blasphémer, que son héréditaire n'est autre chose que le mal; l'héréditaire de et en général de malfaire. Il y a aussi un semblable plaisir dans l'homme est son propre, dans loquel il est, et dans lequel il vient l'amour de posséder les richesses des autres par un moyen quel- par l'amour de soi, et principalement par l'amour de dominer d'a- conque, et dans les convoitises qui en sont des dérivations; mais près l'amour de soi; car l'homme qui est dans cet amour ne con- cependant il n'est pas au même degré, à moins que cet amour n'ait sidère que lui·même, et plonge ainsi dans son propre ses pensées été cO::ljoint avec l'amour de soi. Quant à ce qui concerne les di- et ses affections: de là vient que dans l'amour de soi il y a l'amour gnités et les richesses, non pour elles-mêmes, mais pour les usages, de malfaire; et cela, parce qu'il n'aime pas le prochain, et n'aime ce n'est point là l'amour des dignités et des richesses, mais c'est que soi, et celui qui n'aime que soi ne voit les autres que hors de l'amour des usages, auquel les dignités et les richesses servent de soi, ou les voit comme des hommes vils, ou comme des hommes moyens; cet amour est céleste: mais il en sera parlé plus au long de néant, qu'il méprise en les comparant à lui-même; et il regarde dans la suite. TR01~lÈMEMENT. Ces deux amours sont distincts comme rien de leur faire du mal: il résulte de là que celui qui ent?'e eux comme l'Ente;' et le Ciel. Cela est évident d'après les est dans l'amour de dominer d'après l'amour de soi regarde comme explications qllÎ Yiennent d'être données; j'y ajouterai celles-ci: rien de tromper le prochain, de commettre adultère avec son Tous ceux qui sont dans l'amour de dominer d'après l'amour de 12
  • 93. 178 tA. SAGESS E A:NGI:LIQtJ~ SUR. LÀ DiVINE PHOVID ENCE 179 soi sont, quant à l'esprit , dans l'enfer, quels qu'ils soient, grands font les usages pour eux·mêmes, ou s'ils les font pour les usages ; et ou petits; et tous ceux qui sont dans cet amour sont dans l'amoul' on le sait d'autan t moins, qu~ chez ceux qui sont dans l'amou r de de tous les maux; S'ilsne -les comme ttent pas, toujou rs est·il que soi et (lU monde il y a plus de feu et d'ardeu r pour faire les usages dans letir ëSprit ils les croient permis, et par suite ils les cam· que chez ceux qui ne sont point dans l'amou r de soi et du monde ; metten t de corps quand la dignité , l'honne ur et 13. crainte de la mais les premie rs font les usages pour la. réputat ion ou pour le loi n'y metten t pas obstac le: et, qui plus e~t, l'amou r de domine r gain, ainli pou'r eux-m êmes; mais ceux qüffon tles usages pour d'après l'amou r de soi renfe.rme intime ment en soi la haine contre fes usages, ou les biens pour les biens, les font non d'après eux­ Dieu, par conséquent contre les Divins qui appart iennëiï t à l'É­ mêmes, mais d'après le Seigne ur. La différence entre eux peut glise, et principalement contre le Seigne ur; s'ils reconn aissent difficilement être connue de l'homm e; et cela, parce que l'homm e Dieu, ils font cela seulem ent dô bouche ,' et s'ils reconn aissent les ne sait pas s'il est condui t par le diable, ou s'il est condui t par le Divins de l'Eglise, ils le font par 10. crainte de la perte de l'hon­ Seigne ur; celui qui est condui t par le diable fait les usages pour neur. Si cet amour renferme intimem ent la haine contre le Sei­ soi et pour le monde ; mais celui qui est condui t par le SèTgn eur gneur, c'est parce que dans cet amour il y a intime ment qu'il veut faifles ' usages pOul' le Seigne ur et pour le Ciel; et tous ceux-là, qui être Dieu, car il se vénère et s'adore seul; de là vient que si quel­ fuient les maux comme péchés ,font les usages d'après le Seigne ur, qu'un l'hunor e, jusqu'a u point de dire qu'il y a en lui la Divine tandis que tous ceux-là , qui ne fuient pas les maux comme péchés, Sagesse, et qu'il est la Déité du globe, il l'aime de tout cœnr. Il tont les usages d'après le diable; car le mal est le diable, et l'usage en est autrem ent de l'amou r des dignités et des richesses pour les ou le bien est le Seigne ur; par là, et non d'une autre manièr e, usages ; cet amour est céleste, parce que, ::insi qu'il a été dit, il est connue la différe nce: dans la. forme extern e l'un et l'autre pa­ est le même que l'amoul' du procha in. Par les usages sont enton· raissen t semblables, mais dans la furmei nterne ils sont t01îtà faIt dus les biens, et par suite par faire les usages il est entendu-faire différënts ;-i'un est comme de l'or au dedans duquel il y a des sco­ les biens; et par faire les usages ou les biens il est entend u êtro ries, mais l'autre est comme de l'or qui au dedans est de l'or pur; utile ct rendre service aux autres ; ceux-ci, quoiqu'ils soient dans l'un aussi est comme un fruit artificiel qui, dans la forme externe , une dignité et dans l'opulence, ne consid èrent cepend ant la di­ parait comme le fruit d'un arbre, quoique cepend ant ce soit de la gnité et l'opule nce que comme de'> moyens pour faire des usages. cire coloriée, au dedans de laquelle il y a de la poussière ou du par conséq uent pour être utiles et rendre service. Ce sont eux bitume ; mais l'autre est comme un fruit excelle nt, d'une saveur qui sont entend us par ces paroles du Seigne ur:« Quiconque vou­ et d'une odeur agréables, dans lequel il y a des semenc es. d,"a parmi vous devenir g"and, qu'il soit vot,"e sel'van t; ct qLti. 216. II. Les choses éte,'nelles se f"éfè,"ent aux honneu rs et conque voudra ~t,"e premie r, qu'il soit vot,"e servite ur. 1 1 ­ aux ,"ichesses spiritue ls, qui aJ)part iennent ct l'amou r et à Matth. XX. 26, 27. - Ce sont aussi eux, à qui il est accordé par la sagesse, dalls le Ciel. Puisqu e l'homm e naturel appelle biens le Seigue ur une domina tion dans le Ciel, car po Ir eux la domina · le!; plaisirs de l'amou r de soi, qui sont aussi le.. plaisirs des convoi­ tion est un moyen de faire des usages ou des biens, par consé­ tises du mal, et qu'il confirme aussi que ce sont des biens, il ap ­ quent de servir, et quand les usages ou les biens sont les fins ou pelle par conséq uent bénédi ctions divines les honneu rs et les ri­ les amours, alors ce ne sont point eux qui domine nt, mais c'est chesse s; mais quand cet homme nature l voit que les mécha nts .le Seigne ur, car tout bien vient du Seigneur. QUATRI ÈMEME NT. La sont élevés aux honneu rs et parvie nnent aux ricbess es de même différence de ces amo/us est difficil ement connue· de l'homm e. que les bons; et, à plus forte raison, quand il voit que des bons C'est parce que la plupar t de ceux qui sont dans une dignité et sont dans le mépris et dans la pauvre té, tandis que des mécha nts dans l'opulence font aussi des usages ; mais on ne sait pas s'ils sont ,dans la gloire et dans l'opulence, il pense en lui·mê me:
  • 94. SUR LA DIVINE PROVIDENCE 181 180 LA SAGESSE ANGÉLIQUE de même dans l'Enfer, il y a aussi bien des riches que des pau- Qu'est-ce que cela? Ce ne peut pas être de la Divine Providence; vres, et aussi bien des grands que des petits; d'où il est évident car si elle gouvernait toutes choses, elle comblerait d'honneurs et que chez ceux qui sont dans le Ciel les dignités et les richesses de richesses les bons, et elle affligerait de pauvreté et de mépris dans le monde ont été des bénédictions, et que chez ceux qui sont les méchants; et ainsi elle forcerait les méchants à reconnaître dans l'Enfer, elles on t, dans le monde, été des malédictions. Or, qu'il y a un Dieu et une Divine Providence, Mais l'homme naturel, tout homme, pOUl" peu qu'il y pense en consultant la raison, peut à moins qu'il n'ait été illustre par l'homme spirituel, c'est-à-dire, savoir d'où vient qu'elles sont des bénédictions, et d'où vient à moins qu'i! ne soit en même temps spirituel, ne voit point que qu'elles sont des malé':!ictions ; c'est-à-dire qu'elles sont des bé- les honneurs et les richesses peu vent être des Bénédictions, ct nédictions chez ceux qui ne mettent pas en elles leur cœur, et qu'ils peuvent aussi être des Malédictions; et que, quand ils sont qu'elles sont des malédictions chez ceux qui mettent en elles leur des bénédictions, ils viennent de Dieu, mais que, quand ils sont cœur; mettre en elles son cœur, c'est s'aimer soi-même en elles, des malédictions, ils viennent du diable; qu'il y ait aussi des hon· et nepas mettre en elles, son cœur, c'est aimer en elles les usages neurs et des richesses qui viennent du diable, cela est connu; car etnon soi-même. Ce qu~ c'est que la différence entre ces deux c'est de là qu'il est appelé le prince du monde. Maintenant, puis· amours, et quelle est cette différence, cela a été dit ci-dessus, qu'on ignore quand les honneurs et les richesses sont des béné- N° 215: il faut y ajouter qUA les dignités et les richesses séduisent dictions, et quand ils sont des malûdictions, il fau t le dire, mais les uns et ne séduisent pas les autres; elles séduisent quand elles ce sera dans cet ordre: 1° Les honneurs et les richesses sont des excitent les amours du propre de l'homme, qui est l'amour de soi, bénédictions, et ils sont des malédictions. 2° Les honneurs et les lequel, ainsi qu'il a aussi été dit ci-dessus, est l'amour de l'enfer, richesses, quand ils sont des bénédictions, sont spirituels et éter· qui est appelé le diable; mais elles ne séduisent pas quand elles nels; mais quand ils sont des malédictions, ils sont temporels et n'excitent pas cet amour, Si les méchants comme les bons sont périssables. 3° Les honneurs et les richesses, qui sont desrnaté- élevés aux honneurs et parviennent aux richesses, c'est parce que dictions, respectivement aux honneurs et aux richesses qui sont les méchants de même que les bons font des usages, mais les mé- dea bénédictions, sont comme rien respeeti verne nt à tout, et chants pour les honneurs et le profit de leur personne, et les bons comme ce qui en soi n'est pas respectivement à ce qui en soi est, pour les honneurs et le profit de la chose elle·même ; ceux-ci re· 217. Ces trois points vont maintenant être séparément illus- gardent les honneurs et le profit de la chose commes causes prin- trés, PREMIÈREMENT. Les honneurs et les 1"ichesses sont des brf· cipales, et les honneurs etle profi t de leur personne comme causes nédictions, et ils sont des malédictions. La :commune expérience instrumentales, tandis que les méchants regardent les honneurs atteste que tant les hommes pieLl'X. que les impies, ou tant les et le profit de la personne comme causes principales, et les hon· justes que les injustes, c'est·à·dire, tant les bons que les méchants, neurs et le profit de la chose comme causes instrumentales : sont dans les dignités et dans les richesses; et cependant personne mais qui est-ce qui ne voit pas que la personne, sa fonction et son ne peut nier que les hommes impies et injustes, c'est-à-dire, les honneur, sont pour la chose qui est administrée, et non vice ve1'sû? méchants, vont dans l'Enfer, et que les hommes pieux et justes, Qui est·ce qui ne voit pas que le juge est pour la justice, le ma- c'est·à·dire, les bons, vont dans le Ciel. Puisque cela est vrai, il gistrat pour la chose commune, et le roi pour le royaume, et non s'ensuit que les dignités et les richesses, ou les honneurs et l'opu- vice ve/'Sû? C'est aussi pour cela Cf ue, selon les lois du royaume, lence, sont ou des bénédictions ou des malédictions, et que chez chacun est en dignité et honneur selon la dignité de la chose dont les bons elles liont des bénédictions, et chez les méchants des ma· il excercela fonction; et qu'il existe une différence comme entre lédictions, Dans le Traité ou CIEL ET DE L'ENFER, publié t1. Lon- le principal et l'instrumental. Celui qui attribue à soi-même ou à dres en 1758, N°S 357 à 365, il a été montré que dans le Ciel, et
  • 95. 18'2 SUR LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 183 sa personne l'honneur de la chose apparaît dans le Monde spiri­ usages viennent du Seigneur, ils les attribuent au Seigneur de tuel, quand cela est représenté, comme un homme dont le corps qui ils procèdent: telles sont donc le:l dignités et les richesses est renversé, ayant les pieds en haut et la tête en bas. SECONDE­ spirituelles, qui sont éternelles. Mais il en est tout autrement à MENT. Les dignités et les richesses, quand elles sont des béné­ l'égard de ceux pour qui les dignités et les r~chesses dans le monde dictions, sont spirituelles et ét&rnelles; ct quand elles sont des ont été des malédictions; comme ceux-ci les ont attribuées à eux­ malédictions, elles sont temporelles et pé?-issablf:s. Dans le Ciel, mêmes et r.on aux usages, et qu'ils n'ont pas voulu que les usages il y a des dignités et des richesses comme dans le monde ; car là dominassent sur eux, mais voulaient dominer sur les usages, qu'ils ily ades gouvernements, et par conséquent cles administrations ne réputaient comme usages, qu'en tant qu'ils servaient à leur et des fonctions, et il y a aussi des commerces, et par conséquent honneur ct à leur gloire, ils sont par consequent dans l'enfer, ct des richesses, puisqu'il y a des sociétés et des assemblées, Le Ciel ils ysont de vils esclaves, dans le mépris et la misère; c'est pour· entier a été lli~tingué en deux Royaumes, dont l'un est appelé quoi, puisque ces dignités et ces richesses périssent, elles sont Royaume céleste, et l'autreRoyaume spirituel, et chaque Royaume dites temporelles et périssables, Le Seigneur donne sur celles-ci a ûté :partagé en d'innombrables Sociétés, les unes plus grandes, et sur celles.là cette instruction: «Ne vous amassez pas des trésors les autres plus petites, qui toutes, et tous dans' chacune, ont été II sur la terre, où teigne et rouille détruisent, et où voleurs disposées en ordre selon les différences de l'mnour et de la sa­ » percent et volent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, gesse; les sociétés du Royaume céleste, selon les diffcrences de l) où ni teigne ni rouille ne détruisent, et où voleurs ne perc~nt ni l'amour céleste, qui est l'amour enver!> le Seigneur; et les sociétés » ne "olent; car où est ,"otre trésor, là aussi est votre cœur. » ­ du Royaume spirituel, selon les diff~rences de l'amour spirituel, Matlh. VI. 19, 20,21. - TROISIÈMEMENT. Les dignités et les riches­ qui est l'amour à l'égard du prochain: puisqu'il y a de telles so­ ses, qui sont des malédictions, respect'ivement aux dignités ciétés, et que tous ceux qui sont dans ces sociétés ont été hommes et aux "ichesses qui sont des bénédictions, sont comme 'l'Îen dans le monde, et par suite retiennent en eux les amours qu'ils "espectivement cl tout, et comme ce qui en soi n'est pas respec­ ont eus dans le monde, avec cette différence qu'alors eux sont tivement et ce qui en soi est. Tout ce qui périt et ne deviélnt pas hommes spirituels, et que les dignités elles-mêmes et les richesses quelque chose n'est point intérieurement en soi quelque chose; il elles-mêmes sont spirituelles dans le Royaume sipi:-ituel, et célestes est vrai qu'extérieuremenl c'est quelque chose, et que cela appa­ dans le Royaume céleste, il s'ensuit que ceux qui ont plus d'a­ raît même comme beaucoup, et à quelques-uns comme tout, tant mour et de sagesse que les autres sont de préférence aux autres que cela dure, mais non intérieurement en soi; c'est comme une dans les dignités et dans les richesses; ce sont ceux pour qui les surface, au dedans de laquelle il n'y a rien; c'est aussi comme un dignités et lrs richesses dans le monde ont été des bénédictions. acteur dans un costume rOYlll, quand la pièce de théâtre est finie: D'après cela, on peut voir quelles sont les dignités et les richesses mais ce qui demeure pour l'éternité est en soi perpétuelle:nent spirituelles, à savoir. qu'ellcs appa1'tiennentà la chose el non à la quelque chose, ainsi tout; et cela aussi Est, parce que cela ne personne; ceux, il est vrai, quisont là dans les dignités, sont dans cesse pas d'être. la magnificence et la gloire comme les rois sur la terre; mais néan­ 218. III. Les choses tempol'elles et les choses éternelles sont moins ils ne regardent point la dignité elle-même comme quelque sépm'ées l)(tj' l'homme, mais sont conjointes pm' le Seigneur chose, mais ils considèrent les usages dans l'administration et la Si cela est ainsi, c'est parce que toutes les choses de l'homme sont fonction desq ueUes ils sont; ils rcçoi vent, il est vrai, des honneurs, temporelles, d'où il résulte que l'homme pent être appelé tempo­ chacun ceux de sa dignité; ma:s ils ne s'attribuent. pas ces hon­ rel, et que toutes les choses du Seigneur sont éternelles, d'où il neurs, ils les attribuent aux usages mêmes; ct comme tous les résulte que le Seigneur est appelé Éternel; et les choses tempo­
  • 96. / 184 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 185 relles sont celles qui ont une tin et périssent, mais les choses éter. qui est éte1'nel. Que l'homme soit temporel en soi, et que le Sei­ nelles sont celles qui n'ont point de fin et ne périssent point. Que gneur soit éternel en soi, cela a éte dit ci-dessus. Puisque de quel­ ces deux sortes de choses ne puissent être conjointes que par la qu'un il ne peut procCder autre chose que ce qui est en lui, il sagesse infinie du Seigneur, et qu'ainsi elles puissent être con­ s'ensuit que de l'homme il ne peut proceder autre chose que ce jointes par le Seigneur et non par l'homme, chacun peut le voir, qui est temporel, et du SeigneuI' autre chose que ce qui est éter­ Mais onfin qu'on sache que ces deux sortes de choses sont séparées nel ; en effet, l'infini ne peut pas procéder du fini; qu'il en puisse par l'homme, et sont conjointes par le Seigneur, cela va être dé­ procéder est contradictoire; néanmoins l'infini peut procéder du montré dans cet ordre: 1° Ce que c'est que les choses temporelles, fini, non cependant du fini, mais de l'infini par le moyen du fini; et ce que c'est que les choses éternelles. 2° L'homme est tempo­ réciproquement aussi, .k.figi ne peut pas procéder de l'infini; qu'il rel en soi, et le Seigneur est éternel en soi, et par conséquent de en puisse procéder est de même contradictoire; néanmoins le fini l'homme il ne peut procéder que ce qui est temporel, et du Sei­ peut être produit par l'infini; mais ce n'est poin' là. proceder, c'est gneur que ce qui est cternel. 3° Les choses temporelles separent créer; sur ce sujet, voir 1.A SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN d'avec elles les choses éternelles, et les choses éternelles se con ­ AMOUR ET LA DIViNE SAGESSE, depuis le commencemont jusqu'à joignent les choses temporelles. 4° Le Seigneur se conjoint l'hom­ la fin. C'est pourquoi, si du Seigneur procède le fini, comme il me au mOYFJn des apparences. 5° Et au moyen des correspon­ arri Ile en beaucoup de choses chez l'homme, il procède non du Sei­ dances. gneur, mais de l'homme; et il peut être dit procéder du Seigneur 219, Mais ces propositions vont être séparément illustrées et au moyen de l'homme, parce que cela apparaît ainsi. Ceci peut confirmées par elles· mêmes. PREMIT~REMENl'. 'Ce que c'est que les être illustré par ces paroles du Seigneur: « Que votre parole soit: choses temporelles, et ce que c'est que les choses éternelles. Les « Oui, oui; non, non; ce qui est en Sus de cela vient du mal. » ­ choses temporelles sont toutes celles qui sont propres à la nature, Matth. V. 37; - tel est le langage pour tous dans le troisième et qui par suite sont propres à l'homme: les propres de la nature Ciel; car eux ne raisonnent jamais sur les choses Divines, à sa· sont principalement les espaces et les temps, les uns et les autres voir, si telle chose est ainsi ou n'est pas ainsi; mais ils voient en avec limite et terme; les propres de l'homme qui en dérivent sont eux-mêmes par le Seigneur qu'elle est ainsi ou n'est pas ainsi ;si les choses qui appartiennent à sa propre volonté et il. son propre donc l'on raisonne sur les choses Divines, à. savoir, si elles sont entendement, et celles qui par suite appartiennent à son a1Iect'on ainsi ou non, c'est parce qu'on ne les voit pas par le Seigneur, et et il. sa pensée, principalement celles qui apparti00nent à sa pru­ qu'on veut les voir par soi-même, et ce que l'homme voit par lui· !ience; que ces choses soient finies et limitées, cela est connu. 1 même est le mal. MAi!. toujours est-il qu~ le Seigneur veut non­ Mais les chosses éternelles sont toutes les choses qui sont les pro­ seulement que l'homme pense et parle sur les choses Divines, pres du Se'gneur, et qui d'après Lui sont comme propres à l'hom ­ mais aussi CIU'il raisonne sur elles, pour cette fin qu'il voi_e si telle me: les propres du Seigneur .sont toutes les choses infinies et éter ­ chose est ainsi ou n'est pas ainsi; et cette pensée, ce langage, ou nelles, ainsi sans temps, par conséquent sans limite etsan~ fin : ce raisonnement, ~r~ qu'il y ait pour fin de voir la vér1é, celles-qui sont par suite comme propres à l'homme sont pareillr ­ peuvent être dits venir du Seigneur chez l'homme, mai. c'est de ment infinies et éternelles; toutefois, rien de ces choses n'appar­ l'homme qu'ils viennent, jusqu'à ce qu'il voie la vérité et la re­ tient à l'homme, mais elles app11.1tiennent au Seigneur seul chez connaisse: toutefois, c'est seulement pal' le Seigneur qu"ll piut l'homme. SECONDEMENT. L'homm~ est temporel en soi, et le Sei­ penser, parler et raisonner, car il le peut d'après les deux facul­ gneù1' est éternel en soi, et pm' co;;'séq;;;mtd-;;'~me il ne tés, qui sont appelces LLbe.r.lé~ n.atio.,galité,.J.é~u.!!.Q.~ qu,.L S9.D!-.à peut proëéd;r- qü;;" ce qui est tempurel, et du Seignew' que ce l'hommê par le Seigneur seul. TROISIÛMEMENT. Les choses tem­
  • 97. / 186 LA SAGESSE ANGf:r.IQUE SUR LA DIVINE PROVJDENCE 187 VOI'elles sépa1'ent d'avec elles ,les choses éternelles, et les choses SUR L'ÉCRITURT:: SAINTE, depuis le commencament jusqu'à la fin. étej'1'Ielles se conjoignent les choses temporelles. Par les choses 2.20. IV. La conjonct ion des choses temporelles et des choses temporelles separent d'avec elles les choses éternelles, il est en­ ternelies chez l'homme est la Di'vine pj'ovidence du Seignew', tendu que l'homme qui est tcmpol'ellait ainsi d'après les choses Comme cette vérité ne peut pas tomber dans la première percep­ temporelles en lui; et par les choses éternelles se conjoignen tIcs tion de l'en tendement, à moins que tout ce qui la concerne ne soit choses temporelles, il es~ entendu que le Seigneur qui est éternel auparavant présenté en ordre, ct ne soit développé et démontré fait ainsi d'après les choses éternelles en lui, comme il a été dit suivant cet ordre, voici celui qui sera suivi: 1" Il est de la Di­ ci-dessus. Dans ce qui précède il a été montré qu'il y a conjonc­ vine Providence, que l'homme par la mort dépouille les choses tion du Seigneur avec l'hOmme, et conjonction re~iproque de naturelles et temporelles, et revôte les choses spirituelles et éter· l'homme avec le Seigneur, mais que la conjonction réciproque de nelles. 2° Le Seigneur par sa Divine Providence se conjoint aux l'homme avec le Seigneur vient non pas de l'homme, mais du Sei­ choses naturelles au moyen des spirituelles, et aux temporelles gneur; puis aussi, que la volonté de l'homme va en sens contraire au moyen des éternelles, selon les usages. 3° Le Seigneur se con­ Je la volonté du Seigneur, ou, ce qui est la même chose, que la joint aux uS:lges au moyen des cOl'l'espondanc::es, et ainsi au moyen propre prudence de l'homme va en sens contraire de la Divine des apparences selon les confirmations par l'homme. 4° Une telle Prov idence du Seigneur; de ces propositions il resulteque l'homme conjonction des choses temporelles et cles choses éternelles est la d'après ses choses temporelles sépare d'avec lui les choses éter­ Divine Providence. Mais ceci va être mis dans un jour plus clair nelle du Seigneur, mais que le Seigneur conjoint ses choses éter­ par des explications: PlmMll~REMENT. Il est de la DÙ'ine Provi­ nelles :lUX choses temporelles de l'homme, c'est-à-dire, se conjoint dence, que l'homme pat' la m01't dépouille les choses naturelles à l'homme et conjoint l'homme il Lui: comme ce sujet a été traité et temporelles, et revete les choses spirituelles et éternelles. au long dans ce qui précède, il est inutile de le confirmer davan­ Les choses naturelles et temporelles sont les extrêmes et les der­ tage. QUATRIÈi.ŒMENT. Le Seigneur se conjoint l'homme au niers, dans lesquels l'homme entre d'abord, ce qui arrive quand moyen des apparences. En effet, c'est une apparence, que l'homme il naît, afin qu'ensuite il puisse être introduit dans les intérieurs par lui-même aime le prochain, fait le bien ct dit le vrai ; ct les supérieurs; car les extrêmes et les derniers sont les conte­ si cela n'apparaissai t pas à l'homme COIllme venant de lui, il n'ai­ nants, et ils sont dans le monde naturel: de là vient qu'aucun merait pas le prochain, ne ferait pas le bien et ne dirait pas le ange ni aucun esprit n'a été créé immédiatement, mais que tous vrai, ct ainsi ne serait pas cO:1joint au Seigneur; mais comme c'est sont d'abord nés hommes, et ont été ainsi introduits; c'est de là du Seigneur que procèdent l'Amour, le Bien et le Vrai, il est évi­ qu'ils ont les extrêmes et les derniers, qui en eux-mêmes son t dent que le Seigneur se conjoint l'homme au moyen. des appa­ fixes et stables, au dedans desquels et par lesquels les intérieurs rences. Quant à cette apparence, et à la conjonction du Sei­ peuvent être contenus en enchaînement. L'homme revêt d'a­ gneur avec l'homme, et à la conjonction réciproque de l'homme bord les choses les plus grossi0res de la nature, son corps en est avec le Seigneur par cette apparence, il en a été traité au long ci­ composé; mais par la mort HIes dépouille ct retient les choses les dessus, CINQUIÈMEMENT. Le Seigneul' se conjoint l'homme au plus pures de la nature, qui sont les plus proches des spirituels, moyen des correspondances. Cela a lieu par l'intermédiaire de la et ces choses sont alors ses contenants. En outre, dans les extrê­ Parolc, dont le seDS de la lettre comiste en de pures correspon­ mes ou derniers sont onsemble tous les intérieurs ou supérieurs, dances. Que par ce sens il y ait conjonction du Seigneur avec comme il a déjà été montré en son lieu; c'est pour cela que toute l'homme, et conjonction réciproqne de l'homme avec le Seigneur, opération du Seigneur a lieu par les premiers et par les derniers cela a été montré dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM en mêlHe temps, ainsi dans le plein. Mais comme les extrêmes et
  • 98. /' 188 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SVR LA DIVINE PROVIDENCE 189 les derniers de la nature ne peuvent pas recevoir les choses spiri­ tuelles et éternelles, pour lesquelles le mental humain a été formé, selon leul's confi?'mations pa?' l'homme. Comme' cette pro­ telles qu'elles sont en elles-mêmes, et que cependant l'homme est position ne peut que paraître obseure à ceux qui n'ont pas encore né pour qu'il devienne spirituel et vive éternellement, voilà pour­ pris une notion claire de ce que c'est que la correspondance et de quoi l'homme dépouille les extrêmes et les derniers de la nature, cc que c'est que l'apparence, il fD.ut par conséquent l'illustrer et et retient seulement les naturels intérieurs qUi cadrent ct concor­ ainsi l'expliquer par un exemple: Toutes les choses de la Parole dent avec les spirituels et les célestes, et leur servent de conte­ sont de pures correspondances des spirituels et des célestes, ct nant; cela se fait par le rejet des temporels et des naturels der­ parce qu'elles sont des correspondances, elles sont aussi des ap­ niers, rejet qui est la mort du corps. SECONDEMENT. Le Seigneur parences ; c'est-à-dire que toutes les choses de la Parole sont des par sa Divine Providence se conjoint aux choses naturelles au Divins Biens du Divin Amour et des Divins Vrais de la Divine Sa­ moyen des spirituelles, et aux temp01'elles au moyen des éter­ gesse, qui sont nus en eux-mêmes, mais revêtus dans le sens de nelles, selon les usages. Les choses naturelles et temporelles ne la lettre de la Parole; c'est pourquoi ils apparaissent comme un sont pas seulement cel~es qui sont les propres de la nature, mais homme dans un habillement qui correspond à l'état de son amour ce sont aussi celles qui sont les propres_des hommes dans le monde et de sa sagesse; de là il est évident que si l'homme .confirme les naturel; l'homme par la mort d<3pouille les unes et les autres, et apparences, c'est la même chose que s'il confirmait que les ha­ revêt les spirituelles et les éternelles qui y correspondent; qu'il bits sont des hommes; par là les apparences deviennent des il­ les revête selon les usages, cela a été montré pleinement dans co lusions : il en est autrement si l'homme recherche les vérités et qui précède. Les naturels qui sont les propres de la nabre se ré­ les voit dans les apparences. Maintenant, comme tous les usages, fèrent en général aux temps et aux espaces, et en particulier aux ou les vrais et les biens de la charité, que l'homme fait au pro­ choses qu'on voit sur la terre; l'homme les abandonne par la mort, chain, HIes fai t ou selon les apparences, ou selon les vérités mêmes et à leur place il reçoit les spirituels, qui sont semblables quant il dans la Parole, il s'ensuit q/Je s'il les fait selon les apparences con­ la face externe ou quant à l'apparence, mais non quant à la face firmées chez lui, il est dans les illusions, mais que s'il les fait se­ interne ou quant à l'essence même ; l~e sujet a aussi été traité ci­ lon les vérités, illf;s fait comme il convient. D'après cela on peut dessus. Les temporels, qui sont les propres des hommes dans le voir ce qui est entendu par cette proposition: Le Seigneur se con· monde naturel, se réfèrent en général aux dignités et aux ri­ joint aux usages au moyen des correspondances, etainsi au moyen chesses, et en particulier aux nécessités de chaque homme, qui des apparences selon leurs confirmJ.tions par l'homme. QUATRIÈ­ sont la nourriture, le vêtement et l'habitation; l'homme les dé· ME~IENT, Une telle conjonction des choses tempo/'elles et des pouilleetlesahandonneaussiparla mort, et il en revêt et reçoitqui choses éte1'nelles est la Divine Providence. Pour que cette pro­ sont semblables quant à la face externe ou quant à l'apparence, position se présente dans une certaine lumière devant l'enten. mais non quant à la face interne ou quant à l'essence: toutes ces dement, il faut l'illustrer par deux exemples; l'un, qui concerne choses ont leur face interne et leur essence d'après les usages des les dignité') et les honneurs; et l'autre, qui concerne les richesses temporelles dans le monde: les usages sont les biens qui sont ap· et l'opulence; ces choses sont, les unes et les autres, naturelles pelés biens de la charité. D'après cés explications on peut voir que et temporelles dans la forme externe, mais dans la forme interne le Seigneur par sa Divine Providence conjoint aux choses nalu' eUes sont spirituelles et ét'Omelles. Les dignités avec leurs hon· relIes et aux temporelles les spirituelles et les éternelles, selon les neurs sont naturelles et temporelles, lorsqu'en elles l'homme se usages. TROIS1ÈMgMENT. Le Seigneur se conjoint aux usages au regarde quant à sa personne, et ne regarde ni la Hépnblique ni moyen des correspondances, et ainsi au moyen àes apparences les usage3, car alors l'homme ne peut faire autrement que de pen­ ser en dedans de lui même que la République est faite pour lui,
  • 99. ,r 190 LA SAGESSE AN(}f:L~QUÈ SUR LA DIVINE PROVIDENCE 191 et non lui pour la République; il est comIllO un roi qui pense que naux; car il y a en eux, soit l'un, soit l'autre (le céleste ou l'infer­ le royaume et tous les hommes qu'il contient sont faits pourlui, nal); l'un et l'autre ne peuvent y être en même temps; de là, au et non lui pour le royaume et pour les habitants. Mais ces mèrnes lieu des richesses ils ont la pauvreté, et au lieu de l'opulence la dignités avec leurs honneurs sont spirituelles et éternelles, lors­ misère. Par les usages il est entendu non seulement les n6cessit6s que l'homme se regarde quant à sa personne à cause de la Répu­ de la vie, qui se r~fèrent à la nourriture, au vêtement et à l'hab:­ blique et des usages, et ne regarde pas la République et les usages tation pour soi et pour les siens, mais il est entendu aussi le bien à cause de lui; si l'homme ngit de cette dernière manière, il est de la patrie, le bien de la société et le bien du concitoyen. Le com­ alors dans la vérit6 f't dans l'essence de sa dignité et de son hon­ merce est un semblable bien, quand il est l'amour final, et l'argent nour ; mais s'il agit de la première manière, il est alors dans la l'amour servant de moyon, pourvu que le commerçant fuie et ait correspondance et dans l'apparence, et s'il les confirme en lui, il en aversion comme péchés les fraudes et les artifices: il en est est dans les illusions, et il n'est pas autrement en conjonction autrement quand l'argent est l'amour final, et le commerce l'a­ avec le Seigneur que comme ceux qui sont dans les faux et par mour servaqt de moyen, car cela est l'avarice, qui est la racine suite dans les maux, car les illusions sont. des faux avec lesquels des maux; voir au sujet de l'avarice, Luc, XII. 15, et la parabole les maux se conjoignent: ceux-là ont, il est vrai, fait des usnges qui la concerne, Vers. 16 à 21. . et des biens, mais d'nprès eux-mêmes, et non d'après le Seigneur, ainsi ils se sont mis eux-mêmes à h place du Seigneur. C'est la L'homme n'est introduit inlél'ieu.?'ement dans les vrais de la même chose pour les richesses et l'opulence; elles sont nalurelles {ai et dans les biens de la charité, qu'autant qu'il peut y être et temporelles, et elles sont spirituelles et éternelles; les richesses tenufusqu'â la fin de la vie. et l'opulence sont naturelles et temporelles chez ceux qui les re. gardent uniquement et se regil.rdent en elles, et gui mettent tout '221. :::)ans le Monie Chrétien, on silit que le Seigneur veut le leur agrément et tout leur plaîsir en ces deux choses; mais elles salut de tous, et aussi qu'il est Tout-Puissant; c'est pourquoi beau­ sont spi riluelleset éternelles chez ceux qui l'r.gardent les bons usa­ coup de personnes en concluent qu'il peut sauver .tout homme, et ges en elles, et dans les usages l'agràmen t et le plaisir in térieurs, qu'il sauve reux qui implorent sa miséricorde, principalement et même chez ceux-ci l'agrément et le plaisir extérieurs devien­ ceux qui l'implorent par la formule de foi reçue, que Dieu le Père nent spirituels, et le temporel devient éternel; c'est même pour a pitié à cause du Fils, surtout si en même temps ils implorent cela que ceux-ci, après la mort, sont dans le Ciel, et qu'ils y sont afin de recevoir cette foi: mais qu'il en soit tout autrement, on le dans des palais, dont les formes propres à l'usage resplendissent verra dans le dernier Article de co Traité, où il sera expliqué que d'or et de pierres ll récierses ; ils ne les regardent cependant que le Seigneur ne peut pas agir contre les lois de f;a Divine Provi­ comme des externes qui tireut lenr splendeur et leur éclat des dence, parce qu'agir contre elles, ce serait agir contre son Divin internes, qlli sont les usages, d'où leur viennent cot agr6mentet Amour et contre sa Divine Sagesse, ainsi contre Lui-Mème; on y ce plaisir, lesquels on eux-mêmes sont la béatitude et la félicité verra qu'une telle Miséricorde immédiate n'est pas possible, parce du Ciel. Un sort contraire attend ceux qui ont regardé les richesses que la salvation de fhomrne se fait par des moyens, selon lesrruels et l'opulence seulement pour elles et pour eux-mêmes, ainsi pour nul autre ne peut conduire l'homme, que Celui qui veut le salut les externes et non en même temps pour les internes, ainsi selon de tous et est en même temps Tout-Puissant, ainsi le Seigneur. leurs apparences et no:) selon leurs essences; q'J.and ceux-ci les Ce sont les moyens par lesquels l'homme est conduit par le Sei· dépouillent, ce qui arrive quanel ils meurent, ils revêtent leurs gneur, q:.li sont appelés les lois de la Divine Providence, parmi les· internes, qui, n'étant pas spirituels, ne peuvent être qu'infer- quelles est aussi celle-ci, que l'homme n'est mis intérieurement
  • 100. 192 LA SAGESSE ANGÉLIQUE StiR LA DlVnm PROVIDENCE 193 dans les vrais de la sagesse et dans les biens je l'amour, qu'au­ c:;pirituel sont réformés, mais ceux qui ont été introduits seule­ tant qu'il peut y êlre tenu jusqu'à la fin de la vie. Mais pour que ment dans l'amour naturel ne sont pas réformés; cal' ceux-ci pour cela sc présente clairement devant la raison, il en sera donné une la plupart sont des hypocrites, et beaucoup d'entre eux ,de l'or­ explication dans cet ordre: I. L'homme peut èlre introduit dans dre des Jésuites; intérieurement ils ne croient rien de Divin, mais la sagesse des choses spirituelles, et aussi dans l'amour de ces extérieurement ils jouent avec les Divins comme des histrions. ' choses, et néanmoins ne pas être réformé. n. Si l'homme dans la 2'23. Par de nombreuses expériences, dans le Monde spirituel, suite s'en retire, et va en sens contraire, il profane les choses il m'a été donné de savoir que l'homme possède en lui-même la saintes. Ill. Il ya plusieurs genres de profanations, mais ce genre faculté de comprendre comme les anges eux·mêmes les arcanes est le pire de tous. IV. C'est pour cela que le Seigneur n'introduit de la sagesse; car j'ai vu des diables ignés qui, dès qu'ils enlen­ intérieurement l'homme dans les vrais de la sagesse et en même daient prononcer des arcanes de la sagesse, non·seulement les temps dans les biens de l'amour, qu'autant que l'homme peul y comprenaient, mais même en parlaient d!après leur rationalité; être tenu jusqu'à la fin de la vie. mais aussitôt qu'ils revenaient dans leur amour diabolique, ils ne 222. I. L'homme peut être intl'odLLit dans la' sagesse des les comprenaient point, d au lieu de 'ces arcanes ilscomprenaieilt choses spi1'ituelles, et aussi dans l'amoûr de ces choses, et des choses opposées qui étaient de la folie, et cette folie ils l'ap­ néanmoins ne pas être 1'éformé. Cela résulte de ce que l'homme pelaient sagesse: il m'a même été donné d'entendre que,lorqu'ils a la rationalité et la liberté; par la rationalité il peut être élevé étaient dans l'état de sagesse, ils riaient de leur folie, et que, dans une sagesse presqu'angélique, et par la liberté, dans un lorsq u'ils étaient dans l'ôta t de folie, ils riaient de la sagesse. amour non différent de l'amour angélique j mais néanmoins tel L'homme qui dans le monde a été tel, quand après la mort il est l'amour, telle est la sagesse; si l'amour est céleste et spirituel, devient esprit, est ordinairement Riis alternativement dans l'état la sagesse aussi ùevient céleste et spirituelle; mais si l'amour est de sagesse et dans l'état de folie, afin qu'il voie celle-ci par celle·là: diabolique et infernal, la sagesse aussi est diabolique et internale ; mais quoique d'après la sagesse ils voient qu'ils déraisonnent, celle-ci, il est vrai, peut alors alJparaîtrc dans la forme externe, néanmoins dès que le choix leur est donné, ce qui a lieu pour et ainsi devant les autres, comme célesle et spirituelle, mais oans chacun, ils se jettent dnns l'état de folie, et ils l'aiment, et 'alors la forme interne, qui est son essence même, elle est diabolique ils ont en haine l'état de sagesse. La raison de ceJa, c'est'que leur et infernale, non hors de l'homme, mais au dedans de lui j il n'ap­ interne a été diabolique, et que leur externe a été comme Divin: paraît pas aux hommes qu'elle soit telle, parce que les hommes co sont coux-là qui sont entendus:par les diables qui se fontanges sont naturels, et qu'ils voient et entendent naturellement, et que de lumière, et par celui qui, dans la maison de noce, ri'était point la forme externe est nalurelle; mais il apparaît aux anges qu'elle vêtu d'un habit de noce, et qui fut jeté dans les ténèbres extérieu­ est telle, parce que les anges sont spirituels, ct qu'ils voient et res, - Matth. XXII. 11, 12,13, entendent spirituellement, et que la forme interne est spirituelle. 2'2'4. Qui est-ce qui ne peut voir qu'il y a un iIiterne d'après D'après cela, il est évident que l'homme peut être inlroduit dans lequel l'externe existe; que par conséquent l'externe a son essence la sagesse des choses spirituelles, et aussi dans l'amour de ces par l'interne 'l Et qui est-ce quine sait pas par expérience que l'ex­ choses, et néanmoins ne pas êlre réformé; mais alors il a été seu­ terne peut sc montrer autrement que selon l'essence' qu'il tient de lement introduit dans leur amour naturel, et non dans leur amour l'intern9 'lEn effet, cela se voit clairement'chez les hypocrites, les spirituel: cela vien t de ce que l'homme peuts' introduire lui-même flatteurs, les fourbes; et l'on sait, par les comédiens et par les mi­ dans l'amour naturel, mais le Seigneur seul peut l'introduire dans mes, que l'homme peut prendre dans lesexternes'un caractère qui l'amour spirituel; et ceux qui ont été introduits dans l'amour n'est pas le sien; ear ceux·ci sa ven t représentër des 'rois, des em, 13
  • 101. 1 :19!. J,~. SAOESSEA~GÉL1QUE SUR LA DIVINE piWVIDENCE 195 ,pereurs, et même des, ange:s, pal;' le son, le langage; la face, le sont entièrement naturels, que chez ceux qui sont spirituels; mais geste, comme s~ils étaient ces personnages; et c~pendant, ce ne avec cette différence que par là ceux-ci sont réformés, et que sont que des histrions. Ceci aussi est dit, parce que l'homme peut ceux-là ne le sont point: chez ceux qui ne le sont point il peut pareillement fair~le sycophante, tant dans les cho!'Oes civilf:s etmo­ aussi sembler qu'ils aiment la sagesse, mais ils ne l'aiment que de raies que dans les choses spirituelles; et l'on. sait encore qu'il y en mêine qu'un adultère aime une femme noble comme une courti~ a beaucoup qui agissent ainsi. Lors donc que l'interne dans son sane à qui il adresse des parc.les tendres et donne de riche!: vête­ èssence est infernal, et que l'externe dans sa forme se montre spiri­ ments; cependant chez lui il se dit en lui-même:« Ce n'est qu'une tuel, ---: et cependan t l'externe, comm~dla été dit, tient son essence vile prostituée; je lui ferai croire que je l'aime, parce qu'elle est de.,l'iIlterne, - on demande où cette essence est cachée dans l'ex­ favorable à ma passion; mais si elle n'y était pas favorable, je la terne; elle ne se montre ni dans le geste, ni dans le son, ni dans rejetterais. »L'homme Interne de celui qui est entièrement na. ~elangage, ni dans la face; mais néanmoins elle est int.érieurement turel est cet adultère, et son homme Externe est cette femme. cachée cians ces quatre choses : qu'elle y soit intérieurement 226. II. Si l'homme dans la sltite ,'en "et ire , et va en sens cachée, c'est ce qui est bien évident par ces mêmes personnes ùans contraÏ1'e, il p,·otcm,e les choses saintes, Il y a plusieurs genres le Monde spirituel; car lo~sque l'homme vient du Monde naturel de profanation des choses saintes; il en !'Oera parlé dans l'Article Jans le Monde spirituel, ce qui arrive quand il meurt, il laisse ses suivant; mais ce genre estle plus grave de tous; car ceux qui sont externes avec le corps, et il retient ses internes qu'il a renfermés des profanateurs de ce genre deviennent, après la mort, des êtres ~ans son esprit; et alors si son interne a été infernal, il apparaît, qui ne sont plus hommes; ils vivent, il est vrai, mais continuelle­ lui, comme un diable, tel qu'il avait été aussi quant à son esprit ment dans des délires fantastiques; il leur semble qu'ils volent quand il vivait dans le monde. Qui est-ce qui ne reconnaît pas dans le haut, et quand ils sont en repos, ils jouent avec leurs fan~ que tout homme laisse les externes avec le corps, et entre dans taisies qu'ils voient comme des choses réelles ; et ~omme ils ne sont les internes, quand il devient esprit? A cela j'ajouterai, que dans plus hommes, ils sont appelés non pas celui-ci ou celle·là, mais le Monde spirituel il y a comml.mication des affections et des pen­ cela: bien plus, quand ils se présentent à la vue dans la lum:êre sées venant des affections, d'où il résulte que personne ne peut du ciel, ils apparaissent comme des squelettes, les uns comm9 des parler autrement qu'il nep13nse ; puis aussi que chacun y change squelettes couleur d'os, d'autres comme des squelettes embrasés, ~a face, et devient semblable à son affection, au point que d'après et d'autres comme des squelettes dessé~hés. Que les profanateurs la face il apparaît tel qu'il est: il est parfois donné aux hypocrites de ce genre deviennent tels après la mort, c'est ce qu'on ignore de parler autrement qu'ils ne pensent, mais le son de leur lan': dans le monde, et on l'ignore parce que la cause n'en est pas con­ gage est entendu entièrem3ot en discordance avec les interieurs de nue; la cause elle-même, c'est que quand l'homme reconnait d'a­ leurs pensées, et par cette discordance ils sont découverts: de là, bord les Divins et les croit, et qu'ensuite il s'en éloigne et les nie, on peut voir que l'interne est intérieurement caché dans le son, il mêle les choses saintes avec les profanes; et, quand elles ont le langage, la face et le geste de l'externe, et que cela n'est point été mêlées, elles ne peuvent plus être séparées que par la des~ perçu par les hommes dans le Monde naturel, mais est clairement truction du tout. Mais, pour que ce sujet soit perçu plus claire· perçu par les.anges dans le Monde spirituel. ment, il va être exposé dans l'ordre suivant: 1° Tout ce que , 225. D'après ces considérations, il est maintenant évident que l'homme pense, dit et tait d'après la volonté, lui est approprié et l'homme, tant qu'il vit dans le Monde naturel, peut être introduit reste, tant le bien que le mal. 2" Mais le Seigneur par sa Divine dans la sagesse des chose:> spirituelles, et aussi dans l'amour de Providence pourvoit et dispose continuellemeut, pour que lemal ces choses; et que cela se fait et peut se faire tant chez. ceux qui soit par soi-même, et le bien par soi-même, et qu'ainsi ils puissent
  • 102. 196 LA SAGESSE ANGÉLIQUE: SUR LA DIVINE PROVIDENCE 197 être séparés, 3' Mais cela ne peut être fait, si l'homme d'abord dans soi, mais extérieurement comme dans le Seigneur, et celui. reconnaît les vrais de la foi et vit selon ces vrais, et qu'ensuite il ci est dans le mal, et celui-là dans le bien, cependant tous deux s'en éloigne et les nie. 4' Alors il mêle le bien et le mal au point sont dans l'un et dans l'autre; si le méchant y est aussi, c'est parce qu'ils ne peuvent être séparés, 5° Et comme le bienet le mal chez qu'il est dans le bien de la vie civile et morale, et au:::si extérieu· chaque homme doivent être séparés, et que chez celui qui est tel rement dans quelque bien de la vie spirituelle, et en outre parce ils ne peuvent être séparp-s, celui-ci par conséquent est détruit qu'il est tenu par le Seigneur da:ls la rationalité et dans la liberté, quant à tout ce qui est véritablement humain. afin qu'il puisse être dans le bien; ce bien est celui par lequel 227. Co sont là les causes pour le~quelles une chose si énorme tout homme, même le méchant, est conduit par le Seigneur. D'a· existe; mais ces causes étant dans l'obscurité parce qu'on est dans près ces explic.ations, on peut voir que le Seigneur sépare le mal l'ignorance à leur égard, elles vont être expliquées,. afin qu'elles et le bien, afin que l'un soit à l'intérieur et l'autre à l'extérieur, se présentent avec évldence devant l'entendement. PREMIÈRr.:­ et qu'ainsi il pourvoit à ce qu'ils ne soient point mêlés. TRorSIÈ­ !vIENT. Tout ce que l'homme pense, dit et tait d'après la volonté, MEMENT. j'dais cela ne peut éL1'e fail, si l'homme d'abord recon­ lui est app1'f)prié et 1'este, tant le bien que le mal. Cela a été naît les v1Ytis de la toi et vit selon ces vrais, et qu'e·nsuite il montré ci·dessus, N°' 78 à 81. En effet, l'homme a une mémoire s'en éloigne et les nif. Cela est évident d'après ce qui vient d'être externe ou naturelle, et il a une mémoire interne ou spirituelle; dit; premièrE:ment, que tout ceque l'homme pense, dit et fait d'après dans sa mémoire interne ont été inscrites toutes et chacune des la volonté lui est approprié et reste; et, secondement, que le Sei· choses que dans le monde il a pensées, dites et failes d'après la gneur par sa Divine Providence pourvoit et dispose continuelle· volonté, et elles y sont tellement toutes, qu'il n'en manque pas ment, pour que le bien soit par soi-même, et le mal par soi-même, une seule; cette mémoire est le livre de sa vie, qui est ouvert et qu'ils puissent être séparés; ils sont séparés aussi après la mort après la mort, et selon lef1uel il est jugé ; sur cette mémoire il a par le Seigneur.; chez ceux qui sont intérieurement méchants et été rapporté beaucoup de choses d'après l'expérience elle·même extérieurement bons le bien est ôté, et ainsi ils sont abandonnés dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°S 461 à 465. SECONDE­ à leur mal; c'est le contraire chez ceux qui sont intérieurement MENT. Mais le Seigneur par sa Divine Providence pourroit et bons, et qui extérieurement, comme les autres hommes, se sont dispose continuellement, pOUl" que le mal soit par soi.m.ême, et enrichis, ont recherché les dignités, ont trouvé du plaisir dans' le bien pal' soi-même, et qu'ainsi ils puissent êt1'e séparés. diverses choses mondaines, et se sont abandonnés à quelques Chaque homme est tant dans Je mal que dans le bien, car il est convoitises; chez eux, néanmoins, le bien et le mal n'ont point dans le mal par lui-même, et dans le bien par le Seigneur; et étè mêlés, mais ils ont été séparés comme l'interne et l'externe; l'homme ne peut vivre à moins qu'il ne soit dans l'un et dans ainsi dans la forme externe en beaucoup de choses ils ont été sem· l'autre, car s'il était dans soi seul et ainsi dans le mal seul, il blables aux méchants, mais non dans la forme interne. De l'autre n'aurait rien de la vle ; et s'il était dans le Seigneur seul et ainsi côté, il en est de même des méchants qui dans la forme externe dans le bien seul, il n'aurait non plus rien de la vic; car l'homme se sont montrés comme les hons, dans la piété, le culte, le lan. dans cegenre devie·ci serait comme suffoque, continuellement ha· gage et les faits, et qui cependant dans la forme interne ont été letant, comme un moribond à l'agonie; et dans ce gem-e de vie· là méchants, chez eux aussi le mal a eté séparé du bien. Mais chez il serait éteint; car le mal sans aucun bien en soi est mort; c'e'>tpour ceux qui d'abord ont reconnu les vrais de la foi et ont vécu selon cela que 'chaque homme est dans l'un et dans l'autre; mais la dit'· ces vrais, et qui ensuite ont m'lrché en sens contraire et les ont f~rence est, que l'un est intérieurement dans le Seigneur, et ex· rejctbs, et principalement s'ils les ont niés, les· biens et les maux térieurement comme dans soi, et que l'autre est intérieurement n'ont plus étë séparés, mais ils ont été mêlés ensemble; car
  • 103. 198 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR. LA DIVINE PROVIDENCE 199 l'homme qui est tel s'est approprié le bien, et s'est aussi appro­ sent non plus comme des hommes, mais comme, des os' 'couverts prié le mal, et par conséquent les a conjoints et mèlés ensemble. de quelque peau; et que par suite, qu~nd ils sont norilmés, on dit QUATRIÈMEMENT. Alors il mêle le bien et le mal au point qu'ils 10n pas celu~-ci ou celle-là, mais cela: tel est le sort de ceux qui ne peuvent être séparés. Cela résulte de ce qui vient d'être dit; mêlent de cette marière les choses saintes avec les choses profa. et si le mal ne peut êtl'e séplré du bien, ni le bien être séparé du nes: mais il y a plusieurs genres de profanation, qui cependant mal, l'homme ne peut êtrE.' ni dans le ciel ni dans l'enfer; tout ne sont pas tels; il en sera traité dans l'Article suivant. homme doit être oU,dans l'un ou dans l'autre; il ne pout pas ètre 228. Tout homme qui ne connait pas les choses saintes ne Ifls dans l'un et dans l'autre, il serait ainsi tan tôt dans le ciel, et tan­ profane pas ainsi, car celui qui ne les connait pas ne peut pas les tôt dans l'enfer; ot quand il serai t dans le ciel il agirait pour l'en­ reconnaître et ensuite les nier; ceux donc qui sont hors du Monde fer, et quand il serait dans l'enfer il agirait poul'le ciel, ainsi il Chrétien, et ne savent rien du Seigneur, nI de la Rédemption, ni détruirait la vie de tous ceux qui seraient autour delui, la vie cé­ de la Salvation par Lui, ne profanent pas cette sainteté, lorsqu'ils leste chez les anges, et la vie infernale chez les diables; par là la ne la reçoivent pas, ni même lorsqu'ils parlent contre elle. Les vie de chacun périrait, car la vie pour chacun doit être sienne, Juifs eux-mêmes ne profanent pas non plus celte sainteté, parce personne ne vit dans la vie d'autrui, ni à plus forte raison dans que dès l'enfance ils ne veUlent ni la recevoir ni Id l'econnaitre ; il une vie opposée. C'est de là que chez tout homme après la mort, en serait autrement, s'ils recevaient et reconnaissaient, et si én­ lorsqu'il devient esprit ou homme spirituel, le Seigneur sépare le suite ils niaient, ce 'qui cependant arrive rarement; en effet, plu­ bien d'avec le mal, et le mal d'avec le bien; le bien d'avec le mal sieurs d'entre eux la reconnaissent extérieurement, et la nient chez ceux qui sont intérieurement dans le mal, et le mal d'avec le intérieurement, et sont semblables aux hypocrites. Mais ils pro­ bien chez ceux qui sont intorieurement dans le bien; ce qui est fanent les choses saintes par leur mélange avec les choses profa­ conforme à Ses paroles: «A quiconque a, il sel'a donné, et il nes, ceux qui d'abord reçoivent et reconnaissent, et ensuite s~ aura en abondance, et à celui qui n'a pas, cela même qtt'il a retirent et nient. Peu importe que dans l'enfance et dans la jeu­ sera ôté. »- Matth. XIII. 12. XXV. 2!}. Marc, IV. 25. Luc, VrrL nesse on reçoive ot reconnaisse, tout chr~tleil' fait cela, car alors 18. XIX. 26. - CINQUIÈMEMENT. Comme le bien et le mal chez les choses qui appartiennent à la. (oi et à la charité on les reçoit chaque homme doivent être séparés, et que chez celui qui est et reronnaît, non d'après quelque rationalité et quelque liberté, tet ils ne peuvent être séparés, celui ci par conséquent est dé­ c'est·à·dire, non da'ns l'entendement d'après la valonté, mais seu" truit quant à tout ce qui est véritablement hurnain. Ce qui est l~ment d'après la mémoire et la confiance ù1l.ns le maitre; et si véritablement humain dans chaque homme vient de la Hationa­ l'on y conforme sa vie, c'est par une obéissance aveugle; maiS: lité, en co que, s'il le veut, il peut voir et savoir ce que c'est que quand l'homme vient dans l'usage de sa rationalité et de sa li­ le vrai et ce que c'est que 10 ~ien, et aussi en ce qu'il peut d'après berté, ce qui se fait succèssivement à mesure qu'il grantlitet d~-: la Liberté vouloil', penser, dire et faire le bien et le vrai, comme il vient adulte, si alors il reconnaît les vrais de la foi et y conforme: a déjà été montré; mais cette liberté avec sa rationalilé a été dé­ sa vic, et qu'ensuite il les nie, il mêle les choses saintes avec leS­ truite chez ceux qui ont mêlüçhez eux le bien et le mal, car ceux­ profaries, et d'homme qu'il était il devient un monstre.tel qu'il; là ne peu veQt pas d'après le bien voir le mal, ni d'après le mal con­ viept d'êtie dit. Mais si l'homme est dans le mal dès le tf'mps où naître le bien, car le bien et le mal font un ; d'apr6s cela ils n'o:lt i'l :l. joui de sa rationalité et de sa liberté, c'est·à-dire, dès le temps plus la rationalité en faculté ou en puissance, ni par conséquent ciu'ilest devenu son maître (sui jurisl, même pendant l'àge adulte,. aucune libert6 : c'est pour cela même qu'ils sont comme de pures et qu'ensuite il reconna.isse les vrais de la foi, et vive selon· délires fantastiques, ainsi qu'il a déjà élé dit, et qu'ils apparais~ ees. vrais, pourvu qu'alors il y persiste jusqu'à la fin· de ila...v:ic,-il­
  • 104. 20~ LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 201 ne les mêlepo.int, ca-r alors: le Seigneur sépare liS maux de la vie est en Lui, et qui procède de Lui; et comme la Parole est le Divin antérieure d'avec les biens de la vie postérieure; il en est ainsi procédant, elle est le Nom de Dieu; et comme tous les Divins, qui pour tous ceux qli font pénitence. Mais il en sera dit davantage sont appelés les spirituels de l'Église, viennent de la Parole, ils sur ce· sujet dans ce. qui suit. sont aussi le :Nom de Dieu. D'après ces explications, on peut voir 229. Ill. Il Y a plusieurs genres de profanations du saint, ce qui est entendu dans le Second Précepte du Décalogue par et ce gem'e est le pù'e de tous. Dans le sens le plus commun par Tu ne pl"ofanei'lts point le Nom de Dieu; et dans l'Oraison Domi· profanation il est entendu toute impiété, ainsi p~r profanateurs il naLion par Soit sanctifié ton Nom. Semblables choses sont est entendu tous les impies, qui de cœur nient Dieu, la sainteté signifiées par le Nom de Dieu et du Seigneur dans un gTand nom­ de la Parole, et par suite les spirituels de l'Église, qui sont les bre de passages dans la Parole de l'un et de l'autre Testament, choses saintes elles-mêmes, dont il> parlent aussi d'une manière comme dans Matth. VII. 22. X. 22. XV!!I. 5, 20. XIX. 29. XXI. impie. Mais ici il s'agit, non pas de ceux-là, mais de ceux qui pro­ 9. XXIV. 9, 10. Jean, 1. 12.11.23. III. 17, 18. XII. 13,28. XIV. fessent la croyance en Dieu, qui soutiennent la sainteté de la Pa­ 14. XV. 16. XVI. 23, 21" 26, 27. X VII. 6. XX. 31; et en outre role, et qui reconnaissent les spiriluels de l'Église, la plupart ce­ dans d'autres, et dans un très grand nombre de passages de l'An­ pendant de bouche; si ceux-ci profanent, c'est parce que le saint cien Testament. Celui qui connaît cette signification du Nom, peut qui procède de la Pllfole est en eUI: et chez eux, et que ce qui est savoir ce qui est' signifié par ces paroles du Seigneur: « Qui en eux et qui constitue une partie de leur entendement et:de leur reçoit un p"opMte au nom de prophete, récompense de prophète volonté, ils lepl'ofanent; mai~ dans les impies, qui nient le Divin obtiend"a et qui l'cçoit un Juste au nom de juste, récompense et les Divins, il n'y a rien de saint qu'ils puissent profaner: ces de Juste obtiendra; et quiconque aura donné à boi1'e à l'un de derniers, il est vrai, sont des profanateurs, mais néanmoins ils ne ces petits un seul verre d'eau (roide au nom de disciple, il ne sont pas des profanes. pel'd1'a pas sa 1'écompense. II - Matth., X. 41, 42. - Celui qui, 230. La profanation du saint est entendue dans le Second Pré­ par le nom de prophète, de juste et de disciple, entend seulement cepte du Décalogue par Tu ne profaneras point le Nom de. ton dans ce passage un prophète, un juste et un disciple, ne ~ait pas IJieu; et qu'on ne doive point le profaner, cela est ententilu dans qu'il y a là un autre sens que le sens seul de la lettre; et il ne sait l'Oraison Dominicale par Soit sanctifié ton Nom. Ce qui est fln­ pas non plus ce qt1è c'est que la récompense de prophète, la récom­ tendu par le Nom de Dieu, il est à peine quelqu'u'1, dans le Monde pense de juste, et la récompense pour un verre d'eau froide Chrétien, qui le sache; et cela, parce qu'on ne sait pas que dans le donné au disciple, lorsque cependant par le nom et par la récom­ Monde spirituel il n'y a pas de noms comme dans le Monde naturel, pense de prophète il est entendu l'état et la félicité de ceux qui mais que chacun est nommé selon la qualité de son amour et de sont dans les Divins vrais, par le nom et la récompense de juste, sa sagesse; en effet, dès que quelqu'un vient en sociéLé ou com­ l'état et la. félicité de ceux qui sont dans les Divins biens, et par pagnie avec d'autres, il est aussitôt nommé selon sa qualité. dans le disciple l'état de ceux qui sont dans quelques spirituels dfll'É­ cette société: la nomination est faiLe par la langue spirituelle, qui glise; Je verre d'eau froide, c'est quelque chose du vrai. Que la est telle, qu'elle peut donner un nom à chaque chose, parce que qualité de l'état de l'amour et de la sagesse, ou du bien et du vrai, là chaque lettre dans l'alphabet signifie u~e chose,. et que plu­ soit signifiée par le Nom, on le voit aussi par ces paroles du Sei-, sieurs lettres réunies en un mot, qui constituent le nom d'une gneur: « Celui qui entre pm' la pm'te est un bm'lIer des b,'ebis; personne, enveloppent l'état entier de la chose: ceci est une des le pOI'tier' lui ouvre, et les bl'cbis sa voix entendent, et MS pro­ merveilles du monde spirituel. De là il est évident que par le Nom pres brebis il appelle nom par nom, et 'il lcs mène dchors. Il ­ de Dieu dans la Parole, il est signifié Dieu avec tout le Divin qui Jean, X. 2, 3; - appeler les brebis nom par nom, c'est enseigner
  • 105. " 202 LA SAGESSE. ANGÉLIQUE SUR LA. DIVINE PROVIDENCE 203 et conduire quiconque est dans le bien de la charite selon l'état tion est diverse, et la profanation est selon la conjonction, quand de son amour et de sa sagesse; par la porte il est entendu le Sei­ on vit d'une manière opposée aux vrais qui sont reconnus; par gneur, comme on le voit là par le Vers_ 9: (( il-foi, je sttis la porte; exemple, si quelqu'un reconnaît que les vengeances et les haines, par Moi si quelqu'un entre, il sera sauvé.» D'après cela, il est les adultères et les scortations, les fraudes et les fourberies, les évident que pour pouvoit' ètre sauvé il faut s'adresser au Seigneur blasphèmes et IQS mensonges, sont des péchés contre Dieu. ct Lui-Même; et que celui qui s'adresse à Lui est un berger des bre­ néanmoins les commet, il est dans ce genre plus grave de pro­ bis; et que celui qui ne s'adresse pas à Lui est un voleur et un fanation ; car le Seigneur dit: « Le sel'viteul' qui, connaît la vo­ lanon, comme il est dit au Vers. 1, du même Chapitre. lonté de son seignezw, et ne {aU pas selon sa volontri, scra bemt­ 231. Puisque par la profanation du saint il est entendu la pro­ coup battu.» - Luc, XU. ~7. - Et ailleurs: (( Si aveulJles vous fanationpar ceux qui connaissent les vrais de la foi et les biens étiez, VOltS n'auriez }Joint de piché ,. mais maintenant vous di­ de la charitè d'après la Parole, et qui aussi en quel Clue manière tes.' .Nous voyons,. c'est pour cela que vot1'e péché demeure. » les reconnaissent, et non par ceux qui ne connaissent point, ni pal' - Jean, IX. 41. - Mais autre chose ~st de reconnaître les appa­ ceux qui par impiété les rejettent entièrement, ce qui va suivre rences du vrai, et autre chose de reconnaître les vrais réels; ceux concerne par conséquent, non pas ceux-ci, mai3 les premiers; il qui reconnaissent les vrais réels, et néanmoins ne vivent pas se­ Y a pour eux plusieur;:; genres de profanation, les uns plus légers lon ces vrais, apparaissent dans le monde spirituel sans lumiêre ùt les autres plus graves, mais ils peuvent être rapportés à ces ni chaleur de la vie dans le son et le langage, comme s'ils étaient sept. LE Pl1EMlER GENRE DE PROFANATION EST COMMIS PAR CEUX de pures paresses. LE TROISIÈME GENRE DE PROFANATION EST COM­ qui plaisan'ent d'après la Pm-ole et sur la Parole, ou d'après MIS PAR CEUX qui appliquent le sens de ln lettre de la Parole cl les Divins de l'Église et SUI- ces Divins. Cela arrive à quelques: confirmel' ·de mauvais amours et de {aux principcs. La raison uns par la mauva:se habitude de prendre des noms ou des locu­ de cela, c'est que la confirmation du faux est la négation du vrai, tions de la Parole, et de les mêler à des discours peu décents, et et la confirmation du mal le l't'jet du biRn ; or, la Parole dans parfois obscènes; ce qui ne peut qu'ètre joint à un certain mépris son sein n'est que le Divin Vrai et le Divin Bion; et dans le sens de la Parole, lorsque cependant la Parole dans toutes et dans cha­ dernier, qui e<;t le sens de la lettre, elle apparaît n311 pas dans des que chose est Divine et sainte; car chaque mot)7 renferme dans son vrais réels, excepté lorsq u'elle donne à connaître le Seigneur et le sein quelque Divin, et a par ce Divin communication :n'ecle Ciel: chemin même du salut, mais dans des vrais revêtus, qui sont ap­ mais ce genre de profanation est pIns léger on pIns grave selon la pelés apparences du vrai; c'est pourquoi cù sens peut être tordu reconnaissance de la sainteté de la Parole, et l'indécence du dis­ pOUl' confirmer des hérésies de plusieurs genres: or celui qui co~­ cours dans leguel les expressions sont introdui tes par les plaisants. firme de mauvais amours fait violence aux Divins Biens, et celni LE SECOND GENRE DE PHOFANATIOX EST CO}[MIS PAR CEUX qui com­ CI ni confirme de fanx principes fait violence aux Divins Vrais; cette prennent et reconnaissent les Dir:dnsVrais, et cependctnt vivent violence-ci est appelée falsification du vrai, et celle-là adultération d'une manière opposée à ces vrais; toutefois, ceux qui seu­ du bien; l'une et l'autre sont entendues dans la Parole par les lement les comprennent profanent plus légêrement, mais ceux sangs; car le Saint spirituel, qui est aussi l'Esprit de vérité procé­ qui les reconnaissent profanent plus gravement; car l'entende­ dant du Seignf ur, est intérieurement dans chaque chose du sens ment ne fait qu'enseigner, à peu près comme un prédicateur, et de la lettre de la Parole; ce saint est blessé, quand la Parole est ne se conjoint pas de lui-même avec la volonté; mais la recon­ falsifiée et adultérée; que ce soit là une profanation, cela est évi­ naissance se conjoint, car aucune chose ne peut être reconnue dent. LE QUATRIÈME GENRE DE PROFANATION EST COMMIS PAR CEUX qu'avec le consentement de la volonté: néanmoins cette conjonc-· qui- de bouche p,'ononcent des choses pieuses et saintes, ct {ei­
  • 106. 204 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 205 gnent par le ton de voix et le geste d'être affectés d'amoltr puur est aussi le Ciel, et que par suite ceux qui sont dans le Ciel sont elles, mais qui de cœw' ne les croient ni ne les aiment. La plu­ dans le Seigneur, c'est pour cela que ceux qui nient le Divin du part d'entre eux sont des hypocrites et des pharisiens; après la Seigneur ne peuvent être admis dans le Ciel, ni être dans le Sei­ mort tout vrai et tout bien leur sont ôtés, et ils sont ensuite en­ gneur. Que le Seigneur soit le Ciel, et que par suite ceux qui sont voyés dans les ténèbres extérieures, Ceux de ce genre, qui se sont dans le Ciel soient dans le Seigneur, cela a été montré ci-dessus. confirmés contre le Divin et contre la Parole, et par suite aussi LE SEPTll~ME GENRE DE PROFANATlON EST COMMIS PAR CEUX qui contre les spirituels de la Parole, se tiennent assis dans ces ténè. d'abord j'econnaissent les Divins vrais, et vit'ent selon ces vrais, bres, mUl.'ts, sans pouvoir parler, voulant balbutier des choses et ensuite se retirent et les nient. Ce genre de profanation est le pieuses et saintes, comme dans le Monde, mais ils ne le peuvent pire, par la raison qu'ils mêlent les choses saintes avec les pro­ pas; car dans le Monde spirituel chacun est forcé de parler comme fanes, au point qu'elles ne peuvent être séparées, et cependant il il pense; mais l'hypocrite veut parler autrement qu'il ne pense, de faut qu'elles soient séparées, afin qu'on soit ou dans le Ciel, ou là il existe dans sa bouche une opposition, par suite de laquelle il dans l'Enfer; et comme cela ne peut être fait chez eux, tout in­ ne peut que marmoter. Mais les hypocrisies sont plus légères ou tellectuel humain et tout volontaire humain est détruit, et ils ne plus graves, selon les confirmations contre Dieu, et les raison­ sont plus des hommes, ainsi qu'il a déjà été dit. Il arrive presque nements à l'extérieur en faveur de Dieu. LI;; CINQUIÈME GENRE la même chose à ceux qui reconnaissent de cœur les Divins de la DE PROFANATION EST COMMIS PAR CEUX qui s'ctttribuent les Di­ Parole et de l'Èglise, et qui les plongent entièrement dans leur vins. Ce sont ceux qui sont entendus par Lucifer dans É3aïe, propre, qui est l'amour de dominer sur toutes choses, amour dont Chap. XIV: là, par Lucifer il est entendu Babel, comme on peut il a déjà été beaucoup parlé; car, après la mort, lorsqu'ils de­ le voir par les Vers. {. et 22 de ce Chapitre, où leur sort est même viennent esprits, ils veulent absolument être conduits non pas par décrit: ce sont aussi eux qui sont entendus et décrits par la pros­ . le Seigneur, mais par eux-mêmes, et quand la bride est lâchée à tituée a~sise sur une bête écarlate, dans l'Apocalypse, Chap. XVII. leur amour, ils veulent non-seulement dominer sur le Ciel, mais Babel et la Chaldée sont nommées dans un grand nombre de pas­ aussi sur le Seigneur; et parce qu'ils ne le peuvent pas, ils nient sages de la Parole, et par Babel il y est entendu la profanation du le Seigneur, et deviennent des diables, Il faut qu'oa sache que Lien, et par la Chaldée la profanation du vrai, l'une et l'a'ltre chez l'amour de la vie, qui est aussi l'amour régnant, demaure chez ceux qui s'attribuent les DIVINS. LE SIxIüm GENRE DE PROFANA­ chacun après la mort, ct qu'il ne peut être enlevé. Les profanes TION EST COMMIS PAR CEUX qui reconnaissent la Parole, et ce· de ce genre sont entendus par les Tièdes, dont il est parlé ainsi pendant nient le Divin du Seigneur, Ceux-ci dans le Monde sont dans l'Apocalypse: « Je connais tes œuvres, que ni ti'oid tu n'es, appelés Sociniens, et quelques-uns d'eux Ariens; le sort des uns et ni chaud; mieux vaudl'ait que !rOl:d tu fusses, ou chaud; mais des autres, c'est d'invoquer le Père, et non le Seigneur, et de prier parce que tiède tu es, et ni froid ni clzaud, Je te vomirai de continuellement le Père, quelques-uns aussi à cause. du Fils, afin ma bouche. » - nI. 14, 15. - Ce genre de profanation est décrit d'être admis dans le Ciel, mais en vain, jusqu'à ce qu'ils perdent ainsi par le Seigneur dans Matthieu: « Quand l'esprit immonde tout espoir d'être sauvés; et alors ils sont envoyés dans l'enfer est sorti de l'homme, il pm'cow·t des lieux arides, cherchant parmi ceux qui nient Dieu: ce sont eux qui sl)nt entendus p3r du repos, mais il n'en trouve point. A lOl'S il dit : Je retom'ne­ ceux qui blasphèment l'Esprit Saint, auxquels il ne sera pardonné rai dans ma maison, d'où Je suis sorti; et, étant venu, il la ni dans ce sièc1l.' ni dans le siècle à venir, - Matlh. XII, 32: - et trouve vide, balayée, et ornée POUj' lui; il s'en va, et Pl end cela, parce que Dieu est un en Personne et en Essence, en qui est avec lui sept aut,resesprits plus méchants que lui ; et, étant en­ la Trinité, et que ce Dieu est le Seigneur; et comme le Seigneur trés, ils habitent là; et le dernier état de cet homme devient
  • 107. 206 LA. SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 207 pire que le premier. » - XII. 4B à 45 ; - la conversion de l'homme déjà été dit, celui qui d'abord reconnaît les Divins de la Parole et est décrite là par la sortie de l'esprit immonde hors de lui; et lè par conséquent de l'Église, et qui ensuite s'en retire, profane les retour aux premiers maux, après le rejet des vrais et des biens, choses saintes de ,la manière la plus grave. Afin donc que cet est décrit par le retour de l'esprit imm9nde avec sept esprits plus arcane de la Divine Providen'ce soit dévoilé, au point que l'homme méchants que lui dans la maison ornée pour lui; puis, la profana. rationnel puisse le voir dans sa lumière, il sera développé dans tion du saint par le profane est décrite par cela que le dernier état celte série: 1° Dans les intérieurs chez l'homme il ne peut pas y de cet homme devient pire que le premier. La même chose est avoir le mal et en même temps le bien, ni par conséquent le· faux entendue par ces paroles adressées par Jésus à l'homme qu'il avait liu m.al et en même temps le vrai du bien. 2° Le bIen et le vrai guéri vers la piscine de Bethesda: « Ne pèche plus, de peur que du bien ne peuvent être portés par le Seigneur dans les intérieurs quelque chose de pire ne t'arrive. » - .Jean, V. 14. - Que le Sei­ de l'homme, si ce n'est qu'autant que le mal et le faux du mal gneur pourvoie à cc que l'homme ne reconnàisse pas intérieure­ en ont été éloignés. BO Si le bien avec son vrai y était porté ment les vrais, s'il devait ensuite se retirer et devenir profane, auparavant, ou en plus grande proportion que le mal avec son c'est ce cfui est entendu par ces paroles: « il a aveuglé lew's faux o'en a été éloigné, l'homme se retirerait du bien, et retour­ yeux, et il ct endurci. leur cœur, de peur qu'ils ne voient des nerait à son mal. 4° Quand l'homme est dans lA mal, beaucoup de yeux, et ne comprennent du cœur, et qn'its ne se convertissent, vrais peuyent être portés dans son entendement, et renfermés et que Je ne les guérisse. » - Jean, XII. 40; - de peur qu'ils ne dans sa mémoire, el ce.pendant ne point être profant'ls. 5° Mais le se convertissent, et que je ne les guérisse, signifie de peur qu'ils Seigneur, par sa Divine Providence, pourvoit avec le plus grand ne reconnaissent les vrais, et qu'ensuite ils ne se retirent, et ne soin, à ce qu'il n'en soit pas reçu par la volonté, avant que l'homme deviennent ainsi profanes: c'est pour ln. même raison que le Sei. éloigne comme par lui-même le mal dans l'homme externe, 'ni en gneur a parlé par raraboles, comme Lui·Même le dit dans Mat­ plus grandd proportion qu'il ne l'éloigne. 6" Si c'était ayant et thieu, XIII. 13. S'il a ét.é défendu aux Juifs de manger la graisse en plus grande proportion, alors la volonté adultérerait le bien, et le sang, - rAvit. III 17. VII. 23, 25, - cela signifiait qu'ils ne et l'entendement falsifierait le vrai, en les mêlant ayec les maux devaient pas profaner les choses saintes; car la graisse signifiait et avec les faux. (0 C'est pour cela que le Sèigneur n'introduit le Divin Bien, et le sang le Divin Vrai. Qu'une fois que l'homme intérieurement l'homme dans les vrais de la sagesse et dans les a été con verti, il doive persister dans le bien et le vrai jusqu'à la hiens de l'amour, qu'autant que l'homme peut y être tenu ju~qu'à fin de sa vie, le Seigneur l'enseigne dans :Matthieu: «Jésus dit: la fin de la vie. Qui ctum persévéré Jusqu'à la fin, celui-là sen. sauvé. » - X. 22; 233. Afin donc que cet Arcane de la Divine Providence soit - pareillement dans Marc, XIII. 13. dévoilé de manière que l'homme rationnel puisse le voir dans sa 232. IV. C'est pour cela que le Se'igneur n'introduit intérieu, lumière, les propositions qui viennent d'être présentees seront rement l'homme dcms les vrais de la sagesse et en mênte temps expliquées l'une après l'autre. PREl'rIIÈRE1fENT. Dans les intel'ieurs d,ms les biens de l'amour, qu'autant que l'homme peut y êti'e chez l'homme il ne peut pas y {woir la mal et en même temps tenu Jusqu'à lct fin de la vilJ. Pour démontrer cela, il faut procéder le bien, ni pm- conséquent le faux dl' mal et en même temps le distinctement, pour deux raisons; la première, parce que cela cst vrai du bien. Par les intérieurs de l'homme il est entendu l'in­ important pour le salut des hommes; la seconde, parce que de la terne de sa pensée, duquel l'hGmme ne sait rien avant de venir connaissance de cette loi dépend la cJnnaissance des lois de per­ dans le monde spirituel et dans sa lumièl'e, ce qui arrive après la mission, dont il sera traité dans le Paragraphe suivant: cela, en mort; dans le monde naturel cela peut être connu seulement effet, est important pour le salut des hommes; car, ainsi qu'il a d'après le plaisir de son amour dans l'externe de sa pensée, et
  • 108. 208 tA S.G~SSE 'ANGÉLIQUI<: SUR LA DtVINE PHOVIDENCE Q09 d'après les maux eux-mêmes, quand HIes examine chez lui ; car ainsi ·en ont été éloignés. Cela est la conséquence même de ce qui pré­ qu'il a été montré ci-dessus, l'interne de la pensée est lié dans une çède; car, puisque le mal et le bien ne peuvent être 'ensemble, le telle cohérence avec l'externe de la pensée chez l'homme, qu'ils ne bien ne peut pas être apporté avant que le mal ait été éloigné. li peuvent être séparés; mais il en a déjà été beaucoup parlé. Il est dit est dit dans les intérieurs de l'homme, par lesquels il est entendu le bien et le vrai du bien, et aussi le mal et le fau;~ du mal, parce l'iJJ.terne de la pensée; il s'agit de ces intérieurs dans lesquels doit qu'il ne peut pas y avoir de bien sans son vrai, ni de mal sans son être le Seigneur ou le diable; le Seigneur y est après la réforma· faux; ce sont, en effet, des compagnons de lit ou des époux, car la tion, et le diable y est avant la réformation; autant donc l'homme vie du bien a lieu par son vrai, et la vie du vrai. par son bien; il en se laisse réformer, autan t le diable est repoussé, mais autant il ne est de même du mal ct de son faux. Que dans les intérieurs de se laisse pas réformer, autant le diable reste. Qui ne peut VOil' que l'homme il ne puisse y avoir le mal avec son faux et en même le Seigneur ne peut entrer tant que le diable y est, et que le diable temps le bien avec son vrai, cela peut être vu sans explication par y est aussi longtemps que l'homme tient fermée la porte par la­ l'homme rationnel; car le mal est opposé au bien, et le bien est quelle l'homme est en communication avec le Seigneur '1' Que le opposé au mal, et deux opposés ne peuvent être ensemble: il ya Seigneur entre, quand au moyen de l'homme cette porte est ou­ aussi insitée dans tout mal une haine contre le bien, et dans tout verte, c'est ce qu'enseigne le Seigneur dans l'Apocalypse: « J~ bien il y a insilé un a;mour de se défend:e contre la mal, et de l'é­ me tiens cl la porte, et je heurte; si quelqu'un entend ,ma voiCI; loigner de soi: ùe là ré-sulte que l'un ne peut être en même temps et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, et je souperai avec lui, avec l'autre; et, s'ils étaient ensemble, il s'élèverait d'abord un et lui avec Moi. )1 - III. 20 ; - la porte est ouverle pal' cela ql,le conflit et un combat, et ensuite une destruction: c'est même ce l'homme éloigne le mal en le fuyant et en l'ayant en aversion que le Seigneur enseigne par ces paroles: « Tout Royaume divisé comme infernal et diabolique; car soit qu'on dise le mal ou le conb'e lui-même est dévasté, et toute 'ville ou maison divisée diable, c'est la même chose; et, vice ve'l'sâ, soit qu'on dise le bien cont7'e elle-mtfme ne subsistm'a point. Celui qui n'est pas avec ou le Seigneur, c'est la même chose; car dans tout bien il y a in· Moi est contre Moi, et celui qui n'assenwle pas avec Moi dispe7'se. » térieurement le Seigneur, et dans tout mal il y a intérieurement - Matth. XII, 25, 30. - Et ailleurs : « Nul ne peut se7'­ le diable. D'après cela, la vérité de cette proposition est évidente, vi?' deux maît7'es en même temps ; car, ou l'un il haïra, ou TROI~I1~lIfE~IENT. Si le bien avec son vrai y était porté aupa~I'a· l'autre il aimera. » - Matth. VI. 240. - DeuX" opposés ne peuvent vant, ou en plus grande proportion que le mal avec son faux être ensemble dans une même substance ou une même forme, sans n'en a été éloigné, l'homme se retirm'ait du bien, et 7'etourne· qu'elle soit dissipée et sans qu'elle périsse; si l'un avançait et s'ap­ rait à son mal. La raison de cela, c'est que le mal prévaudrait; prochait de l'autre, ils se sépareraient entièrement comme deux et ce qui prévaut est vainqueur, sinon dans le moment, du moins ennemis, dont l'un se retirernit dans son camp ou en dedans de dans la suite; tant que le mal prévaut encore, le bien ne peut pas ses remparts, et l'autre se tiendrait au dehors: il en est de même être porté dans les appartements intimes, mais il l'est seulement des biens et des maux chez l'hypocrite; il est dans les uns et dans ,jans les parvis, puisque, comme il a été dit, le mal et le bien ne les autres, mais le mal est en dedans et le bien est au dehors, peuvent pas être eusemble, et ce qui est seulement dans les par­ et ainsi les deux ont été séparés, et n'ont pas été mêlés. Par là il vis'est repoussé par son ennemi qui est dans les appartements; est évident que le mal avec son faux et le bien avec son vrai ne de là vient qu'on se retire du bien, et qu'on retourne au mal, peuvent pas être ensemble. SECONDEMENT. Le bien et le t'rai du ce qui est le pire genre de profanation. Outre cela, le plaisir bien ne peuvent êb'e portés pal' le Seigneur dans les inté7'ieurs même de la vie de l'homme est de s'aimer soi·même et d'aimer l~ de l'homme, si ce n'est qu'autant que le mal et le faux du mal monde par dessus toutes choses; ce plaisir ne peut pas être élo~- , 14
  • 109. ~io },A SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PRovIDENCE 2ii gné en un moment, mais il est éloigné peu à peu; or, autant il tion: quand les nais sont seulement dans l'enlendement et par reste de ce plaisir chez l'homme, autant y prévaut le mal; et ce suite dans la mémoire, ils ne sont point dans l'homme, mais ils mal ne peut être éloigné qu'autant que l'amour de soi devient sont hors de lui. La mémoire de l'homme peut être comparée au l'amour des usages, ou qu'autant que l'amour de dominer a pour ventricule ruminatoire de certains animaux, dans lequel ils dépo­ but les usages et non l'homme lui-même; car de cette manière les sellt leur nourriture: tant qu'elle est là, elle n'est pas dans leur usages font la tête, et l'amour de soi ou l'amour de domlner fait corps, mais elle ost hors du corps; mais à mesure qu'ils la reti­ d'abord le corps sous la tête, et ensuite les piods sur lesquels il rent de là et la dévorent, elle devient une chose de leur vie, et le marche. Qui est-ce qui ne voit pas que le bien doit faire la tête, corps est nourri: dans la mémoire de l'homme, il Y a, non pas des et que quand le bien fait la tête, le Seigneur est là, et que le bien aliments matériels, mais des aliments spirituels, qui sont enten· et les usages sont un? Qui est-ce qui ne voit pas que si le malfait dus par les vrais, et sont en eUll.-mêmes des connaissances; la tête, le diable est 11, et que, comme on doit néanmoins rece­ autant l'homme les retire de la mémoire en pensant, comme s'il voir le bien civil et le bien moral, et aussi dans la forme externe ruminait, autant son mentàl spirituel est nourri; c'est l'amour de le bien spirituel, celui-ci alors fait les pieds et les plantes, et est la volonté qui les désire et pour ainsi dire les appète, et fait qu'ils foulé aux pieds'l Puis donc que l'état de la vie de l'homme doit sont puisés et qu'ils nourrissent; si cet amour est mauvais, il ~tre renversé, de sorte que ce qui est dessus soit dessous, et que désire et pour ainsi dire a?pète des chosf'S impures; mais s'il est ce renversement ne peut êtl'e fait en un moment, car le suprême bon, il désire et pour ainsi dire appète des choses pures, et celles plaisir de la vie, qui vient de l'amour de soi et de l'amour de la qui ne conviennent pas, il les sépare, les repousse et les rejette, ce domination, ne peut être diminué et changé en amour des usages qui se fait de diverses manières. CINQUIÈMEMENT. Mais le Seigneur, que peu à peu, c'est pour cela que le bien ne peut pas y être porté par sa Divine P,'ovidence, pourvoit avec le plus grand soin i~ par le Seigneur auparavant, ni en plus grande proportion que ce ce qu'il n'en soit pas ,'eçu avant que l'homme éloigne comme inaln'en est éloigné, et que si c'était auparavant et en plus par lui-même le mal dans l'homme externe, ni en plus gmnde grande proportion, l'homme se retirerait du bien et retournerait propo?·tion qu'il ne l'éloigne. En effet, ce qui procède de la vo· à son mal. QUATRIÈMEJIENT. Quand l'homme est dans le mal, lonté va dons l'homme et lui est approprié, et devient chose de sa beaucoup de vrais peuvent t'b'e portés dans son entendement, vie; et dans la vie elle-même, qui, chez l'homme, vient de la et ,-enfermés dans sa mimoi/'e, et cependant ne point être )J,-a­ volonté, le mal et le bien ne peuvent être ensemble, car ainsi elle fanés. La raison de cela, c;est que l'entendement n'influe pas dans périrait; mais ils peuvent être l'un et l'autre dans l'entendement, la volonté, mais la volonté influe dans l'entenderllent ; et comme où ils sont appelés faux,du mal ou vrais du bien, cependant non l'entendement n'influe pas dans la volonté, beaucoup de vrais ensemble, nutrement l'homme ne pourrait pas d'après le bien voir peuvent être reçus par l'enteniement, et être renfermes dans la le mal, ni d'apr~s le mal connaltre le bien; mais ils y sont distin­ mémoire, et cependant ne point être mêlés avec le mal de la vo­ gués et séparés comme une maison en intérieurs et en extérieurs. lonté; par conc;équent les choses saintes ne peuvent pas être pro­ Quand l'homme méchant pense et prononce des biens, il pense et fanées; et, de plus, il est du devoir de chacun d'apprendre les prononce extérieurement; mais quand ce sont des maux, c'est vrais d'après la Parole ou d'après les prédications, de les doposer intérieurement; quand donc il prononce des biens, son langago dans sa mémoire, et de porter ses pensées sur eux; car par les sort comme de la muraille de la maison, et peut être comparé à un vrais qui sont dans la mémoire, et qui de là viennent dans la pen­ fruit dont rextérieur est beau, mais dont l'intérieur est véreux et sée, l'entendement enseignera à Ia volonté, c'est-à-dire, à l'homme pourri, et aussi à la coque d'un œuf de dragon. SIXIÈMEMENT, Si ce qu'il' doit faire ic'est-donc là:e principal moyen de réforma- c'était avant et en plus grande p1'oportion, alol's la volonté
  • 110. 2-12 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUIt LA DlVINE PROVIDENCE 213 adultb'e1'ait le bien, et l'entendement falsifierait le vnd, en les c'est quelque vilal sans la vue, ni l'ouïe, ni la parole, pat cbns,é- , mêlant avec les maux et avec les (aux. Quand la volonté est dans quent aveugle, sourd et muet, voltigeant et pensant i ontre plu.,.'. le mal, alors dans l'entendement elle adultère le bien, et le bien sieurs autres extrlvagances, que la nature elle-même, qui en soi est. adultéré dans l'entendement est dans la volonté le mal, car il con· morte, inspire à sa fantaisie. Voilà ce que fait l'amout de soi; qui" firme que le mal est le bien, ct vice versâ ; le mal agit ainsi avec considéré en lui-même, est l'amour du propre; et le propre de, tout bien qui lui est opposé: le mal aussi falsifie le vrai, parce l'homme, CJ.uant aux affections qui toutes sont natu:-elles, n'est'pas que le vrai du bien est opposé au faux du mal; la volonté aussi fait différent de la vie de la bête; et, quant aux perceptions, parce ,cela dans l'entendement, et l'entendement ne le fait pas de lui· CJ.u'elles procèdent des affections, il n'est pas diff'érent du hibou: même. Dans la Parole, les adultérations du bien sont décrites par c'est pO'Hquoi celui qui plonge continuellement ses pensées dans son les adultères, et les falsifications du vrai par les scortations. Ces propre ne peut être élevé de la lumière naturelle dans la lumière adultérations et ces falsifications se font par les raisonnements de spirituelle, ni voir quelque chose concernant Dieu, le Ciel et la vie l'homme naturel qui est dans le mal, et se font aussi par les' con­ éternelle. Puisque tel est cet amour, et que cependant il excelle firmations d'après les apparences du sens de ln lettre de la Parole. dans l'art de confirmer tout ce qui lui plaît, c'est pour cela qu'il L'amour de soi, qui est la tête de tous les maux. excelle plus peut aussi avec un art semblable adultérer les biens de la Parole, que les autres amours dans l'art d'adultérer les biens et de falsi­ et en falsifier les vrais, lorsque par quelque nécessité il est tenu' fier les vrais, et il fait cela par l'abus de la rationalité CJ.ue le Sei· de les confesser. SEPTIÈMEMENT. C'est pour cela que le Seigneur' gneur a donnée à chaque homme, tant au méchant qu'au bon; n'inl1'oduit inté1'iew'ement l'homme dans les vrais de la sagesse bien plus, par les confirmations il peut faire que le mal se pré:­ et dans les biens de l'amour, qu'autant que l'homme peut y être sente absolument comme hien, et le faux comme vrai: que ne tenu Jusqu'à la fin de la vie. Le Seigneur agit ainsi, afin que peut.il pas, puisqu'il peut par mille arguments confirmbr que la l'homme ne tombe point dans ce genre le plus grave de profana­ nature s'est créée elle-même, et qu'ensuite elle a créé les homo tion du saint, dont il a été parlé dans cet Article; pour prél'enir ,mes, les bêtes et les végétaux de tout genre; puis aussi, que par ce danger, le Seigneur permet aussi les maux de la vie, et plusieurs l'influx de son intérieur, elle fait que les hommes vivent, pensent hérésies relativement au culte; SUI' cette permission, voù' les analytiquement et comprennent sagement? Si l'amour de soi Paragraphes suivants. excelle dans l'art de confirmer tout ce qu'il veut, c'est parce quesa dernière surface est formée par une certaine splendeur de lumière Les lois de Permission sont aussi des Lois de la Divine IJariolée en diverses couleurs; cette splendeur est pour l'amour de P"OV i cience soi la gloire d'acquérir la sagesse, et par elle aussi l'éminence et la ,domination. Mais quand cet amour a confirmé ces propositions, il 234. Il n'y a point de lois de permission par elles·mêmes ou devient tellement aveugle, qu'il voit seulement que l'homme est séparées des lois de la Divine Providence, mais ce sont les mêmes;:' une bête, et que l'un et l'autre pensent pareillement, et que même c'est pourquoi il est dit que Dieu permet; par là il est entendu si la bête par~ait aussi, ce serait un homme sous une autre forme: non pas qu'il veut, mais qu'il ne peut détourner, à cause de la fin, s'il est amené par une certaine persuasion à croire que quelque qui est la salvation. Tout ce qui est fait à cause de la fin, qui est chose de l'homme vit après la mort, il est alors tellement aveugle la salvation, est selon les lois de la Di vine Providence: car, ainsi qu'il croit qu'il en est de mème pour la bête, et que ce quelque qu'il a déjà été dit, la Di vine Providence va sans èesse dans un chose qui vit après la mort est seulement une exhalaison subtile sens différent dei.a volonté de l'homme, et contraire à cette '0· de vie, comme une vapeur, qui retombe vers son cadavre; ou que lonte, tendant continuellement à la fin; c'est p'ourquoi, à cha- .
