2. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 279
Une infection nosocomiale fait partie des infections associées aux soins, contractée au cours
ou au décours d’une hospitalisation.
Elle est donc absente au moment de l’admission du patient dans l’établissement et se
déclare au minimum 48 heures après l’admission, ou au-delà si la période d’incubation est
connue et plus longue. Toutefois, la possibilité d’un lien entre hospitalisation et infection est
évaluée dans chaque cas douteux. Pour les infections de plaie opératoire, le délai de 48
heures communément accepté pour distinguer une infection acquise en dehors de l’hôpital
d’une infection nosocomiale est repoussé à 30 jours après l’intervention, même si le patient
est sorti de l’hôpital. En cas de mise en place d’une prothèse ou d’un implant, ce délai court
alors sur l’année qui suit l’intervention.
Infection nosocomiale
Infection? Quand dire que c’est une infection liée aux soins?
Infection après Hospitalisation 48H après admission
Infection survenue un geste chirurgical 30 jours après l’intervention
Infection survenue après mise en place
d’une prothèse ou d’un implant
1 année après l’intervention
3. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 280
Les infections sont très fréquemment liées à des interventions invasives : sondage urinaire ou
trachéal (ventilation assistée), cathéter veineux, intervention chirurgicale, endoscopie.
Les infections urinaires sont les plus nombreuses (30%).
Elles sont souvent liées à la pose de sondes urinaires mais sont rarement graves.
Viennent ensuite les pneumonies (16,7%) souvent concomitantes à l’intubation et la
ventilation assistée, les infections du site opératoire (13,5%) après une intervention
chirurgicale, et les bactériémies/septicémies (10,1%) liées à l’introduction de cathéters dans
les voies sanguines. Des infections de la peau et les tissus mous ou encore des voies
respiratoires supérieures sont également observées.
Certaines de ces infections, en particulier parmi les infections pulmonaires et les
septicémies, sont graves et peuvent entraîner la mort.
Infection nosocomiale
4. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 281
Les infections sont très fréquemment liées à des interventions invasives : sondage urinaire ou
trachéal (ventilation assistée), cathéter veineux, intervention chirurgicale, endoscopie.
Les infections urinaires sont les plus nombreuses (30%).
Elles sont souvent liées à la pose de sondes urinaires mais sont rarement graves.
Viennent ensuite les pneumonies (16,7%) souvent concomitantes à l’intubation et la
ventilation assistée, les infections du site opératoire (13,5%) après une intervention
chirurgicale, et les bactériémies/septicémies (10,1%) liées à l’introduction de cathéters dans
les voies sanguines. Des infections de la peau et les tissus mous ou encore des voies
respiratoires supérieures sont également observées.
Certaines de ces infections, en particulier parmi les infections pulmonaires et les
septicémies, sont graves et peuvent entraîner la mort.
Infection nosocomiale (Causes)
5. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 282
Trois bactéries à l’origine de plus de la moitié des cas d’infections nosocomiales:
➢ Escherichia coli (26%), qui vit naturellement dans les intestins de chacun.
➢ Staphylococcus aureus (16%), présent dans la muqueuse du nez, de la gorge et sur le
périnée d’environ 15 à 30 % des individus.
➢ Pseudomonas aeruginosa (8,4%), qui se développe dans les sols et en milieu humide
(robinets, tuyauteries...).
Infection nosocomiale (Bactéries)
6. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 283
La résistance bactérienne : un problème très sérieux
Parmi les bactéries souvent incriminées dans les infections nosocomiales, plusieurs
présentent des résistances à des antibiotiques:
➢ Les infections à Staphylococcus aureus, 38% des souches sont résistantes à la méticilline
et 1,5% présentent en plus une sensibilité diminuée aux glycopeptides.
➢ Parmi les souches de Pseudomonas aeruginosa, 20% sont résistantes à la ceftazidime ou
aux carbapénèmes. Parmi les souches d’Escherichia coli, 17,6% sont résistantes aux
céphalosporines de 3e génération (C3G) et 1,4% aux carbapénèmes.
➢ 37,7% des souches de Klebsiella pneumoniae sont résistantes aux C3G et 2,3% aux
carbapénèmes.
