Souveraineté numérique : un enjeu stratégique pour les entreprises genevoises et suisses - l'éditorial de Elsa Floret
À l’heure où notre économie est plus que jamais interconnectée et soumise aux aléas géopolitiques, la question de la souveraineté numérique se pose avec une acuité particulière pour les entreprises genevoises. L’utilisation généralisée des plateformes américaines de stockage et de traitement des données soulève depuis longtemps des interrogations légitimes sur notre indépendance numérique et la protection des données sensibles.
Connue pour sa neutralité et sa tradition de confidentialité, la Suisse se trouve face à un paradoxe : comment préserver ces valeurs fondamentales tout en permettant à ses entreprises de rester compétitives dans un monde où les géants technologiques américains imposent leurs standards ?
L’annonce récente d’un investissement en Suisse (327 millions de francs) de la part de Microsoft confirme le fait que notre marché est stratégique pour eux mais interroge la protection absolue de nos données.
LA CCIG, ACTEUR ENGAGÉ POUR UN NUMÉRIQUE RESPONSABLE
Pour la CCIG, cette problématique représente un défi majeur qu’elle doit relever collectivement. Son rôle est d’accompagner les entreprises dans cette transition vers une souveraineté numérique renforcée.
La Chambre s’engage concrètement et cela à plusieurs niveaux. En premier lieu, en sensibilisant son tissu économique aux enjeux juridiques, économiques et stratégiques liés à la gestion des données.
Ensuite, en proposant des formations ciblées et des ateliers pratiques en partenariat avec des spécialistes du numérique responsable.
Ces initiatives permettent aux dirigeants de comprendre les implications du choix de leurs infrastructures numériques et d’identifier les alternatives européennes ou suisses disponibles. Ces rencontres favorisent l’émergence d’un écosystème numérique local, créateur de valeur et d’emplois qualifiés.
DES CHOIX POLITIQUES STRATÉGIQUES
La CCIG défend une approche pragmatique : encourager l’innovation tout en préservant ses valeurs. Nous plaidons auprès des autorités pour un cadre réglementaire favorable à l’émergence de solutions numériques suisses compétitives, tout en facilitant la conformité de nos entreprises aux exigences internationales. Dans cette optique, la CCIG s’est récemment opposée fermement à la révision des ordonnances sur la surveillance de la correspondance par poste et
télécommunication, estimant qu’elles menaceraient gravement le secteur technologique suisse en érodant la confiance des utilisateurs, compromettant la compétitivité internationale des entreprises et ternissant l’image de la Suisse comme havre de sécurité des données et de protection de la vie privée.
UNE RESPONSABILITÉ COMMUNE POUR UN FUTUR MAÎTRISÉ
L’indépendance numérique est un enjeu de souveraineté nationale qui nous concerne tous. En tant qu’acteurs économiques, nous avons la responsabilité collective de construire une Suisse numérique forte, résiliente et fidèle à ses valeurs historiques d’indépendance et de fiabilité.
La Chambre s’engage à être en première ligne de ce combat pour une souveraineté numérique qui soit synonyme non pas de repli, mais d’ouverture maîtrisée sur le monde.
Chère Madame, je vous remercie pour cette prise de position pertinente et nécessaire. La Suisse, et Genève en particulier, disposent d'entreprises dont les produits et les solutions permettent grandement de nous orienter vers une indépendance technologique. Leur accorder la priorité notamment pour le traitement et le stockage de données sensibles permettra à nos gouvernements et à nos entreprises d'aller vers cette souveraineté numérique qui devient malheureusement nécessaire en regard des turbulences internationales. Par leurs rôles, des entités comme la CCIG et d'autres peuvent et doivent contribuer à soutenir les acteurs économiques face à cet important défi.
Directrice de la Communication, CCIG
2 moisJe vous remercie pour votre témoignage. Vous avez raison, partageons de telles initiatives européennes!
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2 moisVous avez parfaitement résumé le paradoxe auquel sont confrontées les entreprises suisses : rester compétitives tout en protégeant leur souveraineté numérique. C’est un enjeu que nous rencontrons au quotidien. Il existe heureusement des alternatives concrètes, comme Odoo, un ERP européen, open source, conforme RGPD/LPD et hébergeable en Suisse, qui permet aux entreprises de gérer l’ensemble de leurs opérations (CRM, finance, RH, etc.) sans dépendre des géants américains du cloud. En Suisse romande, un écosystème Odoo solide s’est structuré : intégrateurs locaux, support francophone, hébergement souverain… Autant d’atouts pour répondre à vos ambitions de compétitivité tout en respectant les valeurs suisses de confidentialité et de neutralité.