  • 111. 214 J,A SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA. DIViNE PRovîDENC~ 215 j que moment de son opération, ou à chaque pas de sa marche, dès se sont laissésséc1uire par le serpent, et que Dieu par 'sa Divine qu'elle s'aperçoit que l'homme s'écarte de la fin, elle le dirige, le Providence n'a point empêché cela; - que leur premier fils, Caïn. ploie ct le dispose selon ses lois, 10 détournant du mal, le condui­ a tué son frère Abel, et que Dieu alors ne l'en a pas détourné en sant au bien; que cela ne puisse être fait sans que le mal soit per­ parlant avec lui, mais seulement l'a maudit après le meurtre; -, n'lis, on le verrol dans ce qui suit. Outre cela, rien ne peut être que la nation Israélite dans le désert a adoré le veau d'or"et l'a permis sans une cause, il n'y a pas de causr. ailleurs que dans reconnu pour le Dieu qui les avait tirés de la terre d'Egypte; e,t quelque loi de la Divine Providence, loi qui enseigne pourquoi il cependant Jéhovah voyait cela de la montagne de Sinaï, tout près, est permis. et ne l'a point empêché; - puis aussi, que David a fait le dénom­ 235. Celui qui ne reconnaît nullement la Divine Providence brement du peuple, et qu'à cause de cela il a été envoyé une ne reconnaît pas Dieu dans son cœur, mais au lieu de Dieu il re­ peste qui a fait périr plusieurs milliers d'hommes, et que Dieu lui connaît la nature, et au lieu de la Divine Providence la prudence a envoyé le prophète Gad non avant l'acte, mais après, pour, humaillf~; il ne paraît pas qu'il en soit ainsi, pal'ce que l'homme annoncer la punition; - qu'il a élé permis à Salomon d'instaurer peut penser d'une manière et penser d'une autre, et aussi parlel' des cuItes idolâtres; et à plusieurs Rois après lui, de profaner le d'une manière et parler d'une autre, il peut penser et parler d'une Temple et les choses saintes de l'Église ; - et qu'enfin il a été manière d'après son intérieur, et d'une autre manière d'après son permis à cetto Nation de crucifier le Seigneur. Dans ces passages extérieur; il est comme un gond qui peut tourner une porle dans de la Parole et dans beaucoup d'autres, celui qui reconnaît la na­ les deux sens, dans un sens quand on entre et dans l'aulre sens ture et la prudence humaine ne voit que des choses contraires à quand on sort; et comme une voile qui peut tourner le navire de la Divine Providence, c'est pourquoi il peut s'en servir comme tel ou tel côté, selon que le pilote la déploie. Ceux qui se sont d'arguments pour la nier, sinon dans sa pensée extérieure, qui est confirmés pour la prudence humaine jusqu'DU J:o'nt d'avoir nié la le plus près du langage, du moins dans sa pensée intérieure, qui Divine Providence, ceux-là, quoi que ce soit qu'ils voient, enten­ a été éloignée du langage. dent et lisent, quand ils sont dans leur pensée, ne remarquent et 237. Tout adorateur de soi-même et de la nature se confirme même ne peuvent remarquer autre chose, parce qu'ils ne reçoivent contre la Divine Providence, quand dans le monde il voit tant rien du Ciel, mais reçoivent tout ù'eux-mêmes ; et comme ils con. d'impies, et tant d'impiétés de leur part, et~n même temps la gloire cluent d'après les apparences seules et les illusions seules, et ne que quelques-uns d'eux en tirent, sans que pour cela Dieu leur in­ voient pas autre chose, ils peuvent jurer que cela est ainsi; et flige aucune punition. Et encore pl)ls il se confirme contre la Divine même s'ils reconnaissent la nature seule, ils peuvent s'irriter Providence, quand il voit réussir les machinations, les astuces et contre les défenseurs de la Divine Providence, pourvu que ce ne le!! fourberies, même contre les hommes pieux, jusLes et sincères; soit point des prêtres; à l'ogard de ceux-ci, ils pensent qu'il est et que l'inj ustice triomphe sur la justice dans les jugements et conforme à leur doctrine ou à leur fonction d'en prendre la dé. dans les affaires. Il se contl l'me principalement, quand il voit les fense. impies élevés aux honneurs, et devenir des grands et des primats; 236. Nous allons maintenant donner l'énumération de certaines puis aussi abonder en richesses,et vivre dans la somptuosité etla choses qui sont de permission, et néanmoins conformes aux. lois mngniflcence; et vice versâ, les adorateurs de Dieu être dans le de la DivineProvidence, et par lesquelles l'homme purement natu­ mépris et la pauvreté. Il se contlrme aussi contre la Divine Provi- , rel se contlrme pour la nature cantre Dieu, et pour la prudence dence, quand il 'pense que les guerres sont permi<;es, et qu'alors,' humaine contre la Divine Providence. Ainsi, quand il lit la Pa­ tant d'hommes sont massacrés, et que tant de villes, de nations, role, il voit que le plus sage des hommes, Adam, et son épouse, et de fami,lles sont pillées; et même que les victoires sont du côté
  • 112. 216 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 211 de la prudence, et non pas toujours du côté de la justice; et que 240. Toutes les choses, dont 1'6numér1ttion est donnée dans les peu importe que le général soit un homme de bien ou un homme Numéros 237, 238 et 239, ont été rapportées, afin que l'on voie que sans probité; outre plusieurs autres choses semblables, qui toutes toutes et chacune des choses qui sont faites dans le Monde, tant sont des permissions selon les lois de la Divine Providence, chez les méchants que ch':lzles bons, sont de la Di vine Providence; 238. Ce même homme naturel se confirme contre la Divine que par conséquent la Divine Providence est dans les plus petites Prdvidenee, quand il considère les religiosités de diverses nations, particularités des pensées et des actions de l'homme, et que c'f'st par exemple, qu'il y a des hommes qui n'ont absolument aucune de là qu'elle est univers'3lle. Mais comme cela ne peut être vu, à notion de Dieu, et qu'il y en a qui adorent le soleil et la lune; moins que chacune des propositions ne soit expliquée à part, il va d'autres qui adorent des idoles et des images taillées, même de par conséql1ent en être donné une explication succincte, en sui- monstres; et d'autres, des hommes morts. De plus, quand il con- vant l'ordre dans lequel elles ont été présentées, en commençant sidère que la Religiosité Mahométane a été reçue par tant d'em- par le N" 236. pires et de royaumes. et que la Religion Chrétienne est seulement 241. I. Le plus sage des hommes, Adam, et son éponse, ~e dans la plus petite partie du Globe habitable, nommée Europe; que sont laissé séduire par le serpent, et Dieu par sa Divine Pro 'Di- là elle a été divisée; qu'il s'y trouve des hommes qui s'attribuent dence n'a point empêché cela: c'est parce que par Adam et son le pouvoir Divin, et veulent être adorés comme des dieux, et qu'on épouse il est entendu, non pas les premiers hommes créés dans y invoque des hommes morts; puis aussi, qu'il y en à qui placent ce Monde, mais les hommes de la Très-Ancienne Église, dont la la salvation dans certaines paroles qu'on pense et prononce, et nouvelle création ou régénération a élé llinsi décrite; leur nou- non dans les biens qu'on fait; puis encore, qu'il y en a peu qui velle création même ou leur rogénération dans le Premier Chapi- vivent selon leur Religion; outre les hérésies, qui ont élé en si tre par la Création du Ciel et de la Terre; leur sag-esse et leur in- grand nombre, et celles qui existent aujourd'hui, telles que celles telligence par le jardin d'Éden; et la fin de cette Église par l'action des Quakers, des Moraviens, des Anabaptiste~, et autres; et enfin, que le Judaïsme continue encore. Celui qui nie la Divine Provi- dence conclut de là que la religion en elle-même n'est rien, mais de manger de l'arbre de la sc;ence ; car la -P arolédâns son sein - est spirituelle, contenant les arcanes de la Divine Sagesse, e~ afin qu'ils y fussent contenus, elle a été écrite au moyen de pures cor- que néanmoins elle est nécessaire, parce qu'elle sert de lien. respondances et de pures représentations. Daprès' cela, il est évi- 239. A ces arguments on peut aujourd'hui en ajouter plusieurs dent que les hommes de cette Eglise qui dans le commencement autres, par lesquels peuvent encore se confirmer ceux qui pensent intérieurement pour la nature et pour la -seule prudence hu- maine ; par exemple, que tout le monde chrétien a reconnu trois Dieux, ne sachant pas que Dieu est un en personne et en essence -, avaient été très sages, et qui à la fin, d'après le faste de la propre intelligence, étaient très' méchants, ont été séduits, non pas par quelque serpent, mais par r~'lmour de soi, qui là estla tête du ser- pent que la semence de la femme, c'est-à-dire, le Seigneur, de· et que ce Dieu est le Seigneur; puis aussi, que jusqu'à présent vait écraser. Qui est-ce qui, d'après la raison, ne peut pas voir on a ignoré que dans chaque chose de la Parole ily a un sens spi- qu'il est entendu des choses autres que celles qui y sont l'acon· rituel, et que de là vient la sainteté d'3 la Parole; puis encore, que tées d'une manière historique dans la lettre? en effet, qui est-ce l'on n'a pas su que fuir les maux comme péchés, c'est la Religion qui peut concevoir que la création du monde ait pu être telle Chrétienne même; et que même l'on n'a pas su que l'homme vit qu'elle yest décrite? aussi les érudits prennent-ils beaucoup de homme après la mort; car ceux-là peuvent se dire à eux-mêmes peine pour expliquer ce que contient le premier Chapitre, et finis- et dire entre eux: Pourquoi la Divine Providence, si elle existe, sent-ils par avouer qu'ils ~Jo _compren~nt poin_t? Ils ne com- révèle-t-elle maintenant ces choses pour la première fois? prennent pas non plus que dans le jardin d'Eden ou paradis il ait
  • 113. 2.18 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 219 été placé deux arbres, l'un de la vie et 1"autre de la science, et périt pas, il fut mis un signe sur Caïn de peur qu'il ne fût tué, car celui-ci comme pierre d'achoppement; -nique pal' Îi seule action l'amour n'existe pas sans la sagesse, ni la charité sawJq. IQi. d'avoir mangé de cet arbre ils aient tellement pr~variqu..~ '!~~ non. ëomme cefait rëprésente presque la mIme chose que l'aclion de seulement eux, mais encore tout le genre humain, leur postérité, manger de l'arbre de la SClCnce, c'est pour cela qu'il a été placé ont été voués à la damnation; ni enfin, qu'un serpent ait pu les en ordre après la description d'Adam et de son épouse; ceux·là séduire; outre plusieurs autres faits, par exemple, que l'épouse aussi qui sont dans la foi séparée de la charité sont dans la pro­ ait été créée d'une côte du mari; qu'après la chute ils aient re. pre intelligence, et ~eax ~i sonllans la charité et pal' suite dans connu leur nudité; qu'ils l'aient voilée avec des feuilles de figuiel'; l.ajQi sont d~ns l'~ntelligence d'après le Seigneur, par conséquent qu'il leur ait été donné des tuniques de peau pour couvrir leur dans la Divine Providence. corps; et qu'il ait été placé des chérubins avec une épée flam­ 243. Ill. La Nation ISl'aélite dan.1 le désert a adol'é le veau boyante pour garder le chemin de l'arbre de vie, Toutes ces cll.o­ d'm', el l'a l'econnn pmu' le Dieu qui les avait tirés d'Egyple; CQS sont des représentatifs par lesquels il est décrit l'instauration et cependant Jéhovah voyait cela de la montagne de Sina;i, lout de la Très·Ancienne l~glise, l'état de cette J!~glise, son changement î)r~s, et ne l'a point empêché : cela est arrivé dans le désert de d~tat, et enfin sa destruction; toutes les choses secretes conte­ Sinaï près de la montagne: que Jéhoyah ne les ait pas détour, nues dans le sens spirituel, qui réside dans chaque particuladlé nés de ce cul!e criminel, cehl est conforme il toutes les lois de la du récit, ont élé expÜq~lées dans les ARCANES CÉLESTES sur la Divine Providence, qui ont été rapportées jusqu'ici, et aus'3i à Genèse et l'Exode, publiés à Londres; l'on y peut ·voir aussi que celles qui suivent. Ce mal leur fut permis pour qu'ils ne périssent N' l'Arbre de l_a vie il y e5t entendu le Seigneur quant à sa Di, pas tous; car les fils d'Israël avaient été tirés de l'Égypte, afin vine Providence, et par IArbre de la science l'homme quant à la u'ils re~rése_ntassentl~Église d~ Seigneur, et ils n'auraient pas propre prudence, pu la représenter, si l'idolàtrie Egyptienne n'avait pas été d'abord 2"2, II. Lew' premier fils, Cat"n, a lné son (j'dra Abel, et déraci née de leur cœur; et cela n'aurai t pas pu être fai t, s'il n~ lellr Dieu alo/'s ne l'en a pas détow'né en parlant avec lui, mais eùt pas été libre d'agi l' selon ce qui était dans leur cœur, et ainsi seulement l'a maudit apl'ès le meul'lre. Puisque par Adam et de l'en anacher par suite d'une punition rigoureuse. Quant à ce son épouse il est entendu l'Église très ancienne, comme il vient qui est en outre signifié par ce culte, et par la menace qu'ils d'être dit, il s'ensuit .l~a~Ca0_ et. Abel, leurs premiers fils, il seraient pleinement rejetés, et qu'une nouvelle nation serait sus­ est entendu les deu~~s~fi~ls de l'Eglise, qui son~ l'A.mour et la. citée de Moïse, on le voit dans les AROAN~ yÉLEST ES sur l'Exode, Sagesse, ou la Charité et la Foi, par Abell'aœour ou la. charité, et O~, XXXII, où ces sujets sont traités. par Caïn la sagesse ou la foi, spécialement la sagesse séparée de l'a. 2H IV. David a t'ait te dénombrement du peltple, et à cctltse mour, ou la toi séparée de la charité ; et cette sagessE', comme al1~si de cela il a été envoyé une peste qui a tait péj'ir plusieurs mil· la foi sèparée, ~t telle, ~e non se~em,ent eUe reje!te l'amour liel's d'hommes, et Dieu lui a envoyé le prophète Gad non avant et la charité, mais que même elle les anéantit, et qu'ainsi Caïn l'acte, mais après, pour lui annonce/' la punition: celui qui sc ruë son frire: que la foi séparée de la charité agisse ainsi, cela est confirme contre la Divine Pl'ovidence peut aussi sur ce sujet pen­ assez connu dans le Monde Chrétien ; voir la DOCTRINE DE LA Nou­ set' et rouler dans son esprit diverses choses, principalement pour. VELLE JÉRUSALEM SUR LA Fol. Ll malédiction de Caïn enveloppe quoi David n'a pas été averti auparavant, et pourquoi le peuple l'éta.t spirituel dans lequel viennent, après la mort, ceu x qui sé­ après la transgression du roi a été si rigoureusement puni. Que parent la foi d'avec la charité, ou la sagesse d!avec l'amour. Mais Daviù n'aH pas élé averti auparavant, cela est conforme aux lois noiliiîilôins, afin que par cette séparatio:l la sagesse ou la foi ne de la Di vine Proviùence démontrées jusqu'ici, principalement aux .
  • 114. 220 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVlDENCE 221 deux lois expliquées ci·dessus, Nos 129 à 153, et Nos 154 il 174. Si chef; et comme la Nation Israélite et Juive était telle, qu'ils ne le peuple a été rigoureusement puni pour la transgression du pouvaient pas représenter longtemps l'Église, car ils _étaient ido· roi, et sisoixante·dix mille hommes ont été frappés de peste, ce lfltres de cœur, c-'-est pour cela qu'ils se retirèrent peu à pû!!,..Jlu fu.t non pas il cause du roi, mais il cause du peuple, car on lif" culte reprcsMtatif, en pervertissant toutes les choses del'É~lise, « La colère de Jéhovah continua il s'enflammel~ontreIsraël; c'est au point qu'enfin ils la dévastèrent; cela a été représenté par les pourquoi il incita David contre eux, en disant: Va, dénombre profanations du Temple de la part des rois, et par leurs idolàtries; Israël et Jehudah. » - II Sam. XXIV. 1. la dévastation même de l'Église par la destruction de ce Temple, 245. V. Il a été pel'1nis li Salomon d'instaurer des cultes ido­ par la transportation du peuple Israélite, ct par la captivité du h'ttl'es: c'était afin qu'il représentât le Royaume du Seigneur ou l'É­ peuple Juif dans ln Babylonie. Ce fut là la cause; et tout cc qui se g!ise avec toutes les religiosités dans le Monde entier, car l'l~g1ise fait d'après quelque C:lllse, se fait d'après la Divine Providence illslituée chez la Nation Israélite et Juive était une Église repré­ selon une de ses lois. sentative; c'est pourquoi tous les jugements et tous les statuts de 247. VII. Il et élé pC/'mis à cette Nation de crucifier le 8cigncU7' : cette Église représentaient les spirituels de l'l~glise, qui en sont c'était parce que l'Église chez cette nation avait ~té entièrement les internes, le peuple lui-même l'Église, le Roi le Seigneur, Da"id dévastée, et était devenue telle, que non-seulement ils ne con­ le Seigneur qui devait venir dans le Monde, et Salomon le Sei­ naissaient ni ne reconnaissaient le Seigneur, mais que même ils gneur après son avènement; et comme le Seigneur après la glori­ avaient de la haine contre lui: néanmoins toutes les choseS"q~s fication de son Humain a eu pouvoir dans le ciel et sur terre, comme lui firent -étaient selon les lois de sa Divine Providence. Que la Lui-Même le dit, - Matlh. XXVIII. 18, - c'est pour cela que son Pass;on de la croix ait été la dernière Tentation, ou le dernier représentant Salomon s'est montré dans la gloire et la magnifi­ Combat, par lequel le Seigneur a pleinement vaincu les enfers, et cence, et qu'il a été dans la s3gesse plus que tous les rois de la pleinement glorifié son Humain, on le voit dans la-DoCTRINE DE LA terre, et qu'en outre il a bâli le Temple, et que depuis il permit NOUVELLE JÉRUSÂLElI1 SUR LË SE:GNEUR, N°s 12 à 14; et dans la et institua les cultes de plusieurs nations, par lesquels étaient DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LA FOI, N°S 34, 35. représentées les diverses religiosités dans le Monde; ses épouses, 248. Jusqu'ici les faits, dont l'énumération a été donnée ci-dessus au nombre de sept cen ts, et ses concubines, au nombre de trois dans le N° 236, ont été expliqués; ce sont certains faits tirés de cents, signifiaient des choses semblables, - 1 Rois, XI. 3; - car 13. Parole, par lesquels l'homme naturel qui raisoc.ne contre la l'épouse dans la Parole signifie l'l~glise, et la concubine la reli­ Divine Providence peut se confirmer; car, ainsi qu'il a été déjà giosité. D'après cela on peut voir pourquoi il a élé donné il Salo­ dit, tout ce qu'un tel homme voit, entend et lit, peut lui servir mon de bâtir le Temple, par lequel était signifie le Divin Humain d'argument contre elle : toutefois, peu d'hommes se confirment du Seigneur, - Jean, II. 19,21, - et aussi l'Église; puis, pour­ cë>ïïirë la Divine Providence d'après les faits qui sont dans la quoi il lui a été PQrmis d'instaurer de~ cultes idolàtres, et d'avoir Parol~, mais un grand nombre se confirment d'après les choses qui tant d'épouses:· Que par Da vid, dans un grand nombre de passages existent sous leurs yeux, et qui sont contenues dans le N° 237 ; de la Parole, il soit entendu le Seigneur qui devait venir dans le celles-ci vont donc pareillement être expliquées. monde, on le voit dans la DOCTRLNE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM 2409. I. Tout adol'atew' de soi-même et de la natw"e se confij'me SUR LE SEIGNEUR, N°' 43, 44. conb'e la Divine Pl'ovidcnce, qHcmd clans le monde il voit tant 2~6. VI. Il a été permis à plusieurs rois, ap1'ès Salomon, de d'impies, et tant d'i.mpiétés de len)' pal·t, et en même temps la pl'O(Ct1W' le Temple et les choses saintes de l'l~'glise: c'était gloire que qtwlques-uns d'eux en tirent, sans que pour cela Diett parce que le peuple représentait l'Église, et que le roi était leur leul' inflige aucune punition. Toutes les impiétés et aussi la gloire
  • 115. 222 SUR LA nrVINE PROVIDENèE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 2::!3 qu'on en tire, s0nt des permissions dont les causes sont des d'être présentées se trouve aussi exr>liquée la proposition sui· lois de la Divine Providence. Tout homme peut librement, et même vante rapportée ci-dessus, N° 237, à savoir, Que l'adoratettr de très librement, penser ce qu'il veut, tant contre Dieu que pour soi-même et de la natui'e se confi1'me enC01'e plus cont,'e la Divi. Dieu; et c.e1.llL.ill!l peQ§e contre Dieu est rarement puni dans le 1le Providence, quand il voit t'éussù' Les machinations, les Monde naturel, parce qu'il y est toujours dans l'état de réforma­ astuces et les fourberies, même cOI1tI'e les hommes pieux, Jus~ tion; mais il est puni dans le Monde spirituel, ce qui arrive après tes et sincèt'es ; et que l'injustice triomphe sW' la justice dans la mort, car alors il ne peut plus être réformé. Que les causes des les jngements et dans les affair·es. Toutes les lois de la Di vine permissions soient des lois de la Divine Providence, cela est évident Providenc! sont des necessités ; et comme elles sont les causes d'après les lois ci·dessus rapportée'3, si on se les rappelle et qu'on pOUl' lesquelles de telles choses sont permises, il est évident que les examine; ce sont celles-ci: L'homme doit agir d'après le libre, pour que l'homme puisse vivre homme, être réformé et sauvé, ces selon la raison, N"s 71 à 97. L'homme ne doit pas être contraint choses ne peuvent être ôtées à l'homme par le Seigneur, si ce n'est par des moyens externes à penser et à vouloir, ainsi à croire et à médiate ment par la Parole, et spécialement par les préceptes du aimer les choses qui appartiennent à la religion, mal~ il doit ~ ,Décalogue chez ceux qui reconnaissent comme péchés le~ homi­ porter lui·même à cela, et parfois s'y contraindre, N°S 129 li 154. cides de tout genre, les adultères, les vols et les faux témoignages; La propre prudence est nulle, et seulement apparaît exister, et mais, chez ceux qui ne les reconnaissent point comme péchés. aussi doit apparaître comolC exister; mais la Divine Providence médiatement par les lois civiles et par la crainte des peines qu'elles d~s les très-singuliers est universelle, N°S 191 à 213. La Divine infligent; puis médiatement aussi par les lois morales et par la Providence considère les choses éternelles, et ne cODsidère les 'crainte de perdre réputation, honneur et profit; par ces moyens­ temporelles qu'autant qu'elles font un avee les éternelles, Nos 214 ci le Seigneur conduit les méchants, mais seulement en les détour· à 220. L'homme n'est introduit intérieurement dans les v rais de la nant de faire ces maux, et non de les penser et de les vouloir: foi et dans les biens de la charité, qu'autant qu'il peut y être tenu mais par les premiers moyens le Seigneur conduit les bons en les jusqu'à la fin de la vie, N°' 2'21 à n3. Que les causes des permis­ détournant non-seulement de faire ces maux, mais même de les sions soient des Lois de la Divine Providence, on le verra encore penser et de les vouloir. ~lairement par les Articles qui suivent, par exemple, par celui-ci : 250, II L'ad01'utettr de soi-même ct de la natw'e se confirme Les maux sont permis pour une fin, qui est la salvation; puis par contre la Divùw Pl'ovi~lence, lo-;squ'il voit les impies élevés aux celui-ci: La Divine Providence est continuelle chez les méchants honnew's, et devenir des gmntfs et des primats ; puis au.ssi de même que chez les bons; et enfin par cehii-ci : Le Seigneur ne f!bonc!Ql' en t'ichesses, et viVi'e clans lq, somptttosité et la mWJni­ peut agir contre les lois de sa Divine Providence, parce qu'agir ficence, tancl'is que les adoi'atelt?'s de Dieu sont dans le mé)Jt'is contre elles, ce serait agir contre son Divin Amour et contre sa et la pau.vl'eté: l'adorateur de soi-même et de la nature croit que Divine Sagesse, ainsi contre Lui-Même. Ces Lois, si on les confère, les dignités et le3 richesses sont les plus grandes et les seules féli­ peuyent manifester les causes pour lesquelles les impiétés sont cités qui puissent exister, ainsi les félicités mêmes; et si, d'après permises par le Seigneur, et ne sont point punies lorsqu'elles sont le culte auquel il a été initié dès l'enfance, il pense quelque chose seulement dans la penste, et le sont même rarement lorsqu'elles de Dieu, il les appelle des b6nédictions Divines; et tant qu'il n'as­ sont dans l'intention et par conséquent aussi dans la volonté, et pire pas à des choses plus élevées, il pense qu'il y a un Dieu, et non dans le fait. Mais toujours est·il que tout mal est '3uivi de sa même il l'adore; mais dans le culte il y a de caché, ce que lui.. peine; c'est comme si dans le mal était inscrite sa peine, que même alors i!rl!ore, un désir d'être élevé par Dieu à des dignités l'impie subit après la mort. Par les considérations qui viennent encore supérieures, et à des richesses encore plus abondantes; et
  • 116. 224 tA SAGESSE ANGÉLiQUE SUR LA DIVINE PROVJDENCE 225 s'il y parvient, son culte va de plus en plus vers les extérieurs, ardeur, car ils se regardent eux-mêmes dans les usag!'!s, et regar­ jusqu'au point qu'il devient nul, et que lui-même enfin méprise dent les-honneurs comme des usages: c'est pourquoi plus l'amoûr et nie Dieu: il agit de même, s'il est privé des dignités et de l'opu­ de soi s'élève, plu.§.. s'~nflal!lme en Ici le désir de laire des usages lence, dans lescluelles il a vai t placé son cœur. Que sont alors les pour sa gloire: pne telle ardeur n'existe pas c}J.ez les ho-mmes pieux dignités et les richesses, sinon des pierres d'achoppement pour o~~s, il moins qu'elle n'ait été fomentée en dessous par l'hon­ les méchants, mais non pas pour les bons, parce que ceux-ci pla­ neur: le ~eigneur conduit donc, par l'amour de la. réputation~les cent leur cœur non en elles, mais dans les usages ou les -biens, impies de cœur qui sont dans les dignités, et HIes excite à faire. pour l'accomplissement desquels les dignités et les richesses ser­ des usages pour le Commun ou la Patrie, pour la Société ou la Villc vent de moyens? c'est pourquoi nul autre que l'adorateur de soi­ dans laqu!'!lle ils sont, et aussi pour le conciloyen ou le prochain même et de la nature ne peut se comirmer contre la Divine Pro­ avec lequel ils sont: tel est avec eux le gou vernempnt du Seigneur, vidence, par cela que les impies parviennen't aux honneursëi aux qui est appelé Divine Pl'ovidence : en effet, le Royaume du Sei­ richesses, ct deviennent des grands et des primats. D'ailleurs, gneur est le Royaume des usages; et où il n'y a qu'un petit nom­ qu'est-ce qu'une dignité plus grande ou plus petite, et une opu­ bre d'hommes qui remplissent des usages pour les usnges, il fnit lence plus grande on plus petite? N'est-ce pas seulement une chose' que des adorateurs d'eux-mêmes sont promus aux emplois les qui en elle-même est imaginaire? Est-ce que l'un est plus fortuné plus élevés, dans lesquels chacun par son amour est excité à faire et plus heureux que l'autre ?La dignité chez un grand, et même le bien. Suppose dans le Monde, quoiqu'il n'en existe pas, un chez un roi et un empereur, après l'espace d'une année, est-ertè royaume infernal où ne règnent que les amours de soi, - l'Amour regardée autrement que comme quelque chose de commun qui de soi est lui-même le dia01e,- est-ce que chacun par le feu de l'a· n'exalte plus de joie son cœur, et qui même peut devenir vil à ses mour de soi, et par l'éclat de sa gloire, ne fera pas des usages pIns yeux? Est-ce que ceux-là par leurs dignités sont dans un plus que dans un autre r'oyaume ~ cependant tous ceux-Il). ont à la. bou­ grand degré de félicité que ceux qui sont dans une dignité moin­ che le bien public, mais dans le cœur leur propre bien; et commc dre, ou même dans la plus peUte dignité, comme sont les ler­ chacun regarde son prinCe pour devenir plus grand, car chacun miers·-ët 1Cursservlteurs? Ceux-ci peuvent ètre dans un plus aspire à ~Jre le plus grand, est-ce qu'on pellt y voir qu'il y a un grand degré de lélicité, quand ils prospèrent et sont contents de Diemon est èÎÏtouré d'unc fumée comme celle d'un in,cendie, à leur sort. Qui est plus inquiet de cœur, plus souvent indigné, travers ~quelle aucun~~piri~danssa lumj~.fQ..ne peut paS: plus vivement irrité, que tll.lJIour de soi? Cela lui arrive toutes les .§gr ; j'ai vu cette lumée âüwur des enlers de ceux qui s·'adorent lois qu'il n'est pas honoréselonl'ei~tion de son cœur, et toutQ.s eux-mêmes. Allume une lanterne, et cherche combien, dans les les lois que quelque chose ne réussit pas à son gré et ~elon son Royaumes d'aujourd'hui, parmi ceux qui aspirent aux dignités, il vœu. Qu'est-ce donc que la dignité, si elle n'est pas pour la chose t en a qlli ne soient pns des amours de soi et du monde ?surmille ou l'usage, sinon une idée YEst-ce qu'une telle idée peut être dans en trouveras-tu cinquante qui soient des amours de Diell,et parmi une autre pensée que dans une pensée sur soi et SHI' le monde? c~ux-ci seulement quelques.un-s. qui aspirent aux dignités? Pui') et en elle-même cette idée n'est-elle pas que le monde est tout, donc qu'il yen a si peu qui soient des amours de Dieu, et un si ét que l'éternëTû'ëst rien? Maintenant, au sujet de la Divine Pro­ grand nombre qui sont des amours de soi et du monde, et pui~Cl..l!e vidence, il sera ditëi17luelques mots pourquoi elle permet que ccs amours-ci par leurs leux produisent plus d'usnges que les les impies de cœur soient élevés aux dignités et acquièrent des l,lffiours de Dieu par les leurs, cçHllment alo!:s quetqu'un peut-il se richesses : L~s impies ou méchants peuvent faire des usages confirmer confre la Divine~Providence, p~lr cela que les méchanfs comme les hommes pieux ou bons, et même avec une plus grande sont plûs que les bons dans la prééminence et dans l'opulence f Gela i5
  • 117. 226 LA ,SAGESSE ANGÊLJQUI~ SUR LA DIVINE PROVIDENCE 227 est même confirmé par ces paroles du Seigneur: (( Le Seignew' 'ne peut ~r~détoJ!1'9~ du mal par le Seigneur, ni par conséquent loua l'intenian't injuste de ce qu'il avait prudemment agi ; ~ être rétormé et sauvé; car s'il n'était pas 'permis que les maux ll}s fils de ce siècle sont plus prudents que les fils de la lumière tissent irruption, l'homme ne l!l~rrai,t pas, par conséquent ne dans lfur génération. Ainsi, Moi, Je vous di~: Faites·vous des les re.Q9nnaîtl'ait pas, et ainsi ne pourrait être amené à y résister: amis du Mammon de l'injustice, afin que quand vous manque­ de là vient que les maux ne peuvent être empêchés p-arauèun rez, ils vous 1'eçoivent dans les tentes éternelles.» - Luc, XVI. ll)(Iyen de iî-Provideqce ;~insi ils resteraient rdnfermés, et 8, 9 ; - ce qui est entendu par ces paroles dans le sens naturel comme ces maladies, appelées cancer et grangène, ils s'éteïidraient est évident ; mais, d~ns le sens spirituel, par le Mammon de l'in· de tout côté et consuœeraient tout le vital humain. En effet, justice sont entendues les connaissances du vrai et du bien que l'homme pm' nais~ance est unpetU enfer, entre l~uel et le ciel il les méchants possèdent, et dont ils se servent seulement pour ac­ y a uu perpétuel débat; nul homme ne peut être tiré de son enfer quérir des dignités et des richesses; c'est d'après ces connaissan­ par le Seigneur, à moins de voir qu'il y est, et de vouloir en être ces que les bons ou les fils de la lumière se feront des amis, et ce retiré, et cela ne- peut pas être fait sans des permissionsdont les sont elles qui les recevront dans les tentes éternelles. Que les causes sont des lois de la Di vine Providenc~. C'est pour cette rai. amours de soi et du monde soient en grand nombre, et les amours so~ qu'il y a des guerres petites et des guerres grandes; des, peJite_s, de Dieu en petit nombre, le Seigneur l'enseigne aussi en ces ter­ ~ntre los possesseurs de biens-fonds et leurs ~Qisi~s, et des mes: « Large est la pOl·te et spacieux le chemin qui mène cl la gr'aùdes en tro les Monarq uos de royaumes et leurs voisins i les pe­ perdition, et il y en a beaucoup qui y ~ntrent; mais étl'oite est tites diffèrent seulement des grandes, en ce que les petites sont la porte et resse?'ré le chemin qui mène ci la vie, et il y en, a tenues dans des limites par les lois de la nation, et les grandes par peu qui le trouv~t. » - Matth. VII. 13, 14. - Que les dignités les lois des nations; et en ëëque, quoique lespetites aussi bien qüë et les richesses soient ou des malédictions ou des bénédictions, et les grandes veuillent transgresser leurs lois,les petites ne le peuvent chez qui elles le sont, on le voit ci-dessus, N° 217. p"a3 et les grandes le peuvent, mais néanmoins non au-delà du 251. ,III. L'adorateu1' de soi-même et de la natu1'e se con­ possible. Si les grandes guerres faites par des rois et des généraWé, firme contre la Divine Provide,nce, quand a pense que les quoiqü'elles soient jointes aux homicides, aux pillages, aux vio­ guen'es sont pfrmises, el qu'alol's tant d'hommes sont massa­ lences et aux cruautés, ne sont point empêchées par le 8eigneur, ni crés, et que leurs richesses sont pillêes. Ce n'est pas d'après la dans leur commencement, ni dans leurs progrès, mais seulement à Divine Providence qu'il y a des guerres, car elles sont jointes aux ~ fin, quand la puissance de l'un ou de l'autre est devenuë si faible, homicides, aux pillages, aux violence,s, aux cruautés et autres qu'il y'a pour lui péril imminent de destruction, cela est dù à plu­ maux énormes, qui sont diamétralement opposés à la charité chré­ sieurs causes qui sont cachées dans le trésor de la Divine Sagesse; tienne; mais néanmoins elles ne peuvent IH1Lne,.lli!! être permises, quelques-unes de ces causes m'ont été révélées; parmi elles est parce que, après les très-anciens, qui sont entendus par Adam et celle-ci: qUQ toutes les guerres, lors même que ce sont des guerres son épouse, et dont il a été parlé ci·dessus, N° 241, l'amour de civiles, sont représentatives des états de l'Église dans le Ciel, et la vie des hommes est devenu tel, qu'il veut dominer sur 1csal!­ sont des correspondances : telles ont été toutes les guerres dé· tres, et enfin sur tous, et qu'il veut posséder les richesses du crites dans la Parole, ét telles sont aussi toutes les guerres aujour­ monde, et enfin toutes les richesses; ces deux amours ne peuvent d'hui: les guerres décrites dans la Parole sont celles que les pas être tenus enchalnés, puisqu'il est selon la Divine Providence, fils d'Israël eurent avec différentes nations, par exemple, avec les qu'il soit permis à chacun d'agir d'après le libre selon la raison, Émorréens, les Ammonites, les Moabites, les Philistins, les Syriens, voir ci-dessus, N°S 71 à 97 ;et que, sans les permissions, I-homme les Égyptiens, les Chaldéens, les Assyriens; et quand les fils d'Is­
  • 118. 228 'LA SAGESSE ANGÉt.iQUÊ SUR LA DiViNE PROVlDENCE 229 raël, qui représentaient l'Eglise, s'écartaient des préceptes et des combat, sans qu'on'y ait pensé, d'où cependant est résultée la; statuts, et tombaient dans les maux qui étaient signitiés par ces victoire. Que la Divine Providence, qui est appelée Fortune, soit na lions, -car chaque nation a~ ec laquelle les fils d'Israël eurent la dans les plus petites QartiÇllilarités _de~hose~~m.! le~ ~us -trTJ guerre, signitiaitquelque genre du mal, - alors ils étaient punis par voles, on le voit ci-dessus, N° 212; si en elles tu reconnais la Di·' cette nation: par exemple, quand ils profanaient les choses.saintes vine Providence, tu la reconnaitras tout à fait dans les événements de l'Eglise par d'infâmes idolàtries, ils étaient punis par les As­ de la guerre; les succès et les avantages obtenus dans une guerre syriens et par les Chaldéens, parce que la profanation de ce qui sont même appelés communément Fortune de la guerre.; et celle- est saint est signifiée pal' l'Assyrie et par la Chaldée: ce qui était ci est la Divine Providence, principalement dans les consoils et les' signifié par les guerres contre les Philistins, on le voit dans la méditations du général, lors même que lui, alors et dans la suite, DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉP.USALEM SUR LA FOI, N°S 50 à 54. les attribuerait tous à sa prudence, Du reste, qu'il le fasse s'il le Des choses semblables sont représentées "par les guerres <l:.aujour­ veut, car U est dons la pleine liberté de penser pour la Divine d'hui, en quelque endroit qu'elles se fassent; car toutes les choses Providen~e ou contre elle, et même pour Dieu et contre Dieu; qui sont faites dans le Monde naturel correspondent à des_ehoses ~ais qu'il sache que rien de ce tÏtli ,ëoncerne les conseils ët les spirituelles dans le Monde spirituel, et toutes les choses spirituelles méditatioI!..'S _ne vie~t delui ;tout intiue ou du ciel ou de l?enfer; éoncernent l'Eglise. On ne sait pas dans ce Monde quels-royaumes de l'enfer d'après la permission, du deI d'apr~s la Providence. ùans la Chrétienté ont un rapport avec les Moabites et les Am­ 252, IV, L'adorateur de soi-même et de la nat'W'ese con~ monites, avec les Syriens et les Ph ilistins, avec les Chaldéer.s ct firme cont1'e la Divine Providence, quand, selon sa perception,. les Assyriens, et avec les autres nations contre qui les fils d'Israël il pense que les victoircs sont du côté de la p"udence, et non ont fait la guerre; cependant il y en a qui ont un rapport avec pas toujours du côté de la Justicc,. et que peu imp01·te que le eux. Mais !}.uelle est l'Eglise dans les terres, et quels sont les maux général soit un hommc de bien ou un homme sans probité. S'il dans lesquels elle tombe, et pùu r lesquels elle est punie par des semble que les victoires soient du côté de la prudence, et non pa~ guerres, on ne peut nullement le voir dans le Monde naturel, toujours du côté de la juslice, c'est parce que l'homme juge d'a-. parce que dans ce Monde il n'y a de manifeste que les extern~s, près l'apparence, et est favorable à un parti plus qu'à l'autro;et qui !:le font pas l'Eglis~ ; mais on le voit dans le Monde spirituel où ce qu'il favorise, il peut le confirmer par des raisonnements; et il se montrent les internes dans lesquels est l'Eglise même; et li:t ne sait pas que la justice de la cause dans le ciel est spirituelle, et tous sont conjoints selon lel,lrs différents états: les conflitS de dans le monde est naturelle, comme il a été dit dans ce qcl pré-. c~x-ci dans 1e Monde spirituel correspondent aux guerres, qui Cède,- et queï'uneet-T~utre sont conjointes par l'ench.aînement de part et d'autre sont dirigées d'une manière correspondante par des choses passées et en même temps des 0110ses futures qui sont le Seigneur selon sa Divine Providence. Que les guerres dans le conflues du Seigne2;!r _s~l. S'il importe peu que le général soit un Monde soient dirigées par la Divine Providence du Seigneur, . cela homme de bien ou un homme sans probité, c'est d'après cette est reconnu par l'homme spirituel, mais non par l'homme natu­ . raison, qui a 'été confirmée ci-dessus, N° 250, que les méchants/ rel, éxcepté quand il est célébré une fête à l'occasion d'une vic­ de même que les bons, font des usages, et que les méchants'd'a" toire, en ce qu'alors il peut rendre à genoux des actions de grâces prp.s leur feu en font avec plus d'ardeur que les bons; principale-: il. Dieu pour la victoire qu'il a accordée; il peut aussi avant de ment dans les guerres, p~ ~iLméchant est plus hab~t commencer le combat invoquer Dieu en quelques mots; mais plus adroit que le bon à machiner des ruses, et que par l'amouI' qu~nd il rentre en lui-même, il attribue la victoire ou à la pru­ ~e la gloire il éprouve de la volupté à tuer et à piller ceux .qu'll aence du général, ou à quelque mesure ou incident au milieu du ~alt et ~éclare ennem.is; .le bou a seulèment 9-e.la prudènce ,et dIJ.
  • 119. 230 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 231 zèle pour protéger, mais rarement pour envahir. Il en est de cela v91Q.'!..tiers les vrais tels qu'ils sont dan s la Parole. Sur ce sujet, voir comme des esprits de l'enfer et des anges duciel; les esprits de quelques explications dlÙisla DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSA­ l~r~.9.~nt, et les anges du ciel se défe~ent. De là se tire LEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE, N°S 91 à 97, et 104 à 113. cette conclusion, qu'il est permis à chacun de défendre sa patrie 254. I. L'homme entièrement naturel se confu'me contre la et ses concitoyens contre des ennemis envahisseurs, même en Divine Providence, quand il considère les ,'eligiositës de diver­ employant des généraux méchants; mais qu'il n'est pas permis de ses nations, pm' exemple, qu'il y a des hommes qui n'ont abso· se déclàrer ennemi sans motif: le motif pour la gloire seule est lument aucune notion de Dieu, et qu'il y en a qui adiwent le en lui· même diabolique, car il appartient à_l'a!p,Qur...de soi soleil et la lune, et d'aut"cs qui adol'ent dcsidoles et des ima­ 253. Jusqu'ici ont été expliquées les choses rapportées ci-des. ges taillées. Ceux qui tirent de là des arguments contre la Divine sus, N° 237, par lesquelles l'homme enlièrement naturel sc con­ Pro'Îdence ne connaissent pas les arcanes du ciel, qui sont firme contre la Divine Providence; maintenant vont être expli. innombrables, et dont à peine un seul est connu de l'homme; au quées celles du N° 238, qui concernent les religiosités de diverses nombre de ces arcanes est celui-ci, que l'homme n'est pas instruit nations, et qui peuvent aussi servir d'ar~uments à l'homme entiè­ du ciel immédiatement, mais qu'il l'est médiatement, voir ci-des­ rement nalurel contre la Divine Providence; car il dit dans ,son sus sur ce sujet, les N°S 15'1 à 174 ; et puisqu'il est instruit média­ cœur: « Comment peut-il exister tant de religions différentes, ct tement, et que l'Évangile n'a pu parvenir par des émissaires il. tous pO.J,!X.cwm n'en existe-l·il pas une seule, vraie, sur tout le globe, ceux qui habitent sur le globe entier, mais que cependant une reli­ si, comme il a étc montrc ci dessus, N°' 27-à45,~~ Divine Provi. gion a pu passer, par divers moyens, même aux nations qui sont dence a pour fin un Ciel provenant du Genre Humain?» Mais aux coins du monde, voilà pourquoi cela a eu lieu par la Di vine Pro­ cco'ute, je te prie: Tous ëëux q;jj sont nés ïïommes, dans quelque vidence; en effet, aucun homme ne tire de lui-même' la religion, religion qu'ils Roient, peuvent êh'e s3.uvés, pourvu qu'ils recon­ mais il la tient d'un autrë q~i, ou lui·même, ou d'après d'autres, naissent un Dieu, et qu'ils vivent selon les preceptes du Décah­ par t_radition avait su d'après la Parole qu'il y a un DJQ..u, qu'il ya gue, qui sont de ne point tuer, de ne point commettre adultère, 1!JLÇiel et un enfer, qu'il y a une vwaprèSÏa mort, et qu'il faut de ne point voler, de ne point par ter de faux témoignages, par adorer Dieu pour davenir heureux. Que la Religion ait été trans­ cette raison qu'il est contre la religion, par c'Jnséquent contr.c portée dans le Monde entier d'après l'ancienne Parole, et ensuite pieu, de faire de telles actions: chez ceux·là il ya la èr~inte de d'après la Parole israélite, on le voit dans la DOCTRINE DE LANou­ Dieu, et l'amour du pr0chain; la crainte de Dieu, parce qu'ils VELLE JÉnUSALEM SUR I:']~CRITURE SAINTE, N°' 101 à 103; et que pensent qu'il est contre Dieu de faire ces actioD8 ; et l'amour du s'il n'y avait pas eu de Parole, personne n'aurait eu connaissance pl'Ochain, parce qu'il est contre le prochain de tuer; de commettre de Dieu, du ciel et de l'enfer, de la vie après la mort, ni à plus adultère, de voler, de porter de faux témoignages, et de convoiter forte raison du Seigneur, on le voit dans le même Traité, N°' 114 sa maison ct son épouse; comme ceux-ci dans leur vie porlent leurs à 118. Quand une fois une Religion a élé implantée chez une regards vers Dieu, et ne font point de mal au prochain, ils sont nation, cette nation est cond'lite par le Seigneur selon les préceptes conduits par le Seigneul', et ceux qui sont conduits par le Sei­ et les dogmes de cette Religion; et le Seigneur a pourvu à ce que gneur sont aussi instruits selon leur reli.&!.on au_sujet de Dieu et dans chaque religion il y eût des préceptes tels que ceux qui sont du prochain; car ceux qui vivent ainsi aiment à être instrui~s, dans le Décalogue; ainsi, adg.!].illeu, ne point profaner son ~0.!ll, mais ceux qui vivent autrement n'aiment point à être ingrJl~ts; observer un jour de fête, honorer son père et sa mère, ne point et comme ils a;ment à être instruifs, ifs le sont-âUsslpar les an­ tuer,-ne pofut comT.et1re adultère, ne point voler. ne point porter ges après la mort, quand ils deviennent esprits, et ils reçoivent de faux témoignage; la nation -qui fait Divins ces préceptes, et y
  • 120. 232 LA·SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 23~ conforme sa ,iie par religion, est sauv'ée, comme il a été dit ci. tre la religion. nj en a peu qui n'âient absolument aUéune con, dessus, N° 253 ; et nième la plu part des nations éloignées du Monde naissance d~ Dieu; que ceux-ci, s'ils ont mené 'une vie morale, chrêtie-n regardent ces lois non comme civiles, màis comme Divi­ soient instruits par les anges après la mort, et reçbivent le spiri­ nes, et les tiennent pour saintes: que l'homme soit sam'éparla tuel dans leur vie morale, on le voit dans la DocTRŒnfD'if LANou" vie selon ces préceptes, on le voit dans la DOCTRI1E ilE LA Nou­ VEW JÉRUSAi':'EMSUR L'ÉCRITURE S.UNTE, N° 116. Pareillement VELLE J~RUSALEM D'APRÈS LES PRÉCEPTES DU DÉCALOGUE; depuis ceux qui adorent le Soleil et la Lune, et croient quo là est DJeu; le commencement jusqu'à la fin. Au nombre des Arcanes du ciel, ils ne savent pas autre chose, aussi cela ne leur est-il pas imputé il ya aussi celui-ci, que le CielAngèlique devant le Seigneur est à péché, car le Seigneur dit : «Si vous étiez aveugles, CI. c'est-à­ comme un seul Homme, -dont l'âme et la vie est le Seigneur, et dire, &LY.o.Q.§.. ne saviez pas, « vous n'auriez pas de péché. » ­ que ce Divin Homme est en toute forme homme, non-seulement Jean, IX. 41. - Mais il y en a plusieurs qui adorent des idoles et qutint aux membres et aux organes externes, mais même quant des images taill~es, même dans le Monde chrétien; cela,iï est aux membres et aux organes internes, qui sont en grand nombre, vrai, est de l'idolàtrie, mais non chez tous; en effet, il y en a à puis aussi quant aux peaux, aux membranes, aux cartilages et qui les images taillées servent de moyens d'excitation à penser à aux os ; toutefois, ces parties tant externes qu'internes, dans èet Dieu; car d'après 'l'influx-qui procède du Ciel, il arrive qu.E' celui Homme, ne sont point matérielles, mais elles sont spirituelles; et q~_i reconnaît un Di~veut 10 voir; et èomme ceux-ci ne peuvent il a été pourvu par le Seigneur à ce que ceux auxquels l'Évangile pas, comme ceux qui sont spirituels-intérieurs, éloyer le mental n'a pu parvenir, mais qui ont seulement une religion, pussent au-dessus des sensuels, ils s'excitent à cela au moyen d'une image aussi avoir une place dans ce Divin Homme, c'est-à-dire, dans le taillée ou gravée; ceux qui agissent ainsi, et n'adorent pas PTmage Ciel, on constituant ces parties qui sont appelées peaux, membra­ elle-même comme Dieu, sont sauvés, s'ils vivent aussi par reli­ nes, cartilages et os; et à ce qu'ils fussent, de même que les autres, gion selon les préceptes du Décalogue. D'après ces explications il l!ans la joie cé!este : car peu importe, si l'on est dans la joie, que est évident que, puisque le Seigneur veut le salut de tous, iià ce soit dans la joie tèlle qu'elle est pou r les anges du ciel suprême-, pourvu aussi à ce que chacun puisse avoir sa place dans le ciel, ou dans la joie telle qu'elle est pour les anges du dernier ciel; en s'il vit bien. Que le ciel devant le Seigneur soit comme un seul effet, quiconque vient dans le ciel viel'lt dans la joie suprêine de Homme, 'et que par suite 10 ciel corresponde à toutes et à chacune son cœur, et n'en soutiendrait p:lS une plus grancie~ car lien des ch~ses qui sont chez l'homme; et qu'il y en ait'aussi qui ont serait s~fIoqué. Il en est de cela, par comparaison, comme d'un 'un rapport avec les peaux, les membranes, les cartilages et les os, laboureur et d'un Roi: le laboureur peut être au comble de la joie on· le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, publié à Lon­ quand il marche vêtu d'un habit neuf de gros drap, et qu'il est dres en 171>8, N°' 59 à 102 ; et aussi dans les ARCANES CÉLESTES, assis à une table où il ya de la chair de porc, un morceau de N°S 5552 à 5556 ; et ci-dessus, N°' ,201 à 204. bœuf, du tromage, de la bièrp. et du vin cuit; il aurait le cœur à 255. II. L'homme entièrement naturel se confi/'me conh'e la la gène si, comme un Roi, il était vêtu de pourpre, de soie, d'or Divine Providence, quand il considère qHe la Religiosité Maho­ et d'argent, et qu'il fût devant une table où il y aurait des mets métane a été reçue pm' tmit d'empires, et de l'oyaumes. ~ue exquis et somptueux de plusieurs genres avec des vinsdélicafs: de cette Iteligiosité ait Hé reçue par plus de Royaumes que la Reli­ là, il eg évident qu'il y a félicité céleste pour les dernier s com-E!.e gion chrétienne, cela peut être un scandale pour ceux qui pensent pour les premiers, pour chacun dan~0E-_~.!'é; par conséquent à la Divine Frovidencû, et en même temps croient qu'on ne peut aussi Rour ceux qui sonfhors du monde Chrétien, pourvu qu'ils être sauvé que si l'on èst né chrétien, ainsi dans un pays où 'il Y a fuient les maux comme péchés contre Dieu, parcë qu'ils sont con- la Parole; et où par eUe le Saigneur est connu: mais-h Religiositê
  • 121. 234 LA SAGES~E ANGÉLIQUE sun LA DIVINE PROVIDENCE 235 Mahométane n'est pas un scandale pour ceux qui croient que toutes que leurs ancêLres n'avaient rien vu de saint en elles, mais qu'ils choses viennentde la Divine Providence; ceux-ci cherchent en quoi les considéraient seulement comme représentant et par suite la Providence y est, et ils le trouvent aussi: c'est en ce que la Re.li­ signifiant des choses saintes selon leurs correspondances. De là sont gion Mahométane reconnaît le Seigneur pour le Fils de Dieu, pour nées les idolâtries qui ont rempli toute la terre, tant l'Asie avec,les le plus Sage des hommes, et pour le plus grand Prophète, lequel îles adjacentes, que l'Afrique et l'Europe. Afin que toutes ces ido­ est venu dans le Monde pour instruire les hommes; la majeure lâtries fussent extirpées, il est arrivé que, par la Divine Providence partie des mahométans le font plus grand que ~ahome[" Pour du Seigneur, il s'éleva une nouvelle Religion accommodée aux qu'on sache pleinement que cette Religiosité a été suscitée par la génies des orientaux, dans laquelle il y eut quelque chose de l'un et ) Divine Providence du Seigneur, afin de détruire les idolâtries d'un de l'autre Testament de la Parole, et qui enseigna que le Seigneur grand nombre de nations, ce sujet va être exposé dans un certàffi est venu dans le monde, et qu'il était le plus grand PI'ophète, 10 ordre; en conséquence il sera d'aborù parlé de l'origine des ido. plus sage de tous, et le Fils de Dieu: cela a été fait par Mahomet, lâtries. Avant cette Religiosité, le culte des idoles était commun de qui cette Religion a été nommée Religion Mahométane. Cette sur toute la terre: cela provenait de ce que les Églises avant l'a. Religion a été suscitée par la Divine Providence du Seigneur, et vènem.ent du Seigneur avaient toutes été des Églises Représenta_ accommodée, comme il a été dit, aux génies des orientaux, afin de tives; telle avait été aussi l'Église Israélite; là, le tabernacle,les détruire les idolàtries de tant de nations, ct de leur donner quel­ habits d'Abaron, les sacrifices, toutes les choses du Temple de que connaissance du Seigneur, avant qu'ils vinssent dans le Monde Jérusalem, et aussi les statuts, étaient représentatifs; et, chez les spirituel; elle n'aurait pas été reçue par tant de royaumes, et anciens, il y avait la science des correspondances, qui est aussi la n'aurait pas pu extirper les idolâtries, si elle n'avait pas été faite science des représentations, la science même des sages, cultivée de manière à être conforme et adéquate aux idées des pensées et principalement en Egypte; de là leurs hiéroglyphes: par cette à la vie de tous ces peuples. Si elle n'a point reconnu le Seigneur science ils savaient ce que signifiaient les animaux de tout genre, pour le Dieu du ciel et de la terre, c'est parce que les Orientaux et les arbres de tout genre, p1lis les montagnes les collines, les reconnaissaient un Dieu Createur de l'Univers, et n'ont 'pas pu fleuves, les fontaines, et aussi le soleil, la lune, les étoiles; et comprendre que ce Dieu soit venu dans le Monde et ait pris l'Hu­ comme tout leur culte était un culte représentatif, consistant en main, de mème que ne le comprennent pas non plus les Chré­ de p~Ires correspondances, c'est pour cela qu'ils le célébraient sur tiens, qui pour cela même dans leur pensée séparent son Divin des montagnes et des collines, et aussi dans des bocages et des de son Humain, et placent son Divin près du Père dans le Ciel, et jardins; et qu'ils consacraient des fontaines, et tournaient leurs son Humain ils ne savelit où. D'après cela, on peut voir que la faces ver.) le soleil levan t quand ils adoraient Dieu; et qu'e!! outre Religion Mahométane doit aussi son origine à la Divine Providence ils faisaient des images taillées de chevaux, de boeufs, de veaux, du Seigneur; et que tous ceux .le celle religion qui reconnaissent d'agneaux, et mêm'O' d'oiseaux, de poissons, de serpents, et les le Seigneur pour Fils de Dieu, ct en même temps vivent selon les plaçaient dans leurs maisons et dans d'autres lieux dans un cer­ préceptes du Décalogue, qui sont aussi les leurs, en fuyant les tain ordre selon les spirituels de l'Église auxquels ils correspon­ maux comme péchés, viennent dans le Ciel, qui est appelé Ciel daient, ou qu'ils représentaient. Ils plaçaient aussi de semblables mahométan: ce Ciel a aussi été divisé en trois Cieux, le suprême, objets dans leurs l'emplès, pour rappeler à leur souvenir les cho­ le moyen et l'infime; dans le Ciel suprême SO:lt ceux qui recon­ ses sliates qu'ils signifiaient. Après ce temps, quand la science des naissent que le Seigneur est un avec le Père, et qu'ainsi il est Lui· correspondances fut oblitérée, leur postérité commença à adorer Même le seul Dieu; dans le second Ciel sont ceux qui renoncent à ces images taillées comme saintes en elles·mêmes, ne sachant pas avoir plusieurs épouses et vivent avec une seule; et dans le der.
  • 122. 236 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 237 niér ceux qui sont initiés. Sur, cette Religion, voir do plus grands puisée dans le sens da la lettre de la Parole, qui est tel, il était détails dans LA CONTINUATION SUR LE JUGEMENT DERNIER ET SUR impossible que dans l'Église il n'y eût pas des· disputes, des con­ LE MONDE SPIRITUEL, N°S 68 à 7~, Où il est traité des Mahomélan's troverses et des dissensions, surtout quant à l'entendement de la et de Mahomet. Parole, mais non quant à la Parole elle-même, ni quant au Divin 256. III. L'homme (mt'iè,'ement natUt'el se confi?'me contre Même du Seigneur; en effet, partout il est reconnu que la Parole la Divine Providence, quand il voit que la Religion Chrétienne est sainte, et que le Divin est au Seigneur, et ces deux points sont est seulement dans la plus petite partie du globe habitable, qui les essentiels de l'Église; c'est pourquoi aussi ceux qui nient le est nommée Europe, et que là elll! est divisée. Si la Religion Chré­ Divin du Seigneur, lesquels sont ceux qui sont appelés Sociniens, tienne est seulement dans la plus petite partie du Globe habitable, ont été excommuniés de l'Église; et ceux qui nient la sainteté de qui est nommée Europe, c'est parce qu'elle n'a pas été accommo­ la Parole ne sont point réputés Chrétiens. A ces explications j'a­ dée aux gt!lnies des Orientaux, comme la Religion Mahométane, jouterai sur la Parole quelque chose de mémorable, d'où l'on peut qui est mixte, ainsi qu'il vient d'être montré; et une Religion non conclure que la Parole est intérieurement le Divin Vrai même, et accommodée au génie d'un homme n'est point reçue par lui; par intimement le Seigneur: Quand un esprit ouvre la Parole, et en exemple, une religio:l qui déclare qu'il n'est pas permis d'avoir frotte sa face ou son vêtement, par ce seul frottement sa face ou plusieurs épouses n'est point reçue par ceux qui depuis des siècles son vêtement brille avec autant d'éclat que la lune ou qu'une ont été polygames, mais elle est rejetée; il en est aussi de même de étoile, et cela à la vue de tous ceux qu'il rencontre; cela atteste quelques autres déclarations de la Religion Chrétienne. Peu im· que dans le Monde il n'y a rien de plus saint que la Parole. Que la porte que la plus petite ou la plus grande partie du Monde l'ait Parole ait été écrite par de pures correspondances, on le volt dans reçue; pourvu qu'il y ait des peuples chez qui il y a la Parole; car LA DOCTRINE DE LA NOUV~LLE JÉRUSALEM SUR L'ECRITURE SAINTE, il en résulte toujours de la lumière pour ceux qui sont hors de l'E· N°S 5 à 26. On y voit aussi quo la Doctrine del'Eglise doit être.tirée glise ct n'ont point la Parole, comme il a. été montre dans LA Doc­ du sens littéral de la Parole, et être confirmée pal' ce sens, N°' 50 TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ECRITURE SAINTE, N°s 104 à 61. Que des hérésies peuvent être tirées du sens littéral de la à 113, Et, ce qui est admirable, partout où la Parole est lue sain'· Parole, mais qu'il est dangereux de les confirmer, N°' 91 à 97. Que tement, et le Seigneur adoré d'après la Parole, là est le Seigneur l'Église existe par la Parole, et que tel est dans l'Eglise l'entende­ avec le Ciel; et cela, parce que le Seigneur est la Parole, et: que la ment de la Parole, telle est l'Eglise elle-même, W' 76 à 79. Parole est le Divin Vrai, qui fait le Ciel, c'est pourquoi le Seigneur 257, IV. L'homme entièrement naturel se confirme cont?'e la dit: « Où deux ou trois sont assemblés en mon Nom, là je suis Divine P,'ovidence, par cela que dans plusicurs Roynumcs où au milieu d'eux. » - Matth. XVIII, 20; - c'est ce qui peut être hit la Religion Chrétienne a été "cçuc, il y a des hommes qui s'altl'i­ avec la Parole par des Européens dans un grand nombre d'en_ bUént le pouvoù' Divin, ct veulent ét,'e aclm'és comme des dieux, droits du Globe habitable, parce qu'ils out communication avec le et parce qu'on y invoque des hommes morts. Ils disent, il est globe enlier, et que partout par eux, ou la Parole est lue, ou il y a en­ vrai, qu'ils ne se sont poin~ arrogé le pouvoir Divin, et qu'ils ne seignement d'après la Parole: cela semble inventé, mais est néan" veulent point être adorés comme des dieux; mais néanmoins ils moins vrai. Si la Religion Chrétienne est divisée, c'est parce qu'elle disent qu'ils peuyent ouvrir et fermer le Ciel, remettre et retenir est fondée sur la Parole, et que la Parole a été écrite par de pures les péchés, par conséquent sauver et condamner les hommes, correspondances; or, les correspondances, quant à la plus grande et cela est le Divin Même; car la Divine Proyidence n'a pour uni­ partie, sont des apparences du vrai, dans lesquelles cependant les que fin que la ré.formation et par suite la salvation; c'est là son vrais .iéelss0nt cachés ~ et comme la Dactrine de l'Eglise dQit .être opération continuelle chez chacun; et la salvation ne peut êtr~
  • 123. 238 LA SAGESSE ANGÉLIQUE StiR LA DIVINE PROVIDENCE 239 opérée que par la reconnaissance du Divin du Seigneur, et par la sans iui en rien laisser, Cela n'a pu être empêché par la Divine confiance que le Seigneur Lui-Même opère, quand l'homme vit Providence du Seigneur, cal' si cela eftt été empêché, ils auraient selon Ses préceptes. Qui est-ce qui ne peut pas voir que cela est la publié à haute voix que le Seigneur n'était pas Dieu et que la Pa­ Babylonie décrite dans l'Apocalypse, et la Babel dont il est parlé role n'était pas sainte, et ils se seraient faits Sociniens ou Ariens, çà et là dans les Prophètes? Que ce soit aussi Lucifer, dans Ésaïe et ainsi ils auraient détruit entièrement l'Église, laquelle, quels Chap, XIV, cela est évident par les Vers, 4 et 22 de ce Chapitre, que soient les chefs, se maintient cependant chez les peuples qui 011 sont ces paroles: « TI./. p"ononce,'as cette pm'abole sU)' le Roi de sont sous leur domination; car tous ceux de cette religion qui Babel, » - Vers, 4; - ensuite: « Je 1'etl'anchel'ai cl Babel nom et s'adressent aussi au Seigneur, et fuient les maux comme péchés, l'este. » - Vers, 22; - d'oll il est clair que, dans ce passage, sont sauvés; c'est pourquoi, il y a même dans le Monde spirituel Babel est Lucifer de qui il est dit: « Comment es-tu tombé du ciel, plusieurs sociétés célestes qui en ont été composées; et il a aussi L'lIci(e1',fils del'aurOl'e? Cependant, toi, t·u alJaisdit dans ton cœur: été pourvu à ce qu'il y eftt parmi eux une nation qui n'a point A ux cieux je monterai ; au-dessus des étai les de Dieu J'élèverai subi le joug d'une telle domination,et qui regarde la Parole comme mon trône, ef je m'assiérai en la montagne de convention, dans sainte; cette noble Nation est la Nation Française, Mais qu'est·il les côtés du septentl'ion; je monterai au-dessus des hauts lieux, arrivé ~ Quand l'Amour de soi eut porté la domination jusqu'au de ln nuée; je deviend,'ai semblable au n'ès-Haut, l) - Vers, 12, trône du Seigneur, il l'en chassa, et s'y plaça lui-même; cet 13, 14, - Qu'on y invoque des hommes morts, et qu'on les prie Amour, qui est LucHer, ne pouvait que profaner toutes les choses de porter secours, cela est notoire; il est dit qu'on les invoque, de la Parole et de l'Église; pOUl' que cela ne fût pas fait, leSeigneur parce que leur invocation a été établie par une bulle papale par sa Divine Providence a pourvu à ce qu'ils se retirassent de son confirmant le décret du Concile de Trente, par laquelle il est culte, qu'ils invoquassent des hommes morts, qu'ils adressassent dit ouvertement qu'on doit les invoquer. Qui est-ce qui ne sait des prières à leurs statues, qu'ils baisassent leurs os, qu'ile; se pas cependant que c'ost Dieu seul qu'on doit invoquer, et non prvsternasse:1t vers leurs tombeaux, qu'ils défendissent de lire la aucun homme mort? Mais il ya être dit maintenant pourquoi Parole, qu'ils missent la sainteté du culte dans des messes que le Dieu a permis ces choses; qu'e'les aient été permises pour une vulgaire ne comprend pas, et qu'ils vendissent le salut à prix fin, qui est la salvation, cela ne peut pas être nié; on sait, en d'argent; parce s'ils n'avaient pas fait ces choses, ils auraient effet, que sans le Seigneur il n'y a point de salut; et, puisqu'il en profané les choses saintes de la Parole et de l'Église: en effet, est ainsi, il a été nécessaire que le Seigneur fell prêché d'après la ainsi qu'il a été montré dans le Paragraphe précédent, il n'y a que Parole, et que par là l'Église Chrétienne fùt instaurée; mais cela ceux qui connaissent les choses saintes, qui peuvent les profaner. n'a pu être fait que par des promoteurs qui le fissent par zèle; et C'est pourquoi, afin qu'ils ne profanassent pas la très sainte Cène, il n'yen a pas eu d'autres que ceux qui, par le feu de l'amour de il a été pourvu par la Divine Providence à ce qu'ils la divisassent, soi, étaient dans une ardeur semblable au zèle; ce feu les excita qu'ils donnassent au peuple le pain, et qu'ils prissent eux-mêmes d'abord il. prêcher le Seigneur et il. enseigner la Parole; c'est d'a­ le vin; car dans la sainte Cène le vin signifie le saint vrai, et le près ce primitif état des promoteurs que Luci(el' est dit fils de pain le saint bien; mais, quand ils ont été divisés, le vin signifie l'aout'ore, Vers. 12. Mais il. mesure qu'ils virent que p1r les choses le vrai profané, et le pain le bIen adultéré ; et en outre il a été saintes de la Parole et de l'Église ils pûuvaient dominer, l'amour pourvu à ce qu'ils la fissent corporelle et matérielle, et qu'ils pris­ de soi, par lequel ils avaient d'abord été excités à prêcher le Sei­ sent cela pour la principale chose de la religion. Quiconque fait gneur, s'élança de leur intérieur, et s'éleva enfin il. cette hauteur, attention à ces particularités, et les examine dans une certaine qu'ils tranf~rèrent en eux toute la Divine puissance du Seigneur, illustration du mental, peut voir les merveilleuses opérations de la
  • 124. 2~O LA SAGESSE -ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PIOVlDEtoICE 241 Divine Providence pour preserver les cboses saitites de rF~glise, et un; en effet, dans tout~s les Églises, où cette Religion a été reçue, pour sauver tous ceux qui peuvent être sau vés, et arracher comme il est enseigné qu'il n'y a point de salvation, à moins que l'homme d'un incendie ceux qui veulent en ètre retirés. ne s'examine, ne voie ses péchés, ne les reconnaisse, n'en fasse 21>8. V. L'homme entùh'emenf; natul'el se confll'me contl'e la penitence, n'y renonce, et ne comm-ence une vie nouvelle; cela Divine Pl'o'vidence, par cela que, parmi ceux qui Pl'Oressent la est lu avec beaucoup de zèle devallt taus ceux qui s'approchent Religion Chrétù:;nne, il y en a qui placent la salvation dans de la Sainte Cène; on y njoute que s'ils ne le font pas, ils mêlent àel'taines paroles qu'on pense et prononce, et non dans les biens les choses saintes avec les profanes, et se jettent dans la damna­ qu'on rait. Que tels soient ceux qui font salvifique la fùi seule, et tion éternelle; ct de p!us, en Angleterre, que S'Ils no le font pas, non la vie de la charité, par conséqnent ceux qui séparent la foi le diaole entrera en eux comme dans Judas, ct les détruira quant _ d'avec la charité, 0:1 le voit prou'é dans la DOCTRIN~ DE LA Nou­ à l'âme et au corps: d'après cela, il est évident que, d:J.ns les VELLE JÉRUSALEM SUR LAFol; etl'on y voit aussi que ceux-là sont Églises Olt la foi seule a élé reçue, chacun néanmoins est instruit entendus dans la Parole par les Philistins, par le dragon etpar les qu'il faut fuir les maux comme péchés. Oulre cela, quiconque est boucs. Qu'une telle Doctrine aussi ait été permise, c'est d'après né chrétien sait aussi qu'il faut fuir les maux comme péchés, puis· la Divine Providence, afin que le Divin du Seigneur et le Saint de que le Décalogue est mis dans les mains de tout jeune garçon et la Parole ne fussent point profanés; le Divin du Seigneur n'est de toute jeune fille, et est enseigné par les pJ.rtmts ct par les maî­ point profané, quand la salvation est placée dallscettephrase : «Que tres; et que tous les citoyens d'un Royaume, spécialement le vul· Dieu le Père ait compassion à cause du Fils, qui a souffert sur la gaire, sont examinés par le prêtre, d'après le seul Décalogue redté croix et a satisfait pour nous; » car ainsi ils s'adressent non au de mémoire, SLlr Cl:: qu'ils savent de la Religion Chrétienne, etsont Divin du Seigneur, mais à son Humain, qu'ils ne reconnaissent aussi a'erlis de faire ce qu'il contient; il ne le::r est jamais dit pas pour Divin; et la Parole n'est point profanée, parce qu'ils ne alors pal' aucun ecclésiastiqua, qu'ils ne sont point souo; le joug font pas attention à ces passages olt sont les expressions amour, de cette Loi, ni qu'ils ne peuvent pas faire ce qui est commandé charité, faire, œuvres; ils disont que toutes ces choses sont dans parce qu'aucun bien ne vient d'eux-mêmes. Le symbole d'Atha­ la foi qui consiste dans la phrase ci· dessus ; et ceux qui le confir­ nase a a:.Jssi été reçu dans tout le Monde ChréLien, et ce qu'il con­ ment disent en eux-mêmes: « La loi ne me condamne pas, ni par tient vers la fin est aussi reconnu, à savoir, que le Seigneur vielldra conséquent le mal, et le bien nt) sauvë pas, puisque le bien venant pour juger les vivants et les morls, et qu'alors ceux qui ONT FAIT de moi n'est pas le bien; » ils sont donc comme ceux qui ne con­ DE BO:-<NES ŒUVR~S entreront dans la vie éternelle, et que ceux naissent aucun des vrais de la Parole, et par cela même ne peuvent qui en ONT j<'.UT DE MAUVAISES iront dans le feu éternel. En SUÈDE, la profaner, Mais la foi quiconsiste dans cette phrase n'est confir­ Où la Religion de la foi seule a été reçue, il est clairement ensei­ mée que par ceux qui sont d'après l'amour de soi dans le faste de gné aussi qu'il n'y a pas Je foi séparée d'aveç la charité ou sans la propre intelligence; eeux-cinon plus ne sont pas chrétiens de les ponnes œuvres, et cela, dans un Appendice Mémorial annexe cœur, mais seulement ils veulent le paraître. Que cependant la à tous les livres de psaumes, ayant pour titre Empl!chements ou Divine Providence du Seigneur opère continuellement pour sau­ Causes de chute des impénitents, OnOTFERDIGAS FOERllINDER, ver ceux chez qui la foi, séparée de la charité, est devenue chose Où sont ces paroles: «Geux qui sont riches en bonnes œuvres de religion, c'est ce qui va maintenant être dit : C'est d'après la Di­ montrent par là qu'ils sont riches en foi, patce que, quand la foi vine Providence du Seigneur, que, quoique cette foi soit devenue est saI vifique, elle opère par la charité; carla foi justifiante n'existe chose de religion, chacun sait néanmoins que ce qui sauve, c'est jamais seule et séparée des bonnes œuvres, lIe même qu'un bon non pas cette foi, rr.ais la vie de la charite avf,C laquelle la foi fait arbre n'est point sans fruit, ni le soleil sans lumière et sans cha­ • 16
  • 125. 242 LA SAGESSE ANGÊLIQÙE StiR LA DIV1NÈ PROV1DENCE 243 leur, ni l'eau sans l'humide. » Ces quelques détails ont é!é don­ c'est cc qui a été montr,j ci-dessus ; ces lois, quant à, la plus grande n.és, afin qu'on sache que, quoique la Religiosité de la foi seule pal'tie, ne sont point connues, et cependant cc sont des lois de la ait été recue, '~ependant les biens de la charité, qui sont les bon.. Divine Sagesse et en même temps du Divin Amour, contre les­ nes œuvr~s, sont partout enseignés, et Ctue cela vient de la D:vine quelles le Seigneur ne peut agir; car agir contre elles, ce serait Providence du Seigne:.:r, afin que le vulgaire ne soit point séduit perdre l'homme et non le sauver; p:lrcours les Lois qui ont été par cette foi. J'ai entendu Luther, avec qlli je me suis entretenu exposées, confère·les, et tu verras. Puis doue qu'il est aussi .selon quelquefois dans le Monde spir'ituel, maudire la foi seule, et dire ces Lois qu'il n'y ait aucun influx immédiat du ciel, mais que l'in~ que, quand il l'a établie, il fut a"erti par un Ange du Seigneur de flux soit médiat par la Parole, les doctrines et les prédications, et ne pas faire cela; mais qu'il avait pensé en lui-même que, s'il ne que la Parole, pour qu'elle fùt Divine, n'a pu être écrite que par rejetait pas les œuvres, la séparation d'avec le Catholicisme­ de pures correspondances, il s'ensuit que les dissensions et les Romain ne s'eiIC'ctuerait pas; c'est pour cela qu'il a confirmé l1éresies sont inévitables, et que leur permission est allssi selon cette foi malgré l'avertissement. les lois de la Divine Providence; et encoro plus, parce que l'Église . 259. VI. L'homme ent'ièrement naturel se confirme contre elle·même avait pris pour ses essenliels des choses qui appartien­ la Divine Providence, par cela que, clans le lYIoncle ch1'étien, il nent il. l'entendement seul, ainsi il. la Doctrine, et non des choses y' a eu tant d'hé7'r!sies, et qn'il y en Ct enc01'e, telles qtW celles qui appartiennent à la "olonté, ainsi t la vie; et quand les. choses des Quakel's, des M01'aves, des Anabaptistes, et plusieul's autres. qui appaltiennent il. la vie ne sont point les essentiels de L'Eglise, En effp.t, il 'peut penser en lui-même: « Si la Divine Providence l'homme est alors par l'entendement dans de pures t6nèbre~, ,et dans les très-singuliers était uni verselle, et avait pour Îln le salut il erre commeun aveugle qui heurte partout et tombe dan'> les de tous, elle aurait fait qu'il n'y eùt eu sur tout le globe 'lue la fosses: en effet, la volonté doit voir dÇl.ns l'entendement, et non vrai!) Religion, et qu'elle n'elLt point été divisée, ni, à plus forte l'entendement dans la volonté, ou, ce qui est la même chose, la Faison, déchirée par des hérésies. 1) Mais fais usage de ta raison, vie et son amour doivent conduire l'entendement à penser, à par­ et pense plus profon1ément, si tu peux: Est-ce que l'homme peut ler r.t à agir, ct non pas le contraire; si le contraire avait lieu, être sauve, s'il n'est auparavant réformé? En eUet, il est né dans l'entendement pourrait, d'après uu amoUl' mauvais, et même dia­ l'amour de soi et dans l'amour du monde; et comme ces amours bolique, saisir tout ce qui tombe sous les sens, et enjoinùre à la n'ont en eux-mêmes rien de l'amour envers Dieu, ni rien de l'a­ volon:6 de le fuire. D'après ces explications, on peut voir d'où mour à l'égard du prochain, si ce n'est en vue de soi, il est né aussi viennent les dissensions et les hérésies, Mais toujours est-il qu'il dans les maux de tout genra; peut·il exister dans ces amours quel­ a été pourvu il. ce que chacun, dans quelque hérésie qu'il soit que chose de l'amour ou de la misericorde? Né regarde-t·il pas quant à l'entendement, puisse néanmoins ètre rMormé et sauvé, comme rien de tromper autrui, de blasphémer contre lui, de le pourv!! qu'il fuie les maux comme péchés, et qu'il ne confirme pas haïr jusqu'à la murt, de commettre adultère avec son épouse, de chez lui les faux llCrétiques ; carpar fuirles maux comme péchés la sévir contre lui quand il est poussé par la vengeance, puisqu'il volonté est réformée, et par la volonte l'entendem~nt, qui alors veut être au·dessus de tous, et po~séder les biens de tous les autres, pour la premiére fois passe des ténèbres ians la lumière, Il y a par conséquent puisqu'il regarde les autres en les comparant il. trois essentiels de l'Église, la reconnaissance du Divin du Sei­ lui-même comme vils et de nulle importance'? Pour qu'un tel gneur, la reconna;ssance de la saintete de la Parole, et la vie qui homme soit sauvé, ne faut-il pas CJ.ue d'abord il soit dctourné de eRt appelée Chari té ; selon la vie, qui est la charité, chaque homme ces maux, ct qu'ainsi il soit réformé? Que cela ne puisse être fait a la foi; d'après la Parole il sait quelle doit être la vi~ ; ct par le que selon plusieurs lois, qui sont des lois de la Divine Providence, Seigneur il y a pour lui retol'mation et salvation. Si J'Églis,e avait
  • 126. 244 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVlDENCE 2~b eu ces trois choses comme ses essentiels, les dissensions intel­ du Seigneur, car le Divin Vrai y est uni au Dil'in Bien qui procède lectuelles ne l'eussent pas divisée ; mais elles l'auraient seule­ du Seigneur, et par là la Parole est la conjonction du Seigneur ment variéù, comme la lumière varie les couleurs dans les beaux avec l'Église, et la présence du Ciel, ainsi qu'il a-été montré dans objets, et comme une variété de diamants fait la beauté d'une la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE, couronne de Roi. N°S 62 à 69; et la présence du Seigneur et du Ciel est partout où 260. VU. L'homme entièrement nalUl"el se confirme contre la Parole est lue saintement, C'est là la fin que la Divine Provi­ la Divine Providence, par cela que le Judaïsme continue encore; dence a eue en vue, en conservant les Juifs et en les dispersant c'est-à-dire, parce que les Juifs, après tant de siècles, ne se sont sur une grande partie du globe. Quel est leur sort après la mort, point convertis, quoiqu'ils vivent parmi les Chrétiens, et parce on le voit dans la CONTINUATION SUR LE JUGEMENT DERNIER ET qu'ils ne confessent point le Seigneur selon les prédictions dans la SUR LE MONDE SPIRITUE~, N°S 79 à 82. Parole, et ne Le rcconnaissentpointpourle Messie qui doit,comme 261. Ce sont là les choses, rapportées ci-dessus, N° 238, par ils 5e l'imaginent, les ramener dans la terre deCanaan, mais qu'ils lesquelles l'homme naturel se confirme, ou peut se confirmer persistent constamment à le renie!', et cependant leschoses conti· conlre la Di vine Providence; il en est encore quelques autres, nuent à bien aller pour eux. Mais ceux qui pensent ainsi, et qui mentionnées ci-dessus, N° 239, qui pe'Jvent de même servir d'ar­ pour cela révoquent en doute la Di vine Providence, ne savent pas gumer,ts à l'homme naturel contre la Di vine Providence, et aussi que par les Juifs, dans la Parole, il est entendu tous ceux qui sont tomber dans les mentaIs (animos) des autres, et exciter quelques de l'Église et reconnaissent le Seigneur, et que paL' Id. terre de doutes, ce sont celles-ci: Canaan, dans laquelle il est dit qu'ils seront introduits, il est en­ 262. 1. Il lJeut s'élever un doute contre la Divine Providence, tendu l'Église du Seigneur: que s'ils persistent à renier le Sei­ de cc que tout le Monde Chrétien adol'e un Dieu sous trois Per­ gneur, c'est parce qu'ils sont tels, 'que s'ils recevaient et recon­ sonnes, ce Ijui est adora trois Dieux, et de ce que jusqu'à p,'é­ naissaient le Divin du Seigneur et les choses saintes de son Églî'3e, sent il n'a pas su que Dieu est un en personne et en, essence, ils les profaneraient; c'est pourquoi le Seigneur dit en parlant dans lequel il y a la Trinité, et que- ce Dieu est le Seigneur. d'eux: .« Il Ct aveuglé leul's yeux, et il a endurci leur cœur, de Celui qui raisonne sur la Di vine Providence peut dire: « Les trois peUl' qu'ils ne voient de leurs yeux, et ne comprennent de leul' Personnes ne sont-elles pas trois Dieux, puisque chaque personne cœin-, et qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. » par elle-même est Dieu? » Qui est-ce qui peut penser autrement, - Jean, xn. 40. Matth. XIII. 14. Marc, IV. 12. Luc, VIII. 10. et même qui est-ce q!lÏ pense autrement? Athanase lui-même ne Ésaïe, VI. 9, 10 ; - il estdit Il de peur qu'ils ne se convertissent l'a pas pu; c'est pourquoi, dans la Foi symbolique qui port~ son et que je ne les guérisse, » parce que s'ils eussent été convertis et nom, il dit: l( Quoique d'ctpr[ls la vél'ité chrétienne nous devions guéris, ils auraient profané; et selon une ioi de la Divine Provi­ ?'econnaître Ijue chctque Personne est Diel~ et SeigneUl', néan­ dence, dont il a été traité ci-dessuc;, No' 221 à 233, personne n'est moins it n'est pas permis, d'apI'ès la toi ch,y!tienne, de dù-e ou introduit intérieurement par le Seigneur dans les nais de la foi et de nommel' trois DieU:1J ou trois Seigneurs; » par là il n'est en­ dans les biens de la charité, qu'autant qu'il peut y être tenu jus­ tendu autre chose, sinon que nous devons reconnaître trois Dieux qu'à la fin de la vie, et que s'il en était autrement, il profanerait et trois Seigneurs, mais qu'il n'est pas permis de dire ou de nom­ les choses saintes. Si cette Nation a été conservée, et répandue mer trois Dieux et trois Seigneurs, Qui est-ce qui peut jamais per­ sur une grande partie du Globe, c'est à cause de la Parole danssa cevoir un seul Dieu, à moins que ce Dieu ne soit aussi un en Per­ Langue Originale, qu'elle regarde comme sainte plus que ne le font sonne? Si l'on dit qu'on peut le percevoir, pourvu que l'on pense les Chrétiens i et dans chaque chose de la Parole il yale Divin que les trois personnes sont une seule Essence, - qui est-ce qui par r ""