Ces résistances obligent souvent à changer d’antibiotique en cours de traitement et
retardent la guérison. En outre, si les souches résistantes à tous les antibiotiques sont
exceptionnelles, elles existent.
L'antibiorésistance
7. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 284
➢ Contact direct : La transmission des infections par contact direct implique le transfert
d'agents pathogènes d'une personne à une autre par un contact physique, comme le
toucher de la peau, les poignées de main, etc.
➢ Contact indirect : Il s'agit de la transmission d'agents pathogènes par l'intermédiaire
d'objets ou de surfaces contaminés, tels que les poignées de porte, les équipements
médicaux, etc.
➢ Aéroportée : Les infections aéroportées se propagent par des particules en suspension
dans l'air, généralement sous forme de gouttelettes respiratoires, comme dans le cas de la
tuberculose.
➢ Fomite : Un fomite est un objet inanimé, comme des vêtements, des outils médicaux ou
des surfaces, qui peut transporter des agents pathogènes et contribuer à leur
transmission.
➢ Transmission percutanée : Cela fait référence à la transmission d'infections par la peau
ou les muqueuses, souvent associée aux blessures ou aux procédures invasives.
Modes de transmission: Infection
nosocomiale (1/2)
8. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 285
➢ Ingestion : La transmission par ingestion se produit lorsque des agents pathogènes sont
ingérés par la bouche, par exemple en mangeant des aliments contaminés.
➢ Transfusionnelle : Les infections transmises par transfusion sanguine peuvent se produire
si le sang ou les produits sanguins transfusés contiennent des agents pathogènes.
➢ Transmission vectorielle : Cette transmission implique des vecteurs, tels que les
moustiques, qui peuvent transporter des agents pathogènes d'une personne à une autre.
➢ Transplantation : Les infections peuvent également être transmises lors de greffes
d'organes, de tissus ou de cellules si le donneur est porteur d'agents pathogènes.
Modes de transmission: Infection
nosocomiale (2/2)
9. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 286
L'infection peut avoir des origines endogènes (auto-infection) ou exogènes (infection externe).
1. L'auto-infection endogène :
se produit lorsque le patient se contamine avec sa propre flore bactérienne habituelle
ou modifiée, souvent à partir de son environnement immédiat.
• L'auto-infection endogène peut se produire à partir de l'environnement immédiat
du patient, y compris la surface de la peau, les vêtements et les lits. Une porte
d'entrée, comme des lésions cutanées ou des muqueuses endommagées, facilite la
pénétration des germes.
• L'auto-infection endogène peut également survenir lors d'actes invasifs, où des
germes sont introduits dans le site de l'incision chirurgicale, par exemple.
Formes étiologiques des infections
nosocomiales (1/2)
10. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 287
2. L'infection exogène :
se produit lorsque les germes responsables proviennent de l'extérieur du patient. Il
peut s'agir d'une hétéro-infection, d'une xéno-infection ou d'une exo-infection.
➢ L'hétéro-infection se produit lorsque le germe responsable d'une infection chez un
patient est transporté chez un autre patient. Le personnel soignant est souvent
responsable de cette transmission, qui peut être manuportée.
➢ La xéno-infection survient lorsque des germes pathogènes sévissent sous forme
épidémique dans une population extérieure à l'hôpital, et sont introduits à l'hôpital
par des visiteurs, du personnel ou d'autres personnes en incubation. La
transmission peut se faire par voie aérienne, par contact direct ou indirect.
➢ L'exo-infection est due à des erreurs ou à des défaillances techniques qui
entraînent un contact des patients avec des germes pathogènes, normalement
exclus du contact avec le patient. Cela peut se produire en raison d'une eau
polluée, d'un système de climatisation défectueux, d'une stérilisation inefficace du
matériel, etc.
Formes étiologiques des infections
nosocomiales (2/2)
11. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 288
1. Hygiène des mains.
2. Utilisation appropriée des équipements de protection individuelle.
3. Utilisation appropriée des antiseptiques, désinfectants et détergents.
4. Décontamination des dispositifs médicaux.
5. Manipulation sûre du linge.
6. Gestion des déchets de soins de santé.
7. Hygiène respiratoire et étiquette contre la toux.
8. Principes d’asepsie.
9. Sécurité des injections, prévention des blessures causées par des instruments tranchants,
prophylaxie post-exposition et surveillance médicale.
