Les Staphylocoques
Par :S/Abdessemed
Définition :
 Les bactéries du genre Staphylococcus sont des coques (cocci) à
Gram positif, groupés en amas ayant la forme de grappes de raisin,
immobiles, non sporulés, catalase positive et oxydase négative.
 Parmi les 27 espèces du genre actuellement répertoriées, les
principales sont :
 Staphylococcus aureus,
 S.epidermidis
 S.saprophyticus.
 L'espèce S.aureus sera prise comme type de description.
Historique :
 Observés par Pasteur en 1879 dans un pus de furoncle,
 les staphylocoques doivent leur nom à OGSTON (1881) qui
les a mis en évidence dans des abcès aigus et chroniques.
Habitat :
 Staphylococcus aureus est un commensal de la peau et des
muqueuses de l’homme et des animaux (rhino-pharynx, intestin).
 On le trouve sur la muqueuse nasale d’un tiers environ des sujets
normaux.
 Eliminé dans le milieu extérieur, cette bactérie peut survivre
longtemps dans l’environnement.
Pouvoir pathogène :
 Caractères généraux :
 Germe pyogène par excellence, S.aureus est le microbe de la
suppuration.
 Certaines souches agissent aussi par libération d'une ou de
plusieurs toxines (intoxication alimentaire, syndrome de choc
toxique, impetigo).
 La fréquence et la gravité des infections à staphylocoques sont
liées à trois principaux facteurs :
1. le caractère ubiquitaire du germe,
2. l'abaissement des défenses locales et générales des malades
soumis à des soins intensifs, des interventions chirurgicales graves,
etc.,
3. et la fréquente résistance aux antibiotiques du staphylocoque,
notamment du staphylocoque hospitalier.
Etude bactériologique :
 Microscope :
 Cocci à Gram positif, isolés ou groupés
en diplocoques ou en amas ayant la
forme de grappes de raisin, de 0,8 à 1 μ
de diamètre.
 La grande majorité des souches sont
capsulées, mais les souches peuvent
perdre leur capsule par culture.
 Culture :
 Comme tous les germes très répandus dans la nature,
S.aureus cultive facilement sur les milieux usuels, à
des conditions de pH et de température variables.
 Il est même capable de pousser dans des conditions
hostiles, par exemple en présence de 7 % de ClNa.
 Ce caractère est mis à profit dans le milieu de culture
sélectif hypersalé de CHAPMAN pour isoler le
staphylocoque d'un prélèvement polymicrobien.
 En bouillon :
 S.aureus donne un trouble uniforme en quelques heures
 Sur gélose ordinaire : les colonies sont lisses, rondes, bombées,
brillantes, opaques, de 1 mm de diamètre.
Elles se pigmentent habituellement en jaune doré (aureus), parfois
en jaune citron, et parfois sont non pigmentées
 En gélose profonde :
 S.aureus pousse dans la zone d'aérobiose et dans la zone
d'anaérobiose.
 C'est donc une bactérie aérobie-anaérobie facultative, capable
de se multiplier à la surface de la peau, en aérobiose et dans les
tissus mal oxygénés, plaie profonde par exemple.
Caractères biochimiques :
 S.aureus a un métabolisme aérobie prédominant et anaérobie
facultatif.
 Il est catalase positive à la différence des bactéries du genre
Streptococcus qui n'ont pas de métabolisme aérobie.
 Il est toutefois capable de fermenter le glucose (métabolisme
anaérobie) à la différence des microcoques.
 Il est habituellement capable de fermenter le mannitol. Ce caractère
est souvent, mais pas obligatoirement, associé à la pathogénicité.
 Il est utilisé dans le milieu de CHAPMAN.
 La fermentation se traduit par le virage au jaune du milieu de culture.
Facteurs de virulence de physiopathologie :
 Les composants de la paroi :
Les composants de la paroi comme le peptidoglycane, les acides teichoïques
et lipoteichoïques possèdent des effets biologiques démontrés in vitro,
notamment la sécrétion de cytokines par les cellules lymphomonocytaires.
Alors que le peptidoglycane est peu immunogène, les acides
teichoïques (polymères linéaires du ribitol phosphate) donnent naissance à
des anticorps que l'on trouve dans le sérum de malades atteints d'infection
récente.
Ces acides teichoïques sont les récepteurs de bactériophages (lysotypie des
staphylocoques).
 Des polysaccharides capsulaires sont trouvés chez 90 % des souches.
 Onze types capsulaires ont été décrits et les types 5 et 8 sont les plus fréquents.
 Cette capsule permet une meilleure résistance des souches à l'opsonisation et à
la phagocytose.
 Certaines souches produisent un exopolysaccharide (glycocalix) qui entraîne la
formation d'un biofilm engluant les bactéries et leur permettant d'adhérer aux
surfaces extérieures.