  • 127. 246 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 247 là perçoit ou 'peut percevo:r autre chose, sinon que de cette ma­ Père· et Lui ne sont pas un, comme l'âme et le corps sont un ? nière les trois sont unanimes et d'accord, mais que néanmoins ce Qui est-ce qui peut penser qu'il a été conçu 'de deux Divins, et~ sont trois Dieux? Et si l'on pense plus profondément, on se dit à si c'est du Sien, que cc Divin était son Père? Si tu leur demandes soi-même: Comment la Divine Essence, qui est infinie, peu t,elle encore: « Quelle est votrf idée sur le Divin du Seigneur, et queUe ètre divisée? et comment peut-elle de toute éternité engendrèr un est-elle sur son Humain?» Ils diront que son Divin est de l'Essence autre et encore produire un autre qui procède de l'un et de l'au­ du Père, et son IIumain de l'Essence de la mère, et que son Divin tre? L'on dit qu'il faut croire cela, ct n'y pas penser; mais qui est chez le Père. Et si alors tu leur demandes: « Où est son Hu­ est-ce qui ne pense pas à cc qu'on lui dit qu'il faut C1'o:re ~ Autre~ main? » Ils ne répondront rien; car dans leur idée ils séparent son ment d'où viendrait la reconnaissance qui est la foi dans son es­ Divin ct son Humain, ils font son Divin égal au Divin du Père, et sence? N'cst-ce pas de la pensée à l'égard de Dieu comme à l'égard son Humain semblable à. l'humain d'un autre homme, et ils ne de trois personnes que sont nés le Socinianisme et l'Arianisme, sa vent pas qu'ainsi ils séparent l'âme et le corps; ils ne voient pas qui règnent dans le cœur tic plus de personnes qu'on ne croit ~ non plus la contradiction, que clans co cas il serait né homme ra. La foi d'un seul Dieu, et que ce Dieu unique est le Seigneur, fait tionnel d'apriis la mère seule. De l'impression de cette idée sur l'Église, car en Lui est la Divinél TI'Ïnité; qu'il en soit ainsi, on le l'Humain du Seigneur, qui était semblabl,e à l'humain d'un autre voit dans la DOCTRINE DE LA. NOUVELLE JÉRusALmI SUR LE SEI­ homme, il ost arrivé que le Chrétien pout difficilement être amené GNEUR, depuis le commencement jusqu'à la Hn, Mais qu'est-ce à penser au DIVIN HU~I,.IN, quand bien même on lui di~ait que que l'on pense aujourd'hui au sujet du Seigneur? Pense-t-on qn;il l'ttme ou la vie du Seigneur a ôte et est, par la conception, Jého­ est Dieu et Homme, Dieu par J6bovah son Pèrfl, de qui il a ete vah Lui-Mème. Rassemble maintenant ces raisons, et examine s'il conçu, et Homme par la Vierge Marie, de qui il est ne? Q' i est-cc y a un autre Dieu de l'univers que Je Seigneur seul, dans lequel qni penso qu'en Lui Dieu et l'Homme, ou son Divin ct son Humain est le Divin Même ri quo qui est appelé le Père, le Divin Humain sont une seule Personne, et qu'ils sont un comme l'âme et le corps qui est appelé le Fils, et le Divin Procédant qui est appele l'Es­ ·sont tln ~ Est-ce que quelqu'un sait cela? Interroge les Docteurs prit Saint, et qu'ainsi Dieu est un en Personne et en Essence, et de l'Église, et ils diront qu'ils ne le savent pas, lorsque cependnn t que ce Dieu est le Seigneur, Si tu insistes, en disant que le Sei­ cela est conforme à la Doctrine de l'~}glise reçue dans tout le gneur Lui-Mème en a nommé Trois dans Mathieu: « Allez et mondo chrétien, dans laquelle sont ce.:; paroles: «Notre Seignenl' tai.tes disciples tontes les nations, lcs baptisant an Nom du Jésus-Christ, FiLs de Dieu, est Dieu et Homme; et, quoiq'u'il soit PÙ1'e, ct du Fils, et du Saint-Esprit, ii - XXVIII. 19; - je repon­ Dieu et ffomme, néanmoins ils ne sont pas deux', mais il est un drai qu'il a dit cela, afin qu'on sùt qu'en Lui, alors glorifié, il y seul Chl'/St ,. il est un, )Jarce que le Divin Ct pris sur soi l' fftmwin ; avait la Divine Trinité, comme il est évident par le Verset qui pré­ et même il est absolumo.nt un, CClI' il est une seule pel'sonne, cède immédiatement, et par celui qui suit; dans le Verset qui puisque comme l'âme et le COl'pS (ont un seul homme, de même précède il dit q'.1e tout pouvoir lui a été donné dans le ciel et sur Dim et l'Homme sont un seul Christ; » ceci est tirè de la Foi ou terre; et, dans le Verset qui suit, que Lui-Mème serait avec eux Symbole d'Athanase: s'ils ne l'ont pas su, c'est parce que, (lUand jusqu'à la consommation du siècle; ainsi il parle de Lui Seul et ils ont lu ce passage, ils O!1t pensé au Seigneul', non pas comme non de Trois. Maintenant, quant ù. ce qui concerne la Divine Pro­ étant Dieu, mais seuleme:J.t comma étant Homme. Qu'on demande vidence, et pourquoi elle a permis que les Chrétiens adorassent . à ces docteurs s'ils savent de qui il a été conçu, si c'est d€' Dieu le un seul Dieu sous trois personnes, ca qui est adorer trois Dieux, et Pèl'e, ou si c'est de son propre Divin, ils répondront que c'est de comment il sc fait que jusqu'ici ils aient ignoré que Dieu est un Dieu le Père, car cela est conforme à l'Écri ture ; est-ce qu'alors le en Personne et e11 Essence, dans le~Iuel il y a la Trinité, et que ce
  • 128. '248 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR. LA DIVINE PROVIDENCE 249 Dieu cst le Seigneur, ce n'cst pas le Seigneur, mais c'est l'homme )) croit pas en Lui; et, de plus, que non-seulement le Divin, mais lui-même qui en est la cause; le Seigneur l'a enseigné clairement » aussi l'Humain ont été élevés au Ciel, et que quant à l'un et à dans sa Parole, comme on peut le vo:r par tous les passa~es qui )) l'autre il est assis à la droite de Dieu. c'est-à-dire, qu'il estTout· ont été rapportés dans LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM » Puissant; et beaucoup d'autres pas'3ages de la Parole sur son SUR LE SEIGNEUR; il l'a aussi enseigné dans la Doctrine de toutes » Divin Humain, rapportés ci-dessus en grande qnantité, qui tous 1eR Églises, dans laquelle il est dit, que son Divin et son Humain ) attestent, Que Dieu est tin tant en Personne qu'en Essence, sont, non pas deux, mais une senle Personne, unis comme l'âme ) qu'en Lui est la Tl'inité, et que ce Dieu est le Seigneur. Si ces et le corps. Mais si on a divisé le D:vin et l'Humain, et si on a fait ) choses concernant le Seigneur sont di vulgnées maintenant pOllr le Divin égal au Divin :le Jéhovah le Père, et l'Humain égal à l'hu­ ) la première fois, c'est parce qu'il a été prédit dans l'Apocalypse, ma.in d'un autre homme, la cause première fut que l'Église, après ) Chap. XXI et XXII, qu'une Nouvelle Église, dans laquelle ce son lever, tomba en une I3abylonie qui transféra en elle le pouvoir ») Doctrinal tiendrait la première place, serait instituée par le Sei­ Divin du Seigneur; toutefois, pour qu'on ne dît pas que c'était le )) gneur à la fin de la précédônte : c'est cette Église qui est enten­ pouvoir Divin, mais seulement l'humai~, les chefs firent l'Humain » due là pnl' la Nouvelle Jérusalem, dans laquelle nul ne peut du Seigneur semblable à l'humain d'un autl'e homme: et plus tàrd, ») entrer à moins qu'il Ile reconnaisse le Seigneur seul pour le Dieu quand l'É3lise eut été réformée, et que la foi seule, qui est que » du Ciel et de la terre; c'est pourquoi cette Église y est appelée Dieu le Père a pitié à cause du Fils, eut été reçue pour unique ) l'ÉPOUSE DE L'A.GNEAU : et je puis annoncer ceci, que tout le moyen de salvation, l'Humain du Seigneur ne put pas non plus » Ciel reconnaît le Seigneur seul, et que celui qui ne le reconnait être considéré autrement: s'il ne le put pas, c'est parce que ppr­ ») pas n'est point admis dans le Ciel; car c'est par le Seigneur que sonne ne peut s'adresser au Seigneur, ni le reconnaître de cœur » le Ciel est le Ciel: cette reconnaissance elle-même, procédant pour Dieu du ciel et de la terre, excepté cl)lui qui vit selon Ses )) de l'amour et de la foi, fait que tous y sont dans le Seigneur, et préceptes; dans le Monrie spirituel, où chacun est tenu de parler ») que le Seigneur est en eux, comme Lui-Même l'enseigne dans comme il pen<:e, nul ne peut même nommer Jésns, qlle celui qui » Jean: li'n ce Jour·là vous connaîtrez que Moi (je suis) dans dans le monG.e a vécu comme chélien ; et cela, d'apI'è3 la Divine » mon, Père, et vous en Moi, et Moi en, vous. - XIV. 20; - puis Providence, afin que son Nom ne soi t point profané, )) dans le Même: DemeUl'ez en Moi, ct 11{oi en vous: Moi, Je Q63. Mais, afin que ce qui vient d'être dit devienne plus évi­ ») suis- le cep; vous, les sarments; celui qui demeure en Moi, et dent, j'ajouterai ce qui a été rapporté dans la DOCTnr~E DE LA ) Moi en lui, celui-là porte du (l'uit beaucoup j cal' sans ~Mo'i NOUVELLE JÉnUSALEM SUR LE SEIGNEUR, vers la fin, N°S 60, 61 ; le )) vous ne pouvez raire l·ien,. Si quelqu'un ne demeure pas en voici: « Que .Jiell et l'Homme dans le Seigneur, selon la Doctrine, ») Moi, il estjet4 de/wi's. - XV. 4, 5,6; et aussi XVII. 22, 23. ­ » soient non deux Perso:mes mais une seule, et absolument une, ») Si ce doctrinal, tiré de la Parole, n'a pas été vu auparavant, c'est » comme l'ùme et le corps sont un, on le voit clairernent par un » parce que s'il eùt été vu plus tôt, il n'eût toutefois pas été reçu; » grand nombre de déclarations du Seigneur Lui-Même; par exem­ ») car le Jugement dernier n'avait pas encore été rait, et avant ce » pIe, que le P8re et Lui sont un; que tout ce qui est au Père est ») Jugement la puissance de l'enfer prévalait sur la puissance du » à Lui, et que tout ce qui est à Lui est au Pêre ; que Lui est ùans )) ciel, et l'homme est dan~ le milieu entre le ciel et l'enfer; si » le Père, et que le Pêre est en Lui; que toutes choses Lui ont été )) donc ce doctrinal eùt été vu auparavant, le diable, c'est-à-dire, ~( données en la main; que tout pouvoir Lui appartient; qu'il est » l'enfer, l'aurait arraché du c~ur des hommes. et même l'aurait ) le Dieu du Ciel et de la terre; q ne celui q:.li croit en Lui a la vie » profané. Cet ôtf.t de puissance de l'cnfeI' a été entièrement » éternelle ;. et que la colêre dp- Dieu demeure sur celui qui ne ) détruit par le Jugement dernier, qui est maintenant terminé:
  • 129. 250 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINI', rRovIDE~CE 251 " depuis ce jugement, ainsi mainlenant, tout homme qui veut être séparéé de la cl-larité, aurait aussi profané ie sens spirituel de la II illustré et deveni l' sage le peu t. )l ParJle, plrce' qu'elle place la salvation dans quelques mots que 264. II. n peut s'éleva un doute cont,oe la Divine Provi· l'on pense el prononce, et non dans les biens que l'on fait, comme dence, de ce que j1tsrjLt'à IJ)'ésent on a ignoré que dans chaque il a été montré ci-dessus, et ainsi fait salvifique ce qui n'est point chose de lCt Pa1'Olc il y a un sens spirituel, et que de là vient la salvitlque,etde plus éloigne l'entendement des choses que l'on sainteté de la Parole, En effet, on peut faire naître un doute doit croire; que peuvent· ils avoir de commun avec la lumière, contre la Divine Providence, en disant: Po Irquoi cela a-t-il été dans laquelle est le sens spirituel de la Parole? Ne serait-elle pas révélé maintenant pJUI' la prènltèrJ fois? puis: Pourquoi cela l'n.­ changée en lénèbres W Quand le sens naturel est changé en ténè­ t-il dé par celui-ci o~ par celui là, et non par un Pl'imat de 1E­ bres, que n'arriverait-il pas pour le sens spirituel ? Parmi ceux glise? Mais que ce soit un Primat, ou le serviteur d'un Primat, qui so sont confirmés dans la foi séparée de la chul'ité, et dans la c'est au bon plaisir du Seigneur, il sait quel est l'un et quel est justification par elle seule, qui est celui qui veut savo:r ce que l'autre. Toutefois, si ce sens de la Parole n'a pas été révélé plus c'est que le bien, ce que c'est que l'amour euvers le Seigneur et à tôt, en void les raisons: 1. C'est que, s'il eùt été révélé plus tôt, l'égard du prochain, ce que c'est qne la charité ct les biens de la J'Eglise l'aurait profané, et par là elle aurait profané la sainteté charité, cc que c'est que les bonnes œuvres, et ce que c'est que mème de la Parole. II. Les vrais réels aussi, dans lesquels consiste faire, et même ce que c'est que la foi dans son essence, et con' le sens spirituel de la Parole, n'ont été révélés par le Seigneur naître quelque vrai réel qui la constitue?l1s écrivent des volumes, qu'après que le Jugement dernier eut été accompli, et lorsqu'une et ils confirment seulement ce qu'ils appellent la foi; et, toutes les nouvelle Bglise, qui est entendue par la Sainte Jél'usalem, allait choses qui viennent d'être nommées, ils l!isent qu'elles sont dans être instauroe pal' le Seigneul'. Mais ces deux points vont être cette roi. D'après cela, il est évideut que si le sens spirituel de la examinés sépal'énlent: PlUmll~RI':~mNr. Le sens spirituel de ta Pal'ole eût été dûcouvert auparavant, il seraitarrivé ce que leSe1­ [>(u'ole n'a pltS été réoétd plus tut, 11(trc;: qW! s'it t'eût été ptus t6t, gneur dit dans Matthieu: « Si ton œil est mauvais, tout ton COl'pS t'Église l'ctUl'ait pl'o/'ctné, et PUJ' là eUe aw'ait profand la sainteté sm'a tr:nwl'cux ; si ûonc la lwnièl'e qui est en toi devient téné· même de la Pru'ole : L'Église, pen de temps après son instau. b)'~s, combien grandes les téni:bl'es ! )l - VI. 23; - pm'l'œil, ration, a été changée en Babylonie, et ensuite en Philisthée; dans le sens spirituel de la Parole, il est entendu l'entendement. la Babylonie, il est vrai,' reconnaît la Parole, mais néanmoins elle SECONDEMENT. Les '/;1'rtis réels aussi, dans lesqu.els consiste le la méprise, en clisant que l'Esprit Saint les inspire dans leur sens ::pil'i.tuel de la ['ara le n'ont été révélr!s par le Seignew' snp!'èllle jugement de même (IU'il a inspil'o les Prophètes: s'ils qu'apr2s que le Jugement dernier eut (:té accompli, et lol's­ f<lcûnnaissent la Parole, c'est à.cause du vicariat établi d'après les qu'une nouvelle J~gt-ise, qlt'Ï est entendue par la Sainte .JéruSCl· paroles du Seigneur à Pierre; mais toujours cst-ilqu'ils la mépri­ lem, allait dtre 'instaurée pal' le Sci!Jnettl' : Il a 6lé prédit par seut, p::l.rce qu'0Ue ne s'accorde pas avec leurs vues: c'est même le Seigneur, d::l.lls l'Apocalypse, qu'après que le Jugement dernier pour cela qu'elle a été enlevée au peuple, et renfermée dans les sel'ait accompli, les vl'ais réels seraient découverts, une nouvelle monastères où peu de personnes la lisent; si donc le sens spiri­ Eglise serait in~taurèe, et le sens spirituel dévoilé: que le Juge­ tuel de la Parole, dans leq uel est le Scigneu!' et en même te:nps men t dernier ait été accompli, cela a dé mon teé dans l'Op Llscule toute la sagesse angélique, eût été découvert, la Parole eût été sur L1~ JOGEM~NT DER.~lELt, et cnsuite dans la CONTINUATION de profanée, non-seulement, comme cela a lieu, dans ses derniers cet opuscule; c'est là ce qui estentendu par le ciel et la terre qui qui sont ce qu'elle contient dans le s~ns de la lettre, mais aussi devaient pas3er, -Apoe. Chap, XXI. 1. - Que les vrais réels de­ dans ses intimes. La Philisthée, par laquelle il est entendLl la foi vaient alors ètre d0~ouverts, cela est prédit p::l.r ces paroles dans
  • 130. ~52 LA SAGESSE ANGÉLIQUE suR. LA DIVINE PROVIDENCE 253 l'Apocalypse : « Celui qui était a&sis sur le Trone dit : Voici, 265. III. Il peut s'élever un doute contre la Divine P'·ovi. nouvlJlles toutes choses Je (ais.» - Vers. 5; et aussi Chap, XIX. dence, de Cr! que Jusqu'à présent on n'a pas su que {uü' les maux 17, 18. XXI. 18 à 21. XXII. 1,2. - Qu'alors le sens spirituel de -comme péchés, c'est la Religion Chl'étienne même. Que ce soit la Parole devait être devoilé, on le voit, Chap. XIX, 11 à 16 ; cela là la Religion ChIétienne même, cela a été montré dans la Doc- est entendu par le Cheval blanc sur lequel était assis celui qui TRiNE DI-: ViE POUR LA NOUVELLE JÉRUSA LEM, depuis le commen- était appelé la Parole de Dieu, et qui était le Seigneur des sei. cement jusqu'à la fin ; et comme la foi sépade de la charité est le gneurs et le Roi des rois; voir à ce sujet l'Opuscule sur LE CHEVAL seul obstacle à ~e que cela soit reçu, il a aussi été traité de cette foi. BLANC. Que par la Sainte Jérusalem il soit entendu une Nouvelle Il est dit qu'on n'a pas su que fuir les maux come péchés est la Église, qui doit alors être instaurée par le Seigneur, on le voit Religion Chrétienne même, c'est parce que presque tous ne le savent dans la DOCTRIN~: DE L.. NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE SEIG~EUR, pas, et cependant chacun le sait, voir ci·dessus, N" 258; si néan- N°S 62 à 65, Olt cela a été montré. De là donc il est évident que le moins presque tous ne le savent pas, c'est parce que la foi séparée sens spirituel de la Parole devait être révélé pOUl' la nOélvelle l'a oblitéré, car elle enseigne que c'est la foi seule qui sauve, et Église, qui reconnaîtra et adorera 10 Seigneur seul, regardera sa non aucune bonne œuvre ou aucun bien de la charité; p:1Ïs aussi, Parole comme sainte, aimera les Divins Vrais, et rejettera la foi qu'on n'est plus sous le joug de la loi, mais dans la liberté; ceux séparée do la charité; mais sur ce sens de la Parole, voir de plus qui ont entendu quelquefois une telle doctrine ne pensent plus <. grands détails dans la DOCTRiNE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR aucun mal de la vie, ni à aucun bien de la vie; chaque homme est L'ÉCRiTURE 8AINTE, N°S 5 à 26, et suiv. ; par exemple, ce que c'est même enclin par sa nature à embrasser cette doctrine, et fiuaud que le sens spirituel, N°S 5 à 26; qll'il Y a un sens spirituel dans une fois il l'a embrassée, il ne pense plus à l'état de sa vie: voilà toutes et dans chacune des choses de la Parole, N°S 9 à 17; que ce qui fait qu'on ne le sait pas. Qu'on ne le sache pas, c'est ce qui c'est d'apr~s le sens spirituel que la Parole est divinement inspi- m'a été découvert dans le monde spirituel; j'ai demandé il plus de rée, el sainte dans cll1que mot, N°S 18, Hl; que le sens spirituel de mille nouveaux venus du monde, s'ils sayaient que fuir les maux la Parole n'a pas été connu jusqu'à present, et pourquoi il n'a pas comme péchés est la Heligion mème ; ils m'ont dit qu'ils ne le sa- été révélé ,~uparavant, NUS 20 à 25 ; que le ~ens spirituel ne sera vaient pas, et que c'Mait quelque chose de nouveau dont ils n'a- donné par la suite qu'à celui qui est par le Seignetu' dans les vrais vaient pas entendu parler jusqu'alors, mais qU'Ils avaient entenclu réels, N° 26. D'après ces explic<'tions, on peut maintenant voil' dire qu'on ne peut pas faire le bien par soi-même, ct qu'on n'est que c'est d'après ln Divine Providence rlu Seigneur que le sens plus sous le joug de la loi; quand je leur demandais s'ils ne sa· spirituel a été caché au monde jusqu'à ce siècle, et que pendant vaient pas que l'homme doit s'examiner, voir ses péchés, faire pé- ce temps-là il a été résorvé dans le Ciel Chéï. les Anges, qui y pui- nitence, et ensuite commencer une nouvelle vie, et qu'autrement sent leur sagesse. Ce sens a été CJnnu et aussi cLiltivé chez les an- les péchés ne sont pas remis, et que si les péchés ne sont pas re- ciens q:ü ont vécu avant Moïse; mais comme leurs descendants mis, on n'est pas sauvé, et que cela était lu à haute voix devant av aient con verti les correspondances, - desquelles seules6tait com- eux toutes les fois qu'ils se présentaient à la Sainte Cène, ils ré- posee leur Parole et par suite la religion, - en diverses idolàtries, pondaient qu'ils avaient fait attention non pas à cela, mais seule- et dans l'Egypte en magies, cc sens a été fermé d'après la Divine ment à ce que par le Sacrement de la Cène il y avait pour eux ré- Providence du Seigneur, d'abord chez les fils d'Israël, et ensuite mission des péchés, et que la foi opérait le reste à leur insu. Je chez les Ch rétiens, pour les raisons mentionnées ci-dessus, et leur disais encore: «Pourquoi avez-vous appris le Décalogue à vos maintenant pour la première fois il a été ouvert pour la Nouvelle enfants f N'était·ce pas afin qu'ils sussent quels sont les maux qui Église du Seigneur. • sont des péchés qu'il faut fuir~ Était-ceoseulement afin qu'ils sus-
  • 131. 254 LA SAGBSSB ANGÉLIQUÈ SUR LA DIVINE PROVIDBNCB 255 scnt et crussent, et non afin qu'ils ne les fissent pas 1 Pourqrtoi ceux qui ont quelque religion, il ya d'insil6 la connaissance qu'ils donc dites-vous que cela est du nouveau ~» A ces questions ils ne vivent hommes après la mort; l'idée qu'ils vivent Ames et non pouvaient rien répondre, sinon qu'ils le savaient, et cépendant ne hommes est seulement chez ceux que la propre intelligence a infa­ le savaient pas; qu'ils ne pensaient nullement ail sixième précepte tués, et non chez les autres. Que chez quiconque a qllelque reli­ quand ils commettaient Ildultère, au Eeptième quar.d ils commet· gion il y ait d'insité la connaissance qu'il vit homme apl'ès la taient clandestinement quelque vol ou quelque fraude, et ainsi mort, cela est évident d'après les considérations suivantes: 1" Qui des aulres préceptes; (IU'ils pensaient encore moins que de telles est-ce qui pense autrement au moment de la mort? 2° Est-il un actions fussent contre la Loi Divine, p:u conséquent contre Dieu. panégyriste qui, dans ses Inmentations sur les morts, ne les élève Quand je leur rappelais plusieurs choses tirées des Doctrines des d·1ns le ciel, ne les place parmi les anges, en conversation avec I~glises et de la Parole, qui confirmaient que fuir et avoir en ayel" eux et partageant leur joie? Sans parler de l'apolhéose de quel­ sion les maux comme péchés, c'est l:l. Religion Chrétienne même, ques-uns. 3° Qui est-ce, parmi le vulgaire, qui ne croit pas que, et que chacun a la foi selon qu'il les fuit et les a cn aversion, ils quand il mourra, s'il a bien vécu, il ira dans le paradis céleste, gardaient le silence; mais ils furent confirmés que cela est vrai, sera revêtu d'un habillement blanc, et jouira de la vie éternelle? quand ils virent que tous étaient examinés quant à la vie, et jugés 4° Qui est le prêtre qui ne dit pas de telles ou de semblables cho­ selon les faits, et que personne O'C l'était selon la foi séparée de la ses iL un mourant? M quand il dit cela, il le croit aussi lui-même, vie, puisque chacun a la foi selon la vie. Si le Monde chrétien, pourvu qu'en même temps il ne pense pas au jugement dernier. quaLt à la plus grande partie, n'a pas su cette v(~rité, c'est d'après 5° Qui est-ce qui ne croit pas que ses enfants sont dnns le c;ol, et celte Loi d~ la Divine Provid.ence, q n'il soit bissé à chacu n d'agir' qu'après la mort il y verra son épouse qu'il a aimée? Qui est-ce d'après le libre selon la raison, N°' 71 à 99, et N°< 100 à ln: puis, qui pense que ce sont des spec~res, ou, qui plus est, que ce sont d'après cette Loi, que personne ne soit enseigné immédiatement des ûmes ou des menials voltigeant dans l'un!vers? 6° Qui est-ce du Ciel, mais le soit médiatement par la Parole, par la Doctrine qui contredit, quand quelqu'un parle du sort et de l'étnt de ceux et par les Pr6clications d'après la Parole, No' 154 à 174: et, en qui sont passés du temps dans la vic éternelle? J'ai parlé à plu­ outre, d'après toules les Lois de permissio:1, qui sont aussi des sieurs de l'état et du sort de telles et telles personnes, et je n'ai Lois de la Divine Providence. voil' sur ces lois plusieurs détails, encore entendu aucun d'eux me répondre qu'il n'y avait mainte­ ci-dessus, N° 258. nant pour eux aucun sort, mais qu'il yen aurait un au temps du ·274, IV. Il peut s'élever un doutc contrc la Divine J»'ovi­ jugement. 7° Qui est-ce qui, en voyant des anges ou en peinture clence, de ce 'lue jusqu'(/, rJ1'ésent on n'a pas su que l'homme vit ou en séulpture, ne reconnaît pas qu'ils sont tels? Qui est-ce qui homme apt'ès la mort, ct (II? ce qUI1 ceta n'a pas été d(:coltvert pense alors que ce sont des esprits sans co't'ps, des souffles ou des aupw·cwant. Si on ne l'a pas su, c'est parce que chez ceux qui ne nuées, comme se l'imaginent quelques savants? 8° Les Catholi­ fuient point les maux comme péchés il y a intérieurement caché ques-Romains croient que leurs saints sont hommes dans le ciel, la croyance que l'homme ne vit pas après la mort, et c'est pour et les autres ailleurs; les Mahométans le croient aussi de leurs cela qu'ils regardent comme de nulle importance, soit qu'on dise défunts; les Africains plus que les autres; pareillement un grand que l'homme vit après la mort, soit qll'on dise qu'il ressilscitera nombre de nations; pourquoi les Chrétiens réformés ne le croi­ au jour du jugement dernier; et si par hasard quelqu'un a foi en raient-ils pas, eux qui le savent d'après la Parole? go Di) cette la résurrection, il dit en soi-même: «Il ne m'arrivera pas pire connaissance insitée chez chacun, il résulte aussi quequelques·uns qu'aux autres; si je vais en enfer, j'y serai en nombreuse compl­ aspirent il l'immortalité de la renommée, car cotte connaissance se gnie; et de même, si je vais au ciel. » Mais néanmoins chez tous change en amour çlc la renommée chez quelques-uns, et en fait des
  • 132. 256 tA SAGE8SE ANGf;LJQU~ SUR LA DIVINE PHOVIDENCE 257 héros et de vailll1nts hommes de guerre. 10° On à recherché, dans ne ba'i.5serait pas sa face vers la terre, mais il la tiendrait en avant le monde spirituel, si cette conMissance était insitée chez tous, vers le ciel, et se dresserait debout, comme il en aurait aussi le et l'on 11 découvert qu'elle était chez tous dl1ns leur idée spiri­ pouvoir. tuelle, qui appartien t à la pensée interne, mais non de mème dans 276. Mais quand l'amour du prochain fut changé en amour de soi leur idée naturelle qui appartient à la pensée externe. D'aprés et que cet amour se fut accru, l'amour humain fut changé en amour ces consi,jérations on peut voir qu'aucun doule ne doit s'élever animal, ct d'homme qu'il était l'homme devint bête, avec cette dif· contre la Divine ProviJence du Seigneur, de ce que l'on croit que férence, qu'il pouvait penser ce que par le corps il sentait, et dis· maintenant, pour la première fois, il a élé découvert que l'homme tinguer rafonnellement une chose d'avec une autre, et qu'il pou­ vit homme apl'ès la mort. C'est seulement le sensuel de l'homme, qui veut voir et toucher ce qu'il doit croire; celui qui ne pense ".' vait être instruit, et devenir homme civil et moral, et enfin homme spirituel; car, ainsi qu'il a été dit, il Y a chez l'homme le spiri­ pas au-dessus du sensuel est dans les ténèbres de la nuit sur l'état tuel, par lequel il est distingué de l'animal brute; par le spirituel, de sa vie, en eITet, il peut savoir ce que c'est que le mal civn et le bien civil ; pui~, ce que c'est que le mal moral et le bien moral; et aussi, s'il le Les ma·ux sont pm'mis pour une fin, qui est la salvation veut, ce que c'est que le mal spirituel et le bien spirituel. Quand l'amour du pcocbain eut été changé en amour de soi, il ne fut plus 2i5. Si l'homme naissait dans l'amour dans lequel il a été cr'M, possible que l'homme naquît dans la lumière de la science et je il ne serait dans aucun mal, et même il ne saurait pas ce que c'est l'intelligence, mais il ne pouvait plus que naître dans l'obscurité que le mal, car celui ,qui n'a pas été dans le mal, et qui par suite de l'ignorance, parce qu'il naissait entièrement dans le dernier de n'est pas dans le mal, ne peut pas savoir ce que c'est que le mal; la vie. qui est appelé sensuel-corporel, et qu'être introduit parlui si on lui disailque telle 011 telle chose est un mal, il ne croirait dans les intérieurs du mental naturel au moyen des instructions, pas cela possible; cet état est l'etat d'innocence, dans lequel ont le spiLituel l'accompagnant toujours. On verra dans la suite pour· été Adam et Ève son épouse; la nudité, dont ils ne rougissaient quoi il naît dans le dernier de la vie, qui est appelo sensuel-eorporel, pas, signifiait cet état. La connaissance du niaI, après la chute, et par conséquent dans l'obscurité de l'ignorance. Que l'amour du est entendue par l'action de manger de l'arbre de la science du prochain et l'amoul' de soi soient des amours opposés, chacun peut bien et du mal. L'amour, dmls leCJ.uel l'homme a ét6 créé, est l'a­ le voir; en effet, l'amour du prochain veut de soi·même du bien à mour du prochain, afi!l qu'il lui veuille autant de bien qu'il s'en tous, mais l'amour de soi veut que tous lui fassent du bien; l'a­ veut à lui-même, et plus encore, et qu'il soit dans le plaisir de son mour du pr0chain veut servir tous les autres, et l'amour de soi amour, quand il lui fait du bien, presque comme un père qui en veut que tous les autres le servent; l'amour du prochain regarde fait à ses enfants. Cet amour est vérilablement humain, car en lui tous les autres comme ses frères et comme ses amis, mais l'amour il yale spirituel par leCJ.uel il est distingué de l'amour naturel, de soi regarde tous les autres comme ses domestiques, et, siils ne dans lequel sont les animaux brutes: si l'homme naissait ùans se mettent pas à son service, comme ses ennemis; en un mot, l'a­ cet :lmour, il naîtrait non pas dans l'obscurilé ùe l'ignorance, mour de soi se regarde seul, et regarde les autres à peine comme comme tout homme maintenant, mais dans une certaine lumière des hom mes, que dans son cœur iJ estime moins que ses chevaux de la science et aussi de l'intelligence, dans lesquelles même il et ses chiens; et comme ils sont si vils à ses yeux, il considère viendrait en peu de temps; et d'abord, il est vrai, il ramperait comme rien de leur faire du mal; de là les haines et les Yen. comme un quadrupède, mais avec un effort insité de se dresser geg,nces, les adultères et les scortations, les vols et les fraudes, sur les pieds; car, bien que quadrupède, toujours est-il qu'il les mensonges et les blasphèmes, les violences et les cruautés, et li
  • 133. ~8 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 259 autres excès semblables. Ce sont là les maux dans lesquels est !llises, il s'ensùit qu'il en est de même deo maux, puisque ceux·ci l"homme par la naissance. Que res maQx soient permis pour une appartiennent liUX affections. Mais il va être dit maintenant d'où fin, qui est la salvation, c'est ce qui a être démontré dans cet vient cette ressemblance: L'âme de chacun vient du père, et elle ordre: 1. Tout homme est dans le mal, et il doit être retiré du est seulement revètue d'un corps par la mère; que l'âme vienne mal pour qu'il soit réformé. II. Les maux ne peuvent être éloignés du père, ce:a résulte non-seulement de ce qui vient ,i'être rap. lrmoins qu'ils ne s~ montrent, nI. Autant les maux sont éloignés, porté ci·dessus, mais aussi de plusieurs autres indices, et même autant ils sont remis. IV. Ainsi la permission du mal est pour cett-c de celui-ci, que l'enfant d'un nègre ou maure, par une femme tin q~'il y aitsalvation. blanche ou européenne, naît noir, et vice versâ ; et principale­ 277. 1. Tout homme e&t dans le mal, et il doit être 1'etiré du. ment de ce que l'âme est dans la semence, ca:- c'est par la se. mal pour qu'il soit l'éfol"m-é. Que dans chaque homme il y ait le mence que se fait l'imprégnation, et c'est la semence qui est re­ mal héréditaire, et que d'après ce mal l'homme soit dans la con~ vêtue d'un corps par la mère; la semence est la première forme voitise de plusieurs maux, c'est ce qui est connu dàns l'Eglise; et de l'amour dans lequel est le père,-' c'es't la torme de son amour de là vient que l'homme par lui-même ne peut pas faire le bien, car dominant avec les plus proëhes dérivations, qui sont les affections le mal ne fait pas le bien, à moins que ce ne soit un bien dans le­ . intimes de cet amour, Ces affections chez chacun sont voilées de quel intérieurement est le mal; le mal qui est intérieurement con­ tout côté par çl§s_.cl!oses décentes qui appartiennent à la vie m.o­ siste en ce qu'il fait le bien pour lui·même, et ainsi afin qu'il soit raIe, et par des biens qui appartiennent en partie à la vie ci viJe, ct en évidence. Que ce mal héréditaire vienne des parents, cela est en partio à la vie spirituelle; c'est là cequi fait l'externe de lavie, connu; on dit qu'il vient d'Adam et-de son épouse, mais c'est une même chez les méchants : dans cet üxterEe de la vie nait tou t. en­ erreur; car chacun naît dans ce mal par son père, et son père y t~t ; de là vient qu'il est aimable; mais à mesure qu'il grandit ou était par le sien, et crlui-ci aussi par le sien, et il est ainsi trans­ devient adolescent, !lya Jlecef. externe vers les intériel!rs, et enfin féré successivement de l'un dans l'autre, par conséquent il s'aug­ vers l'amour dominant de son père; si cet amour a été mauvais, mente et s'accroît comme en un monceau, et il est transmis dans et qu1 il n'ait pas été tempéré ct ployé chez lui par des moyens d'é­ la postérité; c'est de là que chez l'homme il n'y a rien d'in tègre, ducation, s~n amour devient leI qu'a été colui de son père. Tou­ mais que tout entier il est le mal. Qui est·ce qui sent que s'aimer tefois-;-le mal n'est jamais extirpé, mais seulement il est éloigné; plus que les autres est un mal? qui est-ce qui, par suite, sait que il en sera parlé dans ce qui suit. D'vprès cela on peut voir que cela est le mal? et cependant c'est la tête des .'1laux. Que le mal ,tout homme est dans le mal. . - ­ héréditaire vienne des pères, des aïeuls et des aïeux, cela est évi· 277 (bis). Que l'homme-doive être retiré du mal pour qu'il soit dent par beaucoup de choses connues dans le monge; ainsi, par réformé, cela est évident sans explication: en effet, celui qui" est la distinction des maisons, des familles, et même des nations à la dans le mal dans le monde est dans le mal après sa sortie du seule inspection des faces; or les faces sont les types des mentaIs monde; si donc dans le monde le mal n'a pas été éloigné, il no (animi), ,et les mentaIs sont selon les affections qui appartiennent peut pas être éloigné plus tard; où l'arbre tombe, il reste étendu; à l'amour; parfois aussi la face de l'aïeul revient dans le petit· de même aussi la vic de l'homme reste telle qu'elle a éte quand il fils ouï'arrière-p~tit.fils: je connais à la seule inspection de la meurt; chacun aussi est juge selon ses faits, non pas qu'ils soient face ~i un homme est Juif ou ne l'est pas; je connais de même de énumérés, mais parce qu'il y revient et agit pareillement; car la quelle souche sortent quelques personnes; et je ne doute pas que mort est la. continuation de la vie, avec cette différence, qu'alors d'autres aussi ne le connais&ent pareillement. Si les affections qui l'homme ne peut plus être réformé. Toute réformation se fait dans appar~iennent à l'amour sont ainsi dérhrées des parents et tr~ns- le plein, c'est-à-dire, dans les premiers et en même temps dalis
  • 134. 260 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE ~61 les derniers; et les derniers sont réformés clans le monde d'une manière conforme aux premiers, et ne peuvent l"être plus tard, parce que les derniers de la vie, que l'homme emporte avec lui après la mort, se reposent et conspirent, c'est-ft-dire, font un avec ses intérieurs, . 278, II. Les maux ne peuvent être éloignés, Ù moin:; qu'ils ne l gion, omettent do rechercher. 3° Ceux qui, à cause des choses mondaines. ne pensent nullement aux péch6s, et par suite ne les connaissent point. 4° Ceux qui donnent leur faveur aux péchés, et qui parcons'?quent ne peuvent les connaître. 5° Chez tous ceux-là les pêches ne se montrent pas, et pal' conséquent ne peuvent êlre éloignés. 6' En dernier lieu, il sera dévoilé quelle est la cause, se montrent, Il est entendu par là non pas que l'homme doit faire jusqu'à présQnt inconnue, pour laquelle les maux ne peuvent être les maux pour cette fin qu'ils se montrent, mais qu'il d'oit s'exa­ éloignés, à moins qu'ils ne soient recherchés, qu'ils ne se mon ­ "miner et rechereher non·seulement ses actions, mais aussi ses "t trent, qu'ils ne soient reconnus, ne soient confessés, et qu'on n'y penséei, et ce qu'il ferait s'il ne craignait pas les lois et le dés­ résiste, honneur, principalement qUèls sont les maux que dans son esprit 278 (bis). Mais il faut examiner séparément chacun de ces il regarde comme licites, et qu'il ne considère pa5 comme péchés, points, parce que ce Eont là les principales choses de la Religion car ceux-ci néanmoins il les commet. C'est pour que l'homme Chrétienne, de la PaI't de l'homme. PREJ)II~REMENT, De ceux qui s'examine que l'entendement lui a éié donné, et cet entendement ·se confessent coupablcs de tous les péchés, et n'en recherchent a été séparé de la volonté, afin qu'il sache, comprenne et recon­ aucun chez eucc. Ils disent: « Je suis un pécheur; je suis né dans naisse ce que c'est que le bien et cc qne c'est Clue le mal, pL'is les pêches; il n'y a rien de sain en moi de la tète aux pieds; je ne aussi afin qu'il voie quelle est sa volonté, ou ce qu'il aime et ce suis que mal; Dieu bon 1 sois-moi propice, pardonne-moi, puri. qu'il désire; pour que l'homme voie cela, il a été donné il son en­ fie-moi, ,auve-moi; fais que je marche dans la pureté, et dans le tendement une pensée supérielll'e et UEe pensée inférieure, ou chemin du jUi>te, )) outre plusieurs autres choses semblables; et une pensée intérieure et une pensée extérieure, afin qucd'après la cependant nul d'entre eux ne s'examine, et par conséquent ne pensée supérieure ou intél'ieuce il voie ce dont la volonté s'occupe cannait aucun mal en soi; or, personne ne peut fuir ce qu'il ne dans la penséeiniérieure ou extérieure; il le l'ail commeun homme cannait pas, et encore moins le combattre; un tel homme aussi se voit sa face dans un miroir; et quand il le voit et qu'il ('onnalt croit pur et lavé après ses confessions, lorsque cependant de la que c'est un péché, il peut, s'il implore le secours du Saigneut', -tèle il la plante des pieds il est impur et non-lavé; car une confes­ ne pas vouloir ce ,péché, le fuir, et ensuite àgir contre lui, sinon sion de to'JS les péchés est un assoupissement, e~ enÎln un aveu­ librement, du moins le l'8duire par un combat, et enfin l'a-voir glement; c'est commo un universel sans aucun singulier, cc qui en aversion et en abomination; et alors pour la première fois il '~:'est rien. SECONDE~Il~:-lT. De ceu.v ql~i, pm' ?'eligion, omettent perçoit et sent aussi que le mal est le mal, et que le bien est le de l'eclw·cltcl". Ce sont principalement ceux. qui séparent la cha.. bien, mais non auparavant. C'est donc là s'examiner, voir ses rité d'avec la foi, (:ar ils di5cnt en eux.-mêmes : « Pourquoi recher ­ maux ot les reconnaître, les confesser et ensuite y renoncer. Mais cherai·je si c'est un mal ou un bien? Pourquoi, si c'est un mal, comme il y en a peu qui sachent que cela est la Religion Chré· puisque cela ne me damne pas? Pourquoi, si c'est uu bien, puis­ tienne même, parce que ceux-là seulsquiagissentainsi ont la cha ­ que cela ne me sa u 'e pas? C'est la foi seule, pensoe et énoncée rité et la foi, el qu'eux seuls sont conduits par le Seigneur, eHont avec assurance et confiance, qui justiOe et purifie de tout pêché; le bien d'après Lui, il sera dit quelque chose de ceux qui n'agis ­ et quand une fois j'ai été justifié, je suis pur devant Dieu; je suis, sent pas ainsi et qui néanmoins s'imaginent avoir de la religion; il est vrai, dans le mal: mais Dieu le lave aussitôt qu'il se fait, ceux-ci sont: 1° Ceux qui se confessent coupables de tous les pé­ et ainsi il n'apparaît plus, » outre plusieurs autres choses sembla ­ chés, et n'en recherchent aucun chez eux, 2° Ceux qui, par reli­ bles. Mais qui cst-ce qui nevoHpas, pour pen q).l'il ouvre les J'euxJ
  • 135. 1 C262 ,,1< SACESSE AMGÉLIQUf: ,:u SUR LA DIVINE PROVIDE:NCE 263­ que ce sont là de vaines paroles, dans lesquelles il n'y a rien d'ef. 7,18,19. Luc, VIII: 7, 14. - QUATRiÈMEMENT. De ceux qui don·, fectif, parce qu'il n'y a rien du bien? Qui est·ce qui ne peut penser 'lent leur {aveu}' aux péchés, et qui par conséquent ne peZtvent, ainsi et parler ainsi, même avec assurance et confiance, quand en les connaîtl'e. Ce sont ceux qui reconnaissent Dieu, et lui ,ren· ~j'l même temps il pense à l'enfer et à la damnation éternelle? Est-ce dent un culte selon les formes ordinaires, et qui se confirment qu'un tel homme veut savoir quelque chose de plus, soit vrai, soit dans l'idée qu'un certain mal, qui est un péché, n'est point un bien? Au sujet du vrai, il dit: « Qu'est-ce que le vrai, sinon ce péché; car ils le déguisent au moyen d'illusions et d'apparences, qui confirme cette foi? » Au sujet du bien, il dit: « Qu'est ce que et ils en cachent. ainsi l'énormité; quand ils ont fait cela, ils lui, le bien, sinon ce qui est en moi d'après celte foi? Mais pour qu'll donnen t leur faveur, et ils se le rendent ami ct familier. Il est dit soit en moi, je ne le ferai pas comme par moi·même, puisque cela est méritoire, et que le bien méritoire n'est pas le bien.» Aillsi il l,. que ce sont ceux qui reconnaissent Dieu qui font cela, parce que les autres ne considèrent aucun mal comme péché, cal' tout péché est omet toutes choses jusqu'à ne plus savoir ce que c'est que le mal; contre Dieu. Mais ceci va être illustré par des exemples: L'homme alors qu'examinera-t,il, et que verra·t-il cbcz lui? Alors son état ne avide de gain, qui par des raisons qu'il invente regarde comme. devient-il pas celni·ci, à savoir, que le feu l'enfermé des convoitises permises quelques espèces de fraudes, ne considére pas ce mal du mal consume les intérieurs de son mental, et les dévaste jus­ corn me un péché: de même agit celui qui confirme en lui la ven­ l~lI qu'à la porte? il garde seulement cette porte, afin 'qne l'incendie ne geance contre des ennemis; et celui qui se confil'me au sujet du se manifeste pas; mais elle est ou verte après la mort, et alors. cet pillage de ceux qui ne sont pas des ennemis de guerre. CINQUIÈ­ incendie se manifeste devant tO'.1S, TROISIÈMEMENT. De ceu:.c qlti MEMENT. Chez tOtiS ceux-là les péchés ne se rnont?'ent pas, et cl ca'use des choses mondaines, ne pensent nullement aux pé­ pal' cunséqttent ne peuvent é'tre éloignés. Tout mal qui ne se chés, (tt qui pa1' consIgnent ne peltvent les connaître. Ce sont monlre pas reste en fomentation; il est comme le feu dans du bois ceux qui aiment le monde par dessus toutes choses, et n'admet­ sous la cendre; il est aussi comme la sanie dans une plaie qui tentaucun vrai qui les d2tourne de quelque faux de leur religion, Il n'est pas ouverte; car tout mal renfermé ~'accrolt, et nc cesse pas se disant à eux·mêmes: « Qu'est-ce que cela pour moi? cela n'ap· avant que le tout ait été consumé; c'est pourquoi, afin qu'aucun partient pas à ma pensée. » Ainsi ils rejettent le vrai aussitôt qu'ils mal ne soit renfermé, il el't permis à chacun de penser en faveur l'entendent; et s'ils l'entendent, ils l'étouffent. Ils agissent pres­ de Dieu ou contre Dieu, en faveur des choses saintes de l'Eglise que de la même manière quand ils entendent des prédications; ils ou contre elles, sans pour cela être puni dan" le monde. -Le Sei, n'en retiennent que quelques mots, sans en retenir aUClllle chose '.. gneur s'exprime ainsi sur ce sujet dans Esaïe:« Depuis la plante " substantiellc. Comme ils agissent ainsi à l'égard des vrais, ils ne du pied flW]u'â la tdte point d'intégrité, blessztre et cicat1'ice, savent pas par conséquent ce que c'est que le bien, car le vrai ct et plaie 1'écente, lesqnelles n'ont été ni pressees, ni bandées, ni le bien font un, et par le bien qui ne vient pas du vrai on ne adoltcies par t'huile. LaveZ-VOltS, [-urillez-vous, éloignez la connaît pas le mal, sinon pour dire aussi que c'est un bien, ce malice de vos œuvres de devant mes yeux; cessez de {a'Î1'e le qui se fait par des raisonnements fondés sur des faux. Ce sont mal: appl'enez et {aù'e !e bien j alors qltand se/'aient vos péchés eux qui sont entendus par les semences qui tombèrent parmi les épines, et dont le SeigneuI' parle ainsi: « D'autres semences tom. 'Il· " ~, comme l'écarlate, comme la ne'ige ils deviendront blancs; quand l'ouges ils semient cumme la pow'pre, comme lct laine bèl'ent parmi les épines, et les épines montè}'ent, et les étOtf.ffè~ 1 ils se?'ont, Si vous retilsez et VOl(,S l'cbellez, pat" l'épée vOliS se­ rent. Ce sont ceux qui entendent la Parole, mais le souci de ce ,'ez dévorés. » - 1. 6, 16, 17, 18,20; - être dévoré par l'épée siècle, et la tromperie des '/'ichesses étouffent la Parole, en sorte signifie périr par le faux du mal. SIX[J~MEMENT. Cause, jusqu'à qu'elle devient intl'1tcttœttse.)) - Matth, XIII. 7, 22. Marc, IV. li'- p"ésent inconnue, POU'I' laquelle les maux M peuvent être éloi­
  • 136. 264 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR l,A DIVINE PROVIDENCE 265 gnéa, à moins qu'ils ne soient l'echerchés, qu'ils ne se montl'ent, de ces substances; et que la memoire est l'état permanent de ces qu'ils ne soieltt reconnus, ne soient confessés, et qu'on n'y 1'é­ changements. D'après la connaissance de toutes ces choses on siste. Dans ce qui précède, il :l été rapporté que le Ciel tout entier peut voir clairement qu'un mal ne peut êtt'e éloigné que succes­ a été disposé en sociétés selon les aff~ctions du bien opposées aux .' sivement, et que la rémission du m~l1 n'cu est pas l'éloignement, convoitises du mal, et que l'enfer tout entif'.ll' a été disposé en so­ Mais ces choses ont été dites sommairement; et si elles ne sont ciétés selon les convoitises du mal opposées aux affections du bien: pus demontrées, elles peuvent, il est vrai, être reconnues, mais chaque homme, quant à son esprit, est dans quelq 11e société, dans non être saisies; et ce qui n'est pas saisi est comme une roue une société céleste s'il est dans l'affQction du bien, et dans nne qu'on fait tourner avec la main; les choses donc qui viennent société infernale s'il est dans la convoitise du mal; l'homme l'i. '-li!,," d'être dites vont être démontrées l'une après l'autre selon l'ordre gnore. quand il vit dans le monde; mais néanmoins, quant il son dans lequel elles ont été présentées. PREMIÈREMENT. L'e/Telll' du esprit, il est dans quelque société; sans cela il ne peut vivre, et siècle est de cl'oire que les maux ont été séparés, et même Jetés par là il est gouverné par le Seigneur: s'il est dans une sociôlé dehors, quand ils sont nmûs. Que tout mal, dans lequel nnît infernale, il ne peut en être tiré par le Seigneur que selon les lois l'homme, et dont lui-même s'est imbu en actualité, ne soit point de sa Divine Providence, parmi lesquelles est celle-ci, que l'homme séparé de l'homme, mais soit éloigne, au point qu'il ne se montre Toie qu'il y est, qu'il veuille en sortir, et qu'il fas~e pour cela des pas, c'est ce qu'il m'a été donne de savoir du Ciel; avant cela, j'é­ efforts par lui-mêma ; l'homme le peut quand il est dans le monde, tais dans la croyance, où la plupart sont dans le Monde, que les mais non après la mort; car alors il reste paal' l'éternité dans la maux, quand ils sont remis, sont rejetés, et qu'ils sont lavés et société où il s'est introduit quand il etait dans le monde: c'est nettoyés, comme les saletCs du visage pat' l'eau: mais il n'en est pour cdte cause, que l'homme doit s'examiner, voir et reconnai­ pas ainsi des maux ou péchés; tous restent, et quand après la péni­ tre ses péchés, et faire pénitence, et ensuite persévérer jusqu'à la tence ils sont remis, ils sont repou'Ssés du milieu sur les côtés; fin de sa vie. Que cela soit ainsi, je pourrais le confirmer jusqu'à et alors ce qui est tlU milieu, se trouvant directement sous l'in­ la pleine croyance pnr de nombreuses expériences, mais ce n'est tuition, se montre comme flDns la lumière du jour, et ce qui est pas ici le lieu de prod uire des preuves tirées de l'ex.périence. sur les côtés sc présente dans l'ombre, et parfois comme dans les 279. III. Autant les mattx sont éloignés, autant ils sont re­ ténèbres de la nuit: et puisfjue les maux ne sont point séparés, mis. L'erreur du siècle est de croire qac les maux sont séparés de mais sont senlement éloignés, c'est-à-dire, relégl16s sur les côtés, l'homme, et même Jetes dehors, quand ils sont remis; et que l'élut et que l'homme peut-être transféré du milieu vers les périphéries, de la vie de l'homme peut être changé en un moment, même en il peut aussi arriver qu'il retourne à ses maux qu'il a cru avoir été un état opposé, qu'ainsi de mél:hant l'homme peut devenir bon, :rejetés: en effet, l'homml' est tel, qn'il pent venir d'une atfe::tion par conséquent être tiré de l'enfer. At transfére aussitôt dans le dans une autre, et parfois dans l'n ffeclion opposée, et ainsi d'un Ciel, et cela pal' la :MiséricorJe immédiate du Seig:.eur: mais ceux milieu dar.s un autre; l'affection dél'homme fait le milieu tant qu'il qui ont cette croyance et cetle opinion ne savent nullement ce est en elle, car alors il est d:lns le plaisir et lians la lumière de cette que c'est que le mal, ni ce que c'est que le bien, et n'ont aucune affection. Il y a. quelques hommes qui, après la mort, sont élevés connaissance de l'état ùe la vie de l'homme; et ils ne savent nul· par le Seigneur dans le Ciel, parce qu'ils ont bien vécu, mais qui lemE'nt que les affections, qui appartiennent à la volonte, sont de cependant ont emporté avec eux la croya.nce qu'ils sont nets ·et simples changements et variations d'état des substances purement purs de pochés, et que par conséquent ils ne sont dans aucune organiques du mental; que les pensees, qui appartiennent à l'en­ faute; ceux-ci, d'abord, sont rovêtus d'habillements blancs selon tendement, sont~e simples changem?nts et variations de forme leur croyance; carIes vêtements blancs signi'fient l'état. pu t'ifié des
  • 137. 266 LA SAGESSE ANGÉLIQOE SUR LA DlVINE PROVIDENCE 267 maux; mais ensuite ils commencent à penser, de même que dans le leste; cela ne peut être fait que progressivement, à mesure que Monde, qu'ils sont comme lavés de tout mal, et par suite à se glo­ l'homme se retire du mal et du plaisir du mal, et entr~ dans le rifier de ne plus être pécheurs comme les autres, ce qui peut diffi­ bien et dans le plaisir du bien. TROISIÈMEMENT. Ceux qui ont cilement être séparé d'une sorte d'orgueil, et d'une sorte de mé­ cette Cl'oyetnce ne scwent nullement ce que c'est que le mal, ni ce pris pour les autres en les comparant à soi; alors donc, afin qu'ils que c'est que le bien, En effet, ils ne Slvent pas que le mal est le soient détournés de leur croyance imaginaire, ils sont renvoyés plaisir de la convoitise d'agir et de penser contre l'ordre Divin ct du Ciel, et remis dans leurs maux, qu'ils avaient contractés dans que le bien est le plaisir de l'affection d'agir et do penser selon le Monde; et en même temps il leur est montré qu'ils sont aussi l'ordre Divin, qu'il y a des myriades de convoitises qui entrent dans les maux héréditaires, dont ils n'a vaient pas eu connaissance dans chaque mal et le composent, et qu'il y a des myriades d'at~ auparavant; et après qu'il'3 OIlt été ainsi conduits à reconnaitre tections qui pareillement entrent dans chaque bien et le compo­ que leurs maux ne sont pas séparés d'eux, mais sont seulement sent; et que ces myriades de convoitises dans les intérieurs de éloignés, et qu'ainsi pareux-mèmes ils sont impurs, que même ils l'homme sont dans un tel ordre et un tel enchaînement, qu'un ne sont que mal, que c'est par le Seigneur qu'ils sont détour­ seul mal ne peut être changé, à moin"s que tous ne le soient en nés des maux et tenus dans les biens, et qu'il leur semble à eux même temps. Ceuxquine savent pas cela, peuvent avoir la croyance que c'est ~omme par eux-mêmes, ils sont élevés de nouveau pRr ou l'opinion, que le mal, qui se présente devant eux comme uni· le Seigneur dans le Ciel. SECONDEMENT. L'errew' du siècle est de que, peut facilementêtl'e repoussé, et que le bien, qui se présente croire que l'état de let vie de l'homme peut être changé en un aussi comme unique, peut être mis à la place du mal. Comme moment, qu'ainsi de méchant l'homme peut devenù' bon, par ceux- ci ne savent pas cequec'est que le mal, ni ce que c'est que le conséquent êf1'e tiré de l'en/Cl', et ll'ansféré CHtssitôt dans le bien, ils ne peuvent que croire que la salvation se fait en un mo­ C'iel, ct cela petr la MisùieQ?'de immédiette du Seigneur. Dans ment et que la miséricorde est immédiate; mais qu'il n'en soit pas cette erreur sont ceux qui séparent la charité d'avec la foi, et pla­ ainsi, on le verra dans le dernier Paragraphe de ceTraité. QUATRl1~' cent la salvation dans la foi seule; C'1r ils s'imaginent que la seule MElIENT. Ceux qui cJ'oient que lft salvettion sc fait en lin mo­ pensée et énonciation de mols qui appartiennent à cette foi, si c'est ment ct que let misél'icol'de est immédiette ne SCtvent pas que avec assurance et confiance, justifie et sauve; plusieurs supposent les affections, qui etppartiennent à la volonté, sont de simples même que cela s'opère en un moment, sinon avant, du moins à la changements d'etat des st,f,bstanccs purement oJ'ganiqucs du dernière heure de la vie de l'homme; ceux-ci ne peuvent faire mentetl ; que les pensées, gui etplJetrtiennent à l'entendement, autrement que de croire que l'état de la vie de l'homme peut être sont de simples chan[fements ct 'vetriett'ions de forme de ces sub­ changé en un moment, et que l'homme est sauvé par Miséricorde stetnces ; ct que la mémoire est l'étett pCJ'manent de ces change­ immédiate: mais que la Miséricorde du Seigneur ne soit pas im­ ments et de ces variations. Qui est-ce qui, en l'entendant dire, médiate, et que l'homme ne puissa de méchant devenir bon en un ne reconnaît pas que les affections et les pensées n'existent que moment, ni être tiré de l'enfer et transfére dans le ciel, que par dans des substances et dans les formes de ces substances, qui sont de continuelles opérations de la Divine Providence depuis l'en­ les sujets? et comme elles existent dans les cerveaux, qui sont fance jusqu'à la fin de la vie de l'homme, on le verra dans le der­ pleins de substances et cIe formes, elles sont nommées formes pu­ nier Paragraphe de ce Traité: ici, il sera seulement observé que rement organiques. Aucun homme, qui pense rationnellement, les lois de la Divine Provi den ce ont pour fin la réformation et ne peut s'empêcher de rire des t1ntaisies de ceux qui supposen.t ainsi la salvation de l'homme, par conséquent le renversement de que les affections et les pensées ne sont pas dans des sujets sub· son état, qui par naissance est infernal, en l'oppose, qui est cé- stanciés, mais que ce sont des vapeurs modifiées par la chaleur et
  • 138. 268 LA SAGESSE ANGÉLI QUE SUR UI. DIVINE PROVIDEXCE 269 par la lumièr e, comme des images qui appara issent dans l'air et J~ vres ; les premie l's change ments et variati ons d'état et de fonne J.ans l'éther , lorsque cepend ant la pensee ne peut pas plus exister du son se font dans le poumo n, les seconds dans la trachce séparée d'une forme substan tielle, que la vue ne le peut sans et sa dans le larynx , les troisièm es dans la glotte par les différe ntes forme qui est l'œil, l'ouïe sans la sienne qui est l'oreille , et ouvert ures de son orifice, les quatriè mes dans la langue par ses le goût sans la sienne qui est là langue . Consid ère le eerveau , et différe ntes applica tions au palais et aux dents, les cinquiè mes tu verras d'innom brables substan ces et d'innom brables fibres, dans les lèvres par dil1'érentes [ormes : d'après cela, on peut voir et qu'il n'y a rien qui n'y ait été organis é ; qu'est-i l besoin d'une que les simples change ments et variati ons d'état des formes orga­ confirm ation autre que celle· ci donnée par l'œil? ~Iais on de li ­ niques, succes siveme nt continu ées, produi sent les sons et leurs mande ce que c'est qu'une affectioll ·et ce que c'est qu'une pensée articul ations qui appart iennen t au langélge ot au chant. Mainte ') ­ dans des sujets substan ciés ; cela peut être déuuit de toutes et nant, comme le son et le langag e ne sont pas produit s d'autre le chacun e des choses qui sont dans le corps; il Y a lA un grand part que par les affectio ns et les pensée s du mental , car c'est par nombre de viscère s, chacun dans sa place fixe, et ils accomp lis elles qu'ils existen t, et sans elles ils n'exist eraient pas, il est évi· ­ sent leurs fonctio ns par des change ments et des variati ons d'état dent que les al1'ections de la volonté sont les change ments et de torme j qu'ils soient chacun dans ses operati ons, cela est no­ et i,,1: variati ons d'état des suhsbn ces purem ent organiq ues du mental toire, l'estom ac dans les siennes , les intestin s dans les leurs, les , io et que les pensée s de l'enten demen t sont les change ments et varia­ reins dans les leurs, le foie, le pancré as, la rate, chacun dans les tions cIe fr))'me de ces substa nces; pareill ement comme daos les siennes , le cœur et le poumo n dans les leurs, et toutes ces opé substan ces pulmon aires. Puisqu e les afIections et les pensée s sont ­ rations sont mues seulem ent intrins èquem ent; or, êtl'e mu intl'in de PUI'S change ments d'état des {orme3 du mental , il s'ensui t qlle ­ sèquem ent, c'est l'ètre par des change ments et des variati ons la Mémoire n'est autre chose que l'état perman ent de ces change d'état et de forme. Par là. on peut voir qlle les opérati ons des sub· ­ ments; car tous les change ments et variati ons d'êtat dans les subs· stances purem ent organiq ues ùu mental sont d'uno sembla ble na tances organiq ues sont tels, qu'une fois devenu s habitue ls, ­ ils ture, avec cette diIl'érence que les opél'a tions des su bst:1nces or­ pel'sist ent; ainsi le poumo n est habitué à produi re divers sons ganiqu es du corps sont naturel les, et que celles du mental sont dans la trachce , à les va riel' dans la glotte, il les articul er dans spiritue lles, et quo les unes et IE's autres font unpar les corresp on­ la langue , et il. les modUler dans la bouche ; et quand ces parties dances On ne pout pas montre r à l'œil quels sont los change ments organiq ues yont ét6 une fois habitué es, ces sons sont en elles et les variati ons d'état et do fOl'me des substan ces organiq ues du et peuven t être reprod uits. Que ces change ments et variati ons soient montal , qui sont les afl'ections et les pensée s; mais néanm oins on infinim ent plus parfait s dans les parties organiq ues du mental que ·peut les voir, comme dans un miroir, pal' les change ments et les dans les parties organiq ues du corps, on le voit d'après ce qui variati ons d'élat du poumo n dans 10 langag e et dans le chant ; a et été dit dans le Traité DU D1V1N AMOUR ET DE LA D1VINE SAGESS mème il y a cnrrosp ondane e, car le SO:1 du langag e et du chant, E, et N0S 119 à 204, où il a. été montré que toutes les perfect ions crois ­ ,aussi los articul ations clu son, qui sont les mols du langag e et les sent et monten t a.vec les degr<'Js et selon les degres ; sur co sujet, .mo lulatio ns du chant, so font par le poumo n; or, le son corres.. voir- de plus grands dét.ails ci-dess ous, N° 319 . .pond à l'affect ion, et le Jangélge à la pensée ; ils sont aussi produi 280. Que les péchés , quand ils ont été remis, aient a:lssi été éloi­ ts ,d'après l'afI'ec tion.et la pènsée , et cela so fait parles change ments gnés, c'est encore là une errecl r du siècle; dans cette erreur sont ceux .et variati ons d'état ',ct de forme des substan ces organicluoS dans qui croient que par le sacrem ent de la Cène ïes péches leur ont éte le ,poumon, et d'après le poumoc. par la trachëe -artèl'e dans le la­ remis, quoiqu 'ils ne les aient pas éloigne s d'eux par la ,pénite nce: .rynxe tdans la_glot te, puis daus la langue , et e~fin dans les lè- dans cette erreur sont auss: ceux qui croient être sauves 1J8,J' la
  • 139. 270 LA SAGESSE ANGÉLIQUE sun LA DIVINE PROVIDENCE 271 foi seule; puis encore ceux qui croient l'être par les dispenses du tendement, et fait que son plaisir y est senti; de là il vient dans pape; tous ceux-là eroient à la Miséricorde immédiate et à la sal­ les pensées, et aussi dans les intentions; si donc il n'était pas per­ vation en un moment. Mais quand la proposilion est retournée,elle mis à l'homme de penser selon l'amour de sa volonté, amour qui devient une vérité; à savoir, que quand les péchés ont été éloi­ a été iosité en lui d'après l'héréditaire, cet amour resterait ren· gnés, ils ont aussi été remis; car la pénitence doit précéder la l'é­ fermé et ne viendrait jamais à la vue de l'homme; or, l'amour du mission, et sans la pénitence, il n'y a aucune rémission; c'est mal qui ne se montre pas est comme un ennemi en embuscade, pourquoi le Seigneur a commandé aux disciples de prêcher la péni­ comme la sanie dans un ulcère, comme du poison dans le sang, tence pour la rémission des péchés, - Luc, XXIV. 47; - et Jean et comme une pourriture dans la poitrine; si ces choses sont te· a prêché un baptême de pénitence pour rémission des péchés, ­ nues renfermées, elles amènenlla mort. Mais quand il est permis Luc, III. 3. - A tous le Seigneur remet leurs péchés, il n'accuse à l'homme de penser les maux de l'amour de sa vie jusqu'à les point et n'impute po:nt, mais néanmoins il ne peut les enlever avoir en intention, ces maux sont guéris par d8S moyens spiri. que selon les lois de sa Divine Providence; car puisqu'il a dit il tuels comme les maladies par des moyens naturels. Ce que de· Pierre, - qui lui demandait combien de fois il devait pardonner à viendrait l'homme, sïl nelui étaitpac:; permis de penser selon les son frère qui pécherait contre lui, si c'était jusqu'à sept fois,­ plaisirs de l'amour de sa vie, c'est ce qui va être dit maintenant: qu'il devait lui pardonner non-seulement sept füis, mais jusqu'à Il ne serait plus homme, il peril'ait ses deux facultés, qui sont soixante-dix foi5 sept fois, - Matth. XVIII. 21, 22; - qu'est-ce nommées liherté et rationalité, dans lesquelles consiste l'huma­ que ne doit pas faire le Seigneur, qui est la Miséricorde mêm~ ? nité même; les plaisirs de ces maux occuperaient les intérieurs de 281. IV. Ainsi la permission du mal est pour cette fin qu'il y son mental, jusqu'au point de fermer la porte; et alors il ne pour· ait salvation. On sait que l'homme est dans la pleine liberté de rait que dire et faire des choses en conformité avec ces maux, et penser et de vouloir, mais non dans la pleine liberté de dire et de par conséquent il Eerait fou non·seulement à ses propres yeux, faire ce qu'il pense et veut; car il peut penser comme un athée, mais encore aux yeux du monde, et enfin il ne saurait pas voiler nier Dieu, et hlasphémer les choses saintes de la Parole et de l'~J­ sa nudité: mais pour qu'il ne devienne pas tel, il lui est permis, glise; il peut même vouloir par des paroles et des actions les dé· il est vrai, de penser et de vouloir les maux de son héritage, mais truire entièrement, mais les lois civiles, morales et ecclésiastiques non de les dire et de les faire; et pendant ce temps-là il s'instruit s'y oppose~t ; c'est pourquoi il entretient dans son intérieur ces de3 chose civiles, morales et spirituelles, qui entrent même dans impiétés et ces scélératesses en y pensant et en les voulant, et ses pensées, et éloignent ces folies, et de cette manière il est guéri aussi en y tendant, sans néanmoins les faire. L'homme qui n'est par le Seigneur, mais cependant non au-delà que de savoir gardel' pas athée est aussi dans la pleine liberté de penser plusieurs cho­ la porte, à moins qu'il ne reconnaisse aussi Dieu, et n'implore son ses qui appartiennent au mal, par exemple, des fraudes, des lasci­ seCOUri! pour pouvoir résister il ces maux; et alors autant il y ré­ vetés, des vengeances, et autres folies, ce qu'il fait même parfois. siste, autant il n'admet pas ces folies dans ses intentions, ni enfin .Qui est-ce qui peut croire que si l'homme n'avait pas une pleine dans ses pensées. Puis donc qu'il est dans la liberté de l'homme liberté, non-seulement il ne pourrait être sauvé, mais que même il de penser comme il lui plaît, pour cette fin que l'amour de sa vie périrait en entier? Qu'on en apprenne donc la cause: Touthomme sorte de sa cachette pour venir dans la lumière de son entende­ par naissance est dans des maux de plusieurs genres; ces maux ment, et puisqu'autrement il ne saurait rien de son mal, et par sont dans sa volonté, et les choses qui sont dans la volont~, sont conséquent ne saurait pas non plus le fuir, il s'ensuit que ce mal aimées, car ce que l'homme veut d'après l'intérieur il l'aime, et s'accroîtrait chez lui au point qu'il ne lui resterait pas de moyens ce qu~il aime il le veut; et l'a~our de la volonté influe dans l'en­ de réintégratio~, et qu'il y en aurait difficilement chez ses enfants,
  • 140. 272 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DlVINE PROVlDENCE 273 s'il en engendrait ; car le mal du père passe dans sa race; mais le côtés ne penchent pas ver" le bas ou en dehors; s'ils regardent en Seigneur pourvoit à ce que cela n'arrive pas. haut ou en dedans, ils n'out pas été éloignés, car ils s'efforcent 282. Le Seigneur pourrait guérir l'entendement chez tout toujours de revenir au milieu; ils penchent et regardent vers le homme, et ainsi faire que chaque homme pense non les maux, bas ou en dehors, quanll'homme fuit ses maux comme péchés, mais les biens, il le pourrait au moyen Je diverses craintes, de et plus encore quand il les a en aversion, car alors il les condamne miracles, de conversations avec les défunts, de visions et de son­ et les dévoue à l'enfer, et fait qu'ils regardent de ce côté-là. ges; mais guürir seulement l'entendement, c'est guérir seulement 284. L'entendement de l'homme est un récipient tant du bien l'homme à l'extérieur; cal' l'entendement avec sa pensée est l'ex­ que du mal, et tant du vrai que du faux, mais il n'en est pas ainsi terne de la vie de l'homme, et la volonté avec son affection est de la volonté même de l'homme; celle-ci doit être ou dans le mal l'interne de sa vie; la guérison de l'entendement seul serait donc ou dans le bien, elle ne peut être dans l'un cC dans l'autre, car la comme une guürison palliative, par laquelle la malignité inté­ volonté est l'homme mème, et là est l'amour de sa vie: mais le rieure, renfermée sans pouvoir sortir, consumerait d'abord les par­ bien et le mal dans l'entendement ont été séparés comme l'interne ties voisines, et ensuite les parties plus éloignées, jusqu'à ce que et l'externe; de là l'homme peut être intérieurement dans le mal, le tout tombàt dans un état de mort. O'est la volonté elle-même et extérieurement dans le bien. Toutefois, cependant, quand qui doit êtr"e guérie, non par l'influx de l'entendement en ete, l'homrr.e est réformé, le b:en et le mal sont mis ensemble, et alors parce que Cf:t influx n'a pas lieu, mais parl'instruction et l'exhor­ il y a conflit et combat; si le combat est violent, il est appelé ten. tation d'après l'entendement. Si l'entendement était se.uI guérj, tation; mais s'il n'est pas violent, c'est comme lorsque le vin ou l'homme deviendrait comme un cadavre embaumé, ou enveloppé la bière fermente; si alors le bien est vainqutur, le mal avec son d'aromales ocloriférants et de roses, qui bientôt tireraient du ca­ faux est repoussé sur les côtés de même que la lie tombe au fond davre une te~le puanteur, que personne ne pourrait en approcher; du tonneau, et le blen devient comme un vin généreux et une il en serait de même des vrais célestes dans l'entendement, si l'a­ bière claire après la fermentation; mais si le mal est vainqueur, mOllI' mauvais de la volonté était 1enu renfermé. le bien alors avec son vrai est repoussé sur les côtés, et il devient 283. S'il est permis à l'homme de penser les maux jusqu'à les trouble et corrompu comme le vin et la bière qui n'ont pas fer­ avoir en intention, c'est, comme il a été dit, afin qu'ils soient Hoi­ menté. La comparaison est faite avec le ferment, parce que dans gnés aumoyen des choses civiles, des choses morales et des choses la Parole le ferment (ou levain) signifie le faux du mal, comme spirituelles, ce qui a lieu quand il pense que cela est contre le juste dans Hosée, VII. 4. Luc, XII. 1 ; et ailleurs. et l'équitable, contre l'honnête et le décent, et contre le bien et le vrai, ainsi contre la tranquillité, l'allégresse et le bonheur dû la vie; La Divine Providence est également chez les méchants et chez le Seigneur au moyen de ces trois sortes de chose3 guérit l'amoul' les bons. de la volonté :le l'homme, et d'abord, il est vrai, par les craintes, mais ensuite par les amours. Néanmoins, les maux ne sont ni sé­ 285. Chez chaque homme, tant chez le bon que chez le mé~ parés, ni rejetés de l'homme, ils sont seulement repoussés et relé­ chant, il ya deux facultés, dont l'une fait l'entendement Elt l'autre gués surIes côtés; et Cl uand ils so nt là, et le bien dans Je milieu, les la volonté; la faculté qui lait l'entendement, c'est qu'il peut com­ maux alors ne se montrent point ; car tout ce qui est danslemilieu prendre et penser, celle-ci par suite est appelée Rationalité; et la est directement sous l'intuition, et est vu et perçu. Mais il faut iaculté qui fait la volonté, c'est qu'jl le peut librement, à savoir, savoir que, quoique le bien soit dans le milieu, l'homme cepen­ penser, et par suite allssi parler et laire, pourvu que ce ne soit dant n'est pas pour cela dans le bien, bi les maux qui sont sur les pas contre la raison ou la rationalité; car agir librement, c'est 18
  • 141. 2'74 tA SAGESSE ANGÉLIQUE SUIt LA DIVINE PROViDENCE 2?5 agir toutes les fois qu'on le veut, et comme on le veut; (cette fa­ même; c'est pourquoi quelques hommes disent: Il Qu'est-ce que culté est appelée Liberté). Comme ces deux facultés sont perpé­ le Vrai? Est-ce que je ne peux pas rendre vrai tout ce que je veux? tuelles et continuelles depuis les premiers jusqu'aux derniers Est-ce que le monde n'agit pas aussi de cette manière? li Et celu i dans toutes et dans chacune des choses que l'homme pense et fait, qui le peut. le fait par des raisonnements. Prends la proposition et qu'elles ne sont pas dans l'homme par lui-même, mais sont la plus fausse, et dis à un homme adroU : l( Confirme-la; » et il la chez l'homme par le Seigneur, il s'ensuit que la présence du Sei­ confit'mera; dis-lui, par exemple. de confirmer que l'homme est gneur étant en elles est aussi dans les singuliers et même dans les une bête; ou, que l'âme est comme une petite araignée dans sa très-singuliers (les plus petites choses) de l'entendement ét de la toile, et gouverné le corps ainsi que fait l'araignée par ses fils; ou pensée de l'homme, et aussi de la volonté et de l'affection, et par que la religion n'est autre chose qu'un lien; et il confirmera cha· suite dans les très-singuliers du langage et de l'action; éloign,e ces cune de ces propositions, au point qu'elle se pré'lentera comme facultés de l'un de ces très-singuliers, et tu ne pourras ni le penser vraie. Quoi de plus facile, puisqu'il ne sait pas ce que c'est que ni le prononcer comme homme. Que par ces deux facultés l'homme l'apparence, n~ ce que c'est que le faux pris pour le vrai d'après soit homme, puisse penser et parler, percevoir les biens et corn· une foi aveugle? De là y ient que l'homme ne peut pas voir ce vrai, prendre les vrais, non-seulement civils et moraux, mais même spi­ que la Divine Providence est dans les très-singuliers de l'en­ rituels, et être réformé et régénéré, en un mot, puisse être con· tendement et de la volonté, ou, ce qui revient au même, dans joint au Seigneur, et par là vivre pour l'éternité, c'est ce qui a été les très-singuliers des pensées et des affections chez chaque montré abondamment ci-dessus: il a aussi été montré que ceR homme, chez le méchant comme chez le bon; ce qui surtout le deux facultés sont non-seulement chez les hommes bons, mais confond, c'est que dans ce cas les maux viendraient aussi du Sei. encore chez les méchants. Maintenant, puisque ces facultés sont gneur; mais, neanmoins, que du Seigneur il ne vienne pas le chez l'homme par le Seigneur, et n'ont pas été appropriées à moindre mal, et que tout mal vienne d~ l'homme, parce que l'homme comme siennes, car le Divin ne peut pas être approprié l'homme a confirmé chez lui l'apparence qu'il pense, veut, parle à l'homme comme sien, mais peut lui être adjoint et par là appa­ et agit par lui-même, c'est ce qu'on verra dans ce qui V2. suivre; raître comme sien; et puisque ce Divin ~hez l'homme est dans les ce sujet, poUl' qu'il soit c'airement vu, va être démontré dans cet très-singuliers de l'homme, il s'ensuit que le Seigneur gouverne ordre: I. La Divine Providence est universelle dans les très­ les très-singuliers, tant chez l'homme méchant que chez l'homme 'singuliers, non ~eulement chez les bons, mais aussi chez les bon; or, le gouvernement du Seigneur e:;t ce qui est appelé la Di­ méchants, et néanmoirs elle n'est point dans leurs maux. II. Les vine Providence. méchants se jettent continuellement eux-mêmes dans les maux, 286. Maintenant, puisque c'est une Loi de la Divine Providence mais le Seigneur les retire continuellement des maux, III. Les que l'homme puisse agir d'après le libre selon la raison, c'est·à méchants ne J.;eu vent pas être entièrement retirés du mal et con· dire, d'après ces deux facultés, la Liberté et "la Rationalité; et duits dans le bien par le Seigneur, tant qu'ils croi'ent que la pro­ puisque c'est aussi une Loi de la Divine Providence que ce que pre intelligence est tout, et que la Divine Providence n'est rien. l'homme fait lui semble fait comme par lui-même, et par suite IV. Le Seigneur gouverne l'enfer par les opposés; et les mcchants, comme étant à lui, et que c'est encore une loi que les maux soient qui sont dans le monde, il les gouverne dans l'enfer quant aux permis, afin qu'il puisse en être retiré, il s'ensuit que l'homme intérieurs, mais non quant aux extérieurs. peut abuser de ces fucullés, et d'après le libre selon la raison con. 287. I. La Divine Providence est universelle dans les très­ firmer tout ce qu'il lui plaît, car il peut rendre conforme:. la raison singuli.e1's, non seulement chez les bons, mais aussi chez les tOllt ce qu'il veut, que cela y soit ou n'y soU pas conforme en soi- méchants, et néanmoins elle n'est point clans leto's maux. Il
  • 142. 2"6 1.A. SAGESS~ ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROViDENCE r.277 a été montré ci-dessus, que la Divine Providence est dans les très­ fond. J'ai été informé trois ou quatre fois que cela avait été fait singuliers des pen'>ées et des affections de l'homme, et par là il ainsi. Il en arriva de même pour 10 bien; le bien qui découle du est entendu que l'homme ne peut rien penser ni rien vouloir par Ciel est progressivement changé en un mal opposé à ce bien. Par lui.même, mais que tout ce qu'il pense et veut, et que par suite là, il est devenu évident que le vrai et le bien procédant du Sei­ il dit et fait, vient de l'influx; si c'est le bien, c'est de l'influx du gneur, quand ils sont reçus par ceux qui sont dans le faux et dans Ciel; et si c'est le mal, c'est de l'influx de l'enfer; ou, ce qui est le mal, sont changés et passent dans une autre forme, au point la même chose, que le bien vient de l'influx qlli procède du Sei­ que la première forme ne se montre pas. La même chose se fait gneur, et que le mal vient du propre de l'homme. Mais je sais que chez tout homme méchant; car le méchant est, quant à son es­ ceci peut difficilement être compris, parce qu'il est fait une dis· prit, dans l'enfer. tinction entre ce qui influe du Ciel ou du Seigneur, et ce qui in­ 289. Il m'a aussi été montré très souvent que, dans l'enfer, flue de l'enfer ou du propre de l'homme, et que néanmoins il est personne ne pense par soi-même, mais que chacun pense d'après dit que la Divine Providence est dans les très-singuliers des pen· d'autres autour de lui, et que ces autres pensent non pa: eux­ sées et des affections de l'homme, à un tel point que l'homme ne mêmes, mais aussi d'après d'autres, et que les pensées et les af· peut rien penser ni rien vouloir par lui-même: mais comme il est fections vont en ordre d'une société à une autre, sans que nul dit qu'il peut aussi penser et vouloir par l'enfer, et par son propre, sache autre chose, sinon qu'elles viennent de lui. Quelques-uns, cela paraît comme contradictoire, mais toujours est-il que cela ne qui crôyaient penser et vouloir par eux-mêmes, fnrent envoyés l'est pas; que cela ne le soit pas, on le verra dans" l,a suite, après dans une société,-la communication avec lel! sociétésvoisines vers quelques préliminaires qui illustreront ce sujet. lesquelles leurs pensées avaient coutume de s'étendre ayant été 288. Tous les anges du Ciel avouent que nul ne peut penser interceptée, - et ils fnrent retenns dans cette société; alors il leur par soi·même, mais que chacun pense d'après le Seigneur; au fut dit de penser autrement que ne pensaient les esprits de cette contraire, tous les esprits de l'enfer disent que nul ne peut penser société, et de s'efforcer de penser le contraire; mais ils avouèrent par un autre que soi; toutefois, il a été souvent montré à ceux-ci, que cela leur était impossible. Ceci a été fait avec plusieurs, et qu'aucun d'eux ne pense et ne peut penser par lui-même, mais aussi avec Leibnitz, qui même fut convaincu que personne ne que la pensée influe; néanmoins cela a été montré en vain, ils pense par soi-même, mais qu'on pense d'après d'autres, et que ces n'ont pas voulu l'admettre. L'expérience cependant enseignera, autres ne pensent pas non plus par eux-mêmes, et que tous pen­ d'abord, que le tout de la pensée et de l'affection influe aussi du sent d'aJilrès l'influx qui vient du Ciel, et le Ciel d'après l'influx Ciel chez les esprits de l'enfer, mais que le bien qui y influe est qui vient du Seigneur. Quelques-uns, ayant médité sur ce sujet, changé en mal, et le vrai en faux, ainsi chaque chose en son op­ dirent que cela était t3tonnant, et qu'il y avait à peine quelqu'un posé; cela a été montré de cette manière: Un vrai pui.sé dans la qui pût être amené à le croire, parce que cela est absolument Parole fut envoyé du Ciel, et fut reçu par ceux qui étaient dans contre l'apparence, mais que néanmoins ils ne pouvaient le nier, les enfers supérieurs, et envoyé par eux dans les el1fers inférieurs puisque cela leur avait été pleinement démontré; cependant, pen­ jusqu'à l'enfer le plus profond; et ce vrai, dans le trajet, fut suc­ d.ant qu'ils étaient dans l'admiration, ils dirent, qu'ainsi on n'est cessivement changé en faux, et enfin en un faux absolument op­ pas en faute quand on pense le mal; puis aussi, qu'ainsi il semble posé au vrai; or, ceux chez qui il était changé pensaient le faux que le mal vienne du Seigneur; et, en outre, qu'ils ne compre­ comme par eux-mêmes, sans se douter d'autre chose, lorsque ce.. naient pas comment le Seigneur seul peut faire que tous pensent pendant ce qu'ils pensaient était ce vrai descendant du Oiel, et de tant de manières différentes. Mais ces trois points vont être ainsi falsifié et perverti dans son trajet jusqu'à l'enter le plus pro- développés dans ce qui suit.
