1. CANCER DU COL
SERVICE DE GYNECO-OBSTETRIQUE
PAR MS AGANZE BAGUMA SERGE
ENCADRE PAR DR MUCHIRHEMBO ERIC
2. PLAN DE L’EXPOSE
INTRODUCTION
RAPPELS ANATOMIQUES ET HISTOLIGIQUES
FACTEURS DE RISQUE
DIAGNOSTIC
CLASSIFICATION ANATOMO-PATHOLOGIQUE
PRISE EN CHARGE
DEPISTAGE
PREVENTION
CONCLUSION
REFERENCES
3. OBJECTIFS DE L’EXPOSE
A la fin de l’exposé, nous serons capable:
De diagnostiquer le cancer du col
De mener des investigations pour la prévention et le dépistage
De prendre en charge correctement le cancer du col.
4. INTRODUCTION
Le cancer du col de l’utérus est une maladie qui touche la partie inférieure de l’utérus, située au
niveau de la partie supérieure du vagin.
Ce sont des cancers liés à une infection par un papilloma virus humain (HPV) dans près de 99
% des cas et dans près de 70 % des cas il s’agit des génotypes HPV16 ou HPV18.
C’est le premier cancer reconnu comme étant lié à une infection virale (source Institut Pasteur).
Ce cancer peut aujourd’hui être prévenu par la vaccination et dépisté par la pratique régulière de
frottis. Si le diagnostic est fait au stade de cancer in situ,
le traitement sera le plus souvent suivi de guérison.
5. EPIDEMIOLOGIE
Avec 2 835 nouveaux cas par an estimés en 2017 le cancer invasif du col de l’utérus se situe au
12e rang des localisations de cancer chez la femme en France,
mais au deuxième rang dans le monde.
Le nombre de nouveaux cas est en baisse constante depuis 20 ans grâce au dépistage par frottis
et aujourd’hui par la recherche d’une infection génitale par HPV.
L’âge moyen au moment du diagnostic est de 51 ans,
mais il survient une fois sur deux chez des femmes plus jeunes.
La mortalité a diminué mais ce cancer était encore responsable en 2017 de 1 084 décès.
6. EPIDEMIOLOGIE
En Afrique Subsaharienne Francophone, les études ont démontré que le cancer du col de
l’utérus est le plus observé et couvre 15,5 % de l’ensemble de cancers. Il est généralement
attribué au multi-partenariat sexuel et aussi à l’infection au Human Papilloma Virus.
Au Burkina, 64,2% de femmes ont déjà entendu parler du cancer du col utérin, 8,5% environ
connaissaient l’existence de papillomavirus humain (VPH), 69% ignoraient que le cancer du col
était évitable. 11% des femmes avaient bénéficié d’un dépistage.
En RDC, il a été constaté une faible connaissance des femmes sur le cancer du col de l’utérus.
Sur les rares femmes ayant déjà entendu parler du cancer du col, seules 9% avaient bénéficié
d’un dépistage (PAP test).
7. RAPPELS -ANATOMIQUES
L’utérus est l’un des organes reproducteurs de la femme situé dans le petit bassin. Il se compose
de deux parties :
l’une supérieure dénommée « le corps de l’utérus », triangulaire et arrondie et une partie
inférieure que l’on appelle le col de l’utérus ou cervix,
sorte de cylindre étroit qui débouche dans le vagin.
8. RAPPELS -ANATOMIQUES
Le col de l’utérus se décompose en trois parties :
L’endocol : il est formé d’un tissu contenant des glandes secrétant la glaire cervicale.
La composition de la glaire cervicale varie au cours de la période d’activité génitale en fonction
des taux d’œstrogènes et de progestérone.
Elle devient plus fluide et plus transparente en période d’ovulation.
Elle imprègne les parois du vagin pour les lubrifier et prévenir les infections.
9. RAPPELS -ANATOMIQUES
La zone de jonction : c’est à ce niveau que se développent la plupart des cancers du col de
l’utérus.