 Certaines protéines ou glycoprotéines sont responsables de la
spécificité de type.
 Il existe 14 sérotypes mis en évidence par réaction d'agglutination au moyen
d'immunserums.
Facteurs d'invasion et d'adhésion :
 S.aureus colonise la peau et les muqueuses en adhérant aux cellules et
aux composants de la matrice extracellulaire.
 S.aureus se fixe aux cellules par l'intermédiaire de protéines de surface,
les adhésines, qui sont ancrées dans le peptidoglycane.
 Cinq protéines ont été caractérisées :
 — La protéine A, élaborée uniquement par les souches d'origine
humaine, se lie au fragment des immunoglobulines. Elle intervient dans
l'opsonisation et la phagocytose ;
 — La protéine de liaison au collagène permet l'adhésion de S.aureus au
cartilage ;
 — La protéine de liaison à la fibronectine permet l'adnésion de
S.aureus aux caillots plasmatiques mais aussi aux biomatériaiux
(cathéters, prothèses) ;
 — La protéine de liaison au fibrinogène (clumping factor) qui
provoque l'agrégation de bactéries en présence de plasma permettant
de transformer directement le fibrinogène en fibrine.
 — La protéine de liaison à l'élastine.
 Il existe des récepteurs pour d'autres protéines plasmatiques
(plasminogènes) ou tissulaires (vitronectine, laminine, sialoprotéines
de l'os).
Substances élaborées par S.aureus :
 S.aureus élabore des protéines diffusibles douées soit d'activité
toxique, soit d'activité seulement enzymatique.
 Les toxines
 Cinq principales toxines sont décrites chez S.aureus :
 Les hémolysines
 La leucocidine
 L'exfoliatine
 Les entérotoxines
 La toxine responsable du choc toxique staphylococcique (TSST-1)
 Les enzymes non toxiques :
 La coagulase-libre
 La fibrinolysine
 Les désoxyribonucléases (ou DNAses)
 La hyaluronidase
 La lipase
Diagnostic bactériologique :
Le diagnostic bactériologique de l'infection staphylococcique est
uniquement direct (mise en évidence de la bactérie).
Il n'y a pas de diagnostic indirect par recherche des anticorps
circulants.
 Le diagnostic repose sur les principales étapes suivantes :
 • Le prélèvement : aseptique (pour être certain que le
staphylocoque que l'on va isoler n'est pas un simple commensal de
la peau ou des muqueuses) et avant le début du traitement
antibiotique.
 •L'examen microscopique d'orientation à la recherche de cocci
réguliers, à Gram positif, groupés en amas
 • La culture sur gélose ordinaire dans la majorité des cas ou sur
milieu de culture sélectif, type milieu de CHAPMAN (qui contient
7 % de ClNa, du mannitol et un indicateur de pH) si le
prélèvement est fortement contaminé par d'autres bactéries.
 L'identification de la bactérie repose sur la mise en évidence des caractères
suivants :
 catalase (différence avec le streptocoque),
 fermentation du glucose en anaérobiose (différence avec le microcoque),
 coagulase (différence avec S.epidermidis et S.saprophyticus),
 DNase. thermostable (qui signe l'espèce S.aureus).
 Le diagnostic sera toujours complété par la mesure de la sensibilité aux
antibiotiques (antibiogramme) étant donné la fréquence de la résistance de
S.aureus aux bêta-lactamines (ex. : pénicilline), aux aminosides (ex. :
gentamicine) et à certains macrolides (ex. : érythromycine), notamment
chez les souches hospitaliières).
Les bases du traitement :
Traitement préventif :
 Il est capital.
 Mesures d'hygiène et d'asepsie individuelle et collective (en
particulier dans les hôpitaux).
 Surveillance des denrées alimentaires (crèmes glacées, pâtisseries,
viandes hachées).
Traitement curatif :
 — Staphylococcies cutanéo-muqueuses, localisées : macrolide ou
apparenté (par exemple, érythromycine 2 g/jour ou pristinamycine 2
g/jour pendant 10 jours).
 — Staphylococcies graves : association de deux antibiotiques
bactéricides : bêta-lactamine (pénicilline semi-synthétique non
hydrolysée par les pénicillinases : ex. oxacilline) + aminoside
(ex. : gentamicine, etc) ou fluoroquinolones (ex. : ofloxacine).
En cas de résistance aux pénicillines semi-synthétiques, (souches
méthicilline résistantes isolées en milieu hospitalier) le traitement
antibiotique sera un glycopeptide (vancomycine ou teicoplanine)
seul ou associé à un autre antibiotique actif (aminosides, rifampicine,
acide fusidique, fosfomycine).