  • 143. 278 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DiVINE PROVIDENCE 279 290. Aux expériences qui viennent d'être rapportées, il sera près un saint zèle, prie l'Esprit saint de l'instruire, de diriger ses encore ajouté celle-ci: Quand il m'a été donné par le Seigneur pensées et son langage; et quelques-uns disent avoir sensiblement do parler avec les esprits et les anges, cet arcane me fut aussitôt perçu qu'ils avaient été poussés, et, quand on loue leurs sermons, découvert; car il me fut dit du Ciel, que je croyais, comme los répondent pieusement qu'ils ont parlé non par eux-mêmes, mais autres, penser ot vouloir par moi-même, lorsque cependant ce d'après Dieu. C'est pourquoi encore, quand ils voient quelqu'un n'était nullement par moi-même, mais d'après le Seigneur si c'é· bien parler et bien agir, ils disent qu'il a été conduit à cela par tait le bien, et d'après l'enter si c'était le mal: il me fut même Dieu; et, vice versâ, quand ils voient quelqu'un mal parler et démontré au vif (ad vivltm) par divorses pensées et diverses af­ mal agir, ils disent qu'il a été conduit à cela par le diable: on fections introduites en moi que cela était ainsi. et il me fut donné sait que tel est le langage que l'on tient dans l'Église; mais qui successivement de le percevoir et de le sentir; c'est pourquoi, ost-ce qui croit que cela est ainsi? dans la suite, dès qu'il s'insinuait quelque mal dans ma volonté 292. Quo tout ce que l'homme pense et veut, et par suite tout ou quelquE' faux dans ma pensée, je m'informais d'où venaLt ce cc qu'il dit et fait, influe de l'unique source de la vie, et que mal ou ce faux. et cela m'était dévoilé; et il m'était aussi donné néanmoins l'unique source de la vie, qui est le Seigneur, ne soit de parler avec ceux qui l'insinuaient, de les réprimander et de les point cause que l'homme pense le mal et le faux, c'est ce qui forcer à s'éloigner, et par conséquent à retirer lbur mal et leur peut ètre illustré par les observations suivantes dans le Monde faux, à les retenir chez eux, et à ne plus insinuer r:en de tel dans naturel: Du Soleil de ce monde procèdent la chaleur et la lumière, ma pensée; cela m'est arrivé des milliers de fois; et j'ai demeuré et ces deux choses influent dans tous les sujets et dans tous les dans cet état pendant plusieurs années, et j'y demeure encore; et objets qui se présentent devant les yeux, non·seulement dans les néanmoins il me semble, comme aux autres, sans aucune diffé­ sujets bons et dans les objets beaux, mais aussi dans lesstljets mau­ rence, penser et vouloir par moi-même; car c'est d'après la Divine vais et dans les objets laids, et produisent eneuxdes effets divers; providence du Seigneur qu'il semble ainsi à chacun, comme il a car elles influent non-seulement dans les arbres qui portent de été montré ci-dessus dans un Article spécial. Les espri.ts novioes bons fruits, mais aussi dans les arbres qui portent de mauvais s'étonnent de cet état qui m'est particulier, s'imaginant que je ne fruits, et bien plus dans les fruits eux-mêmes, et les font croître; pense et ne veux rien par moi-même, et que par conséquent je elles inftued pareillement dans la bonne semence et aussi dans suis comme quelque chose de vide; mai, je leur découvris l'ar­ l'ivraie; puis encore dans les arbrisseaux utiles ou salubres, et cane; et de plus je leur dis, que même je pense intérieurement, et aussi dans les arbrisseaux nuisibles ou yénéneux ; et cependant perçois ce qui influe dans ma pensée extérieure. si l'influx est du c'est la même chaleur et la même lumière, dans lesquelles il n'y Ciel ou s'il est de l'enfer; que je rejette cAlui-ci, et reçois celui­ a aucune cause du mal, mais cette cause est dans les sujets et là; et que toujours il me semble, comme à eux, penser et vonloir dans les objets récipients. La chaleur qui fait éclore des œuts où par moi-même. il y a une chouette, un hibou, ou un aspic, agit de la même ma­ 291. Que tout bien vienne du Ciel, et que tout mal vienne de Iiière que lorsqu'elle fait écloré des œufs où il y a une colombe, l'enter, cela n'est point inconnu dans le monde; chacun dans l'É­ un bel oisea u ou un cygne; mets des œufs de l'une ou de l'autre glise le sait; qui est celui qui, initié dans le sacerdoce, n'enseigne espèce sous une poule, et par sa chaleur qui en elle-même est pas que tout bien vient de Dieu, et que l'homme ne peut de lui­ inoffensive, ils éclôront; qu'est-ce qua cette chaleur a donc de même rien prendre qui ne lui ait été donné ùu Ciel; puis aussi, commun avec ces êtres méchants et nuisibles? La chaleur en que le diable infuse les mau:( dans la pensée, et qu'il séduit et influant dans des substances marécageuses, stercoraires, putrides excite à. les taire TC'est pourquoi le prêtre, qui croit prêcher d'a- ot cadavéreuses, agit de la même manière qu'en influant dans les
  • 144. 280 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 281 substances vineuses, odoriférantes, vigouréuses et vives: qui est- ges quand, après la mort, tu viendras dans le Monde spirituel. ce qui ne voit pas que la cause est dans le sujet récipient, et non 294. Il a été dit ci-dessus, N° 289, que quand quelques-uns dans la chaleur? La même lumière, aussi, produit dans un objet eurent été convaincus que personne ne pense par soi-même, mais des couleurs agréables, et dans un autre des couleurs désagréa- pense d'après d'autres, et que ces autres ne pensent pas non plus bles; bien plus, elle s'illustre elle-même dans les objets blancs et par eux-mêmes, mais que tous pensent d'après l'influx procédant brille d'un vif éclat, et dans les objets qui tirent sur le noir elle du Seigneur par le Ciel, ils dirent dans leur admiration. qu'a.insi &'obscurcit et s'assombrit. Il en est de même dans le Monde spir:- on n'est pas en faute quand on fait le mal; puis aussi, qu'ainsi il tuel; là aussi il y a une chaleur et une Illmiàre procédant de son semble que le mal vienne du Seigneur; et, en outre, qu'ils ne Soleil, qui est le Seigneur; elles influent de ce Soleil dans leurs comprenaient pas comment le Seigneur seul peut faire que tous sujets et dans leurs objets; les sujets et les objets y sont les anges pensent de tant de manières différentes. Maintenant, comme ces et les esprits, spéciale men t leurs volontaires et leurs intellectuels; trois sentiments ne peuvent pas ne pas influer dans les pensées la Chaleur y est le Divin amour procédant, et la Lumière y est la chez ceux qui pensent seulement aux effets par les effets, et non Divine sagesse procédante; elles ne sont point cause qu'elles sont aux effets par les causes, il est nécessaire de s'en emparer et de reçues par l'un autrement que par l'autre; en effet, le Seigneur les dévl)iler d'après les causes. PRElIIII~REMENT. Qn'ainsi oo~ ne dit «qu'il fait lever son Soleil sur méchants et bons, ct emoie la serait pas en fau.te quand on fait le mat: en effet, si tout ce que rluie sur justes et inj ustes. ) - Matth. V. 45; - dans le sens l'homme pense vient des autres par influx, il semble que la faute interne suprême, par le Soleil il est entendu le Divin Amour, ct est chez ceux de qui vient l'influx; mais néanmoins la faute elle- par la pluie la Diville Sagesse. même est chez celui qui le reçoit, car il le reçoit comme sien; il 293. A ces expliCations j'ajouterai l'opinion des anges sur la ne sait pas non plus autre chose, et il ne veut pas savoir autre volonté et l'intelligence chez l'homme; cette opinion est, que chez chose: en effet, chacun veut être soi, et être conduit par soi- l'homme il n'y a pas un gmin de volonté et de prudence, qui lui même, surtout penser et vouloil' par soi-même; car c'est là le li- appartienne en propre; ils disent que s'il yen avait un g:'ain chez bre même, qui apparait comme le propre dans lequel est chaque chaque homme, ni le Ciel ni l'enfer ne subsisteraient, et que tout homme; c'est pourquoi, s'il savait que ce qu'il penso et veut 'ient le genre humain périrait; Ps donnent pour raison, quecesontdes d'un autre par inf1ux, il se regarderait comme enchaîné et captif, myriades de myriades d'hommes, autant qu'il en est né depuis la n'étant plus maître de lui-même, et ainsi périrait tout plaisir de création du monde, qui constituent le Ciel et l'enfer dont l'un est sa vio, et enfin l'humain même. Que cela soit ainsi, je l'ai vu très sous l'autre dans un tel ordre, quo de part et d'autre ils font un, le souvent confirmé; il fut donné à quelques esprits de percevoir Ciel un seul Hommo beau, et l'enfer un seul Homme monstrueux; ct de sentir qu'ils étaient conduits par d'autres, alors ils se mirent si dans chaque homme il y avait un gl'ain de propre volonte et de tellement en colère, qu'ils étaient comme hors d'eux-mêmes, ct propre intelligence, cet un ne pourrait pas exister, mais il sc di~­ ils dil'cnt qu'ils préféraient être tonus enchaînés dans l'enfer, soudrait, et avec lui périrait cetle Forme Divine, qui ne peut être plutôt que de ne pas avoit' la faculté de penser comme ils veulent stable et permanente, qu'autant que le Seigneur cst tout dans et de vouloi r comme ils pensent: ne pas avoir cette faculte, ils tous, et eux. rien dans le tout. Ils donnent oncore pour raison, que appelaient cela être enchaîné q'.lant ft. la vio mème, ce qui est penser ot vouloir par soi-même, c'est le Di vin même, et penser ot plus dur et plus intolérable que d'ètre enchaîné quant au corps; vouloir d'après Dieu, l'Humain même; et que le Divin Même ne ne pas avoir la faculté de parler et de faire comme on pense et peut êtro approprié à aucun homme, ear ainsi l'homme serait comme on veut, ils n'appelaient pas cela être enchaîné, parce Dieu. Retiens ceci, et tu seras, si tu le veux, confirmé par les an- que le plaisir de la vie ci vil~ et do la vie morale, qui consiste
  • 145. } 282 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 283 à. parler et à faire, y met un frein, ct en même temps l'adoucit les infinis sont infiniment toutes choses. Ces infinis, qui procèdent pour ainsi dire. Maintenant, puis({ue l'homme ne veut pas savoir du Seigneur, influent non-seulement universellement, mais aussi qu'il est conduit par d'autres à pense" mais veut penser par lui· très-singulièrement, car le Divin est universel d'après les très­ même, et même cl'oit penser ainsi, il s'ensuit qu'il est lui-même )1 singuliers, et ce sont les Divins très-singuliers qui sont appelés en faute, et qu'il ne peut rejeter de lui la faute, tant qu'il aime l'Universel, comme il a été montré ci-dessus; et un Divin très­ à penser ce qu'il pense; mais s'il ne l'aime pas, il rompt son lien singulier est infini aussi. D'après ces explications, on peut voir que avec ceux de qui lui viennent ses pensées; cela a lieu qua.nd il le Seigneur Seul fait que chacun pense et veut selon sa qualité et sait que c'est un mal.. et qu'en conséquence il veut le fuir et y selon les lois de la Divine Providence. Que toutes les choc:;es qui renoncer; alors aussi il est, parle Seigneur, retiré de la société ) sont dans le Seigneur, et qui procèdent du Seigneur, soient Infi­ qui est dans ce mal, et transfér,s dans une société OLI ce mal n'est nies, cela a été démontré ci-dessus, N°' 46 à 69; et aussi dans le pas; mais s'il sait que c'est un mal et ne le fuit pas, la faute Traité sur LE DIVIN AMOUR ET LA. DIVINE SAGESSE, N°S 17 à 22. alors lui est imputée, et il devient coupable de ce mal. Tout ce 295. II. Les 1.néchants se Jettent continuellement eux-m,lmes donc que l'homme croit faire d'après lui-même, est dit être fait dans les maux, mais le Seigneu1' les 1'etù'e continuellement des d'aprè!'; l'homme, et non d'après le Seigneur. SECONDEMENT. } maux. Il est plus facile de comprendre quelle est la Divine Pro· Qu'ainsi il semble que le mal vienne du Seigneur. Oe point peut ~ vidence chez les bons, que de comprendre quelle elle est chez les être regardé comme résolu d'après ce qui a ét.S montré ciclessus, méchants; et puisque maintenant il s'agit de la Divine Providence N° 288, à savoir, que le bien qui influe du Seigneur est changé en chez les méchants, il en sera trai té dans cette série: 10 Il ya des mal, et le vrai en faux dans l'enfer: mais qui est-ce qui ne peut Il choses innombrables dans chaque mal. 2° Le méchant s'enfonce voir que le mal et le faux ne viennent pas du bien el du vrai, par de lui-même sans cesse de plus en plus profondément dans ses conséqllent du Seigneur, mais qu'ils vienn~nt du sujet et de l'objet maux. 3° La Divine Providence, cl. l'égard des méchants, est une récipient, qui est dans le mal et dans le faux, et qui pervertit et continuelle permission du mal, dans le but qu'ils en soient conti­ change le oien et le vrai, comme il a été pleinement montré ci· nuellement retirés. 4° Le détachement du mal est effectué par le dessus, N°292? Quant à l'origine du mal et du faux chez l'homme, Seigneu r pal' mille moyens, même par des moyens très-secrets. il en a eté traité plusieurs fois dans ce qui précède. Il a aussi été 296. Afin donc que la Divine Providence, à l'égard des méchants, fait une expérience, dans le Monde spirituel, avec ceux qui ont cru soit distinctement perçue, et par conséquent comprise, les que le Seigneur pouvait chez les méchants éloigner les :maux, et propositions ci-dessus vont être expliquées dans la série selon 'f mettre les biens à la place des maux, et ainsi transtérer tout l'en­ laquelle elles ont été présentées: PREMIl~RE:'IIENT. Il Y a d'èS choses fer dans le Ciel, et les sauver tous; mais que cela soit impossible, innombrables dans chaque mal. Ohaque mal se présente devant on le verra à la fin de ce 'J'lai té, lorsqu'il sera question de la saI· l'homme comme une simple chose; ainsi se présentent la vation en un moment, et de la Miséricorde immédiate. TROISIÈ­ haine et la vengeance, ainsi le vol et la fraude. n.inl?i l'adultère et MEMENT. Qu'ils nc comp)'cnaient pas C01nmcntle SeigneU1' seul ~ la scortation, ainsi l'orgueil etla fierté, ainsi tous les autres maux; peut faü'c que tous pensent de tant de manières diftél·entes. Le et l'on ne sait pas que dans chaque mal il y a des choses innom· Divin Amour du Seigne'l1' est Infini, et sa Divine Sagesse est In­ brables, et en plus grande quantité qu'il n'y a dé fibres et de vais­ finie; or, les Infinis de l'amou l'et les Infinis de la sagesse procè­ seaux dans le corps de l'homme; car l'homme méchant est l'enfer dent du Seigneur, et ils influent chez tous dans le Oiel, et par suite dans la forme la plus petite; or, l'enfer consiste en des myriades da chez tous dans l'enfer, et de l'un et de l'autre chez tous d:'lllS le myriades d'esprits, et chacun y est dans la forme comme homme, Monde; nul ne peut donc manquer de penser et de vouloir, car mais homme-monstre, et en lui toutes les fibres et tous les vais­
  • 146. 284 LA SAGESSE ANGÉLiQUE SUR LA DIVINE PROViDENCE 285 seaux sont retournés; l'esprit lui-même est un mal, qui lui semble gneur, comme il a élé dit ci-dessus. Si Je méchant s'enfonce de être un, mais autant sont innombrables les choses qui sont en lui, plus en plus profondément dans le mal, c'est par cela même qu'il autant sont inllombrables les convoitises de ce mal; car chaque s'introduit de plus en plus intérieurement, et aussi de plus en plus homme est son mal ou son bien de la tête à la plante des pieds; puis profondément, dans les sociétés infernales, à m~sure qu'il veut et donc que tel est le méchant, il est évident qu'il est un seul mal, com. fait le mal; par suite aussi le plaisir du mal s'accroît, et s'empare posé d'innombrables choses différentes, qui sont distinctement des tellement de ses pensées, qu'enfin il ne sent rien de plus doux; et maux, et sont appelées convoitises du mal. Il suit de là, que toutes celui qui s'est introduit intérieurement et profondément dans les ces choses, dans l'ordre où elles sont, doivent être réparées et re· sociétés infernales devient comme s'il était lié de chaînes; mais tournées par le Seigneur, afin que l'homme puisse être ré-formé, tant qu'il vit dans le monde, il ne sent pas ses chaînes; elles sont et que cela ne peut être fait que par la Divine Providence du Sei­ comme de laine douce, ou comme de légers fils de soie, qu'il aime, gneur successivement depuis le premier âge de l'homme jusqu'au par~e qu'ils produisent un chatouillement; mais après la mort ces dernier. Chaque convoitise du mal apparaît dans l'enfer, quand chaînes, de douces quelles étaient, deviennent dures, et au lieu elle y est représentée, comme un animal nuisible, par exemple, d'un chatouillement elles produisent des meurtrissures. Que le ou comme un dragon, ou comme un basilic, ou comme une vi· plaisir du mal prenne de l'accroissement, cela est noloire d'après père, ou comme un hibou, ou comme une chouette, et ainsi du les vols, les brigandages, les déprédations, les vengeances, l'es­ reste; de rr.ême apparaissent Jes convoitises du mal chez l'homme prit de domination, l'avidité du gain, el autres mauvaises pas­ méchant, quand il est vu par les anges; toutes ces fOl'mes de con· sions; qui est-ce qui n'y sent pas augmenter le plaisir selon les voitises doivent être retournées l'une après l'autre; l'homme lui· succès, el selon que l'exercice n'en est pas empêché? On sait que même qui apparaît quant à l'esprit comme un homme·monstre le voleur trouve un tel plaisir dans les vols, qu'il ne peut pas y ou comme un diable, doit être retourné pour qu'il soit comme un renoncer; et, ce qui est étonnant, il aime mieux un écu volé que ange beau, et chacune des convoitises du mal doit être retournée, dix écus donnés gratuitement: il en serait aussi de même des pour qu'elle apparaisse comme un agneau ou une brebis, ou adultères, s'il n'avait pas été pourvu à ce que ce mal décroisse en comme une colombe ou une tourterelle, de même qu'apparaissent puissance selon l'abus; mais toujours est-il que chez un grand les affections du bien des anges dans le Ciel, quand elles sont re· nombre d'adultères il reste le plaisir d'y penser et d'en parler, et présentées; or, transformer un dragon en agneau, un basilic en sinon plus, du moins la lubricité du toucher. Mais on ignore que brebis, et un hibou en colombe, ne peut se faire que successive­ cela vient de ce que l'homme s'enfonce de plus en plus intérieu­ meut, en déracinant le mal d'avec sa semence, et en implantant rement, et aussi de plus en plus profondément, dans les sociétés à la place une bonne semence. Mais cela ne peut être fait que infernales, selon qu'il commet les maux d'après la volonté Qt en comme se fait la greffe des nrbres, dont les racines restent avec même temps d'après la pensée; si les maux sont seulement dans le tronc; mais néanmoins la branche greffée change la sève, tirée la pansée et non dans la volonté, il n'est pas encore avec le mal ~u moyen de l'ancienne l'acir.e, en une sève qui produit de bons dans une société infernale, mais il y entre dès qu'ils sont dans la fruils; celte branche greffée ne peut être prise que du Seigneur, volonté; si même alors il pease que ce mal est contre les préceptes qui est l'Arbre de vie; cela aussi est conforme aux paroles du Sei­ du décalogue, et qu'il considère ces préceptes comme Di vins, il le gneur, - Jean, XV. 1 à 7. - SECONDE~IENT. Le méchant s'enfonce commet de propos délibéré, et par là il se plonge profondément de lui-même sans cesse de plus en plus prOfondément dans dans l'enfer, d'où il ne peut être retiré que par une pénitence ac­ ses maux. Il est dit de lui· même, parce que tout mal vient de tuelle. Il faut qu'on sache que tout ho~me, quant à son esprit, l'homme, car l'homme change en mal le bien qui vient du Sei· est dans le Monde spirituel, et là dans quelque société, l'homme
  • 147. 286 tA SAGESSE ANGELIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 287 méchant dans une société infernale, et l'homme bon dans une so­ la principale raison, c'est parce qu'il y a chez lui les maux des ciété céleste; il Y apparaît même parfois, quand il est dans une convoitises de l'amour de sa vie, et que ces maux sont sentis non profonde méditation. Il faut aussi qu'on sache que, de même que comme des maux, mais comme des plaisirs, auxquels personne ne dans le monde naturel, le son avec le langage se répan1 de tout fait attention; qui est-ce qui fait attention aux plaisirs de son amour? côté àans l'air, de mème dans le mondE': spirituel l'affection avec la pensée de l'homme y nage comme une barque qui est entrainée lapensée se répand de tout côté dans les sociétés; il ya aussi par le courant d'un fleuve: et elle est perçue comme une atmo­ correspondance, car l'affection correspond au son, et la pensée au sphère embaumée qui est attirée à pleine aspiration; il peut seu­ langage. TROTS~ÈMEMENT. La Divine Providence, et l'égard des lement en sentir quelque chose dans sa pensée externe, néanmoins méchants, est une continuelle permission du mal, dans le but il n'y fait pas non plus attention, à moins qu'il ne sache bien que qu'ils en soient continuellement ,'etirés. Si la Divine Providence ce sont des maux. Mais il en sera dit davantage sur ce sujet dans chez les hommes méchants est une continuelle permission, c'est ce qui va suivre. QUATRIÈMEiŒNT. Le detachement du mal est parce que de leur vie il ne peut sortir que du mal; car l'homme effectué pa}' le Seignew' par mille moyens, même pa,' des est ou dans le bien ou dans le mal, il ne peut être dans l'un et moyens très-secrets. Quelques- uns d'eux seulement m'ont été l'autre en même temps, ni tour à tour à moins qu'il ne soit tiède; découverts, mais ce ne sont que les plus communs; ce sont ccux­ et le mal de la vie n'est pas introduit par le Seigneur dans la vo­ ci: Qlie les plaisirs des convoitises, au sujet desquels l'homme ne lonté et par elle dans la pensée, mais il est introduit par l'homme, sait rien, sont jetés en foule et en faisceaux dans les pensées inté­ et cela est appelé permission. Maintenant, puisque toutes les cho­ rieures, qui appartiennent à l'esprit de l'homme, et par suite dans ses que l'homme méchant veut et pense sont de permission, 0"1 ses pensées extérieures, dans lesquelles ils se présentent sous un demande ce qu'est alors là la Divine Providence, qui est dite être certain sens d'agrément, de charme ou de désir, et s'y mêlent dans les très-singuliers chez chaque homme, tant chez le méchant avec ses plaisirs natul'els et sensuels; là sont les moyens de sépa­ que chez le bon; je réponds qu'elle consiste en cela, qu'elle per­ ration et de purification et aussi les voies de détachement et d'ex­ met continuellemen t pour une fin, et qu'elle permet les choses pulsion: les moyens sont principalement les plaisirs de la médi­ qui concernent cette fin, et non d'autres, et que continuellement tation, de la pensée, de la réflexion pour certaines :fins, qui appar­ eUe examine, sépare, et purifie les maux. qui sortent par permis­ tiennent à l'usage; et les fins qui appartiennent à l'usage sont en sion, et relègue ceux qui ne conviennent pas, et les expulse par aussi grand nombre que les particuliers et les singuliers de l'oc­ d!ls voies inconnues; ces opérations se font principalement dans cupation et de la fonction de l'homme; puis, cn aussi grand nom­ la volonté intérieure de l'homme, et d'après elle dans sa pensée bre qu'il ya de plaisirs de la réflexion dans le but de se présenter intérieure: la Divine Providence est continuelle aussi en cela, comme homme civil et moral, et aussi comme homme spirituel, qu'elle veille à ce que les choses qui doivent être reléguées et ex­ outre les déplaisirs qui s'interposent; ces plaisirs, parce qu'ils ap­ pulsées ne soient pas de nouveau reçues par la volonté, parce que partiennent à son amour dans l'homme externe, sont des moyens tout ce qui est reçu pal' la volonté est approprié à l'homme; mais de séparation, de purification, d'expulsion et de détachement des les choses qui sont reçues par la pensée, et non par la volonté, plaisirs des convoitises du mal de l'homme interne. Soit, pour sont séparées et écartées. C'est là la continuelle Providence du exemple, un juge injuste, qui regarde les presents ou les amitiés Seigneur chez les méchants, laquelle, comme il a eté dit, est une comme fins ou comme usages de sa fonction; ce juge in:érieure­ continuelle permission du mal, dans le but qu'ils Eln soicnt conti­ ment est sans cesse dans ces fins, mais extérieurement son but nuellement retires. L'homme sait ù. peine quelquc chose de ces est:d'agir en jurisconsulte et en homme juste; il est continuelle­ Dpérations, parce qu'il ne le, perçoit pas; s'il ne les perçoit pas, ment dans un plaisir de méditation, de pensée, de réflexion et
  • 148. , "f 288 tA S,GESSE ANGELIQuE siJR LA DIVUŒ PROVlDENèE 289 d'intention, pour faire fléchir le droit, le tourner, l'adapter et lement qu'elles sortent, afin qu'elles soient éloignées, ce qui a l'accommoder, jusqu'à ce qu'il paraisse conforme aux lois et ana­ lieu dans chaque ordre et dans chaque ré rie ; l'homme méchant logue à la justice; et il ne sait pas que son plaisir interne consiste est l'enfer dans la forme la plus petite, comme l'homme bon est dans des ruses, des fraudes, des fourberies, des vols clandestins, le ciel dans la forme la plus petite. Que le détachement des maux et plusieurs aulres choses, et que ce plaisir, composé de tant de soit effûctué par le Seigneur par mille moyens, même par des plaisirs des convoitises du mal, domine dllns toutes et dans cha­ moyens très·secrets, on ne peut mieux le voir, et ainsi le conclure, cune des choses de sa pensée externe, dans laquelle sont les plai­ que par les opérations secrètes de l'âme dans le corps; les opéra­ sirs de paraîtrej uste et sincère; dans ces plaisirs externes s'abais­ tions dont l'homme a connaissance son t celles-ci: Il regarde l'aH· sent les plaisirs internes, et ils sont mêlés comme les aliments ,ment qu'il doit manger, il le perçoit par l'odeur, il l'appète, le goûte, dans l'eslomac; et là, ils sont séparés, purifiés et éloignés; mais le broie avec les dents, et au moyen de la langue ill'avale, et ainsi toutefois ces plaisirs des convoitises du mal sont seulement ceux le fait descendre dans l'estomac; mais les opérations secrètes de qui sont les plus dangereux: car chez l'homme méchant il n'y a l'âme dont l'homme ne sait rien, parce qu'il ne les sent pas, sont séparation, purification et détachement que des maux plus graves celles-ci: L'estomac roule les aliments reçus; par des menstrues d'avec des maux qui le sont moins, tandis que chez l'homme bon HIes ouvre et sépare, c'est·à-dire. les digère; il en présente les il y a sépa~'ation, purification et ddachement des maux non·seu, parties convenables à de petites bouches, là, entr'ouvertes, et à lement les plus graves, mais aussi les moins graves, et cela sc fait des veines qui s'en imbibent; il envoie quelq~:es-unes de ces par­ par les plaisirs des affections du bien et du vrai, du juste et du ties (lans le sang, d'autres dans les vaisseaux lymphatiques, d'au­ sincère, dans lèsquels il vient en tant qu il regarde les maux tres dans les vaisseaux lactés du mésentère, et il en précipite comme péchés, et que pour cette raison illes fuit et les a en aver­ d'autres dans les intestins; ensuite le chyle, retiré de sa citerne sion, et plus encore s'il combat contre eux; ce sont là les moyens dans le mésentère par le canal Ihorachique, est porté dans la par lesquels le Seigneur purifie tous ceux qui sont sauvés; il les r veine cave, et ainsi dans le cœur, et du cœur dans le poumon, et purifie aussi par des moyens externes, qui concernent la réputa­ du poumon par le vnntricule gauche du cœur dans l'Rûrte, et de tion et l'honneur, et parfois le lucre; mais dans ces moyens le l'aorle par des ramifications dans les viscères de tout le corps, et Seigneur insère les plaisirs des affections du bien et du vrai, par aussi dans les reins, dans chacun desquels se fait la séparation du lesquels ils sont dirigés et disposés pour qu'ils deviennent des sang, sa purification, et le détachement des parties hétérogènes; plaisirs de l'amour du prochain. Si quelqu'un voyait les plaisirs sans mentionner comment le cœur e::voie dans le cerveau son sang des convoilises du mal ensemble dans une forme, ou s'li les per­ qui a été purifié dans le poumon, ce qui se fait par des artères nom­ cevait distinctement par quelque sens, il les verrait et les pel ce­ mées carotides, ni comment le cerveau renvoie le sang vivifié, vrait en un tel nombre, qu'ils ne poul'faient être déterminés; car dans la veine cave ci-dessus mentionnée où le ûanal thorachique l'enfer tout entier n'est que la forme de toutes les convoitises du porte le chyle, et ainsi de couveau dans le cœur. Ces opérations, mal; et là, il n'y a aucune convoitise du mal qui soit absolument et d'autres en quantité innombrable, sont des opérations secrètes semblable à une autre, ou la même qu'une autre, bt il ne peut pas de l'âme dans le corps; l'homme ne sent rien de tout cela, et celui dans toute l'éternité y en avoir une seule qui soit absolument qui ne possède pas l'ar.atomie n'en sait rien; et cependant de semblable , une autre, ou la même qu'une autre; or, à l'égard de semblables opérations se font dans les intérieurs du mental de ces innombrables convoiÙses l'homme sait à peine quelque chose, l'homme, car rien ne se peut faire dans le corps, sinon d'après le il sait encore moins comment elles sont liées entre elles; et ce· mental, puisque le mental oe l'homme est son esprit, et que son pendant le Seigneur par sa Divine Providence permet continu~l.. esprit est également homme, avec la seule différence que les choses 19
  • 149. 290 tA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVlDENCE 291 qui se font dans le corps se font naturellement, etque celles qui se tourne, ou elle le falsifie. 3° La Divine Providence fait continuelle­ font dans le mental se font spirituellement; la ressemblance est ment que l'homme voit le vrai, et même elle lui donne l'affection parfaite. D'après ces explications, il est éviù41ntque la Divine PtO­ de le percevoir, et aus'li de le recevoir. 4° L'homme est par là vidence opère par mille moyens, même par des moyens très-secrets, retiré du mal, non par lui· même, mais par le Seigneur. chez chaque homme, et qu'elle est continuelle dans la fin de le 298. Ces propositions vont être expliquées dans leur ordre de­ purifier, parce qu'elle est dans la fin de le sauver, et que l'homme vant l'homme rationnel, qu'il soit ou méchant ou bon, par consé­ n'a pasà s'embarrasser d'autre chose que d'éloigner les maux dans quent qu'il soit dans la lumière de l'hiver, ou dans la lumière de l'homme externe; le Seigneur, s'il est imploré, pourvoit à tout le l'été, car dans l'une et dans l'autre les couleurs apparaissent Élga­ reste. lement. PREMIÈIŒMENT. La pl'opl'e intelligence, quand la vo· 297. III. Les méchants ne peuvent pas être entièrement ,'eti· lonté est dans le mal, ne t'oit que le ('ceux, et elle ne veut voil' et rés des maux~ et conduits dans les biens par le SeigneIt?', tant ne peut voi/' autl'e chose. Cela a été montré très-souvent dans le qu'ils croient que la propre intelUgence est tout, et que la Divine Monde spirituel: Chaque homme, quand il devient esprit, ce qui Providence n'est rien. Il semble que l'homme peut lui·même arrive aprds la mort, car al~rs il se dépouille du corps matériel et se retirer du mal, pourvu qu'il pense que telle ou telle chose se revêt du corps spirituel, est mis alternativement dans les deux est contre le bien commun, contre ce qui est utile, contre les lois états de sa vie, l'externe et l'interne; lorsqu'il est dans l'état ex­ de son pays et contre le droit Jes gens; le méchant, aussi bien que terne, il parle et même agit rationnellement et sagement, tout à le bon, peut penser ainsi, poun'u que par naissance ou par exercice fait comme un homme rationnel et sage dans le monde, et il peut il soit tel, qu'il puisse en dedans de lui-même penser analytique­ aussi enseigner aux autres plusieurs choses qui concernent la vie ment et rationnellement d'une manière distincte; mais toujours est­ morale ct la vie civile; et s'il a été prédicateur, il peut même en· i! cepend8nt qu'il ne peut pas lui-même se retirer du mal; la rai­ seigner les choses qui concernent la vie spirituelle; mais quand de son de cela, c'est qne, quoique la faculté de comprendre et de per. cet état externe il est mis dans son état interne, et que l'homme cevoir les choses, même abstractivement, ait été donnée par le Sei­ externe est assoupi et l'homme interne ré"eillé, alors, s'il est mé. gneur à chacun, tant au méchant qu'au bon, comme il a été montré chant, la scène change, de rationnel il devient sensuel, et de sage çà et là ci-dessus, cependant l'homme ne peut pas par cette faculté insensé; car alors il pense d'après le mal de sa volonté et d'après se retirer du mal; en effet, le mal appartient à la volonté, et le plaisir de ce mal, ainsi d'après la propre intelligence, et il ne l'entendement n'influe pas dans la volonté, si ce n'est seulement voit que le faux et ne fait qUfl le mll, croyant que la malice est avec la lumitire ; il illustre et enseigne, et si la chaleur de la sagesse et que la ruse est prudence; et d'après la propre intelli· volonté, c'est-à-dire, l'amour de la vie de l'homme est bouillant gence il se croit une déité, et il puise de tout son mental des artifi· par la convoitise du mal, il est alors froid quant à l'affection du ces abominables: j'ai vu de telles folies un grand nombre de fois; bien; il ne le.reçoit donc pas, mais ou il le rejette, ou il l'éteint, ou j'ai vu aussi des esprits mis dans ces états alternatifs deux ou trois par quelque faux qu'il a inventé il le change en mal. Il en est de cela fois en une heure, et alors il leur fut donne de voir leurs folies, comme de la lumière de l'hiver, qui est aussi claire que celle de et aussi de les reconnaître; néanmoins ils ne voulurent pas rester l'été, et qui en influant dans les arbres froids produit un sembla· dans l'état rationnel et moral, mais ils se tournaient eux-mêmes ble effet. Mais ceci pourra être vu plùs pleinement dans l'ordre de plein gré dans l'état interne sensuel et insensé, car ils l'ai· qui suit: la La propre intelligence, quand la volonté est dans le maient plus que l'autre, parce qu'il y avait en lui le plaisir de l'a. mal, ne voit que le faux, et elle ne veut voir et ne peut voir autre mour de leur vie. Qui est·ce qui peut supposer que l'homme mé­ chose. 20 Si la propre intelligence voit alors le vrai, elle s'en dé. chant en dedans de sa face soit tel) et qu'il subisse une telle mû·
  • 150. 292. LA SAGESSE ANGÉLIQUÈ SUR LA DIVINE PROVIDENCE 293 tamorphose, quand il vient en dedans de lui-même'f Par cette si donc il est seulement rationnel Pot spirituel dans la forme ex­ expérience seule on peu t voir quelle est la propre intelligence, terne, et non en même temps tIans la forme interne, est-ce qu'il quand l'homme pense et agit d'après le mal de sa volonté. Il en est est homme? est-ce qu'il est autre chose qu'un histrion sur un tout autrement des bons; quand de l'état externe ceux-ci sont mis théâtre, ou qu'un singe dont la face est presque semblable à celle dans l'état interne, ils deviennent encore plus sage'> et plus mo­ de l'homme Cl Par là ne peut-on pas connaître que celui·là seul est raux, S~CONDEMENT. Si, la p,'opre intelligence voit alol's le vrai, homme, qui l'est intérieurement, comme 11 veut le paraître aux au­ ou elle s'en détourne, ou elle le falsifie. Il y a chez l'homme un tres? Qui reconnaît l'un,reconnaîtra l'auh·e. La propre intelligence propre volontaire, et il y a un propre intellectuel; le propre vo· peut seulement introduire dans les externes la forme humaine, Ion taire est le mal, et le propre in tellectuel est le faux du mal; mais la Divine Providence l'introduit dans les internes, et par les celui-ci est entendu par volonté d'homme, et celili-là par volonté internes dans les externes; el qnand cette forme a été introduite, de chair, - Jean, I. 13. - Le propre volontaire e')t dans son es· l'homme non-seulement apparaît comme homme, mais il est sence l'amour de soi, et le propre intellectuel est le faste qui pro­ homme. QUATRIÈMEMENT. L'homme est pal' là l'etil'é dtt mal, non vient de cet amour; ses deux ')ont comme deux époux, et leur par lui-même, mais par le Seigneur. Si, quand la Divine Provi­ mariage est appelé mariage du mal et du faux; chaque esprit dence donne de voie le vrai, et en même temps l'affection du vrai, mauvàis est mis dans ce mariage avant d'être envoyé en enfer, et l'homme peut être retiré du mal, c'est parce que le vrai montre quand il est dans cet état, il ne sait pas ce que c'est que le bien, et di~te, et que, quand la volonté tait ce qui a été montré et dicté, car il appelle son mal bien, parce qu'il le sent comme un plaisir, elle se conjoint avec le vrai, et change en elle le vrai en bien, car el alors aussi il se détourne du vrai et ne veut pas le voir, parce le vrai devient une chose de l'amour de l'homme, et ce qui ap­ qu'il voit le faux qui concorde avec son mal de nIème que l'œil partient à l'amour est le bien : toute réformation se fait par le voit un objet beau, et il l'enlend de même que l'oreille entend vrai, et non sans lui, car sans le vrai la volonté est continuelle­ un son harmonieux. TROISIÈMEMENT, La Divine P,'oviclence fait ment dans son mal, et si elle consulte l'entendement, elle n'est continuellement que l'homme voit le vrai, et même elle lui pas instruite, mais le mal est confirmé par les faux, Quant à ce qui donne l'at/ection de le percevoir et de le "ecevoil', Cela arrive, concerne l'intelligence, elle se présente, tant chez l'homme bon parce que la Divine Providence agit par l'intérieur, et influe par là que chez l'homme méchant, comme sienne et propre, et le bon, de dans les extérieurs, ou par l'homme spirituel dans les choses qui même que le mûchant, est aussi tenu d'agir d'après l'intelligence sont dans l'homme naturel, et par la lumière du ciel elle éclaire comme propre; mais celui qui croit à la Divine Peovidence est re· l'entendement, et par la chaleur du ciel elle vivifie la volonté; la lu­ tiré du mal, tundis que celui qui n'y croit pas n'en est pas retiré; mière du ciel dans son essence e~t la Divine Sagesse, el la chaleur et celui·là y croit, qui reconnaît que le mal est un péché et veut· du ciel dans son essence est le Divin Amour, et de la Divine Sa­ en être retiré, et celui-là' n'y croit pas, qui ne reconnaît ni ne gesse il ne peut influer que le vrai, et du Divin Amour il ne peut veut: la différence entre ces deux intelligences est comme la dif­ influer que le bien, et d'après le bien le Seigneur donne dans f~rence entra une chose que l'on croit exister en soi, et une chose l'entendement l'affection de voil' le vrai, et aussi de le percevoir que l'on croit exister non en soi mais comme en soi; elle est aussi et de le recevoir: ainsi l'homme devient homme non-seulement comme la différence entre l'externe sans son ressemblant interne quant à la face externe, mais aussi quant à la face interne. Qui et l'externe avec son ressemblant interne, ainsi comme la diffé­ est-ce qui ne veut pas paraître comme homme rationnel et spiri­ rence entre les discours et gestes de mimes et de comédiens tuel? Et qui est-ce qui ne ~ait pas que l'homme veut paraître jouant des rôles de rois, de princes el de généraux, et les rois, ainsi, afin que les autres. croieut qu'il est un homme véritable? princes et généraux eux-mêmes; ceux-ci le sont intérieurement·
  • 151. 294 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 295 et en même temps extérieurement, mais ceux-la ne le sont qu'ex­ pensées du vrai, et que dans l'enfer il y a les convoitises du mal térieurement, et quand l'extérieur est dépouillé, ils sont appelés et par suite les imaginat·ions du faux, et il est ~ntendu que ce sont comédiens, histrions et baladins. les esprits et les anges qui sont tels, car chacun est son affection 299. IV. Le Seigneu1' gouyerne l'enfer pm' les opposés j et ou sa convoitise, l'ange du ciel est son affection, et l'esprit de les méchants, qui sont dans le monde, il les gouverne dans l'enfer sa convoitise. l'enfer quant aux intérieurs, mais non quant anx extél'iem's. 301. Si les anges du ciel sont des affections du bien et d'après cela Celui qui ne sait pas quel est le ciel, ni quel est l'enfer, ne peut des pensées du vrai, c'est parce qu'ils sont des récipients du Divin nullement savoir quel est le mental do l'homme ; le mental de Amour et de la Divine Sagesse procédant du Seigneur, et parce l'homme ost son esprit qui vit après la mort; et cela, parce que le que toutes les aflections du bien viennent du Divin Amour, et quo mental ou l'esprit de l'homme est dans toute la, forme dans la­ toutes les pensées du vrai viennent de la Divine Sagesse: et si les quelle est le ciel ou l'enfer; il n'y a aucune différence, excepté esprits de l'enfer sont des convoitises du mal et d'après cela dos que le ciel ou l'enfer est tl'ès grand et le mental très petit, ou que imaginations du faux, c'est parce qu'ils sont dans l'amour de soi l'un est l'effigie et l'autre le type; c'est pourquoi l'homme, quant et dans la propre intelligence, et parce que toutes les convoitises au mental ou à l'esprit, est dans une très,pJtite forme ou le ciel du mal viennent de l'amour de soi, et que toutes les imaginationc:; ou l'enfer; celui qui est conduit par le Seigneur est le ciel, et ce­ du faux viennent de la propre intelligence. lui qui est conduit par son propre est l'enfer. Maintenant, comme 302. L'ordination des affections dans le ciel et des convoitises il m'a été donné de savoir quel est le ciel et quel est l'enter, et dans l'enfer est admirable, et connue du Seigneur seul; les affec­ qu'il est important de savoir quel est l'homme quant ason mental tions et les convoitises sont de part et d'autre distinguées en gen­ ou à son esprit, je vais décriro en peu de mots l'un et l'autre. res et en espèces, et ainsi conjointes pOUl' faire un ; et comme elles 300. Tous ceux qui sont dans le ciel ne sont que des affections ont été distinguées en gonres et en espèces, elles ont été distin­ du bien, et d'après cela des pensées du vrai, et tous ceux qui sont guées en sociétés plus grandes ou plus petites; et comme elles ont dans l'enfer no sont que des convoitises du mal, et d'aprAs rela été conjointes pour faire un, elles ont été conjointe,> comme toutes des imaginations du faux, lesquelles de p:nt et d'autre ont été tel­ les choses qui sont chez l'homme; par suite le ciel dans sa forme lement disposées, que les convoitises du mal et les imaginations est comme un homme beau, dont l'âme est le Divin Amour et la du faux dans l'enter ont été absolument opposées aux affections du Divine Sagesse, ainsi le Seigneur; et l'enfer dans sa forme est bien et aux pensées du vrai dans 10 ciel; c'est pourquoi l'enfer est comme un homme monstrueux, dont l'âme est l'amour de soi et sous le ciel, et diamétralement opposé au ciel; ainsi le ciel et l'en­ la propre intelligence, ainsi le diable: en effet, il n'y a aucun dia­ fer sont comme deux hommes étendus à l'opposé l'un de l'autre, ble, qui seul ~oit le maître dans l'enter; c'est l'amour de soi qui ou debout comme deux antipodes, par conséquent tournés en sens ost appelé le diable. contraire, et conjoints quant aux plantes-des piods et se repoussant 303. Mais pour qu'on sache mieux quel est le ciol et quel est avec les talons; partois mème l'enfer apparaît dans une semblable l'enfer, au lieu des aHections du bien, qu'on prenne les plaisirs situation, ou un semblable renversement, par rapport au ciel: du bien, et au lieu des convoitises (1 u mal qu'on pranne les plai­ cela vient de ce que ceux qui sont dans l'enfer font des convoitises sirs du mal, car il n'y a pas d'affections ni de convoitises sans du mal la tête, et des affections du bien les pieds, et que ceux qui les plaisirs; en effet, ce sont les plaisirs qui font la vie de cha­ sont dans le ciel font des affeetions du bien la tète, ct des convoi­ cun : ces plaisirs ont été ainsi distingués et conjoints, comme tises du malles plantes des pieds; de là l'opposition mutuelle. Il il a été dit plus haut des affections du bien et des convoitises est dt que dans le ciel il ya les affections du bien et par suite les du mal: le plaisir de son a1fection remplit et entoure chaque ange
  • 152. 296 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 297 du ciel, et aussi le plaisir commun remplit et entoure 'chaque sa­ de la vie est agréable au ciel et plaît à Dieu, et est dé~agréable à ciétl) du ciel, et le plaisir de tous ensemble ou le plaisir le plus l'enfer et déplaît au diable, et que par suite aussi le mal en soi commun remplit et entoure le ciel entier; de même le plaisir de a une odeur puante, et le bien en soi une odeur bonne; que, sa convoitise remplit et entoure chaque esprit de l'enfer, et le puisqu'ils auraient pu, s'ils l'avaient voulu, savoir cela, pourquoi plaisir commun chaque société de l'enter, et le plaisir de tous ou n'avaien t-ils pas fui les maux comme infernaux et diaboliques, le plus commun l'enfer entier. Puisque les affections du ciel et et pourquoi le~ avaient-ils favorisés par l'unique motif qu'ils les convoitises de l'enfer sont, comme il vient d'être dit, diamé­ étaient des plaisir.5; et que mainlenant, puisqu'ils savaient que tralement opposées les unes aux autres, il est évident que le plai­ les plaisirs du mal ont une si mauvaise odeur, ils pouvaient aussi sir du ciel est pour l'enfer un tel déplaisir qu'il est impossible de savoir que ceux qui exhalent une telle odeur ne peuvent pas venir l'y supporter, et que viccversClle plaisir de l'enfer est pour le ciel dans le ciel. Après relte réponse, ils se retirèrent vers ceux qui un tel déplaisir qu'il est impossible aussi de l'y supporter: de là étaient dans de semblables plaisirs, parce que là ils pouvaient res­ l'antipathie, l'aversion et la séparation. pirer et non ailleurs. 304. Ces plaisirs, parce qu'ils tant la vie de chacun dans le sin­ 306. D'après l'idée qui vient d'êtrè donnée du ciel et de l'enfer, gulier, et de tous dans le commun, lie sont pas sentis par ceux on peut voir quel est le mental de l'homme, - car, ainsi qu'il qui sont en eux, mais les opposés sont sentis quand ils appro­ a été dit, le mental ou l'esprit de l'homme est dans une trés-petite chent, principalement quand ils sont changés en odeurs. cal' cha­ forme ou I~ ciel ou l'enfer, - à savoir, que ses intérieurs sont que plaisir correspond à une odeur, et peut dans le monde spiri­ de pures affections et de pures pensées, distinguées en genres et tuel être changé en cette odeur; et alors le plaisir. commun est en espèces, comme en l'ociét6s plus grandes ou plus petites, et senti dans 1'3 ciel comme l'odeur d'un jardin, avec variété selon conjointes pc.ur faire un; et que le Seigneurlesgouverne demême les exhalaisons odoriférantes des fleurs et des fruits; et le plaisir qu'il gouverne le ciel ou l'enfer. Que l'homme soit dans une très­ commun dans l'enfer est senti comme une eau croupie dlns la­ petite forme ou le ciel ou l'enfer, on le voit dans le Traité DU CIEL quelle on a jeté diverses ordures, avec variété selon les puanteurs ET D1~ L'ENFER, publié à Londres en 1748, N°' 51 à 87. qui s'exhalent des matières pourries et intectes. Mais comm3nt 307. Maintenant, je reviens à cette proposition, que le Seigneur est senti le plaisir de chaque affection du bien dans le ciel, et le gouverne l'enfer par les opposés; et que les méchants, qui sont plaisir de chaque convoiti&e du mal dans l'enter, il m'a aussi été dans le monde, il les gouverne dans l'enfer quant aux intérieurs donné de le savoir; milis il serait trop long de l'exposer ici. et non quant aux extérieurs. PHEMIÈREMEKT. Le Seigneur gou­ 305. J'ai entendu plusieurs nouveaux venus du monde se plain­ verne l'enfe?' par les opposés. Il a été montré ci-dessus, N°' 288, dre de n'avoir pas su que le sort de leur vie serait selon les affo:!c­ 289, que les anges du ciel sont dans l'amour et dans la sagesse, tions de leur amoul' ; ils disaient ql.!e dans le monde ils n'avaient ou dans l'affection du bien et par sui te dans la pensée du vrai, pas pensé à ces affections, ni à plus forte raison aux plaisirs de non par eux-mêmes, mais par le Seigneur; et que le bien et le ces affections, parce qu'ils avaient' aimé ce qui était un plaisir vrai influent du ciel dans l'enfer, ct y sont cbangés le bien en mal pour eux; etql}e seulement ils avaient cr'l que le sort de chacun ct le vrai en faux, pal' la raison que les intérieurs du mental des sE)raitselon les pensées provenant de l'intelligence, principalement infernaux sont tournés en sens contraire: mllintenant, comme s~lonles pensées pl'ovenant de la piéte, et aussi de la foi: mais il toutes les cboses de l'enfer sont opposées à toutes les choses du leur t'ut répondu que, s'ils l'avaient voulu, ils auraient pu savoir ciel, il s'ensuit que le Seigneur gouverne l'enter par les opposés. que ie mal de la vie est désagréable au ciel et déplaît à Dieu, et SECONDEMENT. Les méchants qui sont dans le monde, le Sei­ est agréable à l'en.ter et plait au diable; et que vice versd le bien gneur les gouverne dans l'enfer. C'est parce que l'homme quant
  • 153. 298 LA SAGESSE ANGÉLIQUE • SUR LA DIVINE PHOVIDENCE 299 à son esprit est dans le monde spirituel, et là dans quelque société, dans une société infernale s'il est méchant, et dans une société La Divine Providence n'appl'oprie à qui que cc soit lc mal ni à céleste s'il est bon; car le mental de l'homme, qui en soi e~t qui que ce soit le bien, mais la Pl'OP1'C pl'udence approprie spirituel, ne peut être que parmI des spirituels, dans la société l'un et l'autre, desquels il vient aussi après la mort; que cela soit ainsi, c'est aussi ce qui a été dit et montré ci-de,>sus. Mais l'homme n'est pas 308. Presqëte tout le monde croit que l'homme pense et veut là de même qu'un esprit qui a été enregistré ians la société, car par lui-même, et par suite parle et agit par lui-même; qui peut l'holllme e!t continuellement dans l'état de réformation; c'est croire autrement, lorsque c'est d'après lui-même qu'il croit, puis­ pourquoi, selon sa vie et ses changements, il est transféré par le que l'apparence que cela est ainsi est si forte, qu'il n'y a pas de Seigneur d'une société de l'enfer dans une autre, s'il est méchant; différence entre elle et penser, vouloir, parler et agir réellement mais s'il se laisse réformer, il est retiré de l'enfer et conduit vers par soi-même, ce qui cependant n'est pas possible? Dans la SA.­ le ciel, et là aussi il est transféré d'une société dans une autre, et GESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SAGESSE, il cela jusqu'à la mort, après laquelle il n'y est plus porté de société a été démontré qu'il y a une vie unique, et que les hommes sont en société, parce qu'alors il n'est plus dans aucun état de réfor­ des récipients de la vie; pu;s aussi, que la volonté de l'homme est mation, mais il reste dans l'état où il est selon la vie; c'est pour­ le réceptacle de l'amour, et l'entendement de l'homme le récep­ quoi, quand l'homme meurt, il a été inscrit dans sa pla.ce. TROI­ tacle de la sagesœ, amoll-:' et sagesse qui tous deux constituent SIÈMEMENT. Les méchants dans le monde, le Seigneur les gou­ cetté vie unique. Il a aussi été démontré que c'est d'après la créa­ verne cûnsi quant aux intél'icurs, mais al/tl'ement quant aux exté­ tion, et par suite d'après l'action continuelle de la Divine Provi­ ,·ieurs. Le Seigneur gouverne les intérieurs du mental de l'homme dence, que cette vie apparaît dans l'homme avec la même ressem­ COfllme il vient d'être dit; mais il gouverne les extérieurs dans le blance que si elle lui appartenait, et par conséquent lui était pro­ monde des esprits, qui tient le milieu entre le ciel et l'enfer; la pre, mais que c'est une apparence pour cette rin que l'homme raison de cela, c'est que l'homme pour l'ordinaire est autre dans puisse être un réceptacle. Il a encore été démontré, ci-dessus les externes qu'il n'est dans les internes; car il peut dans les NoS 288 à 29~, que nul homme ne pense par soi·même, mais qu'on externes simuler l'ange de lumière, et cependant dans les internes pense d'après d'autres, et que ces autres ne pensent pas non plus être un esprit de ténèbres; c'est pourquoi, autrement est gouverné par eux~mêmes, mais que tous pensent d'après le Seigneur, ainsi son externe, et autrement son interne; l'externe est gouverné le méchant aussi bien que le bon; puis aussi, que cela est connu dans le Monde des e'Sprits, mais l'interne est gouverné dans le dans le monde chrétien, surtout chez ceux qui non-seulement Ciel ou dans l'Enfer, tant qu'il est dans le monde; c'est pourquoi disent, mais même croient que tout bien et tout vrai viennent du au.ssi, quand il meurt, il va d'abord dans le Monde des esprits, et Seigneur, et aussi toute sagesse, par conséquent la foi et la cha­ il y est dans son externe, qu'il y dépouille; et, quand il l'a rité; et que tout mal et tout faux viennent du diable ou de l'enfer. dépouillé, il est porté dans sa place, dans laquelle il a été inscrit. De toutes ces propositions on ne peut conclure autre chose, sinon Cc que c'est quele Monde des esprits, et quel il est, onlevoitdans que tout ('.e que l'homme pense et veut vient par influx, et que, le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, publié à Londres en 1758, NoS puisque tout langage découle de la pensée comme l'effet découle 421 "à 535, de sa cause, et qu'il en est de même de toute action à l'égard de la volonté, tout ce que l'homme dit et fait vient aussi par influx, quoique d'une manière dérivative ou médiate. Que tout ce que l'homme voit, entend, odore, gOtHe et sent vienne par influx, on
  • 154. 300 LA SAGESSE ANGÉLiQUE SUR LA. DrViNE PRoviDENCE 301 • ne peut le nier, pourquoi n'en serait-il pas de même de ce que s'attribuer ces choses est appelé folie par le sage, et par suite l'homme pense et veut? Est-ce qu'il peut y avoir d'autre diffé. aussi est un paradoxe; que, de plus, ils étaient comme ceux qui rence, sinon que dans les organes dûs sens externes ou du corps habitent dans la maison et dans la propriété d'un autre, et qui influent des choses qui sont dans le monde naturel, et que dans alors se persuadent que ces choses leur appartiennent; ou comme les substances organiques des sens internes ou du mental influent des économes et des intendants qui croient que les possessions de des choses qui sont dans le monde spirituel; que par conséquent leurs maîtres sont à eux; et comme auraient été les serviteurs de même que les organes des sens externes ou du corps sont les auxquels le Seigneur donna des talents et des mines à faire valoir, réceptacles des objets naturels, de même les substances organi­ s'ils n'en eussent pas rendu compte, mais les eussent retenus ques des sens internes ou du menlal sont les réceptacles des ob­ comme étant à eux, et eussent pH conséquent agi en voleurs; que jets spirituels? Puisque tel est l'état de l'homme, qu'est-ce alors l'on peut dire des uns et des autres qu'ils sont fous, et même que son propre? Son propre ne consiste pas en ce qu'il est tel ou qu'ils ne sont rien, qu'ils sont vides, et que ce sont des idéalistes, tel réceptacle, parce que ce propre n'est autre chose que saquD.­ parce qu'ils n'ont point chez eux d'après le Seigneur le bien qui lité quant à la réception, mais n'est point le propre de lu vie; car est l'Être même de la vie, ni par conséquent le vrai, aussi ceux-là par le propre personne n'entend autre chose que de vivre par soi, sont-ils appelés morts, hommes de néant et vides, - Ésaïe, XL, et par conséquent de penser et de vouloir par soi; mais que ce 17, 23; - et ailleurs faiseurs d'image, puis images taillées et propre ne soit pas chez l'homme, et que même il ne puisse exister statues. Mais, dans ce qui suit, ce sujet va être traité plus ample­ chez aucun homme, c'est la conséquence de ce qui a été dit plus ment dans cet ordre: 1. Ce que c'est que la propre Prudence, haut. et. ce que c'est que la Prudence non propre. II. L'homme d'a­ 309. Mais je vais rapporter ee que j'a~ entendu dire par quel­ près la propre prudence se pllrsuade, et confirme chez lui, que ques-ans dans le monde spirituel. Ceux-là étaient du nombre de tout bien et tout vrai viennent de lui et sont en lui, et qu'il en est ceux qui avaient cru que la propre prudence est tout, et que la de même de tout mal et de tout faux. III. Tout ce que l'homme Divine Providence n'est rien. Je leur disais que l'homme n'a au­ s'est persuadé, et en quoi il s'est confirmé, demeure comme pro. cun propre, à moins qu'on ne veuille appeler pl'opre de l'homme pre chez lui. IV. Si l'homme croyait, comme c'est la vérité, que ce qui fait qu'il est tel ou tel sujet, tel ou tel organe, telle ou telle tout bien et tout vrai viennent du Seigneur, et que tout mal et forme, mais que ce n'est pas là ce qui est entendu par le propre, car tout faux viennent de l'enfer, il ne s'approprierait pas le bien et c'est seulement sa qualité; et que nnl homme n'a aucun propre, ne le ferait pas méritoire, et il ne s'approprierait pas le mal et ne tel qu'est communément entendu le propre. Eux donc, qui avaient s'en ferait pas responsable. attribué toutes choses à la propre prudence, et qui même peuvent 310. 1. Ce que c'est que la propre Prudence, et ce que c'est être appelés propriétaires dans leur image, prirent tellement feu, qtW la Prudence non p;'opre, Dans la propre Prudence sont ceux qu'une flamme semblait sortir de leurs narines, et ils me dirent: qui confirment chez eux les apparences et en font des vérités, sur­ « Tu profères des paradoxes et des folies; dans ce cas l'homme ne tout cette apparence que la propre prudence esttout,et que la Di­ serait rien, et serait vide, ou ce serait une idée et une fantaisie, vine Providence n'est rien, sinon quelque universel, lequel cepen· ou ce serait une image ta'llée ou une statue.» Je ne pus que leur dant ne peut exister sans des singuliers qui le composent, comme répondre, que c'est un paradoxe et une folie de croire que l'homme il a été dit ci·dessus : ceux-là aussi sont dans les illusions, car est la vie par soi, et que lasagesse et la prudence n'influent pas de toute apparence confirmée comme vérité devient une illusion; et Dieu, mais sont dans l'homme, et qu'il en est de même du bien autant ils conth'ment par les illusions, autant ils deviennent qui appartient à la charité et du vrai qui appartient à la foi; que naturalistes, et ne croient que ce qu'ils peuvent en même temps
  • 155. 302 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 303 percevoir par quelque sens du corps, surtout par le sens de la établi cet état sensuel, autrement la croyance à la vie éternelle vue, parce celui-ci fait principalement un avec la pensée; .en­ aurait péri. Ils confirment principalement chez e:IX l'amour de fin ils deviennent sensuels; et, s'ils sc confirment pour la nature soi, l'appelant feu de la vie et aiguillon pour divers usages dans la contre Dieu, ils ferment les intérieurs de leur mental, et interpo. société; et comme ils sont tels, ils sont aussi des idoles d'eux­ sp.nt pour ainsi dire un voile, et ensuite ils pensent au-dessous mêmes, ct leurs pensées étant des illusions, et provenant d'illu­ du voile, et ne pensent aucune des choses qui sont au·dessus. Ces sions, sont des images du taux; et parce qu'ils favorisent les plai. sensuels ont été appelés serpents de l'arbre de la science par les sirs des convoitises, ils sont, eux, des satans et des diables; sont anciens: il est dit d'eux, dans le monde spirituel, qu'à mesure appelés satans ceux qui confirment chez eux les convoitises du qu'ils' se confirment, ils bouchent les intérieurs de leur mental, mal, et diables ceux qui vivent selon ces convoitises. Il m'a aussi et enfin jusqu'au nez, carle nez signifie la perception du vrai; et été donné de connaître quels sont les hommes sensuels les plus quand il est bouché, cela signifie qu'il n'y a aucune perception. aslucieux: Leur enfer est par derrière au fond, et ils désirent être Maintenant, il sera dit quels ils 'sont : Plus que tous les autres, ils invisibles; c'est pourquoi ils y apparaissent volant comme des sont adroits et rusés; ce sont des raisonneurs ingénieux, et ils spectres, qui sont leurs fantaisies, et ils sont appelés Génies: Un appellent intelligence et sDgesse l'adresse et la ruse, et ne les jour, quelques-uns furent envoyés de leUl' enfer, afin que je con­ considèrent pas autrement; ceux qui ne sont pas tels qu'eux, ils nusse quels y sont; aussitôt ils s'appliquèrent à ma nuque sous les regardent comme simples et~tupides, surtout ceux qui aàorent l'occiput, et de là ils entraient dans mes affections, sans vouloir Dieu et ceux qui reconnaissent la Divine Providence: quant aux entrer dans mes pensées, qu'ils évitaient adroitement; et ils principes intérieurs de leur men,tal, dont ils savent eux-mêmes variaient l'une après l'aulre mes affections, dans l'intention dé les peu de cho'>e, ils sont comme ceux qu'on appelle Machiavélistes, tourner insensiblement en affections opposées, qui sont les con­ qui regardent comme rien les homicides, les adultères, les vols et voitises du mal; et comme ils ne touchaient en rien à mes pen· les faux témoignages considérés en eux-mêmes, et qui, s'ils rai. sées, ils auraient, à mon insu, tourné et retourné mes affections, sonnênt contre ces actions, ne le font 1ue par prudence, afin de si le Seigneur ne l'eût empêché. Ttils deviennent ceux qui dans le ne pas paraître tels qu'ils sont. De la vie de l'homme dans le monde ne croient pas qu'il existe quelque chose de la Divine Pro· monde, ils pensent qu'elle n'est que semblable à la vie de la béte ; vidence, et qui n'examinent chez les autres que leurs cupidités ct et de la vie de l'homme après la mort, qu'elle est comme une va. leurs désirs, et les dirigent ainsi jusqu'au point de dominer sur peur vitale qui, s'élevant du cadavre ou du sépulcre, retombe et eux; comme ils font cela d'une manière si clandestine et si astu­ ainsi meurt: de celte folie vient l'idée que les esprits et les anges cieuse, que les autres ne s'en aperçoivent pas, et comme après la sont des souffles aériens, et chez ceux auxquels il est enjoint de mort ils deviennent semblables à eux· mêmes, ils sont jetés dans croire ala vie éternelle, l'idée qu'il en est de même des âmes des cet enfer aus;;itôt qu'ils arrÏ'ent dans le monde spirituel. Vus hommes, et qu'ainsi elles ne voient, n'entendent ni ne parlent, dans la lumière du ciel, ils apparaissent sans nez; et, ce qui est que par conséquent elles sont aveugles, sourdes et muettes, et étonnant, quoiqu'ils soient si subtils, ils sont néanmoins sen­ que seulement elles pensent dans la particule de leur air;« com­ suels plus que tous les au tres. Comme les Anciens ont appelé ser­ ment l'âme, disent-ils, peut·elle être autre chose? Les sens ex­ pent l'homme sensuel, et qu'un te: homme est adroit, rusé, ct ternes ne sont-ils pas morts en même temps qun le corps? ct com­ raisonneur ingénieux plus que les autres, c'est pour cela qu'il est ment peut·on les reC<lvoir de nouveau avant que l'âme ait été dit, « que le serpent était rusé plus que toute bé'te du champ. » réunie au corps f » Etcomme ils n'ont pu comprendre que sensuel. - Gen. III. 1; - et que le Seigneur dit: «Soyez prudents comme lament et non spirituellement l'étatde l'âme après la mort) ils ont les serpents) et simples comme les colombes. »Matth. ;X. 16;
  • 156. 30i : LA SAGESSE ANaéLIQtm SUR LA DIVINE PROVIDENCE 305 - et que le Dragon, qui est aussi appelé serpent ancien, diable et dans la propre prudenct~, errants dans les vallées et dans les fo­ satan, est décrit comme« ayant sept têtes et dix C01'nes, et sur rêts. D'après cela, on pe~lt voir que la prudence non propre est ses tétes sept diadèmes. » - Apoc, XII. 3, 9 ; - par les sept têtes une prudence d'après le Seigneur, semblable en apparence dans il est signifié l'astuce, par les dix cornes la puissance de persuader Ifls extel'lles à la propre pl'udence, mais absolument différente au moyen d'illusions, et par les sept diadèmes les choses saintes dans les internes; dans les internes la prudence non propre appa­ de la Parole et de l'Église profanées, raît dans le Monde spirituel comme un homme, et la prudence 311. Par la description de la propre prudence et de ceux qui propre apparaît comme un simulacre qui ne semble avoir la. vie sont dans cette prudence, on peut voir quelle est la prudence non (Lue par cela seul, que ceux qui sont dans celte prudence ont propre, et quels sont ceux qui sont dans celle-ci, à savoir, que la néanmoins la rationalité et b libel'té, ou la faculté de comprendre , prudence non propre est la prudence chez ceux qui ne confirment et celle de vouloir, et par conséqut:lnt de parler et d'agir, et que point chez eux, que l'intelligence et la sagesse vienrlCnt de l'hom­ par ces tacultés ils peüvent teindre qu'ils sont :,lussi hommes: s'ils me; ceux-ci disent: « Comment quelqu'un peut-il êlre sage par lui· sont de tels si rrlllbcres, c'est par0e que les maux et les faux ne même? et comment quelqu'un peut-il faire le bien par lui-même?» vivent pas, mais qu'il n'y a que les biens et les vrais qui vivent; et, en disant cela, ils voient en eux-mêmes qu'il en est ainsi; car et comme d'après leur ra'ionaliLé ils savent cela, - car s'ils ne le ils pensenl intérieurement, et croient aussi, que les autres pen­ savaient pas, ils ne teindraient pas les biens et les vrais, - ils pos· sent de même, principalement les érudits, parce qu'ils ne savent sèùl'l1t le vital humain dans leurs simulacres. Qui est-ce qui ne pas qué quelqu'un puisse penser seulement extérieurement. Ils ne peut savoir que tel est l'homme intérieurement, tel il est; que par sont point dans les illusions par quelques confirmations des appa. conséquent celui-là, qui est intérieuroment tel qu'il veut être vu rences; c'est pourquoi, ils savenfet perçoivent que les homicides, ext.érieurement, est un homme; et que celui-là, qui est homme les adultères, los vols et les faux témoignages sonl des péchés, et seulement exlérieul ement et non intérieurement, est un simu­ pour cela mdme ils les tuient; puis aussi, que la malice n'est pas lacre: pense à l'égard de Dieu, de la religion, de la justice et de de la sagesse, t t que l'astuce n'est pas de l'intelligence; quand ils I:l sincérite, de mème que tu en parles, et tu seras un homme, et ~ntendent des raisonnements ingénieux, fondés sur des illusions, alors la. Divine Providence sera ta prudence, et tu verras chez les ils s'en étonnent, et en eux-mêmes ils rient; etcela, parce que chez autres que la propre prudence est une folie. eux il n'y a pas de voile entre les intérieurs et les extérieurs, ou 312. II. L'homme d'ct]Jrès la 1Jl'Op1'e 111'udencc se persuad~, et cunfi1'me chez l'Hi, que tout bien ct tout vrai viennent de lui entre les spirituels et les nuturels du mental, comme il y en a un et sont cn ltû" ct fju' il en est de même de tout mal et de tout chez les sensuels; c'est pourquoi ils recoivent du ciel un influx, fctux. L'argumentation aura lieu par l'analogie entre le bien et le d'après lequel ils voient intérieurement de telles choses. Ils par. vrai naturels'et le bien et le V l'ai spirituels. On demanàe ce que lent avec plus de simplicité et de sincérité que les ault'es, et ils c'est que le 'l'ai' et le bien dans la vue de l'œil: Est-ce que là le placent la sagesse dans la vie et non dans le discours; ils sont rela­ vrai n'est pas ce qui est appelé beau, et le bien ce qui est appelé tivement comme des agneaux el des brebis, tandis que ceux qui plaisir f en elfet, on sent du plaisir en voyant de beaux objets. On -sont dans la propre prudence sont comme des loups et des renards; demande ce qlle c'estque le Tai et le bien dans l'ouïe : Est-ce ils sont comme ceux qui habitent Hne maison et voient par les que Ht le vrai n'est pas ce qui e<;t appelé harmonieux, et le bien. fenêtres le ciel, tandis que ceux qui sont dans la propre prudence ce qui est appelé charme? en effet, on sent du charme en enten­ sont comme ceux qui habi tent les caves de la maison et ne voient dant des sons harmonieux, 11 en est de même pour les autres sens. 'par leurs fenêtres que ce qui est sous terre; ils sont aussi comme Par là on voit clairement ce que c'est que le vrai et le bien natu­ :ceux qui'se tienri"ent sur une montagne, et ils voient ceux qui sont 20
  • 157. SM tA SAGESSE ANGÉLIQU~ SUR LA DIVINE PROVIDENCE 307 reIs. Qu'on examine maintenant ce que c'est que le vrai et le bien en reconnaissant cependant que la distance n'apparaît point dans spirituels: Est-ce que le vrai spirituel èst autre chose que le beau la vue interne ou la pensée à moins que cela ne soit dévoilé, et l'harmonieux des choses et des objets spirituels? et est-ce que comme elle apparaît dans la vue externe ou l'œil, d'où il résulte le bien spirituel est autre chose que le plaisir et le charme d'a­ qu'on croit qu'il y a influx. A cette expérience j'en ajouterai une près la perception de leur beauté ou de leur harmonie? Voyons, qui m'est journalière : Les mauvais esprits ont très souvent lancé maintenant, si l'on peut dire de l'un autre chose que de l'autre, dans ma pensée des maux et des faux, qui me semblaient être en ou du spirituel autre chose que dunaturel : On dit du naturel que moi et venir de moi, ou comme si je les pensais moi-même; mais, le beau et le plaisir dans l'œil influent des objets, et que l'harmo­ comme je savais que c'étaient des maux et des faux, je recher­ nieux et le charme dans l'oreille influent des instruments. Est·ce chais qui etaient ceux qui les avaient lancés, et ils étai'3nt décou­ qu'il en est autreme!lt dans les substances organiques du mental ~ verts et mis en fuite; ils étaient à une distance considérable de On dit d'elles, que ces choses (à savoir, le beau et le plaisir, l'har­ moi. D'après ce!a on peut voir que tout mal avec son faux influe monieux et le charme,) sont en elles; et l'on dit de l'œil et de l'o­ de l'enfer, ct que tout bien avec son vrai influe du Seigneur, et reille, que ces mêmes choses y influent. Mais si l'on demande que l'un et l'autre apparaît comme dans l'homme. pourquoi l'on dit qu'elles influent, on ne peut répondre autre 313. Quels sont ceux qui sont dans la propre prudence, et chose, sinon que c'est parce qu'il apparaît une distance (entre quels sont ceux qui sont dans la prudence non-propre et par suite l'organe du sens et l'objet). Et si on demande pourquoi dans l'au­ dans la Divine Providence, cela est décrit dans la Parole par Adam tre cas on dit qu'elles sont en elles, on ne peut répondre autre et par Ève son épouse dans le Jardin d'Élen, où étaient deux ar­ chose sinon que c'est parce qu'il n'apparaît pas de distance. Par bres, l'un de la vie, et l'autre de la science du bien et du mal, et conséquent, c'est l'apparence de distance qui fait qu'au sujet des' pal' leur action d'avoir mangé de celui·ci. Que par Adam et par choses que l'homme pense et perçoit l'on croit aut~ement qu'au :Ève son épouse, dans le sens interne ou spirituel, soit entendue sujet de celles qu'il voit '.'t entend. Mais cela tombe, quand on sait et décrite la Tres-Ancienne Église du Seigneur sur cette terre, que le spirituel n'est point dans la distance comme y est le natu­ Église qui fut noble ct céleste plus que celles qui l'ont 'suivie, on rel; pense au soleil et à la lune, ou à Rome et à Constantinople, le voit ci-dessus, N° 241; les autres choses ont les significations est·ce qu'ils nesont pas dans la pensée sans distanc~, pourvu que suivantes: Par le jardin d'Éden, il est signifié 1:l. sagesse des cette pensée ne soit pas conjointe avec l'expérience acquise par la hommes de cette Église; par l'arbre de vie, le Seigneur quant à vue ou par l'ouïe? Pourquoi donc te persuades-tu que, parce qu il la Divine Providence, et par l'arbre de la science l'homme quant n'apparaît pas de distance dans la'pensée, le bien et le vrai et aussi à la propre prudence; par le sel'pent, la sensuel et le propre de le mal et le fauxysont, .et n'influent pas? J'ajouterai à cela une ex­ l'homme, qui en lui-même est l'amour de soi et le faste de la pro­ périence qui, dansle Monde spirituel, est commune : Un esprit peut pre inteEigence, ainsi le diable et satan; par l'action de manger infuser ses pensées et ses affections dans un au tre esprit, et celui-ci de l'arbre de la science, l'appropriation du bien et du vrai, comme ne sait autre chose sinon que ces pensées et ces affections sont ses si le bien et le vrai venaient de l'homme et non du Seigneur, et proprl3s pensées et ses propres atlections ; cela y est appelé penser par suite comme s'ils appartenaient à l'homme et non au Sei­ d'après un autre et penser ilans unautre; j'ai vu cette expérience gneur; or, comme le bien et le 'l'ai sont le~ Divins eux-mêmes des milliers de fois, et je l'ai faite moi-même des centaines de fois; chez l'homme, car par le bien il est entendu le tout de l'amour, et et cependant l'apparence de distance était considérable; mais dès par le vrai le tout de la sagesse, si donc l'homme les revendique que Tes esprits savaient que c'était un autre qui infusait ces pen­ comme siens, il ne peut faire autrement que de croire qu'il est sées et ces affections, ils en étaient in'lignés et se détournaient, comme Dieu; c'est pourquoi le serpent dit: « Au jow' où vous en
  • 158. 308 tA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 309 mange,'ez, ouverts seront vos yeux, et vous serez comme Dieu, l'œil ne voit point par lui-même, que la langue ne goûte point sachant le bien ct le mat, J) - Gen. III. 5 ; - de même aussi font par fûle-mème, que les narines n'odorent point par elles-mêmes, ceux qui sont dans l'amour de soi et par suite dans le faste de la que la peau ne sent point par elle-même, mais que c'est le mental propre intelligence dans l'enfer; par b. condamnation du serpent, ou l'esprit de l'homme, qui y perçoit c:es choses par le sens, et en il est signifié la condamnation du propre amour et de la propre est affecté selon la qualité du sens; et que néanmoins le mental où intelligence; par la condamnation d'Ève, la condamnation du pro­ l'esprit de l'homme les sent non d'après lui-même, mais d'après pre volontaire, et par la condamn1tion d'Adam celle du propre le Seigneur; etque penser autrement, c'est penser d'aprèslesappa­ intellectuel; par l'épine et le chardon que la terre lui produira, il rences ; et, si cela est confirmé, c'pst d'après des illusions. Concer· est signifié absolument le faux et le mal; par leur bannissement du liant la PENSÉE, ils disent que c'est quelque c;:OS'l de modifié dans jardin, la privation totale de sagesse ; par la garde du chemin con. l'air, qui varie selon les objets, et s'agrandit selon que cela est duisant à l'arbre de vie, la sUl'veillance du Seigneur afin que les cultivé; qu'ainsi les idées des pensées sont des images, comme des choses saintes de la Parole et de l'Église ne soient point violées; météores apparaissant dans l'air; et que la mémoire est une t!lble par les feuilles de figuier, avec lesquelles ils couvrirent leur nudité, sur lacluelle elles sont impriméfls ; ils ne savent pas que les pen­ sont signifiés les vrais moraux par lesquels sont voilées les choses sées sont également dans des substances purement organiqu es qui appartiennent à leur amour et il leur faste; et par les tuniques comme la vue et l'ouïe son t dans les leurs; qu'ils considèrent seu­ de peau, dont ensuite ils se vêtirent, sont llignifiées les apparences lement le cerveau, et ils le verront plein de telles substances; du vrai dans lesquelles seuls ils sont. C'est là la signification spi­ blesse ces substances, et lu seras dans le délire; détruis-les, et tu rituelle de ces choses. Mais que celui qui veut rester dans le sens mourras: mais ce que c'est que la pensée, et ce que c'est que la de la lettre y reste; qu'il sache seulement que ce sens est entendu mémoire, on le voit ci-dessus, N° 279, vers la fin. Concernant la ainsi dans le ciel. VIE, ils ne savent autre chose. sinon que c'est une certaine acti­ 314. Quels sont ceux qui ont été infatués par la propre intelli­ vité de la nature, qui se fait 8entir de diverses manières, selon gence, on peut le voir par le produit de leur imagination concer· que le corps qui vit se meut organiquement: si l'on dit que par nant des choses d'un jugement intérieur, par exemple, concernant conséquent la l1<'tture vit, ils le nient, mais ils allèguent que la l'Influx, la Pensée et la Vie. Conc~rnant l'INFLUX, ils pensent, le nature fait vivre; si l'on dit: « Est-ce qu'alors la vie est dissipée, contraire de ce qui a lieu, que la vue de l'œil intiue dans la vue quand le corps meurt? » Ils répondent que la vie reste dans la interne du mental, qui est l'entendement, et que l'ouïe de l'oreille particule d'air, qui est appelée ùme: si l'on dit: «Qu'est-ce alors intiue dans l'ouïe interne, qui aussi est l'entendement; et ils ne que Dieu? Est-cc qu'il 11'est pas, Lui, la. vie même?» A cette ques· perçoivent pas que l'entendement d'après la volonté influe dans tiOll, ils se taisent, et ne veulent pas ùéclarer ce qu'ils pensent: l'œil et dans l'oreille, et non ·seulement tait ces sens, mais même si l'on dit: «Ne voulez-vous pas que le Divin Amour et la Divine s'en sert comme de ses instrumente:; dans le monde naturel: mais Sagesse soi~nt la Vie même ~ » Ils répondent:« Qu'est-ce que l'a­ parce que cela n'est pas selon l'apparence, ils ne le perçoivent pas; mour, et qu'est·ce que la sagesse ~ » car dans leurs illusions ils ne seulement si l'on dit que le naturel n'influe pas dans le spirituel, voient ni ce que c'est que l'amour et la sagesse, ni ce quo c'est mais que le spirituel intiue dans le naturel, alors ils pensent tou­ que Dieu. Ces raisonnements ont élé rapportés, afin qu'on voie jours: Qu'est-ce que le spirituel. sinon un naturel plus pur? Puis: comment l'homme est infatué rar la propre prudence, par cela Est-ce qu'il n'apparait pas que si l'œil voit quelque objet beau, et qu'en toutes choses il conclut d'après les apparences et par suite si l'oreille entend quelque son harmonieux, le mental, qui est d'après des illusions. l'entendement et la volonté, en est délecté? Ils ne savent pas que 316. Si la propre prudence persuade et confirme que tout bien
  • 159. 310 ~A SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DlV1NE PROVIDENCE 311 et tout vrai viennent de l'homme, et sont dans l'homme, c'est la vie morale, et le bien dans la vie spirituelle; et aussi beaucoup parce que la propre prudence est le propre intellectuel cie l'homme, de vrais qui ne tombent dans les ténèbres que d'après des faux influant de l'amour de soi qui est le propre volontaire de l'homme, confirmés: l'homme les voit à peu près de la même manière qu'il et que le propre ne peut que faire siennes toutes choses, car il ne voit l'intention d'un autre d'après sa facd, et qu'il en perçoit les peut être élevé par l'homme. Tous ceux qui sont conduits par la affections d'après le son de sa voix, sans autre science que celle Divine Providence du Seigneur sont élevés au-dessus du propre, qui a été insilée en cha<mn : pourquoi l'homme ne verrait-il pas et alors ils voient que tout bien et tout vrai viennentdu Seigneur; en quelque façon par l'influx les intérieurs de sa vie, qui l?ont les et même ils voient aussi que cequi vientdu Seigneur dans l'homme choses spirituelles el morales, quand il n'y a pas un animal qui ne appartient perpétuellement au Seîgneur, et jamais à l'homme. sache par l'influx les choses qui lui sont nécessaires, lesquelles Celui qui croit autrement est comme celui qui a en dépôt chez lui sont naturelles? l'oiseau sait faire son nid, y déposer ses œufs, les biens de son maître, et qui los revendique ou se les approprie faire éclore ses petits, et il connaît leur nourriture; outre d'autres comme siens, lequel n'est pas un intendant, mais est un voleur; merveilles, qui sont appelées instinct. et comme le propre de l'homme n'est que mal, c'ert pourquoi 318. Mais comment est changé l'état de l'homme d'après les celui·là aussi plonge ces biens dans son mal, par lequel ils sont confirmations et par suite d'après les persuasions, c'est ce qui va détruits commo des perles jetées dans du fumier ou dissoutes dans être dit maintenant, mais dans cet ordre: 10 Il n'y a rien qui ne du vinaigre. . puisse être confirmé; et le faux peut être confirmé plus que le 317. Ill. Tout ce que l'homme s'est pe"suadé, et en quoi il vrai. 2° Le faux étant' confirmé, le vrai ne se montre pas; mais s'est confi'l'mé, de11WU1'e comme )J1'Opre chez lui. Plusieurs d'après le vrai confirmé le faux se montre. 3° Pouvoir confirmer croient qu'aucun vrai ne peut être vu par l'homme, à moins quo tout ce qu'on veut, ce n'est pas de l'intelligence, c'est seulement ce ne soit d'après des c:,oses confirmées, mais cela est faux. Dans une subtilité, qui peut exister mème chez les plus méchants. 4' Il les choses civiles et économiques d'un Royaume ou d'une Répu. y a une confirmation intellectuelle et non en même temps volon­ blique, on ne peut voir l'ulile et le bon, ft moins qu'on no con. taire, mais toute confirmation volontaire est intellectuelle aussi. naisse plusieurs statuts et ordonnances; dans los choses judiciai­ 5° La confirmation du mal, volontaire et en même temps intellec­ res, à moins qu'on ne connaisse les lois; dans les choses naturelles, tuelle, fait que l'homme croit que la propre prudence est tout, et comme sont celles de physique, de chimie, d'anatomie, de méca­ quo la Divine Providence n'est rien; mais il n'en est pas ainsi de nique et autres; il moins que l'homme ne soit instruit dans les la s~ule confi rmation intellectuelle. 6° Toute chose confirmée par sciences; mais dans les choses purement rationnelles, morales et la volonté et en même temps par l'entendement demeure éternel­ spirituelles,. les vrais apparaissent dans leur lumière même, pourvu lement, mais non ce qui a été seulement confirmé par l'entende­ que l'homme par une éducation convenable soit devenu quelque ment. PREMlÈREMEN'l'. Il n'y a rien qui ne puisse être confirmé; peu rationnel, moral ct spirituel. La raison de cela, c'est que, et le {aux peut c'tre confÎl'mé plus que le V1·ai. Quelle est la quant il. son esprit qui est ce qui pense, chaque homme est dans le chose qui ne puisse être confirmée, quand il est confirmé par les Monde spirituel, et un parmi ceux qui y sont, par conséquent dans athées que Dieu n'est point le Créateur de l'univers, mais que la lumière spirituelle qui illustre les intérieurs de son entendo­ la nature est la créatrice d'elle-même; que la Religion est seule­ ment, et, pour ainsi dire, dicte; car la lumière spirituelle dans ment un lien, et pour les simples et le vulgaire: que l'homme est son essence est le Divin Vrai de la Divine Sagesse du Seigneur: comme la bèto, et qu'il meurt pareillement: quand il est confirmé de là vient que l'homme peut penser analytiquement, conclure sur que les adultères sont permis, et pareillement les vols clandestins~ le juste et l'équitable dans les jugements, et voir l'honnête dans les fraudes, les machinations insidieuses; que l'astuce est l'intel­
  • 160. 312 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 313 ligence, et que la malice est la sagesse? Qui est-ce qui ne confirme oiseaux sont blancs. » Quoique ces raisonnements soient contre la pas son hérésie ~ N'y a-t-il pas des volumes pleins de confirmations saine raison, ils ont é!é rapportés, afin qu'on puisse voir qu'un en faveur des deux hérésies qui règnent dans le monde chrétien? faux diamétral.élment opposé < 1] n vrai, et qu'un mal diamétrale­ C~mpose dix hérésies même abstrllse5, et dis à un homme ingé­ ment opposé à un bien, peuvent être confirmés. SECONDEMENT nieux de les confirmer, et il les confirmera 10utes ; si ensuite tu Le taux étant con/inné, le vmi ne se mon(J'(J pas; mcâs d'apl'ès les examines seulement d'après les confirmatifs, ne verras-tu pas le vrcti con(i1'lné le taux se montre. Tout faux est dans ks ténè­ les faux comme des vrais? Puisque tout faux brille dans l'homme bres, et tant vrai est dans la lumière; et dans les ténèbres aucune naturel d'après les apparences et d'après les illusions de cet chose ne se montre; bien plus, on ne sait pas quelle chose il y a, homme, et qoe le vrai ne brille que dans l'homme spirituel, il à moins qu'on ne palpe; il en est autrement dans lalumière; c'est est évident que le faux peut être confirmé plus que le vrai. Afin même pou l' cela que dans la Parole les faux sont appelés ténèbres, qu'on sache que tout faux ct tout mal peuvent être confirmés, et que par suile ceux qui sont dans les faux sont dits marcher ail point que le faux apparaisse t;omme vrai, et le mal comme dans des ténèbres, et dans une ombre de mort; et que, vice vel'sâ, bien, soit pOUl' exemple: Oonfirmer que la lumière est les ténè­ les vrais y sont appelés lumière, et que par suite ceux qui sont bres, et qne les ténèbres sont la lumière. Ne peut-on pas dire: dans les vrais sont dits marcher dans la lumiire, et sont appelés «Qu'est-ce que la lumière en elle-même? Est-cc autre chose fils de lumière. Que, le faux étant confirmé, le vrai ne se montre qu'une certaine apparence dans l'œil selon son état? Qu'est-ce pas, et que d'après le vrai confirmé le faux se montre, cela est que la lumière quand l'œil est fermé? Les chauves-souris et les évident d'après plusieurs considérations; par exemple, qui est-ce hiboux n'ont-ils pas des yeux tels, qu'ils voient la lumière comme qui verrait quelque vrai spirituel, si la Parole ne l'enseignait pas? ténèbres, et les ténèbres comme lumière ~ J'ai appris au sujet de N'y aurait-ii pas une épaisse obscurité, qui n'a pu être dissipée certains hommes, qu'ils voient de celte manière; et, au sujet des que par la lumière dans laquelle est la Parole, et seulement chez infernaux, que quoiqu'ils soient dans les ténèbres, néanmoins ils celui qui veut être illustré? Quel hérétique peut voir ses faux, s'il se voient mutuellement. Est,ce qu'il n'y a pas lumière pour n'admet pas le vrai réel de l'Église? Il ne les 'oit pas auparavant. l'homme dans les songes au milieu de la nuit? Ainsi les ténèbres J'ai eu des con','ersations avec ceux qui s'étaient confll'lnés dans ne sont-ils pas lumière, et la lumière ténèbres? » }Iais on peut la foi séparée de la charité; et quand je leut' demandais si dans répondre: « Qu'est-cc que cela prou ve? la lumière est la lumière la Parole ils n'avaient pas vu de si nombreux passages sur l'a­ comme le vrai est le vrai, et les ténébres sont les ténèbres comme mour et la charité, sur les œuvres et les aètes, sur les préceptes le faux est le faux. » Soit encore un exemple: Confirmer que le à observer, et qu'il est (lit que l'homme heureux et sage est celui Mrbeau est blanc. Ne peuton pas dire: Il Sa noirceur est seule­ qui fait, et l'insensé celui qui ne fait pas, ils me l'épandaient que ment une ombre qui n'est pas sa couleur réelle; ses plumes sont quand ils avaient lu ces passages, ils n'y avaient vu autre chose blanches en dedans, son corps pareillement; ce sont là les sub~­ que la foi, et qu'ainsi ils avaient passé outre, comme s'ils avaient tances dont il est composé; comme sa noirceur est une ombre, eu les yeux fermés. Ceux qui se sont confirmés dans les faux sont c'est pour cela que le corbeau blanchit quand il devient vieux, on comme ceux qui voient sur une muraille des rayures, et qui, lors­ en a vu de tels. Q'ù:st-co que le noir en lui-même, sinon le blanc? qu'ils sont dans l'omoro du soir, voient dans leur fantaisie l'ensem­ Réduis en poudre du verre noir, et tu verras que la poussière est ble de ces l'ayures comme un cav.',lier ou un homme, image vision­ blanche; lors donc que tu appelles noir le corbeau, tu parles de naire qui est dissipée quand vient la lumière du jour. Qui est·ce l'ombre, et non de la réalit6. » Mais on peut répondre: « Qu'est. qui peut sentir l'impureté spirituelle de l'adultère, sinon celui qUi ce que cela prouve? de cette manière on pourrait dire que tous leS est dans la pureté spirituelle de la chasteté ~ qui est-ce qui peut
  • 161. 314 LA SAGESSE ANGÉLlQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 315 sentir quelle est la cruauté de la vengeance, sinon celui qui est dans lontaire et en même temps dans la confirmation intellectuelle: le bien d'après l'amour du prochain? quel est l'adultère, et quel est cela vient de ce que l'entendement n'influe pas dans la volonté, l'homme avide de vengeance, qui ne se moquent pas de ceux qui mais que la volonté influe dans l'entendement. De là, atissi, l'on appellent infernaux. leurs plaisirs, et célestes les p!aisirs de l'amour voit ce que c'est que le faux du mal, et le faux qui n'est pas le conjugal et de l'amour du prochain? et ainsi du reste. TROISI~ME­ faux du mal; que celui-ci peut être conjoint au bien, mais non MENT. Pouvoir confil'mer tOld ce qu'on veut, ce n'est pas de l'in­ celui-là; et cela, parce que le faux qui n'est pas le faux du mal telligence, c'est seulement une subtilité, qui peut exister même est le faux dans l'entendement et n011 dans la volonté, et que le chez les plus méchants. 11 y a des confirmateurs très adroits, qui faux du mal est le faux dans l'entendement d'après le mal dans la ne connaissent aucun vrai, et néanmoins peuvent confirmer et le volonté. ClNQull~;lmMENT. La confirmation du mal, volontai're vrai et le faux, et quelques-uns d'eux disent: « Qu'est-ce que le et en même temps intellectuelle, tait que l'homme croit qUI: la vrai? existe-t-il? ce que je fais vrai, n'est-il pas le vrai? Et ceux­ Pl'OP1"C prudenc'1 est tout, et que kt Divine Providence n'est là dans le monde sont toujours crus intelligents; et cependant "ien; mais il n'en est pas a.insi de la seule confirmation intel­ ce ne sont que des recrépisseurs de murailles; il n'y a d'intelli· lectuelle. Il en est plusieurs qui confirment chez eux la propre gents que ceux qui perçoivent' que le vrai est le vrai, et qui le prudence d'après les apparences dans le monde, mais néanmoins confirment par des vérités continuellement ptlrçues: les uns et ne nient pas la Divine Providence; chez ceux-ci il y a seulement les autl'es peuvent difficilement être distingués, parce qu'on ne confirmation intellectuelle; mais chez ceux qui en même temps peut pas distinguer entre la lumière de la confirmation et la lu­ nient la Divine Providence, il y a aussi confirmation volontaire; mière de la perception du vrai, et qu'il semble absolument que et cette confirmation jointe à la persuasion est principalement ceux qui sont dans la lumière de la confirmation sont aussi dans chez ceux qui sont adorateurs de la nature ct en même temps la l!1mière de la perception du vrai, lorsque cependant il y a un,) .adorateurs d'eux-mêmes. SlXII~MEMENT. Toute chose confirmée diJIérence comme entre une lumièl'e chimérique et la lumière pm" la volonté et en même temps par l'entendement demeul'e réelle, et la lumière chimI!Jrique dans le monde spirituel est telle, éternellement, metis non cc qu'i a été settlement confirmé par qu'elle est changée en ténèbres qnand la lumière réelle inrt ue ; l'entendement. En effet, ce qui appartient à l'entendement seul dans l'enfer il y a une pareille lumière chimérique chez plusieurs, n'est pas dans l'homme, mais est hors de lui; cela est seulement qui ne voient absolument rien, quand ils sont introduits dans la dans la pensée; ct rien n'entre dans l'homme, ni ne lui est appro­ lumière réelle. D'après cela, il est évident que pouvoir confirmer prié, que ce qui est reçu par la volonté, cal' cela devient chose de tout ce qu'on veut, c'est seulement une subtilité, qui peut exister l'amoUl' de sa vie; que cela demeure éternellement, c'est ce qui même chez les plus méchants. QUATRIl~MEMENT. Il y a une con. va être dit dans le numéro suivant. fi1'nuttion i'nte!lectuelle et non en même temps volontaire, mais 319, Si toute chose confirmée par la volonté et en même temps toute confirmation volontail'e est intellectuelle aussi. Soient des par l'entendement demeure éternellement, c'est parce que chacun exemples pour illustration: Ceux qui confirment la foi séparée est son amour, ct que son amour appartient à sa volonté; puis d'avec la charité, et cependant vivent la vic de la charité, et en aussi, parce que chaque homme est son bien ou son mal, car est général ceux qui confirment le faux de l&. doctrine, et cependant appelé bien tout ce qui appartient à l'amour, et mal tout ce qui nevivent pas selon ce faux, sont ceux qui sont dans la confirma­ est opposé. Puisque l'homme est son amour, il est aussi la forme tion intellectuelle et non en méme temps dans la confirmation de son amour, et peut être appelé l'organe de l'amour de sa vie. volontaire; mais ceux qui confirment le faux de la doctrine, et qui Ci-dessus, N" 279, il a été dit que les affections de l'amour et vivent selon ce faux, sont ceux qui sont dans la confirmation vo­ par suite les pensées de l'homme sont les changements et varia­