L’exocol : cette partie est constituée d’un tissu rappelant la structure de la peau et fait saillie au
fond du vagin.
C’est cette partie que le médecin peut examiner lorsqu’il pratique un toucher vaginal.
11. HISTOLOGIE
Le vagin : épithélium malpighien non kératinisé.
Le col utérin: 4 portions: l'exocol, le canal endocervical, la portion isthmique et la zone
d'affrontement.
L’exocol : Il est tapissé d’un épithélium malpighien ou pavimenteux pluristratifié chargé en
glycogène
Endocol: Il est tapissé d’une muqueuse cylindrique uni stratifiée avec une seule couche de
cellules hautes cylindriques au noyau sombre et un cytoplasme mucosécrétant lubrifiant le col et
le vagin
13. FACTEURS DE RISQUE
Infection à HPV
Le rôle spécifique des cofacteurs:
Cofacteurs liés à l’hôte
L’activité sexuelle : le jeune âge au premier rapport (< 17 ans) et le nombre de partenaires sexuels sont les éléments essentiels.
déficit immunitaire (VIH, traitements immunosuppresseurs)
La parité : le risque de cancer du col augmenterait avec une parité plus importante.
Le bas niveau socioéconomique.
La non adhérence au protocole de dépistage de cancer du col.
14. Le rôle spécifique des cofacteurs:
Facteurs exogènes:
Tabagisme
Autres IST: telles que chlamydia ou virus de l’herpès2, notamment s’il y a une co-infection
avec HPV, mais aussi le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) qui augmente le risque
d’une infection par HPV
antécédents de cancer de l’anus, du vagin ou de la sphère ORL.
15. DIAGNOSTIC
Circonstances de découverte:
Métrorragies de contact
Leucorrhées purulentes malodorantes parfois striées de sang
Signes tardifs : se voient dans les formes évoluées :
Les douleurs pelviennes des douleurs à type de névralgie crurale ou obturatrice,
un syndrome infectieux,
des œdèmes des membres inférieurs,
des symptômes vésicaux (cystite, hématurie, pollakiurie)
ou rectaux (ténesmes, épreintes ou faux besoins).
16. DIAGNOSTIC
Examen physique:
Au spéculum:
Les formes bourgeonnantes de volume variable : tumeur friable saignant au contact.
Les formes ulcérées irrégulières, souvent nécrotiques avec un aspect de cratère.
Les formes plus infiltrantes s’étendant vers l’endocol et l’isthme “col en barillet”
Le col peut apparaitre normal à l’examen mais volontiers gros et renflé et saigne lors de son
expression (endocol).
17. DIAGNOSTIC
Examen physique:
Au TV:
Le toucher vaginal précise l’étendu de la lésion sur le col, dans les culs de sacs vaginaux et les
parois du vagin.
3 signes évocateurs de la malignité:
ola lésion est indolore
orepose sur une base indurée
oet saigne au contact et +/- friable.
18. DIAGNOSTIC
Examen physique:
Au TR:
Il apprécie l’état des paramètres : en cas d’infiltration tumorale, l’espace entre le col et la paroi
pelvienne n’est plus libre et souple.
Le toucher en ciseaux : Pour évaluer la cloison recto-vaginale (infiltration tardive).
19. UNE FOIS LE DIAGNOSTIC
CLINIQUE POSE, ET PUIS?
22. HISTOLOGIE
1. Types histologiques:
Les cancers épidermoïdes: 2/3 des cancers du col
Les cancers non invasifs:
CIN1 : la hauteur est limitée au tiers inférieur de l’épithélium.
CIN2 : les anomalies sont observées sur les 2/3 de l’épithélium.
CIN3 : toute la hauteur de l’épithélium est atteinte.
23. HISTOLOGIE
1. Types histologiques:
Les cancers épidermoïdes: 2/3 des cancers du col
Cancers invasifs:
Le cancer devient invasif lorsque les cellules malignes ont franchi la membrane basale et
envahissent les tissus sous-jacents.