 — Dans tous les cas, la priorité doit être donnée au drainage des
collections purulentes.
Merci pour votre attention

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  • 2. Définition :  Les bactéries du genre Staphylococcus sont des coques (cocci) à Gram positif, groupés en amas ayant la forme de grappes de raisin, immobiles, non sporulés, catalase positive et oxydase négative.  Parmi les 27 espèces du genre actuellement répertoriées, les principales sont :  Staphylococcus aureus,  S.epidermidis  S.saprophyticus.  L'espèce S.aureus sera prise comme type de description.
  • 3. Historique :  Observés par Pasteur en 1879 dans un pus de furoncle,  les staphylocoques doivent leur nom à OGSTON (1881) qui les a mis en évidence dans des abcès aigus et chroniques.
  • 4. Habitat :  Staphylococcus aureus est un commensal de la peau et des muqueuses de l’homme et des animaux (rhino-pharynx, intestin).  On le trouve sur la muqueuse nasale d’un tiers environ des sujets normaux.  Eliminé dans le milieu extérieur, cette bactérie peut survivre longtemps dans l’environnement.
  • 5. Pouvoir pathogène :  Caractères généraux :  Germe pyogène par excellence, S.aureus est le microbe de la suppuration.  Certaines souches agissent aussi par libération d'une ou de plusieurs toxines (intoxication alimentaire, syndrome de choc toxique, impetigo).  La fréquence et la gravité des infections à staphylocoques sont liées à trois principaux facteurs :
  • 6. 1. le caractère ubiquitaire du germe, 2. l'abaissement des défenses locales et générales des malades soumis à des soins intensifs, des interventions chirurgicales graves, etc., 3. et la fréquente résistance aux antibiotiques du staphylocoque, notamment du staphylocoque hospitalier.
  • 7. Etude bactériologique :  Microscope :  Cocci à Gram positif, isolés ou groupés en diplocoques ou en amas ayant la forme de grappes de raisin, de 0,8 à 1 μ de diamètre.  La grande majorité des souches sont capsulées, mais les souches peuvent perdre leur capsule par culture.
  • 8.  Culture :  Comme tous les germes très répandus dans la nature, S.aureus cultive facilement sur les milieux usuels, à des conditions de pH et de température variables.  Il est même capable de pousser dans des conditions hostiles, par exemple en présence de 7 % de ClNa.  Ce caractère est mis à profit dans le milieu de culture sélectif hypersalé de CHAPMAN pour isoler le staphylocoque d'un prélèvement polymicrobien.
  • 9.  En bouillon :  S.aureus donne un trouble uniforme en quelques heures  Sur gélose ordinaire : les colonies sont lisses, rondes, bombées, brillantes, opaques, de 1 mm de diamètre. Elles se pigmentent habituellement en jaune doré (aureus), parfois en jaune citron, et parfois sont non pigmentées  En gélose profonde :  S.aureus pousse dans la zone d'aérobiose et dans la zone d'anaérobiose.
  • 10.  C'est donc une bactérie aérobie-anaérobie facultative, capable de se multiplier à la surface de la peau, en aérobiose et dans les tissus mal oxygénés, plaie profonde par exemple.
  • 11. Caractères biochimiques :  S.aureus a un métabolisme aérobie prédominant et anaérobie facultatif.  Il est catalase positive à la différence des bactéries du genre Streptococcus qui n'ont pas de métabolisme aérobie.  Il est toutefois capable de fermenter le glucose (métabolisme anaérobie) à la différence des microcoques.  Il est habituellement capable de fermenter le mannitol. Ce caractère est souvent, mais pas obligatoirement, associé à la pathogénicité.  Il est utilisé dans le milieu de CHAPMAN.  La fermentation se traduit par le virage au jaune du milieu de culture.
  • 12. Facteurs de virulence de physiopathologie :  Les composants de la paroi : Les composants de la paroi comme le peptidoglycane, les acides teichoïques et lipoteichoïques possèdent des effets biologiques démontrés in vitro, notamment la sécrétion de cytokines par les cellules lymphomonocytaires. Alors que le peptidoglycane est peu immunogène, les acides teichoïques (polymères linéaires du ribitol phosphate) donnent naissance à des anticorps que l'on trouve dans le sérum de malades atteints d'infection récente. Ces acides teichoïques sont les récepteurs de bactériophages (lysotypie des staphylocoques).
  • 13.  Des polysaccharides capsulaires sont trouvés chez 90 % des souches.  Onze types capsulaires ont été décrits et les types 5 et 8 sont les plus fréquents.  Cette capsule permet une meilleure résistance des souches à l'opsonisation et à la phagocytose.  Certaines souches produisent un exopolysaccharide (glycocalix) qui entraîne la formation d'un biofilm engluant les bactéries et leur permettant d'adhérer aux surfaces extérieures.  Certaines protéines ou glycoprotéines sont responsables de la spécificité de type.  Il existe 14 sérotypes mis en évidence par réaction d'agglutination au moyen d'immunserums.