  • 162. 316 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DiVINE PROVIDENCE 317 tions de l'état et de la forme des substances organiques de son l'homme qui fait ce sens, on qui tourne et retourne; car, ainsi mental, maintenant il sera dit ce que c'est que ces changements. qu'il a été dit ci· dessus, chaque homme est son amour j de là et ces variations, et quels ils sont: on peut en avoir une idée d'a­ vient que chacun après la mort suit le chemin de son amour, vers près le Cœur et le Poumon, en ce qu'il y a des expansions et des le ciel, celui qui est dans un amour bon, et vers l'enfer, celui qui compl'essions, ou des dilatations et des contractiors alternatives, est dans un amour mauvais, et ne se repose que dans la société où qui dans le cœur sont appelées systole et diastole, et dans le pou­ est son amour régnant; et, ce qui est étonnant, chacun connaît mon respirations, lesquelles sont des extensions et des rétentions, le chemin; c'est comme s'il le flairait par les narines, ou des élargissements et des rétrécissements réciproques de ses 320. IV. Si l'homme c/'oyetit, comme c'est la vdritd, que tout lobes: ce sont là les changements et variations d'état du cœur et bien et tout vrui viennent du Seignew', et que tout metl et tout du poumon: il y en a de semblables dans les autres viscères du taux viennent de l'en(el', il 1U' s'a'[l[J/"ol11'ierait pas le vien et ne corps,et aussi de semblables dans leurs parties, par lesquelles le sang le remit pas mél'itoire, et il ne s'apPl'opl'iel'Ctit pets le mal et et le suc animal sont reçus et poussés. Il y en ;j aussi de sembla­ ne s'en (erait pas l'csponsable. Mais comme ces propositions sont bles dans les formes organiques du mental, qui sont les sujets des contre la croyance de ceux qui ont confirmé chez eux l'apparence affections et des pensées de l'homme, comme, il a été montré ci­ que la sagesse et la prudence viennent de l'homme, et n'influent dessus; avec cette dilJ'érence, que leurs expansions et compres­ pas selon l'état de l'organisation de leur mental, 'VOil' ci-dessus, sions, ou réciprocations, sont respectivement dans une perfection N" 319, elles vont être démontrées; et pour que cela soit fait dis­ tellement supérieure qu'elles ne peuvent être exprimées par des tinctement, ce sera dans cet ordre: 1° Celui qui confirme chez lui mots de la langue naturelle, mais sel11ement par des mots de la l'apparence que la sagesse et la prudence viennent de l'homme, langue spirituelle, qui ne peuvent être rendus qu'en disant que et par suite sont en lui comme lui appartenant, ne peut que voir cc sont des ingyrations et des égyrations vorticillaires, selon la que s'il en était autrement, il ne serait pas un homme, mais se­ manière des hélires perpétuelles et intlexes, admirablement liee::; . rait ou une bête on Ulle statue; et cependant c'est le contraire. ensemble dans des formes réceptives de la vie. iVIuintenant il sera 20 Croire et penser, comme c'est la vérité, que tout bien et tout dit quelles sont ces substances et ces formes purement organiques vrai viennent du Seignem, et qlle tout ma.l et tout faux viennent chez les méchants, et (1Uelles elles sont chez les bons: chez les de l'enfer, paraît comme impossible; et cependant cela est vérita­ bons elles sont en spirales en avant, mnis chez les mécbants en blement humain et par suite a.ngélique, 3° Croire et penser ainsi arrière; celles qui sont en spirales en avant sont tournées vers le est impossible pour ceux qui ne reconnaissent pas le Divin du Seigneur et reçoivent de lui l'influx; mais celles qui sont en spi­ Seigneur, et qui ne reconnaissent pas que les maux sont des pé­ rales en arrière sont tournées vers l'enfer, et enreçoiventl'intlux: chés; mais cela est possible pOUl' ceux qui reconnaissent ces deux il faut qu'on sache qu'autant elles sont tournées en arrière,autant points. 4° Ceux qui reconnaissent ces deux points réfléchissent elles sont ouvertes par derri0re et fermées par devant, et que, seulement sur les maux qui sont en eux, et ils les chassent hors vice vel"sâ, autant elles sont tournées en avant, alitant elles sont d'eux-mêmes vers l'enfer d'où ils Yiennent, en tant qu'ils les fuient ouvertes par devan t et fermces par derrière. D'après cela, on peut et les ont en aversion comme péches. 5° Ainsi la Divine Provi­ voir quelle forme ou quel organe est l'homme. mechant, et quelle dence n'approprie à personne le mal, ni à personne le bien; mais forme ou quel organe est l'homme bon, et qu'ils sont tournés en la propre prudence approprie l'un et l'autre, sens contraire; et comme un sens, une fois contracté, ne peut pas 321. Mais ces propositions vont être expliquées dans l'ordre être retourne, il est évident que tel est le sens quand l'homme proposé: PREMIÈREMENT, Celui qui contil-me chez lui l'appa­ meurt, tel il reste pour l'éternité: c'est l'amour de la volonté de l'ence qU€ lct sagesse et la pntdence viennent de l'homme, ct
  • 163. 318 LA. SAGESSE ANGÉLIQUE suR LA tnVINE PROVIDENCE 319 par suite sont en lui comme lui appartenant, ne peut que 'voir rence comme par soi-même, ne périssent point. Ceux qui par l'in- que s'il en était autl'ement, il ne semit pas un homme, mais flux sont instruits de ce qu'ils doivent croire, ou de ce qu'ils doi- sel'ait ou une bête ou une statue; et cependant c'est le con- vent faire, sont instruits non pas par le Seigneur, ni par aucun trai?'e. C'est une loi de la Divine Pwvidence, que l'homme pense ange du ciel, mais par quelque esprit enthousiaste, Quaker ou comme par lui·même et qu'il agisse prudemment comme par lui- Moravien, et ils sont séduits. Tout influx venant da Seigneur se même, mais que néanmoins il reconnaisse que c'est par le Sei- fait par l'illustration de l'entendement et par l'affection du vrai, gneur ; il suit de là que celui qui pense et agit prudemment comme et par celle·ci dans celle-là. SECONDE:HENT. Croil'e et penser, par lui·même, et qui reconnaît en même temps que c'est par le comme c'est la vérité, que tout bien et tout vrai viennent du Seigneur, est homme, mais non celui qui confirme chez lui que Seigneut", et que tout mal et tout faux viennent de l'entet", pa- tout ce qu'il pense et ce qu'il fait est par lui·même; ni celui qui, "aU comme impossible ; et cependant cela est véritablemeht parce qu'il sait que la sagesse et la prudence viennent de Dieu, hwnain et par suite angélique. Croire et penser que tout bien et attend toujours l'influx; car celui·ci devient comme unE' statue, tout vrai viennent de Dieu, parait possible, pourvu qu'on ne dise et celui-là comme une bête: que celui qui attend l'influx devienne rien au delà; et cela, parce que e'est conforme à la foi théologi- comme une statue, cela est évident; car il faut qu'il se tienne de- que, contre laquelle il n'est pas permis de penser; mais croire et bout ou assis, immobile, les mains pendantes, les yeux ou fermés penser que tout mal et tout faux viennent de l'enfer paraît impos- ou ouverts Slns le moindre mouvement, ne pensant point, et ne sible, parce que dans ce cas ce serait aussi croire que l'homme ne respirant point; qu'est-ce qu'il y a alors de vie en lui? Que celui peut rien penser; mais toujours est-il que l'homme pense comme qui croit que toutes les choses qu'i! pelise et fait sont de lui, r.e par lui-même, quoique ce soit par l'enfer, parce qu'il est donné soit pas dilTérent de la bête, cela" est encore évident; car il pense par le Seigneur à chacun, que la pensée, de quelque part qu'elle seulement d'après le mental naturel, qui est commun à l'homme vienne, paraisse en lui comme sienne; autrement l'homme ne vi- et aux bêtes, ct non d'après le mental rationnel-spirituel, qui est vrait pas homme, et ne pourrait pas être tiré de l'enfer et intro- le mental véritablement h~lmain; car ce mental-ci reconnait que· duit dans le ciel, c'est-à-dire, être r~formé, ainsi qu'il a été abon- Dieu senl pense d'après soi-même, ct que l'homme pense d'après damment montré ci-dessus. C'est môme pour cela que le Seigneur Dieu; c'est même pour cela qu'un tel homme ne connaît pas d'au- ùonne il. l'homme de savoir et par conséquent de penser qu'il est tre dilTérence entre l'homme et la bête, sinon que l'homme parle dans l'enfer s'il est dans le mal, et qu'il pense d'après l'enfer s'il et que la bête profère des sons, et il croit que l'un et l'autre meu- pense d'après le mal, et lui donne aussi de penser aux moyens rent pareillement. Il sera encore dit quelque chose sur ceux qui par lesquels il peuL sortit" de l'enfer et ne pas penser d'après l'en- attendent l'influx: Ils n'en reçoivent aucun, excepté quelques. fer, mais venir dans le ciel, ct III penser d'après le Seigneur; et uns qui le désirent de tout cœur; ceux-ci parfois reçoivent quel- enfin donne à l'homme la liberté du choix. D'après cela, on peut que réponse par une vive perception dans la pensée, ou par un voir que l'homme peut penser le mal et le faux comme par lui- langage tacite en elle, et rarement par un langage manifeste, et même, et aussi penser que telle ou telle chose est un mal et un cela aloL's, afin qu'ils pensent et agissent comme ils veulent et Caux, que par conséquent il y a seulement apparence qu'il pénse comme ils peuvent, et que celui qui agit sagement soit sage, et par lui-même, apparence sans laquelle l'homme ne serait pas que celui qni agit follem6nt soit fou, et jamais ils ne sont instruits homme. L'humain mêrr.e, et par suite l'angélique, est de penser de ce qu'ils doivent croire ni de ce qu'ils doivent faire; et cela, d'après la vérité, et ceci est la vérité, que l'homme ne pense pas afin que le rationnel et le libre humain, qui consistent en ce que par lui-même, mais qu'il lui est donné par le Seigneur de penser chacun agisse ,d'après le libre selon la raison, avec toute appa- en toute apparence comme par lui-même. TROIS1~MEMENT. Ct·aire
  • 164. 3:20 LA SAGE8SE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROV!1)ENCE 82i et penser ainsi est impossible pow' ceux qui ne i'econnaissent l'âme dans tout ce qu'il pense et fait. CINQUIl~MEMENT, Ainsi la pas le Di vin du Seigneur, et qui ne reconnaiss ent pas que les Divine P/'ovidence n'approprie ri personne le mal, ni ct personne le mmtX son t cles péchés ; mais cela est possible poU?' ceux qu.i l'e· bien; mais la pr01Jl'e prudence apP,'oj:/'ie l'un (ft l'autre. C'est la connaissent ces deux points, Si cela est impossible pour ceux qui conséquence de tout CG qui vient d'être dit: La fin de la Divine ne reconnaissent p:lS le Divin du Seigneul', c'est parce que le Sei­ Providence est le bien; elle tend done au bien dans toule opéra­ gneur seul donne à l'homme de penser et de vouloir, et que ceux tion; c'est pourquoi elle n'approprie à personne le bien, car ainsi qui ne reconnaissent pas le Divin du Seigneur, étant disjoints d'a­ le bien deviendrait méritoire; t:t elle n'approprie à personne le vec lui, croient qu'ils pensent par eux-mêmes: si cela est impos­ mal, car ain:;i ce serait rendre l'homme coupable du mal: cepen­ sible aussi pour ceux qui ne reconnaissent pas que les maux sont dant l'homme fait l'un et l'autre d'après le propre, parce que le des péchés, c'est parce que ceux ci pensent d'après l'enl'er, et que propre n'est que mal; le propre de sa volonté est l'amour de soi, là chacun s'imagine penser p:lr soi·même. Mais que cela soit pos­ et le propre de son entendement est le taste de la propre intelli­ sible pOUl' ceux qui reconnaissent ces deux points, c'est ce qu'on gence, et de 1; vient la propre prudence. peut voir d'après ce qui a été rapporté avec de longs détails ci­ dessus, N·'288 il 294. QUATRIÈMEMENT. Ceux qui ,'econncâssent Tout homme peut être réformé, et i( n'y Ct point de ces deux lJOints d/lr!chissent seulement SHI' les numx qu.i sont P,'écles tination. en eu:);;, et ils les chassent hors d'eux-ml!mes vers l'enfer d'où ils 32·~. La saine raison dicte que tous ont été prédestinés pour le iannent, en tant qu'ils les fuient et les ont en avm-sion comme tJch.és. Qui est-ce qui ne sait ou :10 peutsavoir que le mal vient de ciel, et que personne ne l'a été pour l'enfer; car tous sont nés l'en fe l', et que le bien vient du ciel? et qui est-ce qui pal' suite ne hommes, et par suite l'image de Dieu est en eux; l'image de Dieu peut sa~oir que, autant l'homme fuit et a en aversion le mal,autant en eux, c'est qu'ils peuvent comprendre le vrai et qu'ils peuvent il fuit et a en aversion l'enfer ~ et qui est-ce qui ne peut par suite taire le bien; pouvoir comprendre le vrai vient de la Divine savoir que, autant quelqu'un l'uit et u enavcrsion le mal, autant il Sagesse, et pouvoir faire le bien vient du Divin Amour; cette puis­ veut etaimele bien, etest par cons6quen~tiré de l'enferparleSei­ sance est l'image de l:lieu, laquelle demeure dans l'homme d'un gneuretconduit au ciel? Toutes ces choses, l'homme rationnel peut mental sJ.in et n'cn est pas deracinée: àe là résulte que l'homme les voir, po:..:rvu qu'il sache qu'il y a un enter et un ciel, et que le peut devenir civil et moral, et celui qui est civil et moral peut mal vient de son origine et le bien de la sienne: si donc l'homme aussi devenir spi ritncl, car cc qui est civil et moral est le récepta­ réfiéchit sur les maux qui sont en lui, ce qui est la même chose cle de ce qui est spirituel; est appelé civil l'homme qui connaît les que s'examiner, et s'il les fuit, il se d6tache de l'enfer et le rejette lois du royaume dont il est citoyen, et qui vit selon ces lo!s; et derrière lui, et il s'introduit dans le ciel, et y voit le Seigneur en est appelé moral l'homme qui fait de ces lois ses mœurs et ses face; il ost dit que l'homme faitcela, mais il 10 fait comme par lui­ vertus, et y conforme par raison sa vie, Maintenant, je dirai com­ même, alors d'llprès le Seigneur. Quand l'homme reconnaît ce ment la vie ci vile et morale est le réceptacle de la vie spirituelle: vrai d'un cœur bon et d'une foi pieuse, ce vrai est alors intérieu­ Vis selon ces lois, non-seulement comme lois civiles et morales, rement caché dans tout ce que par la suite il pense et fait comme mais aussi comme Lois Divines, et tu seras homme spirituel. Il parlui-même, de même que dans une semence le prolifique qui est à peine une nation, si barbare qu'eUesoit, qui n'ait sanctionné l'accompagne intérieurement jusqu'à une nouvelle semence, et de pal' des lois, qu'il ne faut point tuer, ni commeltre scortation avec même que l'agrément dans l'appétit d'un aliment que l'homme a la femme d'autrui, ni vole l', ni rendre de faux témoignage, ni vio­ une fois reconnu èlre salutaire; en un mot, c'est comme le cœur et ler les droits d'un aut'e ; l'homme civil et moral observe ces lois, afin d'être ou de paraître bon citoyen; mais s'il ne considère pas '1
  • 165. 322 tA SAGESSE ANGÉLiQUE stin. LA DIVINE PROVIDENCE 3'23 en même temps ces lois comm'! Divines, il est seulement homme participé au sacrement de la cène; » est-ce que tout cela est fluel­ civil et moral naturel, tandis que s'il les considère aussi comme que chose, lorsqu'il ne regarde pas comme péch6s les homicides Divines, il devient homme civil et moral spirituel; la différence ou les vengeances tendant au meurtre, les adultères, les vols clan­ est, que celui·ci n'est pas seulement bon citoyen d'un royaume destins, les faux témoinages ou les mensonges, et diverses vio­ terrestre, mais est bon citoyen aussi du Royaume céleste, tandis lences ? Est-ce qu'un tel homme pense à Dieu ou à quelque. vie que celui-là est bon citoyen d'un royaume terrestre mais non du éternelle? Est-ce qu'il pense même qu'il y a un Dieu et une vie Royaume céleste: les biens qu'ils font les distinguent; les biens éternelle? La saine raison ne dicte-t-elle pas qu'un tel homme ne que font les hommes civils et moraux naturels ne sont pas des peut être sat<vé ? Ceci a été dit du chrétien, par,'e que le gentil, biens en soi, car l'homme et le monde sont dans ces biens; les plus que le chrélien, pense à Dieu d'après la religion dans sa vie. biens que font les hommes civils et moraux spirituels sont des Mais dans ce qui va suivre, il en sera dit davantage sur ce sujet, biens en soi, parce que le Seigneur et le ciel sont dans ces biens. en cet ordre: 1. La fin de la cré:üion est le ciel provenant du D'après ces explications, on peut voir que chaque homme, parce Genre humain. II. Par suite il est de la Divine Providence, que qu'il e~t né pour qu'il puisse devenir civil et moral naturel, est né . tout homme puisse être sauvé, et que soient sauvés ceux qui re­ aussi pour qu'il puisse devenir civil et moral spirituel; il suffit connaissent un Dieu et vivent bien. III. C'est la faute de l'homme qu'il reconnaisse Dieu, et ne fasse pas les maux parce qu'ils sont lui-même, s'il n'est pas sauvé. IV. Ainsi lous ont été prédestinés contre Dieu, mais fasse les biens parce qu'ils sont avec Dieu; par pour le ciel, et personne ne l'a été pour l'enrer. là l'esprit vient dans lef> choses civiles et morales de l'homme, et 323. 1. La fin de la cl'éati.on est le ciel provenant du gem'e elles vivent, mais sans cela il n'y a aucun esprit en elles, et par humâin. Que le ciel ne soit composé que de ceux qui sont nés suite elles ne vivent point; c'est pourquoi l'homme naturel, de hommes, cela a été montré dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER quelque manière qu'il agisse civilement et moralement, estappelé publié à Londres, en 1758, et aussi c:-dessus ; et puisque le ciel mort, tandis que l'homme spirituel est appelé vivant. O'est d'a­ n'est p8.S composé par d'autres, il s'ensuit que la fin de la création près la Divine Providence du Seigneur que chaque nation a quel­ est le ciel provenant du genre humain. Que telle ait été la fin de que religion, et que le principal de toute religion est de reconnaî­ la création, cela, il est vrai, a été démontré ci-dessus, No' 27 à 45; tre qu'il y a un Dieu, cal' autrement on ne l'appellerait pas reli­ mais on le verra encore plus clairement par l'explication àes propo­ gion; et toute natiun qui vit selon sa religion, c'est-à-dire, qui ne Eitions suivantes: 1° Tout homme a été créé pour vivre étcrnelle­ fait pas le mal, parce que le mal est contre son Dieu, reçoit quel­ . ment. 2° Tout homme a été créé pour vivre éternellement dans un que spirituel dans son naturel. Qui est celui qui, lorsqu'il entend élat heureux. 3° Ainsi tout homme a été créé pour venir dans le quelque gentil dire qu'il ne veut pas faire tel ou tel mal parce que ciel. 4° Le Divin Amour ne pellt faire autrement que de vouloir le mal est contre son Dieu, ne dit pas en lui-même: « Est-ce que celn, ni la Divine Sagesse faire autrement que de pourvoir à cela. cet homme ne sera pas sauvé? Il me semble qu'il ne peut pas en 324. Comme d'après ces explications, on peutnussi voir que la être autrement;» la saine raison lui dicte cela. Et, d'un autre côté, Divine Providence n'est une prédestination que pour le ciel, et qui est celui qui, lorsqu'il entend un chrétien dire« Je regarde qu'elle ne peut. pas non plus être changée en une autre prédesti­ COmme rien tel ou tel mal, que m'importe qu'on p:-étende que nation, il sera démontIé ici, que la fin de la création est le ciel cela 'est contre Dieu, » ne dit pas en lui-même: « Est·ce que cet provenant du Genre Humain, et cela, dans l'ordre proposé. PRE­ homme sera sauvé? Il me semble que cela n'est pas possible; » la MIÈREMENT. Tout homme a été créé pOUl' vivre éternellement. saine raison dicte aussi cela. Si cet homme dit: « Je suis né chré­ ;)ans le Traité DU DIVIN Al'IOUR ET DE LA DIVINE SAGESSE, Parties tien, je sais baptisé, je connais le Seigneur, j'ai lu la Parole, j'ai III et V, il a été montré que chez l'homme il y a trois degrés de
  • 166. 324 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROViDENCE 3'?5 la vie, qui sont appelés naturel, spiritual et céleste, et que ces l'idée intérieure de ces philosophes sur ce point; cette idée, qui degrés sont en actualité chez chaque homme; etquechez les bêtes tombait du ciel dans leur commune perception, était que Dieu est il n'y a qu'un seul degré de la vie, lequel est semblable au der­ la sagesse même, dont l'homme est participant, et que Dieu est nier degré qui, chez l'homme, est appelé naturel: de là il suit immortel ou éternei. Puisqu'il m'a été donné de converser avec que l'homme, par l'élévation de sa vie vers le Seigneur, est, de les Anges, je dil'ai aussi quelque chose d'après l'expérience: J'ai plus que les bêtes, dans cet état qu'il peut comprendre des choses eu des entretiens avec ceux qui ont vécu il y a un grand nombre qui appartiennent à la' Divine Sagesse, et vouloir des chosesqui de siècles, avec ceux q::i existaient avant le déluge et avec quel. appartiennent au Divin Amour, ainsi recevoit' le Divin; et celui ques'uns qui ont vécu après le déluge, avec caux qui ont vécu au qui peut recevoir le Divin, au point de le voir et de le percevoir temps du Seigneur et avec l'un de ses apôtres, avec plusieurs qui en lui, ne peut qu'ètl'e L"Onjoint au Seigneur, et par cette conjonc· ont vécu dans les siècles suivants, et tous m'ont paru comme des tion vivre éternellement. A quoi auraitservi au Seigneur toute la hommes d'un âge moyen, et m'ont dit qu'ils ignorent ce que c'est, création de l'Univers, s'il n'etH pas créé aussi des images et res­ que la mort, que seulement ils savent que c'est la damnation. Tous' semblances de Lui-Même, auxquelles il pût communiquer son ceux mêmes qui ont bien vécu, quand ils arrivent dans le Ciel, re· Divin? Autrement, qu'aurait-ce été, si ce n'est faire que quelque viennent dans leur jr.une âge du monde, et y restent éternelle­ chose soit et ne soit pas, ou que quelque chose existe et n'existe ment, même ceux qui dans le monde étaient parvenus à la vieil­ pas, et cela sans autre but que de 'pouvoir contempler de loin lesse et. à la décrépitude; et les femmes, quoiqu'elles aient été de pures vicissitudes et de continuelles variations comme sur vieilles et décrépites, reviennent dans la fleur de l'âge et de la quelque théâtre ~ Que serait le Divin dans ces images et res­ 'beauté. Que l'homme après la mort vive éternellement, cela est semblances, si elles n'étaient pas pour cette fin, qu'elles ser­ bien évident d'après la Parole, où la vie dans le Ciel est appelée vissent de sujets qui recevraient le Divin de plus près, et qui le vie éternelle, comme dans Matth ,XIX. 29. XXV, ~6. Marc, X. 17. vérraiént et le sentiraient? Et comme le Divin est d'une gloire Luc, X. 25. XVIII. 30. Jean, III. 15,16,36. V. 24, 25, :~9. VI. 27, inépuisable, retiendrait-il cela chez soi seul, et le pourrait-il ~ 40, 68. XII. 50; puis aussi simplement Vie, M!J.tth., XVIII. 8, 9. car l'amour veut communiquer ce qui est sien à un autre, et Jean, V. 40. XX. 31. Le Seigneur a dit aussi aux Disciples: «Parce même donner du sien aut9.nt qu'il peut; à combien plus torte que, Moi, je vis; vous aussi, vous vivrez. JJ - Jean, XIV. 19; - et raison le Divin Amour, qui est Infini? Est-ce qu'il peut donner au sujet àe la résurrection. que « Dieu est un Dieu de vivants, et et reprendre ~ Donner ce qui doit péril', ne serait-ce pas don­ non un Dien de morts; }) et aussi qu'ils ne peuvent plus mourir, ­ ner ce qui intérieurement en soi n'est pas quelque chose, puis­ Luc, XX. 36, 38. - SECONDEME~T. Tout homme a été cl'éé jJfJur vi­ qu'en périssant cela devient rien, et qu'en cela il n'y a pas ce qui vre éternellement dans un état hCto'eux ; c'en est la conséquence; Est ~ mais il donne ce qui Est, ou ce qui ne cesse pas d'l~tre, et car celui qui veut que l'honlme vh e éternellement, veut aussi cela est éternel. Pour que tout homme vive éternellement, ce qu'il vive dans un état heureux; qu'est-ce que la vie éternelle qu'il y a en lui de mortel lui est ôté; le mortel chez lui est le corps sans cet état? tout amOllI' veut du bien à un autre; l'amour des matériel, qui est ôté par sa mort; ainsi est mis à nu son immortel, parents veut du bien aux enfants, l'amour du fiancé et du mari qui est son mental, et il devient alors un esprit dans une forme veut du bien il la fiancée et à l'épouse, et l'amour de l'amitié veut humaine; son mental est cet esprit. Que leMental de l'homme ne du bien aux amis; que ne doit pas vouloir le Divin Amour 1 Et le puisse moul'ir, c'est ce que virent lesSophi ou sagesanciens;car bien, qu'est-ce autre chose que le plaisir? et le Divin Bien, qu'est­ Us disaient: «Comment l'animus ou le mental peut·il mourir, ce autre chose que la béatitude éternelle? 'l'out bien est appelé puisqu'il peut être sage? » Peu d'hommes aujoul'd'hui connnaissent bien d'après le plaisir ou la béatitude de ce bien; on appelle bien,
  • 167. 326 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SÛR LA DiVINE PROVIDENCE 327 il est vrai, ce qui est donné et est possédé, mais s'il n'y a pas le la même capacité qui est dans l'enfant est en lui; sur les enfants plaisir, c'est un bien sterile, qui en soi n'est pas un bien: d'après dans le Monde spirituel, voir dll.ns le rrraité DU CIEL ET ilE L'EN­ ces explications Il est évident que la vie éternelle est aussi la béa. FER, publié à Londres en 1758, les N°S 329 à 345. S'il n'en est pas titude éternelle. Cet état de l'homme est la fin de la création; ainsi pour un très-grand nombre dans le Monde, c'est parce qu'ils mais si ceux·là seulement qui vienn".!nt dans le ciel sont dans cet aiment le premier degré de leur vie, qui est appelé naturel, et état, ce n'est pas la faute du Seigneur, mais c'est celle de l'homme; qu'ils ne veulent pas s'en retirer et devenir spirituels; or, consi· que ce soit la faute de l'homme, on le verra dans ce qui suit. TROI­ déré en lui-même, le premier degré de la vie n'aime que soi et le SIÈMEMENT. Ainsi tout homme ct été créé pour venÎ1' dans le monde; car il est en cohérence avec les sens du corps, qui ap­ ciel. Cela est la fin de la création: mais si tous ne viennent pas partiennent aussi au monde; mais, considéré en lui-même, le de­ dans le ciel, c'est parce qu'ils s'imbibent des plaisirs de l'enfer gré spirituel de la vie aime le Seigneur et le ciel, et il aime aussi opposés à la béatitude :lu ciel; et ceux qui ne sont pas dans la et lui-même et le monde, mai~ Dieu et le ciel comme supérieur, béatitude du ciel np, peuvent entrer dans le ciel, car ils ne le peu­ principal et dominant, et lui-même et le monde comme inférieur, vent supporter. Il n'est refusé à qui qUi) ce soit qui vient dans le instmmental et servant. QUATRIÈMEMENT. Le Divin Amour ne monde spirituel de monter dans le ciel; mais quand celui qui est peut fail'e autrement que de vouloù' cela, ni la Divine Sagesse dans le plaisir de l'enfer vient dans le ciel, son cœur palpite, sa taire ctub'ement" que de pOUl'voir à cela. Quo la Divine Essence respiration est pénible, la vic commence à périr, il ,'lufIoque, il est soit le Divin Amour et la Divine Sagesse, cela a été pleinement d:llls la torture, et il se roule comme un serpent approché du feu; démontré dans le Traité sur le DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SA­ il en est ainsi, parce que l'opposé agit contre l'opposé. Néanmoins, GESSE; il Y a aussi éte démontré, N°S 358 à 370, que dans tout em­ comme ils sont nés hommes, et que par là ils sont dans la faculté bryon humain le Seigneur forme deux receplacles, l'un du Divin de penser et de vouloir, et par suite dans la. faculté de parler et Amour et l'autre de la Divine Sagesse, le réceptacle du Di vin d'agir, ils ne peuvent pas mourir: mais comme ils ne peuvent pas Amour pour la future Volonté de l'homme, et 10 réceptacle de la vivre avec d'autres que ceux qui sont dans un semblable plaisir Divine Sagesse pour son f!ltur Entendement; et qu'ainsi il a mis de la vie, ils sont l'en voyés vers ceux-ci; par conséquent ceux qui dans chaque homme la faculté de vouloir le bien et la faculté de sont dans les plaisirs du mal, et ceux quisont dans les plaisirs du comprendre le vrai. Maintenant, comme l'homme a par naissance bien, sont respectivement envoyés vers leurs semblables: il est ces deux facultés qui lui sont données par le Seigneur, et que le" même donné à chacun d'être dans le plaisir de sol!. mal, pourvu Seigneur est en elles comme dans ce qui lui appartient chez qu'il n'infeste pas ceux qui sont dans le plaisir du bien; mais l'homme, il est évident que son Divin Amour ne peut faire autre­ comme le mal ne peut faire autrement que d'infester le bien, car ment que de vouloir que l'homme vienne dans le ciel, et y jouisse dans le mal il y a la haine cont!'p le bien, c'est pour cela que, afin de la béatitude éternelle, ct que la Divine Sagesse ne peut non qu'ils ne causent pas de dommage, ils sont éloignés et précipités plus faire autrement que de pourvoir à cola. Mais comme il est du dans leurs places en enfer, où leut' plaisir est changé en déplaisir. Divin Amour du Seigneur que l'hommo sente le bonheur céleste Mais cela n'empêche plS que par création ct par suite par nais­ en soi comme sien, et que cela. ne peut se faire, à moins que sance l'homme ne soit tel, qu'il puisse venir dans le ciel; car qui­ l'homme ne soit tenu dans toute l'apparence qu'il pense, veut, conque' meurt enfant vient dans le ciel, il yest élevé et instruit par1·e et agit par lui-même, le Seigneur par ce'la même ne peut comme l'homme dans le monde; et, par l'affection du bien et du co"ndui re l'homme que selon les lois de sa Divine Prov!dence. vrai, il est imbu de sagesse et devient un ange: il pourrait en être 325. II" Pal' suite il est de la Divine P1'ovidence, que tout de même de l'homme qui est elevé et instruit dans le monde, car homme puisse êt1'e sauvé, et qne soient sauvés cenx qui recon­
  • 168. 328·· LA S..GESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 329 , naissent un Dieu ct vivent bien. Qlle tout homme puisse être un homme qui reconnaît Dieu. Mais que la reconnaissance de Dieu s(luvé, cela est éVident d'après ce qui a été démontré ci.dessus. conjoigne, et que la négation de Dieu disjoigne, cela va être illus­ Quelques-uns sont dans l'opinion que l'Église du Seigneur est seu­ tré par certaines choses dont j'ai eu connaissance dans le Monde lement dans le Mande chrétien, parce que là seulement est connu spirituel: Là, quand quelqu'un pense à un autre et veut s'entre­ le Seigneur, et qu~ là seulement est la Parole; mais cependant il tenir avec lui, aussitôt l'autre est présent; ceci y est commun et y.en a beaucoup qui croient que l'Église de Dieu est commune, ne manque jamais; la raison e:1 est, que dans le Monde spirituel ou étenlue et rép~lUdue sur tout le globe terrestre, ainsi même il n'y a point de distance, comme dans le Monde naturfl, mais c}lez ceux qui ne Connaissent pas le Seigneur, ct n'ont pas sa Pa­ qu'il y a seulement apparence de distance. Une autre chose, c'est role; ils disent qU(~ ce n'est pas la faute de ceux-ci, qu'il :Y a pour que, tle même que la pensée d'après quelque connaissance d'un eux ignorance invincible, et qu'il est contre l'Amour et la Miséri. autre fait la présence, de mêm( l'amour d'après quelque affection corde de Dieu que certains hommes naissent pour l'enfer, lorsque pour un autre fait la conjonction, d'après laquelle il arrive que cependant ils sont r-galement hommes. Maintenant, puisque chez les deux vont ensemble et causent amicalement, qu'ils demeurent les chrétiens, sinOI} chez tous, du moins chez un grand nombre, dans la même maison ou dans la même société, qu'ils se réunis­ il y a la croyance que l'Église est commune, - et même elle est sent souvent, et sc rendent muluellement des services. Le con­ appelée Com~union, - il s'ensuit qu'il y a des choses très-com­ traire aussi arrive; ainsi, quand l'un n'aime pas l'autre, et plus munes de l'Eglise qui entrent dans toutes les religions, et font encore quand il le haH, il ne le voit pas et ne vient pas vers lui, cette Communion: que ces choses très-communes soient la re­ et ils sont d'autant plus éloignés l'un de l'autre qu'il ne l'aime connaissance de Dieu et le bien de la vie, on le vel'l'a dans l'ordre pas, ou qu'il le hait, et même s'il est présent, et qu'alors il se rap­ qui suit: 1° La reci)nnaissance de Dieu fait la conjonction d.e Dieu pelle sa haine, il devient invisible. D'après ce peu d'exemples, on avec l'homme et dl~ l'homme arec Dieu, et la négation de Dieu t'ait peut voir d'où vient la présence et d'où vient la con jonclion dan'3 la disjonction. 2° Ohacun reconnaît Dieu et est conjoint à Dieu sc. le Monde spirituel, c'est·à-dire que la présence vient du ressou­ Ion le bien de sa Vle. 3° Le bien de la vie, ou vivre bien, c'est fuir venir d'un autre avec desir de le voir, et que la conjonction vient les maux parce QI1'ils sont contre la religion, ainsi contre Dieu. de l'aifection qui appartient il l'amour. Il en est de mème de toutes 4° Ce sont là les choses communes de toutes les religions, et par les choses qui sont dans le mental humain; il yen a d'innombra­ lesquelles chacun Deut être sauvé. . ,1 bles, et elles y sont toutes consociées et conjointes selon les affec· 3~6. Mais ces prOpositions von t être examinées et démon trées tions, ou selon que l'une aime l'autre. Cette conjonction est la séparément: PREft'lII;ltEMENT. La reconl14issance de Dieu fail la conjonction spirituelle, qui pst semblable à elle-même dans les conjonction de Di/1>u avec l'homme et de l'homme avec Dieu, ct communs et dans les particuliers: cette conjonction spirituelle la négatiun fic Dic,u lait la disjonction. Quelques-uns peuvent tire son origine de la conjonction du Seigneur avec le Monde spi­ penser que ceux qul ne reconnaissent pas Dieu peuvent être sau­ rituel, et avec 10 Monde naturel, dans le commun et d.ans le Parti­ vés comme ceux qui Je reconnaissent, pourvu qu'ils mènent une culier: d'après cela il est évident que, autant quelqu'un connait vie morale; ils dil>ent: « Qu'est-ce qu'opère la reconnaissance? le Seigneur, ct y pense d'après les connaissances, autant le Sei· n'est·elIe pas une )}ensée seulement? Ne puis je pas facilement gneur est pl'ésent, et qu'autant quelqu'un le reconnaît d'après reconnaître, quand je sais pour certain qu'il y a un Dieu? J'ai en­ l'affection de l'amour, autant le Seigneur lui a eté conjoint; et que, tendu parler de Lui, mais je ne L'ai pas vu; fais que je Le voie, et je vice ve>'sd, autant quelqu'un ne connaît pas le Seigneur, autant croirai. » - Tel est le langage que tiennent beaucoup de ceu1. qui le Seigneur est absent, et qu'autant quelqu'un le nie, autant il en nient Dieu, quand U leur est permis de raisonner librement avec a été disjoint. La conjonction fait que le Seigneur tourne la face
  • 169. 330 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PHOVIDENCE 331 de l'homme vers Soi, et alors le conduit; et la disjonction lait que du Seigneur; lors donc que l'homme est dans le bien de la vie, la l'enter tourne la face de l'homme vers soi, et le conduit: c'est conjonction se fait. Le contl'aire a lieu avec le mal de la vie; ce pourquoi, tous les anges du ciel tournent leurs faces vers le Sei­ mal l'l'jette le Seigneur. TROISIÈMEMENT. Le bien de la vic, ou gneur comme Soleil, et tous les esprits de l'enfer détournent leurs vivre bien, c'est fui?' les maux parce qu'ils sont cont1-e la teli­ faces du Seigneur. D'après ces explkations. on voit clairement ce gzon, ainsi contre Dieu, Que ce soit là le bien de la vie, ou vivre qu'opère la reconnaissance de DIeu, et ce qu'opère la négation de bien, c'est ce qui a été pleinement démontré dans la DOOTRINE DE Dieu, Ceux-lA. aussi qui nient Dieu dans le Monde, le nient après VIE POUR LA. NOUVELLE JÉRUSALEiI, depuis le commencement jus. la mort; et ils deviennent organisés ::.elon la description ci-des,sus, ,qu'à la fin. Voici seulement ce que j'y ajouterai: Si tu fais des N° 319, et l'organisation contractée dans le monde demeure éter­ biens en toute abondance, par exemple, si tu bâtis des temples, et nellement. SECONDEMENT. Chacun l'econnaît Dieu et est conjoint que tu les embellisses et les 1 emplisses de dons, si tu pourvois à li Dieu selon le bien de sa vie. Tous ceux qui savent quelque des dépenses d'hôpitaux et d'hospices, si tu tais chaque jour des chose de la religion peuvent connaître Dieu; ils peu vent aussi aumÔnes, si tu secours les veuves et les orphelins, si ~u assistes ré­ pafler de Dieu d'après la science ou la mémoire, et même quel­ gulièrement aux cérémonies du culte, si même au sujet des choses ques-uns penser de Dieu d'après l'entendement; mais cela, si saintes tu penses, parles et prêches comme de cœur, et que ce' l'homme ne vit pas bien, ne fait que la présence, car il peut néan­ pendant lu ne fuies pas les maux comme péchés contre Dieu, tous moins se détourner de Dieu, et se tourner "ers l'enler, ce qui a ces biens ne sont point des biens, ce sont des choses ou hypocrites lieu s'il vit mal. Mais reconnaître de cœur Dieu, nul autre ne le ou méritoire'S; car il y a néanmoins intérieurement en elles le mal, peut que ceux qui vivent bien; ceux-ci, le Seigneur ~elon le bien puisque la vie de chacun est dans toutes et dans chacune des choses de leur vie les détourne do l'enfer, et les tourne vers Lui: cela qu'il fait. D'après cela il est évident que fuir les maux p~rce qu'ils vIent de ce que eux seuls aiment Dieu, car ils aiment les Divins, sont contre la religion, ainsi contre Dieu, c'est vivre bien. QUA­ qui procèdent de Lui, en les faisant; les Divins qui procèdent de 1'lUÈMEMENT. Ce sont l,l, les choses communes de toutes les ?'eli­ Dieu sont les préceptes de sa loi; ces Divins sont Dieu, parce que gi,ons, et pal' lesquelles chacun peut é't?'e sauvé. Reconnaître un Lui-Même est son Divin procédant, et c'est là aimer Dieu; c'est Dieu, et ne point faire le mal parce qu'il est contre Dieu, sont les pourquoi le Seigneur dit: « Celui qtâ tait mes commandements, deux cho:;es qui font qu'une religion est une religion; si l'une c'est celu-i·là qui m'aime; mais celui qui ne tait pas mes com­ manque, on ne peut pas dire q 11'i1 y a religion; car reconnaître un mandements, celui-tri ne m'aime pas. »- Jean, XIV. 21 à 2~. _ Dieu et f.LÎre le mal, cela est contradictoire; de même faire le bien C'est pour cette raison qu'il y a deux Tables du Décalogue, l'une et ne point reconnaître un Dieu; car l'un ue peut pas avoir lieu pour Dieu, et l'autre pour l'homme; Dieu opère continuellement sans l'autre. Il a été pourvu par le Seigneur à ce que presq ue par· pour que l'homme reçoive les choses qui sùnt dans la Table de tout il y ait une religion, et à ce q'lO dans chaque religion il y ait Dieu, mais si l'homme ne fait pas les choses qui sont dans sa ces deux choses; et il a allssi été pourTu par le Seigneur à ce que Table, il ne rélçoit pas parla reconnaissancedu cœur celles qui sont quiconque reconnaît un Dieu, et ne fait pas le mal parce qu'il est daus la Table de Dieu, et s'i) ne les reçoit pas, il n'est pas con­ ront,'e Dieu, ait une place dans le Ciel; cal' le Ciel dans le com­ joint: c'est pour cela que ces deux Tables ont été conjointes pour plexe présente la re'>semblance d'un Homme, dont la vie ou l'âme être un, et ont été appelées Tables de l'alliance; et alliance signifié est le Seigneur: dàns cet Homme céleste sont toutes les choses conjonction. Ce qui fait que chacun reconnaît Dieu et est conjoint llui sont dans l'nomme naturel, avec une différence telle que celle à Dieu selon le bien de sa vie, c'est que le bien de la vie est sem­ qui existe entre les célestes et les nature.ls. Ou sait que dans blable au bien qui est dans le Seigneur, et par conséquent qui vient l'homme il y a non-seulement des formes organisées, consistant
  • 170. 332 LA SAGESSE ANGÉLIQUE sUn. LA i:nVINE PROVIDENCE 333 en vaisseaux s:ll1guins et en fibres nerveuses, qui sont appelées chariot; voil· l Samuel, V et VI. - Il sera dit maintenant ce que viscères, mais qu'il y a <.Lussi des peaux, des membranes, des ten· toutes ces choses signifiaient: Les Philistins signifiaient ceux qui dons, des cartilages, des os, des ongles et des dents; ces parties-ci sont dans la foi séparée d'avec la charité ; Dagon représentait cette sont vives dans un moindl'e degré que les formes organisées aux· religiosité; les hémorroïdes dont ils furent frappés signifiaient les quelles elles servent de ligaments, de téguments et de soutiens: amours naturels qui, étant séparés de l'amour spirituel, sont im­ cet Homme céleste} qui est le Ciel, pour qu'en lui il y ait toutes purs, et les rats signifia: ent la dévastation de l'Église par les fal­ ces choses, ne peut pas être composé d'hommes d'une seule reli· sitications du vrai; je chariot neuf, sur lequel ils avaient renvoyé gion, mais il faut qu'il le soit d'hommes de plusieurs religions; de l'A l'che, signifiait la doctrine nouvelle, mais naturelle, car le char là tous ceux qui appliquent à leur vie ces deux universaux de l'É­ dans la Parole signifie la doctrine d'après les vrais spirituels; les glise ont une place dans cet Homme céleste, c'est-à-dire, dans le vaches signifiaient les affectlOns naturelles bonnes ; les hémor. Ciel, et jouissent de la félicité dans leur degré; mais sur ce sujet, roiùes d'or signifiaient les amours naturels purifiés et devenus on voit de plus grands llétails ci-dessus, N° 254. QllO ces deux hons ; les" rats d'or signifiaient que la vastation de l'Église est en­ choses soient les principales dans toute religion, on peut le voir levée par le bien, car l'or dans la Parole signifié le .bien ; le beu­ en ce que ce sont les deux. choses qu'enseigne le Décalogue; et le glement des vaches dans le chemin signifiait la ditficile conversion D:calogue a été le commencement de la Parole; il a été promul­ des convoitises du mal de l'homme naturel en des affections bon­ gué de vive voix par Jéhl)vah du haut de la montagne ùe Sinaï, et nes ; le sacrifice en holocauste des vaches avec le chariot s:gnifiait ecrit du doigt de Dieu sur deux 'l'ables de pierre; ct, ayant été en­ qu'ainsi le Seigneur est devenu propice. Ce sont là les choses qui suite placé dans l'Arche, il était appelé Jéhovah, et constituait le sont entendues spirituellement par ces historiques; réunis· les en saint des saints dans le Tabernacle ct le sanctuaire dans le Tem· un seul sens, ottais-en )'application. Queceux qui sontdans latoi pIe de Jérusalem, et d'aprés lui seul tout ce qui était dans l'Ar­ séparée d'avec la charité aient été représentés pal' les Philistins, che était saint; sans parler de plusieurs autres choses concer­ on le voit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM sun. LA nant le Décalogue dans l'Arche, lesquelles ont été rapportées, d'a­ For, N°S 49 à 54. Et que l'Arche, à caUse du Décalngue qui y était près la ParolA, dans la DOCTR[~E DE YlE POUR LA NOUVELLE JÉ­ renfermé, ait été la chose la plus sainte de l'Église, on levoit dans RUSALEM, W' 53 à 61; j'y ajouterai celles·ci: On sait. d'après la la DOCTRINE DE VIE POUR LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N°S ;'3 à 6l. Parole, que l'Arche, où étnient les deux Tables sur lesquelles le 327. III. C'est la f'aute de l'homme lni-m(~me, s'zl n'est pas Décalogue avait été gravé, fut prise par les Philistins, et placée sat~vé. C'est un vrai reconnu partout ho:nme l'ationnel dès qu'il dans le temple de Dagon à Aschdod ; que Dagon tomba par t(rre l'entend énoncer, que du bien ne peut découler le mal, ni du mal devant elle, et qu'ensuite sa tête ct ses deux. mains séparées du le bien, parce qll'ils sont opposés; que par conséquent du bien il corps furent trouvées etendues sur le seuil du temple; que les ne découle que le bien, et du mal que le mal: quand ce vrai est Aschdodiens et les Ékronites. au nombre de plusieurs milliers, reconnu, il est reconnu aussi que le bien peut être tourné en mal, turent frappés d'hémorroïdes à cause de l'Arche, et que leur terre non par un bon récipient, mais par un mauvais, car toute forme fut dévastée par des rats: puis aussi, que les Philistins par le con­ change en sa propre qualité ce qui influe en elle; voj,' ci-de3sus, seil des principaux de leur nation firent cinq hémorroïdes et cinq N° 292. Maintenant, comme le Seigneur est le Bien dans son es­ rats d'or, et un chariot oeuf, et sur le chariot placèrent l'Arche, sence même, ou le Bien Même, il est évident que le mal ne peut et près d'elle les hémorroïdes et les rats d'or; et que, par deux découler du Seigneur ni être produit par lui, mais que le bien vaches qui beuglaient dans le chemin devant le chariot, ils ren­ peut être tourné en mal par un sujet récipient, dont la forme est yoyèrent l'Arche aux fils d'Israël, qui sacrifièrent les vaches et le la forme du mal: un tel sujet est l'homme quant il son propre; ce
  • 171. S34 LJI. SACESSE ANGtLtQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 335 sujet reçoit continuellement du Seigneur le bien, et· continuelle­ DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE, ment HIe tourne en la Cl ualité de sa forme, qui est la forme du No' 101, 102, 103. Que celte Église ait existé dans ces royaumes, mal: il suit de là que c'est la taute de l'homme s'il n'est pas sauvé. cela est évident par diverses particularités qui les concernent, Le mal, il est vrai, vient de l'enter, mais de ce que l'homme le re­ ra pportées dans les Prophétiques de la Parole. Cette Église, ce­ çoit de là comme sien, et pal' là se l'approprie, il s'eosuitque c'est pendant, a été notablement changée par ÉbeL', de qui l'Église Hé­ la même chose, soit qu'on dise que le mal vient de l'homme, soit braïque tire son origine; c'est dans celle-ci que le culte par des qu'on dise que le mal vient de l'enfer. Mais d'où vient l'appropria­ sacrifices a d'abord été institué. De l'Église Hébraïque est née l'É­ tion du mal jusqu'à ce point qu'enfin la religion périsse, c'est ce glise Israélite et Juive, instituée cependant avec solennité à cause qui va être dit da ns cet ordre: 1° Toute religion par succession de de la Parole qui devait y être écrite. Ces quatre Églises sont enten­ temps décroît et est consommée. 2° Toute religion décroît et est dues parla statue que Nabuchadnézar vit en sanga, de laquelle la consommee parle renversement de l'image de Dieu chez l'homme. tête était d'or pur, la poitrine et les bras d'argent., le ventre et les go Cela a lieu par les accroissements continuels du mal néréditaire cuisses d'airain, les jambes et les pieds de ter et d'argile, - Da­ da os les générations. 4° Néanmoins il est pourvu par le Saigneurà niel. II. 32. 33. - Il n'est pas non plus entendu autre chose par ce que chacun puisse être sauve. 5° Il estaussi pourvu à ce qu'une les Siècles d'or, d'argent, d'airain et de ter, dont parlent les écri· nouvelle l'Église succède à l'Église précédente dévastée. vains de l'antiquité. Qu'à l'Église Juive ait succédé l'Église Chré­ 3~8. Ces propositions vont être démontrées en séries. PREMIÈ­ tienne, cela est connu. Que toutes ces Eglises, par succession de REMENT. Toute 1'digion par succession de tem,ps déc1'oît et est temps, aient décru jusqu'à leur fin, qui est appelée Consomma­ consommée. Sur cette 'l'erre il y a eu plusieurs Églises, l'une après tion, on peut le voir aussi d'après la Parole. La Consommation de l'autre; car où il ya genre humain, là il Y a Église, puisque le la Très-Ancienne Église, qui eut lieu par l'action de manger de Ciel, qui est la fin de la création, se compose du genre humain, l'arbre de la science, action qui signifie le taste de la propl'e in­ comme il a été démontré ci-dessus, et aucun homme ne peut Ye­ telligence, est décrite par le Déluge. La Consommation de l'Église nir dans le Ciel, s'il n'est pas dans les deux universaux de l'Église, Ancienne est décrite par les diverses dévastations des nations, qui sont de reconnaître un Dieu ct de vivre bien, comme il vient dont il est parlé dans la Parole tant Historique que Prophétique, d'être monlré ci-dessus, Ne> 3.'!6; il suit de là que sur cette Terre principalement par l'expulsion des nations hors de la terre de Ca­ il y a eu des Églises depuis le temps très-ancien jusqu'au temps naan par les fils d'Israël. La Consommation de l'Église Israélite et actuel. Ces Eglises sont décrites dans la Parole, mais non histori­ Juive est entendue par la destruction du Temple de Jérusalem, et quemen t, excepté l'Église Israélite et Jui ve, avant laquelle· cepen­ par la translation du peuple Israélite en captivité perpétuelle, et dant il yen a cu plusieurs, et celles-:li ont été seulement décrites celle de la nation Juive dans la Babylonie ; et enfin par la seconde far des noms de nations et de personnes, et par certaines particu­ destruction du Temple et en même temps de Jérusalem, et par la larités qui les concernent. La Très-Ancienne Église, qui a été la dispersion de cette nation: cette Consommation est prédite dans Première, a été décrite par Adam et Ève son épouse. L'Église sui­ un grand nombre de passages dans les Prophètes, et dans Daniel, vante, qui doit être appelée l'Église Ancienne, a été décrite par IX. 24 à 27. Quant à l'Eglise Chrétienna, sa vastation successive Noach et ses trois fils, et par leurs descer,dants ; celle-ci tut vaste jusqu'àlafin est décrite par le Seigneur dans Matthieu, Chap. XXIV; et répandue dans plusieurs royaumes de l'Asie, nommément dans dans Marc, Chap. XIII; et dans Luc, Chap. XXI; et sa Consom· la Terre de Canaan en deçà et au-delà du Jourdain, dans la Syrie, mation elle-même est décrite dans l'Apocalyps~. D'après cela, on l'Assyrie et la Chaldée, la Mésopotamie, l'Égypte, l'Arabie, Tyr et peut voir que pal' succession de temps l'Eglise décroît et est con· Sidon; chez eux était l'ancienne Parole, dont il a été parlé dans la sommée; par conséquent aussi la religion. SECONDEMENT. Toute
  • 172. 336 LA SAGES'SE ANGÉLIQUE stm LA DIVINE PROVIDENCE 337 1'eligion décroît ct est consomméc par le rClwel'sement de l'image par devant el fermés par derrière; et quand ils ont été ainsi ouverts de Dicu chez l'homme, On sait que l'homme a étô créé à et fermés à rebours, le réceptacle de l'amour, ou la volonté, l'image de Dieu, selon la ressemblance de Dieu,- Gen. 1. 26 ; ­ rrçoit l'influx de l'enfer ou de son propre; pareillement le récep· mais il va être dit cc que c'est que l'image et ce que c'est que la tacle de la sages' e ou l'entendement. Par suito, dans les Églises, ressemblance de Dieu: Dieu seul est l'Amour ct la Sagesse; s'est établi le culte des hommes au lieu du culte de Dieu, et le l'homme a été créé pOUl' être un réceptacle de l'un et de l'autre, culte provenant des doctrines du faux au lieu du culte provenaut sa volonté pour être un réceptacle du Divin Amour, et son enten· des doctrines du vrai, celui-ci d'a près la propre intelligence, celui· dement pour être un réceptacle de la Divine Sagesse. Que ces deux là d'après l'amour de soi. D'après ces explications, il est évi­ soient pal' création chez l'homme, ct constituent l'homme, et que dent que la religion, par succession de temps, décroît et est con· même chez chacun ils soient formés dans l'utérus, c'est ce qui a , sommée par le renversement de l'image de Dieu chez l'homme. été montré ci-dessus; l'homme donc est l'image de Dieu, en ce TROISIÈMEMENT. Cela ct lil3u pm' les accroissements continucls qu'il est un récipient de la Divine Sagesse, ct il est la ressemblance du mal lIéréditctù'c dans lcs générations. Que le mal héréditaire de Dieu, en ce qu'il est un récipient du I)ivin Amour; c'est pour. ne vienne pas d'Adam et d'Ève son épouse par cela qu'ils ont quoi le réceplacle qui est appelé entendement est l'image de Dieu, mangé de l'arbre de la science, mais qu'il découle et sc transmette et le réceptacle qui est appelé volonté est la ressemblance de successivement des pères aux enfants, et s'augmente ainsi par de Dieu; puis donc que l'homme a été créé ct formé pour être ré. continuels accroissements clans les générations, cela a été dit et ceptacle, il s'ensuit qu'i[ a été créé et formé pour que sa volonté montré ci-dessl's. Quand par suite le mal s'est augmenté chez un reçoive de Dieu l'alllour, et que son entendement reçoive de Dieu grand nombre, il se répand de lui-même dans un plus grand nom­ la sagesse; l'homme aussi les reçoit, quand il reconnaît Dieu et bre; car dans tout mal il yale désir de séduire, dans quelques­ vit selon ses préceptes, mais dans nn moindre ou un plus grand uns brûlant de colère conlre le bien, de là la contagion ,du mal; degré, selon que d'après la religion il connaît Dieu et les pré· quand celle-ci a envahi les dignitaires, les chefs et les docteurs ceptes; par conséquent selon qu'il connaît les vrais, car les vrais de l'Église, la religion est pervertie, et les moyens de guérison, enseignent ce que c'est que Dieu et comment il doit être reconnu, qui sont les vrais, sont corrompus parles falsifications; de là vient et aussi ce que c'est que les préceptes et comment on doit y con. donc la successive yastation du bien et la successive désolatIon former sa vie. L'image et la ressemblance de Dieu ne sont pas dé. du vrai dans l'Église jusqu'à sa consommation. QUATRIÈMEMENT. truites chez l'homme, mais elles sont comme si elles étaient dé. Néanmoins il est pourvu pal' le Seigl1r:?w' ct ce que chacun puisse truites; en effet, elles restent insitées dans ses deux facultés, qui êt1'e sauvé. Il est pourvu par le Seigneur à ce que partout il yait sont appelées Liberté et Rationalité, dont il a été parlé en beau­ une religion, et à cc que dans chaque religion il y ait deux essen· coup d'endroits ci-dessus: elles sont devenues comme si elles tiels du salut, qui sont, de reconnaître un Dieu et de ne point étaient détruites, quand l'homme a fait du réceptacle du Divin faire le mal parce qu'.il est contre Dieu; il·est pourvu, pou l'chacun Amour, qui est sa volonté, le réceptacle de l'amour de soi, et du selon sa vic, ft toutes lèS autres choses qui appartiennent à l'en· réceptacle de la Divine Sagesse, qui est son entendement, le ré. tendement et par suite à la pensée, et qui sont appelées choses de ceptacle de la propre intelligence; par là il renverse l'image et la la foi, car elles sont les accessoires de la vie; etsi elles pl'écéient, ressemblance de Dieu, car il détourne de Dieu ces réceptacles, et toujours est il qu'elles ne reçoivent pas la vie auparavant. Il est il les tourne vers lui même; de là vient qu'ils ont été fermés par aussi pourvu à ce que tous ceux: qui ont bien yécu, et ont reconnu , en haut, et ouverts par en bas, ou fermés par devant et ouverts un Dieu,soient instruits après la mort pal' des anges; et alors ceux " par derrière, lorsque cependant par création ils ont été oU"erts qui, dans le monde, ont éte dans ces deux essentiels d'une l'eH­ 112
  • 173. 338 LA SAOESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIrlNE PROVIDENCE 339 gion, acceptent les vrais de l'Église tels qu'ils sont dans la Pa'role, ores en 1758, N°' 545 à 550: c'est ce qui arrive à. tout méchant et reconnaissent le Seigneur pour le Dieu du Ciel et de l'i~glise ; ct à tout impie après la mort; c'est pareillement ce qui arrive à et ils reçoivent cela plus facilement que les chrétiens, qui ont em­ tout méchant et à tout impie dans le monde, avec la différence porté avec eux du monde l'idée de l'Humain ct u Seigneur sepllré que dans le monde il peut être réformé, et embrasser les moyens d'avec son Divin. Il a encore été pourvu par le Seigneur à ce que de saI vat ion et s'en vén6trel', mais non après sa sortie du monde. tous ceux qui meurent enfanls, ~n quelque lieu qu'ils soient nés, Les moyens de snlvat:on se réfèrent à ces deux-ci: Fuir les maux soient sauvés. A chtque homme aussi après la morl il est donné parce qu'ils sont contre les lois Divines dans le Décalogue, et re­ faculté d'amenier sa vie, s'il est possible; tous sont instruits ct connaître qu'jJ y a un Dieu: cha.::nn le peut, pourvu qu'il n'aime . dirigés par le Seigneur au moyen des anges; et comme alors ils pas les maux; car le Seigneur inf1ue continuellement avec puis. savent qu'ils vivent après la mort, et qu'il y a un ciel et un enfer, sance dans la volonté de l'homme, afin qu'il puisse fuir les maux, d'abord ils reçoivent les vrais; mais ceux qui n'ont pas reconnu et avec puissance dans l'entendement afin qu'il puisse penser qu'il un Dieu, et n'ont pas fui les maux commo péchés dans le monde, y a nn Dieu; mais néanmoins personne ne peut l'un suns l'au Ire : éprou,ent peu après du dégoût pour les vrais et se retirent; et cec; deux sont conjointscomme ont été conjointes les deux Tables ceux qui les ont reconn us de bouche, et non de cœur, sont comme du Décalogue, dont l'nne est pour le Seigneur et l'autre pour les vierges insensées qui avaient des lampes sans huile, et deman­ l'homme; le Seigneur d'après sa Table illustre chacun et donne dèrent de l'huile aux autres vierges, puis s'en allèrent en acheter, la puissance, mais autant l'homme fait les choses qui sont dans sa et cependant, ne furent pac; introduites dans la salle des noces; les 'l'able, autant ill'eçoit la puissance et l'illustration; avant cela, ces lampes signifient les vrais de la foi, et l'huile signifie le bien de deux tables apparaissent comme couchées l'une sur l'autre et fer­ la charité. Par là on peut voir qu'il est de la Divine Providence mées avec un sceau; mais, à mesure que l'homme fait les choses que chacqn puisse être sauvé, et que si l'homme n'est pas sauvé, qui sont d:ms sa Table, elles sont descellées et s'ouvrent. Qu'est­ c'est à lui qu:en est la faute. CINQUlI~;MEMEN'l'. Il est aussi poU/"VU ce aujourd'hui que le Décalogue, sinon un petit livre ou cocidille à ce qu'une nouvelle Église sucr.ède à l' b'glise précédente dévas­ fermé, et ouvert seulement dans les mains des enfants? Dis à quel­ tée. Cela a eu lieu dès les temps très anciens, c'est-à·dire qu'à qu'un d'un âge adulte: ( Ne fais pas cela, parce que c'est contre une précédente Église dévastée en succédait une nouvelle; 11 la 10 Décalogue, » est-ce qu'il fera attention à tes paroles? Mais si tu Très-Ancienne .b:glise succéda l'Ancienne Église; à l'Ancienne lui dis: « Ne fais pas cela, parce quo c'est contre les lois divines, » Eglise succéda l'Église Is'raëli te ou Juive; à celle-ci succéda l'Église il peut y faire atttntion; ct cependant les préceptes du Décalogue Chrétienne i qu'une nouvelle Eglise doive succéder à l'Église Chré· sont les lois Di vines mêmes: l'expérience e:1 a été faite dans le tienne, cela est prMit dans l'Apocalypse; elle y est entendue par monde spirituel à l'égard de plusieurs, qui, lorsqu'on leur parla du la Nouvelle Jérusalem descendant du Ciel. La raison, pour laquelle Décalogue ou Catéchisme, le rejetèrent avec mépris; cela vient il est poarvu par le Seigneur à ce qu'une nouvelle Église de ce que le Décalogue dans la seconde table, qui est la table de succède cl l'Église précédente dévac;tée, a été donnée dans la Doc­ l'homme, enseigne qu'il faut fuir les maux; et celui qui ne les TRiNE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAINTE; VOÙ' fuit pas, soit par impiété, Eoit pal' la croyance religieuse que les N"l04 à 113. œuvres ne font rien et que la bi seule fait tout, entend avec une 329. IV. Ainsi tous ont étd prédestinés }J01.r le Ciel, et }Jel" sOl'te de mépris nommer le Décalogue ou Catéchisme, comme s'il sonne ne l'a dté pOUl' l'enfer. Que le Seigneur ne précipite per­ entendait nommer quelque livre d'enfance qui ne lui est plus d'au­ sonne dans l'enfer, mais que l'esprit s'y précipite lui-même, cela cun usage. Ces Ch030S ont. été ditEs, afin qu'on sache qu'à aucun tt été montré dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, publié à Lon- homme ne manque la connaissance des moyens, par lesquels il
  • 174. :HO tA SAGESSE ANGtLIQt!E SUR LA DIVINE PROVIDENCE 341 peut être sauvé, ni la puissance s'il veut être sauve, d'oü il suit tout hl)mme, soit mzchant, soit bon; que par conséquent le Sei­ que tous ont été prédestinés pour le ciel, et que pl'rsonne ne l'a gneur, qui est le Di vin Amour, ne peut pas agir avec les hommes été pour l'enfer, Mais comme chez quelques-uns a prévalu la autrement que comme un père sur la terre avec ses enfants, et croyance à une Prédestination pour la non-salvation, qui est la infiniment mieux, parce que le Divin Amour est infini; puis aussi, damnation, et que cette croyance est dangereuse, et ne peut être qu'il ne peut se retirer d'aucun homme, parce que la vie de cha­ dissipée, à moins que la raison aussi ne voie ce qu'il y a d'insensé ClIn vient de Lui; il semble qu'il se retire des méchants, mais ce et de cruel en elle, il va par conséquent en être traité dans cette sont les méchants qui se retirent, et toujours est-il que par amour série: 10 Une Prédestination autre que pour le Ciel est contre le il les conduit; c'est pourquoi le Seigneur dit: « Demandez, et il Divin Amour et contre son infinité. 20 Une Prédestination autre vous SeNt donné j Chel"chez, et VOltS tl'ouverez j heu?'tez, et il que pour le Ciel est contre la Divine Sagesse et contre son infinité. VOllS sera ouvert; qui est d'entre vous l'homme qU'i, si son fils 30 Supposer qu'il n'y a de sauves que ceux qui sont nés au dedans lui demande du pain, lui donnem une pien'e? Si donc vous, de l'Èglise est une hérés~e insensée. 4° Supposer que quelques­ qui êtes méchants, vous scwe:: donne" de bonnes choses cl vos uns du genre humain ont été damnés par prédestination est une enfants, combt'en plus votre Pb-c, qui est dans tes cieux, en hérésie cruelle, i/onnem-t-il de bonnes cl ceux qui les lui demandent. » - Matth, 330. Mais pour montrer combien est funeste la croyance à VII. 7 il 11 ; - ct ailleurs: « Il tait lever son soleil sur méchants et la Prédestination communément entendue, il faut reprendre et bons, et tait pleuL'OÏl- SUl' Justes et injustes. » - Mattn. V. 45. ­ confirmer ces quatre propositions. PREMII~REMENT. Une P?'édesti­ 00. sait aussi dans l'Église que le Seigneur veut le salut de tous, et nation aut1'c que pOUl' le Ciel est contre le Divin Amour, qui non la mort de qui que ce soit. D'après cela, on peut voir qu'une est infini. Que Jéhovah ou le Seigneur soit le Divin Amour, et Prédestination autre que pour le Ciel est contre le Divin Amour. que cet Amour soit infini et l'Être de tonte vie; puis aussi, que SECONDEMEMT. Une Pl'édestination auiï'e qu.e pou)" le Ciel est l'homme ait été créé à l'image de Dieu selon la ressemblance de contre la Divine Sagesse, qui est infinie. Le Divin Amour par sa Dieu, c'est ce qui a été démontré dans ~e Traité DU DIVIN AlIIOUR Divine Sagesse pourvoit aux moyens par lesquels chaque homme ET DE LA DIVINE SAGESSE: et comme tout homme est formé, dans peut ètre sauvé; c'est pourquoi, dire qu'il y a une PrédestinatIOn l'utérus, à cette image selon cette ressemblance par le Seigneur, autre que pour le Ciel, c'est dire qu'il ne peut pas pourvoir aux ainsi qu'il a aussi été démontré, il s'ensuit que le Seigneur est le moyens par lesquels, il y a saI vation, lorsque cependant ces moyens Père céleste de tous les hommes, et que les hommes sont ses fils sont pour tous, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, et ces moyens spirituels; et même, ainsi est appelé Jéhovah ou le Seigneur dans viennent de la Divine Providence, qui est infinie. S'il y a des la Parole, et ainsi r sont appelés les hommes; c'est pourquoi il hommes qui ne sont pas sauvés, c'est parce que le Divin AmOllI' dit: « Pèl'e n'appelez pas vot1-e père sw- la ten-e, car un seltl veut que l'homme sente en lui même la félicité et la béatitude du est votl'e Père, celui qui est dans les cieux. » Matth. XXIII. 9; Ciel, car autrement il n'aurait pas le Ciel; et cela ne peut pa1i se - par là il est entendu que seul il est le Père quant à la vie, et faire, à moins ql1'il n'apparaisse à l'homme qu'il pense et veut par que le père sur la terre est seulement le père quant à l'cnveloppe lui-mème, car sans cette apparence rien ne lui serait approprié, de la vie, qui est le corps, c'e.st pourquoi daus le ciel nul autre et il ne serait pas homme; c'est pour cela qu'il y a une Divine que le Seigneur n'est nommé Père: que les hommes qui n'ont Providence, qui appartient à la Divine Slgesse d'après le Divin point renversé cette vie soient appelés fils et nés de Dieu, c'est Amour. Mais cela ne détruit pas la vérité, que tous ont été pré­ aussi ce qu'on voit clairement par br,aucoup de passages dans la destinés pour le Ciel, et que nul ne l'a été pour l'enter; si, au Parole, D'après cela, on peut voir que le Divin Amour est dan contraire, les moyens de salut manquaient, celala détruirait; or, il
  • 175. 342 LA SAGESSE ANGÉL1QUE SUR LA DiVINE PROVIDENCE 343 a élé démontré ci-dessus qu'il a été pourvu aux moyens de saI va. l'ole, mais il en est peu qui y puisent quelques preceptes de la vie; tion pour chacun, et que Je Ciel est tel, que tous ceux qui vivent les Catholiques-Romains ne la lisent pas; et les Réformés, qui sont bien, de quelque religion qu'ils soient, y ont une place. L'homme dans la foi séparée d'avec la ch~Œité, font attention non pas aux est comme la terre qui produit des fruits de tou te espèce, faculté choses qui y concernent la vie, mais seulement à. celles qui con­ d'après laquelle la terre est terre; que si elle produit aussi des cement la foi, et cependant toute la Parole n'est absolument que fruits mauvais, cela ne lui enlève pas la faculté de pouvoir aussi la doctL'Ïne de la vie. Le Cht'istianisme est seulement en Europe, en produire de bons, mais cette faculté serait enlevée, si elle n'en l~ Mahomélisme et le Gentilisme sont en Asie, aux Indes, en Afri­ pouvait produire que de mauvais. L'homme est encore comme un que et en Amérique, et le genre hum1in dans ces parties du Globe objet qui biga.rre en soi les rayons de la lumière; si cet objet ne surpasse dix fois en multitude ce genre humain qui est dans la présente que des couleurs désagréables, ce n'est pas la lumière partie du monde chrétien, et dans cetle partie il y en a peu qui qui en est cause; les rayons de la lumière peuvent aussi être bi­ placent la relig-ion dans la vie: que peut-il donc y avoit' de plus garrés en des couleurs agréables _ TROlsIÈME~mNT. Suppose~- qu'a insensé que de croire que 'ceux-ci seulement sont sauvés, et que n'y a de sauve's ql~e ceux qui sont nés au dedans de t'Église est ceux-là sont damnés, et que le Ciel est à l'homme par la nais­ une hérésie insensée. Ceux qui sont nés hors de l'Église sont sance et non par la vie? Aussi le Seigncul' dit-il: « Je vous dis que hommes de même que ceux qui sont nés au dedans de l'Église; ils beaucoup viendront d'Orient et d'Occident, et s'assiéront ct table sont d'une sembla ble origine celeste; ce sont également des âmes avec Abl'aham, f:,aae et Jacob dans le Royaume des Cieux; vivantes et immortelles; ils ont aussi une religion, d'après laquelle mais les fils dH Royaume seront ~·ejetés. 1) - Matth. VIII. 11, 12. ils reconnaissent qu'il y a un Dieu, et qu'il faut vivre bien; et ce­ - QUATlUf;~1EMENT_ SUPPoseJ' que quelques-uns du gem'e humain lui qui reconnaît un Dien ct vit bien, devient spirituèl dans son ont e'té damnés par pi'édestination est une hérésie cruelle. Il est degré et est sauvé, comme il a éte montré ci-dessus. 0:1 dit qu'ils cruel de cl'Oire que le Seigneur, qui est l'Amour même et la Misé­ ne sont pas baptisés; mais le baptême ne sauve que ceux qui sont ricorde même, souffl'e qu'LIne si gmnde multitude d'hommes nais­ lavés spirituellement. c'esl-à-dire, qui SOIl t régénéres, car le bap. sent pour l'enfer, ou que tant de myriades de myriades naissent tême est pour signe et mémorial de la ngénération. On dit que le damnés ct dévoués, c'est-à-dire, naissent diables et satans, et que Seigneur ne leur est pas connu, et que sans le Seigneur il n'y a d'nprès sa Divine Sagesse il ne pourvoie pas à re que ceux qui vi­ pas de salut; mais aucun homme n'ii le salut par cf'1a que le Sei. vent bien, et reconnaissent un Dieu, ne soient pasjet6s dans un feu gneur lui est connu, mais l'homme a le salut parce qu'il vit selon et un tau l' ment derne ls : le Seigneu l' cependant est le Créa teur et 16 les préceptes du Seigneur; et le Seigneur est connu de qu:conqllC S:lUveur de tous, Lui Seulles conduit tous, et il ne veut la mort reconllat un Dieu, car Je Seigneur est le Dieu du ciel et de la d'aucun; il est donc cruel de croire et de pûnser qu'une si grande terre, comme Lui-Même l'enseigne, - Matth. XXVIII. 18, et aH­ multitude de nations et de peuples sous sl!ln auspice et sous son leur" ; - et, en outre, ceux qui sont hors de l'Église ont plus que inspection serait livrée en proie au diable par préùestination. les chrétiens l'idée de Dieu COlllme Homme, et ceux qui ont l'idée de Dieu comme homme, et qui vivent bien, sont acceptés par le Le SeigneL!r ne peut agir contre les lois de la Dit-ine Provi­ Seigneur; ils reconnaissent même Dieu un en personne et en cs­ dence, parce que agir cont'l'e ees lois, ce serait agi?' cont~'e son Di,vin Amour et contl-e s(~ Divine Sagesse, ainsi contl'e sence, cc que Ile tont pas les chrétiens, ils pensent aussi à Dieu dans leur vie, car ils considèrent les maux comme péchés contre Lui-M.é'ine. Dieu, et ceux qui les considèrent ainsi pensent à Dieu dans leur 331. Dans la SAGESSE ANGÉLIQUE SOR LE DIViN AMOUR ET SUR' vie, Les chrétiens ont les préceptes de leur religion d'après la Pa. LA DlViNE SAGESSE, il a élé montré que le Seigneur est le Divin
  • 176. ·34i LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCb 345 .Amour et la Divine Sagesse, et que ces deux sont l'Être même et 332. 1. L'opération de la Divine Providence pOUl' sauvej' la Vie même d'après lesquels tout Est et Vit; il a aussi été montré l'homme commence dès sa naissance, et continue jusqu'à lct fin que le semblable procède de Lui, et que le Divin Procédant est de sa vie, et ensuite dans l'éternité. Il iL été montre ci·dessus, Lui Même: parmi les choses qui procèdent est au premier rang la que le Ciel provenant du Genre Humain est 1:1 fin même de la Divine Providénce; car celle-ci est continuellement dans la fin pour création de l'univers, et 'lue cette fin, dans son opération et dans laquelle a été créé l'univers: l'opération et la progression de la fin sa progression, est la Divine Providence peur sauver les hommes, par les moyens, c'est ce qui est appelé la Divine Providence. Main· et que toutes les choses qui sont hors de l'homme, et qui lui sel" tenant, puisque le Divin Procédant est le Seigneur Lui-Même, et vont pOUl' l'usage, sont les fins secondaires de la. création, qui, en que la Divine Provdenee est, au premier rang, ce qui procède, il somme, se rMèrent à tout ce qui existe dans les trois Règnes, l'A­ s'ensuit qu'agir contre les lois de sa Divine Providence, ce serait nimal, le Végétal et le Minéral; quand les choses qui' sont dans ces agir contre Lui-Même. On peut même dire que le Seigneur est la r6gnes pl'Ocèdent constamment selon les lois de l'Ordre Divin éta­ Providence, comme on dit que Dieu est l'Ordre; car laDivine Pro­ blies dans la première création, comment alors la fin première, vidence est l'Ordre Divin principalement à l'égard de la salvation qui est la salvation du genre humain, peut-elle ne pas proceder des hommes: et comme il n'y a point d'ordre sans lois, car les lois constamment selon les lois de son ordre, qui sont les lois de la le constituent, et chaque loi tient de l'ordre, qu'elle est aussi l'or­ Divine Providence? Regarde seulement un arbre fruitier; d'abord, dre, il s'ensuit que comme Dieu est l'Ordre, il est aussi la Loi de ne naît·il pa" d'une petite semence comme lm tendre jet; puis, son ordre: de même on doit dire de la Divine Providence, que ne croît il pas en tige, et n'étend-il pas des bl'anches, et celles-ci comme le Seigneur est &a Providence, il est aussi la Loi de sa Pro· ne se garnissent-elles pas de feuilles; et ensuite ne fait-il pas sor­ vidence : de là il est évident que le Seigneur ne peu t agir contre tir des i1eurs, n'enfante·t-il pas des fruits, et ne place·t-il pas en les Lois de sa Divine Providence, parce que, agir contre ces lois, eux de nouvelles semences, par lesquelles il pourvoit à sa perpé­ ce serait agir contre Lui-Même. De plus, il n'y a aucune opéra· tuité? Il en est de même de tout arbuste, et de toute herbe des tion, si ce n'est dans un sujet et par des moyens sur ce sujet; 1"0­ champs. Dans ces sujets, toutes et chacune des choses ne Qrocè­ pération, à moins que ce ne soit dans un sujet et par des moyens dent-elles pas, d'une manière constante et admirable selon les lois sur ce sujet, n'est pas possible; le sujet de la Divine Providence de leur ordre, d'une fin à une fin ? Pourquoi n'en serait-il pas de est l'homme, les moyens sont les Divins Vrais par lesquels il a la même de la fin principale, qui est le Ciel provenant du genre hu­ sagesse, et les Divins Biens par lesquels il a l'amour; la Divine main? Peut-il y avoir dans sa progression quelque chose qui ne Providence par ces moyens opère sa fin, qui est la salvation de procède pas très-constamment selon les lois de la Divine Provi­ l'homme; car qui veut la fin veut amsi les moyens; -lors donc que dence? Puisqu'il y a correspondance de la vie de l'homme avec la éelui qui veut opère la fin, il l'opère par les moyens. Mais ces pro­ végétation de l'arbre, tirons-en un parallèle ou tine '}omparaison : positions deviendront plus évidentes, quand elles auront 6té exa­ L'enfance de l'homme peut être comparée au tendre jet de l'arbre minées dans l'ordre suivant; 1. L'operation de la Divine Provi­ sortant de la terre d'après la semence; le second âge de l'enfance dence pour sauver l'homme commence dès sa naissance, et cünti­ et l'adolescence de l'homme sont comme ce jet croissant en tige nue jusqu'à la fin de sa vie, et ensuite dans l'éternité. II. L'opé­ et en p3tites branches; les vrais naturels, dont tout homme est ration de la Divine Providence se fait continuellement par des d'abord imbu, sont comme les feuilles dont les branches se gar­ moyens de pure miséricorde. lU. La sil.lvation opér0e en un mo­ nissent, les feuilles ne signifient plS autre chose dans la Parole; ment par miséricorde immédiate n'est pas possible. IV. La salva­ les initiations del'homme dans le mariage du bien et du vrai, ou tion opérée en un moment par miséricorde immédiate est un ser­ mariage spirituel, sont comme les fleura que cet arbre produit pent de feu volant dans l'Église.
  • 177. 346 LA SAGESSE ANGÉLIQlJE SUR LA DIVINB PROVIDBNCE 347 dans la saison du printem ps, les vrais spirituels sont les folioles chez les méchants il y pourvoit en permettant les maux, et en les de ces fleurs; les choses primitives du mariage spirituel sont en détournant sans cesse, et chez les bons il y poul'voit en con­ comme les commencements du fruit; les biens spirituels, qui sont duisant au bien; ainsi la Divine Providence est continuell~ment les biens de la charité, sont comme les fruits, ils sont signifiés . en opération pour sauver l'homme; mais ne peuvent être sauvQs aussi par les fruits dans la Parole; les procréations de la sagesse que ceux qui veulent êlre sauvés; et ceux.-là veulent être sauvés, d'après l'amour, son t comme les semences; par ces procréations, qui reconnaissent Dieu, et sont conduits par Lui; et ceux-là ne le l'homme devient comme un jardin ct un paradis: l'homme aussi veulent p~s,' qui ne reconnaissent pas Dieu, et se conduisent eux­ dans la Parole est décrit par l'arbre, et sa sagesse d'après l'amour mêmes; car ceux.-ci ne pensent ni à la vie éternelle, ni à la salva­ par le jardin; il n'est pas signifié autre chose pal' le jardin d'Eden. tion, mais ceux-Iii y pensent: le Seigneur le voit, et toujours il L'homme, il est vrai, est un mauvais arbre d'après la semence, les conduit, et il les conduit selon les lois desa Divine Providence, mais néanmoins il lui est donné une greffe ou inoculation de po­ contre lesquelles il ne peut agir, puisque lIgir contre elles, ce serait ti tes branches prises de l'Arbre de vie, par lesquelles le suc sortan t :Jgir contre son Di vin Amour et contre sa Di vine Sagesse, c'est·à· de la vieille rarine est changé en un suc qui produit de bons fruits. dire, contre Lui-Même. Maintenant, comme il prévoit les états Cette comparaison a été faite, afin qu'on sache que, puisqu'il ya de tous après la mort, et qu'il prevoit aussi les places de ceux qui dans la végétation et la reproduction des arbres une si constante ne veulent pas être sauvés, dans l'enfCl', et les places de ceux qui progression de la Di vine Providence, il doi t y en avoir une tout il. veulent êtl'e sauvés, dans le ciel, il s'ensuit que, ainsi qu'il a été fait constante dans la réformation et la régénération des hommes, ùit, il pourvoit pour les méchants it lems place.> en permettant ct qui sont de beaucoup préférables aux arbres, selon ces paroles du en détournant, et pour les bons à leurs places en conduisant; s'il Selgneur: « Cinq passereatcx ne sont-ils pas vendus delCO) sous '? ne faisait pas cela continuellement depuis la naissance <1e chacun cependant pas un seul d'entre eu,.;c n'est en oubli devant Diclc. jusqu'à la fin de sa vie, le ciel ne suusisterait pas, ni l'enfer non Mcds mc"me les cheveux de votl'e tête sont tous comptés; ne plus; car sans cette Prévoyance, et sans en même temps celte crct'igrW% donc point, lJlus que beaucoup de passereau:c vons Proviùence, le ciel et l'eLfer ne seraient qu'une sorte de conflJ­ 1Jale.z. En ouü-e} q!â de vous, par des soucis, peut ajoute')' et sa sion: que chacun ait sa plac.3, à laquelle il a été pourvll par le {aille une coudée? Si donc vous ne pOlcvez pas même la plus Se:gneur d'après la prévision, on le voit ci-ùessus, N°' 202, 203. petite cliose, pourquoi êtes-vous en souci du reste. Considére~ Ceci peut être illustré pal' cette comparaison: Si un archer ou un les lis, comment ils cl'oissent. 01', si l'hel'be qui est dans le al'quebusier visait un but, et qu'au-delà ÙU Dut on prolongeàt la ('harnp alljolt1'd'hU/:, et qui demain dans le (alti' est jetée, Dieu 1igne droite j usqu'u la distance d'un mille; si, en visant, il se trom­ lCt 1'cvét ainsi, combi.cn plus vous, gens de peu de toi!» - Luc, pait seulement de la largeur d'un ongle, le trait ou la balle à la XII, G, 7, Q5, 26, 27, 28, Gn ùu mille s'éloignerait immensément de la ligne prolongée au­ 333. Il est dit que l'opération de la Divine Providence pour delà du but; il enserait de même, si le Seignour à chaque moment, sauver l'homme commence dès sa naissance, et continue jusqu'à et mème à chaque pelit moment, ue considel'uit l'éternel en pré­ la fin de sa vie; pour comprendl'e cela, il faut savoir que le Sei­ voyant la place de chacun après la mort et en y pourvoyant; mais gneur voit quel est l'hom me, et prévoit quel il vell t ètre, ainsi cela est fait par le Seigneur, parce que tout futur est présent pour quel il sera; et afin qu'il soit homme et par suite immortel, le li­ Lui, et que tout présent est pour Lui ûternel. Que la Divine Pro· bre de sa volonte ne peut être ôté, ainsi qu'il a été abondamment vidence dans tout ce qu'elle fait considèl'e l'infini et l'éternel, on montré ci·dessus ; c'est pourquoi le Seigneur pdvoit son état après le voit ci-dessus, N°' 4G à 69,214, et suiv, la mort, et il y pourvoit dès sa naissance jusqu'à la fin de sa vie; 33i. Il est dit aussi que l'opération de la Divine Providence
  • 178. 348 LA SAGESSE ANGÉL1QUE SUR tA Dl VINE PROVIDENCE 349 continue dans l'cternité, parce que tout ange est perfectionné en qu1 clôt; car de même que l'éternel est sans fin, de même la sa­ sagesse dans l'éternité, mais chacun selon le degré de l'affection gosse qui croît dans l'éternité est sans fin : s'il y avait une fin 3. ~a dll bien et du vrai, dans lequel il était quand il estsortidu monde: sagesse chez le sage, le plaisir de sa sagesse, qui consiste dans sa c'est ce degré qui est perfectionné dans l'éternité; co qui est au­ perpétuelle multiplication et fructification, périrait, et par consé­ delà de ce degré est hors de l'ange, et n'est pas en dedans de lui, quent le plaisir de sa vie, et il serait remplacé par 10 plaisir de la et ce qui est hors de lui ne peut être perfectionné en dedans de gloire} lequel, étantseul, n'a pas en lui la vie céleste; alors cet hom­ lui. Cela est entend u par «la mesure bonne, pressée, secouée et me sa~e ne deviendrait plus comme un jeune homme, mais il de­ se répandant par-dessus, qui sera donnée dans le sein de ceux qui viendrait comme un vieillard, et enfin comme un homme décrépit. pardonnent et donnent aux autres, » - Luc, VI. 37,38, - c'est-à­ Quoique la sagesse du sage dans le Ciel croisse éternellement, ce­ dire, qui sont dans le bien de la charité. pendant la sagesse angélique n'approche jamais de la Sagesse Di­ 335. II. L'opé'l'ation de la Divine Providence se tait continuel­ vine à un tel point qu'elle puisse l'atteindre; c'est par comparaison lement par des moyens de pure miséricorde. li y a les moyens comme ce que l'on dit de la ligne clroite (asymptote) tirée près de et les modas de la Divine Providence; les moyens sont les choses l'hyperbole, droite quien approche continuellement et ne la touche par lesquelles l'homme devient homme, at est perfectionné quant jamais; et aussi par ce que l'on dit de la quadrature du cercle. à l'entendement et quant à la volonté; les modes sont les choses D'après cela, on peut voir ce qui est entendu par les moyens par par lesquelles les moyens sont effectués. Les moyens par lesquels lesquels la Divine Providence opère pour que l'homme soit homme, l'homme devient, homme et est perfectionné quant à l'entende­ et pour qu'il soit perfectionné quant à l'entendement, et que ces ment sont, par un mot commun, appelés les vrais, lesquels devien. moyens sont, d'un mot commun, appelés des vrais. Il y a aussi nent idées dans l3. pensée, et sont appelés choses dans la mé­ autant de moyens, par lesquels l'homme esl formé et perfectionné moire, et en eux-mêmes ce sont des connaissances d'oLt résultent quant à la volonté, mais ceux-ci sont, d'un mot commun, appelés les sciences. Tous ces moyens, considérés en eux-mêmes, son t des des bier s ; par ceux-ci l'homme a l'amour, et par ceux-là l'homme spirituels; mais comme ils sont dans les naturels, d'après leur a la sagesse: leur conjonction fait. l'homme, car telle est cette con­ couverture ou leur vêtement ils apparaissent comme des naturels, jonction, tel est l'homme: c'est cette conjonction qui est appelée et quelques-uns comme des matériels. Ces moyens sont infinis en le mariage du bien et du vrai. nombre et infinis en variété; ils sont simples et composés plus ou 336. Quant aux macles, par lesquels la Divine Providence opère moi os, et ils sont imparfaits et parfaits plus ou moins. 11 y a des sur les moyens et par les moyens pour former l'homme, et pour moyens pour former et perfectionner la vie ci vile naturelle; puis, le perfectionner, ils sont de même infinis en nombre, et infinis en pour former et perfectionner la vie morale rationnelle, comme variété; il y en a autant qu'il ya d'operatioos de la Divine Sa­ aussi pour former et perfectionner la vie spirituelle céleste. Ces gesse d'après le Divin Amour pour sauver l'homme, ainsi autant moyens se succèdent, un genre après un autre, depuis l'enfance qu'il y a d'opérations de la Divine Prov idence selon ses lois, doat jusqu'au dernier ,lge de l'homme, et après cela dans l'éternité; et, il vient d'êtr~ traité. Que ces modes soient très-secrets, cela a été comme ils sc succèdent en croissant, les antérieurs deviennent illustré ci-dessus par les opérations de l'àme dans le corps, opéra. les moyens des postérieurs; en effet, ils entrent comme causes tions dont l'homme a si peu de connaissance, qu'il en sait à peine moyennes dans toute ChOS3 formée, car d'après eux tout effet ou que.lque chose; par exemple, comment l'œil, l'oreille, les narines, toute chose conclue est efficiente, et par suite devient cause; ainsi la langue, et la peau sentent, et comment l'estomac digére, le mé· les postérieurs deviennent successivement les moyens; et comme sentère prépare le chyle, le foie élabore le sang, le pancréas et la cela se fait éternellement, il n'y a pas le post7'emnm ou dernier rate le purifient, les reins le séparent des humeurs impures, le
  • 179. 350 tA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR tA DIVINE PROVIDENCE 351 cœur le rassemble et le distribue, le poumon le décante, et com­ 2° Cette croyance vient de l'ignorance de l'état spirItuel, qui est ment le cerveau le sublime, et de nouveau le vivifie, outre d'in­ totalement différent de l'état naturel. 3° Considérées intérieure­ nombrables autres choses, qui toutes sont secrètes, dans lesquelles ment, les doctrines de toutes les Églises dans le monde chrétien à peine quelque science peut entrer. D'après cela, il est évident sont contre la saI vaHon opérée en un moment par la miséricorde qu'on peut encore moins entrer dans les opérations secrètes de la imm(:diate, mais néanmoins les hommes externes de l'Église la Divine Providence; il suffit qu'on en connaisse les Lois. soutiennent. PREM1ÈREM[iNT. La croyance et une salvation opé­ 337. Si la Divine Providence effectue toutes choses par pure Mi­ rée en un moment par miséricorde immédiate a été prise de séricorde, c'est parce que l'Essence Divine même est le pur Amour; l'etat naturel de l']lOmme. L'homme naturel, d'après son Mat, ne c'est cet Amour qui opère par la Divine Sagesse, et c'est cette opé­ sait autre chose, sinon que la joie céleste est comme la joie mon­ ration qui est appelée Divine Providence. Si ce pur Amour est la daine, et qu'elle inftue et est reçue de la même manière; que c'est, pure Miséricorde, c'est 1° parce qu'il opère chez tous ceux qui par exemple, comme lorsque celui qui est pauvre devient riche, et sont sur le glob~ terrestre, lesquels sont tels, qu'ils ne peuvent passe ainsi du triste état de l'indigence dans l'état heureux de l'o­ rien par eux-mêmes; 2° parce qu'il opère chez les méchants et les pulence; ou comme lorsque celui qui est méprisé devient honoré, injustes aussi bien que chez les bons et les justes; 3° parce qu'il et passe ainsi du mépris dans la gloire; ou comme lorsqu'on passe les dirige dans l'enler et les en anaclle ; 4° parce que là continuel­ d'une maison de deuil dans une salle de noces. Comme ces états lement il lutte avec eux et combat pour eux contre le diable, c'est­ peuvent être changés en un jour, et qu'on n'a pas d'autre idée de à-dire, contre les maux de l'enfer ; 5° parce que c'est pour cela l'état de l'homme après la mort, on voit et'où vient la croyance à qu'il est venu dans le monde, et a subi des tentations jusqu'à la une salvation opérée en un moment par miséricorde immédiate. dernière, qui a été la passion de la croix; 6° parce que continuel­ Dans le monde aussi plusieurs personnes peuvent être dans une lement ilngit avec les impurs pour les rendre purs, et avec les in­ même compagnie ct dans une même sociétè civile, et se réjouit' sensés pour les guérir de leur folie, et qn'ainsi continuellement il f'nsemble, et cependant être toules d'un mental (animus) différen t; travaille par pure Miséricorde. cela a lieu dans le monde naturel, pal' la raison que l'externe d'un 338. III. La salvation opércfe en un moment par ]Jw'e ~Mi­ homme peut s'accommoder de l'externe d'un autre, quoique les sr!ricorde n'est pas possible. Dans les articles qui précèdent il a internes soient dissemblables: de cet état naturel on conclut aussi é,é montcé, (lue l'opération de la Divine Providence pour sauver que la salvation est seulement une admission parmi les anges dans l'homme commence dèssa naissance, et continue jusqu'à la fin de le Ciel, et que cette admission est un effet de la mi éricorde im. sa vic, et ensuite dans l'éternité; et aussi, que cette opération sc médiate: c'est même pour cela qu'on ct'oit que le Ciel peut être fait continuellement plI' des moyens de pUl'e miséricorde; de là, donnè aux méchants aussi bien qu'aux bons, et qu'alors il ya une il résulte qu'il n'y a ni salvation opérée en un moment, ni miséri. consociation semblable à celle qui existe dans le Monde, avec la corde immédiate. Mais comme beaucoup de personnes, qui ne différence que celle-là est pleine de joie SECONDEMENT. Cette pensent rien d'après l'entendement au sujet des choses de l'Église croyance vient de l'ignorance de l'état spirituel, qui est totale­ ou de la religion, croieutqu'on est sauvé par une miséricorde ment différent de l'état naturel. Dans beaucoup d'endroits ci­ immédi'te, et qu'ainsi la salvation est opérée en un moment dessus, il a été parlé de l'état spirituel, qui est l'état de l'homme lorsque cependant cela est contre la vérité, et qu'en outre cett~ après la mort, et il a été montré que chacun est son amour, et croyance est dangereuse, il est important d'examiner lachose dans que nul ne peut vivr'e avec d'autres qu'avec ceux qui sont dans son ordre: 1° La croyance à une salvation opérée en un moment un amour semblable au sien, et que s'il vient vers d'autres, on ne par miséricorde immédiate a été prise de l'état naturel del'homme. peut respirer sa vie: de là résulte que chacun après la mort vient
  • 180. 352 LA SAGESSÊ ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVlDE~OE 353 dans la société des siens, c'est-à-dire, de ceux qui sont dans un mence à ètre oppressée, son cœur à être torturé, et il éprouve une semblable amour, et qu'il les connaît comme des parents et comme 'défaillance dans laquelle il se tord comme un serpent approché du des amis ; et, ce qui est étonnant, quand il vient vers eux etles voit, feu; et, la face dctournée du ciel et tournée vers l'enfer, il s'en­ il est comme s'il Ils avait connus dès l'enfance; cela est le résul­ fuit en se précipitant, ('t n'a de repos que da::Js la société de son tat de l'affinité et de l'amitié spirituelles: bien plus, dans une amour: par là on peut voir que personne ne peut venir dans le société personne ne peut habiter une autre maison que la sienne; ciel par miséricorde immédiate, que par conséquent il ne suffit pas chacun dans sa société a une maison, qu'il trouve préparée pour d'y être admis, comme se l'imaginent beaucoup de personnes dans lui, dès qn'il entre d:Jns la société: il peut être en compagnie avec le monde; puis aussi, q11'il n'y a pas de salvation opérée en un d'autres hors de sa maison, mais néanmoins il ne peut pas demeu­ moment, car celasuppose une miséricorde immédiate.ll y en avait rer ailleurs que dans la sienne; et, qui plus est encore,-dans l'ap­ quelques-uns qui, clans le monde, avaient cru à la salvation opé­ partement d'un autre, quelqu'un ne peut s'asseoir qu'à sa place, s'il rée en un moment par miséricorde immédiate, et qui. lorsqu'ils s'assied à une autre, il devient comme insensé et muet; et, ce qui furent devenus esprits, voulurent que leur plaisir infernal ou leur est merveilleux, chacun, en entrant dans un appartement, connaît plaisir du' mal [ùt par la Toute-Puissance Divine, et en même sa place; de même dans les Temples, et au<;si dans les lieux d'as­ temps par la Divine Miséricorde, changé en plaisir céleste ou en semblées, quand on s'y réunit. D'après cela, il est évident que l'état plaisir du hiell; et comme ils le désirèrent ardemment, il fut mème spirituel est totalement différent de l'état naturel, et qu'il est tel, permis que cola [lit fait par des anges, qui alors leur ôtèrent le que nul ne peut être 2 illeurs que là où est son amour dominant, plaisir infernal; mais aussitôt ceux-là, parce que ce plaisir ûtaitle car là est le plaisir de sa vie, et chacun veut être dans le plaisir plaisir de l'amour de leur vie, par conséquent leur vie, tombèrent de sa vie; et l'esprit de l'homme ne peut être ailleurs, car cela fait comme morts, sans aucun sentiment et sans aucun mouvement, sa vie, bien plus sa respiration même, comme aussi le battement et il ne fut pas possible de leur insuffler une autre vic que la leur, de son cœur; il en est autrement dans le Monde naturel, dans ce parce que toutes les choses de leur mental et de leur corps, qui monde l'externe de l homme a été instruit dtis l'enfance à feindre avaient été tournées en arrière, ne purent être retournées dans le par la face, le langage et le geste, des plaisirs autres que ceux qui sens contraire; c'e3t pourquoi ils furent :-appelés à la vie par l'im· appartiennent à son interne; on ne peut donc pas, de l'état de mission du plaisir de l'amour de leur vie; ensuite ils dirent que l'homme dans le Monde naturel, conclure à son étataprèsla mort; dans cet état ils a,'aient senti intérieurement quelque chose de car l'état de chacun après la mort est spirituel, et cet état consiste cruel et d'horrible, qu'ils ne voulurent point faire connaître. C'est en ce qu'on ne peut être ailleurs que dans le plaisir de son amour, pour cela que dans le Ciel on dit qu'il est plus facile de changer qu'on s'est acquis dans le Monde naturel par la vie. D'après ces un hibou en tourterelle, et un serpent on agneau, que de changer explications, on peut voir clairement que quiconque est dans le un esprit infernal en un ange du Ciel. 'l'ROISIÈl1EMENT. Considé­ plaisir de l'enfer ne peut être mis dans le plaisir du ciel, qu'on l'ées intél'iew'ement, les doct/'ines de toutes les J!,'glises dans appelle communément joie céleste, ou, ce qui est la même chose, le monde dtl'étien sont conll'e la salvation opérée en un ma· que quiconque est dans le plaisir du mal ne peut être mis dans ment lJm' misùicorde -immédiate, mais néanmoins les hommes le plaisir du bien; c'est encore ce qu'on ;>eut conclure plus clai­ e:t:ternes de l'fiJglise la soutiennent. Considérées intérieurement, rement de ce que, après la mort, il n'est refusé à qui que ce soit les doctrines de toutes les Eglises enseignent la vie; est-il une de monter dans le Ciel, le chemin lui en est montré, la faculté Eglise, dont la doctrine n'enseigne pas que l'homme doit s'exa­ lui en est donnée, et il est introduit; mais qu'il entre daus le miner, voir et reconnaître ses péchés, les confesser, faire péni­ Ciel, et que par aspiration il en a~tife le plaisir, sa poitrine corn. tence, et enfin vivre une nouvelle vie? Qui est-ce qui est admis à. i3