Les formes micro-invasives dont l’extension est inférieure à 5 mm de profondeur et qui
présentent un risque faible d’envahissement ganglionnaire
Les formes invasives dont l’extension est supérieure à 5 mm.
24. HISTOLOGIE
1. Types histologiques:
Les adénocarcinomes
Ils représentent moins de 20 % des cancers du col et le HPV est ici aussi responsable,
notamment le HPV18.
Les formes rares
On a identifié des carcinomes neuroendocrines, des sarcomes, des lymphomes ou des mélanomes.
28. GRADES
Pour compléter cette classification, on ajoute le grade,
qui peut varier de 1 à 3,
selon l’examen des cellules tumorales : plus le grade est faible, plus les cellules tumorales sont
proches des cellules normales.
À l’inverse, un grade élevé correspond à de grandes anomalies de forme et à une multiplication
plus intense des cellules tumorales.
29. FACTEURS PRONOSTICS
Les principaux facteurs pronostiques du cancer du col sont cliniques et paracliniques :
Le stade FIGO ;
La taille tumorale.
Le statut ganglionnaire.
Le terrain (âge, tares…..)
Le pronostic histologique dépend de:
Le type histologique : Carcinome épidermoide, adénocarcinome, sarcome….
La présence d’emboles vasculaires ou lymphatiques
L’atteinte ganglionnaire.
30. DIAGNOSTIC
EXAMENS PARACLINIQUES COMPLEMENTAIRES
Imageries:
L'IRM pelvienne et lombo-aortique: examen de référence
Rx du thorax: recherche des métastases pulmonaires
Echo hépatique
PET SCAN (Tomoscintigraphie par émission de positrons): Il a l’avantage d’une bonne détection des
métastases en particulier ganglionnaires.
La lymphographie
La lymphadénectomie sous cœlioscopie
Les examens endoscopiques (cystoscopie et rectoscopie)
31. DIAGNOSTIC
EXAMENS PARACLINIQUES COMPLEMENTAIRES
Marqueurs tumoraux:
Le marqueur « Squamous Cell Carcinomaantigen » (SCC)
est positif dans 30 à 100 % des cas de carcinomes épidermoïdes invasifs du col utérin et
permettra, quand il est positif, un regard biologique sur l'évolution de la tumeur.
32. PRINCIPE DE PRISE EN CHARGE
Objectifs:
Conduire le traitement le plus adapté.
Prendre en charge les complications liées à la maladie ou aux traitements.
Préserver la qualité de vie et proposer un soutien à la patiente et à son entourage.
Accompagner la patiente dans l’acquisition et le maintien des compétences dont elle a
besoin pour participer à sa prise en charge et gérer au mieux sa maladie.
33. PRINCIPE DE PRISE EN CHARGE
Moyens
Chirurgie
Radiothérapie
Radiothérapie externe
Curiethérapie
Chimiothérapie
34. CHIRURGIE
La conisation: est l'ablation d'une partie du col (la zone pathologique périorificielle). Elle peut
être effectuée au bistouri froid, au laser et le plus souvent à l'anse diathermique
L'hystérectomie totale avec ablation d'une collerette vaginale n'a que peu d'indications
L'intervention de référence pour le carcinome invasif est la Colpo Hystérectomie ÉLargie
(CHEL) avec cellulolymphadénectomie pelvienne.
Elle peut être réalisée par voie abdominale : c'est l'intervention de Wertheim,
par voie vaginale : c'est l'intervention de Schauta (dans ce cas la lymphadénectomie est réalisée
par voie cœlioscopique).
La cervicectomie élargie permet de conserver la fécondité : cette intervention a été proposée par
Dargent
35. CHIRURGIE
TECHNIQUE DE LA CONISATION PAR BISTOURI
MÉCANIQUE
TECHNIQUE DE CONISATION PAR L'ANSE
DIATHERMIQUE
38. CHIMIOTHERAPIE
Elle fait appel essentiellement aux sels de platine et au 5 Fluoro-Uracile.
Elle est indiquée à partie des stades IB2 dans le cadre d’une radio-chimiothérapie concomitante
et administrée de façon hebdomadaire pendant la radiothérapie, soit 5 à 6 cures.