  • 14. Facteurs d'invasion et d'adhésion :  S.aureus colonise la peau et les muqueuses en adhérant aux cellules et aux composants de la matrice extracellulaire.  S.aureus se fixe aux cellules par l'intermédiaire de protéines de surface, les adhésines, qui sont ancrées dans le peptidoglycane.  Cinq protéines ont été caractérisées :  — La protéine A, élaborée uniquement par les souches d'origine humaine, se lie au fragment des immunoglobulines. Elle intervient dans l'opsonisation et la phagocytose ;  — La protéine de liaison au collagène permet l'adhésion de S.aureus au cartilage ;
  • 15.  — La protéine de liaison à la fibronectine permet l'adnésion de S.aureus aux caillots plasmatiques mais aussi aux biomatériaiux (cathéters, prothèses) ;  — La protéine de liaison au fibrinogène (clumping factor) qui provoque l'agrégation de bactéries en présence de plasma permettant de transformer directement le fibrinogène en fibrine.  — La protéine de liaison à l'élastine.  Il existe des récepteurs pour d'autres protéines plasmatiques (plasminogènes) ou tissulaires (vitronectine, laminine, sialoprotéines de l'os).
  • 16. Substances élaborées par S.aureus :  S.aureus élabore des protéines diffusibles douées soit d'activité toxique, soit d'activité seulement enzymatique.  Les toxines  Cinq principales toxines sont décrites chez S.aureus :  Les hémolysines  La leucocidine  L'exfoliatine  Les entérotoxines  La toxine responsable du choc toxique staphylococcique (TSST-1)
  • 17.  Les enzymes non toxiques :  La coagulase-libre  La fibrinolysine  Les désoxyribonucléases (ou DNAses)  La hyaluronidase  La lipase
  • 18. Diagnostic bactériologique : Le diagnostic bactériologique de l'infection staphylococcique est uniquement direct (mise en évidence de la bactérie). Il n'y a pas de diagnostic indirect par recherche des anticorps circulants.  Le diagnostic repose sur les principales étapes suivantes :  • Le prélèvement : aseptique (pour être certain que le staphylocoque que l'on va isoler n'est pas un simple commensal de la peau ou des muqueuses) et avant le début du traitement antibiotique.
  • 19.  •L'examen microscopique d'orientation à la recherche de cocci réguliers, à Gram positif, groupés en amas  • La culture sur gélose ordinaire dans la majorité des cas ou sur milieu de culture sélectif, type milieu de CHAPMAN (qui contient 7 % de ClNa, du mannitol et un indicateur de pH) si le prélèvement est fortement contaminé par d'autres bactéries.
  • 20.  L'identification de la bactérie repose sur la mise en évidence des caractères suivants :  catalase (différence avec le streptocoque),  fermentation du glucose en anaérobiose (différence avec le microcoque),  coagulase (différence avec S.epidermidis et S.saprophyticus),  DNase. thermostable (qui signe l'espèce S.aureus).  Le diagnostic sera toujours complété par la mesure de la sensibilité aux antibiotiques (antibiogramme) étant donné la fréquence de la résistance de S.aureus aux bêta-lactamines (ex. : pénicilline), aux aminosides (ex. : gentamicine) et à certains macrolides (ex. : érythromycine), notamment chez les souches hospitaliières).
  • 21. Les bases du traitement : Traitement préventif :  Il est capital.  Mesures d'hygiène et d'asepsie individuelle et collective (en particulier dans les hôpitaux).  Surveillance des denrées alimentaires (crèmes glacées, pâtisseries, viandes hachées).
  • 22. Traitement curatif :  — Staphylococcies cutanéo-muqueuses, localisées : macrolide ou apparenté (par exemple, érythromycine 2 g/jour ou pristinamycine 2 g/jour pendant 10 jours).  — Staphylococcies graves : association de deux antibiotiques bactéricides : bêta-lactamine (pénicilline semi-synthétique non hydrolysée par les pénicillinases : ex. oxacilline) + aminoside (ex. : gentamicine, etc) ou fluoroquinolones (ex. : ofloxacine).
  • 23. En cas de résistance aux pénicillines semi-synthétiques, (souches méthicilline résistantes isolées en milieu hospitalier) le traitement antibiotique sera un glycopeptide (vancomycine ou teicoplanine) seul ou associé à un autre antibiotique actif (aminosides, rifampicine, acide fusidique, fosfomycine).  — Dans tous les cas, la priorité doit être donnée au drainage des collections purulentes.
  • 24. Merci pour votre attention