  • 181. SM: LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 355 la Sainte Communion, sans cet avertissement et sans ce comman­ que l'intelligence et la sagesse chez l'homme peu 'lent croître, et dement? Informe-t'en, et tu en auras la confirmation, Est-il une croissent chez quelques-uns, depuis l'enfance jusqu'à la fin de la Eglise 10nt la doctrine ne soit pas fondée sur les préceptes du vie, et que l'homme est ain'li continuellement perfectionne; pour­ Décalogue, et les precept'.ls du Décalogue ne sont-ils pas les pré­ quoi n'en serait-il pas mieux encore de l'intelligence et de la sa­ ceptes de la vie ~ Qllel est l'homme de l'Eglise, dans lequel il y a gesse spirituelles, elles qui montent par deux degrés au-dessus de quelque chose de l'Église, qui ne reconnaisse pas, dès qu'il l'entend l'intelligence et de la sagesse naturelle, et qui en montant devien­ ;lire, que celui qui vit bien est sauvé, et que celui qui vit mal est nent angéliques, c'est-à-dire ineffables? Que celles-ci chez les condamné? C'est pourquoi, dans la Foi symboliquû Athanasienne, anges croissent éternellement, c'est ce qui a été dit ci-dessus: qui est aussi la Doctrine reçue dans tout le Monde Chrétien, il est qui est-ce qui ne peut comprendre, s'il le veut, qu'il est impossi­ dit Il quele Seigneur viendra pour juger les vivants et les morts, ble que ce qui est perfectionné éternellement soit parfait en un et que ceux qui ont fait de bonnes œuvres entreront dans la vie instant? éternelle, et que ceux qui en ont fait de mauvaises iront dans le 339. D'après cela il est donc évident que tous ceux qui pensent feu éternel. » D'après cela il est évident. q ue, considérée~ inté­ d'aprp.s la vie à la salvation, ne pensent nullement à la salvation rieurement, les doctrines de touLes les Églises enseignent la vie; opérée en un moment par miséricorde immédiate, mais qu'ils et puisqu'elles enseignent la vie, elles enseignent que la salvatioll pensent aux moyens de salut sur lesquels et par lesquels le Sei· est selon la vie; or, la vie de l'homme n'est point inspirée en un gneUl' opère selon les lois de sa Divine Providence, ainsi par les· moment, mais elle est formée successivement, ct réformée il. 'me· quels l'homme est conduit par le Seigneur d'après la pure Misé­ sure qlle l'homme fuit les maux comme péchés, par conséquent ricorde. Mais ceux qui ne pensent pas d'après la vie au salut, à mesure qu'il sait ce que c'est que le péché et qu'il le connaît et supposent l'instantané dans la saI vation, et l'immédiat dans la le reconnaît et à mesu re qu'il ne le veut point et que par suite il Miséricorde; ainsi font ceux qui séparent la foi de la charité; la y renonce. et à mesure qu'il connaît aussi ces moyens qui se ré. charité est la vie; ils supposent que la foi est donnée en un mo· fèrent à la connaissance de Dieu; la vie de l'homme est formée et ment, et même à la dernière heure de la mort, sinon auparavant; réformée par toutes ces choses, qui ne peuvent pas être infusées et c'est aussi ce que font ceux qui croient que la rémission des en un moment; car il faut que le mlll héréditaire, qui en lui-même péchés sans la penitence est l'absolution des peches, et ainsi la saI· est infernal, soit éloigné, et que le bien, qui en lui-mèqJ.e est cé­ vation, et qui se présentent à la Sainte Cène; puis aussi ceux qui leste, soit implanté à la place de ce mal; l'homme par son mal hé­ ont confiance dans les indulgences des moines, dans les prières réditaire peut être comparé à un hibou quant à l'entendement, et de ceux-ci pour les défunls, et dans les dispenses provenant du à un serpent quant à la volonté; et l'homme réformé peut être pou voir qu'ils se sont attribué sur les âmes des hommes, comparé à une colombe quant à l'entendement, et à une brebis ~40, IV, La salvation opél'ée en un moment par m'iséricorde quant à la volonté; c'est pourquoi la réfol'mation et par suite la immédiate est un serpent de feu volant dans l'Église. Par un salvatio~, opérées en un moment, seraient comme le changement serpent de feu volant il est entendu un mal qui brille d'un feu in­ subît d'un hibou en une colombe, et d'un serpent en une brebis; fernal; la mème chose est signifiée par le serpent de feu volant qui est-ce qui ne voit pas, pourvu qu'il sache quelque chose de la dans Ésaïe: « Ne te réjouis pas, Philistée tout entière, de ce vie de l'homme, que cela ne peut avoir lieu, à moins que la na­ qu'a dtd brisée la verge qui tf /i'appait, ca?' de la racine du ture du hibou et d"u serpent ne soit ôtée, et que la nature de la serpent SOI't'Ï/'a un basilic, dont le fruit sera ,!,n serpent de feu colombe et de la brebis ne soit implantée? On sait aussi que tout volant. ») - XIV. 29. Un tel mal vole dans l'Eglise, quand on y intelligent peut devenir plus intelligent, et tout sage plus sage, et croit à la salvation opérée en un moment par miséricorde immé­
  • 182. ·356 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 357 diate; car par là, 10 la religion est aholie ; 2° la sécurite est intro- dui.te; 3° et la damnation est imputée au Seignenr. Quant ù ce qui vie après la mort, oude la croyance de celui qui sépara la vie d'a4 concerne le Pn.EMIER point, que pltr là La "/'eligion est abolie; il vec la salvation ; lors même que celui-ci croirai t à la vie éternelle, ya deux essentiels et en même temps deux universaux de la re- toujours est·iI qu'il pense: Soit que je vive bien, ou que je vive ligion, la Reconnaissance do Dieu et la Pénitence; ce sont là deux mal, je peux ôtresauvé, puisque la salvation est une pure Miséri· choses vaines pour ceux qui croient être sauvés par la Miséricorde corde, et que la Miséricorde de Dieu est universelle, parce qu'il seule, de quelque manièl'e qu'ils vivent; car qu'est·il besoin d'au- ne veut la mort de personne. Et si par hasard il lui vient à la tre chose que de dire: «Mon Dieu, oie pitié de moi J »Sur fout le pensée que la Miséricorde doit être implorée par les mots de la reste concel'l1ant la religion ils sont dans l'obscurité, et mêine ils croyance reçue, il peut penser : Cela peut être fait, sinon d'a· aiment cette obscu ri ta ; sur le premier essen tiel rie l'Eglise, c'est- vance, du moins à. l'instant de la mort. 'l'out homme qui est dans à-dire, la Reconnaissance de Die'l, ils ne pensen t rien, sinon: cette sdcurité regarde comme rien les adultères, les fraudes, les Quest-ce que Dieu? qui est-ce qui l'a vu? Si l'on dit qu'il existe, injustices, les violences, les blasphèmes, les vengeances; mais il et qu'il est un, ils disent qu'il est un, si l'O~l dit qu'ils sont trois, abandonne sans frein sa chair et son esprit à tous ces maux; il ne ils disent aussi qu'ils sont trois, mais que les trois doivent être sait pas non plus ce que c'est que le mal spirituel et la con voitise nommes Un ; telle est la reconnaissance de Dieu chez eux. ~ur de ce mal; s'il en apprend quelque chose d'après la Parole, cela l'autre essentiel de l'Eglise, c'est·à·dire, la Pénitence, ils ne pen·. est comme ce qui tombe sur l'ébène et rebondit, ou comme ce sent rien, par conséquent rien non plus sur aucun péche; et enfin qui tombe dans une fosse et est englouti. 'l'R01SU~MEME~T. Pa1' ils ignorent qu'il y ait quelque péche, et alors c'est avec volupté cette croyance ln damnation est imputée au Seigneur. Qui est-ce qu'ils entendent dire et reçoivent, que la Loi ne damne point, qui ne peut conclure que ce n'est pas la faute de l'homme, mais parce que le Chrétien n'est p:lS sons son joug; et que, pourvu qn'on celle du Seigneur, si l'homme n'est pas sauvé, quand le Seigneur dise: « Mon Dieu, aie pitié de moi ft cause de ton fils,» on sera peut sauver chacun parpureMiséricorde? Si l'on dit que le moyen sauvé; telle est la pénitence de la vie chez eux. Mais ôte la peni. de salvation est la foi; mais quel est l'homme à qui. cette foi ne tence, ou, ce qui est la mème chose, sépare la vie d'avec la reli. puisse pas être donnée, car cette foi est seulement une pensée, gion, que reste-t·il, sinon ces mots: c( Aie pitié de moi? ) De là IU4.uelle peut être infusée dans tout état de l'esp~it abstrait des vient qu'ils n'ont pas pu dire autre chose, sinon que par ces mots choses mondaines, même avec la confinnce? et celui-là aussi peut la salvation est opérée en un rr.oment, et même à l'heure de la dire: Je ne puis de moi·même la pl'endre ; si donc elle u'est pas mort, si ce n'est auparanwt. Qu'est-ce alors que la Parole pour donnée, et que l'homme soit tLnmné, LlU'cst-ce que peut penser le eux, sinon une voix obscure et énigmatique proférée de dessus le damné, sinon quc c'esL la faute du Seigneur, qui a pu et n'a pas. trépied dans l'an tee, ou comme une réponse inintelligible d~ l'o- voulu? Ne serait-ce pas là appeler le SGigneur immiséricordieux ? racle d'une idole? En un mot, si lu ôtes la pénitence, c'est-à.dire, et, de plus, dans l'ardeur de sa foi, ne peut il pas dirE' : Com- si tu sépares la vie d'avec la religion, qu'est-ce alors que l'homme, ment le Seigneur peut-il voir tant de damnés dans l'enfer, lorsque sinon un mal qui brille d'un feu internai, ou un serpent de feu cependant il peut en un seul moment les sauver tou'! par pure volant dans l'Église ~ car sans la pénitence l'homme est dans le miséricorde ? sans parler de beaucoup d'autres raisonnements mal, et le mal est l'cnfer. SEcoNDmmNT. Par la cl'oyance à la. semblables, qui ne peuvent ètre cünsidèt'és que comme dïnfàmes salvation opérée en un moment par pUI'e ct seule miséri- accusations contre le Divin. Maintenant, d'après ces explications, cOl'de la sécu/'ité de la vie est introduite. La sécurité de la vie on peut voir que la toi à une salvation opérée en un ~oment par tire son origine ou de la croyance de l'impie qu'il n'y a 'point de pure Miséricorde est un serpent de fell volant dans l'Eglise,
  • 183. 358 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE * * * * TABLE GENERALE. Qu'on m'excuse si, pour remplir ce reste de papier, j'ajoute !'uméros. cette relation. Quelq ues esprits par permission montèren t de l'en. La Divine Providence est le Gouvernement du Divin Amour et de la Divine Sagesse du Seigneur. .... 1 fer, et me llirent : « Tu as écrit beaucoup de choses d'après le Sei­ L'univers, avec toutes et chacune des choses qu'il con­ gneur, écris aussi quelque chose d'après nous.» Je répondis: • Qu'é. tient, a été crM du Divin Amour par la Divine Sagesse. 3 crirai-jeT» Ils dirent: Écris, que chaque esprit, qu'il soit bon Le Divin Amour et la Divine Sagesse procèdent comme ou qu'il soit mauvais est dans son plaisir; le bon, dans le plaisi [' un du Seigneur. . . . . . . . . . . . . . . 4 Un un n'existe pas sans une fOI'me, mais la forme elle· de son bien, le mau vais dans le plaisir de son mal. II J il fis cetta même fait cet un . . , .... 4 question: «Qu'est-ce que votre plaisir? » Ils dirent que c'était le La forme fait un un d'autant plus parfaitement, que les plaisir de commettre adultère, de voler, de frauder, de mentir. Et choses qui entrent dans la forme sont distinctement de nouveau je demantlai : « Quels sont ces plaisirs ~ l) Ils dirent: différentes, et cependant uniE)s . . . . 4 Cet un ssten une sorte d'image dans toute chose créée. • 5 « Ils sont sentis par les autres comme des puanteurs d'excré. Il est de la Divine Providence que toute chose créée soit, ments, comme des infections cadavéreuses, et comme des odeurs dans le commun et dans la partie, un tel un; et., si elle d'urines croupies. » Je di.. : « Ce sont donc là des choses agréabl~s ne l'est pas, qu'elle le devienne. . . . . . . • . 7 pour vous? » Ils dirent: « Très-agréables. » Je dis: « Alors vous Le bien de l'amour n'est pas plus le bien qu'autant qu'il êtes comme les bêtes immondes, qui vivent dans de pareilles or­ est uni au vrai de la sagesse, et le vrai de la sagesse n'est pas pl[;s le vrai qu'autant qu'il est uni au bien de dures. » Ils répondirent: «Si nous le sommes, nous le sommes, l'amour . . . 10 mais ces odeurs sont les délices Je nos narinos. »Je demandai : Le bien de l'amour non uni au vrai de la sagesse n'est pas « Qu'écrirai-je de plus d'après vous? » Ils dirent: « Ceci, qu'iL est le bien en soi, mais c'cst un bien apparent; et le vrai ~_mis à chacun d'être dans son plai.sir, même le plus immonde, de la sagesse non uni au bien de l'amour n'est pas le vrai en soi, mais c'est un vrai apparent . . '" 14 ainsi qu'on l'appelle, pourvu qu'il n'infeste ni les bons esprits, ni Le Seigneur ne souffre pas que quelque chose soit divisé, lesilng~s; mais comme nous n'avons pu faire autrement que eLe e'est pourquoi Joute chose doit être ou dans le bien et les in tester, nous avons été chassés et pré'Cipités dans l'enfer, où en même temps dans le vrai, ou dans le mal et et en même nous souffrons cruellement.» Je dis:« Pourqnoi avez-vous infest"l temps dans le faux. . . 16 Ce qui est dans le bien et Cil même temps dans le vrai est . les bons? Il Ils répondirent qu'ils n'avaient pas pu faire autrement; quelque chose, et ce qlli est dans le mal et en même c'est comme une fureur qui s'emplre d'eux, quaodils voient quel­ temps dans le faux n'est pas quplque chose. . . . . 19 ( que ange, et qu'ils sentent !~ spJ!.ère Divine qui l'~ntoure. Alors je La Divine Providence du Seigneur fait que le mal et en J dis: » Par conséquent vous êtes aussi commêCies bêtes féroces. » même temps le faux servent pour l'équilibre, pour la En entendant ces mots, iJ leur sUl'vint. une fureur, qui apparut relation et pour la purification, et ainsi pour la con­ jonction du bien et du vrai chez d'autres. . . . . . 21 comme le feu de la haine, et de peur qu'ils ne eausassent du dom. La Divine Providence a pour Hn un Ciel provenant du Genre ) !!1.ilge,l!s furent replongés dans l'en~r. SnI' les Plai:;irs sentis Humain. . . . . . . . . . ... . 27 comme odeurs et comme puanteurs dans le Monde spirituel, voi,. Le Ciel est la conjonction avec le Seigneur. . . . . . 28 ci-dessus, N°S 303, 30t." 305, 324. L'homme par la créâtion est tel, qu'il peut être conjoint de plus près en pl us près au Seigneur.. . .. 32 Comment l'homme est conjoint de plus près en plus FIN. près au Seigneur. . . . . 33 Comment cette conjonction apparaît de plus proche en plus proche . • • . • ••.•••. 33
  • 184. 360 LA SAGESSE; ANGELIQUE SUR LA DIVINE PRoviDENÇE 361 Nil IUôr•• , Numtlro•• Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus il de· La conjonction du Seigneur avec l'homme, et la conjonc. vient sage . . . . . . . . . . . . . . . . 34 tion récipl'Oque de l'homme avec le Seigneur, se tont • Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus il est par ces deux facultés. . . . . " . . . . . • 92 heureux. . . . . . . . . . . . . . ,. 37 Le Seigneur, dans toute progression de sa Divine Provi ­ Plus l'homme est conjoint de près au Seigneur, plus il lui dence, garde intactes et comme saintes ces deux facul ­ semble distinctement qu'il s'appartient, et plus il re· tés chez l'homme. ..........• 96 marque clairement qu'il appartient au Seigneur . . , 42 L'homme, sallS ces deux. facultés, n'aurait ni entende­ La Divine Providence du Seigneur dans tout ce qu'elle fait ment ni volonté, et ainsi ne serait point homme.. 96 regarde l'infini et l'éternel. . . . , . . . . . . . 46 L'homme ne pourrait pas, sans ces deux facultés, être L'Infini en soi et l'~ternel en soi est la mème chose ql;e conjoint au Seigneur, ni par conséquent ôtl'e reformé le Divin . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 E:t régénéré.. ., .... ... 96 L'infini et l'Éternel en soi ne peut que regarder l'infini et L'homme, sans ces deux facultés, n'aurait ni l'immor ­ l'éternel d'après soi dans les Îlnis. . . . . . . . . 52 talité ni la vie éternelle. . . .. 96 La Divine Providence dans tout ce qu'elle tait regarde l'in­ C'est pour cela qu'il est de la Di vine Providence que fini et l'éternel d'après soi, surtout en sauvant le Genre l'homme agisse d'après le libre selon la raison. . 97 Humain . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 C'est une Loi de la Divine Providence que l'homme comme Image de l'infini et de l'éternel dans la variété de toutes de lui·même éloigne dans l'homme externe les maux choses.. .. 56 comme péchés; et le SeigncllL' peut ainsi, et non autl'B­ Image de l'infini et de l'éternel dans la fructification et ment, éloigner les maux dans l'homme interne, et 8:10rs dans la multiplication dt; tOlites choses. . . . . . 56 en môme temps dans l'homme externe. . . ., 100 L'Image de l'Infini et de l'Etemûl existe dans le Ciel an­ Chaque homme a un interne et un externe dans la pensée. 103 gélique . . . ' , ' . . . , . . . . . . . . GO L'Bxterne de la pensée de l'homme est en soi tel qn'est Regarder l'Infini et l'I~tel'llel en formant le Ciel angélique, son Interne. . . . . . . . . .. 106 pour qu'il soit devant le Seigneur comme un selllllom­ L'Intùrne ne peut être purifié des convoitises du mal, tant me, qui est l'Image du Seigneur, est l'intime de la Di­ que les maux dans l'homme Externe n'ont pas été eloi­ vine Providence . . . . . . . . ...., 54 gnes, parce qu'ils obstruen 1. . . . . . . . . . . 111 Il Y A des Lois de la Divine Providence, lesquelles sont ill­ Les maux. dans l'homme Bxtel'lle ne peuvent être ûlo:gnès connues aux hommes . . . . . . . ..... 70 par le Seigneur qu'au moyen de l'homme. . . . 114 C'est une Loi de la Divine Providence que l'homme agisse L'homme doit donc comme p;.,r lui-même éloigner de d'après le libre selon la raison. , . , . . . . , . 71 l'homme Ex.terne les maux. . . . . . . . . . 118 L'homme a la Raison et le Libre, ou la Rationali lé et la Alors le Seignelll' purifie l'homme des convoitises ùu mal Liberté; et ces deux facultés sont par le Seigneur chez dans l'homme Interne, et des maux eux-mêmes dans l'homme . , . . . . . . '. . . . , . . . 73 l'homme Externe.. .... 119 ) Tout ce que l'homme tait d'après le libre, soit que cela L'action continue de la Divine Providence du Seigneur soit conforme ou non contorme à la raison, pourvu qne consiste à eonjoinnre l'homme à Soi. et Soi à l'homme, ce soit selon sa rüison, lni apparaît comme étant il. lui. 7'1' afin de pouvoir lui donner les félicités de la vie éter­ Tout ce que l'ho-mme fait ù'npl'0s le libre scIon sa pensée nelle, ce qui ne peut être fait, qu'a!Itant que les maux. lui est approprié comme 6tant il lui, 6lt reste, " 78 avec leurs convoitises ont oté éloignés. . . 123 1 Par ces deux facultés l'homme est réi'OI'mé et rég'énéré p~r le Seigneur, et sans elles il ne peut être ni réformé ni régénéré. . . . . . . . . . . . . . . . . Par le moyen de ces deux [acultés l'homme peut être au­ 8'2 Le Seigneur n'agit jamais chez l'homme dans aucune chose particulière séparément, sans agir en même temps dans toutes les choses de l'homme. Le Seigneur agit par les intimes et pal' les derniers en 124 tant réformé et régénéré, qu'il peut être amene par elles même tem ps. . . . . . . . 1'24 à reconnaître que tout bien et tout vrai qu'il pense et C'est une Loi de la Divine Providence, que l'homme ne soit tait viennent du Seigneu l', ct non de 'lui-même. . . . 87 pas contraint, pa.r des moyens externes il. penser et il. vou­
  • 185. 362 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA OlV1NE PROVLDEKCE 363 Iuméros. Numéros. loir, ainsi à croire et à aimer les choses qui appartiennent L'homme est conduit par le SQigneur au moyen de l'in ­ • à la religion; mais que l'homme se porte lui·même à cela, flux, et enseigné au moyen de l'illustration. '. . . . 165 ct parfois s'y contraigne. . . . . . . . . . . . 129 L'homme est enseigné par le Seigneur au moyen de la Pa ­ Personne ne peut être réformé par les miracles ni par les role, de la doctrine et des prédications d'après la Pa­ signes, parce qu'ils contraignent. . . . . . . . . 130 role, et ainsi immédiatement par le Seigneur seul. . . 171 Personne n'est réformé par les visions, ni par les conver­ Le 8eigneur est la Parole, paL'ce que la Parole vient de sations avec les défunts, parce qu'elles contraignent. . 134. Lui et traite de Lui. . . . . . . . . . . . 172 Personne n'est réformé par les menaces, ni par les châti­ Le Seigneur est la Parole, parce qu'elle est le Divin ments, parce qu'ils contraignent. . . . . . . . . 136 Vrai du Divin Bien. . . . . . . . . . . . . 172 L'externe ne peut pas contraindre l'interne, mais l'in ­ Ainsi être enseigné d'après la Parole, c'est l'être par le terne peut contraindre l'externe. . . . . . . . 136 Seigneur Lui-Même. . . . . . . . . . . . 172 L'interne refuse la contrainte de la part de l'externe à Cela est fait méd~1JemQnt par les prédications, cc qui un tel point qu'il se détourne . . . " . . 136 n'enlève par l'irnmediat. . . . . . . . . . . 17~ Les plaisirs Elxternes attirent l'ilJterne au consentement, L'homme est conduit et enseigné par le Seigneur dans les et aussi à. l'amour. . . . . . . . . . . . . 136 externes en toute apparence comme par lui-même. . . 174 Il Y a un interne contraint et lin externe libre. . . . 136 C'est une Loi de la Divine Proviùence que l'homme ne per ­ Personne n'est rMormé dans les états de non-rationalité çoive et ne sente Tien de l'opération de la Divine Provi ­ et de non-liberté. . . . . . . . . . . . . . 138 dence, mais que néanmoins il la connaisse et la recon­ Se contraindre soi-même n'est ni contre la rationalité, ni naisse. . . . . . 175 contre la liberté. . . . . . . . . . . . . . 145 Si l'homme percevait ct sentait l'opération de la Divine L'homme externe doit être réformé par l'homme interne, Providence, il n'agirait pas d'après le libre selon la rai· et non vice versa. . . . • . . . . . . • . • 149 son, et rien ne lui paraîtrait comme venant de lui. Pa­ C'est une loi de la Divine Providence qGe l'homme soit con­ reillement si l'homme avait la prescience jes événe· duit et enseigné du Ciel par le Seigneur, au moyen de la ments. . . • . . • . . . . . . . . . . . 176 Parole, de la doctrine et des prédications d'après la Pa­ Si l'homme voyait manifestement la Divine Providence, il role, et cela en toute apparence comme par lui-même. . 154 s'introduirait dans l'ordre et l'économie de sa marche, L'homme est couduit et enseigné par le Seigne:'!' seul. . 155 ct il les perverlirait et les détruirait . . . . . . . 180 Il Y a une unique essence, une unique substance pt une Les externes ont un tel lien avec les internes, que dans unique forme, dont provie.nnent toutes les essences, toute opération ils font uù. . . . . . . . . . 180 toutes les substances et toutes les formes qui ont été Si l'homme était en même temps dans les internes, 11 créées. . . . . . . . . . . . . . . . . 157 pervertirait et détrui rai t tou t l'ordre et l'économie Cette unique essence; substance et forme, est le Divin de la Divine Providence. . . . . '. . . . . . 180 ~mour et la Divine Sagesse, dont proviennent toutes Si l'homme voyait manil'estcment la Divine Providence, les choses qui, chez l'homme, se réfèrent à l'amour ou il nierait Dieu, ou il se ferait Dieu. . . . . . . 182 ( et à la sagesse. . . . . . . . . . . . . . ]57 Il est donné à l'homme de voit' la Divine Providence par Pareillement, elle est le Bien même et le Vrai même, derrière et non en face; puis aussi, dans l'état spirituel auxquels toutes choses se réfèrent. . . . . . . 157 et non dans l'état naturel. . . . . . . . . . . 187 C'est là la vie, de laquelle vient la vie de toutes choses, La pl'opre prudence est nulle, et seulement apparaît exister, et toutes les choses de la vie. . . . . . . . . 157 et aussi doit apparaître comme exister; mais la Divine L'Unique et le Soi-Même est Tout-Préilent, Tout-Sachant Providence d'après les très-singuliers est universelle. . 191 et 'l'out-Puissaut. . . . . . . . . . . . . 157 Toutes les pensées de l'homme viennent cles affections de Cet Unique et ce Soi-Même, c'est le Seigneur de toute l'amour de sa vie, et sans ces affections il n'y a et il ne éternité, ou Jéhovah . . . . . . . . • . . 157 peut y avoir aucune pensée . . . . • . • . . • 193 L'homme est conduit et enseigné par le Seigneur seul au Les affections de l'amour de la vie de l'homme sont con­ moyen du Ciel angélique ~t de ce Ciel. • . . . . 162 nues du Seigneur seul. . • . • .••••. 197
  • 186. SUR LA DIVINE PROVIDENCE 365 364 LA SAGESSE ANGÉLIQUE Num6ro8. Numéros tout, et commA cc qui en soi n'est, pas respective­ Les affections de l'a.mour de la vie de l'homme sont con· ment à cc qui en sai est. . . . , . . . • . 217 duites par le Seigneur au moyen de sa Divine Provi­ Les choses temporelles et les éternelles sont séparées par dence, et ses pensées d'où provient la prudence hu­ l'ho'ume, mais sont conjointes par le Seigneur. . . . 218 maine le sont en même temps. . . . . . . . . . 200 Ce que c'est que les choses temporelles, et ce que c'est Le Seigneur par sa Divine Providence joint ensemble les que les choses éternelles. . • . . . . . . • • 219 affections de tout le Genre humain dans une seule L'homme est temporel en soi, ct le Seigneur cst éternel forme, qui est la forme humaine. . . 201 en soi, et par conséquent de l'homme il ne peut pro ­ Le Ciel et l'Enfer sont dans une telle forme. . '204 céder que ce qui est temporel, et du Seigneur que ce Ceux qui ont reconnu la nature seule et la prudence hu ­ qui est éternel. . . . . . . . . . . . . 219 maine seule constituent l'Enler ; et ceux qui ont re­ Les choses temporelles séparent d'avec elles les choses connu Dieu et sa Di vine Providence consti tuent le Ciel. 205 éternelles, et les choses éterndles sc conjoigncnt les D'où procède ct ce que c'est que la propre prudence. . 206 choses temporelles. . . . . . . . . . . . . 219 D'où procède et ce que c'est que la Divine Providence. . 207 Le Seigneur se conjoint l'homme au moyen des appa ­ Qui et quels sont ceux qui reconnaissent celle·ci, et rences. . . . . . . . . . . 219 ceux qui reconnaissent celle-là. . . . . . . . . 208 Le S'3igneur se conjoint l'homme an moyen des corres· Toutes ces choses ne peuvent avoir lieu, à moins qu'il pondances. . . . . . . . . . . . . . . . 219 n'apparaisse à l'homme que par lui·même il pen~e et La conjonction des choses temporellf's et des choses etel'­ que par lui-même il dispose. . . . . . . 210 neUes chez l'homme ei:it la Divine Providence. . . . 220 La Divine Providence considère les choses éternelles, et ne Il est de la Divine Providence, que l'homme par la mort considère les temporelles qu'autant qu'elles concordent dépouille les choses naturelles et temporelles, et re· ( a-vec les éternelles. . .' . . . . . . . . . . 214 vête les choses spirituelles et éternelles. . , . . . 220 Lee; choses temporelles se réfèrent aux dignités et aux l'i ­ Le Seigneur par sa Divine Pr0vidence se conjoint aux l chesses, ainsi aux honneurs et aux gains, dans le moC]­ choses naturelles au moyen des spirituelles, et aux de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215 temporelles au moyen des éternelles selon les usages. 220 Ce que t'est que les dignités et les richesses, et d'où Le Seigneur se conjoint aux usages au moyen des cor­ elles viennent . '. . . . . . 2t5 respondances, et ainsi au moyen des apparences Quel est l'amour des dig'nités et des richesses pOUl' selon leurs confirmations pal' l'homme. . ; . . . 220 elles·mêmes, et quel est l'amour des dignités et (les Une telle conjonction des choses temporelles et des richesses pour les usages . . . . . . . . 215 choses éternelles est la Divine Providence. . . . ~20 Ces deux amours sont distincts entre eux comme l'En­ L'homme n'ost introc1uit intérieurement dans les vrais de fer et le Ciel. . . . . . . . . . . . . 215 la foi et dans les biens de la charité, qu'autant qu'il peut La différence de ces'amours est difficilement connue de y être tenujusqu'à la fin de la vie. . . . . . . . . 221 l'homme. . . '. . . . . . . . . . 215 L'homme peut être intro(luit dans la sagesse des choses Les choses éternelles se réfèrent aux honneurs et aux ri­ spirituelles, et aussi dans l'amour de ces choses, ct chesses spirituels, qui appartiennent à l'amour et à la néanmoins ne pas être réforme. , . . • . . , . 2?2 sagesse dans le Ciel. . . . . . . . . . . . . 216 Si l'homme dans la suite s'en retire, et va en sens con­ Les honneurs et les richesses sont des bénédictions, et traire, il profane les choses saintes. . . . . . . . 226 ils sont des malédictions . . . . . . . . . . 217 Tout ce que l'homme pense, dit et fait d'après la. Les dignités et les richesses, quand elles sont des béné­ volonté lui est approprié ct reste, tant le bien que dictions, sont spirituelles et éternelles; et quand le mal. . . . . . . . . . . . . . . . . 227 elles sont des malédictions, elles sont temporelles et Mais le Seigneur par sa Divine Providence pourvoit et périssables . . . . , . . . . , . . . 217 dispose continuellement pour que le mal soit par soi­ Les dignités et les richesses, qui sont des malédictions, même, et le bien par soi-mème, et qu'ainsi ils puis­ respectivement aux dignités et aux rich<:sses qui sont sent être se.parés. • • • • . • • ~ • • • . 227 de~ b~né.dictions, sont ~omme rien respectivement à
  • 187. 366 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 367 Nl.lmél'OS. 1'iuméro~. Mais cela ne peut être fait si l'homme d'abord recon­ Si le bien av"c son vrai y était porté auparavant, ou en naît les vrais de la foi et vit selon ces vrais, et qu'en­ plus grand,:) proportion que le mal avec son faux n'en suite il s'en éloigne et les nie. . . . . . .. 227 a été éloigné, l'homme se retirerait du bien, et retour­ Alors il mêle le bien et le mal au point qu'ils ne peu­ nerait à son m a l . . . . . 233 vent être séparés. . . . . . . . .... 227 Quand l'homme est dans le mal, beaucoup de vrais Comme le bien et le mal chez chaque homme doivent peuvent être portés dans son entendemtnt, et ren­ être séparés, et que chez celui qui est tel ils ne peu­ fermés dans sa mémoire, et cependant ne point être vent être séparés, celui-ci par conséquent est détruit profanée;. . . . . . . . . . . . . . . . 233 quant à tout ce qui est véritablement humain. . . . 227 Mais le Seigneur, par sa Divine Providence, pourvoit Il Y a plusieurs genres de profanations du saint, et ce avec le plus grand soin à ce qu'il n'en soit pas reçu genre est le pi re de tous. . . . . . ... 229 avant que l'homme éloigne comme par lui-même le Le premier genre de profanation est commis par ceux mal dRns l'homme externe, ni en plus grande pro­ qui plaisantent d'après,la Parole et sur la Parole, ou portion qu'il ne l'éloigne. . . . . . . . . . . n3 d'après le3 Divins de l'Eglise et sur ces Divins. 231 Si c'était avant et en plus grande proportion, alors la Le second genre de profanation est commis par ceux volonté adultérerait le bien, et l'entendement falsi­ qui comprennent et reconnaissent les Divins Vrais, fierait le vrai, en les mêlant avec les maux et les faux. 233 et cependant vivent d'une manière opposée à ce5 Arguments contre la Divine Providence. . 236à239 vrais . . . " ..... ...• 231 Les lois de Permission sont aussi des Lois de la Divine Pro­ Le troisième genre de profanation est commis par ceux vidence. . . . ' . . . . . . . . . . . . . . 234 qui appliquent le sens de la lettre de la Parole ù con­ Le plus sage des hommes, Adam, (lt son épouse, se sont firme!' de mauvais amours et de faux principes.. 231 laissé séduire par le serpent, et Dieu par sa Divine Pro­ Le quatrième genre de profana lion est commis par ceux dence n'a pas empêché cela. . . . . . . . . • 241 qui de bouche prononcent des choses pieuses et sain­ Leur premier fils, Caïn, a tué son frère Abel, et Dieu alors tes, et feignent par le ton de voix et le geste d'être ne l'en a pas détourn.!l en parlant avec lui, mais seule­ affectés d'amour pour elles, mais qui de cœur ne les ment l'a maudit après le meurtre. . . . . . . . . 242 croient ni ne les aiment. . . . " . .. 231 La Nation Israélite dans le désert a adoré le veau J'or, et Le cinquième genre de profanation est commis par ceux l'a reconnu pour le Dieu qui les avait tirés d'Egypte ; qui s'attribuent les Divins. . . . . . . . . . 231 et cependant Jéhovah voyait cela de la montagne de Le sixième g-enre de profanation est commis par ceux Sinaï, tout près, et ne l'a point empêché. . , . . 243 qui reconnaissent la Parole, et cependant nient le David a fait le dénombrement du pouple, et à cause de cela Divin du Seigneur. . . . . . . . .,. 231 il a été envoyé une peste qui a fait périr plusieurs mil­ Le septième genre de profanation est commis par ceux liers d'hommes, et Dieu lui a envoyé le prophète Gad qui d'abord reconnaissent les Divins Vrais et vivent non avant l'acte, mais après, pour lui annoncer la puni­ selon ces vrais, et ensuite se retirent et les nient. . ::231 tion. . . . . . . , .. . . . . . 2/.4 C'est pour cela que le Seigneur n'introduit intérieurement Il a été permis à Salomon d'insta:lrer des cultes idolâtres. 245 l'homme dans les vrais de la sagesse et en même temps Il a été permis à plusieurs Rois, après Salomon, de pro­ dans les biens de l'amour, qu'~utant que l'homme peut faner le temple et les choses saintes de l'Eglise. . . . 246 y être tenu jusqu'à la fin de sa vie. . . . . . . . 232 Il a été permis à cette Nation de crucifier le Seigneur. . 247 Dans les intérieurs chez l'homme il né peut pas y avoir Tout adorateur de soi-mème et de la nature se confirme le mal et en même temps le bien, ni par coni:léquent contre la Divine Providence, quand dans le monde il le faux du mal et en même temps le vrai du bien. 233 voit tant d'impies, et tant d'impiétés de leur part, et Le bien et le vrai du bien ne peuvent être portés par le en même temps la gloire que quelques-uns d'eux en Seigneur dans les intérieurs de l'homme, si ce n'est tirent, sans que pour cela Dieu leur inflige aucune puni­ qu'autant que le mal et le faux du mal en ont été tion. . . . . . . • . . . . . . • . . 249 ,élo~gnés. f • ~ • • • • • • • • • • • •. 233 L'adorateul;' de soi-même et de la n~ture se confirme con­
  • 188. 368 tA SAGESSE ANGELIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 369 Numéros. Numéros tre la Divine Providence, lorsqu'il voit les impies éle­ et plusieurs autres. . . . . • . . . . . . . 259 vés aux honneurs, et devenir des grands et des pri­ L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di­ mats; puis aussi abonder en richesses, et vivre d:lns la vine Providence, par cela que Je Judaïsme continue en ­ somptuosité et la magnificence, tandis que les adora­ core. . . . . . . . 260 teurs de Dieu sont dans le mépris ct la pauvreté . . . 250 Il peut s'élever un doute contre la Divine Providence, de L'adorateur de soi·môme et de la nature se confirme con­ ce que tout le Monde Chrétien adore un Dieu sous trois tre la Divine Providence, quand il pense que les guer­ Personnes, ce qui est adorer trois Dieux, et de ce que res sont permises, et qu'alors tant d'hommGs sont mas· jusqu'à présent il n'a pas su que Dieu est un en per ­ sacrés, et que leurs richesses sont pillées. . 251 sonne et en essence, dans lequel il y a la Trinité, et L'adoratellr de soi-même et de la nature se confirme que ce Dieu est le Seigneur . . . . . . 262 contre la Divine Pl'ovidence, quand, selon sa percep­ Il peut s'élever un doute contre la Divine Providence, de tion, il pense que les victoires sont du côlé de la pru­ ce que jusqu'à présent on a ignoré que dans chaque dence, et non pas toujours du côté de la justice; et que chose de la Parole il y a un sens spirituel, et que de là. peu importe que le générnl soit un homme de bien ou vient la sainteté de la Parole. . . . . . . . . . 264 tin lJomme sans probité.. . 252 Le sens spirituel de la Parole n'a pas ~té révélé plus tôt, L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di­ parce que s'ill'eùt été plus tôt, l'Eglise l'aurait pro­ vine Providence, quand il considère les religiosités de fané, et par là. elle aurait profané la sainteté même diverses nations, par exemple, qu'il y Il des hommes de la Parole. ..,.......... 264 qui n'ont absolument aucune notion de Dien, et qu'il Les vrais réels aussi, dan.'! lesquels consiste le sens spi­ yen a qui adorent le soleil et la lune, et d'autres qui rituel de la Parole, n'ont été révélé~ par le Seigneur adorent des idoles et des images taillées. . . . . . 254 qu'après que le Jugement dernier eut éta accompli, L'homme entièrement naturel sc confirme contre la Di· et lor,>qu'une nouvelle Église, qui est entendue par vine Providence, quand il comilère que la Religiosité la Nouvelle Jérusalem, allait ètre instaurée par le Sei ­ Mahométane a été reçue par tant d'empires et de royau ­ gneur. . . .. . 264 mes. . . . ... 255 Il peu t s'élever uu doute contre la Divine Providence, de L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di­ ce que j usqu'ü. présent on n'a pas su que fuir les maux vine Providence, quand il voit que la Religion Chré ­ comme péchés, c'est la religion Chrétienne même. . . 265 tienne est seulement dans la plus petite partie du globe Il peut s'élever un dOûte contre la Divine Providence, de h~b.it~bte, qui est nommée Europe, ct que là elle est ce llue jusqu'à. présent on n'a pas su que l'homme vit dlvlsee. . . . . ' " . . . 256 homme après la mort, et de ce que cela n'a pas été dé­ L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di ­ couvert auparavant '.' .... 274 vine Providence, par cela que dans plusieurs royaumes Les Maux sont permis pour une Fin, qui est la salvation. . 275 oil la Religion Chléticnne a été reçue, il ya des homo Tout homme est dans le mal, et il doit être retiré du l'Jal mes qui s'attribuent le pouvoit' Divin, et veulent être pour qu'il soit réform6. .•.. 277 adorés comme de:; dieux, et parce qu'on y invoque des Les maux ne peuvent être éloignés, à moins qu'ils ne se hommes m o r t s . . . " . . . . . • 257 montrent . . . . . . . . . . 278 L'homme en tièrement ::laturel se conti l'me contre la Di­ De ceux qui se confessent coupables de tous les péchés, vine Providence, par cela que, parmi ceux qui profes­ et n'en recherchent aucun chez eux. .,. 278 sent la Reiigion Chrétienne, il y en a qui placent la De ceux qui par religion omettent de rechercher. . . 278 salvation dans certaines paroles qu'on pense ct pro­ De ceux qui, à cause des choses mondaines, ne pen­ nonce, et non dans les biens qu'on fait. . . . . . . 258 sent nullement aux péchés, et qui par conséquent ne L'homme entièrement naturel se confirme contre la Di­ peuvent les connaître. . . . " ... 278 vine Providence, par cela que, dans le Monde Chrétien, De ceux qui donnent leur fa veur aux péchés, et qIIi par il'y a eu tant d'héresies, et qu'il y en a encore, telles conséquent ne peuvent les connaître. . . . . . 278 que celles des Quaker, des Moraves) des Anabaptistes, Chez tous ceux-là les péchés ne se montrent pas, et par U
  • 189. 3'70 LA SAGESSE ÀNGÉLiQÙE SUR LA 'DIVINE PROVIDENCE .371 Numoros. Numéros. conséquent ne peuvent être éloignés. • • . • . 278 Les méchants ne peu"ent pas être entièrement retirés des Cause, jusqu'à présent inconnue, pour laquelle les maux et conduits dans les biens par le Seigneur, fant maux ne peuvent être éloignés, à moins qu'ils ne qu'ils croient que la propre intelligence est tout, et que soient recherchés, qu'ils .ne se montrent, qu'ils ne la Di vine Providence n'est rien. . . . . . . . . 297 soient reconnus. ne soient confessés, et qu'on n'y ré­ La propre intelligence, quand la volonté est dans le siste . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 mal, ne voit que le faux, 'It elle ne veut voir et ne Autant les maux sont éloignés, autant ils sont rf'mis. . 279 peut voir autre chose. , . . . . . . , . . . 298 L'erreur du siècle est de croire que les maux out été Si la propre intelligenco voit alors le vrai, ou elle s'en séparés, et même jetés dehors, quand ils sont remis. 2i9 détourne, ou elle le falsifie, . . . . . . . , . 298 L'erreur ùu siècle est de croire que l'état de la vie de La Divine Providence fait continuellement que l'homme l'homme peut être changé en un moment, qu'ainsi voit le vrai, et même elle lui donne l'atfection de le de méchant l'homme peut devenir bon, par consé­ percevoir et ùe le recevoir. . . . . . . . . . 298 quent être tiré do l'enfer,_et transféré aussi tôt dans L'homme est par là tiré du mal, non par lui-même, 10 Ciel, et cela par.la Miséricorde immédiate du Sei· mais par le Seigneur . . . . . . . . . • • . 298 gneur. . . . . . . . . . . . . . . . . 279 Le Seigneur gouverne l'enfer par les oppos~s; et les mé­ Ceux qui ont cotte croyance ne savent nullement ce chants, qui sont dans le monde, il les gouverne dans que c'est que 10 mal, ni ce que c'est quo le bien. . . 279 l'enler quant aux intérieurs, mais non quant altx exté­ Ceux qui croient que la saI vation so fait en un moment rieurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . 29~ ot que la miséricorde est immédiate ne savent pas La Divine Providence n'approprie à qui que ce soit le mal que les affections, qui appartiennent il la volonté, ni à qui qne ce soit le bien, mais ID propre prudence ap­ sont de simples changements d'état des substances proprie l'un et l'autre. . . . . , . . . . • . • 308 purement organiques du mental; que les pensées, Cc que c'est que la propre prudence, et ce que c'est que qui appartiennent à l'entendement, sont de simples la prudence non propre. . . . . . . . . . . . 310 changements ~t variations de forme de ces substan· L'homme d'après la propre prudence se persqade, et con· ces; et que la mémoire est 1 état permanent de ces firme chez lui, q Ile tout bien et tout vl'ai v iennen t de changemen ts et de ces variations. . . . . . . 279 lui, et sont en lui, et qu'il en est de même de tout mal Ainsi la permission du mal est pour cette fin qu'il y ait et de tout faux. . . . . . . . . ..... 312 salvation. . . . . . . . . . . . . . . . 281 Tout ce que l'homme s'est peri>uadé, et en quoi il s'est La Divine Providence est également cbez les méchants et confirmé, demeure comme propre ~hez lt,i . . . . . 317 chez les bons. . . . . . . • . . . . . . . . 285 Il n'y a rien qui ne puisse être confirmé, et le faux peut La Divine Providence est universelle dans les très·singu­ être confirmé plus que le vrai. . . , . . . . . 318 llers, non-seulement chez les bons, mais aussi chez les Le faux étant confirrrlé, le vrai ne se montre pas; mais méchants, et néanmoins elle n'est point da~:s leurs d'après le vrai confirmé le faux se montre. . . . . 318 maux. • . . . . . . , . . , . . . . . , 287 Pouvoir confirmel' tout ce qu'on veut, ce n'est pas do Les n.échants se jettent continuellement eux-mêmes dans l'intelligence, c'est seuloment une subtilité, qui peut les maux, mais le Seigneur les retire continuellement existor même chez les plus méchants. . . . . . 318 des maux. . . . . . . . . . . . . . . . . 295 Il Y a une confirmation intellectuelle et non en même Il Y .a des choses innombrables dans chaque mal. . . 296 . temps volontaire, mais toute confirmation volontaire Le méchant s'enfonce de lui·même sans cesse de plus est in tellectu':Jlle aussi . . . . . . . . . . . 318 en plus profondémont dans ces maux. . . . . . 296 La confirmation du mal, volontaire ct en même temps La Divine Providence, à l'égard des méchants, est une intellectuelle, fait que l'homme croit que la propre continuelle permission du mal, dans le but qu'ils en prudence est tout, et que la Divine Providence n'est soient continueIJement retirés . . . . . . . , ~96 rien; mais il n'en est pas ainsi de la seule confirma· Le d~tachemont du mal est elTectué par le Seigneur par tion intellectuelle . . . . . . . . . . . . , 318 mille moyens, même par des moyens très-secrets, • 296 Toute chose confirmee par la volonté et en même temps
  • 190. 372 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA DIVINE PROVIDENCE 373 Numéro•• Numéro•. par l'entendement demeure éternellement, mais non La reconnaissanca de Dieu fait la conjonction de Dieu ce qui a été seulement confirmé par l'entendement. 318 avec l'homme et de l'homme avec Dieu, et la néga ­ Si l'homme croyait, comme c'est la vérité, que tout bien tion de Dieu fait la disjonction, . . . . ., . , . 3.'26 et tout vrai viennent du Seigneur, et que tout mal et Chacun reconnaît Dieu et est conjoint à Dieu' selon le tout faux viennent de l'Enfer, il ne s'approprierait pas bien de sa vie. . . . . . . , . . . , . . 326 le bien et ne le ferait pas méritoire, et il ne s'appro ­ Le bien de la vie, ou vivre bien, c'est fuir les maux prierait pas le mal et ne s'en ferait pas responsable. . (320 plrce qu'ils sont contre la religion, ainsi contre Dieu, 326 Celui qui confirme chez lui l'apparence qlle la sagesse Ce sont là les choses communes de toutes les religions, et la prudence viennent de l'homme, et pur suite et par lesq uelles chacun pe lIt être sauvé. . . . , 326 sont en lui comme lui appartenant, ne peut que voir C'est la faute de l'homme lui·même, s'il n'est pas sauvé. 3:27 que s'il en était autrement, il ne serait pas un hom ­ Toute religion par succession de temps décroît et est me, mais serait ou une bête, ou une statue; et ce· consommee. . . , . . . , . . . . . 328 pendant c'est le contraire . . . . . . . . . . 321 Toute religion décroît et est consom'llée p'lr le renver­ Croire et penser, comme c'est la vérité, quo tout bien sement de l'image de Dieu chez l'homme. . . . . 328 et tout vrai viennent dll Seigneur, et que tont mal Cela a lieu par les accroissements continuels du mal hé­ et tout faux viennent de l'enfer, paraît comme im­ réditaire dans les générations . . . . . , . . 328 possible ; et cependant cela est véritablement hu ­ Néanmoins il est pourvu par le Seigneur à cc que cha· main et par suite angélique. . . . . . . . . . 321 cun puisse être sauvé. . . . . . . . . . . 328 Croire et penser ainsi est impossible pour ceux qui ne Il est aussi pourvu à ce qu'une nouveHe Eglise succèùe reconnaissent pas le Divin du Seigneur, et qui ne re­ à l'Eglise précédente dévastée. . . . . . • . . 328 connaissent pas que les maux sont cles péchés; mais Ainsi tous ont été prédestinés pour le Ciel, et personne cela est possible pour ceux qui reconnaissent ces ne l'a été pour l'enfer. . . . , . . . . . . . 329 deux points. . . . . . . . . . , . . . . 321 Une prédestination autre que pour le Ciel est contre le Ceux qui reconnaissent ces deux points réIléchis:'lent Divin Amoul', qui est infini. . . . . . . . . . 330 seulement sur les maux qui sont en eux, et ils les Une prédestination autre que pour le Oiel est contre la chassent hors d'eux-mêmes vers l'cnter d'où ils vien ­ Divine Sagesse, qui est lnfinie. . . . . . , . , 330 nent, en tant qu'ils les fuient et les ont en aversion Supposer qu'il n'y Il de sauvés que ceux qui sont nés comme péchés. . . . . . . . . . . . . 321 au-dedans de l'Eglise est une hérésie insensée. . . 330 Ainsi la Divine Providence n'approprie ; personne le Supposer que quelques-uns du genre humain ont été mal ni à personne le bien; mais la propre prudence da~nés pal' prédestination est une hérésie cruelle. . 330 approprie l'un et l'autre. . . . . . . . , . . 321 Le Seigneur ne peut agir contre les lois de la Divine Provi· Tout homme peut être réformé, et il n'y a point de Prédes­ dence, parce que agir contre ces lois, ce serait agir contre tination. , . . . . , . " 322 so~ ~)iyin Amour ct contre sa Di vine Sagesse, ainsi contre ::-... La fin de la création est le ciel provenant du genre hu­ LI1l-:'ifeme. . . . , . . . . . . , . . . . . (331) main . . . . . . . . . " . . . . . . . . 3':23 L'opération de la Divine Providence pour s:wver l'homme ­ Tout homme a été crM pour vivre éternellement . . . 324 commence dès sa naissance, et continue jusqu'à la fin Tout homme a été créé pour vivra éternellement dans de sa vie, et ensuite da~s l'éternité. . . . . . . 332 un état heureux. . . . . . . . , . . . , , 324 L'opéra ion de la Divine Providence se fait continuelle­ Ainsi tout homme a été créé pou l' venir dans le ciel . . 3.24­ ment par des moyens de pure miséricorde. . . , , 335 Le Divin Amour ne peut faire autrement (tue de vou­ La salvation opérée en un moment par pure Miséricorde loir cela, ni la Divine Sagesse felire autrement que n'est pas possible. . , . . . . . . . . . , 338 de pourvoir à cela. . . • . . . . . , . . . 324 La croyance à une salvation opérée en un moment par Pal' suite il est de la Divine Providence, que tout homme miséricorde immédiate il été prise de l'état naturel puisse être sauvé, ü t que soient sau vés ceux qui recon­ de l'homme. . . , . . . . . . , . . . , 338 naissent un Dieu et viven t bien , , • , " , , , , 325 Cette croyance vient de l'ignorance de l'état spirituel, qui est totalement différent de l'état naturel. . , • 338 Considérées intérieurement) les doctrines de toutes les
  • 191. 374 LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LA. DIVINE PROVIDENCE Numéros. TABLE ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE Eglises dans le Monde Chrétien sont contre la sai va- tion opérée en un moment par miséricorde immé- diate, mais néanmoins les hommes externes de l'E- glise la soutiennent. . . . . . . . . . . . 338 Les Chiffres renvoient aux Numéros ct non aux Pages. Sign. esl l'ahrévntion de signifie La salvation opérép en un moment par misérîcorde immé· ou de signifient. diate est un serpent de fell volant dans l'Eglise. . . . 340 L'Deception dans laquelle certains mots doivent 6tre pris, est présentée en Observation. Par la croyance à la salvatioYJ opérée en un moment par pure et sùule miséricorde la religion est abolie. 340 Par cette croyance la sécurité de la vie est introduite. 310 Par cette croyance la damnation ('st imputée au Sei· ABEr. sian. l'amour ou la charité, ADmssloN (1 ') dans le ciel par misé- gneur.. .... .... . 340 2ld. Voil' CAIN. ricorde immédiate pour y rester AIlLUTION (l') sign. l'ablution spi- n'est pas possible, 338. rituelle, qui est lu purification des ADORATEUR (tout) de soi-même et maux, 151. de la nature so confirme contre la ABSTRAITES (idées) sur l'Infini, Divine Providence, 2r.9 ; dans quel· 4,6. li ya des idées abstraites pal' les circonstances, 249 à 25'2. - lesquelles on peutvoir que les cho- Adoraten rs d'cux-mêmes et du mon- ses sont,quoiqu'on ne voie pas quel- de ; adorateurs d'hommes et de les elles sont, 4,6. simulacres ; adorateurs du Sei- ABUS des facultés de l'homme, gneur, 104 appelées Rationalité ct Liberté,lj, ADORER d'autresdieux,1M. Pour- Pal' l'abusdecesdeux facultésl'holll- quoi il ya des hommes qui adorent me peut confirmer tout ce qui lui le soleil et la lune, et d'autres qui plaît, 286. adorent des idoles et des images -~- ACCROISSEMENTS continuels du taillées, 254. mal héréditaire dans les généra- ADULTE (l') qui, dans le Monde, tions, 328. ne parvient pas à la liberté même ACCUSATIONS infàmes contre Dieu, et.à la l'ationalité même, ne peut y 3r.O. pan'enir apl'ès la mort ; car alors ACTE. Quaild de l'acte on ôte la l'état de sa vic reste éternellement volon'é, l'œuvre cosse, 3. tel quil a été dans le monde. ::19. ACTUALiT~: (en). 32.326,. ADULTI::RATION (l') du bien consiste 005. Celle expression a élé oll1ploy~e pour à fairc violence aux Divins Biens, distinguer aclltaliter do recllitel', dont cn confirmant les amours mauvais, l'Auleur sc sert nussi ; ninsi, enlré en (lctlta/Îte et on j'eatite, il l' a la mûnte dis- 'zal. Dans la Parole, les adultéra- tinction qu'entre actuel pl'lS dans le sens tions du bien sont décrites par les philosophique, ct j'eel. adultères, et les falsificatIOns du ADA)'. Par Adam et son épouse, Vl'Ui par les scol'tations, 233. Ces dans la Genèse, il est entendu, non adultérations et cos falsilications se pas lespremiels hommes créés dans font par lcs raison nements de ce monde, mais les hommes de la l'homme naturel, qui est dans le très-ancienne J~glisc, dont la nou- mal,233. velle création ou régénération est AnuLTimE. Combien il est horri- ainsi décrite, 241, 275, :U:J, 328. Le hIe, 144. mal héréditaire nc vient pas AFFEcn;l. Les choses impures d'Adam, comme on le croit. il vient atTectent par correspondance les dcs parents, 277. La condamnation mécbants, et les choses pu l'es afTec- d'Adam sian. la condamnation du tent par correspondance les bons, propre intellectucl, 313. l'lO'
  • 192. 2 3 Ons, AnCe/Cl' ost pris dans l'acception de l'alTection et de la science; l'af­ AFBICAINS (les) croient que leurs 1'<Îme devient l'amour du Seigneur, d'inspirer do l'alfoction, fection y appartient au bien naturel, défunts sont hommes dans l'autre 199. Les naturalistes ne peuvent et la science au vrai naturel, 7L vie, 274. comprendre clue sensuclIement et An'EcnoN. Toute afTection, tians L'homme a non-seulement l'alTec­ AGE. Tous ceux qui ont bien vécu, non spirituel ement l'état de l'àme son e~sence, est un amour snbaltel'­ tian de l'amour naturel, mais aussi quand ils arrivent dans le ciel, re­ après la mort, 310, Opérations se­ ne dérivé de J'amour dela vie, com­ l'afrection de l'amour spirituel et viennent dans leur jeune âge du crètes de l'âme dans le corps, 296, me un ruisseau de sa source, 193, l'afTection de l'amour céleste, 75. monde et y restent éternellement, 336. - Voir MENTAl" OIlS. Les affections sont des dérivations L'afTection qui appartient à l'amour 324,. Les femmes, quoiqu'elles aient AMITIÉ SPIRITUELLE, 338 pag,3:j2. de l'amour dela vic de l'homme, 28, du bien fait te ciel chez t'hommc, 6a. été vieilles ct décrépites, reviennent A~JMONITF.S (les), dans la Parole, 106, Les affections de l'amour de AFFECTION ET PENSÉE. Toute af­ dans la neur de l'âge et de la beauté, sig. un genre de mal, 251. la vie de l'homme sont connues du fection est dans la chaleur, et tonte 324. A~loun (l') fait la vie de l'homme, Seigneur seul, 197. Elles sont pensée est dans la lumière, 199. AIEUI" Parfois hl face de l'aïeul 13. L'amour est comme le feu de la conduites par le Seigueur au Chaque alTection a son plaisir, et revient dans le petit fils ou l'arrière vie, d'oil provient la lumière de la moyen desa Divine Pl'ovidence, 200. chaque pensée a son chal'me, 19:j. petit-fils, 277. vie, 167. L'amour de la vie de cha­ Le Seigneur par sa Divine Provi­ Il n'y a pas d'afrection sans sa pen­ A!GLES (les) sign. les hommes de cun ne peut existèr sans des déri­ dence joint ensemble les alTections sée, ni de pensée sans son alTection, rapine qui ont la vue intellec­ vations qui sont appelées arreelions, de tout le genre humain dans ulle 194. Il ne peut y avoir aucune pen­ tuelle, 20. '106. L'amonr de la vie produit de seule Corme, qui est lu forme hu­ sée sans une affection, 196. L'afTec­ Alu:s (les) sign. les vrais spi ri ­ soi-même des amonrs subalternes, maine, 201. Chaque alTection du tion cl)rrespond au son, et la pensée tue Is, 20. qui sont nommés affections, 1!J4. bien et en même temps du vrai est au langage. 2!.J6. De même que dans ALLE~IANDS. Ensei~nement qui L'amour de la vie, qui est aussi homme dans sa forme, 66. On ne le monde naturelle son al'ec le lan­ leu l'est don né dans la prière pou r l'amour régnant,demeure chez cha­ peutl'ien percevoir ni rien pensér ga~e se répand de tont côté dans la sainte communion, '1 IlL CUH après la mort, et il ne peut êlre sans alTection, et chacun perçoit et l'air. de même dans le monde spiri­ AI.LIANeE. Les deux Tables de la enlevé,231, L'amour de la vie de pense selon l'affection, 28. L'affec­ tuel l'alTection avec la pensée se ré­ Loi ont été appelées l'Alliance; chacun se fait un entendement, et tion produit les perceptions et les pand de tout côté dans les socitlés, pourquoi? 95. pal' conséquent aussi une lumière, penséetl, 2H. De l'affection de savoil' ::WG. Les alTections avec les percep­ ALPHABET. Dans le monde spiri­ '167. L'amour appartient à la volonté, résulte l'alTection du vrai, t1el'alTcc­ tions font l'interne de l'homme, et tuel, chaque lettre dans l'alphabet '136, L'amoul' de la volonté influe tionde comprendre résulte la pel'­ les plaisirs des aITections al'cc les signifie une chose, et plusieurs dans l'entendement, et fait que son ception du vrai, et de l'afTection de pensées font l'externe de l'homme, lettl'es rénnies en un mot, qui cous­ plaisir y cst senti; de là, il vient voir ce qu'on sait et ce que l'lifl '106. Les afrections de l'amour de la tituentle nom d'une personne, en­ dans les pensées, et aussi dans le5 in­ comprend l'ésulte la pensée, ~8. Les vie de l'homme sont cOllduites par veloppent l'état entier de la chose, tentions, 2fH. L'amour de la volonté affections externes de la pensée se le Seigneur au moyen de la Divine 230. inspire il l'entendement tout ce qu'il manifestent dans la scnsation du Providence, et ses pensées d'où pro· AI~lIŒ DIIW, c'est faire les pré­ veut, mais non vice verstÎ, 209, L'a· corps, Illais rarement dans la pensée vient la prudence humaine le sout ceptes de sa loi, 3'26. Ce que c'est mour de la volonté forme pour lui du mental, H)~. Les affections in­ en même temps, 200. Les atTeclions qu'aimcl' le Seigneur par-dessus la foi, 136, L'amoul' habite dans ses ternes de la pensée, d'après les­ et les pensées sont dans des sujets toutes choses, et le prochain comme afrections comme un maître dans quelles existent les alTeclions exlel'­ substanciés, 279. Les affections de soi-même, 94. son domaine, ou comme un roi dans nes, ne se manifestellt jamais de­ la volonté sont les changements et AMIlASSAD~;UR discutant, dans le son l'oyaume,136. Tout amour veut vant l'homme, 199. Les afrcctions variations d'état des substances pu­ monde spirituel, al'ec deux prêtres du bien à un autre, 324. - Le pur sont intéricures et extérieul'CS ; les rement organiques du mental, et sur la prudence hnmaine, H17. Amour est l'Essence Divine même, aflections intérieures s'adjoignent les pensées de l'entendement SOllt Am: (l') de chacun vient du pèl'e, et il opère toutes ctlOses par la des compagnes qui sout appelées les changements et variations de et elle est seulement revêtue d'un Divine Sagesse, 337. - Amour cé­ perceptions, et les alTections exté­ forme de ces substances, 279. 31!). corps pa l' la mère, 277. L'âme est leste et amour infernal; l'amour rieures s'adjl)ignent des compagnes Les formes des substances organi­ dans la semence, '277. L'âme de céleste est l'amour envers le Sei­ qui sontappclées pensées, 19'L Cha· ques du mental sont. les sujets des l'homme n'est autre chose que "neur et à l'égard du prochain, et que affection a sa compagne comme affections et de" pensées de l'homme, l'amour de sa volonté et par suite l'amour infernal est l'amour de soi épouse, l'alTeetion de l'amour natu­ 3l9. L'alTection et la pensée qui en l'amour de son entendement, '19:), et du monde, 106, 107, 199. ­ rel a la science, l'alTection de l'a­ provient ne sont ni dans l'espace ni Si l'homme attribue toutes choses Amour de soi: ce que c'est, 206, mour spirituel l'intelligence, etl'af· dans le temps, 50. à lui mêlneetlt la nature,l'àme de­ 2HS, L'amoul' de soi, qui est la tête fection de l'amoul' célesle la sagesse, AFFINITÉ SPIRITUELLE. 338, page vient l'amour de soi; mais s'il de tous les maux, excelle plusque les 74,. Dans les bêtes il yale mariage 3~2. atll'ihue toutes choses au Seigneur, autres amours dans l'art d'adultérer
  • 193. 4; 5 les bienset de falsifier les vrais, 233. ANALYTlQUE~ŒNT. Pourquoi l'hom. quelle il est attaché, 296. Le Sei­ lement, ni même de ce qu'il pense L'homme qu i subjugue cet amou r me peut penser analytiquement, 3'17, gneur apparait aux Anges à distance vouloir, ne lui est approprié, à subjugue facilement tous les autres ANATOMIQUES (détails), '164, 180, comme Soleil; pourquoi? 162. moins qu'en même temps il ne amours mauvais, H6. - L'amour 18J, 1!)),279, 296, 319, 336. AI'PAnKi'iCES, Toute apparence veuille tellement la chose, qu'il la spirituel est tel, qu'il veut donner ce JNCIENS (très-). Quel était l'a­ confirmée comme vérité devient une fasse aussi, lorsqu'il en a le pouvoir, qui est sien il autrui; et, autant Il le mou l' des dignités et des richesses illusion, 310, 220, Les apparences 80. Les maux que l't:omme croit li­ peut.autantil est dans son être,dans dans les temps très·anciens. 2H;, sont les vètements des vérités; les cites, quoiqu'il ne les fasse point, sa paix et dans sa béatitude, 27. L'a­ ANGE. L'amour et la sagesse font confirmer, c'est confirmer que les lui sont appropriés, 81. Rien de ce mour dans lequel ['homme a été la vie des anges, 28. Les anges et habits sont des hommes, 220. Ceux que l'homme s'est approprié ne peut créé est l'amoul' du prochain. afin les esprits sont des aITections qui qui confirment chez eux les arpa­ être déraciné, car cela est devenu qu'il lui veuille autant de biell qu'il appartiennent à l'amour, et des pen· rences d~viennent naturels, 187. Il chose de sa volonté et en m61lle s'en veut il lui-même, et plus sées provenant de ces aITections, est permis à chaque homme de par· temps de son entendement. et par encore; et qu'il soit dans le plaisir 50,300,301. Tous les anges tournent 1er selon l'apparence; les anges conséquent chose de sa vie, 79. Si de son amour, quand il lui fait du la face vers le Seigneur, 29; ils ne aussi parlent selon l'apparence, l'homme croyait, comme c'est la vé­ bien, 275. Cet alllour est véritable­ tournent pas d'eux-mêmes la face mais ils pensent s~lon la vérité, rité, que tout bien ct tout vrai vien­ ment humain. 270. Quand l'amour vers le Seigneur, mais le Sei~neur 102, L'apparence de l'espace et du nent du Seiglleur, et que tout mal du prochain fut changé en alllour les tourne vers Lui, 29. Les anges tem ps est pOUl' 1es anges selon lGS et tout faux viennent de l'enfer, il de soi, et que cet amOllI' se fut du troisième ciel perçoivent l'influx états de leurs afTections et des pen­ ne s'approprierait pas le bien et ne accru, l'amour humain fut changé du Divin Amour et de la Divine sées proyenant de leurs afTeclions, le ferait pas méritoire, et il ne s'ap· en amour animal, 270. - Amour Sagesse procédantdu Seigneur, 158. 50. Le Seigneur se conjoint à proprierait pas le mal et ne s'en fe· des moyens, '109,110. Quel est l'a­ Parfois le Seigneur remplit de son l'homme au moyen des apparences, rait pas responsable, 320. mour des dignités et des richesses Divin un ange, au point que l'ange 119,120. L'homme est tenu dans APRÎ,S (d'). pour elles-mêmes, et quel est ne sait autre chose, sinon qu'il est l'apparence qu'il pense, veut, parle Ou,;, CoIte loculion prupositivo ost sou­ l'amoui' des dign ités et des richesses le Seigneu l', 96, et a~it par lui-même; pourquoi? vent employee pOUl' remlre 10 préposition pour les usages, 215. Ces deux loline ex; elle est surtout employée lors­ ANGLAIS (les), en général, ne se 32'L Dans le monde spirituel, les que noll'c préposition de donnoroit lieu il amours sont distiucts entre eux laissent pas contraindre il la reli· espaces sont seulemen t des appa­ one é((uÏI'o'luo, ct pour évilol' 10 trop fré· comme le Ciel et l'Enfer, 215. ­ gion, 136. Enseignement donné aux rences, 29. quente répétition do ces illoIs qui procède L'amour conjugal est l'amour spiri· Anglais dans la prière pour la Ons. On oppelle apparences les choses de ou qui ll'l'ovient Ile.: cl oussi du tuel-céleste même, '144. L'amour ct sainte communion, 'IH, (lui, dons le monde spiriluel, so présen. l'este pour Sil (oulorlllor il 10 Lrièvcté du le libre sont un, 7-~. Agir d'après ANIMUS (l') se compose d'aITec­ lent il la vue de,; espl'its et des onges; ce3 lexte. son amour, c'est agir d'après le tions, de perceptions et de pe nsées, choses sont nummécs opporences, pOl'ce AnAnIE (l') faisait,partie des con­ libre, 43. - Voir LllmE. que, correspondont oux Intérieurs des es­ tl'ées ail existait j'Eglise ancienne. 56, La maladie de l'esprit (animus) prits et des onges el les représentant, cil A~lOup. et SAGESSE, L'amour est enlève la rationalité, et par suite le et où l'ancienne Parole était connue, varient solon los élots de ces intérieurs. l'être de la sagesse, et la sagesse est libre d'agir selon la raison, Hl. ­ 11 '! a des opplll'cncQs l'uelles et dllS oppo­ 328, la qualité de l'amour, '13. L'amour VOil' MENTAl. ; LlDlIlL '. ronces non-réelles; les npporenees non­ AnA1Gl'iI::E, L'amour infernal, avec dans sa forme est la sagesse, '13. OIlS. L'Aninws est une sortC) d" mMI'11 l'él'lIes soot celles qui ne correspondent ses aITections du mal et du faox, ~ans la sagesse l'amour ne peut exlérieur, formé pOl' iles all't:ctions el d's pos oux intérieur;;, - Voi,' C. E. N° 175, comparé à une araignée et au tissu rien faire, et sans l'amour la sagesse inclinotions externes résultont principalo· AppnopnlATlo~ du bien et du de sa toile, 107, l:e peut non plus rien faire, a, 4. m~nl de l'éducation, de la sodélé el do mal, 78 à 81,320,321. ARBRE, Correspondance de la vie L'amour appelle bien tout ce qui l'Iubitude. - Voir AlI. C. No:l!16, l'ail' de l'homme avec la végétation de oussi HENTAL, Ons. ApPROPRIER, La Divine Provi­ est à lui, et la sagesse appelle nai ANTtPATll1E du Ciel et de l'Enfer, dence n'approprie il qui que ce soit l'arbre, 332. L'homme dans la Pa­ tout ce qui est à elle, 5. L'amour 303, le mal, ni à qui que ce soit le bien, role est décrit par l'arbre, 3Jz. Où appartient à la volonté, et la sagesse ANTIPODES, Le Ciel et l'Enfer sont mais la propre prudence approprie l'al'bre tombe, il reste étendu; de appartient à l'entendement, 136, comme deux antipodes, 300, l'un et j'autre, am>. Tout ce que même aussi la vie de l'homme reste L'amour et la sagesse entrent dans AORTE,296. l'homme pense, dit et fait d'après la telle qu'elle a été quand il meurt, l'homme pllr sa face, et non par le Ap P 4IA1TRE. Tout ceque l'homme volonté, lui est approprié et reste, t77 (bis). L'amour céleste, avec les derrière de sa tête, 95. L'amou l' et fait d'après le libre lui apparaît tant le bien que le mal, 226, 227, plaisirs de ses aITections du bien ct la sagesse ne sont ni dans l'espace comme étant à lui, 7'., à 77. L'hom­ Tout ce que l'homme fait d'après le du vrai et les pensées qui en résul­ ni dans le temps, !ln. Comment l'a­ me, quand il est dans une profonde libre selon sa pensée lui est appro tent, cam paré à un arbre remar­ mour se conjoint à la sagesse, 28, méditation, npparaît parfois dans la prié comme étant lui, et reste, 78. quable par ses branches, ses feuilles ANADAPT1Sl'ES, 259, société du monde spirituel à la­ Rien de ce que l'homme pense seu­ et ses fruits, 107. - L'arbre de vie
  • 194. 6 'i siun. le Seigneur quant à la Divine s'empêcher de penser que les trois les, mais elles peuvent dans le ciel ost quoslion d'un aull'C bien, il esl dil, ou Providence, et l'arbre de la science personnes sont trois dieux, 26.2.­ être perçues par les sens, :19. le bien nalurcl, ou 10 bien civil, ou 10 bien sign. l'homme quant ft. la propre l<'oi symbolique athanasienne, 1.27, I3r-:AU. Le vrai dans la vue de l'œil moral. prudence, 313, 241. 338. est ce qui est appelé beau, 31'.2. BIE;'ol ET VRAI. Le bien appartient ARCANES. Les arcanes du ciel sont ATHRES. Ceux qui attribuenttout I3r:NÉDlCTlONS. Quelles sont les à l'amour et le vrai appartieut à la innombrables, et à peine un seul est à la nature et rien'au Divin, et qui véritables bénédictions '? 217, 250. sagesse, 5, 7, L'amour appelle bien connu de l'homme, 254. L'homme par des raisonnements d'après les I3ERGER DES BREBIS (le) est celui tout ce qui est à lui, et la sagesso possède en lui même la faculté de choses visibles ont fait cela l'objet qui s'adresse au ~eigneur, 230. appe~le vrai tout ce qui est à elle, comprendre, comme les anges eux­ de leur foi, sont des athées, 98, 9!). I31hES. Facultés des bêtes; dilTé­ 5. Chacun appelle bien ce qu'il sent mêmes, les arcanes de la sagesse, - Adorateu rs de la natu re ou rence entre ces facultés et celles de comme plaisir d'après l'amour de 223. Les diableset lessatailSpeuvent athées, '154. ' l'homme, 74, 96. L'homme <fui con­ sa volonté, et appelle vrai ce que aussi les complendre, 99. Arcanes ATTRJI3UT. Tout ce qui existe tient firme chez lui que tout ce qu'il par suite il perçoit comme charme do la sagesse angélique, qui ne peu· de la forme ce qui est appelé qualité, pense, et ce qu'il fait, est pensé et d'après la sagesse de son entende­ vent être compris par l'homme dont et aussi ce qui est appelé attrihut, 4. fait par lui-même, devient comme ment, 195. Toutes choses dans l'u­ le mental spirituel n'a pas été ou· AunonE. Pourquoi Lucifer est u ne bête, 321. Il ne connalt pas nivers se réfèrent au bien ct au vrai, vert, 164. - Arcanes angéliques, appelé fils de l'Aurore, 257. d'autre di/lérence entre ('homme et et même à la conjonction du bien et 4, 124, '125, 163, '164, 254. Arcane ·AvAnlcE (l') est la racine des la bête, sinon que l'homme parle du vrai, 5, 7, IL Le bien n'est pas des arcalles de la sagesse angéliq ue, maux, 220. et que la bête profère des sons, et il quelque chose s'il n'est pas uni au 172, AVI':1IH (l'). Il n'est donné à per­ croit que l'un et l'autre meurent vrai, et le vrai n'est pas quelque AnCHE (l') chez les Israélites, à sonne de savoir l'avenir, mais il est pareillement, 321. DilTérence entre chose s'il n'est pas uni au bien, 11. cause du Décalogue qui y était ren· permis il chacun de conclure d'après la bête ct l'homme devenu bête, Le bien, chez les anges du ciel ct ferm,é, a été la chose la plus sainte la raison Sllr les choses futures, 'liO. 276. chez les hommes de la terre, n'est de l'Eglise, 326. - Voir DÉCALOGUE. Le désirde connaître d'avance l'ave· I3EUGLEMENT (le) des vaches dans le bien en soi; qu'autantqu'il a été AnGUMENTS ordinaires contre la nir est inné (connatwn) dans la plu· le chemin, - 1 Sam., VI, - sign. uni au vrai, et le vrai n'est le Hai Divine Providence, ~36 à 239 ; ré· part des hommes, mais ce désir tire la dilTlcile conversion cles convoi­ en soi, qu'autant qu'il a été uni au futés, 241 à 274. son origine de l'amour du III al ; tises du mal de l'homme natu rel en bien, '10, -Jl1. Par le bien il est en~ AIIIANIS)/E. Son origine, 262. Il c'est pou rq uoi il est ùté à ceux qu i des aiiections bonnes, 326. tendu tout ce qui universellement règne dans le cœur de plus de per­ croient à la Divine Providence, 'liU. BIEN (le) est le plaisir de l'utTec­ embrasse et enveloppe toutes les sonnes qu'on ne croit, 262. AVEUÙLIDJENT de l'entendement. tion d'agir et de penser selon l'ordre choses de l'amour, et par le vrai Il AmENs. Leur sort dans l'autre Ceux qui sont dans l'état d'aveugle. Divin, 279. Il Y a des myriades est entendu tout ce qui universelle· vic, 2::11. ment de l'entendement ne peuvent d'alIections qui entrent clans chaque ment embrasse et enveloppe toutes ARROGEn (s') le pouvoir Divin, pas êtl'e réformés; pou rq uoi ? HL bien et le composent, 279. Dans tout les choses de la sagesse, 11. Tout c'est prétendre pouvoir ouvrir et bien il y a insité un amour de se bien et tout vrai viennent du Sei­ fermer le ciel, remettre et retenir BABEL, dans la Parole, sign. la défendre contre le mal, et de l'éloi­ gneur, 321. Il ne peut pas y avoir les péchés, pal' conséquent sauver profanation du bien chez ceux qui gnel' de soi, 233. Par le bien il etit de bien sans son vrai, 233. Le bien et condamner les hommes, t57. s'attribuent les Divins, 231,2;';7. entendu ce qui universellement em· est pour chacun ce qui est le plai!il' ARTÈRES, 296. BABYWNIE. L'Église, peu de temps brasse et enveloppe toutes les choses de SOli allection, et le vrai ce qui ASSYRfE (1') s'ign. la profanation après son instauration, a été changéc de l'amour, 11. Toutes les produc­ par suite est le charme cle sa pen­ dtJ ce qui est saint, 2:l'J. L'Assyrie en Babylon ie, etensu ito en Ph ilisthée, tions de l'amour sont appelées sée, Hl5. Les biens et les vrais sont faisait partie des contrées où exis­ 264. Ce que c'est que la Babylonie, biens, il. Le bien, sans une rela­ les changements et les variations de tait l'Eglise ancienne et oil l'an­ 264. tion à quelq ue chose, ne peu t pas l'état des .lormes du mental, mais cienne Parole était connue, 328. BAN~ISSE"'ENT (le) d'Adam du jar· être ap pelé bien, 11. Tou t bien est ces changements et ces variations ASTUCES (les) sont les perceptions din d'Eden, sign. la pri valion to­ appelé bien d'après le plaisir ou la sont perçus el vivent uniquement des con voi tises, 206, tale de la sagesse, 313. béatitude de ce bien, 324. Le bien par leurs plaisirs et par leurs char· ASTUCIEUX. Leur sort dans l'autre BAPTÊ)I(~ (le) est pour signe et mé­ de la vie, ou vivre bien, c'est fuir mes, '195. - Ce que c'est que III vic, 310. morial de la régénération; il ne les maux parce qu'ils sont '~ontre la vrai et le bien naturels, et ce que ASYMPTOTE. Corn paraison tirée de sauva que ceux qui sont lavés spi· religion, ainsi contre Dieu, 325,326. c'est que le vrai et le bien spirituels, l'Asymptote et de l'Hyperbole, au rituellement, c'est-à-dire, qui sont Voir BIEN ET VRAI. 31.2. Voir MARIAGE. sujet de la sagesse angélique et de régénérés, 330. - Voir R~G~:NÉRt:R, Oos. Dans les Ouvrages do ('AuICUt·, BLASPHEMES. Leur origine 276. la ~agesse Divine, 33'). BÜTITUDES DU CIF.L (les) ne peu­ quand il èsl dil simplement le bien, c'est BOUCHE (par la), dans le sens ATHA;'olASE. Il n'a pu lui-même vent pas être déerites par des paro toujours du bien spirituel qu'il s'agit; s'il spirituel, il est entendu la pensée,
  • 195. 9 8 faisait,partie des contrées où exis­ que celui de sort amour, 60. Cha­ parce que là pensée parle par [a général se laissent coutraindre à tait l'Eglise ancienne, et où l'an­ cun, après la mort, suit le chemin bouche, 80. Dans Luc, - VI. 45, la religion ; mais cela a lieu chez cienne Parole était connue, 328. de son amour, vers le ciel. celui - la bouche s'ign. la pensée qui ceux chez qui il n'y a rien d'intern e CHALEUR (la), dans le monde spi­ qui est dans un amour bon, et vers appartie nt à l'entendement, 80. dans le culte, mais où tout est ex­ rituel, est le Divin amour procédant l'enler, celui qui est dans un amour Boucs (les) sign. ceux qui sépa-' terne, 136. du Seigneur, 292. Analogie entre mauvais. 319. rent la foi d'avec la charité, 258. CAUSE. Tout ce qui se fait d'aprèa les elTets produit s par la chaleur CHEVEU (le), dans la Parole, sign, Par les boucs, dans Matth., XXV, quelque cause, se fait d'après la spirituelle et les effets produits par la plus petite de toutes les choses, 41 à 46, sont entendus ceux qui Divine Providence selon une de ses la chaleur naturelle, 292. '160. C est 159. omettent de penser au mal, et qui lois, 246. Il n'existe aucune chose par les plaisirs des affections et CHRÉTIENNE (religion). Pourquoi par conséquentsont continuellement sans une cause, 212, Les causes de par les charmes des perceptions et cette religion est seulement dans la dans le mal, 101. permissions sont des lois de la Di­ des pensées, qu'il y a chaleur vitale, pl us petite partie du glohe habita­ BREBIS. Appeler le~ brebis nom vine Providence, 249. QU1nd de 19:>. ble, et pourquoi elle est di visée, 2:';6. ·par nom, - Jean, X, 3, - c'est en· l'elTet on ôte la cause, l'eflet périt, CHANGEMENTS d'état et de lorme Pourquoi dans plusieurs royaumes seigner et conduire quiconque est 3. La cause est appelée fin moyenne, des substances purementorganiques où elle a élé reçue, il y a des hom­ dans le bhm de la charité selon 108. - Voir FIN. du mental, 19;5, 279, 319. Ce que mes qui s'attribu ent le pouvoir Di­ l'état de son amou l'et de sa sagesse, CAUSE (être) Le Seigneur n'est c'est que ces changements d'état, et vin, et veulent êtl'e adorés comme 230. point cause que l'homme pense le quels ils sont, 319. Les changements des dieux; et pourquoi on y invo­ CAÏN sign. la sagesse ou la foi, mal et le faux, 292. Ceux qui ne et variations d'état dans les su b­ que des hommes morts, 257. Pour­ splcialement la sagesse séparée de sont point, sauvés en sont eux­ stances organiques sont tels, qu'une quoi parmi ceux qui prolessent la l'amour, ou la foi séparée de la cha­ mêmes cause, 330. fois devenus habituels, ils persis­ relion chrétienne, il y en a qui pla­ l'il~; Caïn qui tue A bel, c'est relte ten t, 279. cent la salvation dans certaines pa­ foi qui anéantit la charité, 24.2; Ck'lE (la sainte) instituée par le Seigneur, confirme la rémission des CHANT. Comment sont produits roles qu'on pense et prononce. et voir AOEt.. Ce que signifie le signe péchés chez ceux qui font péniteuce, les sons et leursart iculatio nsappar ­ non dans [es biens qu'on fait, 258. mis sur Caïn, de peur qu'il ne fût 122. VI)'ir nlblISSION ; PÉN'TENClI:. tenant au chant, 279. - Voir SO:-l. Voir MO:-lDE CIlIIÉTIF.N. Pourquoi tué,24.2. CUAR (le), dans la Parole. sign. l'on n'a pas su que fuir le3 maux CALVIN, ::>0. CENTRE (du) aux périphéries, 79. comme péchés, c'est la religion Toutes les choses qui sont au ceutre la doctrine d'apl'ès les vrais spiri­ CANCP.:I. Au cancer esL compal'é tuels, 326. chrétieune même, 265. , le mal qll i resLe renfermé et ne se se r6pandent jusqu'au x périphéries, CHARDON (le) sign. le mal, 313. CflRl(TlE:-lS (les) de la vieille Eglise montre point, 2:>1. 86. Chez les méclJants les maux avec ne comprennent point que Dieu, les laux sont comme au centre, et CHARIOT neul (le) - 1 Sam., VI, CAPTIVITÉ (la) du peuple Juif dans - s'ign. la doctrine nou velle, mais Créateur de l'univer s, soit venu la l3abyloni.c, sign. la dévastation les biens avec les vrais comme aux natu l'elle, 326. Lui-Même dans le monde, et ait pris même de l'Eglise. 2~6. périphéri~s; mais, chez les bons, l'humai n,etc'es t pour cela que dans CHA~m; (le) se dit de la sagesse et CARo'rlDEs (al'lères), 296. les biens avec les vrais sont au de la pensée, 195. Chaque pensée a leur pensée ils séparent son Divin CARTILAGES (les) du Très-Grand­ centre, et les manx avec les faux son charme, 195. - Voir PLAISIR. de son Humain, 255. Ceux qui Homme, ou du Ciel.!wnt con~titués aux périphéries, 86. Ainsi, les biens CUATJ.IENTS. Personue n'est ré­ nient la sainteté de la Pal'ole ne par ceux auxquels l'Evangile n'a pu dans les périphéries chez les mé­ formé pal' les chàtil11ents, parce sont point réputés chrétien s, 25G. parvenir, mais qui ont seulement chants sont souillés par les lTIaux qu'ils contraignent, 136. - Voir CHRIST. Il n'y fi personne qui une religion, 254., :326. du centre, et les maux dans les pé­ CONTI1AI:-lDRE. pu isse prononcer le nom de Christ, CATÉCHISME ou DÉCA LOG UE, consi . riphéries chez les bons sont adoucis si ce n'est d'après le Seigneur, 53. par les biens du centre, 86. CHIOllN. Le Seigneur n'entre pas déré comme un Iivl'e d'enfance, qui chez l'homme par un autre chemin CUH.I>. Transpol'l du chyle dans n'est plus d'aucun usage, 329. CERVEAU, son organisation, 279. que par le chemin interne, 131. Ce I€s viscères du corps, 296, -IG4. CATHOI.lCISME-l{O.lAIN. Sa clom i·· Le cerveau sublime le sang, et de chemin interne est par la Parole, ClEL (le) provient du genre hu­ nation, 21!i; pourquoi elle a été nonveau le vivifie, 336. pal' la doctrine, et pal' les prédica­ main, 27. Le CIel provena nt du permise, 257. Il a été pourvu par CHAIR. Par volonté de chp.ir, ­ tions d'après la Parole, 1,31. Dans Je genre humain est la fin de la créa­ la Divine Providence à ce que dalls Jean. I. 13, - il est entendu le monde spirituel il y a aussi en ac­ tion, 27, 323. Le ciel est ciel non cette religion la sainte cène lût divi­ pl'opre volontaire, qui est le mal, tualité des chemins qui couduisent d'après les Anges, mais d'après le ~ée, le pain srtll étant donné au 29tl. à chaq ue société du ciel, et à cha­ Seigneur, 28. Le ciel est la cohabi­ peuple, et à ce qu'elle flH corporelle CHHDÉE (la) sign. la prolanation que société de ['enfer, 60; là, il Y a lation avec le Seigneur pour l'étel" et matérielle, et considérée comme du vrai chez ceux qui s'attribu ent des chemins pou l' chaque amOUI', et nité, 27; il est la conjonction avec la chose principale; pourquoi? 257. les Divins, 23J ; s'ign. la prolanation personne n'y voit d'autres chemins le Seigneur, 28. Leciel est dans une CATHOLIQUES-RoMAINS (les), en de ce qui est saint, 251. La Chaldée
  • 196. 10 li forme humaine, 204. Le ciel angé­ cœur, 279, 296. Le cœur rassemble ce qui n'est rien, 278 (bis). - Voir lique, devant le Seigneur, est com­ le sang et le distribue, 336. - Rationnel (le) naturei et le Ra­ me un seul homme, 64, 2j4. Sa tionnel spirituel, -H':J4, PÉCIÜ:S; PÉNITENCE. CO~lDAT de l'homme interne con­ description, 60 à 63. Il est l'image tre l'homme externe; quand com­ - Sagcsse(la) conjointeàl'amour, Obs. La r,onrcs~ion consiste Il 'oir, ~ con­ de l'Infini et de l'Eternel, 62, Ce mence ce combat., 146~ Il a lieu 35. natlrc el reconnaltre ses maux. 01 li se le­ que c'est que le ciel dans le com­ dans l'homme, quand l'homme - Sa(Jcsse (la) lIon conjointeà l'a­ nir pOUl' ~n mis6rablopéchour. n. C. 5JU. mun ou che7 plusieurs, et ce que pense que les maux sontdespéchés, mou l', 3:5. CONFIRMATEUR. Il y a des confir­ c'est que le ciel dans le particu· et qu'en conséquence il veut y re­ - Sagesse (la) dans sa progres­ mateurs très-adroits,qui ne connais'" lier ou chez quelqu'un; et aussi ce noncer, 145,'147. Si ce combat est sion, 335. sent aucun vrai, et néanmoins peu­ que c'est que le ciel dans le monde violent, il est appelé tentation, 1lf;5, - Vie (la) influantcans les mé­ vent confirmer et le vrai et le faux, spirituel, et ce que c'est que le ciel 284. Il Y a combat contre les choses chants de même que dans les bons, 318. dans le monde naturel, 27, Le ciel qui sont dans l'homme même, et 160. CONFIRMATION (la) du faux est la a été distingué en autant de socié­ que l'homme sent comme siennes, COMPnENDnr.. DilTérence entre comprendre une chose pal' des rai­ négation du vrai, et la confirmation tés communes qu'il y a d'organes, 11~7. Le combat le plus diflicile de du mal est le rejet du bien, 23'l. 11 Y de viscères et de membres chez tous est le combat contre l'amour sons et la voir en soi, WO. Com­ prendre est le compagnon de vou­ a une confirmation intellectuelle et l'homme; et chaque société com­ de dominer d'après l'amour de soi, non en même temps volontaire, mais mune, eo autant de sociétés moins 146. loir; autant on veut, autant on peut comprendre, 96. toute confirmation volontaire est in­ communes ou particulières, qu'il y CO.UIE PAn sOI·MlhIE. 76,88, U2, tellectuelle aussi, 318. La confirma­ a de grandes parties dans chaque 9:5,96,102,164, 2tO, 321. Comme Co;.;cunllŒ (la) dans la Parole sinn. la rel :giosité, 245. Les trois tion du mal. volontaire et en même viscère ou organe, 6~. Le ciel du en soi, 54. temps intellectuelle, fait que l'hom­ Seigneur dans le monde naturel est CO~OIERCE (le) est un bien géné­ cents concubines de Salomon repré­ sentaient les diverses religiosités me croit que la propre prudence appelé Eglise, et l'ange de ce ciel ral, quand il est "amour final, et est tou t, et que la Di vi ne Provi­ est l'homme de l'Egli~e, qui a été l'argent J'amour servant de moyen, dans le monde, 24;'). - VOiT SALO­ dence n'e~t rien; mais il n'en est ~IOS . conjoint au Seigneur, 30. L'homme pourvu que le commerçant fuie et pas ainsi de la seule confirmation par création estleciel dans Jaforme ait en aversion comme péchés tes CONDUIT (être). CommenU'homme est conduit pal' le Seigneur, 1;)4 à intellectuelle, 318; 'DoiJ- aussi, 235, la plus petite, 67. Ceux qui ont re­ fraudes et les arti fices, 2',0. 321. connu Dieu et sa Divine Providence CO~IMUN. Est appelé commuu co 17/1. L'indice qu'on est conduit par le Seigneur, c'estqu'on aime le pro­ - CONFIRMER. Tout ce en quoi constituent le ciel, 20:5. - Ciel qui existe par les particuliers, 201. l'homme s'est con firmll demeure Mahométan, 2:>5. - Vot/' MA 110.1 1:; • CO~lMU~ICA.'f[OI'l. D'Ins le Monde chain, 208. Ceux qui portent leurs regards vers Dieu, et ne tont pas de comme propre chez lui, 317. Il n'y T.-I.NS. spirituel il y a communication des a rien qui ne puisse être confirmé, nllections ct des pens(~es provenant mal au prochain, sont conduits par Cn'IL. Ce qui est civil et moral est le Seigneur, 2;;3. Ceux qui sont et le taux peut être confirmé le réceptacle de ce qui est spirituel, des alTections, 224. conduits par le Seigneur sont aussi plus que le vrai,318; il peut être 322. Est appelé civil l'homIlle qui COMPARAISO:-OS concernant: instruits selon leur religion au su­ confirmé au point qu'il se présente connait les lois du royaume dont il - Amour (1') céleste, 107. jet de Dieu et du prochain, 253; et comme vrai, 286,318, Le faux étant est citoyen, et qui vit selon ces lois, -,Amour (l') internai, '107. sont élevés au-dessus du propre, confirmé, le vrai ne se montre pas; 322. - Ceux qui ont attribué toutes 316, Ceux qui rcconnaissentla na­ lOais d'après le vrai confirmé le choses à la propre prudence, 30:1. ture et la propre prudence sont faux se montre, 318. Pouvoir con­ Cmun (le) S'ion. l'alTe('tion (fu i GOff. bat (le) ('ntre le bien et le comme les esprits de l'enfer qui ont firmer tout ce qu'cn veut, ce n'est appartient à l'amou l'OU à la volonté, mal dans l'homme pendant la ré­ dela répugnance à être conduits par pasde l'intelligence, c'est seulement 80. Par le cœur ii est entendu l'a­ formation, 284. le Seigneur, et qui aiment à être une subtilité,qui peut exister même mour de l'homme, 172, Ce qui n'est - Convoitises (les), 112. chez les plus méchants. 318. 'J'oute point dans le cœur péri t dans l'en­ - Joie (la) dans le ciel~suprêmo conduits par eux-mêmes, 208. CONFESSER. Ce que c'est que con­ chose confirmée par la volonté, et tendemen t, 172. Le cœu l' corres­ et dans le derniel' ciel, 2M. fesser ses péchés, 278. Se confesser en même temps par l'entendement, pond àla volonté, et le poumon cor· - Mal (le) qui est l'enfermé et ne coupable de tous les péchés, et n'en demeure éternellement, mais non respoud à l'en telldement. 'IU3. Le se montre pas, 278 (bis), recherchel' aucun chez soi, ce n'cst ce qui a été confirmé seulement par pouls du cœur est le principe natu­ - Piété (la) sans la pénitence, point confesser ses péchés, 278 (bis). l'entendement, 318. Celui qui con­ rel de la vie, et la volonté du men­ 121. Co;.;mssloN (une) de tous les pé­ firme de mauvais amours fait vio­ tal est le principe spirituel de la - Plais'ifs (les) des alTections du chés, sans en rechercher aucun chez lence aux Divins !Jiens, et celui qui vie, 193. Le cœur se conjoint le bien, 40, soi, est un assoupissement, et conlirme de faux principes fait VIO­ poumon, et la volonté se conjoint - Plaisirs (les) des convoitises enfin un aveuglement; c'est comme lence aux Divins Vrais, 231. J'entendement, 193. Fonctions du du mal, 40.. un universel sans aucun singulier, CONFLIT et combat entre le bien et i5
  • 197. 12 13 le mal dans l'homme pendant la ré­ avec le Seigneur,ainsi conjonction ré­ dépend de la conjonction du éréa­ réformé par ies conversations avec formation, 284. ciproque; comment elle a lieu .28. La teur avec l'homme, 3. . les défunts, 134, 134 (bis). CONFUS. Toute imperfection de la conjonction du Seigneur avec l'hom­ CONSOM~IATlON. La fin d'une Eglise CONVOITISES (les) sont les affec­ forme résulte du confus, ou du non­ me, et la conjonction rér.iproque de est appelée consommation, 328. tions de l'amour du mal, 33, elles distinct, 4. l'homme avec le Seigneur, se font Comment sont décrites dans la Pa­ résident dans l'homme naturel,33. COl'JOINDRE. Comment l'homme par les deux facultés de j'homme, la l'ole, et comment ont eu lieu succes­ Les convoitises du mal sont innom· est conjoint de plus près en plus rationalité et la liberté, 92; elIps se si vement les consommations de la brables, 296, 279; elles obsèdent près au Seigneur. 33. Chacun re­ font par aimer le proch3in comme Très-AncienpeEglise, de l'Ancienne les intérieurs du mental, 38. Les connalt Dieu, et est conjoint à Dieu, soi-même et le Seigneur par dessus Eglise, ~e l'r;~lise Israélite et Juive,maux sont dans l'homme externe, selon le bien de sa vie, 326. Le Sei­ toutes choses, 94. Il y a conjonction et de l'Eglise Chrétienne, 328. et les convoitises du mal sont dans gneur a été conjoint à l'homme, à du Seigneur' avec tout homme, tant CONSTANTES (les choses) ont été l'homme interne, et elles sont cohé· l'esprit et à j'ange, de telle sorte méchant que bon; c'est pour cela créées. pour cette fin que les choses rentes avcc le mal comme I~s raci­ que tout ce qui se réfère au Divin que tout homme a l'immortalité; ;ariables existassent en elles, 190. nes avec le tl'onc, 119. Le feu ren­ ne vient pas d'eux, mais vient du mais la vie éternelle, c'est-à-dire, Enumération de certaines choses fermé des convoitises du ma) con­ Seigneur, 53. Plus l'homme est con· la vie du ciel, est pour l'homme constantes, 100. sume les intérieurs du mental et les joint de près au Seigneur, plus il cbez qui il y a la conjonction réci­ CONTAGION du mal, D'où elle vient, dévaste jusqu'à la porte, 278 (bis). est sage, :i4; plus aussi il est heu· proque depuis les inlimes jusqu'aux 32~ Chaque convoitise du mal, quand reux, 37; plus aussi il lui semble derniers, 96. La reconnaissance de CO:-lTIGuïT~. Ce qui est vivant elle est représentée dans l'en 1er, ap, distinctement qu'il s'appartient, /l2 ; Dieu fait la conjonction de Dieu dans l'ange et dans j'homme vient parait comme un animal nuisible, plus auasi il remarque clairement avec l'homme 326. De la conjonc­ du Divin procédant qui leur est 296. Les convoitises entrent dans le qu'il appartient au Seigneur. 42. Le tion du Créateur avec l'homme dé­ conjoint par contiguïté, et qui leur corps par l'externe de la pensée, Seigneur se conjoint l'homme au pend l'enchainement de toutes apparait comme étant à eux, 07. -112. L'homme ne peut pas perce­ moyen des apparences, ct au moyen Jhoses, et même la conservation de CONTRAINDRE. L'extel'lle ne peut voir le!> convoitises de son mal; des cl)rrespondances, 219. Le Sei­ toutes choses, 3. La conjonction dans pas contraindre l'interne, mais l'il)· s'il ne savait pas d'autre part que gneur par sa Divine Providence se le Monde spirituel vient de l'aITec­ terne peu,t contraindre l'extcrne, ce sont des maux, il les appellerait conjoint aux choses naturelles au tion qui appartient à l'amour, 326. 129,13li. Etre contraint, c'est agir dcs biens, 1'13. Les perceptions des moyens des spirituellp.s, et aux tem­ Toute conjonction dans le Monde non d'après le libre selon la raison, convoitises sont lesastuces; les pllli· porelles au moyen des éternelles, spirituel se fait par inspection, 29 ; ni par soi-même, mais d'après le sirs dèS convoitises sont les maux: selo.n les usages, 220. Le Seigueu r exemple!>, 326. La conjonction spiri­ non-libre et d'après un autre, 121. et les pensées des convoitises sont se conjoint aux usages au moyen des tuelle est semblable à elle· même Le Seigneur ne contraint jamais les faux, 206. correspondances, et ainsi au moyen dans les communs et dans les par­ qui que cesoit, 4a. Per30nne Ile peut CORNKS (les dix) du dragon,­ des apparences, selon leurs confir­ ticuliers; eUe tire son origine de la ètre contraint à croire, 129, 136. Il Apoc. Xl!. 3, - sign.la puissance mations par l'homme, .220. La pen­ conjonction du Seigneur avec le est dangereux de contraindre les de persuader au moyen Q usions, 'ilJ sée de l'entendement ne se conjoint Monde spirituel et avec le Monde hommes au culte Divin pal' des 310. pas avec j'affection de la volonté, naturel, dans le commun et dans le menaces et par des ch~timellts, 136. CORPS (le) de l'homme est com­ mais c'est la volonté et son affection particulier, 326. Conjonction de la Etre contraint par l'amour et par la posé des choses les plus grossières qui se conjoignent avec l'entende­ volonté avec l'entendement, 160. crainte de perdre l'amour, c'est se de la nature, 220: par la mort ment et sa pensée, 80. Conjonction de toutes les choses de contraindre soi-même, 1:36. Se con­ l'homme les dépouille et retient les CONJONCTION (la) avec le Seigneur la volontü et de l'entendement, ou traindre soi· même, ce que c'est, choses les plus pures de la nature, est la réception de l'amour et de la du mental de l'homme, avec l'amour 1!J,7. Se contraindre soi-niClIle n'est qui sont les plus proches des spiri­ sagesse qui procèdent de Lui, 164 de sa vie, 108. ni contre la rationalité ni contre la tuels, et ces choses son t alors ses La conjonction avec le Seigneu r et Cor'JUGAL (l'amour) est l'amour liberté, 136, 14:>, 1!l7. L'influx du contenants, 220. Quand le corps est la régénération sont un, 92. Il Y a spirituel-céleste même. qui est monde spirituel ne contraint point, malade, le mental aussi est malade, une conjonction de plus proche en l'im~ge. de l'amour du Seigneur et 129. Il ya un interne contraint et 142. Dans tout le corps, et dans plus proche, et aussi une conjonc­ de 1EglIse, 14!1o un interne libre,- 136. Culte con­ chaque partie, il y a des externes tion de plus éloignée en plus éloi­ CONNAISSANCES (les) sont corn me traint, et culte non contraint; quels et des internes: les externes y sont gnée, 28,32. Comment la conjonc­ ils son t, 137. appelés peaux, membranes et enve­ des instruments dans la main d'un tion de l'homme avec le Seigneur ouvrier, 96. CONTRAINTE. L'interne refuse la loppe; les internes sont des formes . apparait de plus proche en pl us CONSF.NTEMEl"T (le) est le fait contrainte de la part de l'externe à diversement composées et tissues de proche, 33. JI Ya conjonction du un tel point qu'il se détourne, 136. fibres nerveuses et de vaisseaux san· même, Hl. Seigneur avec les Anges et des Anges CONSERVATION (la) de toutes choses CONVERSATION. Personne Il'est gains, '180.