Complications:
◦ Aplasie fébrile,
◦ nausées et vomissements,
◦ insuffisance rénale et
◦ troubles neurologiques
39. PREVENTION ET DEPISTAGE
Prévention primaire: vaccination anti HPV
Deux vaccins sont actuellement disponibles :
Le Cervarix® (bivalent) : il protège contre les HPV de types 16 et 18.
Le Gardasil® (tétravalent) : il protège contre 4 sous types différents de HPV 16, 18, 6 et 11.
40. PREVENTION ET DEPISTAGE
Prévention secondaire: FCV (frottis cervico-vaginal)
Toute femme en activité sexuelle quel que soit son âge et toutes les classes socioéconomiques.
Commencer dès les premiers rapports sexuels, puis un an après et ensuite il faut moduler la
fréquence des frottis selon les facteurs de risque des patientes.
Le dépistage organisé débute avec les premiers rapports sexuels à raison de un FCV tous les 3
ans (après 2 FCV normaux à 1 an d’intervalle)
et se termine à l’âge de 65 ans en l’absence d’anomalies.
41. FAIRE LE FROTTIS CERVICO-VAGINAL
Résultat:
◦ FCU normal : surveillance usuelle.
◦ FCU de qualité insuffisante (mal effectué) : à refaire sans attendre.
◦ Frottis inflammatoire.
◦ ASC(G)US (atypical squamous (glandular) cell uncertain significance ) : contrôler 3 mois après
traitement étiologique.
◦ FCU anormal : il met en évidence des anomalies des cellules malpighiennes qui nécessitent plus
d’investigations :
Lésion malpighienne intra-épithéliale de bas grade (LSIL)
Lésion intra-épithéliale de de haut grade (HISL):
Carcinome malpighien.
Anomalies des cellules glandulaires
42. FAIRE LE FROTTIS CERVICO-VAGINAL
FCV anormal:
Lésion malpighienne intra-épithéliale de bas grade (LSIL)
FCV de contrôle à 6 mois
Si normal, surveillance usuelle
Si persistance ou lésion de haut grade, colposcopie et biopsies.
Evaluation colposcopique d’emblée et biopsies.
Lésion intra-épithéliale de de haut grade (HISL)
L’exploration par colposcopie
Lorsque la colposcopie n’est pas satisfaisante, il faut avoir recours à une conisation diagnostique.
43. CONCLUSION
Le cancer du col utérin est le plus fréquent des cancers de l’appareil génital féminin après le cancer du sein, c’est le
2ème cancer dans le monde.
Age moyen de survenue : 50 ans pour le Cancer invasif.
Le cancer in situ se voit à un âge plus jeune, 30 ans en moyenne.
Il s’agit d’une maladie sexuellement transmise.
L’agent pathogène a été identifié : le papillomavirus humain (HPV),
Son histoire naturelle est bien connue et l’intervalle entre la première transformation cellulaire et le cancer invasif est
en moyenne de 13 ans,
Le traitement comporte le plus souvent l’association chirurgie-radiothérapie voire radio-chimiothérapie pour les
tumeurs évoluées.
La survie à 5 ans varie de 85 à 90 % au stade IB à 5 à 15 % au stade IV.
Son dépistage est idéal, il est réalisé par une technique simple : le frottis cervicoutérin.
44. REFERENCES
1. Marie Lanta, Cancer du col
2. Francine Walker et Annie Cortez, Histologie du col normal et des néoplasies intraépithéliales,
Hôpital Bichat-Claude Bernard et Hôpital Tenon
3. Mashinda, K.D., Kayembe, K.P., Mapatano, M.A. Prévalence du cancer en République
Démocratique du Congo : données anatomopathologiques recueillies aux Cliniques
Universitaires et à l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa, Ann. Afr. Med., 2012, 5(3), pp.
1087-1093
4. Beck, F. et al. Représentations et attitudes du public vis-à-vis du cancer. Médecine/Sciences,
2009, 25, pp. 529-533