LE MOMENT AKIRA : L'AUTRE FACE DE NOTRE DÉLIRE TECHNOLOGIQUE, UNE AUTRE SINGULARITÉ DE L'IA EST POSSIBLE ET ENCORE PLUS HUBRISTIQUE...

Notre imaginaire occidental est obsédé par une apocalypse bien rangée : des machines qui nous exterminent méthodiquement (Terminator), nous transforment en batteries (Matrix) ou une surveillance totale qui broie l'âme humaine (1984). Des dystopies cliniques, calculées, logiques contre lesquelles des gens comme moi prônent l'équilibre en valorisant les futurs souhaitables comme celui proposé par cette étonnante pub : "Dear Alice" (pour des yaourts !), un phare pop culturel à mes yeux qui me donne à voir enfin un futur positif : https://m.youtube.com/watch?v=z-Ng5ZvrDm4

Mais que se passerait-il si l'accélération hyperbolique prenait l'aspect d'une implosion ou d'une explosion humaine sociale et cognitive plutôt qu'une hypothétique "Singularité" propre sur elle ayant la forme de point d'inflexion asymptotique vers l'infini comme on la présente habituellement ?

Cette hypothèse pour moi esr celle du "Moment Akira". Cette vision japonaise brutale où le corps humain et le corps social organique devient le champ de bataille. Tetsuo n'est pas vaincu par une IA ou une énergie : il explose sous le poids de sa propre puissance incontrôlable.

Tandis que l'Occident fantasme sur des singularités technologiques aseptisées, Akira nous gifle avec une chair qui déborde, des organes qui fusionnent avec le métal, une psyché qui fait imploser la matière même. Pas d'algorithme froid, juste du chaos biologique pur.

Notre peur occidentale imagine des machines qui nous dépassent proprement. Une obsolescence de l'Homme bien rangée.

La terreur d'Akira montre l'humain qui se déforme, se tord et s'écrase sous sa propre puissance primitive. Pas de transcendance, juste une déflagration organique qui pulvérise Néo-Tokyo dans un cri primal.

Et si notre vraie peur n'était pas d'être dominés par nos créations, mais de découvrir le monstre qui sommeille dans notre propre chair ? Sommes nous déjà nostalgiques d'un ex-présent qui passe et qui s'étiole au profit d'un nouveau monde présent régit au rithme du numérique ?

Nous assistons, impuissants, à l'effacement d'un présent à peine vécu, sacrifié sur l'autel du tout-numérique. Un monde où nous devenons, presque sans résistance, des cellules interconnectées d'une immense Ruche Humaine, synchronisés par des réseaux invisibles qui dictent nos désirs et nos mouvements. Ces nouveaux essaims sociaux que nous formons n'offrent aucune garantie de stabilité. Notre organisation collective, pilotée par des plateformes et des algorithmes, pourrait tout aussi bien nous transformer en société parfaitement contrôlée qu'en masse chaotique prête à l'implosion.

N'est-ce pas là l'ultime paradoxe ? Que cette ruche numérique, censée nous organiser avec une efficacité surhumaine, puisse simultanément être le vecteur de notre asservissement collectif ou de notre désintégration sociale - non pas par une révolte des machines, mais par l'amplification technologique de nos propres pulsions ?

"Ce n'est pas vrai, ce n'est pas bien. Ce n'est pas comme ça qu'on faisait" Daft Punk https://m.youtube.com/watch?v=imBlPXbAv6E