  • 198. 14 15 ' CORRESPONDANCES. )] y a corres­ Lui une crflation inlinie et éter­ terne est contraint, 136. Le culte est le degré naturel; le second, le pondance entre toutes les choses du nelle, 202, 203. - Par la création contraint est un culte corporel, ina­ degré spirituel; et le troisième, le mental et toutes celles du corps, du ciel et de la terre, dans le pre· nimé, obscur et. triste, '137. Le culte degré céleste, 32, 324. Ces degrés 181. Le Seigneur se conjoint aux miel' Cha pitre de la Genèse, il est non contraint, lorsqu'il est réel, est sont en actualité chez chaque hom­ usa~es au moyen des correspondan· entendu la nouvelle création ou ré­ un culte spirituel, vivant, lucide et me, mais chez les bêtes il n'y a ces, ~20. Toutes les choses de la Pa­ génération ,des hommes de la Très­ gai, '137. - Le culte, avant l'avè· qu'un seul degré de la vie, lequel role sont de pures correspondances Ancienne Eglise, 323. nement du Seigneu l', était un culte est semblable au dernier degré qui, des spirituels et des célestes, et CRÉATION (la première), 332. représentatiF, 255, chez l'homme, est appelé naturel, parce qu'elles sont des correspon­ Oes. l'al' cette expression, que l'un ren­ DAGo:-l représentait la religiosité 32(j,. Ces degrés sont ouverts en dance! elles sont aussi des appa­ cor,tro quelque/ois dans ses écrits, l'Au­ de ceux qui !'lont dans la foi séparée actualité par le Seignel! l' chez rences, 220. - La science des cor­ leur n'entend pas qu'il y ait eu uno pre. d'a vec la charité 326. l'homme selon sa vi(~ dans le monde, respondances, qui est allssi la mière, et une ~econde Création: mais corn­ DA~INA'l'lON (la) est la non-salva· mais ils ne sont ouverts percepti. Ille la conservation est une flcrpéluollù blement et sensiblement qu après sa lion, 3·~9. Le premierétat de l'homme science des représentations, était cbez les anciens la science même créa lion, el qu'en conservant Dieu CI'(~I' toujours, celle expression iLdique spécia­ est la damnation, 83. Par la croyance J sortie du monde, 32, Il a aussi chez l'homme trois degrés e la sa· des sages, 255; cultivée principale­ lement la cl'éalion de l'univers. à 11 salvation opérée en un moment ment en Egypte, 255. CRÉER. Toutes chosesontété créées par miséricorde immédiate, la dalll­ gesse; ils sont ouverts selon l'amour, COULEURS (les) n'existeraient pas, du Divin Amour par la Divine Sa­ nation est imputée au Seigneur, 3'L Le degré spirituel ne tient pas si la lumière n'était pas une chose gesse, 3. Le Divin Amour et la Di­ 2/10. au degré naturel par continuité,' constante, 190. Voir CO~STANTES. vine Sagesse sont en uue sorte DA~[NEl. Su pposer que quelques­ mais il lui est conjoInt par les cor· Les couleurs apparaissent également d'image dans tou te chose créée, !:i. uns du genre humain ont été dam­ respondances; il en est de même du dons la lumière de l'hiver ou dans Daos tout ce qui. a été créé, il y a nés par prédestination est une hé­ degré célestFl relativement au degré la lumière de l'été, 298. quelque chose qUI peut se rappor­ résie cruelle, 330. Les maux ne spirituel, 3(j,. Considéréen lui·même, COUPABLE. Ce qui rend l'homme ter au mariage du bien et du vrai, damnent point le régénéré; pour­ le premierdegrédela viedel'homme, coupable du mal, 294. 74. Aucun ange ni aucun esprit Il'a quoi? 83. ou degré naturel, n'aime que soi et CRAINDRE Dieu, c'est craindre de été créé immédiatement. mais tous DANOIS. Ensei&nement qui leur le monùe; pourquoi? 32~. Le degré l'offenser; et craindre de 1'0lTenser. sont d'abord nés hommes, 220. Tout est donné dan~ la prière pour la dans lequel est l'homme, quand il c'ost craindre de pécher; cela n'est homme a été créé pour vivre éter­ sainte communion, 114. sort du monde, est perfectionné pas de la crainte, c'est de l'amour, nellement dans un état heureux DAVID (par), dans un grand nom­ éternellement, a31. 140. dans le ciel, 324. L'homme a été bre de passages de la Parole, il est DÜUGE (par le) est décrite la con· CRAINTE (la) de Dieu, dans le !ens créé pour être un réceptacle do entendu le Seigneur qui devait venir sOllHnation ou la fin de la Très-An­ réel, n'est autre chose que l'amour et l'amour et de la sagesse de Dieu, dans le monde, 2(j,5. cienne Eglise, 328. la crainte de perdre j'amour, 139. 328. DilTérence entre créer et pro­ D~:cALOGUE ,le) a éta le commen­ DENTS (les) du très·Grand Homme, Qui sont ceux qui ont la crainte de céder, 219. cement de la Parole; placé dans ou du Ciel, sont constituées par Dieu, 253. Craintes diverses: Crain te (;RUAUTI~S. Leu l'origine, 276. l'Arche il était appelé Jéhovah, et cpux auxquels l'Evangile n'a pu par­ de la perte de l'honneur et du gain; CRUCIFIER. Il a été permis à la constitullit le Saint des Saillts daps venil', mais qui ont seulement une - cral nte de la perte de la réputa­ nation Juive de crucifier le Sei­ le Tabernacle et le Sanctuaire dans religion,326, clr., 254. tion; - crainte des peines civiles gneur; pourquoi? 247. le Temple de. Jérusalem, 326. Il est Dt:POUILLES, Après la mort l'hom' et des peines ecclésiastiques; ­ CULTE. Il est dangereux de con­ composé de deux Tables, l'une pour me est également homme comme crainte des peines infernales; ­ traindre les hommes au culte Dil'in, Dieu et l'autre ):.our l'homme, 326. dans le monde. avec la seule dilTé­ crainte de la perte de la dignité et 136. Le culte contraint enferme les Décalogue enseigné aux enfants, rence qu'il a rejeté les dépouillesqui de l'opulence, 139. La crainte ferme maux, qui alors sont cachés comme 258,260. Le Décalogue, aujourd'hui, constituaient son corps dans le les intérieurs du mental, 139. Per­ lefeu dalls du boissouslacendre, feu est un petit livre fermé, et ouvert monde. 124. SIlOne n'est réformé dans l'état de qui s'entretient et s'étend jusqu'à ce seulemeut dans les mains des en­ Dr.RNIElS (les) de l'homme sont crainte, 139. qu'il éclate en incendie, 13fi. Au fants, 32.l. Voir CAT~CHIS~JE. les choses qui sont dans l'externe CRÉATION. La fin de la création est conlraire,leculte non contraint mais DEURKS. JI y a deux genres de de sa pensée, '125. Le Seigneu l'agit le ciel provenant du genre humain, spontané n'enferme point les maux; degrés, les degrés discrets ou de par les intimes et par les derniers hauteur, et les degrés continus ou en même temps, '1'24, 220. Les inti· 323. Tou tes les choses qui son t hors J' c'est pourquoi les maux sont comme mes et les intermédiaires sont en­ de l'homme, et qui lui servent 1J0ur des feux qui aussitôt s'enflamment et de largeur, :32. Dans l'nomme par l'usa~e, sont les fins secondaires de se dissipent, 136. Chez ceux qui sont création, et pa l' su ite dès la semble dans les derniers, 121i-. Les la création 332. Le Seigneur a créé dans le seul culte externe, sans naissance, il Ya les trois degrés derniers de la vie, que l'homme l'univers, afin qu'il y existe par qu'il y ait aucun culte interne, l'in­ discrets ou de hauteur; le premier emporte avec' lui après la mort, se
  • 199. 16 17 reposent et Iont un avec ses inté­ DIADÈMES (les sept) sur les têtes DISSENSIOl'lS (les) et les hérésies DYOC le Divin; et, outre cela, cette expres­ riPou l'S, 277 (bis). Les derni~rs sont du Dragon, - Apoc., Xll.3, - sign. son t inévitables; pou l'quoi? 2;;9, sion DIVINE HUMANITÉ, si on l'employait réformés dans le monde, et ne peu­ les choses saintes de la Parole ei de 256. Leur permission est aussi selon toujours dans le5 divers Trail~s de l'aulour, vent l'être plus tard, 27ï (bis). l'Eglisc profanées, 310, les lois de la Divine Providence 259. auraill'inconvénient de joler de la confusion DERRIÈRE. Voir la Divine Provi­ dans beaucoup de passages. Pe.r consé­ DIASTOLE. Ce que c'est, 319. DISTANCE. Le Seigneu l'appar aît quont, pour é,itor cet ineoDvénient, et dence par derrière ; ce que c'est, DIEU est un taut en personne aux anges à distance comme Soleil; 187. aussi pour plus d'exactilude, au lieu do la qu'en essence, 2û2, 263. Ce Dieu un, pourquoi 1ô2; la distance est une Divine Humanité il esl dit le Du;in Hu­ DESCRIPTION (courte) du Ciel et de en qui est la Tl'inité, est le Seigneur apparence selon la conjonction avec mai;; partout où dans le texto il ya mlli­ l'EnIer, 299 à 30û, Jésus-Christ, 263. VCJir SKWNrW. Lui, 1ô2, Le spirituel n'est point num Htlmanum. D~SOLATION successive du vl'ai, et dans la distance, comme y est le vastation successive du bien, N' - L'homme nierait Dieu, ou sc fe­ DIVIN ~lr~ME (le) est le Divin qui 3:28, Désolation du vrai clans l'E­ rait Dien, s'il voyait manifestement naturel, 312. est appelé Père, 262 . . Le Divin la Divine Providence, 182, Ccux qui DIVIN le) est dans toute chose Même est l'Infini et l'Eternel en glise jusqu'à sa consommation, 328. ont transféré en cux toute la Divine créée, mais avec une iufinie variété DESTRUCTION (la) du temple de Jé­ Soi, 5:2. Puissance du Seigneur, sans lui en selon les usages, 5, Le Divin en soi DIVIN PROC~DANT (le) est le Di vin rusalem sian, la dévastation de l'E­ rieu laisser, veulent être adorés est dans le Seigneur, et le Divin d'a­ qui est appelé Saint Esprit, 262. glise, 2!.6. comme des dieux, 257. pl'ès soi est le Divin procédant du DOGMATIQUE, Les esprits, en con­ D~TACIlF.MENT DU MAL (le) est efTec­ Dn'FÉIlENCE entre ceux qui croient Seigneur dans les créés, 52, Le Divin versant avec l'homme, introduisent tué par le Seigneu l' pa l' mille moyens, que tout bien vient du Seigneur, et ne peut pas être approprié à l'hom­ quelquefois en lui quelque point même par des moyens très-secrets, ccu x qui croien t que le bion vien t me comme sien, mais peut lui être dogmatique de religion ; mais cela 296. adjoint et par là apparaître comme d'eux-mêmes, 9:3; - entre les hOI1l­ n'est jamais fait par aucun bon es­ DÉTER~IINATION (la) vient d'un in­ mes et les bêtes, 74" 91), 276; ­ sien, 28tL prit, ni à plus forte raison par au­ térieu l' ou su périeu l' à elle, 88, Le ­ entre l'illustration pal' le Seigneur DIVIN AMOUR ET DIVIl'lE SAGESSE. cun ange du ciel; pourquoi, 134 mental ne peut ni penser ni ,vouloir et l'illustration par l'homme, HiS, Ils procède'ntcomme lin du Seigneur, (bis), '1:35, telle ou telle chose par lui-même, à 169; - entre l'amour des dignités 4, Ils sont la Substance même et la DO~lINATION (amour de la), Quand moins qu'il n'y ail quelque intérieul' et des l'ichesses pou r elles- mêmes, Forme même, 1,,46, Le Divin Amour il a commencé, 215, ou supérieur qui détermine le men ­ et l'amour des dignités et des riches· appartient à la Divine Sagesse, et DRAGON (le) sign. ceux qui sépa­ tal à ct'Ia, 88, ses pour les usages, 215. la Divine Sagesse appartient au Di­ re~t la foi d:avec la charité, 258, DIABL"- (pal' le) il estentendu l'en­ DIGESTlO:-; de l'alimen t; comment vin Amour, 4,. Le Divin Amour a EnEn. L'Eglise Hébraïque tIre de Ier dans tout Je complexe, 20~, Il elle se Iait, :290. créé toutes choses, mais n'a rien lui.son origine, 328. n'y a aucun lIiable, qui seul soit le DJG:ollTÉs, Ce que c'est que les di ­ créé sans la Divine Sagesse, 3, Le EDRN (le jardin d')sign. la sages­ mailre dans l'enfer;· c'est l'amour cie gnités et les richesses, et d'où elles Divin Amour a pour fin un Ciel qui se et l'intelligenc~ des hOQlmes soi qui est appelé le diable, 302. viennent, 215. Les dignités sont na­ se compose d'hommes devenus an­ de la très-ancienne Eglise,2H, 313, L'enIer dans sa forme est comme un turelles et temporellesdaus la fonne ges, et d'hommes qui deviennent EFmT. Quand de l'ellet on ôte la homme monstrueux, dont l'âme est externe, mais dans la Iorme interne anges, 27. cause, l'ellet périt, 3, L'Effet est l'amour de soi et la propre intelli­ elles sont spirituelles et éternelles, DIVINE ESS"1'CE (la) est l'Amou l' eL appelé Fin dernière, 108. - VOil' genl:e, ainsi le diable, 30:2. Soit 220. Les dignités et lés riches'les la Sagesse, 46. Voir ESSENCE. qu'on dise le mal ou le diable, c'est FI:"i. sont des pierres d'achoppement pour DIVIN HU~IAI:-; (l~) est le Divin EFFORT (l') cessant, le mouvement la même chose, cal' dans tout mal il les O1éehants, mais non pas pou l' les qui est appelé Fils, 262. Le chrétien ya intérieurement le diable, 233, Le ces.se, 3. bons, 250, peut di[licilement être ament à EGUSE (l') est la communion de mal est le diable, 215, Le mal et le DIlU~, Tout ce que l'homme dit penser au Divin Humain; pourquoi, tous ceux chez qui il y a la recon­ diable sont un, et le Iaux du mal et vient par influx, quoique d'une ma, nai.ssance de Dieu et le bien de la satan sont un, 33, Salit appelés 262. nière dérivative OIJ médiate, 308. Ons. L'cxprcs5ion DIVl:ollll1 HU.ll.IWM' vie, 325, L'Église de Seigneur n'est s':ltans ceux qui connrment chez eux DISCIPLE. Par le nom de disciple, pas seulement dans le monde chré­ Jes convoitises du mal, et diables employéa trh-souvent pal' ';llteu l' dans - l1atlh. X, 42, - il est entendu ses Tl'aités, al'oit d'ahord été rendue en tien, mais ellc est commune, ou ceux qui vivent selon ces convoiti­ l'état de ceux qui sont daJs quel­ fran,nis pal' DlI'IN~l HUMANITÉ, ct cetle étendue et répanduesur toutleglobe ses, 310, Les diables peuvent com- 1 ques spirituels de l'Eglise, 230, locution élait asscz génil-ralemcnl admise ; terrestr e; ainsi même chez ceux qui prendre les arcanes de la sagesse, DIS,JONCTlO:ol. Autant quelqu'un mais un suh~lanlif précédé d'uu adjectif ne connaissent pas le Sei~neur et mais aussitôt qu'ils reviennent dans nie le Seigneur, autant il en a été psI loin de rendre cHclemonl la locution qui n'ont pas sa Parole, ;:125, Les leur amour diabolique ils ne les latine Qui, oomposée de deux mols pris disjoint, et la disjonction fait que subslanlivemenl, marque l'union "èti/ll'o­ choses communes de l'Eglise qui comprennent plus, ~23. - Voir SA­ l'enfer tourne la face de l'homme Qntrent dans toutes les religions, TAN, Ons. ; ENFER. que des acux Essp.ncos, c'esl·à-dire, l'uuion vers soi, et le conduit, 326. du Divin avcc l'Humain et de l'Humain sont la reconnaissance de Dieu et
  • 200. 18 19 le bien de la vie, 325. Sur cette terre É~IORRKENS (les), dans la Pal'ole, l'œil ou la vue externe de l'homme .EpousE (1'), dans la Parole, sig. il y a eu desl~glisesdepuis le temps sian. un genre de mal,2:H. . est éclairée pal' la lumière naturelle, l1~glise, 24;>. Le Ciel et l'Eglise sont très-ancien jusq u'a u tem ps açtu el ; ENCHAINEMENT (1') detoutes choses -J(>6. Il ya un entendement interne appelés Epouse, 8. Les sept cents d'abord la Très-Ancienne I<;~lise, dépend de la conjonction du Créa­ et un entendement externe,IIJ. épouses de Salomon représentaient puis l'Ancienne Eglise, l'~glise teul' avec l'homme, 9. L'entendement a été donnéà l'homme les diverses religiosités dans le Hébraïque, d'oil est. née rJi:~lise E:'olFANTS (tous les petits), dans le pour qu'il s'examine, 278. - Voi,. Monde, 2Mi. - Voil' MAillAGE. Israélite et Juive, et l'Eglise Çhré­ Monde spirituel, sont introduits par ENTENDE~IEN'I' ET VOLONTÉ, EQUlLII3RE entre le Ciel et l'Enfer, tienne qni a succédé à l'~~lise le Seigueu l' dans la sagesse angé­ ENTENDEME1T ET VOLOI'iTIL Il y a "23. Tout homme, tant qu'il vit dans Juive, 3Zl3. Après son lever, l'Eglise lique, et par elle dans l'amour chez l'nomme deux facultés, dont le moncle, est tenu dans cot équili­ Chrétienne tomba en une Babylo­ céleste par les plaisirs et pal' les l'une fait l'entendement et l'autre bre, et par là dans la liberté de nie qui translél'a en elle le pou­ charmes, 136. Quiconqne meurt la volonté, 285. La faculté qui fait penser, de von loir, de parler et de voir Divin du Seigneul', 262 ; enfant vient dans le ciel; il Y est l'entenclement, c'est qu'il peut COIll ­ faire, liberté daus laquelle il peut toutefois, pour qu'on ue dit pas élevé el instruit comme l'homme prendre et penser, et la faculté qui être réformé, 2~~. Le mal et le faux que c'était le pouvoir Divin, mais dans le monde; et, par l'alTection fait la volonté, c'est qu'il peut libl'e­ servent pour la conjonetion du bien feulement le pouvoir Humain, les du bien et du vrai, il est imbu de ment pensel', et par suite aussi et du vrai chez d'autres par l'équi­ chels firent l'Humain du Seigneur sagesse et devient un ange, 32~. parler et faire, pourvu que ne libre, 21,23. semblable à l'huma:n d'un autre EN~'ER (l') consiste en des my­ soit pas contre la raison, 285. ERREUIl. du siècle sur la rémis ­ homme, 262. Il est toujOUI'S pourvu riades de mà'riades d'esprits, et L'homme, sans la liberté et sans la sion des péchés, 279 ; su l' la Misé ­ à ce,qu'une nouvelle ]<;glise succède chacun y est ans la forme comme rationalité, n'aurait ni volonté ni ricorde immédiate, et sur la salva­ à 'E;glise précédente dévastée, 328. homme, mais comme homme-mons­ entendement, et ainsi ne serait point tion de l'homme en un moment, A l'Eglise Cllrétienn~succèdemain­ tre, et en lui toutes les fibres et homme, 96. L'entendement a été t80. tenant la Nouvelle Eglise, q~Ji est tous les vaisseaux sont retournés, séparé de la volonté, afin que ESPACE; ET TE;~IPS. Ce sont les pro. entendue, dans l'Apo~al'ypse, par 296. L'enfel' lui-même est dans la l'bomme voie quelle est sa volonté, pres de la oatu re, :)1. L'a{lection la Nouvelle Jérusalem descendant forme humaine, mais c'est dans une 278. L'r:mtendement n'influe pas et la pensée ne sont ni dans l'es­ du Ciel, 328. forme humaine monstrueuse, 20~. dans la volonté, si ce n'est avec la pace ni dans le temps, 50. Le temps ÉGYPTE (l') faisait partie des con­ L'homme méchant est l'enfer dans lumière, mais la volonté influe est seulement une apparence selon trées où existait l'ancienne Eglise, la fOl'me la plus petite, 296. L'enfer dans l'entendement, 297,233, 318. l'état de l'arrection d'olt provient la et oil l'ancienuc Pal'ole était connue, tout entier a été disposé en sociétés L'amour de la volonté inspire à pensée; et il on est de même de la 328. selon les con voitises du malopposées l'entendement tout ce qu'il veut, et distance de l'espace dans la pensée, ÉGYPTIElS (les), dans la Parole, aux afTections du bien, 278 (bis). non vice velsâ; et même r.et amour 49. Les Anges et les esprits ne sont sign. un genl'e de mal, 2;51. Ceux qui ont reconnu la nature détruit tout ce qui clans l'entende­ ni dans l'espace ni dans le temps, seule et la prudeuce humaine seule m·nt ne vient pas de lui, 109. L'en­ mais ils sont dans l'apparence de ÉL~VATIO:ol (l') de l'amour selon constituent l'enfer, '.205. L'homme l'espace et du temps, tlO. Dans le les degrés n'est perçue qu'obscu­ tendement sans la volonté ne peut est dans l'enfer, quand il est dans rien Cail'e, 3. La volonté de la vie Monde spirituel, où l'espace n'existe rément par l'homme; mais l'éléva­ le mal, JOl. - Voi,. DIABLE; SATAloI, pas, les distances et les présences tion de la sagesse est perçue claire· de l'homme est conduite, et l'en ­ OB. tendement cie sa vie est enseigné, sont des apparences selon les l'es· ment par ceux qui savent et voient E:'olSElGNF.R. Le Seignen r seul semblances et les dissemblances des ce que c'est que la sages-e, 3~. 156. enseigne l'homme, mais médiate­ ENTENDRE. Tout ce que l'homme alIections, 33. L'élévation quant à l'aITection n'au ­ tement par l,a Parole dans l'illustra­ ESPÉRANCE. D'où vient à l'homme rait pas lieu, si l'homme n'avait entend vient par influx, 308. tion, 13:i. Etre enseigné d'après la ENTHOUSIASTI(S (esprits) qui, ce qu'on appelle l'espérance, 178. pas la faculté d'élever son enten­ Pal'ole, c'est l'être par le Seigneur, ESPRIT (l') de tout homme est . dement d'apl'ès la rationalité et de cI'après le délire dans lequel ils 172. Comment l'homme est ensei­ sont, s'appellent l'Esprit Saint, 13!~. aITeotion et par suite pensée, 61, vouloil' cela d'apl'ès la liberté, 7;:;. gné par le Seigneur, 15i à '174·, 1~6. Dans le Monde spirituel les Ceux qui par l'influx sont instruits E~IHRYO:'< HUMAIN (dans tout) ie Chacun est enseigné selon l'enten­ de ce qu'ils doivent faire. ou de ce esprits sont tons conjoints selon les Seigneu l' lorme deu x r écep tacles, demen t de son amou l'; ce qu i est au q Il 'ils doive:J t croi re, sont in stru its sphères exhalées de leurs a{lections l'nn du Divin Amour, et l'autre de dessus de l'entendement ne reste non par le Seigneur, ni par aucun par leurs pensées, 196; ils pensent la Di vine Sagesse; le réceptacle du point, 172. ange, mais par quelque esprit tous d'après les aflections de l'a ­ Divin Amonr, pour la future vo­ ENl'ENDE.Œ"'T (l') est la vu e enthousiaste, 321. mour de leur vie, 196. - Voir MEN­ lonté de "homme; et le réceptacle interne de 1 h0mme, 165. L'entende­ EPI~E; (être dévoré par 1') Sign. TAL OOSt de 11 Divine Sagesse, pour son ment ne peut être éclairé par la périr par le faux du mal, 278.cbis). ESSE:oICE. Il y a une Essence uni ­ futur entendement, 32!L lumière spirituelle que comm e EPINE (l') sig. le faux, 313. que, dont proviennent toutes les
  • 201. 20 21 essences qui out été créées, 157. est en soi tel qu'est son interne, 106. L'Essence Divine même est le pur Les externes ont un tel lien avec ce que J'homme croit faire d'après FAUX (le) du mal est le faux dans Amour, 337. les internes, que dans toute opéra· lui-même est dit être fait d'après l'entendement d'ajlrès le mal dans ESSENTIELS (il Y a trois) de l'É­ tion ils font un,180 .- VOi,.CORPS; l'holnme, et non d'après le Sei­ la volonté, et le faux qui n'est pas glise; quels ils sont, 259. Il ya INTEflNE, gneur, 2%. Tout ce que l'homme le faux du mal est lefaux dans l'en­ deux essentiels et en même tem ps EXTDlE. Il y a une perpétuelle lait vient par in!lux. quoique d'une tendement et non dans la volonté, deux universaux de la religion, 3~0. connexion de l'extime avec les inti· manière dél'Îvative ou médiate, 308. 318. Le faux Cf ui n'est pas le fallx EST. Ce qui demeure pour l'éter­ mes, 180. De même que l'extime agit FAfSFIC.TION (la) d II vrai consiste du mal peut être conjoint au bien, nité, cela EST, pa l'ce que cela ne ou est mis en action, de même aussi à faire violence aux Divins Vrais, mais le faux du mal ne peut pas cesse pas d'être, ~L7 r. les intérieurs il partil' des intimes en con firman t de faux 'princi pes, être conjoint au bien, 318. Le faux ESTOMAC. Ses fonctious, 27~, 296, agissent ou sont mis en action, 180. 23L. Dans la Parole, les falsifica­ du mal et· satan sont un, 33. Les 336. - Voir INTI~IE. tions du vrai sont décrites par les faux qui sont favol'ables aux maux ÉTATS. Il Y a chez l'homme un Oas. L'Extimc se dit de ce qui esl le scortations, 233. - Voir SCOllTA- font un avec ces maux, de mCme état externe et un état interne, 298. plus exlél'ieur pnr opposilion à Intim.e, c~ TJO~S, OIlS. ' que l'entendement fait un avec la Devenu esprit après sa mort, l'hom­ qui esl le plus inlérieur. FA~IlLLES (les) s9nt di<;tinguécs à volonté, 33. Le faux pent être con­ me cst mis alternativement dans les FACE (la) est le type du mental la seule inspection des faces, 277. linné plus que le vl'ai, 318. L'hom­ états de sa vie, l'externe et l'interne, fanimu s), 277, L3. face externe est FANTAISIE. Extravagances qlle la me appelle faux ce qui détruit le 29~. L'état spirituel de l'homme est l'apparence, et la face interne est nature, qui en elle-lTIèmeest morte, charme de sa penste, 195. Les pen­ totalement difTél'ent de l'état natu­ l'essence, '220. L'interne est inté­ inspire à la Fantaisie de l'amour de sées des con voitises son t les faux, rel, 338. Il Y a pour l'homme trois rieurement caché dans la face de soi, 23:3. 20fL états; le premier état est l'état de l'externe, 22~. Dans le Monde spiri­ OIIS. Ln F(mtai.~ie esl une apl'ar~ncc de 005. Il est dil {anx au pluriel, quoiquo damnation ; le second, l'état de a percepliou; elle consisle il voir un vrai le mot {anx pris substantivement n'ail pa~ tuel, chacun d'après la face appa· comme l'aux ct un bien comme mal, et il de pluriel: unis l'Auteur employant les réformation; et le t~olsième, l'état raît tel qu'il est, 221-. Voirla Divine deux expressions (<llsa et talsi(atc8 , la de régénération, 83. Etats dans les­ voir un ruai comme bien cl un faux comme Providence par derrière et non en vrai; - A. C, No 7680. premièl'e a étd traduite pal' les (cm,t:, ct la quels il n'y a point de réformation, face, c'est la voi l' apl'ès et non seconde par le. (aussetes. 1 faul distin­ 138. avant, 187, li'ASTE. Quand l'amour de soi ins­ guer enlre les [aux cl les laussel,f.; fomme ÉTERNEL, 4,6 i 69. L'éternel n'est FACULTÉS. La faculté de vouloir, pire son amour à l'entendement, olulre l'anldl'ieur cl le posldricul'; voi/' .n. autre chose que le Divin Exister, fô. cet amour .Y devient faste, ct c'est C. ti o ~ 1. On pent aussi considérer les {flUX qui est appelée Liberté, et lafaculté le faste de la propre intelligence, comme pl'i~cipos, et les {(ll!ssetés eomlllo - Voir INFINI; hlAG E. de comprendre, flui est appelée Ra· J;:THER, 190. 206. Le propre da l'entendement de dMivalions. tionalité, ont été comme insitées en l'homme est le faste de la propre I~TRE (l') sans l'Exister n'est pas l'homme, 9:~. Ces deux facultés sont F~LlCIT~S DU CIEL (les) ne peuvent qu.elque chose, LL. - Voir ~XISTER. par le Seigneur chez l'homme, n. intelligence, 32L. Le faste de la pro­ pas êtres décrites pal' des paroles, EVE. La condamnation d'Eve sign. Sans ces deux facultés, l'homme pr'3 intelligence s'attribue la pru­ mais elles peuvent dans le ciel être la condamnation du pl'Opre volon­ n'aurait ni entendement ni volonté, dence, 197. pel'.;ues par les sens, 3J. Quoique taire, 313. - Voir ADAM. et ainsi ne serait point homme, 96; F,SCINATlOK (la) résultant de la inexpl'imables. "es félicités montent EXA)IE~ DE SOl. 11 doit être non­ il ne pourrait pas être conjoint au convet..~ation avec les défunts est dans le même degré que la sagesse, seulement externe, mais aussi in­ Seigueur, ni par conséquent être un lien interlle ; mais ce lien se 3U. Ces félicités entrent à mesure terne, 1:>2. En quoi consiste l'exa­ réformé t;t rég~néré, 96,85; il n'au­ rompt, et les maux qui étaient ren­ que l'homme éloigne les convoitises men interne, 152. C'est par un exa­ rait ni l'immortalité ni la vie éter­ fermés font i rl'U ption avec le blas­ de l'amour du mal et du faux comme men de l'homme iuterne que l'hom­ nelle, 96, Ces deux facultés saut phème et la profanation, t34, (bis), pal' lni-même, 39. Ces félicités se me externe est essentiellement aussi bien chez les méchants que FAVOIISER les maux et les faux, manifestent rurementdans le monde, examiné, 15'2. chez les bons, 1;), 96, 99, 285. Le et faire le bien, cela ne concorde pal'ce que l'homme est alors dans EXAMINIU (s') Ce que c'est, 278. Seigneur, dans toute progression de pas, 'l'J,. un état naturel, et que le naturel EXISTER (l') sans l'Ihre n'est pas sa Divine Providence, gat'de intactes FAUTF. (la) est imputée à l'homme, communique avec le' spirituel non quelque chose, il. - Voir ÊTRE. et commes saintes ces deux facu 1tes et il devient coupable d'un mal, s'il par continuité mais par correspon­ EXTERIŒ (l') a Son essence pal' chez l'homme, 96. ­ VOÙ" LIBER TÉ; sait que c'est un mal et ne le fuit dance, H. l'interne, 224" L'externe peut se RATIONALITB, pas, 2U1-. La faute elle-mème est, FlmME:-IT (le) ou levain, dans la montrer autrement que selon l'es­ non pas chez ceux de qui vient l'in­ Parole, sign. le faux du mal, 28'J" FAillE les préceptes, c'est aimer, flux du mal, mais chez celui qui le FERMENTATIONS SPIRITUELLEs.Com­ sence qu'il tient de l'interne, pal' 33. p.J l' faire les usages ou les exemple, chez les hypocrites, 22,.. biens, il est entendu être utile et reçoit. car il le reçoit comme sien, ment elles se font tant dans les L'externe de la pensée de l'homme 29'i. C'est la faute de l'homme, s'il cieux que SUI' terre, 25, rendre service aux autres, 215, Tout n'est pas sau vé, 327. FEU. Chez ceux qui sont dans .
  • 202. 22 23 l'amour de soi et du monde, il ya les choses créées par le Divin, et Ciel, 62, 63. Cette forme est éter­ cement de la création, et ne man­ plus de feu et d'ardeur pOUl' faire principalement les hommes. les es­ nellement perfectionnée selon la queront pas durant l'éternité, 56; les usages ljue chez ceux qu i ne prits et les AnlZes, 52. L'homme et pluralité; car plus il y en a qui de même, chez les hommes, lell sont pas dans cet amour; pourquoi '! l'ange sont finis, et sont seulement entrent dans cette forme de l'Amour afTections peuvent être fructifiées et 215,250, 252. des réceptacles qui en eux-mêmes Divin, qui est la forme des formes, les perceptions être multipliées FEUILLES (les), dans la Parole, sont morts; ce qui est vivant en plus l'union devient parfaite, 62. sans fin, 57. Cette faculté de fructi­ sign. les vrais naturels, 332. Les eux vient du Divin procédant qui - Forme organique du mental, fication et de multiplication sans feu illeR d,e figu ier, avec lesquelles leur est conjoint par contigu:ité, et 279, 319. Forme cl u gou vernemen t fin, ou il l'infini et éternellement, Adam et Eve couvrirent leur nudité, qui leur apparaît comme étant à de l'amour de la vie, 107.- Voir est dans les naturels chez les sign. les vJ'ais moraux pal' lesquels eux, 57. -- Voir INFINI. SUI3:lTA1CE. hommes, dans les spirituels chez sont voilées les choses appartenant à FLATTEURS, 14, 89. 104, 224. FORMER. Tout ce qui appartient il les anges spirituels, et dans les cé·· l'amour etau faste chez les hommes FLEUlS (les) des arbres représen­ l'entendement et il la volonté doit lestes chez les anges célestes. 57. représentés par eux, 31:.1. - Voir' tent les initiations de l'homme dans être formé par l'externe. avant Fu.l ~E. Ceux qui sont clans l'amou l' ARRRF.. le mariage du bien et du vrai, 332. d'être formé par l'interne, '1:36. Tout de soi son: entourés d'une fumée FIANclLDans la Parole le Seigneur Les folioles de ces lieurs sont les ce qui appartient à j'entendement comme celle d'un incendie, à tra­ est appelé Fiancé; pourquoi? 8. vrais spirituels, 332. età la volonté est d'abord fonné par vers laquelle aucun vrai spirituel FIANCKE. Dans la Parole le Ciel et FOI S~:PAlKE DE LA CI{ARIT~, 264, les choses qui entrent pal' les sellS dans sa lumière ne peut passer, l'Église sont appelés Fiancés; [lour­ 265. Aveuglement de ceux qui sont du corps, su rtou t pal' la vue et par 2;50. quoi? 8. dans cette foi, 1'15. - Foi persua­ l'ouïe, '136. FUTUR (tout) est présent pour le FIBRES (toutes les) ct tous les si ve; combien elle est dangereuse, FORTUNE. Cc qui est appelé 1"01'­ Seigneur, et tout présent est pour vaisseaux de ceux qui sont dans 131. tune n'est autre chose que la Divine Lui étunel, 33:3,59. Il n'est donné l'enfer sont retournés, 296. Opéra­ FOIE. Son organisation, 180, 279. Providence dans les derniers, où, à personne de savoir l'avenir, mais tions du cerveau dans les fibres, Il élabore le sang, 3:36. par les choses eonstantes et incons· il est permis à chacun de conclure '180. FOLlE. Dans l'enfer, la folie est tantes, elle agit merveilleusement d'après la raison sur les choses fu­ FIGUIER. Voir FEUILLES. appelée sagesse, et la sagesse est avec la prudence humaine, et en tures, 17g. - Voir AVENIR. FIN première, Fin moyenne et Fin a ppe!ée folie, 223. mêmetemps se cache, 212. La Divine GANGni·:NR. A la ~aLlgrène est com­ del'nièl'e,ou Fin, Cause et ErIet, 10S. FO.IENTATION. Tout mal qui ne se Providence, qui est appelée fortune, paré le mal qui reste renfermé et ne La Fin est l'essentiel même qui montre pas reste en fomentation; il est dans les plus petites particula­ se mOLtre point, 2;51. entre dans la cause et dans l'crIe t, est comme le feu dans clu bois SOliS rités des choses même les plus fri­ GARDE (la) du chemin conùuisant 108; elle met son tout dans la la cend re, 278 (bis). voles, 201, 212. Ce qui est ap~elé à l'arbre cie vie, - Gen. 1If. 24, ­ ca use, et par la cause dans l'elTet, FO)(TAlNES, Pourquoi les Anciens fortune de la guerre est la Divine siun. la surveillance du ~eigneur, 108; elle se conjoint avec la caUS3 et consacraient cles fontaine.s, 25;';. Providence. principalement dans llls afin que les c,hoses saintes de la Pa· parla causeavecl'elIet, tOR. Qui veut FORCE (une) a été mise dans tout conseils et les méditations du géné­ role et de l'Eglise ne soient point la fm veu t aussi les moyens, 331; ce qui a été créé, mais la force ne rai, lors même que lui. alors et violées, 313. ainsi lorsque celui qui veut opère fait rien cI'elle-môme, elle agit dans la suite, attribuerait tous ses GENi,s~;. L'explication du Premier la fi n, i1l'opère lJar les moyens, :3:H. d'après celui qui a mis la forcll, J. succès à sa prudence, 251. Voir Chapitre a été jusqu'ici tcntde en L'opération et la progression de la FORME. Il Y a une forme unique HASAHD. vain par les érudits, 24J. Ce Cha­ lin par les moyens, c'est ce qui dont proviennent toutes les formes F1UNÇA1SI': (la Nation) est appelée pitre traite cie la nou velle création est appelé la Divine Providence, qui out été créées, '157. Toute forme Noble iation; pourquoi '1257. ou régénération ,de l'homme de la :131. L'homme [leut raisonner sur change en sa qualité ce qui influe FRAUDES. Leul' origine, 276. Très-Ancienne gglise, 241. les choses Divines, pourvu qu'il ait en elte, 32;. Dans toute forme le FRONT (le) corresponcl il l'amour G~:-I'ŒS. Les esprits sensuels les pour flll de voir la vérité, 219. ­ commun et le particulier, ou l'uni, et aux afTections de l'amour, 29. plus astucieux sont appelés génies; Fin de la Divine Proviùence, Hi, 27, versel et le singulier. foot un par FR UITS (les) dans la Parole sign. leur enfer est par derrière an fond, M>. - Fins de'la création, 27 à f1::>, une admirable conjonction, 180. les biens spirituels, :3:32. Les choses et ils désirent être invisibles; c'est 323, 332, - Fins secondai l'es de la Tout ce qui existe tient de la forme primitives du mariage du bien et du pourquoi ils y apparaissent volant création,332, Voù' CAUSE; EFFET. ce qui est appelé qualité, attribut. vrai, ou mariage spirituel, sont comme des spectres, qui sont leurs FINI (le) n'est pas susceptible de état, relation, &c .. 4. La forme est comme les commencements du fruit, fantaisies, 310. - Voir SATAN, OBS. concevoir l'Infini, f16, 53. Cependant d'autant plus parfaite que les choses 332. GENTlLIS.IE de) coutient dix fois le fmi est susceptible de conteni l' qui la font sont distinctement dillé­ FRUCTll<ICATIONS (les) et les mul­ plus d'hommes que le Christian isme; l'infmi; de quelle manière? M, ;i7. rentes, et néanmoins unies d'nne tiplications dans le Monde naturel rien n'est plus insensé que de croire Par les finis, il est entendu toutes manière singulière, 4. - Forme du n'ont pas manqué depuis le commen que tous y sont damnés, et que le
  • 203. 24 25 ciel est à l'homme par la naissance l'entendement seut serait comme la plus petite, comme l'homme bon et non par la vie,330. le sien, et celui·ci aussi par le sien; une guérison palliative, c'est la "0' ce mal est ainsi transféré de l'un est le ciel dans la forme la plus pe­ GEl'iTILS (les), qui ont bien vécu lonté elle-même qui doit être gué­ tite, 296, 299, 306. Tout homme, dans le monde, sont instruits après dans l'autre, et par conséquent il rie, 282. Comment le Seigneur gué­ s'augmente et s'accroît comme en quant à son esprit, est dans le la mort, et viennent dans le ciel plus ritl'amour de la volonté de J'homme, Monde spirituel, et là dans quelque facilement que les chrétiens, 328, un monceau, et il est transmis dans 283 la postérité, 277, 328. Par son mal société, l'homme méchant dans une 330. Le gentil, plus que le chrétien, GUERHES (toutes les), lors même pense à Dieu d'après la religion héréditaire l'homme est toujours société infernale, et l'homme bon que ce sont des guerre.s civiles, sont haletant vers l'enfer le plus pro­ dans une société céleste; il Y appa­ dans sa vie, 322. - Voir NATIONS. représentatives de l'Eglise dans le raît même parfois, quand il est dans Gl.OTTE, ses fonctions, 279. fond; mais le Seigneur par sa Pro­ Ciel, et sont des correspondances, vidence l'en détourne continuelle­ une profonde méditation, 296, Dans GOUT (e) ne peut pas exister 2;51. Telles ont été toutes les guerres ment, 183. l'homme céleste, ou très-grand sans sa forme qui est la langue, décrites dans la Parole, et telles 279. HÉRÉSIÉS dans le Monde Chrétien, Homme, dont 10 Seigneur est la vie. sont aussi toutes les guerres aujour­ 238, 259. Toutes les hérésies peu· ou l'âme, il y a toutes les choses GOUTER. Tout ce qne l'homme d'hui, 251. On ne sait pas dans ce goûte vient par influx, 308. vent être confirmées, 318. Supposer qui sontdans l'homme naturel, avec Monde quels Hoyaumes dans la qu'il n'y a de sauvés qtie .ceux qui une dillérence telle que celle qui GOUVERNEMENT (le) du Divin Chrétienn~té ont un rapport avec Amour etde la Divine Sagesse du sont nés au dedans de l'Eglise est existe entre les célestes et les na­ les Moabites et les A mmonites, avec une hérésie insensée, 329, 330. Su p­ turels, 326. Chaque homme est Seigneur .est ce qui est appelé la los Syriens et les Philistins, al'ec les Divine Providence, 2,28;5. - Gou­ poser que quelques-uns du genre tant dans le mal que dans le bien, Chaldéens ct les Assyriens, et avec humain ont été damnés par prédes­ dans le mal par lui-même, et dans vernements dans le Ciel, 217. ­ les autres nations contre qui le~ fils Voir CIEL. tination est une hérésie cruelle, le bien par le Seigneur, et l'homme d'fsraël ont fait la guerre; cepen­ 329, 330. ne peut vivre à moins qu'il ne soit GOUVERNRIL Le Seigneut' gou­ dant il y en a qui ont Ull rapport dans J'un et dans l'autl'e; pour· IHJH~TJQuE (un) ne peut voir ses verne le Ciel Angélique tout entier avec eux, 2;H. Pourquoi les Guerl'OS comme un seul Homme, Et il le gou­ (aux,.s'il n'admet pas le vrai réel quoi? 227. L'homme vit homme sont permises, 2~iJ. de l'Eglise, 318. après la mort, 2i4. Tout homme, vcrllc comme t'àme gouverne son f-IAOlTER. Le Seigneu l' ne peut ha· tant qu'il vit dans le monde, est corps, 16:-1. Le Seigneur gouverne biter chez l'homme et chez l'Ange HEUREUX. Plus l'homme est con­ l'Enfer pal' les opposés; et les mé­ joint de près au 8eigneur, plus il tenu dans l'équilibre entre le ciel que dans ce qui est à Lui, et non est heu l'eux 37. . et l'enfer, et par là dans la liberté chants, qui sont dans le monde, il dans leur propre, 53. les gouverne dans l'enfer quant aux Hwoux (les) voient la nuit les ob· de penser, de vouloir, de parler et HAINES. Leur origine, 276. jets aussi clairement que les autres de faire, libert~ dans laquelle il intérieurs, et non quant aux exté· J-J.R~IO~rES (les) sont d'une val'iété peut être rélormé, 23. L'homme rieurs, 299. 307. oiseaux les voient le jour; pour­ infinie, mais elles n'auraient pas quoi, '1.67. doit faire le bien et penser le vrai GRAIN. Chez l'homme il n'y a pas lieu, si les atmosphères dans leurs comme d'après lui-même, mais HIJ~ROGLYPHES. Leur origine, 2tiJ. un grain de volonté et de prudence, lois et les oreilles dans leu l' forme néanmoins reconnaître que c'est qui lui appartienne en propre, HISTRION,222, 224, 298.. n'étaient pas constantes, 190. HOMME (l') est la forme de son d'après le Seigneur, 116. L'homme 293 HASARD (le) e~t un vain mot, 70. GRAISSE (la) sion. le Divin Dien, amOlll", et peut être appelé l'organe connaît ses pensées et pal' suitl1 Hr::f!nAÏQuE (Eglise). ,C'est dans de l'amour de sa vie, 319. Par créa­ ses intentions, parce qu'il les voit 231. cette Eglise, fondée par Eber, que le GREFFJ;. L'homme est un mauvais culte pal' des sacrifices a d'abord tion l'homme est le ciel dans la en lui, '1n. Si l'homme croyait, arbre d'après la semence, mais il lui été institué, 328. forme la plus petite, et ainsi l'image comme c'est la vérité, que tout bien est donné une Grerte ou inoculation du Seigneur, 67; mais par naissance et tout vrai viennent du Seigneur, HÉMORROïDES (les), dont les Phi­ il est un petit enfer, 251,296; s'il et qùe tout mal et tout fAUX vien­ de pètites branches prises de J'ar­ listins furent frappés, - 1 Sam. V, nent de l'enfer, il ne s'approprierait bre de vie, par le~quelles le suc sor. 6, - sion. les amours naturels qui, naissait dans l'amuur dans lequel il a été cl'éé, il ne serait dans aUl,un pas le bien et ne le ferait pas méri· tant de la vieille racine est changé étant séparés de l'amour spirituel, en un suc qui produit de bons sont impu l'S, 326, les Hémorroïdes mal, et même il ne saurait pas ce toire, et il ne s'approprierAit pas le fruits, 332, 296. que c'est que le mal; il naîtraIt non . mal, et ne s'en ferait pas responsa­ d'or qu'ils firent en renvoyant l'al'­ pas dans l'obscurité de l'ignorance, ble, 320. Si l'homme voyait mani­ GUÉRIR. Les maux de l'amour de che, sig. [es amours naturels pUl'i­ la vie de l'homme sont guéris par fiés et devenus bons, 326. mais dans une certaine lumière de festement la Divine Providence, il la science et aussi de l'intelligence. s'introduirait dans l'ordre et dans des moyens spirituels, comme les HÉRr~DrTAInE (le mal) v,ient des pa· maladies par des moyens naturels, 275. Celui-là seul est homme, qui l'économie de sa marche, et il les rents, et non d'Adam et d'Eve, comme l'est intérieurement comme il veut perl'ertirait et les détruirait, 1t50. 281. Comment le Seigneur guérit on lecroit; chacun nalt dans ce mal l'homme, 281, 282. La guérison de le paraitre aux autres, 298. L'homme L'homme n'est introduit intérieure­ par son père, et son père y était par méchant est l'enfer dans la forme ment dans les vrais de la foi et
  • 204. 26 27 dans les biens de la charité, qu'au­ HYPERBOLE. - Voir AsnwroTE. science seule, 168. Autre sorte Dieu, qui consiste à pouvoir com· tant qu'il peut y être tenu jusqu'à HYPOCllITES. 14,89, 104, 222, 22f1, d'illustration, 170. Illustration de prendre le vrai, et à pouvoir faire la fin de sa vie, 22J. Pourquoi jus­ 23l. Swedenborg, 135. le bien, demeure dans l'homme d'un (IU'à présent on n'a p~s Sil que IOÜLlSTES. Sorte de visionnaires, Ou:;, Entre l'illustralion ct l'illumioa mental sain, et n'en est pas déra­ 1homme vit homme après la mort, 6,6, 309. (ion, mots lloi expriment l'action d'~c1ail'el', cinée, 322. - Pourquoi il y a des il y a la mème difrél'ence qu'entre !umi,"l'e hommes qui adorent des images et pourquoi cela n'a pas été décou­ 10';;E (l') spirituelle appartient à etluellr, Illustration est lin dérivé de Lux, vert auparavant, 274. Correspon­ la pensée interne, et l'idée naturelle Lumicl'6; et Illumination est un dérivé de taillées, 2;;/1­ dance de la vie de l'homme avec la appartient à la pensée externe, Lumen, Lueur; soit pOUl' exemple: Lu­ bIAIOHTALlTI::' Tout homme a végétation de l'arbre; parallèle ou 27t Il Y a des idées abstraites pal' mil'I'e du Soleil; Lueur de la LUlle. l'immortalité; pourquoi, 96. DilTé­ comparaison qui en est tirée, 332. lesquelles on peut voir que les Il.r.usTIlEn, rence entre l'immortalité et la vie - Par volonté d'homme, - Jean, choses sout, quoiqu'on ne 'oie pas Ons, Dans les écrits de l'Auleul', illus­ éternelle. 96. Comment l'immorta­ 1. 13, - il estentendule propre in­ quell es elles son t; exem pies, 46. trer est pris, en général, dans l'acception lité de l'homme a pu être connue tellectuel qui est le faux du mal, IOOLATRES. Ceux qui confirment d'éclairer, de meUre en lumière, des anciens sages, 324. D'oll vient 298. chez eux l'apparence, et non en blAGE ET HESSE~IBLANÇE de Dieu. que certains hommes aspirent à HONNlwns (les) sont des bénédic­ même temps la vérité, sont tOIlS cles Ce qui est entendu par là, 27, :l2. l'immortalité de la renommée. 274. tions, et ils sont des malédiotions, Idolâtres intérieurs; s'ils n'ont pas L'homme est l'image de Dieu, en ce LlolORTI!L (1') chez l'homme est 2W,217. Pourquoi la Divine Pro­ de religion, ils deviennent des ado­ qu'il est un récipient de la Divine son mental; cet immortel est mis vidence permet que les méchants rateu rs de la na tu re et ai nsi des Sagesse; et il est la ressemblance de à nu par la mort, et devient alors soient élevés aux honneurs, 250. athées; s'ils ont de la religion, ils Dien, en ce qu'il est un récipient du un esprit dans une forllle humaine, Le Seigneur ne détourne jamais devienuent des adorateu rs d'hom mes Divin Aln'1ur, ~128; ainsi le réceptd­ 324. ­ l'homm ecio rech~rch el' cles hon neu l'S, et en même temps de simulacres, cie, qui est appelé entendement, IMPIES. Pourquoi des impies sont mais il le détourne cie la cupidité 1~H. est l'image de Dieu, et le l'éceptacle élevés aux honneurs, deviennent de rechercher des honneurs pour la InoLATRIRS. Leur origine, 255. De qui est appelé volonté est la ressem­ des grands et des primats, abondent prééminence seule ou pour lui­ l'idolâtrie qui existe dans le monde blance de Dieu, 328. L'image et la en richesses, et vi vent dans la même, '183. - Voir DIGNITJ::S; ch rétien, 25 !' rcssem blance de Dieu De sont pas dé­ somptuosité et la magnificence, RICHESSES. ' IDOLES. Pourquoi il y a des hommes truites chez J'homme, mais elles sont 250. HUILE (1') sign. le Lien de la cha­ qui adorent des idoles, 2M. comme si elles étaient détrnites, hIPltTl:;S (toutes les), et aussi la rité, 928. IGNORANCE. Per$onne n'est réformé 328; elles restent insitées daus ses gloire qu'on en tire, sont des per­ Hu~rAIN. Les chrétiens clans leur dans l'état d'ignol'allce; pourquoi? deux faculté!:'. qui sont appelées missions dont les causes sont des pensée séparent le Divin du Sei­ '14:3. Liberté et Rationalité, 328. Le ciel lois de la Divine PI'o·idence,24l. gneur de son J-Iumain, et ils placent ILLUSIONS (les) aveuglent l'enten­ angélique est l'image même et la INDIC" (i') que quelqu'un ost con­ son Divin près du Père dans le dement, 175. 'foute apparence con­ ressemblance m6me du Seigneur, duit par le Seigneur, c'est quïl Ciel, et son Humain, ils ne savent firmée comme vérité devient une 163, 62. Dans l'un ivers créé il Y a aime le prochain. 208. Oll, 2:'5:5, 262. L'humain chez illusion, 310,220. l'i 111 li ge de l'hom me, et l'image de INFINI, 46 à 69. L'I nfi ni n'est autre l'homme; d'où il vieot, 227 r ILLUSTRATION (1') se dit de l'en­ l'infini et cie l'éternel. ainsi l'image chose que le Divin Être, fl8. Il ne L'humain méme, c'est cie penser tendement, 16:>, '166. L'homme eH de Dieu Créateur, c'est-à-dire. du peut pas yal'oil' un infini de l'es­ d'après la véJ'ité, 321; r.t aussi, de enseigné au moyen de l'illustration, Seigneur de toute éternité, ;.)2. Le pace, ni un infini du temps, penser et de vouloir d'après Dieu, '166. Il Y a une illustration inté­ Divin Amour et la Divine Sagesse parce que l'infini est sans fin pre· 293. rieureet une illustration extérieure du Seigneur sont en une sorte mière et sans fin dernière, ou sans HUMANrTI~ (l') même consiste dans par le Seigneur, et il y a une illus­ d'image dans tou te chose crMe par terlaes, 48. Il faut penser à l'infini les deux facultés de l'homme, qui tration intérieure et une illustration Lu;, ~. L'image de l'infini et de et à l'éternel, sans l'espace et sans sont nommées liberté et rationalité, exté rieu re par l'homme,1 68. L'illns­ l'~ternel est dans la variété, dans le temps, 5t. La Divine Providence, 281. tration intérieure par le Seignenr, la fructification et dans la multipli­ dans tout ce qu'elle fait, regarde FlUMILIEIl. Le Seigneur humilie c'est que l'homme, dès qu'il entend cation de toutes choses, 56. L'image l'infini et l'éternel, :>6 à G9, 202. Les continuellement les su perbes et dire quelque chose, perçoit si ce de l'iufini et de l'éternel n'est pas infinis cie l'amour et lesinllnis de la élève les humbles, 183. qu'on dit est vrai ou n'est pas vrai; chez l'homme ailleurs que dans le sagesse procèdent du Seigneur, ft HYPOCRISIES (les) sont plus légères j'illustration extérieure est par suite nJariage du bien et du vrai, ;53. ils influent chez tous dans le ciel, ou plus graves, selon les confirma­ dans la peusée, '168. L'illustration Autant l'homme est dans l'union ou et par suite chez tous dans l'enfer, tions contre Dieu et les raison ne­ intérieure par l'homme vient de la le Inariage du bien et du vl'ai, et de j'un et de l'autre chez tous ments à l'extérieur en faveur de confirmation seule, et l'illustration autant il est l'image et la ressem­ dans le monde, -2)4. - Voir FINI; Dieu, 231. extérieure par l'homme vient de la blance du Seigneur, 8. L'image de bIAGE'. i6
  • 205. 28 29 INFLUEH. Tout inl1ue ou du ciel ou Divine Providence du Soigneur, des vérités continuellement perçues, INTESTIIS. Leurs fOllctions, 009, de l'enfer, de l'enfer d'après la pel" 2.1L. Dans le propre de l'holllme il 31~. 296, 180. mission, du ciel d'apres la Provi· y a une inimitié innée contre la IKTENTION. Penser d'après.l'inten­ Ii'TIME (l') de l'homme est l'amour dence,20t. Le tout de la pensée ct Divine Providence. 211. tion, c'est vouloir et faire, 102. Les de sa vie, 125. L'opération de la de l'alleclion influe aussi du ciel IN:"OCI':NCE (état' .d') dans lequel intentions sont les pensées d'après Divine Providence se fait pal' l'in­ chez les esprits de l'enfer, mais le ont été Adam et Eve; eu qnoi il la volonté, 102. time de J'homme et par ses derniers bien qui inllue est changé en mal, consistai t, 27:i. INTÉRIEURS. Par les intérieurs de en même temps, 124, 125, 220, Le et le Hai en faux, ainsi chaqne INSITI" ;:iO, (l8, 233, 27~., 281, :17, l'homme il est entendu l'interne de Seigneur agit dans les intimes de chose en son oPfose, 288, 2(l1., 3U7. 328, sa pl nsée, duquel l'homme ne sait l'homme, et dans les successifs Le spirituel in! ue dans Je naturel, On~. Est appele insite ce qui ,iwt Je rien a'ant de venir dans le monde l'inl1~x commUll. - /lir A. E. N· l;i5. jusqu'aux derniers, 120. Les choses et le naturel n'influe pas dans Je spirituel et dans sa lumière, ce qui qui sont dans les intimesdel'homme spirituel,31t.,. - L'inl1ux commun csllo continuol cll'ol'l du SnillllCUf dans tuul co 'lui 8[1[1al'lÎl1nL arrive après la mort, 233. Chez et dans les successifs depuis les in· INFI.UX. Tout ce (lue l'homme i. la l'ie do l'homme, pUUI' ((UO celui·ci agi,M l'homme, dans les intérieu l'S, il ne times jusqu'aux derniers, sont pense et veut, et que pH suite il dit scion l'onll·c. L'jnsito cst commc UIlO gl'dl'c peu t pas y avoi l' le mal et en même absolument inconnues à l'homme, et fait, vieut de l'inllux; si c'est le ou uoe cnle. temps le bien, ni pal' conséqueotle 'lt5. Les intimes et les intermédiai­ bien c'est de l'inl1ux du ciel; et si I:O<SITEH. Chez tous ceux qui ont faux du mal et en même temps le res sont eosemble dans les derniers, c'cst le mal, c'est de l'influx de l'en· de la religion il y a d'jnsité la con­ vrai du bien, 233. Dans les inté­ 1:24. Il Y a une perpétuelle con ne­ fer, 287,288. 2!:1t." :307, ::lm;, Le bien naissauce qu'ils viveot hommes rieurs du mental de l'homme il ya xion de l'extime avec les intimes, vient de l'inl1ux qui procède du Sei après la mort, 271.. L'homme voit des choees si infinies qu'elles ne HiO. - Voir EXTDlE, OBS. ~neur, et le mal vient du propre de l'intention d'un autl'e d'après sa peuvent être déterminées par des bVOCATION des homme,; morts, l'homme, 287. Il .Y a inllux du Sei· face, et il en perçoit les alTecliüns nombres, 199. Le Seigneur seul gou· 257, gneur dans l'amour du bien et dans d'après le son de sa voix, saus autre verne les intérieurs de l'homme lsnAI~LlTES (les) ne furent intro­ ses afleclions. et raI' elles dcln~ les science que celle qui a rté insitëe par sa Divine Providence, 199. duits daos la terre de Canaan, perceptions et les pensées; et il .Y a en cbacun, 317. - Voi,. IIIRITrt, IIITlJ:R~liwrAlnES (les) de l'homme qu'afin de représenter l'Église et influx de l'enfer dans l'amour du OOS. sont les choses qui sont dans J'in­ ses internes par les externes du mal et dllns ses'afTections, qui sont INSTlICT (l') est un résultat de terne de sa pensée, '12.5. Les in ter­ culto,132. . des con voi lises ct pa r ell cs da ns les l'influx, 317. médiaires dépendent des intimes JAnDIN, 2H, 3J3. - Voir EDR:" perceplions et dans les pensées, 33. INSTRUIRE. Ceux qui ont bieu vccu sllccessi vement jusq u'a ux dern iers, J ItHOVAH. Le Seigneu l'est Jéhovah, Ceux qui par l'iollux sont instruits et reconnu un Dieu, sont instruits et dans les derniers ils sont ensem­ 157. de ce qu'ils doivent croire, ou de ce aprè5 la mort par des anges, 3~8. ble, "l2t.,. qu'ils doivent faire, sont instruits INTELLIGENCE. Opinion des linges INTERNE (l') de l'entendemeot et JÉSUITES, 22'2, non pal' pas le Seigneur, oi par sUt'l'intelligencechez l'homme. 2!):l. l'interne de la volonté ne sont pas ,;Ésus. Dans le Monde spirituel, aucun ange du ciel, mais p l' quel­ L'intelligence se présente, tant chez autre chose que l'homme interne, où chacun est tenu de parler COlllme que esprit enthousiaste, 3'21. Tout l'homme bon que chez l'hommo Iné­ 103. Il va un interne contraint et il perse, nul ne peut nommer Jésus, influx venant du Seigneur se fait chant, comme propre ,et sionn(l, un intërne libre, 1:36 L'interne que celui qui dans le Monde a par l'illustr~tion de l'entendement 298. La difTérence cntre l'illtelll­ contraint est l'ioteme que l'homme vécu comme chrétien, 26'2. Il n'y a et par l'affection du vrai, ct par geuce de celui ci et celle de cûlui­ a de commun avec les bêtes; ]'in­ même personne qui puisse pronon­ celle-ci dans celle-là, 3'21. Par l'in­ là est comme la différence cntre terne humain, qui ne peut pas ètre cer le nom de Jésus, si ce n'est d'a­ /lux du Monde spirituel, qui ne uue chose que l'on croit exister en contraint, est au·dessus de cet in­ près le Seigneur, ;)3. contl'aint pas, l'homllle est clans li soi et une chose que l'ou croit terne animal, 136. L'externe ne peut .JOrE. Quiconque vient dans le liberté de penser et de vouloir. ·l2U. exister non cn soi mais comrtle en Jas contraindre l'interne, mais l'in­ ciel vient dans la joie supr~me de L'homme ne doit pas rester les bras soi. 298, La propre intelligence peut trrne peut contraindre J'externe, son cœur, et n'cn supporterait pas croisés eo attendant l'influx, zOO, seulement intl'odnire dans les ex­ 136. L'homme est seulement dans une pins grande, 2:it.,. 210,3'21. ternes la (ol'me humaine. mai:; la fi uelq lies externes avec le Seigneu l'; JOUG. De ceux qui croient ne pas INFORTU.'Œ. Personne n'cst ré­ Divine Providence l'introduit dans ct, s'il était en même temps clan~ être sous le joug de la loi, 42, '101. formé dans l'état d'infortune, 140. les internes, et par les internes les Internes, il pel''ertirait et dé­ JUDAïsm~. Pourquoi le Judaïsme INIMI1'I~ (l') mise entre le serpent dans les externes, 2!J~, - Voir truil'ait tout l'ordre et l'économie con ti nue en core, 260, et la femme. - Gen., III. 1;), ­ FASTE. de la marche de la Divine Provi­ JUGE injuste, 10(l, 168, 296. S'ign. l'inimitié entre le propre cie INTELLIGENT. Il n'ya d'intelligents dence, ]80. Selon que l'homme dis­ JUla:~n;NT DERNIER (le) est main­ l'homme et le Seigneur. ou eotre la que ceux qui perçoivent que le 'l'l'ai pose les externes, le Seigneur dis­ tenant terminé, 263. propre prudence do l'homme et la est le vrai, et qui le confirment par pose les internes, 181. - Voir Conps; JUGr,MEITS (tous les) de l'I:;glise EXTERNE. Israélite et Juive représentaient les
  • 206. 30 31 spirituels de l'Église, qui en sont LEIBNITZ, 289, chacun vient de son amour, 43. faculté appelée liberté, 9G. Tant que les internes, 2~,~. LEVAIN (le), dans la Parole, sinn. Tout ce que l'hommo fait d'après le le plaisir de l'amour riu mal règne, JUIFS (par les), dans la Parole, il le faux du mal, 284; 'VoiJ' aussi 2:>. libre lui semble ètre sien, 4:l. Tout l'homme ne peut pas librement vou· est entendu tous ceux qui sont de UVRES. Leurs fonctions, 279. homme veut êlre libre, et éloigner loir le bien et le vrai, 8~. Tout l'gglise et reconnaissent la Pal'ole, LIBERTI:; (la) est la faculté de pen­ de soi le non-libre ou le servile, homme peut librement penser cc 260. Quelle est la fin que la Divine ser, de vouloir, de dire et de faire H8. C'est une loi de la Divine Pro­ qu'Ii veut, tant contre Dieu que Providence a ene en vue, en conser· ce que l'on comprend, 15, 73, (lB, vidence que l'homme agisse d'après pour Dieu; et celui qui pense con­ vant les Juifs et en les dispersant l8 227,28:5. La liberté est à l'hom­ le libre selon la raison, 71, 07,123, tre Dieu est rarement puni dans le sur une grande partie du globe, me par le Seigneur seul, 73, 210. 176. Chez l'homme le libre de la monde naturel, parce qu'il y est 260. S'ib persistent à renier le L'homme est d~ns la pleine liberté raison vient de ce qu'il est dans le toujou rs dans l'éta t de réformation; Seigneur, c'est parce qu'ils sont de penser et de vouloir, mais non milieu entre le ciel et le monde, et mais il est puni dans le monde spi· tels, que s'ils recevaient et recon­ dans la pleine liberté de dire et de qu'il peut penser d'après le ciel et rituel, cal' alors il ne peut plus être naissaient le Divin du Se,igneur et faire ce qu'il pense et veut, 281. Si d'après le mOnde, et aussi d'après réformé, 2/l!}, 278 (bis). les choses saintes de son L';glise, ils l'homme n'avait pas c·lle pleine Je ciel ao monde,etd'aprèsle monde Llcm:. Ce qui est licite dans la les profanel'aienl, 2liO. Pourquoi il liberté, non-seulement il ne pour­ au ciel, H2. Agir d'après le libre pensée est licite d'après la volonté, a été permis aux Juifs de crucifier l'ait pas être sauvé, mais même il selon la raison, et agir d'apres la car il ya accord,"i:ll. Ceque l'homme le Seigneur, 247, A la seule inspec­ périrait en entier, 281. - Veil' liberté selon la rationalilé. c'est la cl'oit licite, il Je fait continuelle­ tion de la face, on reconnait si un LlIll-:llTÉ ET HATIONALIT~:; LIBRE; même chose, 97. Autrp chose est ment dal~s son esprit, 81, 278. homme est juif ou ne l'est pas, 277. FACI:LTÉS. d'agir d'i1près le libre selon la rai­ L'hom me doit rechercher quels sont JUSTE. Par le nom et la récom­ LIU ElT1; ET HATlO:-lALIT~:. Voir son, et autre chose d'agir d'après le les maux qlle dans son esprit il pense de Juste, - Matlh. X. id, ­ FACULTÉS. Ces deux facultés ont été libre même selon la raison même, regarde comllle licites, 278. Les il est entendu l'élat et la félicilé de comme insitées en 1 homme, cal' 07, !:.IS. Ceux-là seuls qui se sont maux que l'homme croit licites, ceux qui sont dans les Divins biens, l'humain même est en elles, !.IS. laissé régénérer pal' le Seigneur quoiqu'il ne les fasse pas, lui sont 230. Chaque homme a la liberté et la agissen t d'a près le li bre même selon appropriés, 81. LAMPES (les) sign. les vrais de la r::.ltionalité, et chacun peut parvenir la raison même; tous les autres LOIlES du poumon, 319. foi, a28. à la liberté même et à la rationalité agissent d'après le libre selon une LOIS de la Di vi ne Providence, 70 LAi"GAGE (le) correspond à la pen· même, s'il fuit les maux comme pensée qu'ils font comme conforme à 190. Le Seigneur ne peut agir sée, et le son correspond à l'afTec­ péchés. 99; mais l'adulte qui, dans à la raison, 98. Qui SO,lt ceux chez contre les lois de la Di vine Provi­ tion, 279. Tout langage découle de le monde. n'y parvient pas, n'y peut qui le libre même ou la liberté dence, parce qu'agir contre ces lois, la pensée comme l'erret découle de jamais parvenir après la mort, !}!I. même, et en même tem ps la raison ce serait agir contre Lui-Même, 331. sa cause, 308. Comment le langage - Voir LIBRE. même ou la rationalité mème, ne Tout ce qui est fait à cause de la fin, est produit, 27~. - VO'il' So:'/. LIBRE (tout) appartient à l'amour, peuvent exisler, et qui sonl ceux qui est la salvation, est selon les LAIo:GUE, 180, 279, 3:~6. La langue au point que l'amour et le libl'e ehez qui ils peuvent exister diffici­ lois de la Divine Providence, 234. est la forme du goût 279. La langue sont lin, 73. Le libre, de même que lement, 98, 99. Agil' d'après le Les lois de Permission sont aussi ne gOIHe point par elle-mêmc, mais l'a'llour. ne peut être séraré du plaisir de l'amonr,c'est agir d'après des lois de la Divine Providence, c'cst le merltal ou l'esprit de l'hom­ vouloir, 89. Il ya un libre infernal, le libre; et quand la raison est 23!L Tou tes les lois de la Di vi ne me, qui perçoit les saVturs par le et il ya on libre céleste; il est du favorable à l'amour, c'est aussi agir Providence sont des nécessités,':2~9. sens, et en est afTecté selon la qna­ libre infemal de penser et de V(lU­ selon la raison,8t>. L'hommeestcon· - Voir PROVIDENCE. lité du sens, 3'1 IL L'homme sait peu loir le maI: et il est du libre céleste tinuellementconduit parle Seigneur Loups. Ceuxquisontdanslapro· commen t la langue sen t, 3:36. tes de penser et de vouloir Je bien, 4:3. dans le libre, et est aussi réfor­ pre prudencesont commedesloups, esprits parlent avec l'homme dans Le libre céleste est le libre même, mé et régénéré dans le libre, 43, t)~, 3U. sa langue naturelle. maisseulement 149. Il Y a en général trois libres; - Li bre interne, et libre externe, LUCIFER (par), - lts3ïe, XIV, ­ en peu de mols, 13;). le naturel, le rationel et le spirituel, 73. - On ignore ce que c'est que le il est enteudu Babel, c'est·à-dire, LARRO~ (le) ct le voleur, - Jean, 73. Le libre naturel est chez chaque libre spirituel; pourquoi? 149. la profanation du bien chez ceux X. 1, - c'est celui qui ne s'adresse homme par hérilage; pal' ce libre Ons. Il l'nul dislinguer onlre le Libl'e qui s'altribnent les Divins, 231, pas au Seigneur, 2:-10, l'homme n'aime' que lui -même et le et Ta Liberté comme entre l'antérieur clio 2ti7. monde, 73. Le libre rationnel vient pOsll-ripur; l'anlérieur est plus unircrscl LARYNX. Ses fonctions, t79, '180. 4uû le poslérieur, - n. C. N° 2l; - on LUEUR (la) naturelle et rationnelle LAVER la lète et les mains, ­ de l'amour de la réputation pour l'eut aussi considé...w le Libl'ecomm~ prin­ l'lent de la lumière spirituelle; Jean, XIII. 8 à JO, - sian. purifier l'honneur ct pour le lucre, 73. Le cipe, el la Libel'lé comme dérivation. cette lueur est appelée naturelle et l'homme interne; et laver les pieds libre spiritoel vient de l'amour de LIllRE~IENT. Vouloir librement rationnelle, parce qu'elle est spiri­ sign. purifier l'homme extel'lle, 1:>1. la vic éternelle, 73. Tout Iibl'e pour comme par soi-même vient de lèl tuelle-naturelle, 166.
  • 207. 32 33 LUMlÈnE. Il ya une lumière spi­ qu;elle est changée en ténèbres, maux sont permis pour une lin, qui MAL ÉT FAI;X. Tout Inal et tout rituelle et une lumière natnrelle, quand la lumière réelle inllue, 3'18. est la salvation, 21-~', 281. Audedans faux viennen t de l'enfer, 321. 11 ne l'une et l'autre semblables quant à Dans la Parole, ceux qui sont dans de tout mal est cachée la reconnais· peut pas y avoir de mal sans son l'apparence externe, mais dilTéren­ les vrais sont dits marcher dans la sance de la natureet de la prudenr.e faux, 233. Le mal d'après son plai­ tes quant à l'interne, 166. La lu­ lumière, et sont appelés (]Is de lu­ bumaine seule. 205. li v a insité sir, et le faux d'après son charme, mière spirituellequantàso') essence mière, 318. Quels sont ceux qui dans tou t mal une hai ne" con tre le peuvent ~tre appelés et être crus le est le Divin Vl'ai de la Divin!: Sa­ sont désignés par les diables se fai· bieu, 233. Le mal ne peut pas être bien et vrai; 1:15. Pour chacun le gesse du Seigneur, 317, C'est celle sant anges de lumière, 2~3. enlevé à quelqu'un, à moins qu'il mal e~tce qui détruit le plaisir de lumière qui éclaire l'enteudement LUMINEUX. Dans le monde spi ri­ ne se montre. ne soit vu et ne soit son alIection, eL le faux ce qu i dé­ humain, '166, 3t7. La lumière natu· tue' il apparatt parfois quelque reconnu, '183, 278. Tant que les truit le charme de sa pensée, 19::. l'elle vient du soleil du monde na· chose de lumineux autour de la mallx restent dans les convoitises, Le mal et en même temps le faux turel, et par suite est morte en elle· tête, ou autour de la bouche et au­ et par suite dans les plaisirs de l'a· servent pour l'équilibre, pour la même; et la lumière spirituelle dessus du men ton, 169. mour de l'homme, il n'y a aucune relation et pour la purificaLion, et vient du Soleil du monde spirituel, LUTHER avouant que, quand il a foi, aucune charité, aucune piété, ainsi pour la con jonclion du bien et et pal' suite est v,ivante en elle­ établi la foi seule, il fut av~rti par aucun culte, si ce n'est seulement du vrai chez d'autres, 21. même, 166. Il Y a trois degrés de un Ange du Seigneur de ne 'pas dans les externes, 83. Les maux des MAL Hl~fÉDiTAlltE. Voir HI~nÉI)1­ lumière dans le monde spirituel, la fai re cela; pou l' quelle raison il n'a convoitises de l'amou l' de sa . vic TAIRE. lumière céleste, la lumiere spiri­ pas suivi cet avis, 2:)8. sont sentis par l'homme, non comllle iVl.UIMON Di': L'IN./lJSTIGll: (par le), tuelle, et la lumière spirilUelle-na­ MACHIAVI~I.ISTES, 310. des mau:, mais comme des plaisirs, - Luc, XVI. J, - sont entendues turelle; la lumière céleste, ou du MAHO~~TAKE (la Religion) doit auxquels on ne fait pas alteution, les connaissances du vrai et dn troisième ciel, est une lumière de aussi son ol'jgine à la Divine Provi­ 29G. Autant les maux s0nt éloign~s, bien que les m~cbants possèdent et lIamme rutilante; la lumière spiri­ dence du Seigneur, 255. Pourquoi autant ils sont remis, 279. - Voit' dont ils se servent seulement pOlir tuelle, ou du ciel moyen, est une cettp. religiosit~ a été reçue par tant MAL ET IrAUX ; Hltnl~DITAIRE. acqu~rir des dignités et des riches­ lumière d'uneblancheur resplendis­ d'empires et de royaumes 25:5. MALADE. Quand l'homme est ma­ ses, 250. sante; et la lumière spirituelle na­ MAHO.IÉTANS (tous les) qUI recon· lade, et qu'il pense à la jmort et à MANGER de l'arbre de la science, turelle, ou du premier ciel et du naissen t le Seigneu l' pou l' Fils de l'~tat de son âme après la mort, il sign.s'approprier Je bien et 10 vrai, monde des esprits, est une lumière Dieu, et en même tempsviventselon n'.est pas dans le monde, il est abs­ comme si le bien et le vrai venaient telle qu'est la lumière du jour dans les préceptes du Décalogue, quisont trait par l'esprit; dans cet élat de l'homme et non du Seignenr, notre monde, '1G6. La lumière dans aussi les leurs, en fuyant les manx seul personne ne pellt être réformé, 313, 2td, 2~2; . sign. le faste de la l'enfer est aussi de trois degrés; comme péchés, viennent d ans le 14'2. propre intelligence, 32.~; - sign. la lumière dans l'eufer le plus bas ciel qui est appelé ciel mahométan, ~fALAD1ES. Persoune n'est réforQ1é la con naissance du mal. 275. est comme la lumière des charbons 255. Les Mahométans croient que dans l'état de maladie de l'esprit, ni llARI. Dans la Parole le Seigneur embrasés; la lumière de l'enfer leurs défunts sont hommes dans dans l'état de maladieducorps, 141, est appelé Mari; pourquoi? 8. moyen est comme la lumière d'une l'autre vie, 274. 142. Quelles sont les maladies de lIAIlIAl,I, (le) du bien ct dn vrai lIamme de foyer; et la lumière de MAISON. Dans le monde spirituel, l'esprit, Hl. C'est s'abuser de pen­ est la même chose que l'union de l'eoferle plus haut est comme la chacun dans sa société a une mai­ ser que quelqués hommes peurent l'amOllI' et de la sagesse, 7. Le ma· lumière des chandelles, et pour son, qu'il trouve préparée pour lui, faire pénitence ou recevoir quelque riage du bien et du vrai vient du quelqueS-lins comme la lumière noc­ dès qu'il entre dans la société; il foi dans les maladies; il Il'X a rien Mariage du Seigneur avec l'Eglise, turne de la lune, 167. Toutelumière peut être en compagnie avec d'au­ de l'acte dans cette pénitence, ni et le Mariage du Seigneur avec l'K· du monde spirituel n'a rien de com­ tres hors de sa maison, mais néan­ rien de la chari té dans cette foi, glise vient du Mariage de l'Amour mun avec la lumière du monde na­ moins il ne peut pas demeurer ail· 142. Si ces mêmes hommes n'ont ct de la Sagusse dans 10 Seigneur, turel; elles dilTèrent comme le vi­ leurs que dans la sienne, 338. pas été réformés avant la maladie, 21, R. Le mariage du bien et du vrai vant et le mort, 166, 169. La 1u­ MAL (le) est le plaisir de la con· ils deviennent après elle, s'ils meu· ayant été par la créntion dans toute mière de la conürmation et la lu­ voitise d'agir et de penser contre rent, tels qu'ils avaient été aupara· chose créée, et ce mariage ayant été mière de la perception du vrai peu­ l'Ordre Divin, 279. Il Ya des myria­ vant. 1t.2. ensuite désuni, le Seig-neur opère vent difficilement êtl'e distinguées, des de con'oitises qui entrent dans MALÉDlCTIO:-l. La malédiction de continuellement pOlir qu'il soit res­ 318; cependant il y a entre elles la chaq ue lIlal et le composent, 27U, Caïn enveloppe l'état spirituel dans tan ré, Q. Ce ma riage a été rom pu même dilTértJnce qu'entre une lu­ 296. Tout m21 vient de l'amour de lequel viennent, après la mort, ceux par la séparation de la foi d'avec mière chimériClue et la lumière soi et de l'amour du monde, 83. Le qui séparent la foi davecla charité, la cbarit~, 22. Dans la Parole, et réeile, 318. La umière chimérique mal et le diable sont un, 33. Tout ou la sagesse d'avec l'amour,242; dans toutes et chacune des choses daos le monde spirituel est telle, mal est suivi de sa peine, 249. Les l)oil' CAï:-l, Quelles sont les vérita­ de la Parole, il y Cl le mariage dl bles malédictions? ~17, 250. . bien et du vrai, '21. La conjonction
  • 208. 34 35 du Seigneur avec l'Eglise ct de j'E­ elle devient une chose de leur vic et l'elIet; si l'une des trois manque, La foi introduite par les miracles glise avec le Seigneur est appelée ct le corps est nourri, 233. Dans là le mental n'est pas dans sa vie, 178. est non pas une foi mais une per­ mariage céleste et spirituel, 2S, sa. mémoire de l'homme, il y a, non pas Comment le Seigneul' gouverne les suasion, c'est seulement un externe Il existe un mariage du bien et du des aliments naturels, mais des ali­ intérieul's et les extérieurs du men­ sans intern(l, 1:11. L'erret des mi­ vrai dans la cause, et il existe un ments spirituels, qui sont entendus tal de l'homme, 307. racles est tout antre chez les bons mariage du bien et du vrai d'après par les 'rai~, et sont en eux­ ailS. Le Menlal (Mens) sc compose dr.s que chez les méchants, ·13:~ .. Les la cause dans l'elTet, 12. - Mariage mêmes des connaissances, 2::3; alI­ deux facultés qui font ([ue l'homme est bons ne veull'nt point de miracles, du mal et du faux, 2!l8. . tant l'homme les retil'e de sa mé­ homme, il sal·oi,·, la l'olonté ct l'entende­ mais ils croient les miracles qui I1ÈCHANTS (les) se jettent conti­ ment. Le menlal, composé de la l'olonté sont dans la Parole; et s'ils enten­ moire en pensant, comme s'il rumi­ !piriluelo el ue l'enlenuement spiriluel nuellement eux-mêmes dans les nait, autant son mental spirituel est est l'homme inlerne; il enl'oloppe j'homme dent parler d'un miracle, ils n'y maux, mais le Seigneur les en retire nourri. 233. L'homme a une mé­ inlirne ou l'Ame (Anima), el il est enve­ font antrement attention que comme continuellement, 295. L'homme mé· moire 'externe ou naturelle, et il a loppé par le men lai nalurel ou homme à un faible argument qui confirme chant est l'enferdansla formela plus une mémoil'e interne ou spiritnelle, e~lerne, composé ue la volonlé uaturelle lelIr ioi, '13:1. Par les miracles les petite, 296. Les méchants qui sont 227. Dans sa rnémoire interne ont cL de l'enlendCllIcnl nalurel; cc n]t'ntal méchants peuvent être forcés et dans le monde, le Seigneur les gou­ été inscrites toutes les choses qu'il naturel, al'ee une sorle de men lai plus contraints à la foi, et même au culte verne dans l'enfer quant aux inté·­ exlerne ou exlérieur appelé l'Animll~, et à ln piété, mais seulement pOUl' a pensées, dites et faites d'après la lequel est f'Jrmé pal' de~ alrections cl des rieurs, mais non quant aux exté­ volonté, 227; cette l1lémoil'e est le inclinalions exlernes résultant principale­ pell de temps, 1::3. Pourquoi desi rieurs, 307. La divine Providence, livre de sa vie, qui est ouvert nprès ment de l'éducation, de la sociél6 ct do grands miracles cbez les dcscen· à l'égard des méchants, est une la mort, et selon lequel il est jugé, l'habilude, esl l'homme el~rienr. Le loul, dants de Jacob, '132. Pourquoi il ne continuelle pernlission du mal, dans 227. organisé Cil parfaite forme humaine, est se fait pas de mirncles aujourd'hui, le but qu'ils en soient continuelle­ ME~ACES. Personne n'est réformé appelé Esprit (Spil'ittts). L'esprit, ,Ian;; 131, '1:33. ment retirés, 296. par les menaces, parce qu'elles con­ notre monde, esl enveloppé d'un corps MIS~RICORDE (la pure) est le pn!' M~DIATE~IENT Ce qui est fait mé­ lerrestre, qni le l'end invisihle; mais, dégagé Amonr, 037; elle est par consé­ traignent, 129, '136. - Voir Co~­ de cc eOl'(lS pal' la mort nnlurcllc, il cuIre diatement par les prédications, cela TRAINDRE. dans le monde spirituel, 011 son corps spi­ quent le Seignenr, 3:31. Une Misl1l'i· n'enlève pas l'immédiat venant du MENSONGES. - Leur origine, 27G. rituel, Oil son corps ~jliriluel est pnrrnile­ corde immédiate n'est pas possible, Seigneu r, 172. ~rENTAL Ie) de l'homme est daus ment visible ct tactile. -- Voir ANlllUS, parce qne la salvation de l'homme MÉDlTATlo:;. Quand l'homme est toute la forme dans laquelle est Je MÉIITOlflE. Le bien dans lequel se (ait par des moyens selon lesquels dans une profonde méditation, il ciel 011 l'enfer; il n'y a ancune dilTé­ est l'homme, s'il est fait pOUl' le le Seignenr le conduit, 221. De mé­ apparatt parfois, quant à son esprit, rence, excepté que le ciel ou l'enfer salut, est un bien méritoire, !JO, cl1ant l'homme ne peut pas devenil' dans une société du monde spiri­ est très grand, et le mental très ~h:SENTJ~;RE. 16/~, 'ISO, 2!J6, 336. bon par pureMiséricorde, 279, 338; tuel, 2:)6. petit, 299. Le mental humain est de M~:SOPOTAI1E (la) fai~ait partie voir SALVATIO:. I1ÉLANCH l'ON, 50. trois degrés, 7:5. Il ya chez l'homme des contrées Ol! existait l'Eglise An­ MOABITES (les) dans la Parole I1E.lIURANES (Jes) du TI'ès-G rand un mental natul'el, un mental spi­ cienne, et Ol! l'ancienne'Parole était sian un genre de mal, 2:)1. Homme, ou du Ciel,sont constituées rituel et nu mental céleste, :11-7; connue, 32S. l'IIODES (les) de la Divine Provi­ par ceux auxquels l'Evangile n'a pu tant quc l'homme est dans les con­ MESSES. La Divine Providence a dence sont les choses par lesquelles parvenir, mais qui ont seulement voitises du mal et dans leurs plai­ permis que la sainteté du culte, les moyens pour former l'homme, une religion, 2i)!l, 326. ~irs, il est dans le mental naturel chez les Catholiques-Romains, lut et pour le perfectionnel', sont elTcc­ MÉMO!Rr, (la) est l'état permanent seul, ct pendant tont ce temps Je mise dans des messes que le vul­ tués, 33). Ces modes sont infinis des changements d'état et de forme mental spirituel est fermé, H7. Le gaire ne comprend pas; pourquoi? en nombre ct infinis eo rariété. des substances purement organiques melttal naturel est commun à 357. 336. Ces modes sont très secrets, du mental, 27:). Quand les Hais l'hom me et aux bêtes; le mental MILIEU. Tou t ce ql! i est dans le 33û. sont seulement dans l'entendement rationnel-spirituel est le mental milieu est directement sous l'in­ iIONIJE. Toutes les choses qui sont et par suite dans la mémoire, ils ne véritablement humain, 321. Le men­ tuition, et est vu et perçu 283, failes dans le monde naturel corres· sont pas dans l'homme, mais ils tal de l'homme, qui en soit est spi­ MI~E (la) donnée aux servitenrs pondent à des choses spirituelles sont hors de lui, 2::13. La mémoire rituel, ne peut êtl'e que parmi des pour la faire valoir, - Luc, XIX. dans le monde spirituel, 't51, Dans de l'homme comparée au ventricule spirituels, dans la société desquels Ilatt. XXV. - sion. la prudence le monde spi ri tu cl tous son t spi rituels ruminatoire de certains ani,maux, il vient aussi après la mort, 307. dont on doit faire usage, 210. mème quan tanx corps, 167. Le monde 233; tant que la nOillTiture est là, Tel est le mental, tel est le corps. MIRACLES. Personne ne pent ètre des esprits tient le milieu dans le elle n'est point dans leur corps,mais ainsi l'homme tout entier, '112. Le réf:rmé par les miracles, pa rce monde spirituel entre le ciel et l'en­ elle est hors du corps; à mesu re mental humain est continuellement qu'ils contraignent et forcent à fer, 307. Quand j'homme meurt, il qu'ils la reti rent de là, et la dévorent, dans ces trois choses, la lin, la cause croire, 129, '130; voi)' CONTRAINDRE. l'a d'abord dans le monde des es­
  • 209. 36 37 prits, et il y est dans son externe, MOUVE)IKNT. Quand du mouve- 2;4. Dans les temps très·anciens, on est le,Nom de Dieu, et les spirituels qu'il y dépouille; et, lorsqu'il l'a ment on ôte l'eITort, le mouvement habitait sépal'ément par nations, de l'l;gl ise sont aussi le Nom de dépouillé, il est porté dans sa place, cesse, 3. familles et maisons, et non SOllS des Dieu, 230. Dans le monde spiri- soit dans le ciel, ~oit dans l'enCer, MOVEi'lS (les) de la Diviue Provi- gouvernements conime aujourd'hui, tuel, il n'y a pas de noms comme 307. dence sout les choses par lesquelles 215. Nations ou Gentils; 'Voir GE:- dans le monde naturel, mais ('ha- MONDK CllR~TlEN. Pùurquoi on y l'homme devient homme, et est per- TltS. cun est nommé selon la qualité de adore un Dieu sous trois Pel'sollnes, fectionné quant li la volonté et ù NATunALlsms. Ceux qui con fir- SOli amou l' et de sa sagesse, 230. ce qui est adorel' trois Dieux; et l'entendement, 335. Ces moyens sont ment chez eux les apparences et en pourquoi jusqu'à pl'ésent on n'a infinis en nombre et infiniS en va- NUDITI; (ln) d'Adam et d'Ève, pas su que Dieu est Un en personne font des vérités, deviennent des na· dont ils ne rou~issaient pas, sign. riété, 335. }[oyens par lesqnels turalistes qui ne croient que c:e et en essence, daui leq uel il Y a la l'homme est conduit par le Sei- l'état d'innocence, 27;S, Trinité, et que ce Dicu est le Sei- qu'ils peuvent eu même temps per- OI3SCURIT~. Quand un ange du gneur, 221, ~49. Moyens de sépara- cevoir par quelque sens du corps, gneur,262. Pourquoi il ya eu, dans tion, de purification, de détache- ciel regarde dans l'en Cel', il n'y voit 310. qu'une obscurité proConde; et quand le monde chrétien, tallt d'héresies ment et d'expulsion du mal. 2)6. N...TUP.E. Les propres de la nature et pourquoi il yen a encore, 25L Moyens de salvation, 329. un esprit de l'enfer regarde dans le - roi?' HI~RI;:SH:S. sont pl'incipalement les espaces et ciel, il n'y voit que de l'obscurité, MULl'lPLICATIO~S. Voir FnucTlFl- MOHAL. Cc qui est moral est le ré- les temps, les uns et les autres avec 167, CATIOIS. limite et terme. 219. Les extrèmes ceptacle de ce qui est spi rituel, 322. l-IUSCLES. Opérations du cerveau OnKuR. Chaque plaisir corres- Est appele 1II0ral l'homme qui fait et les derniers de la nature ne peu- pond à une odeur, et pout dans 10 dans les muscles, 180. vent pas recevoir les choses spiri- des lois de son pays ses mœurs et MYIUAnES. Il ya des myriades de monde spirituel être changé en ses vertus. et y conforme par raison tuelles et éternelles, tel!es qu'elles cette odeu l', 30!l. myriades d'anges qui composent la sont en elles-mêmes, ~20. sa vie, 322. - Voir CiVIL. forme du Ciel, et il yen a des my- ODOIlEIl. Tout ce que l'homme NATUREL (le) communique avec le odore vient pal' influx, 308. MORALISTES. Ce que deviennent riades qu i en tren t en elle chaq ue spirituel non par continuité mais dans l'autre vie les moralistes-natu- année, et qui y entreront durant par correspondance. 41. Les natu- ŒIL (l') dans la Parole sign. l'en- rels, qui cl'oiellt que la ie Civile et l'éternité, 63. rels qui sont les propres de. la na- tendement, 264. L'œil est la forme morale avec sa prudence produit NAÎTRE. L'homme naît dans le ture se r(:fèrent en général aux de la vue 27l. La vue de l'œil chez tout, et que la Divine Providence dernier de 'la vie, qui est appelé temps et aux espaces. et en particu- tous a été formée pou~ la réception ne produit rien, 117. sensuel-corporel; et par conséquent lier aux choses qu'on voit sur la de la lumièl'e dans laquelle elle est, MORAVIE: ou Morave, 259. 3.21. dans J'obscurité dl?l'ignorancr, 276. terre, 220. 167. L'œil no voit point par lui- MORT (la) est la continuation de D'après l'Mréditaire qu'il tient de NI::nucHADNÉuR. Ce que signifie même, mais c'est le mental ou l'es- la vie, 277 (bis). Pal' la 1I10l't, ses parents, l'homme naît dans la statue qu'il vit eu songe, 328. prit de l'homme qu i perçoit IfS ob- l'homme dépouille les choses les l'amou l' de soi et dans l'amou l' du NEl (le) sign, la perception du jets par le sens, et. en est alTecté se- plus grossières dc la nature, dont mO!lde, qui sont les sources de tous vrai, 30 ; quand le nez est bouché, lon laqualité du sens, 314. L'homme son corps est composé, et il retient les maux, 83. S'il naissait dans cela signifie qu'il n'y a aucune per- sait peu comment l'œil voit, 336. les choses les plus pures de la na- l'amou l' dans leq uel il a été créé, ce ption, 310. L'cntendement d'après la volonté ture, qui sont les plus proches des il ne serait dans aucun mal, et NIKR. Ceux qui uient Dieu dans iullue dans l'œil, et non-seulement spirituels, et ces choses sont alors même il ne saurait pas ce que c'est le monde, le nipnt après la mort, fai t ce sens, mais même s'en sert ses contenants, 220. Ainsi la mort que li: mal, 275. 32fÏ, Ceux qui nient le Seigneur ne comme de son instrument dans lé du corps est le rejet des temporels NARINES (les) n'odorent point par peuvent étre adm;s dans le ciel, monde natu rel, 314. et des naturels derniers, 220. Après elles-mêmes, lJ.lais c'est le mental ou 2::11. Autant quelqu'un nie le Sei- OEl!VRES, 128. Par œuvres de loi, la mort, on ne demande pas à l'esprit de l'homme qui perçoit les gneur, autant il en a été disjoint, dans Paul, - Rom. Ill. 2~, - il l'homme quelle a été sa Coi, ni quelle odeurs par le sens, et en est afTecté 326. est entendu les cérémonies décrites il été sa doctrine, mais quelle a été selon la qualité du gens, 31!l. par MJïse dans ses livres, et lion sa vie, 'lOI. L'homme naturel, de NOACH. L'Égl ise Ancien ne a été L'homme sait peu comment les nari- décrite, dans la Parole, par Noacll les préceptes du Décalogue, 115. quelque manière qu'il agisse civile- nes sentent, 335, (Noé) et ses tr0is fils, et par leurs O.IETTRr~. Geux qui omettent de ment et moralement, est appelé NATlo:'/s (les) sont distinguées à descendants, 32~. penser au mal chez eux sont con- mort; pourquoi ? 32~. la seute inspection des faces, 277. - NOM (le) si{ln. la qualité de l'état, tinuellement dans le mal, 101. Qui MORTEL. l'OUI' que l';lomme vive La pJ,upart des nations éloignées du 230. Par le Nom de Dieu, dans la sont ceux-là? 101. éternellemellt, ce qu'il y a en lui de monde chrétien regardent les lois, Parole, il est entendu Dieu avec ONG1,ES (les) du Très-Grand- mortel lui est ôté, 32 /1 . Le mortel telles que celles ùu Décalogue, non tout le Divin qui est en Lui et qui Homme, ou du Ciel. ,sont constitués chez l'homme est le corps matériel, comme civiles, mais comme Divi- procède de Lui, 230; ainsi la Parole par ceux auxquels l'Evangile n'a pu qui est ôté par la mort, 3M. nes, et les tiennent pour saintes,