10. Nettoyage environnemental.
Comment prévenir les infections
nosocomiales?
12. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 289
Les principaux objectifs d’un programme efficace de lutte contre les infections nosocomiales
sont les suivants :
➢ Prévention : Mettre en place des mesures proactives pour prévenir l’apparition
d’infections.
➢ Surveillance : Surveiller et analyser les données relatives aux infections pour identifier
les tendances et les épidémies potentielles.
➢ Contrôle : Réagir rapidement aux infections identifiées pour limiter leur propagation.
➢ Formation et Sensibilisation : Assurer une formation continue du personnel sur les
meilleures pratiques en matière d’hygiène et de contrôle des infections.
Objectifs du Programme de Lutte
contre les Infections Nosocomiales
13. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 290
1.État de Santé du Patient : Une évaluation régulière de l’état de santé des patients est
essentielle pour détecter précocement les signes d’infection et prendre des mesures
appropriées.
2.Réalisation d’Actes Invasifs : Les actes invasifs, tels que les chirurgies ou les insertions de
cathéters, doivent être réalisés en suivant des protocoles stricts d’asepsie pour minimiser
le risque d’infection.
3.Procédures d’Hygiène : L’hygiène des mains est l’une des mesures les plus importantes
pour prévenir les infections. Tout le personnel doit être formé aux techniques appropriées
et encouragé à les appliquer systématiquement.
4.Sécurité de l’Environnement Hospitalier : Les établissements de santé doivent maintenir
un environnement propre et sûr, incluant la désinfection régulière des surfaces et des
équipements.
5.Traitements Antibiotiques : Une utilisation rationnelle des antibiotiques est cruciale pour
prévenir le développement de résistances. Les prescriptions doivent être basées sur des
protocoles établis et des tests de sensibilité.
Éléments Clés de la Lutte Contre les
Infections Nosocomiales
14. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 291
Le CLIN joue un rôle central dans la coordination des efforts de lutte contre les infections
nosocomiales. Il doit être composé de professionnels de différentes disciplines, notamment
des médecins, des infirmiers, des pharmacologues, et des représentants de l’administration.
Responsabilités du CLIN
➢ Élaboration du Plan d’Action : Définir des objectifs clairs et des actions spécifiques pour
prévenir et contrôler les infections nosocomiales.
➢ Formation Continue : Mettre en place des programmes de formation réguliers pour tout
le personnel, en mettant l’accent sur les pratiques d’hygiène et les protocoles de
prévention des infections.
➢ Diffusion des Politiques et Procédures : S’assurer que toutes les politiques et procédures
relatives à la lutte contre les infections nosocomiales sont accessibles et connues de tout
le personnel.
➢ Audits et Analyses : Réaliser des audits réguliers pour évaluer la conformité aux
protocoles et identifier les domaines nécessitant des améliorations.
Comité Local de Lutte Contre les
Infections Nosocomiales (CLIN)
15. GESTION
DE
LA
SÉCURITÉ
DES
PATIENTS
ECHELLE11.COM 292
Le CLIN joue un rôle central dans la coordination des efforts de lutte contre les infections
nosocomiales. Il doit être composé de professionnels de différentes disciplines, notamment
des médecins, des infirmiers, des pharmacologues, et des représentants de l’administration.
Responsabilités du CLIN
➢ Élaboration du Plan d’Action : Définir des objectifs clairs et des actions spécifiques pour
prévenir et contrôler les infections nosocomiales.
➢ Formation Continue : Mettre en place des programmes de formation réguliers pour tout
le personnel, en mettant l’accent sur les pratiques d’hygiène et les protocoles de
prévention des infections.
➢ Diffusion des Politiques et Procédures : S’assurer que toutes les politiques et procédures
relatives à la lutte contre les infections nosocomiales sont accessibles et connues de tout
le personnel.
➢ Audits et Analyses : Réaliser des audits réguliers pour évaluer la conformité aux
protocoles et identifier les domaines nécessitant des améliorations.
Comité Local de Lutte Contre les
Infections Nosocomiales (CLIN)