  • 210. 38 39 parvenir, mais qui ont seulement les richesses, n'onteu en vue qu'cux PAl.AIS DE LA SAGESSE. Les douze choses pa r le sens, et en est afTecté une religioil, 326, cfr. 254,. seuls. '185. degrés. par lesquels on y monte, selon la qualit~ du sen~, 314. OI'I;IIATION (l') et la progression OnAlsoN DO.II:'ICUF.. Ce qui est signifient les biens conjoints aux L'homme sait peu comment la peau de la fin par les moyens, c'est ce qui signi fié pal' ces mots.' SOlt sanctifié nais et les vrais conloints au sent, 336. Les peaux du Très·Grand est appelé la Divine Providence, ton Nom! 230. bien, 36. Flamme, ou du Ciel, sont constituées 331. Il n'y a aucune onération, si OIlOlNATION (l') des allections dans PANCHÉAS. Son organisation, 180, par ceux auquels l'Évangile n'a pu ce n'est dans un sujet', et par des le ciel et des convoitises dans l'enfer 27l. Il purifie le sang, 3JG. parvenir, mais qui oot seulement moyens sur ce sujet, 331. L'opéra­ est admirable. 302. PARA DOLE. Pourquoi le Seigneur une religion, 2:54 326. tion continuelle de la Dh'ine Pro­ Oos. L'O, dinctlion est aclion de dispo­ a parlé pal' parabùles,231. P~:CIlI;S. Quand les péchés ont été vidence chez chacun a pour unique ser en ol'dre. PAIIU:!l. Les simples et les sages éloignés, ils sont aussi remis. mais fin la réformation, et par suite la OIlDRl';' Dieu est l'Ordl'e, 331 ; il parlent de la même manière, selon non vice versà, 2~O. Les péchés son t salvation, 257. L'homme ne perçoit est aussi la loi de soo ordre, cal' il l'apparence; mais ils ne pensent pas éloignés par la pénitence, 1t:lO ; wi,. et ne sent rien de l'opération de la n'y a point d'ordre san~ lois, 331. de la même manière, 162. Dans le PI~NITENÇE. Se confesser cou pable Divine Pl'ovidence, 175. Si l'homme OBEIl.LE (l') et laforme de l'ouïe, monde spirituel, 011 ne pel:t pas de tous les péchés, et n'en rechercher percevait et sentait l'opération de la 279. L'homme sait peu comment pader autremer,t qu'on ne pense, aucun chez soi, c'est s'imaginer avoir Divine Provilience, il n'agirait point l'oreille entend. 3il:). L'entendement 224,. de la religion, ct cependant n'en d'après le libre selon la raison, et d'après la volonté influe dans l'o­ PAIIOl.E, Le Seigneu l'est la poiilt avoir, 271), 279. rien ne lui paraîtrait comme venant reille, et non-seulement fait cc sens, Parole, parce que la Parole vient de Oos. Le Pticlté est te maL conlre Dieu, cl de lui, fi6. Toute opération dn Sei· mais même s'en sert comme de son Lui et traite de Lui, et pal'ce qn'elle aussi pnl' conséquent le mal contre le pro· gneur a lieu pelr les pl'emiers et instrument dans le monde naturel, est le Divin Vrai du Divin Bien. chain. Il. C. N° 5:5. par les derniers en même temps, 314. 172. Toute doctrine de l'I;;glise doit PEI:'E. Dans Je mal cst inscrite sa ainsi dans le plein, 220. Les opéra­ OIIGANES, Les cho~es qui sont dans être puisée dans la Parole, 1ï2. pbine, que l'impie subit après la tions du Seigneur dans les internes le monde naturel influent dans les L'homme qui est enseigné d'après la mort, 24,9. de l'homme ne sont pas apparentbS, organes des scns externes ou dn Parole est enseigné par le Seignen!' PÉl'ITENCE (la) doit précéder la 174. Les opérations des substances corps, ct les choses qni sont dans seul, 172. Toutes les choses de la rémission des péchés, et sans la organiques dn corps sont naturelles, le monde spiritnel inluent dans les Parole ont communication al'ec le pénitence il u'y a aucune rémission, et celles des subtances organiquesdu substances organiques des sens in­ ciel, et par conséquent avec le Sei­ 280. La pGniteuce est une chose men LaI sont spirituelles, et les unes ternes on du mental, 308. Ainsi, de gneur, 172. TouLe la Parole n'est vaine poUl' cellX qui croient être et les autres font un par les corl'es­ même que les organes des sens absolument que la doctrine de la sauvés par la Miséricorde seute, de pondances, 279. Opérations secrètes externes ou du corps sont les récep vie, 330. Les Catholiques-Homains quelqle manière qu'ils vivent, 3'tO. de l'âme dans le corps, 296, 3il6. tacles des objets natu reis, de ne lisent pas la Parole; et les Hélol'· Sans la péni'encc l'iJomme est dans OPPosÉs (les) combattent entre même les substances organiques des més, qui sont dans la foi séparée le mal, et le mal esL l'enfel', 3'0. eux jusqu'à cc que l'un détruise sens internes ou du mental sont les d'avec la charité, font attention non 10111' faire pénitence l'homme doit l'autre, 18. Deux opposés ne peu­ réceptacles des objets spirituels, pas aux choses de la Parole qui porter ses regal'ds vers le Seigneur ent être ensemble dans une même 308. coneernentla vic, mais seulement à seul; s'il les porte vers Dieu le Père substance 0:1 une même forme, sans ÜBGANISATIO:'i (l') conctractée dans celles qui concernent la foi, 3::). seul, il ne peut être purifié ;il ne qu'elle soit dissipée ou qu'elle pé· le monde demeu re éternellement, Pourquoi on a ignoré jusqu'à pré­ le peut lIOn plus, si c'est vers le risse, 233. Chaque chose est connue 326. sent que dans chaque chose de la Père à cause du Fils, ni si c'est vers par son opposé, 38. ORGA'ISF.ll, Il y a rien dans le Parole il y a un sens spirituel, et qne Je Fils comml Homme seulement, OPPOSITION mutuelle du ciel ct de cerveau qni n'ait été organisé, 279. de là vient la sainteté de la Parole, 122. La pénitence des péchés est le l'enfer, 300. Le bien n'est connu tel OIIIGINE des rovaumes et des em­ 261. chemin qui conduit au ciel, et la qu'il est que pal' relation avec un pires, I·J5. Origine de l'amour de PAHTlCULlEII. Dans toute forme le foi séparée de la pénitence n'est pas bien qui est moindre, eL par oppo, posséda des richesses au·delà des commun et le particulier font nn la foi, 1'11 '127. sition avec le mal, 21,. nécessités, 215. par une admirable conjonction, '180. OIIS. La !'éllilunce, c'est fuit· le mal et OPULENCE (l') est une chose qui Os (les) du Très-Grand Homme, Ce q!li existe par les particuliers le faux, cl les aloi,· en aversion, A. C. N° 941il. l'ai l'e pénitcnce, c'est, npl'l's en elle-même est imaginaire, 250. ou du Ciel, ~ont constitués par ceux est appelé commUil, 201. avoi]' confessé ses 1(:cMs dc'ant Dicu, d Dans l'autre vie l'opnlence est rem­ auxquels l'Evangile n'a pu parve­ l'AUL. Sentence de Paul, - Rom. en nvoit· demandé d'un CU'UI' humble la placée par la misère; quand, et chez nir, mais qUI ont seulemeut une III 28; - expliquée, il;. l'émission, )' renoncer ét monel' une vic qui '? 220. l'el igion, 254, 326. PEAU (la) ne sent pas pal' elle­ noul'ellc selon les j1l'éccplcs de la ()i, OPUl.ENTS. Ce que deviennent Ol'ï (l') ne peut pas exister sans même, mais c'est le mental ou l'es­ A. C. JlO 8389. après la mort les opulents qui, dans sa forme, qui est l'oreille, 279. prit de l'homme qui perçoit les PE:'SÉE (la) n'est autre chose que 1
  • 211. 40 41 la forme de l'atTection, 198. Aucu ne PENSER. Personne ne pense et ne lui paraîtrait comme venant de lui, sies relativement au culte, alin que pensée de l'homme n'existe que peut penser par soi-même, mais la 17:), ·17G. l'hommene tombe pasdan~ le genre d'après une certaine arTf.clion de pensée inlue, 288. Chacun pense PiWl, (le) céleste de tous les homo le plus grave de profanation, 233. l'amour de sa vie, 198. Toutes les d'après d'autres, et ces autres pen­ mes est le Seigneur, a30. Le Sei­ - foi)' PROFA:OATION. pensées de l'homme viennent des sent non d'après eux-mêmes, mais gneur est le père quant à la vie, et PrWl'l.E (10) Israéliteet Juil repré­ afTeclions de son amour, et sans ces aussi d'après d'autres, 289, 294.. le père sur la terre est seulement le sentait ]'I~glise, 2'1~L afTections il n'y a et il ne peut y Tous pensent d'après le Seigneur; père quant à l'enveloppe de la vie, PnAHISlgNS (les) modernes sont avoir aucuue pensée, 193. Les pen­ ainsi, le méchant aussi bien que le :i:~O . ceux qui de bouche prononcent des sées, qui appartiennent à l'entende· bon, 308. Celui qui ne pense pas PERFECTlO:OS (les) croissent avec choses pieuses et saintes,et feignent ment, sont de simples change.1lents au-dessus du sensuel est dans les les degrés et selon les dep;rés, 279. pal' le ton de voix et le geste d'être et variations deformc des substances ténèbres de la nuit sur l'état de ~a PtmFECTlONNEH. Cc qui est per ­ al'fectés d'amour pour elles, mais purement organiques du mental, 27). vie, 274. Pensel' en même temps fectionné éternellement ne peut pas qui de CCl'lIr ne les croient ni ne les Chaque homme a un externe et un d'après l·éternel. lorsqu'on pense êlre parfait en un instant, 338. ai ment, 2:11. . interne de la pensée, 103, lOG à Il 0, d'après le présent; ce que c'est, tif!. Chaque degré de la sagesse peut PIIILIST~:. L'gglise, peu de tem ps 120,1:i9, 4.:.i, '1;:;0. Par l'externe et C'est une loi de la Divine Providence être perfecl on né lU plus haut point, après son ioslau alion, a été chan­ l'interne de la peusée, il est enteudu que l'homme pense comme par lui­ mais sans jamais pouvoir entrer gée en 13abylon e, et ensulteen Phi­ la même chose qlie par l'homme même, mais que néanmoins il re­ dans Ir degré supérieur, 3q,. listée, 26!}. Par la Philidtée il est extlJrne et l'homme interne, '103. connaisse que c'est par le Seigneur, PI::HIPIlI~HIES. foi,· CE:TRE. entendu la foi séparée d'avec la cha ­ L'interne de la pensée et l'exteme 321. Nul ne pense d'après l'espace PÉRIR. L'homme périrait tout en­ ri té, 26'L de la pensée sont distincts comme et le temps, quand il pense à ceux tier, s'il n'avait pas la pleine liberté PHILlST't:S (les) s'ign. ceux qui sé­ l'antérieur et Je postt:rieur, ou qui sont dans le Monde spirituel, 50. tic penser et de vouloir, 231. parent la foi d'avec la charité, 2;)8, comme le supél'ieur et l'inférieur, PENSER ET VOUI.OIR par soi-m~me, PÉRITOI1Œ Son organisation, 180. 326. H.5. L'homme ne sait rien de l'in­ c'est le Divin Même; pensel' et vou­ PER~ISSIO:O. Les lois de permission PLACES. Le Seigneu l' prévoit les terne de sa pensée, avant de venir loir d'après Dieu, c est t'Humain SOlit aussi des lOIS de la Divine Pro­ places de ceux qui ne veulent pas dans le monde spirituel et dans sa même, 293. Penser et vouloir est vidence,2:H. La continuelle Provi­ être sauvés dans l'enfer, et les lumière, ce qui arrive après la mort, spirituel, mais dil'e et faire est na­ dence du Seigneur chez les m chants places de ceux qui veulent être 233. L'interne de la pensée est lié turel, 71. e~t une continuelle permission du sauvés, dans le ciel, 333; il pour­ dans une telle cohérence avec rERCEPTIl' (tout) d'une chose vient mal, dans le but qu'ils en soient voit pour les méchants à leurs l'externe de la pensée chez l'homme, de la relation ou de l'opposition de continuellement retirés,2Hli. Le mal places en permettant et en détour­ qu'ils ne peuvent être séparés, 233. celle chose avec une autre, 211. de h vie n'est pas introduit pa le nant, et pour les bons il pounoit à L'homme a une pensée extérieure et PERCEPTIO:OS (les) et les pensées Seigneur dans la volouté et par leurs pla~es en conduisaut, 330. une pensée intérieure, et par sa sont des dérivations de la lumière elle dans la pensée, mais il est in­ Dans l~ monde spirituel, quelqU'lin pensée in'érieure il peut voir sa spirituelle, 'J73. Le Divin Bien et le tNduit par l'homme, et cela est ne prut, dans l'appartement d'un pensée extérieu re, et aussi réfléchir Divin Vrai sont donnés aux méchants appelé Pel'n1Î'sion, 2)6. Toutes Ills autre, s'ass.eoir qu'à sa place; s'il sur elle, et juger si elle est mau­ et aux bons; s'ils n'étaient point ch lises que l'homme méchant veut s'as ied à une autre, il dev;ent vaise ou non, 104. La pensée, donnés, il n'y aurait ni perception et pense sont de permission, 2~)ij. comme insensé ct muet, 338. Cha­ d'après l'illustration extérieure par ni pensée pour aucun homme, 173. Les maux sont permis pour une On, cun, en entrant dans un apparte· le Seigneur. voit la chose de l'un ct La oerceptiou et la pensée appar­ qui est la salvalioll, 2IJU,27;5, et ment ou dans un temple, connait de l'autre cMé; d'un ciHé, tlle voit tiennent à la vic; elles viennent de suiv. Les causes des permissions sa place, 338. Its raisons qui confirment; de la même souree d'oil découle la vie, sont des lois de la Divine Provi­ PUISANTEll d'après la Parole et l'autre, elle voit les af'parences qui '173. - l'air VIE. dence,2!}9. Rien ne peut êli'e per­ sur la Parolc,est un genre de prûfa­ infirment; elle rejette celles ci, elle Ons. La Perception est une sorle de mis sans une cause, et il n a pas 1 ation, ·z31. recuei Ile celles-là, Hi8. D'après la sensation interne ellanl uniquemellt .Ii! de cause ailleurs que dans quelque PLlI.JSlIS (le) de l'amour de peusée, avec abstraction du temps Seigneur, rclaliYc au ùien cl UUYI'ui, A. C. loi de la Divine Providence, loi qui l'homme fait sa vil) mème, H'5. Les ()t de l'espa.ce, on comprend la 1'104, Lu perceplion cOllsisle il voir qU'lin enseigne pourquoi il est permis, plaisirs font la vie de chacun, 30:1. Divine Toute-Présence et la Divine vrai est UD vrai et qu'Uft ien est lin ion, 231 Quand-il est dit que Diel~ pel Tout le plaisir que l'homme a, yient et il l'oir qu'un mal cst un mal et qu'un Toute-Puissance, et aussi le Divin fDm est lin fuux, A. C. No (G80. mel, il est entendu lion pas qu'il de son amour, 73. Tout plaisir vient de toute éternité, 51. Quand de la PERCEVOIR. Si l'h'·mllle percerait veut, mais qu'il ne peut détourner de l'aJTection qui appartient à paroie on ôte la pensee, la parole à cause de la fin, qUt est la salra ­ l'amour, 76. Tout plaisir de l'amour et sentait l'opération de la Divine n'est senti que comme un bien, 83. cesse, 3. - l'ai)' AFrECTION ET PEN­ Providenee, il tl'a~iruit pointd'après tion, 23~. Le Seigneur permet les SÉE; PERCEPTION; ILLUSTRATION. maux de la vie, et plusieurs héré­ Ce sont les plaisirs du bien qui le libre selon la raison, et rien ne
  • 212. 1 1 1 43 42 unsdugenrehumainont été damnés sans en même temps sa Providence, sont appelés biens de la charité, quand, au moyen de l'homme, I~ par prédestination, est une hérésie le ciel ne subsisterait pas, ni l'enfer H'5. Agir cl'après le plaisir de porte est ouverte, 233. La porte est cruelle, 330. non plus, 333. 1 l'amou, c'est agir d'après le libre, ouverte pal' cela qlle l'homme éloi­ PRÉDESTlNËS. Tous ont été prédes­ PRINCE DU MONDE. Pourquoi le n; et quand la raison esl favorable gne le mal en le fuyan t, et en tinés pour le ciel, et personne ne l'a diable est appelé aiusi, 2'16. à l'amour, c'cst aussi agir selon la l'ayantenaversion comme infernal et été pour l'enfer, 322,329. PRINCIPES. Il Y a chez chaque raison, 85. Cll que c'est que le plai­ diabol ique, V.o, 2:n. Quand l'homme PRÉDICATEURS. Ce n'est pas pal' homme deux principes de la vie, sir et le charme. 31'2. Le plaisir de ouvre la porte comme par lui ­ les Prédicateurs que la Parole est l'un naturel et l'autre spirituel; le son allection remplit et entoure mê:ne, le Seigneur extirpe en enseignée, mais elle est enseignée principe naturel de la vie est le chaque ange du ciel, et anssi le même temps les convoitise~,!l9. Le par le Seigneur au moyen des Pré­ pouls du cœur, et le principe spiri ­ plaisir commun chaque societ,j du Sei~neu l' presse ct iosiste con ti­ dicateur!!, 172. Le Prédicateur, qui tuel de la l'le est la volonté du men­ ciel, et le plaisil' de lon5 ou le plus J1l1ellement pour que l'homme lui est dans le mal, peut enseigner les tal. 193 COlllmun le ciel entier; à l'(gard de ouvre la pr)rte, 119_ choses qui concernent la vie spiri ­ .PROC~~DANT (le Divin). L'Infini et chaque esprit de l'enfer, de ehaque POULS DU COEUR (le) est le prin ­ tuelle; mais dans l'autre vie, quar.d l'Eternel d'après soi est le Divin société infernale et de ['enfer entier, cipe naturel de la vie de l'homme, il est mis dans son état interne, il procédant ou le Seigneur dans d'au­ c'est le plaisil' de la convoitise, 193, Le pouls du cœur joint à la ne voit que le faux: et ne fait que le tres, créés par Lu i, ainsi dans les 303. Il n'y a pas d'afTeclions ni de respiration du poumon gouverne mal,298. hommes et dans les anges, 55. Ce convoi lises sans les plAisirs. 303. l'homme tout entier quant à son PREMIERS. Le Seigneur gouverne Divin est le même que la Divine Il ya des plaisirs de deux Renres, corps, 193. Le pouls du cœur corres­ le Monde entier des premiers par Providence, 55, 331. les plaisirs de l'enlenrieillent, qui pond à la volonté du mental, lU3. les derniers, 124,. Voir DIŒNIERS ; PROCÉDER. Différence entre pro­ sont aussi ceux de la sagesse, et les - V()i,. pnINCIPES. I;o;TI~lE, céder et créer,219. De quelqu'un il plaisirs de la volonte, qui sont POU.IION (le) correspond à l'en­ PRESCIENCE (la) des choses futures 1 ne peut procéder autre chose que aussi ceux de l'amour,136. Les plai tendemeot, 193. Le poumon décaote enlève l'humain même, qui est d'a ­ C'l qui est en lui, 2'19. Du Seigneur sirs réjouissent les pensées et ôlent le sang 3a6, 2!l6. Changements et Rir d'après le libre selon la raison, il ne peut procéder autre chose que les réflexions, '113. Les plaisirs variations d'état du poumon dans 179,178. - Voir AVI!:NlR ; FUTUR. ce qui est éternel, et de l'homme extcroesattirent l'interne au consen­ le lan~age et dans le chant, 279. PRÉSENCE. Dans le monde spiri ­ autre chose que ce qui est temporel, tement, et aussi à l'amour '136. Les Maladie du poumon; d'ol! clle vient, tuel, quand quelqu'un pense à un 219. Parmi les choses qui procèdent plaisirs des convoitises sont les 180. - Voil' Cœul. autre d'après l'afTection delui parler, du Seigneur est au premier raog la maux, et les pensées des convoitises POURVOIR. Il est pourvu par le l'autre est présent. et ils se voient Divine Providence, 3~H. sont les faux, 206. Le plaisir du mal Seigneur à ce que chacun puisse face à face, 29, 50, 326 ; pourquoi? PRODUIRE, ce n'est pas procéder, s'accroit chez le méchant qui veut et être sauvé, 320; el il est aussi pourvu 326. Chez chaque homme il y a pré­ mais c'est créer, 219. - Voir PRO­ fait lemal, 2)6. Le plaisil' de l'amour à ce. qu'une nouvelle Eglise succède 'sents des esprits qui sont avec lui C!lDER. infernal est changé, dans l'autre à l'Eglise précédente dévastée, 32H. dans une allection semblable, et ils PROFANATEURS (les) sont tous les vie, en déplahir. en ooulel.lr et en - Voil' PB I~CEPTES. sont tellement présents que l'homme impies qui de cœur nient Dieu, la soufTrance horrible, 83. Quels sont POUVOlH vouloir et pOlLvoil' com­ est au milieu d'eux:, comme quel­ sainteté de la Parole, et par suite les plaisirs des csprits infernaux, prendre ne peuvent venir que de qu'un au milieu d'une société, 50. les spirituels de l'Eglise, qui SOllt les page 'l;)~. Combien esl grand le plai­ Celui qui en Soi peut vouloir et L'espace et le temps ne font rien choses saintes elles-mêmes, dont ils sir de dominer d'après l'amour de peut comprendre, 88. pour la présence à l'égard des es­ parlent aussi d'une manière impie, soi, 215. PlI~CEPTES. Le Seigneur a pourvu prits et des anges, qui sont des 229. DifTér6nce entre ces profana~ PLlma!lsIE, ·ISO. . à ce que, dans chaqlle religion, il alleclions et des pensées provenant teurs et ceux qui sont appelés pro­ PÜ:VIE. Son organisation, 'ISO. y eùt des préceptes tels que ceux des allections, 50, fanes 229. - VfJi,. PROFANES. PLUIE (la), - Malt. V. l.éJ - si,qn. qui sont da us le Décalogue, 2;)1-. PRÉSENT. Qui sont ceux: qui pen­ PnOFANATlO:-l (par) il est entendu, le Divin Vrai de la Divine Sagesse, Dctns la Parole avoir les préceptes, sent d'après le présent dans le en général, toute im piété, 229. Il Y 1n 292. c'est sa voi l; et faire les préceptes, monde, et non d'après le présent a plusieurs genres de profanation PonTE (fa), - Jean, X. B, - siC/no c'est aimer, 33. dans le ciel, 59. Commentquelqu'un, des choses saintes,226. 229, et suiv.; le Seigneur, 230. Porte rerm~e el PBI~DKSTI;o;ATlO:' (la), commllné­ dans le monde spirituel, se montre cn général, sept ~ellres, 2al. Genre ouverte, 71. L'amoll l' de soi garde ment entendue, n'existe point, :H2, présent, 29, 50. - Voir PRKSKNCE. le plus grave, 229. - Voir PROFA­ la porte, afin qu'elle ne soit pas 3:U., 330. Une prédestinatIOn autre PRÉVOYANCE (la) du Sei~neur est NER. ouvert.e par l'homme, et qu'ainsi il que pour le ciel est Contre le Divin continuelle comme sa Providence, PROFANER. C'est mêle l' les choses ne soit pas ch~ssé par le Seigneur Amour, qui est infini, 330; et aussi l'une n'est pas sans l'autre, 67, 333. saintes avec Ills profanes, 228,258. 310. Les mallx obstruent el ferment contre la Divine Sagesse, qui est Sans la Prévoyance du Seigneu l', et Profaner de la manière la plus la porte, H9. Le Seigneur entre infiuie 330. Supposer que quelques­ 27
  • 213. ~.:. 4-4 '!tlj' grave, c'est recevoir et reconnaître, propre volonté et à son propre en­ rien de ['opération de la Divine Pro­ eXIste; pourquoi ?2'11.Dans ies et ensuite se retirer et nier, 22~. tendement, 219. Les propm5 du vidence, mais que nénnmoins il la dentiers, elle agit mBl'ycilleusetnent Profaner Je nom de Dieu; ce que Seigneur sont toutes les choses in­ connaisse et la reconnaisse, nu. Si avec la prudence humaine, et cn c'est, 230. finies et éternelles, ainsi salls limite j'homme percevait et sen tait l'opl1­ m-êmetcnlpssccaclJe, 212. Elle Ile PROFANb:S (les) sont ceux qui pro­ et sallS fin,'et ces choses d'après ration de la Divine l'rovidence, il considère les choses temporelles fessent la croyance en meu, fJui sou· Lui sont comme propres à l'homme, n'agirait point d'après 10 liure selon qu'autant qu'elles cOD.CordeJIl avec tiennent la sainteté de la Parole, et 219. la raisun, ct rien ne lui paraîtrait les étel'nelles, 21?l:. Elle est la con­ qui reconnaissent les spiritnels d(~ PIlOVII1E:C;E (la Di vi ne) cst le Gou·· comllle venant de lui, 171). - Si juuCtion des choses tem porellos et l'Église, mais de bouche seu iement, 'ernement du Divin Amoul' et d~ la l'homme voyait manifestement la des clloses éternelJes chez l'homme, 22:1. Ceux-ci profanent le saint qui Divine Sagesse du Seigneur, 'J, et Divine Providence, il s'introduirait l'W. Les lois de la Divine Provi­ est en eux. et chez eux; mais les suiv. 331,337. La restauration du dans l'ordre ct ['économie de sa deuCl' ont ponr fin la réformation, impies, qui nient le Dll'in et les mariage du hien et du 'J'ai. et pal' marche, et il les pervertirait et les el ainsI. la salvatioll d~ l 'h OUlllle , Divins, n'ont en eux rien dil saint suite 1;) conjonctiou rie l'ullirers détruirait. H;~. Si l'hoillme voyait 27lJ. La Oi vi ne L'l'Ovitlcn cc est éga­ qu'ils puisseut pl'ûfaner, 22G. ­ cl'llé avec le Sei~lleur, au mO,vcn de manifeslcmentla Divine l'rovideiice, lemen t cllez les méchan ls et cher. Voir PROI'ANATEURS. l'homme, sout l'wlJvr'c de la Uil'inc 01-1 il nierait Dien, ou il se ferflit les bOIl';!, 28;). Elle psl ulIlVi;lI'Selle PROGRESSIO:-. Dans toute chose Providence, 9. La DiVine Pl'OVj­ Dien. 182. La Divine Pro'idence dans les Lr(ls-singuliel's, 110n-scnlo­ créée il y a une progression cons­ dence du Seignenr a pour lin un n'agil jamais en union avclJ ['alllour ment cliez Ics bons, mais aussi chez tante et admirable selon les lois de ciel provenanl du genre humain. cie b vulonté do l'homme, mais clle les méchants; ct n6aumoins clle son ordre, 332. Dans toute progres· 27, .2ù2.1)lIIS tout ce qll'J1l1e [:lit agit eontilllli'llemelJt coutre cct n'esL pùint d;IUS leurs maux, '2.-'37.' sion il y a intimemnnt le Premier à ellc regarde l'infini et l'élel'ne!. Mi. all1O.lIr, 1R3, 234. Le Seignclll' [li.lf La Divine PI'l)villence Il'apprnprie quo (dont tout procède), !jli, Elle n:gul'de l'infini et l'I'Lernel sa Divine Providence conduit à qui que cu soille mul, ni il qui PROPHÈTE, Par le num et la n'com­ d'après soi dans les lillis, ü:2, :H. l'homme aussi tacitement que le qUé cc soit le uien, mais la propre pense de prophète, - :lJatt.h. x.. Ill, Dans toute llrogressioll ellez l'il 0 III fil 0 f'ait pou l' un Ilal'ire un neuve pni­ 11I'uÙ(ltlce llppl'oprie l'un ct l'antl'e. - il est entendu l'état et la fl~licitô Ile regarc e son éL:lt l~}ef'IH]I, :m. silJ:e ou un courant favorablo, 186. :108. Le Seigueur ne pent agir Con­ de ceux qui sout dans les Di vins LG!; lois de la Di vi ne l'I'ovitlence, Il est donné il l'homme de ' a il' la tre les lois de la Divinl:l Providence, vrais, 230. jusqu'à présent eaehéos dans la Divine Pl'ovidence pai' derrière et parce que agir contre ces lois. ce PnoPRE (lc) de l'homme esll'amon l' sagesse Clle7- les iln f!.es , son! ll1ilÎU­ non en face; puis aussi, dans 1 état seraiL igir contr'o L'Ii-'Jèmo, :i:3J. desoi et par suite l'il Illon l' un mOJlù~. tl'lIi1llt rtvékès, 70, Cesl llll~ loi de spirituel et non dans l'étùt naturel, Le sujet de la DiI'ille Provirlellce est ou l'amour du rnonrle ct par iwite la IliviJle Providence que l'hvmme 187. Voir la Divine Providence pal' l'hoJnl1w, les llloyelJs sonL les' Di­ l'amour de soi,~Ol;. Il v a chez ~gissl) d'a~rès le libre se.lon la rai­ derrière et non ell face, c'est la voi l' vins Vrais par lesquels il a la sa­ l'homme un propre voloI1L;lire, e: il son, 71, JI. C'est une loi de la Di­ après et non avant; et la voir par gC5S', et Irs Divills niens fl;)r los­ ya un propre intellectue:, 2!J8. Le vi IIC Pro'idence, CI ue l'homme l'élat spirituel et non par l'état 11(­ fluels il il l'amour. :l:ll. L'opél'illion propre volontaire est dans son es­ commc de lui·mème éloigne dans turel, c'est la voir du ciel et nun du ue ln nil'inl~ l'I'Qvidente pUll l' S,UI­ sence l'amour de soi on le mal, ct l'homme externe les maux comllle monde, 187. La Divine Providence vel' 1'I1OILllllU COllllllence des sli nais· le propre iItteliectuel est le faste péehés, '100. C'est une loi de la Di· opèrepar des moyens, et les moyens sance, eL continne jusqtl'Ù la lin cie qui provient de ccl amour ou le vine Providence, que l'homme ne se font par l'hoillme on pal' le sa l,jC, al ell~l!iLe (inns l'del'nilé, faux du mal, 2DR. Le propre de soit point conLraint par des 1l10.I'elis monde, 187. L'honime qui est de­ 3·12 il 3:Vf. Ron op'~ratlon se fait l'homme, quant aux aliections qui exte/'lles à pen,er et il vouloir', ainsi venu spiriluel en reconnaissallt coulilluellêlllent pal' ries lIloyens fi sont naturelles, n'est pas dill'él'ent à croire et li aimer les choses qui Dieu, et sage en rejetant le propre, pure miséricorde, :3:~7. Quel est 5011 de la vie de la hète, 2.~1.~ Il n'y a aPIJlrtienuenl il la religion; mai,; vuit la Divine Providence partout I.IILime il l'é~,lI'(1 dll eiel, G/., liS; à pas chez l'homme lin grain de vo­ qlle lïlOll1lrle sc porte lui-mémlJ à dans le monde, et dans toutos ct 'ugal'd de l'cllfol', ml. Qui ot quels lonté etde prudence. {JIÎ lui appar­ cela, et parfois s'y contr,Jigne,I:JU. chacune des choses du monde. IBn. sonl een qui l'eCl!l1n.Ji:;sent la Di· tienne en propre, 203. Nul homme C'est une lni de la Diville PrOI'i­ La Divine Providence est univer­ vino Providence, :li):;. Il vadans le n'a aucun propre, lei qu'e~t COIllIllU· dence, que l'hol))lne soit conduit el selle d/après les très-singuliers, [ll'llpt'e GO l'holllme une iiiilllitié in­ nément entendu le propre, 3UD, enseig.nj dn ciel par le Seigneur, au 191,201,202, Elleesl dalls les très nef) colIll'o la Divine Providence, 308. Les propres de la nature sont moyen de la Parole, de la doctrine singuliers de la nature, et dans les 211. AI'gulllcnts de cellX qui se principalement les espaces et les et des prédications d'après la ra­ très-singlliiers de la prlldence hu­ conlil'Ulent cOlltre elle, i;iÎl à 23~1 ; temps, les uns et les autres avec l'ole, et cela en toute aJ.lpal'eoec maine, et c'estd'aprèsces très-singu­ réfutl.!s, ~/d à 27'L - Voir 'LwLlO: limite et terme, 219; les propres , comme par lui-mème, IOl. C'est liers qu'elle est uni'erselle, 201. GI:::i~ILLb:. de l'homme, qui en dérivent, sont une loi de la Divine Providence, Elle opère si secrètement, qu'il est PHUI)~ml~::-n·. Colni qui agit pru­ demment COlllllle pal' Ini-Illème, et jr les choses qui appartiennent à sa que l'homme ne perçoive ct ne sente il peine quelqu'un qui sache qu'elle
  • 214. 46 47 qui reconnaît en même temps que de la forme ce qui est appelé qua· c'est par le Seigneur, est homme, lité, 4. - VoirFoRJlIE. fer ont la faculté de comprendre, OBS. Le mot reconnaissance, dans lei qui est nommée rationalité, 167. ­ écrits de l'Auteur, esl presque toujours pris mais non celui ~ui confirme chez QUELQUE CHOSE. Tout ce qui périt dans l'acception de connaissance résuhanJ lui que tout ce qu'il fait est par lui­ et ne devient pas quelque chose Voir FACULTÉS; LIBERTÉ ET RATIO­ d'un examen approfondi. même, 321. n'est pas intérieu remen t en soi NALITÉ. RECONNAITRE. Aucune chose ne PRUDE:CE (la) vient de Dieu et quelque chose; cela n'est qu'exté· RATIONNEL (le) de ceux qui sont peut être recon nue 8ans le consen­ non de l'homme, 191. La propre rieu rement quelque chose, 217. Le dans l'apparence et en même temps tement de la volonté, 231. Chacun prudence vient de l'amour de soi et bien n'est pas quelque chose s'il dans la vérité est un rationnel spi­ reconnalt Dieu et est conjoint à du faste de la propre intelligence, n'est pas uni au vrai, et le vrai rituel; mais le rationnel de ceux Dieu scIon le bien de sa vie, 335, 321. La propre prudence est nulle, n'est pas quelque chose s'il n'est qui sont dans l'apparence et non en 336, Ceux qui ont reconnu la nature et seulement appa rait exister,et aussi pas uni au bien, 11. Ce qui est dans même temps dans la vérité est un seule et la prudence humaine seule doit apparaître comme exister, 191. le bien et en même temps dans le rationnel naturel, 154. Ceulf-ci sont constituent l'enfer; et ceux qui ont La prudence humaine n'est rien, 70. vrai est quelque chose, el ce qui est des aveugles rationnels, 168. reconnu Dieu et sa Divine iProvi­ D'après la propre prudence, l'homme dans le mal et en même temps dans 08S. Le Rationnel de l'homme participe du spirituel et du nalurel, ou est un mé­ dence constituent le Ciel, 200, se persuade et conlirme chez lui que le faux n'est pas quelque chose, 19. dium entre le spirituel et le nalurel ; -A. RÉFORMATION. Toute réformation tout bien et tout vrai viennent de Si Dieu Infini n'était pas Tout, C. No 2!li8. se fait dans le plein,c'est-à-dire, lui, et qu'il en est de même de tout l'homme ne serait pas quelque chose, R~CEPTACLB. L'90mme a été créé dans les premiers et en même temps mal et de tout faux, 312. D'où pro­ ~6. pour être un réceptacle du Divin dans les derniers, 277 (bis). Les cède et ce ~ ue c'est que la propre RACE. Le mal du père passe dans Amour et de la DivlDe Sagesse, 328. derniers sont réformés dans le prudence, 206, cfr. 197, 3'16. 321. sa race, 281. La vie civile et morale est le récep­ monde d'une manière conforme aux Ce que c'est que la propre prudence, RAISONNER. Le Seigneur veut que tacle de la viespirituelle; comment? premiers, et ne peuvent l'être plus et ce que c'est que la prudence non l'homme raisonne sur les choses 022. tard; pourqnoi? 277 (bis) Etat de propre, 310, et suiv. Qui et quels Divines, pour cette fin qu'il voie si R~CIPROQUE (le) conjoint, 92. Ce réformation de l'homme; quel est sont ceux qui reconnaissent la pro­ telle chose est ainsi, ou n'est pas ~ue c'est que le réciproque chez cet état? 83. Degrés de la réforma· pre prudence, 208. ainsi,219. 1 homme, 92. tion. 101. Principal moyen de réfor­ PUISSANCE DE L'ENFER. A'ant le RAlSONNIWR.Leshommessensuels RÉCOMPENSB (la), - l'1atth. X. mation, 233. - Voir RÉGÉNÉRATION. Jugement dernier, cette puissance qui se confirment pour la nature ~1. - .~ign. la félicité; la récom­ RÉFORMER. L'homme externe doit prévalait sur la puissance du Ciel, contre Dieu sont des raisonneurs pense de prophète,lafélïcité de ceux être réformé par l'homme interne, 263. plus ingtinieux que les autres; ils qui sont dans les Divins vrais: et et non vice verad, 1:0. L'externe est PURIFICATioN (la) des maux se fait appellent intelligence et sagesse l'a· la récompense de juste, la félicité de réformé par l'interne, quand l'ex­ de deux manières, d'une manière dresse et la ruse, 310. ceux qui sont dans les Divins biens, terne renonce aux maux que l'interne par les t!lntations, et de l'autre par RAT3 (les), envoyés contre les Phi­ 230. ne veut pas parce qu'ils sont infer­ les fermentations, 20. Toute purifi­ listins, - 1.Sam. VI. sign.la dévas· RECONNAISSANCE (la) de Dieu fait n':lUX, et plus encore quand, en rai· cation des maux est faite par le Sei­ tation de l'Eglise pal' les falsifica­ la conjonction de Dieu avec l'homme son de cela, il les fuit et combat gneur, 151. Tant que les derniers tions du vrai, 326; et les rats d'or, et de l'homme avec Dieu, 320, 326. contre eux, 151. L'homme est réfor­ sont tenus fermés par l'homme lui ­ faits par les Philistins, sign. que La reconnaissance de Dieu et le bien mé et régénéré par les deux facultés même, aucune purification ne peut la vastation de l'Eglise est enlevée de la vie sauvent tout homme, 32:. qui sont appelées liberté et rationa­ être faite par le Seigneur, 119. La par le bien, 326. La reconnaissance du Seigneur, et lité, et sans elles il ne peut être ni purification des maux a été repré­ RATI':. Son organisation, -180,279. la reconnaissanr,e que tout bien et réformé ni rég~néré, 82, 85, 96. sentée par l'ablution,151. Le mal et La rate purifie le sang, 336. tout vrai viennent de Lili, font que Personne n'est réformé par les mi­ le faux servent, d'après la Divine RATIONALITÉ (la) est la faculté de l'homme est réforméet régénéré,91. racles etles signes, ni par les visions Providence, pour la purification comprendre, 17, 73, 96, 98. 167, Il y a une reconnaissance du Sei­ et lesconversationsavec lesdéfullts. chez d'autres, 21,25. Fausses opi­ 227,28:. La rationalité est à l'homo gneu r d'a près la sagesse, et il y a ni par les menaces et les châtiments, nions sur la purification, 121. me par le Seigneur seul, 73. La ra· une reconnaissance du Seigneur ni dans les états de non-rationalité Moyens de purification, 296. tionalité vient de la lumière spiri ­ d'après l'amour, 91. La reconnais­ et de non·liberté, 130 à 1~1,. QUADRATURE'. Comparaison tirée tuelle et nullement de la lumière sance du 8eigneurd'après la sagesse REGARDER. Le Seigneur regarde de la quadrature ducercle, au sujet natu relie, -J 67. Elle est dans la existe par la doctrine. et la recon­ les anges au front, mais les anges de la sagesse angélique et de la lumière du Ciel, qui illustre, 16~. naissance du Seignenr d'après l'a­ regardent le Seigneur aux yeux, 29. sagesse Divine, 330, Par la rationalité l'bo:nme peut être mourexiste par la vie ,;elon la doc­ Pins on regarde intérieurement un QUAKERS, 259, 321. élevé dans une sagesse presqu'angé' trine, 91. Cette reconnaissance-ci objet, plus on y découvrll des cho­ QUALITÉ. Tout ce qui existe tient Iique,222. Ceux qui sont dans l'en­ donne la conjonction, et l'autre ses admirables, parfaites et belles, donne seulement la présence, 91. 6.
  • 215. t8 49 REGARDS (porler les) vers Dieu , contre·Dieu t 326; Le- fieig:jeur- a ont.allssi été remis, 280. - Vcdr des dignités et des richesses pour dans la vie, c'est penser que tel OÜ POUI''U à ce que dans chaque reli­ PÉCHÉS. elles-mêmes, et quel est l'amour des tel mal est un péché contre DielJ, et gion il y eùt des préceptes lels que Rl~~JlSSlo: (la) du mal n'en est pas dignilés et des richesses pour les pour cela mOrne ne le point faire, coux qui sont dans' Je Décalogue~ l'éloi~nement mais Il'éloignelllent usages, 2L~. Quand a commencé 20; c'est fuir les maux comme pé­ 2;;4. Quand une fois une religion a du Illal en est la l'émission, 279, l'amour des richesses, 21~. Le Sei­ chés,93. été implantée chez une nation, cette, cfr. 280. Il Y fl rémissinn des péchés ~lleur ne détourne jamais l'homme 1 HÉGI~NÉRATION. La conjonction de nation est conduite par le Seigneur quand l'hoillme s'eXlllni ne, l'oit ses' d'acquérir des richesses, mais il le ('homme avec le Seigoeur cl du selon les préceptes et les dogm.es de péchés, les reCOluHllt. les confesse détourne de la cupidité d'acquéril' Seigneur avec l'homme est ce qui cette religion, 20'. Toute nation qui' devant Dieu. et y renonce, 12ï. La des richesses pour l'opulence seule, èst appelé réformation et régenéra­ vit selon sa religion, c'est-à-di·re. pénitence cloit prél'é(ler la rémis­ 183. - Voir DIGKITÉS. tion, 1t:~. Elat de la régénération qui ne fait pas le mal parce que le sion, et sans la rcnitence il n'y a ROI (le) chez la nation Israélite et de l'homme; quel en cet élat '! 83. mal est contre Dieu, reçoit quelque aucunc rémis~ion. 1i:10. Juive représentait le Seigneur, 245. . R~:GI~NV.RKR l'homme, c'est uoir spirituel dans son naturel, 32~. lÜ:x.JlUs. C~lIX qlli sont dans la Pourquoi il a été permis à plusieurs cbez lui le bien et le vrHi, ou l'a­ Toute religion, par succession de popre prudencio: ont COlllll1e des rois de profancr le Temple et les inour et la sagesse, de IlIi)me qu'ils tcmps, décroît ct est consommée renards, 311. choses saintes de l'Eglise, 2~6, ont clé uuis dans le Dirin qui pl'O­ pal' le renversement de l'imago de H 1;;l'O,S~ par i nfillX ; cc qui en ré· ROYAUME (le) du Seigneur est le cède du Seigneur, li8. De natUI'el Dien chel. l'homme, 2~38, sulll~, :t~l. rorau mes des usol:(es, 26, 2;)0. Dans deveuir spirituel. c'estêtre l'égénéré, OR~. Enlo ncligioll cl E!Jlise il)' ~ une H.I'III::sENn:n L'homme méchant la ,~ltl'étienté il y a dlls royaumes a. - Voir lÉFORMl!:Il; nKCO:'i.',~lS­ dill'urcnco qu'il imporlo de. signaler: L'E­ peut, COlllme l'homme hon. rtlpré­ qui ont Ull rapport avec les nations SA:'iC'. gliso du Selgncur, JI cst l'I'~i, c~l ullivM­ senler les illternes de l'I';glise par contre qui les fils d'Israêl ont fait HEINS. Leur organisation, -180, soll~, cl chez lous ceux qui rccoulI~isscnl les (,xterlles ùu cullé.l:l2. la guel'l'e, 2:; l. 21H. Lps reins séparollt le sang I Divin el l'il'cnl d~RS la chorilt5, quels HI;SIOhfl. Le Sli~netlr résich' ùans SAIlIHTIl (le) dans l'Eglise Israé­ d'avec les humeurs ililpul'es, ;:!!lü, '1110 scient d'üilleurs !l'urs dogmes ; m~is il lite éloit la chose la plus sainto du y ~ s[l~ci~ll'll1l'nL glisc li, oil csl la l'a rule, lu liberté et dans la rationaiitli chez. 3a6. cl oh p~r la l'arolo le Seigneur esl connu . les hOIIlUll!S talllln~chants que hons, (luite; il sifmifiait l'union du vrai . HELATIF. Comment se fait 10 rola­ I)lIn I~s eoulées où III l'arolo n'cxislo p~s; et pal' lllli~s il se cOlljoiut à chaque al'ec le bieli et du bien avecle vrai, tif,2/L uu Itieu, '111111111 la l'arolo csl onl01l10 au hommc, % .. ' 21. HJ,o;I.ATlON: Le lIicn n'est cOnnu tel [l''lI[1I''''I''cmJllacee Jlar des Il':''i!;ioD humai­ HI'SSF.~IBI.ANŒ. - roir !.II.GF.. SACIIFIf.F.. Le culte par des sacri­ qll'il est rJuc par relatior. avec UII IIl'S, I~ornllle dans Je COlholicismo·Homain; JÜ;S'fUM'l'IO~ (/a) du marinFte du fices n'a existé ni dans la très··an­ bien qui est mOindl'e, et par oppo· il l' a rQli~lun s(HllolllCnl, cl à 11I'lIrrelllenl bil~U l't du ''l',li, el par slllte III cirl1f1e Eglise, ui dans l'ancienne sition aveo le lllal, ~/l. [1111'101' il n')' ü 1'115 ;,gIÎl;c. Chez. les l'rule,­ Eglise; il a été instituc ùans l'E· lanls il y a l'.g ise, 1lI11i celle l'gliso col il cOlljoncLilJlI ùe l'nnl'el's ('l'ée al'et: Ht-:l.lGlO;'o1 mêmc (la) est de fui l'les 11 lin. parco 'lue la j'orole l' a ct~ l'erl'or­ le Sei~neur au moyen de l'homme, gli~e hébraïque qui tire son orilIine maux camille pGchés, '2n). Jusqu'à Il,'. ~Ollt ['œuvre de la Di'ine Pl'ovi­ d'Ellel' 32)0). préscnt on Il'a IWS su que la rali­ Hr.f.IGlOSITl::S des diverses nations, deuco, II. ~,;r;. Plus l'IIOUlDC est conjoint gion chrétiennl' est de fuir les malX 2:j:~et suiv. Les 70U épouses de SaI 1l1::t;J 1l(o;(:1'I0~. II Y fi Il 'i IIsi té, de près nll Seiglleul', plus il devillnt COlllllle péchés, 205, ':m~. La religion lomon représentaient les diverses ch Cl. tons CCliX qui ontlfllclque l'cli­ S(lge, :H: Personuu n'est sage par chrétienne est selllcmentdonsll pins religiosités dans le Monde, 2 /);). La !!ioll. l'icll;e de ta réSlll'l'eclioll de slll lnêlllo. muis on est sage par le petile pa rtie d Il gluhe ho lli ta ble, et reli~iosité Mahométane a été reçue l'IIUnllllc 0'1 furlne l.tullluine alls~itt}t Seigucul', :)1). SUlit sages par Je Sei­ ellc y est divisée, :2:i(i, :WH. 11 y a par plils de royaumes que la reli­ l[ll'i:s la IIIOl't, 2'71,. - Voi/·I.~I'I'EB, gneur cenx qui rejettent hors d'eux deux essentiels ct en 1l1~lIle teillps gion chrétienne, 25:.1. Voir MAHO­ 1l1(:111';~~~;s (les) sont rlll,.; /Iélllhlic­ le Ina l, :l'L deux unh'ersaux de la l'eli~ion; la ~1I;TANr; , lionS; l'l elil's sont des IlInlédicUous. SAt.;S~H: (la) est la conjonction reconnaissance de Dieu et la péni­ OJl~. Ileligiosil(. (nrligio~l(IIl),c·.st la 211 •. 217. 1':11115 Srwt J'S b~lIfdlC­ a'pc le ~l'iglleur, 3(i. La sagesse est euce, :3'10. Tous ceux qui sunt nés rclij:iun chez ceux llui sunl hors de rEJIi~ç, iolls clll'z CIIX fi Il i Ile 1llll~11 t Jlns nulle, si clle n'a pas ét~ cOlljoillleà hommes, dans li lIelll Ile rel igion ou 10 priucipo l'l'ligieux. cn lliles ICllr CI l'li l', l't elles souIlles l'amour, :n. JI y a' chez l'homme qu'ils sOielil, rCuv~llt êlre sauvés, HKM~TTRE, Le Seigneur remet à ;lIwleclicliolls ChC·I. CCliX qlli 1I11~llellt trois de~l'és de la sagesse. le natu­ pourvu ~1I'ils r~conDLlisseulun Dieu, tous leurs lléchés, il n'accuse point Il elles :0111' CII'III', 21·1. Ll,'s l'icl.es­ l'cl, lc spi ritllel et le céleste; ils et vivant sillon les préceptes du Dé­ et n'impute point, mais Iléanmoins ~e:-; sout IIl1tlll'elles et telllporelles sout ouv('rts chez lui selon SOli ca lo~ue, 2:53, 2G'J 3~2. Les choses il Ile peut les enlever que selon les ~rhl'z cellx qui les re~:JI'(lent Uniljlle­ OlJlOU l', ~/r. La sagesse peut Otre éle· comllluues de tOlite religion, et pal' lois de sa Divioe Providence, 280. lIIellt et se rel{ardcllt el) clics, mais v~o un l'aison triple, et dans chaq Ile lesquelles chaenn peut êlro sauvé, Les pécMs, qualld ilsont été remis, elles sU1I1 Sjlilitucllcs et éternelles de~ré clle peut être perfectionnée c'est de reconnaître un Dieu, et de n'on! Jlas pour cela été éloignés: cllCl. 'cel! x (fil i rc~a l'dent el! 01 les les en raison simple jusqu'à son plus fuir les péchés parce qu'ils sont tuais f1uand ils ont été éloignés, ils hons lisages, 220. Quel est l'amollI' bau t poin t, 31,. Ces trois de~rés ne
  • 216. 50 51 tiennent pas l'un à rautre par con­ l'homme vit selon ses préceptes, SCORTATIONS. Leur origine, 276. SENS (le) spirituel de la Parole a tinuité, mais ils sont conjoints par 2(')7. La saI vation opérée en un Dans la Parole, les scortations sign. été inconnu jusqu'à présent; pour­ les correspondances, 31-. La sagesse moment par pure miséricorde n'est Jes falsifications du vrai, 233, quoi il n'a pas été révélé plus tôt, est sans fin ; s'il y avait une fin à la pas possible, 338 à 340. Cette sai va­ Ons. l'ar Sco'flaholt il est entendu loute 264-. Sens naturels du corps et sens sages3e chez le sage, Je plaisir de lion eS,t un serpent de feu volant impureté opposée à l'amour conjugal. ­ spirituels du mental, 314-. Voi/' AH. C. lio 493. OB!. P al' le sens spiritu.el de la Parole, sa sages'se, qui consiste dans sa per­ dans l'Eglise, 340. . SÉCURITÉ (la) de la vie tire son il est entendu l'un et l'autre sens, le cé­ pétuel/e multiplication et fructilica­ SANG (le) si.gn. le Divin Vrai, ori~ine ou de la croyance de l'impie leste et le spirituel, quand il n'est pas fait tion, périrait. 335. La sagesse an~é­ 2J1. Les sangs, dans la Parole, sion, qu'il n'y a point de vie après la de distinction entre le sens spirituel pro­ lique est inefTable, 31-. La sagesse la violence appelée falsification du mort, ou de la croyance de celui qui prement dit et le sens céleste. angélique n'approche jamais de la vrai, et la violence appelée adulté­ sépare la vie d'avec la salvation, 340. SENTIR. Tout ce qr.e l'homme sent Sagesse Divine à un tel point qu'elle ration du bien, 231. SEIGNEUR (le) est le seul Dieu du vient par influx, 308. .L'homme puisse l'atteindre, 335. - Voir SATAN et le faux du mal sont un, ciel et de la terre, 330. Il est sait peu commentl'œil,-1'oreille, les AMOUR ET SAGESSE. 33. Sont appelés satans ceux qui l'Homme Même, 65. Il est le Divin narines, la langue et la peau sen­ SAII'T (le) spirituel qui est aussi confirment chez eux les convoitises Vrai du Divin Bien; comment, 17.2. tent, 336. L'homme ne perçoit et ne l'Esprit de vérité procédant du Sei­ du mal, 310. - Voi,. DIABLE; EN­ JI est la Parole, parce que la Parole sent rien de l'opération de la Divine gneur, est intérieurement dan~ cha· FER. vient de Lui et traite de Lui, 17.2. le Providence; pourquoi? 175, 176. que chose du srns de la lettre de la Oos. Dans le monde spirituel, ceux qui Seigneur seul est le ciel; comment. SENSITIF (tout) vient de la rela­ Parole; ce saint est blessé, quand sont méchants d'après l'entendement habi­ 29. Il o'est pas dans le Ciel parmi tion et de l'opposition, 24. la Parole est falsifiée et adultérée, tent la partie antérieure cl sont appelés les A nges, ou chez eux, comme un SERPENT (le) qui séduisit nos pre­ 231. satans ; et ceux qui sont méchants d'oprès Roi dans son Royaume; il est quant miers parents est le sensuel et le Ons. Le Saint de l'homme est dons son la volonté habitent la partie postérieure et propre de l'homme, qui en lui­ inlerne; est oppclé Saint cc qui chez sont nommfs diables. - AM. (; No 491. à l'aspect ali-dessus d'eux dans même est l'amour de soi et le faste l'homme inlluc du cicl, c'est-à·dire, du Dans la Parole par le diable il fst entendu le Soleil spirituel; mais quant r. la de la propre intelligence, 211, 313. Seigneur par le ciel, - A. C. ]'io 1(472. cet enfer qui ost en arrière, et où sont les viedelellr amour et de leur sagesse, plus méchants, nommés mauvais génies; et il est en eux, il. Le Seigneur, à La tête du serpent, - G en. Ill. 15, SAINTS, La Divine Providence a par satan, cct enler oll se trouvcnt ceux caUSE de la réception et de la con' - est ['amour de soi, 211, 2~.t. Le permis que, chez les Catholiques­ qui ne sont pas si méchant~. et qui SOl1t jonction, vent que tout ce que serpent de feu volant, - Esaïe, Romains, on invoquât des hommes nommés mauvais esprits, - C. E' N° 5i4. XIV. 29, - sian. un mal qui brille morts, appelés saints; pourquoi '? SAUVER. JI est de la Divine Pro­ l'homme fait librement d'après la d'un feu internai, 340. 257. vidence que tout homme puisse raison lui apparaisse comme étant à SERVILE (le) est l'opposé du libre, SALOMON a représenté le Seigneu r lui. 77. Le Seign'eur seul fait que 43. Tout homme veut éloigner de être sauvé, et que soient sauvés ceux chacun pense et veut selon sa qua­ après son avènement, on après sa qui reconnaissent un Dieu et vivent lité. et selon les lois de la Divine soi le non-libre ou le servile, 14.8. glorification; c'est pour cela que bien, 325. L'opération de la Divine Providence, 294. L'homme est con­ On ignore généralement ce que c'est Salomon s'est montré dans la gloire Providence pour sauver l'homme duit par le Seigneur au moyen de que le servile spirituel, et ce que et la magnificence, 240. Pourquoi il commence dès sa naisi'lance, et con­ l'influx, et enseigné au moyen de c'est que le libre spirituel ; on croit a été permis à Salomon d'instaurer tinue jusqu'à la fin de sa vie, 332 à l'illustration, 165. 166. L'homme que le servile spirituel est le libre, des cultes idolâtres, et d'avoir tant 3:i4. Mais ne peuventêtresauvés que qui est enseigné d'après la Parole et que le libre spirituel est le sel d'épouses et de concubines, 24;­ ceux. qui veulent être sauvés, 333. est enseigné par le Seigneur seul, vile, 14-9. Le servile est d'être con­ SALUT. Le Seigneur veut le salut Qui sont ceux qui veulent être S!lU­ 172. duit par le mal ou par le diable, et de tous,221. Sans le Seigneur, il n'y vés, et qui sont ceux qui ne le veu­ Oos. Dans tous les écrits de l'Auteur, le libreestd'être conduit par le bien a pas de salut; mais aucun homme lent pas,333. Nul mortel n'aurait (lu par le Seigneur il est entendu le Sauveur ou par le Seigneur, 43. n'a le salut par cela que le Seigneur être sauvé, si le Seigneur ne fClt du Monde JÉSUS-CHRIST, qui est le seul et SERVITUDE. L'bomme ne désire lui est connu; mais l'homme a le venu dans le monde, 124. Les biens unique Seigneur. point passer de la servitude spiri­ salut, T'arce qu'il vit selon les pré· ne sauvent pas le non-régénéré: SEMENCE (la) est la première forme tuelle dans la liberté spirituelle; ceptes du Seigneur, 330. - Voir pourquoi 'l 86. Chacun,dans quelque de l'amour dans lequel est le père; pou rq uoi ? 14). SAUV1Œ. hérésie qu'il soit quant à l'entende­ c'est la forme de son amour domi­ SIDON taisait partie des contrées SALVATION (ta) est l'unique fin de ment, peut être sauvé, 259. C'est nant, avec les plus proches dériva­ où existait l'Église ancienne, et où la Divine Providence, 257. La salva­ une hérésie insensée de supposer tions qui sont les allections intimes l'ancienne Parole était connue, 3.28. tion ne peut être opérée que par la qu'il n'y a de sauvés qU,e ceux gui de cet amour, 277. La semence, SIÈCLES (par les) d'or, d'argent, reconnaissat~ce du Divin du Sei­ sont nés au dedans de l'Eglise,3,iD. par laquelle se fait l'imprégnation, d'airain et de fer, dont parlent les gneur, et par la confiance que le SCIENCES (les) ne peuvent jamais est revêtue d'un corps par la mère, écrivains de l'antiquité, il n'a pas Seigneur Lui-Même opère quand être épuisées, 57. 277. été entendu autre chose que les
  • 217. 52.1 53­ quatre ]~glises' qui se 'sont :mocédé, ,SOCINIANISME. Son origine. 262. SOUftCl'., L'unique SOUI'ce, de la ~st·,donnédans la .prière. pour la ~28, Il règne dans le cœur de plus de vie est le Seignellr, 292. Lès 'sour· sainte communion, 114: 2l8. SIEN, Ce qui ne semble pas à personnes qu'on ne' croit, 262. ces de lous Ics Illanx sont les amours J'homme être sien ne peut devenir SOCINIENS, Leur sort dans l'autre , SU.TETS. Les ',afTections et les pen­ de soi -'t d'~ monde, 139, '21l. sées sont dan-s des slljets subslan­ ~hosc de son amour. ni parconsé­ vie, 231. SQUELETTES, Les profao,ateurs ,ap· ciés, 279. Ces sujets ,sont les formes qllentllJi ètreapproprié comme sien SOI-MltlE (le) est' Tont-Prés·!:nt, paraissenl, dans le monde spiri­ des substances organiques.du Inen­ ~3. . , Toul-Sachant etTout-Puissant, '157. tue), cam me des squelettes, 226, 1al, 319. Cequec'est qu'une alTec .. SIGIŒS. Personne n'e~t réformé Cc Soi-MêOleestleSei~nellr de toute par les miracles ni par les sigues, SPHimEs, Dans le monde spi ri, tion et ce que c'est qU'lI/le pe'·'sée élernité ou Jéhovah, 157. (nel, lous sont conjoints selon les dans un sujet substancié, 279, La parce qu'ils contraignent, 129, 130.' forme fait Jc suje,t, ~, Ce que signifie le' ~igne qu'dut mis SO[.EIL. Le Seigneur a produit de sl,hères exhalécs de leurs afTeclions Soi-Même le Soleil du monde spiri­ ~Ol' Jeurs pensées, 196. Chacun aussi SUSTENTATION (la) est Ulle perpé­ sur Cain, de p~pr qu'il ne fùt t.ll, 212.' , tuel, ,et par ce,SQI~il toutes les cha· daprès III sphère dc sn vie y est tuelle création, 3. ses de l'univers.: 5, Ce Soleil est conniI le! quil tst 1!J6, ' SWEDRNUOflG. Il déclare qu'il a SBiPLE. Plus quelque cbose est Don seulement la première mais 'Sl'iRITUEI. (l'nomme) est al;pclé simple et plir, plus cel'a esl.com plct aussi l'unique substance dont 'tOIl­ conl'ersé avec plusieurs après leul' et plein, G. ' vivtlnt, et l'homiJ1Q natllrel 'est ap; mort tant a'ec ceux qui appl1rte­ tes choses provienllcnt, ~), Ce So­ pelé lIIort, 322. L'homme (J(,yient noient ù l'Europe, qn'avec ceux qlli . SI.IIULTANP.. D1DS le dernier il ya leil, dans lequel est le,Seigneur, ct spirituel en reconnllissant Dieu, Je simultané des inlermédiaires et qui n'est pas daus 1'l)slll1Ce,estlout apparlenaientà J'Asieetà l'ldriquc, 1~!); et Cil nelaisanl r.as les manx, el qu'alMs ils étaient présenls et des intimes à partir des premiers, dan.s toutes choses, (; Le SeignfUI' parce qu'ils sunt coulre Dieu, 322, 12~. apparait comme Soleil au-desslJll près de lui, 50 ; qu'il a cu des en­ 1·;tatspiriluel,187, tretielJs a'ec ceux qui ont écu il y SINIlULIER. ,Dans taule forme des cieux, '162, Dans la Parole, le l'universel ct Il) singulier lont un ~oleil si(Jn, le Divin Hien du Di'iu STATUI (la), qlle ~ébuchndfl.é-zar a lin grand nombre de siècles. 1l1't:C par une admirable conjonction;WO, Amour, '17,1, 2)2: vil en stlnge, sion. les qualre Egli­ ccux CI ui existaient avan t le déluge Ce quic9tlormédes)ngllliers réunis ses qui se sont succédé, a2:'. et al'cc quelques-uns qni ont vécu est appelé universel, ~Ol. La Diviuc SON (le) correspond à l'alTeclion, STATUTS (lOIIS le~) chez ~s Israé, après le déjuge, avec ceux qui ont PrQvidence est dans les 'très' sin~u­ et le langage corresponD à la pen­ Iit~s rcpl'l'SClllaiellt les spirituels de l'écu au temps du Seigneur et IIV liers dtllanaturll ,et dans ,les très­ sée, 19'~, 279, Par le son dcl'llomme 'l'J:;rlise, qui en sont le: intcrncs, l'un de ses ApMres. avec plusieurs sin~uliers de,la prudencebnmaine, qui parliJ'ol connait l'alTeC'tion de 2 :';, qui ont VI~CU dons tes siècles sui­ son aillOli l', et par la variété du SUlI,IU(;UKII. Celui qlli sul1jll~ue 'nllls, et que tous lui ont pnru et c~st d'après :ccs très-singuliers son, qni est le langage, on Gonnalt qu'clic esl universelle, ::WL, Li! l'amoul' de soi suhjllgue facilell1ellL co III me des liommesd'un 11ge lTIo~'eu, nil'ine Providence du Seigncur cst sa pensée, 1!}1.. Les arliculations du tous les autres amours JIIau'ais, ettli ont dit qn'ils ignorent cc qlle univcrselle parce qn'elle est da·lis son, qni sont les mols· du lang((g~ 1liH, c'cst que la mort. que selilemeut il les singullr.rs, ct elltl est singulière et les modulations du chant, sc fOllt savent que c'est la damnation, :32/1 ; par le poumon; ciJmment, i7~1. Son SUBi'15T,I:-IGIr. (In) est une perpé­ que le Seigneu l' s'es! révélé il Illi puce lIu'clle'est universcll~tjH. du lanf!a~e des hypocrites dans le tuelle existcnce, :3. et a cnsuite continuel/elllenl a,pparu SOCII:: rJL Le Ciel to'ut en lier' a élé monde spiriluel; cUlnment il ost. SUnSTA:-iC:v.. 11 v a une sub~'tllnce et apparaît devant' ses yeux comme d sposé en sociélés selon Jes' afTec­ entendu,22!l unique dont proîcllocnt toutts les Soleil; que depuis plusieurs an· tions du bien, ct J'1~nfer tout'eritier 'suustances qlli ont été cr:ées, '157, néeS qu'il parle av~c desesprils et a eté disposô' cn SOCJôtés selon ,I('s ~OPlfl, 00 sagl's 'anciens, Quelle li. Ccllr: subslance est le Soleil Spi­ des anges, aucun esprit n'a osé ni convoitises du mal, 278 (bis). ClJa­ lait Idur idée intéricure SUI' r'II11­ murtalité de l'ÙillC', 321, ' riluel, qui 11 été, produit Pilr le :-;ei­ aucun aDRe n'a 'oulu lui rien dire. {l'le homme, quant Ù SOli C:SI'it, est gnell/', el (lflllS 1 qllel est le Sei­ ni ù plus [orle· raison l'inslruil'C dans le monde spiriluel, et là dons SonT. L'homme ne, connaît pas g-IICIlI', ~L Colle substance ('st daus sur aucun doclriual d'après la l'a.. qnelque sociaé, dalts ulle socirllé qllcl.sera son sort après la mort; toult: chosr. Cl'éée, lIlais avoc lIne l'ole, mais que le Seigllelr selll l'a 'célesle s'il cst dans' l'fJfleclion tin pOllrquoi, 179. Ceux qui cl'oient il la iulinie variété seJon les lisages, !J. insU',uit et l'a illuslrll, J:);j ; qu'anS­ ,bien, et dans upe ,SOCilté infcrnnle Oivine Pro'idence OlJt la cOllfiancll ~uLslanre!-i (lu l'ornent ol'g-alliqlles sitôt elu'illui fut dOllllé par le Sei .s il est dans la Con vOlti,se. ct li mal, -flue le'Scrgncur prépare leur sort, dit menla) : lellrs changoments el gileur de parlel' avec les esprits ~t '2713 (his), 296, 307: il y appl1rait :'el par snite .ils. ne IclIleo.t pas Je varialions d'état sont/es allections les angesi1111i a été découvert qllc l11(}me parlois, quand il estdans une collnaltre d'ài'alJcc, 179, A chacll,lI do la volonlé, ct leurs changern.cnts 'l'homme nepcose ni ne veut pal' profondcméditatioli, 2)6 Tonte sa 'reste sa·vie,,· et -par suite son s,ort, ü l'urlaliollS de forlIIe sont les pen­ lui-même, mais que c'est d'après 1 ciété du cicl est deŒiltlc Seigneur Pllrce qnele sbrt appartient à. lu slles d~ l'entcntlel11e1lt, t-IU, 3U:J. :-:eign~ur si c'est I;e bien, ct d'aprts cOUllTie un seulHomm~, M., (. vie; 179 . . , Sl,Jénois. Enseignement qui leur l'enfer si c'est le mal; et que l'ex­
  • 218. 55 54 rences du vrai dans lesquelles seu­ UNIVERSAUX (les deux) de l'Eglise périence et la démonstration en fu­ quant à l'essence, 220. De l'homme les sont les hommes représentés par sont de reconnaître un Dieu et de rent faites sur lui-même; qu'il dé­ il ne peut procéder autre ehose que eux. 313. vivre bien, 326, 328. couvrit ensuite cet arcane à des es­ ce qUI est temporel, et du Seigneur TYR faisait partie des contrées où UNIVERSEL (l') et le singulier font prits, en leur disant, qu'il pense in­ autre chose que ce qui est éternel, . existait l'Eglise ancienne, et où un dans toute forme par une admi­ térieurtment, etqu'il perçoit ce qui 2I!L Les choses temporelles et les l'ancienne Parole était connue, 328. rable conjonction, 180. On appelle influe dalls sa pensée extérieure. si choses éternelles sont séparées par UN. Le Divin Amour et la Divine universel ce qui est formé de singu­ -t'influx ellt du ciel ou s'il est de l'en­ l'homme, mais sont conjointes par Sa~esse procèdent comme un du liers réunis, 201. Un universel sans fer; qu'il rejette celui-ci et reçoit le Seigneur, 218. SelKneur,4. Un un n'existe pas sans aucun singulier n'est rien, 278 (bis). celui-là; et que toujours il lui sem­ TEMPS (le) se présente selon l'état une forme, mais la forme elle·même Le Divin est universel d'après les ble, comme à eux, penser et vou­ de l'alTection d'où provient la pen­ fait cet un, 4. La forme fait un un très-singuliers. et ce sont lefl Divins loir par lui-même, 2lJO. sée, 49. - Voir ESPACF. ET TEMPS. d'autant· plus parfaitement, que les . très-singuliers qui sont appelés SnfBoLE d'Athanase, 202, 262. TENDONS (Jes) du Très Grand Hom· choses qui entrent dan~ la forme l'Universel, 294. La Divine Provi­ SYRIE (1'1) faisait partie des con­ me, ou du Ciel, sont constitués par sont distinctement différentes, et dence est universelle, parce qu'elle trées où existait l'Égli~e Ancienne, ceux auxquels l'Evangile n'a pu par­ cependant unies, 4. Comment des est dans les très-singuliers, 201, et où l'ancienne Parole était connue, venir, mais qui ont seulement une choses parfaitement distinctes ~ont 202. Voir SINGULIER. 328. religion, 326, cfr. 254. unies, et ainsi font un, 4. USAGE (l') est le bien, et il tire du SYRIENS (les), dans la Parole, sign. TÉNÈBRES. Dans la Parole, les faux UNION (l') du vrai avec le bien et vrai sa qualité, 11. Les usages sont un genre de mal,2:1L sont appelés ténèbres, et par suite du bien avec le vrai chez l'homme les biens qui sont appelés biens de ceux qui sont dans les faux sont dits est l'Eglise, et est le Ciel, 21.. Cette la charité, 220, 21:1. Par les usages SYSTOLF.. Ce que c'est, 319. marcher dans les ténèbres, 318. Té· union est appelée mariage du bien il est entendu non-seulement les TABLES DE LA loI (il ya deux), nèbres extérieures. 231. et du vrai, 8. Plus il y en a qui nécessités de la vie, qui se réfèrent l'une pour le Seigneur et l'autre TENTATIONS 'pirituelles (les) sont entrent dans la fllrme de l'Amour à la nourriture, au vêtement et à pOlir l'homme, 95, 326. Autant des combats contre les maux et les Divin, qui est la Forme des formes, l'habitation rour soi et pour les l'homme fait comme par lui-même faux, 25. Tentations réelles, 141. plus celle union qui fait le Ciel, siens; mais i est entendu aussi le les lois de sa table, autant le Sei­ TERRES (dans les). devient parfaite, 62. Union de la bien de la patrie, le bien de la so­ ~neur lui donne de faire les lois de Oos. Qu~od dans I~s écrits do l'Auteur charité et de la foi; de la volonté ciété et le bien du concitoyen, 220. la Sienne, 95. Les lois de la table il est diL dans les tel-res (ifi terris), le et de l'entendement, 82. Par faire les usages ou les biens, il de l'homme se réfèrent à l'amour mot ten'es est pris daus l'acceptiou do UNtQUE (1') et le Soi-Même est est entendu être utile ou rendreser· du prochain, et celles de la table du cootrées, do pays, et spécialemeut de lieux Tout-Présent, Tout-Sachant et Tout­ vice aux autres, 21:1. Faire les usa· Seigneur à l'amour du Seigneur, t'5. où il y a l'Eglise; ainsi, dans celle der­ uière acceptioo, l'expression dans les cieux Puissant; et cet Unique et ce Soi­ ges pour la réputation ou pour le - Voir DÉCALOGUE. Même est le Seigneur de toute éter­ ~ain, c'est les faire pour soi-même; comme dans les tel'l~S est la méme que TACITEMENT. La Divine Providence celle-ci: Dans les ciellX comme dan, le, nité ou Jéhovah, 157. faire les usages pour les usages, agit tacitement à l'égard de l'homme, lieux 01' Y a l'Eglise. UNIR toutes les alTections de l'a­ c'est les faire d'après le Seigneur, 183,186. TÊTES (les sept) du Dragon, ­ mour du bien dans la forme de l'A­ 215. Celui qui fait les usaKes pour TEMPLE (le), bâti par Salomon, Apoc. XII. 3, -,. sign. l'asluce, 310. mour Divin, nul autre ne le peut les usages est conduit par le Sei­ sign. le Divin humain du S~igneur, La tête du serpent, - Gen. III. 1:, que Celui qui est l'Amour Même et gneur, et celui qui fait les usages et aussi l'~lise, 245. La destruction - est l'amour de soi, 211, 241. la Sagesse Même, et en même tem ps pour soi et pour le monde est con­ de ce Temple sign. la dévastation TIÈDES (les), - Apoc. 111.14, 1lS, Infini et Eternel, 63. L'objet perpé­ duit par le diable, 215, 217. Tous même de l'Eglise, 246. - sign. les profanateurs. 231, 296. tuel de la Divine Providence est ceux qui fuient les maux comme TEMPORELLES (les choses), qui TOURMENTS atroces qu'éprouvent d'unir chez l'homme le bien au vl'ai péchés font les usages d'après le sont les pl'opres des hommes dans les mauvais esprits, quand i1sappro­ et le vrai au bien, 21. Seigneur, tandis que ceux qui ne le monde naturel, se réfèrent en chent du ciel, 32~, 338. UNIVERS (l')avec toutes et chacune fui~ntles usages d'après le 'péchés font pas le!! maux tomme diable. général aux dignités et aux riches­ TRACHÉE-ARTÈRE. Ses fonctions, des choses qu'il contient a été créé 215. Le Royaume 'du Seigneur est le ses, et en particulier aux 'nécessités 279, 180. du Divin Amour par la Divine Sa­ Royaume des usages, 26, 250. Le de chaque homme, qui sont la nour­ TRINE (le) dans ·un ne peut être gesse, 3. Le Seigneur a créé l'Uni­ ritu re, le vêtement et l'habitation, que dans le Seigneur,123. vers non pas pour Lui, mais pour Seigneur par sa Divine Providence 214,215,220; l'homme les dépouille TRINITÉ (la Divine) est dans le l'eux avec qui Il doit être dans le conjoint aux cho:les natul'elles et et les abandonne par la mort, et il Seigneur, 262, 263. Ciel, 27. If l'a créé de Lui-Même, aux temporelles les spirituelles et en revêt et revoit qui sont sembla­ TUNIQUES DE PEAu(les),dontAdam et non du néant, 46. les éternelles selon les usages, 220. bles quant à l'app3.rence, mais non et Eve se vêtirent,- sign. les appa­
  • 219. 56 , ,': Le Seigneu l' se conjoint aux usages 'VI~:1'EMENTS BLANCS (les) sign. qui ont reconnu les vrais de bouche' VOILE enlre les inl~rieurs et les' au moyen des correspondances, et l'état pùrifii des maux, 2'iU. ' et non de cœur, 328. extérieurs, ou entre les spirituels et ainsi au moyen des apparences se­ VERnE D'l,AU FROIDE (Ie),-1Vfatt:X. ' VIOLENCES. Leur origine, 276. les naturels du menlal, 3l'1. Penser lon leurs confirmatIons par l'homme 6,2,-sign. quelque chose du vrai, 2:~o. VrsCÈREs, 27U, 2)6,J80. :lu-dessous de ce voile, 310. 220. Désir de faire des usages pour VIÇ1'OIRES. Pourquoi il semble VOIR en soi, r,'est voir dans son la glo.ire; comment il, s'enOamme, VISIOlN il fiES les prits) qu i. d'a près homme interne; comprendre (laI' quel~s victoires dans le 1l10nd~soient le délire dans leqliel ils s0111, s'ap­ 25'0. 'L'homme doit appartenir aux du côté cie la prudence, et non pns des raisons, c'est l'oir dans son usages ct par suite à lui-même. et pellcul l'Esprit Saint, 13!L homme externe. J::O. toujours du côté de la justice, 25'2, non à lui même et par suite aux 2;)1. VISIONS Elles sont de deux gen­ VOLEU{ (Ie),-Jean, X. 'l,-est celui usages, 1B3. ' res, Divines ct diaboliques; les vi­ qui nes'oclresse pasaoSelgneur,23U. VIE, Il Y a une source unique de sions nivines se font par des repn!­ VOLS. Lour ori~ine,i!76. TÉRUS. Tout homme est formé, la vie. c'est Je Seigneur, 292, oOS. dans l'utérus, à l'image de Dieu sentatifs dans le ciel; et les Yisicns V'JLONn: (la) et J'amour font UI1, Les ilornmes sont des récipients dc diaboliques se font par des op6ra­ 9G. Il 'ya une l'otollté i ll(èrue el 11110 selon la ressemblance de Dieu, par la viGo 30H. La Vie Même, d'uù ylenl le Seigneur, ~~O. - Voit E~fBRYO;'(. tians magiques dans l'enfer, 1:!1- . Il volonté e.'lel'ne. 111. Qnatld de l'lIcle la vie de toutes cl)(ise.s, c'èst le ya allsslles visions phantastique~, on Me la volonté, ['wIII're cesse,:t La VAr.HES (les) sign. les affections Divin Amour ct la Divine Sagesse qui sOnt des illusions d'ull melltal naturelles bonnes, 326. volontll de l'homme ya on sens con­ du Seigneur. '1'7, '17L ~a vie appa·, alrstrait, 1:~1. Les visions Divi es trairo de la volonté cie nieu. 211. VAISSEAU'!. lymphatiIues, et vais· rait dans l'holllme arec la même sonl sembl:lhles il celles qu'onl eues Volonté du Seignp.III', Hô; influx de seanx lactés, ~1:!lL ressemblance que si elle lui aprar­ les proplJètes. qui, lorsqu'eltes celle ,'010nl6 cllez l'hem IIlC, mi. -'­ VAnIABlES (les choses) ne peuvent tenait, et par consé(llIent lui étlit avaient lieu, étaient non dans le roir 1~1IESOh,11 E,I.' ET VOLONTl:;, exister que dans des choses cons­ propre, 3QS. La vie de l'hol'l'lme est corps, mais cn esprit, 'I:V., Il n'Jr il son amonr, 3:3. Le 5ej~ncur inlhte YOUl.Otl n'existe pliS snns com­ tantes, stables et certaines; éxem­ pas cie semblables visions Hnlour­ prendre; comprendre est son tOIll­ ples,IBO. Il ya une infinilé de cho­ dans la vie de l'allloul' de. chaque rl'lJui; car s'il y en avait, elles ne homme; et, par les alTeclions, dons pagnon, sans lequel il ne peul ~trc, ses variables; énumération de cer­ seraient p~s comprises, p;lrce !I(), Ch~z l'hollllle il y a un ouloir taines choses variables, 1tlO. les perCClllions et dl1ns les pensées ; qn'elles se loot par lies re'présenta­ t non 'lJice-t1ersâ, 33. La vie pou l' inte{n~ o,t un vQllloir extcrrle, et VARIATIO~S de l'état des formes tifs, dont.chacun signiHe des inter l'IJoIIHnc peut agi l' selon l'externe, chacn n doit êtm sien ne ; persou nc. Iles de l'JEglise ct des arcanes du du mental, 195, 2'i), 31U. - VO'ir ne vit dans la ~ie d'autrui, 227, La ct non 'en m~me lemps selon l'in­ l~iel,l;ll. 11 y a eu quelquefois des terIlC,/:1.1. 1.(' vouloir, sans le a.avoir, CHANGEMENTS. vie se lait nne doctt'illc et se fait mie visions diaboliques; elles étaient VA.RIÉ1'É (il y a) de toutes choses, foi, JO l. La vie dans le ciel esl Sa Il~ le. percel'oi r et sans le pen sel' introduites pal' âes esprits entho:J­ de ce flue veot l'homme,n'esl pas en ce qu'il n'y a pas une seule chose l1/lpelée, dans la Parole, vie éter­ • siastes et visionuairps, 134. Voir qui soit la même qu'une autre, et nelle, et aussi sinllfeliH~nl vie; ct quelque ohose, mais avec ces trois VISIONlAIRI;S. Personne n'est ré.. il devi(!rJtquelque chose, JI. - Vai/' qu'il ne peut pas non pills y en celte vic cst aussi la héatitude (Her­ fo!'mé pa l' (les visious ni pal' des avoir durantl'éternité, bU; ainsi, ia nelle, a%. Sa'ns la liberté ct salis PENSE Il ET VaUf.oln. conyersations:avec les défunts, parce Vn,lf (par le) il est elltendu c.e variété est infinie et éternelle, ;)6,57. la ratîooalité l'hommc' n',lurait pas qu'elles contraignent, 129, 13lt,. Il ya variété dans loute chose ~e'­ la vie éternelle.~)6. b vie des mé­ qui lIf1iveI'seIIAment embrasse et pilis sarl maximum jusqu'à son mi­ chants est de la mème origine, HiO. VI',l1'. Da'ns la Parole, l'llomme enl'cloppe toules les choses do la nimurn,2lj.. La vie des aoünaux est 'une ,ile spil'ituel est appel~ vivant, taudis sllgesse. '11. Toutes les I1rod nctlons d'alTectiall purement naturerll~ avec que l'homme naturel, de quelque dllia sagesse sonl apfl(!lées vrais. VAST:. 1'1O:' successive du bien. et manière qu'il agisse civilement et Il. Les vrais rêels dans lesq uels désûlation successive du vrai. :12;:). sa ,cience pOIl!' compagne, c'e~;t une vie médiall: cO/'rcspondant à la vie moralement, est appelé mort,322. consiste le sens spirituel do ln Pu­ Vastation du hien dans n;;~lise l'ole, n'ont ét~ révéllis pOl' la Sei·­ jusqu'à sa consommation, 3iS .. de ccux qui sont dans le monde VIynE. L'homme vit par le Sei· spirituel, Hil,' crI'. 'i/~, UG, gnou/' qu'après que le jugement VEAU D'OR (culte du); pourquoi gneur senl, et non par lui-même, dernier eut été .accom pl i, et lors­ il fut permis, 243. YII'II.U'il. Quoiqu'elles soient mor­ Hifl,J;i7. Saus l'apparence qu'il vit qu'ulle nouvelle l'=glise, qui est en­ tes vieillcs et décrépiles, les femmes par lui-même, l'LIol.DlUe ne serait tendue par la Sointe Jurusalem, V~;llE CHE, 296. 1 daus Je ciel reviennent dllns la lleur point hOlllme, HiG. L'homJl)c vit allait ètI'c instaurée pur le Seigneur. VEiGEAlCES. Leu'r origine, 276. de l'.lge ct de la beauté. 32/•• hOlllme après la rnort,271,. Vivre 261,. VEl1'RICULE GAVeUE, 296. La mé- VumcES' INSF.NS~['S (les), qui lJien, ou le bien de la vie, c'est fuir Ons, Il o~l dit !'j'(û~ nn !,luri!'I, ljl!l'iqu Inoire de l'homme comparée au avaient des lampes sans· huile, et les maIl;, parce qu'ils sont contre le llIût. !wa.i ,Iris suh~tlnll'cll1cllt n'ait l'a :entricule ruminatoire de .certains qui ne furen't pas introduites dans la religion, ainsi conlre Dieu, 321, de plurwl; mais l'Auteur employant les animaux, 233, la salle des noces, représente'!t ccu:: :l:!.ô. deux Dxprcssiuns ve! a et v(n'Ua/es, ln pro·
  • 220. 58 mière a été traduite par les vraÏl. et la l'œil, ou la vue externe, est éclairé seconde par les vérités. II raut distinguer par la lumière naturelle, 166. La entre le~ nais et les vérités comme entre 1'8ntérieur et le postérieur; l'antérieur est vue de l'œil chez t'lUS a été formée pour la réception de la lumière dans AVERTISSEMEN1' plus universel que le postérieur, R. C. N' 21. On peut auni considérer les vrais laquelle elle est, 167. comme principes, et les vériUs comme YEUX (les) correspondent à la sa­ Le principal but des Inde.']; que nous plaçons à la sui~e des ouvrages de dérivations. Swedenborg, c'est de préparer les moyens d'arriver plus tard à obtenir, en VUE. L'homme a une vue interne gesse et aux perceptions de la sa ­ gesse, 29. lan~ue vulgnil'e, une traducfon de la Bible aussi exacte qu'il sera possible. et une vue externe, 166. L'entende­ ment, qui est la vue interne de ZÈLE. On peut être comme embrasé Voi,. dans la Rerue « LA NOU'ELLE JI~RUSALE~I ) deux Lettres, où cc sujet l'homme. ne peut être éclairé par de zèle pour le salut des âmes,et cela est développé, l'une dans le Tome VII, pages 2~9 à 2~4 ; ct l'autre dans le la Lumière spirituelle que comme cependant par un feu infernal, 139. Tome VIII, pa~es 369 à 372. Pour remplir ce but, deux choses nous ont paru néccssail'cs: l' Avoir des Index complets. 2 Indiquer par des signes particuliers non-seulement les Numéros où le passage est eX[lliqué ou illustré. en tout ou en parlie, mais aussi les Numéros où, dans l'original, le texte biblique est donné eD latin. Jusqu'ici les Index sont J'estés incomplets, ct n'out présenté que la première indication au moyen d'une ou de deux astérisques. Les Index doioent èlre complets, parce que telle citation qui, à la pre­ Signes des Ouvrages de l'Auteur cités dans les OBS. de la ,Table mière vue, paraîtrait detrop peu d'importance pour être signalée, pourrait cependant, après examen,ofTrir de précieux documents; et aussi, parceque A. C. • • • Arcanes Célestes. telle remarque, qui n'inléresserait que médiocrement certains lecteurs, C. E. • • • Ciel et Enfer. pourrait être d'un très-grand iutérêt pour d'autres. Am. C. • • Amour Conjugal. Le texte latin doit être signalé, afin d'éviter une grande perte de temps R. C. • •• Religion Chrétienne. à ceux qui veulent s'a,surer du texte. En efTet, dans ces Inde:'C un grand A, E. • • • Apocalypse Expliquée. nombre de Versets de la Parole sont cités sans que le texte soit donné; et souvent, 10rqu'iI est donne dans certains Numéros, il nc l'est pas, dans les autres, Dans le premier cas,le lecteur est averti qu'il le chercherait en vain; dans le secon·d cas,' il ne le cilerchera que dans les Num~ros signalés. Un autre avànlagé, c'est que, quand un Vcrset est dOOlü} tcxtncllement dans plusieurs Numéros, on pourra facilement s'y reportel' pour s'assurer s'il y a des variantes ou s'il n'yen a [las, ces variantes pouvant être d'uu grand secours pour la traduction du passage. Enfin le passage est cité Oll textllellement ou en termeS'nOD formels. Il importait encore d'indiquer cette différence; cal' si le texte exprimé en termes non formels n'a pas la même valeul' que le text~ même, il peut du moins servir il: reconstituer ce texte eu donlianlles racines des mots, Désigner ces diverses indications par des signes typographiques qui par eux.-mOrnes n'auraient aucune signification, ce serait charger la mémoire du lecteur, nous aVOllS préféré recourir à des lettres initiales dont la ~igni­ fication sera fa'cilernent retenue. Les trois lettres l, initiales des mots Explication, lllustraJifm et Texte sullisent pour exprimer huit indications difTél'entes, 1 signifiant texte {ormel du passage, et cette même lettre re­ toul'Ilée, signifiant teX'te en terme$ non {û,.rnels~ ~7
  • 221. 61 INDEX 1 Rois. Chap. Vers. Numéro. DES PASSAGES DE LA PAROLE CITÉS DANS L'OUVRAGE XI •• 3. • 245 Esaïe NOTA. - Les Lettres placées à la suite d'un Numéro signifient, li savoir: Cbap. Vers. Numéros. J Chap. Vers. Numéros. l Texte furmel du passage. 1.. 6, 16, 17, 18, ~O. 278 10 XIV. ~, 22. · . 231 e 1 Texte en termes non formels. VI. . 9,10. . . . . 260 29. • . 340 10 e Explication. XIV. 4, 12, 13, 14, 22. 257 10 Illustration. Jérémie te Texte formel et explication. li Texte formel et illustration. Chap. Vers. Numéro. 10 Texte nOIl formel et explicatIOn. VlI . 2, 3, 4, 9, 10, 11. 128t li Texte non formel et illustration. Ezéchiel. Si le Numéro n'est suivi d'aucune LeUre, il y a seulement renvoi au Passage pour confirmation. Le signe 1 (illustration du passage) indique non pas seulement une Chap. 1 • VIll . • . .Vers.suiv 3, .. Numéros. 134 134 Chap. XLII. Vers. XL à X LV Ill. . 2. • • Numéros. 134 · . 131. Explication détaillée, mais aussi el principalement un de ces traits de lu­ X .• 134 XLIll. . 5. . · . 134 mière, qui ne consistent souvent qu'en un seul mot, et qui cependant peu­ XI. • 1,24. . 134 vent résoudre un point controversé. Daniel. Cbap. Vers. Numéros. 1 Chap. Vers. Numéros. II. . 35,33 . . J28 8 IX 21. . . 134 Genèse VI. . 1, suiv. 134 24 . . 134 VII . 1, 2, 7, 13. 134 24 li 27. 328 Chap. 1. . . Vers. ~6, 27 • . NuméroS'j Chap. · . 123 III.. Vers. !). · Numéros. 313to VIII . 1, slliv . 2. . 13/1 131. 1 X. 1,7,8 . 134 III. 1. • . 31010 Exode 15 • ·· 2lt ti Hosée. Chap. Vers. Numéros. 1 Chap. Vers. Numéro. Chap. Vers. Numéro. • 230 0 XX. XXXII.• 7. .. • . 244 XXXII. 1 2, ::l, 4, 5, 35. · 132 VII . !l. • 2840 Lévitique Zacharie. Chap. Vers. Numéro. 1 chap. Vers. Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros. III. . 17.. • . 231 0 VII .• · 23,25 . . · Numéro. · 231 8 1.. II. 8, slliv. . . 134 1, 3, suiv. . 134 V. VI. 1, 6 . 1, suiv . · . · . 13!~ 1:.j 1 Samuel IV. . 1, suiv. . . 134 Chap. Vers. Numéro. 1 Chap. Vers. V. • • . • . 326 ' VI. • · . . · · 326iNuméro. Matthieu . II Samuel Chap. Vers. Numéros. 1 Chap. 36 . • • • • lij~le Chap. Vers Numéro. V .. S. . 33 1 V. • 37 . . . . . 219 '0 XXIV.. . . 1 . .·. 244 l 28. . . 111 t ,1;S2l 4;S . 173,1, 292, 3301
  • 222. 62 Chap. VI . . 9 Vers. 19,20,21. 23. 2~ . · Numéros. 2:iO o • 217 10 2ü1,to '181'0 , '233to 1 Chap. XV . XVI Vers. '11,17,18, 19. 27. XVIII . 5,20 . ' 9,1'0 . Numéros. 801~ 128 230 :121, . , . ~ Chap. I. Vers. l, 1·. 1, 1fJ.. Numéros 159 L 172ti jean Chap. XII. . Vers. ~O Numéros. 231to 2150 1 63 50 . 324 VII . 7àl1. 330 1 :W. 2()(j 12. 230 XIII 13, 1fJ.. 2;)Ot XIX 21,22. 2!1. 230, 280l 3:U. 11. '13. . 19,21. . 2980 21·5 8, 9, 10. 17 151 U 128t 19.20. 12St XIV 6. 159 t 22. 2::)0 XX. 26, 27. 21!:ito 1 23. 230 14 230 . 22,23 1281 XXI !) 23 0 1 III. 3,5, 7. 82 15, 21 à 24 128 L 2,26 128 L l.;~ . 128 1 Hj,16,36. 32, 19 3241 VIII. 1'1,12 XXI[ . 11,12, 13 223 1 17, lS. 230 20 . :J2',263 1 :~30t X 16. :ilOle XXIII. 9 . 3;IO l o 27. . 8SEi9' 173, 20 il 2ll, '172, 20, 26 V. 1,. 231 te 22. 230, I.t (2:~ '.150 21, '23. 33to 11, 42 XXIV. 328 24,25,39. :W/. 2J il 24. 32.6 2:W'û 1 26 15!)t Xli. 9, JO. 2:{O XV. i à 7 2()G 25,30. 233 t XXV 3 à 13. :i28° 29 128 L ~, !.i. 31, :32. 92L DSe 111 il 31 2JOo ,0 324 32. 1·, t, 6. 263 231 e VI. 27, ',0, 68. 3,1.', Mi J33', 2ill ti 28,29. li to 1 324 ', (j, 7. 30 1 29. 227 63 172, 5. 88, W9', 17:1, XIII. . 7,22. 278 (bis)e rd . 10l t VIII. ::)( il 36. 1 !~:i 7. 172, 12. 17', 22710 11 il l.6 101 IX. 31 128 t H, 16. 128 t 13. '231 !l6 . 32!l 41 . 231',2:)41 Ilj . . . . X. 230 H. 260 1 XXVIII J8. 21,,;,j, 330 1. 230 0 XVI 23, :%, 26,27. 230 'J 33. 2~jto l!J . 262 11 2, 3. 230 l o XVII 6. 230 1 9. 230 t 22, 23. 263 Marc. XL . 2~ Hi:J t XIX 2,. il 26 ~ XII. 17' Chap. Vers. Vcrs. . 1:3,28 230 XX. :31. . 230,324 Numéros. 1 Chap. l'uméros. 1. (1· · .1Ht VJ. '12 'J l,.t g. Hi. Apocalypse IV . 7,18, Hl. · . 1lt. l 278 (bis) X. 1 XIll 'J'] . :3:H ;J2il 1 12. -fOL Chap. Vers. Numéros. ClJap. Vcrs. · . 260 13 23J 1. 10. Numéros 25. 17 e .227 , 13,. VIII 134 1 12 à Hi. 'J3'~ IX. 1:3!l Luc. Il. '1, 2, li, O. 128t XIl 8,9. 131i­ ; 1 128t 3,9. 310,' Chap. Vers. Numéros. 1 C:hap. - Vers. Numéros. 12. 13, 128 111. 3 XIII 134 '1'14,280 XIII. :J, (i. 111' 18, 19. 128 XIV. 13. 8. :J. . . '1W 21 2!jù '128t 1 III J, 2,3 . 128 t XVH. 13!., 23t VI . 37, :18 . 3:1/'1 0 2;) à 27 'liS 7.8. 'J28 L XVIII 131i­ ·:i. 80 e XVI. 8,9. 2;iOi '14, HL 2:~1 t XIX. /,6 il,D . 9Jt , 128 2fj, Il à '16 26'l 'JOOto l, 11 '15,19. 128 )7, 18. VII. 7,14. 278 (bis)o 27 à 31. 2G~. 'l3!. (bis)L III. J'i, 16. Jf;te XX. 12, 'l3. VIII 10. 200 XVIII. 12.81 Hl. lio , 227 XIX. 30. J:3 il 25. 32'. 210 0 ., 20 33', 119', 233 L XXI l. 134, 263 X. XII. 21. 2:.. 'J28 L 32l. ~.à 26. 26 'l7° 227 . IV. . 2. 13l~ 134 ,) . 10. . 264 261 1 134 '1 . 281.0 XX. 36, 38. 32~, V. 134 6, 7, 25 à 28 332 t XX[ 18 à 21 264 3~8 1. 13l. XXII. 15,16 à 21. 47 220 231' 1 XXIV. 47 . tH', 280 .• ': 1 VI. 1. 13, 134 1, 2 P-. 1:31,263 264 1'28 t
  • 223. 64 65 P~~~~ Nllm. Pag. Lig. Chap. Ven. Numéro. 158.15.1. 6, 16, 18,20, - 1. 6,16, 18, 10. 111. ' 28, '31 i15ti 280. 161.39. XXIV. 47, - XXIV. 27. 294. 169.19. in inferno, - in inno. 334, ~07. 38. VI. 37, 38, - VII, 37,38. Les Numéros 81,188,266, à 273,315 manquent, sans qu'il yoit pour cola aucune TABLE lacune dons le Troité; et, d'un autre côté, les Numéros 13., 277, 278 sont répétés; dans 10 Traduction les Numéros répétés sont désignés por 13i (bis, 2'77 (bis), 178 (bis). DES ERREURS TYPOGRAPHIQUES DU TEXTE LATIN Corrigées dans cette Traduction NOTA. - JI n'e~t question ici que des erreurs qui ne peul'enl pas Otre reconnues à une première inspection. - Les pages sont celles de l'Edilion latine de 1763. Num. rag. Lig. Cette édition a été publiée, en 1897, ]Jar les soins 1. 3. 11. n. 55 ad 60, au lieu de n. 51 ad 60. de M. le Pasteur J. Décembre, Mn.. L. Humann et M. Hussenet. 4. 5. 33. n. 99 102, - '1'1. 9!J ad 132. 5. 6. der. n. 349 ad 357, - t~. 349 ari 457. à l'aide de fonds 6. 7. 39. n. 83172 ad, - n. 53 ad 172. , 14. 10. 39. scoriis aut, - scortiis aat. dont les souscripteurs ont désiré garder l'anonyme. 19. 13. 9. prudentiœ, - potentiœ. , 50. 26. 5. n. 162 ad 169, - n. 62 ad 169. ~2. 41. n. 92, - n. 90. 101. ~. 33. Mat/h. XXV. 41 ad 46, au lieu de Mat/h. 41 ad 46. 104. 49. 42. extemum et internum voluntatis, au lieu de externum voluntatis 128. 60. 43. XXI. 43, au lieu de XXI, 53. 61. 14. II. 8. 9, - II. 8. 16. II. 12,12, - II.13,16. 128. 61. 17. II. 18,19, - II.26. 2'~. XIV. 13, - V. 13. 35. VII. 2, 3, ,~, 9, - VII. 1, 3, 4, 9. 134. 65. 7. XL. 2, - XL. 2,26. 31. I. 10, - 1. 11. 32. XXI. 10, - XXI. 12. 36. IX. 24. - XI. 24. 230. 121. 43. XIV.14. XV.16, - XIV. 14, 15, 16. 230. 122. 5. X. 41,42, - X. 21. 16. Joh. X. 2,3, - Matth. X. 2,3. 231. 123. 3. XII. 47, - XIL 48. J24. 30. XII. 43 ad 45, - XII. 43, 45. 39. XII. 40, - XII. 4. 233. 126. 6. XII. 25,30, - XXV. 30. 243. 132.29. XXXII, - XXII. 249. 134. 15. n. 129 ad 144, - n. 1154 ad 174. 260. 147. 9. XII. 40, - XII. 42. 154, 20. 276, - 176. 278. 157.38. IV, 7, 18,19, - IV. 7,14.
  • 224. OUVRAGES DE SWEDENBORG 7'radltil.~ en Français Par J.-F.-E. Le Boys des Guays Arcanes Célestes avec index, 18 vol. grand in S'.. 90 Ill) Doctrine de vie, in-S'. 1 »:. - ill-18. • . . . 1) 75 Doctrine sur l'Ecriture Sainte in-S' 1 Il)) - in-'IS.·, 1) 75 Doctrine sur le Seigneur, in-S', 1 »» Doctrine sur la Foi, in S'. . . . . 1 »)) Du.Divin Amour (ouvrage posthume), io-S,. 2 1»)) Du Cheval blanc, de l'Apocalypse. in-S, ,. 0 7lî Exposition sommaire du sens intel'ne (Prophètes et Psaumes) in-S'. . . , , . , _ ' . 3 1») Doctrinede la Charitélextr. des Al'c.Cél.)in S'in-32. 1 1») Doctrine de la Charité (ouvrage posthume), in-S' in 32. . . . . . . , , . .. )1 00 Des Biens de la Charité et du Décalogue, in 8 in-32. . . . , ., .... 1) 75 Exposition sommaire de la Doctrinede!a Nouv.Eglise.in-S' 1 JI»~ - - in-18 )) 75 De la Parole et de sa Sainteté. in-32 . . . • ») 2;:; Du Commerce de ('Ame et du Corps, in-1S. • 1 1)1) Du Jugement Dernier, in-18 , . , . . 1 ~5 Continuation sur le Jugement Dernier, in-18. '1 JI») Du Ciel et de .l'Enfer, in-S', , . :3 »1) Des Terres dans l'Univers, in-l8. . . ., 1 50 Sage:lse Angélique sur JeDivin 'Amour, grar.d in-'18 250 - sur la Divine Providence, id, 3 ;';0 La Vraie Hillg.it!.n Chrétiellne, 2 vol. in 8', . SI)) lppêIYdiiÎà la Vl'ale- HèTrgïonGnréfiëüne, in-18 1 JI») La Doctrine Céleste, grand in-t8 . 1 50 Neuf questions sur la Trinitl, ill-iS . . . . , » 25 DelaToute-PrésenceetdelaToute Sciellcede Dieu. in-32 » 50 Lettres à un Homme du Monde, par Le Boys des Guays, 1ro série, in-1S, . ' . . , , . . . 1 50 L'Apocalypse dans son sens spirit. par Ile même, gr.in-S' 2 1)) JOURNAL DE L'EGLISE DE L'AVENIR . DIRECT. : L. HUMANN, Pt'ix # l'A bonnement annitel: 2 {l', pOUl' la France, 3 (l' pOUl' l'étrange)', ~ibliothèque des ouvrages latins, fraD~ai~ anglais, allemands, italiens et russes de [- la NouveliQ Eglise, dite NOltvelle Jel'llsalem, et salie de lecture gratuite desdils ouvrages, sise 1'l1, rue Thouin, 11 Paris, . Sous presse: Le Nouveau Testament uvec le sens interne en regard. 1 vol. in-8. 5 [r'i SAINT-AMAND. - IMPRIMERIE DANIEL-CHAMBON